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Semaine du 11 au 17 juillet 2020
RESUME : En RDC, la désignation du nouveau président de la CENI
continue à faire des vagues. Des milliers de personnes ont manifesté dans
plusieurs villes du pays contre cette nomination (RDC_9). De son côté, le
parti présidentiel UDPS s’indigne contre le gouvernement et la police de la
répression contre les manifestants qui auraient fait plusieurs morts et une
centaine de blessés, tandis que le président Tshisekedi condamne des actes de
violence et lance un appel au calme au nom de la coalition (RDC_8)
(RDC_9_1)
Deux autres affaires font aussi beaucoup de bruit. D’une part, celle de la
démission du ministre de la Justice qui, après avoir été brièvement arrêté, a
été mise en cause pour avoir transmis à l’Assemblée nationale trois projets
de loi controversés sur la réforme judiciaire (RDC_7). D’autre part, la
perquisition par l’ANR des locaux de la Cour constitutionnelle dans le cadre
d’une autre démission, celle du président de cette cour que le président
Tshisekedi a acceptée (RDC_10).
Toujours dans le domaine de la justice, on signalera que cinq anciens
condamnés du procès d’assassinat de l’ex-président de la république
Laurent-Désiré Kabila ont bénéficié de la grâce présidentielle et ont recouvré
leur liberté après 20 ans d’emprisonnement (RDC_11_1) En matière de
justice militaire, un tribunal a condamné à perpétuité un policier accusé de
meurtre d’un militant de la LUCHA en mai dernier (RDC_11), tandis qu’un
général de brigade du Haut Katanga a été mis à la disposition de la justice
pour avoir refusé de rejoindre Kinshasa (RDC_1).
Dans le domaine de la sécurité, le chef de l’un des plus importants groupes
armés sévissant au Kivu et qui pourchassent les combattants rwandais du
FDLR, le NDC-Rénové, a été destitué par ses lieutenants, une destitution qui
a entraîné des combats au sein du groupe (RDC_2). Par ailleurs, plusieurs
villages détenus par ce groupe armé ont été abandonnés et sont désormais
occupés par un groupe armé hutu, les Nyatura (RDC_3). Toujours au Kivu,
on signalera que les groupes armés du territoire de Lubero qui s’étaient
rendus à l’armée ont repris leurs exactions dans ce territoire du Nord Kivu
(RDC_4). Dans ce même territoire, un chef Maï-Maï a été tué à la suite d’un
règlement de compte au sein du groupe (RDC_4_2). Au Sud Kivu, de violents
combats impliquant le groupe armé munyamulenge Gumino et des Maï-Maï
locaux ont été signalés sur les hauts plateaux du territoire de Mwenga
(RDC_4_3). Enfin le baromètre sécuritaire du Kivu indique que les pertes
ont été lourdes pour les FARDC au mois de mai dernier (RDC_4_1).
Dans la province de l’Ituri, une nouvelle attaque du groupe ADF a eu lieu
dans le territoire d’Irumu (RDC_5). Par ailleurs, un rapport de
l’International Crisis Group (ICG) fait état de plus d’un millier de morts et
de 500.000 déplacés en grande partie causés par les offensives de la milice
lendu CODECO contre les populations hema. L’ICG rappelle que ce conflit
communautaire avait déjà fait des milliers de morts entre 1999 et 2003 et
appelle à des négociations pour la reddition de ce groupe, tandis que des
députés de la province dénoncent la circulation d’armes au sein de la
population (RDC_6).
Dans le domaine financier, la monnaie nationale continue à se déprécier :
pour certains experts, la Banque centrale du Congo ne joue pas correctement
son rôle de gendarme et fait tourner la planche à billets pour couvrir le déficit
budgétaire (RDC_12).
En matière de santé, la barre des 8.000 cas recensés a été franchie en ce qui
concerne la pandémie de COVID-19 (RDC_13). Par ailleurs, en dépit de
l’annonce de son éradication en RDC, l'épidémie de virus Ebola dans la
province de l’Equateur continue de s'étendre, suscitant une profonde
inquiétude alors que l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et ses
partenaires sont confrontés à un grave déficit de financement (RDC_13_1).
Dans le domaine des relations extérieures et de la diplomatie, on notera la
visite du président Tshisekedi à Brazzaville où il a rencontré seul le chef de
l’Etat congolais pour discuter avec lui de la fermeture des frontières entre les
deux pays du fait de la pandémie, mais aussi des relations difficiles avec la
Zambie dont les troupes sont accusées de faire des incursions au Katanga
(RDC_15).
Pour ce qui regarde la commission « vérité et réconciliation » que la
Chambre des représentants belges, à l’initiative des partis verts et du
président libéral flamand de la Chambre, a décidé de mettre en place très
prochainement à propos de la colonisation et qui a été officiellement installée,
il apparaît que les contestations fusent. Elles émanent de la diaspora belgo-
africaine qui récuse le Musée Royal d’Afrique Centrale et les Archives du
Royaume comme interlocuteurs principaux, mais aussi des députés, des
universités et des organisations belgo-africaines à propos de la liste des
experts qui épauleront le travail de la commission qui a un mandat très
étendu (RDC_14) (RDC_16) (RDC_17).
Au Burundi, le Sénat a approuvé la liste des gouverneurs de province
nommés par le nouveau chef de l’Etat, une liste qui comprend un nombre
important d’officiers supérieurs issus de l’armée, de la police et du service de
renseignement (BUR_1). Au niveau des droits humains, la Commission
d’enquête sur le Burundi appelle le nouveau gouvernement à brider le cycle
de violences et à coopérer avec l’ONU : ce dernier y a répondu par une fin
de non-recevoir (BUR_2). Enfin, on relèvera que le vice-président d’une
association tutsi de lutte contre le génocide a été arrêté en compagnie de trois
journalistes du média indépendant Iwacu et placé en garde à vue pour
atteinte à la sûreté intérieure (BUR_3).
BURUNDI
Vie politique…
(BUR_1) RFI – 11/7
Le Sénat burundais a approuvé vendredi soir à la quasi-unanimité les noms des gouverneurs de
provinces choisis par le nouveau chef de l’Etat, le général Evariste Ndayishimiye. Sur les 18
gouverneurs dont le maire de Bujumbura nommés, 6 sont des officiers supérieurs issus de
l’armée, de la police et du très redouté Service national de renseignement, qui dépend
directement de la présidence.
Ces nominations d’hommes en uniformes à des postes encore récemment exclusivement
réservés aux civils surviennent après celles de plusieurs généraux issus des ex-rebelles hutus
du CNDD-FDD au pouvoir à des postes clés du gouvernement et de la présidence.
La dernière nomination d’un gouverneur de province issu des corps de défense et de sécurité
remontait à une vingtaine d’années, au plus fort de la guerre civile qui a ensanglanté le Burundi
entre 1993 et 2006.
Pour l’une des figures de la société civile en exil, Pacifique Nininahazwe, ce choix vient
confirmer « une militarisation des institutions que l’on avait déjà observé dès les premières
nominations faites par le président Evariste Ndayishimiye ».
Contrairement à la Constitution de 2005, la nouvelle loi fondamentale approuvée il y a deux
ans n’interdit plus aux soldats et policiers d’occuper des postes administratifs. « L’objectif était
de ne plus priver le pays de ces talents qui ont démontré leurs capacités de leadership dans
l’armée et la police », a justifié un haut cadre d’Etat, en donnant l’exemple du nouveau maire
de Bujumbura, le général Jimmy Hatungimana, un homme respecté de tous.
