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Semaine du 26 septembre au 2 octobre 2020
RESUME : En RDC, la session plénière du Parlement s’est finalement
ouverte avec plus de deux semaines de retard : l’Assemblée nationale a
adopté son calendrier pour le mois de septembre (RDC_12). De son côté, le
président Tshisekedi a décidé la création d’une société nationale
d’investissement (RDC_15). Il s’est aussi rendu en Belgique pour une visite
qualifiée de privée mais au cours de laquelle il a rencontré la première
ministre belge ainsi que le président du Conseil européen, Charles Michel
(RDC_16).
Sur le plan de la justice, une cinquantaine de femmes congolaises de l’est du
pays accusent de violences sexuelles des travailleurs humanitaires de l’OMS
(RDC_13), tandis que le Bureau conjoint des Droits de l’homme des Nations
unies a remis son dernier rapport sur le RDC qui précise que plus de 90%
des atteintes à ces droits ont été commises dans les régions troublées de l’est
du pays (RDC_14).
Dans le domaine de la sécurité, une « caravane pour la paix » composée de
députés et du ministre de la Défense s’est rendue dans ces régions RDC_1).
Par ailleurs la MONUSCO affirme travailler sur une stratégie de retrait de
la RDC comme annoncé par le Conseil de sécurité de l’ONU (RDC_2). On
signalera aussi qu’il y a exactement dix ans qu’un rapport très précis sur les
crimes commis en RDC entre 1993 et 2003 étaient dénoncés par le Haut-
commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (rapport Mapping),
crimes qui n’ont pas été jugés. A l’occasion du dixième anniversaire de la
publication de ce rapport, une marche pacifique a été dispersée avec violence
à Kisangani, tandis que, de son côté, le docteur Denis Mukwege évoque la
réalité d’un quasi-génocide en RDC (RDC_2_1).
Sur le terrain, ce sont toujours les provinces du Kivu et celle de l’Ituri qui
sont les hauts lieux de l’insécurité. Au Nord Kivu, de violents affrontements
ont eu lieu entre la milice du NDC-Rénové et l’armée dans le territoire de
Walikale, bien que le calme soit revenu (RDC_4), tandis que deux attaques
des ADF ont eu lieu dans le territoire de Beni (RDC_5) (RDC_6). Par ailleurs,
des affrontements ont eu lieu entre deux groupes Maï-Maï et ont fait
plusieurs morts dans le territoire de Lubero (RDC_7_1).
Au Sud Kivu, un soldat accusé du meurtre de 14 civils a été condamné à la
peine de mort (bien que celle-ci ne soit pas appliquée en RDC) (RDC_3). Dans
la même province, deux leaders du groupe armé Raïa Mutomboki ont
comparu devant un tribunal militaire dans le territoire de Kalehe où ils sont
poursuivis pour violences sexuelles, tortures et autres actes de crime contre
l’humanité sur une vingtaine de personnes (RDC_7)
Dans la province de l’Ituri, un négociant en or a été abattu dans le territoire
de Djugu (RDC_8) où deux nouvelles attaques meurtrières du groupe armé
CODECO ont par ailleurs eu lieu (RDC_9) (RDC_10), tandis que, dans le
territoire voisin d’Irumu, les FARDC se sont attaquées au mouvement armé
FRPI, actif depuis une quinzaine d’années dans cette province et qui avait
pourtant signé un accord de paix en février dernier (RDC_10_1).
On signalera enfin qu’une incursion meurtrière du mouvement
indépendantiste Bakata-Katanga dans un quartier de Lubumbashi et que des
cas de violences sexuelles ont été perpétrés dans une prison de cette même
agglomération (RDC_11).
Au Burundi, le nouveau président a accusé l’Union européenne d’être
impliqué au coup d’Etat de 2015 tout en indiquant vouloir reprendre le
dialogue avec elle (BUR_1).
Au Rwanda, le propriétaire de l’Hôtel Rwanda, qui, rappelons-le, a sauvé
plus d’un millier de tutsi lors du génocide de 1994, et qui, récemment arrêté,
est soupçonné par le régime d’avoir des liens avec le FLN, a reconnu avoir
participé à la création d’un parti d’opposition, mais dément être impliqué
dans des crimes (RWA_1). Par ailleurs, Félicien Kabuga, réputé être le
financier du génocide, a été extrait de prison pour des raisons de santé : il
serait âgé de plus de 85 ans (RWA_2).
BURUNDI
Relations extérieures
(BUR_1) RFI – 25/9
Lors de sa première conférence de presse publique depuis son investiture, le général Évariste
Ndayishimiye s’en est pris violemment à l’Union européenne et l’a accusé d’avoir participé à
la tentative de coup d’État de 2015, tout en indiquant vouloir renouer le dialogue.
Pendant trois heures, le chef de l’État du Burundi a répondu aux questions des journalistes sur
tous les médias publics et privés du pays. C’était sa première conférence de presse publique
depuis son investiture, il y a un peu plus de trois mois. Durant ce rendez-vous médiatique, la
prise de parole du général Évariste Ndayishimiye sur l’Union européenne a été l’un des
moments forts. Le Burundi est prêt à renouer avec l’Union européenne, mais pas à n’importe
quelles conditions, a expliqué Ndayishimiye, en accusant directement l’UE d’avoir participé à
la tentative de coup d’État de 2015 contre son prédécesseur. « Nos relations avec l’Union
européenne se sont dégradées parce que nous avons constaté que cette organisation était
complice dans la tentative de coup d’État de 2015. Comme ils n’ont pas pu nous abattre par la
force, ils se sont dit : "Prenons des sanctions contre ce gouvernement pour que la pauvreté le
fasse tomber", heureusement Dieu a veillé sur nous », a-t-il déclaré.
L’Union européenne est le premier bailleur de fonds du Burundi qui a pris des sanctions
budgétaires contre Gitega depuis 2016, au plus fort de la crise en raison de graves violations
des droits de l‘homme à l’actif du pouvoir.
Après cela, le président burundais s’est dit ouvert à une réouverture du dialogue. « Toute chose
à une fin. C’est pourquoi aujourd’hui, nous leur avons déjà annoncé : "On ne vous a pas chassé,
vous êtes partis de vous-mêmes. Si vous voulez renouer (avec nous), la porte est ouverte" », a-
t-il expliqué devant les journalistes avant d’ajouter que « le plus important pour nous, c’est que
le Burundi reste ouvert à la coopération ». « S’ils veulent qu’on coopère réellement, il n’y a
aucun problème parce qu’on n’a jamais dit avoir pris de sanctions contre l’Union européenne.
