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Matériaux de carrière et de construction SCIENCES DE LA TERRE ET DÉCOUVERTE DES MÉTIERS PERSPECT PERSPECT i VES VES

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Matériaux de carrière et de construction

SCIENCESDE LA TERRE ET DÉCOUVERTE DES MÉTIERS

PERSPECTPERSPECTiiVESVES

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Offi ce national d’information surles enseignements et les professions,Lognes – 77437 Marne-la-Vallée Cedex 2

Directeur de la publication :Hervé de Monts de SavasseChef du département Pédagogie et médiation de l’information : Marie Claude Gusto

Rédaction : François Michel Suivi d’édition : Sylvie El ZeinFABRICATION

Chef du département : Marie Christine JugeauConception maquette, mise en page : JFDPhotos de couverture : François Michel et UNPGPhotos : François Michel, UNPG : p. 12 ; 25 (photos 3 et 4) ; p. 36 (photo 2) ; p. 40 ; Pierre Actual p. 21 (haut)DIFFUSION, COMMERCIALISATION, MARKETING :Chef du département : Philippe GilleInternet : http://www.onisep.frRelation clients : fax : 01-64-80-35-36

Code de diffusion : 900624Photograveur : SCEIImprimé en France par : Lescure Théol Plan de classement : STI 140 000Le Kiosque : Equipe éducativeISSN : à venirDépôt légal : août 2006Copyright Onisep : août 2006

Reproduction, même partielle, interdite sans accord préalable de l’Onisep

Cet ouvrage, réalisé en partenariat avec l’Union des industries

de carrières et matériaux de construction (UNICEM) est le

premier numéro d’une nouvelle collection de l’ONISEP intitulée

« Perspectives ».

Elle propose aux enseignants d’amener leurs élèves à découvrir

les métiers à partir de l’enseignement d’une discipline scolaire.

Le premier numéro traite de l’univers du sous-sol et des roches,

qui est abordé à la fois en sciences de la vie et de la Terre et en

géographie, et des métiers qui y correspondent.

Nous sommes convaincus qu’il aidera les enseignants qui

l’utiliseront à amener leurs élèves à découvrir l’univers professionnel

et les métiers du secteur des carrières et matériaux, en s’appuyant

sur leur enseignement.

SCIENCES DE LA TERREET DÉCOUVERTE DES MÉTIERS

Hervé de Monts de Savasse Directeur de l’ONISEP

Dominique HoestlandtPrésident de l’UNICEM

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2 Sciences de la Terre et découverte des métiers

L’UNIVERS DES ROCHES ............................... 6> Les propriétés des roches ................................................................ 7> Les grandes familles de roches ........................................................ 7

L’EXPLOITATION DES RESSOURCES MINÉRALES .. 9> Les matériaux du sous-sol ............................................................... 9> Utilisations des matériaux du sous-sol............................................. 9> Carrières et mines .......................................................................... 10> L’exploitation des roches en carrières ............................................. 10> Le réaménagement des carrières .................................................... 12

Page

5

SCIENCESDE LA TERRE ET DÉCOUVERTE DES MÉTIERSMatériaux de carrière et de construction

LES MÉTIERS DES CARRIÈRES- Agent de maintenance de matériel de carrière ..................................13- Foreur - Mineur Boutefeu ................................................................14- Mécanicien d’engins de chantier ......................................................14- Chef de carrière ...............................................................................15- Géologue, Hydrogéologue ...............................................................15- Animateur Environnement Sécurité ..................................................16- Conducteur d’engins de chantier .....................................................16

LES RICHESSESDU SOUS-SOL

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LES GRANULATS, MATÉRIAUX INDISPENSABLES ... 35> Trois grandes familles de granulats .................................................35> Des granulats pourquoi faire ? ........................................................36> Granulats et qualité .........................................................................36

L’EXTRACTION DES GRANULATS .................... 37> L’opération de découverte................................................................37> L’extraction des sables et graviers alluvionnaires .............................38> L’extraction des roches massives.....................................................38

LES TRAITEMENTS DES GRANULATS ............... 39> Le transfert vers les installations de traitement ................................39> Les opérations de concassage .........................................................40> Le criblage ......................................................................................40> Le lavage ........................................................................................40< Le suivi des opérations de traitement ..............................................40> Le stockage et la livraison ...............................................................40

L’INDUSTRIE DU BÉTON ............................... 41> Fabriquer du ciment ........................................................................41> Fabriquer du béton .........................................................................41> BPE : le béton prêt à l’emploi...........................................................41> Objets préfabriqués en béton ..........................................................42

PETITE HISTOIRE DE L’UTILISATION DES ROCHES ............................................ 19> L’utilisation des roches ...................................................................19> Depuis longtemps, la pierre fut utilisée pour la décoration ..............19

LES ROCHES ORNEMENTALES ET DE CONSTRUCTION ................................ 20

LES TECHNIQUES D’EXTRACTION DES ROCHES ORNEMENTALES ET DE CONSTRUCTION ........... 22> Extraction des roches dures ............................................................22> Extraction des roches tendres .........................................................22> Une technique très particulière : la découpe au jet d’eau ..................23

FAÇONNER LES ROCHES ORNEMENTALES ET DE CONSTRUCTION ................................ 23> Le façonnage industriel en usine .....................................................23> Le travail artisanal de la pierre : tailler, graver, sculpter ....................24> Les outils traditionnels de taille de pierre ........................................25

L’INDUSTRIE DU PLÂTRE ............................. 26> La fabrication du plâtre ...................................................................26> Plaques et carreaux de plâtre ..........................................................27

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3Sciences de la Terre et découverte des métiers

LES MÉTIERS DE LA PIERRE ET DU PLÂTRE- Tailleurs de pierre-marbrier du bâtiment et de la décoration .............28- Graveur sur pierre ...........................................................................29- Marbrier funéraire ...........................................................................29- Façonnier de cheminées d’intérieur .................................................30- Conducteur de machines de sciage et de façonnage de la pierre ......30- Polisseur manuel ............................................................................31- Scieur sur grand disque ..................................................................31- Plâtrier, staffeur, stucateur ...............................................................32- Plaquiste .........................................................................................32

LES MÉTIERS DES GRANULATS ET DU BÉTON- Agent technique de centrale de béton prêt à l’emploi ........................43- Pilote d’installation de traitement des granulats ...............................44- Technicien de laboratoire du BPE ....................................................44- Agent technique de laboratoire du béton prêt à l’emploi ...................45- Agent de maintenance ....................................................................45- Agent de planning : logistique, béton prêt à l’emploi ........................46- Agent technico-commercial BPE ......................................................46- Agent de préfabrication de l’industrie du béton ................................47- Pilote d’installation automatisée de l’industrie du béton ...................47- Technicien de laboratoire de l’industrie du béton .............................48- Conducteur de toupie ......................................................................48

DES ROCHESPOUR CONSTRUIRE ET POUR DÉCORER

LESGRANULATS

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4 Sciences de la Terre et découverte des métiers

Chaque chapitre aborde des matériaux, des techniques et des métiers. Le document

est complété par 12 planches de photos, sup-ports de travail avec les élèves, et d’un cédérom regroupant l’ensemble des photos exploitées dans l’ouvrage. Toutes les fi ches sont autorisées à la duplication de façon à pouvoir les distribuer aux élèves et les faire travailler sous forme de TP.

Quelques pistes d’exploitation :– Commenter les photos des fi ches ou les pho-tos proposées dans le cédérom.– Mener une enquête locale sur tous les matériaux d’un environnement donné : le quar-tier, chez soi, dans l’école ou la classe. Lister les matériaux et tenter d’en donner la prove-nance. Transformer cette enquête sous forme de tableau.– Schématiser une construction type (genre maison individuelle) et venir mettre en légende tous les matériaux issus des roches et du sous-sol.– Visiter une église, un château ou un autre bâtiment historique pour en analyser et dessiner les appareillages de pierre. Retrouver les noms des matériaux utilisés et des professionnels qui ont participé à sa réalisation.

– Visiter une carrière, une entreprise de trans-formation, un atelier de taille, une marbrerie, une centrale à béton, une entreprise de produits préfabriqués en béton…– Réaliser une interview d’une personne dont on sait qu’elle travaille dans un des univers précités : un tailleur de pierre, un marbrier, un employé du bâtiment, une personne travaillant dans le béton...– S’appuyer sur les témoignages pour ame-ner les élèves à réfl échir sur les parcours de for-mation

À propos des métiers cités :Les métiers présentés dans ces documents ont été choisis en fonction de leur caractère emblé-matique du secteur et/ou de leur potentiel d’em-ploi.Ces métiers sont accessibles à différents niveaux, du CAP au Doctorat… Les diplômes y menant peuvent se préparer en formation initiale, sous statut scolaire ou par la voie de l’apprentissage.Il est important de préciser que tous les métiers présentés sont accessibles par la promotion interne, au sein de chaque entreprise, en sui-vant des stages de qualifi cation par la formation professionnelle continue.

L’UNICEM, Union nationale des industries de carrières et matériaux, gère trois CFA, centres de formation d’apprentis, qui préparent aux différents métiers de la pierre et des carrières :– CFA de Montalieu, proche de Lyon,– CFA de Lacrouzette-Toulouse Bessières,– CFA de Louvigné-du-Désert, proche de Rennes.L’apprentissage prévoit une formation alternée entre l’entreprise et le centre de formation d’apprentis où l’apprenti passera, en moyenne, environ un tiers de son temps de travail. Le contrat d’apprentissage est un contrat de travail de type particulier qui permet de percevoir un salaire dans les conditions prévues par la loi et les conventions collectives.La voie de l’apprentissage permet aujourd’hui d’acquérir des formations supérieures de type BTS (brevet de technicien supérieur) ou Ingénieur.La voie de l’apprentissage est la solution pour celle ou celui qui souhaite rapidement trouver une activité professionnelle, tout en continuant de se former, ou inversement se former, tout en débutant rapidement une activité professionnelle.

Ce document est le premier numéro d’une nouvelle collection, « Perspectives », qui propose aux enseignants d’amener leurs élèves à découvrir, en s’appuyant sur leur expertise disciplinaire, des univers professionnels et les métiers qui y sont associés.Ce dossier, réalisé en partenariat avec L’UNICEM, traite des matériaux de carrières et de construction. Il a comme vocation d’être un support pédagogique pour exploiter des contenus d’enseignement portant sur les richesses du sous-sol ou l’environne-ment, abordés en SVT ou en géographie.

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LESRICHESSESDU SOUS-SOLL’univers des roches ............................................ 7L’exploitation des ressources minérales ............... 9Les métiers ......................................................... 13

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Silex taillé. Biface de l’Acheuléen, environ -500 000 ans (région d’Amiens).

Coulée de basalte (température environ 1000°C) au Piton de la Fournaise dans l’île de la Réunion.

LES RICHESSES DU SOUS-SOL

Depuis toujours, l’Homme utilise les matériaux naturels du sous-sol, les roches, pour ses industries et ses constructions. Les premiers outils préhistoriques, galets aménagés, datent d’environ deux millions d’années. Depuis, l’humanité n’a cessé d’extraire les diverses matières minérales dont elle a besoin pour vivre et se développer.

Par défi nition, on nomme roche tout matériau constitutif de l’écorce terrestre. Les matières qui

composent les roches sont qualifi ées de matières minérales, à la différence des matières organiques qui sont celles qui constituent le corps des êtres vivants.Le pétrole et le charbon sont des roches très particu-lières, puisque d’origine organique !Aux températures habituelles qui règnent à la surface, entre – 60°C et + 60°C, les roches sont solides. Cependant, à des températures plus importantes, elles peuvent être liquides comme la lave d’un volcan.

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7Sciences de la Terre et découverte des métiers

> Les propriétés des rochesLes roches présentent une grande diversité d’as-pects et de propriétés.Certaines sont cohérentes et dures comme le granite ou le marbre : elles peuvent être polies. D’autres sont friables : c’est le cas de la craie ou du talc qui se rayent et s’effritent sous la simple pression de l’ongle.L’argile possède la propriété d’être déformable quand elle est mélangée à l’eau. Elle est alors plastique et modelable. Sèche, elle devient rigide et friable.Le sable, quant à lui, est constitué de grains indé-pendants les uns des autres : c’est une roche meuble qui « coule » dans la main ou d’un espace à l’autre du sablier. Cependant, avec le temps, les grains de sable fi nissent par se souder entre eux et donner une roche dure et cohérente : le grès.Les roches se comportent de façons différentes vis-à-vis de l’eau. Les unes sont totalement imperméa-bles alors que d’autres laissent pénétrer l’eau – elles sont poreuses – et passer l’eau, elles sont alors per-méables.

> Les grandes familles de rochesLes géologues classent les roches en fonction de leur origine et de leur composition :– les roches magmatiques ou éruptives ; parmi celles-ci, il faut distinguer les roches plutoniques et les roches volcaniques,– les roches sédimentaires,– les roches métamorphiques.Les roches plutoniques proviennent du refroidis-sement très lent d’un magma en profondeur dans l’écorce terrestre. Elles présentent une structure grenue constituée de grains, les minéraux, visibles à l’œil nu. La plus fréquente est le granite, composé de quartz, de feldspaths et de micas. On peut égale-ment citer : la diorite, la syénite, le gabbro. Toutes ses roches sont, dans les métiers de la pierre, géné-ralement regroupées sous le terme de « granit » écrit sans « e ». Les roches volcaniques sont celles qui proviennent du refroidissement et de la solidifi cation d’une cou-lée de lave ou des projections d’un volcan. La roche la plus fréquente est le basalte. On peut également citer : l’andésite, le trachyte et la rhyolite. Elles ne possèdent généralement pas ou peu de cristaux bien visibles à l’œil nu. Beaucoup présentent des bulles. Les accumulations de projections volcaniques, les scories, sont connues sous le nom de pouzzolanes.

Les porphyres sont des roches volcaniques présen-tant quelques grands cristaux dispersés dans une pâte homogène. Ils furent très utilisés en décoration. Les colonnes de l’Opéra, à Paris, sont en porphyre.Les roches sédimentaires sont celles qui se for-ment à la surface de la Terre, surface des continents et fonds des mers et des océans. D’une façon ou d’une autre, elles proviennent de l’érosion des autres roches :– les roches détritiques, argiles, sables et graviers,sont des roches meubles qui proviennent de dé-pôts d’alluvions charriés par les cours d’eau jusqu’à la mer. La consolidation naturelle d’un sable donne

L’UNIVERS DES ROCHES

Chaos de granite dans le massif de la Margeride dans le Massif Central. Le granite est une roche plutonique qui provient de lente cristallisation d’un magma en profondeur dans l’écorce terrestre.

CAILLOULe mot caillou provient du terme gaulois caljo,lui-même hérité du radical indo-européen calpour signifi er la pierre. Le mot cal, cal osseux par exemple, du latin callus est issu du même radical. La ville de Cayeux, en baie de Somme, connue pour ses plages et ses cordons de galets, tient son nom du mot caillou.

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8 Sciences de la Terre et découverte des métiers

un grès. Quand il contient des graviers, on parle de conglomérat ;– les calcaires se composent en majorité de carbo-nate de calcium. Ce sont des roches carbonatées. Elles proviennent principalement de l’activité des êtres vivants, microscopiques, petits et gros, qui fi xent dans leur coquille ou leur squelette les carbo-nates dissous dans l’eau, comme les huîtres ou le corail par exemple. Les calcaires peuvent être très durs comme certaines pierres de Bourgogne, ou très tendre comme la craie !– une roche composée d’un mélange d’argile et de calcaire est une marne ;– d’autres roches comme le gypse (pierre à plâtre) et le sel gemme proviennent de phénomènes d’évapo-ration dans de grandes lagunes ;– la meulière est une roche siliceuse très dure, de la même nature que les silex.Les roches métamorphiques proviennent de la len-te transformation, sous l’action de la chaleur et de la pression, en profondeur dans l’écorce terrestre, d’autres roches préexistantes sédimentaires ou mag-matiques. Le métamorphisme plus ou moins fort des argiles donne une ardoise, un schiste ou un gneiss.D’autres gneiss proviennent du métamorphisme d’un ancien granite. Sables et grès donnent des quartzi-tes. Le calcaire se transforme en marbre. Basaltes et marnes donnent des amphibolites.

Le refroidissement régulier d’une coulée de lave peut engendrer un débit prismatique dessinant des orgues. Orgues volcaniques de Jaujac (Ardèche).

Dépôt de sable sur la plage de Carteret (Cotentin).

La disposition en strate indique l’origine sédimentaire de ces couches de calcaire.

LES RICHESSES DU SOUS-SOL

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9Sciences de la Terre et découverte des métiers

Exemple de roche métamorphique : les schistes de Brétignolles (Vendée). Les plis résultent des contraintes subies par la roche.

> Les matériaux du sous-solL’Homme exploite une très grande diversité de matériaux du sous-sol : ce sont les ressources minérales :– les pierres massives d’enrochement, les pierres de taille et les roches ornementales, les sables et gra-viers, naturels ou concassés (granulats), l’argile, le talc, la potasse… ;– les terres cuites, tuiles, briques et céramique, le ciment, la chaux et le plâtre, la laine de roche, pro-viennent de la cuisson ou de la fusion de roches… ;– le béton est entièrement constitué de matériaux naturels d’origine minérale : sable, graviers, ciment et eau ;– les minerais : le fer, l’aluminium, le plomb, le zinc, le diamant, le platine, l’or et l’argent… l’uranium et ses propriétés radioactives et énergétiques très particu-lières… ;– le sel est une roche particulière à la fois nécessaire à l’alimentation et utilisée dans l’industrie ou sur les routes en hiver ;– des matières qui servent à la fois de ressources énergétiques et de matières premières : le charbon, le gaz et le pétrole : donc l’essence, de nombreux autres combustibles ou carburants, le goudron, les matières plastiques, les tissus synthétiques… ;– et une ressource minérale très particulière : l’eau qui provient en grande partie des nappes phréatiques du sous-sol.Un gisement est un secteur du sous-sol contenant

une réserve de matière minérale utile pour l’industrie, la construction, les travaux publics ou une ressource énergétique. On parle aussi de gisement d’eau !