Autre reproche, la très faible représentativité de la minorité tutsi. Ils ne sont que 3 contre 15
gouverneurs issus de la communauté hutu. On est bien loin des quotas de 60/40% prévues par
la Constitution. Un des responsables de la communication gouvernementale rappelle que « la
Constitution du Burundi n’impose pas de quotas ethniques en ce qui concerne le poste de
gouverneur ». Un argument qui ne convainc guère la société civile en exil, qui rappelle que le
gouvernement burundais n’a pas hésité à imposer dernièrement ces mêmes quotas dans les
ONG internationales où les Hutus étaient faiblement représentés, alors que la Constitution ne
le prévoit pas, là non plus.
Justice, Droits de l’homme…
(BUR_2) AFP – 14/7
La Commission d'enquête de l'ONU sur le Burundi a appelé mardi le nouveau gouvernement à
"briser le cycle de la violence" et à coopérer avec les Nations unies.
Dans un communiqué, les Commissaires de l'ONU, dont le rapport final sera publié en
septembre, ont exhorté le nouveau président burundais Évariste Ndayishimiye à démontrer "sa
volonté de changement en coopérant pleinement" avec les mécanismes internationaux des
droits de l'homme, dont la Commission, et à rouvrir le Bureau du Haut-Commissaire aux droits
de l'homme au Burundi.
La Commission de l'ONU est chargée depuis 2016 par le Conseil des droits de l'Homme
d'enquêter sur des exactions commises dans ce pays d'Afrique de l'Est, mais le Burundi, dirigé
alors par le président Pierre Nkurunziza, n'a jamais accordé aux enquêteurs l'accès au pays.
Depuis, Pierre Nkurunziza qui avait accepté de passer la main lors des élections de mai dernier
est subitement décédé le 8 juin, à l'âge de 55 ans. Son successeur, Évariste Ndayishimiye a
lancé quelques signes d'ouverture à l'intention de la communauté internationale.
La Commission met en garde la communauté internationale "contre un relâchement prématuré
et à tourner la page comme si une élection et une transition politique suffisaient à garantir
automatiquement l'amélioration de la situation des droits de l'homme à l'avenir". "Il faut plus
qu'un nouveau président pour briser le cycle de la violence au Burundi", ajoute le communiqué,
en soulignant que le nouveau gouvernement est "composé essentiellement de caciques du
régime du défunt Président Nkurunziza, dont certains sont sous le coup de sanctions en raison
de leur implication dans de graves violations des droits de l'homme". "Cette transition pourrait
devenir une opportunité d'amélioration si le gouvernement prend des mesures concrètes pour y
remédier. La communauté internationale doit rester vigilante", a souligné Doudou Diène.
La Commission de l'ONU rappelle que depuis 2015, les forces de sécurité et les membres de la
ligue des jeunes du parti au pouvoir CNDD-FDD (Imbonerakure), ont commis des exécutions
extrajudiciaires, arrêté arbitrairement des personnes et violé, menacé et harcelé ceux qu'ils
percevaient comme étant des opposants politiques, avec une impunité quasi totale. Et "bien
qu'aucune violence massive n'ait été documentée, le processus électoral a été caractérisé par
l'intolérance politique et de multiples violations des droits de l'homme, avant et pendant la
campagne électorale officielle, le jour du scrutin et après l'annonce des résultats officiels des
élections", a relevé Doudou Diène.
Lire aussi sous :
https://news.un.org/fr/story/2020/07/1073011
https://afrique.lalibre.be/52530/burundi-le-successeur-de-nkurunziza-garde-la-meme-ligne-
celle-de-la-fermeture/
(BUR_3) RFI – 15/7
Thérence Bushano, un activiste de la société civile, est en garde à vue, officiellement pour «
atteinte à la sécurité intérieure ».
Le vice-président d’une association tutsi de lutte contre le génocide a été arrêté en compagnie
de trois journalistes du média Iwacu qui l’interviewaient sur le parking de l’aéroport Melchior
Ndadaye de Bujumbura. Iwacu est l’un des derniers médias indépendants à exercer encore dans
le pays. L'interview venait de commencer. Le sujet de l'entretien portait sur la commémoration
officielle du 25e massacre d’étudiants hutus en 1995, le seul triste événement du genre célébré
officiellement dans ce pays qui regorge de tels cas.
L'arrestation vient alimenter la polémique entre communautés sur le droit de commémorer ses
morts. Les trois journalistes ont été relâchés au bout de trois heures d’interrogatoire, après avoir
effacé de leur caméra ce qu’ils avaient déjà enregistré. Thérence Bushano, lui, est acheminé
dans un cachot de la police judiciaire des parquets, où il vient de passer sa seizième nuit.
Jusqu’ici, il n’a été entendu qu’une seule fois le samedi, selon ses proches, qui disent craindre
pour sa vie car « il est sous dialyse depuis des années ». Le vieux défenseur des droits de
l’homme est poursuivi officiellement pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’État » pour
avoir donné une interview à l’aéroport, un site classé comme « sensible », selon une source
judiciaire.
Son association, AC Génocide, parle d’un « prétexte », en rappelant que ce jour-là, l’université
du Burundi avait organisé une cérémonie officielle pour commémorer le massacre de dizaines
d’étudiants hutus tués par des extrémistes tutsis il y a 25 ans, au plus fort de la guerre civile de
93 à 2006. Derrière cette commémoration se trouve une puissante association de rescapés de
ces massacres qui comprend notamment les principaux chefs militaires des ex-rebelles hutu du
CNDD-FDD au pouvoir, dont le nouveau chef de l'État, le général Evariste Ndayishimiye.
Thérence Bushano est aujourd’hui l’une des rares voix discordantes encore présente au Burundi
depuis la crise de 2015. Il a été arrêté, selon l’Association tutsi de lutte contre le génocide, pour
avoir dénoncé à plusieurs reprises « le deux poids, deux mesures » des autorités, accusées de
se focaliser désormais sur les seuls crimes commis contre la majorité hutu.
RDC
Sécurité, Armée…
(RDC_1) RFI – 13/7
Il y a du remue-ménage au sein de l'armée dans le Grand Katanga. L'adjoint du chef de la région
militaire est mis à la disposition de la justice pour désertion. Le général de brigade John
Mulongo Djibwe est passible de peines lourdes pour avoir refusé de rejoindre Kinshasa, comme
cela lui avait été demandé depuis le mois d'avril dernier.
Désertion simple, violation des consignes et refus d'obéissance... Voilà les griefs retenus contre
le général de brigade John Mulongo Djibwe, adjoint du commandant de la 22ème région
militaire chargé des opérations. Selon des sources de l'armée, ce haut gradé, ainsi que son
supérieur, avaient été appelés en consultation dans la capitale.
C'était en avril dernier, à l'issue d'une mission gouvernementale conduite par le vice-Premier
ministre de l'Intérieur, mission qui était destinée à faire la lumière sur la recrudescence de
l'insécurité dans la province du Haut-Katanga. Les hommes en uniforme étaient pointés du
doigt. Des incursions sanglantes des miliciens Bakata Katanga de Gédéon Kyungu eurent
également lieu pendant cette période en plusieurs endroits de cette province et dans le Lualaba.
Pour la hiérarchie, les responsables de la 22ème région militaire devaient donc venir s'expliquer
à Kinshasa. Et seul le commandant avait obtempéré, tandis que le général Mulongo, lui, avait
préféré demeurer sur place. Une indiscipline que n'a pas voulu cautionner le commandement
des forces armées qui vient de saisir la justice militaire, explique un haut gradé des FARDC.
