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Économie et sociologie de la montagne : Albiez-le-Vieux en Maurienne (École Pratique des Hautes Études (VI e Section), Centre d'Études économiques, Études et Mémoires, 50) by Placide Rambaud; Armand Colin; Paul Leuilliot Review by: Jacques Maitre Cahiers Internationaux de Sociologie, NOUVELLE SÉRIE, Vol. 33, Signification et fonction des MYTHES dans la vie et la connaissance POLITIQUES (Juillet-Décembre 1962), pp. 173-174 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40689320 . Accessed: 14/06/2014 10:57 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Cahiers Internationaux de Sociologie. http://www.jstor.org This content downloaded from 195.78.108.37 on Sat, 14 Jun 2014 10:57:29 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Signification et fonction des MYTHES dans la vie et la connaissance POLITIQUES || Économie et sociologie de la montagne : Albiez-le-Vieux en Maurienne (École Pratique des Hautes

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Économie et sociologie de la montagne : Albiez-le-Vieux en Maurienne (École Pratique desHautes Études (VI e Section), Centre d'Études économiques, Études et Mémoires, 50) by PlacideRambaud; Armand Colin; Paul LeuilliotReview by: Jacques MaitreCahiers Internationaux de Sociologie, NOUVELLE SÉRIE, Vol. 33, Signification et fonction desMYTHES dans la vie et la connaissance POLITIQUES (Juillet-Décembre 1962), pp. 173-174Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/40689320 .

Accessed: 14/06/2014 10:57

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COMPTES RENDUS

représentants du peuple sont en mesure de choisir. D'autre part, pense-t-il, la démocratisation des décisions serait grandement favorisée par une décentra- lisation ; on peut concevoir une pluralité de centres de décision à l'intérieur d'une planification : c'est le cas, en particulier, de la Yougoslavie.

On voit, malgré leur caractère un peu disparate, que le niveau des inter- ventions rendait fort utile la publication de ces débats. Leur lecture n'apporte peut-être pas de connaissances vraiment nouvelles, mais elle incite à une réflexion approfondie.

Viviane Isambert-Jamati. C.N.R.S.

Placide Rambaud, Économie et sociologie de la montagne : Albiez-le-Vieux en Maurienne, Paris, Armand Colin, 1962, 292 p. + cartes et photographies. Préface de Paul Leuilliot (École Pratique des Hautes Études (VIe Sec- tion), Centre d'Études économiques, Études et Mémoires, 50).

Trop souvent, des chercheurs se tournent vers la monographie comme vers une solution de facilité n'exigeant ni un grand effort théorique ni des moyens matériels considérables. Ici, bien au contraire, l'auteur s'est attaqué à un problème, celui des processus qui ont enfermé des populations monta- gnardes dans un mode de production qui ne trouve plus sa place au sein de la France moderne. Pour découvrir les ressorts réels de cette évolution, il fallait, sur un cas exemplaire, mettre en œuvre une observation directe des groupes primaires - famille, commune - et de leur insertion dans la nature et dans la société globale. La géographie, l'histoire, la démographie et l'économie devaient s'entrecroiser dans la reconstruction de la vie sociale. La minutie d'une immense documentation exigeait de s'animer sous l'inspiration d'hypothèses fondamen- tales dont le faisceau forme une véritable théorie du développement de la montagne. L'ouvrage de Placide Rambaud remplit sans défaillances ce pro- gramme en près de 300 pages très denses et d'un style fort bien venu, dont la sérénité laisse percer sympathiquement la passion pour les hommes qui s'accrochent à une lutte d'une grande difficulté.

Un bref compte rendu ne saurait énumérer les points sur lesquels cet ouvrage apporte des éléments nouveaux, par exemple la commune primitive, les rapports entre seigneurie et féodalité, les révoltes de serfs, le rôle de l'impôt dans les mutations de la commune, et ainsi de suite. Nous nous en tiendrons à un problème, d'une portée théorique particulièrement notable, celui de l'emploi de la méthode historique en sociologie.

Les rapports des montagnards avec la nature et avec les hommes deviennent seulement intelligibles dans une perspective qui considère d'abord l'histoire de la terre elle-même : formation du relief ; action, puis recul des glaciers ; élaboration de la terre arable et du paysage, érosion et amendement des sols. Affrontées à ces réalités, les structures sociales actuelles sont pour une large part héritées du Moyen Age, mais remodelées par la société globale - à travers la centralisation administrative et l'économie de marché - par l'évolution démographique, et maintenant par la montée de la civilisation technicienne. Précisément le décalage entre les mutations de la société globale et la stabilité de cette communauté rurale permet de comprendre le drame de la montagne, réfracté finalement et conditionné en retour par une mentalité qui a perdu son horizon sacral et communal sans entrer de plain-pied dans un monde qui propose l'exode à toute population marginale.

