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LES FICHES THÉMATIQUES DE L'AGENCE • N°1 • MARS 2011 www.2e2f.fr Une plus grande diversité des participants aux cours de formation continue pour Grundtvig que pour Comenius ; une sous-représen- tation des publics de la formation professionnelle pour les Visites d’étude ; un déficit chronique de candidatures pour la mobilité des professionnels Leonardo ; une réalisation insuffisante pour la mobi- lité des enseignants et personnels Erasmus… Tels sont les principaux constats qui interrogent le sujet de la mobilité des professionnels de l’éducation et de la formation. Le programme EFTLV fait pourtant des enseignants, formateurs, res- ponsables RH, chefs d’établissement, décideurs, partenaires sociaux, etc. un public prioritaire. Les bénéfices d’un séjour à l’étranger ou d’un échange avec des collègues européens se déclinent au niveau des compétences personnelles et professionnelles des bénéficiaires. Ils s’inscrivent également comme apports déterminants aux stratégies des établissements et des institutions. Ce SOLEOscope n°1 s’attache à examiner les constats, décrypter les obstacles et décrire les valeurs ajoutées de la mobilité pour ces publics en s’appuyant sur des exemples concrets. Le programme EFTLV offre un monde de d’opportunités pour toutes les catégories de profession- nels en prise avec des problématiques, des plus concrètes aux plus stratégiques. Il est temps de rendre plus visibles et accessibles ces possibilités qui contribuent à l’amélioration continue des systèmes d’éducation et de formation. Fiche n°1 LA MOBILITÉ EUROPÉENNE DES PROFESSIONNELS de l'éducation et de la formation Fiche thématique Mars 2011 L’ agence innove et lance sa toute nouvelle collection « SOLEOscope », une série de fiches d’analyse sur des thèmes traversant les différents dispositifs communautaires en faveur de l’éducation et de la formation tout au long de la vie. SOLEOscope paraîtra chaque trimestre avec le magazine SOLEO. Pour ce 1er opus, le thème de la « mobilité européenne des professionnels » s’est naturellement imposé. A travers Leonardo, Erasmus, Comenius, Grundtvig ou les Visites d’étude, si les constats ne se ressemblent pas, les conclusions convergent : les professionnels de l’éducation et de la formation sont insuffisamment investis sur des actions de mobilité et de coopération avec leurs pairs européens. Les chiffres parlent assez nettement dans le cas d’actions comme la mobilité des professionnels Leonardo (‘ProEFP’) ou les Visites d’étude où l’offre de financement est supérieure à la demande des opérateurs ! L’intérêt de ce type de mobilité est pourtant évident. Les échanges européens sont des vecteurs de créativité et d’innovation à l’échelle individuelle et collective et font bouger les lignes lors du retour en France. Les professionnels sont aussi des éclaireurs : ils agissent comme autant de ‘développeurs’ de la mobilité de leurs élèves, leurs étudiants ou leurs stagiaires. Cette question nous tient à cœur. C’est pourquoi nous poursuivrons la réflexion lors d’un séminaire spé- cifiquement organisé sur la question en juin prochain à Bordeaux et auquel nous convions les lecteurs de ce SOLEOscope n°1 ! Antoine Godbert Directeur de l’Agence Europe-Education-Formation France SOLEO SCOPE SOLEO SCOPE

Soleoscope 1 - mobilité européenne des professionnels

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Soleoscope -fiche d'analyse thématique. Numero 1 : la mobilité européenne des professionnels de l'éducation et de la formation

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Une plus grande diversité des participants aux cours de formation continue pour Grundtvig que pour Comenius ; une sous-représen-tation des publics de la formation professionnelle pour les Visites d’étude ; un déficit chronique de candidatures pour la mobilité des professionnels Leonardo ; une réalisation insuffisante pour la mobi-lité des enseignants et personnels Erasmus… Tels sont les principaux constats qui interrogent le sujet de la mobilité des professionnels de l’éducation et de la formation. Le programme EFTLV fait pourtant des enseignants, formateurs, res-ponsables RH, chefs d’établissement, décideurs, partenaires sociaux, etc. un public prioritaire. Les bénéfices d’un séjour à l’étranger ou d’un échange avec des collègues européens se déclinent au niveau des

compétences personnelles et professionnelles des bénéficiaires. Ils s’inscrivent également comme apports déterminants aux stratégies des établissements et des institutions.