- Kivu
(RDC_2) AFP – 10/7
Le chef de guerre d'un des groupes armés les plus importants de l'est de la République
démocratique du Congo a été destitué par ses lieutenants, a annoncé cette milice dans un
communiqué, ce que confirment vendredi des experts du Kivu.
Le "haut commandement du mouvement politico-militaire Nduma defense of Congo/Renové"
a annoncé dans un communiqué qu'il destituait "Shimiray Mwisa Guidon du poste de
commandant en chef du mouvement". Il est remplacé par un certain Gilbert Bwira, d'après ce
communiqué daté du 8 juillet.
Le NDC/R prétend lutter contre les rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de
libération du Rwanda (FDLR) dans les micro-conflits du Nord et du Sud-Kivu, qui continuent
à tuer des dizaines de civils et contraindre des milliers d'autres à fuir les violences.
"Le NDC-R est le groupe armé qui contrôle la plus vaste étendue de territoire du Kivu", selon
les experts du "Baromètre sécuritaire du Kivu" (KST en anglais) répertoriant chaque mois les
victimes de ces conflits dans une région riche en minerais comme le coltan.
Cette destitution a entraîné des combats au sein du groupe, ajoute sur Twitter le KST, évoquant
"sept morts du côté de Guidon et deux du côté Bwira, selon un bilan provisoire".
Dans son communiqué, l'état-major du groupe armé reproche à son chef destitué un
"comportement déviationniste à l'endroit des idéaux" du groupe, qui "donnent un sens à la lutte
que nous menons contre les génocidaires rwandais FDLR". Lui sont également reprochées "des
violations graves du droit international humanitaire", qui lui ont valu "des sanctions des Nations
unies en 2018" et un mandat d'arrêt de la justice militaire congolaise en juin 2019.
Le haut commandement du groupe réitère sa volonté de "déposer les armes et de quitter la
brousse le plus tôt possible", en espérant que le gouvernement congolais acceptera ses
conditions, notamment l'intégration de ses combattants à l'armée régulière.
Lire aussi sous :
https://blog.kivusecurity.org/fr/blog-invite-le-ndc-renove-detrone-guidon-qui-avait-detrone-
sheka/
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20200711-rdc-tensions-fractures-milice-ndc-r-guidon-shimiray
https://www.radiookapi.net/2020/07/12/actualite/securite/nord-kivu-la-population-de-bashali-
demande-un-cantonnement-rapide-des
(RDC_3) Radio Okapi – 11/7
Plusieurs villages de la chefferie de Bashali Mokoto en territoire de Masisi, abandonnés par les
combattants NDC/R, depuis deux jours, sont actuellement occupés par la milice Nyatura, alerte
la société civile de la chefferie.
C’est depuis mercredi dernier que les combattants de NDC/R de Guidon ont commencé à se
retirer de leurs positions dans plusieurs villages de la chefferie de Bashali Mokoto, qu’ils
occupaient depuis plusieurs mois, affirme la société civile. C’est à la suite de la dissension au
sein de cette milice locale.
La société civile déplore cependant qu’à leur départ, ces combattants se soient livrés aux actes
de pillage des chèvres et des boutiques. Cette structure citoyenne se dit inquiète de constater,
qu’après le départ de NDC/R, ce sont les Nyatura, une autre milice locale, qui occupe ces
positions abandonnées. Elle appelle au déploiement de l’armée loyaliste : « Maintenant ce sont
les Nyatura qui occupent encore ces positions. Vraiment, ce sont les mêmes exactions que la
population va encore connaître. Nous, on souhaiterait que les FARDC, l’armée loyaliste puisse,
occuper les positions. Donc, occuper toute la chefferie de Bashali pour que la population puisse
retrouver la paix », plaide Tobi Kahangu, président de la société civile de Bashali.
Ce retrait de NDC/R Guidon est signalé également dans plusieurs villages du sud Lubero, après
plusieurs mois d’occupation, confirment les sources locales.
(RDC_4) Radio Okapi – 14/7
Les groupes armés opérant à Lubero (Nord-Kivu) et qui se sont rendus à l’armée ont repris de
commettre des exactions sur la population. Le communicateur de l’armée dans le grand Nord-
Kivu, le Lieutenant Antony Mwalushayi a déploré cette situation, lundi 13 juillet à Butembo.
Le Lieutenant Antony Mwalushayi cite l’exemple du groupe dirigé par le général auto proclamé
Kabido qui, d’après lui, continue de commettre des exactions dans des villages sous son
contrôle. « Nous (FARDC), encourageons la bonne volonté de déposer d’abord les armes. Et il
ne faut pas seulement parler. Il faut que cette bonne volonté soit suivie des actes. Vous
manifestez la bonne volonté mais vous continuez à traquer la population, vous continuez à
attaquer nos positions. Ça je ne sais pas si c’est la bonne volonté réellement », a-t-il affirmé.
Selon lui, les groupes armés qui ont repris les atrocités après avoir signé la déclaration de la
volonté de reddition en territoire de Lubero seront traqués par les FARDC. « Alors, vous
demandez pourquoi nous avons attendu quand Kabido a manifesté la volonté de se rendre.
Manifester la volonté c’est bien. Vous êtes sans ignorer que pas plus tard qu’il y a deux
semaines peut être, celui que vous considérez avoir manifesté la bonne volonté de se rendre
avait essayé de tendre l’embuscade à nos troupes. Comment quelqu’un qui a la bonne volonté
peut essayer de telles actions ? », s'est-il interrogé.
Dans une déclaration signée le lundi 18 mai 2020, une dizaine de groupes armés actifs dans le
territoire de Lubero, avaient opté pour le désarmement et la démobilisation volontaires. Pour
lui, ces groupes armés devraient cesser d’intimider la population : « Qu’on cesse de parler
encore des Maï-Maï, des mouvements d’auto-défense au moment où l’armée est là. »
Les FARDC ont lancé la semaine dernière à Lubero, une opération contre ces miliciens. Le
bilan provisoire fait état de dix assaillants tués et des militaires blessés.
(RDC_4_1) Baromètre sécuritaire du Kivu – 16/7
Le nombre de meurtre de civils commis par des acteurs armés a nettement augmenté en mai
avec 125 tués contre 85 en avril. Ce bilan est nettement au dessus de la moyenne mensuelle
depuis juin 2017 (92).
Près de la moitié de ces victimes ont été tuées lors d’attaques attribuées aux Forces
démocratiques alliées (ADF) dans le territoire de Beni, au Nord-Kivu. Ce groupe armé confirme
donc qu’il est toujours en mesure de commettre des exactions à large échelle, cinq mois après
le lancement de vastes opérations de Forces armées de RDC (FARDC) contre lui.
Le deuxième territoire le plus endeuillé a été celui de Masisi, au Nord-Kivu, avec 19 tués. Une
coalition conduite par l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS) y
mène une intense guérilla contre le Nduma defense of Congo - Rénové (NDC-R), le groupe
dominant dans la zone. Ce conflit a provoqué de nombreux morts parmi les civils.
Lire le rapport sous :
https://kivusecurity.nyc3.digitaloceanspaces.com/reports/35/rapport-mensuel-KST-n31-mai-
2020.pdf
(RDC_4_2) Radio Okapi – 17/7
Le général auto-proclamé Kitete Bushu, un des leaders du groupe Maï-Maï "Mazembe" a été
tué par ses collaborateurs dans la nuit de jeudi à vendredi 17 juillet à Miriki, dans le territoire
de Lubero (Nord-Kivu).
