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“Ignorance est mère de tous les maux” Rabelais C est un joli nom “Soli- darité” au- rait pu chanter Jean Ferrat. “J’écris ton nom… Pour te nommer, Solidari- té” aurait pu écrire Paul Eluard. Il y a soixante-dix ans, à la Libération, la Sécurité sociale en étendant la protection à l’ensemble de la collectivité ambitionnait de construire une société juste et solidaire, valeurs consubstantielles à la démocratie. La politique de sécurité sociale était porteuse d’un projet de société basé sur la solidarité collective. Un pro- gramme de socialisation reposant sur la justice sociale et la solidarité. Une jolie nique au libéralisme avec l’élaboration d’un pouvoir collectif qui conduisait la solidarité à une réciproc- ité entre apports individuels et collec- tifs, à l’interdépendance sociale et ci- mentait la liaison entre l’individu et la société. Une conception socialiste de la société, réformiste peut-être, mais aussi humaniste. L’abandon de la vision politique de la Sécurité sociale, comme principal agent de transformation de la vie en société, au profit d’une vue uniquement institutionnelle et juridique va favoriser la gestion libérale de la protection so- ciale. Sous couvert de sauvegarder le système par une « politique de bon sens » en louant la responsabilité in- dividuelle propice à la séparation des fonctions d’assurance et d’assistance, c’est l’ouverture au privé. La logique du marché réduit les prestations et les services poussant l’individu vers l’assuranciel et la protection individuelle. La solidarité n’aspire plus à devenir le moteur du changement social, mais vise à garantir un semblant de cohé- sion sociale par l’assistance envers une population toujours plus impor- tante. Les inégalités se creusent, et la solidarité se résume à assurer la sur- vie des exclus. La solidarité n’est plus pensée comme le ferment du « faire société » et du «vivre-ensemble» mais comme une charge de la vie collective. Entre 1945 et aujourd’hui, le projet de société, que portait la politique de la sécurité sociale imaginée comme le cœur d’une démocratie, a plongé dans la doctrine libérale et ses sacro-saints préceptes de liberté individuelle et de droits de l’individu en opposition aux droits des individus. Anniversaire Cette année nous fêtons aussi le 70 e dixième anniversaire du Secours populaire français (SPF). Au-delà d’être une association en faveur des exclus, le délitement de la solidarité collective attribue au SPF une fonction politique. Celle d’un or- ganisme social qui cultive la solidarité consciente pourvue d’un rôle de so- cialisation de l’individu qui relance le processus de son appartenance à la société. Par son action, le SPF pro- tège la source de toute démocratie, les droits de l’homme. Les bénévoles femmes et hommes du Comité du livre par leur travail, leur engagement quotidien, veillent au respect de ces principes. Nous souhaitons par ce numéro de publication mettre un peu de lumière sur nos camarades et surtout leur té- moigner notre profonde estime. Page 4 New York Times Page 8 Ne nous fâchons pas Pages 2 et 3 Dossier Pages 5, 6 et 7 Actualité Juillet 2015/N°20 Sécurité sociale, Solidarité, Secours populaire français

Sécurité sociale, Solidarité, Secours populaire français C · Libération, la Sécurité sociale ... solidaire, valeurs consubstantielles à la démocratie. La politique de sécurité

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Page 1: Sécurité sociale, Solidarité, Secours populaire français C · Libération, la Sécurité sociale ... solidaire, valeurs consubstantielles à la démocratie. La politique de sécurité

“Ignorance est mère de tous les maux” Rabelais

C’est un joli nom “Soli-darité” au-

rait pu chanter Jean Ferrat. “J’écris ton nom… Pour te nommer, Solidari-té” aurait pu écrire Paul Eluard.

Il y a soixante-dix ans, à la Libération, la Sécurité sociale en étendant la protection à l’ensemble de la collectivité ambitionnait de construire une société juste et solidaire, valeurs consubstantielles à la démocratie. La politique de sécurité sociale était porteuse d’un projet de société basé sur la solidarité collective. Un pro-gramme de socialisation reposant sur la justice sociale et la solidarité.Une jolie nique au libéralisme avec

l’élaboration d’un pouvoir collectif qui conduisait la solidarité à une réciproc-ité entre apports individuels et collec-tifs, à l’interdépendance sociale et ci-mentait la liaison entre l’individu et la société. Une conception socialiste de la société, réformiste peut-être, mais aussi humaniste.