Ce SOLEOscope n°1 s’attache à examiner les constats, décrypter les obstacles et décrire les valeurs ajoutées de la mobilité pour ces publics en s’appuyant sur des exemples concrets. Le programme EFTLV offre un monde de d’opportunités pour toutes les catégories de profession-nels en prise avec des problématiques, des plus concrètes aux plus stratégiques. Il est temps de rendre plus visibles et accessibles ces possibilités qui contribuent à l’amélioration continue des systèmes d’éducation et de formation.

Fiche n°1 LA MOBILITÉ EUROPÉENNE DES PROFESSIONNELSde l'éducation et de la formation

Fiche thématique Mars 2011

L’ agence innove et lance sa toute nouvelle collection « SOLEOscope », une série de fiches d’analyse sur des thèmes traversant les différents dispositifs communautaires en faveur de l’éducation et de la formation tout au long de la vie. SOLEOscope paraîtra chaque trimestre avec le magazine SOLEO. Pour ce 1er opus, le thème de la « mobilité européenne des professionnels » s’est naturellement imposé. A travers Leonardo, Erasmus, Comenius, Grundtvig ou les Visites d’étude, si les constats ne se ressemblent pas, les conclusions convergent : les professionnels de l’éducation et de la formation sont insuffisamment investis

sur des actions de mobilité et de coopération avec leurs pairs européens. Les chiffres parlent assez nettement dans le cas d’actions comme la mobilité des professionnels Leonardo (‘ProEFP’) ou les Visites d’étude où l’offre de financement est supérieure à la demande des opérateurs ! L’intérêt de ce type de mobilité est pourtant évident. Les échanges européens sont des vecteurs de créativité et d’innovation à l’échelle individuelle et collective et font bouger les lignes lors du retour en France. Les professionnels sont aussi des éclaireurs : ils agissent comme autant de ‘développeurs’ de la mobilité de leurs élèves, leurs étudiants ou leurs stagiaires.Cette question nous tient à cœur. C’est pourquoi nous poursuivrons la réflexion lors d’un séminaire spé-cifiquement organisé sur la question en juin prochain à Bordeaux et auquel nous convions les lecteurs de ce SOLEOscope n°1 !

Antoine GodbertDirecteur de l’Agence Europe-Education-Formation France

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La comparaison des types de participation aux bourses de formation Comenius ou Grundtvig sur la période 2008-2010 permet de souli-gner les différences de comportements et de choix. Tout d’abord, les participants Grundtvig se répartissent de manière égale entre les différentes activités proposées par le programme alors que les parti-cipants Comenius privilégient, à plus de 80%, les cours structurés[1]. Ensuite, le choix des thèmes de travail : les participants Comenius participent majoritairement (68 % en moyenne) à des cours de langue ; les participants Grundtvig, quant à eux, privilégient très fortement le cours général (95% en moyenne).Enfin, le profil des candidats est moins varié chez Comenius (85% d’enseignants en 2010) que chez Grundtvig, qui enregistre une plus large participation des personnels administratifs et non-enseignants et des responsables de structures (25% en 2010).Quant à l’évaluation par les participants de l’impact de leur mobilité, elle est plus fortement exprimée par les bénéficiaires Grundtvig. Or lorsque l’on regarde l’impact de la mobilité tant sur le bénéficiaire même que sur son environnement, on s’aperçoit qu’il est plus important pour les candidats Grundtvig que pour ceux Comenius. La variété des activités de formation continue et des thèmes choisis dans Grundtvig, choix qui nécessitent une plus grande initiative, semble bien un fac-teur déterminant de la qualité de ces mobilités individuelles.