Mais brandir telle ou telle résolution, ça ne marche pas, il faut plutôt dialoguer. Nous savons
que l’Accord de Cotonou a fait son temps, et qu’on est en train de négocier la suite, nous, nous
poursuivons notre marche en avant », a-t-il conclu.
Selon des sources diplomatiques, Gitega et Bruxelles sont en passe de reprendre un dialogue
politique interrompu depuis cinq ans. L’Union européenne s’est dite prête à accompagner le
nouveau pouvoir burundais mais il demanderait des « gestes », notamment la libération de
journalistes et d’un activiste qui croupissent en prison.
Droits de l’homme, lutte contre la corruption… Tout le monde attendait donc un signe
d’ouverture de la part du président Evariste Ndayishimiye avant ce rendez-vous prévu
normalement vers la mi-octobre. Celui-ci n’est jamais venu, au contraire. Le général
Ndayishimiye est resté droit dans ses bottes, dans la ligne des messages durs lancés depuis 5
ans.
Un diplomate africain parle d’une « posture » en rappelant que l’économie du pays est à genoux
et que le gouvernement burundais a désespérément besoin de devises aujourd’hui. En attendant,
le général président qui a fait de la lutte contre la pauvreté son cheval de bataille a appelé les
Burundais à adhérer dans des coopératives financées par le gouvernement. Elles ne seraient
réservées qu’aux seuls membres du parti au pouvoir accuse l’opposition, mais le pouvoir
dément.
Depuis un mois, un groupe rebelle burundais, le RED Tabara basé jusqu’ici dans l’est de la
RDC, a revendiqué des attaques visant les forces de l’ordre et les Imbonerakure, membres de
la ligue des jeunes du parti au pouvoir que l’ONU qualifie de milices, et qui ont déjà fait une
trentaine de morts dans les deux camps dans plusieurs provinces du pays. Depuis, des dizaines
d’arrestations de militants d’opposition ont été signalés à travers tout le pays, mais le pouvoir
burundais s’était refusé jusqu’ici toute déclaration sur toute cette affaire, laissant libre cours
aux rumeurs. Le chef de l'Etat était très attendu sur cette question, l’une des premières qui lui a
été posée.
Le général Evariste Ndayishimiye a balayé la question du revers de la main. Il s’agit pour lui
de groupes de « simples criminels ». Et d’expliquer qu’on ne peut pas prétendre au titre de
rébellion tant qu’on n’a pas conquis au moins une commune dans le pays ou qu’on ne s’attaque
à la personne du chef de l’Etat. « Il ne faut pas confondre un criminel, un voleur et un rebelle.
Je vous donne un exemple : ça fait des jours que je me déplace de nuit. Demandez à quelle
heure je suis arrivé à Bujumbura, quand j'ai quitté Kigoma en Tanzanie. J’ai traversé la forêt de
la Kibira et je n’ai jamais été inquiété, alors, qui sont-ils ? », a déclaré le président.
Des dizaines de personnes, dont une trentaine de responsables locaux du principal parti
d’opposition, le CNL d’Agathon Rwasa, ont été arrêtées à travers le pays depuis le début de ces
attaques. C’est pour des raisons d’enquête, a justifié le président burundais : « Si au cours de
l’enquête, on apprend que ces criminels sont passés à tel ou tel endroit, le gouvernement a le
droit de vous interroger pour savoir si vous êtes au courant, si vous connaissez ces gens, si vous
êtes complice, afin de les retrouver ».
Réaction toute ironique d’une des principales figures de la société civile en exil : Pacifique
Nininahazwe a rappelé dans un tweet que l’ancienne rébellion du Cndd-FDD, au pouvoir
aujourd’hui, n’avait jamais réussi à contrôler ne fut-ce qu’une colline pendant la guerre civile
de 1993 à 2006.
RDC
Sécurité, Armée…
(RDC_1) RFI – 29/9
Dernière ligne droite de la caravane de la paix menée depuis une semaine dans les provinces
tourmentées de l’est du pays par une délégation des députés nationaux et le ministre congolais
de la Défense. Hier, la délégation est arrivée à Kalemie dans la province de Tanganyika où des
affrontements entre milices pygmées et Lubas sont récurrents. Une mission de paix certes, mais
pas opportune selon la société civile.
Visites des sanctuaires des rebelles de l’ADF, briefings dans les états-majors de l’armée et
rencontres avec les autorités locales et sociétés civiles, la caravane de la paix poursuit sont
chemin. Sud et Nord–Kivu, Ituri et Tanganyika. Les huit députés nationaux et le ministre de la
Défense sont allés uniquement dans zones sous contrôle des forces de sécurité
gouvernementales. Pas de rencontre avec les groupes armés.
La mission aura permis aux élus de toucher du doigt la réalité. « Il y a beaucoup de morts, il
faut absolument que les communautés se parlent. Et il faut que l'armée arrive à imposer
l'autorité de l'État. Il faut vraiment des moyens pour éviter la rechute », explique Juvénal
Munubo, chef de la délégation parlementaire. Son collègue Bernard Kayumba a noté que le
conflit est attisé par « des gens ou des politiques qui tirent des ficelles pour qu’il y ait des
milices dans différentes provinces ». D’une part, a-t-il indiqué, « il faut qu’il y ait un dialogue
interethnique car dès lors que l’armée continuera à frapper, elle risque de frapper un jour une
population innocente ». D'autre part, ce député de Kinshasa estime qu'il est temps « que des
tireurs de ficelles connus depuis Kinshasa et les provinces soient interpellés. Il y a des preuves
».
À Beni, en proie depuis six ans aux attaques du groupe armé d’origine ougandaise ADF, le
ministre a insisté sur la coopération entre civils et militaires pour dénoncer les assaillants. Si
pour les élus, la mission est essentielle, les critiques de la société civile sont vives. « Les
caravanes de la paix ne peuvent rien apporter. D'ailleurs, pendant qu'ils étaient là, il y a eu des
morts. C'est du tourisme, du gaspillage pur et simple, une perte de temps et une dilapidation des
moyens de l'État. Les actions sont ailleurs », tempête Jean Bosco Lalo, président de la société
civile de l’Ituri.
Avant de regagner la capitale, la délégation devait se rendre dans les localités jadis revendiquées
par la Zambie pour s’assurer du retrait effectif des troupes étrangères. Et ce, avant de terminer
par Lubumbashi, attaquée par des miliciens sécessionnistes le week-end dernier.
(RDC_2) Radio Okapi – 30/9
La MONUSCO travaille avec le Gouvernement sur une stratégie de transition conjointe vers
un retrait de la Mission, conformément à la demande du Conseil de sécurité, indique le compte
rendu de l’actualité des Nations unies du mercredi 30 septembre. Ce document, poursuit le
compte rendu, doit être soumis au Conseil avant le 20 octobre.
