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SEPTEMBRE 2007/3 Recherche et innovation en Bretagne n° 246 Entreprise : passion et innovation dans les pots de Lena Orchids Archéologie : les révélations continuent au laboratoire Actualité : les Archives d’Ille-et- Vilaine ont fait peau neuve

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SEPTEMBRE 2007/3€

R e c h e r c h e e t i n n o v a t i o n e n B r e t a g n e n°246

Entreprise : passion et innovationdans les pots de Lena Orchids

Archéologie : les révélations continuent au laboratoire

Actualité : les Archives d’Ille-et-Vilaine ont fait peau neuve

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éditorial

Sciences Ouest est rédigé et édité par l’Espace des sciences, Centre de culture scientifique technique et industrielle (Association)■ Espace des sciences, Les Champs Libres, 10, cours des Alliés, 35000 Rennes - [email protected] - www.espace-sciences.org - Tél. 02 23 40 66 66 -Fax 02 23 40 66 41 ■ Président de l’Espace des sciences : Paul Trehen. Directeur de la publication : Michel Cabaret. Rédactrice en chef : Nathalie Blanc. Rédaction : CélineDuguey, Christelle Garreau, Nicolas Guillas, Alice Vettoretti. Comité de lecture : Louis Bertel (télécommunications), Gilbert Blanchard (biotechnologies-environnement),Philippe Blanchet (sciences humaines et sociales), Jean-Claude Bodéré (géographie), Bernard Boudic (information et communication), Daniel Boujard (génétique-biologie),Michel Branchard (génétique-biologie), Alain Hillion (télécommunications), Jacques Lenfant (informatique), Gérard Maisse (agronomie), Christian Willaime (physique-chimie-matériaux). Abonnements : Marion Romain, tél. 02 23 40 66 40, [email protected]. Publicité : AD Media - Alain Diard,tél. 02 99 67 76 67, [email protected] ■ Sciences Ouest est publié grâce au soutien de la Région Bretagne, des départements duFinistère et d’Ille-et-Vilaine ■ Édition : Espace des sciences. Réalisation : Pierrick Bertôt création graphique, 35510 Cesson-Sévigné.Impression : TPI, 35830 Betton. Tirage du n°246 : 5 000 ex. Dépôt légal n°650 ISSN 1623-7110

NATHALIE BLANC,Rédactrice en chef de Sciences Ouest

Du présent,du passé etde l’avenirPompier, maîtresse, archéologue...

La rédaction de Sciences Ouestespère que ce dossier sur l’archéologieen Bretagne vous fera autant rêver que les enfants quand ils imaginentleur futur métier. Aller-retour entre lepassé et le présent, enquêtes,surprises, utilisation des technologiesde pointe…, l’archéologie est unediscipline bien vivante et la Bretagneriche de sites qui tiennent leurspromesses. Comme à Belz, dansle Morbihan, où les menhirs dunéolithique viennent d’être inscritsà l’inventaire supplémentaire desmonuments historiques.

La conservation de documents écritsoffre une autre possibilité de remonterle temps. Dans le bâtiment tout neufdes Archives départementales d’Ille-et-Vilaine, récemment ouvert au public, les nouvelles technologies simplifientle voyage : de la salle de conservationou de son domicile, le lecteur peutaccéder à des milliers de documents,dont les plus vieux datent du XIe siècle.

Comme toujours à la rentrée, leprogramme de la culture scientifique et technique est bien rempli : unenouvelle exposition temporaire sur les illusions d’optique à l’Espace dessciences, la Nuit des chercheurs, le Festival des sciences et la Fête de la science. Retrouvez tous cesévénements dans le programme jointà ce numéro.

Bonne lecture. ■

Toutes les archives de Sciences Ouest sur Internet en accès gratuit ➜ www.espace-sciences.org

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En bref....................................................................................................................... 4/5ActualitéLes nouvelles Archives départementales sont ouvertes à Rennes .............. 6/7EntrepriseDes orchidées qui poussent avec une dose d’innovation .................................... 8DossierArchéologie : dépoussiérez vos idées reçues .......................................................... 9Des fouilles inattendues, d’autres programmées................................................ 10Quelques découvertes récentes .................................................................... 10/11Belz, Le Guido, Rennes : trois sites d’actualité .......................................... 12/13Les métiers de l’archéologie .......................................................................... 14/15L’archéologie créatrice d’entreprise ...................................................................... 16Du nouveau dans la valorisation des sites archéologiques.................... 16/17Gavrinis, un site mythique à revisiter .................................................................... 18Pour en savoir plus .................................................................................................... 18L’actualité de l’Espace des sciences ................................................................ 19Agenda .............................................................................................................. 20/21

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sommaire

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en bref...en bref...

4 246/SEPTEMBRE 2007

■ Du côté des laboratoires■ Du côté des entreprisesNouveautés autour des Tic

■ La premièreédition des “étésTic” de Bretagne

s’est déroulée du 4 au 6 juillet derniers.Organisés par la Région Bretagne, cestrois jours de rencontres et d’échangesautour des usages d’Internet et notam-ment du “Web 2.0.” ont pour objectifsde faire découvrir, d’échanger et deprogresser sur les usages des Tic. Deuxévénements ont marqué ces “étés” : la remise des prix de l’appel à projetsrégional 2006 “Nouveaux services -Nouveaux usages à haut débit”, le 4 juillet aux Champs Libres, et la présen-tation, le 6 juillet, de dix projets bretonsinnovants en matière d’usage en réseaudes Tic, comme le logiciel d’aide à l’ap-prentissage de l’écriture de l’entrepriseEvodia(1), le service de production audio-visuelle en ligne de NeVisto, ou encorele système de gestion des commu-nautés sur Internet de la société Alenty.Rens.➜ [email protected], www.bretagne20.fr

Création d’entreprises :quatre lauréats bretons

■ Le 28 juin dernier,quatre projets bretons

ont été primés au Concours nationald’aide à la création d’entreprises 2007,organisé par le ministère de laRecherche. Les porteurs de projets ontreçu le prix des mains de ValériePécresse, ministre de l’Enseignementsupérieur et de la Recherche. En caté-gorie “Émergence”, les projets Hogun-soft (logiciel multimédia de gestion descontacts clients) et Fibre + (conditionne-ment et introduction automatique defibres dans les bétons) ont reçu chacun39 000 €. Dans la catégorie “Création-développement”, les lauréats sontNutrialys (produits de thérapie nutri-tionnelle) et Thérenva (interventions

cardio-vasculaires assistées par ordina-teur). Ces deux projets ont reçu respec-tivement les sommes de 275 000 et200 000 €.Rens.➜ Oséo Anvar Bretagne, tél. 02 99 29 65 70, www.oseo.fr

Soigner à distance

■ Le Festival des Vieilles Charrues, quis’est déroulé à Carhaix (29) du 19 au 22 juillet, a été l’occasion de tester, enconditions réelles, un dispositif de télé-médecine et vidéomédecine. Celui-ciallie une valise compacte d’équipe-ments médicaux conçue par la sociétéautrichienne TMA Medical et un systèmede transmission de données etd’images, développé par l’entrepriseCamka System, basée à Quéven (56).Lors du festival, les équipes de la Croix-Rouge française et les médecins généra-listes présents auprès des festivaliersont pu bénéficier, à distance et en tempsréel, des conseils des médecins urgen-tistes du centre hospitalier de Carhaix.Ces derniers pouvaient voir le patient,recevoir un dossier complet sur son étatou des photos haute résolution, et dialo-guer avec les équipes de secours. Pourles cas plus graves, une liaison avec leCHU de Brest était prévue. Les équipesde secours ont ainsi pu faire face à unealerte cardiaque et lever le doute surdivers malaises.Rens.➜ Pierre Couedelo, Camka System, tél. 02 97 05 11 99,[email protected],www.camka.com

Pour faire des étincelles !■ Le site “@Ampère et l’histoire de l’électricité”retrace la vie d’André-Marie Ampère et lesdécouvertes successives qui ont marqué ledéveloppement de l’électricité auxXVIIe et XVIIIe siècles. Des “parcours pédagogiques”,illustrés de vidéos, photos et gravures, permettent de comprendre et de reproduire lesexpériences des chercheurs de l’époque. Parmi les dernières nouveautés du site, unevidéo tournée au lycée Émile-Zola, à Rennes, qui explique la création de la pile de Volta(à partir de plaques de cuivre et de zinc). Un site riche qui s’adresse aux chercheurs,aux enseignants, aux étudiants et aux curieux. Soutenu par le CNRS, la Fondation EDF,le ministère de la Recherche, la Cité des sciences et de l’industrie.Rens.➜ www.ampere.cnrs.fr

Ouest-genopole® : deux certifications

■ Après la plate-formenantaise “Vecteurs viraux”en octobre 2006, la certifica-

tion Iso 9001 : 2000 vient d’être attri-buée aux plates-formes technologiquesrennaises Ouest-genopole® “Transge-nèse xénope” et “Protéomique hautdébit”, les 26 et 28 juin 2007. Cette certi-fication garantit leur capacité à répondreaux exigences de la communauté scien-tifique académique et industrielle. “Elleconstitue une réelle reconnaissance dela qualité de nos prestations technologi-ques et de nos méthodes de travail”,souligne Charles Pineau, responsable dela plate-forme “Protéomique haut débit”.Ces deux structures seront désormaisauditées tous les ans pour le suivi et lareconduction de la certification.Rens.➜ Christelle Hays, tél. 02 23 23 45 85,[email protected]

La recherche en biologiemarine renforcée

■ Le colloque de lancementde l’axe thématique “Géno-mique et chimie bleue”

de l’Europôle Mer s’est tenu les 5 et6 juillet à Roscoff. Coordonné parBernard Kloareg, directeur de la Stationbiologique de Roscoff, cet axe vise àrenforcer le potentiel de recherche enbiologie marine de la Bretagne et à le valoriser à l’échelle européenne. Ilrassemble deux thématiques : la géno-mique et ses retombées en biologiestructurale et génétique, et l’interfacechimie-biologie-écologie. La Stationbiologique de Roscoff, l’Institut univer-sitaire européen de la mer, l’Ifremer, la Station marine de Concarneau, etl’Université de Bretagne sud, associésdans cet axe thématique, envisagentaujourd’hui la création d’une Écoledoctorale européenne en biologie inté-grative marine, en collaboration avecleurs partenaires européens ou interna-tionaux.Rens.➜ Thierry Pilorge, Station biologique de Roscoff, tél. 02 98 29 25 30,www.brest.ird.fr/europolemer/

L’Inria change de tête■ Depuis le 1er juillet,Patrick Bouthemya pris la direction de l’Inria(2) Rennes -Bretagne Atlantiqueet de l’Irisa(3), quiregroupent aujour-

d’hui une trentaine d’équipes derecherche. Directeur de recherches àl’Inria et spécialiste de l’analyse dumouvement dans les images, PatrickBouthemy est responsable de l’équipe-projet Vista (Vision spatio-temporelle etapprentissage). Il succède à ClaudeLabit, qui a dirigé l’institut de 1999 à2007.Rens.➜ Patrick Bouthemy, tél. 02 99 84 72 74,[email protected],www.irisa.fr

Des réactions plus rapidesdans l’espace !

