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Se souvenir de Violetta. - Les Hommes Approximatifs · Un projet de la Compagnie Les hommes approximatifs ... « Je me suis dit qu’on écrivait toujours sur le corps mort du monde

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Un projet de la Compagnie Les hommes approximatifsSe souvenir de Violetta est inspiré du roman

« Je me suis dit qu’on écrivait toujours sur le corps mort du mondeet, de même, sur le corps mort de l’amour.

Que c’était dans les états d’absence que l’écrit s’engouffraitpour ne remplacer

mais pour en consigner le désert par lui laissé. »

Production déléguée/Comédie de Valence

Se souvenir de Violetta.

Un projet de la Compagnie Les hommes approximatifs est inspiré du roman La Dame aux camélias d’A. Dumas fils

Je me suis dit qu’on écrivait toujours sur le corps mort du monde

et, de même, sur le corps mort de l’amour. Que c’était dans les états d’absence que l’écrit s’engouffrait

pour ne remplacer rien de ce qui avait été vécu ou supposé l’avoir été,mais pour en consigner le désert par lui laissé. »

Marguerite Duras, L’Été 80

Création Février 2011 Production déléguée/Comédie de Valence

d’A. Dumas fils

Je me suis dit qu’on écrivait toujours sur le corps mort du monde

Que c’était dans les états d’absence que l’écrit s’engouffrait rien de ce qui avait été vécu ou supposé l’avoir été,

Mise en scène : Caroline Guiela

Ecriture : Caroline Masini/ Caroline Guiela

Scénographie : Alice Duchange

Costumes : Benjamin Moreau

Création Lumière : Jérémie Papin

Création Son : Antoine Richard

Régie Générale : Laure Andurant

Distribution :

Une femme : Caroline Arrouas

Un homme : Pierric Plathier

L’autre femme : ***

L’autre homme :***

Avec le soutien artistique du Jeune Théâtre National Se souvenir de Violetta est produit par la Comédie de Valence, le théâtre National du

Luxembourg, la Maison du comédien Maria Casarès et la compagnie les Hommes Approximatifs.

Ce projet sera déposé en Juin 2010 au Centre National du Théâtre pour prétendre à la

bourse : Dramaturgie plurielle.

*** : Ce projet a la volonté d’intégrer 2 comédiens amateurs : un homme, une femme. Suite à un atelier proposé durant 2 semaines dans les maisons de retraites en région Rhône Alpes

nous travaillerons avec 2 personnes rencontrées durant ces ateliers pour Se souvenir de Violetta.

Ce projet est dans la lignée d’une pièce radiophonique réalisée par Caroline Guiela :

Mémoire d’elles créé en 2008 dans la Maison de Retraite Bethesda Contades de Strasbourg autour du texte de Maguerite Duras : Moderato Cantabile.

Se souvenir de Violetta sera créé en février 2011 à la comédie de Valence. Le spectacle sera en tournée à partir de février 2011.

Thème

C’est une histoire d’amour entre une femme, courtisane, atteinte de phtisie, et un jeune homme. Tous les deux deviennent amants, partent à la campagne pour vivre pleinement leur idylle, éloignés du monde. Mais très vite, le monde les rattrape et les sépare. Armand partira de son côté à la recherche d'une impossible consolation auprès de ses parents, tandis que de son côté, sans qu'il le sache, Marguerite mourra seule, abandonnée de tous. L'histoire commence une semaine après la mort de Marguerite. Armand, effondré, veut la revoir une dernière fois. Il décide alors de la faire déterrer.