> Utilisation des matériaux de sous-sol

L’Homme utilise les matériaux du sous-sol de nombreuses façons et pour de multiples raisons :– soit directement tel qu’ils se présentent, de façon totalement naturelle, à l’état brut, ou plus ou moins découpé, travaillé et poli : blocs, moellons de cons-truction, pierres tombales, plaques de revêtement, dallages, sculptures… ;– soit sous forme de petits morceaux : granulats, sa-bles et graviers naturels ou concassés, en particulier pour le ballast des chemins de fer, les bétons et les revêtements routiers… ;– sous forme de poudres fi nement broyées : maté-riaux de charge des peintures, des plastiques et caoutchouc, des médicaments, les papiers, fabrica-tion de produits chimiques, engrais… ;– en faisant cuire la roche : ciment, chaux, plâtre, terres cuites, céramiques… ;– en faisant fondre la roche : verre, fi bre de verre, laine de roche…– en extrayant une substance particulière qu’elle contient, le plus souvent un métal ; la roche est alors appelée minerai… ;– pour l’énergie fossile qu’elle recèle : charbon, pétrole et gaz… ;

L’EXPLOITATION DES RESSOURCES MINÉRALES

Mélangée avec de l’eau, l’argile change de propriété. Elle gonfl e et devient malléable. En séchant, elle se rétracte.

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10 Sciences de la Terre et découverte des métiers

– pour des raisons culinaires ou la conservation des aliments, le sel, ou pour des raisons médicales com-me certaines argiles…

> Carrières et minesL’Homme extrait les matériaux du sous-sol dans des sites d’extraction : les carrières et les mines.Attention ! On associe souvent le terme de mine à « ex-ploitation souterraine » et celui de carrière à « exploita-tion à ciel ouvert » ce qui n’est pas exact.Extraire les roches pour elles-mêmes et s’en servir directement ou indirectement, principalement comme matériaux de construction ou de fabrication :– c’est le domaine des carrières (que celles-ci soient à ciel ouvert ou souterraines) : carrières de grès, de calcaire, de marbre, de granit, de gypse, de sable, de pouzzolanes, de roches éruptives, d’argile, de talc…Extraire les roches pour les métaux ou d’autres subs-tances utiles qu’elles contiennent :– c’est le domaine des mines (que celles-ci soient à ciel ouvert ou souterraines) : mines de fer, de bauxite, d’uranium, d’or…Le charbon et le sel sont exploités dans des mines alors que le pétrole est extrait par des forages ou des puits, comme les eaux souterraines.

> L’exploitation des roches en carrièresL’exploitation des roches du sous-sol pour le bâtiment et les travaux publics se fait dans des carrières.● D’une façon générale, on peut regrouper les diffé-rents types de carrières en quelques grandes familles d’utilisation des matériaux :– les carrières de roches ornementales et de cons-truction,– les carrières de granulats*, parmi celles-ci, il faut

Ancienne mine de charbon de Decazeville. Elle est aujourd’hui fermée comme toutes les autres mines de charbon en France.

Entrée des carrières souterraines de pierre de Sireuil en Charente.

LES RICHESSES DU SOUS-SOL

Le sel est une roche aux nombreuses propriétés. C’est un exhausteur de goût, d’où son utilisation en cuisine. Il permet la conservation de nombreux aliments. Il entre dans la composition de produits chimiques. Il abaisse la température de congélation de l’eau d’où son utilisation sur les routes en hiver. Marais salant de l’île de Ré.

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11Sciences de la Terre et découverte des métiers

distinguer les carrières de sables et graviers alluvion-naires, en eau ou à sec, les carrières de granulats de roches massives et les carrières de pouzzolanes,– les carrières pour le ciment, la chaux et le plâtre,– les carrières de matériaux plus particuliers comme les argiles, les sables de verrerie, le talc…● Les roches à exploiter correspondent à des gise-ments. La notion de gisement est à la fois géologi-que, technique et économique :– géologique : quelle roche ; quelle qualité ; où la ro-che se situe-t-elle ; à quelle profondeur ; sur quelle épaisseur ?– technique : comment l’extraire ; à ciel ouvert ; sous terre ; avec quelle technique ? quelles contraintes environnementales ?– économique : l’exploitation est-elle fi nancièrement viable, rentable ?● Les implantations des carrières varient en fonction de la localisation des roches à extraire dans le sous-sol. Les principaux types de carrières sont :– les carrières à fl anc de coteau,– les carrières en puits,– les carrières souterraines,– et les gravières alluvionnaires en eau ou à sec.● Les techniques d’exploitation des roches en car-rière varient en fonction :– de la situation du gisement par rapport à la surface du sol,– de la nature de la roche,– de l’utilisation ultérieure qui va en être faite,– et des contraintes environnementales.Extraire une roche dure comme un calcaire pour réa-liser des revêtements de sol ou de façade ou pour fabriquer des granulats, ne se fait pas du tout suivant les mêmes techniques d’exploitation. Dans un premier cas, la roche sera sciée avec une technique adaptée. Dans le deuxième cas, elle sera « abattue » à l’explo-sif. Les granulats alluvionnaires, matériaux meubles, sont extraits à l’aide d’un engin de dragage ou de pelles mécaniques.● Toute préparation de carrière à ciel ouvert nécessite d’effectuer un travail préalable de découverte pour :– décaper et stocker les terres arables, en vue d’une remise en état ultérieure du site,– décaper et stocker les niveaux de roches superfi -ciels, généralement stériles car fragmentés par le gel et altérés.On approche alors de la masse de roche utile qui sera exploitée d’une façon ou d’une autre, en fonction des matériaux et de leur devenir :– sciage pour les roches ornementales,– abattage à l’explosif pour les granulats de roches dures, le calcaire à ciment, le gypse, le talc…– pelletage pour les matériaux meubles à sec : sables, pouzzolanes, graviers, argiles,– diverses techniques de dragage ou de pelletage pour les sables et graviers en eau.

Carrière à fl anc de coteau dans la Pierre du Midi, Luberon.

Carrière souterraine de Sireuil en Charente.

Extraction des granulats par dragage dans un site alluvionnaire en eau.

Chargement des matériaux bruts dans une carrière de granulats de roches massives.

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12 Sciences de la Terre et découverte des métiers

Ancienne gravière alluvionnaire aménagée en base de loisirs.

Ancienne carrière réaménagée en espace forestier.

LES RICHESSES DU SOUS-SOL

● L’exploitation en carrière souterraine nécessite des mises en œuvres de techniques particulières com-me le fait de laisser des piliers de soutènement, à espaces réguliers, pour éviter l’effondrement du toit des galeries.

> Le réaménagement des carrièresLe réaménagement consiste à réaffecter à des usages utiles à la société les sites de carrières où l’extraction est terminée, de façon à préserver et souvent à valoriser l’environnement, dans un con-texte de développement durable. Le réaménagement s’effectue progressivement, tout au long des phases d’exploitation, jusqu’à la fermeture défi nitive du site. Il est défi ni par une étude préalable (étude d’impact) et précisé dans l’autorisation d’ouverture et d’activité de la carrière. Le réaménagement favorise souvent l’implantation et le développement d’une faune et d’une fl ore diversifi ées. Les types de réaménagements varient en fonction des situations de carrières, de la nature des sous-sols et du fait d’être un site d’exploitation en eau ou à sec.Quelques exemples de réaménagements :– Carrières en eau : réserve ornithologique, étang de pêche, port de plaisance, base de loisirs, plan d’eau d’agrément, comblement et mise en culture agricole ou plantation d’arbres…– Carrières à sec : comblement, reconstitution des terrains, remise en place des terres arables, agricul-ture, plantations forestières, zone de loisirs, terrains de sport, zone industrielle, zone d’habitation… ■

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13Sciences de la Terre et découverte des métiers

LES MÉTIERS DES CARRIÈRES

AGENT DE MAINTENANCE DE MATÉRIELS DE CARRIÈREL’agent de maintenance réalise l’entretien préventif, le ré-

glage et le dépannage des matériels et des équipements de la production, en prenant en compte les impératifs de gestion, de qualité des produits et de communication avec les services de l’entreprise. C’est un poste clef pour le bon fonctionnement des installations de la carrière.Il réalise des contrôles et des interventions planifi és afi n de pré-venir les incidents. Il identifi e des anomalies ou des pannes et leurs causes, sur des installations ou des équipements faisant appel à des technologies mécaniques, hydrauliques, pneumati-ques et électriques.Il exécute les réparations en respectant les règles de sécurité des personnes et des matériels. Il réalise, par des procédés de soudage, des réparations simples, en cas de rupture d’organes.L’agent de maintenance doit posséder une grande habilité manuelle et être capable d’agir rapidement. Il est ordonné et soigneux.

FILIÈRES DE FORMATION ET DIPLÔMES> CAP Maintenance des matériels, option matériels de travaux

publics et de manutention.> CAP Agent de maintenance des industries de matériaux de

construction et connexes.> BEP Maintenance des véhicules et des matériels de travaux

publics et de manutention.> Bac Pro Maintenance des matériels, option travaux publics et

manutention.> CQP Agent de maintenance des matériels de travaux publics,

mention hydraulique électronique.

MICHEL« J’AI LA SATISFACTION DE CRÉER, RÉALISER ET TROUVER DES ASTUCES. »À 40 ans, Michel compte 23 années de travail à la carrière. Après un CAP de mécanicien, il a évolué au fi l des ans, se formant sur le tas à l’hydraulique et se perfectionnant en électricité. « À la mi-temps de ma vie professionnelle, je n’ai pas envie de changer mais d’y progresser ».Les petites exploitations recherchent des hommes de main-tenance polyvalents. Cela lui plaît.Il y exprime ses savoir-faire : entretien du matériel roulant et des installations, conception, réalisation ou transforma-tion de machines…Il exerce sur plusieurs carrières de l’entreprise. « Je vois différentes choses et j’ai la satisfaction de créer, réaliser et trouver des astuces ».Michel sourit des idées reçues sur les carrières. « On est loin du temps où le métier était rude. La carrière s’est pro-fessionnalisée et beaucoup d’aménagements permettent de bonnes conditions de travail et de sécurité ». Il appré-cie d’être autonome, le contact avec les fournisseurs et un travail très diversifi é. « J’ai beaucoup évolué grâce à mon métier ».

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14 Sciences de la Terre et découverte des métiers

FOREUR-MINEUR BOUTEFEULe foreur-mineur boutefeu travaille directement sous l’auto-

rité du chef de carrière. Il est chargé de réaliser les différents plans de tir en fonction des types de carrières et des matériaux à extraire. Un tir d’explosif permettant l’abattage des matériaux en carrière de granulats de roches massives est totalement dif-férent de celui qui consiste à désolidariser une masse de roches ornementales destinées ensuite à la découpe et la réalisation d’éléments préfabriqués de décoration de sol ou de mur.Le foreur réalise le forage des trous de mine à l’aide d’un matériel adapté. Il observe un plan de forage préalablement éta-blit ainsi que les règles de sécurité attachées à son poste.Le mineur boutefeu réalise les travaux d’abattage de la roche par l’emploi d’explosifs, en respectant et en faisant respecter les règles de sécurité. C’est lui qui déclenche le tir.Dans certaines entreprises, forage et minage sont assurés par le même professionnel.

MÉCANICIEN D’ENGINS DE CHANTIERLe mécanicien d’engins de chantier réalise les opérations de

maintenance et d’entretien de matériel : surveillance, détection d’usure, changement de pièces, démontage, réparation, remontage, graissage, lubrifi cation.Il travaille sur chantier ou en atelier. Il diagnostique les pannes et exécute les réparations des engins qui font appel à des technolo-gies comme l’hydraulique, la mécanique et l’électricité automobile. Il effectue l’entretien courant (visites périodiques, changement de pièces). Il peut exceptionnellement remplacer un conducteur d’en-gins. Pour certaines réparations, il peut être amené à utiliser des machines d’usinage en atelier : tour, fraiseuse, chalumeau et poste de soudure à l’arc électrique. Agissant souvent en pleine autono-mie, il est responsable de la gestion d’un matériel très coûteux.Le mécanicien d’engins doit posséder une grande habilité manuelle. Il est méthodique et soigneux.

FILIÈRES DE FORMATION ET DIPLÔMESDe nombreux CAP et BEP techniques peuvent mener à ce poste, à condition de posséder le certifi cat professionnel de préposé aux tirs : CPT.

FILIÈRES DE FORMATION ET DIPLÔMES> CAP Maintenance des matériels, option matériels de travaux

publics et de manutention.> CAP Agent de maintenance des industries de matériaux de

construction et connexes.> BEP Maintenance des véhicules et des matériels de travaux

publics et de manutention.> Bac Pro Maintenance des matériels, option travaux publics et

manutention.

THOMAS«AGIR VITE, S’ADAPTER AUX MATÉRIELS : LE CLIENT EST TOUJOURS PRESSÉ. »Les équipements d’une pelleteuse sont différents de ceux d’une voiture. « celle-ci est conçue pour aller vite, alors que le matériel utilisé sur les chantiers possède une force hydraulique permettant de pelle-ter, tracter, porter… » explique Thomas, 19 ans, mé-canicien d’engins de chantier. « Du coup, les répara-tions ne sont pas les mêmes ». Ce jeune homme sait de quoi il parle puisqu’il exerce chez un concession-naire où il assure le service après vente des engins neufs et mène les opérations de dépannage.Dans les deux cas, il faut agir vite, car le client est pressé…

JEAN PIERRE« J’AIME MON MÉTIER : IL N’Y A PAS DE FORAGES NI DE TIRS SEMBLABLES. »« Je vis avec la pierre ! ». En charge des tirs de mine dans une carrière de granulats, Jean-Pierre apprécie « son autonomie par-dessus tout », ne ren-dant compte qu’au directeur du site. Titulaire d’un BEP agricole, il fut ouvrier agricole, marin pêcheur et maçon. Après 12 ans de « petits boulots », il ap-prend le métier dans une carrière de granite et passe le diplôme l’autorisant à pratiquer seul.Sa règle d’or : la sécurité. Elle passe par la minutie, la rigueur et l’atten-tion.Selon les commandes de granulats et l’exploitation des fronts d’extraction, l’homme organise son travail pour un approvisionnement adapté aux dif-férents besoins en matériaux. Il commence par établir son plan de tir en fonction de l’inclinaison de la tranche à faire sauter, sa hauteur, la nature de la roche, la présence d’eau…Après avoir réalisé les forages utiles, il commande les explosifs, les récep-tionne et « charge le tir ». Ensuite, il place les détonateurs, puis s’assure, suivant une procédure, « que personne n’est dans les parages ». Après toutes ces précautions et le personnel étant placé pour interdire l’accès à la zone de tir, l’explosion peut avoir lieu, le but étant d’abattre la masse de pierre.Jean-Pierre juge son travail « motivant, intéressant, indépendant et toujours différent : il n’y a pas de forage ni de tirs semblables ». De plus, il effectue des forages ou réalise des « minages » sur d’autres sites de la même entreprise.

LES RICHESSES DU SOUS-SOL

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15Sciences de la Terre et découverte des métiers

LES MÉTIERS DES CARRIÈRES

GÉOLOGUE, HYDROGÉOLOGUEDe nombreux géologues travaillent dans le domaine des carrières

aussi bien de granulats que de roches ornementales. Généralement salariés d’une grosse société ou d’une société de service indépendante, ils sont chargés d’évaluer les gisements de roches, leur extension, leur qualité minérale… Ils recherchent de nouveaux sites d’exploitation. Leur compétence en minéralogie leur permet d’étudier les natures et les caractéristiques spécifi ques de certaines roches, utilisées pour des besoins industriels bien particuliers.Les spécialistes de l’hydrogéologie étudient les comportements et les circulations des nappes d’eau souterraines. Ils sont consultés sur tout projet d’aménagement pouvant avoir un impact sur les eaux souterrai-nes et les captages d’eau destinée à la consommation.Ils évaluent les risques de pollution des eaux souterraines provenant des activités humaines (sites industriels, agriculture, etc.) et identifi ent les problèmes de transfert des pollutions.Le métier de géologue comporte beaucoup de déplacements sur le terrain et peut nécessiter des missions de courtes ou longues durées, en France et à l’étranger. Il exige donc, le plus souvent, une grande mobilité.

FILIÈRES DE FORMATION ET DIPLÔMES> Licence, master, doctorat de géologie à l’université.> Diplôme d’ingénieur en géologie (École de Géologie ou École des Mines).

CHEF DE CARRIÈRELe chef de carrière assure l’ensemble des responsabilités liées à l’exploitation d’un

gisement de matériaux, aussi bien en matière de granulats, sables et graviers, d’autres roches, argiles, gypse…, que dans le domaine des roches ornementales. Son métier varie en fonction de la roche à exploiter et des techniques utilisées.Il organise la gestion et le suivi de la production, de l’extraction à l’expédition des produits, sur les plans humain et matériel, en développant une démarche qualité, sécurité et environnement. Son but est d’optimiser le rendement de l’activité de la carrière. Il gère les personnels : Qui est présent ? Qui part en congés ? Quels sont les horaires des uns et des autres ? Quels problèmes humains ? Qui a besoin d’une formation ? Qui peut bénéfi cier d’une promotion ? Le chef de carrière est un meneur d’hommes.Il a également en charge le matériel utilisé dans la carrière : état des engins, niveaux de sécurité, pièces détachées et de rechange, maintenance, entretien. Autant de tâche qu’il ne réalise pas forcément de façon directe, mais qui sont sous sa responsabilité.Il participe avec d’autres spécialistes à la mise au point, et valide les techniques d’extraction utilisée dans la carrière.Un autre volet de son travail consiste dans l’élaboration du budget et le suivi des dépenses inhérentes au fonctionnement de la carrière.Il suit et conseille ses clients sur les produits adaptés à leurs besoins.Il a en responsabilité les problèmes de sécurité et d’environnement.En un mot, le métier de chef de carrière est un métier très complet qui nécessite à la fois des qualités humaines, techniques et commerciales.

