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L’ année passée a été riche en mises au point et recommandations. Il était temps ! Les grands essais de 2008 avaient laissé place au doute, voire au retour d’un laxisme bien-pensant – et tellement plus facile. Aujourd’hui, il est clairement annoncé qu’il faut se donner les moyens de contrôler au mieux le diabète, tant que cela est efficace, en combinant les options médicamenteuses avec les interventions éducatives auxquelles de nombreux abstracts sont consacrés. Le temps du traitement des complications ou des autres facteurs de risque n’est pas en rupture avec cette première phase, comme le montreront également plusieurs interventions. Pr Ronan Roussel (hôpital Bichat, Paris) LA SÉLECTION DES COMMUNICATIONS AFFICHÉES, LA SÉLECTION DES COMMUNICATIONS AFFICHÉES, COMMENTÉES PAR NOTRE EXPERT DU JOUR COMMENTÉES PAR NOTRE EXPERT DU JOUR Pr Ronan Roussel, hôpital Bichat, Paris AU CONGRÈS DE LA SOCIÉTÉ FRANCOPHONE DU DIABÈTE 2013 [MONTPELLIER // 26-29 MARS 2013] AU CONGRÈS DE LA SOCIÉTÉ FRANCOPHONE DU DIABÈTE 2013 [MONTPELLIER // 26-29 MARS 2013] COUPS DE CŒUR (agora rose) / 12 h 30 - 13 h 30 PO 27 : Dépistage des diabètes monogéniques : encore plus rapide ! PO 29 : Quel rôle pour le récepteur de type 2 à l’angiotensine dans le diabète ? PO 32 : Trop d’œstradiol chez les hommes = danger ? ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE (agora orange) 12h40 - PO 34 : Tabac et diabète : le tabacologue est essentiel 13h10 - PO 37 : Qui revoit-on encore et encore dans les services de diabétologie ? ANGIOPATHIE (agora bleue) 12h50 - PO 41 : Association entre complications microvasculaires et dyslipidémie diabétique ? 13h00 - PO 42 : L’insuline : effet bénéfique sur la fonction endothéliale ÉPIDÉMIOLOGIE (agora rouge) 12h30 - PO 45 : Étude DIALOG : facteurs prédictifs des hypoglycémies chez le diabétique sous insuline 12h40 - PO 46 : L’insuline Dégludec : impact sur la qualité de vie des diabétiques de type 2 12h50 - PO 47 : Diabète chez le cirrhotique : quel lien ? 13h00 - PO 48 : Étude DIAttitude : pourquoi l’inertie thérapeutique ? LES POSTERS SÉLÉCTIONNÉS ET DISCUTÉS CONTRÔLE DU DIABÈTE : PLUS DE SOUPLESSE, PAS DE LAXISME ÉDITORIAL Édition du jeudi 28 mars Liens d’intérêts potentiels : soutiens financiers pour la recherche et des congrès et contreparties financières pour des conférences de Sanofi, MSD, Servier, Lilly, Menarini, Novartis, Novo Nordisk, and Johnson and Johnson. Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition SFD 2013 Coordination : Pr Pierre Gourdy Secrétaire de rédaction : Victoria Chakarian Infographie : Philippe Berbesque Attention, ceci est un compte-rendu de congrès et/ou un recueil de résumés de communications de congrès dont l’objectif est de fournir des informations sur l’état actuel de la recherche ; ainsi les données présentées sont susceptibles de ne pas être validées par les autorités de santé françaises et ne doivent donc pas être mises en pratique. Ce compte-rendu de congrès a été réalisé sous la seule responsabilité des auteurs, du coordinateur et du directeur de la publication, qui sont garants de l’objectivité de cette publication. Imprimé en France Pure Impression 34130 Mauguio Dépôt légal : à parution Tous droits de traduction, d'adaptation et de reproduction par tous procédés réservés pour tous pays. EDIMARK SAS © octobre 1997 CPPAP : 0417 T 81756 - ISSN : 2100-9619 EDIMARK SANTÉ 2, rue Sainte-Marie, 92418 Courbevoie Cedex Tél. : 01 46 67 63 00 - Fax : 01 46 67 63 10 E-mail : [email protected] Site Internet : www.edimark.fr 100 % recyclé Rédacteur en chef : Pr Pierre Gourdy Directeur de la publication : Claudie Damour-Terrasson Avec le soutien institutionnel de

SÉLÉCTIONNÉS ET DISCUTÉS L’ · L’ année passée a été riche en mises au point et recommandations. Il était temps ! Les grands essais de 2008 avaient laissé place au doute,

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Page 1: SÉLÉCTIONNÉS ET DISCUTÉS L’ · L’ année passée a été riche en mises au point et recommandations. Il était temps ! Les grands essais de 2008 avaient laissé place au doute,

L’année passée a été riche en mises au point

et recommandations. Il était temps ! Les grands essais

de 2008 avaient laissé place au doute, voire au retour

d’un laxisme bien-pensant – et tellement plus facile.