DEUX PROGRAMMES-DEUX PROFILS DE BÉNÉFICIAIRES

Répartition des candidats

Répartition par type d'activité

Répartition par type de cours

AnnéeCours

structuréStage d'observation/

Séminaire/ConférenceCours général et

méthodologie des languesCours de langue

2010 80/47 20/53 65/86 35/142009 81/43 19/57 17/99 83/12008 88/70 12/30 14/100 86/0

85% Enseignants

50% Formateurs

16% Personnels administratifs et non-enseignants

9% Responsables de structures

Légende : Comenius (en %) Grundtvig (en %)

Comenius/GrundtvigBOURSES DE FORMATION CONTINUE

Visites d’EtudeLes personnels de l’éducation nationale (rectorats, établisse-ments scolaires) sont actuellement les principaux bénéfi-ciaires des visites d’étude. En 2010, ils représentent ainsi 83% des bénéficiaires. Les professionnels des centres de formation et les partenaires sociaux, également destinataires de ce programme, utilisent encore peu les opportunités offertes : 13% de partici-pants issus du secteur de la formation professionnelle et seulement 4% provenant des associations d’éducation des adultes.

(1) Il s’agit de cours de formation continue destinés au personnel éducatif de l’enseignement scolaire et de l’éducation des adultes, proposés par la base de données européenne des forma-tions Comenius et Grundtvig : http://ec.europa.eu/education/trainingdatabase

...Sur le développement personnel et profes-sionnel

...Sur les élèves,apprenants,collègues

...Sur l’organisme d’origine

Profils des candidatsen 2010

Evaluation de l’impact de leur mobilité...

(moyenne sur 5) (moyenne sur 5)

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L’action dédiée à la mobilité des professionnels du secteur de la for-mation professionnelle (« Leonardo da Vinci – Pro EFP ») dispose d’un budget qui ne représente que 5% de l’enveloppe totale du programme Leonardo et néanmoins sous-consommé depuis 2007. Ce constat est traduit dans le graphique ci-dessous : la courbe de financement dis-ponible (en bleu) est systématiquement au-dessus de la courbe des financements octroyés (en orange). En 2010 par exemple, le taux de satisfaction, i.e. le rapport entre la demande de financement et les crédits disponibles, sur cette action s’est établi à 107%... Nous sommes donc loin des taux de satisfaction, beaucoup plus faibles, observés sur les projets déposés pour la mobilité des apprentis (33%)

ou des demandeurs d’emploi (26%).La situation actuelle tranche avec l’attractivité certaine de cette ac-tion sur la période antérieure (2000-2006). Elle peut s’expliquer en partie par un phénomène de ‘cannibalisation’. En effet, de nouvelles actions Leonardo ont été ouvertes avec la programmation 2007-2013 (les Visites Préparatoire et les Partenariats) et permettent elles-aussi aux professionnels de bénéficier d’expériences de mobilité. Il n’en reste pas moins que l’action existe et que la sélection des projets s’avère de fait moins concurrentielle, même si les critères qualité de-meurent rigoureux.Avis donc à tous ceux qui jugent que l’échange de pratiques entre professionnels est un gage d’innovation et de motivation.

LA VALIDATION DES APPRENTISSAGES INFORMELS DANS LES PROJETS EUROPÉENS

Comment identifier et valoriser les effets sur l’individu de sa participation à des projets transnationaux ? Le projet Grundtvig « VIP » a permis de développer un outil documentant les compé-tences acquises de manière informelle. Les acteurs des projets de coopération transnationale peuvent ainsi établir un système de référence individualisé et mettre en évidence les compétences cognitives et affectives développées à l’occasion de la réalisation des activités du projet. A terme, le projet VIP proposera également un module de formation à destination des porteurs de projet.Le logiciel du projet « VIP » est accessible gratuitement sur la plateforme www.reveal-eu.org . Projet VIP : www.vip-eu.org