L’abandon de la vision politique de la Sécurité sociale, comme principal agent de transformation de la vie en société, au profit d’une vue uniquement institutionnelle et juridique va favoriser la gestion libérale de la protection so-ciale. Sous couvert de sauvegarder le système par une « politique de bon sens » en louant la responsabilité in-dividuelle propice à la séparation des fonctions d’assurance et d’assistance, c’est l’ouverture au privé. La logique du marché réduit les prestations et les services poussant l’individu

vers l’assuranciel et la protection individuelle. La solidarité n’aspire plus à devenir le moteur du changement social, mais vise à garantir un semblant de cohé-sion sociale par l’assistance envers une population toujours plus impor-tante. Les inégalités se creusent, et la solidarité se résume à assurer la sur-vie des exclus. La solidarité n’est plus pensée comme le ferment du « faire société » et du «vivre-ensemble» mais comme une charge de la vie collective.Entre 1945 et aujourd’hui, le projet de société, que portait la politique de la sécurité sociale imaginée comme le cœur d’une démocratie, a plongé dans la doctrine libérale et ses sacro-saints préceptes de liberté individuelle et de droits de l’individu en opposition aux droits des individus.

Anniversaire

Cette année nous fêtons aussi le 70e dixième anniversaire du Secours populaire français (SPF). Au-delà d’être une association en faveur des exclus, le délitement de la solidarité collective attribue au SPF une fonction politique. Celle d’un or-ganisme social qui cultive la solidarité consciente pourvue d’un rôle de so-cialisation de l’individu qui relance le processus de son appartenance à la société. Par son action, le SPF pro-tège la source de toute démocratie, les droits de l’homme. Les bénévoles femmes et hommes du Comité du livre par leur travail, leur engagement quotidien, veillent au respect de ces principes.Nous souhaitons par ce numéro de publication mettre un peu de lumière sur nos camarades et surtout leur té-moigner notre profonde estime.

Page 4 New York Times

Page 8 Ne nous fâchons pas

Pages 2 et 3 Dossier

Pages 5, 6 et 7 Actualité

Juillet 2015/N°20

Sécurité sociale, Solidarité, Secours populaire français

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Si vous passez devant le 94, boule-vard Blanqui ne soyez pas surpris de croiser, , violons , violoncelles,

flûtes traversières, hauts-bois ou tout simplement des pianos à queue, et oui la Maison du Livre a bien changé. Le sigle CGT, gravé sur la façade et l’inscription chambre syndicale typographique parisienne au-dessus du portail en fer forgé noir rappellent toujo-urs un passé bouillonnant. Mais le hall franchi, dans une grande salle rénovée, sur la scène drapée de rideaux rouges, les vocalises ont couvert les discours des ténors syndicaux.

Des locaux historiques

Les nouvelles technologies, les décen-tralisations, la baisse du lectorat ont eu presque raison de ces bataillons de syn-diqués qui faisaient la force des Syndicats du livre. Si le SGLCE est toujours présent dans ces murs, depuis bien longtemps les grandes assemblées d’ouvriers prêts à en découdre pour défendre leurs statuts et leurs emplois se sont espacés, même si une activité syndicale se poursuit dans ces historiques locaux. De plans sociaux en plan sociaux, les gars du Livre ont laissé la place aux solistes de l’orchestre Colonne.

Plusieurs associations, micro-entrepris-es où start-up occupent maintenant les étages du 94. Il est vrai que la CSTP, en muant a quitté le navire amiral.

Le comité du Livre du secours populaire français créé en 1958, a depuis de nom-breuses années rejoint Blanqui pour y installer ses bureaux. Les bénévoles font vivre la belle formule «Tout ce qui est humain est nôtre», refusant d’accepter la pauvreté, la précarité et l’exclusion comme des fatalités. Ils «elles» se bat-tent au quotidien, pour l’accès à un loge-ment, au système de santé, au travail, à l’éducation, au sport, à la culture, et aux vacances. Pour eux, l’esprit de la décla-ration universelle des droits de l’homme prime : «Toute personne, en tant que membre de la société, […] est fondée à obtenir la satisfaction des droits économ-iques, sociaux et culturels indispensables à sa dignité et au libre développement de sa personnalité.» Aucun de ces militants ne ménage sa peine : vêtements, jouets, livres, nourriture, et bien sûr tout sorte de dons, même en monnaie trébuchante, elles, «ils» collectent tout ce qui peut don-ner un peu de joie, un peu de bonheur à leurs petits «filleuls», ou à leurs parents. Bien avant l’appel de Coluche, ils ont fait leur la devise des «Enfoirés» mais ils, elles sont bien loin d’en être … Pour preuve le comité du Livre est de toutes les «campagnes», dès que le malheur frappe notre planète. Les besoins sont tels que les bras manquent et que ces actions ne suffisent plus, mais sans se démoraliser, ils, elles résistent et font rythmer la soli-darité et l’internationalisme. Comment ne pas leurs rendre dans no-tre publication cet hommage mérité, mais surtout comment ne pas lancer à nouveau un appel à les rejoindre, à les aider. Nous voulons mettre sous les projecteurs l’un des nôtres, un photograveur, petit homme qui toute sa vie s’est mobilisé pour ces nobles causes sans faire de bruit mais avec une efficacité redoutable. A la photo-gravure parisienne, c’est avec beaucoup de talent que cet artiste jonglait avec de gros rouleaux pour étaler les couleurs, et imprimer les épreuves du bon à tirer. Ce beau métier d’essayeur Typo où Offset fut vite remplacé par les chromalins. Les questions de positionnement profession-nel et de la formation se posaient déjà dans notre catégorie, l’invention d’une nouvelle qualification «chromalineur» lui permis après une «longue» formation de retrouver un poste et de rejoindre l’équipe de la Sirlo. Déjà, à l’époque, la seule chose qui comptait pour notre compère c’était d’aider les plus démunis et avant