Cette information est confirmée par les FARDC et l’administrateur du Territoire de Lubero
sans beaucoup plus des commentaires.
Des sources locales rapportent que, Kitete a reçu quatre coups de balles après être retiré de sa
cachète par les mêmes tueurs.
Des sources militaires rapportent aussi que, ce leader du groupe armé Mazembe est mort de
suite d’un règlement de compte. Il serait tué par des Maï-Maï du groupe FPP/AP de Kabido.
Ce dernier, après être frappé par les FARDC à Kinyatsi et Masumo la semaine dernière, s’est
coalisé avec son ancien collaborateur Kitete du groupe Mazembe, pour attaquer la position des
FARDC de Kitsombiro la nuit de mercredi à jeudi 16 juillet. Ce qui a couté la vie à quatre Maï-
Maï et un militaire FARDC.
La même source ajoute que, Kabido continuait à garder une dent contre Kitete, depuis qu’il
l’avait abandonné pour rejoindre son rival Guidon de NDC – Rénové. Depuis lors, chacun de
ces deux anciens leaders de groupe Mazembe était resté dans son coin. C’est par grande surprise
que ces derniers se sont une fois de plus mis ensemble, pour attaquer les FARDC la nuit du
mercredi. Une coalition qui s’est suivi de la mort de Kitete.
Pour l’instant, la population de Miriki est sous une psychose de représailles après la mort de
Kitete, renseignent les sources locales.
(RDC_4_3) Radio Okapi – 17/7
Des violents combats ont été signalés jeudi 16 juillet dans la localité de Kipupu, en secteur
d’Itombwe, dans les hauts plateaux du territoire de Mwenga, au Sud-Kivu.
Selon des sources locales, des combattants du groupe Gumino et ses alliés dont les rebelles
burundais du FNL Nzabampema venus de quatre axes ont attaqué avant de prendre en étau
Kipupu, le chef-lieu du secteur d’Itombwe.
La coalition du groupe Gumino n’a trouvé aucune résistance des miliciens Maï-Maï sur leur
parcours vers Kipupu. Les troupes de l’armée régulière s’étaient retirées récemment de ce
village pour se concentrer autour de Mikenge où pesaient déjà trop des rumeurs d’attaque des
miliciens. La diversion des assaillants a réussi. Des sources contactées à Kipupu affirment que
la situation reste confuse en ce moment. « Oui, les assaillants ont attaqué le village par quatre
chemins. La population n’avait plus une autre direction à prendre, C’est ainsi qu’elle s’est
enfuie partout dans la foret. Donc jusqu’à présent, il y a des familles qui ne se retrouvent pas
encore. On ne sait pas précisément qui sont encore en vie et qui sont déjà morts », a déclaré l'un
des habitants joint depuis Kipupu.
La société civile ainsi que les membres des communautés ressortissants de la région expliquent
ces affrontements par des disputes autour des vaches pillées la semaine dernière à Kalingi par
les Maï-Maï.
Pour sa part, le porte-parole de l’armée au secteur opérationnel Sokola 2 au Sud du Sud-Kivu,
le capitaine Dieudonné Kasereka, qui confirme les affrontements entre deux groupes armés
locaux à Kipupu, indique que des dégâts matériels importants et des maisons incendiées sont
signalées dans les villages Kalulu, Kipupu, Natulonge et Kalinga. Cependant, annonce-t-il,
l’armée est en train de prendre toutes les dispositions pour sécuriser la population civile.
- Ituri
(RDC_5) Radio Okapi – 14/7
Six personnes dont trois membres de la Croix-Rouge locale ont été tuées dimanche 12 juillet
par des rebelles ADF au village d’Abembi, en chefferie de Walesse Vonkutu au Sud du
territoire d’Irumu, en Ituri.
Selon des sources concordantes, les victimes sont tombées dans l’embuscade de ces hommes
armés pendant qu’elles recherchaient les corps de certains habitants dans la forêt. Ces derniers
sont morts dans une attaque la veille par ce même groupe armé.
Une dizaine de personnes se rendaient dimanche vers 9 heures (7h TU) vers le village de
Abembi, en pleine forêt, pour récupérer les corps de leurs frères tués la veille par des rebelles
ADF. Elles étaient accompagnées de trois agents de la croix rouge locale. Chemin faisant, elles
ont été surprises par ces hommes armés. Six parmi eux dont les trois secouristes ont été
appréhendés par ces rebelles qui les ont lâchement abattus. Leurs dépouilles ont été récupérées
quelques heures plus tard, puis inhumées dans leurs villages d’origine à Tchabi-centre. Ce qui
a créé la panique au sein de la population qui a été la cible vendredi dernier d’une autre attaque
des ADF qui a fait trois morts à Malibongo, toujours en chefferie de Banyari Tchabi. Les
quelques habitants qui étaient restés ont tous fui à Boga, à une dizaine de kilomètres.
Face à l’activisme de ce groupe armé, la société civile locale demande à la population de se
faire toujours accompagner de militaires pour ne pas s’exposer aux attaques de l’ennemi. Cette
structure a, par ailleurs, demandé au gouvernement de mettre tout en œuvre pour déloger ces
rebelles qui se sont installés au Sud d’Irumu.
(RDC_6) AFP – 15/7
Près de mille personnes ont été tuées et un demi-million ont été déplacées dans les violences en
Ituri (nord-est de la République Démocratique du Congo) depuis décembre 2017, selon un
rapport du centre d'analyse politique International Crisis Group (ICG) publié mercredi à
Kinshasa.
"Depuis décembre 2017, des violences dans la province de l'Ituri ont fait près de 1 .000 morts
et un demi-million de déplacés", écrit l'ONG.
Dans son rapport, ICG demande également aux autorités d'envisager de négocier "la reddition"
de plusieurs milices. "Le gouvernement congolais devrait privilégier une stratégie visant à
négocier la reddition des milices Lendu tout en soutenant un dialogue plus vaste entre les Hema,
les Lendu, et d'autres communautés de l'Ituri", estime l'ONG. "Des acteurs externes, selon ICG,
y compris de la province (voisine) du Nord-Kivu et des pays avoisinants, sont également
impliqués dans ce conflit". Le président congolais Félix Tshisekedi devrait "simultanément
travailler avec les pays voisins pour qu'ils cessent tout appui aux assaillants de la région",
estiment les auteurs du rapport, l'invitant à "mettre le conflit de l'Ituri à l'ordre du jour du
nouveau forum quadripartite réunissant l'Angola, l'Ouganda, la RDC et le Rwanda".
Entre 1999 et 2003, un conflit entre les milices des deux communautés Lendu et Hema,
instrumentalisé par l'Ouganda voisin, avait fait des dizaines de milliers de morts. Les violences
ont repris pour des motifs obscurs fin 2017, sans que cette fois l'Ouganda semble y jouer un
rôle. Les attaques sont attribuées aux miliciens de la secte ethnico-mystique Coopérative pour
le développement du Congo (Codeco, qui prétend défendre les Lendu). Les Hema n'ont pas
reconstitué de milices, s'en remettant à l'autorité de l'État.
Cependant, selon ICG, "l'organisation de jeunes hema en groupes d'autodéfense qui érigent des
barrages sur les routes de l'Ituri devraient alerter sur le risque d'une plus forte
communautarisation du conflit".