■ Publiée le 6 juillet dernier dansScience(4), la découverte des chercheursrennais du Palms(5) (laboratoire dephysique des atomes, des lasers, desmolécules et des surfaces) devraitpermettre d’aller plus loin dans l’étudedes nuages interstellaires. En effet,depuis les années 90, l’équipe du Palms a décortiqué le fonctionnementde certaines réactions qui se déroulentdans les nuages interstellaires : lentesà température ambiante, certainesréactions peuvent être rapides dans cesnuages, malgré des températuresproches du zéro absolu (soit - 273°C).Aujourd’hui, l’équipe a pu démontrerque ce phénomène était lié à laprésence ou non d’une barrière énergé-tique, dépendante des propriétés desmolécules. Cette découverte donne auxchimistes des moyens supplémentairespour étudier les molécules des nuagesinterstellaires et améliorer la modélisa-tion de la formation des étoiles.Rens.➜ Ian Sims, tél. 02 23 23 69 18,[email protected]

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Pour paraître dans le prochain

➜ Tél. 02 23 40 66 66 ➜ Fax 02 23 40 66 41➜ [email protected]

■ Du côté d’Internet

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5246/SEPTEMBRE 2007

■ Les échos de l’OuestLancement de l’Universitéeuropéenne de Bretagne■ Le 9 juillet dernier, le conseil d’admi-nistration de l’Université européenne deBretagne(6) (UEB), présidé par BertrandFortin, a installé ses administrateurset élu ses vice-présidents. Ce conseil aégalement voté son budget primitif : un million d’euros va être consacré aulancement des premières actions del’UEB, concernant la valorisation de larecherche, le collège doctoral interna-tional, l’inscription de la recherche dansl’espace européen et la promotion inter-nationale des activités de l’UEB. Laprochaine étape est le recrutementd’un(e) directeur(-trice) et la créationd’une commission chargée de la mise àdisposition de personnel pour l’UEB.Rens.➜ François Berthet, tél. 02 23 44 84 52,[email protected]

Un directeur adjointpour Valorial■ Le pôle de compétitivité agroalimen-taire Valorial, basé à Rennes, renforceson équipe : depuis le mois de juillet,Jean-Luc Perrot (photo) seconde Michel

Pinel, directeur dupôle. Ce nouveaudirecteur adjointaura pour missionprincipale d’appré-hender, par desétudes marketing,

les marchés des entreprises que Valorialaccompagne dans leurs projets d’inno-vation. Jean-Luc Perrot a travaillé à l’Itavi(Institut technique de l’aviculture), puisdans un cabinet conseil spécialisé dans

les produits de la mer. Enfin, il a été encharge de l’Observatoire des industriesagroalimentaires de Bretagne.Rens.➜ Michel Pinel, tél. 02 23 48 59 64,[email protected],www.pole-valorial.fr

L’aéronautique décolle

■ L’association “IEF(7) Aéro”, créée le 5 juillet dernier à l’initiative d’“Investir enFinistère”, a pour but la mise en placed’un pôle de compétences Aéronautique-spatial-défense (ASD(8)), regroupantindustrie, recherche et enseignementsupérieur du département. Ce secteurconcerne 42 entreprises finistériennes,dont DCNS (spécialiste des systèmesnavals militaires) et Thales Aerospace.“IEF Aéro” a pour missions la promotiondes compétences finistériennes dansles domaines aéronautique-spatial-défense, à travers des réponses mutuali-sées aux appels d’offres, la création deréseaux ou encore la participation auxévénements et salons nationaux et inter-nationaux.Rens.➜ Investir en Finistère, tél. 02 98 33 97 70,[email protected],www.investirenfinistere.org

(1) Lire Sciences Ouest n°230 - mars 2006, sur www.espace-sciences.org/magazine. (2) L’Inria Rennes - BretagneAtlantique, Institut national de recherche en informatique et en automatique, rassemble les établissements Inriade Rennes et Nantes. (3) L’Irisa, Institut de recherche en informatique et systèmes aléatoires, regroupe le centreInria Rennes - Bretagne Atlantique et l’UMR 6074 (CNRS, ENS Cachan, Inria, Insa Rennes et Université deRennes 1). (4) Understanding reactivity at very low temperatures : the reactions of oxygen with alkenes, HassanSabbah, Ludovic Biennier, Ian R. Sims et al., Science, 6 juillet 2007. (5) Lire l’article “Les molécules de l’espace sontétudiées dans les sous-sols de l’université” dans le n° 235 de Sciences Ouest - septembre 2005. (6) Lire l’article“L’Université européenne de Bretagne est en marche” dans Sciences Ouest n° 240, février 2007. (7) IEF : Investiren Finistère. (8) ASD : Aéronautique / Spatial / Électronique de défense / Électronique de sécurité.

■ Les actus de Bretagne Environnement■ Anguilles : des civelles bretonnes pour repeupler lesrivières européennes ■ Des conseillers énergie font le tourde la Bretagne

➜ www.bretagne-environnement.org/quoideneuf/en_bref/

■ À lire Les coups de cœur de la Bibliothèque de Rennes Métropole

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Calme plat chez les soles : la vie intime des animaux de lamer, de la plage et des rochers■ L’auteur nous emmène tour à tour au bord de lamer et sur la plage, dans les ports et les falaises ouau milieu des océans. Pour autant ce livre n’a riend’un guide touristique pour vacanciers : il nousraconte plutôt des histoires d’animaux, tirées desrecherches scientifiques les plus récentes. On ydécouvre des tentacules mortels de plus de50 mètres de long, des rougets qui fument et desmorues qui chantent, les mœurs sexuelles débridéesde l’huître... Un concentré d’anecdotes pour noussensibiliser à la beauté de la nature et à la protectiondu milieu marin.➜ Marc Giraud, Robert Laffont, 2007.

Bâtir écologique : chronique d’uneconstruction en bois■ À partir de sa propre expérience deconstruction d’une maison en bois, l’auteur décritde manière très pratique toutes les phases duchantier, depuis l’approvisionnement enmatériaux jusqu’à l’édification d’une toiturevégétalisée. L’ensemble de la construction prenden compte des aménagements respectueux del’environnement. Le livre se présente comme unjournal de bord.

➜ Emmanuel Carcano, Terre vivante, 2007.

Biocarburants : questions-réponses■ Le pétrole que nous utilisons est une énergiefossile amenée à s’épuiser. De nouvellesressources sont en train d’apparaître : lesbiocarburants. Renouvelables, ils sont aussiune réponse à la réduction des émissions degaz à effet de serre et apportent de nouveauxdébouchés à l’agriculture. Cet ouvrage,richement illustré de photographies et degraphiques, étudie en particulier trois filières : le bioéthanol, le biodiesel et l’huilevégétale. Le dernier chapitre est consacré aux biocarburants dans le monde. ➜ Fadéla Benabadji, Etai, 2006.

Retrouvez ces ouvrages en prêt au troisième étage de la Bibliothèque de Rennes Métropole, Les Champs Libres - plateau sciences et techniques.www.bibliotheque-rennesmetropole.fr

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Préservation des mortiers antiques■ L’étude des mortiers nabatéens fait l’objet d’un programme financé parl’Union européenne (Namo : Nabatean mortars). Ce peuple, installé en Jordanieet dans le sud de la Syrie du VIIe au Ier siècle avant J.-C., est connu notammentpour ses façades taillées dans le roc à Petra (Jordanie). Pour l’étude de la technologie nabatéenne en matière d’utilisation des mortiers,les monuments de Qasr al Bint à Petra et de la Grande Cathédrale de Bosra, enSyrie, ont été choisis comme sites de référence. Le mortier est un matériauparticulièrement intéressant, en raison de son domaine d’application très large,d’une utilisation très fréquente dans l’histoire et de sa sensibilité aux conditionsclimatiques. Grâce à la cartographie et l’échantillonnage, les chercheurs arriventà avoir une vision d’ensemble des différents matériaux utilisés et des dommagessubis par les bâtiments. Ces informations permettent de distinguer lesdifférentes périodes de construction ; elles servent aussi à définir une stratégiede conservation. Par ailleurs, la signification et le potentiel des techniques detravail anciennes peuvent aussi profiter à l’administration de l’héritage culturel etaux entreprises artisanales des pays partenaires méditerranéens.Plus d’informations ➜ www.na-mo.comRens.➜ Euro Info Centre Bretagne, tél. 02 99 25 41 57, [email protected]

■ Du côté de l’Europe

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Depuis le printemps, les Archivesdépartementales occupent un bâti-ment tout neuf, au nord de Rennes.Mais avant d’en arriver là, il a falluopérer des changements aussi consi-dérables que le volume des fondsconservés aux archives.

Les Archives départementales ont étécréées à la Révolution. Fermées depuis

plusieurs mois, les Archives d’Ille-et-Vilaineoccupent aujourd’hui un bâtiment flam-bant neuf, inauguré en juin dernier, pourabriter leurs trésors. Les plus vieux docu-ments remontent au XIe siècle. De trèsbelles pièces, parfois retrouvées par hasard,comme plusieurs extraits de chartes du XIe

sur parchemin qui avaient été pliés et réuti-lisés comme renfort dans la reliure de regis-tres du XIXe siècle. Mais la particularité del’Ille-et-Vilaine c’est l’état civil. Le départe-ment possède le plus grand nombre deregistres paroissiaux des XVe et XVIe siècles.“Nous avons des registres de baptêmes quiremontent 90 ans avant l’ordonnance de Villers-Cotterets, qui fonde l’état civil en 1539.” MichelMaréchal, le directeur, en parle avec fierté.

Des millions de documentsaccessibles

Les fonds sont classés en quatre périodes :les séries anciennes (avant 1790), les sériesrévolutionnaires (1790-1800), les sériesmodernes (1800-1940) et les séries contem-poraines (après 1940), plus des fonds

complémentaires composites. Il faut ajouterla bibliothèque, les périodiques et la docu-mentation, ce qui représente des millionsde références. “Nous avons l’habitude dejongler avec des chiffres énormes”, assureMichel Maréchal. Plus de 30 km linéaires de documents classés de façon rigoureuse.“Il existe des normes internationales de descrip-tion et d’échange, pour rédiger l’analyse desdocuments archivés. Il faut absolument que lagrille de description soit la même pour toutes lesarchives afin que les procédures d’interrogationsdonnent les mêmes résultats que vous soyez ici,en France, ou n’importe où dans le monde.”

L’accès à tous, un leitmotiv pour Michel

Maréchal, qui veut brasser les gens, ouvrirla mémoire collective au plus grandnombre et pas seulement aux scientifiqueset autres habitués. “Nous mettons à disposi-tion, bien sûr, mais nous souhaitons aussi avoirune démarche volontaire pour diffuser ces docu-ments historiques sans attendre que le publicvienne à nous. C’est une démarche à laquelle jesuis très attaché.”

Ouvrir la mémoire collective

Et qui va lui être facilitée par lesnouvelles technologies. Michel Maréchalespère qu’elles vont créer un hommenouveau “quelqu’un qui jonglera avec tous lessupports, un internaute qui viendra aussitoucher les originaux en salle, un lecteur quideviendra spectateur des expositions.”

L’évolution numérique ne lui fait paspeur. “Peut être que sur le plan intellectuel, lemétier d’archiviste sera moins intéressant qu’àl’époque du tout papier, mais c’est une formidableouverture sur les gens. Nous allons être davantageintégrés dans la marche en avant de la société.Nous ne devons pas rater ce virage.” ■ C.G.

Michel Maréchal et Jean-Yves Le Clerc.

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➜Actualité

6 246/SEPTEMBRE 2007

Les nouvelles Archives départementales sont ouvertes à Rennes“Les archives s’intègrent dans la marche en avant de la société”

Jusqu’au 19 octobre/CARNETS DE MÉMOIRERennes - Dans leurs locaux flambant neufs, les Archivesdépartementales exposent photographies, maquettes, journaux,livres affiches et autres documents, retraçant ainsi l’histoire plus quemillénaire du département. ■

Rens.➜ www.ille-et-vilaine.fr/actions/culture-ille-et-vilaine/archives-departementales-ille-et-vilaine.html

Depuis le parking, le bâtiment noir de plain-pied abrite l’espace public. Des bulles rouges guident le visiteur vers les grandes portes noires. Derrière on aperçoit les niveaux de stockage.

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7246/SEPTEMBRE 2007

Le prix de l’accessibilité des archivesDes documents passés à la moulinettedes nouvelles technologiesUn nouveau logiciel de gestion desarchives permet aujourd’hui de lesrendre beaucoup plus accessibles. Les archives entrent dans l’ère desnouvelles technologies.

Les nouvelles technologies sont passéespar là. Cela saute aux yeux dès la salle de

lecture : en plus des volumineux lecteurs demicrofilms, vingt-cinq PC avec écran plattrônent dans la salle de consultation. De làou depuis son domicile, le lecteur peut faireune recherche documentaire à partir demots-clés, de cotes, de noms de lieux ou depersonnes, de dates..., via Internet, sur unpuissant moteur de recherche. Il obtient uneliste de documents dont il peut consulter lafiche détaillée. En un clic, il peut visualiserles cartes et les plans de façon très fine,demander la mise à disposition du docu-ment original en salle de lecture...