Aujourd’hui, il est clairement annoncé qu’il faut se donner

les moyens de contrôler au mieux le diabète, tant que cela est

effi cace, en combinant les options médicamenteuses avec

les interventions éducatives auxquelles de nombreux abstracts

sont consacrés. Le temps du traitement des complications ou des

autres facteurs de risque n’est pas en rupture avec cette première

phase, comme le montreront également plusieurs interventions.

Pr Ronan Roussel (hôpital Bichat, Paris)

LA SÉLECTION DES COMMUNICATIONS AFFICHÉES, LA SÉLECTION DES COMMUNICATIONS AFFICHÉES, COMMENTÉES PAR NOTRE EXPERT DU JOUR COMMENTÉES PAR NOTRE EXPERT DU JOUR

Pr Ronan Roussel, hôpital Bichat, Paris

A U C O N G R È S D E L A S O C I É T É F R A N C O P H O N E D U D I A B È T E 2 0 13 [ M O N T P E L L I E R // 2 6 -2 9 M A R S 2 0 13 ]A U C O N G R È S D E L A S O C I É T É F R A N C O P H O N E D U D I A B È T E 2 0 13 [ M O N T P E L L I E R // 2 6 -2 9 M A R S 2 0 13 ]

COUPS DE CŒUR (agora rose) / 12 h 30 - 13 h 30

PO 27 : Dépistage des diabètes

monogéniques : encore plus rapide !

PO 29 : Quel rôle pour le récepteur de type 2

à l’angiotensine dans le diabète ?

PO 32 : Trop d’œstradiol

chez les hommes = danger ?

ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE (agora orange)

12h40 - PO 34 : Tabac et diabète :

le tabacologue est essentiel

13h10 - PO 37 : Qui revoit-on encore et

encore dans les services de diabétologie ?

ANGIOPATHIE (agora bleue)

12h50 - PO 41 : Association

entre complications microvasculaires

et dyslipidémie diabétique ?

13h00 - PO 42 : L’insuline : effet bénéfi que

sur la fonction endothéliale

ÉPIDÉMIOLOGIE (agora rouge)

12h30 - PO 45 : Étude DIALOG : facteurs

prédictifs des hypoglycémies

chez le diabétique sous insuline

12h40 - PO 46 : L’insuline Dégludec :

impact sur la qualité de vie

des diabétiques de type 2

12h50 - PO 47 : Diabète chez le cirrhotique :

quel lien ?

13h00 - PO 48 : Étude DIAttitude :

pourquoi l’inertie thérapeutique ?

LES POSTERS SÉLÉCTIONNÉS ET DISCUTÉS

CONTRÔLE DU DIABÈTE : PLUS DE SOUPLESSE, PAS DE LAXISME

ÉDITORIAL Édition du jeudi 28 mars

Liens d’intérêts potentiels : soutiens fi nanciers pour la recherche et des congrès et contreparties fi nancières pour des conférences de Sanofi , MSD, Servier, Lilly, Menarini, Novartis, Novo Nordisk, and Johnson and Johnson.

Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et NutritionSFD 2013Coordination : Pr Pierre GourdySecrétaire de rédaction : Victoria ChakarianInfographie : Philippe Berbesque

Attention, ceci est un compte-rendu de congrès et/ou un recueil de résumés de communications de congrès dont l’objectif est de fournir des informations sur l’état actuel de la recherche ;

ainsi les données présentées sont susceptibles de ne pas être validées par les autorités de santé françaises et ne doivent donc pas être mises en pratique. Ce compte-rendu de congrès a été

réalisé sous la seule responsabilité des auteurs, du coordinateur et du directeur de la publication, qui sont garants de l’objectivité de cette publication.

Imprimé en France

Pure Impression

34130 Mauguio

Dépôt légal : à parution

Tous droits de traduction, d'adaptation et de reproduction

par tous procédés réservés pour tous pays.

