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SITES CLASSÉS ET INSCRITS D’EURE-ET-LOIR

SITES CLASSÉS ET INSCRITS D’EURE-ET-LOIR … · (articles L.341.1 à L.341.22). A ce jour, 7 sites sont classés et 23 inscrits dans le département d'Eure-et-Loir, soit une superficie

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SITES CLASSÉS ET INSCRITS D’EURE-ET-LOIR

Rédaction :Diren Centre - Service Nature, Paysages et Qualité de la Vie

Création graphique et crédits photo :Enola Création21, La Tuilerie - 45240 Marcilly en VilletteTél : 02 38 76 96 35 - Fax 02 38 76 67 89Email : [email protected]

Direction Régionale de l'Environnement Centre5, avenue BuffonBP 6407 - 45064 Orléans cedex 2Tél : 02 38 49 91 91 - Fax : 02 38 49 91 09www.environnement.gouv.fr/centre

2 DIREN CENTRE

La qualité du cadre de vie constitue aujourd'hui une demande sociale forte et les problématiquespaysagères deviennent une préoccupation croissante des différents acteurs de l'aménagement duterritoire. La protection réglementaire est un outil de réponse de l'Etat face à ces préoccupations,via la préservation d'espaces précisément délimités et dont l'évolution est particulièrement contrôlée.La loi du 2 mai 1930, ayant pour objet de réorganiser la protection des monuments naturels et dessites de caractère artistique, historique, légendaire ou pittoresque, à l'instar de la loi du 31 décembre1913 sur les monuments historiques, a prévu deux niveaux de protection, le classement etl'inscription. Initialement fondés sur des critères d'ordre esthétique au début du XXème siècle, lesdispositifs de protection ont par la suite évolué vers la préservation de paysages naturels ouurbains de plus grande envergure. Cette loi a été reprise récemment dans le code de l'Environnement(articles L.341.1 à L.341.22).

A ce jour, 7 sites sont classés et 23 inscrits dans le département d'Eure-et-Loir, soit une superficiede 7160 hectares environ. Ils sont de nature diverse, citons par exemple les centres urbains anciensde Dreux, Chartres ou Châteaudun, les villages de Saint Christophe ou de la Ferté Vidame, desparcs et châteaux à Lanneray, ou encore les vallée du Loir et de l'Eure. Leur statut foncier est soitpublic, soit privé, et leur superficie varie de quelques ares à des centaines d'hectares.

Ce recueil s'est donné pour objectif de présenter chacun de ces 30 sites. Les informations portentprincipalement sur les motivations et les raisons de l'instauration de la protection retrouvés dansdes documents d'archives, rapports préalables au classement ou à l'inscription, avis des inspecteursdes sites, délibérations des commissions des sites ; la rubrique sur l'état et l'intérêt actuel des lieuxfait suite à un travail de terrain. Ces descriptions textuelles sont accompagnées d'illustrationsphotographiques et cartographiques, précisant la localisation géographique du site ainsi que sonpérimètre.

Ainsi synthétisées, ces informations se conçoivent comme un support de connaissance du patrimoinedépartemental protégé, mais aussi comme une invitation à la découverte, la plupart des sites étanttraversés par des routes ou des chemins ils peuvent être (re)découverts par tout un chacun, et ce,sous un nouvel angle…

AAvvaanntt pprrooppooss

3DIREN CENTRE

LLooccaalliissaattiioonn ddeess ssiitteess

4 DIREN CENTRE

SSoommmmaaiirree

Avant propos 3

1 Le village de Saint-Christophe et ses abords 10/06/89 Inscrit 6

2 Le site de Saint-Christophe 26/04/89 Classé 8

3 Le hameau de Dheury 29/07/88 Inscrit 10

4 Le bourg et les ruines du château du Puiset 24/10/83 Inscrit 12

5 La haute vallée de l’Eure 12/08/83 Inscrit 14

6 L’ancien couvent des Capucins 01/03/77 Inscrit 16

7 La boucle du Loir 05/11/76 Inscrit 18

8 Le village de Dampierre-sur-Avre et le confluent de l’Avre et de la Meurette 02/11/76 Inscrit 20

9 Le centre ancien de Dreux 15/06/76 Inscrit 22

10 Le bourg de La Ferté-Vidame, le château et son parc 20/08/75 Inscrit 24

11 Les abords du Pré Catelan 09/01/73 Classé 26

12 Les abords du Pré Catelan 06/10/72 Inscrit 28

13 La vallée de l’Eure 10/05/72 Inscrit 30

14 Le château, le parc et une partie du domaine d’Esclimont 23/12/65 Classé 40

15 Le parc du château d’Houville-la-Branche 15/09/61 Classé 42

16 L’ensemble urbain de Châteaudun 09/12/48 Inscrit 44

17 Le panorama du château de Châteaudun 09/12/48 Inscrit 46

18 Le Pré Catelan 12/12/46 Classé 48

19 Les abords de la porte Guillaume, du pont Bouju et le Tertre de la Poissonnerie 29/12/43 Inscrit 50

20 Les bords de l’Eure, quartier de la Foulerie 27/12/43 Inscrit 52

21 Les bords de l’Eure, quartier de la Tannerie 27/12/43 Inscrit 54

22 Le moulin de la Roche et ses abords 24/05/43 Inscrit 56

23 Le Pont Rouge et ses abords 07/04/43 Inscrit 58

24 Les villages de Courtalain et Saint Pellerin 06/04/43 Inscrit 60

25 Le parc du château de Bois-Bertrand 24/02/43 Inscrit 62

26 Le château de Sainte Radegonde et son parc 24/02/43 Inscrit 64

27 Le domaine de la Touche-Hersant 24/02/43 Inscrit 66

28 Les jardins sous la terrasse de l’ancien évêché 26/04/41 Inscrit 66

29 Le sol de la place du château d’Anet 08/04/35 Classé 70

30 La Promenade de la Citadelle 24/01/34 Classé 72

Annexes 74

n° Nom du site Date de Statut Pageprotection

5DIREN CENTRE

Commune :

Saint-Christophe

Situation : à 10 km

au Nord de Châteaudun

Site inscrit par arrêté du

10/06/1989

Superficie : 27,87 ha

Propriété :

publique et privée

Fiche technique➔

Origine et intérêt du site

LLee vviillllaaggeeddee SSaaiinntt-CChhrriissttoopphheeeett sseess aabboorrddss

6 DIREN CENTRE

Le rapport préalable à l'inscription duvillage de Saint-Christophe, réalisé par laDirection régionale à l'architecture etl'environnement Centre pour le Ministèrede l'Équipement, du Logement, del'Aménagement du Territoire et desTransports, motivait ainsi la mise en placed'une protection : "Ce village ponctueagréablement l'espace vallée du Loir ;témoin d'un type d'implantation humainedans la vallée du Loir en Eure-et-Loir, ilconstitue l'un des rares villages à profiterpleinement de la présence de la rivière.Sa composition urbanistique originale(fonction de l'eau) et architecturale spé-cifique justifie la proposition d'inscriptionau titre de la législation sur les sites."

La protection se basait donc sur l'ho-mogénéité du bâti et l'adéquation du bourgau milieu physique, topographie et

couverture végétale, qui créaient la grandequalité paysagère du site, notamment parl'équilibre que ses différents éléments géné-raient. Cet équilibre était menacé par uneurbanisation galopante, de nouvellesconstructions de style pavillonnairecommençant à s'implanter en marge duvillage sur le coteau, ce développementrisquait de compromettre l'unité paysagèredes lieux et c'est dans ce contexte quel'inscription fût adoptée.

Le village de Saint-Christophe apparaîtcomme le témoin d'un type d'implantationhumaine dans la vallée du Loir, véritablecoulée verte dans ce secteur des confinsEst de la Beauce. Site représentatif desvillages de bords de l'eau, il se situe surla rive droite de la rivière et en relationimmédiate avec elle, de par l'agencementlinéaire et parallèle des constructions lelong de son cours.

Exposé face au Sud et adossé à un coteau,le bourg s'organise autour d'un largeespace public ouvert donnant sur le Loir.

Il se caractérise par la continuité desvolumes bâtis qui fait se succéder en continupignons et faîtes des toitures ; cet enchaî-nement crée l'unité urbaine. Différentsmatériaux de construction se retrouvent :ouvertures à entourage de pierre en harpe,murs en moellons, en pisé ou décors debriques, toitures en chaume. L'église, devolumétrie simple et implantée selon lamême orientation que les habitations,possède un portail de pierre avec des tracesde modénature(1) plein cintre romane.

Description

Concernant l'urbanisme, lerapport d'inscription duvillage de Saint-Christopheprécisait qu'il fallait veiller àl'implantation judicieused'éventuelles constructionsnouvelles, en évitant undéveloppement linéaire sur lecoteau ainsi que l'implantationen crête de constructionsdispersées. Ces principes géné-raux peuvent toujours êtreénoncés, même si le site neconnaît pas une pressionurbaine trop importante. Laqualité de la restauration desbâtiments anciens constitueégalement un enjeu certain.

Enjeux➔

7DIREN CENTRE

Le village de Saint-Christophe et ses abords

(1) Traitement ornemental(proportions, forme, galbe)d'éléments en relief ou encreux d'un édifice, enparticulier des mouluresd'une corniche.

A partir d'une initiative de la municipalitéde Saint-Christophe, craignant l'ouverturede carrières pour l'exploitation alluvion-naire et l'édification de petits cabanonsqui risquaient de modifier et déstructurerle paysage, une procédure de protections'engagea dans les années quatre vingt.D'autres communes furent associées auprojet, la réflexion s'orientant à l'échellede l'entité paysagère des vallées du Loir,de la Conie et de leur confluence.

Le rapport préalable à l'inscription, réalisépar la Délégation régionale à l'architec-ture et l'environnement Centre, explicitaitl'intérêt paysager du site : La qualité despaysages "procède d'un relief général assezdoux où alternent les espaces cultivés dela plaine alluviale et les fronts boisés descoteaux qui referment les vues et délimitentdes sous-secteurs paysagers plus intimes.Une grande variété des paysages naît ausside la relative complexité du relief liée àl'imbrication des deux vallées dans le vasteespace de la confluence. Depuis les hau-teurs qui limitent le site au Nord et au Sud(coteau de Saint Christophe et falaisesd'Ecoublanc), des vues très étenduespermettent d'appréhender le site dans sapresque totalité et d'apprécier l'opposi-tion des rythmes végétaux, coteaux boisésou bosquets alternant avec les cultures.Faiblement urbanisé, l'ensemble du secteurconserve un caractère à dominante naturelleoù une agriculture assez différenciée

apporte une variété de structures végétales(hauteurs et couleurs) qui anime et faitévoluer l'ensemble du paysage selon lesdiverses saisons."

Par ailleurs, d'autres données complétaientl'intérêt du site en faveur d'une protection.Ainsi, l'intérêt floristique du secteur serévélait notamment dans la zone deconfluence Loir-Conie : présence d'unechênaie-charmaie calcicole à Buis etMercuriale pérenne sur le coteaud'Ecoublanc, formation végétale peufréquente dans le Bassin parisien, doubléed'une station de fougères et de mousses,dont plus de dix variétés rares ou en limitede répartition dans l'Eure-et-Loir.

Des sites archéologiques témoignaientd'une occupation très ancienne de cesvallées, avec un dolmen et deux menhirsdans le parc du château de l'Aulnaie ouencore les vestiges de deux petits fortsromains. La silhouette ou un élémentd'architecture de plusieurs édifices, dontle château de Moléans, venaient aussiponctuer et animer ces paysages.

La protection de ce secteur se motivaitégalement par la valeur paysagère externedu site, due au contraste de cette sectionreprésentative des paysages de la valléedu Loir Beauceron, véritable coulée verteenserrée dans un paysage ouvert de plateauagricole cultivé.

Communes :

Donnemain-Saint-Mamès,

Marboué, Moléans,

Saint-Christophe

Situation :

Vallée du Loir à l'amont de

Châteaudun

Site classé par décret du

26/04/1989

Superficie : 891,08 ha

Propriété :

publique et privée

Fiche technique➔

Origine et intérêt du site

LLee ssiitteeddee SSaaiinntt-CChhrriissttoopphhee

8 DIREN CENTRE

LLee ssiitteeddee SSaaiinntt-CChhrriissttoopphhee

Le site est à dominante naturelle et agri-cole ; il comprend les plaines alluvialesdu Loir et de la Conie, cultivées, boiséesou marécageuses, ainsi que leurs versantsboisés.

Cinq éléments paysagers se dégagent :- Le coteau Nord de Saint-Christophedomine la vallée du Loir, il est cultivé ouboisé.- La vallée du Loir, qui à l'amont de Saint-Christophe se compose en un doubleméandre créant des talus assez vifs auxabords extérieurs, puis à l'aval du villages'adoucit pour laisser place à un relief peumarqué.- La vallée de la Conie, secrète, cachéedans une large et dense ripisylve(1), formeà la limite Sud du site, à Ecoublanc, unflanc de coteau possédant une physionomiede falaise avec une pente très abrupte de20 à 50°. L'intérêt écologique du site estrévélé par la présence d'espèces rares oude milieux remarquables. Une ZoneImportante pour la Conservation des Oiseauxa été délimitée autour de la vallée de laConie, ainsi que plusieurs Zones Naturellesd'Intérêt Ecologique, Faunistique etFloristique. Elles concernent des pelousescalcicoles à orchidées, des marais alcalinset des roselières ainsi que des chênaiesthermophiles(2) à Chêne pubescent.- L'interfluve de Moléans, plateau quisépare les deux vallées, s'étrangle pour

laisser la confluence naturellements'annoncer ; il est occupé par le Bois deMoléans.

Les éléments architecturaux des hameauxet des villages du site sont des témoins del'histoire de l'occupation humaine et deses activités : château de Moléansreconstruit au XVII et XVIIIème siècle,château de la Perrine édifié vers 1400,maisons basses en pisé et toits de chaume,moulins à eau de Moléans et d'Ecoublanc,ferme du Goulet…

Description

La présence d'un sentier degrande randonnée -le G.R.35-qui traverse le site en passantpar le Bois de Moléans à l'Estet longeant la Conie au Sudtraduit un certain enjeutouristique.La pérennité des atouts de cesite passe par l'équilibre entrela sauvegarde des secteurssensibles au plan écologique,la gestion de l'extension del'urbanisation et la restaura-tion ou la mise en valeur dupatrimoine bâti et historique.

Enjeux➔

9DIREN CENTRE

Le site de Saint-Christophe

(1)Forêt se développant lelong d'une rivière ou d'unfleuve.

(2)Végétaux ayant une affi-nité pour les milieux chaudset ensoleillés.

Partie exclue

L'initiative de l'inscription revient à unedemande de la Commission départementaledes sites en 1985. Le hameau de Dheuryn'a pas été inclus en totalité dans lepérimètre, et seul un espace centré autourdu C.D.145 a été retenu, en raison d' "une

densité plus importante d'éléments

intéressants de construction traditionnelle

basée sur la mise en œuvre de matériaux

locaux : roseaux pour la couverture (rouche),

argile à silex et paille en ce qui concerne

les murs (bauge) et pierres calcaires pour

les encadrements" tel que le rapport préa-lable établi par la Délégation régionale àl'architecture et l'environnement Centrele 21 octobre 1987 le mentionnait. Il yétait également précisé que le site était "un

espace témoin pour la vallée de la Conie

(dû à) une composition urbanistique ori-

ginale (pignons sur rue) et architecturale

spécifique."

La décision de protection s'est justifiée à

l'époque par la volonté de préserver lehameau d'un éventuel développementanarchique de nouvelles constructions, quiaurait sensiblement modifié sa compositionurbanistique. A cela s'ajoutait l'importantecohérence visuelle entre l'implantation deDheury et la géomorphologie de la valléede la Conie. Implanté sur la pente du coteauNord que longe la Conie, le hameau deDheury dans sa composante architecturalela plus ancienne, assurait le "hors d'eau"nécessaire pour prévenir des crues, etlaissait les constructions les plus hautesen deçà de la ligne de crête, s'abritantégalement des vents dominants.