Le même compte rendu renseigne que la semaine prochaine, la Représentante spéciale du
secrétaire général des Nations Unies en République démocratique du Congo et cheffe de la
MONUSCO, Mme Leila Zerrougui, présentera le dernier rapport sur la situation dans le pays
au Conseil de sécurité. « La MONUSCO ne quittera pas la République démocratique du Congo
de manière précipitée ; elle travaille à un retrait progressif, responsable et durable, qui permette
à la RDC de prendre elle-même en charge sa sécurité et sa stabilité », rapporte le compte rendu.
Cette transition se fera par un transfert progressif des tâches de la Mission onusienne au
Gouvernement de la RDC, en coordination avec l’équipe de pays des Nations Unies et les
partenaires concernés.
À la suite des élections de 2018, la MONUSCO a fermé huit bureaux à travers la RDC dans des
zones de relative stabilité, et a concentré sa présence et ses opérations dans les zones encore
affectées par le conflit. Des progrès politiques et sécuritaires supplémentaires permettront de
poursuivre cette approche.
« Ce retrait ne sera pas brutal : il sera progressif, par étapes et en tenant compte de l’évolution
de la situation sur le terrain et des besoins de protection de la population congolaise », peut-on
lire dans le compte rendu.
(RDC_2_1) RFI – 1/10
Il y a dix ans jour pour jour, le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme
publiait son rapport Mapping sur les crimes les plus graves commis en République
démocratique du Congo (RDC) entre 1993 et 2003. Cette enquête sans précédent devait mettre
un terme à plus d’une décennie d’impunité. Mais depuis, aucun de ces crimes n’a été jugé et
ses recommandations restent lettre morte, ce que dénoncent de plus en plus de voix au Congo,
à l’image du docteur Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018.
« La découverte par la Mission de l’Organisation des Nations unies en République
démocratique du Congo de trois fosses communes dans le Nord-Kivu à la fin de 2005 s’est
imposée comme un douloureux rappel que les graves violations des droits de l’homme
commises dans le passé en République démocratique du Congo (RDC) demeuraient largement
impunies et fort peu enquêtées », peut-on lire dans les premières lignes du rapport Mapping
publié le 1er octobre 2010 sur le site du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de
l’homme.
Ce projet a mobilisé plus d’une vingtaine d’enquêteurs indépendants qui pendant presque un an
ont recensé par ordre chronologique et par province 617 « incidents », des crimes de guerre, des
crimes contre l’humanité et de possibles crimes de génocide commis entre 1993 et 2003. Cette
période couvre les deux guerres du Congo qui avait impliqué jusqu’à neuf armées étrangères et
dont est issu aujourd’hui encore l’essentiel de la classe politique congolaise.
Lire aussi sous :
https://www.lalibre.be/dernieres-depeches/belga/rdc-il-faut-etre-de-mauvaise-foi-pour-nier-
qu-il-y-a-eu-un-genocide-en-rdc-5f7625a17b50a677fbe4c231
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20201002-dix-ans-rapport-mapping-rdc-manifestations-exiger-
justice
http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/category/non-classe/?fbclid=IwAR3yAWSM6RngL1-
ZJK1o6dbCXmAnfXSH9sfGfW5Jq2slwwqIn07SKaPPL90
https://www.radiookapi.net/2020/10/01/actualite/securite/10-eme-anniversaire-de-rapport-
mapping-kisangani-la-marche-pacifique
- Kivu
(RDC_3) AFP – 26/9
Un soldat congolais a été condamné à mort par un tribunal militaire de l'Est de la République
démocratique du Congo (RDC) pour le meurtre fin juillet de 14 civils, dont une fillette de deux
ans, ont indiqué samedi des avocats de l'accusé et des victimes.
Les 14 personnes avaient été tuées au hasard par ce militaire sorti "ivre" d'un débit de boisson
au soir du 30 juillet à Sange, localité située à 80 km de Bukavu, chef-lieu de la province du
Sud-Kivu (Est).
"Claude Logo Dedonga est reconnu coupable" des chefs de meurtre, tentative de meurtre, viol
et extorsion, a déclaré vendredi le colonel Kabila Kangoy du tribunal militaire de Bukavu, en
le condamnant à la peine de mort. En RDC, la peine capitale n'est plus exécutée, elle est
transformée en détention à perpétuité. Le tribunal militaire a aussi ordonné sa dégradation.
L'Etat congolais a été conjointement condamné à payer 925.000 dollars de dommages et intérêts
aux familles des victimes et aux survivants de la fusillade.
"L'Etat congolais doit payer (des dommages intérêts) solidairement avec son préposé aux
différentes parties civiles", a déclaré Me Charles Cicura, avocat des victimes. Avocat de la
défense, le capitaine Ramadhani Mbongo a indiqué qu'il allait faire appel du verdict. Lors de
l'instruction, l'accusé était passé aux aveux indiquant qu'il était en "état d'ivresse" lors de la
fusillade, selon son avocat.
(RDC_4) Radio Okapi – 27/9
La cité de Pinga, environs 150 kilomètres de Goma en territoire de Walikale (Nord-Kivu), a
connu une reprise timide d’activités socio-économique samedi 26 septembre, selon le
fonctionnaire délégué du gouverneur sur place. Ces activités avaient été perturbées la veille par
de violents affrontements, qui avaient encore opposé les FARDC aux combattants de
NDC/Rénové de Guidon.
Les activités ont repris timidement samedi, notamment au marché à Pinga-Centre, selon
certaines sources administratives et civiles locales. Cette reprise est intervenue après des tirs
nourris d’armes lourdes et légères qui avaient été entendus vendredi dans les localités de
Mukaka, Kailenge et Katanga pendant près de 2 heures. Le fonctionnaire délégué du
gouverneur ainsi que d’autres sources sécuritaires affirment que les FARDC ont repoussé dans
la brousse, aux alentours de Pinga, les éléments de Mwissa Guidon du NDC /Rénové qui avaient
lancé cette attaque contre l’armée nationale.
Selon lui, les trois quartiers de Pinga (Nkassa, Katanga et Boushimo) sont sous contrôle de
l’armée nationale. Pour l’instant, a-t-il poursuivi, aucun bilan des affrontements n’est
disponible. Et en ce jour du marché local, il en a profité pour lancer un appel aux habitants en
déplacement de regagner leurs milieux respectifs ; car « la présence des FARDC à Pinga-Centre
rassure. »
(RDC_5) Radio Okapi – 27/9
Le bilan encore provisoire d’une attaque attribuée aux rebelles ougandais des ADF, samedi 26
septembre à Mbutaba, secteur de Batangi-Mbau en territoire de Beni (Nord-Kivu), fait état de
deux morts et huit personnes portées disparues. La société civile locale demande à l’armée de
redoubler de vigilance dans la surveillance des mouvements de ces rebelles, qui quittent l’est
vers l’ouest de la route nationale numéro 4, dans ce secteur.