De plus, on ne peut dessiner la figure de l'avenir en prolongeant par un pointillé les courbes alarmantes (Albiez-le-Vieux a perdu plus de la moitié de sa population depuis le début du siècle). L'histoire et la sociologie doivent collaborer aussi pour qu'un groupe trouve le point d'application de sa force vive dans les leçons du passé et du présent. Ici, l'auteur présente le modèle

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COMPTES BE ND US

économique d'un avenir possible, et se réserve d'analyser lee conditions socio- logiques de ßa réalisation. Or, quand un modèle devient espoir et tâche d'hommes trempés par un dur travail millénaire, il est un facteur essentiel de l'évolution. Encore faut-il qu'il ne méconnaisse pas les réalités décisives.

Un diagnostic rapide induirait plus d'un expert à proposer pour la mon- tagne l'entrée accélérée dans le jeu de la concurrence individuelle suscitée par l'économie de marché, en liquidant ce qui reste de la communauté médiévale. Un avenir économique plus attentif aux leçons de l'histoire comme à la néces- saire intégration psychologique des groupes primaires conseillera au contraire de développer des techniques modernes sur une base largement coopérative dans l'intérêt commun des autochtones. Hors de cette voie, toute mise en valeur risquerait de broyer les montagnards sous le poids de la société globale

Le dégel progressif de cette économie « quasi médiévale » est fonction de l'évolution des paliers profonds de la vie sociale. L'instauration et la durée du servage et de Ja vassalité, sous l'ancien régime, comme la soumission actuelle aux obligations de la « maison-famille », ont de quoi étonner, malgré les sur- sauts du passé contre les seigneurs-évêques et malgré la part d'aventure que comporte l'émigration temporaire ou définitive. C'est que les perspectives de la liberté ont besoin d'un horizon. Entre les mythes de l'au-delà et les étroites limites naturelles de la communauté, l'homme médiéval ne pouvait guère mettre en œuvre un projet de restructuration sociale en ce monde. Polarisant la coalescence des efforts et de la socialite dans un repliement tenace, la « maison » perpétue un mode d'exploitation du sol qui protège contre les crises écono- miques, mais qui empêche aussi la formation locale d'un capital. Conditions matérielles, rapports sociaux et psychologie entrent ainsi dans une dialectique concrète qu'une prise de conscience peut retourner en liberté créatrice. En ce sens, cette sociologie de la montagne ouvre la voie à une étonnante expérience pratique où les techniques issues des sciences de la nature ne peuvent étendre leurs applications qu'à partir de données fournies par les sciences de l'homme et au premier chef par la sociologie historique.

Jacques Maître. C.N.R.S., Pans.

André Nicolaï, Comportement économique et structures sociales, Presses Univer- sitaires de France, 1960, 322 p. François Perroux, Economie et société : contrainte, échange, don, Presses Universitaires de France, 1960, 186 p. Robert Aaron Gordon, Business leadership in the large corporation, Uni- versity of California Press, 1961 (réédition) 364 p. Francis-Louis Closon, Un homme nouveau ; V ingénieur économiste, Presses Universitaires de France, 1961, 38 p. Roger Girod, Études sociologiques sur les couches salariées. Ouvriers et employés, Marcel Rivière, 1961, 247 p, Henri Bartoli, Science économique du travail, Dalloz, 1957.

Une démonstration souvent faite révèle que, la plupart du temps, lea insuffisances des théories logiques en économie politique proviennent du fait qu'elles reposent sur une entité imaginaire : Vhomo œconomicus. Cependant, la classique et dangereuse abstraction resurgit sous des appellations nouvelles, menant de nouveau à des impasses, à des limites, ou pour parler le langage up to date à des no- bridge. Il demeure difficile d'expliquer, en science économique, comment s'opère le passage des micro-décisions aux macro- décisions, comment se résout l'antinomie entre statique et dynamique. A demeurer sur le terrain de l'économie pure, on ne comprend pas que les hommes entrent en conflit avec les structures ; c'est que le sujet économique n'est pas le sujet humain. L'approfondissement des analyses économiques contemporaines conduit donc à des études qui portent sur les structures et les comportements

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