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N°375 - MARS-AVRIL 2010 Magazine d’information sur l’agriculture, l’élevage, la pêche et la forêt en Afrique ISSN 0337 9515 - PRIX 7,6O € À LA UNE Avril 2010 : 27 e Congrès vétérinaire maghrébin à Yasmine Hammamet P. 4 L’ACTU DES FILIÈRES Nigeria : le satellite au secours de l’agriculture P. 19 INFOS PRATIQUES Togo : des artistes pour soutenir le monde paysan P. 36 À À À È È SIAM 2010 500 000 visiteurs attendus à Meknès PAGE 37

SIAM 2010 500 000 visiteurs attendus à MeknèsPAGE 3 MARS-AVRIL 2010 AFRIQUE AGRICULTURE Afrique Agriculture Éditeur : ATC SA au capital de 765 680 E. Siret 394 705 792 00114. Gérant

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N°375 - MARS-AVRIL 2010

Magazine d’information sur l’agriculture, l’élevage, la pêche et la forêt en Afrique

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À LA UNEAvril 2010 : 27e Congrès

vétérinaire maghrébin à

Yasmine Hammamet P. 4

L’ACTU DES FILIÈRESNigeria : le satellite

au secours de l’agriculture

P. 19

INFOS PRATIQUESTogo : des artistes

pour soutenir le monde

paysan P. 36

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PAGE 3 MARS-AVRIL 2010 AFRIQUE AGRICULTURE

Afrique AgricultureÉditeur : ATC SA au capital de 765 680 . Siret 394 705 792 00114.Gérant : François Grandidier.Abonnement annuel, y compris les numéros spéciaux. France 39,50 (dont TVA 2,10 %). Dom-Tom, Afrique francophone : 39,50 (expédition par avion incluse). Au numéro : 7,60 euros. Versement par chèque en euros payable, si possible sur une banque française ou par mandat poste, à l’ordre de ATC.Directrice de la rédaction : Nathalie Ternois.Photographie : Laurent Theeten, responsable image.Conception graphique et secrétariat de rédaction : Pixel Image-ATC.Régie publicitaire : ATC SA : directeur commercial : Mathieu Tournier : Tél. : 01 42 74 28 73 - Fax : 01 42 74 28 35. Chef de publicité : Habib Kiour : Tél. 03 87 52 96 99 - Fax : 03 87 52 96 90.Éléments techniques : ATC : BP 90146 - 57004 Metz Cedex 1.Directeur de la publication : François Grandidier.Commission paritaire des publications et agences de presse : 0709 T 85079. Tous droits de reproduction, même partielle, par quelque procédé que ce soit, réservé pour tous pays. Copyright by ATC SA - 1991.Imprimeur : Groupe Socosprint Imprimeurs, 36 route d’Archettes, 88000 Épinal, certifié PEFC CTP/ 1-013. Imprimé sur papier PEFC issu de forêts gérées durablement.Siège social : 23 rue Dupont-des-Loges, BP 90146 - 57004 Metz Cedex 1. Tél. : 03 87 69 18 18, fax : 03 87 69 18 14.Dépôt légal : mars 2010.Principaux actionnaires : FGCI, Idia Participations.Photos de couverture : DRPOUR FACILITER LES PROCÉDURES Nous rappelons expressément

à nos lecteurs, abonnés et annonceurs, que tout achat d’espace publicitaire ou d’abonnements se négocie directement avec nos responsables, au siège d'ATC en France. Tous les contrats relatifs

à notre activité commerciale sont émis directement de France et visés par nos services. Nous n’acceptons aucun

paiement de quelque nature qu’il soit, à moins qu’il n’ait été fait à la suite d’un acte commercial approuvé directement par les responsables de nos publications ou de la société éditrice en France. Les paiements doivent être

adressés à notre siège social ou virés directement sur nos comptes bancaires. Sont mandataires pour recevoir

les paiements d’abonnements, la Sotupresse en Tunisie, la Sochepresse au Maroc et notre mandataire en Algérie CHVC/Expovet (voir nos bulletins d’abonnement).

N°375 MARS-AVRIL 2010

À LA UNE P.4

27e Congrès vétérinaire maghrébin

Amère réalité de la profession vétérinaire

Entretien avec le Pr Noureddine Ben Chehida : « Comment responsabiliser le vétérinaire si le contrôle du circuit des médicaments et produits vétérinaires lui échappe ? »

Entretien avec le Dr Zeghnouf Abdessamed : « Notre priorité concerne la formation continue »

Entretien avec le Dr Dahmane Mohamed : « Les problèmes de la médecine vétérinaire en Algérie ne cessent d’augmenter »

Entretien avec le Dr Abdelkader Amara : « Tout faire pour republier le bulletin scientifique de l’Umavet »

L'ACTU DES FILIÈRES P.16

TogoRelance difficile de la production

de coton

NigeriaAnimal Care Services Konsult LTD :

s’imposer sur le continent africain…

TunisieAgriculture biologique : la relance

CamerounUne belle illustration

du développement durable

TchadProjet grippe aviaire : bilan, acquis

et perspectives

NigerFilière oignon en voie de modernisation

COUP DE PROJECTEUR P.29

Fiches techniquesBovin laitier

INFOS PRATIQUES P.36

Afrique subsaharienneApprovisionnement en eau potable d’ici

2015 : l’UE accorde plus de 35 millions d’euros au Burkina Faso

TogoDes artistes chantent pour soutenir

le monde paysan

CÔTÉ SALONS P.37

Siam 2010Pleins feux sur le Maroc à l’occasion

du Siam de Meknès

SOMMAIRE

En toile de fond de ce numéro de mars-avril, trois événements majeurs…

Le Siagro de Dakar, événement incontournable de l’agriculture sénégalaise, durant lequel nous pourrons mesurer les progrès du programme REVA initié par le président Wade…

Le Siam de Meknès, vitrine du Royaume chérifien, où il sera là aussi question des évolutions du plan « Maroc Vert » et de la promesse qu’il constitue pour la croissance marocaine et la valorisation de son terroir et de son potentiel agricole…

Le Congrès vétérinaire maghrébin, qui verra se réunir cette année en Tunisie les différentes associations du Maghreb avec pour mot d’ordre « services vétérinaires et qualité ». Il sera également question de rechercher des solutions pour publier à nouveau le bulletin scientifique de l’Umavet…

Trois rendez-vous qu’Afrique Agriculture marquera de sa présence !

Mise en perspective…

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Magazine d’information sur l’agriculture, l’élevage, la pêche et la forêt en Afrique

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À LA UNEAvril 2010 : 27e Congrès vétérinaire maghrébin à Yasmine Hammamet P. 4

L’ACTU DES FILIÈRESNigeria : le satellite au secours de l’agriculture P. 19

INFOS PRATIQUESTogo : des artistes pour soutenir le monde paysan P. 36

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LE MOT DE LA RÉDACTION

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SPÉCIAL CONGRÈS VÉTÉRINAIRE MAGHRÉBINÀ LA UNE

PAGE 4 MARS-AVRIL 2010AFRIQUE AGRICULTURE

L es diverses associations de vétérinaires regroupent le plus souvent les prati-ciens du secteur privé. Elles sont or-

ganisées, en général, dans des associations de wilaya qui travaillent surtout pour sa-tisfaire les besoins de mise à niveau des adhérents*. À noter que plusieurs wilayas, sur les 48 que compte le pays, n’ont pas encore ce genre de structure. En effet, se-lon nos informations, certaines des wilayas possèdent des corporations de vétérinaires s’affrontant tellement, par une pratique de concurrence féroce, que l’organisation en association en devient impossible.Un triste état de fait qui préoccupe la grande majorité des vétérinaires. Ces derniers ont tenté d’instaurer un organisme de régula-tion, par la création d’un ordre vétérinaire et un comité des sages mais il semble que ces structures ne sont pas prêtes à voire le jour. Effectivement, si un ordre vétérinaire était créé, nous affirment des vétérinaires voulant garder l’anonymat par peur de re-présailles, cela ôterait à d’actuelles struc-tures au niveau du ministère la prérogative consistant à contrôler des structures lucra-tives (pêcheries, abattoirs…).

Trop loin de la réalité du terrain

Là réside l’une des raisons, de l’avortement, il y a quelques années, du projet de création de l’ordre vétérinaire et du comité des sages, à travers une association entre les vétérinai-res des secteurs publics et privés. L’autre rai-son est la tentative de main mise de certaines personnes de la corporation sur ce projet. À ce sujet, le malaise au sein de la profession, est grandissant, d’autant plus que les problè-mes ne se limitent pas à cet échec cuisant visant la promotion de la profession de cette profession. Les vétérinaires du secteur privé évoquent d’autres entraves à l’exercice de leur métier. Il s’agit, en premier lieu, d’une inadéquation de la législation actuelle avec la réalité du terrain. « Comment voulez-vous

qu’un éleveur aille déclarer une maladie de sa bête, s’il sait qu’il ne sera dédommagé qu’au tiers de son prix ? Il faut que les pou-voirs publics travaillent à mettre sur pied le projet de pépinières de génisses et révisent cette législation, s’ils veulent protéger le cheptel bovin des maladies comme la bru-cellose, ou la tuberculose », affirme l’un des vétérinaires que nous avons interrogé.« Depuis des années, l’Algérie a importé beaucoup plus de bovins que ses voisins, alors que l’effectif du cheptel stagne et que la production laitière n’augmente pas. En fait, ce sont de pseudo-éleveurs qui impor-tent des génisses pleines, une fois le vêlage fait, ils les abattent. Personne ne contrôle cela. Alors comment voulez-vous que l’on progresse sans législation stricte ? », s’in-terroge un autre vétérinaire. Ce ne sont là, que quelques-unes des inadéquations légis-latives que dénoncent les vétérinaires. Un autre professionnel soutient : « La mise à niveau est aussi négligée, comme les équi-pements nécessaires afin de réussir notre obligation contractuelle pour le mandat sanitaire. Quant au problème du blocage de l’ordre vétérinaire, n’en parlons pas. Vous vous imaginez que le dernier d’entre

nous a quarante ans, alors qu’en haut lieu, on nous a objecté que nous sommes encore trop jeunes et inexpérimentés pour mettre sur pied un conseil de l’ordre et un comité des sages ! »Les vétérinaires du secteur public se sont, eux aussi, organisés en syndicat autonome depuis 2004. Ils mènent une lutte ardue pour améliorer leurs conditions socioprofession-nelles, pour combattre l’arbitraire, l’abus et toute forme de discrimination, pour valoriser la profession, pour le développement de la conscience professionnelle à travers l’obser-vation de l’éthique et de la déontologie…

Un programme de bataille très lourd

Leur représentant, le président du syndicat, a eu le courage de répondre à nos questions concernant les problèmes des vétérinaires qui ne cessent de croître : « C’est vrai, les problèmes de la médecine vétérinaire en Algérie ne cessent d’augmenter par manque de volonté des responsables d’une part et, d’autre part, par la présence d’un lobby qui tire profit de la situation actuelle. Nous pou-vons résumer les problèmes des vétérinaires de la fonction publique par ceux concer-nant le volet organisationnel : l’autonomie d’action n’est pas assez large. En outre, il existe un manque de matériel qui entrave l’exercice adéquat de la fonction. D’un autre côté, les décisions des vétérinaires son par-fois remises en cause par les responsables locaux, ce qui entache la crédibilité du vétérinaire**. »Enfin, n’oublions pas que chaque année les six écoles vétérinaires du pays forment 700 à 800 vétérinaires qui ne trouvent aucun débouché. Cela dure depuis plus d’une décennie.

SARA BENABDELAZIZ

* Lire l’entretien avec le président de l’association des vétérinaires privés de Constantine.*lire l’entretien avec le Dr Dahmane Mohamed, prési-dant du syndicat.

Tour d’horizon

Amère réalité de la profession vétérinaireIls sont plus de 2 000 vétérinaires algériens en exercice dans le secteur public et près de deux fois plus dans le secteur

privé. Leur exercice de la fonction est à la croisée des chemins. Effectivement, plusieurs associations et syndicats se

sont créés ces dernières années, avec des revendications diverses, mettant à jour un malaise latent.

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Les vétérinaires du secteur public

travaillent souvent à garantir la sécurité

sanitaire des aliments, ici une opération

de saisie de produits périmés.

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ZOOM SUR…

La situation zoosanitaire en AlgérieD’après le dernier bilan de la situation zoosanitaire publié par les pouvoirs publics (2008) les principales maladies au sein du cheptel sont la blue tongue (fièvre catarrhale du mouton), la clavelée, la brucellose et la tuberculose bovine, la brucellose caprine, les pathologies avicoles (salmonelloses), les pathologies apicoles (varoase, loque américaine et européenne) et la rage.

La pathologie la plus préoccupante : la blue tongue, a été signalée en septembre 2006 et en octobre 2008, au niveau de M’sila et de Laghouat (6 foyers touchant ovins et bovins). L’avant-dernière déclaration date d’août 2009 avec une alerte émise en septembre (5 foyers à Ghardaïa, Tissemsilt et Tiaret). La dernière alerte, de février 2010, concerne un foyer ayant touché exclusivement des bovins à El Bayadh (sérotype 4 au lieu du sérotype 1 conventionnellement retrouvé lors des précédentes alertes).

La clavelée a connu une augmentation du nombre de foyers, 61 en 2008 (Biskra, Batna, Médéa, Oum el Bouaghi, Tébessa, Djelfa, Sétif, M’sila, Nâama, Blida, Saida, El oued et Tipaza) et 11 en 2007.

La brucellose bovine, a enregistré 632 foyers et 1 313 cas en 2008 contre 559 foyers et 1 150 cas en 2007, avec la croissance du taux d’infection de 0,25 %. Les pouvoirs publics expliquant cette hausse par la croissance des exploitations visitée (+2 %).

La brucellose caprine a connu en 2008 une nette diminution (taux d’atteinte estimé à 2 %), comparé à 2007 (126 foyers contre 381), malgré l’évolution des bêtes dépistées.La tuberculose bovine a connu une certaine amélioration (241 foyers en 2007 contre 194 en 2008). Le nombre de foyers de salmonellose avicoles connaît une fluctuation (à la hausse pour S. Entéridis et à la baisse pour S. Pullorum Gallinarum) pour 2008 comparé à 2007. Les foyers (26 en 2008) de varroase sont localisés au Nord. La rage, enzootique, en Algérie, enregistre en moyenne 900 foyers/an, toutes espèces animales confondues, avec une atteinte maximale des chiens (466 cas/an), 281 cas/an pour les bovins et 22 cas de rage humaine.

SARA B.

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À LA UNE

L e torchon a brûlé encore une fois entre le Conseil de l’ordre des médecins vétérinaires et celui

des pharmaciens. Pour cause : la vente des médicaments et produits biologiques vétérinaires. Les phar-maciens veulent l’abolition de la loi permettant aux vétérinaires de dé-tenir les produits pharmaceutiques et biologiques à usage vétérinaire alors que les vétérinaires souhaitent plus de facilité pour pouvoir s’appro-visionner en ces produits qu’ils consi-dèrent comme des outils de travail plutôt qu’une marchandise à vendre. Le Pr Ben Chehida, président du Conseil national de l’ordre des mé-decins vétérinaires de Tunisie, nous expose la position du conseil de l’or-dre sur cette question. Une position qui donne plus d’importance aux facteurs de la santé du cheptel et par conséquent des humains, des coûts de la production des denrées alimen-taires d’origine animale, de l’expor-tabilité de ces denrées, et surtout de

la facilité d’exercer convenablement cette profession qu’au gain financier que pourrait résulter de ce « com-merce ».

A. A. : La question de la vente des produits pharmaceutiques et biologiques à usage vétérinaire ressurgit encore une fois sur le devant de la scène. Est-ce que le coût vaut, vraiment, la chandelle ?

Pr B. C. : D’abord j’aimerais préciser que de par sa formation qui contient des cours en pharmacie et en toxi-cologie le vétérinaire est habilité à détenir les produits pharmaceutiques et biologiques vétérinaires à l’instar de ses collègues dans tous les pays du monde. D’ailleurs la loi tunisienne lui permet clairement de vendre ces produits. Toutefois, j’aimerais ras-surer les pharmaciens : nous n’al-lons pas ouvrir dans nos cabinets et cliniques des officines pour vendre des médicaments vétérinaires. Le médicament est pour nous un instru-ment de travail puisque c’est nous-mêmes qui l’administrons à l’animal. En fait, le médicament vétérinaire a ses spécificités dont : Son ap-partenance à une médecine qui se doit économique. Il est de l’intérêt de tous de minimiser les coûts des prestations vétérinaires et médica-menteuses pour réduire les prix à la production des denrées alimentaires d’origine animale et donc baisser les

prix de vente aux consommateurs. Ceci ne pourrait se réaliser que si l’on rapproche les services vétéri-naires de l’agriculteur le plus que possible. Lors d’une seule visite, le vétérinaire peut faire la consultation et administrer la dose nécessaire du médicament à l’animal. Pour des soucis économiques, la présentation du médicament vétérinaire est faite sous forme de doses multiples de telle sorte qu’un flacon peut servir à soigner plusieurs bêtes. Or, souvent, l’éleveur n’a besoin que d’une dose ou deux. Dans ce cas, il doit soit jeter le reste soit ne pas soigner l’animal malade. Par contre lorsque c’est le médecin vétérinaire qui détient le produit, il va épargner à l’agriculteur un déplacement en ville, adminis-trer la dose nécessaire et conserver dans de bonnes conditions le reste du médicament. Le tout va revenir moins cher. Le non-contrôle des produits pharmaceutiques et biolo-giques vétérinaires par les praticiens ouvre la porte à l’automédication et rend difficile la maîtrise du problème des résidus médicamenteux dans les denrées alimentaires d’origine animale d’autant que la majorité des éleveurs ignore les notions de délai d’attente et de résidus. Ceci est d’autant plus dangereux que l’agri-culteur peut acheter n’importe quel médicament vétérinaire sans avoir d’ordonnance délivrée par un prati-

cien. Serait-il plausible, dans ce cas, de responsabiliser les vétérinaires quant aux questions de la traçabilité, de la salubrité et délais d’attente ? En revanche, si le circuit des produits vétérinaires était entre les mains des médecins vétérinaires, ils sauraient quand un tel médicament a été pres-crit à l’élevage et ils ne donneraient les certificats d’abattage que dans les délais nécessaires.

A. A. : Selon le Conseil de l’ordre des pharmaciens, votre position empêche l’installation des jeunes pharmaciens dans les localités rurales ?

Pr B. C. : J’aimerais affirmer que nous sommes, aussi, des Tunisiens et très motivés pour trouver des em-plois aux jeunes diplômés. Toutefois, il ne faut pas induire l’opinion publi-que en erreur. Il est vrai que le projet prévoit l’ouverture de pharmacies dans les localités rurales où le nom-bre d’animaux est supérieur à celui des habitants. Or, depuis quand le numerus clausus se base-t-il sur le nombre d’animaux pour ouvrir une officine ? Par ailleurs, les médica-ments vétérinaires ne représentent que 3 % du volume du marché des médicaments. 70 % des produits vé-térinaires sont vendus directement par les pharmaciens sans passer par une ordonnance comme l’a démon-tré une thèse de doctorat discutée

Entretien avec le Pr Noureddine Ben Chehida PRÉSIDENT DU CNMVT

Comment responsabiliser le vétérinaire si le contrôle du circuit des médicaments et produits vétérinaires lui échappe ?On tue un métier si on ne lui donne pas de moyens. Une direction qui s’occupe des médicaments vétérinaires au sein du

MARHP devient indispensable. L’automédication ou le danger sournois qui menace l’élevage…

Importation d’un premier lot de 3 300 veaux uruguayensM. Rafiq Lakhwa, directeur général de la « Société des éleveurs unis » relevant de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), a annoncé l’arrivée du premier lot de veaux destinés à l’engraissement importés d’Uruguay. Composé de 3 300 têtes, ce lot profitera à 94 agriculteurs. Aucun cas de mortalité n’a été enregistré parmi ces veaux dont l’âge varie entre 8 et 14 mois et le poids entre 200 et 300 kg a précisé M. Lakhwa. Il a ajouté que la période d’engraissement pour ces veaux serait de 6 mois au maximum alors que leurs semblables importés de France nécessiteraient entre 16 et 18 mois pour être prêts à l’abattage. Un deuxième lot de 5 000 veaux sera importé vers la fin du mois de mars selon la même source.

SPÉCIAL CONGRÈS VÉTÉRINAIRE MAGHRÉBIN

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récemment à l’École nationale de médecine vétérinaire de Tunis. En effet, une enquête menée auprès de 33 élevages ovins au Nord-Ouest a révélé que 30 parmi eux s’approvi-sionnaient en produits antiparasites nécessaires à la vermifigation di-rectement auprès des pharmaciens. D’ailleurs, ce projet a été évoqué pour la première fois en 2005, alors que nous avons parlé depuis les an-nées 90 de l’installation des jeunes vétérinaires dans les zones rurales pour qu’ils soient plus près des éle-veurs et des agriculteurs. Cependant, cette entreprise se heurte toujours à un problème d’approvisionnement puisque le vétérinaire ne peut se pro-curer les médicaments et produits biologiques vétérinaires que directe-ment chez la Pharmacie centrale de Tunisie (PCT) ou chez l’une de ses cinq succursales sises à Sousse, Sfax, Gafsa, le Kef et Tunis. Or comment font les autres vétérinaires installés dans les 19 autres gouvernorats. Ils sont obligés à se déplacer et alors à dépenser plus de temps, d’argent et parfois même à perdre leur vie sur la route, alors que la solution existe à travers les grossistes répartiteurs qui livrent aux pharmaciens aux quatre coins du pays des médicaments et produits vétérinaires et humains. Pourquoi donc ne leur permet-on pas d’approvisionner les vétérinaires ? En tant que Conseil de l’ordre des vétérinaires tunisiens, nous deman-dons soit l’ouverture de succursales de la PCT dans tous les gouvernorats du pays soit de permettre aux gros-sistes répartiteurs d’approvisionner les vétérinaires dans leurs cabinets et cliniques en plus de la création d’une direction qui s’occupe des mé-

dicaments vétérinaires au sein du ministère de l’Agriculture, des Res-sources hydrauliques et de la Pêche. En conclusion, si l’on ne donne pas de moyens à un métier, on le tue.