Se souvenir de Violetta ou le fantôme de La dame aux Camélias

Cette incompréhensible contradiction du souvenir et du néant. Marcel Proust

Se souvenir de Violetta est une ré-écriture à partir de La Dame aux Camélias. Nous signerons Caroline Masini et moi-même cette adaptation. Mais Se souvenir de Violetta n'est pas uniquement une adaptation qui poserait la question de la modernité de cette histoire. Non. Notre adaptation -puis sa réalisation sur scène- cherchera sa poésie, sa dramaturgie, son esthétique dans le mouvement toujours visible, dans ce pont qui va de nous à ce mythe, du présent à ce roman d'il y a 200 ans. Je désire que l'écriture assume cette parenté, cet « ancêtre ». Je désire que l'écriture assume ce fantôme. Souvent, quand je parle du projet, les gens me disent « Pourquoi es-tu allée déterrer ce roman? ». C'est exactement ça! Se dire que l'on a déterré ce roman: travailler avec une histoire morte. C'est exactement ça. Se souvenir de Violetta est un projet qui part d'une réminiscence, qui convoque les morts. La Dame aux Camelias sera toujours le fantôme de Se souvenir de Violetta. Le roman de Dumas s'offre parfaitement à cet exercice: l'histoire du couple d'Armand et Marguerite commence une semaine après la mort de Marguerite. Son appartement est mis en vente, ses robes, ses meubles, ses objets sont mis aux enchères. Armand, lui, erre dans cet espace qui appartient déjà au passé. Tout est fait, tout est consumé: Marguerite est morte / l'histoire est Morte. Il ne reste que le cadavre de Marguerite / le cadavre de l'histoire. C'est dans ce temps vide du présent et cet espace rempli des vestiges du passé que l'on commencera à raconter. C'est de cet endroit que nous convoquons la fiction.

Caroline Guiela

« Je passai à l’état de corps sans âme, de chose sans pensée ; je vécus pendant quelque temps decette vie automatique, puis je revins à Paris et je demandais après vous

étiez parti pour un long voyage. Rien ne me soutenait plus. Mon existence ce qu’elle avait été deux ans avant que je vous connusse. La maladie m’envahissait de jour en jour, j’étais pâle, j’étais triste,

j’étais plus maigre encore […] Que n’êtes

La dame aux camélias

Violetta.

Hellen Van Meene, Tout va disparaitre.

« Je passai à l’état de corps sans âme, de chose sans pensée ; je vécus pendant quelque temps decette vie automatique, puis je revins à Paris et je demandais après vous ; j’appris alors que vous

étiez parti pour un long voyage. Rien ne me soutenait plus. Mon existence ce qu’elle avait été deux ans avant que je vous connusse. La maladie m’envahissait de jour en jour, j’étais pâle, j’étais triste,

[…] Que n’êtes-vous à Paris, Armand ! Vous viendriez me voir et me consoleriez de tout. »

La dame aux camélias, A. Dumas Fils

« Je passai à l’état de corps sans âme, de chose sans pensée ; je vécus pendant quelque temps de ; j’appris alors que vous

étiez parti pour un long voyage. Rien ne me soutenait plus. Mon existence ce qu’elle avait été deux ans avant que je vous connusse. La maladie m’envahissait de jour en jour, j’étais pâle, j’étais triste,

vous à Paris, Armand ! Vous viendriez me voir et me

« Oh ! ce fut une nuit étrange. Toute la vie de Marguerite mebaisers dont elle me couvrait, et je l’aimais tant, qu’au milieu des transports de mon amour fiévreux, je me demandais si je n’allais pas la tuer pour qu’elle n’appartint jamais à un autre. Un mois d’un

amour comme celui-là, et de corps comme de coeur, on ne serait plus qu’un cadavre. »La dame aux camélias,

Violetta.

Hellen Van Meene, Tout va disparaitre.

« Oh ! ce fut une nuit étrange. Toute la vie de Marguerite me semblait être passé par dans les baisers dont elle me couvrait, et je l’aimais tant, qu’au milieu des transports de mon amour fiévreux, je me demandais si je n’allais pas la tuer pour qu’elle n’appartint jamais à un autre. Un mois d’un

à, et de corps comme de coeur, on ne serait plus qu’un cadavre. »La dame aux camélias, A. Dumas Fils

semblait être passé par dans les baisers dont elle me couvrait, et je l’aimais tant, qu’au milieu des transports de mon amour fiévreux, je me demandais si je n’allais pas la tuer pour qu’elle n’appartint jamais à un autre. Un mois d’un

à, et de corps comme de coeur, on ne serait plus qu’un cadavre. »