PIERRE« PRENDRE LA ROCHE ET LA TRANSFORMER ME PASSIONNE. »Dès l’enfance, Pierre aime suivre son père qui, en plus de 30 ans, a gravi tous les échelons du métier et dirige une carrière en Bretagne. Très vite, le fi ls n’envisage pas d’autre domaine d’ac-tivité. Il enchaîne BEP Construction et entretien de routes, Bac professionnel TP et certifi cat de qualifi cation professionnelle de chef de carrière sur 2 ans.Jean-Luc, chef de carrière depuis 10 ans, assure sa formation sur le terrain. L’homme a appris le métier sur le tas et, à 46 ans, compte déjà 27 ans de carrière.Dès l’âge de 22 ans, Pierre le seconde. « Pren-dre la roche et la transformer me passionne ». L’intérêt du métier : « sa diversité : diriger le mi-nage des blocs, conduire les matériels, surveiller les installations… ».La fonction réclame le sens des relations, « beau-coup de disponibilité » et une grande réactivité, comme en cas de panne. Elle demande aussi le sens de l’organisation. « Nous devons respecter un coût de revient d’exploitation avec un parc de matériels important : 7 dumpers, 4 pelles à che-nilles, 4 chargeurs à pneus, 1 concasseur mobile et 2 fi xes ». Chaque poste doit être optimisé, en toutes circonstances.« L’expérience acquise au fi l des ans est impor-tante ; il faut 5 à 6 ans avant de maîtriser l’ensem-ble du métier » estime Pierre. Son avenir profes-sionnel ? La carrière ! « Si je devais en sortir, ce serait pour aller dans les TP ».

FILIÈRES DE FORMATION ET DIPLÔMES> Ingénieur de travaux (Grandes exploitations).> Licence Professionnelle Pierres et granulats.

Différents BTS techniques.> CQP certifi cat de qualifi cation professionnelle : Chef

de carrière.> Titre de technicien de production des matériaux

pour la construction et l’industrie.De nombreux chefs de carrières sont issus de la promotion interne au sein des entreprises.

LAURENT«AUJOURD’HUI, JE GÈRE UNE VINGTAINE D’HOMMES. »Laurent, 35 ans connaît l’univers de la carrière depuis longtemps. Son père travaillait dans ce secteur d’acti-vité. Aujourd’hui, Laurent dirige un site d’exploitation de sables et graviers dans la vallée de la Seine, près de Rouen. Il fournit des matériaux pour alimenter des centrales à béton, des chantiers de Travaux Publics et des usines de préfabrication de produits en béton (parpaings, poutrelles, cloisons, escaliers…). Il gère une vingtaine d’hommes et des matériels et engins de chantier très coûteux.

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16 Sciences de la Terre et découverte des métiers

LES MÉTIERS DES CARRIÈRES

CONDUCTEUR D’ENGINS DE CHANTIERSon métier consiste à conduire un engin de chantier lourd, affecté

aux travaux d’extraction, de chargement et de transport des ma-tériaux de carrière. Il conduit des engins comme la pelle hydraulique, le chargeur, le tombereau (encore appelé dumper)… pour découvrir le gisement, extraire le matériau, charger, déplacer les matériaux d’un point à un autre de la carrière. Il veille aux conditions de sécurité des personnes et des biens dans le déplacement des charges.Indépendamment de la conduite, il vérifi e l’état de marche de l’engin et effectue les réglages nécessaires compte tenu de la nature du travail demandé. Il vérifi e l’état des sols ou des matériaux devant être l’ob-jet de manipulations. Il adapte la conduite de l’engin aux opérations effectuées en observant toutes les mesures de sécurité. Il effectue les opérations d’entretien courant de l’engin (graissage, contrôles des niveaux…). Il peut réaliser de petits dépannages et alerter le service d’entretien en cas d’anomalie. Il est généralement spécialisé par type d’engin (chargeuse, pelle hydraulique, dumper).Aimant obligatoirement la vie de plein air, le conducteur d’engins assure un travail qui nécessite de grandes qualités de sang-froid et de prudence dans l’exécution des manœuvres.

FILIÈRES DE FORMATION ET DIPLÔMES> CAP conducteur d’engins de travaux publics et de carrières.> BP Conducteur d’engins de travaux publics.> CQP Conducteur d’engins de carrière.

JÉRÔME« CHAQUE CHANTIER EST UN CHALLENGE. »« J’aime ce que je fais » affi rme Jérôme, 27 ans, conducteur d’engins en carrière. « Faut pas croire, ce n’est jamais la même chose ! ». Il conduit plusieurs matériels, utilise diverses techni-ques « et aucun chantier n’est pareil ».En 1999, il débutait chauffeur de dumper, camion à grandes roues d’une charge de 50 tonnes. Depuis un an, il conduit un chargeur à chenilles. L’engin remplit les dumpers de roche bri-sée par les tirs de mines. « Un chantier se prépare pour opti-miser les opérations ». Il faut trouver le bon emplacement de chaque camion et savoir attaquer la roche en sécurité tout en al-lant vite. Certains cailloux pèsent jusqu’à 500 kg : une vigilance de tous les instants s’impose pour éviter les chutes. « Chaque chantier est un challenge » explique Jérôme, les yeux brillants de satisfaction.Le métier demande « adresse, sens de l’observation, calme, attention et minutie ». Si le conducteur apprécie de couper le contact de son engin en fi n de journée, il se voit encore à ce poste dans 10 ans.Il ressent « une fi erté à mener des engins de cette puissance ». Un choix réfl échi : après un BEP électronique et le niveau Bac génie électronique, il s’est interrogé sur son intérêt pour le sec-teur. Suivent 3 ans au montage de machines agricoles. Il veut changer, s’essaie à la carrière et s’y plaît.

LES RICHESSES DU SOUS-SOL

ANIMATEUR ENVIRONNEMENT SÉCURITÉL’animateur environnement sécurité est chargé, en lien avec les diffé-

rents chefs de carrières, d’assurer la bonne application des contraintesréglementaires environnementales, conformément à l’arrêté préfectoral,d’animer la mise en œuvre des plans d’action environnement, de réaliserle suivi et l’organisation des mesures de bruit, de poussières et de vibra-tions, de participer à la mise en œuvre de la politique sécurité du secteuret au déploiement du système de management de la sécurité, de collaborer à l’amélioration des conditions de travail, d’assurer le suivi et la mise enœuvre des formations obligatoires du personnel.L’animateur environnement participe de façon concrète au réaménagement des sites de carrière, en fi n d’extraction.Homme ou femme de terrain, l’animateur sécurité environnement doit êtrereconnu pour ses qualités relationnelles, sa réactivité, sa capacité à con-vaincre et son sens du service aux personnes opérationnelles. Les fonc-tions environnement et sécurité peuvent être associées ou dissociées en fonction des types et de la taille des carrières.

ISABELLE«DIPLOMATIE ET PÉDAGOGIE SONT NÉCESSAIRES POUR SENSIBILISER AU RESPECT DE L’ENVIRONNEMENT. »Embauchée après des études de gestion de pro-duction, Isabelle est animatrice environnement dans une société de carrières de roches mas-sives qui exploite des grès en Normandie. Elle est aujourd’hui chargée de mettre en route un logiciel de suivi des données et de gestion en-vironnementale. « J’enregistre des données liées à l’environnement : bruit, poussières, vibrations enregistrées avec un sismographe… Je les ana-lyse et les compare avec les normes européennes en vigueur ». Elle est amenée à sensibiliser les employés de la société au respect des contraintes environnementales développées par l’entreprise.Mobilité, aptitude rédactionnelle, diplomatie et pédagogie sont les principales qualités deman-dées pour exercer ce métier.

FILIÈRES DE FORMATION ET DIPLÔMES> BTS Hygiène – propreté – environnement.> BTS Aménagements paysagers.> CQP Animateur, sécurité, environnement.

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17Sciences de la Terre et découverte des métiers

DESROCHESPOUR CONSTRUIRE ET POUR DÉCORERPetite histoire de l’utilisation des roches ............................... 19Les roches ornementales et de construction .......................... 20Les techniques d’extraction des roches ornementales et de construction ..................................... 22Façonner les roches ornementales et de construction .......... 23L’industrie du plâtre ............................................................. 26Les métiers ............................................................................ 28

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18 Sciences de la Terre et découverte des métiers

Depuis toujours, l’Homme utilise des matériaux rocheux pour la construction de son habitat, et

l’aménagement de son environnement. La digue de Marib, au Yémen, un des premiers barrages connu pour retenir un plan d’eau, fut construite au VIIIe siècle avant Jésus Christ à l’époque du royaume de Saba.De ces deux nécessités premières, habitations et amé-nagement de l’environnement, découlent aujourd’hui trois grands secteurs d’activités industrielles :– les industries des carrières et des matériaux de construction,– le bâtiment,– et les travaux publics.Pyramides, temples, châteaux, cathédrales, habitats traditionnels, sépultures des défunts, monuments commémoratifs, aménagements intérieurs, décora-tions, sculptures…Routes, autoroutes, voies de chemin de fer, voies navigables, aménagements urbains, protection du littoral, aménagements portuaires et aéroportuaires, barrages, centrales énergétiques… nécessitent des matériaux rocheux extraits du sous-sol.

Depuis toujours l’homme utilise les matériaux rocheux pour ses constructions. Le sphinx et la grande pyramide de Guizèh aux Caire.

DES ROCHES POUR CONSTRUIRE ET POUR DÉCORER

Chaque région laisse transparaître la nature de ses sous-sols au travers des roches observées dans les constructions traditionnelles : maisons de granit à toiture d’ardoise en Bretagne, granits ou laves en fonction des secteurs du massif Central, pierres calcaires en Bourgogne, en Poitou, en Provence… grès dans les Vosges…

Maisons traditionnelles de Katmandu (Népal).Les briques sont obtenues en faisant cuire l’argile aux environs de 1000°C.

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19Sciences de la Terre et découverte des métiers

> L’utilisation des rochesTrès tôt dans l’histoire, les hommes surent utiliser les roches :– soit directement, en blocs ou en morceaux,– soit en les transformant par la chaleur.Les roches dures telles que le granite, le calcaire, le grès ou certaines roches volcaniques, furent débi-tées et utilisées comme pierres de construction. On fabriquait des meules avec de la meulière ou du grès. L’industrie de la terre cuite se développa il y a des milliers d’années. Elle permit de réaliser des poteries, des briques et des tuiles. De façon empirique, sans doute, on découvrit qu’en chauffant du gypse on ob-tenait du plâtre, que la cuisson du calcaire donnait la chaux et que sable fondait pour donner le verre. La découverte du verre daterait d’environ 1 500 ans avant notre ère. Quant au plâtre, il fut, par exemple, utilisé dans l’ancienne Égypte, à l’époque des pha-raons, pour sceller des pierres de construction et réa-liser des enduits, en particulier dans la vallée des rois, près de Louksor. Pendant l’époque historique, les sociétés s’organi-sèrent progressivement avec un développement de l’habitat urbain, des monuments, des systèmes de défense et des voies de communication. Dans la me-sure où cela était possible, on utilisait directement les pierres du sous-sol local pour réaliser les ouvrages. Dans les pays qui ne possèdent pas de roches dures dans leur sous-sol, mais des argiles, on construisait en briques, comme dans le nord de la France par exemple. Paris et sa région sont à ce titre un bon exemple des rapports d’une ville aux matériaux de son sous-sol. Après avoir exploité la pierre de taille sous la ville et dans ses proches faubourgs (Montagne Sainte Ge-neviève, Denfert-Rochereau, Vincennes…), on ferma les carrières pour en ouvrir d’autres, dans les mêmes couches géologiques, à la périphérie.La richesse du sous-sol en pierre à plâtre fi t qu’il fut utilisé comme enduit dès le Moyen-Âge, ce qui, à la différence de la plupart des autres grandes villes de cette époque, sauva la ville des grands incendies. On exploita aussi la meulière, ainsi que les grès et le sable de Fontainebleau pour l’industrie du verre.

> Depuis longtemps, la pierre fut utilisée pour la décoration

Dès le VIe siècle avant J.-C. les sculpteurs grecs surent tirer partie de la pierre pour réaliser de super-bes œuvres d’art, des placages sur les temples.

Le rayonnement des carrières de marbre de Carrare, en Italie, date de la Renaissance. C’est dans un bloc destiné à l’abandon que Michel Ange sculpta la cé-lèbre statue du David à Florence en Toscane. Avec le développement des châteaux d’agréments comme ceux de la Loire, puis plus tard Versailles et d’autres, la décoration prit un essor important. C’est avec un marbre des Pyrénées, exploité à Sarrancolin, que fut réalisée la décoration du Petit Trianon de Versailles.

PETITE HISTOIRE DE L’UTILISATION DES ROCHES

Depuis toujours l’homme utilise les matériaux pour ses constructions. La ville de Collonges la Rouge dans le Périgord est construite en grès rouge directement extrait de son sous-sol.

Il y a 2000 ans, à Pétra,

en Jordanie, les Nabatéens ont creusé et

sculpté des tombeaux

directement dans la paroi

rocheuse.

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20 Sciences de la Terre et découverte des métiers

> Puis tout a changé très rapidement !La fi n du XIXe siècle a vu naître une révolution fon-damentale dans « l’art de construire » avec l’inven-tion du ciment et du béton. Dans le même temps, la création des réseaux de chemin de fer, des routes et des ouvrages d’art correspondants, nécessita de grandes quantités de matériaux nouveaux et écono-miques. On commença d’exploiter les roches pour faire du béton, du ballast et des assises de route.

La création des réseaux de chemin de fer à partir du XIXe siècle nécessita de grandes quantités de ballast.

Le château de Chenonceau, sur le Cher, en moellons de Tuffeau, joyau architectural de la Renaissance.

On désigne par les termes de roches ornemen-tales et de construction toutes celles utilisées à

ces fi ns, dans leur état naturel d’origine et ne subis-sant comme transformation que des découpes, des façonnages de formes particulières ou des fi nitions de l’état de surface (polissage, fl ammage…). On par-le aussi de pierres dimensionnelles.Les granulats, sables et graviers d’origine naturelle ou concassés, sont traités dans le chapitre suivant.● Il existe une grande diversité de roches employées dans la construction et la décoration. Elles présen-tent toutes en commun un minimum de cohérence et de solidité qui autorise leur utilisation pour ce type de travaux. Les principales roches utilisées sont : les granits, les roches volcaniques, les calcaires, les grès, les marbres, les schistes et les ardoises. Elles diffèrent les unes des autres par leur origine géologi-que, leurs caractéristiques techniques et leur aspect, en particulier leurs couleurs et leurs duretés. ● En construction et en décoration, les pierres vont être mises en œuvre :– soit de façon plus ou moins massive : pierre de taille, pierres et stèles funéraires, monuments, mobilier ur-bain, voirie, pavements, cheminées, sculptures… ;– soit en épaisseur fi ne : placage, parement, plan de travail, dallage, toiture… ;– soit en épaisseur très fi ne. Elles deviennent alors fragiles et il est nécessaire de les consolider avec une structure (métallique ou résine) contrecollée sur leur face arrière.

DES ROCHES POUR CONSTRUIRE ET POUR DÉCORER

LES ROCHES ORNEMENTALESET DE CONSTRUCTION

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21Sciences de la Terre et découverte des métiers

● La pierre de taille est la pierre de construction par excellence. Il s’agit de parallélépipèdes rectangles de tailles variables qui sont utilisés pour monter les murs des maisons ou de bâtiments plus importants comme, jadis, les châteaux et les cathédrales.On utilise les pierres en épaisseur relativement fi nes (quelques centimètres) pour réaliser des revêtements sur les façades des bâtiments et en décoration in-térieure ou au sol, pour des dallages. Au sol, elles sont le plus généralement posées et collées sur un support tel qu’une dalle en béton, par exemple. En position verticale, elles peuvent être collées ou maintenues par des attaches (agrafes) sur la surface du mur.● Les architectes d’intérieurs utilisent de plus en plus la pierre naturelle pour proposer des aménagements décoratifs chez leurs clients : hall d’accueil des en-treprises, couloirs, bureaux, escaliers, cheminées en pierre, marbre dans la salle de bains, plan de travail de cuisine en granit ou autre roche dure, dallages du sol en pierre. De nombreux créateurs réalisent des meubles incorporant de la pierre : tables basses, ta-bles de salle à manger, mobilier de restaurant, dessus de meubles, comptoirs de commerce, banques d’ac-cueil des entreprises…● La pierre naturelle reste le matériau de prédilection dans les monuments funéraires. La pierre tombale, en roche dure et résistante au temps, symbolise la pérennité du souvenir du défunt auprès de ceux qui lui survivent. ● De nombreux sculpteurs travaillent la pierre aussi bien pour des œuvres monumentales que pour des sculptures plus petites, abstraites ou fi guratives. Ils recherchent pour ce faire des pierres qui présentent des qualités particulières, comme la couleur, la du-reté, le grain, mais aussi la façon dont la pierre se comporte sous les coups de ciseaux du sculpteur. Certaines pierres dures éclatent facilement et sont très diffi ciles à travailler, alors que d’autres permet-tent la réalisation d’arêtes très fi nes et offrent ainsi beaucoup de possibilités.● Le réaménagement et le mobilier urbain sont aujourd’hui des secteurs importants d’utilisation de la pierre pour réaliser des espaces agréables à vivre : place, boulevards, trottoirs, fontaines, parcs et jar-dins… La mise en œuvre de la pierre leur confère un aspect chaleureux et une durabilité dans le temps.

Dallage de sol en

pierres naturelles

polies.

Roche dure et résistante, le granite est un matériau très utilisé en marbrerie funéraire.

Parement de façade d’immeuble utilisant diverses roches ornementales.

Attention de ne pas confondre les pierres naturelles avec les carrelages et les grès céramiques qui sont aussi utilisés pour la décoration intérieure et les dallages ! C’est l’occasion d’apporter une petite précision sur le mot « grès » qui, avec une même orthographe, désigne deux matériaux totalement différents :- le grès est une roche naturelle dure (grès des Vosges ou grès de la Rhune au pays Basque, par exemple),- le grès est aussi le nom donné à une qualité de terre cuite : une poterie en grès, des carreaux en grès…

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22 Sciences de la Terre et découverte des métiers

L es roches ornementales et de construction sont extraites en carrières, le plus généralement à ciel

ouvert, et parfois souterraines. Les méthodes d’ex-traction diffèrent en fonction des matériaux et de leur dureté. La principale précaution consiste dans le fait de ne pas abîmer la roche dans son épaisseur lors de l’extraction, ce qui la rendrait ensuite impropre à une utilisation de qualité. Le principe technique consiste toujours à découper des morceaux de relativement grande taille, blocs, masses ou quilles, qui seront en-suite recoupés en éléments plus petits ou en tran-ches.