A. A. : Abstraction faite de ce problème comment va la profession ?

Pr B. C. : La profession s’organise de plus en plus, surtout avec l’ins-tauration du mandat sanitaire (l’État mandate des vétérinaires privés pour exécuter des actions sanitaires et prophylactiques sur le cheptel). Le nombre des vétérinaires mandatés a évolué de 51 en 2008 à 100 en 2009. Il sera de 130 à la fin de 2010. C’est une opération de grande envergure, très bénéfique pour l’élevage. Le vé-térinaire privé connaît très bien le cheptel et c’est lui seul qui peut en as-surer une couverture sanitaire quasi-totale. Néanmoins, pour assurer la pérennité du mandat sanitaire, il faut lui allouer un budget spécial qui sera augmenté progressivement jusqu’à la couverture de tout le pays.

A. A. : Que faites-vous pour aider les jeunes diplômés à s’installer ?

Pr Ben Chehida : Lors de la séance de prestation de sermon par les jeu-nes vétérinaires qui se déroule au siège du Conseil de l’ordre des vé-térinaires on discute avec eux pour les orienter. On leur propose les ré-gions où il n’y a pas de vétérinaires et celles saturées. On les informe sur les procédures et les moyens nécessaires pour monter un cabinet et sur les possibilités d’obtenir un crédit. Généralement, ils prennent en compte nos conseils.

AMJED BA

LE CONGRÈS DES VÉTÉRINAIRES MAGHRÉBINSLe Pr Ben Chehida affirme que le Conseil de l’ordre des médecins vétérinaires de Tunisie (CNOMV) est partie prenante du Congrès de l’Union maghrébine des associations des vétérinaires : « En plus de son côté scientifique qui couvre les aspects sanitaires dans la région

et discute des moyens de prévention du cheptel contre les maladies, cette manifestation offre une excellente occasion de discuter avec les organisations ordinales qui seront présentes des problèmes et difficultés de la profession, pour dresser un tableau général de la situation vétérinaire dans la région. Elle nous permet d’examiner le degré de coopération entre nos différentes structures concernant l’échange d’enseignants, d’étudiants et de stagiaires. Tout ceci sera fait d’autant plus que, tout en étant président du CNOMVT, j’assume aussi la fonction de secrétaire général de l’Union arabe des vétérinaires (UVA) ainsi que de conseiller auprès de l’Association mondiale vétérinaire pour les pays de la région MENA », a-t-il expliqué.

PAGE 7 MARS-AVRIL 2010 AFRIQUE AGRICULTURE

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À LA UNE

A. A. : Voudriez-vous présenter l’Aveppric ?

L’Association des vétérinaires praticiens privés de Constantine, fondée le 17 juin 1995 (n° agrément 708), regroupe la quasi-totalité des 100 vétérinaires praticiens privés de la wilaya. Elle a pour mission d’organiser et de promouvoir la profession vétérinaire, de défen-dre les intérêts du praticien privé, d’ouvrir une porte de communi-cation avec les pouvoirs publics, d’assurer une protection sanitaire animale, de préserver la santé hu-maine, d’assurer une formation continue au profit des adhérents et de participer à l’amélioration de l’économie nationale.

A. A. : Quelles sont les activités scientifiques entreprises par l’association ?

Notre activité est multidiscipli-naire. Outre notre activité pri-mordiale, à travers laquelle nous assurons une prestation de service

de qualité par la protection sani-taire animale, notre présence quo-tidienne aux côtés du monde rural nous a permis de nouer d’étroites relations de partenariat avec les différents intervenants actifs dans le domaine agricole, telles les associations professionnelles de la wilaya (bovin, laitier et ovin). Nous sommes partie prenante du conseil d’administration de la chambre d’agriculture de wilaya, très active et exemplaire.La formation continue au profit de nos adhérents, auquel nous ac-cordons une grande importance, s’oriente sur trois axes.

Le premier concerne les sta-ges d’insémination artificielle. Constantine est connue par sa vo-cation rurale avec 50 000 bovins et 140 000 ovins. Devant le défi-cit qui a toujours marqué le volet reproduction dans notre wilaya, nous avons jugé utile de faire ap-pel aux spécialistes du CNIAG*. Jusqu’à présent, nous avons orga-nisé deux stages d’insémination artificielle, avec l’accord de la DSA**, nous autorisant l’accès à ses infrastructures (fermes et abattoirs) et la collaboration technique du CNIAG, au profit de nos adhérents et de quelques vétérinaires privés des willayas limitrophes. Un troisième stage est prévu pour 2010. Ce projet est finalisé, nous attendons juste le rendez-vous du CNIAG.Après ce stage, nous aurons suf-fisamment d’inséminateurs pour faire face aux problèmes de repro-duction. De même, nous serons

plus aptes à intégrer les nouvel-les stratégies de reproduction, de haute technologie, comme le transfert embryonnaire. Un perfectionnement de nos com-pétences qui aurait été impos-sible sans les encouragements de M. Nezari Amar, DSA de Constantine, toujours à l’écoute de nos préoccupations.

Le deuxième axe concerne l’organisation de séminaires, no-tamment pour attirer l’attention des pouvoirs publics sur les condi-tions de travail non sécurisées lors de la pratique quotidienne de notre métier et sensibiliser les praticiens privés au danger des zoonoses. Dans ce cadre, nous avons organisé un séminaire, en mars 2008, sous le thème « Les risques sanitaires de la profession vétérinaire », avec la participa-tion des vétérinaires (privés et publics), des enseignants de l’ISV de Constantine, du service de mé-decine du travail secteur sanitaire Filali et de la SAA unité locale. La large couverture médiatique était inattendue, les recommanda-tions ayant été adressées à qui de droit. Les membres du bureau de l’Aveppric remercient participants et partenaires économiques de leur soutien moral et financier.

Le troisième axe a trait à la for-mation continue. Nous sommes en cours de montage d’un projet de formation longue durée (post-graduation spécialisée - PGS) en collaboration avec l’ISV de Constantine et du Padesca (la-boratoire de recherche de patho-

logie animale, développement des élevages et surveillance de la chaîne alimentaire, et des denrées alimentaires d’origine animale) sous la responsabi-lité du professeur El Hadef El Okki S. Cette PGS se fera au profit de nos adhérents pour ré-pondre à leurs besoins et faire face aux exigences du terrain.Un second projet de stages prati-ques de performance (recyclage) de courte durée, en collaboration avec le Padesca, est en cours de montage.D’autres contacts similaires sont en cours, je peux citer notamment la clinique de fertilité du Dr Belk-houdja Khadidja de Tiaret***, pour un stage dont la thématique est « Le diagnostic de gestation par imagerie médicale ».Tous ces contacts avec les instan-ces publiques et les partenaires scientifiques et économiques ont contribué à nouer des relations de partenariat avec les différents intervenants actifs dans le do-maine agricole et universitaire. De telles actions constituent un signe tangible du dynamisme de la profession vétérinaire à travers son association.

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR SARA BENABDELAZIZ

*Centre national de l’insémination artificielle.** Direction des services agricoles.*** Lire Afrique Agriculture de mai-juin 2008, Entretien avec le Dr Belkhoudja K. : « Les biotechnologies au service de l’amélioration de la production ».

Entretien avec le Dr Zeghnouf Abdessamed, PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION DES VÉTÉRINAIRES PRATICIENS PRIVÉS DE CONSTANTINE (AVEPPRIC)

« Notre priorité concerne la formation continue »À 46 ans, Zeghnouf Abdessamed, docteur vétérinaire diplômé de l’ISV Constantine (1991), est installé à titre privé. Il

est président de l’Aveppric depuis sa création en 1995. Il en est à son troisième mandat. Membre du conseil d’administration

de la chambre d’agriculture de Constantine, il évoque les activités de l’Aveppric.

SPÉCIAL CONGRÈS VÉTÉRINAIRE MAGHRÉBIN

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À LA UNE

A. A. : Voudriez-vous présenter le SNVFAP ?

C’est le Syndicat national des vétérinaires fonctionnaires de l’administration publique, créé au mois de mai 2004. Le nom-bre d’adhérents est de 1 063. Ses objectifs sont centrés autour de la défense des intérêts matériels et moraux des vétérinaires.

A. A. : Peut-on avoir des détails concernant les activités de cette association syndicale ?

Nos revendications et objectifs concernent : l’amélioration des conditions socioprofessionnelles du vétérinaire fonctionnaire ; la lutte contre l’arbitraire, l’abus

et toute forme de discrimination pour la réalisation de la justice sociale ; la valorisation de la profession par le respect et l’ap-profondissement des valeurs liées au travail ; le re-déve-loppement de la conscience pro-fessionnelle par l’observation de l’éthique et de la déontologie ; l’épanouissement des membres adhérents.

A. A. : Depuis quelques années, la pratique de la médecine vétérinaire en Algérie connaît des difficultés. Pouvez-vous nous éclairer à ce sujet ?

C’est vrai, les problèmes de la médecine vétérinaire en Algérie

ne cessent d’augmenter par man-que de volonté des responsables, d’une part et, d’autre part, par la présence d’un lobby qui tire profit de la situation actuelle.Nous pouvons résumer les problèmes des vétérinaires de la fonction publique par ceux concernant le volet organisa-tionnel : l’autonomie d’action n’est pas assez large. En outre, il existe un manque de matériel qui entrave l’exercice adéquat de la fonction. D’un autre côté, les décisions des vétérinaires son parfois remises en cause par les responsables locaux, ce qui entache la crédibilité du vétérinaire.

A. A. : Que faudrait-il entreprendre pour y remédier ?

Il faudrait : revoir l’organisa-tion des services du ministère de l’Agriculture et en particulier l’organigramme des services vété-rinaires, et donner plus d’autono-mie administrative et financière aux services vétérinaires, que ce soit au niveau central ou au niveau des wilayas ; libérer le projet de l’ordre vétérinaire et du code de déontologie ; améliorer la for-mation vétérinaire en prolongeant le cursus et en introduisant de nou-velles spécialités.

A. A. : Pouvez-vous évoquer plus en détail la problématique du projet de l’ordre vétérinaire qui est en latence ?

L’ordre vétérinaire et plus qu’une nécessité pour corriger certaines carences du terrain, mais ce n’est pas la solution miracle. Le pro-blème**, c’est qu’il y a beaucoup d’intérêts moraux et financiers en jeu. Donc, le combat reste dur et long. Enfin, je tiens à remer-cier tout le staff technique de la revue Afrique Agriculture pour les efforts fournis afin de déve-lopper ce secteur, important en Afrique, en général et en Algérie, en particulier.

RÉALISÉ PAR SARA BENABDELAZIZ

* Lire l’article : « Réalité de la profession vétérinaire ».

Entretien avec le Dr Dahmane MohamedSECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU SNVFAP*

« Les problèmes de la médecine vétérinaire en Algérie ne cessent d’augmenter »Le docteur vétérinaire Dahmane Mohamed est secrétaire général du SNVFAP. Il est diplômé de l’Institut des sciences

vétérinaires de Constantine, promotion juin 1994. Il est fonctionnaire à la direction des services agricoles de la wilaya

de Jijel, au grade d’inspecteur vétérinaire chargé du contrôle sanitaire des abattoirs. Il évoque, dans cet entretien, les

difficultés qu’éprouvent les vétérinaires dans la promotion de leur profession.

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SPÉCIAL CONGRÈS VÉTÉRINAIRE MAGHRÉBIN

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P résent sur le marché maghrébin de-puis les années 1980, Intervet a pu accompagner toutes les mutations

qu’ont connues les productions animales dans les pays du Maghreb. En effet, la santé animale étant autrefois un service public offert par les États aux pro-ducteurs, les gouvernements du Maghreb ont eu recours aux produits et services d’Intervet par le biais de consultations et d’appels d’offres.Vers les années 1990, les productions ani-males s’intensifiaient et le recours aux ser-vices et produits pour la santé animale se spécialisait et se raffinait, les États aban-donnèrent le système des appels d’offres progressivement pour libérer la pharmacie vétérinaire.

Durant la dernière décennie, les besoins et solutions nécessitaient des adaptations aux contextes des productions animales locales. Ainsi, les études épidémiologi-ques pour définir les agents causants les dominantes pathologiques chez les bo-vins, ovins, caprins, camelins et volailles, sont devenues plus que prioritaires pour élaborer des politiques de santé animale propres à chaque pays voire même pro-pres à chaque région.ISPAH* a pu dynamiser ce dernier volet de recherche en développant l’écoute des utilisateurs de ses services et produits : les vétérinaires et les producteurs.

Cette écoute a permis à ISPAH* de mettre en place une stratégie régionale fondée essentiellement sur les axes suivants :

• Être le partenaire de choix pour les vé-térinaires et les éleveurs. Pour cela, la définition et l’adaptation des besoins des

professionnels doivent être honorées. Les solutions ne se limitent pas uniquement aux produits vétérinaires mais plutôt à des formations permettant d’améliorer la productivité du cheptel.L’exemple le plus concret est celui du programme de gestion de la reproduction chez les bovins et les ovins ou la mise en place du système d’élaboration et d’éva-luation des programmes de prophylaxie vaccinale chez la volaille.

• Maintenir le leadership du marché vété-rinaire au niveau régional, non seulement en termes de part de marché mais éga-lement en termes de développement du marché global par des initiatives d’essais terrain démonstratifs et de sensibilisation des acteurs de la santé animale et de la production. L’organisation par ISPAH* de séminaires,

de congrès et d’ateliers, avec et pour les vétérinaires, est très attendue eu égard aux apports en nouveautés techniques et scientifiques alimentées par un réseau in-ternational d’informations de renommée.

• Maintenir et renforcer son rôle de société citoyenne, attentive aux préoccupations de la profession vétérinaire et aux autres pro-fessionnels de l’élevage. ISPAH* a contri-bué et continuera à contribuer à la mise en place de stratégies de santé animale, en exploitant les expériences d’autres pays en matière de lutte contre les épidémies. Le recours à des investigations de la-boratoires sophistiquées pour des ana-lyses non communément utilisées dans nos pays ou à des formations pointues pour des spécialistes de laboratoire pour le diagnostic de maladies émergentes a permis à ISPAH* d’être un partenaire de choix pour les autorités vétérinaires des pays du Maghreb.

ISPAH est présente en Afrique du Nord par une filiale au Maroc, Intervet Maroc SA à Casablanca, et deux bureaux de représen-tation, un à Alger et un à Tunis.

Par ailleurs, depuis 2008, le management d’ISPAH* dans la région s’est étendu à la Libye et les pays francophones de l’Afrique de l’Ouest.

La Direction de cette région est assurée par Dr Abderrahim Asri, PDG Intervet Scheing-Plough Animal Health Maroc, aidé par un Directeur Algérie & Tunisie, Dr Emir Askri et un Directeur de l’Afrique de l’Ouest, Dr.Rochdy Chala.

* Intervet/Schering-Plough Animal Health.

SANTÉ ANIMALEIntervet/Schering-Plough

Animal Health place le Maghreb au centre de ses priorités

COMMUNIQUÉ

DR ABDERRAHIM ASRI, PDG INTERVET

SCHEING-PLOUGH ANIMAL HEALTH MAROC.

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À LA UNE

A. A. : Où se positionne l’ANMVT parmi les autres organismes qui encadrent la profession de la médecine vétérinaire à l’instar du Conseil de l’ordre et des syndicats ?

Dr Abdelkader Amara : L’ANMVT est une association scientifique à but non lucratif. Elle œuvre pour conso-lider la confraternité entre les vétéri-naires tunisiens au moyen d’actions culturelles et sociales en Tunisie et à l’étranger. Concernant le volet scien-tifique, notre association se charge de représenter ses adhérents dans les institutions vétérinaires régionales (l’Umavet) et internationales. Elle

organise aussi des manifestations de vulgarisation sanitaire et vétérinaire dans toutes les régions du pays. Je cite à titre d’exemple « L’Opération sans kyste » que l’association orga-nise annuellement depuis sa création en 1982 pour encadrer l’abattage des moutons à l’occasion de la fête du sacrifice. Dans le cadre de la forma-tion continue, l’association fournit un enseignement post-universitaire. Elle publie une revue scientifique vétérinaire nationale intitulée El-baytary. Sur le plan international et régional, l’ANMVT organise et participe à des manifestations scien-tifiques vétérinaires. Au niveau de

l’Umavet, elle œuvre avec les autres associations pour la pérennité de la revue vétérinaire maghrébine et col-labore pour organiser leur congrès annuel maghrébin qui se tient en alternance dans les pays membres. D’ailleurs, c’est dans ce cadre que le 27e Congrès de l’Umavet se tient cette année en Tunisie.

A. A. : Comment se manifeste la coordination entre les différentes associations membres de l’Umavet ?

Dr Amara : Nos associations se réunissent chaque semestre pour discuter des activités de promotion de la profession et de la science vétérinaire au Maghreb. Elles ont mis au point un règlement interne qui régit l’intervention de chaque association tant à l’échelle locale que maghrébine. L’Umavet orga-nise également des cycles de forma-tions intermaghrébines spécialisées en marge de son congrès annuel. Son comité directeur est chargé de transmettre à l’Union maghrébine arabe (Uma) et aux autorités compé-tentes locales les recommandations découlant aussi bien des congrès que des réunions de l’Umavet. En fait, nos associations sont consul-tées par les autorités compétentes dans les domaines qui concernent des maladies vétérinaires notam-ment en ce qui concerne le contrôle des maladies transfrontalières. En

Entretien avec le Dr Abdelkader AmaraPRÉSIDENT DE L’ANMVT

Tout faire pour republier le bulletin scientifique de l’UmavetDepuis 27 ans, le Congrès des vétérinaires maghrébins a su surmonter toutes les difficultés. L’association nationale des

médecins vétérinaires de Tunisie (AVMVT) accueille le 27e Congrès de l’Union maghrébine des associations des médecins

vétérinaires qui se déroulera du 10 au 11 avril 2010 à Yasmine Hammamet. Outre l’organisation de cette manifestation

par alternance avec ses consœurs, l’ANMVT assume d’autres tâches non moins importantes. Pour en savoir plus sur

cette association, ses tâches et objectifs, nous avons donné la parole à son président, le Dr Abdelkader Amara.

PRATIQUE

AU PROGRAMME DU CONGRÈS Thème général « Services vétérinaires et qualité » Thème principal (une séance plénière la première journée)

« Les maladies animales transfrontalières au Maghreb » (Conférences présentées par des spécialistes de chacun des pays du Maghreb)

Thèmes des ateliers : (communications orales de douze minutes et posters)1. Pathologies néonatales chez les ruminants domestiques (jusqu’au sevrage)2. Les maladies virales en aviculture3. Actualités en grippes animales4. Encadrement sanitaire et médical des jeunes chiens et chats

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conclusion, j’estime que les rapports entre les différentes associations vé-térinaires maghrébines au sein de l’Umavet sont parfaits. La preuve est que le Congrès vétérinaire maghrébin se tient régulièrement depuis sa création en 1982 mal-gré tous les différends qui ont pu apparaître entre certains pays du Maghreb. Mieux encore, le niveau de participation n’a cessé de s’amé-liorer pour atteindre une moyenne de 500 vétérinaires.

A. A. : Que sont devenues les recommandations émises par les 26 congrès précédents ?

Dr Amara : Parmi les recom-mandations devenues réalité, il y a lieu de citer la création d’un conseil consultatif maghrébin pour l’épidémio-surveillance qui veille à la sauvegarde de la ri-chesse animale et à la conserva-tion de la santé publique au Grand Maghreb et l’édition d’un bulletin

vétérinaire maghrébin indexé qui, à vrai dire, rencontre des difficul-tés énormes l’obligeant à ne pas paraître régulièrement. L’Umavet s’efforce à rééditer son bulletin tout en continuant la publication du processing qui regroupe toutes les interventions présentées lors de chaque congrès.Abstraction faite des recomman-dations, le congrès vétérinaire maghrébin demeure une occasion pour échanger les connaissances et le savoir-faire à travers les exposés et les communications scientifi-ques. En fait, il réunit habituelle-ment près de 500 praticiens et cher-cheurs en provenance des 5 pays du Maghreb (Libye, Tunisie, Algérie, Maroc, Mauritanie). Il constitue l’occasion la plus importante de discussion, de communication scientifique et d’échanges entre les vétérinaires maghrébins dans tous les domaines intéressant leur profession et leur région. Il offre

également un espace privilégié d’exposition pharmaceutique et de contact des vétérinaires avec leurs partenaires économiques.

A. A. : Comment voyez-vous l’avenir de l’Umavet ?

Dr Amara : Je pense qu’il faut met-tre la réédition de la revue scientifi-que au rang des priorités de l’Uma-vet surtout qu’elle offre aux jeunes chercheurs un espace pour publier leurs travaux. Cette entreprise doit débuter, à mon avis, par la création d’un comité scientifique permanent dont la principale tâche sera de res-susciter cette revue. C’est possible, d’autant plus qu’il existe dans chaque association un responsable scientifi-que qui peut assurer la gestion de ce comité. Et pour lui assurer le rayon-nement souhaité, il serait judicieux de la doter d’un comité de lecture international.Par ailleurs, en vue d’améliorer la prestation de l’union maghrébine

des associations vétérinaires, il est question de consolider ses activi-tés à caractère social et culturel en développant les échanges entre les étudiants des écoles vétérinaires des pays membres et en organisant des stages et des rencontres entre les enseignants et ce à travers la création d’un conseil maghrébin des institutions universitaires sous l’égide de l’Umavet. Je pense aussi à l’harmonisation des programmes de formation des vétérinaires comme à la multiplication des cycles de for-mation spécialisée organisée dans le cadre de la formation continue. Cha-cun des cinq pays peut se spécialiser dans la discipline qu’il maîtrise le mieux et y organiser une formation périodique au profit des vétérinaires maghrébins.Enfin je crois que le renouvellement des bureaux locaux tous les deux ans peut entraver la coordination entre les associations.