Consultation simplifiée

Derrière cette grande simplification de laconsultation pour le public, il y a la partieimmergée de l’iceberg, ou plus exactementdu nouveau logiciel, Thot(1), un produitintégré de la société Sicem, ajusté auxbesoins des archives d’Ille-et-Vilaine. Ilregroupe et gère des données autrefoisséparées, soit 400000 références dont plusde 7 200 images numérisées. Le travail dereprise des données de l’ancien logicieldans le nouveau a nécessité des mois detravail et de contrôle. “Et nous continuons àcorriger les erreurs qui subsistent”, expliquel’adjoint au directeur et responsable des

nouvelles technologies Jean-Yves Le Clerc.Mais tout cela nécessite la numérisation desdocuments. Voilà une dizaine d’années queles Archives départementales ont entreprisde scanner une partie de leurs richesses. Lesplans du cadastre napoléonien, les tablesdu recrutement militaire, les délibérationsdes États de Bretagne ont été les premierssur la liste. Celui de l’état civil est en cours.Microfilmé il y a une quinzaine d’années(sept ans de travail(2) et trois millions devues), c’est le fonds le plus consulté. Mais sanumérisation, commencée par des cerclesde généalogistes en partenariat avec lesArchives, pose aujourd’hui un problème.“Nous travaillons actuellement à résoudre desproblèmes d’homogénéité numérique et d’indexa-tion pour pouvoir intégrer ce travail dans Thot.”

Un nouveau type de documents

Autre chantier, vaste lui aussi et crucialpour l’avenir : celui de la conservation desdocuments dématérialisés. Désormais, les documents que les Archives doiventconserver (ceux des administrations) arriventen partie sous forme informatique. “Cela pose d’autres problèmes, reconnaît Jean-YvesLe Clerc. Par exemple, les jugements rendus

par les tribunaux de Rennes arrivent encore sousforme papier mais sans les répertoires informa-tisés qui ne nous seront versés que dans plusieursannées. C’est comme si on recevait un livre deplusieurs centaines de chapitres sans sommaire !”

Se pose aussi la question de l’authentifi-cation des documents numériques par unesignature informatique et de la longévité du stockage numérique. C’est le grand défides gardiens des archives contemporainescar “ces documents constitueront les sources del’histoire de demain.” ■ C.G.

(1) Thot est l’archiviste des dieux dans la mythologie égyptienne. (2) Cetravail fut réalisé par une personne de la communauté américaine desMormons, en échange de l’autorisation de dupliquer les informationspour sa communauté.

Contact ➜ Jean-Yves Le Clerc, adjoint au directeur, [email protected]

➜ QUELQUES CHIFFRESLe nouveau bâtiment : 55 km linéaires destockage. 2 000 m2 d’espace public (dont unesalle d’exposition de 230 m2 et un auditorium de160 places). 5 000 m2 de surface vitrée, 40 moisde travaux, 33 millions d’euros.Les archives : 30 km linéaires de documents. Dix siècles d’histoire. Un état civil représentant3 millions de vues microfilmées, une base dedonnées en ligne de 400 000 références. ■

➜ PRATIQUEArchives départementales, 1, rue Jacques-Léonard 35000 Rennes. Tél. 02 99 02 40 00 [email protected] - www.archives35.frAccès en bus ligne 16 et 30 arrêt “Préfecture”.Ouvert du lundi au vendredi de 8 h 30 à 17 h 30.Entrée libre et gratuite. ■

Au quatrième étage, 11 km linéaires de stockage. Les PC avec écran plat trônent dans la salle de consultation. Patios arborés et hall d’entrée très coloré.

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➜Entreprise

8 246/SEPTEMBRE 2007

À Plouay, dans le Morbihan, uneentreprise de production d’orchidéesa vu le jour en décembre 2006. Néede la passion de Lénaïg Le Gal, LenaOrchidsmise aussi sur l’innovation.

Les orchidées, leurs formes, leurscouleurs, leur diversité passionnent

depuis toujours Lénaïg Le Gal. Dès ses dix ans, elle constitue sa première collec-

tion personnelle. Plustard, dans les années 90,elle monte une petiteserre dans la ferme fami-liale et transmet sapassion à sa sœur et son père, qui durant sesannées d’études, pren-nent soin de sa collectionet travaillent à mettre au

point les conditions de culture idéales(éclairage, arrosage, dosage des engrais...) :l’orchidée est une fleur fragile, pour laquelleil n’existe aucun traitement spécifique et peud’horticulteurs spécialisés.

Six ans pour une nouvelle plante

La petite serre expérimentale devientensuite le lieu des premières hybridations.Du croisement entre deux variétés (sous-espèces) à la commercialisation d’unnouvel hybride, il faut près de six ans, “avecenviron 2% de réussite”, précise Lénaïg Le Gal.De plus, les techniques existantes debouturage d’orchidées détruisent les zonesde croissance de la plante-mère. “Nous avonsmis au point des méthodes innovantes : des

milieux de culture qui provoquent une multiplica-tion des cellules, à partir de n’importe quelle partiede la plante, sans prélever ses zones de croissance.”Ces milieux, utilisés habituellement enrecherche fondamentale sur d’autresplantes, ont été adaptés à l’orchidée par lajeune femme et son père. “Pour chaquenouvelle variété créée, un ajustement du milieu deculture est nécessaire, ajoute-t-elle. Nous cher-chons à mettre au point un milieu plus universel,qui ne nécessiterait plus cet ajustement, et quipermettrait une multiplication un peu plus rapidedes cellules.”

L’entreprise Lena Orchids a ainsi vu lejour grâce à la volonté de la jeune chef d’en-

treprise (31ans) et au soutien du ministèrede l’Enseignement supérieur et de laRecherche, via le concours d’aide à la création d’entreprises.

Des orchidées qui refleurissent

Pour la vente, une seule espèce, phalae-nopsis, a pour l’instant été choisie : cetteorchidée d’Asie, connue du grand public, estaussi l’une des plus simples à entretenir.Lena Orchids commercialise une quaran-taine de variétés de cette espèce, auxquellesviendront bientôt s’ajouter les créations deLénaïg Le Gal et son père. Leurs premiershybrides sont actuellement en cours d’enre-gistrement auprès de l’Union internationalepour la protection des obtentions végétales,démarche comparable au dépôt d’un brevet.Ainsi, grâce à ses variétés originales, l’entre-prise s’est fait connaître dès son ouverture.Un succès dû aussi aux services qu’elle offre :un retour en serre pour relancer la floraison,et un emballage spécial facilitant le trans-port. La sœur de Lénaïg Le Gal, elle, s’occupe de la commercialisation desfleurs... et des pommes ! Car la productiond’orchidées ne signifie pas l’abandon de laferme familiale. De l’art de concilier la ventede produits locaux traditionnels et d’unefleur d’Asie actuellement en vogue. ■ A.V.

Histoire d’une passion familialeDes orchidées qui poussentavec une dose d’innovation

Contact ➜ Lénaïg Le Gal, tél. 02 97 33 36 09,[email protected], www.lena-orchids.com

Dans la serre, l’arrosage se fait à l’eau de pluie, réutilisée plusieurs fois grâce à une petite laguned’épuration installée à l’extérieur.

Lénaïg Le Gal.

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“Coucher de soleil” est l’une des quarante variétés de phalaenopsis commercialisées par Lena Orchids.

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Au moment où nous terminons ce dossier sur l’archéologie enBretagne, des traces d’occupation -peut-être de l’habitat- ont été

mises à nu, à Carnac, sur un chantier de construction. Si le fait dedécouvrir du bâti dans une zone surtout connue pour ses mégalithesest une première, tomber sur des vestiges en creusant desfondations se produit régulièrement. Quand ils présentent un intérêtscientifique, des fouilles préventives sont déclenchées. Le Servicerégional de l’archéologie en demande presque une par semaine !(p.10-11) L’archéologie s’enrichit ainsi en permanence de nouvellesconnaissances. Elle fait l’actualité et s’assimile parfois à une véritablecourse contre la montre. Heureusement, les archéologues netravaillent pas toujours dans l’urgence : à côté de l’archéologiepréventive, il y a la recherche, où les fouilles sont programmées etpeuvent se dérouler sur plusieurs années (p.12-13).

Discipline qui étudie un lointain passé, l’archéologie vit avec lestechniques de son temps. En plus des pinceaux et des binettes, iln’est pas rare de voir des pelleteuses sur les chantiers de fouille. Deretour au laboratoire, chromatographes et spectrographes s’activentpour analyser la composition chimique des échantillons rapportés.Les microscopes se braquent sur les pollens fossiles ou les morceauxde bois. Les ordinateurs tournent pour reconstituer une piècemanquante... Les archéologues sont entourés d’autres spécialistesqui les aident à reconstruire des pans d’histoire (p.14 à 16).

Même la valorisation des découvertes a évolué. Après avoir étéouvert à tout vent, le site mythique des alignements de Carnac s’étaitretrouvé grillagé. Il redevient petit à petit accessible. D’autres lieuxplus inattendus invitent à la découverte (p.16 à 18), comme la stationde métro Sainte-Anne à Rennes, où des copies des objets trouvéslors de la construction du tunnel sont exposées ; des visites virtuellesde sites exceptionnels sont aussi possibles grâce à Internet. Et pourceux qui ne le connaissent pas encore, ou qui veulent le redécouvrir,nous proposons une visite bien réelle, cette fois, du fameux cairn deGavrinis, niché au cœur d’une île du golfe du Morbihan. ■ N.B.

Archéologie :dépoussiérez vos

idées reçues!

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10 246/SEPTEMBRE 2007

Dossier

Archéologie

Avant le chantier d’une Zac ou d’uneroute, un site est souvent fouillé par l’Institut national de recherchesarchéologiques préventives, à lademande du Service régional del’archéologie. Ce service autoriseaussi des fouilles programmées surdes sites dont l’histoire reste à écrire.

“I l existe 18 000 sites archéologiques enBretagne. C’est un potentiel énorme !

Il n’y a pas une commune qui n’ait son site.”Stéphane Deschamps estle conservateur régional del’archéologie. Le Servicerégional de l’archéologie(SRA) recense les sites, lesprotège et assure le bondéroulement scientifiqueet technique des recher-ches. Tous les projetssoumis à étude d’impact,qu’il s’agisse d’une Zac(1)

ou d’un lotissement de plus de troishectares, sont étudiés par ce service de laDrac(2), qui peut décider de faire des fouilles.“Quand un projet d’aménagement affecte unsite, et que l’on découvre des vestiges qui ont unintérêt scientifique, un arrêté du préfet déclenchel’archéologie préventive, explique StéphaneDeschamps. Les diagnostics sont alors réaliséspar l’Inrap(3), ou un service agréé, comme leservice départemental d’archéologie du Finistère.”

Chaque année, 70 diagnostics sont effec-tués à la demande du SRA. “L’archéologiepréventive a cette grande vertu d’aller où l’on nepensait pas aller. Ces cinq dernières années, les résultats renouvellent nos connaissances surpratiquement toutes les périodes.”

“Aller où l’on ne pensait pas aller”

Cinquante personnes travaillent à l’Inrap,en Bretagne, où 57 diagnostics et 4 fouillesplus complètes ont été commencés l’andernier. “L’objectif d’un diagnostic, qui dure une

journée minimum, pour unemaison, à deux mois pourune autoroute, est d’identifierun site, de vérifier son exten-sion, son état de conservationet de donner sa chronologie”,explique Gilbert Aguesse,le directeur de l’Inrapgrand Ouest. L’Inrap fait

aussi un peu de recherche programmée(4).“C’est marginal pour nous, mais cela resteimportant, car en encadrant les bénévoles, nouspartageons notre savoir-faire, complète GilbertAguesse. Les archéologues préventifs, qui ontdes contraintes très fortes, ont aussi développédes méthodes d’échantillonnage, de topographie,ou d’utilisation de moyens matériels, notam-ment les pelles mécaniques, que nous avonsensuite fait partager aux autres chercheurs. Sinous avions fouillé le site de Belz(5) il y a vingtans, nous l’aurions dégagé avec des moyensmoins énergiques !”