Lire aussi sous :
https://www.crisisgroup.org/fr/africa/central-africa/democratic-republic-congo/292-
republique-democratique-du-congo-en-finir-avec-la-violence-cyclique-en-ituri
https://www.radiookapi.net/2020/07/16/actualite/securite/rdc-les-deputes-de-lituri-denoncent-
la-circulation-des-armes-au-sein
Vie politique…
(RDC_7) AFP – 11/7
Le ministre de la Justice de la République démocratique du Congo, Célestin Tunda Ya Kasende,
a annoncé samedi sa démission, quinze jours après sa brève arrestation en pleine crise politique
au sein de la coalition au pouvoir.
M. Tunda Ya Kasende a présenté sa démission au Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba,
après avoir fait "un examen personnel de la situation", a-t-il indiqué. "En cette occasion
pathétique, j'ai pu présenter au chef du gouvernement tous mes remerciements, et mes
remerciements également au président de la République", a-t-il ajouté dans un message vidéo
diffusé à la presse. "Je pars du gouvernement avec la conviction que mon action au sein du
ministère de la Justice a apporté une pierre à la consolidation de l'Etat de droit dans notre pays",
a-t-il conclu.
Il s'agit de la première démission au sein du gouvernement de coalition qui regroupe des
partisans du président de la République Félix Tshisekedi, et de son prédécesseur, Joseph Kabila.
Ce gouvernement pléthorique avait été annoncé le 26 août, après huit mois de tractations entre
MM. Tshisekedi, vainqueur de l'élection présidentielle du 30 décembre 2018, et Kabila, qui
avait quitté le pouvoir en gardant une confortable majorité au Parlement.
Avocat de profession, M. Tunda Ya Kasende est un membre du Front commun pour le Congo
(FCC, pro-Kabila), comme la majorité des 67 membres du gouvernement.
Il y a deux semaines, il avait été arrêté par la police à son domicile et conduit au parquet où il
a été entendu pendant quelques heures avant d'être relâché. La veille en Conseil des ministres,
le président Tshisekedi lui avait sévèrement reproché d'avoir transmis à l'Assemblée nationale
l'avis du gouvernement sur trois propositions de loi très controversées, sans consulter personne.
(RDC_8) Radio Okapi – 11/7
L’UDPS/Tshisekedi dresse, dans un communiqué publié ce samedi 11 juillet, un bilan
provisoire de 6 morts, 92 blessés par balles, 115 interpellations à la suite des manifestations
organisées pour s’opposer à l’entérinement de la candidature de Ronsard Malonda à la tête de
la CENI.
« L'UDPS/Tshisekedi exprime sa profonde indignation du fait de l'utilisation par la Police
nationale congolaise des armes létales face aux manifestants pacifiques. Du recours à des
jeunes, communément appelés Kulunas, armés des machettes par un parti politique du FCC
bien identifié, pour s'attaquer aux manifestants et vandaliser les biens privés », indique le
communiqué.
Le parti présidentiel charge aussi le gouvernement et la police nationale congolaise : «
L'UDPS/Tshisekedi rend responsable le gouvernement de la République pour avoir, dans son
communiqué du 8 Juillet 2020, tenu des propos qui ont incité la Police nationale congolaise à
commettre des actes de violence contre des manifestants pacifiques qui ne demandaient qu’à
être encadrés ; le commissaire général de la police pour des ordres manifestement illégaux
donnés à la police ».
Le secrétaire général de l’UDPS appelle les sympathisants à demeurer attentifs : «
L'UDPS/Tshisekedi demande aux combattantes et aux combattants ainsi qu'à toutes les forces
vives de la Nation de rester mobilisés et attentifs au mot d'ordre de la hiérarchie du parti au cas
où le bureau de l'Assemblée nationale ne reviendrait pas sur sa position consistant à imposer
monsieur Ronsard Malonda comme président de la CENI ».
L’UDPS s’engage à accompagner les familles de toutes les victimes pour saisir les instances
judiciaires.
Lire aussi sous :
https://www.radiookapi.net/2020/07/11/actualite/politique/marche-contre-malonda-felix-
tshisekedi-condamne-les-actes-ayant
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20200716-manifestation-ludps-lubumbashi-le-bilan-victimes-
revu-hausse
(RDC_9) AFP – Belga – 13/7
Des milliers de personnes se sont rassemblées lundi matin à Kinshasa et dans plusieurs villes
de la République démocratique du Congo (RDC) pour des marches interdites par les autorités
contre le choix d'un nouveau président de la Commission électorale, quatre jours après des
affrontements qui ont fait cinq morts.
Les manifestants ont envahi le boulevard Lumumba, en présence de l'ancien chef de guerre
Jean-Pierre Bemba Gombo, un des leaders de la plateforme d'opposition Lamuka (Se réveiller,
en lingala et en swahili, deux des langues nationales en RDC), a constaté un correspondant de
l'AFP. Ailleurs dans le pays, des rassemblements ont été dispersés à Bukavu (est) et Kananga
(centre) à coup de gaz lacrymogènes, ont constaté des correspondants de l'AFP.
Ces marches dénoncent le choix du nouveau président de la Commission électorale nationale
indépendante (Céni), accusée par les opposants de fraudes électorales à chaque scrutin. La
marche de lundi est organisée par la principale coalition des partis d'opposition Lamuka.
La manifestation a été "reportée" dans la deuxième ville du pays, Lubumbashi (sud-est), ont
indiqué les organisateurs, qui redoutent des incidents provoqués par des "infiltrés" pour mettre
en cause un des leaders de Lamuka, Moïse Katumbi Chapwe.
En conseil des ministres, le président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a indiqué qu'il" peut
comprendre" ces réactions face aux "irrégularités" dans le choix du nouveau président de la
Commission électorale, mais qu'"il condamne" les violences. C'est le président qui doit valider
in fine le choix du nouveau président de la Céni, Ronsard-Ernest Malonda Ngimbi. Il a été
entériné par l'Assemblée nationale, sur proposition de la société civile.
Les autorités justifient l'interdiction des marches par l'état d'urgence sanitaire face à la pandémie
de Covid-19.
Une troisième marche est prévue dimanche à l'appel d'un collectif catholique et de mouvements
citoyens.
Lire aussi sous :
https://www.radiookapi.net/2020/07/13/actualite/politique/beni-la-police-etouffe-la-marche-
de-lamuka-et-du-rcd-mkl-contre
https://www.radiookapi.net/2020/07/13/actualite/politique/isiro-la-police-disperse-la-marche-
de-lamuka-contre-ronsard-malonda
https://www.radiookapi.net/2020/07/13/actualite/politique/sud-kivu-pas-de-marche-uvira-la-
police-encercle-le-siege-de-lecide
https://www.radiookapi.net/2020/07/13/actualite/politique/marche-de-lamuka-kinshasa-jean-
pierre-bemba-se-felicite-de-la-forte
https://www.radiookapi.net/2020/07/14/actualite/politique/marche-lamuka-la-non-tenue-de-
la-marche-lubumbashi-etait-motivee-par
https://www.radiookapi.net/2020/07/14/actualite/politique/goma-la-manifestation-de-lamuka-
contre-ronsard-malonda-la-ceni
(RDC_9_1) AFP – 16/7
Le président de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi a lancé jeudi un appel
"au calme et au rassemblement" au sein de la coalition au pouvoir à Kinshasa.
"La démarche du président que je suis est celle d'appeler toujours au calme et au rassemblement
(...). Nous n'allons pas vers une rupture de la coalition", a déclaré le président Tshisekedi lors
d'une conférence de presse à Brazzaville où il a effectué une brève visite.
Il était interrogé par un correspondant de l'AFP sur les tensions qui agitent la coalition au
pouvoir à Kinshasa.