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L'actualité DES FILIÈRES

B onne nouvelle pour le monde agricole togolais. La campa-gne céréalière 2009-2010 a

été des plus fructueuses avec une production record estimée à un million cent mille tonnes par l’Agence nationale pour la sécurité alimentaire (Ansat). Jamais réalisé depuis dix ans, ce résultat permet au pays d’enregistrer une produc-tion céréalière excédentaire de près de 90 000 tonnes. Les céréa-les prises en compte dans ce bilan sont celles les plus consommées dans le pays notamment le maïs, le sorgho et le riz. Pour le directeur général de l’Ansat, Ouro-Koura Agadazi, « ces résultats sont es-sentiellement dus au dynamisme du monde paysan et des appuis apportés par les autorités aux agriculteurs durant la campagne agricole 2009-2010 ».

Réduction des coûts

de production

Au nombre de ces appuis figure l’augmentation par le gouverne-ment de la quantité d’engrais mise habituellement à la disposition des paysans. De 10 000 tonnes auparavant, ce volume est passé à 30 000 lors de la campagne 2009-2010. Durant la même pé-riode, le prix du sac d’engrais de 100 kg vendu à 12 000 Fcfa a été ramené à 11 000 Fcfa. En outre, de nouvelles machines agricoles ont été mises à la disposition des paysans par le biais des préfectures et le coût du labour d’un hectare, précédemment à 25 000 Fcfa, a été réduit à 20 000 Fcfa. « Ces actions permettent aux paysans de réduire sensiblement le coût de produc-

tion et améliorent au final leurs revenus », déclare Zogan Kodzo, chargé de programmes de la Coor-dination togolaise des organisa-tions paysannes et des producteurs agricoles (CTOP).

Un nouvel appui

du gouvernement

Dans ce pays d’Afrique de l’ouest, les populations sont souvent confrontées à une flambée des produits céréaliers. Pour inverser cette tendance, un plan d’action d’urgence contenant la stratégie de relance de la production agricole a été élaboré en 2009 par le gou-vernement. Il prévoit entre autre la constitution et la conservation des stocks de sécurité, l’appui au stockage et à la conservation des produits au niveau paysan de même que l’organisation de la filière céréale en plusieurs groupements. De source offi-cielle, le monde agricole n’a pas bénéficié ces dernières années d’un appui significatif en raison de la crise politique qui imposait un certain nombre de contraintes budgétaires. Maintenant, le pays commence à avoir le soutien des bailleurs de fonds qui, couplé aux moyens du gouvernement, permet d’initier plus d’actions en direction du monde rural.Pour l’heure, la bonne tenue de la production céréalière durant la campagne 2009-2010 a per-mis à tout le pays d’éviter une nouvelle surchauffe du marché céréalier. « Nous rendons grâce à Dieu de nous avoir épargné une autre flambée des prix du maïs cette année », se réjouit, Béatrice

Tsikpo, une habitante de Lomé, la capitale. Les consommateurs ont donc pu acheter cette année du maïs, céréale la plus prisée entre 400 et 600 Fcfa le bol. Un prix qui tranche avec les années antérieu-res où le bol avait franchi la barre de 1 200 Fcfa, au grand dam des consommateurs.

Un souci inhabituel :

les excédents

Revers de la médaille ou manque de planification, ce bilan record pose au gouvernement le problème d’écoulement des excédents de production. « Ça ne sert à rien de produire en quantité importante si on ne peut pas tout écouler sur le marché », regrette Zogan Kodzo, de la CTOP. Si l’Ansat reconnaît que l’écoulement constitue son principal défi, elle précise qu’une partie des excédents a été expor-tée vers des pays africains dont le Burkina-Faso, le Niger, le Gabon et hors du continent comme aux États-Unis et en Belgique.Pour la campagne 2010-2011 en cours, « le monde agricole béné-ficiera encore de 30 000 tonnes d’engrais et des machines de la-bour, en plus d’une nouvelle ré-duction sur le prix d’achat du sac d’engrais qui passe de 11 000 Fcfa à 10 000 », annonce le directeur

de l’Ansat, Ouro-Koura Agadazi, qui « espère que ces mesures vont inciter les paysans à produire plus ».

En attendant la création

d’une banque agricole…

Un vœu qui ne pourrait prendre corps qu’en corrigeant les insuffi-sances dont a souffert la campagne agricole passée. « Étant donné que les producteurs n’ont pas accès aux engrais dans leur totalité du fait de la spéculation, nous préco-nisons la gestion des intrants par des comités au sein desquels se-ront à la fois représentés produc-teurs et représentants du gouver-nement », déclare Zogan Kodzo. Et d’ajouter : « Le secteur agricole est toujours considéré comme un secteur à risque par les banques qui refusent de le financer. » En attendant la création d’une banque agricole, la CTOP a, lors de la 2e édition du Forum des paysans en janvier dernier, demandé au Chef de l’État togolais, de mettre en place une structure de garantie qui pourrait donner confiance aux ins-titutions bancaires pour financer le secteur agricole qui regroupe plus de 70 % des Togolais. Au sein du monde paysan, l’heure est donc à l’expectative…

ETONAM AKAKPO-AHIANYO

CAMPAGNE AGRICOLE

La production céréalière bat des recordsAvec une production d’un million cent mille tonnes, la filière céréale a atteint, de source officielle, un record jamais réalisé ces dix dernières années. Ce bond qualitatif a permis d’éviter l’envolée des prix sur le marché local de céréales et le pays espère bien maintenir le cap.

sensiblement le coût de produc- cette année », se réjouit, Béatrice

Le pays commence à avoir le soutien des bailleurs de fonds qui, couplé aux moyens du gouvernement,

permet d’initier plus d’actions en direction du monde rural.

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ALGÉRIE ANGOLA BENIN BURKINA FASO BURUNDI CAMEROUN CAP-VERT CENTRAFRIQUE COMORES CONGO CÔTE D'IVOIRE DJIBOUTI ETHIOPIE GABON GAMBIE GUINÉE GUINÉE-BISSAU GUINÉE-EQUATORIALE MADAGASCAR MALI MAROC MAURITANIE MOZAMBIQUE NIGER NIGERIA OUGANDA RWANDA SAO TOMÉ SÉNÉGAL SOUDAN TANZANIE TCHAD TOGO TUNISIE ZAIRE

L'actualité DES FILIÈRES

U ne fois encore, les pers-pectives de la production cotonnière sont loin d’être

bonnes au Togo.Au lieu de 40 000 tonnes atten-dues, la Nouvelle Société coton-nière du Togo (NSCT), structure en charge de la gestion de la fi-lière, annonce que la production de la campagne 2009-2010 va se chiffrer seulement à 30 000 tonnes, soit une baisse de mille tonnes par rapport à la campagne cotonnière de l’année.Si la superficie emblavée cette an-née a été réduite à 42 759 hectares contre 55 211 en 2008, le prix au producteur connaît, quant à lui, une légère hausse. De 160 Fcfa, la campagne écoulée, il passe actuellement à 165 Fcfa

Un cycle infernal

Pour l’heure, les autorités justi-fient cette contre-performance par la mauvaise pluviométrie. Selon le Directeur de la NSCT, Dr Kokou Djagni, ce facteur a véritablement perturbé l’engoue-ment des producteurs et entamé du coup, les perspectives de la filière. À y regarder de près, c’est depuis 2001 que le coton togo-lais s’est empêtré dans un cycle infernal de contre-production d’année après année. Les arrié-rés de dette d’un montant total de 22 milliards de Fcfa, dues à l’époque aux producteurs avaient découragé ces derniers qui se sont massivement détournés de la culture de l’or blanc. Même si l’apurement de cette dette en 2007 par le gouvernement a sem-blé redonner de l’espoir aux pro-

ducteurs, cela n’a tout de même pas permis le redécollage de la production. En témoigne le bi-lan de la campagne 2007-2008 fixé à 50 000 tonnes, un résultat bien maigre par rapport à celui de l’année 1999 où la production dépassait 150 000 tonnes !La filière coton joue un rôle ca-pital dans l’économie togolaise. Deuxième produit d’exportation du Togo après le phosphate, le coton occupe plus de 300 000 producteurs.

Relance en cours

Dans le cadre d’une politique de redressement, l’ancienne structure en charge de la filière, la Sotoco a été dissoute en jan-vier 2009 pour faire place à la

Nouvelle Société cotonnière du Togo (NSCT), dont le capital est réparti entre l’État (60 %) et les producteurs (40 %).Plusieurs mesures ont été éga-lement prises dont un nouveau mécanisme de fixation des prix du coton avec la participation des producteurs et une revue des dis-positifs de gestion en fonction du niveau de productions de coton-graine assortie d’une réduction de charges avec une réduction sensible du personnel, appuyée par un plan social.Des négociations seraient aussi en cours avec l’État et les bailleurs de fonds pour d’éventuelles sub-ventions au secteur.Visiblement, la relance de la fi-lière coton n’est pas une mince affaire au Togo.

ETONAM AKAKPO-AHIANYO

COTON

Relance difficile de la production

Même si l’apurement de cette dette en 2007 par le gouvernement a semblé redonner de l’espoir aux producteurs, cela n’a tout de même pas permis le

redécollage de la production. En témoigne le bilan de la campagne 2007-2008 fixé à 50 000 tonnes, un

résultat bien maigre par rapport à celui de l’année 1999 où la production dépassait 150 000 tonnes !

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L'actualité DES FILIÈRES

A vec 800 employés et des bran-ches dans les trente-six États de la fédération nigériane,

Animal Care Services Konsult (Nig.) Ltd est devenu la compagnie de référence dans le domaine de la santé animale et l’approvisionne-ment en médicaments de volailles et de bétail au Nigeria. En effet, pendant trente ans, le couple s’est concentré sur tout ce qui touche la volaille (culture, diagnostique de maladie et soin) comme le confirme le fondateur et président de la compagnie : « Nous nous concentrons principalement sur la volaille, mais depuis quelques années, nous tirons également no-tre épingle du jeu dans d’autres domaines comme l’aquaculture et le bétail. » On comprend dès lors pourquoi Animal Care Ser-vices Konsult est la plus grande compagnie de la santé animale en particulier la volaille dans le pays le plus peuplé du continent africain.

L’expérience indienne

Compte tenu de la taille de la compagnie qui, en trois décennies, s’est imposée dans le domaine de la santé animale, on est tenté de connaître le secret de ce succès. Le fondateur, Olatunde Agbato, expli-que : « Je suis un admirateur du bétail en particulier la culture de la volaille. Pour cette raison, j’ai été en Inde à plusieurs reprises pour y admirer la culture de la volaille. Je vous assure que l’expérience a été fructueuse. Raison pour la-quelle, le thème du séminaire pour commémorer le 30e anniversaire de l’existence de notre compa-gnie en décembre dernier était : Comment l’Inde a pu atteindre le sommet en matière de culture de volaille. » Il poursuit : « L’Inde est aujourd’hui le deuxième produc-teur mondial d’œufs. Il y a deux

décennies, ce pays était très loin de réaliser cet exploit. Le secret est que les fermiers indiens ont l’ha-bitude de réinvestir leurs profits dans leur capital de base. C’est pourquoi leurs fermes grandissent rapidement avec un rendement appréciable. »

Comment réussir dans

la culture de la volaille ?

Galvanisé par le succès enregistré par la compagnie au cours de ces trois dernières décennies, Animal Care Services Konsult organise régulièrement des ateliers et des séminaires pour les fermiers nigé-rians et de la sous région animés par des docteurs vétérinaires. Lors du séminaire organisé le 9 décem-bre 2009, le patron de la compa-gnie, Olatunde Agbato, s’inspirant toujours de l’expérience indienne, a déclaré que le gouvernement in-dien a mis en place un programme de financement pour les fermiers dont un crédit remboursable en sept ans pour ceux qui font la culture de volaille. Ce qui, selon Agbato, n’existe pas dans plusieurs pays du

continent. Raison pour laquelle, la culture de la volaille est en ré-gression dans ces pays. Il a donc conseillé aux différents gouverne-ments africains d’emboîter le pas à l’Inde afin de relever le défi que pose l’insécurité alimentaire.

Joindre l’acte à la parole

Mettant en pratique l’expérience acquise pendant toutes ses années tant au Nigeria qu’à l’étranger, Ani-mal Care Services Konsult a connu une expansion considérable avec la création de plusieurs filières : la section des produits de nutrition animale, la filière des produits de santé animale qui comprend entre autres les médicaments vétérinai-res, la solution aux maladies de vo-lailles et la fabrication de vaccins, sans oublier des fermes de volaille, la filière de fabrication de cages et équipements de volaille parmi tant d’autres. Récemment, la compa-gnie vient d’ajouter d’autres cor-des à son arc comme les services de laboratoire, la formation et la gestion d’événements tels que l’organisation de colloques, ate-

liers et séminaires. On comprend dès lors pourquoi la compagnie a des partenaires commerciaux à travers le monde. Parmi ces par-tenaires, on note en Inde : Ayurvet Limited, India Concept Pharma-ceuticals Limited, India Indovax Limited, India Gartech, India Polchem Hygiene Laboratories. En Autriche, Ovotherm Limited, Romer Labs. Aux Pays-Bas, Al-fasan International BV, IDDEX. Au Canada, Vetech Laboratories Inc. En Égypte, Zoocontrol. Et enfin au Mexique, IASA, Puebla, Mexico investigacion Aplicada. Des progrès qui ont valu à Animal Care Services Konsult des lauriers sur le plan national et internatio-nal pour la qualité de ses produits. Aujourd’hui, la compagnie qui a célébré ses trente ans d’existence veut conquérir la sous-région et le continent africain. En tout cas, elle dispose de moyens et d’atouts à la hauteur de cette ambition. Il suffit de visiter son site Internet www.animalcare-ng.com pour s’en assurer.

DAOUDA ALIYOU

ANIMAL CARE SERVICES KONSULT LTD

Ambition ? S’imposer sur le continent africain…Offrir de meilleurs services dans le domaine de la santé animale et de la volaille. C’est tout l’objectif derrière la création d’Animal Care Services Konsult (Nig.) Ltd créé en 1979 par un couple expert en la matière. Le docteur Olatunde Agbato, chirurgien vétérinaire, et son épouse Olufunmilayo Agbato, diplômée en gestion de volaille. Après trente ans d’activité, la compagnie a atteint sa vitesse de croisière et vise aujourd’hui le continent…

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L'actualité DES FILIÈRES

D ans la Loi de finance de 2009 estimée à 77 mil-liards d’euros, 91 millions

d’euros ont été affectés au sec-teur agricole, 70 millions à la fourniture d’engrais. Grâce au soutien du secteur privé, 10 000 tracteurs ont été achetés en vue de stimuler la production agricole avec la formation de 100 000 travailleurs chargés de soutenir les cultivateurs locaux et la fourniture de microcrédits par le biais du partenariat public-privé. Aussi, le gouvernement a établi un fonds de soutien financé par les banques de la place es-timé à 61 millions d’euros pour le développement de la culture du riz.Ce développement rentre dans le cadre de la politique de diver-sification du gouvernement de Umaru Musa Yar’Adua qui, au lendemain de son investiture le 29 mai 2007, avait fait de l’agri-culture l’une des priorités de son

administration en déclarant : « Si parallèlement à l’industrie pétrolière, nous avions conti-nué à développer l’agriculture et d’autres secteurs, nous n’en serions pas où nous en sommes aujourd’hui. » Ainsi, la priorité a été mise sur la culture du riz, du blé, du manioc, des tomates, du sucre, du cacao et de l’huile de palme. Pour atteindre ces objectifs, le Nigeria a obtenu 92 millions d’euros de la banque mondiale qui seront injectés dans le secteur agricole cette année.

L’apport du satellite

Dans le but d’aider le gouverne-ment fédéral à atteindre son ob-jectif, un groupe de scientifiques de l’université de Nsukka dans l’État d’Enugu dans le sud-est du pays à quelque 900 km de Lagos avait entrepris depuis 2003 des recherches sur l’augmentation de la production agricole avec l’application du satellite Nigeria

Sat 1. Le coordonnateur du projet F.I. Fabian, professeur en géoin-formatique, explique : « L’objec-tif de ce projet est d’identifier les moyens d’utiliser les images du Nigeria Sat 1 pour détecter et surveiller les calamités qui pour-raient avoir des effets négatifs sur la production agricole et in-former à temps les paysans et les acteurs du secteur agricole. » Il poursuit : « Quand les désastres naturels sont détectés à temps les chances pour augmenter la production agricole dans le pays sont grandes. »Le produit final de ce projet fi-nancé par la National Space Re-search and Development Agency, NASRDA, a été présenté au pu-blic au cours d’un atelier à Zo-diac Hotel à Enugu. Obinna Ane-jionou, membre de l’équipe, qui a mis en place le « made-in-space solution to food crisis », explique comment le procesus marche : « Nous avons un répertoire des

fermes et les coordonnées de certains paysans que nous al-lons contacter immédiatement pour qu’ils puissent prendre leur disposition dès que nous détec-tons des problèmes éventuels. » Pour le directeur général de la National Space Research and Development (NASRDA), S. O Mohammed, « le pays vient de faire un pas en avant dans la technologie spatiale. »Cependant, le coordonnateur du projet satellitaire demande l’ap-pui du gouvernement afin de faire profiter les données satellitaires aux « petits paysans » en les pré-venant à temps des calamités par le biais des médias (journaux, radio, télévision) ou par courriers qui seront envoyés aux différents chefs traditionnels. « Ainsi le Ni-geria pourrait réaliser son rêve d’intégrer le rang des 20 premiè-res économies du monde d’ici 2020 », a-t-il conclu.

DAOUDA ALIYOU

NIGERIA

Le satellite au secours de l’agricultureAcculé entre autres par les violences dans la région pétrolière du delta du Niger qui affecte la production du pétrole et par ricochet

l’économie nationale, le Nigeria jette son dévolu sur l’agriculture qui, jadis, constituait 70 % du produit national brut avant le boom

pétrolier. Les scientifiques nigérians s’associent aux efforts du gouvernement avec l’application des images du satellite nigérian

Nigeria Sat 1 pour atteindre le résultat escompté…

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PAGE 20 MARS-AVRIL 2010AFRIQUE AGRICULTURE

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L'actualité DES FILIÈRES

CÉRÉALES : LES EMBLAVURESLa totalité des superficies programmées pour les cultures des céréales aurait été totalement emblavée au vu des chiffres présentés par M. A. Mansour, ministre de l’Agriculture et des Ressources hydrauliques, devant la Commission nationale de suivi de l’avancement de la campagne céréalière. En effet, au terme de la première semaine de janvier, les superficies emblavées ont atteint 1 234 000 ha sur une superficie programmée de 1 300 000 ha. Des 110 000 ha destinés à la culture des céréales en irrigué, les réalisations ont atteint 109 300 ha. Les quantités de semence sélectionnées utilisées auraient atteint plus de 370 000 quintaux. Les techniciens, les professionnels et les responsables administratifs du secteur tablent sur une moyenne de production de 50 q/ha pour les céréales conduites en irrigué, soit une production totale de 5 millions de tonnes. Le dixième de ce total sera utilisé pour la production des semences.

MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE

Encadrement rapprochéLe ministre de l’Agriculture vient d’annoncer la création de 18 commissions d’encadrement rapproché aux agriculteurs. Composées de chercheurs et de professeurs, ces équipes seront chargées d’assurer l’encadrement des agriculteurs opérant dans les secteurs des grandes cultures de l’élevage des agrumes, de l’oléiculture et des cultures biologiques (pommes de terre et tomates). Les opérations d’encadrement privilégieront, dans un premier temps, le secteur des grandes cultures, eu égard à l’importance de la production des céréales quant au maintien de l’équilibre de la balance commerciale du pays. Il est à signaler qu’au cours de la saison agricole passée, plus de 100 opérations de sensibilisation et d’encadrement d’agriculteurs ont été organisées dans 18 gouvernements.

PROJET TUNISO-ITALIEN

Mobilisation des eaux et conservation des solsLe taux d’avancement des travaux effectués dans le cadre du projet tuniso-italien pour la mobilisation des ressources en eau et l’aménagement du sol dans la région de Sfax a atteint 70 %. En fait, les travaux de création de 5 lacs collinaires, de 17 ouvrages d’alimentation de la nappe phréatique et de forage de 8 puits permettant d’infiltrer les eaux vers la nappe au lieu de son évaporation sont sur le point d’être achevés. Le projet, dont le coût s’élève à 10 millions de dinars, comprend également l’édification de deux barrages collinaires sur les oueds de Chaffer à Mahres et de Sidi Salah au sud de Sfax. Trois mille hectares devraient être aménagés et équipés avec des digues mécaniques et des estrades en terre dans le cadre de ce projet en plus de la création de 1 200 ha de pâturages.

M. Mabrouk Bahri, prési-dent de l’Union tuni-sienne de l’agriculture

et de la pêche, a résumé, dans une intervention présentée lors d’un séminaire sur « La promotion des produits bio », organisé le 28 janvier dernier, les points fai-bles du secteur dans l’irrégularité de la production, la non-diversi-fication des produits et le faible rendement de la culture biologi-que. Ces faiblesses ont été, selon M. Bahri, à l’origine de l’échec des deux tentatives lancées pour promouvoir les produits issus de l’agriculture bio. La première, qui visait la commercialisation de ces produits parmi les touristes, était un accord passé avec un hôtel qui projetait de mettre en place un restaurant ne servant que des plats bio, pour lui fournir des produits bio à des prix préférentiels. Mal-heureusement, devant l’offre ré-duite aux pommes de terre et aux tomates, le projet avait échoué. La deuxième, qui a connu le même sort, consistait en un magasin qui prévoyait de vendre exclusive-ment des produits biologiques. À l’avis de M. Bahri, il faudrait donc se libérer des créneaux tradition-nels en diversifiant davantage les produits, assurer une production continue et régulière, étendre les superficies cultivées en mode bio, renforcer la présence des produits sur les marchés locaux et étran-gers et adopter les techniques

nouvelles de transformation et de conditionnement de ces produits. Au niveau de l’écoulement, les prix des produits bio sont exces-sivement plus élevés que ceux des produits conventionnels. Cela est dû, selon l’agriculteur M. Saoud El Bahri, au fait que les intrants utilisés dans l’agriculture biolo-gique sont rares, souvent indis-ponibles et surtout très chers. Un point de vue partagé aussi par le directeur général du centre tech-nique de l’agriculture biologique, M. Mohammed Ben Khedhr. Néanmoins, celui-ci pense qu’il est possible de produire une vingtaine de légumes sans avoir besoin d’utiliser « ces intrants importés occasionnellement et à faible quantité à cause de leur marché très limité ». La solution consisterait à regrouper les agri-culteurs en mode bio dans des structures professionnelles pour pouvoir négocier en groupe aussi bien les contrats d’approvisionne-ment en intrants que ceux de vente de leurs produits aux grandes sur-faces. La veille de ce séminaire, un conseil ministériel consacré à l’agriculture biologique a dé-crété une série de mesures visant à booster ce secteur. On note :

l’augmentation du plafond de la subvention annuelle consacrée au contrôle et à la certification en faveur des producteurs membres des groupements de développe-ment, des coopératives et des

groupements interprofessionnels, de 5 000 à 10 000 dinars par an ;

l’institution de la « Semaine du produit biologique tunisien » qui aura lieu chaque année ;

l’organisation de campagnes promotionnelles à l’intérieur et à l’extérieur, le soutien de la partici-pation aux foires et l’organisation de rencontres de partenariat ;

la mise en place d’un programme de développement de l’exploita-tion des produits biologiques dans le secteur touristique ;

le développement du centre régional de recherche en horti-culture biologique par la création en son sein d’un laboratoire na-tional de recherche en agriculture biologique ;

la création de cellules chargées des produits biologiques au sein des groupements professionnels des fruits, des légumes, des viandes rouges et des produits laitiers.Le séminaire était une occasion pour présenter les recommanda-tions d’une étude sur « L’Instau-ration d’un label bio et position-nement des produits bio tunisiens sur le marché international ». En fait, la Tunisie prévoit la label-lisation sur trois ans de 50 pro-duits et de garantir la crédibilité du label tunisien au plan inter-national dans l’objectif d’obtenir sa reconnaissance définitive à l’échelle mondiale.