tout les enfants et donc faire vivre au quo-tidien la solidarité. Avec lui, il ne faut pas s’attendre à de grands discours, à peine de temps en temps quelques bredouillag-es. Mais dès qu’il s’agit de tenir un stand, de vendre des billets de tombola, faire le tour des ateliers en Père Noël vert, alors là le bougre est présent et peu importe le lieu. Si par bonheur vous passez devant lui, il vous accostera en marmonnant, ne vous lâchera pas, sera très, très convain-cant et vous ne repartirez jamais sans mettre la main au porte-monnaie.

Rue du Louvre

Depuis la fin de sa carrière rue du Louvre, sa blouse bleue hante le hall de sa mai-son du Livre. Il affiche fièrement plus de 50 cartes à la CGT, et sa médaille que lui a remise Julien Lauprête. Il est juste un peu plus âgé que le SPF qui fête ses 70 ans, à 77 ans il est là presque tous les jours, pour assurer son service qui com-mence tôt et peut s’achever tard dans la soirée. Il ne rate jamais les temps forts du comité du Livre quelques jours avant les célè-bres braderies de Blanqui, on peut le voir transporter de lourds cartons, il trans-forme les salles au rez -de -chaussée en boutiques éphémères, puis suspend méthodiquement les vêtements sur des portants, pour la vente aux habitants du quartier. Lors des foires aux livres qui se tiennent plutôt dans le hall, là encore il participe à la mise en place des rayon-nages où se placent les ouvrages. Pen-dant les deux journées où se précipitent les amateurs de livres anciens, s’il donne un coup de main, sans jamais montrer de signes de fatigue, il se fait un devoir de tout remettre en ordre dans la cave dès la fin de cette exposition. Mais ce qui le motive encore plus, ce sont les journées à la mer où les distributions des Pères Noël verts, ces jours là ses yeux brillent, car il sait les enfants heureux. Bien sûr toute l’activité du comité du Livre ne repose pas que sur ses épaules mais il y a comme cela des «petites mains» qui deviennent rapidement indispensables et pour notre bonhomme c’est le cas. Il n’aime pas les honneurs, pourtant il les mérite, vous l’avez peut-être reconnu eh bien, oui, c’est Daniel… Mimi …Daniel Millour.

Gilbert Bonhomme

Pour le bonheur des autres

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Dites leur oui !Dans les entreprises (ici à l’Imprimerie), des camarades de toutes catégories donnent un peu de leur temps pour atténuer la souffrance des plus démunis que le système libéral laisse sur le bord de la route. Il suffit quelque-fois de ce qui ne nous semble pas grand-chose pour apporter beau-coup. A l’approche des vacances d’été, dans nombre de nos entreprises c’est l’heure des 13es mois et des primes, pensons à ceux qui n’ont même jamais vu la mer. Nos col-lecteurs vont venir vous voir avec le sourire, dites leur oui !

Inscriptions et renseignements auprès des bénévoles du comité du Livre : tél. : 09 50 77 94 06

Dates importantes :

Août

- 70 000 enfants sur le Champ de Mars avec concert et anima-tions. - 50 enfants serbes et 50 enfants croates seront réunis à Belgrade à l’occasion de l’anniversaire de la fin de la guerre en ex-Yougo-slavie.

Septembre

- Course solidaire à la Fête de l’Humanité.