Machine de perçage dans une carrière de calcaire.

Sciage au câble diamanté (fi l) dans une carrière de pierre calcaire dure. Le câble, entraîné en rotation par la machine, découpe progressivement un pan de roche de plusieurs dizaines de mètres carré.

DES ROCHES POUR CONSTRUIRE ET POUR DÉCORER

LES TECHNIQUES D’EXTRACTION DES ROCHES ORNEMENTALES ET DE CONSTRUCTION

> Extraction des roches duresDans les roches dures comme les granites, les mar-bres et les calcaires durs (calcaires marbriers) on uti-lise conjointement plusieurs techniques : foration ou perçage, éclatement au coin, utilisation de charges explosives, sciage au câble diamanté (au fi l), bascu-lement des masses prédécoupées…● La foration consiste à percer des trous de plu-sieurs mètres de profondeur et espacés de quelques dizaines de centimètres suivant un plan. On introduit ensuite des coins dans les trous sur lesquels on frap-pe progressivement, ce qui fi nit par fendre la masse rocheuse suivant le plan préfi guré par les trous de foration.Cette dislocation peut aussi être réalisée par l’utilisa-tion de petites charges explosives. ● Le sciage au câble diamanté (le fi l des carriers) nécessite, dans un premier temps, de forer deux trous perpendiculaires (un horizontal à la base de la masse et un vertical à partir du sommet) et qui se rejoignent, selon le plan à découper. Une fois les deux trous réalisés, on fait passer un câble muni de pas-tilles diamantées. Puis le câble est mis en rotation par une machine posée sur des rails. En tournant, le câble scie la roche. Au fur et à mesure que la décou-pe s’opère, la machine recule sur les rails de façon à garder le câble tendu jusqu’à la fi n de la découpe. Cette technique est de plus en plus utilisée car elle permet d’obtenir des masses calibrées aux bords nets, faciles à travailler.● L’extraction par basculement d’une masse ou quille consiste, une fois la masse prédécoupée par une technique ou une autre, à la détacher du front de taille et la faire basculer et tomber sur le carreau de la carrière. Pour ce faire, il existe plusieurs techniques. La plus utilisée consiste à introduire une vessie, sou-ple ou métallique, dans la fi ssure de sciage, puis de la gonfl er à l’eau ou l’air comprimé de façon à écarter la masse rocheuse qui fi nit par passer en déséquilibre et basculer. Une fois basculée, la masse ou quille est découpée en blocs plus gros qui sont ensuite empor-tés par camions vers les usines de taille.

> Extraction des roches tendresDans les roches plus tendres comme de nombreux calcaires, on utilise une technique totalement diffé-rente pour extraire la roche. Celle-ci est découpée en blocs par des machines de type grosses tronçon-neuses munies de grands bras, de 1 à 2 mètres de long : les haveuses. La découpe est, comme avec une tronçonneuse à bois, réalisée par la rotation

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23Sciences de la Terre et découverte des métiers

d’une chaîne munie de dents qui, en tournant, scient la pierre. Les haveuses permettent de réaliser des découpes verticales et des découpes horizontales.

> Une technique très particulière : la découpe au jet d’eau

Un carrier des Vosges a mis au point une technique particulière de découpe en utilisant la force d’un jet d’eau très fi n et très puissant qui attaque la roche, le grès, et la scie sur une profondeur importante, ce qui permet de découper et d’extraire des blocs qui sont ensuite façonnés à la demande.

Basculement d’une tranche de roche (ou quille) dans une carrière de pierre dure. Le basculement est réalisé par gonfl ement d’une vessie qui écarte la quille et provoque son déséquilibre et sa chute.

Haveuse dans une carrière de pierre du midi, vue générale. Une haveuse est une sorte de tronçonneuse qui permet de découper et d’extraire les pierres tendres.

La force d’un jet d’eau très fi n à haute pression permet de découper la roche. Une technique mise au point par un carrier de grès dans les Vosges.

Une fois extraites, les roches ornementales sont travaillées, découpées, mise en forme, taillées,

gravées ou sculptées. Ces opérations sont réalisées soit de façons industrielles dans des usines ou taille-ries, soit de façons artisanales dans les ateliers de taille de pierre, de gravure ou de sculpture.

> Le façonnage industriel en usineLes roches ornementales et de construction doivent, pour leur mise en œuvre, correspondre à la fois à :– des critères de taille et de forme bien défi nis, lon-gueur, largeur et épaisseur des éléments à poser,– et des critères d’état de surface : brut de sciage, lisse, poli, bosselé et autres surfaçages particuliers comme le bouchardage, le layage ou le fl ammage, par exemple.Le travail en taillerie consiste donc à fabriquer des modules de roches aux cotes et à l’aspect de surface souhaités pour pouvoir ensuite les mettre en œuvre dans telle ou telle application. Un dallage ou un pa-rement mural nécessitent des éléments parfaitement calibrés.

FAÇONNER LES ROCHES ORNEMENTALES ET DE CONSTRUCTION

Les blocs extraits en carrière sont stockés près de la taillerie où ils sont sciés et façonnés à la demande.

Les principales opérations de façonnage industriel des roches consistent dans le sciage et les différen-tes opérations de surfaçage.

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24 Sciences de la Terre et découverte des métiers

Le sciage des rochesLa fabrication de plaques et de carreaux de faible épaisseur (quelques centimètres) nécessite de les trancher ; cette opération est réalisée sur des châssis de sciage. Ceux-ci comportent plusieurs lames en parallèle, affectées d’un mouvement de translation et de descente progressive qui découpe lentement la roche en plusieurs tranches à la fois.Les tranches sont ensuite commercialisées en l’état, ou polies, ou encore découpées en modules stan-dards. Le découpage en carreaux standard de 30x30 ou 40x40 se fait sur des chaînes de façonnage entiè-rement automatisées.Le sciage des roches, en particulier pour les éléments plus épais façonnés à l’unité, est le plus souvent effectué par des scies circulaires à lames diamantées. Les lames de scie peuvent parfois mesurer plusieurs mètres de diamètre.

Le façonnage des surfacesLe deuxième type d’opération nécessaire pour la fa-brication de modules de roches ornementales et de construction, est la réalisation des aspects de sur-face. Celui-ci peut être brut de sciage, comme pour de nombreux moellons de pierre de taille ; cependant, plus généralement, il peut revêtir un aspect particu-lier comme le polissage, le fl ammage ou le bouchar-dage.– Le polissage consiste à user la surface de la roche avec des disques rotatifs et des pâtes abrasi-ves de plus en plus fi nes jusqu’à obtenir une surface très lisse, ce qui lui confère un aspect brillant carac-téristique. Cependant toutes les roches ne peuvent pas prendre le poli. Seules les roches dures comme les granits, les calcaires marbriers et les marbres, les quartzites, peuvent acquérir cet état de surface. – Le fl ammage consiste à soumettre la surface de la roche au passage de la fl amme très chaude d’un chalumeau ce qui provoque l’éclatement des cris-taux du dessus et l’acquisition d’un état de surface rugueux. De nombreuses roches dures utilisées en voirie, sur les sols en plein air et les trottoirs, sont ainsi traitées par fl ammage.– Le bouchardage est une technique très ancienne qui consiste à frapper la surface de la roche avec une masse munie de pointes ce qui crée des rayures de tailles et d’aspect différents. Cette technique était très utilisée jadis pour les pierres de construction. Le bouchardage est aujourd’hui réalisé en machine ou grâce à des marteaux à boucharder pneumatiques.

> Le travail artisanal de la pierre : tailler, graver, sculpter

● Le tailleur de pierre, héritier de la tradition des bâtisseurs de cathédrales et de châteaux, est un artisan qui, à l’aide de machines et/ou d’outils à main, façonne des blocs de pierre, de marbre ou de gra-nit et donne la forme voulue aux morceaux débités,

Un châssis de sciage est constitué d’une ou plusieurs lames parallèles espacées de quelques centimètres qui, en effectuant un mouvement alternatif de translation et de descente, découpent la roche en tranches. La vitesse de découpe dans un granit est lente et les machines travaillent seules, y compris la nuit.

Les roches peuvent être

découpées par des scies

circulaires dont les lames

sont munies de pastilles

diamantées.

Atelier industriel de

façonnage de pierres.

La fl amme du chalumeau

éclate la surface de la roche

et lui confère un aspect

particulier.

DES ROCHES POUR CONSTRUIRE ET POUR DÉCORER

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25Sciences de la Terre et découverte des métiers

en suivant des normes très précises données par croquis ou gabarits.Le métier de tailleur de pierre est indispensable aux travaux de restauration et d’entretien du patrimoine architectural. C’est aussi une activité nécessaire dans les constructions modernes.Il exerce soit dans un atelier, soit sur un chantier de construction. Il réalise en volume, une œuvre ou les éléments d’une œuvre, après en avoir assuré le relever, le croquis simple, l’esquisse et l’appareilla-ge (dessin des différents éléments à assembler). Il assure le débitage d’un bloc manuellement ou mé-caniquement. Il effectue le traçage et les travaux de taille sur différents matériaux. Il polit (manuellement ou mécaniquement) un ouvrage. Il harmonise diffé-rentes couleurs et différents veinages de matériaux pour donner à l’ouvrage caractère et originalité.La taille de pierre passe par un sens artistique réel et une bonne perception des formes et des volumes, alliés à une adresse naturelle. Le métier nécessite une dextérité pour donner à la pierre la forme voulue.De nombreux tailleurs de pierre sont des artisans indépendants. Beaucoup d’entre eux travaillent sur des chantiers de rénovation des monuments histori-ques et participent ainsi à la valorisation du patrimoine architectural national. ● Le graveur sur pierre réalise sur toutes les natures de roche utilisées en marbrerie et dans la décoration, les inscriptions et les motifs décoratifs. Il travaille soit en atelier, soit sur le terrain. Entièrement maître de son œuvre, il en est l’artisan. Il procède aux relevés des motifs décoratifs et aux traçages des inscrip-tions. Il réalise manuellement ou au moyen d’outils mécaniques (ou électroniques), les motifs décoratifs et les inscriptions. Il vernit, dore, polit, lustre les mo-tifs et les inscriptions. Il travaille surtout des éléments en pierre, marbre, granit et grès. Il peut se voir confi er des travaux de décoration faisant appel à des notions de sculptures de bas-reliefs.L’exercice du métier de graveur sur pierre nécessite dextérité manuelle, sens artistique développé, apti-tude au dessin d’art et minutie. ● Le sculpteur, avec marteau et ciseau, donne à la pierre une forme spécifi que, réaliste ou abstraite… Il tire partie de sa matière et de ses nuances pour créer une œuvre, source d’émotions pour l’amateur… travail d’artiste…

> Les outils traditionnels de taille de pierre

Outils de frappe– Les masses et massettes sont des marteaux à deux faces de fer plats pour taper sur les ciseaux– Le pic est un marteau dont le fer possède une poin-te de chaque côté. Il est destiné au gros œuvre pour dégrossir le travail.– Le marteau du tailleur de pierre, appelé « têtu »,

Le tailleur de pierre effectue

le traçage et le façonnage

des différents blocs de pierre

entrant dans la constitution d’un ensemble

architectural.

À sa façon, le fendeur

d’ardoise taille la pierre suivant

sa structure naturelle pour en faire un élément

de couverture.

Avec un fi n ciseau à pierre,

le graveur « sculpte » les lettres

des mots qu’il grave surla pierre.

Fort de son art le sculpteur fait vivre la

pierre pour lui donner une

forme, source d’émotion pour

l’amateur.

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26 Sciences de la Terre et découverte des métiers

possède une partie plane pour taper sur le ciseau et une partie en pointe pour piquer la pierre.– Le marteau à brêlure est muni d’une lame à dents ; la « brêlure » est aussi appelée « grain d’orge ».– La boucharde ressemble à une masse, mais sa destination est toute autre. Les deux surfaces devant toucher la pierre sont garnies de pointes, ce qui per-met de pulvériser la surface de la pierre afi n de la niveler, de l’aplanir. Elle est destinée aux pierres très dures. La boucharde est un outil inventé au XIXe siè-cle pour ravaler les façades en pierre dure et faire disparaître les traces de sciage avant de parementer la pierre.

Héritiers d’une longue tradition

historique, tailleurs,

graveurs et sculpteurs

utilisent toujours des outils

traditionnels pour travailler

la pierre.

Le gypse (pierre à plâtre) est exploité dans de grandes carrières. Carrières de Mazan, en Provence.

DES ROCHES POUR CONSTRUIRE ET POUR DÉCORER

L’INDUSTRIE DU PLÂTRE

Outils de taille– Les ciseaux sont les outils pour travailler la pierre et lui donner sa forme. – La pointe est une tige à section octogonale terminée par une… pointe. Elle mesure de 15 à 30 cm environ.– La gradine est une tige se terminant par une sec-tion plate crénelée. En fait, il en existe plusieurs caté-gories se rapprochant soit d’un ciseau (au sens où la partie crénelée est tranchante – on parle de « dents plates »), soit d’une série de pointes pénétrantes en ligne (« dents pointues »). Cet outil est effi cace pour dégager les formes de manière relativement précise.– Le ciseau est une tige dont un bout est plat et pré-sente le plus souvent un tranchant droit. Le ciseau affi ne le travail réalisé avec la gradine. Les petits ci-seaux (tiges courtes) permettent de sculpter des détails à l’aide de maillets de bois plutôt que de masses.Outils de coupe et de surfaçage– La scie à pierre tendre, munie de grosses dents, est appelée « crocodile ».– Les guillaumes sont des rabots semblables à ceux pour travailler le bois, mais à deux lames et dont le dessous est muni d’une plaque en fer.– Les « chemins de fer ou rabotins » sont des sortes de rabots qui servent à surfacer la pierre tendre, avec leurs nombreuses lames.

Matériau utilisé depuis la plus haute antiquité, le plâtre provient de la cuisson du gypse. Il était

utilisé par les Égyptiens pour sceller les pierres de certains édifi ces. Les romains réalisaient des enduits en plâtre sur lesquels ils peignaient des fresques. Au Moyen-Âge, on s’aperçut que le plâtre résistait beau-coup mieux au feu que le bois. Son utilisation fut alors généralisée dans la construction, en particulier dans les pays renfermant d’importants gisements de gypse dans leur sous-sol, ce qui est, en particulier, le cas de la région de l’Île de France. À partir du XVIIIe siècle, l’invention du four à plâtre permit d’en fabriquer de grandes quantités et de généraliser son utilisation.Les deux principales régions productrices de plâtre en France sont la région parisienne et la Provence.

> La fabrication du plâtreLe plâtre est fabriqué par cuisson du gypse, une roche sédimentaire provenant de l’évaporation de l’eau de mer.Le gypse est exploité à l’explosif dans de grandes carrières. Puis il est transporté jusqu’à l’usine où il est

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27Sciences de la Terre et découverte des métiers

concassé de façon à réduire la taille des morceaux. Le gypse est ensuite acheminé vers le four où il est cuit à 150 degrés et broyé en poudre fi ne : le plâtre, auquel on additionne différents ajouts pour faire évo-luer ses caractéristiques.Une fois fabriqué, le plâtre est utilisé :– soit directement, en vrac,– soit sous forme de produits préfabriqués comme les carreaux et les plaques de plâtre.Le principe d’utilisation du plâtre consiste à le mé-langer avec de l’eau : c’est le gâchage. Le plâtre se combine alors avec l’eau et durcit reconstituant une sorte de gypse microcristallisé.

> Plaques et carreaux de plâtreUne plaque de plâtre est une mince couche de plâ-tre prise en sandwich entre deux feuilles de papier carton.Deux bobines de carton sont déroulées en continu, l’une en dessous (carton de parement) et l’autre au-dessus. Le plâtre est déposé régulièrement sous forme liquide sur la feuille inférieure. La feuille de car-ton supérieure vient refermer le moule ainsi constitué. L’ensemble passe ensuite entre deux rouleaux de formage (sorte de laminoir) qui donnent l’épaisseur défi nitive à la plaque. Puis les plaques sont coupées à la longueur voulue et mise à sécher dans des sé-choirs. En sortie de séchoir elles sont alors prêtes à être utilisées sur les chantiers du bâtiment.Les plaques de plâtre sont aujourd’hui très utilisées, en particulier pour élever des cloisons, réaliser des doublages sur les murs et les plafonds ainsi que des sols.Les carreaux de plâtre sont obtenus par moulage. Ils sont fabriqués suivant différentes épaisseurs et mo-dules et peuvent être pleins ou allégés. Ils permettent de réaliser des cloisons et des doublages, ainsi que des éléments de décoration intérieure. ■

En mélangeant du plâtre avec de

l’eau (gâchage) le plâtrier crée une pâte qu’il peut travailler puis qui durcit

rapidement.

En chauffant le gypse dans un tube à essai, on peut observer sa transformation en plâtre.

Plâtrier réalisant un enduit sur un mur.

Plâtrier plaquiste réalisant une

cloison en plaque de plâtre.

UNE PETITE EXPÉRIENCE FACILE À RÉALISER !Il est facile de réaliser du plâtre de façon expérimentale. Pour ce faire, il suffi t de se procurer un petit morceau de gypse que l’on introduit dans un tube à essai et que l’on chauffe à la fl amme. On entend alors un crépitement qui correspond à une éva-cuation de l’eau contenue dans les cristaux de gypse. Des gouttes d’eau se déposent sur les parois du tube. Le gypse blanchit et se transforme en plâtre.Puis il faut laisser refroidir le plâtre et le ré-duire en poudre avec une simple pression des doigts.

