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Christianisme et classe ouvrière, Jalons pour une étude de sociologie historique by François- André Isambert Review by: Jacques Maitre Cahiers Internationaux de Sociologie, NOUVELLE SÉRIE, Vol. 33, Signification et fonction des MYTHES dans la vie et la connaissance POLITIQUES (Juillet-Décembre 1962), pp. 182-183 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40689325 . Accessed: 18/06/2014 16:36 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Cahiers Internationaux de Sociologie. http://www.jstor.org This content downloaded from 188.72.96.189 on Wed, 18 Jun 2014 16:36:49 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

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Christianisme et classe ouvrière, Jalons pour une étude de sociologie historique by François-André IsambertReview by: Jacques MaitreCahiers Internationaux de Sociologie, NOUVELLE SÉRIE, Vol. 33, Signification et fonction desMYTHES dans la vie et la connaissance POLITIQUES (Juillet-Décembre 1962), pp. 182-183Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/40689325 .

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contexte un rôle économique qu'il ne faut pas confondre, malgré une termino- logie ambivalente, avec celui que les économistes libéraux attribuent au « marché », mécanisme formateur des prix et auto-régulateur de l'offre et de la demande. Les lieux de marché seront des lieux d'échanges de biens et d'échanges sociaux. On n'y pratiquera pas l'arbitrage. Parfois les termes des transactions seront fixés par voie autoritaire. Certains biens n'y apparaîtront pas et seront réservés à des modes d'échange particuliers. Ce ne sont pas, en tout état de cause, des lieux où se forme le prix par le jeu de la loi de l'offre et de la demande. Les implications sociales de ces mécanismes sont analysés, comparativement à celles de l'économie de marché, d'une façon particulièrement frappante par Neale.

Les études contenues dans la première partie, et traitant des économies antiques, montrent que, dans ce cas encore, nous avons affaire à des phéno- mènes économiques intimement liés au contexte social, c'est-à-dire à des économies institutionnalisées ou statutaires d'une autre nature que l'économie moderne.

L'interprétation des textes d'Aristote dans cette perspective est singuliè- rement révélatrice.

L'étude théorique des économies de subsistance ouvre ainsi des perspec- tives d'analyses nouvelles, applicables aux phénomènes économiques contem- porains. Ceux-ci, en effet, ont été étudiés le plus souvent sans termes de comparaison ; ce qui conduit maintenant à considérer comme aberrants, ou « politiques », des phénomènes économiques de première importance dont nous avons la préfiguration dans ces sociétés et dont la généralisation présente restreint la portée de l'économie libérale.

Certes, des économistes français se sont efforcés, en face des problèmes du sous-développement, d'intégrer dans leurs analyses des facteurs considérés traditionnellement comme non économiques. Mais n'ont-ils pas négligé d'entre- prendre, à partir de l'étude de sociétés non capitalistes, la révision de leurs concepts théoriques fondamentaux ? L'ouvrage de K. Polanyi et de ses colla- borateurs apporte à cet égard une contribution majeure à la recherche des bases nouvelles d'une théorie économique plus générale.

Claude Meillassoux. École Pratique des Hautes Études,

François-André Isambert, Christianisme et classe ouvrière, Jalons pour une étude de sociologie historique, Paris-Tournai, Casterman, 1961, 261 p. (Religion et sociétés.)

La « déchristianisation de la classe ouvrière » a été la source d'un flot d'idées reçues et de lieux communs qui a souvent submergé toute problématique scientifique. C'est pourquoi l'ouvrage de F. -A. Isambert n'est pas moins précieux par la façon dont il ramène l'attention sur les faits bien établis que par les inferences très précises qu'il en tire et par la modestie avec laquelle il a délibérément refusé de donner une conclusion à un livre qui se veut avant tout propédeutique.

La première ascèse consiste à bien établir les données numériques de l'abstention religieuse, saisie à travers les taux de pratique dominicale ou d'enterrements civils, en tenant solidement les deux bouts de la chaîne : une technique statistique avertie et un faisceau d'hypothèses théoriques. Nous retrouvons alors les règles de la science expérimentale telles que les expose Claude Bernard : une fois que nous connaissons avec certitude les indices matériels et statistiques de l'abstention religieuse actuelle et de son évolution antérieure (« l'art d'obtenir des faits exacts au moyen d'une investigation rigoureuse »), nous devons nous élever plus haut dans la conceptualisation et

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Pinférence (« l'art de les mettre en œuvre au moyen d'un raisonnement expéri- mental afin d'en faire ressortir la connaissance de la loi des phénomènes »). Il ne s'agit pas seulement de montrer la généralité d'un phénomène tel que l'abstention religieuse de la classe ouvrière, ou de critiquer des notions-pré- jugés comme la t déchristianisation » qui supposerait un état antérieur de chrétienté (que l'étude des origines de la classe ouvrière n'atteste guère). Le projet est surtout de valider une théorie par la méthode hypothético- déductive.

Par exemple, les assertions de Marx et d'Engels dans le domaine étudié constituent une théorie scientifique, du moins dans la mesure où elles sont vérifiables. Il faut alors examiner notamment les représentations qui se sont emparées des masses ouvrières au xixe siècle ; les journaux ouvriers, certains témoignages et beaucoup de faits historiques fournissent ici un matériel utilisable. Il ressort de cette investigation que les hypothèses marxistes sont compatibles avec les données observées. Mais il faudrait encore montrer qu'aucune autre hypothèse n'a cette fécondité et qu'une chaîne ininterrompue d'inductions et de déductions expérimentales assure cette dialectique dans une logique scientifique. Ainsi, l'un des maillons essentiels serait la réponse à la question : « La religion qui est proposée à la classe ouvrière est-elle bien la peinture fantastique de son malheur et la fuite dans l'au-delà ? » D'une façon plus générale, « sans nier l'importance, dans les cas particuliers, de facteurs adventices, il faut bien admettre qu'une fois dépassé le niveau morphologique, dont on ne doit pas méconnaître l'importance, ou est amené à se situer à ce nœud de relations entre classes et religions qu'est la coloration socio-économique de certaines attitudes religieuses et la sacralisation de certains rapports sociaux » (p. 69).

L'auteur ne prétend évidemment pas avoir résolu ces problèmes et criblé définitivement toutes les hypothèses en présence. Du moins sa propédeutique nous introduit-elle à la fois dans une connaissance précise des faits et dans une discussion qui évite aussi bien l'apologétique doctrinale que la polémique. Dans un des domaines les plus cruciaux de la sociologie des religions, cette contribution se révèle ainsi particulièrement féconde.

C.N.R.S., Paris. Jacques Maître.

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