Upload
vuongtu
View
213
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
Septembre 5/2014Extrait de l’INFORUM
SITES EN DIALOGUE
SAVOIR D’EXPERTS:UNE GRANDE AIDE
Avec la nouvelle LAT, la planification d’affectation dans les communes s’est complexifiée. Le développement de l’urbanisation vers l’intérieur nécessite un savoir d’expert et de la patience. Les experts de SITES EN DIALOGUE soutiennent les communes pour bien amorcer leur planification. Pages 2 et 10
2
les villages, sont au centre des discus-
sions. La commune souhaitait l’opinion
d’un expert externe. Lors de la séance
qui ponctue la visite, on évoque en outre
une série de maisons mal utilisées et
nécessitant une rénovation, situées en
face de l’administration communale, sur
la place du village qui, en fait, n’en est
plus une. Spontanément, les deux experts
soulèvent l’idée de fermer une rue et d’en
faire une place.
Un an plus tard, le directeur de VLP-ASPAN
apprend que la commune a commandé
un mandat d’étude afin de concrétiser la
piste proposée. «Il m’est alors clairement
apparu que d’autres communes, à l’instar
de Benken, pourraient aussi avoir besoin
d’un soutien externe et d’une évaluation
Deux ans après la mise sur pied de son
centre de conseil SITES EN DIALOGUE,
VLP-ASPAN tire un bilan positif. Ce
service jouit d’un bon écho. De plus
en plus de communes éprouvent
le besoin d’obtenir une estimation
neutre de leurs potentiels, ainsi que
des recommandations pratiques dans
le domaine de l’aménagement du ter-
ritoire. Si les questions portant sur le
développement de l’urbanisation vers
l’intérieur sont fréquentes, la palette
des thèmes auxquels les aménagistes
sont confrontés dans les communes
demeure vaste.
«Benken, dans le canton de St-Gall, a
été pour moi l’expérience qui a fait ger-
mer l’idée de SITES EN DIALOGUE», se
souvient Lukas Bühlmann, directeur de
VLP-ASPAN. Après la publication d’un
rapport sur la clause d’esthétique dans
INFORUM 1/2009, Bühlmann est contac-
té par le responsable des constructions
de la commune saint-galloise de Benken
afin d’obtenir un avis sincère et franc sur
la qualité des constructions de son vil-
lage. Bühlmann organise alors une visite
locale avec Philipp Maurer, aménagiste et
ancien directeur de Patrimoine suisse. De
nouvelles constructions à flanc de coteau,
composées de plusieurs maisons indivi-
duelles de formes et de couleurs très di-
verses, comme on en voit beaucoup dans
SITES EN DIALOGUE
UN SERVICE D’AIDE À L’AUTONOMIE
Nombreuses sont les communes qui ont des questions au sujet de la rénovation et de la revalorisation urbaine. Ici, des experts en visite à Lachen SZ.
SEPTEMBRE 5/2014VLP-ASPAN
3
SITES EN DIALOGUE
UN SERVICE D’AIDE À L’AUTONOMIE
réalité est venue s’ajouter la loi révisée sur
l’aménagement du territoire, qui exhorte
les communes à axer le développement
de leur urbanisation vers l’intérieur du mi-
lieu bâti», souligne Bühlmann.
De ce constat naît en automne 2012 le
centre de conseil SITES EN DIALOGUE,
auquel ont été intégrées les compétences
des experts du Réseau vieille ville, spé-
cialisés depuis plusieurs années dans le
conseil et l’accompagnement des com-
munes pour toutes les questions en lien
avec les centres historiques des localités
(voir encadré, page 9). Aujourd’hui, 14
experts œuvrent à l’enseigne de SITES EN
DIALOGUE et du Réseau vieille ville, pour
la plupart des architectes et des amé-
nagistes.
