6
Presses Universitaires du Mirail Allende, Chili : 1970-1973 by Pierre KALFON Review by: Pierre VAYSSIERE Caravelle (1988-), No. 71, SENTEURS ET SAVEURS D'AMÉRIQUE LATINE (Décembre 1998), pp. 237-241 Published by: Presses Universitaires du Mirail Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40853533 . Accessed: 14/06/2014 16:04 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires du Mirail is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Caravelle (1988-). http://www.jstor.org This content downloaded from 62.122.76.48 on Sat, 14 Jun 2014 16:04:57 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

SENTEURS ET SAVEURS D'AMÉRIQUE LATINE || Allende, Chili : 1970-1973by Pierre KALFON

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: SENTEURS ET SAVEURS D'AMÉRIQUE LATINE || Allende, Chili : 1970-1973by Pierre KALFON

Presses Universitaires du Mirail

Allende, Chili : 1970-1973 by Pierre KALFONReview by: Pierre VAYSSIERECaravelle (1988-), No. 71, SENTEURS ET SAVEURS D'AMÉRIQUE LATINE (Décembre 1998), pp.237-241Published by: Presses Universitaires du MirailStable URL: http://www.jstor.org/stable/40853533 .

Accessed: 14/06/2014 16:04

Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at .http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp

.JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range ofcontent in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new formsof scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected].

.

Presses Universitaires du Mirail is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access toCaravelle (1988-).

http://www.jstor.org

This content downloaded from 62.122.76.48 on Sat, 14 Jun 2014 16:04:57 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 2: SENTEURS ET SAVEURS D'AMÉRIQUE LATINE || Allende, Chili : 1970-1973by Pierre KALFON

CM.H.LB. Caravelle 237

péenne». Repérage et analyse des «réminiscences» de la Divine Comédie dans El Señor Presidente - Reflejos de la «Divina Comedia» en «El Señor Presidente» -

permettent à C. Pailler d'apporter les preuves de ce dialogue. C. Pailler démontre qu'à tous les niveaux de signification du texte - structure, chronologie, épisodes, images... - sont présentes les traces d'une lecture enthousiaste du

poème de Dante et que ces influences ont aussi nourri l'imaginaire métis de M. Á. Asturias.

La question des influences culturelles occidentales rigoureusement abordée

par M. Cipolloni et C. Pailler est une des pistes d'exploration de l'œuvre qu'ou- vre ce numéro de la revue Centroamericana De même, les textes soumis à lecture dans ce numéro sont eux aussi comme une invitation à une découverte d'une

partie de l'œuvre bien trop souvent ignorée ou méprisée. Cependant, on peut re-

gretter que les textes considérés comme majeurs - exception faite de El Señor Presidente- n'aient pas fait l'objet de nouvelles propositions de lecture. A. Arias {Hombres de maíz» ; ¿Génesis de la narratividad postmoderna?) appelle de ses vœux ces nouvelles lectures pour cerner non plus les influences reçues mais les

impulsions créatives contenues en germe dans l'œuvre de son compatriote. Nous conclurons en laissant la parole à G. Martin qui, dans sa «nota crítica»

Asturias y Sarduy: de cuando son los cantantes, abonde dans ce sens. Non seule- ment il rappelle l'influence qu'a eue M. Á. Asturias sur les générations suivantes d'écrivains hispano-américains mais il invite aussi à de nouvelles lectures de l'œuvre en ces termes :

La verdad es que la obra de Asturias, a quien todos creemos «conocer» y a quien todos hemos encasillado, es vasta e inabarcable y gran parte del territorio sigue siendo casi enteramente virgen.

Ce numéro hommage de Centroamericana remplit donc bien cette fonction d'incitation à de nouvelles explorations loin des sentiers battus qui est celle de toute revue littéraire. Elle est prémisse d'un nouvel intérêt pour le texte «astu- rien», loin des polémiques dépassées ; elle est promesse de nouvelles lectures.