Les outils de l’archéologie

Le troisième chaînon de l’archéologiebretonne est l’UMR “Civilisations atlanti-ques et archéosciences”(6). Basée à Renneset dans plusieurs autres villes du grandOuest, elle compte près de 80 chercheurs,ingénieurs et doctorants qui travaillent dansdes lieux choisis, sur des fouilles program-mées, qui durent plus longtemps. “Nousparticipons aussi à des fouilles préventives. Mais

notre particularité estcertainement nos ateliersarchéométriques, danslesquels nous développonsdes méthodes d’analysesvariées des roches, desmétaux, mais aussi du boisou des pollens”, expliqueGuirec Querré, le direc-teur de l’UMR.

Les compétences complémentaires deschercheurs, agents de l’Inrap et du SRA, soit200 personnes, seront bientôt regroupées ausein d’une même structure. 600 000 € sontdéjà prévus dans le prochain contrat de planÉtat-Région (CPER 2007-2013) pour équiperle futur bâtiment du Pôle de recherchearchéologique de l’Ouest (Prao), sur lecampus de Beaulieu : dépôt de fouilles,laboratoires, centre de documentation etmême un espace d’expositions temporaires.L’archéologie bretonne sort décidément del’ombre. ■ N.G./N.B.

Des organismes recensent,fouillent et protègentDes fouilles inattendues,d’autres programmées

Contacts ➜ Stéphane Deschamps, tél. 02 99 84 59 00,[email protected]➜ Gilbert Aguesse, tél. 02 23 36 00 40,[email protected]➜ Guirec Querré, tél. 02 23 23 59 16,[email protected]

StéphaneDeschamps.

Gilbert Aguesse.

Guirec Querré.

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Quelquesdécouvertesrécentes

À RENNES, une fortificationromaine.Un diagnostic archéologique a mis

en évidence un bel élément de l’enceinteromaine de la ville, à deux pas des Portesmordelaises. Ce mur de fortification dela fin du IIIe siècle est dans un état deconservation remarquable.

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À BELZ, 60 menhirscachés. Voir article p.12.

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Au GUILDO, un château médiéval. Voir article p.13.

1

(1) Zac : Zone d’activité commerciale. (2) Direction régionale des affaires culturelles. Site Web : www.culture.gouv.fr/bretagne. (3) Inrap : Institut national de recherches archéologiques préventives.(4) Soit une heure de fouille programmée pour 50 heures de fouille préventive. (5) Lire article p.12. (6) UMR CNRS/ministère de la Culture/Universités de Rennes 1, Rennes 2 et Nantes.

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De la presqu’île de Rhuys à la ria d’Étel, un projet est lancé pour leclassement des sites mégalithiques morbihannais au patrimoinemondial de l’Unesco. “Ce projet devrait relancer les grands programmesde recherche sur les monuments mégalithiques importants, estimeStéphane Deschamps. Et l’État et les collectivités s’engageront àassurer la meilleure présentation possible de ce patrimoine mégalithique.”Le “Comité scientifique de Carnac”, sous la présidence d’YvesCoppens, a validé le territoire à labelliser en avril et se réunira enoctobre. La France ne présente qu’un dossier par an à l’Unesco.Celui-ci pourrait aboutir d’ici 5 ans. ■

Dans le Morbihan,un patrimoine mondial

Près de DOL, un habitat néolithique.À Lillemer, près des marais de Dol, les archéologuesont mis au jour un habitat néolithique : une butteavec un double rempart, et notamment desplanches de bois parfaitement conservées. Unedécouverte rare en Bretagne, où les sols sont acides.

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À LAMBALLE, deux sitesdécouverts.Deux fouilles préventives, dansune Zac(1) de Lamballe, ontconduit à une belle découverte.Un site de l’âge du bronze, qui est une grande enceinte avec untalus, et un site de l’âge du fer,avec des fermes et des enclos.

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À QUIMPER, un prieuré.Un très beau diagnostic archéo-logique a été mené sur le prieuréde Locmaria, à Quimper. C’est undiagnostic complet du couvent,depuis les bâtiments de l’époqueromaine jusqu’aux sépulturesmédiévales.

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À PLOUHINEC, une villa romaine.La fouille de la villa romaine du IIe siècle à Mané Véchen(Plouhinec, Morbihan) va au-delà des espérances. Cettevilla maritime de 6 000 m2, cour comprise, comprenaitdes salles de réception grandioses, décorées depersonnages en stuc, grandeur réelle, et de longscouloirs, ouverts sur une cour par une colonnade. Lespeintures exceptionnelles de scènes mythologiques sonten cours de restauration. À suivre dans Sciences Ouest.

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À RENNES, premières fouillesau couvent. Voir article p.12.

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À PACÉ, une ferme romaine.Une fouille préventive a été conduite parl’Inrap, de mars à juillet 2007, dans lafuture Zac(1) de Pacé, près de Rennes. Ellea mis au jour une intéressante “ferme-villa” romaine, du premier siècle. Le tracéde la ferme gauloise qui l’a précédée aaussi été repéré.

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ArchéologieDossier

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Le site exceptionnel est classé monument historiqueIl y a 6500 ans, les menhirs de Belz étaient deboutL’enquête se poursuit à Belz, oùsoixante menhirs ont été découvertsen 2006. L’âge des menhirs estdésormais connu. Le site est classémonument historique, ce qui est peucourant après une fouille préventive.

“Nous sommes désormais sûrs du momentoù certains blocs ont été dressés. C’était

au néolithique, entre 4500 et 5000 ans avantnotre ère, à l’époque des premières sociétésd’agriculteurs éleveurs.” Christine Boujot,

ingénieur de rechercheau Service régional del’archéologie, a menéavec Stéphan Hinguant,de l’Inrap(1), la fouille surle site de Belz. Soixantemenhirs y ont été décou-verts l’an dernier, sousterre(2). La datation estconnue, grâce à l’analysede charbons de bois. Les

blocs correspondent donc aux premièresarchitectures mégalithiques, comme legrand menhir de Locmariaquer.

Les archéologues rendront leur rapportcet automne, mais beaucoup de questionsrestent sans réponse : quand les menhirsont-ils été couchés ? Certains sont à côté deleur fosse de calage, d’autres non, certainssont intacts, d’autres ont été débités...

“Ce chantier donne au premier abord l’impres-sion d’un plan de destruction délibéré”, analysel’archéologue. La réponse à certaines ques-tions ne sera connue qu’après de nouvellesfouilles... par exemple en trouvant les outilsqui ont servi à détruire les menhirs ! Etd’autres scientifiques vont apporter leurpierre : “Comment le granit peut-il être cisaillé,non pas dans le fil de la roche, mais perpendicu-lairement ? Et cela, sans impact, sur des blocsfichés en terre ! Les géologues devraient permettrede répondre à cette question”, note ChristineBoujot.

Un complexe de 300 m de long

Dans son compte-rendu pour le rapportd’activité de l’Inrap, Stéphan Hinguant sedemande s’il s’agit “d’un véritable alignementde menhirs ou d’un autre type de monumentmégalithique.” En établissant le lien avecune file de seize menhirs près du site, l’ar-chéologue note qu’il pourrait s’agir “d’uncomplexe mégalithique d’au moins 300 m delongueur.” Dans ce coin de terre, intactdepuis le néolithique, les découvertes nefont que commencer ! “Il y a un vrai enjeuscientifique à étudier ce site, insiste StéphaneDeschamps, le conservateur régional del’archéologie. Car beaucoup d’autres aligne-ments ont été restaurés selon les idées que l’onavait à la fin du XIXe siècle.” Ces fouilles vont

faire l’objet de publications scientifiques.“C’est vraiment un site exceptionnel, souligneGilbert Aguesse, directeur interrégional del’Inrap grand Ouest. Le ministre de la Culturea décidé de le classer. C’est la première foisqu’une telle mesure est prise, après une fouillepréventive.” Le 20 juin, le préfet de Région ainscrit le site à l’inventaire supplémentairedes monuments historiques. ■ N.G.

(1) Institut national de recherches archéologiques préventives. (2) Retrouvezl’article “Soixante menhirs découverts in extremis” publié dans SciencesOuest n° 236 (oct. 2006) sur www.espace-sciences.org/magazine.

Une fouille programmée commencée depuis treize ansAu Guildo, les archéologues mènent la vieAu nord de Dinan, le château médiévaldu Guildo fait l’objet de fouillesintégrales depuis treize ans. Uneopportunité rare en France.

Les vestiges d’unchâteau médiéval

surplombent la mer. Seshabitants l’ont déserté il y a plusieurs sièclesdéjà. Mais aujourd’huid’autres hommes occu-pent les lieux pour mettreau jour les informationscachées dans les pierres.

L’histoire commence en 1981, lorsque leConseil général des Côtes-d’Armor acquiert

le château du Guildo. Pendant dix ans, desbénévoles locaux vont entamer des travauxde consolidation, de débroussaillage. Maisle besoin de professionnels se fait sentir eten 1993 Laurent Beuchet, archéologue àl’Afan(1), devient responsable du projet demise en valeur. Par où commencer ? “Il ad’abord fallu faire un diagnostic complet, sur leterrain et dans les archives, pour évaluer l’intérêtdu site”, explique Laurent Beuchet. “Il s’estavéré que Le Guildo avait un statut importantau XVe siècle. Il pouvait receler une quantitéimportante de matériaux, comme des tessons depoteries, et, surtout, son architecture n’avait pasété polluée par des constructions modernes.”S’engage alors un chantier prévu pour durerplus de quinze ans. D’où la nécessité de

s’organiser ! “Nous élaborons des programmessur trois ans, autour d’une problématique. Nousterminons actuellement le quatrième, axé sur lesparties de services.”

Un travail de fourmis

Sur le site, des campagnes de plusieurssemaines ont lieu deux fois par an. Pendantles vacances scolaires, car les fouilleurs sontbénévoles, souvent étudiants. Ils appren-nent sur le terrain. “La formation est primor-diale, assure Laurent Beuchet. La fouille, c’est un geste technique qu’il faut apprendre àmaîtriser.” Côté technique justement, unefouille programmée est aussi un terraind’expérimentation. “On teste des méthodes de

Christine Boujot.

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Contacts ➜ Christine Boujot, tél. 02 99 84 59 08,[email protected]➜ Stéphan Hinguant, tél. 02 23 36 00 40,[email protected]

Laurent Beuchet.

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Le site de fouille (en bas à gauche) se situe à deuxpas de la ria d’Étel.

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Les découvertes prometteuses d’un bâtiment rennaisSous le couvent des Jacobins,un quartier romainÀ deux pas de la place Sainte-Anne, à Rennes, le couvent des Jacobinsgarde ses secrets depuis 800 ans.Un diagnostic archéologique vientde révéler les grands traits d’unehistoire, qui en cache une autre.

“C ’est drôlement inté-ressant d’intervenir

dans un couvent médiéval !Nous avons rarement l’occasion de fouiller un lieuhistorique, en ville, sur unetelle surface de 8 000 m2.”L’archéologue de l’Inrap,Gaétan Le Cloirec, amené, du 12 mars au

20 avril 2007, le diagnostic du couvent des Jacobins, au centre-ville de Rennes.Jusqu’en 2003, ce bâtiment appartenait àl’armée. Le nouveau propriétaire, RennesMétropole, avait demandé un diagnostic,avant la réhabilitation du site. Cinq archéo-logues ont fouillé les cours et l’intérieur ducloître, jusqu’à 4 m sous terre. “Nous avonsretrouvé un ossuaire contenant les tibias et lesfémurs d’une centaine d’individus. Ils dateraientdu XVIe siècle. Et nous avons repéré six tombes,du XIVe au XVIIe siècle, dont cinq à l’intérieurdu cloître.”

Mais les archéologues sont remontésplus loin dans le temps. “Le couvent a fossilisé

l’information. C’est une chance pour accéder auxniveaux antérieurs.” Le bâtiment est en effetsitué... sur un ancien quartier romain dyna-mique : ses rues ont été retrouvées, ainsiqu’une maison cossue, qui correspond à des bâtiments communautaires oucommerciaux, à étages. Des murs subsis-tent : “Ce sont des moellons de schiste et de grès,reliés avec du mortier. A priori, cela remonte auIIIe siècle”, estime l’archéologue.

Des Romains puis des squatteurs

Une centaine de pièces de monnaieromaine, en bronze, ont été trouvées. Ellesattestent une occupation au IVe siècle. Àcette époque, l’autorité romaine décline etdes squatteurs occupent les lieux : lesarchéologues ont noté, par exemple, destraces de foyer, au milieu d’une pièce. “S’il ya eu une occupation sauvage, la fouille le dira”,complète Gaétan Le Cloirec.