LA MOBILITÉ DES ACTEURS DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE : DES OPPORTUNITÉS À SAISIR ET DES PROJETS À CONSTRUIRE

• Respectez les critères d’éligibilité du programme sectoriel et de l’action pour laquelle vous candidatez

• Inscrivez votre projet dans les priorités stratégiques euro-péennes et nationales, dans la politique et les priorités de votre structure. Reportez-vous aux textes officiels (Appel à Propositions de la Commission européenne, Bulletin Officiel de l’Education National , etc)

• Appropriez-vous la logique de la candidature et les at-tentes d’un évaluateur : par exemple, expliquez très claire-ment les bénéfices escomptés sur le développement profes-sionnel et personnel des candidats à la mobilité

• Elaborez un programme de travail clair et réaliste, tant sur la durée que sur le contenu

• Pensez à la pérennisation de votre projet au-delà du seul temps de la mobilité : comment organiserez-vous la recon-naissance et la transmission des compétences acquises lors des mobilités ?

Pour aller plus loin : http://penelope.2e2f.fr/index.php

Leonardo da Vinci

Candidature5 POINTS-CLÉS POUR UNE BONNE

La mobilité européenne pour les enseignants, les formateurs, les cadres et les praticiens de l’éduca-tion et de la formation est l’occasion de faire évo-luer ses compétences professionnelles et person-nelles. Elle transforme les individus, leurs pratiques et les rend plus à même de promouvoir la mobilité et la coopération européenne au sein de leur éta-blissement ou sur leur territoire. Pour un établissement ou une entreprise, initier et développer une ouverture européenne et interna-tionale passe notamment par la mobilisation des personnels. Vivre une mobilité soi-même pour l’en-courager chez les autres mais aussi pour susciter de nouvelles coopérations européennes entre éta-blissements autour de problématiques communes

comme l’élaboration de programmes conjoints dans les universités par exemple. Ainsi, les partenariats entre universités européennes sont mis en place par les enseignants ; ce rôle est déterminant pour rendre possibles les mobilités des étudiants (voir « Accroître la mobilité des enseignants pour dévelop-per celle des étudiants », CEREQ, Bref n°246, nov. 2007).Permettre aux encadrants de vivre eux-mêmes l’ex-périence de la mobilité européenne, c’est aussi élar-gir le champ des possibles de leurs apprenants. Un formateur ou en enseignant qui a vécu la mobilité européenne saura accompagner voire déclencher l’envie de ses élèves. Et lorsque l’élève, l’apprenti, l’étudiant part, c’est tout son environnement qui est

Mobilité individuelle

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Les professionnels de l’enseignement supérieur organisent la mobilité Erasmus de leurs étudiants mais effectuent éga-lement eux-mêmes des périodes de mobilité européenne. Cette mobilité peut avoir pour objet une mission d’ensei-gnement à l’étranger (« mobilités STA - staff mobility for teaching assignement »). C’est le cas des enseignants français qui vont enseigner dans un pays européen ou des entrepreneurs européens qui viennent dispenser un cours en France. Le programme Erasmus permet également d’or-ganiser des mobilités dans un objectif de formation des professionnels des établissements d’enseignement supé-rieur : cette action s’adresse à tous les personnels des éta-blissements (« mobilités STT - staff mobility for training»).Cette dernière action a été lancée en 2007 et a suscité un nombre élevé de candidatures mais aussi des difficultés dans leur mise en œuvre. Cependant les établissements ont appris à mieux utiliser cette action et le taux de réa-lisation a quasiment triplé entre 2007 et 2009, passant de 20 à 59%. A l’inverse, le taux de réalisation des mobilités pout motif d’enseignement s’est légèrement affaibli (86% en 2007, 74% en 2009). Les raisons de ces différences entre les candidatures et le réalisé sont variées. Il y a d’une part des éléments bud-gétaires. En effet le montant de la bourse nécessite un co-financement de l’établissement afin de couvrir la totalité des dépenses liées à cette mobilité. Un co-financement réduit, voire inexistant, dissuade les candidats à effectuer leur mobilité. D’autre part, il existe diverses difficultés dans l’organisation même de ces mobilités, telles qu’une du-rée minimum trop importante (5 jours) pour les STT ou un