Marie-Louise OLLÉ

Pierre KALFON.- Allende, Chili : 1970-1973.- Biarritz, Atlántica.- 1998, 292 p. Voilà un quart de siècle que Salvador Allende, président socialiste du Chili,

préférait se suicider plutôt que de se rendre à une junte militaire présidée par le

général Augusto Pinochet. Mais si le 11 septembre 1973, jour du renversement du gouvernement de l'Unité populaire, a longtemps été perçu par les démocrates comme un jour de deuil, la commémoration de l'événement, vingt-cinq ans après, est restée fort discrète en Europe. Comme si l'Histoire s'était accélérée, ou plutôt comme si l'événement était devenu un simple objet d'histoire, abandonné aux historiens qui se lanceront, un peu plus tard, dans le dédale des événements et dans l'analyse distanciée des passions politiques... L'auteur de cet ouvrage déplore, à juste titre, le silence des «gardiens de la mémoire», silence qu'il oppose à l'inspiration féconde des hommes de théâtre ou des romanciers. La disparition ou l'occultation des sources de première main n'en constitue pas la principale raison, tant il est vrai que les chocs psychologiques majeurs qui frappent une nation - révolution, guerre civile - entraînent bien souvent une amnésie

This content downloaded from 62.122.76.48 on Sat, 14 Jun 2014 16:04:57 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 3: SENTEURS ET SAVEURS D'AMÉRIQUE LATINE || Allende, Chili : 1970-1973by Pierre KALFON

238 Comptes rendus

collective que le «devoir de mémoire» - évoqué par l'auteur - a bien du mal à effacer.

Dès le titre de l'ouvrage, on pressent une certaine ambiguïté du sujet traité, et l'on se pose, un temps, la question : s'agit-il d'une biographie de Salvador Allende lui-même, ou bien est-ce une chronique de l'histoire politique du Chili à

l'époque de l'Union populaire ? Après tout, Pierre Kalfon «sort» d'une biogra- phie à succès - celle du Che Guevara -, et l'on sait que ce genre, souvent lucra- tif, inspire des écrivains ou des journalistes. Mais assez vite, l'on se rend compte qu'il n'en est rien : Pierre Kalfon s'est contenté ici de rassembler plus de soixante-dix «papiers» qu'il avait donnés essentiellement au journal Le Monde (mais aussi au Nouvel Observateur et à l'ORTF), alors qu'il était correspondant de presse (en même temps qu'enseignant) à Santiago du Chili. L'ensemble est précédé d'une brève introduction «historique» (l'adjectif est ici ambitieux) et se conclue par un épilogue surprenant : un scénario co-écrit par l'auteur pour un film télévisé de Patricio Henriquez. Cet ensemble, somme toute éclectique, semble avoir été ici rassemblé pour répondre à des préoccupations editoriales (l'anniversaire de la chute d'Allende). Au total, ce n'est donc ni une biographie ni un livre d'histoire (qui raconte et explique les événements), mais un produit essentiellement journalistique visant à informer les lecteurs d'un journal du soir largement favorable à l'expérience Allende.

Mais une fois la déception passée, le lecteur ne désespère pas de tirer quelque profit d'un tel ouvrage. D'abord, parce que les livres d'histoire sur le thème de l'Unité populaire chilienne sont encore très rares et que nous approchons du temps nécessaire - celui qui sépare deux générations - à une mise en perspective des événements. Ensuite, parce que les articles de¿Pierre Kalfon restent toujours clairs et modérés de ton, rédigés dans une langue agréable, et dont l'esprit de synthèse (une obligation pour les journalistes) permet d'enchaîner les articles selon la chronologie.

Certes, la construction de l'ouvrage obéit à la régie journalistique de n'évo- quer que «les événements qui se passent», commentés par les agences de presse ou par la presse chilienne. Cette suite chronologique justifie la distribution dans le temps du nombre des articles : 18 pour 1971, 21 pour 1972 et 32 pour les six

premiers mois de 1973, avec pas moins de 17 papiers pour les cent derniers jours qui précèdent le putsch. Cette répartition inégale a au moins le mérite de

suggérer la montée de la tension au Chili, tension dont les médias européens voulaient rendre compte avec le plus de fidélité, car, comme le souligne Marc Ferro dans une préface, l'expérience chilienne a constitué à l'époque un véritable enjeu pour les socialistes européens (il faut rappeler que François Mitterand, surnommé là-bas «l'Allende français», a rendu visite au président S. Allende en novembre 1971).