Le développement urbain respectait unelogique d'installation basée sur legroupement ou le semi-groupement desconstructions, expression d'une solidarité,probablement d'origine sociale et nécessairedu fait des contraintes physiques locales.

Commune :

Donnemain-Saint-Mamès

Situation : à 5 km

au Nord-Est de Châteaudun

Site inscrit par arrêté du

29/07/1988

Superficie : 12,79 ha

Propriété :

publique et privée

Fiche technique➔

Origine et intérêt du site

LLee hhaammeeaauu ddee DDhheeuurryy

10 DIREN CENTRE

Le site s'articule autour de la rue principaledu hameau et couvre les jardins attenantsaux habitations ainsi que quelquesparcelles en culture. Le bâti est diversifiémais conforme aux traditions architectu-rales dépendantes des matériaux locaux.

Les toitures sont en tuile plate, utilisée dèsle début du XVIème siècle, ou en rouche(roseau), des matériaux anciennementemployés plus récemment substitués parl'ardoise. La toiture des pentes est compriseentre 40 et 45°. Les murs en bauge - pisécomposé de terre mêlée de petits éclats desilex et de paille hachée - sont fréquents ;la technique du pan de bois et torchis,datant de la fin du XIXème siècle, estobservée en partie supérieure de murs de

façades ou murs gouttereaux(1) de granges. Sur certaines maisons, des encadrementsen briques rouges contrastent avec les mursde teinte beige, la brique ayant été utiliséedès la première moitié du XIXème, appa-reillée en alternance avec la pierre de taillecalcaire puis utilisée seule. La pierre detaille calcaire se retrouve dans les chaînages,où elle est mêlée à des rognons de silex.

Les encadrements peuvent aussi être enbois. Les volumes des constructions, dontcertaines sont implantées pignon sur rue,sont modestes, rez-de-chaussée et comble,avec petite cour carrée, les ouvertures dansles murs étant plutôt étroites et hautes.

Description

La vallée de la Conie, calme,bien exposée, est attractivepour des formes d'habitatpavillonnaire. Le hameau deDheury n'échappe pas à cetengouement et toute la partieorientale du site jouxte desconstructions de ce type quitranche quelque peu avec lesmotifs d'implantations an-cestrales, comme le citait lerapport préalable à l'inscrip-tion : "L'analyse de ce sec-teur met en évidence le conflitqui existe fréquemment entrele légitime désir de profiter,de jouir, d'accaparer des sitesde qualité, et le maintien decertains seuils d'équilibre au-delà desquels l'objet convoitéperd peu à peu l'essence dela richesse souvent immaté-rielle qui avait provoqué cetteattirance". Les préconisationsénoncées étaient alors lessuivantes : "Eviter les implan-tations hors secteur urbanisé,regrouper les maisons au plusprès de l'urbanisation existante,créer des groupements homogènesreprenant la structure et lecaractère du village ancien."Ces principes généraux d'ur-banisme gardent aujourd'huileur pertinence, les enjeuxconcernent également laréhabilitation du bâti ancienet notamment le maintien destoitures en chaume. Par ailleurs,l'enfouissement des réseauxaériens serait souhaitable ausein du hameau afin de mettreen valeur les perspectivesvisuelles lors de la découvertedu village.

Enjeux➔

11DIREN CENTRE

Le hameau de Dheury

(1) Murs portant un chéneau,une gouttière ou percés defenêtres.

L'Architecte des Bâtiments de France, dansson rapport préalable à l'inscription établile 30 juin 1980, justifiait la mise en placed'une mesure de protection : "En raisonde l'état de conservation, et des textes quiles éclairent, les ruines qui subsistentaujourd'hui dans le village du Puiset sontd'un grand intérêt pour l'histoire de lafortification médiévale. Il serait souhaitablequ'une mesure de protection interviennepour préserver les vestiges qui constituentun témoignage de valeur pour l'histoirede l'architecture militaire durant le MoyenAge."

Citons également la description donnéepar l'Inspecteur des sites : "Elle supporteles vestiges d'une ancienne motte fortifiéed'où le seigneur du Puiset a mis entraveà maintes reprises à la dernière organi-sation du pouvoir centralisé du royaumede France, lors de sa constitution, pardivers actes de brigandage. Le systèmedéfensif comprenait une enceinte fortifiéeassez large, qui a servi de support à latrame d'organisation de l'urbanisation duvillage, comme le montre encore en partie,le tracé de certaines rues et du parcel-laire. L'évolution dans le temps, avec

l'adaptation à ce tracé des modes deconstructions typiques de la Beauce,articulées autour de cours, de petites places,de rues ou d'impasses, le nom de cesdernières encore évocateur, justifient unsoin de conservation particulier."

Ainsi, outre des éléments architecturaux,le site du Puiset témoigne de la lutte desCapétiens contre les châtelains indépen-dants de l'Ile de France à une époque oùle royaume était encore fragile. Un premiersiège fut entrepris en 1031 sur l'initiativede Henri Ier, puis en 1078 Hugues IerBlavons se révolta contre le roi de FrancePhilippe Ire qui vint mettre le siège devantle Puiset, et y subit un échec.

L'épisode le plus connu restera sans doutele conflit entre Hugues III du Puiset, décritcomme un tyran envers les populations etles églises avoisinantes, et le roi de FranceLouis VI le Gros qui, en 1111, assiégeaune première fois le château. Il réitéra en1112 et 1118 pour être totalementdébarrassé de l'importun et fit de nouveaudétruire le château.

Commune :

Le Puiset

Situation : à 35 km

au Sud-Est de Chartres

Site inscrit par arrêté du

24/10/1983

Superficie : 16,96 ha

Propriété :

publique et privée

Monument historique :

Eglise Saint Etienne

(Cl. MH 04/01/1961)

Fiche technique➔

Origine et intérêt du site

LLee bboouurrgg eett lleess rruuiinneessdduu cchhââtteeaauu dduu PPuuiisseett

12 DIREN CENTRE

Au Nord Ouest du site, le tracé d'une grandeenceinte de forme elliptique, composéed'un rempart de terre et d'un fossé, se re-trouve ; d'après les vestiges encore visibles,le fossé et le rempart devaient être degrandes dimensions. Au centre de cette enceinte on peutobserver les restes d'un système fortifiéoccupé en partie par les bâtiments d'uneferme. A l'extérieur du rempart au Nord-Est,s'élève une motte entièrement artificielle,de grandes dimensions appelée "Tour deBoil". Sa base est entourée d'un fossé, dont

il ne reste que peu de traces, et qui relayaitcelui de la grande enceinte.

Le bourg s'est développé en s'adaptant autracé des fortifications. Il n'en garde pasmoins une allure typiquement beauceronneavec l'omniprésence de la pierre et unearticulation autour de cours et de petitesplaces ; celle bordée de tilleuls entre lechâteau et l'église est particulièrementagréable.

Description

Le principal enjeu concernela conservation des derniersvestiges de fortification mé-diévale, comme témoignagede l'histoire du site.

Enjeux➔

13DIREN CENTRE

Le bourg et les ruines du château du Puiset

Communes :

Barjouville, Fontenay-sur-

Eure, Meslay-le-Grenet,

Mignières, Morancez,

Nogent-sur-Eure, Saint-

Georges-sur-Eure, Thivars,

Ver-les-Chartres

Situation : à 5 km

au Sud de Chartres

Site inscrit par arrêté du

12/08/1983

Superficie : 1032 ha

Propriété :

publique et privée

Monuments historiques :

Barjouville : Vestiges de la

prestière de "Moineaux"

(I.MH 27/06/1994) ;

Fontenay-sur-Eure : Choeur

de l'église Saint Savin

(I.MH 10/12/1987)

Fiche technique➔

Origine et intérêt du site

LLaa hhaauuttee vvaallllééeeddee ll''EEuurree

14 DIREN CENTRE

Touchée par une accélération du déve-loppement urbain liée à la proximité deChartres, et par les extractions de matériauxalluvionnaires (ballastières) sur son terri-toire, la commune de Fontenay-sur-Eureémit le vœu à la fin des années 1970 devoir protéger la vallée de l'Eure dans latraversée du territoire communal. Parl'impact évident que les constructions etles aménagements engendraient sur lepaysage, et pour éviter leur essor, leprojet de protection fut accepté mais étenduà une plus grande partie de la vallée enamont de Chartres, comprenant neufcommunes sur une dizaine de kilomètres.Cette superficie paraissait nécessaire pour

une politique de protection globale. Tell'exprimait le Délégué au Recensementdes Sites et Monuments Anciens dans lerapport préalable à l'inscription établi le7 février 1978 : "Ainsi, de voir assez grandpour englober toute la partie menacée deconstructions, d'aménagements ou detransformations, afin de pouvoir lescontrôler, les guider et surtout les retoucheren les conseillant. Il est infinimentsouhaitable de conserver à cette valléetout son caractère, de faire que ce qui ysera créé ne dénote pas, que les construc-tions soient groupées en hameaux et pourcela que les permis de construire soientvus avec la plus grande vigilance."

Dans cet espace, en amont de Chartres, letalweg que la rivière a creusé est encaisséd'une quinzaine de mètres seulement.L'Eure y est sinueuse, lente et peu large,repérable de prime abord par les alignementsd'arbres qui la bordent. Elle longe deuxcoteaux peu prononcés, qui permettent desvues agréables sur son cours. Les coteauxsont boisés sur leurs flancs, du côté deThivars et du Grand Bérou. De temps àautre la rivière se divise en plusieurs bras,comme à Goindreville, agrandissant dumême coup son lit. De nombreux moulinsont contribué au développement écono-mique de la région ; certains sont toujoursvisibles et fonctionnels comme auPont-Tranchefétu, ou transformés enrésidences comme à Loché. De nombreuxchâteaux et propriétés bourgeoises,intégrées au paysage environnant, sedécouvrent dans le site.Les activités agraires s'ordonnent engénéral suivant les conditions naturellesdu milieu. Ainsi, les cultures reposent surles plateaux limoneux tandis que lesprairies s'agencent en fond de vallée, làoù les affleurements d'argile à silex ouencore des alluvions anciennes ne per-mettent pas d'autres utilisations agricoles.Précisons qu'actuellement les cultures

céréalières se rencontrent plus près ducours de l'Eure, le jouxtant presque, et nelaissant que de rares espaces en prairiesde pacage.L'activité prégnante de ce secteur resterasans doute l'exploitation intensive du ballastqui a profondément modifié le paysage dela vallée. De Saint-Georges-sur-Eure àFontenay-sur-Eure, la vallée n'est plusqu'une succession de plans d'eau, privésen majeure partie. Cette réhabilitation desanciennes ballastières est agréable au planvisuel. Elles permettent l'accueil dediverses espèces d'oiseaux, alors que desalignements d'aulnes fournissent d'appré-ciables écrans végétaux. Les étangspublics sont fréquentés par les amateursde pêche, d'activités nautiques et autrespromeneurs.Par ailleurs, l'intérêt écologique de la valléese traduit par la délimitation de plusieursZones Naturelles d'Intérêt Ecologique,Faunistique et Floristique pour la présencede zones humides ouvertes (marais alcalins,roselières, prairies marécageuses) et depeuplements forestiers (chênaies - char-maies en conditions mésophiles(1) et forêtsalluviales de type aulnaies sur les sols lesplus humides).

Description

Les préconisations du Déléguéau Recensement des Sites etMonuments Anciens durapport préalable à l'inscrip-tion étaient formulées ainsi :"Il faudra interdire touteconstruction industrielle dansles zones inscrites à l'Inventairedes Sites et les mettre sur lescoteaux, mais à l'arrière. Ilfaudra d'autre part, avoir lesouci du style du pays ; (...)des toitures à fortes pentes entuiles brunes et plates, desenduits à la chaux naturelleet au sable additionné d'unpeu de sable de carrière àdominante ocre -mais sansexagération-, proscrire (...)les enduits de couleur. Ne pasfaire du "faux normand" maistendre au style le plus simple,en s'inspirant justement de lasimplicité des constructionsanciennes de la région. Etreaussi très vigilant en ce quiconcerne ce qui pourra êtreimplanté autour des étangsnés du creusement desballastières."Aujourd'hui, le caractèreencore naturel de la vallée estpréservé, malgré diversespressions, notamment urbainesavec l'extension de l'ag-glomération de Chartres, laplupart des communesaccueillent des lotissementsrécents. La réduction dupaysage prairial traditionnelest amorcée. Par ailleurs,l'apparition de nouvellesballastières est certainementà limiter tant elles sont déjàprésentes dans le paysage.

Enjeux➔

15DIREN CENTRE

La haute vallée de l'Eure

(1)Conditions moyennes detempérature et d'humidité.

Ce site dévoile les derniers vestiges ducouvent des Capucins qui fut, à partir de1790, vendu comme bien national etvictime de multiples destructions.

C'est en 1609 que le comte de Soissons,comte de Dreux, désirant établir uncouvent d'hommes dans cette ville, fitconnaître ses intentions. Quatre ordresmendiants, les Cordeliers, les Récollets,les Minimes et les Capucins se présentè-rent pour l'occuper, ce furent les derniersqui obtinrent la préférence. Le couvent futconstruit avec les ruines du château de

Fermaincourt et de la Tour grise, qu' HenriIV avait détruit lors des deux sièges deDreux. Il fut inauguré le 16 août 1619.

Le rapport préalable à l'inscription ducentre de la ville de Dreux établi le 16juillet 1975 par le Recenseur Généralexplicitait que l'ancien couvent des Capucins"primitivement en plein champs et absorbépar la ville (est proposé à l'inscription) enraison de l'intérêt des bâtiments quisubsistent rue Damars."

Commune :

Dreux

Situation : à 25 km

au Nord de Chartres

Site inscrit par arrêté du

01/03/1977

Superficie : 1,56 ha

Propriété :

publique et privée

Fiche technique➔

Origine et intérêt du site

LL''aanncciieennccoouuvveenntt ddeess CCaappuucciinnss

16 DIREN CENTRE

C'est de la rue Damars que ce quartierexcentré par rapport au centre de Dreuxpeut être découvert. Cette rue est bordéepar un ensemble de bâtiments du XVIIème

siècle, présentant des caractères architec-turaux semblables : murs de pierre enduite,chaînes de brique rouge, lucarnes. Les

espaces privatifs jouxtant ces habitationssont constitués de grands parcs ou de pluspetits jardins, enclos de hauts murs etfermés de porches qui ne laissent aucuneouverture visuelle pour le regard. De cespropriétés dépassent quelques platanes,peupliers et saules.

Description

17DIREN CENTRE

L'ancien couvent des Capucins

Le rapport préalable à l'inscription, établile 3 janvier 1976 par le Recenseur Régionaldes Sites, mentionnait la nécessité d'uneprotection : "Le caractère de ce petit bourg,son environnement, ses routes, le cadredes rives tantôt escarpées, tantôt bassesdu Loir, recouvertes soit de prés, soit debois où les modestes habitations aussi bienque les demeures plus importantes s'yinscrivent avec justesse. Une protectionrapide est souhaitable pour limiter lamultiplication des résidences secondaires

dont le nombre va croissant dans la régionet pour éviter l'ouverture de carrières dematériaux pour les routes."

L'inscription se justifiait pour la qualitéde l'entité paysagère ainsi délimitée, lecontraste qu'elle créait avec le procheplateau Beauceron, intérêt renforcé pardes vestiges mégalithiques (dolmens duBaignon) et un patrimoine historique(domaine de Mémillon).

C'est sur la commune de Saint-Maur-sur-le-Loir près de Bonneval que le Loir formeune boucle étroite et allongée encerclantune butte orientée Est-Ouest, en créantpresque une limite naturelle entre la Beauceet la zone de transition qui annonce lePerche. La géologie, avec l'affleurementde l'argile à silex avertit d'un changementde paysage. L'hégémonie de la grande cul-ture persiste sur la butte, là où le limon estassez épais pour que le maïs croisse par-

faitement, mais, dans le fond de vallée età flanc de coteau, c'est une succession debois, de marécages et de prairies humidesdans lesquels s'insèrent les villages.