 

2651  

3431  3428  

2293  2459  

2542  

1084  

725  769  

218  378  

456  

0  

500  

1000  

1500  

2000  

2500  

3000  

3500  

4000  

2007  -­‐  2008   2008-­‐2009   2009  -­‐  2010  

Evolu1on  de  la  mobilité  des    professionnels  dans  Erasmus  

STA  Candidatures  

STA  Réalisées  

STT  Candidatures  

STT  Réalisées  

Erasmus

comme l’élaboration de programmes conjoints dans les universités par exemple. Ainsi, les partenariats entre universités européennes sont mis en place par les enseignants ; ce rôle est déterminant pour rendre possibles les mobilités des étudiants (voir « Accroître la mobilité des enseignants pour dévelop-per celle des étudiants », CEREQ, Bref n°246, nov. 2007).Permettre aux encadrants de vivre eux-mêmes l’ex-périence de la mobilité européenne, c’est aussi élar-gir le champ des possibles de leurs apprenants. Un formateur ou en enseignant qui a vécu la mobilité européenne saura accompagner voire déclencher l’envie de ses élèves. Et lorsque l’élève, l’apprenti, l’étudiant part, c’est tout son environnement qui est

impliqué : la famille, l’établissement, l’équipe en-seignante, les université d’accueil ou les entreprises dans lesquelles s’effectuent les stages.Quelle reconnaissance ?Le projet individuel de mobilité d’un profession-nel de l’éducation et de la formation sera mieux reconnu s’il s’inscrit dans le projet de sa structure ou s’il envisage d’aborder, sous un angle européen, des thématiques ou des problématiques partagées avec les autres acteurs de son environnement. Si la motivation et l’intérêt personnel sont des déclen-cheurs forts d’une mobilité, ce projet personnel doit rencontrer le projet de la structure du formateur ou de l’enseignant.A leur retour, les bénéficiaires d’une expérience de

mobilité se voient souvent reconnaître une « exper-tise européenne » par leurs pairs mais les recon-naissances plus formelles sont encore trop rares.Les mobilités européennes des professionnels de l’éducation et de la formation sont d’une durée gé-néralement assez courte - qu’il s’agisse de missions d’enseignement, de périodes de formation ou de stage - elles peuvent cependant être l’objet d’une valorisation structurée des compétences acquises, en utilisant par exemple le Portfolio européen Euro-pass ou en s’appuyant sur la carte des compétences établie dans le cadre de l’étude sur le développe-ment des compétences liées à la créativité dans les programmes européens : http://www.2e2f.fr/docs/Agence/synthese-30nov09.pdf).

Mobilité individuelle ET STRATÉGIE D’ÉTABLISSEMENT

ENSEIGNANTS, CHERCHEURS ET BIATOSSFAITES, VOUS AUSSI VOTRE MOBILITÉ

manque de reconnaissance de ces mobilités. Enfin, les mobilités pouvant se dérouler jusqu’à 18 mois après la candidature, les éta-blissements ont donc un manque de visibilité dans leur demande de financement et ont tendance à rurestimer.Au final sur la période 2007 à 2009, on observe néanmoins une évolution favorable du nombre de mobilités réalisées (+ 11 % pour les STA ; + 109 % pour les STT). Notons que ces chiffres sont à relativiser, car si l’évolution globale paraît importante, elle tend à ralentir d’une année sur l’autre.

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Etudiant, Bruno Sermet a bénéficié d’une première expé-rience de mobilité grâce au programme Erasmus. Une fois devenu enseignant, son appétence pour les échanges euro-péens l’amène à participer à plusieurs bourses de formation continue Comenius. Bruno Sermet est aujourd’hui enseignant d’anglais au lycée Jehanne de France à Lyon et transmet le goût de l’Europe à ses élèves : le lycée a développé plusieurs projets de mobilité Leonardo da Vinci.