Ce gouvernement regroupe des membres de Cap pour le changement (Cach, pro-Tshisekedi) et
du Front commun pour le Congo (FCC, fidèle à l'ancien président Joseph Kabila).
"D'ailleurs en ce moment il y a des délégués des deux camps qui se voient et qui discutent", a-
t-il ajouté. "Donc nous allons finir par trouver une solution".
Les partisans de MM. Tshisekedi et Kabila s'affrontent sur une réforme de la magistrature, et
sur la désignation d'un nouveau président de la Commission électorale.
Justice, Droits de l’homme…
(RDC_10) Belga – 13/7
L'Agence nationale de renseignements (ANR) a perquisitionné les locaux de la Cour
constitutionnelle à Kinshasa dans le cadre d'une enquête sur une présumée démission du
président de la plus haute Cour de justice en République démocratique du Congo (RDC),
rapporte lundi la presse kinoise.
Des agents de l'ANR ont fait irruption dimanche à la Cour Constitutionnelle, cassant la porte
principale pour s'introduire dans les locaux de la Cour. Ils auraient spécifiquement ciblé le
bureau du juge-président Benoit Lwamba Bintu, a précisé le site d'information Politico.cd,
citant un proche du juge congolais, qui se trouve à l'étranger.
L'avocat de M. Lwamba, Me Théodore Ngoy, a dénoncé cette perquisition. "En ma qualité de
conseil habituel de Monsieur Benoit Lwamba Bintu, président de la Cour constitutionnelle et
président du Conseil supérieur de la Magistrature (...), je me fais le devoir d'informer l'opinion
nationale et internationale que ce dimanche 12 juillet 2020, il est fait état de la présence des
agents de l'Agence nationale de renseignements (ANR), venus à bord de deux jeeps, au siège
et dans les locaux, inviolables, de la Cour constitutionnelle, comme le sont les documents et les
archives de ladite Cour", a-t-il indiqué dans un communiqué. "Ils ont invité le président
intérimaire de la Cour constitutionnelle et le directeur de cabinet du président de la Cour
constitutionnelle à se présenter aux bureaux de ce dernier, sans raisons claires et valables", a
ajouté l'avocat.
La confusion règne depuis plusieurs jours en RDC autour du juge Lwamba. Une lettre
annonçant sa démission en raison de son âge (75 ans) et "de convenance personnelle" a fuité
sur les réseaux sociaux. Une autre, signée par son directeur de cabinet, a apporté un démenti
"aux rumeurs relatives à sa démission", tout en rappelant que son mandat prend fin au mois
d'avril 2021.
Selon Politico.cd, c'est pour enquêter sur la situation à la Cour que l'ANR a mené sa
perquisition. Les services congolais soupçonnent le directeur du cabinet du juge Lwamba
d'avoir produit un faux document.
Selon une source à la présidence de la République, M. Lwamba a saisi début juillet le président
Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo pour solliciter une évacuation vers Bruxelles pour des
raisons de santé. A cette occasion, il aurait réitéré sa volonté de démissionner de son poste,
évoquant dans la foulée des "pressions" subies de la part d'un camp politique, selon Radio
France Internationale (RFI).
Lire aussi sous :
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20200713-rdc-imbroglio-demission-president-cour-
constitutionnelle-lwamba
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20200715-rdc-tshisekedi-accepte-la-d%C3%A9mission-
pr%C3%A9sident-la-cour-constitutionnelle
https://www.africaradio.com/news/rdc-demission-du-president-de-la-cour-constitutionelle-
sous-sanctions-americaines-170344
(RDC_11) RFI – 14/7
La justice militaire congolaise a condamné à perpétuité un policier pour le meurtre d’un militant
du mouvement citoyen Lucha lors d’une marche, le 21 mai dernier, contre l’insécurité dans
cette contrée. C’est un verdict historique qui a été rendu ce lundi à Beni, dans l’est de la
République démocratique du Congo (RDC).
C’est à l’issue d’un procès en trois audiences à la mairie que le verdict a été prononcé, et le
tribunal militaire de garnison de Beni-Butembo n’a retenu aucune circonstance atténuante :
prison à vie pour l’agent principal de police Eric Ombeni. Lui et l’Etat congolais, reconnus
civilement responsables du meurtre, sont sommés de verser 100 000 USD à la famille de la
victime. Tout au long du procès, ouvert le 8 juin dernier, le policier a nié avoir ouvert le feu sur
le manifestant Marcus-Freddy Kambale, 22 ans.
Lors de l’instruction, l’agent de police a accusé le ministère public et le chef de la police de
Beni, le commissaire supérieur principal François Kabeya, d'avoir fait de lui un bouc émissaire,
de l’avoir « sacrifié ». Le chef urbain de la police s'est vu accuser par le policier d’avoir exfiltré
le « vrai meurtrier » du site de l’incident et de l’avoir fait partir dans une jeep d’intervention de
la police. Selon Mumbere Jean-Pierre, avocat du condamné, ce n'est pas le policier qui a tiré à
balles réelles qui s'est retrouvé devant le tribunal. Il a annoncé son intention « d'interjeter appel
» du jugement à Goma, chef-lieu de la province.
Le mouvement citoyen Lucha a salué le verdict, une première dans la région, mais réclame des
poursuites contre le chef urbain des troupes, car le meurtrier était sous son commandement.
Lucha dit attendre que justice soit rendue pour un autre de ses militants, Obadi Kambale, tué
par balle au cours d’une manifestation en novembre de l’an dernier à Beni.
Ce verdict a également été salué par des organisations internationales des droits de l’homme.
Pour Jean Mobert Senga d’Amnesty International, ce verdict est « un grand soulagement ». Le
gouvernement congolais « doit maintenant s’acquitter des réparations dues à la famille et
surtout arrêter de causer d’autres morts et blessés lors des manifestations », a-t-il déclaré. Mais
la RDC n’en finit pas avec les meurtres lors des manifestations. Si celle de l’opposition, ce
lundi, contre l’entérinement par l’assemblée nationale du choix controversée de Ronsard
Malonda à la tête de la commission électorale nationale indépendante (Ceni) n’a fait aucun
mort, lors de celles du 9 juillet dernier, cinq personnes sont mortes et 36 autre ont été blessées,
selon le gouvernement.
Dans la capitale Kinshasa, il y a eu deux morts parmi les manifestants, 20 policiers blessés
(dont deux grièvement), et 12 civils blessés. Dans les villes de Lubumbashi, Kasumbalesa et
Kipushi (province du Haut-Katanga), il y a eu trois morts parmi les manifestants, et quatre
blessés par balles, égrène le compte-rendu de la trente-huitième réunion du Conseil des
ministres, qui s’est tenue le 10 juillet. Dans l’ensemble, notait le Conseil, la Police congolaise
s’est comportée « avec beaucoup de professionnalisme ».
(RDC_11_1) Radio Okapi – 17/7
Cinq anciens condamnés du procès d’assassinat de l’ex-président de la république Laurent-
Désiré Kabila ont recouvré leur liberté hier jeudi près de 20 ans d’emprisonnement après.
Jean-Claude Kamwanga, Jean-Jacques Kapia, Maurice Kolokota, Meshack Luhunga et Koto
Dur étaient les coaccusés de l’ex-colonel Eddy Kapend, ancien aide de camp du président
assassiné.
Ils ont bénéficié de la grâce présidentielle signée par le président de la république Felix
Tshisekedi le 30 juin dernier.