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Vie syndicale...Xx Xxxxx Xxxxxxx

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Le 14 octobre 2013, l`International Herald Tribune devient l’édition Internationale du New York

Times. Cela n’est que la suite d’un long processus engagé depuis 2003, date à laquelle le New York Times après le rachat des parts du Washington Post en est le seul et l’unique actionnaire.Durant cette période, Paris le siège historique et central, est soumis aux restructurations, externalisations et départs sans remplacement, pour par-venir aujourd’hui à un effectif d’envi-ron 130 personnes. Dans un premier temps les mouvements de délocalisa-tions se sont fait vers notre filiale de Hongkong pour des raisons de coût du travail moins important, mais depuis la création d’une nouvelle rédaction à la filiale de Londres, nous constatons un transfert d’effectifs, notamment ré-dactionnels et un développement de ressources plus important vers ce site. Londres est maintenant positionné par le New York Times comme le centre digital de la partie internationale, alors que Paris reste celui du print, Hong-kong restant la rédaction pour l’édition

Asie. La mainmise par le New York Times sur le fonctionnement de la salle de rédac-tion s’est amplifiée et a provoqué une remise en cause des secteurs de produc-tion.Une nouvelle organi-sation, obtenue par la négociation entre la direction et les re-présentants du per-sonnel, a permis de maintenir 2 postes d’assistant designer à l’éditorial. Cette res-tructuration a abouti à la création d’un Production Service Center, regroupant : la maquette pub, les suppléments publici-taires, le at, la hoto, les transmissions. Une polyvalence sur ces différents champs d’activités pour le per-sonnel technique issu

de deux catégories professionnelles (typo, photograveur) en a découlé. Après six mois de fonctionne-ment, une «auto-formation» volonta-riste a eu lieu. Le résultat est satisfai-sant, même si tout n’a pas été simple. Une solidarité technique entre les sala-riés a permis que le collectif de produc-tion se renforce. Cette restructuration ne s’est pas faite sans une réduction d’effectifs, avec pour conséquence le licencie-ment «économique» de deux ouvriers (1 photograveur, 1 typo) et un cadre technique (photograveur). Ces licen-ciements nous ont amenés à nous interroger sur notre participation à la cotisation CAPSAG. En effet le service production est toujours sous le statut « ouvrier du Livre », nous cotisons donc tout comme la partie patronale aux caisses professionnelles, donc à la Capsag. Pourtant, il nous a été impos-sible, de faire accompagner par cette caisse ces 3 licenciés de la fin du chô-mage jusqu’à leur retraite, malgré, pour certains, plus de 20 ans de cotisation. Pourtant il y a plusieurs mois à la

fermeture de France Soir et de La Tribune, des salariés licenciés avaient pu bénéficier de ces solutions sociales malgré leur récente adhésions à cette caisse. Deux poids deux me-sures, de la part d’une caisse paritaire où des représentants de nos organisa-tions syndicales siègent pour défendre nos intérêts.Le SPQN lui n’était pas en désaccord sur le principe, mais pas certaines de nos organisations. Le dernier plan qui vient d’être négocié et signé par nos organisations syndicales, nous ap-porte malheureusement une réponse, les ouvriers du Livre du NYT cotisent à la Capsag mais ne bénéficieront ja-mais des mesures sociales négociées. En fait pour certains de nos représen-tants, nous n’existons pas. Vive la solidarité ! Le collectif syndical a pu trouver une solution avec l’aide du secrétariat photograveurs pour l’en-semble des salariés concernés. Dans notre entreprise, heureu-sement depuis 2006, sous le seul sigle de la CGT, un collectif unitaire issu des catégories typos et photograveurs, travaille et milite pour faire vivre nos valeurs de justice et de solidarité et le résultat des dernières élections ne peut que l’encourager et le conforter dans cette voie unitaire.

A l’International New York Times comme à l’Herald Tribune, un mot d’ordre, l’unité !

Nombre de salariés : 132Ouvriers / Employés : 25Cadres : 68Journalistes : 39 Résultats :

Collège Employés/Ouvriers : 100% des votants pour la CGT 1 Titulaire et 1 Suppléant CGT

Collège Cadres : 73,81% des vo-tants pour la CGT 2 Titulaires 1 Suppléant CGT1 Titulaire 1 Suppléant CFE CGCCollège Journalistes : 2 Titulaires 2 Suppléants SNJ

Conclusions : les postes de secré-taire et secrétaire-adjoint restent occupés par la CGT avec une organisation syndicale confortée dans sa représentativité.