L'amour, la fiction ou le monde Flottant

...Quelque chose de semblable à l’Océan qui sépare le vieux continent de la jeune Amérique, je ne sais quoi de vague et de flottant, une mer houleuse et pleine de naufrages, traversée de temps en temps par quelque blanche voile lointaine ou par quelque navire soufflant une lourde vapeur ; le siècle présent, en un mot, qui sépare le passé de l’avenir, qui n’est ni l’un ni l’autre et qui ressemble à tous deux à la fois, et où l’on ne sait, à chaque pas qu’on fait, si l’on marche sur une semence ou sur un débris. Confession d'un enfant du siècle, Musset. Face à une société que le grand chaos de la Révolution a rendue opaque et dans laquelle il ne parvient pas à se situer, l’homme romantique se tourne vers sa propre énigme ; il devient l’unique objet de son exploration. Seuls ses sensations et ses sentiments ont pour lui d’intérêt. Il se raconte et grâce à cela, se sauve. Le retour sur soi semble symptomatique d’une rupture d’avec le monde. Or, ce retour sur soi est moins un recroquevillement sur sa propre intimité, que l’unique parade à l’assèchement progressif d’un monde dénué d’utopies. Dumas fils, enfant de son siècle, dissèque dans La Dame aux Camélias cette question. Cette quête désespérée de « transcendance », rejoint une soif de spiritualité étouffée selon lui par le Siècle des Lumières. Seul la fiction, l'auto-fiction stimulé par l'amour peut sortir le héros de son ennui, de sa mélancolie. Nous sommes en presence d’êtres errants,détachés du monde, en quête de sens et de lien. La fiction, le recit sont autant de simulacre qui permettrons durant le temps de la narration de convoquer une forme de vie et d'utopie. Ici, Armand en se donnant à l'autre, en se racontant son histoire d'amour avec Marguerite semble sublimer tout d'un coup sa pauvre vie jusqu'ici destiné à l'ennuie. Il se console du monde. Certes, le dénouement est macabre dans la dame aux Camelias est macabre, mais il n’en reste pas moins que ce sursaut de fantasme, leur a offert la possibilité de se consoler de la médiocrité qui les entoure. La création contemporaine, dans tous les domaines : littéraire, cinématographique notamment, n’a de cesse de nous présenter des êtres se regardant vivre, plongés dans leurs obsessions, cherchant la sublimation sur le papier, sur la scène ou dans les colonnes d’un blog. L’autobiographie, ou l'auto fiction, n’en serait qu’une des manifestations. Qu’est-ce que cela dit de notre monde ?

Caroline Guiela

Je ne sais.Un sens me fait défaut, une prise sur la vie, sur l'amour, sur la gloire... A quoi bon une quelconque histoire,

un quelconque destin?

Je suis seul, d'une soliture jamais atteinte, creux en dedans sans futur ni passé.

Sans me voir, semble t-il, s'écroulent les instants, mais ils passent sans que leur pas soit léger.

Je prend en livre, mais ce qui reste à lire déjà me lasse,

veux-je penser, ma conclusion d'avance me fait mal. Le rêve me pèse avant d'être rêvé. Sentir

a terriblement l'air du déjà vu.

N'être rien, être une figure de roman, sans vie, sans mort, une idée,

une chose que rien ne rende utile ou laide, une ombre sur un sol irréel, un songe épouvanté.

Fernando Pessoa, Le Gardeur de troupeaux.

La maison où personne ne viendraLa maison où nous serons ensemble

Sandy Skoglund, The Artificial mirror

La maison qui est à nous La maison où personne ne viendra La maison où nous serons ensemble

seuls l'un près de l'autre.

Quelqu'un va venir de Jon Fosse.

L'impossible cabane.

Marguerite et Armand décident de partir à la campagne, loin, très loin de Paris, là où personne ne viendra les rattraper. Il s'agit de quitter sa ville, sa famille, sa maison, ses amis, de s'société. Il s'agit aussi de s'affranchir du temps, du temps qui passe et qui abime Marguerite chaque jour de plus en plus. Le temps qui conduisant vers la mort. C'est du temps avant tout, qu'ils veulent s'affranchir. Armand et Marguerite sont à la recherche d'un lieu ou l'on pourrait abolir tout ce qui les renverrait à leur condition d'être humain et donc inéluctablement à la mort de Marguerite.Mais quel serait ce lieu sinon celui de l'espace de jeu fantasmé par l'enfant? Où l'enfant rémonde, les règles, change de nom, de sexe. Un espace où l'enfant à toute autorité, même la suprême, celle de Dieu : la possibilité de rendre immortel ? Celle où l'on sauterait du toise faire mal, où le corps lui-même deviendrait immatériel.Un espace où Marguerite échapperait à sa maladie. C'est cet endroit hors du monde et de ses règles qu'il cherchent. Mais pour cela, il faut, comme des enfants, trouver un bout de terre, neuf, éloigné le plus loin possible de ce qui pourrait les rappeler à ce qu'il veulent échapper: les autres et leur corps témoin de la mort.Ils cherchent leur cabane. Cherchent leur espace pour un simulacre de monde.Ils tracent une ligne: d'un coté, il y a le monde, de l'autre il y a eux.Comme des enfants qui dressent un drap dans leur chambre pour marquer leur première frontière. Un drap pour s'affranchir du monde des adultes; où l'on décide pour la première fois de ce que l'on verra et de ce que l'on ne verra pas.Le monde derrière ce drap. Immanquablement, en même temps que l’on crée la frontière, que l’on se cache à l’autre, simultanément, on créé aussi l'angoisse, l'inquiétude extrême que Et quelqu’un immanquablement vient.Toujours on nous rattrape. Trouver sa cabane et la peur au ventre, attendre que quelqu'un vienne.