EDIMARK SAS © octobre 1997

CPPAP : 0417 T 81756 - ISSN : 2100-9619

EDIMARK SANTÉ

2, rue Sainte-Marie, 92418 Courbevoie Cedex

Tél. : 01 46 67 63 00 - Fax : 01 46 67 63 10

E-mail : [email protected]

Site Internet : www.edimark.fr

100 % recyclé

Rédacteur en chef : Pr Pierre Gourdy

Directeur de la publication : Claudie Damour-Terrasson

Avec le soutien institutionnel de

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la sélectionJEUDI 28 MARS

INSULINOSÉCRÉTION

STRESS DES CELLULES BÊTA : EFFET BÉNÉFIQUE DU LIRAGLUTIDE

PO 18 - C. Gleizes et al. (Strasbourg)

La greffe d’îlots s’accompagne d’une réaction infl ammatoire et

oxydante précoce médiée notamment par les microparticules (MPs)

qui sont des fragments de membrane plasmique émis par la cel-

lule stressée. Quel est l’effet d’un analogue du GLP-1 sur cette

réaction ? Cette étude a testé l’effet du liraglutide sur l’apoptose et

l’insulinosécrétion de cellules bêta de rats en culture soumises aux

MPs produites par ces mêmes cellules lors d’un stress oxydant ou

infl ammatoire. Alors que le stress oxydant ou infl ammatoire induit la

production de MPs qui induisent elles-mêmes une apoptose et une

diminution de l’insulinosécrétion, le liraglutide diminue l’apoptose

induite par le stress oxydant, favorise la sécrétion d’insuline et réduit

la génération de MPs. Le liraglutide a donc des effets protecteurs

sur les cellules bêta. Peut-on étendre ces résultats à la préservation

de la fonction bêta du diabétique de type 2 ?

Pr Ronan Roussel : Les microparticules suscitent énormément d’intérêt pour caractériser les cel-

lules qui souffrent : elles sont un marqueur inter-médiaire de cette souffrance relativement aisé à suivre, à la différence de tests cellulaires directs, parfois impossibles et toujours compliqués. Ces résultats illustrent un aspect innovant de la pro-tection bêta conférée par l’activation de la voie du GLP-1.

LE LOSARTAN PROTÈGE LA CELLULE BÊTA DE LA GLUCOTOXICITÉ

PO 17 - R. Cassel et al. (Lyon)

L’hyperglycémie est toxique pour la cellule bêta via l’induction

d’un stress du réticulum endoplasmique. Le losartan, inhibiteur du

récepteur de type 1 de l’angiotensine, diminue cette toxicité. Cette

étude a disséqué les mécanismes à l’origine de cette protection

en étudiant l’effet du losartan sur des cellules bêta pancréatiques

humaines cultivées en hyperglycémie. En milieu hyperglycémique,

on observe une diminution de la respiration mitochondriale et des

concentrations calciques cytosolique et réticulaire. Ces anomalies

sont normalisées par le losartan. De plus, il restaure l’expression

des pompes calciques réticulaires et les concentrations calciques

via l’activation de la voie PLC-IP3-calcium. Ces résultats suggèrent

que la dérégulation de l’homéostasie calcique est un élément clé

de la glucotoxicité pancréatique et que les sartans pourraient jouer

un rôle dans la prévention du diabète de type 2.

Pr R. Roussel : Plusieurs travaux ont décrit la protection expérimentale, morphologique et

fonctionnelle, des îlots par le blocage du système rénine-angiotensine. Il y a des traductions cliniques, mais le grand essai en rapport (DREAM évaluait le ramipril dans le prédiabète) a plutôt déçu. Le losar-tan a peut-être un effet spécifi que.

LE LOSARTAN PROTÈGE AUSSI DE LA LIPOTOXICITÉ

P 2114 - R. Cassel et al. (Lyon)

En plus du glucose, les acides gras libres en excès sont toxiques

pour la cellule bêta. Le losartan pourrait-il également avoir des effets

protecteurs sur cette lipotoxicité ? Les auteurs ont ici étudié des

cellules bêta murines soumises à de fortes doses d’un AGL, le pal-

mitate. Celui-ci active le système rénine angiotensine au niveau de la

cellule bêta en induisant une augmentation de l’angiotensinogène et

de l’enzyme de conversion de l’angiotensine. Il induit également un

stress du réticulum endoplasmique (RE), la sécrétion d’inducteurs de

la voie mitochondriale de l’apoptose et une altération de la respiration

mitochondriale. L’addition du losartan réduit le stress du RE ainsi que

l’homéostasie calcique réticulaire et la respiration mitochondriale.