Plus d’un millier de tessons de poteriesgallo-romaines, médiévales ou modernesont aussi été extraites. Mais hélas, sous lesbâtiments, il y a des trous : les Dominicainsont creusé des caves à vin ! Elles ont causédes dégâts irrémédiables pour comprendrel’histoire du site... tout comme lesconduites d’eau et d’électricité posées parles militaires. L’intérieur du couvent, donton ignorait tout, a été étudié en même

temps par l’association Atemporelle(1). Unedeuxième tranche de fouille est prévue en2008 : l’église et la salle du Chapître livre-ront alors leurs premiers secrets. ■ N.G.

(1) Atemporelle à Parthenay (Deux-Sèvres), tél. 05 49 63 13 86.

Contact ➜ Gaétan Le Cloirec, tél. 02 23 36 00 62,[email protected]

relevés par photographies, de modélisation en3D aujourd’hui utilisées en fouille préventive”(lire p.10).

De retour au bureau, l’exploitation desdonnées commence : un véritable travail defourmis. Il faudra plusieurs années avant de pouvoir publier un résultat. Mais lesfouilles du Guildo ont relancé l’intérêt pourl’étude des châteaux et deux étudiants enmaster devraient se joindre au projet en2008, pour étudier les céramiques et lemobilier métallique. Quant à LaurentBeuchet, après vingt-six campagnes, samotivation est indéfectible. “J’irai jusqu’aubout, assure-t-il, ce chantier, c’est un beaucadeau qu’on m’a fait, les fouilles intégrales d’unchâteau du Moyen Âge sont rares en France.”

Et il espère pouvoir en faire profiter lepublic pour lequel il organise déjà, chaqueannée, une visite du chantier. ■ C.D.

Contact ➜ Laurent Beuchet, tél. 02 99 84 59 04, [email protected]

(1) L’Association pour les fouilles archéologiques nationales a été dissoutele 1er février 2002, laissant place à un établissement public administratifde recherche : l’Institut national de recherche en archéologie préventive(Inrap).

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Le couvent jouxte la place Sainte-Anne et l’égliseSaint-Aubin (au fond).

Les fouilleurs,souventbénévoles,s’activent dansle château,guidés parLaurentBeuchet(au centre).

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ArchéologieDossier

L’archéologueIl joue de la pelleteuseet du pinceauComme beaucoup d’enfants, GrégorMarchandrêvait d’être archéologue.Il est aujourd’hui chercheur CNRSau laboratoire Archéosciences del’Université de Rennes 1.

Après un Deug d’histoire de l’art,Grégor Marchand(1) s’est spécialisé en

archéologie. Pour sa thèse, il a étudié leséchanges de techniques entre les dernierschasseurs-cueilleurs et les premiers agri-culteurs(2). “Puis j’ai voulu me confronter aumonde réel et j’ai travaillé à l’Afan(3) (ancêtrede l’Inrap), confie-t-il. J’y ai surtout fait desfouilles sur autoroutes, j’ai appris à travailleravec des engins mécaniques. Au bout de deuxans, j’ai eu l’occasion de partir au Portugal, unparadis du néolithique ! Cela a été un vraivirage, mon programme de recherche a prisbeaucoup d’ampleur.” Aujourd’hui GrégorMarchand est spécialiste de l’industrielithique, “des cailloux”, traduit-il.

Ses recherches, il les mène au labora-toire et sur le terrain, la partie “sympa”.“La plupart du temps, ce sont des amateursqui découvrent un site et nous préviennent.Là, il faut obtenir l’accord du propriétaire, ungîte pour les bénévoles, avant de pouvoirentamer les fouilles. On commence à déblayerà la pelle mécanique avec des professionnels. Sila méthode est nécessairement un peu destruc-trice, elle est quand même précise. Mais pourretrouver des silex de quelques centimètres surun grand terrain marron, on finit toujours à lamain, au pinceau et à la binette.”

Pourtant Grégor Marchand ne se définitpas comme quelqu’un de patient. Difficileà croire lorsqu’il ajoute qu’un mois defouille représente environ quatre moisd’études au laboratoire !

160 000 silex à dessiner

“On se plonge dans d’anciennes publica-tions pour comparer avec nos découvertes,explique-t-il. L’étape importante consiste àdessiner les bouts de silex. Cela peut être extrê-mement long. Sur un gros chantier à Poitiers,on a recensé plus de 160 000 objets. Mais ces dessins, c’est ce qu’il reste de notre travailet c’est ce qui pourra servir de référence auxautres archéologues, même dans 50 ans.”

Chercheur épanoui, Grégor Marchandest toujours passionné. Au point d’affirmerque “l’archéologie, plus on vieillit, mieux c’est,car il faut avoir vu beaucoup de collections pourpouvoir faire des liens, savoir par exemple quetelle technique de taille vient de Pologne parcequ’on l’a déjà vue là-bas... J’espère que dans dixans j’apprécierai encore plus !” Un métier quidonne envie de vieillir, c’est rare... ■ C.D.

(1) Grégor Marchand a reçu en avril dernier la médaille de bronze duCNRS qui récompense le premier travail d’un chercheur, qui fait de luiun spécialiste dans son domaine. (2) Passage du mésolithique aunéolithique, de 10000 à 5000 avant J.-C. (3) L’Association pour les fouillesarchéologiques nationales (Afan) a été dissoute le 1er février 2002,laissant place à un établissement public administratif de recherche :l’Institut national de recherche en archéologie préventive (Inrap).

Contact ➜ Grégor Marchand,[email protected], tél. 02 23 23 66 10.

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Le chimisteIl remonte jusqu’aux alimentsde l’époqueSon rôle : Jean-Christophe Le Bannierréalise les analyses chimiques des échantil-lons ramenés du terrain par les archéolo-gues du laboratoire Archéosciences(1) : despierres, du sol broyé, des objets métal-liques comme des pointes de flèche, deshaches. L’analyse des foyers de cuissonpermet de retrouver des traces de matièreorganique et de remonter jusqu’auxaliments consommés à l’époque !Sa méthode : Chaque échantillon arrivenuméroté, avec une carte du site et l’endroitoù il a été prélevé. “Pour l’analyse de foyers decuisson, nous avons constitué notre propre base dedonnées : nous avons fait griller des aliments dansdes foyers reconstitués (viande, poisson, légumes)pour avoir une idée de leur profil chimique(2). Leséchantillons de terrain peuvent révéler des tracesd’épinard, de cervidés, mais aussi d’otarie et derequin ! Côté métallurgie, nous travaillons sur ladétection d’une douzaine d’éléments chimiques(3) :bronze, cuivre, étain, plomb, arsenic... Je peuxaussi quantifier le phosphore qui marque laprésence d’ADN et permet de repérer des nécro-poles, des étables et donc des activités humaines.”Son métier : Physico-chimiste de forma-tion, rien ne prédestinait Jean-ChristopheLe Bannier à travailler dans le domaine del’archéologie. “Je suis le seul chimiste du labo-ratoire ! Mais c’est ce que j’aime ici. Nous avonstous des formations différentes et chacun apporteses connaissances pour reconstituer l’histoire deséchantillons et des sites.” ■ N.B.

Le chimiste ne connaît les sites que par petitséchantillons, qui arrivent numérotés avecl’indication de l’endroit où ils ont été prélevés.

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“Pour retrouver des silex de quelques centimètressur un grand terrain marron, on finit toujours

à la main, au pinceau et à la binette.”

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Son rôle : Dominique Marguerie rechercheles pollens fossiles conservés dans les solspour retracer l’histoire de l’environnementvégétal d’un site archéologique avant,pendant et après sa période d’occupation :impact de l’Homme sur la végétation,premiers défrichements et cultures. Lesgrains de pollens sont très résistants etcaractéristiques de chaque type de plantes.Il a ainsi repéré l’arrivée en Bretagne dusarrasin, utilisé pour l’alimentation et celledu chanvre, pour l’habillement.Sa méthode : “Nous cherchons les pollensplutôt dans des sédiments gorgés d’eau, c’est-à-dire pauvres en oxygène, où ils sont mieuxconservés. On prélève des carottes de sédimentssur le site de fouille ou dans des zones humidesproches.” Au laboratoire, les pollens sontextraits par traitements chimiques,observés au microscope et comptés.Forme, taille, surface, le palynologue scrutechaque détail pour les identifier et classerceux qui sont d’origine locale et ceux quiviennent de plusieurs centaines de mètresou de kilomètres à la ronde.Son métier : D’abord utilisée par lesgéographes et les botanistes pour étudier

les variations du climat ou du niveau de lamer, la palynologie est maintenant prati-quée sur presque toutes les opérationsarchéologiques. “Aujourd’hui, je travaille

même sur la production pollinique actuelle sur lazone de Pleine-Fougères(4), pour calibrer et modé-liser les données archéologiques et reconstruire aumieux les paléopaysages.” ■ C.D./N.B.

Le dessinateurIl dessine pierre à pierre des bâtiments

Son rôle : Stéphane Jean dessine surordinateur les sites étudiés par lesarchéologues, ainsi que les objetsdécouverts lors des fouilles. “Je doismettre au point des codes - légendes,couleurs, mise en page... - pour traduiregraphiquement ce que l’archéologue veutexpliquer : les étapes de construction d’unmur, les motifs d’un objet...”

Sa méthode : L’ archéologue lui transmet les “minutes de terrain”,c’est-à-dire des croquis, des coupes de structures archéologiquesdessinées à la main, et les plans levés par les topographes. Après lesavoir scannés, Stéphane Jean les retrace sur ordinateur. L’exercicepeut se révéler fastidieux lorsqu’il faut redessiner pierre à pierre unbâtiment ou observer des motifs avec une loupe de brodeuse ! Àchaque étape il travaille en concertation avec l’archéologue. “C’est unping-pong permanent. C’est indispensable car il faut comprendre le site oul’objet pour que le dessin soit lisible et utilisable ensuite dans des publications,par exemple, ou dans des documents destinés au grand public.”Son métier : Lorsqu’il a découvert l’archéologie dans les années 90,Stéphane Jean a commencé à dessiner à la main. L’infographie s’estdéveloppée quelques années plus tard et a révolutionné ce métier :“Aujourd’hui on peut faire différentes figures qui ne prennent en comptequ’une époque ou recoller toutes les “minutes” pour obtenir un plan général. Etmême fournir des plans aux archéologues au cours de leurs fouilles.” ■ C.D.

L’œil rivé au microscope, le palynologue reconstitue les paysages en analysant les grains de pollen.

Le palynologueIl compte plus de 1 000 pollens par jour !

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Les bénévoles“Je ne m’attendais pas à faire autant de choses”

Morgane Philippe, étudianteen histoire : “J’ai toujours voulufaire des fouilles, et le chantier duGuildo recrutait des bénévolessans expérience. Ici (NDLR : surle chantier du Guildo, lire p. 13),on apprend les techniques debase et le vocabulaire. Je nem’attendais pas à faire autant de

choses, comme dessiner des pierres cachées, ou me retrouver sur unéchafaudage ! Laurent Beuchet et Hélène Cadiou, les archéologuesresponsables du site, nous font participer à l’interprétation et à ladatation des objets. Je serais bien restée plus longtemps. Mais jeprévois de repartir l’année prochaine dans le sud cette fois, au soleil !”

Vincent Léon, étudiant en sociologie : “Ça faisait longtempsque je voulais participer à un chantier de fouilles, et là j’ai la chancede travailler dans un château ! On avance bien, en deux semaineson a dégagé un mur, le chemin de ronde, maintenant on travailleau sol. Les responsables sont là pour répondre à nos questions. Etj’aime bien le fait de vivre en communauté, c’est un peu comme encolonie de vacances.” ■ C.D.

(1) UMR CNRS/Université de Rennes 1. (2) Analyse en chromatographie à phase gazeuse et auspectromètre de masse. (3) Avec un spectromètre à plasma. (4) Sur le site de Pleine-Fougères. VoirSciences Ouest n° 238 - décembre 2006. Sur : www.espace-sciences.org

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ArchéologieDossier

La société Dendrotech est une jeune pousse du laboratoireArchéosciences(1). Elle utilise destechniques issues de la recherchepour comprendre l’histoire desmonuments historiques et appré-hender l’archéologie du bois.

