S’exprimer à l’oral - Communication ENSIL

S’exprimer à l’oral

Quelques conseils…

1. La communication orale   Le Paraverbal   Le Non-verbal   Le Verbal

2. La feuille de route de l’orateur 3. Exercices : les virelangues

Carine Duteil-Mougel - L'expression orale 2

Sommaire

  La VOIX : celui qui parle doit s'exprimer assez fortement pour pouvoir être clairement entendu des personnes les plus éloignées de lui.

  Entraînez-vous à augmenter le volume, l'intensité de votre voix sans en modifier la hauteur.

  Poser sa voix (ni trop aiguë, ni trop grave) évite la fatigue. Moduler sa voix favorise le rythme, la puissance et l'intonation.


Le Paraverbal


Le Paraverbal

  La VOIX A l’oral, on ne parle plus de phrases mais de groupes de souffle. C’est la voix qui, par le débit, les arrêts, les intonations, ponctue le discours.   Volume (de la voix soutenue à la confidence) et articulation   Intonations (nuancées – du grave à l’aigu – et ponctuées)   Débit (posé : 120-150 mots minute, et rythmé)   Pauses respiratoires et silences


Le Non-verbal

  Le CORPS   Attitude générale, posture (centre de gravité, appuis au sol, espace, déplacements)

  Gestuelle (position des mains, gestes calmes, ouverts, vivants)   Expressions du visage (visage calme et expressif, sourire nuancé)

  Regard (présent, détendu, attentif)


Le Non-verbal

  Le CORPS Parler, c’est d’abord « paraître en scène », maîtriser ou non un espace occupé. Et tout cela, pour l’auditoire, dit déjà quelque chose.

En effet, l’expression orale est inséparable du langage du corps : nous parlons avec autre chose que des mots ; parler met en jeu le corps et le corps façonne la parole.


  Le CORPS : parle, il complète l'information énoncée, amplifie une émotion, une expression (privilégier les attitudes d'ouverture). Le corps par sa mobilité exprime celle de la pensée, renforce le sens de ce qui est dit, le souligne, le met en valeur.

Le Non-verbal


Ce qu’il ne faut pas faire Interprétation

  Mains dans les poches   Immobile   Buste vers l’arrière   Se ronger les ongles   Se gratter   Tapoter avec les doigts   Se tenir le visage   Éviter le regard du recruteur   Bras croisés   Change souvent de positions   Jambes allongées, une sur l’autre   Autour des pieds de la chaise   Tendre une main molle

Mal à l’aise, dilettante Indifférent, crispé Prise de distance Angoissé Perdu, doute Pressé ou énervé Réflexion Mal préparé ou gêné Sur la défensive Impatient Fatigue et ennui

Sur la défensive Timide et pas sûr de soi


Position assise en entretien

spectatrice désinvolte

Nerveuse, tendue

Gênée, mal à l’aise

L'exposé oral : rappels méthodologiques 10

  Le REGARD : est un lien, un moyen de communication.

Partez à la rencontre de votre auditoire, regardez chacun régulièrement ; on écoute plus volontiers l'exposant qui semble s'adresser personnellement à chacun, que celui qui parle pour un seul, voire pour lui-même !

Le Non-verbal


  Le REGARD

Vous percevrez mieux les signes de lassitude, d'inattention, de difficulté de compréhension (feed back). Soyez-y attentif et lorsqu'ils apparaissent adaptez votre discours, votre intonation, vos gestes pour relancer l'intérêt ou reprendre un point.

Le Non-verbal


  Les GESTES : accompagnent la parole, renforcent son sens ou l'illustrent et contribuent ainsi à l'efficacité du message. Au moment de parler en public, une certaine gêne peut rendre les gestes plus rares ou plus figés. L'essentiel est alors d'essayer de retrouver du naturel. Ne pas jouer avec des clés ou crayon ; ni trop statique, ni trop mobile : se méfier des tics.

Le Non-verbal


Le Verbal

Le meilleur style oral est composé de phrases courtes et indépendantes. Le style oral utilise l’image, la métaphore qui fixe l’attention, permet la répétition nécessaire à l’assimilation. Le jugement des autres porte moins sur notre qualité de parleur mais plus sur notre aptitude à créer un lien, une connivence, par un propos intelligible et persuasif. Bref, à parler juste.


Le Verbal

  Le LANGAGE   Vocabulaire (choix du lexique)   Registres de langue   Cohésion et cohérence du propos   Concision (mots inutiles) *On considère les jeunes se situant dans la tranche d’âge 18-25 ans comme mûrs. *On considère comme mûrs les jeunes de la tranche d’âge 18-25 ans. *On considère comme mûrs les jeunes âgés de 18 à 25 ans.


La feuille de route de l’orateur

  Ne jamais oublier à qui on s’adresse.

  Mettre en évidence le fil directeur de son intervention et les idées clés.

  Soigner en particulier l’entrée en matière et la chute, claire et concise.   Apprendre par cœur les 30 premières secondes.

  Répéter sa prestation comme un acteur.