La palette des thèmes pour lesquels SITES
EN DIALOGUE est sollicité est vaste. De-
puis l’introduction de ce service, les seuls
experts de SITES EN DIALOGUE ont été
contactés pour 13 conseils d’envergure
par des communes et une région. De
plus, des projets-pilote ont été menés en
amont dans quatre communes. Sur ces 17
cas, six concernent des questions en rap-
port avec le développement des centres
de localités, liées notamment au trafic ou
à des projets de constructions. Dans deux
cas, les conseils concernaient le dévelop-
pement de secteurs ferroviaires. Dans une
autre commune, il s’agissait de classer en
zone à bâtir un important secteur d’acti-
vités, situé près d’un bâtiment répertorié
parmi les objets dignes de protection figu-
rant à l’inventaire ISOS; les autorités sou-
haitaient avoir un avis sur ce projet. Dans
une commune d’agglomération en plein
essor démographique et économique,
il fallait évaluer les nombreux processus
de planification parallèlement en cours.
Une destination touristique se demandait
quant à elle dans quelle mesure la sup-
pression de l’indice d’utilisation au profit
d’un indice de construction pourrait être
un avantage. Enfin, une commune de
Suisse centrale devait établir une concep-
tion directrice de son aménagement, mais
se voyait entravée à l’interne dans sa pla-
nification et cherchait une aide externe
pour remédier à ce blocage. Par ailleurs,
les experts de SITES EN DIALOGUE ont mis
sur pied des ateliers dans certaines com-
munes, pour les soutenir dans l’analyse
de la situation et la recherche de pistes; ce
fut le cas notamment dans une commune
périphérique de montagne, marquée par
l’exode de sa population et un important
trafic de transit.
Chaque village, chaque ville, est unique.
Pourtant, l’expérience montre que cer-
taines problématiques préoccupent un
grand nombre de communes suisses.
Trois d’entre elles ont fait appel à SITES
EN DIALOGUE et relatent leur démarche
ci-après.
Contestable esthétiquement parlant, mais typiquement suisse: constructions à flanc de coteau à Benken SG.
Photo: H. Haag, VLP-ASPAN
Photos: L. Bühlmann, VLP-ASPAN
de leur situation. Un nombre croissant de
communes font appel à VLP-ASPAN pour
des questions d’aménagement. À cette
4
les personnes âgées et les familles), d’une
auberge de jeunesse et de plus de places
de parc, autant de projets pouvant être
réalisés sur le champ en question. Sur la
base de ces discussions, de visions locales,
de recherches et de documents addition-
nels, notamment les lignes directrices de
Vitznau en matière d’aménagement, le
plan de zones et le registre foncier, les ex-
perts rédigèrent leur rapport accompagné
de recommandations.
«Le rapport, rédigé par des personnes
neutres, confortait la commune dans
son sentiment d’être sur la bonne voie»,
se souvient Hansjörg Illi, secrétaire com-
munal de Vitznau. Les experts ont en-
Vitznau LU: quel avenir pour le pré
au centre du village?
Située au bord du Lac des Quatre-Can-
tons, la commune lucernoise de Vitznau
était confrontée à la question suivante:
que faire du pré «Reimenmatte» exempt
de constructions, non-classé, situé à deux
pas de la place du village? Les proprié-
taires de ce terrain s’étaient déclarés prêts
à le vendre, pour autant qu’il soit utilisé
à bon escient. Lors de leur déplacement
à Vitznau, en février 2012, les experts de
SITES EN DIALOGUE constatèrent avec
satisfaction que la commune n’envisa-
geait pas cette question de façon isolée.
Le Conseil communal s’était engagé dans
une réflexion de fond sur la façon de
rendre le village plus attrayant. Les experts
ont pu noter que la place du village ser-
vait de parking central et invitait peu à la
détente. Ils visitèrent également un cime-
tière abandonné qui pouvait être affecté à
une nouvelle utilisation. Lors de la séance
qui suivit la visite locale, les représentants
de la commune expliquèrent que cette
dernière avait besoin de logements (pour
Vitznau LU définit avec les propriétaires fonciers l’utilisation d’un pré non classé sis dans le village.