Dans les laboratoires, il n’y a pas quedes chercheurs issus de l’université, il

y a également des créateurs d’entreprise ;c’est le cas de Yannick Le Digol, dirigeantde Dendrotech, une société née ennovembre 2006 grâce à Bretagne Valori-sation(2) et spécialisée dans la datationdendrochronologique (étude des cernesde croissance des arbres).

Mais Yannick Le Digol propose bienplus que de simples datations. Ce dendro-archéologue est aussi formé en xylologiepour déterminer les essences de bois. Unparcours complet qui lui permet, lorsqu’ilarrive sur un site, de déterminer en uncoup d’œil, les transformations qu’ontsubies poutres et charpentes anciennes.“Il faut repérer les parties d’origine, celles quiont été ajoutées, réparées... ce qui permetensuite de mieux les restaurer ou simplementde les sauvegarder.” Un savoir-faire dontprofitent architectes en chef des monu-ments historiques, collectivités locales,archéologues... “Lors de la restauration duchâteau de Chateaubriant, par exemple,

l’étude de l’ensemble des charpentes a révélédes constructions originales dont certainesauraient probablement disparu dans le projetde réhabilitation initial.”

Du néolithique aux périodesrécentes

De nombreux autres projets attendentaujourd’hui la jeune entreprise, et permet-tent à Yannick Le Digol de travailler surdifférentes époques, depuis le néolithiquejusqu’à des périodes plus récentes. Etquand on lui demande pourquoi il achoisi le monde de l’entreprise : “J’aiaccepté ce projet car il me permettait deconserver des liens très étroits avec Archéo-sciences. Je travaille toujours avec VincentBernard, le dendrochronologue du laboratoire,par le biais d’une convention de concoursscientifique signée entre le CNRS, l’Universitéde Rennes1 et Dendrotech.” Un partenariatunique au sein de l’archéologie nationale.L’archéologie étudie le passé maisprépare bien son avenir... ■ C.D.

(1) Archéosciences est une UMR CNRS/ministère de la Culture/Universités de Rennes 1, Rennes 2 et Nantes. (2) Bretagne Valorisationregroupe les services de valorisation des quatre universitésbretonnes, de l’École de chimie de Rennes (ENSCR) et de l’Insa deRennes, soit 136 laboratoires et 3 000 chercheurs. Voir SciencesOuest n°239 - janvier 2007 sur : www.espace-sciences.org/magazine

Contact ➜ Yannick Le Digol, Dendrotech, tél. 02 23 23 60 45, [email protected],www.dendrotech.fr

L’archéologie créatrice d’entrepriseDentrotech perce dans le bois

Après plus de seize ans de fermeture, lesalignements de Carnac se dévoilent peu à peu. La recherche et l’aménagements’organisent, pour redonner vie à ce siteemblématique du mégalithisme breton.

Depuis quelques années, il est à nouveaupossible de se promener entre les aligne-

ments de Carnac. En 1991, le site a été fermé aupublic car le sol, dégradé par les piétinementsdes visiteurs et aux tracteurs utilisés pour ledébroussaillage au début des années 80, negarantissait plus la stabilité des pierres. Cettedécision de l’État(1), prise sans concertationavec la population locale, a provoqué d’impor-tants mécontentements.

Un nouveau souffle

En 2002, un administrateur a été nommé sur place et cette année, un comité scientifique,présidé par Yves Coppens, a été constitué. Réunipour la première fois en avril 2007, il a pourobjectif de mettre en place un programme derecherche sur Carnac, et plus largement sur lemégalithisme en Morbihan. “Il n’y a plus defouilles à Carnac depuis la Seconde Guerre mondiale.C’est exceptionnel pour un site aussi important”,regrette Antoine Lataste, administrateur desalignements. Et ce n’est pas parce qu’il n’y aplus rien à découvrir ! L’extraction et le redres-

Le renouveau d’un À Carnac, la re

Depuis deux ans, des vitrines ont faitleur apparition dans la station de métroSainte-Anne, à Rennes, pour présenterles vestiges archéologiques trouvés lorsdu creusement du tunnel.

Une exposition dans le métro... L’idée, déjàdéveloppée dans certaines stations pari-

siennes, trouve tout son sens à Rennes, puisqueles objets présentés à l’en-trée de la station Sainte-Anne ont été découvertslors de la construction du métro, en 1998. Unecinquantaine de pièces,mises au jour par lesarchéologues de l’Inrap(1) etdatées entre le XVe et leXVIIIe siècle, proviennent

des latrines de l’hôpital Sainte-Anne. Des céra-miques de l’époque gallo-romaine, découvertesplace Hoche, lors du creusement d’un parkingsouterrain, sont également exposées. “La Ville

L’archéologie p

Endendrochronologie,la perceuse estde mise pour faire les prélèvements.

Françoise Berretrot.

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sement des pierres ont été expliqués grâceaux études menées sur d’autres sitesbretons ; mais la signification des aligne-ments reste mystérieuse.

Le développement de la rechercheprésente aussi des avantages pour la gestiondu site : par exemple, chaque été, c’est unécologue qui détermine les secteurs à ouvriret le nombre maximum de visiteurs admis àl’intérieur des alignements, en fonction del’état de la végétation. La mise en valeur du

site progresse, avec la création d’un cheminpiéton qui, à terme, longera l’ensemble desalignements et bientôt des clôtures plusdiscrètes et des haies pour remplacer lesgrillages. L’hiver, comme le nombre de visi-teurs est faible, certains secteurs sont mêmeouverts librement à la visite. ■ A.V.(1) Le site des alignements de Carnac, propriété de l’État, est géré par leCentre des monuments nationaux.

Contact ➜ Antoine Lataste, tél. 02 97 52 77 98,[email protected]

site de 6000 anscherche redémarre

La villa romaine des Alleux, à Taden(près de Dinan), se visite en ligne. Une exposition virtuelle dans laquellele visiteur peut se déplacer, écouter les explications du guide ou deschercheurs de l’Inrap.

V isiter des fouillesarchéologiques sans

mettre les pieds dans la boue ? C’est possiblegrâce à l’expositionvirtuelle “Taden, unevilla antique” : un pano-rama à 360° du siteétudié par les archéo-

logues de l’Inrap(1), à Taden, près de Dinan.“Nous connaissions un photographe qui faisaitce genre de panoramiques, mais il fallait trouverun site archéologique qui s’y prête”, expliqueCéline Soret(2), chargée de la coordinationdu site Internet. Et la villa romaine desAlleux, mise au jour fin 2005 lors de laconstruction d’une Zac(3), est idéale. “Ce nesont pas les objets - peu nombreux - qui ontretenu notre attention, mais l’état de conserva-tion des sols, qui est exceptionnel.” D’autantque la fragilité de ces sols en briques deterre cuite ne permet pas de les laisser à l’airlibre : après quatre mois de fouilles, la villaa été réenfouie, à l’abri des intempéries.Pour se promener dans la villa, ses thermeset sa salle de réception, Internet est donc laseule solution ! ■ A.V.

Une visiteunique surInternet

rend le métro

(1) Inrap : Institut national d’archéologie préventive. (2) Céline Soret estchargée du développement culturel et de la communication à la directioninterrégionale grand Ouest de l’Inrap. (3) Zac : Zone d’aménagement concerté.

Contact ➜ Céline Soret, Inrap, tél. 02 23 36 00 40,[email protected] ; www.inrap.fr/taden

Panorama 360°, plan, commentaire audio et écrit :cette exposition d’un nouveau genre permetd’admirer une villa romaine du IIe siècle de notre ère,dans un état de conservation exceptionnel.

Céline Soret.

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de Rennes est à l’initiative de cette expositionatypique et nous a chargés de la réalisation,explique Françoise Berretrot, conservatriceau Musée de Bretagne. Comme nous sommesdans un lieu de passage, nous avons choisi desobjets du quotidien, en oubliant la chronologie.”Par contre, la station de métro n’est pas unlieu adapté à la conservation. Clés, dés,jeux, peignes, chaussures ont été reproduitspar des artisans céramistes, plasticiens,

verriers. “Nous avons essayé de reproduire lesfractures des pièces originelles... en cassant lesobjets copiés ! Certains ont été refaits plus dequinze fois.” Quant aux originaux, ils sontprécieusement conservés au Musée deBretagne. ■ A.V.

(1) Inrap : Institut national de recherches archéologiques préventives.

Contact ➜ Françoise Berretrot, tél. 02 23 40 66 86,[email protected]

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Antoine Lataste souhaite redonner au site son aspect sauvage, tout en le préservant du piétinementdes nombreux touristes.

Des copies desobjets trouvés lorsdu creusement dumétro sont exposéesdans la stationSainte-Anne.

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ArchéologieDossier

Gavrinis, un site mythiqueà revisiterAu centre du golfe du Morbihan, surl’île de Gavrinis, se trouve le cairn dumême nom, un site mégalithique auxdalles richement sculptées, dont lecouloir est le plus long de Bretagne.Embarquement pour une heure etdemie de visite.

La découverte de l’île de Gavriniscommence au petit port de Larmor-

Baden, dans le golfe du Morbihan. Aprèsdix minutes de traversée, le cairn se révèlepeu à peu : à cette distance, je vois surtoutune bosse couverte d’herbe, entourée debuissons. À la descente du bateau, la magiedu paysage laisse place à des grillages :seuls les environs du cairn appartiennentau Conseil général du Morbihan et peuventêtre visités ! Le reste de l’île est privé. Aprèsavoir posé mon sac, qui risquerait de frotterles parois et d’user les gravures, je suis legroupe de visiteurs dans un petit jardinavec vue imprenable sur le golfe. La visitecommence.

Le golfe du Morbihan à sec

Notre guide, étudiante en valorisation dupatrimoine et diplômée en archéologie,nous emmène au néolithique, l’âge de la

pierre polie et des débuts de l’agriculture, ily a 6 000 ans. “À cette époque, Gavrinis étaitune presqu’île, la majeure partie du golfe étantémergée : on pouvait aller à Larmor-Baden àpied !” C’est dans ce paysage qu’une impor-tante civilisation s’est développée et adressé les mégalithes que l’on retrouveaujourd’hui de la rivière d’Étel (à l’est deLorient) à la presqu’île de Rhuys (au sud dugolfe).

Des gravures mystérieuses

Enfin, nous pénétrons dans le cairn. Lecouloir étroit et bas de plafond, aux dallescouvertes de gravures mystérieuses,débouche sur une petite pièce, probable-ment une chambre funéraire, dont le toitest formé d’une seule dalle de 17 tonnes !“Il s’agit vraisemblablement d’une partie d’ungrand menhir, dont un autre morceau compose la «Table des marchands», un cairn de Locma-riaquer, à 5 km d’ici”, explique notre guide.Lampe de poche en main, elle éclaire laroche : je peux ainsi admirer le travail deshommes qui, équipés seulement de galetsde quartz, ont réalisé les gravurescomplexes qui recouvrent les dalles.Symboles de la mer, écussons décoratifs oureprésentations de la déesse-mère ? Cesdemi-cercles emboîtés restent un mystèreet font encore l’objet de recherches.

Après cette plongée dans le passé, leretour au soleil du XXe siècle est un peubrutal : c’est déjà pour moi l’heure du retoursur le continent. ■ A.V.

Contact ➜ Société Sogemor, tél. 02 97 57 19 38.

Pour s’y retrouverCairn : dolmen recouvert de petites pierres.

Dolmen : pièce (généralement une chambrefunéraire) reliée à l’extérieur par un couloirrecouvert de pierres couchées.

Tertre : sépulture à usage unique, ferméepuis recouverte de terre.

Tumulus : dolmen recouvert de terre.

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À LIREGavrinis et les mégalithes

du Morbihan■ Un petit livre facile à lirequi détaille la constructiondu cairn de Gavrinis et sepenche sur ses gravures. Denombreuses illustrationsfont découvrir le travail desarchéologues sur les sitesmégalithiques du Morbihan.

➜ Charles-Tanguy Le Roux, Éditions Jean-PaulGisserot, 2006.