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WDES ROCHES POUR CONSTRUIRE ET POUR DÉCORER

28 Sciences de la Terre et découverte des métiers

TAILLEUR DE PIERRE-MARBRIER DU BÂTIMENT ET DE LA DÉCORATIONÀl’aide de machines et/ou d’outils à main, le tailleur de pierre-marbrier réalise des œuvres en

pierre (calcaire, marbre, grès ou granit) et donne la forme voulue aux morceaux débités en suivant des normes très précises données par croquis ou gabarits.Il réalise le travail après en avoir assuré le relever, le croquis simple, l’esquisse et l’appareillage (dessin des différents éléments à assembler). Il assure le débitage d’un bloc manuellement ou mécaniquement. Il effectue le traçage et les travaux de taille sur différents matériaux. Il polit (manuellement ou mécaniquement) un ouvrage. Il harmonise différentes couleurs et différents veinages de matériaux pour donner à l’ouvrage caractère et originalité. Il assure l’entretien des matériels et équipements.Il utilise des outils traditionnels (massette, maillet, chasse à pierre, etc.) mais aussi des machines modernes (ponceuses, scies électriques, etc.). Le travail du tailleur de pierre consiste à dresser les parements de la pierre, à la tailler sur toutes ses faces d’après le tracé fait par l’appareilleur qui dirige le chantier, tracer les épures et utiliser au mieux les blocs bruts livrés de la carrière. Le façonnage des pierres peut être simple ou devenir une véritable œuvre d’art. Cela nécessite le sens des formes, un sens artistique pour la compréhension des styles, un bon coup d’œil, des connaissances en mathématiques, en géométrie et bien sûr, de l’adresse et une grande sûreté de main. Le tailleur de pierre travaille, soit la pierre de parement, soit le bloc de pierre pour en faire des moulures, cintres, voûtes, piliers ou socles.Héritier des bâtisseurs de châteaux et de cathédrales, l’artisan tailleur de pierre cherche l’harmo-nie entre la tradition et les techniques modernes. Il intervient dans la construction proprement dite (encadrements de portes ou fenêtres, voûtes, balcons, dallages, escaliers), ou dans la dé-coration intérieure et extérieure (parements de faça-des, corniches, cheminées, salles de bains), ou encore dans le mobilier extérieur (urbain notamment).De nombreux tailleurs de pierre travaillent dans le do-maine de la rénovation des monuments historiques.L’activité funéraire est un autre domaine dans lequel s’expriment les artisans de la pierre, par la réalisation de monuments et également par le service funéraire.

DES ROCHES POUR CONSTRUIRE ET POUR DÉCORER

STÉPHANIE« RÉALISER FONTAINES ET BAS-RELIEFS ET TRANSMETTRE SA PASSION EN ENSEIGNANT. »Plus question de travailler dans le com-merce. Après son BEP Vente, Stéphanie décide de changer d’orientation. Depuis l’enfance, elle s’intéresse aux travaux manuels. En suivant des cours du soir aux Beaux-arts, elle rencontre des tailleurs de pierres et décide de suivre une formation. Elle rentre alors au centre de formation d’apprentis de l’UNICEM à Montalieu, dans l’Isère. « Là, j’ai préparé le CAP Métiers de la pierre, puis la mention com-plémentaire de Graveur sur pierre, puis le BP Métiers de la pierre : cinq années d’apprentissage pendant lesquelles, j’ai réalisé des fontaines, des cheminées, des balustrades… Le patron, mon maître d’apprentissage, me laissait libre dans ma création ». Jeune diplômée, elle vient de réaliser, perchée sur un échafaudage, un bas-relief sur une façade de mairie, un travail dont elle est particulièrement fi ère. Aujourd’hui, elle dispense son sa-voir en enseignant la taille de pierre et la marbrerie.

FILIÈRES DE FORMATION ET DIPLÔMES> CAP Tailleur de pierre-marbrier du bâtiment et de la décoration. > BP (Brevet Professionnel) Métiers de la pierre.> CAP, BEP Marbrier funéraire.> BAC professionnel Artisanat et métiers d’art, option Arts de la pierre.> MOF (Meilleur Ouvrier de France) par la voie de la formation continue.> Licence professionnelle Pierres et granulats.

LES MÉTIERS DE LA PIERRE ET DU PLÂTRE

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LES MÉTIERS DE LA PIERRE ET DU PLÂTRE

29Sciences de la Terre et découverte des métiers

GRAVEUR SUR PIERRELe graveur sur pierre réalise, sur toutes les natures de roche utilisées en mar-

brerie et dans la décoration, les inscriptions et les motifs décoratifs corres-pondant aux choix du client.Il travaille soit en atelier, soit sur le terrain. Entièrement maître de son œuvre, il en est l’artisan. Il procède aux relevés des motifs décoratifs et aux traçages des inscriptions. Il réalise manuellement ou au moyen d’outils mécaniques (ou élec-troniques), les motifs décoratifs et les inscriptions. Il vernit, dore, polit, lustre les motifs et les inscriptions. Il travaille surtout des éléments en pierre, marbre, granit et grès. Il peut se voir confi er des travaux de décoration faisant appel à des notions de sculptures de bas-reliefs.L’exercice du métier de graveur sur pierre nécessite dextérité manuelle, sens artis-tique développé, aptitude au dessin d’art et minutie.

FILIÈRES DE FORMATION ET DIPLÔMES> CAP Graveur sur pierre.> MC : Mention complémentaire Graveur sur pierre.> MOF (Meilleur Ouvrier de France) par la voie de la formation continue.> CQP Graveur décorateur sur pierre et matériaux associés.

PATRICK« TRAVAILLER LA PIERRE, TROUVER UNE HARMONIE ENTRE LES MOTIFS ET LES LETTRES. »La gravure sur pierre est un travail manuel, qui s’exerce la plupart du temps seul et souvent à l’extérieur. C’est un métier qui demande un goût artistique très sur. Ce sont les principales raisons pour lesquelles, Patrick, 28 ans, aime son métier. Employé par une entreprise funéraire, son travail s’applique dans les cimetières, à l’entretien des pierres tombales, à la réparation (peinture, doru-re…) de leurs dessins et de leurs inscriptions. Patrick travaille aussi en atelier pour réaliser des mo-numents funéraires ou commémoratifs. « Je choisis une typographie, je dessine les lettres et les grave sur la pierre à l’aide de pointes à tracer, puis je les dore et les peins. Je choisis aussi des motifs décoratifs et je les grave en utilisant soit la massette et les ciseaux, soit d’autres outils mécaniques… Je polis… je lustre…Ce qui me plaît, c’est de travailler la pierre et de trou-ver une harmonie dans la composition des motifs et des lettres ».

MARBRIER FUNÉRAIREL’agent technique de marbrerie funéraire réalise les travaux d’aménage-

ment et d’entretien des sépultures. Il organise le chantier qu’il doit réaliser en établissant le planning d’exécution des travaux. Il réalise les travaux de ter-rassement le plus souvent en conduisant une mini-pelle. Il confectionne le ca-veau (traditionnel ou préfabriqué) ce qui peut l’amener à effectuer des travaux de maçonnerie. Il pose le monument (souvent en granit) à partir de plans et de fi ches techniques. Il procède aux plantations et à l’entretien des végétaux de la sépulture. Il travaille au sein d’une équipe restreinte (généralement deux per-sonnes). Il peut être amené à faire des travaux de gravure à l’aide d’une machine.Aimant obligatoirement les activités de plein air, l’agent technique de marbrerie funéraire effectue un travail varié qui nécessite rigueur, méthode et minutie.

FILIÈRES DE FORMATION ET DIPLÔMES> CAP Tailleur de pierre-marbrier du bâtiment et de la décoration.> CAP Graveur sur pierre.> MC : Mention complémentaire Graveur sur pierre.> BP Métiers de la pierre.> Bac Pro Artisanat et Métiers d’art, option arts de la pierre.Certifi cat de qualifi cation professionnelle (titre reconnu par la profession de la Marbrerie funéraire).

ROBERT« J’AIME POLIR LA PIERRE, FAIRE APPARAÎTRE SON BRILLANT. »« C’est toujours intéressant pour moi d’accompa-gner les clients dans la conception d’un monu-ment en pierre ! ». Robert ne se lasse pas de son métier de marbrier qu’il exerce comme artisan, à son compte. S’il taille des stèles et des monu-ments funéraires, il conçoit aussi des meubles de cuisine et de salon. « Hier, un couple est venu me voir pour une table de salon en marbre, raconte-t-il. Je l’ai aidé à choisir la forme de cette table et la nature de la pierre, en leur montrant différents modèles et échantillons. J’aurais pu leur vendre un modèle standard, mais j’ai préféré discuter avec eux pour créer un objet sur mesure corres-pondant à leurs désirs ».Façonner la pierre est une autre joie que Robert connaît au quotidien. C’est là une évolution dans son métier de marbrier funéraire, car il est, au départ, tailleur de pierre et graveur. Depuis ses débuts, il aime polir le matériau, faire apparaî-tre son brillant ! Ce travail de transformation, il le compare volontiers à celui des professionnels du bois : menuisiers et ébénistes.

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30 Sciences de la Terre et découverte des métiers

JÉRÔME« CONDUCTEUR DE MACHINES, PUIS AGENT DE MAÎTRISE, AUJOURD’HUI IL PARTICIPE À LA FORMATION DES NOUVEAUX. »Un parcours pas banal que celui de Jérôme. Après un CAP - BEP d’électricien, il travaille 7 mois dans une banque puis s’engage dans l’armée pour 9 ans. Il y suit une formation équi-valente à un BTS de mécanicien en aéronautique. Il passe ensuite 18 mois dans une société de câblage aéronautique puis 12 mois comme câbleur sur avions. En 1998, il rentre dans une entreprise de granit des Côtes-d’Armor pour, au terme de 5 ans, succéder au contremaître de l’activité voirie qui atteindra alors l’âge de la retraite.En charge d’une débiteuse, Jérôme conduit aussi une machine à fi l diamanté qui réalise des formes variées de stèles de monuments funéraires. Il recopie sur ordinateur le dessin conçu par un créatif et le rentre dans le programme de la machine qui exécute automatiquement la découpe de la stèle selon le motif retenu.Agent de maîtrise, a 34 ans, il « redécouvre le management après l’armée » et apprécie l’uni-vers du granit, « un domaine méconnu et pourtant très intéressant, même s’il est exigeant ». Peu à peu, il passe sur tous les postes en fonction des remplacements utiles afi n de bien maîtriser les savoir-faire et diffi cultés de chacun d’eux.Sa polyvalence lui permet également de réaliser une activité à temps partiel d’agent des mé-thodes et il a déjà participé à la formation de deux personnes sur des postes d’atelier.

FILIÈRES DE FORMATION ET DIPLÔMES> CAP Tailleur de pierre-marbrier du bâtiment

et de la décoration.> BP Métiers de la pierre.> Bac Pro Maintenance des systèmes

mécaniques automatisés.

Le conducteur assure le pilotage des machines automatiques ou semi-auto-

matiques qui interviennent aux différentes étapes de la fabrication des produits : sciage des blocs, débitage, formatage des tran-ches, traitement des surfaces…Les manutentions étant très importantes et délicates, ce poste demande une bonne organisation du travail et une attention par-ticulière.

DES ROCHES POUR CONSTRUIRE ET POUR DÉCORER

FAÇONNIER DE CHEMINÉES D’INTÉRIEURLe façonnier de cheminées d’intérieur

conçoit et pose les différents éléments d’une cheminée. Il est au service d’une clientèle de particuliers. Cheminée contem-poraine, traditionnelle ou rustique, foyer ouvert ou foyer fermé, c’est au professionnel d’écouter les souhaits du client et de savoir les traduire sous forme d’une réalisation qui le satisfasse totalement.

NICOLAS« CONCEVOIR ET FAIRE DE BELLES CHOSES ; C’EST CE QUI M’ATTIRE. »L’univers de la pierre, Nicolas, 19 ans, le fréquente depuis son enfance : son père est à la tête d’un atelier de granit. Et il n’envisage pas de le quitter. Aujourd’hui, il apprend à façonner des cheminées d’intérieur et à les mettre en œuvre dans le cadre d’une formation en apprentissage.« Je suis passionné parce que je fais, lance-t-il. J’en connais les incon-vénients : c’est un métier physique. Mais pour moi, c’est surtout le métier de la création. Concevoir de belles cheminées, bref, faire de belles cho-ses, voilà ce qui m’attire », précise Nicolas qui envisage de reprendre un jour l’entreprise paternelle. La compétence passe aussi par la conception technique de la hotte, de l’isolation, du conduit de cheminée, le calcul du tirage… réussir une cheminée est un art délicat qui contribue à l’amélioration du cadre de vie.

FILIÈRES DE FORMATION ET DIPLÔMES> CAP Tailleur de pierre-marbrier du bâtiment

et de la décoration.> MC : Mention complémentaire Façonnier

de cheminée d’intérieur.> BP Métiers de la pierre.> Bac Pro Artisanat et métiers d’art, option

arts de la pierre.

CONDUCTEUR DE MACHINES DE SCIAGE ET DE FAÇONNAGE DE LA PIERRE

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31Sciences de la Terre et découverte des métiers

LES MÉTIERS DE LA PIERRE ET DU PLÂTRE

FILIÈRES DE FORMATION ET DIPLÔMES> CAP Tailleur de pierre-marbrier du bâtiment et de la

décoration.> BP Métiers de la pierre.

POLISSEUR MANUELMétier de fi nition, le polisseur donne à la roche son

éclat recherché pour certaines applications.Le polissage est généralement automatisé ; cependant, cer-tains travaux exigent un polissage manuel qui réclame ha-bileté, minutie et goût du travail bien fait. Plusieurs niveaux de diffi cultés caractérisent ce poste : polissage d’arêtes avec le « fl exible », polissage de surfaces avec la « genouillère », polissage à la « briquette »…

YOANN« SAVOIR CHOISIR LES DIFFÉRENTES MEULES POUR AMÉLIORER LA BRILLANCE DU GRANIT. »Depuis deux ans et demi, d’abord apprenti puis en CDI, Yoann travaille comme polisseur dans une entreprise de façonnage du granit spécialisée dans le monument funéraire. « Au début, j’ai eu l’impression de faire tou-jours la même chose. Ensuite, le travail est devenu de plus en plus intéres-sant ». Les opérations de polissage diffèrent selon l’origine des granits et les formes : « Certains sont durs à mordre, d’autres sont plus tendres ; je ne fais que du sur-mesure ». La maîtrise du métier consiste à savoir faire se succéder les meules adaptées « jusqu’à amener la brillance du granit ».Si le travail « est physique », il intéresse Yoann. L’opérateur apprécie de pouvoir prendre des initiatives et de participer à donner forme au granit. « Nous partons d’un bloc et en faisons une stèle ou un monument. Je suis fi er de mon travail ». Yoann souhaite rester dans ce secteur où il espère évoluer.À 24 ans, Yoann a trouvé sa voie non sans diffi culté. Après la troisième, il devient apprenti en maçonnerie puis en peinture du bâtiment mais ne trouve pas d’emploi.Il décroche un contrat de qualifi cation de couvreur zingueur. Hélas, son employeur cesse son activité. Suivent deux mois de chômage. Il découvre une annonce à l’ANPE : « Recherche polisseur de pierre » et se présente. Sa motivation l’emporte. Il prépare alors un CAP des Métiers de la pierre par apprentissage au CFA UNICEM de Louvigné-du-Désert.

SCIEURSUR GRAND DISQUESa bonne connaissance du matériau lui permet

d’exécuter les programmes de sciage dans les meilleures conditions. Il positionne les blocs sous les machines et assure la programmation informatique du sciage. Le déchargement des tranches, leur distri-bution dans les ateliers et la gestion du parc à blocs peuvent également faire partie de ses tâches.

PATRICK« LE TRAVAIL ME PLAIT CAR JE SUIS AUTONOME. »Fort d’un CAP de mécanique générale et d’ajusteur fraiseur ob-tenu au lycée professionnel, Patrick découvre le monde du travail avec des atouts. Après un emploi d’un an en CDD, il décide de « rentrer dans le granit » au sein d’une entreprise. Il y passe 18 ans, devenant tour à tour polisseur, scieur sur « petites débiteu-ses » puis scieur sur « grands disques », responsable de la coupe et des achats de blocs. En 1998, un licenciement économique bouleverse son parcours ; une société l’embauche alors comme scieur sur grands disques.Avec un chariot élévateur, Patrick place les blocs sur des cadres métalliques et les positionne sur les trois bancs de débit dont il assure la conduite. Il programme les machines en fonction de la taille du bloc et de l’épaisseur voulue des tranches, sachant que la coupe s’opère à raison d’environ 0,80m2/h et varie de 3 à 20 h selon la taille des blocs. Charge à lui d’approvisionner les scies qui fonctionnent 24h sur 24 : « je réserve les plus gros blocs pour la nuit ». « Le travail me plaît car je suis autonome. Je prépare ma journée avec le con-tremaître puis m’organise et gère mon temps selon les comman-des ».

FILIÈRES DE FORMATION ET DIPLÔMES> CAP Tailleur de pierre-marbrier du bâtiment

et de la décoration.

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32 Sciences de la Terre et découverte des métiers

LES MÉTIERS DE LA PIERRE ET DU PLÂTRE

PLÂTRIER-STAFFEUR-STUCATEURLe plâtrier staffeur stucateur aménage, isole, restaure et décore

les espaces intérieurs des maisons individuelles, immeubles, salles de spectacle, magasins, centres commerciaux, paquebots… Il réalise en plâtre : cloisons, plafonds, enduits, corniches, rosaces, cheminées, niches … et prépare en atelier des éléments de décor qu’il pose ensuite. Avec le staff (mélange de plâtre et de fi bres végé-tales) et le stuc (enduit imitant le marbre) il réalise de nombreuses décorations.L’activité traditionnelle du plâtrier consiste à gâcher le plâtre avec de l’eau et à l’étaler avec une taloche, puis à le lisser avec un mélange encore plus fl uide de façon à obtenir une surface parfaite. Il peut aussi être amené à monter des cloisons ou réaliser des doublages en carreaux ou en plaques de plâtre sur ossature, ce qui est princi-palement le métier du plâtrier plaquiste.Ce métier se pratique en atelier et sur chantier clos, en petite équipe (2 ou 3). Il entraîne beaucoup de contacts avec les clients, les archi-tectes, les décorateurs. Dans certains cas le port du masque peut s’avérer nécessaire mais le plâtre n’est pas nocif.Ce métier recherche activement des jeunes et propose de nom-breux emplois.Le métier de plâtrier staffeur stucateur nécessite une bonne condi-tion physique (souplesse, agilité), une bonne coordination des mou-vements, l’aptitude au travail en hauteur, l’esprit d’équipe et comme dans beaucoup de métiers du bâtiment, le sens de la sécurité.