Selon la société civile du secteur Batangi-Mbau, c’est depuis 9 heures samedi matin que les
rebelles ougandais des ADF étaient visibles aux alentours de la localité Mbutaba, a plus au
moins 4 km à l’ouest de Mangboko. Ces derniers ont surpris les habitants, dont certains se
rendaient aux champs, en les attaquant. Le bilan provisoire fait état de deux personnes tuées à
l’arme blanche et huit autres enlevées.
Pendant ce temps, cette source indique qu’une colonne de rebelles, lourdement armés, serait en
train de se diriger vers la partie ouest de Mavivi, à 12 kilomètres de la ville de Beni, en passant
par les localités Mutube et Sikwaila-Ngité. Une panique généralisée est observée depuis le
début d’après-midi à Mbau centre et Mavivi.
La société civile du secteur Batangi-Mbau demande à l’armée de prendre toutes les mesures
idoines pour barrer la route à ces rebelles, qui auraient comme objectif de se retrancher vers
Masulukwede.
Radio Okapi n’a pas pu joindre le porte-parole des opérations Sokola 1 dans la région, en
mission dans la partie est du territoire de Beni.
(RDC_6) Radio Okapi – 28/9
Plusieurs localités du secteur de Rwenzori, dans le territoire de Beni se sont vidées de leurs
habitants depuis quelques semaines du fait des attaques des ADF. Cette situation est observée
dans deux groupements de ce secteur, considérés comme le grenier de la région.
Selon des sources administratives locales, dans le groupement de Bulema, les localités de
Kyavikere et Baleya ont été abandonnés par la population. Cette même situation est observée
dans les localités de Kilya et Hurara dans le groupement de Malambo. Ces sources affirment
que les habitants ont fui depuis quelques semaines, des attaques à répétition des ADF dans la
région.
Actuellement, le secteur de Rwenzori compte au moins 42 000 déplacés recensés par les
comités locaux des déplacés. Cette insécurité rend difficile l’accès des populations à
Halungupa, Ndoma, Loselose, Kinyambahore, Murambi, Ulebo et Tchochora ; des villages
considérés comme des greniers du secteur de Rwenzori. On y retrouve plusieurs plantations de
cacao, café, vanille, papaïne, bananes, riz et manioc.
La société civile renseigne que le groupement de Banyangala est également sous menace des
attaques ADF. Elle invite les autorités compétentes à l’intensification des opérations militaires
dans le secteur de Rwenzori.
(RDC_7) Radio Okapi – 30/9
Deux leaders du groupe armé "Raia Mutomboki Hamakombo" comparaissent depuis dimanche
dernier devant le tribunal militaire garnison de Bukavu en audience foraine dans le territoire de
Kalehe (Sud-Kivu). Le tribunal s'est penché mercredi 30 septembre à l’audition des 16 victimes
présentes au procès sur les 25 qui avaient été dénombrés à Bunyakiri.
La journée de mardi 29 septembre a été consacrée à l’identification de deux prévenus, le chef
Hamakombo lui-même et son adjoint. Ces combattants, originaires de Bunyakiri, sont
poursuivis violences sexuelles, tortures et autres actes de crime contre l’humanité.
Le tribunal militaire garnison de Bukavu est appuyé par la Task Force "Justice pénale
internationale" sous la coordination de la section d’appui à la justice de la MONUSCO/Bukavu.
Cet appui repose essentiellement sur l’aspect logistique, financier et technique.
La Task Force englobe l’ONG Trial International, le bureau conjoint des Nations unies aux
droits de l’homme, le PNUD, la Fondation Panzi et le PHR. Ce procès a débuté le 27 septembre
et le verdict devrait être prononcé le 4 octobre 2020.
(RDC_7_1) Radio Okapi – 1/10
En Territoire de Lubero, six morts et deux blessés ont été enregistrés lors des affrontements
entre deux groupes Maï-Maï, jeudi 1 er octobre à Liboyo, village situé à 90 Km au Nord-Ouest
de Butembo, dans le secteur de Bapere. L’attaque a opposé le groupe Congo Ebebi de Dragon
à la Résistance Nationale Lumbiste (RNL) de Mille tours par seconde. Cette situation entraine
un déplacement massif des populations vers Manguerijpa, chef-lieu du secteur de Bapere.
Des sources locales renseignent que les deux groupes armés avaient commencé à s’affronter
depuis 3 heures du matin. Les miliciens de la RNL basés actuellement dans les villages Dingili
et Galo ont attaqué ceux de Congo Ebebi du leader Dragon. Des tirs nourris d’armes se sont
fait entendre jusqu’à 6h du matin, créant ainsi une panique générale dans le village.
La société civile locale parle de six morts dont cinq Maï-Maï de Dragon et un agent du service
de renseignements civils. Elle condamne ces actes devenus, selon elle, récurrents dans la zone
et déplore également le déplacement massif des populations vers des milieux supposés sécurisés
notamment Mangurejipa.
La société civile appelle les autorités politico-administratives et militaires à prendre leurs
responsabilités pour contenir ces groupes armés qui sèment la terreur.
Le fonctionnaire délégué du gouverneur dans la zone confirme la nouvelle et le bilan de ces
affrontements. Monga Mabanga Julio ajoute que huit éléments de Dragon sont capturés par le
camp adverse et d’autres sont en débandade. Il souligne que Liboyo est actuellement sous
contrôle des FARDC.
Le groupe Congo Ebebi de Dragon avait déjà adhéré au processus de démobilisation annoncé
par le gouvernement Provincial.
- Ituri
(RDC_8) Radio Okapi – 25/9
Un négociant d’or a été abattu dans la nuit de mercredi à jeudi 24 septembre par des hommes
armés à Mongwalu, cité minière située à 85 kilomètres de Bunia, dans le territoire de Djugu
(Ituri). Ces malfrats ont emporté une quantité importante d’or et d’argent, dont le montant n’est
pas connu.
Selon le bourgmestre de la commune de Mongwalu, Jean-Pierre Bikilisende, c'est peu avant 19
heures (17h TU) que cet opérateur économique a été surpris par des hommes armés, alors qu’il
s’apprêtait à prendre une moto pour regagner son domicile. Ces inciviques ont surgi avant de
lui tirer dessus, à deux reprises. Atteint à la jambe puis à la poitrine, ce négociant d’or est mort
sur-le-champ, a raconté le bourgmestre. Ces bandits ont emporté le sac de la victime qui
contenait de l’argent ainsi que de l’or.