A l’occasion de la planification du centre, Vitznau LU doit décider s’il est judicieux de conserver les places de stationnement situées sur la place du village.
Photos: H. Haag, VLP-ASPAN
SEPTEMBRE 5/2014VLP-ASPAN
5
Brütten ZH souhaitait savoir de quelle manière un centre attractif pourrait se développer autour de la
Maison de Commune.
couragé le Conseil communal dans son
projet d’acquérir le pré en question pour
lui permettre de développer le centre du
village en fonction de la demande. Ils lui
ont recommandé d’informer au plus vite
les propriétaires de cette intention et de
les impliquer dans le processus de déve-
loppement. Ils ont également conseil-
lé à la commune d’élaborer un concept
d’affectation, sur lequel pourraient s’ap-
puyer les négociations en vue d’un pacte
d’emption. Enfin, le rapport préconisait
d’amorcer parallèlement la planification
du centre et indiquait les points à régler
par la commune pour ce faire.
La commune, en collaboration avec les
propriétaires fonciers, est actuellement en
train de définir les affectations possibles
pour le pré «Reimenmatte».
Brütten ZH: un centre de village plus
attrayant
La planification du centre est également
un sujet de préoccupation pour la com-
mune de Brütten ZH et de ses 2’000 ha-
bitants. Il y a cent ans, c’est l’église qui
constituait le cœur du village. Plus tard,
la maison de commune fut construite à
quelques pas de là, puis une halle poly-
valente. Le Conseil communal était d’avis
qu’il fallait créer, autour de ces bâtiments,
un centre à valeur identitaire, attrayant de
par son architecture et l’utilisation qui en
est faite. La commune souhaitait savoir
comment atteindre cet objectif. En faisant
visiter leur village aux experts de SITES EN
DIALOGUE, les représentants commu-
naux soulevèrent d’autres points cruciaux,
comme le manque de logements pour
personnes âgées ou la pertinence de créer
des logements à loyer abordable pour les
familles. D’autre part, la commune s’in-
terrogeait quant à la gestion des espaces
public et routier, au stationnement, aux
zones piétonnes et à l’accessibilité du
centre du village. Les experts ont relevé un
atout majeur dont disposait la commune:
du terrain constructible en plein centre,
ce qui lui permet d’influencer l’utilisation
6
Vionnaz VS désire requalifier sa zone industrielle Grand-Clos, une ancienne gravière.
parking souterrain et un aménagement
naturel des environs.
Le rapport des experts proposait prin-
cipalement des pistes pouvant aider la
commune à préciser ses visions, afin d’at-
teindre ses objectifs de planification. Ils
recommandaient à cette dernière de ne
pas vendre le terrain, mais de le céder en
droit de superficie, et de clarifier avec les
organismes de promotion économique du
canton et de la région, le besoin en zones
industrielles. Vionnaz a aussi été invitée à
formuler une conception directrice de ses
zones industrielles qui soit coordonnée au
niveau régional, ainsi qu’à définir préci-
sément quels types d’affectations, d’en-
treprises et d’aménagement des environs
elle souhaitait ou excluait. Une planifica-
tion-test a également été conseillée afin
d’obtenir les meilleures idées possibles
pour le développement futur.
Dans la continuité du rapport établi, la
commune de Vionnaz prévoit la mise en
place d’un groupe de travail d’ici le début
2015 afin de travailler sur un plan d’amé-
future de ce secteur. Par ailleurs, Brütten
a su conserver une part de son identité
villageoise originelle. Dans leur rapport,
les experts ont conseillé à la commune
d’impliquer les principaux acteurs le plus
rapidement possible dans la planification.