L'impossible cabane.

Miwa Yanagi

Marguerite et Armand décident de partir à la campagne, loin, très loin de Paris, là où personne ne viendra les rattraper. Il s'agit de quitter sa ville, sa famille, sa maison, ses amis, de s'

Il s'agit aussi de s'affranchir du temps, du temps qui passe et qui abime Marguerite chaque jour de plus en plus. Le temps qui use, et impose ses règles. Le temps qui corrode et épuise, les

avant tout, qu'ils veulent s'affranchir.

Armand et Marguerite sont à la recherche d'un lieu ou l'on pourrait abolir tout ce qui les renverrait à leur condition d'être humain et donc inéluctablement à la mort de Marguerite.

celui de l'espace de jeu fantasmé par l'enfant? Où l'enfant rémonde, les règles, change de nom, de sexe. Un espace où l'enfant à toute autorité, même la suprême, celle de Dieu : la possibilité de rendre immortel ? Celle où l'on sauterait du toi

même deviendrait immatériel. Un espace où Marguerite échapperait à sa maladie.

C'est cet endroit hors du monde et de ses règles qu'il cherchent. Mais pour cela, il faut, comme des out de terre, neuf, éloigné le plus loin possible de ce qui pourrait les rappeler à

ce qu'il veulent échapper: les autres et leur corps témoin de la mort. Ils cherchent leur cabane. Cherchent leur espace pour un simulacre de monde.

d'un coté, il y a le monde, de l'autre il y a eux. Comme des enfants qui dressent un drap dans leur chambre pour marquer leur première frontière. Un drap pour s'affranchir du monde des adultes; où l'on décide pour la première fois de ce que l'on

e ce que l'on ne verra pas.

Immanquablement, en même temps que l’on crée la frontière, que l’on se cache à l’autre, simultanément, on créé aussi l'angoisse, l'inquiétude extrême que quelqu’un vienne.

ent vient.

Trouver sa cabane et la peur au ventre, attendre que quelqu'un vienne.

Marguerite et Armand décident de partir à la campagne, loin, très loin de Paris, là où personne ne viendra les rattraper. Il s'agit de quitter sa ville, sa famille, sa maison, ses amis, de s'affranchir de la

Il s'agit aussi de s'affranchir du temps, du temps qui passe et qui abime Marguerite chaque use, et impose ses règles. Le temps qui corrode et épuise, les

Armand et Marguerite sont à la recherche d'un lieu ou l'on pourrait abolir tout ce qui les renverrait à

celui de l'espace de jeu fantasmé par l'enfant? Où l'enfant ré-écrit le monde, les règles, change de nom, de sexe. Un espace où l'enfant à toute autorité, même la suprême, celle de Dieu : la possibilité de rendre immortel ? Celle où l'on sauterait du toit d'un immeuble sans

C'est cet endroit hors du monde et de ses règles qu'il cherchent. Mais pour cela, il faut, comme des out de terre, neuf, éloigné le plus loin possible de ce qui pourrait les rappeler à

Ils cherchent leur cabane. Cherchent leur espace pour un simulacre de monde.

Comme des enfants qui dressent un drap dans leur chambre pour marquer leur première frontière. Un drap pour s'affranchir du monde des adultes; où l'on décide pour la première fois de ce que l'on

Immanquablement, en même temps que l’on crée la frontière, que l’on se cache à l’autre, quelqu’un vienne.

Caroline Guiela

Question: De quoi avez vous peur?

Hellen Van Meene, Tout va disparaitre

Hellen Van Meene, Tout va disparaitre.

Question: De quoi avez vous peur? Réponse: J'ai peur de tout.

Sarah Moon, Toulon 2003

Toujours je reviendrai à l’enfance, toujours je me poserai cette question: Quels ont été mes cabanes ? Tout est si petit, si serré. Comment limiter à soi? encore plus près de soi ? Comment ai-je trouvé mon espace et mon souffle ? Aucune marge, aucune distance, uniquement du transfert. Enfant, j’ai plus souvent été mon père. J’ai plus souvent été ma mère dans ses colères. Je me suis incarné dans tous ces corps qu’il me fallait comprendre. Seulement maintenant j’en pleure.