La vallée du Loir, répertoriée en Zoned'Intérêt pour la Conservation des Oiseauxet Zone Naturelle d'Intérêt Ecologique,Faunistique et Floristique, abrite dans sessinuosités des groupements végétaux re-marquables de zones humides et de forêts

Commune :

Saint-Maur-sur-le-Loir

Situation : environ 12 km

au Nord-Est de Châteaudun

Site inscrit par arrêté du

05/11/1976

Superficie : 181,97 ha

Propriété :

publique et privée

Monuments historiques :

Reste de l'ancien château de

Mémillon

(Cl. MH 31/12/1976) ;

Ensemble agricole de

Mémillon (I.MH 31/12/1976).

Fiche technique➔

Origine et intérêt du site

Description

LLaa bboouuccllee dduu LLooiirr

18 DIREN CENTRE

Les servitudes dans le rapportd'inscription énonçaient commeprincipes à respecter : "queles constructions à venirgardent leur caractère del'ensemble du petit bourg ;que les rives restent plantéesd'arbres (...) ; que les routesgardent leurs plantationsd'arbres."Par ailleurs, les enjeux depréservation identifiables sontla conservation des dolmensdu Baignon et la poursuite dela gestion du domaine deMémillon, parc, château etruines fortifiées.

Enjeux➔

19DIREN CENTRE

La boucle du Loir

alluviales résiduelles, ou de pelouses etbois thermophiles sur les coteaux.L'occupation humaine y est anciennecomme en témoignent les dolmens duBaignon au nombre de quatre, près duLoir, et dont la silhouette se détache surun parcellaire en culture. Le bourg de Saint-Maur-sur-le-Loir est discret, caché par lesbois qui jalonnent le talus, et s'organiseautour de l'église du XIIème siècle entre larivière et le haut de ce coteau. L'église,dominée par quelques marronniers, sur-plombe la rivière et constitue le noyau duvillage, le petit groupement de maisonsbasses qui l'entourent n'est pas comprisdans le site. Cet étroit espace a probable-ment empêché une extension du villageet contribué à préserver une unité archi-tecturale typique. La Touche, hameau decoteau, possède, tout comme le lieu-ditLa Voye, des constructions traditionnellesen pisé et couvertes de chaume. Il consti-tue une zone d'habitations plus importantemais plus diffuse que le bourg de Saint-Maur.

Enfin, l'ensemble des trois châteaux deMémillon offre une empreinte historiqueet architecturale remarquable. Sur la rivegauche du Loir, l'ensemble fortifié deMémillon conserve les ruines des deuxanciens châteaux : celui du Moyen Agereste d'un château féodal auquel Guillaumede Mémillon donna son nom, et à côté lesvestiges d'une autre demeure avec des jar-dins à la française construite par Jean deVienne, grand argentier d'Henri IV, auXVIIème siècle et qui ne fût jamais terminée.Actuellement, l'on découvre les restes desanciennes fortifications, d'autres bâtimentsétant toujours habités. Sur la rive droite lechâteau actuel, enchâssé dans un parcboisé, fut construit en 1852. De là, unebelle vue panoramique se dégage sur lesvestiges des anciens châteaux et l'espaceagricole environnant, elle est limitée parune crête boisée en arrière-plan. Un sen-tier de grande randonnée (G.R.35) passeen contrebas de ce château.

Le rapport de proposition d'inscription surl'Inventaire des Sites du confluent de l'Avreet de la Meurette établi le 3 avril 1975 parle Recenseur Régional donnait commejustification d'une protection la menaceque constituait la croissance des demeuressecondaires sur un espace encore préservé :"Le caractère de ce petit bourg, son envi-ronnement resté intact et naturel mais quiest menacé par l'accroissement des

demeures secondaires en raison de saproximité de la région parisienne."

Le cadre dans lequel Dampierre-sur-Avres'est développé est enrichi par une confluencequi génère un paysage prairial tout à faitremarquable. La proximité des gravièresde Nonancourt et leur éventuel dévelop-pement constituait également un risque dedégradation du site.

Commune :

Dampierre-sur-Avre

Situation : à 17 km

à l'Ouest de Dreux

Site inscrit par arrêté du

02/11/1976

Superficie : 158,37 ha

Propriété :

publique et privée

Monument historique :

Eglise Saint Pierre

(I. MH 27/12/1926)

Fiche technique➔

Origine et intérêt du site

LLee vviillllaaggeeddee DDaammppiieerrrree-ssuurr-AAvvrreeeett llee ccoonnfflluueennttddee ll''AAvvrree eett ddee llaa MMeeuurreettttee

20 DIREN CENTRE

En limite Nord du département d'Eure-et-Loir, accroché sur le flanc de coteau Sud,le village de Dampierre-sur-Avre dominela vallée, discrètement, car dissimulé parun bois. Seule l'église émerge au-dessusdes arbres signalant la présence d'un bourg.Le bâti est simple, avec des mursagrémentés de briques rouges, et suit lecoteau en s'y intégrant parfaitement.

C'est au pied de ce village que le petitcours d'eau de la Meurette, né dans la forêtde la Ferté-Vidame, rejoint l'Avre avec quielle s'attarde en de nombreux méandres etdétours. Cette confluence a élargi la vallée,qui à l'aval, près de Nonancourt, se rétré-cira une nouvelle fois. Son thalweg(1) estenserré par deux coteaux aux flancs pro-noncés et couverts de bois, dont celui d'Ilou.Malgré la présence de quelques parcelles

cultivées, drainées par de multiples fossésbordés d'arbres, le paysage agraire domi-nant reste le bocage avec des prairieshumides dont quelques chevaux profitent.Ce paysage est de type champêtre, calme.La RN.12 constitue la limite Nord du site ;de cette dernière le recul est assezimportant pour pouvoir observer le sitedans sa totalité et admirer le jeu deslumières se reflétant sur l'eau.

Une Zone Naturelle d'Intérêt Ecologique,Faunistique et Floristique a été identifiéesur la commune, en raison de la présencede forêts sous influence submontagnarde,et de zones humides en fond de vallée.

Description

Le rapport préalable àl'inscription énonçait lesservitudes suivantes : "que lesconstructions à venir gardentbien le caractère de l'ensembledu bourg, que les routes ainsique les bois restent plantésd'arbres".Actuellement, pour renforcerl'esthétique visuelle et l'attraitpaysager du site, des actionsde dissimulation des réseauxaériens en fond de vallée etde constitution d'un écranvégétal le long de la RN.12pourraient être bienvenues.Le caractère prairial du siteest à préserver.

Enjeux➔

21DIREN CENTRE

Le village de Dampierre-sur-Avre et le confluent de l'Avre et de la Meurette

(1) Ligne joignant les pointsles plus bas du fond d'unevallée.

Le Secrétariat d'État à la Culture adressaitle 19 octobre 1974 un courrier au Mairede Dreux sur les raisons générales de lapolitique d'inscription et de classementdes sites. Parmi les arguments présentés,on pouvait lire : "Même lorsqu'ils ne com-portent pas de monuments remarquables,et même s'ils ont été constitués au coursdu XIXème siècle, ces centres et quartiersanciens forment la plupart du temps desensembles architecturaux homogènes etde proportions harmonieuses, dont lesformes, les matériaux et les détails ontcréé un paysage urbain agréable etfamilier qui touche la sensibilité deshabitants et des visiteurs ; ils ont aussitracé des réseaux de rues et de places qui,s'ils ne sont pas toujours bien adaptés àla circulation automobile, ont le précieuxmérite d'être à l'échelle de l'homme."C'est dans ce cadre que le centre anciende la ville de Dreux fut inscrit et le

rapport préalable à l'inscription établi le16 juillet 1975 par le Recenseur régionalsoulignait : "Une protection de ce sitepermettrait de conserver son caractère àcette partie de la ville qui correspond àla cité telle qu'elle est restée jusqu'au XIXème

siècle, gardée par ses murs."

Commune :

Dreux

Situation : à 25 km

au Nord de Chartres

Site inscrit par arrêté du

15/06/1976

Superficie : 24,15 ha

Propriété :

publique et privée

Monuments historiques :

Domaine de la chapelle

royale Saint-Louis

(Cl. MH 12/12/1977) ;

Eglise Saint Pierre

(Cl. MH liste de 1840) ;

Ancien hôtel de ville dit le

"Beffroi"

(Cl. MH liste de 1840) ;

Chapelle Saint-Jean-Baptiste

(I.MH 02/02/1982)

Fiche technique➔

Origine et intérêt du site

LLee cceennttrreeaanncciieenn ddee DDrreeuuxx

22 DIREN CENTRE

Bordé par une boucle de la Blaise,l'ensemble urbain est dominé par la buttede l'ancien château. Ce promontoire, enpartie délimité par des remparts, estoccupé par un parc boisé entourant laChapelle Royale Saint Louis, édifiée àpartir de 1816, les vestiges du château fortet l'actuel château. Ce tertre symbolisel'histoire d'une ville capitale de la tribugauloise des "Durocasses", carrefourroutier à l'époque gallo-romaine, puissantesentinelle avancée du domaine Capétienface aux Ducs de Normandie et victimedes nombreux sièges que lui fit subirHenri IV.Un réseau de petites rues, ponctuées demaisons anciennes, relie cet éperon auxautres quartiers de la ville.Au pied de la Chapelle Royale, l'essentieldu bâti comprend des maisons médiévalesà pans de bois. Ceinturé par les fossés et

quelques vestiges des fortifications, cecentre historique offre un large panoramade l'architecture médiévale. Les maisonsde la rue d'Illiers, du XVème siècle, et de larue Saint Pierre en témoignent.L'église Saint Pierre, édifiée au début duXIIIème siècle, offre au regard un ensembleassez composite, puisqu'elle fut l'objet denombreux remaniements, notamment aprèsle siège des Anglais en 1421. La tour ditedu Beffroi, ancien Hôtel de ville érigé de1512 à 1537, mêle l'ornementation de lafin du gothique à celle de la premièreRenaissance. Les rives de la Blaise et lebras de l'écluse, délimitent l'extrémité Sudde ce quartier.

L'ensemble urbain peut être découvertdepuis la colline de la Chapelle Royale, àpartir de laquelle se dégage une vue pa-noramique sur la ville.

Description

Le rapport préalable à l'ins-cription énonçait les servitudessuivantes : "Aucune construc-tion ne devrait venir romprel'harmonie de cette partieancienne de Dreux, les maisonsintéressantes devraient êtreconservées et restaurées, lesconstructions nouvelles devraients'intégrer parfaitement ausite."Les enjeux actuels sont biende préserver et mettre envaleur la qualité urbaine ducentre ancien (monumentshistoriques, façades demaisons anciennes...).

Enjeux➔

23DIREN CENTRE

Le centre ancien de Dreux

Les arguments justifiant la protection étaientprésentés dans le rapport préalable àl'inscription établi par le Délégué auRecensement des Sites et MonumentsAnciens comme suit : "Le caractère de lapetite cité, son environnement, ses routesou bordures plantées en allées, le parcexceptionnel du château."

L'indéniable unité architecturale, historiqueet végétale qui lie le parc du château et lebourg de La Ferté-Vidame est à l'originede la mesure de protection envisagée parla commune dans les années soixante-dix,soucieuse du devenir d'un tel patrimoine.Cette unité trouve son explication proba-blement dès l'origine : villa gallo-romainequi, à l'époque de l'invasion franque futfortifiée à la hâte, "firmitas", fut le lieu-dit à l'emplacement duquel les premiersseigneurs érigèrent leur château fort.

La fermeté des combattants aurait donnénaissance au toponyme. C'est en 1387 queRobert de Vendôme, vidame de l'évêquede Chartres, acquiert la cité devenant alorsLa Ferté au Vidame. Le domaine de LaFerté-Vidame vit des personnages aussiillustres que le deuxième duc de SaintSimon (1675-1755) et le témoignage deses abondantes mémoires, que Jean-Josephde Laborde en 1764, ou encore Louis-Philippe en 1815. Ces événements histo-riques marquent le site qui, malgré le tempset les vicissitudes politiques, dont ladestruction du château à la Révolution,ont laissé un espace riche et de caractère.

Commune :

La Ferté-Vidame

Situation : à 50 km

à l'Ouest de Chartres

Site inscrit par arrêté du

28/08/1975

Superficie : 168,85 ha

Propriété :

publique et privée

Monuments historiques :

Communs, parcs

et vestiges du château

(Cl. MH 26/02/1991) ;

Eglise Saint Nicolas

(Cl. MH 03/12/1976)

Fiche technique➔

Origine et intérêt du site

LLee bboouurrggddee LLaa FFeerrttéé-VViiddaammee,,llee cchhââtteeaauu eett ssoonn ppaarrcc

24 DIREN CENTRE

Du château ne subsistent que les impres-sionnantes maçonneries qui s'érigent versle ciel : longues façades tout en longueur,encadrées de pavillons symétriques et cou-ronnés d'un fronton central triangulaire.Le château, orienté Est-Ouest, impose sesruines majestueuses malgré les nombreusesallées et lignes de tilleuls et de platanesqui pourraient le dissimuler à premièrevue. D'immenses pièces d'eau, l'une à l'Estdu site, l'étang de Gautrey, l'autre à l'Ouest,l'étang du Bourg Neuf, sont visibles duchâteau et permettent d'amples perspec-tives visuelles. Les vastes prairies, tracéesde perspectives à la française, entretenuespar quelques moutons, sont cernées defosses, de balustres, de rampes et d'urnesde pierres. Le mur du parc longe la partieméridionale du bourg et ne coupe pas celui-ci du reste du périmètre.

Les voies périphériques sont bordées d'unedouble rangée de tilleuls, de platanes oude frênes comme les allées du parc, telleune continuité végétale et transitionparfaite avec le centre urbain.

Le bourg de la Ferté-Vidame est un ensembleharmonieux de maisons des XVIIème etXVIIIème siècles, dont les hauts toits sonten tuiles plates, les entourages de fenêtres,les lucarnes et les entablements(1) en briques.Les petites rues sinueuses contrastent avecl'artère principale, route de Dreux, oùl'hôtel de ville avec ses arcades resplen-dit. L'église Saint Nicolas réalisée en briqueset en pierres, est située non loin descommuns du château et de l'une des portesdu parc. Tout cet ensemble d'influencePercheronne peut être découvert par lepublic.

Description

Le maintien de l'homogénéitéarchitecturale et urbanistiquedu village est important. Deplus, la conservation des ruinesdu château comme la gestiondu parc doivent concourir àpréserver l'intérêt paysagerdu site.

Enjeux➔

25DIREN CENTRE

Le bourg de La Ferté-Vidame, le château et son parc

(1) Couronnements moulurésd’une porte ou d’une fenêtre.

Le Pré Catelan, situé à l'extrémité Sud/Sud-Ouest de la ville d'Illiers-Combray, estd'une grande valeur artistique puisqu'il futune des sources d'inspiration de l'écrivainMarcel Proust. Pour qu'une mise en valeurde ce site prestigieux soit possible, il étaitnécessaire de protéger les espacesmitoyens et les abords de modificationsmajeures et notamment d'éventuellesconstructions, comme le précisait lerapport à la Commission Supérieure des

Sites du 29 mai 1972 : "Mais les abordsdu Pré Catelan ont subi des dégradations(...). Il convient d'empêcher que cettesituation ne s'aggrave. Le jardin doitdemeurer dans un cadre digne dessouvenirs qui y sont attachés."

Ce site vient en prolongement du site classédu Pré Catelan, vers le Nord à flanc decoteau et à l'Est, de part et d'autre du Loir.