Parmi les condamnés du procès Laurent-Désiré Kabila, certains ont vu leur peine commuée à
20 ans, d’autres comme Kapend à perpétuité. Selon le vice-ministre de la Justice joint au
téléphone, tous les cas dont celui concernant Eddy Kapend, bénéficiaires du pardon présidentiel
collectif, sont actuellement sous examen.
Economie, Finances…
(RDC_12) RFI – 13/7
La monnaie nationale, le franc congolais, continue de se déprécier. Chez les cambistes (les
changeurs de monnaie), la barre historique d’un dollar américain pour 2000 francs congolais a
été franchie et dépassée. Dans ce contexte, l’augmentation des prix s’accélère et la situation
devient de plus en plus difficile.
La dépréciation du franc congolais continue. Bien plus, les réserves de change ont connu une
baisse mensuelle de plus de 43 millions de dollar et s’élevaient à 879,47 millions américains à
fin juin. Ce niveau correspond à peine à 3,3 semaines d’importations des biens et services sur
ressources propres.
Pour certains experts, la Banque centrale du Congo (BCC) ne joue pas correctement son rôle
de gendarme et fait tourner la planche à billets pour couvrir le déficit budgétaire. De son côté,
la BCC relativise sa responsabilité. Son gouverneur, Deogratias Mutombo Mwana Nyembo,
explique que ces épisodes d’instabilité sont provoqués par de déficits des finances publiques
importants : les recettes ne sont pas suffisantes. Le gouverneur appelle surtout une le
gouvernement à davantage de discipline budgétaire. Il appelle également le gouvernement à
poursuivre avec une gestion des dépenses publiques sur base caisse, c’est-à-dire sur les recettes
effectivement récoltées.
La semaine dernière, le comité de conjoncture économique du gouvernement avait reconnu que
des efforts devraient être fournis tant par le ministre de Budget que des finances en rationalisant
et priorisant les différents paiements.
La tâche est d’autant plus difficile que les autorités doivent contrôler plusieurs paramètres
économiques d’ici à la fin de l’année pour que le gouvernement puisse entamer des discussions
avec le FMI pour la signature d’un éventuel programme économique triennal.
Lire aussi sous :
https://www.radiookapi.net/2020/07/15/actualite/economie/kinshasa-hausse-des-prix-des-
denrees-de-premiere-necessite
Conditions sociales, Santé…
(RDC_13) Radio Okapi – 12/7
La barre de 8000 cas confirmés des personnes infectées par la pandémie de Coronavirus a été
franchie en RDC le samedi 11 juillet 2020.
Selon le bulletin d’informations du Comité multisectoriel de lutte contre la pandémie de Covid-
19, depuis le début de l’épidémie déclarée le 10 mars 2020, le cumul des cas est de 8.033, dont
8.032 cas confirmés et 1 cas probable.
Le même samedi, 62 nouveaux cas ont été confirmés, dont 49 à Kinshasa, 5 au Sud-Kivu, 4 au
Nord-Kivu et 4 à Lualaba.
Au total, renseigne le bulletin, il y a eu 189 décès (188 cas confirmés et 1 cas probable) et 3.615
personnes guéries, même si aucune personne n’est sortie guérie dans les Centres de traitement
Covid-19.
Selon le secrétariat technique note que 415 cas suspects détectés après investigations et que 466
échantillons ont été testés.
(RDC_13_1) Radio Okapi – 16/7
L'épidémie de virus Ebola dans la province de l'Équateur en République Démocratique du
Congo (RDC) continue de s'étendre, suscitant une profonde inquiétude alors que l'Organisation
mondiale de la Santé (OMS) et ses partenaires sont confrontés à un grave déficit de
financement. Les cas confirmés ont maintenant dépassé le nombre total enregistré lors de
l'épidémie précédente en 2018.
L'épidémie en cours, la 11ème de la RDC, a été déclarée le 1er juin 2020 après qu'un groupe de
cas ait été détecté dans la région de Mbandaka, dans la province de l'Équateur. L'épidémie s'est
depuis étendue à six zones sanitaires, avec 56 cas enregistrés. La ville de Mbandaka et ses
environs ont également été le foyer de la 9e épidémie d'Ebola du pays qui a duré de mai à juillet
2018 et dans laquelle 54 cas avaient été confirmés.
Sur les 56 cas signalés à ce jour, 53 sont confirmés et trois sont probables. Seulement au cours
des trois dernières semaines, 28 cas ont été confirmés.
"La réponse à Ebola en pleine pandémie de COVID-19 est complexe, mais nous ne devons pas
laisser le COVID-19 nous distraire de la lutte contre d'autres menaces sanitaires urgentes", a
déclaré Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique. "L'actuelle flambée
d'Ebola se heurte à des vents contraires car les cas sont dispersés dans des zones reculées situées
dans des forêts tropicales denses. Cela rend la riposte coûteuse, car il est extrêmement difficile
de faire parvenir les intervenants et le matériel aux populations touchées".
La réponse actuelle à Ebola est également confrontée à un manque de financement. Jusqu'à
présent, l'OMS a mobilisé 1,75 million de dollars US, qui ne dureront que quelques semaines
de plus. Un soutien supplémentaire est nécessaire pour intensifier rapidement les efforts de
l'OMS, des autorités sanitaires de la RDC et de ses partenaires afin de garantir que toutes les
communautés touchées bénéficient de services essentiels, notamment l'éducation à la santé et
l'engagement communautaire, la vaccination, le dépistage, la recherche des contacts et le
traitement.
Des progrès importants ont été réalisés depuis le début de l'épidémie. En six semaines, plus de
12 000 personnes ont été vaccinées. Lors de l'épidémie de 2018 en Équateur, il a fallu deux
semaines pour commencer les vaccinations. Cette fois-ci, les vaccinations ont commencé dans
les quatre jours qui ont suivi la déclaration de l'épidémie.
La réponse actuelle s'appuie sur les enseignements tirés des précédentes épidémies d'Ebola dans
le pays, qui ont souligné l'importance de travailler en étroite collaboration avec les
communautés.
Environ 90 % des vaccinateurs de l'épidémie actuelle sont issus des communautés locales. La
riposte a également permis d'exploiter l'expertise des techniciens de laboratoire formés lors de
l'épidémie de 2018, 26 d'entre eux apportant actuellement leur soutien aux diagnostics. La
collaboration avec les intervenants locaux inspire la confiance entre les communautés et les
travailleurs de la santé et rend la réponse d'urgence plus efficace.
L'OMS, en collaboration avec le ministère de la Santé et ses partenaires, s'est engagée auprès
des communautés pour mieux faire comprendre le virus et obtenir un soutien local pour les
activités de riposte. Plus de 40 000 foyers ont reçu la visite d'agents de santé communautaires
et plus de 273 000 personnes ont reçu des informations sur la santé et la sécurité.
Relations extérieures
(RDC_14) Belga – 13/7
La diaspora congolaise est déçue que la commission Relations extérieures de la Chambre ait
demandé un avis au directeur du Musée de l'Afrique centrale et au Directeur général des
Archives générales du Royaume, Karel Velle, sur la faisabilité, le fonctionnement et la
composition de la commission spéciale sur le passé colonial belge, rapporte De Standaard lundi.
"Au vu du sexisme, du racisme et du mépris dont fait preuve le musée (...) nous sommes d'avis
que le musée de Tervuren se prouve incompétent en matière de vérité, réparation, justice et
restitutions post-coloniales", déclarent plus de 30 associations belgo-congolaises, belgo-
rwandaises et belgo-burundaises, ainsi que des activistes de la diaspora congolaise dans une
lettre ouverte adressée entre autres à la commission Relations extérieures.