Le président des négociants d’or de la cité de Mongwalu et environs, pour sa part, affirme avoir
déjà enregistré quatorze agressions armées avec trois décès, depuis le début de ce mois de
septembre. Le responsable de la Commune de Shari, pour sa part, attribue ce regain d’insécurité
à la prolifération des armes de guerre dans la région. Il demande à la population d’appuyer la
démarche du gouvernement, qui tend la main aux miliciens pour qu’ils déposent les armes afin
de donner une chance à la paix.
La cité de Mongwalu et les entités environnantes font face à la présence des inconnus identifiés
aux éléments des groupes armés actifs dans la région.
(RDC_9) Belga – 28/9
Cinq personnes ont été tuées dimanche dans la province de l'Ituri (nord-est de la République
démocratique du Congo) lors d'une attaque attribuée à des miliciens de la secte ethnico-
mystique Coopérative pour le développement du Congo (Codeco), a rapporté lundi la radio
onusienne Okapi, citant des sources locales.
L'attaque a été menée au petit matin contre le village de Mapendano, situé dans le territoire de
Djugu, dans cette province en proie aux troubles depuis des décennies. Les victimes sont
membres d'une même famille - une femme et son bébé ainsi que trois hommes -, selon la société
civile locale. Les assaillants ont également emporté des biens de valeurs avant de s'enfuir.
Le bourgmestre de la commune, Jean-Pierre Bikilisende, a pour sa part fait état de quatre morts
au site d'information Actualité.cd. "Les miliciens de la Codeco ont fait incursion dans cette
localité voisine tôt ce matin. Ils sont tués quatre personnes dont une maman avec son enfant de
moins de deux ans. Et deux autres compatriotes, a-t-il expliqué.
(RDC_10) Radio Okapi – 1/10
Quatre personnes, dont une fillette de treize ans, ont été tuées mardi 29 septembre, par des
hommes armés identifiés comme des éléments de la CODECO, à Di et Akeso, deux villages
situés dans le territoire de Djugu, en Ituri. Selon le député national Fabrice Bandenonga, ce
nouveau drame porte à près de douze personnes tuées en l’espace d’environ un mois dans cette
région minière. Il appelle les forces de l’ordre à imposer la paix dans cette zone, où plusieurs
miliciens sont en errance avec leurs armes.
Selon des sources locales, les dernières victimes ont été décapitées à la machette le mardi dans
la mi-journée au village Akeso, au groupement qui porte le même nom. Ces sources locales
renseignent que ces assaillants se sont introduits dans cette localité en tirant des coups de feu,
avant de se livrer à plusieurs exactions.
Lundi dernier, d’autres miliciens ont abattu par balle une femme de 23 ans et une fillette de
treize ans à Di, un village du groupement Limani dans le secteur de Walendu Djatsi, toujours
dans la même région minière.
Selon des témoins, les victimes ont été appréhendées dans leurs champs. Le député national élu
de Djugu, Fabrice Bandenonga, parle de douze personnes déjà tuées, dont un blessé grave ces
trois dernières semaines dans cette région. Il appelle les autorités militaires et policières à
déployer davantage d’efforts pour mettre fin à ce cycle de violences qui se poursuit, en dépit de
l’adhésion de certaines factions de la CODECO au processus de paix en Ituri. Ce parlementaire
craint que ces tueries perdurent car ces miliciens circulent librement avec leurs armes, sans être
inquiétés par les forces de l’ordre.
(RDC_10_1) Belga – 1/10
Onze personnes, dont trois militaires, ont été tuées la nuit du mercredi à jeudi lors
d'affrontements entre un groupe armée et l'armée congolaise dans la province de l'Ituri (nord-
est de la République démocratique du Congo), a rapporté jeudi la radio onusienne Okapi, citant
des sources locales.
Les combats se sont déroulés à Gety, un village situé à 70 kilomètres au sud de Bunia, le chef-
lieu provincial. Ils ont opposés les Forces armées de la RDC (FARDC, l'armée
gouvernementale) à la milice des Forces de Résistance patriotique de l'Ituri (FRPI), l'un des
groupes armés présents dans le sud de la province, après l'irruption de certains de ses membres
dans le village. Ces affrontements ont fait 11 morts, dont trois militaires, quatre miliciens et
deux civils décédés sur place, affirment plusieurs sources officielles et locales citées par Radio
Okapi, parrainée par l'ONU. Dix personnes ont également été grièvement blessées parmi
lesquelles six miliciens et quatre soldats.
Actifs en Ituri depuis plus de 15 ans, les FRPI sont accusés de nombreuses exactions contre les
populations locales. Ce groupe armé et le gouvernement congolais avaient pourtant signé fin
février un accord censé pacifier le territoire d'Irumu, une des subdivisions de la province de
l'Ituri, en proie à des troubles depuis des décennies.
Lire aussi sous :
https://www.radiookapi.net/2020/10/02/actualite/securite/bunia-retour-au-calme-gety-apres-
les-affrontements-entre-fardc-et-les
- Lubumbashi
(RDC_11) AFP – 26/9
Une milice séparatiste a fait une incursion à Lubumbashi, la grande ville minière du sud-est de
la République démocratique du Congo, dans la nuit de vendredi à samedi, a-t-on appris de
source officielle.
Aux environs de 23h00 GMT, « des insurgés Bakata Katanga (une milice séparatiste) sont
entrés dans la ville. Ils ont réussi à arriver jusqu’au centre-ville », a déclaré à l’AFP Philbert
Kunda Milundu, ministre provincial de l’Intérieur du Haut-Katanga (sud-est). « Les coups de
feu que vous entendez, c’est plus dissuasif que des affrontements, du moins à ce stade », les
forces de sécurité ayant reçu l’ordre de ne pas tirer sur les miliciens mais en l’air, a-t-il précisé
samedi matin.
Plusieurs témoins interrogés par l’AFP ont indiqué que ces miliciens ont réussi à hisser le
drapeau de l’ex-république du Katanga sur la Place de la poste, un carrefour mythique de
Lubumbashi.
Samedi vers 8H00 GMT, le plus grand magasin de la ville a ouvert ses portes à la demande du
maire et les coups de feu sont devenus sporadiques, a constaté un correspondant de l’AFP à
Lubumbashi.
Des militaires et des policiers sont toujours déployés en nombre dans la ville, où le signal de la
radio et de la télévision d’État demeure coupé, selon la même source.