Commune :

Illiers-Combray

Situation : à 25 km

au Sud-Ouest de Chartres

Site classé par décret du

09/01/1973

Superficie : 2,73 ha

Propriété :

publique et privée

Fiche technique➔

Origine et intérêt du site

LLeess aabboorrddssdduu PPrréé CCaatteellaann

26 DIREN CENTRE

Le flanc de coteau est largement boisé defeuillus, pentu, mais facilement accessiblepar un petit chemin en lacet. Au pied del'escarpement, un parc public comportantquelques bancs et un bassin jouxte le PréCatelan. Les bordures du Loir sont hété-rogènes quant à leur physionomie. Sur larive droite de la rivière, l'espace public est

engazonné et planté de peupliers, de saules,et de frênes. La rive gauche est, quant àelle, occupée par des jardins privés abon-damment fleuris.

Description

L'enjeu est de poursuivre unegestion qui permette au sitede représenter un espace detransition de qualité entre lePré Catelan et le reste de laville.

Enjeux➔

27DIREN CENTRE

Les abords du Pré Catelan

Une forte pression des activités humainesétait constatée à la fin des années soixanteaux abords du Pré Catelan et risquaitd'amoindrir l'intérêt de ce site prestigieuxpour le domaine littéraire et artistique, liéau souvenir de Marcel Proust et de sesécrits. De ce fait, les terrains jouxtant lejardin, pour la plupart habités ou concernéspar une activité humaine, firent l'objetd'une instance de classement à la demandedu Ministère des Affaires Culturelles, un

vaste périmètre inscrit fut délimité autourdu Pré Catelan déjà classé et les abordsplus proches furent proposés au classe-ment.

Il était également important de préserveret de mettre en valeur tout un quartier, déjàrenommé par la présence du Pré Catelan,mais qui, de par ses éléments historiquesinternes et son agencement autour du Loir,constituait une unité paysagère identifiée.

Commune :

Illiers-Combray

Situation : à 25 km

au Sud-Ouest de Chartres

Site inscrit par arrêté du

06/10/1972

Superficie : 6,48 ha

Propriété :

publique et privée

Monument historique :

Pavillon d'entrée de l'ancien

château

(I. MH 22/03/1930)

Fiche technique➔

Origine et intérêt du site

LLeess aabboorrddssdduu PPrréé CCaatteellaann

28 DIREN CENTRE

Le site s'articule autour du Pré Catelan.Au Sud, l'on découvre un ensemble deparcelles agricoles cultivées, puis, de l'autrecôté du chemin rural n° 149, une vastepropriété privée entourée d'une haie denseannonçant les premières habitations. A sescôtés, un petit lotissement discret repré-sente la limite du site.

Le Loir, que l'on peut traverser par le pontde la Grand' Planche, cité par Proust sousle nom "le Pont Vieux", constitue la limiteSud-Est du site. On aborde ensuite unespace aménagé en parc public que longela rivière. Celle-ci, bordée d'aulnes, a généréun paysage harmonieux où les activités

maraîchères et les lavandières ont laissédes traces : des jardins clos se succèdentavec leur assortiment de fleurs et delégumes ; des lavoirs, avec leur toit enardoise, semblent se préserver du présent.

A l'extrémité Est, le site recouvre un en-semble de constructions anciennes, dontune porte à laquelle a été accolé un bâtiment,ancien château, et deux restes de tours.

Le Nord-Ouest du site est un peu pluséloigné de l'ensemble et comporte lesabords de la rue des vierges -maisonsanciennes et jardins- et une partie ducoteau boisé.

Description

L'enjeu est de poursuivre lagestion du site pour qu'ilconserve son rôle d'espaced'approche de qualité du PréCatelan, pour cela l'urbani-sation doit être maîtrisée. Laconservation des vestiges estégalement à souligner.

Enjeux➔

29DIREN CENTRE

Les abords du Pré Catelan

La proposition de protection de la valléede l'Eure fut une initiative de l'Associationpour le développement et l'aménagementde la vallée de l'Eure et des plateaux crééeen 1968. Après une étude approfondie dusecteur, il fut décidé de prendre en comptecinq sections de l'Eure, considérées commeles plus intéressantes et qui devaient êtrepréservées d'éventuelles détériorations.Celles-ci étaient liées aux implantationset à la prolifération des établissementsvoués à l'extraction des sables et matériauxdivers de construction, ainsi qu'au déve-loppement de résidences s'implantant demanière diffuse.

Ainsi en faisait état le rapport préalable àl'inscription établi en avril 1969 par leDélégué au Recensement des MonumentsAnciens : "La petite rivière de l'Eure quiest étroite et serpente s'entoure d'une valléeassez plate et assez large qui en suit lesméandres entre deux plateaux.(…) Bienentendu les parties les plus intéressantesde cette vallée sont celles qui ont été lesmoins construites.(…) Les constructions

s'intensifient, elles sont petites, générale-ment assez médiocres. Si on n'essaye pasde les grouper, par exemple, en petitshameaux et de placer tous les importantslotissements ou les futures constructionsindustrielles sur les plateaux, très vite onverra des maisons tout le long de chacunedes routes longeant cette vallée. Lesparties inviolées sont celles où la rivièreglisse tout simplement entre des saules,des aulnes ou des peupliers, de chaquecôté de petits moulins, entre des présservant de pâture et non celles qui sontbouleversées par des ballastières ou cellesoù l'ensemble des maisons rappelle cellesde la banlieue de Vierzon."

Communes :

Abondant, Chartainvilliers,

Chaudon, Cherizy,

Coulombs, Dreux, Jouy,

Lormaye, Luray, Maintenon,

Mévoisins,

Mézières-en-Drouais,

Montreuil, Nogent-le-Roi,

Saint-Gemme-Moronval,

Saint-Piat, Saint-Prest,

Saussay, Sorel-Moussel,

Villemeux-sur-Eure,

Villiers-le-Morhier.

Situation : vallée de l’Eure

à l'aval de Chartres

Site inscrit par arrêté du

10/05/1972

Superficie : 3663 ha

Propriété :

publique et privée

Fiche technique➔

Origine et intérêt du site

LLaa vvaallllééee ddee ll’’EEuurree

30 DIREN CENTRE

31DIREN CENTRE

La vallée de l’Eure

Description

La vallée de l'Eure présente également ungrand intérêt écologique, reconnu par ladélimitation de nombreuses Zones Naturellesd'Intérêt Ecologique, Faunistique etFloristique. Les peuplements forestiers lesplus riches correspondent à la chênaie-charmaie en condition mésophile, à la forêtalluviale sur les sols les plus humides età la chênaie thermophile des coteaux duNord de Dreux.

Bien que leur surface ait été réduite dediverses façons (ballastières, peupleraies),il subsiste dans cette vallée des zones

humides ouvertes remarquables : maraisalcalins, roselières, formations nitrophilesà hautes herbes, prairies marécageuses etaulnaies à fougère aquatique.Certains plansd'eau, bien qu'artificialisés, hébergentquelques plantes intéressantes de rives etaccueillent une avifaune diversifiée.

On peut enfin souligner les radeaux àrenoncules aquatiques et les peuplementspiscicoles qui confèrent un intérêt écolo-gique certain au lit mineur de l'Eure.

De Chartres à Anet, l'Eure, d'orientationSud-Nord, évolue dans un relief assez peuprononcé. Les plateaux tabulaires, quienserrent la vallée, d'une altitude moyenned'environ 140 m, sont assez monotones.Seules quelques buttes, dolines, valléessèches et encaissées, rompent avec lepaysage habituel. L'Eure y a creusé unevallée assez large (1000 à 2000 m) donnantdes dénivellations de 30 à 60 mètresenviron. A fond plat, elle est dominée pardes coteaux peu marqués au Sud mais quis'accentuent en abrupts au Nord.

L'agriculture, à vocation céréalière, s'estinstallée sur les plateaux, où les limons etlœss enrichissent le substrat (craie etcalcaire). Les terres les moins aptes,

notamment d'argile à silex, sont occupéespar les bois.

La première section couvre tout le fondde la vallée de Chartres à Maintenon,délimitée en rive gauche par la RD.6 et enrive droite par la voie ferrée Chartres-Paris.Elle est composée de prairies bocagèreset d'alignements de peupliers dans sa partieSud, puis, près de Maintenon, au Nord,elle a laissé la culture céréalière s'imposer.Les maisons traditionnelles aux toits dechaume et les moulins se succèdent,réduisant l'accès direct à la rivière. AMaintenon, cette section comprend lechâteau et son parc, ainsi que l'aqueduc etle château de la Folie.

Description

PPrreemmiièèrree sseeccttiioonn ::DDee CChhaarrttrreess àà MMaaiinntteennoonn

32 DIREN CENTRE

Communes :

Champhol, Chartainvilliers,

Jouy, Maintenon, Mévoisins,

Saint-Piat, Saint-Prest,

Soulaires

Monuments historiques :

Maintenon : Dolmen dit

"le Berceau" et menhir dit

"le but de Gargantua"

(Cl.MH 23/10/1974) ;

Château et ses dépendances

(Cl.MH 25/07/1944) ;

Aqueduc

(Cl.MH liste de1875).

Jouy : Portail de l'église

(Cl.MH 30/12/1913).

Saint-Piat : Maison du XVIème

(I.MH 19/10/1928).

Fiche technique➔

La vallée de l’Eure : première section

33DIREN CENTRE

La vallée de l’Eure : deuxième section

34 DIREN CENTRE

La seconde section, comprise entre Villiers-le-Morhier et Lormaye, est plus restreinte,elle est délimitée en rive gauche par laRD.983 et en rive droite par la RD.116.Les parties les plus humides subsistent en

prairie avec une trame d'arbres et de haies.Les secteurs aux sols plus sains sont engénéral cultivés. Deux plans d'eau occupentla partie centrale du périmètre protégé.

Description

DDeeuuxxiièèmmee sseeccttiioonn ::DDee VViilllliieerrss-llee-MMoohhiieerr àà LLoorrmmaayyee

Communes :

Coulombs, Lormaye,

Nogent-le-roi,

Villiers-le-Morhier

Fiche technique➔

35DIREN CENTRE

La vallée de l’Eure : troisième section

La troisième section, délimitée par laRD.829 et la RD.116, s'étend entre Chaudonet le Mesnil-Ponceau. La mise en culturedes prairies a transformé le paysage. Celui-ci, même s'il a évolué, n'en demeure pasmoins varié et riche de couleurs, donnéespar l'utilisation du sol. Les éléments rési-duels du bocage, arbres et haies, persistentautour du Mesnil-Ponceau et composent

avec la culture céréalière et les boisementsdes contrastes intéressants.Les anciens moulins de Mormoulin, Boisardet des Trois-Moulins, témoins d'une acti-vité prégnante dans le paysage de la vallée,constituent des éléments de patrimoine,ajoutant une touche historique attachante.

Description

TTrrooiissiièèmmee sseeccttiioonn ::DDee CChhaauuddoonn àà LLee MMeessnniill PPoonncceeaauu

Communes :

Chaudon,

Villemeux-sur-Eure

Monument historique :

Villemeux-sur-Eure : Eglise

(Cl.MH 13/04/1907)

Fiche technique➔

36 DIREN CENTRE

La quatrième section s'étend entre Mézières-en-Drouais et Montreuil, puis s'étend surle département de l'Eure. Les coteaux sontnettement marqués et génèrent des nuancesagréables pour qui, de la vallée, observeces abrupts généralement boisés. Sicertaines parties ont conservé un paysagebocager à Fermaincourt, au Nord de

Montreuil, d'autres sont maintenant vouéesà la céréaliculture et aux ballastières commeà Saint Gemme ou Cherizy. Les points devue sur la vallée sont dégagés vu l'ampleurdes dénivellations et permettent d'apprécierun espace verdoyant et un bâti de qualité.

Description

QQuuaattrriièèmmee sseeccttiioonn ::DDee MMéézziièèrreess-eenn-DDrroouuaaiissàà MMoonnttrreeuuiill

Communes :

Abondant, Cherizy, Dreux,

Luray, Mézières-en-Drouais,

Montreuil, Sainte-Gemme-

Moronval

Monument historique :

Montreuil : Eglise St Pierre

(Cl.MH 15/02/1988).

Fiche technique➔

La vallée de l’Eure : quatrième section

37DIREN CENTRE

Cinquième section : entre Croth et Saussay

La cinquième et dernière section est déli-mitée au Sud-Est par les villages de Croth(Eure) et de Sorel-Moussel, au Nord-Ouestpar le village de Saussay, en rive gauchepar la RD.143 et en rive droite par laRD.116. Cette partie de la vallée, pluslarge et moins encaissée possède de vasteszones cultivées comme les Terres Noires.

Il demeure quelques îlots de prairies, maisla construction de lotissements et l'évolu-tion de l'agriculture ont modifié lepaysage traditionnel. Les habitatspavillonnaires notamment sont beaucoupplus prégnants sur l'espace que dans lesautres sections de la vallée.

Description

CCiinnqquuiièèmmee sseeccttiioonn ::DDee CCrrootthh àà SSaauussssaayy

38 DIREN CENTRE

Communes :

Saussay, Sorel-Moussel

Fiche technique➔

39DIREN CENTRE

La vallée de l’Eure

Enjeux

Le rapport préalable à l'inscription énonçaitles prescriptions suivantes : "Interdiretoutes constructions industrielles dans leszones inscrites à l'Inventaire supplémen-taire et les mettre sur les plateaux. Eviterles lotissements importants et les reportervers le coteau. Grouper les habitations àconstruire dans la vallée en petits hameauxd'une douzaine de maisons à organiseravec assez de variété et d'harmonie pouréviter l'impression très désolante d'ali-gnement en parallèle à la route. Exigerdes toitures à assez fortes pentes en tuilesbrunies et plates, des enduits à la chauxnaturelle (...) ; ne pas faire du faux-normandmais tendre au style le plus simple, s'ins-pirer de la simplicité des constructionsanciennes de la région (...). Interdirel'ouverture de nouvelles ballastières dansles parties protégées et tendre à les grouper

dans les autres sections ne faisant pasl'objet de la protection au titre des sitesparce que moins intéressantes. Mais entreles ballastières permises et déjà enexploitation exiger que soient suppriméesles levées de séparation entre les bassinsafin de créer de véritables étangs reprenantun aspect naturel."

On peut constater une disparition progres-sive de la trame bocagère. Les ballastières,dans l'éventualité de nouvelles créations,doivent être surveillées, et l'extension despeupleraies est à maîtriser. Il existe un fortepression de l'urbanisation due à la proxi-mité de l'agglomération parisienne,l'enjeu en terme d'urbanisme est doncd'accompagner le développement urbain.Rappelons que ce site inscrit est le plusvaste du département.

Les 900 ans d'histoire et la richesse deséléments architecturaux et végétaux for-ment un ensemble paysager remarquable,probablement déterminants dans ladécision de le protéger en 1965 et de leclasser parmi les sites d'Eure-et-Loir. Ainsi,un château du XVIème siècle, des jardins àla Française et un parc à l'Anglaise donnentau site toute sa légitimité et son caractèreremarquable, un site comme inattendudans ce secteur de limite Nord-Est de laBeauce, à proximité de la forêt deRambouillet et de la région Parisienne.

Dans un rapport préalable au classement,le site était décrit ainsi : "Un parterrerégulier, bordé de lignes d'ifs, est établidans la pelouse centrale, devant lechâteau. Des lignes d'arbres régulières

forment une pelouse en fer à cheval quimonte doucement au Sud-Ouest duchâteau. A l'Est, un bois régulier tracéselon la noble ordonnance française esttraversé de huit allées rayonnantes quiforment une étoile décorée en son centred'une table de pierre. Une rivière couled'Est en Ouest à travers le parc, alimentantun canal dont la manche s'avance dans lapelouse centrale et dont un bras ceinturele château au Sud et à l'Ouest.(…) C'estainsi une perspective de près de deuxkilomètres couvrant parterres et pelouses,canaux et rivière, prés et bois, que l'œildécouvre du château d'Esclimont versl'orient. Un tel ensemble mérite amplementla protection que lui donnerait le classementparmi les sites."