FILIÈRES DE FORMATION ET DIPLÔMES> CAP Plâtrier staffeur ornemaniste.> CAP Plâtrerie et plaques.> BEP, Bac Pro, BTS Finitions et aménagements.

DES ROCHES POUR CONSTRUIRE ET POUR DÉCORER

PLÂTRIER-PLAQUISTEL’activité de plaquiste consiste à édifi er des cloisons

de doublage ou de distribution à l’aide de plaques de plâtre préfabriquées, soit en les collant sur les murs préexistant, soit en les fi xant sur des ossatures. Il est aussi amené à construire des cloisons en car-reaux de plâtre. Le plaquiste réalise aussi des gaines techniques, des plafonds sur ossature, ainsi que des corniches ou autres motifs décoratifs préfabriqués. Il participe à l’isolation phonique et thermique des locaux et réalise leur fi nition, comme le traitement des joints, par exemple.Une grande partie des tâches du plaquiste s’effectue donc en hauteur, sur escabeaux, échelles, voire écha-faudages. Le travail s’effectue au sein d’une équipe, soit sur des chantiers de constructions neuves, soit sur des chantiers de rénovations et de réhabilitations, à partir de plans de pose préétablis par le constructeur.Le métier de plâtrier plaquiste nécessite une bonne condition physique (souplesse, agilité), une bonne coordination des mouvements, l’aptitude au travail en hauteur, l’esprit d’équipe et comme dans beaucoup de métiers du bâtiment, le sens de la sécurité.

FILIÈRES DE FORMATION ET DIPLÔMES> CAP Plâtrier staffeur ornemaniste.> CAP Plâtrerie et plaques.> BEP, Bac Pro, BTS Finitions et aménagements.

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33Sciences de la Terre et découverte des métiers

LESGRANULATSLes granulats, matériaux indispensables .....................35L’extraction des granulats ...........................................37Les traitements des granulats ....................................39L’industrie du béton ...................................................41Les métiers ..................................................................43

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34 Sciences de la Terre et découverte des métiers

On peut obtenir des granulats de deux façons principales :

– soit en exploitant directement des matériaux meu-bles naturellement sous forme de grains comme les sables et graviers des alluvions des rivières,– soit en concassant des roches dures et massives comme les roches éruptives ou les calcaires durs…

Les granulats peuvent être mis en œuvre :– soit directement, sans liant pour les solidariser, comme pour le ballast des chemins de fer, des cou-ches de fondations de route, des remblais…– soit avec un liant comme le ciment pour fabriquer du béton ou du bitume pour les enrobés mis en œu-vre sur les chaussées des routes…

LES GRANULATS

Les granulats sont des petits morceaux de roches destinés à réaliser des ouvrages de bâtiment, de génie civil et de travaux publics. Leur nature, leur taille (de 0 à 125 mm) et leur forme (arrondie ou anguleuse) diffèrent en fonction des gisements, des techniques de productions et des types d’utilisations.

Granulats de roche massive calcaire

Sable alluvionnaire

Graviers alluvionnaires

Granulats de recyclage de béton

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35Sciences de la Terre et découverte des métiers

Impossible d’imaginer une société moderne avec ses activités de construction, de bâtiments pour

l’habitat, l’industrie ou les services publics, de génie civil, de travaux publics et d’aménagement de l’envi-ronnement sans le recours massif aux matériaux de construction et aux granulats. Les granulats repré-sentent quantitativement la première des matières premières utilisée dans un pays après l’air et l’eau.En France, chaque année, on produit et on utilise plus de 350 millions de tonnes de granulats, ce qui, divisé par le nombre d’habitants, correspond à une moyenne d’environ 6 tonnes par personnes et par an !

Trouver des gisements et produire des granulats s’avère donc être un impératif de développement de la sociétéLes réserves de granulats sont quasiment illimitées. Cependant, beaucoup d’entre elles restent inexploi-tables pour diverses raisons : diffi cultés d’accès, in-tégration à des zones urbaines et périurbaines, sites classés ou protégés, forte sensibilité environnemen-tale, coût élevé…Les granulats, produits en très grandes quantités, sont des matériaux particulièrement lourds à trans-porter. D’un coût relativement faible au départ de la carrière, leur prix de revient double tous les 50 kilo-mètres environ, en particulier lorsqu’ils sont achemi-nés par camion, ce qui est une obligation pour l’ap-provisionnement de nombreux chantiers. Il est donc fondamental de pouvoir en produire dans toutes les régions de France de façon à minimiser les coûts de transport et les nuisances environnementales asso-ciées.

> Trois grandes familles de granulatsLes professionnels distinguent trois grandes familles de granulats en fonction de leur origine :– Les granulats alluvionnaires. Leurs gisements correspondent à des matériaux meubles, non conso-lidés, généralement déposés pendant l’ère quaternai-re par les glaciers, les cours d’eau ou sur des fonds marins peu profonds : alluvions des rivières, alluvions marines, couches de sable… La localisation la plus habituelle correspond au lit ou à l’ancien lit d’une rivière. En fonction de la situation du gisement par rapport à la hauteur du cours d’eau, ou de la nappe phréatique, l’exploitation a lieu à sec ou en eau.– Les granulats de roches massives. Leurs gise-ments correspondent à une très grande variété de

situations géologiques différentes : couches plus ou moins massives de roches sédimentaires, massifs de granit, anciennes coulées volcaniques, roches mé-tamorphiques… Les carrières peuvent être implan-tées en plaine, sur un plateau, en montagne, au bord d’une falaise… L’exploitation aura lieu en puits ou à fl anc de coteau selon la localisation du gisement.– Les granulats de recyclage et artifi ciels. Depuis quelques années, on produit des granulats en con-cassant et en recyclant des matériaux de chantiers de démolition comme les bétons. On produit égale-ment des granulats à partir des laitiers de hauts four-neaux ou des mâchefers d’incinération…

Fabrication de granulats de

recyclage à partir d’anciens bétons

de démolition.

LES GRANULATS, MATÉRIAUX INDISPENSABLES

CONSOMMATION ANNUELLE MOYENNE PAR NATURE DE GRANULATS> Production totale annuelle : environ 390 millions de tonnes> Granulats alluvionnaires : 180 millions de tonnes> Granulats marins : 5 millions de tonnes> Granulats concassés de roches massives calcaires : 90 millions de tonnes> Granulats concassés de roches éruptives : 100 millions de tonnes> Granulats de recyclage : 15 millions de tonnes

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36 Sciences de la Terre et découverte des métiers

> Des granulats pour quoi faire ?Les deux principales utilisations des granulats sont les bétons et la viabilité, à savoir les couches de rou-lement des routes et autoroutes, des aéroports et des voies de chemin de fer (LGV, Lignes à Grande Vitesse).Le béton est aujourd’hui le produit industriel le plus utilisé dans le monde. Il peut être mis en œuvre :– soit sous forme liquide, le Béton Prêt à l’Emploi (BPE), directement sur les chantiers, dans des cof-frages où il fait sa prise,– soit sous forme de produits préfabriqués en bé-ton, tels que des parpaings, des tuyaux, des poutrel-les, des planchers, des cloisons, des escaliers… La viabilité, routes et autoroutes, pistes d’atter-rissages et voies de chemin de fer, nécessite la mise en œuvre de grandes quantités de granulats : ballast des voies ferrées et différentes couches de fondation et de roulement des chaussées de route et de pistes aéroportuaires. Les couches de roulement mettent en œuvre des granulats mélangés à un liant, le plus souvent de type bitume issu de la distillation du pétrole.Généralement une chaussée routière ou autoroutière est constituée de trois couches successives : la cou-che de fondation, la couche de base et la couche de roulement.Dans une voie ferrée, les rails sont fi xés sur des tra-verses qui les maintiennent au bon écartement. Ces traverses reposent sur une couche de ballast com-posé de granulats concassés.

> Granulats et qualitéComme tous les produits entrant dans la constitution d’ouvrages à hautes performances, les granulats doi-vent répondre à des critères très stricts de qualité qui dépendent à fois :– de la nature de la roche : résistance aux chocs, à l’usure, à l’écrasement… propriétés physico-chimi-ques…

Des dizaines de milliers de tonnes de granulats sont utilisées dans les grands chantiers des travaux publics.

Mise en place d’une couche de roulement sur une nouvelle route.

LES GRANULATS

Un mètre cube de béton : 2 tonnes de granulats

Un logement individuel de type pavillonnaire : 100 à 300 tonnes de granulats

Un lycée ou un hôpital : 20 000 à 40 000 tonnes de granulats

Un kilomètre de voies ferrées : 10 000 tonnes de granulats

Un kilomètre d’autoroute : environ 30 000 tonnes de granulats

LES GRANULATS EN CHIFFRESCONSOMMATION MOYENNE DE GRANULATS PAR NATURE D’OUVRAGE

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37Sciences de la Terre et découverte des métiers

L a production des granulats nécessite deux types d’opérations : l’extraction et le traitement.

L’extraction s’effectue dans des carrières qui utilisent des techniques différentes selon qu’il s’agit de maté-riaux meubles de type sables et graviers naturels ou de roches massives. Aujourd’hui, aucune exploitation de carrière ne se conçoit sans un projet préalable et précis de réaménagement (accompagné d’un fi nan-cement adapté).

Dans tous les cas la production de granulats passe par cinq étapes principales de production :– l’opération de découverte ou décapage en carrière des niveaux non exploitables et le stockage des bon-nes terres et des matériaux stériles en vue du réamé-nagement,– l’extraction par une technique ou une autre selon la nature du gisement,– le transfert vers les centres de traitement,– les différentes opérations de traitement pour obtenir des produits fi nis, prêts à la livraison chez les clients,– et la remise en état du site de la carrière au fur et à mesure et en fi n d’exploitation.

> L’opération de découverteElle consiste dans le fait de décaper les terrains si-tués au-dessus des niveaux à exploiter et à les mettre de côté en vue du réaménagement. Parmi ceux-ci on distingue les bonnes terres végétales et les niveaux stériles de roches plus ou moins altérées et non ex-

L’EXTRACTION DES GRANULATS

Décapage des terres arable en vue du futur réaménagement de la carrière.

Exploitation de granulats alluvionnaires à la chargeuse, en terrain sec.

0

100

200

300

400

500

200520001995199019851980197519701940

16

335380

300

405380

415390

280

ÉVOLUTION DE LA PRODUCTION ET DE LA CONSOMMATION DE GRANULATSDE 1940 À NOS JOURS (EN MILLIONS DE TONNES)

– et de caractéristiques liées à l’élaboration du pro-duit : dimension, forme, propreté…Un morceau de granite ne possède pas les mêmes caractéristiques physiques de résistance qu’un mor-ceau équivalent de calcaire dur ou qu’un silex. Leur taille et leur forme infl uent également de façon prioritaire. Leur comportement chimique dans la fabrication d’un béton sera également totalement différent.La réalisation des piles et des arches d’un viaduc comme celui de Millau nécessite des produits aux caractéristiques techniques parfaites, gage de sécu-rité. Cependant les niveaux d’exigences techniques varient en fonction des utilisations.Les granulats doivent donc être conformes à des nor-mes et répondre à des critères techniques rigoureux. Les centres de production sont, pour ce faire, équi-pés de laboratoires qui testent les produits en per-manence et vérifi ent le respect des critères qualitatifs de la production.

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38 Sciences de la Terre et découverte des métiers

ploitables. Terres végétales et niveaux stériles sont stockés de façon indépendante. Ils peuvent parfois être disposés en tas latéraux, ou merlons, qui per-mettent de faire un écran visuel et sonore entre la carrière et son environnement extérieur.

> L’extraction des sables et graviers alluvionnaires, terrains meubles

S’agissant de matériaux meubles non consolidés, l’extraction s’effectue par décapage du gisement avec différentes sortes d’engin en fonction des con-textes, soit en site terrestre, à sec, soit en site im-mergé en eau.

Extraction en terrain secQuand le gisement de granulats alluvionnaire se si-tue au-dessus du niveau de la nappe phréatique, on l’exploite directement avec des engins traditionnels de travaux publics tels que des pelles mécaniques ou des chargeuses (bulldozers munis d’un large godet basculant). L’extraction peut avoir lieu par le haut du gisement (exploitation en fouille) ou par le bas (exploi-tation en butte).

Extraction en site immergéL’extraction peut être réalisée :● soit par des engins fl ottants de dragage :– drague à godets, munie d’un train de godets en-traînés en rotation sur un bras inclinable. Les godets raclent le fond et remontent les matériaux. Ce type de drague ne peut extraire que dans un gisement sous faible profondeur d’eau ;– drague à grappin. Le grappin est suspendu et ac-tionné par des câbles. Il est muni de deux mâchoires qui, en se fermant, raclent le fond et emprisonnent les matériaux. Ce type de matériel peut extraire des gra-nulats à plusieurs dizaines de mètres de profondeur ;– drague suceuse qui extrait les matériaux par aspira-tion au bout d’un bras tubulaire.● soit depuis la berge par :– des pelles à câble équipées en dragline : godet lan-cé au bout d’un câble et qui racle le fond ;– des pelles hydrauliques (mécaniques) ou des exca-vateurs à godets fonctionnant sur le même principe que la drague à godets, mais installé sur la berge.Une fois extraits, les matériaux sont acheminés par bandes transporteuses (tapis roulants) vers le cen-tre de traitement. Pour l’extraction par drague fl ot-tante, un train de tapis roulant fl ottant sur pontons est disposé sur plan d’eau depuis la drague jusqu’à la berge.

> L’extraction des roches massivesL’extraction des roches massives, compactes et du-res, nécessite l’emploi des explosifs. Un tir de mine provoque l’abattage d’une grande quantité de maté-riaux éclatés qui sont ensuite repris par une pelle ou un chargeur et transportés par camion ou par bandes

LES GRANULATS

Exploitation de granulats alluvionnaires en site immergé, à la dragline.

Exploitation de granulats alluvionnaires en site immergé, à la drague fl ottante.

Exploitation de granulats alluvionnaires en site immergé, à l’excavateur à godets.

Exploitation de granulats alluvionnaires en site immergé, à la pelle à bras long.

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39Sciences de la Terre et découverte des métiers

Les opérations de traitement ont pour but d’obte-nir, à partir des matériaux d’origine, alluvionnaires

ou massifs, toute une gamme très variée de granulats pour répondre aux différentes demandes et spécifi ci-tés des chantiers. Les principales opérations sont le concassage, le criblage, le lavage et le stockage.

> Le transfert vers les installations de traitement

La première opération suivant l’extraction consiste dans le transfert des matériaux vers le centre de trai-tement situé en général à proximité de la carrière. Elle peut s’effectuer :– soit en continu par des transporteurs à bandes sur pontons fl ottants ou à terre. Ils sont amovibles et le carrier adapte leur implantation en fonction du dépla-cement du front de taille. Les bandes transporteu-ses sont alimentées par des trémies dans lesquelles sont déversés les matériaux au fur et à mesure de l’extraction. C’est la méthode utilisée habituellement dans les carrières de granulats alluvionnaires.– Soit en discontinu. Les matériaux sont alors achemi-nés par des camions (ou dumpers). C’est la solution utilisée habituellement dans les carrières de roches

Tir d’abattage d’une masse de roches pour la production de granulats de roches massives.

LES TRAITEMENTS DES GRANULATS

Installation de traitement des granulats

alluvionnaires.

transporteuses jusqu’au centre de traitement. Les systèmes de bandes transporteuses des carrières sont des dispositifs mobiles qu l’on adapte en per-manence au déplacement des fronts de taille.Procéder à un tir nécessite un plan de tir compre-nant :– le forage des trous (disposition, profondeur, nom-bre),– le choix des explosifs,– le déclenchement du tir avec le respect de toutes les règles de sécurité associées.Le tir est placé sous la responsabilité d’un profession-nel spécialisé (titulaire d’un certifi cat) : le « boutefeu ». Un tir de mine en carrière peut abattre jusqu’à plu-sieurs dizaines de milliers de tonnes de roches en une seule opération.

massives, les tirs de mines empêchant l’implanta-tion d’installation à proximité des fronts de taille. Par ailleurs, les blocs issus des tirs de mines sont généra-lement encore trop gros pour passer sur des bandes transporteuses.

Chargement des matériaux bruts après abattage à l’explosif dans une carrière de granulats de roches massives.

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40 Sciences de la Terre et découverte des métiers

LES GRANULATS

> Les opérations de concassageLes différentes phases de concassage s’effectuent dans des concasseurs qui permettent de réduire la taille des éléments. Ils en existent différents types : concasseurs à mâchoires, à percussion, giratoires, à projection centrifuge. Les différentes opérations de concassage sont séparées par des étapes de cri-blage.La production de granulats à partir de roches mas-sives nécessite toujours plusieurs opérations suc-cessives de concassage. Dans le cas des granulats alluvionnaires, seuls les plus gros éléments subissent un concassage, les autres sont directement sélec-tionnés par criblage.

> Le criblageLes opérations de criblage (triage ou tamisage) ont pour but de sélectionner les grains en fonction de leur taille, les mailles du crible (ou tamis) ne laissant passer que les éléments inférieurs à une certaine taille. On peut ainsi, par criblages successifs, trier les grains et obtenir des granulats correspondants à une granulométrie précise (exemple du sable de 3 mm) ou répondant à une fourchette défi nie (granulats de dimension comprise entre 10 et 20 mm).

> Le lavageDébourber, laver et dépoussiérer permet d’obte-nir des granulats propres, ce qui est une nécessité industrielle. La présence de boues, d’argile ou de poussières mélangées aux matériaux ou enrobant les grains empêche leur adhérence avec les liants (ciments, chaux, bitume…), ce qui interdit alors leur utilisation. Dans tous les cas, les eaux de lavage sont ensuite décantées dans des bassins spéciaux, de fa-çon à être réutilisées ou restituées propres au milieu environnant. Les opérations de lavage et de criblage peuvent être réalisées conjointement : une rampe de jets d’eau étant alors disposée au-dessus du crible.