Notes de travail, Mars 2010

Pourquoi travailler avec des personnes âgées et comédiens amateurs ? Notes de préparation à la mise en scène.

- Convoquer des amateurs, c’est convoquer une toute autre présence sur le plateau. Il ne s’agira pas de jouer, de les faire « devenir » acteurs, mais au contraire, de préserver cette maladresse

ce « non savoir faire ». Cette présence brute permettra les allers-retours entre la fiction, l’artifice et le réel, qu’engage le corps d’une personne qui n’a pas l’habitude d’appréhender la représentation. C’est dans ces allers-retours, dans ce faire et défaire, que la poésie de ce projet

peut exister. A l’endroit où l’on tente l’enchantement sans jamais y arriver. En retournant, forcément, au présent, au palpable, à l’existant qui raconte, malgré nous, au-delà de nous.

- Se souvenir de Violetta est aussi une variation autours du thème de la mort. Dans la Dame aux

Camélias, Dumas ne dissocie jamais ces deux thèmes que sont la passion amoureuse et la mort. La référence au temps, et la notion de compte à rebours inéluctable, est constante. C’est autour de ces thèmes que nous travaillerons dans les ateliers en maison de retraite : le temps, la maladie, la transformation, l’amour. Il ne s’agit pas de stigmatiser la vieillesse dans son

aspect macabre, mais au contraire, de dépasser le tabou, de l’exulter en quelque sorte pour le mettre en avant sur la scène et le transfigurer : en parole, en geste artistique, vivant et créatif.

- Se souvenir de Violetta est aussi une réécriture. Nos interventions dans les maisons de retraites ainsi que la participation de ces deux comédiens amateurs nous permettront

d’enrichir le texte de paroles plus directes, plus spontanées. Elles s’infiltreront dans l’écriture comme un échantillon du réel. Une percée de plus.

- Se souvenir de Violetta , c’est partir d’un mythe mais c’est aussi questionner la mémoire collective de celui ci, de ce qu’il en reste .Comment traverse t’il le temps, les générations. Comment celui-ci prend corps/prend sens d’une génération à l’autre. Comment les mêmes

gestes prennent une tout autre signification dans un corps de 25 ans et un autre de 80. - Se souvenir de Violetta sera aussi l’histoire de ces 2 couples en miroir. Lui et Elle à 25 ans,

avec leurs promesses d’amour et leur mélancolie ; Lui et Elle à 80 ans.

Caroline Guiela

Agnès Varda

Toutes portes ouvertes En plein courant d’air e suis une maison vide

Sans toi, sans toi Comme une île déserte Que recouvre la mer

Mes vagues se dévident Sans toi, sans toi

Belle en pure perte Nu au coeur de l’hiver Je suis un corps avide

Sans toi sans toi Rongée par le cafard

Morte au cercueil de verre Je me couvre de rides

Sans toi, sans toi Et si tu viens trop tard

On m’aura mise en terre Seule, laide et livide,

Sans toi, sans toi Sans toi.

Agnès Varda, Sans toi chanson du film Cléo de 5 à 7

Lorsqu'elle l'attendait

c'était l'aurore des roses elle tenait l'été dans sa main

lorsqu'il ne vint pas elle compta jusqu'à 100

jusqu'à 1000 jusqu'à l'infini lorsqu'il vint

elle était une statut aux yeux stériles

à la bouche tranchée.

Rose Auslander.