SUR LE WEBwww.culture.gouv.fr/culture/arcnat/fr/index.htm■ Photos réelles (Grottes de Lascaux),panoramiques (les mégalithes duMorbihan), reconstitution en 3D (Paris

a n t i q u e ) ,assorties ded e s s i n s ,animations,commentairessonores ou en

langue des signes, plus de douze grandssites archéologiques français se visitentici. Des voyages en Roumanie et enÉgypte sont aussi possibles.

www.megalithes-breton.fr ■ Plus de trois cents sites mégalithiquesbretons sont répertoriés, photographiéset localisés. De quoi organiser de bellesbalades. Avec en bonus une impres-sionnante collection de cartes postalesanciennes.

www.inrap.fr■ Un souterrain sous une autoroute, des parterres mythologiques à l’empla-cement d’un futur parking : l’actualité de la recherchearchéologiquepréventive fran-çaise est sur lesite de l’Inrap(1).Des flashs surles derniers chantiers en cours, et mêmeparfois des petits films, listes des exposi-tions, colloques et une visite virtuelle.

www.culture.gouv.fr/culture/fouilles/accueil.html ■ Pour participer à un chantier de fouillearchéologique en tant que bénévole,rendez-vous sur le site du ministère de laCulture, qui répertorie les chantiers encours. La sélection se fait par région.

(1) Inrap : Institut national de recherches archéologiques préventives.

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Pour en savoir plus

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Le mois prochain : L’agriculture biologique

Les gravures de la chambre funéraire gardentleur secret.

Le cairn de Gavrinis est niché au cœur d’une île du golfe du Morbihan.

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Espace des sciences

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Les 15 et 16 septembre/Les journées du patrimoineÀ cette occasion, l’accès à la salle de la Terre et au planétarium seragratuit. ■

Le 28 septembre/La Nuit des chercheursIls sont passionnés, et veulent le partager ! De 20 h à minuit, leschercheurs vous attendent dans nos salles d’exposition pour montrerde nouvelles facettes de leurs personnalités. ■

Du 2 au 12 octobre/Le Festival des sciencesAnimations, conférences, expositions sont auprogramme de ces deux semaines. L’occasion pourles chercheurs de venir à la rencontre du public. ■

Du 8 au 14 octobre/La Fête de la scienceEntrée libre à l’Espace des sciences pour la 16e édition de cette manifestation nationale organisée par le ministèrede l’Enseignement supérieur et de la Recherche. ■

➜ www.espace-sciences.org

Le 18 septembre/L’Appel du largeEn 1969, la mission Apollo12 partait explorer la Lune, une expérienceretracée dans le film l’Appel du large. Sa projection sera suivie d’undébat autour des nouveaux programmes lunaires. ■

Le 25 septembre/Plantes médicinales et peuples de la natureLes savoirs et pratiques thérapeutiquestraditionnels, aujourd’hui encore au cœur denombreuses cultures, seront évoqués à traversquelques exemples. ■

Le 2 octobre/Histoire climatique de la TerreL’étendue de glace à la surface de la Terre a considérablement variédepuis le début de son histoire, avec des conséquences profondes surl’évolution de la planète et même sur l’Homme. ■

Le 9 octobre/Origine et évolution de la vie à la surface de la TerreAu fil des millénaires, la matière est devenue pluscomplexe jusqu’à l’apparition de la vie. De la formationdes océans aux origines du code génétique, denombreuses questions seront abordées lors de cette conférence. ■

Rens.➜ Aux Champs Libres, salle Hubert-Curien, à 20 h 30. Entrée libre.

Le 21 septembre/L’oxygène et la vie, histoire d’un paradoxeL’oxygène a permis l’apparition de la vie, pourtant il peut se révéler toxique. C’est le paradoxe que présenteraAndré Toulmond, ancien directeur de la Stationbiologique de Roscoff. ■Rens.➜ Dans l’amphithéâtre de l’IUT Gaco, à 20 h, entrée libre.

Icebergs, ours et manchotsÀ l’occasion de l’Année polaire internationale, unenouvelle exposition itinérante “Les régions polaires :Arctique et Antarctique” est disponible à la location.De la formation des icebergs aux habitants quipeuplent la banquise, l’exposition présente ces contrées extrêmes,leurs points communs et leurs différences. ■

Rens.➜ Patrick Le Bozec, tél. 02 23 40 66 46, [email protected]

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Au planétarium

Deux journées spécialesau planétariumLe 23 septembre/Quand la nuit égale le jourVenez au planétarium découvrir le pourquoi astronomiquede l’automne ! Ce jour-là, la nuit est aussi longue que le jour car le soleil se lève parfaitement à l’est et se coucheparfaitement à l’ouest. C’est pour cela qu’on l’appelleéquinoxe d’automne : equi pour égal, nox pour nuit. Unphénomène bien particulier qui sera à l’honneur desséances programmées le 23 septembre. ■

Le 4 octobre/Un compagnon de voyage nommé SpoutnikSpoutnik ça vous dit quelque chose ? Non ce n’est pas le nom d’un capitaine dans Star Trek, mais celui du

premier satellite artificiel, lancé le4 octobre 1957. Mise en orbite à900 km d’altitude, cette petiteboule de 58 cm de diamètrebaptisée “compagnon de voyage”en russe a révolutionné laconquête spatiale, ouvrant la

voie aux premiers vols habités. Cinquante ans après, leplanétarium vous propose de revivre cet événement. ■

Du 18 septembre au 2 mars/Illusions, ça trompeénormémentEt si nos cinq sens nous jouaient destours ? Dans quelques jours, l’exposi-tion Illusions vous invite à venir testervotre perception du monde et comprendre comment lecerveau analyse nos sensations... ■➜ Retrouvez toutes les informations pratiques sur notre site Web :www.espace-sciences.org/expositions

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Conférences

Au Pays de Morlaix

Expos itinérantes

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Les marins pêcheurs pendant la Seconde Guerre mondiale■ En prévision d’un colloque international autour du thème : la pêche et les pêcheurspendant la Seconde Guerre mondiale, qui se déroulera les 18 et 19 octobre 2007, leMuséum national d’histoire naturelle appelle les chercheurs, enseignants et doctorantsde différentes disciplines à envoyer dès à présent leur contribution. Les actes ducolloque seront publiés. Les projets de communication doivent être adressés parcourrier électronique (format Word ou PDF) à : [email protected] ou par courrier à :Aliette Geistdoerfer Techniques et culture, CNRS 27, rue Paul-Bert, 94204 Ivry-sur-Seine.Rens.➜ [email protected], tél. 01 40 79 37 32.

Nouvelles technologies communicantes■ Un appel à communications sur les objets communicants àdestination du grand public, des industriels, des militaires est lancédans le cadre de la 6e édition du colloque sur les technologies de la mobilité organisé le 22 novembre par le Technopôle Brest Iroise.

Les propositions sont à envoyer par mail à [email protected].➜ Technopôle Brest Iroise, tél. 02 98 05 44 51.

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(1) Laser processing for semi-conductor devices : Science and technology.

■ Colloques25 septembre/1er forumÉnergies Ouest

■ Nantes - Cette première édition abor-dera des thèmes tels que l’alimentationélectrique du grand Ouest, l’énergiebleue, éolienne, et les économies dansl’industrie. La manifestation se clôturerapar la remise des trophées “intelli-gences et énergies” suivie d’une confé-rence de Jean-Marie Chevalier, directeurdu Centre de géopolitique de l’énergieet des matières premières.Rens.➜ Tél. 02 40 71 07 90,www.energiesouest.com

28 septembre/L’astronomeJérôme Lalande■ Nantes - Cette journée d’étude orga-nisée par le centre François-Viètecommémore le bicentenaire de la mortde l’astronome. Des historiens dessciences et techniques retraçent la viede ce scientifique du XIXe siècle.Rens.➜ Muséum d’histoire naturellede Nantes, tél. 02 40 99 26 20,www.museum.nantes.fr

1er et 2 octobre/Lasers etsemi-conducteurs

■ Saint-Malo - L’utili-sation du laser dans la

fabrication des semi-conducteurs s’estconsidérablement développée cesdernières années, offrant de nombreuxchallenges en recherche et développe-

ment. Ce congrès(1) offre l’opportunité àde nombreuses disciplines d’échangersur ce sujet. Il est organisé par l’Institutd’électronique et de télécommunica-tions de Rennes (IETR) en partenariatavec le Hahn-Meitner-Institut Berlin(HMI). Rens.➜ Fabienne Jegousse,[email protected],http://lpsd.univ-rennes1.fr/Contact.htm

3 et 4 octobre/SalonsEmpack et PPTFood■ Vannes - Deux salons, l’un sur lessolutions innovantes en emballage,l’autre spécialisé dans les process enindustrie agroalimentaire. Le pôle decompétitivité breton Valorial ainsi que latechnopole de Vannes s’associent àcette manifestation. Rens.➜ Easyfair France, tél. 01 58 17 07 20,[email protected],www.easyfairs.com

Du 9 au 12 octobre/Safer seas■ Brest - Pour saseconde édition,le congrès interna-tional dédié auxproblématiquesde la sécurité etde la sûreté mari-

times portera un éclairage particulier sur les coopérations Europe-Asie. Unsalon professionnel accompagnera les

conférences et ateliers proposés par lespartenaires de Brest Métropole Océane,organisateur de la manifestation. Rens.➜ Brest Métropole Océane,[email protected], Michel Morvan, tél. 02 98 33 52 49,www.saferseas-brest.org

11 et 12 octobre/Journéesrégionales de la création

d’entreprise■ Rennes - Les JRCE fêtentcette année leur 10e anni-

versaire. Au programme des festivités,des conférences-débats, des exposants,des ateliers pratiques et d’autresnouveautés qui permettront de mieuxrépondre aux demandes des entrepre-neurs. Et pour marquer cette édition,des animations ludiques et artistiquessur le thème de la création d’entrepriseattendront également les visiteurs.Rens.➜ Club des créateurs, tél. 02 99 33 66 80, [email protected],www.jrce.org

19 et 20 octobre/Pratiqueset usages des corps dans lamodernité■ Rennes - Colloque international surles enjeux psychopathologiques et lesincidences cliniques de ces pratiques,organisé par le laboratoire “nouvellespathologies, violences et lien social” del’Université Rennes 2.Rens.➜ Halima Delamarre,[email protected]

ADRIA ■ 9 au 11 octobre, Nantes/Métrologie des masseset des températures ■ 10 et 11 octobre, Quimper/

Conduite de l’audit qualité interne en laboratoire d’analyses dedenrées alimentaires ■ 24 et 25 octobre, Rennes/Initiation àl’emballage alimentaire Rens.➜ Séverine Pierre, tél. 02 98 10 18 61,[email protected], www.adria.tm.fr

■ 22 au 26 octobre, Tours/Probiotiques etprébiotiques en nutrition humaine et animale Rens.➜ GhislaineBouesnard, tél. 02 97 47 97 32, [email protected], www.archimex.com

CEDRE ■ 24 au 27 septembre, Brest/Formation d’État-Major à la gestion de crise ■ 15 au 17 octobre, Brest/Formation à l’observation aérienne des pollutions en mer

Rens.➜ Centre de documentation de recherche et d’expérimentations,tél. 02 98 33 10 10, www.cedre.fr

IRPA ■ 2 et 3 octobre, Rennes/Gestion alternative deseaux pluviales : écologie et paysage ■ 9 et 10 octobre,

Melrand (56)/Mettre en valeur les savoir-faire : de multiplesmoyens existent pour mieux rendre compte de la complexité dessavoir-faire Rens.➜ Institut régional du patrimoine, tél. 02 99 79 39 31,www.irpa-bretagne.org

■ Formations

20 septembre/Mieux sedéplacer pour mieuxvivre son temps■ Rennes - Comment trans-

former nos temps de transport, enconstante augmentation, en tempsutile, voire de plaisir ? Le transportpublic peut-il réconcilier l’exigence demobilité durable et notre souhait deconfort de vie ? Autant de questions quiseront abordées lors de la conférenceorganisée par Rennes Métropole dansle cadre de la semaine de la mobilité. À 18 h 30 au Triangle.Rens.➜ Le Bureau des Temps, tél. 02 23 62 20 95, [email protected], www.rennes.fr/temps

20 septembre/Art ettechnologies■ Rennes - Art et technolo-gies : de nouvelles pistes

d’innovation pour l’entreprise ? Tel estle thème de cette 200e matinale. Et pourmarquer le coup, Rennes Atalante l’organise à l’Opéra de Rennes ! L’occa-sion pour le public de découvrir lescoulisses de ce lieu exceptionnel. Rens.➜ Rennes Atalante, tél. 02 99 12 73 73,[email protected],www.rennes-atalante.fr

2 octobre/Le statut juridiquede l’Antarctique, un modèlepour la gestion des espacesinternationaux■ Brest - Conférence donnée par ArmelKerrest, professeur de droit internationalà l’Université de Bretagne occidentale.Rens.➜ Océanopolis,tél. 02 98 34 40 40,www.oceanopolis.com

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Pour paraître dans le prochain

➜ Tél. 02 23 40 66 66 ➜ Fax 02 23 40 66 41➜ [email protected]

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■ Conférences

■ Appels à projets

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Jusqu’en septembre 2007/La radiodiffusion■ Rennes - Elle a sauvé la tour Eiffelde la destruction en lui donnant le rôled’antenne, c’est dire si la radiodiffusionmérite qu’on lui consacre une exposi-tion ! À travers des objets insolites, desdocuments originaux, l’espace Ferriédonne une approche nouvelle de cettetechnique introduite en France par legénéral éponyme.Rens.➜ Yannick Thévenin, tél. 02 99 84 32 87,[email protected]

Jusqu’en septembre 2007/La mer pour mémoire

■ Saint-Malo - À traversles recherches menéessur les épaves duPonant, cette expositiond’archéologie sous-marine dévoile l’histoire

maritime du grand Ouest atlantique.Rens.➜ Musée d’histoire de Saint-Malo, tél. 02 99 40 71 57.