Par ailleurs, l'auteur ne cache pas que ces articles ont été écrits «à chaud» et avec un fond de sympathie à peine dissimulée, même si, de loin en loin, l'obser- vateur amical laisse entrevoir quelque inquiétude, voire quelque déception quant à l'issue de ces «folles espérances» (p. 20).

Loin de disqualifier l'ouvrage, toutes ces remarques visent à informer le lecteur de l'approche avant tout conjoncturelle de cette histoire si dramatique du Chili d'Allende. On n'y trouvera ni une analyse de fond sur les causes de l'échec (même si celles-ci se dessinent en ombre portée du texte) ni une étude psycholo- gique du socialiste Allende, encore moins une présentation de la société chi-

This content downloaded from 62.122.76.48 on Sat, 14 Jun 2014 16:04:57 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 4: SENTEURS ET SAVEURS D'AMÉRIQUE LATINE || Allende, Chili : 1970-1973by Pierre KALFON

CMH.LB. Caravelle 239

lienne de ce temps. Cette compilation d'articles reste une chronique finalement assez subjective de la révolution et de la contre-révolution chilienne ; la conclu- sion en forme de scénario filmique renforce encore ce sentiment d'une mémoire

engagée aux côtés des perdants. Sur le fond lui-même, quelques pistes se dégagent avec plus ou moins de

force, que nous voudrions évoquer brièvement. Tout d'abord, les contradictions au sein de l'Unité Populaire apparaissent très tôt au sein de cette coalition de

gauche, hétéroclite et tiraillée. Entre un parti radical divisé, un parti socialiste

peu organisé, un parti communiste «stalinien», une gauche chrétienne déchirée et une gauche guévariste (le MIR) qui dénonce le révisionnisme et prône l'action violente, la liberté de manœuvre du gouvernement se réduira rapidement, au

point que ce dernier donne vite l'impression de réagir aux événements plutôt que de les contrôler. D'un côté, il dénonce l'«hystérie révolutionnaire» qui pousse les «miristes» à envahir plusieurs grands domaines avant même qu'une loi ne les y ait autorisés, mais de l'autre il exerce une censure indirecte sur les médias qui lui sont hostiles... Les luttes internes au sein de la UP ont commencé dès 1971 et se poursuivront jusqu'au bout ; c'est ainsi que les gauchistes ont pu re-

procher à ce gouvernement de la «gauche plurielle» de ne pas avoir armé les «cordons industriels» au moment des bruits de bottes. . .

Même si Pierre Kalfon ne prétend pas se lancer dans une biographie de Salvador Allende, il esquisse ici et là quelques traits de ce personnage, somme toute méconnu. Bourgeois et médecin cultivé, franc-maçon «et» marxiste, vieux

parlementaire qui parvient à soixante-deux ans, après trois tentatives, au faîte du

pouvoir, Allende révèle par son action quelques faiblesses que Pierre Kalfon entrevoit : excès d'optimisme dans le bien-fondé de la «voie chilienne» légaliste, croyance absolue dans le professionnalisme de l'armée chilienne, vision hiérar-

chique du pouvoir qui lui interdit toute action de masse (il refusera de bout en bout, même au début quand les circonstances lui étaient favorables, de recourir au référendum). Mais l'homme d'Etat sut aussi montrer de réelles qualités, qui étaient comme les revers de ses défauts : ce vieil habitué des joutes électorales révélera ses dons de temporisateur et de négociateur, sans lesquels le gouverne- ment aurait implosé assez rapidement... Son suicide digne et courageux plaide en faveur de l'authenticité de ses convictions et de son refus d'affronter la défaite de ses propres utopies. . .