Ces résultats renforcent le rôle potentiellement bénéfi que du losartan

dans le maintien de la fonction cellulaire bêta face à la lipotoxicité.

Pr R. Roussel : La protection tous azimuts conférée par le losartan contre les agressions de la cellule

bêta que l’on pense critiques dans la progression du diabète de type 2 sont impressionnantes, tout au moins expérimentalement. Dans quelle mesure les mécanismes impliqués selon ces travaux ont leur pendant dans les cellules vasculaires ?

ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE (2/2)

TABAC ET DIABÈTE : LE TABACOLOGUE EST ESSENTIEL

PO 34 - M. Habchi et al. (Dijon)

Tabac et diabète ne font pas bon ménage mais le sevrage tabagique

est un processus long et diffi cile. La volonté d’arrêter de fumer est

une première étape décisive vers le sevrage. Quel est l’intérêt de

l’intervention d’un tabacologue ? Cette étude a comparé à 3 mois

la volonté d’arrêter de fumer de 80 patients diabétiques fumeurs

répartis par randomisation, soit dans un groupe intervention (n = 35)

avec consultation systématique auprès d’un tabacologue, soit dans

un groupe contrôle (n = 45). Les groupes étaient comparables en

termes d’âge, d’équilibre glycémique, d’antécédents cardiovascu-

laires et de consommation tabagique. Trois mois après l’inclusion,

La Gazette de Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition | Édition du 28 mars 2013

Rédaction : Dr Louis PotierCH Bichat - Claude Bernard

Page 3: SÉLÉCTIONNÉS ET DISCUTÉS L’ · L’ année passée a été riche en mises au point et recommandations. Il était temps ! Les grands essais de 2008 avaient laissé place au doute,

Avec le soutien institutionnel de

49 % des patients dans le groupe intervention ont essayé d’arrêter

de fumer contre 27 % dans le groupe contrôle (p = 0,043). Parmi

les patients ayant essayé d’arrêter de fumer, 29 % des patients

du groupe intervention ont eu recours aux substituts nicotiniques

contre 0 % dans le groupe contrôle (p = 0,039). Dans l’analyse

multivariée, le seul paramètre corrélé à l’essai d’arrêt du tabac est

la consultation systématique auprès du tabacologue. Ces résultats

suggèrent que l’intervention d’un tabacologue auprès des patients

diabétiques fumeurs hospitalisés devrait être plus systématique.

Pr R. Roussel : Ces travaux ont un potentiel im-portant pour le soin, car ils montrent que l’on

peut sortir effi cacement du schéma habituel dans le sevrage, à savoir qu’il faut attendre que le patient soit dans une phase propice de motivation pour ini-tier le processus : ici, la consultation tabacologique systématique a pu le déclencher, semble-t-il.

EFFICACITÉ D’UN SUIVI INFIRMIER DANS LE CADRE DE RÉSEAUX DE SANTÉ

P 1084 - M. Varroud-Vial et al. (Corbeil-Essonnes)

Malgré l’amélioration des thérapeutiques, la prise en charge du

diabète reste souvent diffi cile. Cette étude a évalué l’effi cacité d’une

prise en charge infi rmière dans le cadre d’un réseau de santé (éla-

boration d’un plan personnalisé de santé suivi de 5 consultations

dans l’année) de 443 patients en diffi culté (déséquilibre persistant,

hospitalisation, barrière au traitement). Seuls 248 patients ont béné-

fi cié d’un suivi complet. Le taux d’hospitalisations et le recours aux

urgences ont été améliorés. L’HbA1c moyenne a baissé de 8,7 %

à 7,9 %, et de façon plus importante lorsque l’HbA1c initiale était

supérieure à 8 %. Malgré des diffi cultés d’inclusion et de suivi

liées à la complexité des patients et aux réticences des médecins,

l’appui au suivi médical habituel de diabétiques en diffi culté par des

infi rmiers intervenant dans le cadre de réseaux pourrait présenter

une aide complémentaire à la prise en charge du diabète.

Pr R. Roussel : À quoi servent les réseaux ? La question est légitimement posée par les fi nan-

ceurs publics. Pragmatiquement, à combler des lacunes dans le système de santé répond cet essai. Manque cependant le bras témoin de soins infi r-miers similaires hors du contexte du réseau, mais chacun se fera son opinion...