Ils ont ensuite proposé de procéder en
quatre étapes: créer un groupe d’idées,
attribuer des mandats d’étude parallèles
à des bureaux d’aménagement externes,
élaborer un masterplan et, enfin, si néces-
saire, établir un plan d’affectation spécial
sur cette base (cf. INFORUM 4/2013).
La commune a pris acte de ces recom-
mandations. Un groupe d’idées, consti-
tué de représentants communaux, d’ha-
bitants intéressés et de restaurateurs,
travaille d’ores et déjà à l’élaboration de
propositions d’affectations pour le nou-
veau centre du village. Sur la base de ces
réflexions, un mandat d’étude parallèle
sera attribué à différents bureaux, dans le
but de présenter à la commune plusieurs
propositions de conceptions pour le nou-
veau centre.
Vionnaz VS: développer la zone
industrielle
La commune valaisanne de Vionnaz dis-
pose d’une importante zone industrielle,
une ancienne gravière, partiellement en-
tourée d’une épaisse forêt. Cette gravière,
désormais utilisée comme dépôt de ma-
tériaux, arrive à saturation. Au vu du po-
tentiel de cette zone industrielle, soit près
de 8 ha d’un seul tenant, la commune
est donc à la recherche de pistes pour
donner à cette zone une nouvelle affec-
tation et la revaloriser, d’un point de vue
tant économique qu’écologique. Afin de
s’assurer que toutes les options et tous les
potentiels soient pris en compte, la com-
mune s’est mise en contact avec SITES
EN DIALOGUE. Lors de leur déplacement
à Vionnaz, fin 2013, les experts ont rele-
vé que les autorités communales avaient
déjà mené des réflexions approfondies sur
le genre d’entreprises souhaitées, la hau-
teur des bâtiments, la construction d’un
nagement détaillé de la zone industrielle
en question.
Greppen LU: parvenir à un
changement d’affectation
unanimement accepté
Pour SITES EN DIALOGUE, la commune
lucernoise de Greppen constitue un cas
un peu particulier. Sa demande dépassant
le cadre de l’offre de conseil, l’experte Ka-
trin Jaggi a dû la traiter dans le cadre d’un
mandat spécial. Greppen se trouvait dans
une impasse: à la demande d’investisseurs
et de propriétaires fonciers, le Conseil
communal avait consenti au changement
d’affectation de deux secteurs situés au
bord du Lac des Quatre-Cantons. Il était
prévu de faire passer en zone d’habita-
tion une grande portion du «Wendel-
matte» (un pré sis jusqu’alors en zone
de cure) et le site d’une scierie (alors en
zone artisanale). En 2008, les électeurs
avaient toutefois rejeté le premier projet
de construction. À cela est venu s’ajou-
ter, en 2012, un préavis négatif du canton
SEPTEMBRE 5/2014VLP-ASPAN
7
Cette maison à Lachen SZ va être remplacée par une nouvelle construction.
concernant le projet de révision partielle
du plan d’affectation: le canton jugeait
en effet que le déclassement des deux
secteurs, tel que présenté, ne pouvait
être approuvé, la nouvelle mise en zone
étant trop étendue. Par ailleurs, le Service
cantonal des biens culturels avait égale-
ment mis son veto, car il jugeait que le
site construit – figurant à l’ISOS – serait
trop fortement altéré. C’est pourquoi la
commune de Greppen a donné mandat
à l’experte Jaggi de rédiger une expertise
assortie de recommandations concrètes.
Elle devait établir les bases d’un projet de
changement d’affectation qui puisse être
avalisé par le canton et accepté par les ci-
toyens et les associations de protection.
Ladite expertise était disponible fin 2012
et recommandait entre autres une faible
urbanisation du pré en question, dans le
sens d’une extension du centre du village
plutôt que d’un nouveau quartier.
«L’expertise nous a été très précieuse»,
explique Claudia Bernasconi, présidente
de la commune. «Pour la première fois,
nous avons envisagé l’extension du village
dans sa globalité et non plus sous l’angle
des différents projets et parcelles. Nous
avons gagné en assurance et en soutien
vis-à-vis des investisseurs. De plus, l’ex-
pertise s’inscrivait totalement dans la
ligne du canton.»