Violetta après Anaïs Nin. « Violetta» vient s’inscrire très directement dans la lignée du précédent spectacle de la compagnie : «Tout doucement je referme la porte sur le monde » d’après le Journal intime d’Anais Nin : Inceste. Anaïs Nin est l’une des figures-type de l’amoureuse du 20ème siècle. Loin de l’étiquette féministe que les années 60 à 70 ont voulu lui coller, elle est avant tout une femme qui assume sans complexes que le monde, la crise de 1929 ou la « misère derrière sa porte », la dépasse et même, ne l’intéresse pas. Elle reste cloîtrée, dans sa chambre ou celle de ses amants et, la nuit, insomniaque et angoissée, écrit les quinze milles pages de son journal intime. Elle reste littéralement imperméable au monde. Anais Nin, tout comme le couple formé par Marguerite et Armand, sont des êtres qui composent à la marge du monde, ne se reconnaissant jamais dans ce que celui-ci leur propose. Anais Nin ne vit que de son roman intérieur, de ses douleurs intimes. Découvrant la psychanalyse, elle multiplie les rencontres, repoussant toujours les limites, jusqu’à l’épuisement, jusqu'à l’inceste. Le monde ne lui offre aucun cadre, aucune frontière. Elle s’écarte du monde et au final, préfèrera l’image qu’elle se fait du réel à travers ses romans, que le réel lui-même. Contrairement au couple dans La Dame aux camélias, Nin ne se sent pas dans une échappée du monde. Anaïs Nin se replie sur elle-même, et derrière ses murs, il y a du vide ; ce n’est pas une alternative à un réel qui l’ennuierait, mais un déni ou même, une névrose. Je reviens à nouveau à cette question, car j’estime qu’elle trouve son origine dans une grande angoisse : comment négocions-nous avec le réel ? Anaïs Nin, par l’écriture et ses successions d’amants ou encore, Armand et Marguerite, par l’idée d’un amour pur, sublime, et réparateur :

Comment se console-t-on du monde ?

Caroline Guiela

Je veux vivre dans des chambres d'hôtel. Je veux perdre mon identité

Ma mémoire Anais Nin, Inceste Journal inédit et non expurgé des années 1932-1934.

Photos de « tout doucement je referme la porte sur le mondeSpectacle créé en Novembre 2008 au Théâtre National du Luxembourg

tout doucement je referme la porte sur le monde » d’après INCESTE d’Anaïs Nin Spectacle créé en Novembre 2008 au Théâtre National du Luxembourg

d’après INCESTE d’Anaïs Nin

Caroline Arrouas Elle grandit en Autriche où elle travaille, entre 1999 et 200emménage ensuite à Paris et intègre le Studio Théâtre d'Asnières Parallèlement à cela, elle intègre le cursus d'art lyrique du conservatoire du 8Elle intègre l’école du Théâtre National de Strasbourg en 2005. Elle y travaillera avec Martine Schambacher, Pierre Alain Chapuis, Arthur Nauziciel, Michel Cerda, Marie Vessière, Claude Duparfait et Benoit Lambert. En 2007 elle travaille avec Richard Brunel sur le Théâtre Ambulant ChopalovitchL’affaire de la rue Lourcine de Labiche (reprise du spectacle en 2010 au Théâtre la cité internationale).En 2008, elle joue dans Agammemnon, de Rodrigo Garcia, mise en scène de JeanSaint-Exupéry à Reims, Une nuit dans la montagneSoleil. En mars 2009 dans Promenades

Pierrick Plathier Il est formé à l’école de la Scène-sur-Saône à Lyon.Il y travaille avec Salvadora Parras, Karld’Eschyle, Platonov de Tchékov et Preparadise Sorry Now Il entre à l’école du Théâtre National de Strasbourg en 2005. il y travaillera avec Martine Schambacher, Pierre Alain Chapuis, Arthur Nauziciel, Michel Cerda, Marie Vessière, Claude Duparfait et Benoit Lambert. En 2007 il travaille avec Richard Brunel sur le Théâtre Ambulant ChopalovitchLourcine de Labiche (reprise du spectacle en 2010 au Théâtre de la cité internationale).En 2009 il joue dans Le garçon du dernier rangau théâtre de la Tempête.

Il jouera aussi dans l’opéra Kaïro, avec la compagnie Art Zoyd, au Phoenix de Valenciennes, et dansWe are l’Europe de Massera, mis en scène par Benoît Lambert au CDN de Belfort.

Elle grandit en Autriche où elle travaille, entre 1999 et 2002, comme chanteuse au Théâtre National de Vienne. Elle emménage ensuite à Paris et intègre le Studio Théâtre d'Asnières - Compagnie Jean-Louis MartinParallèlement à cela, elle intègre le cursus d'art lyrique du conservatoire du 8ème auprès de MaElle intègre l’école du Théâtre National de Strasbourg en 2005. Elle y travaillera avec Martine Schambacher, Pierre Alain Chapuis, Arthur Nauziciel, Michel Cerda, Marie Vessière, Claude Duparfait et Benoit Lambert. En 2007 elle

Théâtre Ambulant Chopalovitch de L.Simovitch et avec Daniel Jeanneteau sur de Labiche (reprise du spectacle en 2010 au Théâtre la cité internationale).

