Situation mensuelleJuin 2018

SITUATION BETTERAVIÈRE

Un mois de juin chaud...Ce mois de juin se caractérise par une première quinzaine dans la continuité du mois de mai, très orageuse puis, à partir du milieu du mois, un temps sec et chaud. La température moyenne relevée sur les zones betteravières est de 17.9°C, soit 1.5°C supérieure aux normales saisonnières pour le 3ème mois consécutif. Ce mois de juin est le 5ème plus chaud depuis 1950.

Évolution de la température mensuelle relevée comparée aux normales saisonnières

L’ensoleillement a été également excédentaire pour le 3ème mois consécutif, de l’ordre de 11 % par rapport aux normales saisonnières.

La pluviométrie est liée aux orages, et donc extrêmement hétérogène puisque certaines régions ont été fortement arrosées (sur une zone allant de Nantes au nord-est), alors que d’autres sont en déficit important (Nord-Pas-de-Calais et dans une moindre mesure Picardie, Normandie).

Pluviométrie relevée au mois de juin

… qui favorise la croissance des betteraves La couverture des sols est intervenue mi-juin cette année. Cette couverture rapide est liée à l’alternance des pluies et des températures estivales, le tout avec une paire de feuilles de moins. Une partie du retard lié aux dates de semis est comblée.

Couverture du sol dans une parcelle de betteraves en région Centre

Les fortes pluviométries ont pu provoquer des acidités de surfaces en Normandie.

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Les points marquants : • Un mois de juin chaud qui a favorisé la croissance des betteraves.• Des prévisions de rendement dans la moyenne des 5 dernières années .• Des bioagresseurs, liés aux conditions climatiques exceptionnelles, tels que l’Aphanomyces ou le Pseudomonas

se sont développés.• Les premières taches de cercosporiose se sont développées, mais sont défavorisées par les conditions

climatiques à partir de la mi-juin.• La demande de dérogation déposée par l’ITB pour un produit fongicide contre la cercosporiose a été acceptée.• Le congrès de l’IIRB a permis de rassembler près de 300 experts de la filière.

Institut Technique de la Betterave45 rue de Naples - 75008 PARIS 33 (0)1 42 93 13 38 itb@itbfr.org

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Peu de montées à grainesLes semis tardifs suivis de températures élevées n’ont pas vernalisé. Les montées à graines visibles sont issues de pollution lors de la production de graines et de betteraves adventices.

Betterave montée à graines à retirer de la parcelle

Des prévisions de rendement dans la moyenne des 5 dernières annéesL’ITB a développé un modèle de simulation Prévibet basé sur 3 données d’entrée :• un suivi de la dynamique de couverture foliaire de 120

parcelles réparties dans les différentes délégations régionales,

• le climat réel jusqu’au jour de la simulation et le climat historique ensuite jusqu’à la récolte,

• un facteur annuel simulant la répartition de la biomasse entre le bouquet foliaire et la racine à la couverture.

La prévision de rendement pour une récolte le 20 octobre est de 13.9 t/ha de sucre au niveau national, avec un minimum de 13.5 t/ha pour l’année climatique la plus défavorable et de 14.4 t/ha pour l’année climatique la plus favorable.

Réel 2013 Réel 2014 Réel 2015 Réel 2016 Réel 2017Estimation

2018

13.4 14.6 13.6 13.2 14.8 13.9

Rendements sucre (t/ha), réels pour les années antérieures et estimés pour l’année 2018

Situation sanitaire : ravageurs et maladies

Teignes : les premiers symptômes sont visibles en toutes régions.

Maladies foliaires : les premières taches de cercosporiose sont apparues dans les zones à risque historiques.

Maladie foliaire : des bactérioses à Pseudomonas sont visibles en toutes régions.

Noctuelles défoliatrices : elles sontprésentes en toutes régions.

Maladie racinaire : des symptômesd’Aphanomyces sont signalés, principalement en Picardie etIle-de-France.

Les premières taches de cercosporiose sont détectées durant la première décade de ce mois. Les premières interventions sont réalisées vers le 10 juin dans les zones à risque historiques, depuis les températures chaudes et le temps sec n’ont pas permis le développement des symptômes.

Suites aux orages de ce début de mois, la bactériose à Pseudomonas (symptômes de taches noirâtres de formes variables à ne pas confondre avec la cercosporiose), est observée.

Depuis la mi-juin, les noctuelles défoliatrices sont très présentes dans l’ensemble des régions.

Dans les zones asphyxiées par les fortes pluies, le retour de l’Aphanomyces est signalé, la racine se pare d’une "ceinture". Dans les cas les plus sévères, les betteraves sont touchées par des pourritures.

L’ITB AU SERVICE DE LA FILIÈRE

Demande de dérogation acceptée pour le YuccaSuite à la diminution d’efficacité sur cercosporiose des produits à base de strobilurines, l’ITB avec l’appui des résultats expérimentaux de Cristal Union et Tereos a adressé le 13 février une nouvelle demande d’AMM dérogatoire (article 53) de 120 jours pour le produit Yucca commercialisé par Phyteurop (oxychlorure de cuivre à 357,5 g/l).Cette demande a été accordée le 14 juin. Des expérimentations conduites par l'ITB et les SAS ont clairement montré l'efficacité de ce produit multisite pour contrôler la cercosporiose dans les zones les plus à risques.