« La situation est sous contrôle. L’heure est présentement au nettoyage », a déclaré à l’AFP
Harce Kayumba, ministre de l’Information et porte-parole du gouvernement provincial du
Haut-Katanga. Il a ajouté qu’il allait communiquer un bilan dans le courant de la journée, après
une réunion de sécurité.
Dans les derniers affrontements entre les forces de l’ordre et la milice Kata-Katanga qui
remontent au 19 octobre, trois militaires et deux miliciens ont été tués.
La milice Kata Katanga est composée de partisans qui militent pour la sécession de cette riche
province minière.
Lire aussi sous :
https://www.rtbf.be/info/monde/detail_rdc-des-miliciens-ont-tue-deux-policiers-et-un-soldat-
a-lubumbashi-la-situation-est-maintenant-sous-controle?id=10593862
https://www.radiookapi.net/2020/09/28/actualite/securite/lubumbashi-le-gouvernement-
appele-auditionner-les-bakata-katanga
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20200928-rdc-beaucoup-dinterrogations-apr%C3%A8s-
lincursion-dun-groupe-arm%C3%A9-%C3%A0-lubumbashi
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20200930-rdc-cas-viols-rapport%C3%A9s-prison-lubumbashi
Vie politique…
(RDC_12) Radio Okapi – 29/9
Deux semaines après l’ouverture solennelle de la session parlementaire de septembre, aucune
plénière n’a été programmée tant à l’Assemblée nationale qu’au Sénat.
Le calendrier de cette session se fait toujours attendre au moment où le gouvernement n’a
toujours pas déposé le projet de loi portant reddition des comptes 2019 et le budget 2021.
Pendant ce temps, les matières en attente d’examen sont abondantes sur le bureau de la
présidente de l’Assemblée nationale pour un temps très imparti.
Après avoir consommé 15 jours sans convoquer une seule plénière, les deux chambres du
Parlement ne disposent plus que de 75 jours pour épuiser l’ordre du jour. Même le calendrier
de la session n’est même pas encore adopté.
Cette session étant essentiellement budgétaire devra accorder la priorité au vote du budget 2021.
Cependant, cet exercice est légalement conditionné par l’examen du projet de loi portant
reddition des comptes de l’exercice 2019. Le parlement devra avant tout voter le collectif
budgétaire 2020, annoncé par le Premier ministre lors de la réunion préparatoire de cette
session. Malheureusement, aucun de ces trois projets de loi n’est déposé à l’Assemblée
nationale.
Pendant ce temps, plusieurs autres matières jugées prioritaires par les forces vives de la Nation
sont toujours en attente. C’est le cas de l’examen du rapport de la CENI ainsi que des
propositions de loi rectificative de la loi organique de la CENI et de la loi électorale. Il y a
également les arriérés de la session de mars dernier comme les lois Minaku Sakata sur la
réforme de la justice qui sont en cours d’examen. Toutes ces matières devront être examinées
dans les 75 jours qui restent.
Lire aussi sous :
https://www.radiookapi.net/2020/10/01/actualite/politique/rdc-lassemblee-nationale-adopte-
lavant-projet-du-calendrier-de-la
Justice, Droits de l’homme…
(RDC_13) Belga - 30/9
Une cinquantaine de femmes vivant dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC)
accusent des travailleurs humanitaires de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et d'ONG
impliquées dans la lutte contre Ebola d'exploitation et d'abus sexuels, affirme le site
d'information spécialisé The New Humanitarian dans un rapport publié mercredi.
Ce rapport fait suite à une enquête menée sur place et réalisée sur une durée de près d'un an, en
collaboration avec la fondation Thomson Reuters Foundation.
Cinquante-et-une femmes ont fait part, lors d'interviews - dont beaucoup ont été étayées par des
témoignages de chauffeurs d'agences humanitaires et des employés d'ONG locales - de
multiples incidents d'abus au cours de l'épidémie d'Ebola qui a touché l'est de la RDC de 2018
à 2020, principalement par des hommes qui affirmaient être des travailleurs internationaux. Ces
femmes ont déclaré ne pas connaître la nationalité de tous ces hommes, mais ont précisé que
certains venaient de Belgique, du Burkina Faso, du Canada, Côte d'Ivoire, de France et de
Guinée. Selon elles, des collaborateurs du ministère congolais de la Santé se sont aussi rendus
coupables d'abus.
Le rapport ajoute que la majorité des femmes ont déclaré que de nombreux hommes leur avaient
fait des propositions, les avaient forcées à avoir des relations sexuelles en échange d'un emploi
ou avaient mis fin à leur contrat en cas de refus. "Le nombre et la similitude de nombreux
témoignages de femmes dans la ville de Beni (dans le nord de la province du Nord-Kivu, qui
fut l'épicentre de la dixième épidémie de fièvre hémorragique Ebola) suggèrent que la pratique
était répandue, trois organisations ayant promis d'enquêter sur les accusations révélées par les
journalistes" dans leur enquête, indique The New Humanitarian.
L'OMS a annoncé mardi avoir ouvert une enquête sur des accusations d'agressions sexuelles
liées à la lutte contre Ebola en RDC. L'agence onusienne a souligné que ses employés étaient
"scandalisés" par les récentes allégations faisant état d'agressions sexuelles commises par des
personnes prétendant travailler pour elle. "Les actions qui auraient été perpétrées par des
individus s'identifiant comme travaillant pour l'OMS ne sont pas acceptables et feront l'objet
d'enquêtes sérieuses", a assuré l'OMS dans un communiqué.
Lire aussi sous :
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20200930-rdc-dizaines-femmes-accusent-travailleurs-l-oms-et-d-
autres-ong-d-abus-sexuels
(RDC_14) Radio Okapi – 30/9
Le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) en République
démocratique du Congo (RDC) a présenté à la conférence de presse bimensuelle des Nations
Unies, de mercredi 30 septembre, les principales tendances des violations des droits de l’homme
en 2020.
Sa note indique que près de 93% des violations documentées en août 2020, ont été commises
dans les provinces affectées par les conflits en RDC (621 violations) et ont entrainé la mort
d’au moins 274 civils, dont 52 femmes et 27 enfants.
A l’instar du mois de juillet, les combattants des groupes armés sont les principaux responsables
des violations commises dans ces provinces (61%). La majorité des violations et atteintes a de
nouveau été enregistrée dans la province du Nord-Kivu (317 violations, soit 51% des violations
commises dans ces provinces), suivie de l’Ituri (114 violations), du Tanganyika (63 violations)
et du Sud-Kivu (57 violations).