, de Rodrigo Garcia, mise en scène de Jean-Michel Guérin au Centre culturel Une nuit dans la montagne de Christophe Pellet, mise en scène Jacques David au Théâtre du

Promenades de Noëlle Renaude, mise en scène par Marie Rémond à Théâtre Ouvert.

Saône à Lyon. Il y travaille avec Salvadora Parras, Karl-Heinz Lorenzen, Jean-Marc Avocat et Didier Vignali et jouera dans

Preparadise Sorry Now de R.W Fassbinder.

cole du Théâtre National de Strasbourg en 2005. il y travaillera avec Martine Schambacher, Pierre Alain Chapuis, Arthur Nauziciel, Michel Cerda, Marie Vessière, Claude Duparfait et Benoit Lambert. En 2007 il travaille avec

bulant Chopalovitch de L.Simovitch et avec Daniel Jeanneteau sur e de Labiche (reprise du spectacle en 2010 au Théâtre de la cité internationale).

Le garçon du dernier rang de Juan Mayorga, dans une première création française de Jorge Lavelli

, avec la compagnie Art Zoyd, au Phoenix de Valenciennes, et dansde Massera, mis en scène par Benoît Lambert au CDN de Belfort.

2, comme chanteuse au Théâtre National de Vienne. Elle Louis Martin-Barbaz..

auprès de Marie-Thérèse Driscoll

Elle intègre l’école du Théâtre National de Strasbourg en 2005. Elle y travaillera avec Martine Schambacher, Pierre Alain Chapuis, Arthur Nauziciel, Michel Cerda, Marie Vessière, Claude Duparfait et Benoit Lambert. En 2007 elle

de L.Simovitch et avec Daniel Jeanneteau sur de Labiche (reprise du spectacle en 2010 au Théâtre la cité internationale).

Michel Guérin au Centre culturel llet, mise en scène Jacques David au Théâtre du

de Noëlle Renaude, mise en scène par Marie Rémond à Théâtre Ouvert.

Marc Avocat et Didier Vignali et jouera dans L’Orestie

cole du Théâtre National de Strasbourg en 2005. il y travaillera avec Martine Schambacher, Pierre Alain Chapuis, Arthur Nauziciel, Michel Cerda, Marie Vessière, Claude Duparfait et Benoit Lambert. En 2007 il travaille avec

de L.Simovitch et avec Daniel Jeanneteau sur L’affaire de la rue

création française de Jorge Lavelli

, avec la compagnie Art Zoyd, au Phoenix de Valenciennes, et dans

Caroline Guiela, Mise en scène et écriture. D’abord étudiante en Arts du Spectacle à l’université de Nice, elle suit en parallèle les Ateliers de L’ERAC comme comédienne. Elle travaille avec Serge Ouaknine, Claude Alrank, Jean-Pierre Triffaux, Sophie Proust. En 2004, elle entre en classe professionnelle au Conservatoire d’Avignon comme comédienne où elle joue sous la direction de Pascal Papini et suit plusieurs stages avec entre autres Alain Nedam, Jaques Rebotier et Ariane Mnouchkine au Théâtre du Soleil pour « Le Dernier Caravansérail ». Elle entre en 2006 au Théâtre national de Strasbourg comme élève en section « mise en scène ». Elle travaille avec Stéphane Braunschweig, Anne-Françoise Benhamou, Xavier Jacquot, Alexandre De Dardel, Pierre-André Weitz, Daniel Jeanneteau, Arthur Nauziciel et Kristian Lupa dans le cadre d’un échange international à Cracovie autour d’ Amerika de Kafka. Elle est stagiaire à la mise en scène avec Guy Alloucherie sur Base 11/19 créé en 2006 à Loos-en-Gohelle et avec Jean-François Sivadier sur Le Roi Lear créé pour la Cour d’Honneur du Festival d’Avignon 2007. Elle est assistante de Richard Brunel sur Le Théâtre ambulant Chopalovitch créé en 2007 au Théâtre national de Strasbourg, reprise en 2008 au Théâtre de la Cité Internationale à Paris. En 2008, elle est invitée à rejoindre le stage dirigé par Pascal Dusapin « Opéra en création » dans le cadre du Festival d’Aix en Provence. Elle est assistante à la mise en scène de Richard Brunel sur l’opéra La Colonie pénitentiaire de Philip Glass à L’opéra de Lyon. Elle est assistante en 2009 de Stéphane Braunschweig sur les deux créations : Maison de poupée et Rosmersholm de Ibsen au Théâtre national de la Colline.