Communes :

Saint-Symphorien,

Prunay-sous-Ablis (Yvelines).

Situation : à 20 km

à l'Ouest de Chartres

Site classé par arrêté du

23/12/1965

Superficie : 62,72 ha

Propriété :

privée

Fiche technique➔

Origine et intérêt du site

LLee cchhââtteeaauu,, llee ppaarrcc eett uunnee ppaarrttiieedduu ddoommaaiinnee dd’’EEsscclliimmoonntt

40 DIREN CENTRE

Le domaine occupe le fond et les versantsde la vallée de la Remarde, petit affluentde La Voise, il est cerné de murs de pierre.

Edifié en 1543 par Etienne du Ponchet,puis modernisé et remanié dans le styleclassique au début du XVIIIème siècle, lechâteau fut reconstitué en 1865 parl'architecte Parent dans un décor de styleRenaissance : échauguettes, lucarnes,mâchicoulis et poivrières ornent la façadetournée vers les jardins.

Le domaine fût propriété d'une mêmegrande famille qui vit des personnagesaussi illustres que les Rochefoucauld, dontla devise était "c'est mon plaisir", lesMontmorency, les Ligne ou encore lesColbert.

A l'Ouest du site, à flanc de coteau, unepièce de gazon ovale, servant notammentde parcours de golf, fait face à la cour duchâteau. Celui-ci est aux trois-quartsencerclé par la Remarde et une fosse. Unplan d'eau et un petit jardin à la française,offrent à ceux qui s'y promènent unespace calme et agréable, ombragé en étéle long de la fosse, et permettant d'admirerle château de divers points de vue. AuNord, un bois percé de huit allées en étoiledélimite le site. L'Est du domaine che-vauche la commune de Prunay-sous-Abliset est essentiellement composé de prairieshumides et de pentes partiellement boisées.Les parties boisées sont généralement,traitées en taillis et taillis sous futaie deChêne et plus localement de frênes etd'érables.

Description

Le château a été pendant prèsde vingt ans laissé à l'aban-don. C'est dans les années1980 que des travaux furentréalisés pour le transformeren hôtel de grand standing.Le site est remarquable et l'en-jeu est bien de poursuivre lagestion du domaine dans sonensemble, parc et bâtiments.

Enjeux➔

41DIREN CENTRE

Le château, le parc et une partie du domaine d’Esclimon

Le ruisseau la Branche, le château et ses363 ans d'existence ainsi que le parc misen valeur surtout dans les années 1950,

ont donné au site son intérêt et un cadreagréable ayant justifié la demande deprotection.

Commune :

Houville-la-Branche

Situation : à 20 km

à l'Est de Chartres

Site classé par arrêté du

15/09/1961

Superficie : 55,66 ha

Propriété :

privée

Monuments historiques :

Château : façade et toitures

du bâtiment principal

et des ailes attenantes,

cour d'honneur

(I.MH 21/04/1960)

Fiche technique➔

Origine et intérêt du site

LLee ppaarrcc dduu cchhââtteeaauudd’’HHoouuvviillllee-llaa-BBrraanncchhee

42 DIREN CENTRE

Presque entièrement cerné d'un vaste parcboisé, le château d'Houville-la-Brancheest une construction du XVIIème siècle. Ilse compose d'un corps principal à étageet fronton, flanqué de deux ailes en saillie,d'une toiture en ardoise. Il est situé prèsde la rue principale du bourg, dont il estséparé par la cour d'honneur. Celle-ci estlimitée de part et d'autre par des terrassesà balustres et, côté rue par une alternancede murs et de hautes grilles. Elle est agré-mentée de massifs à la Française et demarronniers en bordure de rue.Le parc s'étend principalement au Nord-Ouest du château. Il est clos d'un haut mursur les côtés Est et Sud. Il se composeessentiellement d'une chênaie haute etdense, émaillée en lisière d'érables syco-mores, d'ormes, de merisiers et de houx.Une perspective s'ouvre au Sud-Ouest,dans l'axe du château. La bordure Nord,longée par la Branche, présente descaractéristiques plus humides, d'où laprésence de saules, peupliers et planteshygrophiles(1). Le long de ce ruisseau, despromenades parcourent un jardin demarais, créé en 1956 par les propriétaires.

Description

Il s'agit de poursuivre lagestion du domaine dans sonensemble, parc et château.

Enjeux➔

43DIREN CENTRE

Le parc du château d’Houville-la-Branche

(1)Végétaux se développantdans des milieux humides.

La position géographique privilégiée dece site en fait un lieu habité et fortifiédepuis fort longtemps. A l'origine, la villefut appelée Dun, qui signifie colline, et cen'est qu'au XIIème siècle que le mot châteaufut accolé.

L'unité architecturale de la vieille ville,son histoire, la majesté du château et lavue sur la vallée du Loir qu'elle offre decertains lieux, en constituaient un ensembleremarquable, qui a motivé la décisiond'inscription.

Commune :

Châteaudun

Situation : à 30 km

au Sud de Chartres

Site inscrit par arrêté du

09/121948

Superficie : 46,33 ha

Propriété :

publique et privée

Monuments historiques :

Eglise de la Madeleine

(Cl.MH 03/06/1908

et 24/07/1922) ;

Ancienne église Saint-Lubin

(I.MH 16/07/1929) ;

Restes de l'ancienne église

Saint-Médard

(I.MH 16/07/1929) ;

Château (Cl.MH 06/07/1918) ;

Abords du château

(Cl.MH 02/04/1947) ;

Hôpital : rotonde et partie

centrale (Cl.MH 28/12/1948),

les deux ailes

(I.MH 28/01/1949) ;

Maison de la Vierge et

restes de la porte d'Abas

(Cl.MH 27/06/1945) ;

Maison du XVIe rue de la

Cuirasserie

(Cl.MH 24/08/1925) ;

Place du 18 octobre

(I.MH 18/08/1953) ;

Maison du XVIe rue Saint-

Lubin (Cl.MH 03/07/1922) ;

Maison renaissance dite des

"Architectes du château"

11 rue Saint-Médard

(Cl.MH 17/06/1941)

Fiche technique➔

Origine et intérêt du site

LL’’eennsseemmbbllee uurrbbaaiinn ddee CChhââtteeaauudduunn

Le château et la vieille ville de Châteaudunsont installés sur un promontoire dominantd'une soixantaine de mètres la vallée duLoir. Le périmètre du site est centré sur lechâteau et la partie urbaine la plus ancienneavec ses maisons à pans de bois, nontouchées par l'incendie de 1723. La placedu 18 octobre, détachée de l'ensemble, estagrémentée de quelques arbres et sert devaste espace où marchés et foires animent

le quartier. Une fontaine, édifiée en 1860pour commémorer la première alimenta-tion en eau potable de la ville, en est lepoint central ; elle est couronnée d'unelanterne surmontée d'un phénix, symbolede la ville de Châteaudun dont les armesportent la devise EXTINCTA REVIVISCO. Construite après la destruction quasitotale de la ville par l'incendie de 1723,elle fut témoin des durs combats qui se

Description

44 DIREN CENTRE

déroulèrent le 18 octobre 1870 contre lesPrussiens. On remarque au Nord-Ouestl'Hôtel de ville édifié en 1777.

Imposant édifice du XIIème, le châteauconserve intact un donjon cylindrique duXIIème et deux vastes ailes des XVème etXVIème siècles. En 1710, les Luynessuccédèrent à la famille d'Orléans qui enavait fait l'acquisition en 1391. En défini-tive, il resta dans la même famille pendant

près de quatre siècles, ce qui permis demaintenir une unité architecturale.Les quartiers proches du château, ontconservé des maisons basses à pans debois, des rues sinueuses et étroites, commela venelle Ribaudes. La protection recouvreégalement une partie de la ville basse, dontles maisons anciennes sont logées au creuxdu coteau.

L'enjeu essentiel réside en lemaintien de la qualité de l'unitéde ce centre ancien urbain(monuments historiques,maisons anciennes...).

Enjeux➔

45DIREN CENTRE

L’ensemble urbain de Châteaudun

"La vallée du Loir à Châteaudun avec lefaubourg Saint-Jean, une partie du faubourgSaint-Médard, les escarpements de la villecôté du Loir et la promenade publiquedominant le Loir constituent le grand cadredu château et est un des beaux sites del'Ile de France qu'il importe de ne paslaisser se dénaturer" soulignait l'Architecteen chef des Monuments Historiques le 17septembre 1947 dans un courrier.Un peu plus tard, le 23 février 1948, iladressait un courrier au Ministre del'Éducation Nationale, direction desMonuments Historiques motivantl'inscription au titre des sites : "Après avoirquitté la Beauce le Loir creuse dans le tuffcalcaire une vaste boucle dominée parChâteaudun et son château, bâti àl'extrémité du promontoire sur lequel s'élèvela ville. La ville, le château, les faubourgset le paysage forment un site riant auxlignes calmes. C'est un beau paysage duval du Loir gardé presque intact jusqu'ànos jours, rappelant les paysages repré-sentés dans les miniatures et peintures dela fin du XVème siècle. La ville, incendiée

et reconstruite au XVIIIème siècle sur unplan ordonné a un tracé régulier, nettementaffirmé, conservé intact; les rues gardentleurs maisons basses du XVIIIème. Au centrede la ville, l'ancienne place royale estentourée de maisons à arcades formantune ordonnance dans laquelle s'incorporel'Hôtel de Ville du XVIIIème siècle; seulesles boutiques de cette place et quelquesconstructions modernes en ont altéré lecaractère. A l'extrémité du promontoire,autour du château et de l'église de laMadeleine subsistent des rues bordées deconstructions des XVIème et XVIIème siècles,restes de la ville épargnés par le feu de1723. Le château est une constructionimportante conservant intact un hautdonjon cylindrique du XIIème siècle et deuxvastes ailes des XV et XVIèmes siècles. C'estun des plus remarquables châteaux de lavallée du Loir et qui occupe une placeimportante dans l'histoire de l'architecturefrançaise.(…) Du château et de la ville onjouit d'une belle vue sur la vallée du Loir.De cette même vallée on voit la ville et lechâteau dans un cadre qui en accuse le

Communes :

Châteaudun,

Saint-Denis-les-Ponts

Situation : à 30 km

au Sud de Chartres

Site inscrit par arrêté du

09/12/1948

Superficie : 375,58 ha

Propriété :

publique et privée

Monuments historiques :

Eglise Saint-Jean et portail

de l'ancien cimetière

(Cl.MH 13/04/1907)

Fiche technique➔

Origine et intérêt du site

LLee ppaannoorraammaadduu cchhââtteeaauu ddee CChhââtteeaauudduunn

46 DIREN CENTRE

Le site comprend le méandre du Loirs'étendant sous la vue du château et leversant Nord de la vallée. Celle-ci présenteun caractère assez homogène sur toute lapartie concernée. Un linéaire arborescentde saules, frênes et peupliers suit la rivière,cependant que les abords sont occupés pardes prairies et des jardins. A flanc de coteau,les parcelles ouvertes consacrées à la cul-ture céréalière dominent en dehors deszones urbanisées.

La partie du site qui s'étend à l'Ouest dela RD.155, route de Brou, présente uncadre où les activités humaines sont moins

perceptibles que sur la partie opposée.Enserrée entre le coteau boisé au Sud, etun fort ressaut de terrain également boiséau Nord -limite du lit majeur-, elle estessentiellement agricole, sauf à l'approchede Saint-Denis-les-Ponts.

Le panorama observé depuis l'esplanadedu mail, à côté du château, est large etpermet d'apprécier cette région de transi-tion entre Beauce et Perche. Le bourgSaint-Jean en est la partie la plus urbanisée,alors qu'au loin, l'alternance des parcellesculturales et des bosquets, agence lepaysage vers la ligne d'horizon.

charme et l'intérêt. Ce n'est pas le châteauseul qu'il faut protéger, c'est tout le cadre,paysage urbain et rural qu'il est nécessairede garder avec son caractère, mesure quidoit compléter les classements et inscrip-tions à l'inventaire des abords immédiatsdu château, faits au titre des MonumentsHistoriques."

Venant d'Alençon, on ne peut qu'êtreimpressionné par la haute silhouette duchâteau, qui, du haut du coteau, dominela vallée du Loir. Cette perspectiveremarquable et le paysage de la vallée,que l'on observe du château, ont pour cetteraison été inscrits, au même moment quel'ensemble urbain près du château.

Description

Un enjeu essentiel concernele maintien des perspectivessur le château, dont la silhouettese détache sur l'horizon,notamment à partir des routesau Nord de la ville qui conver-gent vers le centre.Par ailleurs, pour préserver lequalité du champ visuel et dupanorama depuis le château,il serait souhaitable de limiterla hauteur des constructionsfutures au niveau des toituresdéjà existantes faubourg SaintJean.

Enjeux➔

47DIREN CENTRE

Le panorama du château de Châteaudun

Le classement du Pré Catelan s'est appuyésur des critères d'ordre artistique. En effet,cet espace représentait un lieu importantpour le monde littéraire. Il a constitué unesource d'inspiration pour plusieurs œuvresde l'écrivain Marcel Proust, qui, enfant,passait ses vacances à Illiers chez son oncleJules Amiot, créateur de ce jardin vers1850. Inspiré par ses nombreux séjours enAlgérie, ce dernier avait conçu ce parcdans un style romantique, avec desessences ornementales et non courantes.

Quant à la dénomination du jardin, ellefait référence à un site du Bois de Boulogne,appelé la "croix Catelan" quand le célèbretroubadour à la Cour de Provence ArnaudCatelan y fut assassiné au XIIIème siècle.

Cet extrait du rapport général de propositiond'inscription du Ministère de l'EducationNationale daté du 1er octobre 1946 l'illustre :"Mais Illiers n'est autre que le Combrayde Marcel Proust, l'un des plus grandpoètes et psychologues français de notresiècle. C'est en ce Pré Catelan que se sont

formés tous les souvenirs d'enfance deProust et il n'est pas une de ses œuvresqui n'évoque en des pages admirables lecadre de sa jeunesse. Sans un pèlerinagelittéraire à Combray et une visite au PréCatelan bien des images proustiennes età commencer par le titre de son chef d'œuvre"Du côté de chez Swann" demeureraientpour nous obscures et pauvres. En revanche,ce jardin sans attrait devient prestigieux àl'évocation des réminiscences poétiquesdont il fut l'objet et le visiteur initié resteconstamment entre le rêve et la réalité.(…) Le Ministère de l'Education Nationalese doit de surveiller, protéger et peut-êtreultérieurement remettre en état ce coin quivit naître l'âme poétique de celui qui futpar ailleurs l'émule de Montaigne et eutune influence décisive sur les lettresfrançaises et anglo-américaines."

Commune :

Illiers-Combray

Situation : à 25 km

au Sud-Ouest de Chartres

Site classé par arreté du

12/12/1946

Superficie : 0,69 ha

Propriété :

publique

Monument historique :

Jardin du Pré Catelan

entre la sente rurale n°1

de la Croix rompue

et le CD n° 149

(Cl.MH 09/03/1999)

Fiche technique➔

Origine et intérêt du site

LLee PPrréé CCaatteellaann

48 DIREN CENTRE

Situé en bordure du Loir, le Pré Catelans'étend du fond de vallée au flanc ducoteau. C'est un parc d'agrément de petitesuperficie, de forme irrégulière et clôturésur son pourtour.L'entrée, non loin du Loir, comporte unporche en bois encadré par deux hauts buistaillés. Dès le premier regard, on se laisseagréablement surprendre par la diversitéet la densité des végétaux, qui créent uneambiance verdoyante invitant à la décou-verte du parc et qui constituent l'attraitpaysager essentiel du site. Sur le pourtour,des haies basses taillées de buis, alternentavec des charmilles, des lauriers, desaubépines, des houx ou de la symphorine.S'intercalent de grands arbres etessentiellement des ifs, des hêtres et desmarronniers. L'espace central, coupé par le petit ruisseaudénommé La Serpentine, est composé desecteurs engazonnés et d'essence arborées.Les plus représentées sont les ifs, les tilleuls,les érables et les marronniers, et ponc-tuellement on peut identifier un chêne, unséquoia ou un platane.Des cheminements étroits, sinueux bordésde végétation, parcourent le parc, accen-tuant cette impression de labyrinthe deverdure. A leur détour apparaissent desfabriques(1) (koubba(2), pigeonnier), construc-tions cylindriques variants en couleurs,

matériaux et formes. La plus imposanteest située sur le haut du coteau, appelée"maison des archers", elle est octogonaleet construite en briques rouges, et abriteune grotte artificielle dans ses fondations.Non loin, on observe encore le réservoiren béton qui alimentait à l'origine le jardinen eau, grâce à un système actionné pardes chevaux.