MESURE DE L’HBA1c : UN TRAITEMENT À PART ENTIÈRE ?

P 2079 - E. Sobngwi et al. (Cameroun)

La mesure de l’HbA1c peut être un levier pour l’amélioration

glycémique lorsque celle-ci est disponible et expliquée au patient.

Cette étude réalisée en Afrique subsaharienne a analysé l’effet

de la mesure de l’HbA1c avec feedback immédiat aux patients et

éducation ciblée, sans aucune autre intervention thérapeutique,

sur le contrôle du diabète à 1 an. 1 349 patients ont été inclus.

L’HbA1c initiale était autour de 9 %. En 12 mois, la réduction

moyenne de l’HbA1c était de - 1,0 ± 2,3 %, cette diminution étant

de plus de 1 point pour 40 % des patients. En parallèle, 38 à 71 %

des patients ont diminué leur excrétion urinaire d’albumine en

12 mois de suivi. L’HbA1c commenté et expliqué améliore donc

signifi cativement l’équilibre glycémique à un niveau comparable

à l’addition d’un hypoglycémiant oral. Ces résultats suggèrent

que la mise à disposition du dosage de l’HbA1c pourrait être une

intervention prioritaire en Afrique du fait du potentiel de réduction

des coûts et des complications du diabète.

Pr R. Roussel : En physique quantique, on consi-dère que l’on transforme le système étudié quand

on l’observe (le chat de Schrödinger en sait quelque chose, le pauvre). Le Dr Sobngwi nous montre que le diabète est une science analogue : mesurer le dia-bète, c’est déjà le traiter.

ANGIOPATHIE (2/2)

INSULINE : EFFET BÉNÉFIQUE SUR LA FONCTION ENDOTHÉLIALE

PO 42 - M. Fysekidis et al. (Bondy)

L’action endothéliale de l’insuline est encore débattue. Cette étude

a évalué l’effet in vivo chez l’homme d’une insulinothérapie de

4 semaines chez 42 diabétiques de type 2 (DT2) déséquilibrés et

naïfs d’insuline sur la fonction vasculaire. La fonction vasculaire

a été évaluée par mesure du fl ux sanguin cutané (FSC) par laser

doppler et la réponse à l’acétylcholine. Des marqueurs sanguins

endothéliaux ont également été mesurés. Après insulinothérapie, le

FSC a augmenté à jeun et en postprandial. La réponse à l’acétyl-

choline était améliorée à jeun. Les taux de VCAM-1 et sélectine E

étaient abaissés après traitement. Chez les DT2, l’insulinothérapie

semble donc améliorer la fonction endothéliale et le FSC à jeun

augmente sous insulinothérapie. Même si après traitement le FSC

à jeun ne corrélait pas avec la glycémie, l’effet de l’amélioration

du contrôle glycémique reste diffi cile à exclure.

Pr R. Roussel : Ces résultats vont dans le sens de ceux d’ORIGIN (pas de toxicité vasculaire de l’in-

sulinothérapie précoce) et de la démonstration expéri-mentale récente du rôle délétère pour le vaisseau d’un défaut sélectif, à son niveau, des voies de signalisation de l’insuline (Rask-Madsen. Cell Metab 2010).

La Gazette de Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition | Édition du 28 mars 2013

Page 4: SÉLÉCTIONNÉS ET DISCUTÉS L’ · L’ année passée a été riche en mises au point et recommandations. Il était temps ! Les grands essais de 2008 avaient laissé place au doute,

la sélectionJEUDI 28 MARS

La Gazette de Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition | Édition du 28 mars 2013

SCINTIGRAPHIE AU GALLIUM 67 AU SECOURS DU DIAGNOSTIC DE L’OSTÉITE DU PIED DIABÉTIQUE

P 1090 - B. Segrestin et al. (Paris)

Une des problématiques du mal perforant plantaire est de savoir s’il

existe une ostéite sous-jacente et quel germe est alors en cause.