Elle créé en 2008 avec Alexandre Plank la compagnie « les hommes approximatifs ». Elle créé Andromaque (Ruines) d’après Racine à l’école du Théâtre national de Strasbourg, Macbeth (inquiétudes) d’apres Shakespeare, H. Müller et I. Kadaré est créé en 2008 à l’Ecole du Théâtre national de Strasbourg. En 2008 elle créé avec et au Théâtre National du Luxembourg : « Tout doucement je referme la porte sur le monde » d’après Inceste- Journal inédit et non expurgé des années 1932 – 1934 d’Anaïs Nin. En 2009 elle met en scène Léonie K de Caroline Masini à l’Aghja-scène conventionné d’Ajaccio et met en espace « Gertrud» d’Einer Schleef au théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis – CDN. Elle sera invité en avril 2010 à animer un stage de formation au Nouveau Théâtre d’Angers autours de Madame Bovary. Caroline Masini, Ecriture Née en 1980 à Cannes. Formée en tant que comédienne au Théâtre du Jeune Public à Strasbourg, à l’Université de Nice, elle se forme auprès des compagnies Divine Quincaillerie et Act’libre au sein de la friche artistique des Diables Bleus à Nice. Après l’obtention d’un DEA en Ethnoscénologie à l’Université de Paris VIII et une recherche autour de la création en espace public et sur l’enquête de terrain comme processus de création, elle obtient une résidence d’écriture à l’Alliance Française de Buenos Aires en Argentine, soutenue par la Ville de Paris et le service de coopération culturelle de l’Ambassade de France en Argentine. Suite à cette résidence elle écrit et met en scène Mater et poursuit son travail autour d’une démarche documentaire notamment à travers la création sonore en se formant auprès de l’Université de la Radio Phonurgia Nova à Arles où elle crée deux pièces sonores « Faire revenir le piano » et « P.F.M ». En 2007, en collaboration avec Emilien Urbach, metteur en scène de la Cie. Sîn, elle écrit la pièce Les Mangeurs suite à un travail de terrain réalisé auprès des ouvriers de l’usine Well au Vigan. Dans cette collaboration elle crée le projet de rencontre « Lieu d’Hébergement [Espace de rencontre sans emplacement fixe], pour lequel ils organisent une rencontre-débat à caractère performatif en partenariat avec l’association Autre(s)pARTs, le Conseil Régional d’Ile de France et la mission NTA de l’Institut des Villes. Elle rencontre récemment Guy Alloucherie, Cie. HVDZ avec qui elle travaille à Culture Commune dans le cadre d’une Veillée. Depuis la rentrée 2009 elle intervient en tant que chargée de cours d’écriture dramatique dans le cursus Arts du Spectacle à l’Université de Nice. Elle vient d’être chargée par la Ville d’Ajaccio de la direction artistique d’un festival autour de la scène théâtrale contemporaine pour le printemps prochain.

La compagnie les Hommes Approximatifs est installée à Caluire et Cuire en région lyonnaise depuis 2008. La compagnie a déjà créé 3 spectacles : � Andromaque (ruine) d’après Racine, créé en 2007. Le Spectacle fut présenté au Théâtre National de Strasbourg, au festival art du Flex, Bordeaux et au Festival International de Rabat au Maroc. Andromaque sera en tourné en Mai/Juin 2010 au Festival croisé de Moscou, au CDR de la Réunion ainsi qu’au Théâtre National du Luxembourg .Une tournée est prévue pour la saison 2010-2011 en région Rhône-Alpes. - Macbeth (inquiétudes) d’après Shakespeare et Müller Créé en 2008. Le spectacle fut présenté au Théâtre National de Strasbourg et au festival Impatience de l’Odéon en 2009. Macbeth ira à l’Opéra théâtre de Metz en collaboration avec le CDN de Thionville les 4,5,et 6 février 2010. - Tout doucement je referme la porte sur le monde d’après le journal intime d’Anaïs Nin a été créé en 2008. Ce spectacle a été produit par le Théâtre National du Luxembourg en 2008. � La compagnie les hommes approximatifs a mis en espace Gertrude de Einar Schleef au Théâtre Gerard Philippe CDN de Saint Denis en Juin 2009

Compagnie les Hommes Approximatifs 68 Quai Clemenceau

69 300 Caluire et Cuire Contact : Caroline Guiela : 06 09 72 87 33

Diffusion : Dolores Apalategui : 06 87 32 12 17 [email protected]

[email protected] http://www.leshommesapproximatifs.com/

Lise Sarfati. Texas