La diaspora s'est montrée critique au sujet d'un certain nombre de points concrets, au sujet de
l'avis de MM. Gryseels et Velle, comme le groupe d'experts proposés. Par exemple, les deux
présidents proposés sont des hommes et les deux secrétaires sont des femmes. Les signataires
ont également estimé que la diaspora n'était pas suffisamment impliquée et que la voix des
victimes n'était pas centrale.
Les critiques sont parvenues à la présidente de la commission Els Van Hoof (CD&V), qui a
indiqué qu'elle avait tenu compte des remarques dans le nouveau plan d'approche de la
commission, en partie écrit par le Musée de l'Afrique centrale. "Les inquiétudes de la diaspora
sont tout à fait prises en compte", assure-t-elle. Selon Els Van Hoof, le groupe d'expert qui va
être présenté cette semaine, comprendra des experts en réconciliation ainsi que des historiens.
M. Gryseels pour sa part affirme dans De Standaard qu'il ne s'attendait pas à cette réaction des
signataires, ne s'agissant que d'un avis. Il estime encore que le musée coopère bien avec une
partie de la diaspora.
Lire aussi sous :
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20200712-belgique-colonisation-commission-
v%C3%A9rit%C3%A9-r%C3%A9conciliation-cvr-mal-partie
https://afrique.lalibre.be/52035/opinion-colonisation-une-commission-verite-et-reconciliation-
et-des-reparations/
http://www.egmontinstitute.be/regrets-apologies-and-repair-for-belgiums-colonial-
harms/?utm_source=the+Egmont+mailing+list&utm_campaign=5fe0981884-Publ-Sven-
Europe_superpower-power-
politics_COPY_03&utm_medium=email&utm_term=0_6fda39e199-5fe0981884-148230529
(RDC_15) RFI – 16/7
Dès son arrivée mercredi, Félix Tshisekedi a eu une série d’entretiens avec son homologue
congolais Denis Sassou-Nguesso. Ces entretiens devront se poursuivre ce jeudi avant le retour
à Kinshasa du président de RDC.
Félix Tshisekedi s'est déplacé seul, sans sa ministre des Affaires étrangères ni aucun autre
membre du gouvernement. Et tous les entretiens de mercredi se sont tenus exclusivement en
tête-à-tête avec son homologue Denis Sassou-Nguesso.
Selon des sources diplomatiques, les deux chefs d'État ont parlé de la pandémie du coronavirus
et évoqué notamment à ce propos la réouverture prochaine des frontières entre les deux pays,
fermées depuis environ un trimestre dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire décrété dans le
monde entier. Cette fermeture affecte non seulement les échanges commerciaux entre Kinshasa
et Brazzaville, mais aussi les familles qui vivent des deux côtés du fleuve Congo, restées depuis
de longs mois sans se voir.
Un autre sujet important a été évoqué mercredi : le contentieux frontalier entre la RDC et la
Zambie. Depuis des mois, Kinshasa dénonce la présence, sur son territoire de l'armée
zambienne. Brazzaville a déjà offert sa médiation. À ce propos, un mini-sommet est en
préparation et devrait se tenir dans la capitale congolaise. Devraient y prendre part les deux
pays en conflit ainsi que le Zimbabwe pour le compte de la SADC et le Congo-Brazzaville qui
préside la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL). Pour les autorités
de Brazzaville, la stabilité de la RDC doit être préservée pour assurer celle de la région.
(RDC_16) RTBF – 16/7
La dernière séance de la Chambre avant les vacances parlementaires devrait confirmer la
création d'une commission spéciale "Décolonisation", censée se pencher sur notre passé
colonial au Congo mais aussi au Rwanda et au Burundi, en tirer les leçons pour le présent et
l'avenir, comme d'éventuelles réparations et excuses.
Une commission qui se réunira une première fois formellement ce jeudi avec pour action
essentielle de devoir s'entendre sur la liste définitive des experts qui vont travailler cet été à
déblayer le terrain pour les députés qui entreront en action, eux, à la rentrée d'octobre. Sauf que
la constitution de cette liste a déjà donné lieu à des luttes d'influences qui laissent augurer une
bien difficile mission de vérité et de réconciliation.
Ce ne devrait en effet pas être un "long fleuve tranquille", admettent les futurs députés
commissaires. Car la Belgique a du mal à se pencher sur son passé et que aujourd'hui encore,
les camps s'opposent pour le relire. D'où par exemple depuis plusieurs jours les luttes
d'influences autour de la composition de la liste d'une dizaine d'experts qui doivent baliser les
travaux parlementaires. Guerre des chapelles, guéguerre des partis pour placer leur candidat,
laïcs contre chrétiens, libéraux et socialistes, défenseurs de la monarchie, affrontement des
universités aussi, et des organisations belgo-congolaises regrettant de ne pas figurer sur le
même pied que les universitaires.
Sous pression, certains experts se désisteraient. Un autre refuse de siéger avec tel collègue...
L'objectif ce jeudi sera d'arriver à une liste finale, synthèse pluraliste et équilibrée espèrent les
députés. En rappelant que ces experts ont un mandat limité : d'ici octobre, ils vont retracer
l'histoire de la colonisation belge, pointer les zones d'ombres à défricher encore, lister les
archives disponibles, faire des recommandations. Mais il appartiendra aux députés de reprendre
la main à la rentrée, avec des auditions et surtout un an de travail attendu...
Lire aussi sous :
https://www.lalibre.be/debats/opinions/congo-donnez-une-chance-equitable-a-la-commission-
verite-et-reconciliation-5f0f017dd8ad5827b70d4558
(RDC_17) Belga – 16/7
La commission spéciale de la Chambre chargée de se pencher sur le passé colonial de la
Belgique a été officiellement installée jeudi après-midi. Wouter De Vriendt (Groen) en sera le
président.
Sa composition est à présent connue. Les membres effectifs sont: Björn Anseeuw, Tomas
Roggeman et Wim Van der Donckt (N-VA), Wouter De Vriendt, Simon Moutquin et Séverine
de Laveleye (Ecolo-Groen), Christophe Lacroix, Jean-Marc Delizée et Malik Ben Achour (PS),
Annick Ponthier et Kurt Ravyts (Vlaams Belang), Magali Dock et Nathalie Gilson (MR), Jan
Briers (CD&V), Nabil Boukili (PTB), Goedele Liekens (Open Vld) et Ben Segers (sp.a).
S'ajoutent deux membres sans voix délibérative: Georges Dallemagne (cdH) et François De
Smet (DéFI).
Le mandat de la commission est étendu. Elle doit faire la clarté sur l'État indépendant du Congo
(EIC, 1885-1908) et sur le passé colonial de la Belgique au Congo (1908-1960); au Rwanda et
au Burundi (1919-1962), et en tirer des enseignements pour l'avenir. Elle est aussi chargée
d'examiner 'le rôle et l'impact structurel que l'État belge, les autorités belges et les acteurs non
étatiques (comme par exemple la monarchie, l'Eglise, les exploitants des économies coloniales,
...) au sens large ont eu sur l'EIC et sur le Congo belge, le Rwanda et le Burundi (1885-1962).
Le travail de recherche historique portera aussi sur l'examen de l'impact économique de la
colonisation sur la Belgique et les pays colonisés. La commission sera aussi chargée de formuler
des recommandations sur la manière d'aborder le passé au travers de souvenirs communs et
d'élaborer des propositions pour la réconciliation entre les Belges (y compris les Belges
d'origine congolaise, rwandaise et burundaise), et d'"optimaliser les relations" entre les Belges
et les ressortissants de ces trois pays.