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Elections à la commission de la carte (CCI-JP)Succès du SNJ-CGTAvec 21,9% des voix, le SNJ-CGT

obtient le meilleur score de son histoire et progresse de 2,5 points

par rapport au 1er tour. Le syndicat con-serve ses 2 sièges en commission de première instance. Il remercie les 2 080 consoeurs et confrères qui ont choisi de voter SNJ-CGT ainsi que tous les militants et sympathisants qui se sont mobilisés.Le 2e tour est malheureusement marqué par une très faible participation. Seulement 27,5% des journalistes se sont exprimés. Un taux en baisse de plus de 8 points par rap-port au 1er tour. Cette abstention record est une source d’inquiétude forte alors que la pro-fession est soumise à des attaques permanentes (remise en cause du statut, casse de l’emploi, menaces sur le métier…).Cette très forte abstention nécessite une mobi-

lisation et une unité intersyndicale à la hauteur des agres-sions des patrons de la profession et du gouvernement qui n’a tenu aucu-ne des promesses du candidat Hol-lande : loi sur la

concentration des médias, loi pour la protection

des sources, une véritable redéfinition des aides à la presse, statut du journaliste ren-forcé, etc.Le SNJ-CGT appelle l’ensemble des organi-sations syndicales à faire front face au gou-vernement et aux directions des médias. Notre syndicat prendra toute sa place dans ce combat.

Journaux Officiels Non coupable !

En 2014, pour avoir informé les au-tres élus sur l’alerte lancée par trois salariés du Groupe Les Echos mis

sous pression par le management, Sophie Lacaze, membre du Comité d’entreprise, a été attaquée au pénal par le sous-chef du service mis en cause par les victimes. C’est la première fois dans l’histoire de l’entreprise qu’un élu est poursuivi en jus-tice dans l’exercice de son mandat.Le Tribunal de Police de Paris dans son juge-

ment du 8 juin 2015 a déclaré Sophie Lacaze non coupable des faits qui lui étaient reprochés (injure et diffamation) et a débouté la partie civile de sa plainte. Au nom de la liberté d’expression syndi-cale, la CGT (et notamment le Syndicat National des Journalistes, le Syndicat Général du Livre et de la Communication écrite et le Syndicat des Correcteurs) saluent le jugement rendu.La CGT s’élève cependant contre des méthodes encouragées par la hiérarchie visant à déstabiliser les représentants du personnel les plus investis dans leur mission.La circulation d’informations entre représentants du personnel est nécessaire au fonctionnement démocratique des institutions et à la participation aux débats. Elle ne saurait être remise en cause par des méthodes d’intimidation.S’il n’a malheureusement pas été possible d’empêcher le licencie-ment d’un des lanceurs d’alerte, Eric Zivohlava, il reste à souhaiter que les deux autres salariés nommésdans cette affaire puissent continuer à exercer leur métier dans les meilleures conditions comme cela devrait être le cas pour l’ensemble du personnel des Echos.La CGT restera vigilante sur le sujet.

Les élus SGLCE, SNJ/CGT et correcteurs des Echos, Paris, 29 juin 2015

Le 2 juin dernier se tenait une énième réunion

entre la direction de la DILA, celle de la SACI-JO et les syndicats des cadres, correcteurs, In-

focom, SGLCE et SIP.Entamées depuis un an, les négociations portaient sur l’adaptation de la SACIJO au développement numé-rique couplé à l’arrêt de l’impression des publications régaliennes.Conforter la SACIJO et offrir aux salariés une évolu-tion qualitative de leur métier et de leur carrière était la priorité de notre syndicat. A cette dernière réunion, perturbée par trois inutiles Vuvuzela , nous avons donné notre assentiment de même que le SIP et les cadres pour signer le « proto-cole d’accord cadre SACIJO ». Notre signature a été effective le 09 Juin 2015. Il reste à régler le volet social concernant les départs des années jusqu’à 1963, en sachant qu’il n’y aura aucun départ contraint. Après avoir entendu certains propos au cours de ces discussions, je ne peux m’empêcher de citer Audiard, « J’ai été enfant de chœur, militant socialiste et pilier de bar, c’est dire si j’en ai entendu des conneries… » . La place me manque pour toutes les mentionner… Un seul exemple : A la question « Pourquoi ne voulez pas signer cet accord en sachant que l’adhésion au départ est volontaire alors que vous avez signer Im-prime et 3M avec des départs contraints ». Réponse : « parce que Imprime et 3M ne nous concernaient pas » !!! Je ne sais pas ce que les cosignataires desdits accords en ont déduit…

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BRÈVES

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IDN/POPLe journal Le Monde devrait être imprimé à Tremblay à compter du mois de septembre, ce qui entraînera des réorganisations dans tous les services. Les formations ont com-mencé pour les camarades issus de l’Imprimerie d’Ivry, notamment à l’expédition, à la roto et chez les cadres. Pour la maintenance, les négociations avec la direction n’ont toujours pas abouti.En ce qui concerne les photo-graveurs, Marc Pottier (ex Tribune) qui remplaçait Alain Panic (ex France-Soir) et qui effectuait les services de Technicien de préparation à POP et à Tremblay, devrait partir dans le cadre du plan 3M. Nous travaillons aujourd’hui à son remplacement.