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Dépôt d’une fiche CEPP sur les résistances variétales aux maladies foliaires L’ITB, en collaboration avec les services agronomiques de sucreries et le GEVES a déposé une nouvelle fiche CEPP intitulée "Utiliser des variétés tolérantes aux maladies foliaires pour réduire le nombre de traitements fongicides en betterave sucrière". Elle a été soumise à la commission d’évaluation regroupant des membres de la recherche publique et appliquée.

DES PARTENARIATS POUR UNE CULTURE PERFORMANTE

Concertation au niveau européen pour mutualiser les recherches d’alternatives aux néonicotinoïdesLe 76ème congrès de l’Institut International de Recherches Betteravières (IIRB) a été l’occasion de former un groupe de travail pour mettre en place une dynamique collective à l’échelle européenne, rassemblant chercheurs et ingénieurs de France, Belgique, Angleterre, Pays-Bas, Suède, Allemagne et Espagne. Les résultats des projets de recherche seront mis en commun dès 2018, pour accélérer le développement d’alternatives.

PLEIN FEU SUR LES ÉVÉNEMENTS DU MOIS

Plus de 300 experts betteraviers du mondeentier au congrès de l’IIRB 2018 !Le 76ème congrès de l’IIRB s’est déroulé du 5 au 7 juin à Deauville. Organisé tous les 2 ans, cet événement international rassemble des spécialistes de la culture de la betterave sucrière : représentants des planteurs, chercheurs, industriels, etc.Des spécialistes de plus de 20 pays ont fait le déplacement pour assister à cette édition française.

Les participants ont assisté à des présentations sur les divers travaux de recherche en cours dans le monde entier.

L’ITB, co-organisateur de l’évènement a présenté plusieurs interventions orales :• Alexandre Quillet, président de l’ITB : une présentation

de l’institut ;• Vincent Laudinat, directeur général : la présentation

de 2 projets de recherche majeurs pour notre ITA : Syppre et Aker ;

• Fabienne Maupas, responsable du Département technique et scientifique : le phénotypage par drone ;

• Rémy Duval, responsable adjoint du Département technique et scientifique : les couverts végétaux en interculture ;

• Frédéric Boyer, responsable de la Gestion durable des bio-agresseurs : un observatoire de la durabilité des résistances génétiques à la rhizomanie mis en place dans le sud de Paris.

Plusieurs posters ont également été présentés par nos experts :• l’espacement inter-rang, par Hugo Crécy, responsable

agro-équipements ; • l’enquête SITE, par Céline Gouwie, responsable du

suivi des pratiques culturales/agricoles ; • la recherche d’alternatives aux néonicotinoïdes, par

Frédéric Boyer ; • les couverts végétaux et les modes d’application

des apports azotés, par Paul Tauvel, responsable agronomie ;

• le projet Syppre par Rémy Duval.

L’ensemble de ces communications est à retrouver dans la rubrique événement du site internet ITB : www.itbfr.org.

PUBLICATIONS

Cahier technique de l’ITB du Betteravier Français n° 1076Dans le numéro du Betteravier Français du 19 juin 2018, l’ITB propose 4 sujets :• Un focus sur Irribet, l’outil permettant aux betteraviers

de raisonner leur irrigation. La nouvelle version de cet OAD (outil d’aide à la décision) dispose d’un modèle de bilan hydrique amélioré pour plus de fiabilité, et d’une interface offrant une utilisation simplifiée. Irribet est gratuit et disponible sur www.itbfr.org.

• Une pleine page pour bien gérer les maladies foliaires. Les principales maladies sont présentées en précisant les situations à risque et leur impact. La page propose également un encart sur le Resobet-Fongi qui permet à l’ITB d’analyser l’état sanitaire des parcelles et aux agriculteurs de suivre l’évolution des maladies dans leur région.

• En complément, le cahier central propose ce mois-ci des conseils afin de raisonner ses traitements fongicides. Y sont abordés les seuils de déclenchement, les dates d’arrêt des traitements, et un focus est consacré à la cercosporiose.

• La dernière page de ce cahier technique porte sur l’un des projets phares de l’ITB : Aker. Mis en place en 2012, ce programme multi-partenarial est entré, en 2018, dans une nouvelle étape. Après avoir créé 3000 variétés hybrides, celles-ci sont désormais évaluées aux champs. L’article présente les capteurs utilisés par l’ITB pour le phénotypage.

À VOS AGENDAS

Prenez date de Désherb’Avenir VI La prochaine édition de Désherb’Avenir se tiendra sur 2 jours les 15 et 16 mai 2019. Cet événement de plein champ, organisé par l’ITB, vise à promouvoir la technique du désherbage mécanique comme alternative au tout chimique. La dernière édition de cet événement bisannuel avait rassemblé plus de 900 acteurs du désherbage mécanique (agriculteurs et constructeurs) et de la robotique.

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