Au fil des projets, le lycée a su promouvoir cette activité dis-tinctive et attractive. Il a ainsi acquis une dimension eu-ropéenne auprès des élèves, de leurs familles, des autorités académiques et des inspecteurs de l’Education Nationale. La reconnaissance du lycée par les acteurs de la communauté éducative et du territoire a permis de valoriser l’implication de l’équipe enseignante et le travail, souvent bénévole, né-cessaire à la gestion des projets européens.

Fort de ces expériences et à la demande de son chef d’éta-blissement, Bruno Sermet a été impliqué dans deux nouvelles initiatives, cette fois destinées à transmettre son savoir-faire auprès d’un réseau élargi de collègues.

Tout d’abord auprès de plusieurs membres de l’Union Natio-nale de l’Enseignement Technique Privé (UNETP), désireux d’acquérir une vision européenne de leur domaine profes-sionnel – les services d’aide à la personne. Leur objectif était de découvrir les pratiques d’autres pays européens afin d’être force de propositions à l’approche d’une consultation minis-térielle sur la réforme de l’enseignement professionnel. Une session de formation a donc été organisée à leur attention.

La formation leur a permis de s’approprier la logique des projets européens, les modalités de candidature, les règles de gestion, les outils d’accompagnement disponibles, telle la plate-forme Pénélope. L’expérimentation s’est révélée positive puisque les candidatures aux bourses de formation continue Comenius déposées à la suite de cette formation ‘sur mesure’ ont toutes été sélectionnées et financées. Les membres de l’UNETP ont pu ainsi rencontrer des collègues norvégiens, suédois et allemand, pays dans lesquels la forma-tion professionnelle pour les services à la personne est plus développée qu’en France.

La seconde initiative pilotée par Bruno Sermet visait à faire découvrir aux établissements d’enseignement professionnel de l’académie de Lyon, les opportunités offertes par les pro-grammes européens, pour les élèves mais aussi pour les en-seignants et les personnels administratifs. Cela s’est concré-tisé par l’organisation d’une journée d’information au cours de laquelle ont été présentés les programmes Leonardo da Vinci et Comenius. Ce qui, à l’origine, était une expérience individuelle s’est transformée au cours des projets en une expertise, reconnue puis partagée par un réseau. Elle permet aujourd’hui de développer la connaissance par les profes-sionnels de l’enseignement secondaire des possibilités qui leur sont offertes d’effectuer un stage d’observation, d’as-sister à un séminaire européen ou d’obtenir des bourses européennes de formation continue.

Une action EFTLVPEUT EN AMENER UNE AUTRE

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AGENCE EUROPE-EDUCATION-FORMATION-FRANCE 24-25 quai des Chartrons • F - 33080 Bordeaux Cedex • Tél. 05 56 00 94 00 • Fax 05 56 00 94 80 • www.2e2f.fr • [email protected]

Dans les candidatures comme dans les rapports d’activité, les acteurs des projets européens font de plus en plus état de la manière d’organiser les actions qui accompagnent les mobilités internationales, comme de la prise de risques qu’elles représentent. Ce sont ces éléments qui ont été formulés comme une « stratégie de la mobilité » dans le LIVRE VERT de la Commission européenne : Promouvoir la mobilité des jeunes à des fins d’apprentissage (2009) et repris dans les priorités des appels à propositions (http://penelope.2e2f.fr). Mener à bien une telle stratégie permet en effet de transmettre par écrit les expériences, les choix et les améliorations continues au bénéfice des autres pro-jets de mobilité.

De plus en plus de mobilités des professionnels sont regroupées… L’un de ces choix conduit à réunir dans un même projet plu-sieurs déplacements de formateurs. Si cette mobilité grou-pée est, par nature, le choix de certains types de projets (Erasmus, Leonardo da Vinci), elle se rencontre de plus en plus fréquemment comme synergie de projets individuels dont la stratégie est conduite par une structure d’encadre-ment. De l’initiative purement individuelle au déplacement collectif, voisin du voyage organisé, toutes les variantes et tous les niveaux de qualité sont ainsi présentés à la sélec-tion des candidatures à des financements européens.