DisparitionL’un des trois quotidiens d’informations Low Cost Français vient d’annoncer l’arrêt de sa version papier imprimée entre autre à l’Imprimerie de Trem-blay. Ce fer de lance des gratuits, est arrivé en France sans protesta-tion des éditeurs malgré la captation d’une partie du marché publicitaire. Et pour cause, il fut également un alibi pour déréglementer la distribution, ba-naliser la fabrication d’un journal par des salariés sans statut et remettre le droit de grève en cause. Son ar-rêt, aura bien sûr des consequences sur l’emploi au sein de sa rédaction mais aussi dans les entreprises où il était imprimé. Il reste aujourd’hui deux quotidiens gratuits, 20 Minutes, im-primé à News Print et Direct Matin, du groupe Bolloré.

New York TimesLe New York Times est en train de réduire la présence à Paris de son quotidien International NewYork Times, anciennement connu sous le nom d’International Herald Tribune, tout en déployantdavantage de ressources à Londres. Le quotidien new-yorkais, dont le siège européen se situe depuis 1967 à Paris, est guidé dans cette voie, notamment, par la réglementation du travail, plus favorable dans la capitale britannique. Quelque 130 personnes travaillent encore dans ce bureau, mais leur nombre diminue, alors que les em-ployés qui partent ne sont pas rem-placés. A Londres, le New York Times recrute notamment pour ses activités numériques et pour ses studios de

production de contenus originaux. Il ne serait pas encore question de transférer le siège social à Londres.

Elections à HFALe 1er tour a eu lieu le 4 juin 2015, voici les résultats du calcul de représentativité :CGT-CFDT : 32,71% pour chaque syndicat (66 % des voix)FO : 9,69 % (11,74% des voix)SNJ : 18,26 %SIPM : 3,13 %SUD : 6,41 %Seuls sont représentatifs des salariés, la CGT, la CFDT et le SNJ.

Collège employés :

Sont élus au CE : 1 CGT titulaire sur le site d’Europe1 2 CFDT suppléants sur le site de Levallois Sont élus aux DP : 1 CFDT titulaire sur le site d’Europe1 1 CGT suppléant sur le site d’Europe11 CFDT titulaire sur le site de Levallois

Au total, sur le collège employés, 6 de nos camarades de la liste CGT-CFDT sur 8 présentés ont été élus.

Collège Cadres/Journalistes :Pas de quorum. Le 2nd tour aura lieu le 18 juin 2015.Nous avons présenté au CE : 10 CGT (4 titulaires, 6 suppléants) , 10 CFDT (6 titulaires, 4 suppléants)Nous avons présenté aux DP : 12 CGT (6 titulaires, 6 suppléants), 10 CFDT (5 titulaires, 5 suppléants)

Le Figaro« Des enveloppes pour Le Figaro », Avec 15,25 millions d’euros, Le Figaro est le titre de presse qui a été le plus aidé par l’Etat en 2014, révèle le tableau qui vient d’être publié par le ministère de la Culture.Au total, la presse a bénéficié de 282 millions d’euros d’aides directes et indirectes l’année dernière.

TablettesLa Mobile Marketing Association France a publié son baromètre trimestriel du marketing mobile. Pour la seule année 2015, plus de 25 millions de smartphones et tablettes devraient être vendus en France, un record de ventes absolu.

Solidarité 1

Communiqué de Martial Le Bihan après l’action à Mitry-Mory :

Pour faire suite à notre action de blocage d’hier soir à Mitry-Mory sur les négociations sur la fermeture de la SICAVIC, nous avons rencontré la direction. Le niveau de négociations menées depuis plusieurs années avec les élus du site et le rassemble-ment en nombre ont permis d’aboutir à un règlement très satisfaisant. Nous venons de signer l’accord pre-nant en compte la quasi-intégralité de nos revendications !Cet accord a été signé le jour où la direction générale a ouvert par un CE extraordinaire la réunion zéro du PSE de la SICAVIC. C’est la raison pour laquelle nous ne pouvons pas communiquer en détail. On ne pourra pas cette fois-ci dire que la Maintenance a traîné...Je remercie de leur présence nos camarades de Presstalis, très nom-breux et les photograveurs venus nous soutenir hier soir. J’ai bien évidement informé nos ca-marades de la signature de l’accord car ils attendaient les résultats et s’étaient mobilisés en fonction de notre négociation pour, en cas de besoin, nous soutenir de nouveau. Nous devrons nous en souvenir, car rapidement ils auront besoin eux aussi d’être soutenu sur les emplois. Il nous reste encore des dossiers à faire aboutir. Notre méthode est la bonne si elle est partagées par le plus grand nombre, nous l’avons vu hier. Bien fraternellement.