> Le suivi des opérations de traitementLa production et le traitement de granulats sont suivis tout au long du processus de fabrication. On procède à des prélèvements systématiques d’échantillons et à des opérations régulières de contrôle portant sur différents paramètres : dureté, calibrage, propreté, respect des normes…

> Le stockage et la livraisonEn fi n de traitement on obtient des produits de qualité répondant à des critères bien précis :– nature des granulats : calcaire, siliceux, éruptif… dépendant du gisement,– caractéristiques physico-chimiques,– granulométrie précise ou fourchette granulométri-que,– forme des grains : anguleux ou arrondis et propre-té.L’exploitant peut être amené à réaliser des mélanges avec des proportions précises pour chaque consti-tuant, en vue d’utilisations particulières.Une fois traités et classés, les granulats sont achemi-nés par bandes transporteuses élévatrices, les sau-terelles, vers les aires de stockage, soit sous forme de tas à l’air libre, soit dans des silos. Ils sont, à la demande, livrés chez les clients par camions, par train ou par barges en fonction des quantités et des implantations des chantiers. Les centrales à béton, par exemple, sont générale-ment implantées en bord de fl euve ou de réseau ferré de façon à être alimentées par péniche ou par train, ce qui est plus économique et moins polluant que le transport par camion.

Lavage des granulats sous une rampe à eau.

Concassage de granulats de roches massives.

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41Sciences de la Terre et découverte des métiers

L’INDUSTRIE DU BÉTON

Le ciment est cuit à 1450°C dans le grand four rotatif d’une cimenterie.

L’aménagement d’un aéroport nécessite de grandes quantités de béton.

D ans le domaine des matériaux de construction, tout a changé avec la découverte du ciment et

l’utilisation du béton. Le ciment artifi ciel a été inventé en 1817 par l’ingénieur Vicat. Le premier immeuble en béton armé est un immeuble parisien situé 1 rue Danton, construit en 1900 par l’architecte François Hennebique. Cependant, le béton armé rentre réel-lement dans l’histoire de l’architecture avec la cons-truction, en 1903 par les frères Auguste et Gustave Perret, de l’immeuble du 25 bis rue Franklin, à Paris.

> Fabriquer du cimentLe ciment artifi ciel provient de la cuisson, à 1450°C, d’un mélange de 80 % de calcaire et de 20 % d’argile. Cette cuisson donne une matière solide, le clinker, qui est ensuite broyée avec du gypse pour obtenir le ciment en poudre qui sera commercialisé en sac ou en vrac. Les ciments spéciaux nécessitent l’ajout de substances spécifi ques : les adjuvants.

> Fabriquer du bétonOn fabrique du béton en mélangeant dans des pro-portions bien défi nies, du ciment, des granulats (sa-bles et graviers naturels ou artifi ciels) et de l’eau. Le béton seul ne s’utilise pratiquement pas. Il doit être associé à une armature métallique pour former un bé-ton armé dont les utilisations sont innombrables et ca-pables des très grandes prouesses technologiques.Dans un béton, les granulats apportent la consis-tance, le volume et la résistance. Le ciment sert de liant à l’ensemble. Le phénomène de prise n’est pas un séchage, mais un durcissement de l’ensemble par réaction chimique entre le ciment et l’eau.Le béton est le produit industriel le plus fabriqué et le plus utilisé dans le monde. Préparé et mis en place en phase liquide, il durcit et se consolide dans un deuxième temps, ce qui permet des réalisations techniques extrêmement variées. Il est présent dans tous les domaines du bâtiment et des travaux publics. Par ses performances et son extraordinaire capacité d’adaptation, il se prête à l’imagination des créateurs, et relève sans cesse de nouveaux défi s.Les qualités et les performances d’un béton ne peu-vent être obtenues et garanties que si sa formulation physico-chimique est très précise, et sa production rigoureusement respectée. Pour être parfaitement cohérent, un béton doit recevoir ses composants, parfaitement dosés, dans un ordre et à un rythme donné.Dans l’industrie du béton, on distingue deux grands types de mise en œuvre :– le béton prêt à l’emploi : BPE,– l’industrie du béton : produits préfabriqués en béton.

> BPE : le béton prêt à l’emploiLe béton prêt à l’emploi est fabriqué dans des cen-trales à béton. Les différents composants, dosés de façon précise, sont déversés dans un malaxeur, mé-langés et brassés, avant d’être, à leur tour, déversés dans le camion malaxeur qui continue le malaxage pendant le transfert jusqu’au lieu de livraison.Le transport du béton frais jusqu’au lieu où il est cou-lé fait appel à des camions malaxeurs munis d’une bétonnière rotative appelée toupie, dont la capacité est de 4 à 10 m3. Par sa composition, le béton est un produit frais. Il doit être mis en œuvre rapidement et sa durée de transport est donc limitée, sous peine de démarrer sa prise.Le béton est livré sur le chantier :– soit par une gouttière orientable : la goulotte de la toupie dans laquelle le béton est déversé et livré à l’endroit voulu si ce dernier est proche du lieu de stationnement du camion,

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42 Sciences de la Terre et découverte des métiers

Tuyaux préfabriqués en béton.

Coulage d’une dalle en béton à l’aide de grandes pompes.

Camions toupies venant s’approvisionner dans une centrale à béton.

LES GRANULATS

– soit par un tapis roulant : ce type de livraison est particulièrement indiqué pour les distances de dé-chargement d’environ 10 mètres avec une hauteur allant jusqu’à 6 mètres. Les avantages en sont une moindre pénibilité, une facilité de mise en œuvre, un gain de temps, un transport et une livraison du béton par un unique matériel,– soit par une pompe : ces pompes permettent d’acheminer le béton jusqu’au point de coulage pour les endroits diffi ciles d’accès. Le camion toupie, muni d’une pompe à béton, est équipé d’une fl èche téles-copique orientable pouvant aller jusqu’à 35 mètres.La durée du transport est limitée en fonction des con-ditions ambiantes de température, d’hygrométrie ou de vent à 1 h 30 maximum. L’emploi de retardateurs de prise et de plastifi ants permet de résoudre la bais-se de maniabilité. La mise en œuvre après son arrivée sur le chantier doit se faire en 30 minutes maximum. Pour éviter l’introduction de corps étrangers et le mé-lange de bétons différents, les toupies doivent être fréquemment nettoyées.

> L’industrie du béton : produits préfabriqués en béton

L’industrie du béton regroupe les entreprises qui fabriquent, en usines, des produits en béton répon-dant aux exigences des techniques de construction modernes : blocs, parpaings, panneaux de façade, poutrelles, escalier, bordures, tuyaux, pavés, mobilier urbain, clôtures, tuiles en béton, poteaux... Certains produits sont fabriqués en grande quantité sur des lignes de production automatisées, alors que d’autres sont façonnés à l’unité ou en petite quantité pour répondre à des commandes particulières.Une fois fabriqués, les produits en béton sont prêts à l’emploi sur les chantiers comme chez les particuliers. De nombreux planchers en béton sont réalisés par un assemblage de poutrelles et de hourdis (parpaings de forme particulière s’emboîtant dans les poutrelles) sur lesquels on réalise un ferraillage avant de couler une dalle de béton frais qui, en durcissant, solidarise l’ensemble.Recyclables, naturels et faibles consommateurs d’énergie, les produits en béton sont des matériaux aux qualités techniques reconnues : résistance, tenue au feu, durabilité... De nouvelles technologies se sont développées visant à améliorer la qualité environne-mentale des produits : bétons hautes performances pour en diminuer le poids et le volume, bétons archi-tectoniques polis et bétons colorés pour en soigner l’aspect.Près de 1 000 centres de fabrication, répartis sur l’en-semble du territoire, emploient plus de 19 000 per-sonnes qui réalisent chaque année une production de 30 millions de tonnes. L’industrie du béton a été un des premiers secteurs industriels de la construction à proposer des produits de qualité certifi ée. ■

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43Sciences de la Terre et découverte des métiers

AGENT TECHNIQUE DE CENTRALE DE BÉTON PRÊT À L’EMPLOI (BPE)Le métier de responsable de centrale consiste à gérer de manière auto-

nome la totalité des taches permettant le fonctionnement d’une centrale à béton. L’agent technique du béton prêt à l’emploi est chargé de recevoir une commande, gérer un planning de livraison, lancer la fabrication du béton et d’en assurer le contrôle. Il doit également s’assurer de l’entretien courant des matériels en y participant éventuellement. Selon le type de centrale à béton prêt à l’emploi, il exerce son activité seul ou en équipe dans un environnement informatisé et automatisé. Il est en relation avec la clientèle privée, les conducteurs de travaux des chantiers du bâtiment et des travaux publics, les chauffeurs de « camions toupies », les fournisseurs en matériaux (granulats, ciments, adjuvants) et les services techniques, commerciaux et administratifs de la société. L’agent technique du béton prêt à l’emploi peut assurer directement la production, l’entretien courant de la centrale et les livraisons. Il peut également répondre aux appels téléphoniques de la clientèle et participer au service après-vente.Un bon agent technique du béton prêt à l’emploi est souvent reconnu pour sa technicité, ses qualités de communication, ses capacités d’organisation, d’analyse devant des incidents de fonctionnement et de prise de décision rapide.

FILIÈRES DE FORMATION ET DIPLÔMESL’accès au métier se situe au niveau d’un CAP ou d’un BEP du secteur du bâtiment et des travaux publics ou encore de l’électronique ou de l’électromécanique, complété par une mention complémentaire (MC) Béton prêt à l’emploi.> Titre de technicien de production des matériaux pour la construction et l’industrie.> CQP Agent technique de centrale (titre reconnu par la profession du béton prêt à

l’emploi).> BAC Pro : Pilotage des systèmes de production automatisée.

FÉLIX« UN POSTE QUI DEMANDE DE L’ÉNERGIE, LE SENS DE LA RIGUEUR, DES RESPONSABILITÉS ET DE L’ORGANISATION. »Voilà douze ans que Félix est responsable d’une centrale à béton. L’homme a « toujours voulu progresser ». Arrêt de l’école à 16 ans. Service militaire. 1970 : il s’installe aux commandes d’un tractopelle. 1977 : il prend le volant d’un camion grue pour une société de matériaux de construction et le lâche sept ans plus tard, rentrant dans une entreprise de béton prêt à l’emploi, comme chauffeur de toupie. Il faut remplacer le chef de centrale pendant ses absences ; Félix se propose. Quand la société crée une nouvelle centrale, il postule pour la diriger…« Le poste demande un caractère fort et énergique, le sens de la rigueur, des responsabilités et de l’organisation ». La cen-trale approvisionne des chantiers de génie civil, comme les ponts, n’admettant aucun droit à l’erreur. Chaque jour, si 8 à 12 toupies sont en rotation au départ de la centrale, planning et horaires doivent être respectés.Félix commande les matières premières, prend les ordres des clients, manage les chauffeurs, programme les fabrications, assure l’entretien courant de la centrale ; il a déjà connu qua-tre systèmes de programmation des formules. De quoi com-prendre son affi rmation : « Il faut une grande capacité d’adap-tation et savoir sans cesse se remettre en cause ».

LES MÉTIERS DES GRANULATS ET DU BÉTON

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TECHNICIEN DE LABORATOIRE DU BÉTON PRÊT À L’EMPLOILe technicien de laboratoire participe à l’élaboration des

granulats. Il assure l’étalonnage et la maintenance des équipements de mesure et de contrôle.Il réalise les essais et les contrôles des procédés de fabri-cation et des produits. Il est responsable du contrôle de la qualité vis-à-vis de l’entreprise et de ses clients.

FILIÈRES DE FORMATION ET DIPLÔMES> Licence professionnelle Pierres et granulats.> BTS de Mesures physiques.> Titre de technicien de production des matériaux pour la

construction et l’industrie.> CQP Technicien de laboratoire.

FRANCK« UN MÉTIER DIVERSIFIÉ, AU CONTACT DU TERRAIN ET DE LA DIRECTION. »Bac littéraire, un an de faculté, l’armée… En 1999, Franck ren-tre comme manœuvre dans l’entreprise et « ne le regrette pas ». Après 6 mois sur des chantiers d’enrobés et d’assainissement, l’entreprise lui propose de remplacer une personne dans son la-boratoire installé sur le site de la carrière : son CV mentionnait plusieurs emplois d’été en laboratoire de granulats. Il assimile l’essentiel des tâches en un an.Franck « aime ce métier diversifi é ». Chaque jour, il pratique des essais d’échantillons de granulats, s’assurant qu’ils satisfont aux normes de résistance, granulométrie et propreté. Ensuite, il passe le quart de son temps sur un ordinateur pour interpréter les résultats, rédiger les fi ches techniques de produits et dresser les procès-verbaux d’essais. « Au contact du terrain et de la direc-tion », il se rend fréquemment sur les 10 carrières du groupe.Après bientôt 5 ans d’expérience, Franck estime ce poste lui convenir, « tout à fait idéal pour connaître les métiers des TP ». D’autant qu’il a effectué des remplacements en production et dans les bureaux. Il fi nit une formation qualifi ante (CQP) de technicien de laboratoire par alternance sur un an. Elle devrait faciliter son évolution de carrière : il souhaite devenir responsable d’un labo-ratoire de granulats ou responsable qualité d’une entreprise de travaux publics.

LES GRANULATS

PILOTE D’INSTALLATION DE TRAITEMENT DES GRANULATSLe pilote d’installations de traitement des granulats réalise le programme de

fabrication de la journée en mettant en œuvre la chaîne de traitement des matériaux afi n d’obtenir des produits fi nis (granulats) qui répondent aux besoins techniques des clients. Les installations de traitement sont en général situées sur le site même ou à proximité de la carrière.Il met en route l’installation de traitement à vide pour contrôler la fi abilité des équipements. Il règle les appareils en fonction du programme de fabrication. Il conduit l’installation après mise en charge, à partir du pupitre des commandes en veillant au bon déroulement de la production. Il contrôle l’obtention de la qua-lité requise, visuellement ou à partir des informations centralisées sur le poste de conduite. Il signale les dysfonctionnements et anomalies, et fait intervenir le service maintenance pour les incidents qu’il ne peut résoudre. Il veille au respect des procédures de qualité et des règles de sécurité.Son travail nécessite de bonnes connaissances techniques, ainsi qu’un esprit de décision et le sens de l’observation.

JEAN CLAUDE« AVOIR LE SENS DE L’ORGANISATION, ÊTRE RIGOUREUX, DISPONIBLE. »CAP de mécanique automobile en poche, Jean-Claude tra-vaille dans un garage jusqu’à 19 ans, puis il rentre au service entretien d’une exploitation de carrière. 10 ans plus tard, la direction lui confi e la responsabilité d’une usine de concas-sage, broyage et criblage. Il se « forme sur le tas, apprenant avec les anciens » et suit plusieurs stages internes dispensés par les constructeurs d’installation. À 46 ans, il compte bien « continuer à ce poste ». « Sens de l’organisation, minutie, rigueur et sérieux sont essentiels. Il faut aussi être disponi-ble, aimer la mécanique et le métier » explique l’agent de maîtrise. S’il a une obligation de résultat, il apprécie de dis-poser de « beaucoup d’autonomie ».Chaque matin, il contrôle le bon fonctionnement de ses installations, puis les surveille dans la journée. Les appa-reils se dérèglent au fi l des heures et nécessitent de fréquents réglages. Jean-Claude manage 3 conducteurs de machines et un homme de nettoyage. Responsable de la maintenance, il gère le stock de pièces détachées et organise le travail quo-tidien des 4 mécaniciens. Le site produit 2 millions de tonnes de granulats par an et des pièces sont à changer régulièrement.

FILIÈRES DE FORMATION ET DIPLÔMESNiveau d’entrée : CAP et BEP Mécanique, Électricité, Serrurier, Chaudronnerie…> Bac Pro Maintenance des équipement industriels.> Titre de technicien de production des matériaux pour la construction et l’industrie.> Licence professionnelle Pierre et granulats.> CQP Pilote d’installations de traitement de granulats (titre reconnu par la profession

des producteurs de granulats).

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AGENT TECHNIQUE DE LABORATOIRE BÉTON PRÊT À L’EMPLOI (BPE)Son rôle consiste à effectuer les contrôles du béton et de ses com-

posants sur les chantiers et en laboratoire. Il connaît et applique les principes de la norme BPE (béton prêt à l’emploi) et les procédures de qualité. Il vérifi e la conformité des produits par rapport aux fi ches techniques internes, optimise la qualité du béton fabriqué, et apporte les corrections nécessaires. Il participe à l’élaboration des formula-tions du BPE ; il assure l’étalonnage et la maintenance des équipe-ments de mesure et de contrôle ; il réalise les essais et les contrôles de qualité des composants, des procédés de fabrication et des produits à différents stades de leur élaboration.

FILIÈRES DE FORMATION ET DIPLÔMESL’accès au métier se situe au niveau d’un CAP ou d’un BEP du secteur du bâtiment et des travaux publics.> Titre de technicien de production des matériaux pour la construction et

l’industrie.> CQP Agent technique de centrale (titre reconnu par la profession du

béton prêt à l’emploi).