… Pour en simplifier la gestion et améliorer la visibilité…Apprécier les raisons de grouper des projets individuels vers un objectif partagé se pose tout particulièrement pour les mobilités de formateurs.A titre individuel, organiser un stage à l’étranger demande des ressources, du temps et un peu d’audace. Pour un néo-phyte, c’est un atout non négligeable de pouvoir disposer de l’expertise, des conseils et des réseaux de l’initiateur d’un projet groupé, sans mentionner l’allègement du tra-vail administratif généré par la demande de financement. Que ce soit avant le départ ou au retour, la richesse des échanges entre les participants, la clarification des at-tentes, la formulation commune du vécu de chacun, offre un capital d’expériences variées, qui peut être analysé, valorisé et surtout transmis à l’environnement (voir enca-dré). C’est d’ailleurs cette capacité à structurer et diffuser des informations contextualisées au sein d’un territoire qui apporte une visibilité et une reconnaissance accrues à cha-cune des mobilités organisées par le projet groupé, comme au projet dans son ensemble.

… Au risque d’une perte d’initiative individuelle…Il est cependant nécessaire d’être vigilant aux écueils que peut rencontrer un projet groupé. En premier lieu, l’adhé-sion à une stratégie collective risque d’affaiblir les initia-tives individuelles, de réduire l’autonomie et d’amoindrir l’innovation inhérente à l’exploration de champs nouveaux. Dans les cas les plus extrêmes, la standardisation du projet peut n’être qu’une modalité habile de recherche de finan-cement et une instrumentalisation des programmes euro-péens. Bien qu’il semble plus facile pour des bénéficiaires de se rendre tous au même endroit à l’étranger, on ne peut que souligner la perte de certains bénéfices de la mobilité, liés à la prise de risques et à la gestion de l’inattendu.

… À compenser par la créativité dans l’utilisation de la souplesse du programmeEn conclusion, si le regroupement des mobilités a le plus de chances de conduire à une qualité et une reconnaissance supérieures, chacun devra mesurer, selon son contexte, si c’est un choix efficient. On attendra de plus en plus, dans les années à venir, l’exposé des choix stratégiques des acteurs des projets européens, en fonction de ce qu’ils cherchent à gagner par ces mobilités. C’est le propre du programme EFTLV d’offrir des possibilités à explorer. Ses contraintes (celles de l’appel à propositions, de la contractualisation) ne limitent pas le champ de créa-tivité des stratèges de la mobilité européenne.

De 2008 à 2010, Dominique Tixier, Conseillère pédagogique LVE de l’académie de Grenoble, a mis en place une formation pour aider et inciter les professeurs des écoles à effectuer une formation continue dans un autre pays européen (stage d’ob-servation + cours).

CADRE Cette formation était proposée en début d’année dans le cadre du plan de formation continue départemental de l’inspection académique.

FORMAT • Avant le départ : 4 mercredis matins Accompagnement des participants dans leur re-cherche d’un établissement scolaire pour leur stage d’observation et d’un cours structuré pour suivre leur formation continue. Aide au montage de la candidature.• Mobilité : 3 semaines réparties entre le stage d’observation au sein d’un établissement scolaire et un cours structuré dans ce même pays européen. • Au retour : partage des expériences et bilans, montage de projets européens dont 3 partenariats scolaires.

GROUPER LES MOBILITÉS DES FORMATEURS : STRATÉGIE GAGNANTE ?

Directeur de la publicationAntoine GodbertRédactrice en chef Stéphanie MandjeeOnt collaboré à cette ficheMarie-Pierre

ChalimbaudPatrice DelègueSandrine DickelEstelle DupratCatherine GirardatValérie HouvertNicolas JeanAdrien Leléon

Maude SireSébastien ThierrySylvie ThomasMaquetteGéraldine BrassartJulia Robisco