M.-L.B.

Solidarité 2Après la confusion et un moment d’égarement qui a vu le SGLCE donné son accord pour imprimer des travaux d’une imprimerie en grève (Ségo), le bureau syndical du 8 juin a pris la décision de refuser tous travaux d’une entreprise en grève, conformément à l’esprit de nos statuts

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Ja c q u e s a tout d ’abord

rappelé dans son hommage, le parcours de Denis Ray-mond qui fit son apprent-issage chez Bussière Arts et à l’école Es-

tienneAprès un passage à la photogravure du Croissant et quelques remplacements et coups de mains à France Soir, il fut em-bauché en 1976 à la Photogravure parisi-enne, qui appartenait à la famille Tominet et était la succursale du journal l’Equipe En 1981, il participa aux longues négo-ciations qui virent la création d’une pho-togravure à L’Equipe En 1987 il suit le déménagement du jour-nal à Issy-les-Moulineaux. Denis était profondément attaché à son organisation syndicale CGT du Livre, et à la section photogravure, il n’oubliait jamais le paie-ment des ses cotisations syndicales et se faisait un devoir de régler sa solidarité. On pouvait compter sur Denis, il fut un moment élu délégué cadre, et comme beaucoup il a activement participé, pen-dant toutes ces années aux revendica-tions et conflits qui ont permis de résister à la modernisation voulue par les patrons.Puis Jacques pour un dernier et émou-vant salut, s’adressa directement à Denis.

«Voilà mon poto, il faudrait toute une journée pour continuer à évoquer ces an-ecdotes qui ont parsemé ta vie mais tu va pouvoir continuer à en parler ailleurs avec les copains qui t’on déjà précédé, tu va sans doute les retrouver au paradis des photograveurs s’il en existe un. Tu vas pouvoir partager un sirop de cow-boy avec Dédé l’anarco-syndicaliste qui te réclamera de payer tes cotisations syn-dicales, un grec et un demi avec Daniel qui lui en prendra deux ,des spaghettis à la Napolitaine cuisinés par Fredo un Cohiba ou un Monte-Cristo avec Patrick en écoutant le compte rendu détaillé min-ute par minute du dernier match de rugby par robert tout en subissant les sollicita-tions de Raymond le politico-syndicalo- footeux qui ne cesserons que quand tu auras accepté de lui prendre L’Huma Dimanche et la vignette de la fête.Quand tu vas mettre le couvert la haut prévois en un de plus car dans quelques jours «Mamar» ira vous rejoindre.*Quand Coluche est parti un chanteur a crée une chanson intitulée Putain de camion.Si j’en avais les compétences, j’en écrirais bien une pour vous tous, Putain de crabe !Allez mon poto à bientôt et comme disait celui que l’on a photographié ensemble à Santa Clara dans le centre de Cuba :HASTA LA VICTORIA SIEMPRE.

* quelques heures seulement après l’annonce du décès de Denis Raymond un autre camarade L’Equipe : Amar

Denis nous a quitté (Extrait de l’hommage de Jacques Bigot)

Pour infoLe SMIC mensuel : 1457,55€Le SMIC horaire : 9,61€Le Plafond Sécu Sociale : 3170 ,00€Inflation : + 0,1%Taux de chômage : 10,4%Fo r t

d u

s o u t i e n de son p e u p l e , le gou-

vernement d ’ A l e x i s

Tsipras tient la dragée haute

a u x marchés financiers, et aux bailleurs de fonds. La dette de la Grèce est colossale , les négociations entre les représentants de Syriza et la troïka (le FMI, la BCE la Commission européenne) sont une nouvelle fois bloquées. Le nouveau plan d’austérité que tente d’imposer les principaux di-rigeants européens au peuple grec est rejeté, il faut dire qu’il visait une nou-velle coupe budgétaire, des réductions de fonctionnaires, des réformes du marché du travail et des baisses des

pensions. Pour rappel, les salaires ont déjà été baissés de 25%, voir 32% pour les jeunes de moins de 25 ans, les retraites ont été réduites de 40% à 50%. Le pouvoir d’achat des ménages est inférieur à celui de 2005…

Cela pourrait bientôt être notre tour. Les participants à la manifestation du 13 juin à Guéret, contre l’austérité et pour les pou-voirs publics l’on bien compris. Ils ap-pellent à intensi-fier la m o b i -l isat ion en France et en Europe.