À la fin de l’année 2013, les habitants
de Greppen ont accepté la mise en zone
telle que préconisée par l’expertise: seule
la portion du pré située à proximité du
centre est passée en zone d’habitation,
la partie la plus importante restant un es-
pace vert public. Sur le site de la scierie,
moins sensible, un lotissement est prévu.
Un concours d’architecture est actuelle-
ment en cours. L’accès public au lac est
garanti.
Les communes décident
C’est généralement la présentation du
rapport des experts à la commune qui clôt
l’activité de conseil de SITES EN DIALOGUE.
«Avoir la possibilité de présenter nos éva-
luations et nos recommandations de vive
voix est un atout. Cet échange permet
de développer une compréhension mu-
tuelle», explique Christian Wiesmann, ex-
pert. «Nous sommes à même de répondre
aux questions soulevées par le rapport et
de débattre des solutions possibles avec
les élus communaux.» La balle est ensuite
dans le camp de la commune. «SITES EN
DIALOGUE propose différentes manières
de procéder. C’est à la commune ensuite
de décider comment elle souhaite agir et
quels sont ses besoins en matière d’affec-
tation», précise Christian Wiesmann.
Annemarie Straumann, VLP-ASPAN
Photo: A. Straumann, VLP-ASPAN
8
L’offre de SITES EN DIALOGUE
Une première consultation facilement accessible et compétente
Un regard extérieur neutre
Des pistes en cas de blocage dans les processus de planification
Des propositions pour l’amorce de processus
L’accès à des experts et à des bureaux de planification expérimentés
Un accompagnement compétent dans les processus de planification complexes
L’accès à de bons exemples relatifs aux problèmes soulevés
Les membres de VLP-ASPAN paient 5’500 francs pour une première consultation. Celle-ci englobe en général une vision locale
par les experts, un rapport, ainsi que la présentation à la commune du rapport et des recommandations.
VLP-ASPAN gère aussi une base de données comprenant des bons exemples pratiques en provenance de communes. Actuelle-
ment, 280 exemples sont répertoriés, répartis en neuf catégories: requalification urbaine et réaffectation, nouveaux territoires
constructibles, espace public, planification centre, régions de développement spéciales, protection des sites construits et du
patrimoine, bases de planification, plans d’affectation, procédures et relations publiques. La recherche de bons exemples est
gratuite pour les membres de VLP-ASPAN.
www.vlp-aspan.ch > conseil > SITES EN DIALOGUE
Courriels à [email protected]
Münchenstein
Triboltingen/E.
Kradolf-Sch.
Brütten
Lachen
Greppen
Roggwil
Aadorf
Zermatt
Grabs
Vionnaz
Reg. EmmentalVitznau
Schattdorf
Tinizong-Rona
Illgau
SITES EN DIALOGUE
RÉSEAU VIEILLE VILLE
Pully
Thun
Aarberg
Altdorf
Sempach
Herzogenbuchsee
LichtensteigWiedlisbach
Aarau
Zofingen
DelémontGossau
LiestalLaufen
Sursee
Neunkirch
Arbon
Frauenfeld
AltstättenHerisau
Biel-Bienne
Trogen
Kreuzlingen
Wil
Huttwil
Brig
Kaiserstuhl
Richterswil+ Villach (Oe)
Elgg
Activités de conseil dans le cadre de SITES EN DIALOGUE et du Réseau vielle ville
SEPTEMBRE 5/2014VLP-ASPAN
9
Réseau vieille ville
Le Réseau vieille ville est un centre de compétences qui propose des avis d’experts
et différents outils aux communes souhaitant faire face aux problèmes structu-
rels qui affectent leur vieille ville. Cette démarche, développée en 2007 par Urs
Brülisauer et Paul Hasler, a obtenu le soutien de l’Office fédéral du logement; en
2011, le secrétariat a été repris par VLP-ASPAN. Aujourd’hui, le Réseau vieille ville
fait partie intégrante de SITES EN DIALOGUE. Les experts du Réseau œuvrent
principalement en faveur des centres historiques en perte de vitesse, dans les-
quels les commerces ferment et les maisons se vident. Ils apportent leur concours
aux communes qui souhaitent que leurs centres redeviennent des lieux de ren-
contre. À cette fin, ils ont développé quatre outils: l’analyse de ville, la stratégie
de valorisation, le club de rue et l’analyse d’immeuble. Si le Réseau a d’abord
été conçu pour répondre aux problèmes des vieilles villes, ses instruments s’ap-
pliquent à toute commune.