AMJED BA

PRODUCTION AGRICOLE

Agriculture biologique : la relanceBien que la Tunisie soit parvenue à devenir première dans le monde arabe, deuxième en Afrique et 24e dans le monde en matière de production agricole biologique, les responsables tunisiens, qu’ils appartiennent à la profession ou à l’administration, demeurent convaincus qu’il reste beaucoup à faire pour que cette filière occupe la place qu’elle mérite sur l’échiquier de la production agricole.

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L'actualité DES FILIÈRES

AVICULTURE

Plus de 1,5 milliard d’œufs et 94,5 mille tonnes de poulets de chair

Chacune des deux parties concernées, à savoir la profession représentée par l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap) et les autorités publiques représentées par les ministères de l’Agriculture et du Commerce en plus du Groupement des produits avicoles et cunicoles (Gipac), a présenté ses propositions concernant la programmation de la production des produits avicoles pour l’année 2010. Dans ce cadre et pour ce qui est des œufs, les autorités publiques ont proposé la production de 1,58 milliard d’unités et la constitution d’un stock de régulation de 77 millions d’œufs pour faire face à la consommation pendant le mois de Ramadan 2010. Ce stock devrait être formé depuis janvier à raison de 15 millions d’œufs par mois. De son côté, l’Utap, à cause des pertes subies par les éleveurs durant 2008 et du prix de vente des œufs en 2009, très proches des coûts de production, a avancé une production ne dépassant pas 1,5 milliard d’œufs avec un stock de 75 millions d’unités qui sera constitué à raison de 20 millions d’unités durant les mois de janvier et février et de 10 millions unités par mois de mars à mai. Le prix de l’œuf destiné au stock doit être de 0,110 d. Concernant le poulet de chair, les autorités publiques ont suggéré une production annuelle de 94 700 tonnes avec un stock stratégique de 2 000 tonnes. Alors que l’Utap a proposé le maintien de la production au niveau de 2009 tout en bien programmant la production mensuelle pour qu’elle soit adaptée à l’évolution de la consommation. Le stock devrait être formé, selon l’Utap sur la base du coût de la production majoré de 10 %.

L ’office de l’élevage et des pâ-turages (OEP), qui est l’un des associés à ce projet avec

la société des services agricoles ElNejma et un partenaire italien, a organisé dernièrement un sémi-naire pour la promotion des in-vestissements dans le secteur cu-nicole dans la région de Mahdia. Dans son discours d’ouverture, le ministre de l’Agriculture et de la Pêche a souligné l’importance accordée par l’État à la promotion de cette activité.À cette occasion, il a cité comme exemple la publication des tex-tes d’application du cahier des charges relatif à la création d’un clapier et ou d’un centre d’éle-vage de reproducteurs en plus du rattachement de cette activité au groupement interprofessionnel des produits avicoles (Gipa) qui est devenu Gipac.

Au terme des travaux et du débat qui s’en est suivi, des recomman-dations ont été formulées :

la nécessité d’élaborer un plan type de construction de clapier qui tient en compte les spécifi-cités de chaque région ;

la suspension de la TVA et des droits de douane sur les équipe-ments d’élevage et les aliments ;

l’augmentation du nombre des centres d’élevage de reproduc-teurs et la réservation d’une prime spécifique pour cette activité ;

la création de centres de forma-tion professionnelle spécialisés en cuniculture industrielle ;

l’exhortation des éleveurs à s’inscrire davantage au sein des structures professionnelles de base ;

l’instauration d’une relation contractuelle entre les éleveurs et les structures professionnelles ;

l’ajustement périodique des prix de vente à la production ;

l’extension des services dispen-sés par l’abattoir pour qu’il joue le rôle d’observatoire régional ;

la valorisation des produits cu-nicoles en leur accordant davan-tage de valeurs ajoutées ;

le renforcement de la sur-veillance des usines de fabrica-tion ainsi que des points de vente des aliments de lapin ;

la conjugaison des efforts afin de mieux maîtriser la qualité des aliments ;

l’appel à l’OEP d’intensifier le contrôle sur les opérations de l’insémination artificielle.Bien que régional, ce séminaire a attiré des éleveurs de lapins de toutes les régions du pays ce qui lui a conféré une envergure nationale.

AMJED BA

CUNICULTURE

Stimuler l’élevage au SahelLa création d’un abattoir régional spécialisé dans l’abattage des lapins à El Jem dans le gouvernorat de Mahdia va, selon les responsables régionaux, contribuer au développement de la cuniculture d’autant que l’infrastructure y est désormais propice.

ADHÉSION DE LA TUNISIE À LA RÉGLEMENTATION EUROPÉENNE RÉGISSANT LA PÊCHEAvec l’entrée en vigueur de la directive européenne sur la pêche illicite en janvier 2010, une séance de travail s’est tenue au ministère de l’Agriculture et de la Pêche pour examiner les mesures à adopter afin d’assurer l’export des produits de la mer tunisiens vers l’Europe. À noter que, dans le but de renforcer le système de traçabilité des produits de la mer, cette directive prohibe l’importation des produits de pêche capturés illicitement. Elle concerne notamment les activités de pêche, de conditionnement, de transformation et de transport d’où l’enjeu, pour la Tunisie d’intensifier les opérations de contrôle de ces activités afin qu’elles soient et restent conformes à la réglementation européenne en la matière.

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PAGE 22 MARS-AVRIL 2010AFRIQUE AGRICULTURE

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L'actualité DES FILIÈRES

Dr Mohamadou Bassirou a voulu nous parler de la struc-ture Maïscam qu’il dirige de-

puis 15 ans, de l’agriculture et de l’élevage dans cette région réputée pour son élevage bovin (près de 2 500 000 têtes), des effets de la crise alimentaire et financière internationale, de Borongo, petit village près de Ngaoundéré, qui doit son salut à Maïscam.

Depuis quand êtes-vous

à la tête de Maïscam ?

Depuis 1995, après 10 ans passés dans la fonction publique où je travaillais à la mission spéciale de lutte contre les glossines ou mouche tsé-tsé, une structure spécialisée du ministère de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales.

La dénomination Maïscam

laisse croire que vous produisez

uniquement

du maïs. Pouvez-vous

nous en dire plus ?

En effet, la raison sociale de Maïs-cam, c’est la production et la trans-formation industrielle du maïs au Cameroun. Mais, comme vous le savez, dans toute recette, il faut plu-sieurs ingrédients. Certains pensent que pour produire du maïs, il suffit d’avoir de la terre, de la semence et des intrants. Mais, la production

continue sur une longue période est plus complexe. Il faut conserver le sol, protéger l’environnement tout en luttant contre les maladies et les mauvaises herbes. Cela vous conduit obligatoirement à la prati-que de certaines cultures comme le soja, le mucuna, la dolique, le fonio, le bracharia, le riz auxquelles nous devrons trouver un débouché éco-nomique pour réduire les charges d’exploitation ou diversifier notre activité dans le futur.

Vous êtes vétérinaire de

formation mais, à vous côtoyer,

vous semblez maîtriser autant

les sciences agronomiques

que vétérinaires. Quel est

votre secret ?

Je suis vétérinaire, lauréat en 1985 de l’École Inter-État des Sciences et Médecine vétérinaire de Dakar (Sénégal). La vocation de cette école, à l’époque, c’était de for-mer des vétérinaires polyvalents qui puissent répondre aux besoins des productions animales pour l’Afrique. Par la suite, je me suis spécialisé dans la lutte contre la mouche tsé-tsé après un module d’écologie végétale à l’Université Paris XI et une année d’entomolo-gie animale à l’IEMVT à Maisons-Alfort. J’ai passé ensuite, une année à tourner dans la brousse africaine

(Côte d’Ivoire, Burkina, Centrafi-que, Cameroun, Kenya, Zambie et Zimbawé) pour étudier la biologie et les milieux écologiques des dif-férentes mouches tsé-tsé. De retour au Cameroun, j’ai parcouru en tout temps et sillonné tous les cours d’eaux de l’Adamaoua, du Nord et du bord du Lac Tchad pour étudier et élaborer des stratégies de lutte. En 1992, il y avait plus de 2 000 000 d’hectares de pâturages menacés en Adamaoua et dans la Bénoué, principales zones de production bovine qui ont été mis à l’abri des glossines et les bailleurs de fonds extérieurs ont orienté leur priorité ailleurs. Ce qui m’a poussé vers d’autres horizons pour m’exprimer autrement. Vétérinaire, agronome ou agronome vétérinaire, dans ma tête, c’est du pareil au même c’est produire à manger pour les hom-mes sauf pour ceux qui ont opté pour les animaux de compagnie.

Quelle est la situation de

la production laitière dans

l’Adamaoua et qu’est devenue

l’usine de production laitière du

projet laitier pilote ?

Depuis le programme de vulgari-sation de la production laitière ini-tié par le ministère de l’Élevage, certains producteurs s’y sont mis honnêtement et gagnent modeste-ment leur vie. Ils ont même poussé l’initiative jusqu’à créer des bars laitiers dont la ville peut se vanter. Cependant, la déception n’est pas venue des éleveurs mais de certains hommes d’affaires et des fonction-naires qui ont pensé qu’il y avait beaucoup d’argent derrière le projet tandis qu’il n’y avait en caisse que les 36 millions que les éleveurs ont cotisé. Dès qu’ils ont mis la main sur cet argent, ils ont disparu dans la nature. Nous espérons que le mi-

nistère de l’Élevage reprendra les choses en main et remettra ce projet sur les rails pour ne pas émousser la confiance des éleveurs.

Après la crise alimentaire et la

crise financière internationale,

comment voyez-vous l’avenir de

l’agriculture au Cameroun et en

Afrique ?

Depuis mon jeune âge, j’ai toujours entendu que le Cameroun est auto-suffisant sur le plan alimentaire. En grandissant et après mes études, j’ai la ferme conviction qu’on pourrait mieux faire que d’être seulement suffisant : faire de l’argent avec notre agriculture comme le Bré-sil, l’Indonésie, le Vietnam… Le Cameroun et une bonne partie de l’Afrique ont un potentiel agricole dont moins de 5 % est aujourd’hui exploité. Que ce soit dans le sens des productions alimentaires ou celui des productions des bioénergies, je crois que l’avenir est plus serein par chez nous que par ailleurs.

Que représentent les différents

cheptels bovin, ovin et caprin

dans la région ? Est-ce qu’il n’y

a pas des risques en vue pour

l’activité pastorale ?

Vous savez, l’Adamaoua a été dé-crite comme terre d’élevage par excellence depuis très longtemps.Elle conserve aujourd’hui encore cette vocation surtout pour les bovins mais sûrement pas pour longtemps car les occupations des terres des années 70 n’ont plus cours aujourd’hui. Toute personne qui veut se lancer dans l’activité d’élevage doit pouvoir s’investir davantage pour en faire une acti-vité économique au sens propre et non une épargne peu élaborée ou encore un circuit de blanchiment de l’argent mal acquis. Des possibilités

ENTRETIEN AVEC DR MOHAMADOU BASSIROU

Une belle illustration du développement durableLes journées vétérinaires Caphavet ont eu lieu à Ngaoundéré, chef-lieu de la région de l’Adamaoua, en novembre 2009. Au cours de ce forum qui a attiré une centaine de spécialistes de la santé et de la production animale, notre correspondant a rencontré un des participants, Dr Mohamadou Bassirou, vétérinaire de formation au parcours atypique, qui maîtrise autant l’histoire que la géographie de la région de l’Adamaoua.

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L'actualité DES FILIÈRES

de booster cette activité existent et passeront par l’apparition de nou-velles branches d’activité, comme celle de producteur de fourrage par exemple. Ainsi, ceux qui ont des petits espaces et qui ont la vocation d’éleveurs pourront exercer leur ac-tivité en ramenant les grands espa-ces à eux comme on le voit dans l’immobilier en ville. Ceux qui ont des petits espaces construisent des immeubles pour les agrandir, les éleveurs de demain amèneront les espaces à eux. Savez-vous que derrière un camion de 30 tonnes, on peut mettre 5 hectares de foin pour entretenir un troupeau pen-dant longtemps ?

En revenant à Maïscam, que

représente la production du

maïs dans votre exploitation ? Et

les autres cultures ?

Aujourd’hui, le maïs représente toute notre activité, c’est notre rai-son d’être mais demain est un autre jour. Il y a plusieurs projets porteurs sur l’ensemble de l’exploitation tant

sur le plan des productions agricoles que celui des productions animales. Peut-être, ce sont les hommes qui manquent, car on dit souvent chez nous qu’une seule main n’attache pas un fagot.

En tant que vétérinaire,

pouvez-vous nous dire un mot

sur l’avenir de la profession

vétérinaire au Cameroun ?

La formation des vétérinaires au Cameroun a connu un passage à vide qui se fait sentir aujourd’hui surtout dans le secteur public. Le besoin est là en vétérinaire fonc-

tionnaire. Vu sous cet angle, l’ave-nir se dessine dans un cadre étroit pour le vétérinaire-clinicien ou le vétérinaire-pharmacien. Par contre, l’avenir est un boulevard sans limite pour le vétérinaire-polytechnicien qui peut s’adapter et se modeler en fonction de l’environnement pour répondre aux besoins alimentaires du pays.

Et vos projets à court terme ?

Dans ma tête foisonnent mille projets qui tournent pour émerger en fonction des opportunités :

créer un centre de formation sur

la maintenance et la gestion du ma-chinisme agricole,

développer les autres cultures comme le soja ou le riz, occuper tout l’espace afin de mieux le valoriser,

la production fourragère et l’em-bouche bovine et ovine,

la pisciculture : dans ces bas-fonds, il est possible de produire 50 tonnes de poissons par mois !

transformer toute cette biomasse herbacée en granulés combustibles comme substitut du charbon pour les consommateurs urbains.

Votre mot de la fin ?

Votre revue a toujours été une source d’informations très intéressante. Il y a 20 ans, votre revue a publié l’extrait de mes travaux de thèse sur les essais de traitement de la dermatophilose bovine. C’est un grand honneur que votre journal me fait en m’accordant cet entretien. Merci de tout cœur !

PROPOS RECUEILLIS PAR SILAS BAYEBANE

Production du fourrage de bracharia. Mise en bottes.

Siège social: Big Dutchman International GmbH · B.P. 1163 · D-49360 Vechta, R.F.A.Tél. +49(0)4447-801-0 · Fax 801-237 · www.bigdutchman.de · [email protected]

Agence pour Maroc: Agri-Art · 40, Hay Medouaz · Temara · MarocTél. 037-64.30.61 · Fax 037-64.35.78 · [email protected]

Commercial pour Tunisie: Karim Louafi · 7, rue bayrem Ettounsi · 2011 Den DenTunis · Tunisie · Tél. 070-605 999 · Fax 070-618 819 · [email protected]

Agence pour Senegal: Soproda · Z.l. 3 · rue de l‘industrie · 77510 RebaisTél.+33-1-64.20.94.40 · Fax +33-1-64.20.91.23 · [email protected]

Le meilleur choixpour l´équipement volaille…

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PROJET GRIPPE AVIAIRE

Bilan, acquis et perspectives, 17 mois après sa mise en œuvreDix mois après la mise en œuvre du projet grippe aviaire au Tchad, à la suite d’une convention de financement signé le 19 mars 2007 pour un montant de 2 545 113 160 Fcfa entre le gouvernement tchadien à travers la FAO (Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture) et l’UE (Union européenne), nous présentons ici le rapport d’exécution à mi-parcours de ce projet qui prendra fin le 31 décembre 2010.

L e secteur rural occupe une place prépondérante au Tchad par sa forte participation à

l’économie nationale. L’agriculture et l’élevage en sont les principaux piliers et contribuent en moyenne à 40 % au PIB dont 22 % pour l’agriculture et 18 % pour l’élevage. Il emploie 80 % de la population active, dont plus de la moitié sont des femmes. Le sous-secteur de l’élevage occupe une place impor-tante dans l’économie nationale. Il assure la subsistance de 40 % de la population rurale et contribue à 30 % des exportations du Tchad. Ce secteur représente donc le pre-mier poste d’exportation du pays après le pétrole. L’aviculture est pratiquée par les ménages à 90 % et le potentiel dans ce domaine est important mais peu développé. Son exploitation traditionnelle et semi-industrielle contribue réellement à la sécurité alimentaire et à la lutte contre la pauvreté à travers la cou-verture des besoins de consomma-tion courante en protéines anima-les et l’amélioration des revenus des ménages. Depuis la déclaration du premier foyer de grippe d’IAHP en Afrique en février 2006 au Ni-geria, la maladie s’est propagée rapidement à travers le continent en 2006 et 2007. Ainsi, neuf pays (dont quatre frontaliers du Tchad) étaient déclarés infectés (Came-roun, Niger, Nigeria et Soudan) en 2007. Le commerce légal et illégal de volaille a constitué la principale cause de la propagation de la mala-die à travers le continent. Les mou-vements migratoires d’oiseaux sau-vages, importants dans le continent africain, représentent un risque important, mais ils n’ont pas été incriminés dans les foyers déclarés. C’est dans ce contexte que, dans le cadre du IXe FED, le gouverne-

ment de la République du Tchad et la commission européenne ont signé, le 19 mars 2007, une convention de financement d’un montant de quatre millions d’euros (dont 3 880 000 euros éligibles) et intitulée « Intervention d’urgence pour la détection précoce et la lutte contre l’Influenza aviaire haute-ment pathogène au Tchad ». Ce fi-nancement vient en appui à la mise en œuvre du plan national d’action d’urgence pour la prévention et la lutte contre l’Influenza aviaire. La FAO, ayant été désignée comme agence spécialisée d’exécution du projet, a signé avec la commission européenne une convention de contribution le 21 décembre 2007 sous le N° OSRO/CHD/602/EC. Ce projet de 36 mois a démarré le 1er août 2008, après le recrutement de l’équipe de coordination et suite à l’atelier de lancement qui s’est déroulé les 29 et 30 juillet 2008 à Ndjaména. Ce projet a pour ob-jectif principal la prévention et le contrôle de l’épizootie Influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), mais aussi le maintien et le renforcement des capacités de surveillance et de lutte contre les autres épizooties et zoonoses présentes au Tchad.

Principaux résultats obtenus

Équipements en matériel roulant et en matériel technique des services du ministère de l’Élevage et des ressources animales

18 véhicules 4X4 de marque Nis-san mis à la disposition de services centraux et de terrain ;

159 motos pour le réseau de sur-veillance épidémiologique (REP-MAT) mis sur le terrain ;

dotations en carburant pour le renforcement des capacités de fonctionnement du Réseau de surveillance épidémiologique des maladies animales du Tchad (Repimat) ;

dotations en matériel d’interven-tion et des kits de diagnostic rapide IAHP, fournis à 12 délégations régionales en zone de haut risque épidémiologiques ;

acquisition de matériel, réactifs et consommables de diagnostic de l’Influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) et la maladie de Newcastle (MND) pour le labo-ratoire de recherche zootechnique de Farcha ;

mise à disposition de matériels de froid pour les 12 délégations situées en zone de haut risque (congélateurs/réfrigérateurs solai-

res, à pétroles et à gaz), dotation en équipement informatique et kits Internet aux services centraux et déconcentrés du MERA pour la redynamisation du Repimat.

Formation et recyclage des agents des services centraux et de terrain

7 sessions de formation et recy-clage réalisés au niveau régional sur les modalités et protocoles de surveillance du Repimat, regrou-pant 321 agents des ministères en charge de l’Élevage, de l’Environ-nement et de la Santé publique ; un atelier de formation de forma-

teurs en techniques de communi-cation pour les communicateurs des ministères en charge de l’Éle-vage, de la santé publique et de l’environnement.

7 sessions de formation de 290 professionnels de la filière avicole en mesures de biosécurité en filière avicole.

Une session de formation des agents de terrain en charge de la surveillance de l’avifaune des ré-serves et parcs nationaux au niveau des zones humides du pays.

Un atelier de formation en infor-matique et navigation Internet de 45 agents des services déconcentrés et centraux du MERA, pour optimi-ser la circulation des informations épidémiologiques du Repimat et des services vétérinaires.

Formations à l’étranger des tech-niciens de laboratoire des ministè-res de l’Élevage et des ressources animales et de la santé publique, à travers l’unité d’Ectad.

Mise en œuvre de protocole

d’accord

Au total, 12 protocoles d’accord ont été signés entre la FAO et les di-rections des services publics et les professionnels de la filière avicole,

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L'actualité DES FILIÈRES

pour la mise en œuvre des activités du projet, conformément au cadre logique établi et pour atteindre les résultats attendus.

Direction des services vétérinaires

Protocole d’accord pour l’instal-lation et le fonctionnement de la ligne verte (ligne ouverte au grand public pour signaler toute mortalité dans les élevages).