S’ils mettent à genoux le peuple Grec, ce sera bientôt notre tour…

Distinction

Le 16 Juin 2015 à la Cité in-ternationale universitaire de Paris à la fin des travaux de

l’assemblée générale des 3 mutu-elles liées à notre profession après une journée de débats et de votes Jean- Michel Floret a reçu les insig-nes d’officier de la légion d’honneur des mains de Bernard Montagnier of-ficier de la Légion d’honneur ancien directeur de la Mutuelle de la presse.

Après les discours qui ont une nou-velle fois rappelé le rôle joué depuis de nombreuses années par jean- Michel dans les institutions paritaires et de la profession.Toute la profession était rassemblée autour du fringant nouvel officier lors du buffet où un magnifique Ala a re-tenti en son honneur.

Fête de l’Huma 2015

C o m m e tous les ans, notre c a t é g o r i e part icpera activement à la réus-site de notre Fête, coup d’envoi d’une rentrée combative. Nous nous retrouverons le jeudi 10 Sep-tembre après l’inauguration de notre stand du SGLCE, pour un repas fraternel. Notre camarade Sébastien Leroux enregistrera vos inscriptions. Bonnes vacances à tous !

Page 8: Sécurité sociale, Solidarité, Secours populaire français C · Libération, la Sécurité sociale ... solidaire, valeurs consubstantielles à la démocratie. La politique de sécurité

Jean-François ROPERT

Pascal LEBÈGUE (trésorier)

Laurent BOUYRIE

Laurent MARDELAY

Dans les années 80, les propriétaires familiaux des quotidiens nation-aux, issus de l’après-guerre avaient

depuis longtemps laissé la place aux porteurs de valises bourrées de billets. La concentration entre les mains de grands groupes financiers ou d’actionnaires for-tunés s’installait doucement. Le pluralisme

était menacé, des titres prestigieux dis-paraissaient et on parlait déjà de la future survivance de deux quotidiens nationaux. Les différents présidents du célèbre Syn-dicat de la presse parisienne justifiaient devant les syndicats du livre, leurs de-mandes régulières de réductions d’effectifs prétextant des «des coûts de production»

toujours trop élevés.Surfant sur la baisse du lectorat et de

la publicité, ils utilisaient l’arrivée des nouvelles technologies pour vider les ateliers. Pour réduire les coûts et éviter des conflits, ils ont monté

et proposé avec l’aide des pouvoirs pub-lics, d’alléchants plans sociaux qui ont fait partir les salariés les plus «âgés» dans de bonnes conditions, mais aussi servi à cas-ser les statuts et ont surtout modifié les rapports de force dans les entreprises de presse. Après avoir séparé et éloigné les lieux de production des centres éditoriaux et remis en cause le système égalitaire de distribu-tion, leurs objectifs sont visiblement atteints, sans doute au-delà de leurs espérances, la CGT est divisée. Les grandes manœuvres peuvent aujourd’hui reprendre, le «marché» est ou-vert et en ébullition.

Le groupe LVMH de Bernard Arnault, pro-priétaire des Échos, d’investir, de Capital Finance, s’offre Le Parisien peut-être pour préparer 2017.Le Groupe Le Monde Libre du trio Pigasse-Niel-Bergé acquiert l’Obs, après avoir raflé le Monde, Télérama, Courrier international et la Vie.Le Groupe Altice Média du suisse Drahi acquiert l’Express, et veut «réinventer» Libération en lui prenant son âme.Le groupe Dassault chouchoute son Figaro et ses magazines TV et féminin.Le groupe Amaury recentre ses activités au-tour de L’Equipe et surtout vers sa lucrative ASO créatrice d’évènements sportifsTout comme Le groupe Bouygues, qui se sépare de Métronews , arrête son «gratuit» pour privilégier le numérique et élargir son offre digitale sur TF1… Tous ces grands groupes nationaux ont re-niflé les bonnes affaires à venir en privilé-giant le numérique.Les rachats se multiplient, tant à Paris qu’en province, la presse écrite va mal, de plus en plus de titres comme L’Humanité, lancent des souscriptions pour leur survie...

Mais rassurons- nous pour d’autres les affaires vont être juteuses !!!

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