La dernière Newsletter du Réseau vieille ville (sujet: Analyse d’immeuble) est an-
nexée au présent envoi.
www.netzwerk-altstadt.ch
Les fondateurs du Réseau vieille ville Paul Hasler et Urs Brülisauer, à Lichtensteig SG.
Photo: A. Straumann, VLP-ASPAN
10
Paul Pfister a été durant neuf ans
aménagiste du canton d’Argovie. Au-
jourd’hui à la retraite, cet architecte
ETH au bénéfice d’un diplôme de
master en aménagement du territoire
continue de conseiller cantons et com-
munes dans des questions liées à la
planification et sillonne fréquemment
la Suisse en sa qualité d’expert de
SITES EN DIALOGUE. Pour INFORUM,
il revient sur son parcours de conseil-
ler au service des communes.
changements démographiques comme le
vieillissement de la population, ou le cadre
légal actuel qui prône un développement
de l’urbanisation vers l’intérieur, nécessi-
tant une coordination avec les transports
et une valorisation des structures urbaines
existantes. Autrefois, les plans d’affecta-
tion étaient bidimensionnels. En d’autres
termes, une commune pouvait délimiter
une nouvelle zone à bâtir et y construire.
Aujourd’hui, la planification d’affectation
est plus complexe, car elle intervient dans
des structures existantes.
Et où réside la difficulté?
L’affectation d’espaces de développe-
ment existants en milieu bâti exige une
politique ciblée et de la persévérance.
La planification doit être en adéquation
avec les constructions existantes et les es-
paces libres. Elle doit formuler des lignes
directrices claires pour les affectations et
projets de construction à venir. En outre,
différents acteurs doivent être impliqués:
les propriétaires fonciers, les maîtres d’ou-
Interview
«LA PLANIFICATION D’AFFECTATION EST DEVENUE PLUS COMPLEXE»
La ville d’Aarau a obtenu le prix Wakker 2014 de Patrimoine suisse pour sa promotion d’une densification de qualité et respectueuse des spécificités des quartiers. . Photos: G. Bally/Keystone.
Monsieur Pfister, à votre avis qu’elle est,
aujourd’hui, la principale préoccupation
des communes?
Cela varie beaucoup d’une région à
l’autre. Dans le canton d’Argovie, par
exemple, les communes sont confrontées
à la question de savoir comment déve-
lopper les transports et l’urbanisation de
façon durable, dans la perspective de la
forte croissance démographique atten-
due dans le canton ces quinze prochaines
années (100’000 habitants en plus).
On distingue deux catégories de com-
munes: celles qui sont mises à rude
épreuve, depuis longtemps déjà, par la
pression urbaine. Il s’agit principalement
de communes d’agglomération qui ont
connu un essor fulgurant. Pour celles-ci,
la priorité actuelle est la qualité du déve-
loppement à venir, notamment au niveau
des transports, des espaces routiers et des
centres de localités.
La seconde catégorie est composée des
communes des régions périphériques -
pas seulement de montagne - qui voient
leur population stagner, voire reculer, ce
qui contribue à diminuer d’autant la de-
mande en espace habitable.