Protocole d’accord pour la dyna-misation du Repimat et relance du bulletin du Repimat.Ces protocoles ont conduit à :

l’augmentation de 200 % des fi-ches de surveillance et de 10 fois le nombre de prélèvements par rapport à 2008 ;

la formation des délégués régio-naux, des agents du Repimat et du suivi et évaluation en informatique et Internet ; l’intensification de la surveillance

active et passive du cheptel, de la faune sauvage et des contrôles aux frontières par la formation et l’équi-pement des agents dans les postes frontaliers (Nigeria, Cameroun, RCA).

Laboratoire de recherche vétérinaire et zootechnique de Farcha (lrvz/F)

Mise en place et équipement d’une équipe mobile dotée d’un véhicule et de matériels de pré-lèvement pour intervenir sur des appels d’urgence en cas de maladie signalée.

Direction de la formation, de la recherche vétérinaire et zootechnique (dfrvz)

Organisation de 3 ateliers de formation des agents de terrain en charge de la surveillance épidémio-

logique des Délégations régionales (santé, élevage et environnement) du Logone oriental, du Mandoul et du Moyen-Chari.

Organisation de quatre sessions de formation pour les déléga-tions régionales du Kanem, Lac, Chari-Baguirmi, Hadjer-Lamis, N’Djamena, Mayo kebbi, Tand-jilé, Logone occidental et Mayo kebbi-ouest. Au total, 231 agents de trois ministères ont été formés ou recyclés et 32 secteurs équipés de kit rapides IAHP et de kits de protection individuelle.

Direction de l’organisation pastorale et de la formation des éleveurs (DOPFE)

Formation sur les bonnes pra-tiques en biosécurité [7 forma-tions pour 290 professionnels de la filière (producteurs ruraux, semi-industriels commerçants et agents d’hygiène des marchés de volailles)] et la mise en place de plans de biosécurité.

Direction de la promotion des producteurs et des industries animales (DPPIA)

Géorecensement des fermes avi-coles semi-industrielles et des mar-chés transfrontaliers dans 10 DRE. 48 fermes et de 51 marchés ont été visités et enquêtés. 45 % des fermes sont en vide sanitaire forcé, d’ap-provisionnement en poussins.

Bureau information, éducation et communication (BIEC) du ministère de la Santé publique

Formations des formateurs en techniques de communication (20 personnes) pour la sensibili-sation et la prévention des maladies animales.

Direction générale des activités sanitaires (DGAS) au ministère de la Santé publique

Formation des agents de terrain au ministère de la Santé publique en charge du système de surveillance sanitaire sur les principales zoono-ses (113 formés).

Union des groupements des aviculteurs professionnels du Tchad (Ugaprot)

Voyage d’échanges profession-nels au Cameroun avec l’Interpro-fession avicole (IPAVIC).

Renforcement des capacités de l’Ugaprot avec outils informati-ques et matériels de nettoyage et de désinfection.

Appui à la création de l’Interpro-fession avicole du Tchad (IPAT), créée en novembre 2009.

Contrat avec un consultant indépendant pour mener une étude d’évaluation du secteur avicole au TchadLe rapport a été remis en novem-bre 2009 et l’évaluation du secteur avicole est largement revue à la hausse. L’estimation du nombre de volaille (tous secteurs confon-dus) dans le pays est de 48 mil-lions de têtes (et non 24 millions comme usuellement utilisé). Les volailles traditionnelles représen-tent la grande majorité des cheptels (98 %), le secteur semi-industriel comptabilise seulement 32 000 volailles en fermes (dont 45 % en vide sanitaire).

Direction des études, des statistiques et de la programmation (DESP)

Suivi et évaluation des indica-teurs de suivi (IS) et indicateurs objectivement vérifiables (IOV) du projet, à travers les activités mi-ses en œuvre sur le terrain, par les partenaires signataires des PA et responsables de ces activités.D’autres PA avec les services vété-rinaires (campagne de vaccination contre la MND) et le laboratoire de Farcha (appui aux diagnostics des maladies animales) sont en cours de finalisation et seront bientôt si-gnés avec la FAO.

Activités programmées

en 2010

Les principales activités planifiées pour cette année sont :

la mise en œuvre de campagnes de vaccination des volailles tradi-tionnelles contre la MND en zones prioritaires et conjointement le re-censement de ces volailles ;

le renforcement des activités de la « ligne verte » sur toute l’étendue du territoire ;

le renforcement des capacités de diagnostic du laboratoire de Farcha ;

le renforcement des agents de ter-rain en matière de développement de l’aviculture ;

la mise en place d’une base de données cartographique au sein des services vétérinaires (à travers l’installation de TAD-info sur la base d’une requête à la FAO) ;

des rencontres transfrontalières et exercices de simulation de ges-tion de foyers ;

la poursuite des formations de terrain pour optimiser les activités de surveillance, en collaboration avec la santé publique sur la sur-veillance des zoonoses ;

l’édition de support et outils de formation et de communication de proximité menées sur le terrain ;

l’élaboration d’une charte sani-taire et son application dans les exploitations avicoles ;

l’édition d’un manuel de bon-nes pratiques pour les auxiliaires d’élevage ;

la mise en place et le suivi de plans de biosécurité en élevage et sur les marchés, etc.Ce projet a un caractère fortement structurant, visant à renforcer dura-blement les services vétérinaires, à travers les activités de surveillance, d’alerte précoce et d’intervention rapide sur le terrain en cas de sus-picion ou de foyer de grippe aviaire ou d’autres maladies animales, le renforcement des capacités en dia-gnostics. D’une manière générale, la protection sanitaire, le dévelop-pement de l’aviculture au Tchad et le renforcement des capacités et des activités du MERA constituent les objectifs majeurs de ce projet. Le projet OSRO/CHD/602EC prend fin le 31 décembre 2010, selon les termes de la convention de financement signée entre la FAO et l’UE.

SOURCE : FAO TCHAD

SYNTHÈSE : SILAS BAYEBANE

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L'actualité DES FILIÈRES

Des agents de l’Office des produits vivriers du Niger (OPVN) sillonneront les

villages agricoles pour acheter le mil directement auprès des paysans. « Le mil sera acheté au niveau des paysans. Toutes les dispositions ont été prises par les autorités pour que les producteurs profitent de cette opération », a rassuré le direc-teur de l’OPVN. Quatre des huit régions du Niger ont été déclarées déficitaires pour la campagne agricole 2009, dont la production totale a atteint

3,575 millions de tonnes de céréales, contre 4,625 millions de tonnes en 2008. Au mois de mars pour appuyer ces paysans, les autorités nigériennes vont procéder à une vente à prix mo-déré des céréales. Déjà 84 000 tonnes ont été stockées dans les silos de l’Office national des produits vivriers et des banques céréalières. Les autorités nigé-riennes avaient recommandé à l’Institut national des statistiques (INS) une enquête d’opinion en vue de connaître le degré de vul-nérabilité alimentaire des popu-

lations et le nombre de personnes se trouvant dans cette situation. D’après cette enquête sur 15 mil-lions de Nigériens, 2,7 millions sont dans une situation de vulné-rabilité alimentaire, soit près de 20 % de la population. Environ 38 % des personnes sont dans une situation de vulnérabilité modérée, 32,7 % faiblement vulnérables, tandis que 9 % ne sont pas du tout menacés par l’insécurité alimentaire. Le gou-vernement nigérien a lancé une commande de 20 000 tonnes de mil, 40 000 tonnes de niébé et

11 000 tonnes de riz, a précisé Harouna Hamani, coordonna-teur du Système d’alerte précoce (SAP). « Les populations vulné-rables seront appuyées en vivres pour leur permettre de mener à bien la campagne agricole. Il y aura aussi des distributions gratuites de semences », a-t-il annoncé. Selon lui, les parte-naires traditionnels du Niger ont confirmé leur disponibilité à appuyer les populations nigé-riennes, afin de leur permettre de surmonter les difficultés. SOULEYMANE MAÂZOU

VALORISATION DES PRODUITS AGRICOLES

Le Niger sécurise ces paysansLe gouvernement nigérien a consacré une enveloppe de 6 milliards Fcfa pour l’achat de céréalesauprès des paysans. Cette initiative vise à valoriser les produits agricoles et à protéger les agriculteursdes effets de l’insécurité alimentaire qui s’annonce dans le pays.

ENTRETIEN AVEC MAMOUDOU HASSANE, SECRÉTAIRE EXÉCUTIF DE LA FÉDÉRATION DE L’UNION DE GROUPEMENT DES ORGANISATIONS PAYSANNES DU NIGER (MORRIBEN)

Quelle appréciation faites-vous de l’opération achat du mil auprès des paysans lancé par les autorités nigériennes ? Nous ne pouvons que nous réjouir de cette initiative. Ça fait longtemps que l’État s’était désengagé en grande partie de l’appui aux producteurs dans la mise en marché de leurs produits. Que ça soit au niveau régional ou sous régional, le contexte n’est pas favorable pour les paysans. Le marché ne leur garantit pas un prix rémunérateur. Le fait que le gouvernement ait décidé de cette opération dans l’optique de relever le niveau de revenus des paysans, c’est une bonne chose. Mais il faut nuancer du fait du contexte dans lequel se déroule cette opération. La campagne agricole 2009 n’a pas répondu aux attentes des producteurs. Des poches déficitaires ont été identifiées. J’ai peur que cela ne complique la situation. Il y a aussi la période dans laquelle se déroule cette opération. On est en fin janvier et je doute fort que les stocks soient encore dans les mains des paysans. Les récoltes étaient intervenues au mois d’octobre et les paysans ont certainement vendu aux commerçants ce qu’ils avaient à vendre afin de faire face aux besoins de leurs ménages. Je suis également un peu perplexe car, en tant qu’organisation paysanne, nous avons reçu des plaintes relatives à l’organisation de l’opération d’achat de niébé auprès des paysans. Nous aurions voulu qu’il y ait une évaluation, même en interne pour voir si cette opération avait bien atteint les objectifs fixés. J’ai peur que le même scénario ne se reproduise. Je souhaite que dorénavant pour des opérations d’une telle envergure il y ait des stratégies plus concertées qui impliquent tous les autres acteurs.

Selon vous comment rendre l’agriculture nigérienne plus compétitive en vue de faire face aux multiples déficits céréaliers ? Notre agriculture est confrontée à plusieurs défis. Les investissements sont très faibles. Cette agriculture est traditionnelle et archaïque et mérite d’être organisée afin d’en accroître les performances. Pour régler ce problème, il faut de véritables réformes sur le plan foncier et sur les stratégies d’approvisionnement des paysans en intrants agricoles. Il faut aussi des réformes sur les stratégies de commercialisation des produits agricoles mais aussi sur les techniques de transformation et de conservation de ces produits agricoles pour qu’il y ait un minimum de valeur ajoutée qui soit créée en milieu rural. Il faut beaucoup d’investissements car aujourd’hui l’agriculture demande beaucoup d’exigence. On est dans un contexte où on ne cesse de parler de sécheresse, d’arrêt précoce de pluies, autant de sujets en lien avec la dynamique globale de changement climatique qu’on est en train de vivre. Il faut donc développer des stratégies pour s’adapter à ces nouvelles situations, des stratégies connues de tous. Aujourd’hui, la recherche a réussi à mettre au point des semences améliorées de 60 à 70 jours. Fini les périodes où l’on aura 5 mois de pluie en continu. Il faut aller vers des semences améliorées. Il faut aussi accroître l’approvisionnement en intrant, notamment les engrais et les produits phytosanitaires pour que les paysans puissent faire face à toutes les éventualités. Or, une des caractéristiques aujourd’hui est que, très souvent, on a des ruptures d’approvisionnement et c’est au moment où les paysans n’ont pas besoin d’engrais qu’on nous dit que la centrale d’approvisionnement vient d’obtenir 15 000 voire 20 000 tonnes ! Il vaut mieux planifier ses approvisionnements pour que ça arrive à temps chez les paysans. Cette année est un peu particulière, parce que selon les informations à notre disposition il y a une dotation importante d’engrais au niveau de la centrale d’approvisionnement. Comme ça, je pense que la campagne sera mieux organisée par rapport aux années antérieures. Nous avons une agriculture portée par des paysans extrêmement vulnérables, n’importe quel choc, que ce soit un choc économique ou des aléas climatiques, détruit complètement le dispositif en place et ramène les paysans un an ou deux en arrière. Je pense qu’un des axes sur lequel l’État et les partenaires au développement doivent mettre l’accent, est le renforcement de leur capacité à réduire ces risques de catastrophe auxquelles ils sont régulièrement confrontés. Ces facteurs sont connus, il suffit simplement d’en faire une priorité. On peut relever ces défis si on choisit d’établir systématiquement un lien entre les situations humanitaires et les situations de développement. Je pense qu’un des aspects sur lequel nous devons travailler aussi est la croissance démographique. Nous avons un taux de croissance de la population de 3,3 %, malheureusement la croissance agricole n’excède pas 2 %. À ce niveau, un déséquilibre est en train de se créer. Notre volonté n’est pas de dire aux gens d’arrêter de procréer, mais il faut développer des campagnes de sensibilisation et d’information pour que le facteur démographique ne soit pas une pesanteur pour régler les questions d’alimentation.

PROPOS RECUEILLIS PAR SOULEYMANE MAÂZOU

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L'actualité DES FILIÈRES

Principale source de devises après l’uranium, l’oignon est cultivé sur presque l’en-

semble du territoire nigérien. La grande production est réalisée dans la région de Tahoua au nord-est du pays (80 % de la production totale). L’oignon est aussi cultivé dans la région de Maradi et de Zinder dans le sud du pays, mais aussi dans les départements de Tillaberi à l’ouest sur des péri-mètres irrigués dans la vallée du fleuve Niger et le long des cours d’eau permanents. Selon le minis-tre du Développement agricole, la production moyenne de la filière oignon a atteint ces dernières années le seuil de 500 000 ton-nes pour un chiffre d’affaires de plus de 40 milliards Fcfa. Cette performance place le Niger au deuxième rang des pays d’Afrique de l’Ouest exportateurs d’oignon. Ce produit est disponible au Niger toute l’année.L’oignon du Niger, communément appelé « Violet de Galmi », se heurte à l’absence de certification de sa qualité ferme, ce qui l’exclut du marché européen.Au plan interne les producteurs nigériens se battent pour maîtriser le marché national. « Nous nous organisons en coopérative », a expliqué Moussa Abdou, 42 ans, producteur dans la région d’Aga-dez au nord du pays où l’oignon est cultivé de mai à octobre.Depuis 2007, un comptoir de centralisation de l’oignon en provenance de toutes les zones productrices du pays a été créé. À l’origine de cette initiative : la coopérative Amintchi (ami-tié) de Tsernaoua dans la région de Tahoua. La construction du comptoir a été financée par une subvention de 78 millions de Fcfa accordée par un projet améri-cain. Producteurs, acheteurs, intermédiaires et expéditeurs y convergent. Toutes les opérations

de vente et d’achat se déroulent sous l’œil vigilant d’un comité de pilotage composé de producteurs et d’acheteurs. Ce prix homologué semble faire l’affaire de tous, y compris des courtiers accusés par le passé de gruger les producteurs et les commerçants.

Une labellisation

en perspective

Pour conquérir le marché interna-tional, les producteurs d’oignon du Niger, avec l’appui du ministère du Développement, s’organisent pour assurer une meilleure circu-lation de ce produit. Une déléga-tion du groupe Nestlé d’Abidjan a déjà séjourné au mois d’octo-bre 2009 à Niamey. Ils ont discuté avec les professionnels nigériens de la filière oignon. Cette venue du groupe Nestlé au Niger est in-tervenue à la suite d’une demande des autorités nigériennes auprès du groupe suisse pour l’explora-tion des voies et moyens en vue de l’exploitation de l’oignon produit au Niger.Pour donner une nouvelle impul-sion à cette filière, la conférence des ministres de l’Agriculture de l’Afrique de l’Ouest et du Centre a décidé de créer des observa-toires régionaux dont le premier est l’Observatoire régional de la filière oignon de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (ORO/AOC) présidé par le Niger.Cet observatoire a pour mission principale d’assurer la viabilité de la filière oignon et atteindre les objectifs de sa structuration, en vue de permettre une meilleure circulation de ce produit.« Le seul moyen d’attendre cet objectif est de venir en aide di-rectement aux producteurs. Nous avions besoin d’engrais, mais surtout de soutien financier », plaide Ousseini Moussa, pro-ducteur d’oignon à Galmi. Les producteurs d’oignon au Niger

sont effectivement exploités par des riches commerçants qui leur avancent de l’argent avant la mise en valeur des champs de cultu-res. « Nous sommes contraints de vendre nos récoltes à ces spé-culateurs. Le plus souvent avant même la récolte », déplore Abdou Issa, 49 ans, producteur d’oignon à Galmi. Selon Boubacar Hami-dou, ingénieur agronome, « la nécessité de créer une caisse de crédit pour ces producteurs s’impose ».Ces producteurs sont à la merci des mesures prises par les com-merçants qui décident des prix de vente des sacs. Les paysans nigériens n’ont pas les moyens de transporter leurs produits sur les

marchés sous-régionaux. « C’est un produit très vite périssable. De la conservation jusqu’à l’ex-portation c’est difficile pour nous d’assurer très bien cette tâche, regrette Abdoulaye Boubacar, producteur. Nous sommes obli-gés de vendre nos récoltes à ces commerçants. » « C’est pourquoi nous nous organisons pour ren-dre plus compétitive cette filière au profit des producteurs », a déclaré Kadri Serkin Abzin, président, secrétaire général de l’Association nationale de la fi-lière oignon du Niger. En Afrique, l’oignon nigérien est exporté au Benin, en Côte d’Ivoire, au Togo, au Nigeria, au Gabon…

SOULEYMANE MAÂZOU

FILIÈRE OIGNON DU NIGER

En voie de modernisationRendre l’oignon du Niger plus compétitif sur le marché international, c’est l’objectif que les producteurs,les autorités du ministère du Développement agricole et les partenaires techniques se sont fixés.

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Fiches techniques

Bovin laitierAfrique Agriculture, en collaboration avec des universitaires, notamment

ceux de l’équipe de la ferme expérimentale de Baba Ali de l’Institut des

Techniques d’Élevage (Alger), spécialisés en économie d’élevage, vous propose ces fiches techniques, pour réussir l’élevage du bovin laitier. Le

développement de l’élevage bovin implique outre l’intensification des cultures fourragères et la maîtrise de la conduite du troupeau, un environnement et

une ambiance adéquats. Nous allons traiter deux paramètres que sont les bâtiments d’élevage et l’alimentation des bovins. Il s’agira de

choisir le bâtiment et la nutrition adéquats en pays chaud. Ont permis l’élaboration de ces fiches : MM. Ahcène Kaci, chargé de

cours à l’ENSA – ex INA d’El Harrach (Alger), Rezzoug Abderrahmane, chercheur à l’ITELV (Alger), ATIF Mohamed Saïd, chercheur à l’ITELV (Alger), Mlles Boulbarhane Dalila, chercheur à l’ITELV (Alger), BouzerD Sounia, chercheur à l’ITELV (Alger), pour

le côté technique, et le Dr Benmaghsoula Sana, vétérinaire et journaliste spécialisée à Afrique Agriculture,

pour le montage journalistique.

COUP DE

PROJECTEUR

AU SOMMAIRE25 Les bâtiments d’élevage de bovins

28 L’alimentation des bovins dans les régions chaudes

s SOURCES BIBLIOGRAPHIQUES

1. LT.E.B.O. « BÂTIMENTS D’ÉLEVAGE :

Créer des conditions d’élevage optimales ».

Algérie verte – spécial N° 2.

2. N. BOUASRIA, A. HOURAI et E. MOUSSAOUI

« Équilibre de rations et place du concentré

dans l’alimentation des bovins ».

Algérie verte – spécial N° 2.

3. R. FRAHI et S. CHERIET

« Alimentation de vache laitière ».

Algérie verte – spécial N° 2.

PAGE 29 MARS-AVRIL 2010 AFRIQUE AGRICULTURE

Ci-contre : l’équipe de la ferme expérimentale

de Baba Ali (ITELV), de gauche à droite :

Nedjimi Hamza, vétérinaire ; Atif M’hand Essaïd,

technicien supérieur ; Boudoumi Amna,

vétérinaire, et Bouzerd Soraya,

zootechnicienne.En médaillon : Ahcène

Kaci, chargé de cours à l’ENSA – ex INA

d’El Harrach (Alger)

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Cette fiche vise à mettre en évidence l’importance

de l’application de mesures techniques dans le choix des bâtiments d’élevage

du bovin laitier, afin d’optimiser

les performances zootechniques. À cette fin, il est nécessaire de prendre en

compte divers facteurs à travers la définition

des conditions de logement idéales, selon les moyens

matériels disponibles. Ces facteurs concernent :

les objectifs de productivité animale, le comportement

des animaux, leurs besoins et leurs dimensions

corporelles, les variables climatiques, la main-d’œuvre

disponible, les préférences de l’éleveur, la manipulation

des animaux, et la sécurité des personnes.

FICHE 1Les bâtiments d’élevage de bovins1. GÉNÉRALITÉS

Les bâtiments d’élevage des-tinés à recevoir les vaches laitières, les velles ou les gé-nisses doivent : assurer un minimum de confort ; être les plus économiques possible ; permettre aux animaux une

isolation optimale des aléas climatiques (températures élevées, courants d’air, sur-tout pour les velles) ; avoir une conception et orientation variant selon la région d’im-plantation (l’orientation doit permettre un bon ensoleille-ment des façades principales sans exposition aux vents do-minants) ; être fonctionnels et permettre une mécanisation de la régie du troupeau, avec un minimum de déplacements des animaux (distribution des aliments, abreuvement, évacuation des déchets, sur-veillance des chaleurs…) afin de réduire les charges de main-d’œuvre.

2. TYPES DE BÂTIMENTS POUR LES VACHES LAITIÈRES

Deux modes d’élevage se dis-tinguent dans la conception des bâtiments pour vaches lai-tières, la stabulation libre et la stabulation entravée, chacune ayant des avantages et des in-convénients (Tableau 1).

La stabulation libre

Consiste à placer les animaux dans une structure protégée sur trois faces, ouverte sur la qua-trième, et orientée de telle sorte que les animaux soient à l’abri des vents dominants (photo 1).