  Rythmer les propos en variant débit et intonations pour créer des temps forts et interpeller l’auditoire en introduisant des questions dans son développement.   Capter les regards du public, ne pas lui tourner le dos lors des présentations sur écran.

  Faire une pause brève avant chaque message fort.   Préférer les mots justes et simples.

  Utiliser des phrases courtes.   Enrichir d’exemples.


Comment répondre à une question :

  Remercier et recadrer la remarque ou la question par rapport à la situation du moment.

  Répéter tel quel l’énoncé de la question ou transformer en question la remarque s’il s’agit d’un point de vue ou d’une opinion.   Eclairer la question ou la réflexion en fournissant une première réponse de façon impersonnelle (sans s’impliquer) ou bien deux ou trois, en les précisant et en les classant.

  Enoncer son propre sentiment (pour renforcer, valider, minimiser, mettre en cause ou en doute ce qui vient d’être dit).



Exercices : les virelangues

Exercices d’échauffement et de mise en route. A faire à petites doses, sans forcer dans le temps mais avec une grande attention.

Il s’agit de phrases pour exercer les mécanismes articulatoires.



1. Gagnez en énergie (maxillaires et face) *Le fisc fixe exprès chaque taxe fixe excessive exclusivement au luxe et à l’exquis.

*Un essaim d’insectes erre autour du Saint-Nectaire sec du nain sectaire.

*Dis-moi, petit pot de beurre, quand te dé-petit-pot-de-beurreriseras-tu ? – Gros pot rond de beurre, je me dé-petit-pot-de-beurreriserai quand tous les petits pots de beurre se dé-petit-pot-de-beurreriseront.



2. Gagnez en précision (lèvres)

*Un banc peint blanc plein de pain blanc un blanc banc peint de blanc pain.

*Dix-huit chemises fines et six fichus fins.

*Un vieux voyou voleur voulait voler Violette.



3. Gagnez en netteté (langue, dents, palais) *Un dragon gradé dégrada un gradé dragon. *Trois grands dragons gradés, trente-trois grands dragons gradés. *Ton thé t’a-t-il ôté ta toux ? disait la tortue au tatou. — Mais pas du tout, dit le tatou, je tousse tant que l’on m’entend de Tahiti à Tombouctou. — Oui, mon thé m’a ôté ma toux. Si ton thé t’a ôté ta toux, mon thé m’ôtera ma toux !



4. Gagnez en clarté (ouverture de la bouche) *Grande cathédrale quand te décathédraliseras-tu ? Je me décathédraliserai quand toutes les grandes cathédrales se seront décathédralisées.

5. Gagnez en douceur *Douze douches douces douze douches douces. *J’aime qu’on m’aime comme j’aime quand j’aime quand même.



6. Pour équilibrer le tout (maxillaires, langue, lèvres)

*Ces cent six sachets – sachez cela – si chers qu’Alix à Nice exprès tout en le sachant, chez Chasachax choisit, sont si chers chaque, si chers ! Qu’ils charment peu.

*Les croyants qui prient sur l’Acropole ne peuvent pas prier quand les corbeaux peuvent croasser.

*Sacha, sage chasseur âgé au sang chaud, chasse un chat chauve

*Suis-je chez ce cher Serge, qui se sert en cierges chez son sergent-chef ?



6. Pour équilibrer le tout (maxillaires, langue, lèvres) *L'ouïe de l'oie de Louis a ouï. Ah oui ? Et qu'a ouï l'ouïe de l'oie de Louis ? Elle a ouï ce que toute oie oit. Et qu'oit toute oie ? Toute oie oit, quand mon chien aboie le soir au fond des bois, toute oie oit "ouah ouah", qu'elle oit, l'oie. (Raymond Devos) *Je veux et j'exige d'exquises excuses. *Un chasseur qui chassait fit sécher ses chaussettes sur une souche sèche. *Si ces six cent six sangsues sont sans sucer son sang, ces six cent six sangsues sont sans succès.


Exercice d’articulation

La poésie de Boby Lapointe constitue un bon exercice d’articulation :

Tic-tac tic-tac Ta Katie t'a quitté Tic-tac tic-tac Ta Katie t'a quitté Tic-tac tic-tac T'es cocu qu'attends-tu ? Cuite-toi t'es cocu T'as qu'à, t'as qu'à t'cuiter Et quitter ton quartier.

Ta Katie t'a quitté Ta tactique était toc Ta tactique était toc Ta Katie t'a quitté.

Ote ta toque et troque Ton tricot tout crotté Et ta croûte au couteau Qu'on t'a tant attaqué Contre un tacot coté : Quatre écus tout comptés Et quitte ton quartier Ta Katie t'a quitté Ta Katie t'a quitté.


Exercice d’articulation

Tout à côté Des catins décaties Taquinaient un cocker coquin Et d'étiques coquettes Tout en tricotant Caquetaient et discutaient et critiquaient Un comte toqué Qui comptait en tiquant Tout un tas de tickets de quai Quand tout à coup Tic-tac-tic driiiing !

Au matin quel réveil Mâtin, quel réveille-matin S'écrie le Russe blanc de peur « Pour une sonnerie C'est une belle sonnerie. »

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