Même si cela est suggéré plutôt qu'affirmé, P. Kalfon ne passe pas sous silence les maladresses de Salvador Allende vis-à-vis des intérêts américains. Poussé par son extrême gauche, ce gouvernement décide en septembre 1971 de ne pas accorder d'indemnisations aux compagnies nord-américaines de cuivre à la suite des nationalisations. Motif invoqué ? Des bénéfices «excessifs». Sous le prétexte de faire disparaître une «mentalité dépendante» et de récupérer les richesses nationales, on en est venu à cette situation piquante où l'Etat chilien se trouvait créditeur face aux Sociétés yankees... D'une certaine manière, cette décision fut perçue à Washington comme un vol pur et simple, ce qui ne devait pas manquer d'alourdir le climat entre les deux pays. Certes, Pierre Kalfon rappelle avec juste raison que la CIA et la multinationale ITT n'avaient pas attendu l'investiture d'Allende pour tenter d'empêcher la mise en place d'un régime «marxiste» en Amérique du Sud, mais la guerre à mort se déplaça dès lors du combat idéologique aux luttes économiques et financières, desquelles le Chili devait sortir largement perdant.

This content downloaded from 62.122.76.48 on Sat, 14 Jun 2014 16:04:57 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 5: SENTEURS ET SAVEURS D'AMÉRIQUE LATINE || Allende, Chili : 1970-1973by Pierre KALFON

240 Comptes rendus

S'il est un domaine, en effet, où le rapport de forces était inégal, c'était bien celui du champ économique. Même un observateur acquis à la cause de l'Unité populaire ne pouvait que déplorer la dégradation irrémédiable du niveau de vie au fil des mois. Dans la dernière année, l'inflation devait dépasser les 300%, accompagnée de ces maux habituels d'une pénurie que sont le marché noir, la fuite des capitaux, la disparition des produits de base ou la corruption des fonc- tionnaires. Si l'extrême gauche analysait l'inflation comme un produit de la lutte des classes, les petites gens et les classes moyennes y voyaient plus prosaïquement la dégradation de leur pouvoir d'achat et se détachaient inexorablement du régime. Rétrospectivement, on peut trouver à cette crise économique des raisons objectives : manque de devises et de crédits internationaux, spéculation par les commerçants, grèves endémiques (et politisées) des camionneurs, détournement de biens par des militants peu scrupuleux. Il n'empêche que cet argument de la «casserole vide», brandie par les militantes du parti national, avait eu des réper- cussions décisives sur l'opinion publique, nostalgique du temps d'Eduardo Frei où «i'on trouvait de tout».

Un point délicat du débat de la gauche autour du renversement de Salvador Allende tourne autour de l'attitude de l'armée, et sur ce point, Pierre Kalfon laisse entrevoir une position assez nuancée. Paradoxalement, la lenteur avec laquelle l'armée a réagi tendrait à prouver son véritable apolitisme. Bien sûr, P. Kalfon note dans un article du Nouvel Observateur en date du 20 octobre 1971 que l'armée reste «la grande inconnue» (p. 72) de l'échiquier politique... Mais si l'on suit de près la chronologie, on observe pendant longtemps le scrupu- leux silence de l'armée. Mieux, celle-ci se voit confier le maintien de l'ordre, alors que le général Prats, modèle type du militaire loyaliste est nommé ministre de l'intérieur. Après les élections de mars 1973 d'où la gauche sort renforcée, les trois ministres militaires quittent le gouvernement sous la pression de la gauche extrême. Jusqu'à la fin du mois de juin 1973, l'armée ne bronche pas malgré les risques de guerre civile, et d'autres militaires (dont Prats) reviendront aux affaires, à la demande du président. A quelques jours du putsch, Allende désigne quatre autres ministres militaires... Certes, cette confiance présidentielle peut s'interpréter comme une tactique visant à dissuader l'institution d'intervenir par la force dans la politique chilienne, mais on peut aussi interpréter la collabora- tion prolongée de l'armée avec le pouvoir comme une répugnance à briser le jeu institutionnel et à ternir sa propre image d'armée apolitique. Et de fait, notons que l'état-major se décide fort tardivement à faire un coup d'Etat, sans doute dans le courant du mois d'août, alors que la guerre civile menace et que l'écono- mie est totalement paralysée, et sans qu'une solution civile soit en vue. Faut-il rappeler, par ailleurs, que l'image du général Pinochet, ancien professeur de géo- politique, est celle d'un militaire respectueux de la constitution. Il ne basculera dans le coup d'Etat qu'à la dernière minute, et pour ne pas briser l'unité de l'institution...