La stabulation entravée

Consiste à garder les animaux attachés en permanence à l’auge (photo 2). On distinguera la stabulation entravée à salle longue, et la stabulation entra-vée à salle courte (Tableau 2).

Normes pour les ateliers veaux

La première qualité d’un bâti-ment destiné aux veaux d’éle-vage est d’être adapté à leurs besoins. Le facteur le plus important à maîtriser est l’hu-

midité du local. Il importe que le lieu d’élevage soit distinct de celui de la préparation du lait. Le veau ne craint pas le froid, mais redoute les variations brutales de température (Tableau 3).

Conditions d’ambiance

Le volume d’air optimum est de l’ordre de 5 m3/100 kg de poids vif avec un minimum de 5 m3 pour le veau nouveau-né (Tableau 4).

TempératureLa température est un élément important (Tableau 5).

HygrométrieEn pratique dans les condi-tions hivernales, il importe de veiller à ce que l’air ne soit pas saturé en vapeur d’eau dans le bâtiment. Une hygrométrie proche de 100 % traduit un renouvellement d’air insuffi-sant (Schéma 1 : hygrométrie optimale).

Vitesse de l’airLa vitesse de l’air doit être li-mitée pour des températures basses. Lorsque la température est élevée, les vitesses d’air ra-pides sont admissibles et même favorables (Tableau 6).

SCHÉMA 1 : Hygrométrie optimale (source 1)Hygrométrie

10090807060

908090

607080070

60

0000

TABLEAU 1 : Types de bâtiments

AVANTAGES INCONVÉNIENTS

Stabulation libre Détections des chaleurs, bien-être animal Coût de construction élevé, nettoyage difficile, nécessite beaucoup de main-d’œuvre, risque de blessures (boiterie)

Stabulation entravée Moins onéreuse, nettoyage facile, nécessite moins d’ouvriersDifficulté de détections des chaleurs, absence de renouvellement d’air vicié par la ventilation naturelle, absence de liberté de mouvement

- 10 0 10 20 30 Température

DOCUMENTATION UTILE. Comment procéder pour économiser de la main-d’œuvre ? www.reussir-bovins.com/actualites/elevage-bovin-un-batiment-concu-en-modules-economes-en-main-d-oeuvre&fldSearch=:27861.html

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PHOTO 1. L’élevage de M. Séraoui Bachir, à Constantine, suit le modèle avantageux pour le bien-être animal, de la stabulation libre.

PHOTO 2. Élevage dans l’est algérien mené en stabulation entravée, mais caractérisé par un manque d’hygiène manifeste.

TABLEAU 2 : Stabulation

STALLE COURTE

STALLELONGUE

Dimensions 160 cm x 110 cm 240 cm x 110 cm

Superficie en m²/vache 5 à 6,5 5 à 6,5

Quantité de paille (kg/vache/j) 4 7

Longueur de l’auge 1,10 m 1,10 m

AbreuvementAbreuvoir (1) automatique pour deux vaches

Abreuvoir (1) automatique pour deux vaches

TABLEAU 3 : Normes (source 1)

PHASE D’ÉLEVAGE TYPE DE STABULATION

SUPERFICIE(M³/VEAU)

QUANTITÉ DE PAILLE (KG/VL/J)

DIMENSION DES CASES (M)

0 – 1 mois Case individuelleCase collective (8 – 15 veaux)

11

0,50,5 0,8 x 1,2 x 1

1 – 3 mois Case individuelleCase collective (8 – 15 veaux)

1,51,5

11 1 x 1,4 x 1,2

TABLEAU 4 : Volume d’air (source 1)

TYPE DE PRODUCTION VOLUME D’AIR MINIMUM (M3) VOLUME D’AIR MAXIMUM (M3)

Veau nouveau-né 5 7

Veau d’élevage 8 12

Génisse 15 20

Vache laitière 20 30

TABLEAU 5 : Température (source 1)

TYPE DE PRODUCTION T° EXTRÊMES T° OPTIMALES

Jeunes veaux À la naissance 13 °C / 8 °C à plusieurs jours 13 à 20 °C

Bovins adultes Minimum - 5 °C / Maximum – 25 °C 10 à 15 °C

TABLEAU 6 : Vitesse de l’air (source 1)

TYPE DE PRODUCTION POUR DES TEMPÉRATURES INFÉRIEURES À

LA VITESSE DE L’AIR DOIT ÊTRE INFÉRIEURE À

Jeunes bovins 5 °C 0,1 m/s

10 °C 0,2 m/s

Bovins adultes 5 °C 0,2 m/s

BE

NM

AG

HS

OU

LA S

AN

A

BE

NM

AG

HS

OU

LA S

AN

A

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Il n’y a pas de bon élevage sans une bonne alimentation.

Les animaux les mieux sélectionnés, logés

dans les plus belles étables, ne produiront rien,

s’ils ne sont pas bien alimentés.

« Troupeau bien nourri, source de profit…

Troupeau mal nourri, source d’ennuis »

Partant de ce constat voici comment gérer cette

problématique.

FICHE 2

L’alimentation des bovins dans les régions chaudes

1. GÉNÉRALITÉS

a) Une bonne alimentation = équilibre parfaitEn matière d’alimentation bovine, un seul déséquilibre peut entraîner des troubles graves.

NB : Bien nourrir un animal, c’est lui apporter les nombreux principes nutritifs dont il a besoin dans des proportions telles qu’il puisse en utiliser le maximum.

b) Un seul principe nutritif carentiel entrave l’efficacité de la rationEn donnant à une vache laitière cet te rat ion journal ière : luzerne, foin, ensilage, orge et tourteau d’arachide en quantité suffisante pour lui permettre de produire 20 l de lait/j, on peut croire cette ration assez nourrissante (car abondante et variée). En fait,

elle ne contient pas assez de phosphore (indispensable) => la vache va consommer toute la ration, mais ne produira pas plus de 10 l de lait/j : elle n’a trouvé de phosphore que pour cette quantité de lait. Il y a gaspillage d’une grande partie de la ration, n’ayant pas été transformée en lait.

c) L’animal n’adapte pas exactement le niveau de production à la quantité de nourriture qu’il reçoitPlus on nourrit l’animal, plus il produit de lait, ou encore plus il s’engraisse rapidement. Mais, si l’on diminue de moi-tié sa nourriture, cela ne veut pas dire qu’il produira moitié moins de lait ou encore qu’il grandira ou engraissera deux fois moins vite.

d) Il faut apporter aux animaux ce dont ils ont besoin, au moment où ils en ont besoinL’animal suralimenté gaspille. L’animal sous-alimenté risque la maladie. L’animal qui a perdu du temps pendant une période de sous-alimentation ne peut pas se « rattraper » par la suite.

2. BESOINS DES ANIMAUX

La ration alimentaire doit as-surer la couverture des besoins des animaux : en énergie, en matières azotées, en minéraux, en vitamines.

Elle ne doit pas avoir d’effets défavorables :

sur la santé, la fertilité ni affecter la spécificité de

la digestion chez les ruminants (sa composition doit assurer un fonctionnement normal du rumen).

NB : Chez le ruminant, le rumen (pré-estomac) est l’organe principal de la digestion. Il se comporte comme un laboratoire de biochimie. La microflore y proliférant et y faisant subir des transformations profondes aux aliments grâce aux enzymes de certaines bactéries, permet la dégradation de la cellulose en produits utilisables par l’animal. Dans le rumen, les bactéries effectuent aussi des synthèses (protéines, vitamines du groupe B…).

La vache a deux catégories de besoins alimentaires :

a) Besoins d’entretienS’il ne fournit aucune produc-tion, l’animal a besoin de man-ger pour se maintenir en vie.

b) Besoins de productionS’il fournit une production, l’animal éprouve des besoins d’entretien et des besoins de production (lactation, gesta-tion, croissance, engraisse-ment, travail).

c) Comment calculer les besoins ?* Besoins en énergieLes besoins en énergie s’ex-priment en Unités Fourragères par jour (U.F.).Une U.F. = quantité d’énergie

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équivalente à celle fournie par un kilo d’orge.Des tables indiquent, pour cha-que catégorie d’animaux, les besoins en U.F./j pour l’entre-tien et pour la production.

NB : Les besoins en UF d’un animal = ses besoins d’entretien + ses besoins de production.

* Besoins en matièresLes besoins en matières azo-tées s’expriment en g/j.Les matières azotées conte-nues dans les aliments ne sont pas toutes utilisées par l’animal : une partie reste in-tacte et est évacuée dans les excréments.Cependant, l’animal utilise une part plus ou moins grande de ces matières azotées => matières azotées digestibles (M.A.D.).Des tables indiquent, pour cha-que catégorie d’animaux (pour l’entretien et la production) les besoins en matières azotées.* B e s o i n s e n m a t i è r e s minérales :On calcule (en g/j) les besoins d’entretien et les besoins de production :* en phosphore (P) ;* en calcium (Ca) ;* en sodium (Na).

3. RATIONS ALIMENTAIRES ET RECOMMANDATIONS

La ration est composée prin-cipalement de fourrages :* Il est recommandé que la pro-portion de fourrages grossiers sous forme de foin, d’ensilage et de vert ne soit pas :** inférieure à 55 – 60 %,** ni le taux de cellulose brute global inférieur à 20 %.

La quantité d’aliment concentré complémentaire est :* calculée pour combler le dé-ficit énergétique azoté et miné-ral de la ration de base,* elle doit représenter moins

de 45 % de la ration.* Les aliments concentrés à faible taux de cellulose (infé-rieur à 8 %) ne peuvent pas remplacer une ration de base.* En complément des fourrages, il faut éviter de gaspiller le concentré (la ration calculée doit correspondre aux besoins des animaux).

Avec les fourrages riches (bersim, ensilage de maïs, luzerne…), les quantités de concentrés sont faibles et corrigent la ration de base. Avec les fourrages médiocres

(foin ou paille), les quantités de concentrés doivent être légèrement supérieures aux besoins pour permettre aux animaux de mieux extérioriser leur potentiel de production.

NB : Il est déconseillé d’alimenter des vaches fortes productrices (supérieur à 15 1 de lait/j) avec des fourrages de faible valeur nutritive (foin de vesce avoine, paille même traitée à l’ammoniac), car la proportion d’aliments concentrés nécessaire pour couvrir les besoins serait trop importante et dépasserait les limites recommandées.

4. SUIVI DE LA VACHE LAITIÈRE

La durée d’exploitation de la vache laitière s’étalant sur 8 à 10 ans, son alimentation doit être raisonnée en fonction :* de cette donnée,* et de la quantité de lait qu’elle doit produire.

La vache fournit son rende-ment laitier maximum au début de la lactation. Au milieu de la lactation, son rendement com-mence à diminuer progressive-ment jusqu’au tarissement.

NB : Le tarissement est l’arrêt spontané ou imposé d’une sécrétion, en particulier de la sécrétion

lactée. Dès leurs premiers retours de chaleur (environ deux mois après le vêlage), les vaches sont inséminées afin d’entamer une nouvelle gestation, tout en continuant de donner du lait. En pratique, on tarit rapidement les vaches, deux mois ou parfois un mois avant le vêlage.

a) Avant vêlageLa période de tarissement est consacrée à la préparation de la lactation suivante. Au cours de cette période, la

quantité d’aliments distribuée doit assurer :

* la couverture des besoins d’entretien et de gestation devenant élevés à partir du 7e mois.* permettre la récupération du poids de la vache après la lactation précédente par la reconstitution des réserves corporelles.

Les apports journaliers en énergie au cours de cette phase ≈ 8,5 UF/j pour une vache de 600 kg et un poids du veau à la naissance ≈ 40 kg. En référence à la qualité des

fourrages produits en Algérie, la distribution de 2 à 2,5 kg d’aliment composé (formule ONAB) est préconisée.

TABLEAU 7 : Exemples types de rations

VACHE LAITIÈRE – 500 KG

Aliments (kg brut)

- Bersim 7

- Foin* 50

- Concentré énergétique 2

Production laitière 15 l

- Ensilage de maïs 30

- Foin* 4

- Concentré (à 18 % MAT) 2,5

Production laitière 15 l

- Foin ou paille traités à l’NH3 11

- Concentré B15 4

Production laitière 11 l

JEUNE BOVIN – 300 KG ; GMJ : 1 000 G

Aliments (kg brut)

- Ensilage de maïs 18

- Concentré (à 18 % MAT) 2

- Foin* 2,5

- Ensilage de vesce avoine 12

- Concentré (à 14 % MAT) 3

- Foin* 5,5

- Concentré (à 14 % MAT) 3,5

* Foin de qualité moyenne apportant/kg M.S ; 0,4 UF, 30 g MAD

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b) En début de lactation La vache exprime son poten-

tiel laitier au début de la lacta-tion : sa production maximale est atteinte entre la 4e et la 7e semaine après le vêlage.

La sous-alimentation éner-gétique est impossible à éviter chez les fortes productrices au cours de cette phase, du fait de l’accroissement lent de leur capacité d’ingestion, compara-tivement à leurs besoins et cela quelle que soit la concentration énergétique de la ration => la vache mobilise ses réserves corporelles reconstituées pen-dant le tarissement. La capacité de mobilisation

des réserves corporelles varie selon :* le type génétique des animaux,* augmente avec le potentiel de production des vaches.

Pendant cette période, les vaches peuvent perdre de 1 à 5 % de leurs poids vif sans perturber le démarrage normal de la lactation (Tableau 8 : be-

soins alimentaires type). La capacité d’ingestion ≈

13,38 kg de MS.La quantité de concentré

pouvant être distribuée peut représenter 60 % de la ration totale.

Les apports en aliments sont :* fourrage : 5,35 kg M.S,* concentré 8,03 kg M.S.

Les apports énergétiques sont de : (0, 66x5,35) + (8, 03x1) = 3,53 + 8,03 = 11,56 UFL Le déficit énergétique = 2,04

UFL => la vache va puiser dans ses réserves corporelles, environ 475 grammes de grais-ses pour produire les 20 kg de lait.

c) Au milieu de la lactation La moitié de la production

totale en lait est obtenue au cours des 100 premiers jours de la lactation => l’objectif au cours de la première moi-tié du milieu de la lactation, consiste en l’exploitation de ce potentiel.

La vache, pendant cette phase, présente une plus grande souplesse de ration-

nement par une capacité de consommation accrue. Deux facteurs sont à prendre

en considération :* éviter une sous-alimentation pour s’assurer d’un taux de fé-condation satisfaisant ;* éviter une suralimentation (la vache pendant cette période utilise ce surplus pour le gain de poids au détriment du ren-dement en lait).

La capacité d’ingestion ≈ 15 kg de MS ;

Les apports en aliments sont :* fourrage : 10,44 kg de M.S,* concentré : 4,56 kg de M.S

Les apports énergétiques sont : (10, 44x0,66) + (4, 56x10) = 6,89 + 44,56 = 11,45 UFL

Les besoins énergétiques de la vache sont satisfaits.

5. VALORISATION DES PRODUITS ET SOUS PRODUITS AGRICOLES ET AGRO-INDUSTRIELS

Les aliments que l’on peut pré-senter à la consommation pour le bétail proviennent :

Soit de l’exploitation agricole

* les fourragères verts et les foins (Luzerne, Bersim, asso-ciations : Vesce Avoine « en vert » ou Vesce Avoine « en foin »…* les pailles,* l’ensilage (Orge « ensilage »…)* les grains ou graines, etc.

Soit de l’industrie :Pour répondre aux objectifs d’une production laitière de 4 500 l/vache/an, une com-plémentation en concentré, de type VBL 17 s’impose. De nombreux sous-produits de l’industrie peuvent être utilisés :* pulpes d’agrumes,* grignons d’olive,* la mélasse,* la caroube…

NB : Le problème de transport, de manipulation et de distribution de certains sous produits (mélasse) suscite l’utilisation de la technique des blocs multinutritionnels. Ce sont des compléments alimentaires constitués d’urée et de sous-produits locaux et agro-industriels.

COUP DEPROJECTEUR

TABLEAU 8 : Besoins alimentaires type

POUR UNE VACHE D’UN POIDS DE 800 KG ET PRODUISANT 20 KG DE LAIT

Besoins UFL PDI (G) MAD (G)

EntretienProduction de 20 kg de lait à 40 % de M.G. et 33,5 % de protéines

58,6

3951 000

3601 200

TOTAL 13,6 UFL 1 395 1 560

UFL : Unité Fourragère Lait. PDI : Protéine Digestible Intestinale. MAD : Matière Azotée Digestible.

TABLEAU 9 : Besoins alimentaires type

POUR UNE VACHE D’UN POIDS DE 600 KG ET PRODUISANT 15 KG DE LAIT

Besoins UFL PDI (G) MAD (G)

EntretienProduction de 15 kg de lait à 40 % de M.G. et 33,5 % de protéines

56,45

395750

360900

TOTAL 11,45 UFL 1 145 1 260

UFL : Unité Fourragère Lait. PDI : Protéine Digestible Intestinale. MAD : Matière Azotée Digestible.

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L e financement de l’agriculture afri-caine n’est plus exclusivement l’af-faire des partenaires internationaux

et des gouvernements africains. À l’ini-tiative de l’ONG Inades-Formation, des artistes du continent entendent changer la donne. Pour joindre l’acte à la parole, plusieurs musiciens togolais, dont le cé-lèbre artiste de renommée internationale King Messan, entouré de Vanessa Wo-rou, Toto Patrick, et le groupe The Seeds ont répondu à l’appel de l’Inades-Forma-tion en donnant le 26 décembre dernier à Lomé, un concert géant dont les recet-tes devaient servir à financer le dévelop-pement de l’agriculture togolaise et afri-caine. En effet, 40 % des recettes engrangées serviront à financer directe-ment un projet en faveur du monde rural togolais tandis que les 60 % restants per-mettront de se prémunir contre l’impact de la rareté des financements en direction du monde rural africain. Ces 60 % seront affectés au Fonds africain d’appui au

développement rural (Fondafrica), créé par Inades-Formation.Selon Mme Adoussi Houétognon Sélome, chargée de programme d’Inades-For-mation, le projet paysan qui est financé cette année porte sur « l’acquisition de kits d’épargne et de crédit en faveur de 450 femmes de la localité d’Atchang-badè (Nord Togo) ». Ce projet, lancé mi-février, va permettre de former et de doter ces femmes rurales de caisses mé-talliques et de matériel accessoire devant

leur permettre d’épargner et de s’octroyer des crédits pour développer à la fois des activités agricoles mais aussi d’autres activités génératrices de revenus telles que la production d’huile de palme, la fabrication d’éventails artisanaux ou le petit commerce.Pour mobiliser plus de ressources, l’ONG programme, en plus du concert, des col-lectes de fonds dans les grandes écoles, sociétés et institutions basées au Togo de même qu’une soirée VIP. De leur côté, les artistes n’entendent pas baisser les bras dans leur élan de voler au secours du monde paysan. « Les paysans cultivent la terre pour que nous trouvions à man-ger. Ils méritent d’être soutenus », dé-clare la star togolaise de la chanson King Messan, qui compte mobiliser d’autres artistes africains pour faire de la musi-que, un instrument de mobilisation de ressources destinées au financement de l’agriculture africaine.