Le BCNUDH renseigne qu’il continue de documenter des décès en détention. Au cours du mois
en revue, au moins 16 détenus de sexe masculin sont décédés de maladie ou malnutrition soit
dans des maisons d’arrêt ou dans des cachots de la PNC.
Les conditions de détention, le manque de ressources pour subvenir aux besoins alimentaires et
à la santé des détenus constituent les raisons principales de ces décès. A titre d’exemple, les 24
et 28 août 2020, à Goma, dans la province du Nord-Kivu, deux hommes de 58 et 71 ans, sont
décédés dans la prison centrale Munzenze où ils étaient détenus. L’un d’eux est décédé trois
jours après son admission à la prison à la suite de mauvais traitements subis sur les lieux d’un
meurtre qu’il était accusé d’avoir commis. Quant au second, il était poursuivi pour viol d’enfant
par le parquet de grande instance de Goma et serait mort de malnutrition.
Le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme a également mené des activités
de sensibilisation et renforcement des capacités au profit des acteurs dans le domaine des droits
de l’homme. Au moins 831 personnes dont 395 femmes et 5 personnes vivant avec un handicap
ont bénéficié des dites. Parmi les thématiques abordées figuraient: le respect des droits de
l’homme dans la gestion de l’ordre public; les mesures de protection des victimes et des
témoins, la procédure pénale et le droit pénal congolais et la lutte contre la pandémie de la
Covid-19.
Economie, Finances…
(RDC_15) Radio Okapi – 26/9
Le Président Félix Tshisekedi a décidé de créer une Société nationale d’investissement.
L’annonce est faite ce samedi 26 septembre dans le compte rendu du Conseil des ministres
présidé par le chef de l’Etat congolais le vendredi 25 septembre.
« Dans l’optique d’assurer la mobilisation et l'orientation de l'épargne nationale et de tout autre
moyen financier en vue de favoriser les opérations d'investissement d’intérêt économique et
social dans les secteurs industriel, agricole, commercial, social et financier ainsi que dans les
secteurs des services et de l'hôtellerie, le Président de la République a décidé de la création
d’une Société nationale d’investissement qui agira comme une société de financement et servira
d’instrument d’appui au secteur privé », indique le compte rendu du Conseil des ministres.
Le Premier ministre devra réunir le ministre des Finances et le gouverneur de la Banque centrale
du Congo pour entamer, dans le meilleur délai, avec le concours des experts du cabinet du
Président de la République, des échanges avec les partenaires publics et privés intéressés en
vue d’aboutir à la conclusion du contrat de partenariat y relatif, à la constitution de la Société
nationale d’investissement, à son financement et à sa gouvernance.
Le compte-rendu du même conseil des ministres fait aussi mention de l’interdiction, par voie
de décret ou d’arrêté, de toute désaffectation ou attribution des biens de l’Etat. « Le Conseil des
ministres à l’initiative du Président de la République, a décidé de l’interdiction, par voie de
décret ou d’arrêté, de toute désaffectation ou attribution des biens de l’Etat, en particulier les
terrains et les immeubles, et ce avec effet rétroactif à la date de l’acte incriminé », peut-on lire
dans le compte-rendu.
Cette décision vise à mettre fin aux nombreux cas de spoliation des biens de l’Etat, en particulier
les immeubles, singulièrement dans les grandes villes du pays. Elle est prise en attendant
l’opérationnalisation de la Commission des Experts mise en place dans le cadre de l’option de
la titrisation du patrimoine immobilier de l’Etat.
Relations extérieures
(RDC_16) Mediacongo.net – 28/9
Le président de la République Félix Antoine Tshisekedi s’est entretenu avec la première
ministre belge Sophie Wilmes. Leurs échanges ont tourné autour des questions relatives aux
relations bilatérales entre le Royaume de Belgique et la Rd Congo. Un diner lui a été offert à
Bruxelles, dans la soirée du dimanche 27 septembre 2020.
En effet, la Rd Congo et la Belgique oeuvrent, depuis plus d’une année, à redynamiser de la
coopération bilatérale. Un processus qui avance bien dans plusieurs domaines dont la
diplomatie, les Droits de l’Homme, l’amélioration du climat des affaires et de l’environnement
socio-économique. Ce qui a conduit la première ministre belge à séjourner en Rd Congo en
février dernier.
La Rd Congo, selon la vision de son président de la République, reste ouverte à toute action
diplomatique mutuellement avantageuse avec la Belgique, son partenaire historique, en cette
phase décisive où le Gouvernement congolais entreprend des réformes économiques
importantes.
D’après des sources concordantes sur place à Bruxelles, Félix Antoine Tshisekedi va également
s’entretenir avec le président du Conseil européen Charles Michel, ce mercredi 30 septembre
2020 à Bruxelles en Belgique. Les deux personnalités vont pouvoir évoquer, une fois de plus,
des questions liées à l’état d’avancement de la coopération « Europe-Afrique » tournée vers
l’avenir pour des projets concrets en faveur notamment des populations de l’Afrique, en
particulier de la Rd Congo. Cette rencontre s’inscrit, d’après nos sources, dans le cadre de la
poursuite des échanges amorcés entre l’Europe et la Rd Congo.
La volonté exprimée par Félix Antoine Tshisekedi, depuis son investiture, consiste à mettre à
profit cette coopération afin d’améliorer les conditions de vie de son peuple, soutenir les actions
de développement et de susciter plus d’investissements notamment dans les infrastructures et
autres projets structurants créateurs de richesse.
Félix Antoine Tshisekedi qui séjourne en Belgique depuis le samedi passé aura d’autres
réunions de travail, au-delà de son agenda privé.
RWANDA
Justice, Droits de l’homme…
(RWA_1) AFP – 25/9
Paul Rusesabagina, dont le film "Hôtel Rwanda" retrace le parcours héroïque durant le
génocide, a reconnu, vendredi, devant le tribunal de Kigali, avoir participé à la création d’un
groupe rebelle, tout en niant une quelconque implication dans des crimes.
Paul Rusesabagina, qui a sauvé en 1994 plus de 1 200 personnes et dont le parcours a inspiré
le film "Hôtel Rwanda", a admis, vendredi 25 septembre, lors d'une audience devant le tribunal
de Kigali, avoir participé à la création d'un groupe rebelle. Il a par contre rejeté toute implication
dans ses crimes.
Paul Rusesabagina a été rendu célèbre par le film hollywoodien sorti en 2004 qui raconte
comment l'ancien directeur de l'hôtel des Mille Collines, à Kigali, un hutu modéré, a sauvé des
milliers de vies au cours du génocide qui a tué 800 000 personnes, principalement des Tutsi, au
Rwanda
En 2017, il a fondé le Mouvement rwandais pour le changement démocratique (MRCD), un
parti politique soupçonné d'avoir un bras armé, le Front de libération nationale (FLN), un
groupe considéré comme terroriste par Kigali.