VINCENT« LA QUALITÉ DEMANDE D’ALLER VERS LE CLIENT. »Un technicien qualité de laboratoire ne reste pas devant sa paillasse ! « C’est à nous d’aller vers le client, pas l’inverse » affi rme Vincent, dans l’entreprise depuis 15 mois. Il rencontre les fournisseurs, conducteurs de centrales, chauffeurs de tou-pies, clients… et conjugue la qualité à tous les plans : de la gra-nulométrie et la propreté des sables et graviers à la résistance du béton, en passant par sa fabrication et sa mise en œuvre. Si son travail inclut « une partie routinière » d’analyses, au-delà, il participe à l’évolution des formules et à la mise au point de procédés innovants.Après un bac Technicien d’encadrement de chantier (niveau Bac F4) à Nantes, il passe un BTS Génie du bâtiment et se destine à la conduite de chantier. Voici 8 ans, il décroche son premier emploi, découvrant le laboratoire, la gestion de planning et la facturation. En 1997, à 26 ans, il postule au laboratoire d’un producteur de BPE.« Il faut savoir bouger, être à l’affût des opportunités et ne pas avoir peur de commencer bas pour progresser » estime Vincent. Devenu responsable qualité d’un secteur géographique, il se voit bien gravir les échelons du métier, sans rejeter le commercial. « Il y a toujours une possibilité d’évoluer dans le métier du bé-ton. Celui qui veut, peut ! »

LES MÉTIERS DES GRANULATS ET DU BÉTON

AGENT DE MAINTENANCEIl assure les travaux plus ou moins com-

plexes de maintenance mécanique, électri-que… des matériels et équipements.L’agent de maintenance réalise l’entretien pré-ventif, le réglage et le dépannage des matériels et des équipements de la production en pre-nant en compte les impératifs de gestion, de qualité des produits et de communication avec les services de l’entreprise. C’est un poste clef pour le bon fonctionnement des installations de la centrale.

FILIÈRES DE FORMATION ET DIPLÔMES> CAP Agent de maintenance des industries de

matériaux de construction et connexes.> Bac Pro Maintenance de systèmes

mécaniques automatisés.> Titre de technicien de production des

matériaux pour la construction et l’industrie.> CQP Agent de maintenance des matériels

de travaux publics, mention hydraulique électronique.

SÉBASTIEN« UN TRAVAIL VARIÉ ET BEAUCOUP D’IMPRÉVUS À GÉRER. »« Chaque jour, je me rends sur l’une des 16 centrales à béton de l’entreprise, en Bretagne ou Basse-Normandie ». Sébastien aime l’imprévu du poste : « Souvent, le matin, je ne sais pas où j’irai car le planning est bouleversé par les impératifs d’intervention ».Pour cet agent de maintenance, l’intérêt réside aussi dans l’autonomie et la responsabilité. « Je gère mon temps » insiste-t-il. Il apprécie la variété du travail : « J’installe, j’entretiens et répare en chaudronnerie, mécanique, pneumatique et hydraulique ». Il fait aussi des dé-pannages en électricité et automatisme. Intégré à une équipe de 4 personnes, Sébastien acquiert des compétences au fi l des ans. Sa polyvalence le rend serein pour l’avenir. « Peut-être serai-je encore dans l’entreprise dans 10 ans. Mais, en ayant fait ses preuves, le métier offre d’importantes possibilités d’évolution ». Des relations diffi ciles avec l’enseignement classique lui avaient fait quitter le lycée professionnel à 18 ans, au niveau de la 3e.Après 7 mois dans l’entretien automobile, un voisin, salarié de l’entreprise, l’informe que son entreprise recherche un jeune en contrat d’apprentissage pour son service maintenance. Il signe et débute un CAP d’agent de maintenance au CFA UNICEM de Louvigné-du-Désert. 2 ans après, il rentre dans un CFA du bâtiment pour 24 autres mois d’apprentissage, sanc-tionnés par un CAP BEP d’électrotechnique. À 26 ans, le jeune homme compte déjà 8 ans de métier !

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AGENT TECHNICO-COMMERCIAL BÉTON PRÊT À L’EMPLOIIl développe les relations d’affaires et les ventes sur son

secteur géographique en visitant les prospects et les clients (bâtiment, travaux publics,…). Il conseille le béton le mieux adapté au type d’utilisation prévue par le donneur d’ordres, collecte auprès du client les renseignements re-latifs aux contraintes du chantier (accès, horaires, mise en œuvre…), établit les devis et enregistre les commandes. Il se tient informé des innovations et des évolutions des produits.Il développe les relations d’affaires et les ventes en visitant les entreprises.

AGENT DE PLANNING : LOGISTIQUE, BÉTON PRÊT À L’EMPLOISes missions principales sont d’élaborer, d’adapter et de mettre

en œuvre le planning de production en fonction des demandes ou des modifi cations des clients, des disponibilités des produits et du matériel de production et de livraison. Il planifi e les besoins prévisionnels à court terme en camions “Toupies”, et prévoit la logistique nécessaire au bon déroulement du planning pour res-pecter les délais de livraison.Il doit avoir une bonne connaissance de sa zone géographique, du process de fabrication et des produits. Il maîtrise la gestion du planning, organise les rotations des chauffeurs et doit avoir un bon relationnel avec la clientèle. Il est possible, dans le cadre d’un con-trat de qualifi cation, d’obtenir un titre reconnu et délivré par la pro-fession du BPE, un certifi cat de qualifi cation professionnelle (CQP) agent technique de centrale et agent technique de laboratoire.Il organise le planning de livraison des commandes de BPE pour plusieurs centrales en optimisant les moyens logistiques.

FILIÈRES DE FORMATION ET DIPLÔMESDifférentes fi lières permettent d’accéder au métier. > Titre de technicien de production des matériaux pour la

construction et l’industrie.> CQP Agent technique de centrale (titre reconnu par la profession

du béton prêt à l’emploi).

FILIÈRES DE FORMATION ET DIPLÔMES > CAP, BEP BAC et BTS Vente, Management des unités

commerciales. > Titre de technicien de production des matériaux pour la

construction et l’industrie.> CQP Agent technique de centrale (titre reconnu par la

profession du béton prêt à l’emploi). DUT Génie civil.

GRÉGORY« LE PLUS DU MÉTIER : LE CÔTÉ RELATIONNEL ET LE MANAGEMENT D’ÉQUIPES. »« Ce qui m’intéresse le plus dans mon métier ? Le côté relationnel et le management d’une équipe ». Agent de planning depuis six ans dans une entreprise, Grégory gère la production de quatre centrales à béton et une équipe d’une vingtaine de chauffeurs répartis sur deux départements. « Je reçois les commandes des clients. Il faut ensuite les satisfaire en quantité, qualité, horaires et optimiser les coûts de transport ».Ce poste d’encadrement réclame des aptitudes spécifi ques et, d’abord, une grande réactivité. « Il faut faire face aux aléas et prendre les déci-sions qui s’imposent pour livrer en temps et en heure. Les clients n’ont pas à connaître nos problèmes ». Au-delà, le métier réclame méthode, organisation, rigueur et, parfois, diplomatie. « Une bonne faculté à gérer le stress aide beaucoup ».Après un Bac E, un DUT en organisation de gestion de la production et un DUT de logistique, Grégory travaille quelques mois à la logistique d’un entrepôt. « Peu intéressé », il s’adresse à l’ANPE qui lui indique l’offre d’emploi d’une entreprise de béton prêt à l’emploi, « La rémunération m’a motivé ».À 30 ans, il se voit encore quelques années à ce poste. Il aimerait ensuite évoluer vers un métier intégrant « l’aspect technique et commercial ».

CÉCILE« ALLIER COMMERCE POUR “LE CONTACT” ET BÂTIMENT POUR COLLABORER À LA PÉRENNITÉ D’OUVRAGES. »Fille de commerçant, Cécile sait ce qu’elle veut et fait ce qu’il faut pour l’ob-tenir : Bac S, puis BTS Travaux publics et DNTS - CBI (diplôme national de technologie spécialisée en commercialisation de biens industriels) sur un an, alternant théorie dans le centre de formation et pratique professionnelle dans une entreprise. Depuis 18 mois, elle est technico-commerciale chez un producteur de BPE, et heureuse de l’être. Elle voulait allier commerce, « pour le contact » et bâtiment, « pour collaborer à la pérennité d’ouvrages, être fi èr de mon tra-vail et m’exprimer dans un milieu d’hommes ». La jeune femme consacre les deux tiers de son temps à une activité commerciale, visitant prospects et clients, entreprises et particuliers. « Je présente nos nouveaux produits et conseille sur le choix du type de béton à utiliser et sa mise en place ». Pour le reste, elle manage le quotidien des 16 salariés de deux centrales et remplit diverses tâches administratives.À 28 ans, Cécile souhaite évoluer... dans le même secteur. Son rêve ? « Faire du management et du marketing ». Diffi cile d’être femme dans un univers d’hommes ? « Il suffi t de prouver que l’on est aussi compétente qu’eux. Pour cela, je m’appuie sur ma technique ». Et sur un caractère fort : « Il faut savoir s’affi rmer !»

LES GRANULATS

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47Sciences de la Terre et découverte des métiers

LES MÉTIERS DES GRANULATS ET DU BÉTON

AGENT DE PRÉFABRICATION DE L’INDUSTRIE DU BÉTON L’agent de préfabrication réalise des produits en béton sur mesure à partir

d’un moule. Panneaux de façade, poteaux électriques, éléments spéciaux pour la voirie ou le secteur agricole… tels sont les produits façonnés par l’agent de préfabrication. Ce dernier intervient lorsque le produit en béton ne peut pas être conçu en grande quantité sur une ligne de production. Son métier consiste à faire du « sur mesure » ! La première étape de son travail consiste à confi gurer le moule du produit à réaliser, à partir des documents fournis par le bureau d’étu-des. Ensuite, il coule le béton sans omettre d’en vérifi er la qualité. Puis il effectue le démoulage avant de réaliser les éventuels traitements de surface pour soigner l’aspect visuel du produit fabriqué. L’agent de préfabrication travaille en usine. Il utilise principalement des moules, des tables vibrantes nécessaires au compactage du béton en phase liquide, et des machine de polissage pour fi naliser l’aspect de surface. Ses interlocuteurs privilégiés sont l’agent de maintenance, l’agent de production et le technicien de laboratoire. Un sens aigu de l’observation et le souci permanent de la qualité sont nécessaires pour exercer ce métier.

PHILIPPE« UN TRAVAIL JAMAIS MONOTONE QUI EXIGE UN RÉEL SAVOIR-FAIRE. »Sa spécialité ? Fabriquer des poutres en Béton. Mais pas n’importe quelle poutres : celles qui servent à la cons-truction des ponts. Elles sont diffi ciles à réaliser car elles doivent avoir une forme voûte. « Les réaliser demande une compétence technique dévelop-pée » souligne Philippe. « Pour conce-voir une poutre, j’utilise des armatures métalliques que je coffre, avec comme impératif absolu, le respect du plan fourni par le bureau d’études. Puis je coule le béton. Un travail jamais mo-notone car, si les poutres semblent se ressembler, elles ne sont en fait jamais totalement identiques, ce qui exige un réel savoir faire ! ».

FILIÈRES DE FORMATION ET DIPLÔMES > CAP Constructeur en béton armé du bâtiment.> CQP Agent de préfabrication.

PILOTE D’INSTALLATIONS AUTOMATISÉES DE L’INDUSTRIE DU BÉTONLe pilote d’installations automatisées veille au bon fonctionnement de la

ligne de fabrication de produits en béton. Objectif : fabriquer des produits en respectant les objectifs de qualité et de quantité en respectant les con-signes de sécurité. Après avoir pris connaissance du dossier de fabrication élaboré par le bureau d’études, il met en marche l’installation et affi che les dif-férents paramètres de réglage sur le système de gestion automatisée. Puis il surveille les différentes étapes de la production gérée par ordinateur : arrivée du béton frais dans les moules, pressage et vibration, démoulage et transfert des produits dans un atelier où ils restent 24 heures pour se solidifi er. Les produits fi nis sont ensuite acheminés sur des palettes vers des aires de stoc-kage. Le pilote d’installation doit exploiter les informations transmises par l’informatique et agir en conséquence pour corriger les dérives observées et garantir la qualité. La maintenance relève aussi de ses compétences. Il doit détecter les anomalies, établir un premier diagnostic en cas de panne, et faire intervenir l’agent de maintenance. Véritable chef d’orchestre de la fabrication, le pilote d’installation coordonne et gère, à partir d’une salle de contrôle, l’en-semble des opérations de production.Concentration, capacité à travailler en autonomie et à prendre des initiatives sont les qualités nécessaires pour exercer ce métier. Le pilote doit en outre posséder de bonnes connaissances en mécanique, hydraulique, électrotech-nique, automatisme, pneumatique et informatique.

FILIÈRES DE FORMATION ET DIPLÔMES > BAC professionnel Maintenance des équipement industriels.> Titre de technicien de production des matériaux pour la

construction et l’industrie.> BTS Mécanique et automatismes industriels.> BTS Maintenance industrielle.> CQP Pilote d’installations automatisées.

GRÉGORY« UN TRAVAIL MINUTIEUX POUR FABRIQUER DES PRODUITS DE QUALITÉ. »Fabriquer des produits de qualité, c’est ce qui plaît à Gré-gory, 22 ans, pilote d’installations automatisées dans une entreprise de production de blocs en béton pour le bâtiment. Un travail minutieux : « Si un décalage de quelques millimè-tres se produit sur une machine, le bloc n’aura pas les bon-nes dimensions ! Il est donc essentiel de régler les machines au mieux. Des problèmes liés à la qualité du béton peuvent ainsi se poser » explique Grégory qui doit aussi tester la résistance du béton. Car si celle-ci ne correspond pas aux normes, il faudra modifi er le réglage du programme de production. « La fabrication de nouveaux produits, qui entraîne toujours de nouveaux réglages sur la ligne de production, me plaît égale-ment beaucoup », ajoute le jeune professionnel.

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LES GRANULATS

LES MÉTIERS DES GRANULATS ET DU BÉTON

TECHNICIEN DE LABORATOIRE DE L’INDUSTRIE DU BÉTONLe technicien de laboratoire effectue des

contrôles afi n de vérifi er la qualité du bé-ton à différents stades de la production. On imagine facilement l’importance de la résis-tance des produits et des composants en bé-ton destinés à la construction d’un immeuble ou d’un pont…Le technicien de laboratoire est là pour surveiller et garantir la qualité des produits fabriqués en usine et qui permettent ainsi à l’édifi ce de tenir debout ! Autant dire qu’il n’a pas droit à l’erreur ! Son travail consiste à réaliser des prélèvements et des essais sur les produits en béton, poutres, blocs, tuyaux… à différents stades de leur fabrica-tion, de façon à vérifi er leur résistance, leurs dimensions, leur étanchéité… en un mot leur conformité avec les normes françaises (NF). Certains tests sont effectués chaque jour et d’autres chaque semaine. Si le technicien constate une anomalie, il doit en avertir im-médiatement le service de la production qui opérera les rectifi cations nécessaires. Le but est, pour une entreprise, de tendre vers le zéro défaut ! C’est un travail de responsabilité que le technicien effectue sous haute surveillance. En effet, les experts du Centre d’études et de recherches de l’industrie du béton vien-nent régulièrement contrôler le sérieux des opérations : une condition que doit accepter sa société si elle veut bénéfi cier de la norme NF.

FLORENT« UN POSTE QUI PERMET D’AVOIR UNE VISION GLOBALE DE L’ACTIVITÉ DE L’ENTREPRISE. »Pendant 5 ans, Florent a fabriqué des blocs en béton. Aujourd’hui, il est technicien de laboratoire. Une évolution de carrière qui le satisfait pleinement : « Ce nouveau poste, explique-t-il, me permet d’avoir une vision globale de l’activité de l’entreprise, de-puis l’utilisation des matières premières (sable, graviers, ciment) jusqu’à la fabrication des produits fi nis ». Une formation d’une année, sanctionnée par le certifi cat de qualifi cation professionnelle (CQP) de technicien de laboratoire, lui a permis d’être rapide-ment opérationnel. « J’ai suivi des cours théoriques et pratiques, à raison d’une semaine par mois, se rappelle-t-il. C’est là que j’ai appris à effectuer tous les contrôles et à enregistrer les résultats sur ordi-nateur. Une formation très effi cace et qui m’a ouvert de nouvelles perspectives».

FILIÈRES DE FORMATION ET DIPLÔMES > Titre de technicien de production des

matériaux pour la construction et l’industrie.

> CQP Technicien de laboratoire.

CONDUCTEUR DE TOUPIELe conducteur de toupie* livre le Béton prêt à l’em-ploi dans les conditions de qualité et de délais atten-dus par le client. *Toupie : camion malaxeur qui fait tourner le béton et l’ho-mogénéise pendant le transfert depuis la centrale de fabri-cation jusqu’à la livraison chez le client.

48 Sciences de la Terre et découverte des métiers

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20 €Code diffusion 900624

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Quel point commun entre une maison en brique de Katmandu, un château de la Renaissance, Le viaduc de Millau, une sculpture de Rodin… ? Ces réalisations, sont l’expression de techniques de travail et l’œuvre de professionnels nombreux et variés, à partir des richesses du sous sol.Ce document propose d’amener les élèves à faire le lien entre l’étude des sciences de la Terre et les activités professionnelles. Il donne des pistes pour mettre en rela-tion l’étude d’un matériau naturel, des techniques d’exploitation et des métiers.

Cet ouvrage, réalisé en partenariat avec l’UNICEM, se compose d’un livret traitant de l’univers des matériaux de construction, d’une série de 12 planches photos, supports d’activités et d’un cédérom regroupant 100 photos issues ou non du livret.

SCIENCES DE LA TERRE ET DÉCOUVERTE DES MÉTIERS Matériaux de carrière et de construction

Ce document s’inscrit dans la collection « Perspectives » de l’Onisep. Cette collection ambitionne de fournir des pistes aux enseignants pour intégrer, dans le cadre d’un programme disciplinaire, les dimensions orientation et découverte des métiers.

■ LES RICHESSES DU SOUS-SOL .............................................................. 5L’univers des roches ................................................................................................... 6L’exploitation des ressources minérales...................................................................... 9

> Les métiers des carrières ........................................................................ 13

■ DES ROCHES POUR CONSTRUIRE ET POUR DÉCORER .............. 17Petite histoire de l’utilisation des roches .................................................................... 19Les roches ornementales et de construction ............................................................. 20Les techniques d’extraction des roches ornementales et de construction ................. 22Façonner les roches ornementales et de construction ............................................... 23L’industrie du plâtre ................................................................................................... 26

> Les métiers de la pierre et du plâtre ....................................................... 28

■ LES GRANULATS : GRANULATS ET BÉTON ...................................... 33Les granulats matériaux indispensables .................................................................... 35L’extraction des granulats ......................................................................................... 37Les traitements des granulats ................................................................................... 39L’industrie du béton .................................................................................................. 41

> Les métiers des granulats et du béton ................................................... 43

Som

mai

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