ETONAM AKAKPO-AHIANYO

TOGO

Des artistes chantent pour soutenir le monde paysan

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infos PRATIQUES

Pays d’Afrique subsaharienne dont les habitants sont confrontés à de récurrents problèmes d’approvision-

nement en eau potable et d’assainisse-ment, le Burkina Faso a bénéficié, le 14 décembre dernier, d’une subvention de plus de 35 millions d’euros de la part de l’Union Européenne. Cette subvention vise à appuyer les autorités de ce pays dans la réalisation du programme natio-nal d’approvisionnement en eau potable et assainissement (PNAEPA). Lequel programme prévoit, à l’horizon 2015, d’améliorer sensiblement la fourniture d’eau potable et l’assainissement au Bur-kina Faso. Il s’agira concrètement de relever d’une part le taux de couverture en eau potable qui est actuellement de l’ordre de 61 % avec environ 40 000 puits et forages à 83 % et, d’autre part, celui en assainissement à 55 % en milieu rural et urbain. La convention de financement de cette subvention qui devra aider le Bur-kina à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement a été signée par le chef de la délégation de l’Union Euro-péenne, Amos Tincani, et le ministre Bur-

kinabé de l’Économie, Lucien Marie Noel Bembara, en présence de son homologue délégué à l’Agriculture, Abdoulaye Com-bary. Ce dernier a déclaré que « cette aide traduit la ferme volonté de la commission de l’Union Européenne à soutenir le pro-cessus de développement de notre pays en solutionnant les problèmes de base que constitue l’accès adéquat à des services durables d’eau potable et d’assainissement en milieu urbain mais surtout rural ». Tout en précisant que la mobilisation des res-sources de l’UE reflète la volonté de l’Union de contribuer à l’alignement et l’harmonisation de l’aide. Le chef de la délégation de l’UE, Amos Tincani, a pour sa part invité tous les acteurs à un engage-ment accru pour la réussite du défi de l’eau potable.Pour aider les autorités à faire face au problème d’accès à l’eau potable, plu-sieurs ONG dont WaterAid et le Centre Régional pour l’Eau Potable et l’Assai-nissement à faible coût (Crépa) sont ac-tivement engagées aux côtés des popula-tions surtout rurales. La Community Led Total Sanitation et le système ECOSAN

sont deux projets à succès du Crépa qui appellent les communautés à arrêter la défécation dans la nature et à construire des latrines écologiques permettant la transformation des excrétas humains en engrais pour l’agriculture. Une initiative qui fait le bonheur des cultivateurs bur-kinabés. ETONAM AKAKPO-AHIANYO

APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE D’ICI 2015

L’UE accorde plus de 35 millions d’euros au Burkina Faso

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PAGE 37 MARS-AVRIL 2010 AFRIQUE AGRICULTURE

côté SALONS

SPÉCIAL SIAM

L e Salon international de l’agriculture est désormais un rendez incontourna-ble pour les opérateurs agricoles et

agro-industriels… Il devrait attirer, lors de sa 5e édition, prévue du 28 avril au 2 mai sous le thème « Développement durable et agriculture raisonnée », 20 pays, plus de 750 exposants et plus de 500 000 visi-teurs. Couvrant près de 100 000 m2 sur les sites de Sahrij Souani et Jnane Benhlima, le Salon est structuré en 9 pôles thémati-ques : sponsors et institutionnels, agrofour-nitures, élevage, international, machinisme, régions, produits, nature-environnement-vie, et innovation. À cela s’ajoute l’incon-tournable pôle dédié aux 16 régions du Royaume pour mettre en avant les poten-tialités de l’agriculture marocaine notam-ment les meilleurs produits du terroir. Côté scientifique et animation, un programme varié est mis en place avec une série de conférences et de tables rondes scientifi-ques. Huit salles de conférences seront aménagées cette année au sein du Salon pour abriter ces rencontres débats, en plus d’un business center et d’un centre de presse. Au programme aussi : des visites de fermes, des dégustations de produits du terroir, ainsi que des excursions dans des sites touristiques de la région (Volubilis, Moulay Driss Zerhoun, Moulay Yaâcoub) en plus des animations artistiques en marge du Salon. Autre nouveauté de cette édition, les deux premiers jours seront réservés aux professionnels seulement. L’objectif des organisateurs est de permettre aux profes-

sionnels de découvrir tranquillement la plus grande ferme du Maroc, d’échanger leur expertise en matière agricole et déve-lopper des relations d’affaires. Les autres jours seront ouverts au grand public pour l’associer à cette grande fête de l’agricul-ture. À ce titre, les organisateurs promettent l’amélioration des accès, du transport, de la restauration, des loisirs sur place pour les différents visiteurs. D’une année à l’autre, le Siam gagne en notoriété et attire de plus en plus de visiteurs, raison pour laquelle un gros effort est effectué en ma-tière de budget. Une enveloppe de 70 mil-lions de DH est ainsi allouée pour l’orga-nisation du Salon et pour pouvoir répondre aux attentes aussi bien des exposants que des visiteurs. Et pour mieux communiquer sur les nouveautés de cette 5e édition, les responsables du Salon sillonnent l’Europe. Les premières destinations sont Berlin et Paris. Là, les acheteurs potentiels de fruits et légumes sont la principale cible. Aussi, les organisateurs ambitionnent de booster grâce au Siam, les autres produits agrico-les que le Maroc exporte, notamment vers l’Europe : agrumes (oranges et clémenti-nes…), primeurs (tomates et pommes de

terre…), huile d’olive, conserves de fruits et légumes, jus et vins. Il est question aussi pour les professionnels marocains de dé-couvrir les produits agricoles étrangers et les machines. Les nouveautés du plan « Maroc vert » seront aussi incontestable-ment au cœur des débats et rencontres. Il est question, selon les observateurs, de faire le point des contrats programmes pour la mise à niveau de certaines filières de pro-duction et des différents projets pilotés par les institutions comme l’Agence de déve-loppement agricole et l’Office national de sécurité alimentaire. Il sera aussi question de la troisième tranche du partenariat entre l’État et le secteur privé récemment lancée dans le cadre du programme « Maroc vert », qui porte cette fois sur 20 000 ha. Ces terres seront exploitées selon les sys-tèmes « d’agrégation ». Le coût global des neuf plans retenus pour cette opération atteint 120 milliards de DH, dont 26 mil-liards investis par l’État, le reliquat étant à la charge du privé. À noter que les filières prioritaires concernent les filières agrumi-cole, céréalière, semencière, laitière, su-crière, avicole, oléicole, maraîchère et celle des viandes rouges. Il y a lieu aussi de sou-ligner que l’organisation du Siam dynamise la ville de Meknès qui l’abrite ainsi que sa région. Cette rencontre permet en effet à Meknès de mettre en avant ses différentes potentialités en matière agricole notam-ment sa réputation en tant que « château d’eau du Maroc » et terre forestière, pas-torale et agricole par excellence. AMAL BAMI

SIAM 2010

750 exposants et 500 000 visiteurs attendusLa cinquième édition du Salon international de l’agriculture du Maroc, prévue du 28 avril au 2 mai, table sur la participation de 20 pays, 750 exposants et plus de 500 000 visiteurs. Elle sera structurée en 9 pôles thématiques en plus d’un pôle dédié aux produits du terroir.

Le secteur agricole constitue l’un des piliers de l’économie nationale. Il contribue à raison de 15 à 20 % au PIB global. Cette variabilité est due essentiellement aux fluctuations des conditions climatiques. L’emploi agricole représente 40 % de l’emploi total et 80 % de l’emploi rural. Par ailleurs, la contribution de l’irrigation au PIB agricole se situe en moyenne autour de 45 % avec une variabilité selon les conditions climatiques. Le secteur irrigué contribue avec 35 % au PIB agricole en bonne année agricole, contre 70 % en mauvaise année. En matière de sécurité alimentaire, l’agriculture joue un rôle prépondérant dans la couverture d’une grande part de la demande alimentaire du pays en produits de base. Les taux de couverture de cette demande sont de 72 % pour les céréales, 52 % pour le sucre, 25 % pour les huiles, 87 % pour le lait et 100 % pour les viandes et les fruits et légumes. Concernant les échanges commerciaux, la contribution du secteur dans le commerce extérieur national représente entre 14 et 24 % de la valeur des importations globales. Les produits agricoles représentent près de 18 % en moyenne de la valeur des exportations globales avec une fluctuation allant de 15 à 21 %. Le taux de couverture des importations agricoles par les exportations agricoles varie d’une année à l’autre. Cette variabilité est aussi enregistrée pour le taux de couverture des importations agroalimentaires par les exportations agroalimentaires qui se situe selon les années entre 45 et 100 %. Ceci étant, les problèmes du monde agricole pour de nombreux spécialistes en agriculture marocaine sont d’ordre structurel. En excluant la pêche, la balance alimentaire est largement négative. 70 % des exploitations marocaines ont une surface inférieure à 2,1 ha. Le morcellement et l’urbanisation sont les pires ennemis de la terre. Chaque année, près de 20 000 ha sont grignotés sur la campagne pour assurer l’extension des villes. L’autre épine est relative au faible taux de mécanisation. Malgré les mesures de subvention et de soutien, le niveau du Maroc reste très faible par rapport à d’autres pays similaires en matière d’équipements en machines agricoles.

LE SECTEUR AGRICOLE, PILIER DE L’ÉCONOMIE NATIONALE

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côté SALONS

SPÉCIAL SIAM

AGRUMES La mouche blanche fait ravage dans le SoussLA MOUCHE MÉDITERRANÉENNE ou cératite fait ravage chez les producteurs exportateurs d’agrumes dans la région agricole de Souss, situé au Sud du Maroc. L’association de lutte biologique contre les ravageurs des agrumes et primeurs a mis en place un programme de lutte intégrée qui englobe les traitements insecticides et la lutte biologique. Ce programme consiste à neutraliser ces ravageurs par l’utilisation des insectes qui sont leurs propres ennemis naturels. Les insectes stériles utilisés par les producteurs

proviennent du Portugal et coûtent cher. Les opérateurs du secteur participent à hauteur de 10 millions de DH par an en l’absence de l’aide financière de l’État marocain. Ce chiffre attein-dra 12 millions de DH à partir de cette année. Les producteurs et exportateurs des agrumes ont mis en place en 2007 un programme pour l’intégration de la TIS pour lutter contre la cé-ratite au niveau national. La mise en œuvre a été confiée à l’Albra. Le programme a été concré-tisé par la mise en place d’un essai pilote sur

agrumes au niveau de la zone d’Ouled Berrhil dans la province de Taroudant. En février 2008, les premiers lâchers de mâles stériles ont été effectués sur 3 000 ha d’agrumes. Cette super-ficie sera augmentée pour atteindre 4 600 ha d’agrumes, entourée d’une zone tampon sur-veillée et protégée. Il n’existe pas encore d’in-sectarium pour une production locale d’insectes stériles, mais une étude de faisabilité est gérée par les experts de l’Agence internationale de l’énergie atomique (Aiea). PAR AMAL BAMI

LES EXPERTS DU CENTRE RÉGIONAL DE LA RECHERCHE AGRONOMIQUE (CRRA) ont développé une méthode de lutte biologique alternative à l’usage des pesticides contre les maladies de post-récolte des pommes. Les chercheurs ont sélectionné deux levures qui protègent les pommes à plus de 90 % des pourritures de post-récolte. Les deux souches répondent positivement aux exigences d’ho-mologation. Leur traçage par usage d’un milieu semi-sélectif (outil classique) et une empreinte génétique (outil moléculaire) a été développé. Ces deux outils ont été appliqués ensemble, selon les chercheurs, avec succès

pour l’identification et le suivi des deux le-vures une fois introduites sur le fruit : « Tech-niquement, ces deux souches peuvent être utilisées en végétation avant l’entreposage des pommes sans problème, car elles tolèrent les rayons UVB qui arrivent au sol ». La méthode expérimentée depuis 2004, donne aujourd’hui de bons résultats. L’enjeu est im-portant. Le Maroc est second producteur africain de pommes avec 30 % de la produc-tion du continent. La seule région de Meknès abrite le tiers de la superficie nationale dédiée à cette culture (près de 9 000 ha). Elle dispose aussi d’une capacité frigorifique de 45 000 t.

Aussi, la plupart des pays importateurs de fruits ont adopté des législations très strictes vis-à-vis de l’emploi des pesticides et l’utili-sation de certains produits est limitée. Le développement de nouvelles techniques al-ternatives de lutte devrait permettre de ré-duire les dégâts dus aux maladies de post-récolte et de répondre aux exigences des marchés internationaux. Le développement de la lutte biologique au Maroc nécessite da-vantage d’études concernant l’efficacité des techniques d’application et l’influence des différents facteurs environnementaux sur leur développement. PAR AMAL BAMI

ÉVÉNEMENT L’expérience marocaine en matière de contrôle de la santé végétarienne présentée à TunisLA RENCONTRE MAGHRÉBINE sur le système de contrôle de la santé végétarienne et gestion des risques de l’utilisation des pesticides, s’est ouverte début février à Tunis, avec la partici-pation d’une délégation marocaine composée d’experts agronomes. Cette dernière a présenté l’expérience du Royaume en la matière, rap-pelant que le plan adopté par le Maroc vise à empêcher la propagation des maladies mena-çant les végétaux, à mettre en place des me-sures de lutte contre ces infections et à mettre

à la disposition des agriculteurs des produits efficaces conformes aux normes internationa-les. Le plan a également pour but de veiller au bon usage des pesticides autorisés afin d’évi-ter la pollution de l’environnement, particu-lièrement des ressources hydriques et du sol. La délégation a présenté les différents méca-nismes de contrôle sanitaire des végétaux, notamment le dispositif de protection des vé-gétaux, les textes législatifs en vigueur et les procédures de surveillance et de contrôle. Les

experts marocains ont aussi évoqué plusieurs maladies menaçant les végétaux dans la région maghrébine comme le charançon rouge, un insecte qui a décimé les palmiers de Tanger en 2008, et la Tutta Absoluta qui menace les tomates. S’agissant de la gestion des risques de l’utilisation des pesticides, ils ont relevé que le Maroc est doté d’un arsenal juridique important, citant entre autres la loi 42-95 re-lative au contrôle du commerce des produits pesticides. PAR AMAL BAMI

PROGRAMME DE REBOISEMENT 2009-2010 Plantation de 45 000 haLE PROGRAMME DE REBOISEMENT 2009-2010 lancé par le Haut-Commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification porte sur la plantation de 45 000 ha et la production de 40 millions de plans forestiers pour un coût global de 368 millions de DH. Compte tenu des bonnes conditions climatiques, 24 000 ha ont déjà été plantés avec des essences naturelles comme le cèdre, le chêne-liège, l’arganier, le thuya, le caroubier et le cyprès de l’Atlas… L’achèvement des travaux de reboisement est prévu pour la fin du mois de février à l’exception

des sites de haute montagne où les travaux s’éta-leront jusqu’à la mi-mars 2010, pour tenir compte des possibilités d’accès aux reliefs sou-vent accidentés et enneigés de ces zones. Dans le cadre du plan décennal 2005-2014 du HCE-FLCD, qui prévoit la plantation de 500 000 ha à l’horizon 2014, il a été procédé au reboisement de 170 000 ha depuis 2005. Le HCEFLCD in-dique que l’évolution des programmes de re-boisement est constamment couplée aux travaux de recherche en sylviculture pour assurer la bonne maîtrise de la production de plants et de

l’itinéraire technique pour être en conformité avec les exigences normatives de qualité préé-tablies garantissant ainsi la réussite de ces opé-rations. Ces opérations de reboisement sont importantes pour la conservation des eaux et des sols contre l’érosion, le contrôle des inon-dations, la lutte contre l’envasement des barra-ges, l’aménagement écosystème des forêts, la reconstitution des parcours, le développement de l’économie rurale et l’amélioration de l’en-vironnement écologique des riverains ou encore la régulation des températures. PAR AMAL BAMI

POMMES Lutte biologique contre les maladies

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SPÉCIAL SIAM

SAFRAN L’or rouge produit à TaliouineC’EST AU VILLAGE DE TALIOUINE dans la Province de Taroudant au sud du Maroc que 3 000 kg de safran sont produits chaque année d’après l’Office régional de mise en valeur agricole. Cette production permet de classer le Maroc en 4e position sur le plan international après l’Iran, l’Inde et la Grèce. La superficie globale dédiée à cette culture au niveau du village de Taliouine et d’autres villages est de 640 ha pour 1 285 producteurs. Il faut environ 150 000 fleurs pour produire un kilo, de safran. Un travail pénible qui profite essentiellement aux intermédiaires qui réalisent de grandes marges dans les opérations de revente. Les exportations, selon l’Office des changes, ont atteint la somme de 35 mil-lions de DH en 2009. Et c’est l’Espagne et la Suisse qui sont les premiè-res destinations du safran de Taliouine. Le prix du safran oscille entre 35 et 40 DH le gramme. Le kilo coûte quelque 30 000 DH contre 5 000 DH en 1991 selon l’Ormva de Ouarzazate. En marge du Sifel à Agadir, une demande d’appellation d’origine protégée (AOP) a été déposée pour le safran de Taliouine. L’objectif des initiateurs de ce projet étant de faire profiter la population locale de la manne de ce produit hautement côté sur les marchés internationaux et très convoité pour les besoins de la médecine et le cosmétique. L’AOP devrait aussi permettre de créer de nouveaux postes d’emploi pour les jeunes au niveau de toute la filière : production, séchage et commercialisation. PAR AMAL BAMI

TOMATE ET AGRUMES Offres en baisse à l’exportL’ÉTABLISSEMENT AUTONOME DE COORDINATION ET DE CONTRÔLE des exportations (EACCE) révèle qu’au 10 janvier 2010, seulement 151 811 t de tomates ont été exportées au départ du Maroc contre 185 465 t lors de la campagne 2009-2010. Mais la demande sur le produit Maroc se maintient en raison de l’absence sur les marchés européens d’autres origines sauf la tomate espagnole, encore présente sur la place. Outre la tomate, le haricot vert et le haricot vert bio ont toujours la côte sur les marchés européens. Les exportations vers ce dernier depuis le dé-marrage de la campagne enregistraient au 10 janvier une augmentation de 210 % avec 39,8 t. La filière agrumicole enregistre une forte pro-duction en ce qui concerne notamment la variété Nour. Mais au 10 jan-vier, le cumul des exportations d’agrumes au départ du Maroc était en baisse de 13 % par rapport à la même période l’an dernier, pour un volume de 235 998 t. La nouvelle période d’expédition 2010-2011 est aussi marquée par l’entrée de nouveaux fruits à l’export, telle la figue de Barbarie. PAR AMAL BAMI

ONICL Importation de blé tendre américainL’OFFICE NATIONAL INTERPROFESSIONNEL DES CÉRÉALES ET DES LÉGUMINEUSES (ONICL) a lancé un appel d’offres pour l’importation de 103 000 t métriques de blé tendre d’origine américaine dans le cadre des contingents tarifaires préférentiels. Un communiqué de l’ONICL indique que cet appel d’offres est ouvert aux opérateurs exerçant la pro-fession du commerce des céréales et légumineuses ayant déposé auprès de l’office, contre récépissé, une déclaration d’existence. PAR AMAL BAMI

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SPÉCIAL SIAM

C e projet devrait porter la production de dattes de 26 000 t en 2010 à 95 000 t en 2030 et assurer l’emballage et le stockage

de quelque 5 000 t de dattes au niveau de la région. Ce projet devrait aussi profiter à quel-que 6 000 agriculteurs et permettrait de gé-nérer 450 000 journées de travail. La première étape du projet sera marquée par l’introduction de 750 000 vitro-plants sur 4 000 ha, la mise en place d’une pépinière de production et de cinq unités de conditionnement des dattes. Dans un souci de qualification et de promotion de l’espace oasien, il sera procédé, dans un deuxième temps, à la plantation de 250 000 plants, au nettoyage de 110 000 touffes de palmiers, et à la valorisation de la récolte par l’organisation des agriculteurs et la création d’un label pour la variété « Mejhoul ». Outre la lutte contre la désertification, le projet a pour objectif de revaloriser les palmeraies et d’améliorer les revenus de la population. Côté financement, l’État participe avec 450 MDH, le Millénium Challenge Account (131,8 MDH) alors que la contribution des opérateurs privés est de 668,2 MDH. Les fonds mobilisés seront destinés à l’équipement des palmeraies (660 millions DH), la valorisation de la pro-duction (95 MDH), la formation, le soutien et l’accompagnement des agriculteurs en mettant à leur disposition l’équipement hydro-agricole nécessaire (315 MDH) et l’acquisition des plants (180 MDH). Le programme de déve-loppement de la filière dattes, inscrit dans le cadre du plan « Maroc vert », est doté d’une enveloppe budgétaire de 3,23 milliards de DH. Il prévoit la reconstitution et la réhabili-tation des oasis par la plantation de 2,9 mil-lions vitro-plants et l’augmentation de la pro-duction pour atteindre 185 000 t à l’horizon

2030. À cela s’ajoute le programme de déve-loppement territorial durable des oasis de Tafilalet, dont la réalisation nécessite 70 mil-lions de DH. Couvrant une superficie de 44 000 km2, il est mis en œuvre dans les bas-sins de Ziz et Ghriss au profit de 350 000 agriculteurs répartis sur 32 communes. Le programme intègre également un projet de promotion de la culture écologique dans l’oa-sis d’El Jorf (province d’Errachidia), d’un coût de 1,517 million de DH. Ce projet qui profite à 216 agriculteurs a pour objectif la mise en valeur de la production agricole, l’amélioration des revenus des bénéficiaires, la création de 40 emplois stables et la promotion d’une ex-ploitation rationnelle des ressources naturel-les. D’un coût de 520 000 DH, le programme de valorisation de la pâte de dattes et dérivés est destiné de son côté à quatre associations dans les communes d’Aoufous, Rissani, Goul-mima et Erfoud. Il a pour objectif l’amélio-ration de la qualité de la production de dattes et des conditions de travail des femmes rura-les à travers notamment l’équipement de qua-tre unités de production de la pâte de dattes et la formation continue des bénéficiaires. Le palmier dattier constitue le pivot de l’écosys-tème oasien des régions sahariennes et pré-sahariennes du Maroc, qui contribue, à hau-teur de 40 à 60 % à la formation des revenus agricoles pour 1 million d’habitants, fournit divers matériaux destinés à l’artisanat, à la construction ou à la production d’énergie. De plus, il joue un rôle de protecteur des oasis contre les influences désertiques et crée un microclimat. Sur le plan de la valeur produite, les dattes occupent une place importante parmi les productions arboricoles au niveau national avec une valeur moyenne de l’ordre

de 500 millions de Dirhams. Enfin, les dattes constituent le support d’une activité commer-ciale importante entre le Sud et le Nord du pays et contribuent à la création d’emplois et à la stabilisation des populations dans les zo-nes à écologie fragile. La production nationale moyenne de dattes enregistrée au cours des 10 dernières années est de 72 000 t par an. Cette production est caractérisée par la pré-dominance de variétés de qualité moyenne à médiocre, d’où l’utilisation d’une partie non négligeable de la production pour l’alimenta-tion du bétail. La part de la production consi-dérée actuellement comme bonne (Mejhoul, Boufeggous, Jihel, et Bouskri) ne représente que 25 % de la production nationale. Le niveau de production est insuffisant et fluctue énor-mément d’une année à l’autre au gré des condi-tions climatiques. II a varié entre 12 000 t en année extrêmement sèche (1984-1985) et 120 000 t en année particulièrement humide (1989-1990), ce qui est dû essentiellement à l’insuffisance de la mobilisation et de la ré-gularisation des eaux d’irrigation. Par ailleurs, la programmation des irrigations par les eaux du barrage se fait essentiellement pour répon-dre aux besoins des grandes cultures basses, en particulier les céréales, et ne tient compte que très peu des besoins du palmier dattier. La régulation des eaux dans le Draa et le Ziz avait cependant permis d’atténuer ces fluc-tuations et de réduire l’effet des sécheresses prolongées sur la production et la survie des palmiers. Ainsi, pendant la sécheresse des années 80, les palmeraies de la Grande Hy-draulique ont été peu affectées, alors que celles situées en zones de Petite et Moyenne Hydraulique ont été sévèrement touchées.

AMAL BAMI

À la fin du XIXe siècle, le Maroc occupait le 3e rang parmi les pays producteurs et une place de choix au niveau du commerce extérieur des dattes. Les dattes du Sud Marocain ont eu une renommée particulière pendant au moins mille ans. La plupart des dattes vendues en Europe venaient du Tafilalet. De même, Chérif AI ldríssi et Ibn Battouta, grands voyageurs du XVIIe siècle et bons connaisseurs de dattes, ont classé certains clones de Sijilmassa au premier rang mondial, il s’agit des clones Albirni et Idrar. Parlant de la brillante réputation des dattes marocaines avant le début du XXe siècle, Pereau Leroy a rappelé que jusqu’au siècle dernier, le marché de la datte de Londres était principalement approvisionné avec le Mejhoul du Tafilalet. Malheureusement, après cette longue période de prospérité des palmeraies marocaines, et à partir du début de ce siècle, la situation s’est totalement renversée et ne cesse de se dégrader. Ainsi, et partant des 15 millions de pieds qui peuplaient les oasis au Sud de l’Atlas et dont la majorité était représentée par des variétés de bonne qualité, il ne reste actuellement que 4,25 millions de pieds, dont une grande partie est constituée de sujets francs très diversifiés et de qualité variable. Cette régression est due essentiellement à la maladie du Bayoud qui est à l’origine de la destruction de plus des deux tiers du patrimoine phœnicicole. À cela s’ajoute l’effet de sécheresses prolongées, ainsi que le problème de l’ensablement des palmeraies et enfin, le désintérêt des populations et leur reconversion vers des secteurs plus rémunérateurs, laissant le palmier sans soins particuliers à l’exception des irrigations, des pollinisations et de la récolte.