Ici comme ailleurs, nombreuses sont les
communes qui se demandent comment
valoriser leur potentiel de développement
vers l’intérieur puisqu’elles n’ont plus
la possibilité de procéder à de nouvelles
mises en zone – comme le prescrit la loi
révisée sur l’aménagement du territoire
LAT ou, dans le canton de Zurich, l’ini-
tiative pour la protection des terres culti-
vables.
La planification d’affectation est-elle de-
venue plus difficile?
Oui, clairement. Les communes doivent
faire face à des défis de taille, résultats de
SEPTEMBRE 5/2014VLP-ASPAN
11
vrage potentiels, les services cantonaux
concernés, les représentants des milieux
intéressés, etc.
Le développement de l’urbanisation vers
l’intérieur et la revalorisation sont des
démarches qui s’inscrivent dans de longs
processus. La plupart du temps, plusieurs
mesures de requalification entrent en jeu
comme, par exemple, des constructions
de remplacement de haute qualité ainsi
que des améliorations de l’espace routier
et public. Une commune doit tenir la barre
des années durant et, à chaque nouveau
projet de construction, réaffirmer le cap.
Mais le jeu en vaut la chandelle. En té-
moignent Aarau, Turgi AG, Sursee LU,
Delémont JU ou Fläsch GR. Toutes ces lo-
calités ont été récompensées par le Prix
Wakker pour leur politique ciblée, basée
sur la continuité et qui privilégie une ur-
banisation de qualité à l’intérieur du mi-
lieu bâti.
Les communes sont-elles en mesure
de régler elles-mêmes leurs problèmes
d’aménagement du territoire?
Les communes qui, dans le passé, n’ont
pas pu développer de compétences
spécialisées dans ce domaine sont au-
jourd’hui tributaires d’une aide profes-
sionnelle externe. Quand je parle de
«compétences spécialisées», je pense
aux communes qui disposent d’élus for-
més en la matière et de professionnels
actifs au sein des commissions en charge
de l’aménagement, mais qui savent aus-
si recourir à une aide extérieure lorsque
la situation l’exige. On a besoin d’urba-
nistes, non seulement pour leur capacité
à dessiner des plans, mais aussi pour leurs
connaissances des paramètres écono-
miques, démographiques et légaux qui
seront décisifs à l’avenir.
Quand est-il judicieux de s’adresser à
SITES EN DIALOGUE?
SITES EN DIALOGUE peut aider à résoudre
des questions complexes liées à la plani-
fication d’affectation. Une commune a
tout intérêt à recourir à ce service lors-
qu’elle mène une réflexion autour de
sa planification d’affectation et qu’elle
envisage un nouveau départ, lorsqu’elle
souhaite donner à ses affectations de
nouvelles conditions-cadres. Forts d’une
longue expérience, nous sommes à même
de lui indiquer les pistes qui lui permet-
tront d’atteindre ses objectifs.
Un blocage peut également être un élé-
ment déclencheur. Il arrive parfois qu’un
Conseil communal ait une vision défor-
mée de la réalité ou qu’il ne sache plus
où et pourquoi le bât blesse. Me revient
en mémoire cette commune qui avait en-
trepris une révision de sa planification lo-
cale sans consulter la population. Le plan
d’aménagement local avait tout naturel-
lement été refusé lors des votations. Dans
de ce genre de situations, nous pouvons
aider la commune à fixer les priorités et à
mener à bien son développement.
Interview: Annemarie Straumann
La ville d’Aarau a obtenu le prix Wakker 2014 de Patrimoine suisse pour sa promotion d’une densification de qualité et respectueuse des spécificités des quartiers. . Photos: G. Bally/Keystone.
Association suisse pour
l’aménagement national
Sulgenrain 20, CH-3007 Berne
Tél. +41 (0)31 380 76 76
Fax +41 (0)31 380 76 77
www.vlp-aspan.ch
DERNIÈRE PAGE