Sur le haut du coteau, à l'Ouest du site, ondécouvre un bassin ainsi qu'un potager.Là, le parc communique avec le plateauagricole par la célèbre barrière blanche.On peut alors longer, par le chemin quimène à la RD 149, la tout aussi célèbrehaie d'aubépines, formant la limite du siteclassé et décrite ainsi par Marcel Proustdans son œuvre Du côté de chez Swann :"La haie (d'aubépines) laissait voir àl'intérieur du parc une allée bordée dejasmins, de pensées et de verveines entrelesquelles des giroflées ouvraient leurbourse fraîche du rose odorant et passéd'un cuir ancien de Cordoue, tandis quesur le gravier un long tuyau d'arrosagepeint en vert, déroulant ses circuits, dres-sait, aux points où il était percé, au-dessusdes fleurs dont il imbibait les parfums,l'éventail vertical et prismatique de sesgouttelettes multicolores."

DescriptionDélaissé depuis le décès de

Jules Amiot en 1912, ce n'est

qu'à partir de 1947 que le site

commença à être entretenu

par la Société des amis de

Marcel Proust. En 1959 et

1960, d'importantes inonda-

tions dégradèrent le jardin que

la commune d'Illiers acheta

en 1962, en engageant un bail

emphytéotique de 65 ans avec

le Conseil général d'Eure-et-

Loir. Récemment, le parc a

bénéficié d'importants travaux

de réhabilitation et de mise

en valeur, ainsi les fabriques

ont été restaurées, des plan-

tations réalisées et le potager

recréé.

Enjeux➔

49DIREN CENTRE

Le Pré Catelan

(1)Petites constructions de

fantaisie ornant un parc,

notamment un jardin anglais.

(2)Monument élevé sur la

tombe d'un personnage vénéré

ou d'un marabout, en Afrique

du Nord.

C'est dans un souci de respect du patri-moine architectural et dans un contextede protection générale réglementant lesconstructions et les affichages au sein dela ville que ce site a été inscrit.Le Rapport Général du Secrétariat Généraldes Beaux Arts, Chantier Intellectuel desSites, énonçait : "Les pèlerins innombrablesvenant visiter Notre-Dame, beaucerons dela plaine voisine, ou voyageurs intrépidesdes provinces lointaines de l'Est, entraientà Chartres par la Porte Guillaume. Depuisqu'ils avaient atteint la vaste étendue deschamps faiblement ondulés et couvertsd'épaisses et mouvantes moissons, les deuxtours guidaient leur marche patiente. (…) La foule entrait sous la porte massivecouronnée de créneaux, et les flèches, quidepuis des lieues guidaient la marche,

faisaient taire la lassitude, s'offraientencore aux yeux assoiffés de miracles sousla voûte de pierre de la Porte Guillaume,dans le cadre tumultueux des maisons.(…)Par bonheur, la ville est restée, gardant àpeu près intact son visage charmant, conti-nuant au cours de longs siècles à fleurirde ses toits le parterre de Notre Dame. Ainsi qu'il y a cinq ou six cents ans on peutpasser cette porte, gravir ces pentes : PorteGuillaume, rue du Bourg, rue St Emon.Seul le tertre de la Poissonnerie a étémodifié. Il ne faut pas le regretter pour seshabitants et l'on doit s'en réjouir pour laperspective agréable qu'il offre sur lestours de la Cathédrale. La Place de laPoissonnerie a, par contre, gardé tout soncaractère. Les maisons y sont curieuseset coiffées de pignons aigus (…). Tout cet

Commune :

Chartres

Situation : Est / Sud-Est de la

vieille ville

Site inscrit par arrêté du

29/12/1943

Superficie : 3,06 ha

Propriété :

publique et privée

Monuments historiques :

Maison du Saumon,

façade et comble

(Cl.MH 05/05/1928) ;

Maison dite de la reine

Berthe, escalier

(Cl.MH Liste de 1889) ;

Vestiges

de la Porte Guillaume

(Cl.MH Liste de 1840)

Fiche technique➔

Origine et intérêt du site

LLeess aabboorrddssddee llaa PPoorrttee GGuuiillllaauummee,,dduu PPoonntt BBoouujjuu eettllee TTeerrttrree ddee llaa PPooiissssoonnnneerriiee

50 DIREN CENTRE

De manière linéaire, le périmètre s'étenddu Tertre de la Poissonnerie à la vallée del'Eure, comprenant ainsi les principauxquartiers moyenâgeux de Chartres.Les abords de la cathédrale, avec leursanciennes rues commerçantes, étroites etsinueuses, constituent le cœur de la villehaute. Certaines maisons ajoutent uncaractère pittoresque au site, telle la Maisondu Saumon et de la Truite, bâtiment àcolombages des XVème et XVIème siècles.Puis, après avoir descendu une série demarches, on aborde la basse ville, à l'angle

de la rue des Ecuyers et de la rue SaintEman, où peuvent être admirées desmaisons à colombages, dont un escalierdu XVème - XVIème, dit de la reine Berthe. Enfin, à partir du Pont Bouju, les bordsde l'Eure constituent la troisième compo-sante du site. Les vestiges de la porteGuillaume du XIIème - XIVème siècle sontles derniers éléments importants del'enceinte médiévale de Chartres, détruiteen 1944. Elles délimitent le périmètre auniveau des fossés de l'Eure.

ensemble attrayant, témoin d'un passétumultueux et fervent doit rester."Outre un espace très dégagé qui laisse auregard une vue séduisante sur la cathédrale,ce site a une apparence des plus attachantes.Ces suites de petites rues d'originemédiévale, où au détour de l'une d'entres

elles se trouve une maison typique à pansde bois, lient la cathédrale à la PorteGuillaume. Ce caractère moyenâgeuxdonne au paysage une totale harmoniepour le promeneur qui, du haut du coteauopposé, contemple la ville.

Description

Les enjeux sont essentielle-ment d'ordre architecturalpuisqu'il s'agit de préserverau centre ancien toutes sesqualités urbanistiques, ainsique les perspectives et lesangles de vues sur la cathé-drale. Entres autres, celaconcerne donc le maintien desvestiges de la Porte Guillaume,la restauration et la réhabili-tation des constructionsanciennes, et notamment lesmaisons à colombages.

Enjeux➔

51DIREN CENTRE

Les abords de la porte Guillaume, pont Bouju et le tertre de la Poissonnerie

Les bords de l'Eure ont été des sièclesdurant le théâtre d'activités diverses :tanneries, lavoirs, moulins, et fouleries,d'où le nom donné au quartier. Elles ontanimé les berges et laissé un patrimoinearchitectural chargé d'histoire. Par ailleurs,ce secteur offrait des perspectives visuellesmajeures sur la cathédrale qu'il étaitimportant de préserver. Éviter que les diffé-rents points de vue sur cet édifice soientaffectés par des constructions visuellementgênantes a été, semble-t-il, un argumentimportant pour l'inscription de ce site.

Ainsi en faisait état le rapport général duSecrétariat général des Beaux Arts, ChantierIntellectuel des Sites : "Ce fût toujoursl'eau qui fit vivre ce quartier. Foulerie ici,tanneries ailleurs.(…) Les maisons aussiont leur charme. Elles ont vu se succéderles hommes, artisans des métiers de l'eau; et les métiers eux-mêmes ont changé.

Elles ont gardé le visage du passé. (…)Mais au-dessus de tout ceci il y a la beauté.Puisque Chartres ne saurait exister sanselle, qui domine de toute sa hauteur cetteville au charme tout auréolé de piétésereine, fait de l'empreinte d'un passétumultueux. La Cathédrale. Elle couronnede sa masse blanche la pente ou s'étagentles toits rouges ou bleus. Là encore c'estelle qui ajoute au pittoresque des vieillesrues, des pignons aigus, en faisant d'euxle cadre d'une incomparable beauté. Amesure qu'on descend la rivière, la formese précise, les traits s'accusent, les vous-sures se creusent, les pinacles et les sabless'aiguisent en sortant de la brume.(…)Ainsi, la ville a vécu depuis des sièclesdans le rayonnement impérissable de lamerveille de pierre gardant avec le tempsce visage aimable d'une cité où l'eau animele ciel, qui baigne entre les toits ses nuagesgonflés du grand vent de la plaine."

Commune :

Chartres

Situation : Est

de la vieille ville

Site inscrit par arrêté du

27/12/1943

Superficie : 2,14 ha

Propriété :

publique et privée

Monument historique :

Pont Saint-Hilaire

(I.MH 23/05/1925)

Fiche technique➔

Origine et intérêt du site

LLeess bboorrddss ddee ll’’EEuurree,,qquuaarrttiieerr ddee llaa FFoouulleerriiee

52 DIREN CENTRE

L'Eure est bordée de lavoirs, la plupartsont couverts de tuiles plates et sepenchent doucement sur la rivière. Celle-ci, étroite, nommée à cet endroit "lapetite Venise", compose avec ces témoinsd'un temps passé un paysage urbainremarquable. Les ponts qui l'enjambent,comme le Pont Saint Hilaire et le PontTaillard, ouvrent une perspective unique

sur la cathédrale. D'ailleurs, entre ces deuxponts, le promeneur ne peut que resteradmiratif d'un si bel agencement urbain.

Les saules pleureurs effleurant la rivièrecontrastent avec le gris du bâti, se reflétantlui-même sur l'eau.

Description

Le maintien de la qualité ar-chitecturale des constructionsqui bordent le cours de l'Eureest essentiel, tout comme lepatrimoine qui y est lié, pontset lavoirs. Les perspectivesvisuelles sur la cathédrale sontà préserver, afin que lequartier conserve cette ca-ractéristique principale ayantprévalu pour l'inscription.

Enjeux➔

53DIREN CENTRE

Les bords de l’Eure, quartier de la Foulerie

Tout comme le quartier de la Foulerie, cesite relate par son patrimoine bâti toutesles activités dépendantes de l'Eure, telsque le furent les lavandières et les tanne-ries. Situé un peu plus au Nord que lequartier de la Foulerie, il donne lui aussinaissance à un tableau d'où émerge d'unseul tenant, la cathédrale, œuvre maîtresseet resplendissante. Outre la protection deces constructions pittoresque, lavoirs etsécheries notamment, l'inscription de cesite permettait alors de sauvegarder despoints de vue valorisant la cathédrale.Le rapport général du Secrétariat généraldes Beaux Arts, Chantier Intellectuel desSites présentait le site : "L'Eure traversantChartres en la basse ville fuit par le Nordvers son destin. Elle décrit en traversantla cité chartraine une très vaste courbe,qui la fait s'approcher de la butte sacréed'où jaillit la merveille de pierre et donneà son cours, tout semé d'îles à moulins,succédant à des ponts bossus, tant de

charme et de variété. Un des ensemblesles plus attrayants qui se soient groupésle long des eaux vertes encombrées d'herbesondulantes, est constitué par le quartierde la Tannerie compris entre le Pont Boujuet le Pont du Massacre. La variété la plusgrande a présidé à l'arrangement des rives,et l'on trouve le pittoresque des vieuxlavoirs dont les reflets dansent dans l'eauclaire au gré des larges ronds qu'y font leslavandières, aussi bien que les frondaisonsépaisses de la Place St André. (…) Maisla beauté éclate. Il suffit de quelque troude ciel entre deux toits, d'une rue qui monteen serpentant, ou descendant en cascadede pierre, si c'est un "tertre". Alors, c'estun étonnement. Le pas s'arrête, la bouchebée et l'œil amusé jusqu'ici, voltigeant depignons en feuillages, se fixe. La Cathédrale.(…) Dans ce quartier où elle domine avectant de hauteur partout et toujours l'œilla cherche, et l'esprit avide de sa séduisantegrandeur guette la faille dans les maisons,

Commune :

Chartres

Situation : Nord-Est

de la vieille ville

Site inscrit par arrêté du

27/12/1943

Superficie : 6,5 ha

Propriété :

publique et privée

Monument historique :

Eglise Saint-André

(Cl.MH Liste de 1840)

Fiche technique➔

Origine et intérêt du site

LLeess bboorrddss ddee ll’’EEuurree,,QQuuaarrttiieerr ddee llaa TTaannnneerriiee

54 DIREN CENTRE

Structuré le long de la vallée de l'Eure etdes fossés de la ville, en continuité avecle quartier de la Foulerie, ce site couvreun quartier calme, de petites rues étroites-rues du Massacre et de la Tannerie-, etenrichies par des maisons discrètes etvariées. La présence des lavoirs, le longde la rivière, permet d'imaginer unquartier probablement très actif à uneépoque qui n'est pas si lointaine. Au rasde l'eau, d'une allure tassée, ils contrastent

avec la grandeur de la cathédrale, qui peutêtre admirée entre deux maisons ouencore d'une des nombreuses passerellesqui, avec les ponts, relient les deux rives.Les saules, les aulnes et, pendant la bellepériode, les fleurs qui inondent ce quartier,embellissent d'autant plus le site. L'égliseSaint André du XIIème siècle et la petiteplace qui la jouxte, délimitent le périmètreau Nord.

la trouée dans les feuillages, ou apparaî-tra l'image resplendissante. Car c'est unenvoûtement, une obsession."Le périmètre envisagé se justifiait ainsi :"La délimitation des bords de l'Eure et duQuartier de la Tannerie a pour but deprotéger les constructions pittoresques,lavoirs et sècheries, qui bordent la rivière,ainsi que l'Eglise St André. (…) Il s'agiten effet de surveiller étroitement l'état de

cette superficie et les transformations quipourraient s'y produire.(…) Si l'impor-tance de la protection de la Basse ville deChartres vient (…) de la domination quela Cathédrale exerce sur celle-ci, on nesaurait trop insister sur le fait qu'en aucunautre point de la ville on ne trouve deperspective plus largement ouverte sur lamasse de pierre s'élançant des verdures del'Evêché."

Description

Le maintien de la qualité ar-chitecturale des constructionsqui bordent le cours de l'Eureest essentiel, tout comme lepatrimoine qui y est lié, pontset lavoirs. Les perspectivesvisuelles sur la cathédrale sontà préserver, afin que le quar-tier conserve les principauxatouts mis en avant lors del'inscription.

Enjeux➔

55DIREN CENTRE

Les bords de l’Eure, quartier de la Tannerie

Situé en bord de rivière, le moulin de laRoche était un édifice fort intéressant etreprésentatif des multiples moulins quijalonnaient le cours de l'Eure. Le rapportpréalable à l'inscription de la vallée del'Eure établi en avril 1969 par le Déléguéau Recensement des Monuments Anciensévoquait ce point : "En la parcourant deChartres à Anet, c'est-à-dire d'amont enaval, on y trouve surtout du pittoresqueaux endroits où elle se divise en bras dechaque côté d'un moulin." Par la suite en1972, ce site a été inclus dans le vastepérimètre du site inscrit de la vallée del'Eure.Il est dit qu'une fontaine, puits peu profondalimenté non pas par la rivière mais parles eaux d'infiltration et de ruissellementdu coteau, fut un temps miraculeuse. Ony plongeait les enfants atteints de "mala-die de langueur ceuzes là qui poussaint

point". Portant le nom de Fontaine SaintAudevoir, son eau était potable et le pro-priétaire du moulin ouvrait aux pèlerinset voisins agriculteurs ou meuniers la portedu petit édifice. En 1848, un arrêté Préfectoralinterdit cette pratique considérant qu'il étaitdangereux de baigner de jeunes enfantsdans une eau glaciale.Le site est aujourd'hui un témoignage del'histoire et des traditions séculaires locales,ainsi que des technologies hydrauliquesanciennes.