PHŒNICICULTURE UN SECTEUR SÉCULAIRE AU MAROC

MAROC VERT

Un million de palmiers dans le TafilaletUn projet de plantation d’un million de palmiers dattiers est lancé dans les oasis de Tafilalet à l’horizon 2015. D’un coût total estimé à 1,25 milliard de DH, ce projet s’inscrit dans le cadre des projets de « Maroc vert ».

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SPÉCIAL SIAM

BLÉ COMMUNAUTAIRE Le Maroc autorise l’import de 150 000 tL’OFFICE MAROCAIN DES CÉRÉALES (ONICL) a accordé des licences pour l’importation de 150 000 t de blé tendre, 56 000 t d’orge fourragère dans le cadre d’un contingent d’importation à droits préférentiels réservé à l’UE. D’après l’Agence Reuters, l’ONICL n’a pas accordé de licences pour l’importation de blé dur sachant que les besoins

du Royaume se chiffrent à 150 000 t de blé tendre, 100 000 t d’orge et 4 500 t de blé dur. À noter aussi qu’en vertu d’un accord d’association avec l’UE, le Maroc peut importer de 400 000 t à 1,06 million de t de blé tendre communautaire à droits de douane réduits, en fonction de la taille de sa récolte. Le Maroc peut également importer 100 000 t d’orge

fourragère, 12 000 t d’orge de brasserie et 5 000 t de blé dur, quel que soit le niveau de sa production. L’importance de la récolte 2009-2010 de blé tendre du Royaume devrait limiter au minimum le recours cette campagne au contingent communautaire. En octobre l’importation de 200 000 t de blé tendre de l’UE avait déjà été approuvée. PAR AMAL BAMI

UTILISATION DES EAUX Un centre maghrébin de rationalisationUNE ÉQUIPE DE HAUTS CADRES MAGHRÉBINS a récemment conclu un accord relatif à la créa-tion d’un centre maghrébin de rationalisation de l’utilisation des eaux dans le secteur agricole. Les cadres, membres du groupe de travail sur la rationalisation des eaux dans l’agriculture, ont décidé également de préparer un dossier tech-nique global sur la situation du secteur d’irriga-tion dans les pays de l’UMA, indique un com-muniqué du Secrétariat général de l’Union du

Maghreb Arabe (UMA). Le groupe de travail a passé en revue les stratégies des pays de l’UMA en matière d’économie et de valorisation des eaux d’irrigation et les moyens d’échanger les données dans la perspective de l’extension des surfaces irriguées. Ils ont mis l’accent sur l’adop-tion des technologies modernes, tout en valori-sant le patrimoine traditionnel dans le domaine de la préservation des eaux d’irrigation. Le groupe a aussi décidé d’organiser, début 2011,

en coopération avec les partenaires techniques et les bailleurs de fonds, tels la FAO, l’Observa-toire du Sahara et du Sahel (OSS) et des instituts européens spécialisés, un séminaire scientifique sur les techniques et mécanismes d’économie des eaux d’irrigation. Cette réunion s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des recommanda-tions de la 15e session de la commission minis-térielle chargée de la sécurité alimentaire, réunie à Marrakech en octobre 2009. PAR AMAL BAMI

VALORISATION Des labels pour les produits du terroirPOUR L’ANNÉE 2010, DIX PRODUITS SONT CONCERNÉS PAR LA LABELLISATION. Les quatre premiers sont la clémentine de Berkane, le safran de Taliouine, les dattes Majhoul de Tafilalet et le chevreau d’arganier. L’annonce a été faite lors du Salon international des fruits et légumes, qui s’est déroulé en décembre à Agadir. Cette démarche vise selon le département de l’agriculture, la valo-

risation des produits alimentaires et la protection du consommateur. À noter que la publication de la loi n° 25-06 et ses textes d’application, relatifs aux signes distinctifs d’origine et de qualité des denrées alimentaires et des produits agricoles et halieutiques, a créé le cadre juridique indispensa-ble. Depuis l’entrée en vigueur de cette loi, le sys-tème marocain de labellisation a permis la recon-

naissance de signes distinctifs et de qualité à deux produits. Il s’agit de l’IGP argane (Indication géo-graphique protégée) et de l’AOP huile d’olive de Tyout Chiadma (Appellation d’origine protégée). En novembre dernier, deux organismes de contrôle et de certification ont été agréés. Il s’agit de Ecocert Maroc et Normacert. Bureau Veritas Maroc a également été agréé. PAR AMAL BAMI

MAROC-FAO Accord sur la lutte contre la désertificationLE HAUT-COMMISSARIAT AUX EAUX ET FORÊTS ET À LA LUTTE contre la Désertification et l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont signé en février, à Rabat, une convention portant sur le programme interrégional pour la réduction de la pauvreté et la lutte contre la désertification à travers une cogestion des bassins versants. Le programme

vise à assurer la stabilisation et la régulation du réseau hydrographique de l’Oued Ikkes et ses af-fluents sur une superficie de 20 000 ha et la lutte contre l’envasement à l’aval de 400 000 t/an, ce qui représente un volume de stockage de 500 000 m3 d’eau par an. Il tend également à améliorer les conditions de vie des populations riveraines à tra-

vers la création de nouvelles niches génératrices de revenus ainsi que la protection des infrastruc-tures de la ville de Midelt. Ce programme inter-régional, qui intéresse le Maroc, la Mauritanie et l’Équateur, est doté d’un budget global de 2 510 500 dollars, dont 695 163 dollars consacrés au Royaume. PAR AMAL BAMI

LÉGISLATION L’argan obtient son indication géographiqueSOUHAITÉE PAR L’ASSOCIATION MAROCAINE DE L’INDICATION GÉOGRAPHIQUE DE L’HUILE D’ARGAN (AMIGHA), l’indication géographique Argane ne bénéficie qu’à l’huile d’argan produite conformément à un cahier des charges. Elle permet de valoriser ce produit du terroir, de protéger le savoir-faire et les intérêts des producteurs et aussi de promouvoir une meilleure organisation de la filière Argane. Tout producteur qui veut utiliser l’appellation « Argane » doit disposer d’un certi-ficat délivré par un organisme de contrôle et visé par le ministère de l’Agriculture et doit se confor-

mer à un cahier des charges précis. Ce dernier souligne que l’aire géographique couverte par l’indication Argane est située dans la frange litto-rale s’étendant du nord d’Essaouira au sud de Tiznit avec des projections continentales dépassant les 100 km et allant jusqu’à des altitudes de 1 500 m, essentiellement sur les revers méridionaux du Haut-Atlas et les expositions nord de l’Anti-Atlas. Cette aire englobe les communes rurales et urbaines réparties entre Taroudant, Essaouira, Tiznit, Agadir-Ida-Outanane, Inezgane-Aït Mel-loul, Chtouka Aït Baha, Safi, Chichaoua et Guel-

mim. Le cahier des charges précise aussi les ca-ractéristiques chimiques de l’huile d’argan. Idem pour les conditions de production. L’huile doit être extraite exclusivement des amandes des fruits de l’arganier, la collecte doit s’effectuer entre les mois de juin et fin septembre. Le séchage doit se faire de son côté au soleil et le stockage ne devrait pas dépasser 36 mois. Le dépulpage peut être manuel ou mécanique alors que la production de l’huile peut être artisanale ou semi-mécanisée. Quant au contrôle du respect du cahier des charges, il est assuré par le privé. PAR AMAL BAMI

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SPÉCIAL SIAM

L es quatre nouveaux contrats lancés par le MCC concernent, selon l’Agence de partenariat pour le progrès (APP)

qui pilote le programme, la première tran-che de travaux de plantations d’oliviers sur une superficie ciblée de 13 325 ha. Celle-ci fait d’ailleurs suite à la tranche pilote en cours de réalisation et dont la surface est d’environ 5 460 ha. À noter aussi que d’ores et déjà 3 000 ha ont été tracés et piqués et 2 200 sont prêts pour la mise en terre des plans. Les travaux d’aménagement et de plantation démarreront au niveau de 32 périmètres situés dans les provinces de Sidi Kacem, Taounate, Taza, Béni Mellal et Azilal. L’Agence du Partenariat pour le Progrès (APP) a signé en octobre 2008 le Contrat TC-1B (Tree Crops 1-B) d’un mon-tant de 18,9 millions de dollars. Ce dernier couvre l’étude de faisabilité technique, d’exécution, d’évaluation et de supervision des travaux de plan de gestion environne-mental du projet « Arboriculture fruitière » en zones irriguées et s’étend sur une période de 5 ans. Les prestations du contrat TC-1B touchent 21 provinces à travers le Royaume. Elles sont réalisées avec les bénéficiaires des Associations des Usagers des Eaux Agricoles (AUEA) et devront servir de base aux opérations d’aménagement hydro agri-cole et de développement de filières ciblées par le projet, à savoir l’olivier en zones de petites et moyennes hydrauliques (PMH) et le palmier dattier dans les oasis. Un autre contrat de valeur équivalente a été signé (TC-1A) en mai 2008 et touchait principa-lement les zones bourres. Mais les premiers travaux du programme MCA-Maroc sur le terrain n’ont été lancés par l’APP qu’en 2009. Et ce à travers la signature du contrat TC-3A-P du projet « Arboriculture frui-tière » d’un montant de 79 285 767 DH avec le Consortium d’Entreprises Boughlala et Daghmi, adjudicataire de ce contrat. Ce-lui-ci concerne entre autres, l’extension de plantations (oliviers, amandiers et figuiers) en zones pluviales sur 120 000 ha durables et bénéficiera à près de 60 000 arboricul-teurs et à leur famille. Les travaux d’amé-nagement et de plantation d’oliviers, objet

du contrat TC-3A-P portant sur une super-ficie de 5 500 ha (tranche 2008), ont dé-marré de leur côté à la mi-mars 2009 sur une vingtaine de périmètres situés dans les Provinces de Tétouan, Larache, Sidi Kacem, Taounate, Sefrou, Moulay Yacoub et Taza. L’Agence du Partenariat pour le Progrès (APP) a procédé également en mai 2009 aux premiers travaux de planta-tions d’oliviers dans le cadre du projet « Arboriculture fruitière » au niveau du périmètre Ain Hdid, situé dans la Com-mune rurale de Beni Arous (Province de Larache). Ce dernier, d’une superficie de 187 ha, fait partie des 20 périmètres de la tranche pilote 2008-2009 qui abritera des plantations sur 5 500 ha, couvrant les pro-vinces de Larache, Tétouan, Sidi Kacem, Sefrou, Moulay Yacoub et Taza. Ces tra-vaux de plantations sont réalisés dans le cadre du contrat TC-3A-P, d’un montant de près de 80 millions de Dirhams. Ce contrat de travaux sur le terrain est le pre-mier conclu par l’APP en tant qu’entité responsable de la mise en œuvre du pro-gramme MCA-Maroc. Il prévoit, entre autres, l’extension de plantations d’oliviers, d’amandiers et de figuiers en zones plu-viales sur 120 000 ha. À rappeler que le programme « Arboriculture fruitière » s’insère dans le cadre de la mise en œuvre du compact MCA-Maroc, signé le 31 août 2007 entre le Royaume et les États-Unis

via le Millennium Challenge Corporation (MCC). Il concerne un don américain de 697,5 millions de dollars. Le projet « Ar-boriculture fruitière » nécessitera un fi-nancement global de plus de 4,7 milliards de DH dont 2,5 milliards par le MCC et le reste par l’État et les bénéficiaires. Trois zones d’intervention ont été identifiées. Il s’agit des zones montagneuses, celles irri-guées, la petite et moyenne hydraulique ainsi que les oasis. Les actions de réhabi-litation du verger arboricole seront condui-tes également en priorité dans les mêmes communes rurales concernées par le pro-gramme d’extension des plantations. Elles devraient bénéficier à environ 82 850 ex-ploitations agricoles.

Stimuler la croissance du secteur agricole et de réduire la volatilité de la production agricolePour ce qui est de l’arboriculture irriguée, les superficies visées, localisées dans les provinces du Moyen et Haut Atlas, s’avèrent plus importantes en raison du potentiel hydrique disponible. Le programme inté-resse en fait 65 périmètres dans 67≈com-munes rurales réparties sur les 16 provin-ces du Royaume du Maroc. Les actions programmées bénéficieront directement à 33 000 agriculteurs. Dans les vallées allu-viales du Ziz et Drâa, le programme de développement des palmeraies, devrait profiter à quelque 21 000 exploitants. Il y a lieu de préciser que l’objectif de ce projet est de stimuler la croissance du secteur agricole et de réduire la volatilité de la production agricole. Dans les zones non irriguées, le projet réhabilitera 135 000 acres (1 acre = un demi-hectare) d’oliviers existants et augmentera la production d’oli-ves, d’amandes et de figues sur 296 000 acres. Cette composante vise à transformer les petites exploitations agricoles des cé-réales fortement consommatrices d’eau et à faible valeur en des exploitations d’arbres fruitiers commercialisables, qui consom-ment peu d’eau, à forte valeur et résistantes à la sécheresse. Dans les périmètres irri-gués, le projet soutiendra les efforts pour

ARBORICULTURE FRUITIÈRE

Plus de 4,7 milliards de DH consacrés par le MCC à la filièreLes projets de soutien à l’arboriculture fruitière, lancé par le Millennium Challenge Corporation (MCC) au Maroc sont sur rails. Quatre nouveaux contrats d’un montant global de 256,6 millions de DH ont été signés récemment.

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augmenter l’efficience en matière d’irriga-tion et de productivité des oliviers et des palmiers-dattiers sur 102 000 acres. Il est prévu que le Projet de la culture des arbres fruitiers devrait créer près de 11 000 pos-tes de travail agricole et améliorer les vies d’environ 136 000 ménages dans des zones rurales des régions Nord, Centre et Sud du Maroc réparties sur plus de 217 000 ha. Le projet s’étend sur 25 provinces, situées en zones de piedmonts et oasiennes, ca-ractérisées par des niveaux de pauvreté élevés, des revenus faible en comparaison avec aux autres régions du pays et des po-tentialités et des ressources importantes pour le développement des filières ciblées. En amont, les interventions du projet s’ar-ticulent autour de 4 principales activités, à savoir : la mobilisation des potentialités de production des filières ciblées à travers l’intensification et l’extension des planta-tions d’olivier, de l’amandier et de figuier en zones pluviales, l’intensification de l’oli-vier en zone de petite et moyenne hydrau-lique et l’intensification du palmier dattier en zones oasiennes. À cela s’ajoute, en aval, l’appui aux services associés aux filières ciblées. AMAL BAMI

Le projet d’arboriculture fruitière, dont le coût s’élève à 300,9 millions de dollars, s’inscrit dans le cadre du programme financé par un don de 697,5 millions de dollars accordé au Maroc par les États-Unis à travers le Millenium Challenge Corporation (MCC). Lors du quatrième Conseil d’Orientation Stratégique de l’APP en décembre 2009, le Directeur général de l’APP, Monsieur Morad ABID, a présenté l’état d’avancement des 6 chantiers du programme MCA-Maroc en mettant en exergue les engagements financiers de l’APP, durant 15 mois, qui ont atteint près de 200 millions $US. Il a également précisé que la fin de l’année 2009 annonce l’achèvement des études sociales, environnementales et techniques et le début des travaux sur le terrain des différents projets. C’est ainsi qu’au niveau de l’Arboriculture fruitière, plus de 18 887 hectares de plantations d’oliviers en zones pluviales ont démarré dans les régions de Taza, Taounate et Larache. À noter que les travaux de l’APP et des entités d’exécution des projets viennent en soutien aux stratégies nationales déjà en place, à savoir le Plan « Maroc vert » pour l’agriculture, Halieutis pour la pêche, Vision 2015 pour l’artisanat et le programme Moukawalati.

MCA-MAROC

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SPÉCIAL SIAM

Pas de ratification de l’accord sur les échanges agricoles conclut entre le Maroc et l’UE. Celui-ci ne figure pas

sur l’agenda des différents conseils agri-coles qui auront lieu durant les six mois de présidence espagnole de l’UE. L’an-nonce a été faite par la ministre espagnole de l’Agriculture, Elena Espinoza, à l’issue du premier Conseil des ministres de l’Agri-culture de l’UE, tenu le 18 janvier à Bruxel-les. Selon elle, la première phase de l’ac-cord entre le Maroc et l’UE, à caractère technique, est déjà achevée. Mais il y a l’autre phase, « plus politique », qui exige l’approbation par le Conseil des ministres de l’UE et le feu vert du Parlement euro-péen. « Et c’est cette phase qui ne se fera pas sous la présidence espagnole », pré-cise-t-elle. Est-ce pour faire pression sur le Maroc ou juste pour calmer les agricul-teurs espagnols qui sont montés au créneau contre les exportations marocaines vers l’UE ? En tout cas, il y a, côté marocain, une grande déception. L’accord agricole, conclu le 17 décembre 2009, devrait ap-porter un gain de près de 1 milliard de DH. Soit l’équivalent de la différence en-tre le gain réel qui est de 1,7 milliard de DH et les conséquences des concessions accordées à l’UE évaluées à 700 millions de DH. L’accord permettra la libéralisation immédiate de 45 % de la valeur des ex-portations européennes à destination du Maroc. Ce taux devrait augmenter à hau-teur de près de 70 % sur les 10 ans à venir. Pour le Maroc, le bénéfice immédiat est

estimé à 67 % de la valeur des exportations des produits frais, 98 % pour l’agro-indus-trie et 100 % pour l’offre pêche. Ces ni-veaux s’entendent bien évidemment hors produits soumis aux restrictions spéciales. En fait, après 10 rounds de négociations, les nouveaux protocoles agricoles appor-tés à l’accord d’association Maroc-UE ont été paraphés lundi 14 décembre. Ils offrent un meilleur accès au marché européen pour les produits marocains et instaurent une libéralisation progressive et asymé-trique des échanges des produits agricoles frais et transformés ainsi que ceux de la pêche. Trois groupes de produits sont à distinguer. Le premier est à libéraliser dès la signature de l’accord. Il s’agit essentiel-lement des intrants nécessaires aussi bien pour l’agriculture que l’agroalimentaire afin d’atteindre les objectifs du Plan « Ma-roc vert ». Dans ce cadre se rangent les animaux vivants reproducteurs et les se-mences, y compris celles de la pomme de terre. Un deuxième groupe à libéraliser sur cinq ans. Il s’agit, selon les négocia-teurs, de produits pour lesquels le Maroc présente un avantage comparatif avéré. Autrement dit, leur libéralisation n’aura pas d’incidence négative sur la production nationale. C’est le cas des fruits et légumes, conserves alimentaires, quelques produits laitiers et oléagineux. Le troisième groupe à libéraliser sur 10 ans est constitué de produits nécessitant une longue période d’ajustement. Se rangent, dans cette caté-gorie, certains produits laitiers, les œufs,

des légumineuses, biscuits, chocolat et confiseries. L’exception concerne une liste de produits qui ne sera pas libéralisée mais fera l’objet d’un accès particulier : 19 grou-pes de produits sont concernés. Ils présen-tent un caractère à la fois sensible et cri-tique en termes de sécurité alimentaire tels les blés et dérivés, les pommes, l’huile d’olive, le lait UHT, la poudre de lait en-tière. Des quotas limités ont été accordés pour stimuler la concurrence et contribuer à l’amélioration de la compétitivité. Ce chapitre concerne les viandes, les charcu-teries, le blé dur, l’huile d’olive, la pomme et le concentré de tomates. À noter qu’aucune concession n’a été donnée pour le blé tendre. C’est en fait une période transitoire de 12 ans qui est prévue pour permettre la mise en œuvre des ajuste-ments nécessaires et notamment l’arrivée à maturité du Plan Maroc vert. À noter que la balance commerciale agricole de-meure pour le moment favorable au par-tenaire européen avec 14 milliards d’euros d’importations contre 8 milliards d’expor-tations. L’UE est de fait le premier parte-naire économique du Maroc au niveau du volet agricole. Le Maroc exporte essen-tiellement des agrumes, des primeurs et des produits de la pêche. Il importe prin-cipalement de l’Europe des semences, des céréales et des oléagineux. Le Maroc table sur le sommet Maroc/UE qui aura lieu en mars prochain pour redynamiser l’accord et obtenir la ratification de la commission européenne. AMAL BAMI

ACCORD AGRICOLE MAROC UE

Pas de ratification durant le mandat espagnolLes acquis des nouveaux protocoles signés entre le Maroc et l’UE devraient permettre un équilibre général positif avec des avancées significatives sur les quotas des exportations Maroc. Mais il n’y aura pas de ratification durant le mandat espagnol selon la ministre espagnole de l’Agriculture.

Le nouvel accord maintient le libre accès accordé au Maroc par l’ancien régime. Cependant, l’Union européenne a décroché des concessions de taille selon les observateurs. Un premier groupe de produits à libéraliser dès la signature de l’accord. Il s’agit du thon à nageoires jaunes congelé, des salmonidés, du hareng, du caviar et succédanés en conserve. Un deuxième groupe de produits à libéraliser sur cinq ans. Il s’agit de produits où le Maroc présente un avantage comparatif avéré. On cite dans ce cas les sardines et maquereau frais, réfrigérés ou congelés. Morue et flétans salés et séchés sont aussi concernés. Enfin un troisième groupe de produits à libéraliser sur 10 ans. Il s’agit de tous les produits nécessitant une longue période d’ajustement ou de mise à niveau. C’est le cas des conserves de poissons, farine, poudre et agglomérés. En somme, il faut attendre les résultats du plan Halieutis, la stratégie de développement du secteur de la pêche mise en place par l’État marocain en partenariat avec les opérateurs du secteur de la pêche.

ACCORD DE PÊCHE MAROC UE

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Le laboratoire à suivre...

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