À plusieurs reprises, Paul Rusesabagina avait publiquement exprimé son soutien au FLN mais
son éventuelle implication dans le mouvement, qui a revendiqué plusieurs attaques à Nyungwe,
près de la frontière burundaise, demeurait floue. "Nous avons formé le FLN comme un bras
armé, pas comme un groupe terroriste comme le dit le procureur. Je ne nie pas que le FLN a
commis des crimes, mais mon rôle était la diplomatie", a-t-il clarifié vendredi. "L'accord que
nous avons signé pour former le MRCD, comme une plateforme politique, incluait la formation
d'un bras armé appelé le FLN. Mais mon rôle était de travailler pour cette plateforme politique
et j'étais en charge de la diplomatie", a-t-il ajouté.
Depuis son arrestation le mois dernier, dans des circonstances à la fois rocambolesques et
troubles, et après des années d'exil en Belgique et aux États-Unis, l'image de Paul Rusesabagina
est devenue plus complexe.
Paul Rusesabagina est désormais poursuivi pour terrorisme, meurtre, création et financement
de rébellion, incendies volontaires, et complot visant à impliquer des enfants dans des groupes
armés. Vendredi, il comparaissait vêtu de l'uniforme rose des prisonniers, et d'un masque rose,
pour faire appel du refus, la semaine dernière, de lui accorder une liberté sous caution. Lors
d'une précédente audience, Paul Rusesabagina avait reconnu avoir envoyé 20 000 euros au
commandant du FLN Callixte Nsabimana, alias Sankara, mais il avait démenti tout financement
des activités du groupe, expliquant qu'il s'agissait d'un soutien financier personnel.
Callixte Nsabimana avait revendiqué sur les réseaux sociaux la responsabilité de plusieurs
attaques, dont l'incendie d'un bus en 2018, qui avait fait deux morts et de nombreux blessés.
Arrêté et poursuivi au Rwanda en 2019, il avait cependant essayé de se distancier des meurtres
de civils devant le tribunal.
"Lorsque nous avons attaqué la région de Nyungwe, nous avions donné au FLN l'ordre précis
que quelles que soient leurs opérations, il devait s'agir de détruire des ponts, de mener des
embuscades sur des véhicules militaires, d'attaquer des bureaux du gouvernement ainsi que la
police et des camps militaires. Nous ne nous attendions pas à ce qu'ils attaquent des civils",
avait déclaré Callixte Nsabimana. Les attaques avaient conduit de nombreux pays occidentaux
à déconseiller à leurs ressortissants de voyager dans la région de Nyungwe, prisée des touristes
pour ses gorilles des montagnes.
En 2018, dans une vidéo soutenant le FLN, Paul Rusesabagina avait déclaré : "Le moment est
venu pour nous d'utiliser tous les moyens possibles pour amener le changement au Rwanda car
tous les moyens politiques ont été tentés et ont échoué."
Paul Rusesabagina a quitté le Rwanda en 1996 avec d'autres modérés qui considéraient que le
pays offrait de moins en moins d'espace à l'opposition. Après la sortie d'"Hôtel Rwanda", sa
notoriété internationale l'avait poussé à porter ses critiques contre le président Paul Kagame,
qu'il accuse d'autoritarisme et d'alimenter un sentiment anti-hutu - un sujet très sensible.
Peu à peu, son image s'est détériorée dans son pays. Des détracteurs l'ont accusé d'avoir embelli
ses exploits, et des survivants d'avoir profité de leur misère, tandis que ses partisans affirment
que le régime s'est lui-même employé à ternir son image. Sa famille estime que les charges
retenues contre lui sont politiques. Elle pense également qu'il ne serait jamais retourné de lui-
même au Rwanda.
Dans une interview au New York Times, réalisée dans sa cellule en présence de deux officiels
rwandais, Paul Rusesabagina a dit qu'à Dubaï il pensait embarquer dans un jet privé à
destination du Burundi, et non du Rwanda.
Le tribunal se prononcera sur sa nouvelle demande de remise en liberté le 2 octobre.
(RWA_2) Belga – 26/9
Félicien Kabuga, accusé d’être le "financier" du génocide au Rwanda, devait être extrait dans
le week-end de sa cellule pour "raisons médicales", alors que la Cour de cassation doit trancher
le 30 septembre sur sa remise à la justice internationale, a appris l’AFP de sources concordantes.
Une source proche du dossier a indiqué à l’AFP que M. Kabuga, qui dit être âgé de 87 ans,
devait être extrait de sa cellule de la prison de la Santé en cette fin de semaine "pour raisons
médicales". Selon une autre source proche, M. Kabuga a été hospitalisé vendredi à Paris pour
une "occlusion intestinale". Interrogé par l’AFP, son avocat Me Emmanuel Altit n’a pas
souhaité commenter l’information.
La Cour de cassation tranchera le 30 septembre sur la remise à la justice internationale de
Félicien Kabuga, arrêté en mai près de Paris après vingt-cinq ans de cavale. La plus haute
juridiction de l’ordre judiciaire a été saisie par le Rwandais après le feu vert donné le 3 juin par
la cour d’appel de Paris à sa remise au Mécanisme pour les tribunaux internationaux (MTPI),
la structure chargée d’achever les travaux du Tribunal international pour le Rwanda (TPIR).
Interpellé le 16 mai en banlieue parisienne, le vieil homme est notamment accusé d’avoir
participé à la création des milices hutues Interahamwe, principaux bras armés du génocide de
1994 qui fit, selon l’ONU, 800.000 morts, essentiellement au sein de la minorité tutsi. Il est
également soupçonné d’avoir mis sa fortune à contribution pour acheminer des milliers de
machettes aux miliciens. Mais l’ancien président de la tristement célèbre Radio télévision libre
des Mille collines (RTLM), qui diffusa des appels au meurtre des Tutsis, conteste l’intégralité
des sept chefs d’inculpations qui le visent.
Ses avocats évoquent régulièrement l’état de santé jugé mauvais de M. Kabuga, qui souffre de
diabète et d’hypertension, mais aussi de "leucoaraïose", une pathologie incurable lui faisant
perdre progressivement ses fonctions motrices et cognitives.
Dans son arrêt du 3 juin, la cour d’appel de Paris s’était appuyée sur un certificat médical établi
par le médecin pénitentiaire, qui certifiait que M. Kabuga devait être transporté "par ambulance
lors des extractions".
Si la Cour de cassation se prononce pour la remise de M. Kabuga au MTPI, la France aura un
mois pour exécuter la décision.