Jusqu’au 5 novembre/Les ouvrières du thon■ Groix - Cette exposition retrace l’his-toire de chacune des cinq conserveriesde l’île de Groix. Elle est en grande partieaxée sur les ouvrières et leur travail.Rens.➜ Écomusée de Groix, tél. 02 97 86 84 60,http://ecomusee.groix.free.fr

Jusqu’à fin 2007/Grand-pèreraconte-moi la pêche■ Le Guilvinec (29) - La nouvelle expo-

sition proposée par l’espacedécouverte de la pêche en mer,Haliotika, retrace 50 ans d’aven-ture humaine. L’évolution dumétier de pêcheur (techniques,commerce, avenir) y est égale-ment évoquée à travers des

documents, des objets et des vidéos.Rens.➜ Philippe Gredat, tél. 02 98 58 28 38,www.leguilvinec.com

Jusqu’à fin 2007/Libellules, entre ciel et eau■ Nantes - Cette exposition nousprésente la libellule comme un animalinoffensif et extraordinaire.Le péristyle s’affiche■ Evor confronte sa démarche plastiqueà l’univers de la mode, du design et dessciences.Rens.➜ Muséum d’histoire naturellede Nantes, tél. 02 40 99 26 20,www.museum.nantes.fr

Jusqu’à fin 2007/Soleil,mythes et réalités■ Pleumeur-Bodou - Il a inspiré lespoètes, attisé la curiosité des savants,

réglé la vie encommunauté.Vénéré par lesAnciens, il fait

aujourd’hui courir les vacanciers et rêverles chercheurs qui voient en lui unesource inépuisable d’énergie. Le Soleilbrille de tous ses feux pendant toutel’année 2007 à la Cité des télécoms.Rens.➜ www.cite-telecoms.com

Jusqu’en mars 2008/Voyagesaux pôles■ Brest - Découvrirles paysages et lafaune de l’Arctique

et de l’Antarctique, entrer à l’intérieurd’une cabane des premiers explorateursdu Groenland, assister à une scène deplongée sous la banquise… C’est unvéritable voyage aux pôles que proposeOcéanopolis avec cette nouvelle exposi-tion proposée dans le cadre de l’annéepolaire. Treize conférences, un festivaldu film d’aventure et des activités ludi-ques sont programmés jusqu’à la fin del’année. Rens.➜ www.oceanopolis.com

Du 19 au 23 septembre/Festival du film marin■ Saint-Cast-le-Guildo (22) - Pour sa 7e édition, le festival vous emmène faireun tour dans les îles, du Japon à Cuba,

et vous fait revivre les grandes aventuresmaritimes et scienti-fiques. Inauguré partrois jours de program-mation jeunesse, lefestival sera accom-

pagné pendant cinq jours d’expositions,de rencontres et d’une régate dans labaie de Saint-Cast-le-Guildo.Rens.➜ L’ImagiMer, tél. 02 96 81 03 00,[email protected],www.festival-imagimer.com

19 septembre et 3 octobre/Tête à tête avecles serpents■ Nantes - Pour décou-vrir l’étonnante variété

des serpents, exotiques ou autoch-tones, venimeux ou constricteurs,bariolés ou discrets, en manipulant

mues, crochets à venin... et même unpython vivant.Rens.➜ Muséum d’histoire naturellede Nantes, tél. 02 40 99 26 20,www.museum.nantes.fr

29 et 30 septembre/Pages de sciences

■ Vannes - Biologie,astronomie, archéo-logie, cartographie,démographie, mathé-matiques : les sciencessont à l’honneur du

salon du livre de Vannes. Une cinquan-taine d’auteurs de documentaires,essais, romans, science-fiction, BDseront présents. Des débats, confé-rences, ateliers et animations scientifi-ques sont aussi prévus.Rens.➜ Mairie de Vannes, tél. 02 97 01 62 69, www.mairie-vannes.fr

6 octobre/Balade au rythme des marées■ Belz (56)- En ces lieux où la rivièred’Étel vient rejoindre l’océan naît un

écosystème contraignant mais quiregorge de vie : l’estuaire. Dans un cadre

magnifique, venezdécouvrir comment

la faune, la flore mais aussi les hommesont su tirer parti de ces milieux naturelsoriginaux.Rens.➜ Inscription obligatoire, tél. 02 97 87 92 45, [email protected]

Zooparc de Trégomeur■ Trégomeur (22) - Aprèsd’importants travaux derénovation, le zooparc a

rouvert ses portes le 28 avril dernier.Parc zoologique mais égalementvégétal, il présente de nombreusesespèces animales dans leur environne-ment naturel. La faune et la flore asiati-ques forment la thématique du parc,donnant l’occasion de sensibiliser lesvisiteurs aux problématiques écologi-ques actuelles. Rens.➜ Zoo de Trégomeur, tél. 02 96 79 01 07, www.zoo-tregomeur.com

21246/SEPTEMBRE 2007

■ Sorties

■ ExpositionsD

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Just as we were finishing thisfeature on archaeology inBrittany, traces of settlement

were discovered in Carnac, on a buildingsite. Although the discovery of ancientbuildings in an area best-known for itsstanding stones is a first, finding remainswhen digging foundations is a regularoccurrence. When the remains are ofscientific interest, a preventive dig islaunched. In fact, the region’s ArchaeologyDepartment applies for one such digalmost every week! This means thatarchaeology is regularly being extended bynew knowledge. It becomes headlinesnews and can be a race against time.Luckily, archaeologists do not always haveto work with such haste. In addition topreventive archaeology, there are researchprojects in which digs are scheduled totake place over several years.

This is a dynamic discipline and, as far as the technical aspects are concerned, it is also very much up-to-date. Experts donot only use brushes and hoes; it is notunusual to see mechanical diggers onarchaeological sites. And when the finds are taken back to the laboratory,chromatographs and spectrographs arebrought into action to analyse thechemical composition of the samples.Microscopes zoom in on fossil pollen orpieces of timbers. Computers hum as theyrecreate a missing piece in the puzzle.Archaeologists also call on otherspecialists to help them rebuild entiresections of history.Even the staging of discoveries haschanged. After being left open for manyyears, the symbolic Carnac alignmentswere fenced off. Gradually, they arebecoming accessible to the public again.

Other, more unexpected places have beenopened up, such as the Sainte-Anneunderground station in Rennes wherecopies of objects found during theconstruction of the tunnel are on view.Virtual visits of outstanding sites are alsopossible thanks to the Internet. And forthose who have never yet seen it, or whowould like to see it again, we suggest a very real visit to the famous Gavrinis Cairnnestling in the heart of one of the islands in the Morbihan Gulf. ■

22 246/SEPTEMBRE 2007

These abstracts in English are sent to foreign universities that have links with Brittany and to the Scientific Advisers inFrench Embassies, in an effort to widen the availability of scientific and technical information and promote the researchcarried out in Brittany. If you would like to receive these abstracts on a regular basis, with a copy of the corresponding issueof Sciences Ouest, please contact Nathalie Blanc, Editor, fax +33 2 23 40 66 41, E-mail: [email protected]

Brittany Regional Councilis providing financial backingfor this service.

Research and innovation in Brittany

Abstracts for the international issue

SEPTEMBER 2007 ■ N°246

FEATURE P.9/18 Archaeology: dust off your ideas !

SPOTLIGHT ON THE NEWS P.6/7

The new Ille-et-Vilaine Archives are open in RennesIlle-et-Vilaine’s Archives, which were set up during the French Revolution, are now housed in a brand new buildinginaugurated in June 2007 and speciallydesigned to hold all their treasures. Theoldest documents date from the 11thcentury and, in all, there are millions ofreferences representing more than 30linear kilometres of meticulously-classifieddocuments.In the new building, accessibility for all is the leitmotiv of the Director, MichelMaréchal, who wants to attract peoplefrom all walks of life and make thecollective local history available to all, notonly to scientists, researchers and thepeople who habitually make use of theArchives. This is all quite feasible thanks to the new technologies. They are veryobvious as soon as you step into the

reading room. In addition to hugemicrofilm readers, there are twenty-fivedesktop computers with flat screens. Fromthere, or from home, readers can search fordocuments using keywords, references,place names, personal names, dates etc.over the Internet on a powerful searchengine. The archives also have a new pieceof software that collates and manages datawhich used to consist of separate items i.e.400,000 references including more than7,200 digitised images. The only drawbackis the need to digitise the documents,which can sometimes be a problem. ■

SPOTLIGHT ON BUSINESS P.8

Orchids, a family passionA new company has recently blossomed inPlouay, in Morbihan. Set up in December2006, LenaOrchid® markets orchids whileresearching and developing new varieties.The company is headed by Lénaïg Le Gal,

a biologist who has been passionate abouther chosen subject since childhood. Whenshe was ten years old, she built up her firstcollection, encouraged by her father whoallowed her to set up a greenhouse on thefamily farm.Now, a few years later, the greenhouse hasbecome a laboratory in which Lénaïg LeGal adapts her orchids to produce hybrids,using techniques based on fundamentalresearch. “We have developed a number ofinnovative methods e.g.various types of growthmedium that cause cell multiplication from anypart of the plant, without the need to remove anyof its growth areas.”The farm also has a shop selling over fortyvarieties. Thanks to unusual services suchas taking the plants back to the greenhouseto stimulate a new flush of flowers, theyoung company is blooming very well. ■

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23246/SEPTEMBRE 2007

■ Tarif normal : 2 ANS 54 € (au lieu de 66 €*) soit 4 numéros gratuits /1 AN 30 € (au lieu de 33 €*) soit 1 numéro gratuit ■ Tarif étudiant (joindre unjustificatif) : 2 ANS 27€ (au lieu de 66 €*) soit 13 numéros gratuits / 1 AN 15 €

(au lieu de 33 €*) soit 6 numéros gratuits ■ Tarif étranger ou abonnement desoutien : 2 ANS 76 € / 1 AN 50 €

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■ Tarif normal : 2 ANS 54 € (au lieu de 66 €*) soit 4 numéros gratuits /1 AN 30 € (au lieu de 33 €*) soit 1 numéro gratuit ■ Tarif étudiant (joindre unjustificatif) : 2 ANS 27€ (au lieu de 66 €*) soit 13 numéros gratuits / 1 AN 15 €

(au lieu de 33 €*) soit 6 numéros gratuits ■ Tarif étranger ou abonnement desoutien : 2 ANS 76 € / 1 AN 50 €

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L’info scientifique et technique du grand Ouest

Bulletin d’abonnement et chèque à l’ordre de l’Espace des sciences, à retourner à :Espace des sciences, Les Champs Libres, 10, cours des Alliés, 35000 Rennes.

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