Et en fin de compte, ce qui frappe l'observateur d'aujourd'hui, c'est le pari risqué adopté par Allende en faveur d'une utopie politique qui semblait concilier l'inconciliable : le «socialisme dans la liberté». Sur cette terre d'utopie qu'est l'Amérique latine, un tel projet ne pouvait que séduire ; il venait d'ailleurs dans le droit fil d'un autre projet non moins utopique défendu par le gouvernement précédent - celui du démocrate-chrétien Eduardo Frei -: la «révolution dans la liberté». Pierre Kalfon a, encore une fois, raison de souligner «l'excès d'opti-

This content downloaded from 62.122.76.48 on Sat, 14 Jun 2014 16:04:57 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 6: SENTEURS ET SAVEURS D'AMÉRIQUE LATINE || Allende, Chili : 1970-1973by Pierre KALFON

CM.H.LB. Caravelle 241

misme» de cet apprenti-sorcier que fut Salvador Allende. Vingt-sept ans plus tard, la petite phrase ironique prononcée par Fidel Castro dans le stade national de Santiago (en novembre 1971) prend tout son sens : «[je suis venu voir au Chili] un processus révolutionnaire insolite et absolument unique dans l'histoire de l'humanité : la révolution entreprise d'une manière pacifique dans le cadre d'un sys-tème réactionnaire...» (p. 82). Castro avait vu la contradiction, et avait peut-être ressenti la prémonition d'un échec de cette «révolution légaliste»...

Pierre VAYSSIERE

Susana BIANCHI, María Estela SPINELLI (compiladoras).- Actores, Ideas y Proyectos Políticos en la Argentina Contemporánea.- Tandil, Facultad de Ciencias Humanas, Universidad Nacional del Centro de la Provincia de Buenos Aires.- 1997, 308 p. (Instituto de Estudios Histó rico-Social es).

Como lo señala lístela spinelli en el articulo con que participa en esta obra, el estudio de la realidad argentina del siglo XX está signado por la inestabilidad política, o lo que Gino Germani dio en llamar «la paradoja argentina.» Es irrele- vante acá discutir si la señalada característica es privativa de la historia política de este país; interesa en cambio destacar que ella ha teñido los debates sobre la historia política argentina, trabando por un largo período la reflexión.

Los autores aquí publicados tienen ya una trayectoria firme. Como lo expresa Spinelli, a partir de la década de 1980, y de la mano del proceso de democratiza- ción nacional, comenzaron a ocupar un lugar en el debate académico los discípu- los del grupo que en los años sesenta introdujo la Nueva Historia en la Facultad de Filosofía y Letras de la Universidad de Buenos Aires. Sobre estos discípulos coincidió no solamente el aporte de la Nueva Historia, sino también una forma- ción profesional superadora de posiciones estériles para el estudio de la realidad social y política argentina. En 1993 varios de ellos establecieron en la Universi- dad Nacional del Centro de la Provincia de Buenos Aires el Programa «Actores, ideas y proyectos políticos en la Argentina del Siglo XX.» Esta fue la manera de institucionalizar la corriente académica que se perfilaba desde la democrati- zación.

Actores, Ideas y Proyectos representa un aporte a la historia como disciplina, en la medida en que utiliza un enfoque ya ensayado en otras disciplinas sociales y largamente esperado en la de historia. Como se indica en la «Presentación», los autores participantes reconocen los límites de la narrativa tradicional y del enfo- que estructural. Afirman a su vez la importancia capital de los sujetos históricos, de sus ideas, fruto del desarrollo de su pensamiento, y de los proyectos políticos que conciben para transformar o legitimar la realidad en función de sus ideas. Es así que ponen énfasis en los procesos, realizando un rastreo analítico para determinar que los hechos no son producto del azar. Adoptan en consecuencia una perspectiva dinámica de la realidad social y política que les permite ir más allá de la descripción de los hechos y brindar elementos que contribuyan a su explicación.

Es interesante señalar que, en el volumen que comentamos, de once trabajos sobre la realidad histórica argentina de este siglo, cuatro se refieren directa o in- directamente al fenómeno peronista, dos tratan de hechos históricos en regiones periféricas del país, y dos aluden a hechos anteriores al advenimiento del pero-

This content downloaded from 62.122.76.48 on Sat, 14 Jun 2014 16:04:57 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions