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Sermed Servicios en el Área de Libre Comercio Euromediterránea. Libro de Actas Euro-Mediterranean Services Congress 601 Euro-Mediterranean Services Congress. 9-11 abril de 2014 Fac. CC. Económicas, Empresariales y Turismo. Universidad de Alcalá. Madrid. España. ISBN: 978-84-695-9987-7 Les services dans l’économie verte au Maroc: Opportunités de création d’emplois et défis d’innovation Fatima ARIB Groupe de recherche « Innovation, Responsabilités et Développement Durable INREDD», Faculté de Droit, Université Cadi Ayyad- Marrakech [email protected] Résumé : Le Maroc est confronté à des défis complexes. L’économie verte pourrait lui offrir un nouveau cadre pour repenser son développement économique de manière stratégique et durable. Cette économie incite à utiliser la contrainte environnementale comme levier pour le développement durable, à travers notamment la relance de l'activité économique et de l'emploi, l'amélioration du bien-être des individus et la réduction des inégalités sociales. Cet article s’appuie sur le cas du Maroc, pour analyser les opportunités des éco-activités en général, et des éco services en particulier en termes de création d’emploi. Nous discutons également les différentes opportunités d’innovation qu’offrent ces services, pour promouvoir les interactions sociales, écologiques et économiques, dont l’objectif est le développement d’une économie verte. Nous nous attardons sur les conditions de mobilisation de ces opportunités pour en tirer profit dans la création de richesses et d’emplois au Maroc. Mots clés : Maroc, économie verte, services, environnement, emploi, innovation. Services in the green economy in Morocco: Opportunities for job creation and innovation challenges Abstract Morocco is facing complex challenges. The green economy could provide a new framework to rethink its economic development strategic and sustainable manner. This economy encouraged to use environmental stress as a lever for sustainable development, particularly through the revival of economic activity and employment, improving the well - being of individuals and the reduction of social inequalities. This article is based on the case of Morocco, to analyze the opportunities of eco- activities in general, and ecosystem services in particular in terms of job creation. We also discuss the various opportunities offered by these innovative services to promote the social, ecological and economic interactions, whose objective is the development of a green economy. We focus on the conditions for mobilizing these opportunities for profit in the creation of wealth and employment in Morocco. Key words Morocco, green economy, services, environment, employment, innovation. Introduction Le développement durable et la protection de l’environnement sont devenus ces dernières années, des thèmes incontournables de tous les débats, politique, économique et social. La définition de référence a été donnée par le rapport « Notre avenir à tous », publié par la Commission des Nations Unies pour l’Environnement en 1987. Il s’agit d’un «développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de

Sermed - UAH · création d‘emplois (2), pour enfin poser la question du rôle de l‘innovation et de l‘éco innovation, dans ce processus de transition écologique (3). 1- Economie

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Les services dans l’économie verte au Maroc:

Opportunités de création d’emplois et défis d’innovation

Fatima ARIB

Groupe de recherche « Innovation, Responsabilités et Développement Durable INREDD»,

Faculté de Droit, Université Cadi Ayyad- Marrakech

[email protected]

Résumé :

Le Maroc est confronté à des défis complexes. L’économie verte pourrait lui offrir un nouveau

cadre pour repenser son développement économique de manière stratégique et durable. Cette

économie incite à utiliser la contrainte environnementale comme levier pour le développement

durable, à travers notamment la relance de l'activité économique et de l'emploi, l'amélioration

du bien-être des individus et la réduction des inégalités sociales.

Cet article s’appuie sur le cas du Maroc, pour analyser les opportunités des éco-activités en

général, et des éco services en particulier en termes de création d’emploi. Nous discutons

également les différentes opportunités d’innovation qu’offrent ces services, pour promouvoir

les interactions sociales, écologiques et économiques, dont l’objectif est le développement

d’une économie verte. Nous nous attardons sur les conditions de mobilisation de ces

opportunités pour en tirer profit dans la création de richesses et d’emplois au Maroc.

Mots clés :

Maroc, économie verte, services, environnement, emploi, innovation.

Services in the green economy in Morocco: Opportunities for job creation and innovation

challenges

Abstract

Morocco is facing complex challenges. The green economy could provide a new framework to

rethink its economic development strategic and sustainable manner. This economy encouraged

to use environmental stress as a lever for sustainable development, particularly through the

revival of economic activity and employment, improving the well - being of individuals and the

reduction of social inequalities.

This article is based on the case of Morocco, to analyze the opportunities of eco- activities in

general, and ecosystem services in particular in terms of job creation. We also discuss the

various opportunities offered by these innovative services to promote the social, ecological and

economic interactions, whose objective is the development of a green economy. We focus on

the conditions for mobilizing these opportunities for profit in the creation of wealth and

employment in Morocco.

Key words

Morocco, green economy, services, environment, employment, innovation.

Introduction

Le développement durable et la protection de l’environnement sont devenus ces dernières

années, des thèmes incontournables de tous les débats, politique, économique et social. La

définition de référence a été donnée par le rapport « Notre avenir à tous », publié par la

Commission des Nations Unies pour l’Environnement en 1987. Il s’agit d’un «développement

qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de

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répondre aux leurs». Trois composantes, intimement liées, ont été ainsi relevées: la préservation

de l’environnement, la croissance économique et l’équité sociale. Le développement durable a

été donc présenté comme un nouveau principe directeur destiné à guider la croissance (Flam,

2011). C’est ainsi que la croissance économique n'est plus une valeur en soi, que si elle respecte

l'environnement, et que si elle est socialement équitable.

Malgré les nombreux travaux, rencontres et recommandations d’envergure mondiale, la mise

en pratique du développement durable, ainsi que son opérationnalisation se sont toutefois

révélées une tâche très complexe. Cette complexité est due essentiellement, selon le (PNUE,

2011), au caractère inapproprié du modèle de développement économique régnant, en regard

des objectifs du développement durable. L'économie verte s’est présentée alors comme l’une

des voies pour réaliser et promouvoir le développement durable, avec ses trois dimensions

économique, environnementale et sociale, une voie axée sur les priorités et spécificités

nationales et locales.

Le développement de cette économie a été spécialement suscité par les crises mondiales,

financières, économiques et sociales durant ces dernières années et surtout entre 2007 et 2010,

mais aussi par la crise environnementale permanente, avec plusieurs préoccupations presque

communes à tous les pays: croissance, création d’emploi, réduction de la pauvreté, sécurité

alimentaire et énergétique. Le Groupe des 2O le reconnait clairement dans sa déclaration lors

du sommet de Londres, « l’économie de demain sera inclusive, verte et soutenable (...) La crise

est une opportunité pour accélérer la nécessaire transition vers cette économie.», (G20, 2009).

L’économie verte, telle qu’elle est abordée par plusieurs instances internationales, entend donc

répondre à de nombreux défis contemporains, qui se déclinent à plusieurs niveaux global,

régional et local. Elle conduit à ce que la majorité des agents économiques considèrent le respect

de l’environnement comme une donne incontournable. Cette économie se présente également

comme un secteur où le potentiel de croissance et de création d’emploi, est le plus prometteur.

D’importants investissements sont en effet engagés à l’échelle internationale dans les secteurs

clés de l’économie verte.

Ce nouveau modèle de croissance recèle d’un grand potentiel en matière d’emplois et de

contribution au produit intérieur brut PIB. Dans son rapport publié en 2010, le PNUE estime

que plus de 25 millions d’emplois à l’horizon 2050, seront créés dans l’économie verte, pour

un investissement de 2% du PIB mondial, (PNUE, 2010). D’autres rapports le confirment, et

estiment qu’au moins la moitié de la main d’œuvre mondiale, sera touchée par la transition vers

une économie plus respectueuse de l’environnement (OIT, PNUE (2012)).

Les pays méditerranéens sont de plus en plus confrontés à de nombreux défis économiques,

environnementaux et sociaux qui sont globalement, étroitement liés. Leur performance

économique est critique, et la plus part de ces pays ne sont plus compétitifs face à la rapide

expansion des nouvelles puissances industrielles surtout asiatiques.

Au Maroc, ces défis sont pluriels et diversifiés. Le chômage, les difficultés de création

d’emplois et la gestion des ressources naturelles sont des exemples des défis les plus complexes,

auxquels est confronté le pays. Les décideurs publics doivent faire face à un taux de chômage

très élevé surtout chez les jeunes, souvent très pessimistes, au regard du manque de perspectives

qui leur sont offertes. L’environnement et les ressources naturelles surtout, sont également en

dégradation constante: pollution de l’air et des eaux, érosion éolienne et hydrique des sols,

désertification, déforestation, biodiversité menacée, etc. Le coût de cette dégradation, a été

évalué par le Secrétariat d’Etat à l’Environnement, en 2010, à 8,2 % du P.I.B. du Maroc.

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Ces défis doivent donc être considérés comme l’occasion de s’engager résolument sur la voie

d’une économie plus verte, pouvant offrir ainsi un nouveau cadre pour repenser le

développement économique du pays de manière stratégique et durable, permettant d’utiliser la

contrainte environnementale comme levier pour le développement durable, à travers

notamment une croissance soutenue; une croissance qui permet de relancer l'activité

économique et la création d'emploi, l'amélioration du bien-être des individus et la réduction des

inégalités sociales.

Cet article s’appuie sur le cas du Maroc, pour analyser les opportunités des éco-activités en

général, et des éco services en particulier en termes de création d’emploi. Nous développons

ensuite les principales opportunités d’innovation qu’offrent ces services, pour promouvoir les

interactions sociales, écologiques et économiques, pour le développement d’une économie

verte. Nous nous attardons sur les conditions de mobilisation de ces opportunités pour en tirer

profit dans la création de richesses et d’emplois au Maroc.

C’est ainsi que nous commençons par une exploration de la notion de l’économie verte et de

ses différents enjeux en général, et dans le cas du Maroc en particulier (1). Nous essayerons

d’analyser les opportunités qu’offrent les éco activités et surtout les éco services en matière de

création d’emplois (2), pour enfin poser la question du rôle de l’innovation et de l’éco

innovation, dans ce processus de transition écologique (3).

1- Economie verte : Définitions et enjeux pour le Maroc

Le modèle de l’économie verte a été dicté par les crises à la fois économique et

environnementale au niveau mondial. Le concept a été évoqué dès 1989 dans "Blue print for a

Green Economy" de David Pearce et all. Plusieurs institutions internationales ont ensuite

intégré le thème de l’économie verte dans leurs agendas, ce qui a déjà donné lieu à plusieurs

rapports.

Le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) est le principale organisme

qui a popularisé l’économie verte, grâce notamment à ses deux publications "The Green

Economy Report" de 2010 et " Towards a Green Economy " de 2011, qui ont analysé les enjeux

de l’économie verte et surtout les grandes opportunités qu’elle offre à l’économie mondiale, en

démontrant qu'investir dans les secteurs clés, permettrait de faire progresser la croissance

économique, objectif principal, mais tout en limitant les risques environnementaux, et tout en

réduisant la pauvreté, première priorité de plusieurs pays, dont le Maroc.

1.1- Définition de l’économie verte

L’économie verte a été développée d’abord dans le contexte global du développement durable.

Le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) a publié en 2011 une

définition, largement reprise au niveau mondial: "… une économie qui engendre une

amélioration du bien-être humain et de la justice sociale, tout en réduisant sensiblement les

risques environnementaux et les pénuries écologiques.», PNUE (2011).

Plusieurs autres définitions ont été développées, présentant l’économie verte comme un

ensemble d’activités marquées par les faibles émissions de carbone, des rejets réduits de déchets

et l'utilisation rationnelle des ressources naturelles. Il s’agit d’activités basées sur une approche

du développement, visant à stimuler l’économie mondiale grâce à des politiques qui accordent

la priorité à des énergies propres et à des modes de consommation et de production durables et

responsables. A travers la création d’emplois dans les nouveaux secteurs « verts », cette

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économie vise une répartition plus équitable des retombées positives de la croissance, pour une

amélioration des conditions de vie des populations pauvres. De manière générale, l’économie

verte tend à assurer la viabilité économique, lutter contre la pauvreté par la création d’emplois

dans de nouveaux secteurs et préserver le capital naturel qui soutient les activités humaines

(PNUE, 2010).

L’économie verte est donc conçue pour être inscrite dans une stratégie globale de

développement durable, conciliant les aspects sociaux, écologiques et économiques tout en

veillant à la répartition des richesses créées et à l'équité intra et intergénérationnelle. L'impact

global sur le développement durable dépendra de la capacité de cette économie à transformer

les comportements des agents économiques, et à imposer l’adoption de nouveaux modes de

vie, d'organisation, de production et de consommation, des modes responsables qui tendent à

préserver les ressources naturelles et faire converger les trois piliers du développement durable.

Sur le plan de financement, le PNUE (2011) explique qu’il est possible de « considérer que,

dans une économie verte, la croissance des recettes et la création d'emplois proviennent des

investissements publics et privés qui conduisent à une amélioration des ressources, à une

réduction des émissions de carbone, des déchets et de la pollution, et à la prévention de la perte

de biodiversité et de la dégradation des écosystèmes ». Ce rapport ajoute que ces différents

investissements sont à leur tour soutenus par la hausse de la demande en faveur de produits et

services préservant l'environnement, par l'innovation technologique et, « très souvent, par les

mesures fiscales et sectorielles correctives adoptées à plusieurs niveaux, pour garantir que les

prix reflètent correctement les coûts environnementaux et sociaux. »

1.2- Enjeux de l’économie verte au Maroc

Chaque pays dispose, en fonction de ses circonstances et ses priorités d'une diversité

d'approches, de visions, de modèles et d'outils pour parvenir au développement durable dans

les trois dimensions (Déclaration de Rio, 1992, article 56). Il s’avère que plusieurs pays

envisagent de faire la transition vers une économie verte, dans l’espoir de sortir de la crise

financière puis économique, en investissant massivement dans les secteurs de l’économie verte.

Le Maroc, comme la plupart des pays méditerranéens, est maintenant engagé dans cette

transition, afin de réduire la dégradation environnementale, affectant notamment les

populations pauvres, et d’augmenter la productivité des actifs naturels pour atteindre les

objectifs nationaux en termes de développement économique.

La mise en place au Maroc d'une économie verte a été dictée par le contexte international et

régional, mais aussi national au regard de l'importance des initiatives et stratégies lancées ces

dernières années, ayant pour principal objectif, la réponse aux besoins socio-économiques et

environnementaux pressants, et principalement la réduction des importations des énergies

fossiles, la rationalisation de la consommation d'énergie et l'atténuation de la dégradation des

écosystèmes naturels du pays. Pour illustrer ces propos, l’économie marocaine dépend à plus

de 97% des importations des énergies fossiles. La facture énergétique du Maroc, a dépassé la

barre de 100 milliards de dirhams en 2012, alors que les sources des énergies renouvelables:

solaire, éolienne et de biomasse, sont très abondantes au Maroc, et des gisements importants

d’économie en énergie existent, grâce à l’efficacité énergétique dans de nombreux secteurs:

industrie, bâtiment, transport et agriculture.

En plus des nombreux engagements et accords signés par le Maroc, l’Union Européenne lui a

accordé en 2008, le Statut Avancé, l’obligeant ainsi à une convergence réglementaire à terme,

et une meilleure intégration des paramètres environnementaux dans la gestion des entreprises,

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et à la structuration d’un appareil de contrôle et d’accompagnement aux meilleurs pratiques.

Tout cela met le Maroc devant la nécessité d’une action réfléchie face à cette problématique,

aussi importante, pour s’engager dans une nouvelle politique environnementale, entendant faire

de la protection de l'environnement un facteur clé du développement économique et social du

pays.

Une dynamique environnementale a été ainsi enclenchée ces dernières années, dans les

différents secteurs économiques, par des programmes d’opérationnalisation de la Charte

Nationale de l’Environnement et du Développement Durable. Plusieurs stratégies et plans ont

été élaborés: la stratégie d’économie d’eau et la rationalisation de l’utilisation de l’eau dans

l’agriculture, la protection des forêts et de la biodiversité, les plans de développement des

énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, les programmes de renforcement de

l’assainissement et l’épuration des rejets liquides, la gestion durable des déchets solides, le

tourisme, la pêche …

Le contexte est relativement favorable à une transition de l’économie marocaine vers une

économie verte. Le Maroc est un des pays dont le positionnement géographique est stratégique,

ce qui pourrait aider le pays à devenir un hub économique entre l’Afrique et l’Europe. Le grand

potentiel en énergies renouvelables, son statut de faible émetteur en émission de CO2 (2,5T/hab

/an seulement en 2004), lui permettent de se positionner sur le marché des crédits carbone. Les

dernières approches sectorielles qui donnent une certaine visibilité à moyen et long terme, les

initiatives importantes lancées dans les différents secteurs économiques et environnementaux,

confirment cette dynamique.

Malgré que cette transition à une économie verte constitue une bonne occasion pour positionner

le Maroc dans des secteurs industriels nouveaux, renforcer ainsi sa compétitivité et contribuer

à la réduction des externalités environnementales et sociales, notamment dans certaines régions

défavorisées, il s’avère que le Maroc a développé plusieurs programmes sectoriels verts, mais

sans la mise en place d'une stratégie globale structurante de l'économie verte. En plus, ces

programmes ne sont pas suffisamment intégrés au niveau régional et local et souffrent d’une

très faible mobilisation de financements privés.

En plus de ces programmes, l’économie verte suppose également l’intégration de la dimension

environnementale dans les programmes d’éducation et d’enseignement à tous les niveaux pour

influencer les comportements et les futurs modes de consommation, et la mise en place d’une

stratégie de communication et de sensibilisation environnementale ciblée pour une meilleure

mobilisation et responsabilisation des différents acteurs.

2- Les services dans l’économie verte: Opportunités de création d’emploi

Plusieurs études comparatives ont montré que le concept de l'économie verte recèle un potentiel

de croissance durable et de création d'emplois beaucoup plus important que le modèle

conventionnel (CES, 2012). Avant de développer ces opportunités, il convient de définir

d’abord les activités de l’économie verte.

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2.1- Les activités de l’économie verte ou éco activités

Les activités de l'économie verte ou les éco-activités s'inscrivent dans un objectif de croissance

verte, et favorisent le développement durable et donc soutenable pour l'environnement sur le

long terme. En général, ces activités sont des métiers qui produisent des biens ou services

concourant à la protection de l’environnement, à la gestion des ressources naturelles, à

l’efficacité énergétique et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Elles résultent pour

l’essentiel d’entreprises marchandes, mais aussi des administrations publiques, et incluent des

activités de protection de l’environnement internes aux entreprises, activités dites auxiliaires

et qui ne font pas l’objet d’une vente, mais d’une dépense. Elles sont facteurs d'une croissance

économique soutenable.

Pour bien comprendre l’apport de l’économie verte, il faut distinguer entre les activités

directement liées à l’environnement, ou encore appelées professions vertes, consistant par

exemple à la production et la distribution d’énergie et d’eau, l’assainissement et le traitement

des déchets, le traitement des pollutions, la protection des espaces naturels…, et les autres

activités pouvant nécessiter de nouvelles compétences pour répondre aux enjeux de l’économie

verte, celles appelées professions verdissantes. Les premières sont analysées en termes

d’impact, ainsi, une activité est considérée comme verte quand elle est moins polluante et

moins consommatrice de ressources. Les secondes s’analysent par rapport à leur finalité, elles

visent à contribuer à la protection de l’environnement.

A partir de là, un emploi de l’économie verte ou éco emploi, pourrait être défini comme une

fonction nouvelle ou déjà existante, occupée dans le but de protéger, directement ou

indirectement, l’environnement. Cette fonction peut être ainsi issue, de la mutation et/ou de la

création de certains métiers. Elle peut donc se retrouver dans de nombreux secteurs d’activités

et correspondre à de divers profils professionnels, de compétences et de contextes éducatifs

différents. Les services auront en conséquence, une place importante dans cette économie

verte, car ils devront répondre aux besoins soutenus des autres secteurs.

Un service est défini comme une activité fournissant des biens immatériels. Souvent assimilés

au secteur tertiaire ou considérés comme une de ses sous-parties, les services engloberaient les

activités ne pouvant être classées dans l’industrie ou dans l’agriculture (INSEE, 1999). Gadrey

(1996) propose une définition plus large: « Un service est une opération visant la

transformation d'une réalité C possédée ou utilisée par un client ou un usager B, et réalisée par

un prestataire A à la demande de B (et souvent en interaction avec B), mais n'aboutissant pas

à un produit final susceptible de circuler économiquement indépendamment de C... Ce support

C peut être un objet, un bien, un individu (qui peut être confondu avec l'usager ou distinct de

lui), un flux ou un stock d'informations ou encore une organisation, mais il reste toujours

indissociable de la prestation de service.»

Nous déduisons de ces deux définitions, qu’un service environnemental est une opération

visant le maintien, l’entretien ou l’amélioration d'un bien support C, réalisée par un prestataire

A à la demande d’un usager final B, mais n'aboutissant pas à un produit final susceptible de

circuler économiquement indépendamment du bien support. Les analyses de cycle de vie et les

méthodes d’éco-conception, sont des moyens de développer des services respectueux de

l’environnement.

Dans ce contexte, les services à l'environnement se doivent d’apporter leur contribution à

l’économie verte et de proposer à l'ensemble des acteurs de l'économie des solutions

opérationnelles nécessaires à cette transition écologique et permettant de rendre l’économie

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plus propre et plus soucieuse de l’environnement. C’est ainsi que les services pourraient

contribuer à cette transition, aider à créer de nouveaux modèles économiques qui devront

inciter incitatifs à une performance globale, et contribuer ainsi à la création de richesses et

d’emploi. Ils seront de moins en moins cloisonnés et les passerelles se multiplieront entre les

services. Plusieurs expériences au niveau international, nous ont montré par exemple, comment

les déchets, externalités négatives, se font électricité, combustibles ou composts, ou encore

comment les eaux usées d'une station d'épuration, deviennent un gisement de matière

organique utilisable pour la production de bioplastiques… les exemples ne manquent pas pour

montrer la place importante que revêtent les services dans l’économie verte.

2.2- Opportunités de création d’emploi: Au niveau international

En plus des avantages environnementaux, l’investissement dans l’économie verte est décrit

dans plusieurs rapports (PNUE, OIT, OCDE, PNUD…), comme un moyen de créer de millions

de nouveaux emplois. Un taux d’emploi plus élevé est un des principaux moteurs de la

croissance économique, permettant d’augmenter le pouvoir d’achat des consommateurs, pour

qu’ils puissent, non seulement de vivre, mais également de soutenir l’économie.

Ces rapports internationaux ont montré les grandes opportunités qu’offre l’économie verte en

termes de création d’emploi, ce qui constitue une source d’espoir pour les pouvoirs publics de

tous les pays, surtout dans ces temps de crise et d’incertitude. Ces rapports concluent que pour

les pays, à tous les stades de développement, le mouvement vers la durabilité environnementale

et des économies plus vertes s’accélère, et que des dizaines de millions d’emplois verts ont été

déjà.

Il ressort également de ces documents que, le marché mondial des produits et services « verts »

va exploser d’ici 2030 et l’économie verte va créer des dizaines de millions de nouveaux

emplois, tant dans les pays développés que dans les pays en développement. Ces rapports misent

particulièrement sur le développement de nouvelles technologies, des énergies renouvelables,

de modes de production plus propres, ou encore sur le développement d’une agriculture plus

durable, comme levier de croissance dans le monde.

Selon le rapport (OIT, PNUE (2012)), « La conversion à une économie plus respectueuse de

l’environnement pourrait générer de 15 à 60 millions d’emplois supplémentaires à l’échelle

mondiale au cours des vingt prochaines années et sortir des dizaines de millions de travailleurs

de la pauvreté", et que les gains d’emplois pourraient être plus élevés dans les pays émergents

et en développement que dans nos contrées industrialisés. Il cite les exemples de la Chine, du

Brésil ou de l’Inde qui peuvent plus facilement « opérer un saut vers les technologies vertes

plutôt que remplacer des infrastructures hautement consommatrices de ressources devenues

obsolètes ».

Le marché des biens et services liés à l’environnement devrait doubler, pour passer de 1.370

milliards de dollars par an actuellement à 2.740 milliards en 2030. La moitié de ces marchés

résideront dans le secteur de l’énergie et de l’efficacité énergétique, et le reste se répartira entre

les transports durables, l’approvisionnement en eau, l’assainissement et la gestion des déchets,

PNUE (2010).

Le secteur des énergies renouvelables, a été le plus analysé au niveau international. La

croissance de l’emploi a été particulièrement forte dans le secteur des énergies renouvelables,

augmentant à un rythme global de 21 pour cent par an. Le potentiel de croissance de l'emploi

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dans ce secteur est énorme. D’après de nombreux rapports, il génère davantage d'emplois que

celui des énergies fossiles. Quelque 2,3 millions de personnes ont déjà trouvé en 2008, des

emplois dans le seul secteur des énergies renouvelables, dans les six pays leaders en matière

d’emplois verts (la Chine, le Danemark, l’Allemagne, l’Inde, l’Espagne et les États-Unis). Ces

emplois devraient augmenter de 20 millions d’emplois supplémentaires, au vu des quelque 630

milliards d’investissements attendus d’ici 2030: 2,1 millions dans l’éolien, 6,3 millions dans le

solaire, mais aussi 12 millions dans les centrales à biomasse.

En Europe, les seules énergies renouvelables pourraient créer jusqu’à cinq millions d’emplois

dans l’Union Européenne, d’ici 2020. A titre d’exemple, le secteur de l’efficacité énergétique

représente déjà plus d’emplois que l’automobile en France. En Allemagne, la technologie

environnementale devrait quadrupler pour atteindre 16% de la production industrielle vers

2030, l'emploi dans ce secteur surpasse aussi celui des grandes industries du pays, à savoir

l'automobile et les machines-outils.

L’efficacité énergétique est un autre gisement d’emplois important, en particulier dans le

secteur de la construction, qui a été particulièrement frappé par la crise économique et

financière. Une grande transition vers des bâtiments économes en énergie créerait des millions

d‘emplois, ainsi que dans les travaux de « mise au vert » des bâtiments existants: ce secteur

pourrait représenter 2 à 3,5 millions d’emplois aux Etats-Unis et en Europe et encore bien

davantage dans les pays en développement, ce mouvement de transition écologique touchera

également les 111 millions de personnes qui travaillent déjà dans le secteur de la construction.

Une multitude d’emplois se trouve aussi dans le domaine des services éco systémiques: par

exemple, dans l’Union européenne, 14,6 millions d’emplois directs et indirects protègent la

biodiversité et réhabilitent les ressources naturelles et les forêts. La Chine a créé plus d’un

million d’emplois dans ses programmes forestiers. Le recyclage et la gestion des déchets,

qui représentent déjà environ 10 millions d‘emplois en Chine et 500.000 au Brésil, devraient

croître rapidement avec la montée en puissance du recyclage due à la hausse des matières

premières. Aux Etats-Unis en 2010, l’emploi dans les biens et services écologiques représentait

3,1 millions de personnes, soit 2,4%, en hausse constante. Les niveaux et les dynamiques sont

comparables dans d’autres pays, comme au Brésil, où 2,9 millions d’emplois verts (6,6% de

l’emploi formel) ont été recensés en 2010 dans les secteurs destinés à réduire les dommages

causés à l’environnement.

D’autres exemples de création massive d'emplois verts à travers le monde, ont été mis en

évidence dans ce dit rapport, tels que: 600 000 personnes sont déjà employées en Chine, dans

des produits de fabrication et d'installation d'énergie solaire tels que les chauffe-eau solaires;

l’industrie de bio carburants au Nigeria, basée sur les récoltes de manioc et de canne à sucre

pourrait se révéler durable et employer 200 000 personnes; l’exemple de l'Inde est aussi

intéressant, ce pays pourrait créer 900 000 emplois d'ici 2025 grâce à la gazéification de la

biomasse dont 300 000 dans la fabrication de fours et 600 000 dans des activités comme la

fabrication de briquettes et de boulettes et dans la chaîne d'approvisionnement de carburant; et

en Afrique du Sud, 25 000 anciens chômeurs sont employés en 2010, dans la conservation de

l'eau.

Dans l'agriculture, le rapport souligne que 12 millions de personnes pourraient être employées

dans la biomasse utilisée pour l'énergie et les industries qui y sont liées. Dans un pays tel que

le Venezuela, un mélange de 10% d'éthanol dans les carburants a généré un million d'emplois

dans le secteur de la canne à sucre en 2012.

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L’économie verte nécessite un financement à long terme important dans de multiples domaines.

D’après le Rapport du PNUE (2011), d’ici à 2050, un investissement annuel totalisant 1 300

milliards $ US, l’équivalent de 2 % du PIB mondial, dans l’écologisation de dix secteurs

économiques, serait requis afin d’assurer une croissance économique « verte », égale ou

supérieure au scénario fondé sur le statu quo. Plusieurs emplois seront ainsi créés à moyen et

long termes. L’essentiel de cette somme devrait provenir du secteur privé, par l’intermédiaire

des banques et des compagnies d’assurances, (PNUE, 2011). Néanmoins, le secteur public

devra y contribuer de manière importante (HSBC, 2009).

Aux Etats-Unis, le flux investi dans les technologies propres constitue déjà le troisième secteur

d'investissement en capital risque après l'information et les biotechnologies, pendant qu'en

Chine, le capital risque investi dans les technologies propres a plus que doublé ces dernières

années, atteignant 19 pour cent du total des investissements, PNUE (2011).

2.3 - Opportunités de création d’emploi au Maroc

Le Maroc a adopté ces dernières années, un modèle de développement, caractérisé par une large

ouverture, une libéralisation soutenue et la conduite de plusieurs réformes structurelles. Dans

un contexte national et international difficile, le Maroc a enregistré des taux de croissance réel

supérieur à 4%1. Malgré les bonnes performances économiques réalisées, le pays fait toujours

face à d’importants défis socio-économiques: les inégalités persistent, les disparités sociales

sont toujours importantes et le marché du travail souffre de plusieurs dysfonctionnements, qui

se traduisent par un taux de chômage élevé, notamment chez les jeunes diplômés et les femmes.

Le potentiel de développement économique futur du Maroc, est mis en grandes difficultés, à

cause de la dégradation de l’environnement, du changement climatique, de la désertification, et

des pénuries de ressources, qui sont induits par des facteurs internes et externes. Comme dans

la majorité des pays en développement, le capital naturel, une base essentielle de création de

richesses, subit une pression de plus en plus importante, au moment où le pays doit faire face à

plusieurs difficultés socio-économiques, et surtout face à la nécessité de réduire la pauvreté et

de stimuler l’activité économique pour créer des emplois et relever les niveaux de revenus.

La création d’emplois demeure donc un défi majeur pour le développement durable du Maroc.

C’est dans ce contexte que le Conseil Economique et Social (CES) a fait une étude sur

l’économie verte au Maroc. Son rapport publié en 2012, considère que le concept de l’économie

verte recèle un potentiel de croissance durable et de création d’emplois et qu’il constitue

l’amorce d’un nouveau modèle de développement économique et humain durable. Ce rapport

a analysé le potentiel national en matière de création de richesses et d’emplois dans quatre

secteurs clés de l’économie verte, en raison des ambitieux plans stratégies et lancés par le

Maroc. Il s’agit des secteurs des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, de

l’assainissement et l’épuration des rejets liquides et de la gestion des déchets solides ménagers,

qui sont générateurs d’emplois. Les investissements projetés dans ces secteurs dépassent les

200 Milliards de DH avec un potentiel identifié de création d’emplois de plus de 90000 postes

à l’horizon 2020.

11 4,6% en 2011, 4,5 en 2012 et 4,8 en 2013

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Dans cette section, nous nous appuyons essentiellement sur le dit rapport du CES (2012), pour

apprécier les efforts déployés par le Maroc dans les principaux secteurs, pour une transition

écologique, favorisant la création de richesses et d’emplois.

Dans le secteur de l’énergie, et afin de faire face à une demande croissante d’énergie électrique

(le Maroc s’attend en effet à un doublement à l’horizon 2020 et un quadruplement à l’horizon

2030), le plan solaire et le programme éolien intégré, prévoient de mobiliser un investissement

de plus de 100 milliards de DH, d’économiser 2,5 Millions de Tep et de permettre d’éviter

l’émission de 9,5 millions de tonnes de CO2 par an. Le potentiel d’emplois que peut générer

les filières des énergies renouvelables au Maroc est estimé à plus de 23 000 emplois à l’horizon

2020. La stratégie nationale de l’Efficacité Energétique dans le bâtiment, l’industrie et le

transport prévoit de réduire la facture énergétique de 15% à l’horizon 2030. Cette stratégie

nécessitera un investissement de plus de 21 milliards de DH avec un potentiel de création

d’emplois dans ce secteur, estimé à plus de 40 000 emplois à l’horizon 2020. Une proportion

importante des besoins en compétences concerne les techniciens et ouvriers spécialisés dans le

domaine de l’efficacité énergétique et le photovoltaïque.

La Maroc a mis également en place, le Plan National d’Assainissement Liquide (PNAL), d’un

budget estimé à 43 milliards de DH. Ce plan vise à porter le taux de raccordement aux réseaux

d’assainissement à 80% en milieu urbain et le taux d’épuration des eaux usées urbaines à 60%

tout en encourageant la réutilisation de ces eaux épurées, à l’horizon 2020. Le PNAL couvre

une population de 10 millions d’habitants et permettra de créer plus de 10 000 emplois directs

en plus de ceux prévus par la filière industrielle de fabrication des équipements, principalement

les canalisations et le matériel des stations d’épuration. Les besoins en compétences sont

estimés comme suit: 600 ingénieurs en 2020 et 1000 techniciens pour les collectivités locales

et bureaux d’études avec environ près 300 micro-entreprises de sous-traitance de proximité en

203O.

En ce qui concerne le secteur des déchets, le Programme National des Déchets Ménagers

(PNDM) a été développé pour l’amélioration de la collecte des déchets ménagers et leur

élimination adéquate, la réhabilitation des décharges existantes et la création de nouvelles

décharges contrôlées et la promotion des filières de tri, le recyclage et la valorisation des

déchets, surtout dans les grandes villes. Les besoins en compétences sont estimés de 12 000 à

18 000 emplois sur 15 ans pour les créneaux de collecte, nettoiement, mise en décharge, le

stockage des déchets ménagers et assimilés, etc. La durée du programme est 15 ans, le budget

global est estimé à environ 37 milliards de DH et créera plus de 11 000 emplois directs.

Par rapport aux éco services, le secteur des déchets présente un grand potentiel de création

d’emploi au Maroc. C’est un des secteurs stratégiques pour le passage à une économie verte,

qui devrait se développer rapidement dans de nombreux pays face à l'augmentation des prix des

denrées de première nécessité. Ce secteur pose avec acuité le problème du secteur informel.

Dans un rapport de 2011, le PNUE soulignait que « ce passage impliquera la formalisation du

secteur informel dans de nombreux pays en développement". Les décideurs et acteurs de

développement ne peuvent plus continuer à ignorer le secteur informel si l'on veut améliorer

les systèmes de gestion de certains services à l’environnement, les déchets par exemple. ». Le

secteur informel, est en effet le principal acteur de la collecte et du recyclage des ordures dans

les pays en développement en général et au Maroc en particulier. Ce secteur, constitué

généralement des citoyens les plus marginalisés, fournit un grand un service à la collectivité,

en contribuant directement à la réduction des émissions des gaz à effets de serre, et tout en

alimentant les filières de recyclage en matières premières souvent en bon marché.

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Il parait donc judicieux d’intégrer ce secteur par d’abord, une reconnaissance par les décideurs

publics, du rôle et de la contribution du secteur informel, et par une organisation des

récupérateurs, sous forme d'associations ou de coopératives. Cette intégration aura plusieurs

effets bénéfiques, en termes de sécurisation, d'amélioration des revenus, et de lutte contre le

travail des enfants, par exemple.

Dans le cas du Maroc, d’autres domaines notamment l’écotourisme et les métiers verts de

l’agriculture, présentent un potentiel important dans le long terme, et pourraient mobiliser un

nombre important de jeunes. Plusieurs petits métiers traditionnels, incarnant un savoir-faire

important, peuvent être rehaussés par cette transition écologique (plombiers, maçons, etc.).

Certes, des emplois seront créés, mais il faudra s'assurer que les filières métiers et formation

sont bien adaptées aux différents enjeux.

Ces emplois doivent être décents, pour que l’économie verte joue son rôle dans le

développement durable, Ainsi, « Une économie durable ne peut plus externaliser ses coûts

environnementaux et sociaux. Les conséquences de la pollution pour la société, comme la

dégradation de la santé, doivent être reflétée dans les prix pratiqués sur le marché. Les emplois

verts doivent donc être des emplois décents », PNUE (2011)

L’économie verte représente un énorme potentiel. Plusieurs millions d’emplois sont en rapport

avec l’environnement, et de nombreuses nouvelles perspectives de croissance se profilent dans

ce secteur. Mais pour obtenir une réduction rapide des émissions de carbone et pour être à la

pointe de la production et de la commercialisation de biens et de services verts, l’éco-innovation

est indispensable.

3- Défis de l’éco innovation

L’économie verte est présentée comme un modèle basé sur une approche consistant à concevoir

et appliquer des solutions innovantes, pertinentes tant au point de vue de l'environnement que

de l'économie et du social. Elle se fonde sur la création de nouvelles technologies et la

disponibilité de travailleurs qualifiés capables d’innover et de mettre en œuvre de nouveaux

procédés (OCDE, 2009). Nous revenons sur les concepts de l’innovation et de l’éco innovation,

avant de discuter les grands défis que pose les éco innovations, surtout dans le cas du Maroc.

3.1 : Innovation et éco innovation

L’économie verte est un véritable défi en termes d’innovation et de créativité. L’innovation est

toujours présentée comme un des éléments clés de la performance économique et du bien-être

social. C’est un moteur du développement durable en général et de l’économie verte en

particulier, et un puissant levier pour améliorer la performance globale des entreprises.

L’OCDE (2005) définit l’innovation comme « La mise en œuvre d’un produit (bien ou service)

ou d’un procédé nouveau ou sensiblement amélioré, d’une nouvelle méthode de

commercialisation ou d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques de

l’entreprise, l’organisation du lieu de travail ou les relations extérieures.».

Il s’agit d’introduire des produits, procédés ou méthodes entièrement nouveaux ou représentant

une amélioration significative. L’innovation recouvre un large éventail d’activités qui peuvent

être nouvelles. Elle recouvre par conséquent tout autant l’adoption réussie d’un procédé ou

d’une méthode mis au point par d’autres entreprises ou organismes que le lancement d’un tout

nouveau produit sur le marché.

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Dans son rapport publié en 2009, l’OCDE définit ensuite les éco-innovations ou innovations

vertes, comme « toute innovation qui favorise le développement économique et humain en

s’assurant que les ressources naturelles continuent de produire ce dont nous avons besoin pour

notre bien-être ». Il s’agit d’un type d’innovation, pouvant apporter des solutions

technologiques et systémiques nouvelles face aux grands enjeux environnementaux, une

innovation reconnue par son effet de diminuer l’impact environnemental ou d’optimiser

l’utilisation des ressources pendant toute la durée du cycle de vie des activités concernées. C’est

un des moyens de lutter contre la dégradation de l’environnement et de promouvoir une

croissance verte.

La Commission Européenne a publié également une autre formulation pour définit l’éco-

innovation: « Production, assimilation ou exploitation de la nouveauté dans les produits,

processus, services ou les méthodes managériales, avec pour objectif, tout au long du cycle de

vie, de prévenir ou réduire de manière substantielle les risques environnementaux, la pollution

et les autres impacts négatifs liés à l’utilisation des ressources »

Le développement d’une économie verte est conditionné par la prise de mesures importantes

dans les trois domaines suivants de l’innovation: société, écologie et économie. Au niveau de

la société, il est important de prendre conscience des enjeux et des opportunités des activités

vertes, d’encourager la formation et les compétences, de créer des emplois judicieux et adaptés

et de promouvoir des activités professionnelles, notamment dans l’optique de lutter contre la

pauvreté. Au niveau de l’écologie, une attention particulière doit être accordée à l’efficience

des ressources pour augmenter l’utilité économique, sociale et écologique L’approche du cycle

de vie est à ce niveau fort recommandée pour minimiser l’empreinte écologique. Au niveau de

l’économie, l’éco innovation suppose l’existence de marchés ouverts et compétitifs, le respect

des règles comptables et l’élaboration des rapports. Elle suppose également l’existence de

moyens de financements et des investissements publics et privés, pour encourager l’orientation

active des innovations vers le développement durable.

L’éco-innovation concerne plusieurs domaines: les produits, les procédés, les méthodes de

commercialisation, les organisations et les institutions. Il peut s’agir de modifier les pratiques,

de les reconcevoir, de les remplacer par d’autres, ou d’en créer de nouvelles. L’éco-innovation

de produits et de procédés repose généralement sur les avancées technologiques, tandis que

l’éco-innovation dans le domaine de la commercialisation, de l’organisation et des institutions

fait plutôt intervenir des changements non technologiques: la création de divisions

environnement séparées ou de réseaux de recherche intersectoriels ou multipartenaires… Elle

concerne également les méthodes et l’organisation du travail, le marketing, les ressources

humaines et le secteur des services dans son ensemble. Ce type d’éco-innovation systémique

dont on peut attendre des gains environnementaux substantiels, se révèle extrêmement

complexe puisqu’il fait intervenir des changements non technologiques.

Pour favoriser l’éco innovation, différentes mesures sont donc à prendre. Sur le

plan technologique, il serait important de développer la Recherche et développement dans le

secteur privé, de l’orienter vers des sujets favorisant la transition écologique de l’entreprise. Sur

le plan du marché: il serait primordial de favoriser le transfert des technologies par une

meilleure diffusion du savoir, pour ensuite renforcer les marchés porteurs d’innovations vertes.

D’autres mesures doivent prises pour inciter les citoyens à changer leurs comportements dans

leur démarche d’achat, que ce soit au travers de l’éducation, des labels ou des certifications.

OCDE (2013)

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3.2- Défis de l’éco innovation au Maroc

Le développement de l’économie verte suppose un engagement dans une transition écologique

vertueuse, susceptible d'apporter des réponses à la raréfaction des ressources, à la

complexification des pollutions et aux problèmes socioéconomiques, des défis qui doivent être

abordés de manière globale et complémentaire. La réponse à ces défis de la transition

écologique qui s'imposent aux acteurs publics et privés, passe par l'innovation et la création de

nouveaux modèles économiques. Elle suppose la mise en œuvre d’un ensemble de politiques

adéquates, d’un partenariat étroit entre acteurs publics et privés, et l’instauration d’un cadre

propice à l’innovation pouvant contribuer à la croissance verte au Maroc.

Comme c’est le cas de nombreux pays en développement, l'innovation reste l'un des domaines

les plus importants et les plus problématiques au Maroc. Malgré, les efforts déployés depuis

plusieurs années, le Maroc est encore en dessous de la moyenne de la région MENA (6,14) pour

le pilier de l'innovation avec 3,67 en 2012. Néanmoins, certains indicateurs montrent que le

Maroc a une certaine force pour intégrer des technologies au niveau des entreprises et se situe

dans la moyenne (par rapport au monde) pour la disponibilité du capital-risque, les articles de

revues techniques, et la collaboration université- entreprise pour la recherche.

L'innovation est la fonction clé du processus de création de richesses et l'un des piliers les plus

importants de la transition écologique. Elle repose souvent sur un système de recherche viable.

Au Maroc, ce système comprend six instituts de recherche, 982 unités de recherche accréditées

et 49 centres d’études de troisième cycle. Le Maroc consacre seulement 0,75% de son budget

à la recherche scientifique, dont la majeure partie est utilisée pour le bénéfice des sciences dites

«dures». Seulement 7% du budget est consacré à la recherche en sciences humaines et sociales.

Les travaux des centres de recherche du Maroc, notamment le CNRST, ont fortement contribué

à éclairer la politique nationale sur les secteurs stratégiques tels que la gestion de l'eau,

l'agriculture, et l'énergie. Mais, « la diffusion de l'innovation au Maroc reste toujours très

limitée, à cause d’une coordination inefficace, d’un manque de financement surtout privé, et

d’un système d'innovation sous-optimal. » Djeflat (2012).

Le Maroc essaie de promouvoir les investissements en sciences et technologies, il envisage de

mettre en place un nouveau campus visant à fournir des services basés sur la connaissance pour

renforcer la recherche et la formation dans les technologies propres. Le «campus du savoir»,

fait partie d'un plan d’investissement sur cinq ans de 3,2 milliards US$ pour les énergies

renouvelables, il permettra le développement de la main-d'œuvre scientifique à travers des

programmes de formation, des conférences et des séminaires, de nouveaux masters dans les

énergies renouvelables et à travers des projets de recherche. Pourtant, la base formelle de la

recherche-développement au Maroc, est très limitée. Une grande part du système d'innovation

est fortement liée à la façon dont celui-ci peut tirer parti du stock de connaissances régionales

et internationales, et diffuser des pratiques modernes et plus efficaces au plus grand nombre

d’utilisateurs nationaux, Djeflat (2012).

Le développement d’une économie verte au Maroc, suppose le développement de filières de

formation adéquates, tout en veillant à l’implication des différents acteurs académiques,

industriels et financiers, la promotion d’initiatives de recherche-développement innovantes,

génératrices de brevets nationaux, la création d’entreprises dans les filières industrielles de

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l’économie verte, et la déclinaison de programme de formation et de R&D au niveau régional

via un plan de mobilisation de tous les acteurs.

Le développement de l’économie verte et des éco innovations nécessitent des solutions

innovantes. La qualité de ces solutions et leur mise en œuvre dépendront avant tout de la

mobilisation des pouvoirs publics. L’OCDE (2013) souligne que « Compte tenu du rôle de

plus en plus central de l’innovation dans l’atteinte d’un large éventail d’objectifs

environnementaux, économiques et sociaux (y compris un développement plus durable), il est

nécessaire d’adopter une approche gouvernementale intégrée, plus stratégique, associant une

coordination horizontale et verticale, et une meilleure intégration de politiques multiples

(transports, énergie, environnement, etc.). ». Les pouvoirs publics ont également la

responsabilité de mettre en place des politiques environnementales nationales et locales, de

mobiliser des financements et d’inciter à l’innovation.

La transition vers l’économie verte nécessite en effet un effort de financement important pour

soutenir l’innovation. Il faut mobiliser davantage les capitaux privés dans l’investissement de

long terme et l’innovation. Les entreprises marocaines vont devoir également s’adapter à de

nouvelles règles. Les pressions réglementaires, des clients et des investisseurs sont aujourd’hui

plus sensibles et elles sont appelées à s’intensifier dans le futur, ce qui impose aux firmes plus

d’investissement en innovation. D’où la nécessité de mettre en place des mécanismes

financiers dédiés au développement de l’économie verte, via des mesures incitatives pour le

développement des investissements privés dans les secteurs de l’économie verte et une fiscalité

environnementale et énergétique adaptée aux nouvelles filières.

La mutation vers une économie plus respectueuse de l’environnement, suppose donc

l’évolution des activités existantes et l’évolution de nouvelles activités. L’innovation, la

conception et la production en économie verte nécessitent des connaissances et compétences

nouvelles. De nouveaux métiers vont émerger ou des métiers méconnus, vont prendre une place

accrue. Cette transition écologique doit également s’accompagner de changements structurels

et le passage à une économie de services plus immatérielle, rendant la croissance moins

polluante par nature. Les connaissances en deviennent ainsi les moteurs principaux, entraînant

une baisse significative de l’utilisation de facteurs de production polluants.

Au Maroc, la mobilisation en faveur des métiers de l’économie verte doit d’abord adapter aux

réalités et perspectives de l’économie verte, le marché de l’emploi et les services de la formation

et de l’orientation. D’où la nécessité de renforcer les réformes déjà en cours dans les domaines

de l’éducation, de l’enseignement, de la formation professionnelle et de la recherche et

développement. Ces réformes, sont de nature à améliorer les compétences des ressources

humaines, pour une meilleure adaptation aux principes de l’économie verte pour un

développement durable.

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Conclusion

Plusieurs facteurs pourraient expliquer la transition écologique. L’importante de la dégradation

environnementale et la nécessité de l’atténuer, l’utilisation des investissements dans des

activités vertes, comme moyen de relance de l’économie nationale, à travers la promotion de

nouvelles activités industrielles vertes et des énergies alternatives, la hausse des prix des

énergies fossiles importées dont les gisements sont limités, et la nécessité de mettre en place

un nouveau modèle de développement basé sur le changement du comportement des agents

économiques, sont les principaux moteurs de cette transition vers une économie verte.

L’économie verte n’est plus un simple concept, mais une stratégie reconnue comme pertinente

pour la préservation de l’environnement et la compétitivité macro et micro-économique. Elle

suppose un nouveau modèle de développement durable basé sur le changement du

comportement de tous les acteurs consommateurs et producteurs. L’environnement, longtemps

considéré comme une contrainte, est aujourd’hui présenté comme un des facteurs de

compétitivité et de création d’emploi, et en cette période de crise globale, les filières

environnementales constituent une source potentielle d’emploi et d’activité.

La création d’emplois en général, et verts en particulier, dépend du degré d’implication de tous

les acteurs, notamment les pouvoirs publics et les entreprises. L’économie verte ne pourrait en

effet, être un levier de croissance pour les territoires, un moteur de la compétitivité des

entreprises et de la création de l’emploi que si elle construit avec tous les acteurs, des

partenariats assurant un développement économique, socialement plus équitable et plus

respectueux de l’environnement. A ce niveau, l’éco innovation a un rôle fondamental à jouer

pour améliorer la durabilité de l’économie et maximiser ses apports potentiels d’un point de

vue environnemental, social et culturel, dans la transition vers une économie verte. Cette

innovation ne doit pas être que technologique, mais aussi socioéconomique et organisationnelle.

Elle doit permettre de faire émerger un nouveau modèle de financement des services

environnementaux pour remédier à la crise du modèle de développement actuel.

Les exploits de l’économie verte, sont à tout à la fois porteuses de risques et de promesses pour

les populations actives, mais particulièrement pour les populations les plus vulnérables. Si les

emplois verts ont pour objectifs la réduction des dommages environnementaux des entreprises

et des secteurs économiques, pour finalement les ramener à un niveau viable, des mesures

doivent être prises pour garantir qu’ils soient des « emplois décents », contribuant à réduire la

pauvreté tout en préservant l'environnement.

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