Commune :

Saint-Prest

Situation : à 20 km

au Nord-Est de Chartres

Site inscrit par arrêté du

25/05/1943

Superficie : 12,61 ha

Propriété :

publique et privée

Fiche technique➔

Origine et intérêt du site

LLee mmoouulliinn ddee llaa RRoocchheeeett sseess aabboorrddss

56 DIREN CENTRE

Cet ancien moulin du XVIIIème siècle, cachéderrière un mur longé par la route de Jouy,a été très bien restauré, aménagé et estaujourd'hui une agréable résidence privée.Entouré d'arbres, une passerelle traversantla rivière permet de le découvrir.

Les bâtiments, les biefs et écluses ontconservé leur aspect traditionnel. La roue,mise en valeur par un parterre de fleurs etarbustes, reste immobile comme pourgarder intact les souvenirs d'une activitérévolue.

Description

Il s'agit de poursuivre la ges-tion actuelle en conservant lecorps de bâtiments, corpsmême du site.

Enjeux➔

57DIREN CENTRE

Le moulin de la Roche et ses abords

Le Pont Rouge fut réalisé à la fin du XVIIème

siècle sur les ordres de Louis XIV dans lecadre du vaste projet de construction del'aqueduc de Maintenon confié à La Hireet Vauban. Maintenon était alors résidenceintermittente de la cour du roi, et d'im-portants travaux furent entrepris, tels lecreusement du grand canal passant sousl'aqueduc, la plantation des rives ouencore le dessin du parc du château parLe Nôtre.

Le Rapport Général établi en vue del'inscription mentionnait : "Il importequ'aucune dégradation ne vienne abîmerce cadre de vie fort agréable. La digueplantée est actuellement menacée (…) etl'on veut y édifier une affreuse baraque(…). Il est donc essentiel qu'une mesure(…) apporte toute sécurité en ce quiconcerne la protection de ce site."

Commune :

Maintenon

Situation : à 20 km

au Nord-Est de Chartres

Site inscrit par arrêté du

07/04/1943

Superficie : 1,23 ha

Propriété :

publique et privée

Fiche technique➔

Origine et intérêt du site

LLee PPoonntt RRoouuggeeeett sseess aabboorrddss

58 DIREN CENTRE

A la sortie du parc de Maintenon, le canalLouis XIV traverse un quartier quelquepeu retiré du centre. Ce canal est séparéde la rivière le Géreau par une digue plantéede hauts peupliers. Le Pont Rouge, édifiéau XVIIème siècle et repris au XIXème, endos d'âne, est le point central du site, et àproximité du parc du château. Les partiesbâties sont constituées à l'Ouest par uneécole et quelques commerces dans la rue

du Pont Rouge ainsi que d'anciens lavoirsouverts sur le Géreau. A l'Est, les quelquesmaisons bordant la rue Thiers sontséparées du ruisseau par des jardins.Les neufs arches du pont composent avecl'eau et les peupliers de la digue un contrastedes plus agréables qui peut être admiré duPont Neuf.

Description

L'entretien du pont et lagestion de ses abords serontun facteur déterminant pourque le site conserve sesqualités originelles.

Enjeux➔

59DIREN CENTRE

Le Pont Rouge et ses abords

La rivière l'Yerre, après avoir traversée leDunois, passe entre les deux communesde Courtalain et Saint-Pellerin. La vallée,peu encaissée, constitue un espaceremarquable par la variété et le contrastequ'elle apporte en pleine zone de transitionentre la Beauce et le Perche.De plus, la typicité de l'ensemble urbainet la présence du château de Courtalaincomposent un paysage équilibré.Celle-ci paraît avoir orientée favorablementla décision de protection du site : "C'estsurtout à l'ouest que la vallée revêt le plusd'attrait là où la ville avec le châteausurplombent la rivière. C'est donc de cecôté que la protection envisagée s'étendle plus largement. A l'ouest il était importantde protéger non seulement le cours de larivière avant qu'elle ne vienne contre laville s'infléchir vers le sud mais aussil'espace libre qui descend en pente doucede la gare à la rivière et dans lequel

auraient pu s'élever des constructionsdisgracieuses.(…) Il est important de proté-ger cet ensemble dont le mérite est fait decalme et de stabilité pour ce qui est de laville elle-même, qui s'ajoute au charmeverdoyant de la petite vallée qui l'entoure.Il est d'autre part indispensable qu'aucunefaute, quelle qu'elle soit, ne soit commiseaux abords mêmes du château et ne viennegâter le cadre ou détruire l'harmonie",comme le précisait le rapport préalable àl'inscription du site.

Une description du parc du château deCourtalain précisait : "La protection duparc de Courtalain doit permettre de conser-ver au château la magnificence du cadrequ'il mérite. Il est indispensable d'éviterqu'il ne soit porté atteinte à l'un des châteauxles plus attrayants et respectables puis-qu'ancienne terre Montmorency, il prendune place importante dans le passé."

Communes :

Courtalain, Saint-Pellerin

Situation : à 16 km

à l'Ouest de Châteaudun

Site inscrit par arrêté du

06/04/1943

Superficie : 281,59 ha

Propriété :

publique et privée

Monuments historiques :

Château et dépendances

(I.MH 10/05/1991) ;

Parc du château

(I.MH 21/05/1997) ;

Polissoir des griffes du

diable (I.MH 27/01/1987) ;

Pavillon de garde du

Château de Courtalain à

Arrou (I.MH 10/05/1991)

Fiche technique➔

Origine et intérêt du site

LLeess vviillllaaggeessddee CCoouurrttaallaaiinneett ddee SSaaiinntt PPeelllleerriinn

60 DIREN CENTRE

Le site est centré sur le château de Courtalain,et s'étend sur une grande superficie duvillage installé sur une partie de plateauque l'Yerre a entaillé. Le château, édifiéau XVème siècle sur l'emplacement d'uneforteresse médiévale, domine la rive gauchede l'Yerre. Les façades en moellons desilex contrastent avec la décoration desouvertures d'inspirations Renaissancerapportées au XIXème siècle. Le passé deces terres et du château est étroitement liéà l'histoire des Montmorency, notammentà partir de 1750. Au Nord, sur le plateau,le site comprend le parc du château, boiséet emmuré, et quelques parcelles agricolescultivées. Le parc s'étend dans un rayond'un kilomètre au Nord-Est du château. Ilest composé d'essences diverses, marron-nier, chêne, charme et platane. Un étang,pourvu de deux îles, a été creusé aumilieu des bois.

L'agglomération et le château sont situésà flanc de coteau. Le village possède denombreuses habitations typiques de larégion avec des chaînages de briques,façades de pierres apparentes ou enduites,encadrant d'agréables places. Au pied dubourg, un lavoir, restauré avec soin, secache dans la verdure près de la rivière.

La vallée de l'Yerre s'annonce par unliseré arborescent, dense, souvent élargien peupleraies. L'argile à silex estl'affleurement le plus courant, recouvertquelquefois par les limons des plateaux.La rive droite est une pente douce,support d'un paysage agricole cultivé,ouvert, malgré quelques haies et bosquetstémoins du précédent parcellaire et d'an-ciennes prairies. Sur Saint Pellerin, desextractions de matériaux ont été réaliséesen plusieurs lieux dans la vallée de l'Yerre,les terrains ont été par la suite remblayésou réaménagés en plan d'eau.

Notons par ailleurs que le passage de laligne TGV atlantique mis en service en1990 traverse désormais le site dans sonangle Nord-Ouest.

Description

Les enjeux sont de différentesnatures : conservation de latrame bocagère, poursuite dela gestion du domaine deCourtalain et des extensionséventuelles des villages.

Enjeux➔

61DIREN CENTRE

Les villages de Courtalain et de Saint Pellerin

Le rapport préalable à l'inscription motivaitla mise en place d'une mesure de protectionainsi : "Bois Bertrand et ses futaies est undes éléments de la ceinture de bois quientoure Lanneray. De quelque point quel'on considère le village celui-ci se détachesur un fond de verdure. Parmi les massesboisées les plus importantes qui s'élèventdans la plaine, Bois Bertrand occupe une

place importante. C'est dans la partie Norddes Bois du Châpitre que le Parc a étédessiné.(…) Bois Bertrand mérite d'êtrepréservé des atteintes de l'avidité ou dumauvais goût. L'effet de variété et decontraste que la présence des bois produiten cette partie du Dunois, qui géologi-quement annonce le Perche, doit êtrerespecté."

Commune :

Lanneray

Situation : à 15 km

à l'Ouest de Châteaudun

Site inscrit par arrêté du

24/02/1943

Superficie : 42,23 ha

Propriété :

privée

Fiche technique➔

Origine et intérêt du site

LLee ppaarrcc dduu cchhââtteeaauuddee BBooiiss-BBeerrttrraanndd

62 DIREN CENTRE

Le château de Bois-Bertrand, installé àl'écart du bourg de Lanneray, a été édifiéau XIXème siècle dans une clairière en-taillant un vaste massif boisé. L'ancienparc, qui s'ouvrait au Nord-Ouest endirection du village, a été presque entiè-rement mis en culture. On devine toutefoisl'ancienne fonction de cet espace par lesquelques bosquets et sujets arborescentsremarquables qui subsistent : cèdres,séquoias, pins. Seuls les abords duchâteau ont été conservés en pelouses.

Le site, boisé sur ces faces Nord et Est,est peu visible depuis les alentours. Seulela bordure Ouest est dégagée et permet àl'observateur, situé à Lanneray, de contem-pler le château. De ce dernier part une trèslongue allée, d'environ deux kilomètres,qui traverse successivement un massifboisé et une zone agricole.

Description

Le principe du maintien desatouts de ce site repose sur lagestion du domaine dans sonensemble, parc et château. Unenjeu important en terme dequalité paysagère concerne lapréservation des perspectivesvisuelles sur le château,notamment à partir de laRD.111.

Enjeux➔

63DIREN CENTRE

Le parc du château de Bois-Bertrand

La protection du parc et du château deSainte-Radegonde s'inscrit dans unelogique de préservation des domainesforestiers de la commune de Lanneray.

La protection de ce domaine apparaissaitcomme nécessaire tant par le caractère trèsparticulier que lui conférait la présencedes bois en contraste avec les paysages duplateau Dunois alentours que par les éven-tuelles atteintes qu'il aurait encore pu subir,comme le précisait le rapport préalable àl'inscription : "La protection du Parc deSte Radegonde apparaît d'autant plusnécessaire que sa situation dans un réseaude voies de passage constitue pour celles-ci un agrément indéniable. La présencede bois sur ce pays sans accident lui donneun caractère très particulier. C'est pourl'œil un étagement, une succession de ter-rains et de bois qui jouent sous la lumièreaussi bien par la variété des tons que par

la diversité d'orientation de leurs plans.Il importe d'autre part d'éviter que serenouvellent dans un avenir plus ou moinséloigné les actes de vandalisme dont furentvictimes la majorité des bois de SainteRadegonde."

Et l'état des lieux de préciser : "Il ressort :que dans les pays de relief peu accusé, etchez lesquels le charme naît principalementdes différences de matières ou de végéta-tion, il est de toute nécessité de préserverles plantations, et spécialement les parcs,de l'entière disparition ou de la ruinepassagère. Qu'il est nécessaire de mettreun frein aux abus que l'avidité d'un homme,en sa qualité de propriétaire, peut le conduireà commettre contre l'ornement le plus richeet le plus majestueux d'un paysage, qui s'ilen était dépourvu, perdrait tout agrément. Il est temps de prendre pour le parc deSainte Radegonde une mesure qui mette

Commune :

Lanneray

Situation : à 15 km

à l'Ouest de Châteaudun

Site inscrit par arrêté du

24/02/1943

Superficie : 52,59 ha

Propriété :

publique et privée

Fiche technique➔

Origine et intérêt du site

LLee cchhââtteeaauu ddee SSaaiinnttee-RRaaddeeggoonnddee eett ssoonn ppaarrcc

64 DIREN CENTRE

Le château XVIIème siècle de Sainte-Radegonde est situé à moins de deuxkilomètres au Nord-Est du village deLanneray et doit son nom à une chapellementionnée dès 1529, aujourd'hui détruite.D'un aspect simple, toiture en ardoise,façade en briques rouges, il est situé avecses communs au cœur d'un massif boisé.

Il se compose d'une cour carrée que desfossés larges et profonds limitent au Sud.Un petit pont et une belle grille de fer forgépermettent l'accès à l'entrée du château.De cette dernière, direction Sud, onobserve une longue et belle allée, qu'une

futaie ancienne borde des deux côtés. Leboisement, pour l'essentiel composé defeuillus, offre une remarquable variété ;chênes, charmes, châtaigniers, érables,tilleuls, merisiers et alisiers composentune remarquable palette de couleurs et delumières.

Entre le château et la pièce d'eau, s'étendune pelouse rectangulaire entourée d'alléesombragées par de très beaux platanes etsapins. De chaque côté des chemins tracés,des massifs boisés occupent tout le terrain.La limite Nord du site est composée deparcelles agricoles.

ce domaine à l'abri de tels errements etde le voir dans cinquante ans renaître,élever à nouveau vers le ciel la majesté

de ses arbres et répandre encore sur laterre l'ombre de ses futaies."

Description

Le principe du maintien desatouts de ce site repose sur lagestion du domaine dans sonensemble : parc, château etdépendances.

Enjeux➔

65DIREN CENTRE

Le château de Sainte-Radegonde et son parc

Le domaine de la Touche-Hersant comprendun ensemble bâti, avec des constructionsde différentes époques, ainsi qu'un couvertforestier.

Selon le rapport préalable à l'inscriptionétabli à l'époque, il était précisé : "Entouréde belles futaies le domaine que partagentdeux voies bien tracées apporte au milieude la plaine qui l'entoure la richesse deses masses arbustives. Il constitue pour lehameau de la Touche Hersant un ornement.Celui-ci prend d'autant plus de valeur quel'élément de couleur et de forme qui lecompose apporte à l'horizon de la plaineun effet de contraste. Il est nécessaire quela densité de végétation et conséquemmentl'intensité de coloration soit préservée afinde garder à cette contrée qui tient la beautéde la grandeur de ses horizons, un deséléments essentiels, à savoir la richessede ses bois."

Commune :

Lanneray

Situation : à 15 km

à l'Ouest de Châteaudun

Site inscrit par arrêté du

24/02/1943

Superficie : 26,91 ha

Propriété :

privée

Monuments historiques :

Château, poterne d'entrée,

tour Ouest, corps de logis,

bâtiments du XVIème,

chapelle et douves

(I.MH 22/06/1982)

Fiche technique➔

Origine et intérêt du site

LLee ddoommaaiinneeddee llaa TToouucchhee-HHeerrssaanntt

66 DIREN CENTRE

Adossé à un boisement, le domaine de laTouche-Hersant se compose d'un ensemblede bâtiments des XVI au XVIIIème siècles.La poterne à tourelles, les douves et lachapelle sont d'origine médiévale. Unevaste maison du XVIIIème siècle, ouvertesur un petit jardin à la française, borde lesdouves. A l'écart, on peut observer quelquesbâtiments agricoles avec une ferme habitéeet une grange ancienne.