La scintigraphie au Gallium 67, marquant les neutrophiles et donc

les foyers infectieux, pourrait aider à la prise en charge. Cette étude

a évalué chez 86 patients suspects d’ostéite chronique, l’effet de

la réalisation d’une scintigraphie au Ga67, celle-ci étant complé-

tée par une biopsie osseuse percutanée en cas de positivité. Une

antibiothérapie adaptée a ensuite été conduite pour une durée de

8 semaines. Les 23 patients présentant une scintigraphie négative

ont tous guéris. Sur les 63 scintigraphies positives, 39 biopsies ont

été positives. L’association de la scintigraphie au Ga67 couplée à la

biopsie osseuse percutanée est une méthode diagnostique sensible,

simple et peu coûteuse de l’ostéite. L’utilisation de cet algorithme

diagnostique permettrait d’écarter ce diagnostic et ainsi d’éviter une

antibiothérapie inutile dans plus de la moitié des cas.

Pr R. Roussel : Ces résultats sont encourageants pour les équipes qui ont accès facilement à la

scintigraphie. Les bons taux de succès incitent à comparer dans un essai cette approche à celle plus communément recommandée de l’IRM, qui sem-blait avoir rendu caduque la scintigraphie (Teh. Br Med J 2009).

COUPS DE CŒUR ! (2/2)

QUEL RÔLE POUR LE RÉCEPTEUR DE TYPE 2 À L’ANGIOTENSINE DANS LE DIABÈTE ?

PO 29 - M.A. Begorre et al. (Angers)

Le système rénine-angiotensine est un régulateur majeur du sys-

tème cardiovasculaire. L’angiotensine agit via ses deux récepteurs :

AT1R et AT2R. AT1R (cible des sartans) est bien connu pour ses

propriétés hypertensives et hypertrophiques. Mais quels sont les

rôles de AT2R lors du diabète ? Les auteurs, en inhibant AT2R ou en

utilisant des souris diabétiques défi cientes en AT2R (AT2R-/-), ont

étudié leur fonction vasculaire. Alors que la relaxation endothélium-

dépendante est signifi cativement diminuée chez les animaux dia-

bétiques contrôles, l’inhibition d’AT2R améliore cette relaxation.

De plus, le diabète induit un remodelage artériel au niveau des

artères des animaux contrôles mais pas chez les animaux AT2R-/-.

Ces résultats préliminaires suggèrent donc que AT2R pourrait être

une cible thérapeutique potentielle dans les complications cardio-

vasculaires du diabète.

Pr R. Roussel : Le récepteur de type 2, AT2R, et non de type 1, a des fonctions vasculaires mal

connues. Habituellement réputé bénéfi que pour la fonction endothéliale (vasodilatation liée au fl ux), il deviendrait ici délétère au cours du diabète. Or, les sartans en inhibant AT1R augmentent la sti-mulation d’AT2R : une nouvelle version du double blocage en vue ?

TROP D’ŒSTRADIOL CHEZ LES HOMMES = DANGER ?

PO 32 - P.J. Saulnier et al. (Poitiers)

Le dimorphisme sexuel pour le risque de survenue de complica-

tions cardiovasculaires et rénales chez les diabétiques de type 2

(DT2) suggère un effet des stéroïdes sexuels. Les auteurs ont

évalué si les concentrations de stéroïdes sexuels et/ou les poly-

morphismes du gène CYP19A1, codant pour l’aromatase, s’asso-

ciaient au risque de complications chez 288 hommes DT2 issus de

la cohorte prospective SURDIAGENE (n = 1 467). Après ajustement

sur l’âge, la pression artérielle, le eDFG et l’albuminurie, les sujets

avec des concentrations de E2 plus élevées présentaient un risque

augmenté de décès toutes causes mais pas d’événements cardio-

vasculaires ni rénaux. Les variants de CYP19A1 ne s’associaient

pas aux concentrations de E2 et n’interféraient pas sur la relation

E2/mortalité. Ces résultats suggèrent donc un lien entre le taux de

E2 et la mortalité (mais pas les complications cardiovasculaires ou

rénales) qui est indépendant du polymorphisme de l’aromatase.

Pr R. Roussel : Samy Hadjadj a récemment montré dans un essai randomisé que le raloxifène, un

SERM, réduisait chez des femmes diabétiques méno-pausées l’albuminurie, un marqueur de souffrance rénale mais aussi plus généralement vasculaire. Ici, son équipe montre chez l’homme diabétique, un résultat connexe, l’association de l’œstradiol plasma-tique et de la mortalité.

Rédaction : Dr Louis PotierCH Bichat - Claude Bernard

Pour une consultation exhaustive des posters : Diabetes and Metabolism 2013(39);Special Issue 1.Retrouvons-nous demain !