Le boisement, auquel ces ensembles sontaccolés, est dense et essentiellement consti-tué de chênes et de charmes, dont leslisières s'enrichissent d'alisier, de merisierou encore de frêne. Le massif devaitautrefois occuper tout l'espace comprisentre le château et la RD 927, en témoigneles deux allées perpendiculaires bordéesde platanes, de tilleuls, de marronniers etd'érables. Seule l'allée conduisant auchâteau, orientée Sud-Est/Nord-Ouest, aconservé ses deux alignements de bordures.La seconde, à la suite de la mise en culturede la parcelle qui la jouxte, a perdu sonalignement côté Sud, et l'alignement Nordse confond avec la lisière du bois subsistant.

Description

Le principe du maintien desatouts de ce site repose surla gestion du domaine dansson ensemble : parc,château et bâtimentsannexes.

Enjeux➔

67DIREN CENTRE

Le domaine de la Touche-Hersant

Ces jardins constituent un joli premier planau panorama formé par la basse ville etles coteaux qui la dominent, et contribuentainsi à mettre en valeur la cathédrale.Le rapport à la Commission établi le13/01/1941 par l'Inspection Générale,Ministère de l'Éducation Nationale,Commission des Monuments Historiques,justifiait la protection : "En contrebas dela magnifique terrasse de l'ancien évêchéde Chartres, qui s'étend derrière la ca-thédrale et domine toute la vallée de l'Eure,se trouvent plusieurs jardins qui s'étagentdu bord de la rivière jusqu'au mur desoutènement. Ils constituent d'un côté, unpuissant mur de soutènement à l'imposanteabside de la cathédrale, et de l'autre, unjoli premier plan au panorama formé parla basse ville et les coteaux qui la dominent.M. l'architecte en chef Trouvelot craignantqu'un jour on bâtisse sur cet emplacement

et, d'autre part, connaissant les projets dela ville de Chartres qui désire y faire unepromenade publique et y construire unescalier monumental reliant la terrasse àla place St André, propose de classer tousces terrains parmi les sites. C'est croyons-nous une sage mesure de prudence. Ilserait en effet infiniment regrettable qu'unbâtiment, quel que soit son intérêt archi-tectural, soit placé dans ce site, et il seraittout aussi désastreux d'y voir un escaliermonumental."

Commune :

Chartres

Situation : centre, vieille ville

Site inscrit par arrêté du

26/04/1941

Superficie : 0,74 ha

Propriété :

publique et privée

Fiche technique➔

Origine et intérêt du site

LLeess jjaarrddiinnssssoouuss llaa tteerrrraasssseeddee ll’’aanncciieenn éévvêêcchhéé

68 DIREN CENTRE

Situés en contrebas de la terrasse del'ancien évêché de Chartres qui s'étendderrière la cathédrale et domine toute lavallée de l'Eure, ces jardins couverts depelouses et ponctués de quelques conifèress'étagent du bord de la rivière jusqu'aupied du mur de soutènement.La couleur verdoyante qui se dégage dupremier coup d'œil contraste pleinementavec la blancheur éclatante des murs quicernent ces pelouses et accentue l'incom-parable éclat de la Cathédrale. De la PlaceSaint André, il faut monter les marches

qui couvrent la pente abrupte du tertrepour accéder à ces jardins, puis, par unepetite entrée située sur la gauche, on pénètreà l'intérieur d'une première terrasse pourdécouvrir en se rapprochant des murs,toute la vallée de l'Eure qui traverse Chartres.Toujours à partir des escaliers, une secondeentrée débouche sur un étage supérieur auprécédent. Celui-ci donne accès à lacathédrale d'où les jardins peuvent êtreégalement contemplés.

Description

L'enjeu de ce site est que sonrôle d'espace de transition etd'accompagnement de ladécouverte de la cathédralesoit maintenu, avec la gestionde la fréquentation touristique.

Enjeux➔

69DIREN CENTRE

Les jardins sous les terrasses de l’ancien évêché

En 1547, Henri II ordonnait à Philibert del'Orme de construire un château à Anetafin d'en faire la demeure de sa favorite,Diane de Poitiers. Celle-ci, souvent iden-tifiée à la déesse de la chasse et de la lune,fut la maîtresse des lieux jusqu'en 1566 etdota certainement ce site des caractèrestels l'élégance et la grâce. Curieusementd'ailleurs, le château fut, au cours dessiècles suivants, essentiellement tenu pardes femmes. A l'égal du Louvre, le châ-teau d'Anet constitua l'une des principalesréalisations de la Renaissance européenne ;de nombreux artistes y furent reçus telsLulli, Molière ou encore Voltaire. Lesheures révolutionnaires détruisirent demanière irréversible une grande partie duchâteau qui fut reconstruit au cours duXIXème siècle par Adolphe de Camaran etFerdinand Moreau.La protection des abords immédiats per-mettait de mettre en valeur ce patrimoine.Un rapport à la Commission Supérieure

des Sites élaboré par le Ministère del'Instruction Publique et des Beaux-Arts,Commission des Monuments Historiquesle 14 août 1934 mentionnait : "M. le Maired'Anet désirerait que les abords du châteausoient classés, afin qu'aucune transfor-mation fâcheuse ne soit exécutée dansl'avenir. Un bureau de poste étant projetédans l'angle de la petite place, il en craintl'architecture en général très claironnante."Le Maire voulait également que leclassement soit plus étendu. Mais tous lesabords ne purent être classés en raison defortes indemnités qu'il aurait fallu payerà plusieurs propriétaires d'immeublessitués face au château. La place forméepar une rue longeant les bâtiments du châ-teau, des habitations et deux trottoirsfurent en définitive retenus dans lepérimètre protégé.

Commune :

Anet

Situation : à 18 km

au Nord de Dreux

Site inscrit par arrêté du

08/04/1935

Superficie : 0,4 ha

Propriété :

publique

Fiche technique➔

Origine et intérêt du site

LLee ssooll ddee llaa ppllaacceedduu cchhââtteeaauu dd’’AAnneett

70 DIREN CENTRE

Le sol de la place du château est un espacevisuellement dégagé qui longe les douvesdu château, offrant une large vue sur sesfaçades. Les bornes tronconiques et labordure dédoublée en pierre empêchenttout stationnement de véhicules. Lemobilier urbain, bancs en pierre blanche,est sobre et s'agence parfaitement dans lecadre des pelouses et du château.

Description

Malgré les dispositions favo-rables à la préservation du sitepar son classement, la villed'Anet ne put échapper aprèsguerre à l'évolution urbainegénérale qui s'adaptait peu àpeu à l'automobile. C'est ainsique le site classé subit pendantlongtemps sur l’aire gravillonnéedes stationnements surabon-dants en période touristique.La maigre largeur de gazonjouxtant l'enceinte du châteaurésistait également mal à lacirculation des piétons, tentésd'aller jusqu'au mur délimitantles douves pour mieux admirerl'architecture dans son ensemble.C'est en 1990 qu'une mesurede réhabilitation fut entreprise,sur la base d'une étude réaliséepar J. Ballereau architecte-urbaniste pour la DirectionRégionale à l'Architectureet l'Environnement. Elleconstituait en "un système dedéfense physique et psycho-logique pour empêcher toutaccès à des véhicules surl'esplanade et permettre ainsiaux piétons de jouir en toutequiétude de la vue sur cepatrimoine exceptionnel."Depuis la suppression dustationnement, les abords duchâteau sont longés par unepromenade piétonnière fortappréciée.

Enjeux➔

71DIREN CENTRE

Le sol de la place du château d’Anet

Lors de sa séance de délibération du 27février 1933, le conseil municipal d'Illiersformula une demande de classement de laPromenade de la Citadelle au nombre dessites et monuments naturels. Ses argumentss'articulaient autour de l'intérêt ornementalet de la fonction récréative d'un tel espace :"La conservation de la Promenade de laCitadelle dont il s'agit présente au point

de vue artistique un intérêt considérablepour la Ville d'Illiers, les arbres plus quecentenaires forment un ombrage délicieuxtrès fréquenté par les enfants et constituent,en quelque sorte, l'unique promenade dela ville. Cette promenade donne en outreun cachet naturel et rehausse la beauté denotre petite cité."

Commune :

Illiers-Combray

Situation : à 25 km

au Sud-Ouest de Chartres

Site classé par arrêté du

24/01/1934

Superficie : 0,25 ha

Propriété :

publique

Fiche technique➔

Origine et intérêt du site

LLaa PPrroommeennaaddeeddee llaa CCiittaaddeellllee

72 DIREN CENTRE

Site modeste, réservé aux piétons, laPromenade de la Citadelle se composed'un espace engazonné et de deux rangéesd'érables. Ceux-ci, espacés suffisammentpour ne pas étouffer l'espace environnant,procurent, en été, une ombre bien agréablepour qui souhaite tout en s'asseyant sur un

des bancs, apprécier le calme de l'endroit.D'une configuration linéaire, le site estcerné de deux murs gris qui contrastentavec l'aspect verdoyant des arbres.

Description

Les érables planes, centenairesà l'époque du classement,furent abattus en 1956 sousréserve d'une replantationrapide. Or rien ne fut réaliséet la Commission des Sites le10 juillet 1964 demanda ledéclassement du site : "Noussollicitons de la Commissiondes Sites, une décision d'avisfavorable à la proposition deradiation de la Promenade dela Citadelle à Illiers de la listedes sites classés." La replan-tation fût effectuée entre tempset la procédure de déclassementne fût pas engagée.

Enjeux➔

73DIREN CENTRE

La Promenade de la Citadelle

AAnnnneexxeess

Principales dispositions :La loi du 2 mai 1930, abrogeant la loi du 21 avril 1906 organisant la protection des sites etmonuments naturels de caractère artistique, vise à instaurer une protection des sites pour lesquelsla conservation présente un intérêt général pour des motifs d'ordre historique, scientifique, légendaireou pittoresque. Cette procédure, très utilisée pour préserver des paysages exceptionnels ouremarquables d'une région donnée, prévoit deux niveaux de protection, le classement et l'inscription.

Le CLASSEMENT correspond à la reconnaissance nationale d'un paysage exceptionnel, qu'il soiturbanisé ou naturel. Cette procédure, dont l'application est sélective, constitue le moyen d'assureravec rigueur la pérennisation de la qualité paysagère des espaces définis et dont l'Etat entendsauvegarder les particularités. Si le classement a pour objectif le maintien de l'état et de l'aspectdes lieux, il ne fige pas pour autant toute évolution ; cependant, par les obligations qu'il crée, ilpermet de garantir les caractères fondamentaux et la valeur paysagère intrinsèque du site pourlesquels la protection a été instaurée et de le préserver de toute atteinte fondamentale irréversible.

Procédure :L'initiative d'un classement peut être multiple : Elus, associations, propriétaires fonciers, servicesde l'Etat ou Commission départementale des sites, perspectives et paysages ; l'instruction de laprocédure se réalisant sous l'autorité du Préfet de département. La Direction régionale de l'environ-nement, en liaison le plus souvent avec le Service départemental de l'architecture et du patrimoine,les municipalités concernées, voire d'autres partenaires locaux, constitue un dossier préalablejustifiant la mise en œuvre d'une protection. Le projet de protection fait l'objet d'une enquêteadministrative, puis est suivi d'une consultation de la Commission départementale des sites, pers-pectives et paysages. Cette instance, présidée par le Préfet de département, est composée dereprésentants des services de l'Etat, des collectivités territoriales et de personnalités qualifiées enmatière de sites, cadre de vie, sciences de la nature et paysages dont des membres d'associationsagréées de protection de l'environnement. En cas d'avis favorable des propriétaires le classementest prononcé par arrêté du Ministre de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement,en cas d'opposition d'au moins un des propriétaires, ou en raison de leur nombre important qui arendu impossible une enquête individualisée, le classement est prononcé par décret en Conseild'État, après consultation de la Commission supérieure des sites, perspectives et paysages via unrapport de l'Inspection générale. Il fait l'objet d'une publication au Journal Officiel et constitue uneservitude d'utilité publique opposable aux tiers et qui s'impose aux documents d'urbanisme. Ladécision de classement doit être reportée au(x) plan(s) d'occupation des sols.

Les travaux :Les travaux d'exploitation courante des fonds ruraux et d'entretien normal continuent à s'exercerlibrement. A contrario, tous les travaux susceptibles de modifier l'état ou l'aspect des lieux sontinterdits, sauf autorisation spéciale du ministre, après avis de la Commission départementale dessites, perspectives et paysages, de l'Architecte des bâtiments de France et du directeur régional del'environnement, et si le ministre le juge utile de la Commission supérieure des sites, perspectiveset paysages. Pour certains types de travaux, l'autorisation ministérielle a été déconcentrée au Préfetde département.

ARTICLES L.341.1 A L.341.22 DU CODE DE L'ENVIRONNEMENTRESULTANT DE LA LOI DU 2 MAI 1930

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L'INSCRIPTION, conçue à l'origine comme une mesure préalable au classement, représentedésormais un outil de reconnaissance de la qualité paysagère d'un territoire, dont l'évolution doitêtre suivie. Actuellement, cette protection est surtout utilisée pour les espaces bâtis, ou aux abordset en complément de sites classés. Elle permet également d'attirer l'attention des acteurs de l'amé-nagement et de l'urbanisme sur ces espaces sensibles au plan paysager.

Procédure :Comme pour le classement, la demande d' inscription d'un site peut émaner de divers services ouinstances. La Direction régionale de l'environnement, en liaison le plus souvent avec le Servicedépartemental de l'architecture et du patrimoine, le(s) communes concernée(s), voire d'autrespartenaires locaux, constitue un dossier préalable justifiant la mise en œuvre d'une protection. Aprèsavis de(s) la commune(s) intéressée(s), de la Commission départementale des sites, perspectives etpaysages et consultation de l'Inspection générale, l'inscription est prononcée par arrêté du Ministrede l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement. L'inscription est mentionnée au JournalOfficiel et constitue une servitude d'utilité publique opposable aux tiers. S'imposant aux documentsd'urbanisme, la décision d'inscription doit être reportée au(x) P.O.S.

Les travaux :Toute modification de l'état ou l'aspect du site ne peut être réalisée par le maître d'ouvrage sansqu'elle ait été déclarée quatre mois au moins avant le début des travaux auprès de l'administration.L'Architecte des bâtiments de France émet un avis simple, cet avis n'est conforme que pour lesprojets de démolitions.

La GESTION DES SITES a dépendu de différents Ministères depuis 1930 : Ministère de l'InstructionPublique et des Beaux-Arts, Ministère de l'Education Nationale, Ministère des Affaires Culturelles,Ministère de la Qualité de la Vie, Ministère de la Culture et de l'Environnement, Ministère del'Equipement, du Logement, de l'Aménagement du territoire et des Transports... Actuellement,l'application de la législation sur les sites relève entièrement du Ministère de l'Aménagement duTerritoire et de l'Environnement.

La gestion des sites au quotidien relève dans les faits souvent d'une coopération étroite entre lesservices de l'Etat, régionaux et départementaux, les élus, les propriétaires fonciers, voire les orga-nismes gestionnaires. Par ailleurs, certains sites classés ou inscrits, sont également protégés,entièrement ou partiellement, par d'autres législations telles la loi du 31 décembre 1913 sur lesMonuments Historiques complétée par la loi du 23 février 1943 sur les abords, la loi du 4 août1962 dite loi Malraux créant les Secteurs Sauvegardés, ou encore la loi du 7 janvier 1983 étenduepar la loi du 31 décembre 1993 instituant les Zones de Protection du Patrimoine Architectural,Urbain et Paysager. Ainsi, les services de l'Etat peuvent être amenés à donner des avis en applicationde l'un ou l'autre de ces outils. Cette superposition n'entraîne pas de contradictions, d'abord car lespérimètres de protection ne sont pas forcément identiques, ensuite car certains avis trouvent leurlégitimité plutôt dans le cadre d'une réglementation que dans une autre. Par ailleurs, précisons quela protection au titre des sites a pu être réalisée antérieurement et a permis d'interpeller le législateursur des espaces sensibles au plan paysager ou d'intérêt architectural et historique majeur.

L'inscription et le classement d'un site restent un label, une garantie de gestion de qualité, lesautorisations de travaux n'étant validées qu'après une expertise approfondie.

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