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Le concept de maladie thromboembolique veineuse (MTE) inclut la thrombose veineuse profonde des membres inférieurs et sa complication immédiate : l'embolie pulmonaire (EP). L'incidence annuelle de la MTE est de l'ordre de 50 à 100 000 cas responsables de 5 à 10 000 décès. La mortalité d'une MTE non traitée est de l'ordre de 30 %, justifiant un traitement rapide. Les signes cliniques pouvant faire évoquer une EP aiguë sont peu spécifiques : dyspnée (70 %), douleur thoracique, ou plus évocateurs tels que la tachycardie ou l’hémoptysie. Ces signes prennent toute leur significativité en présence d’un contexte évocateur (présence de facteurs de risque tels que les antécédents de cancer ou de MTE et/ou de facteurs déclenchant de MTE tels que l’alitement prolongé, la chirurgie), Embolie pulmonaire bilatérale (flèches) associée à des * amenant à estimer la probabilité clinique d'EP (scores de Genève, de Wells). Un taux de DDimères normal permet d’écarter l’EP dans environ 30 % des cas. La radiographie thoracique est peu spécifique. Le scanner thoracique avec injection est l’examen clé du diagnostic en montrant directement la présence d’emboles : zone d’hypodensité intravasculaire plus ou moins cernée de produit de contraste. L’infarctus é Embolie pulmonaire bilatérale (flèches) associée à des signes de cœur pulmonaire aigu (*) chez une femme en postpartum immédiat présentant un choc. pulmonaire est inconstant. La corrélation entre la charge embolique et la gravité est mauvaise. Le scanner permet d’approcher la gravité de l’embolie qui se traduit par des signes de cœur pulmonaire aigu (dilatation de l’oreillette droite, du ventricule droit, rapport VD/VG > 1). Embolie pulmonaire gauche (flèche) associée à un infarctus pulmonaire (*) et un épanchement pleural. * Le seul diagnostic différentiel est la thrombose chronique des artères pulmonaires. Le sarcome de l’artère pulmonaire est exceptionnel. Vous avez une embolie pulmonaire, c’estàdire un caillot de sang dans les artères pulmonaires Cette Sarcome de l’artère pulmonaire chez une patiente de 80 ans : masse tumorale en scanner mimant une EP proximale (flèche) caillot de sang dans les artères pulmonaires. Cette maladie est guérissable mais impose un traitement à base d’anticoagulants initié en milieu hospitalier. Le médecin en charge du patient doit être averti rapidement de la présence d’une EP afin d’initier id t l t it t Si l ti t t M ti l i di t d’EP masse tumorale en scanner mimant une EP proximale (flèche) hypermétabolisme en TEP signant la tumeur (flèche). rapidement le traitement. Si le patient est un consultant externe, une hospitalisation peut s’avérer nécessaire. Une EP accompagnée de signes cliniques de choc cardiogénique impose une hospitalisation en soins intensifs, avec recours éventuel au SAMU. Mentionner les signes directs d’EP . Evaluer la topographie et l’extension. Rechercher les signes de cœur pulmonaire aigu Ne pas employer les termes EP massive, EP grave sur les seuls critères de charge embolique. Gilbert Ferretti pour la SIT

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Le concept de maladie thromboembolique veineuse (MTE) inclut la thrombose veineuse profonde des membresinférieurs et sa complication immédiate : l'embolie pulmonaire (EP). L'incidence annuelle de la MTE est de l'ordrede 50 à 100 000 cas responsables de 5 à 10 000 décès. La mortalité d'une MTE non traitée est de l'ordre de 30 %,justifiant un traitement rapide.

Les signes cliniques pouvant faire évoquer une EP aiguësont peu spécifiques : dyspnée (70 %), douleurthoracique, ou plus évocateurs tels que la tachycardieou l’hémoptysie. Ces signes prennent toute leursignificativité en présence d’un contexte évocateur(présence de facteurs de risque tels que les antécédentsde cancer ou de MTE et/ou de facteurs déclenchant deMTE tels que l’alitement prolongé, la chirurgie),

Embolie pulmonaire bilatérale (flèches) associée à des

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amenant à estimer la probabilité clinique d'EP (scoresde Genève, de Wells). Un taux de D‐Dimères normalpermet d’écarter l’EP dans environ 30 % des cas.La radiographie thoracique est peu spécifique.Le scanner thoracique avec injection est l’examen clédu diagnostic en montrant directement la présenced’emboles : zone d’hypodensité intravasculaire plus oumoins cernée de produit de contraste. L’infarctus

é

Embolie pulmonaire bilatérale (flèches) associée à des signes de cœur pulmonaire aigu (*) chez une femme en post‐partum immédiat présentant un choc.

pulmonaire est inconstant. La corrélation entre lacharge embolique et la gravité est mauvaise.Le scanner permet d’approcher la gravité de l’emboliequi se traduit par des signes de cœur pulmonaire aigu(dilatation de l’oreillette droite, du ventricule droit,rapport VD/VG > 1).

Embolie pulmonaire gauche (flèche) associée à un infarctus pulmonaire (*) et un épanchement pleural.

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Le seul diagnostic différentiel est la thrombosechronique des artères pulmonaires.Le sarcome de l’artère pulmonaire est exceptionnel.

Vous avez une embolie pulmonaire, c’est‐à‐dire uncaillot de sang dans les artères pulmonaires Cette

Sarcome de l’artère pulmonaire chez une patiente de 80 ans : masse tumorale en scanner mimant une EP proximale (flèche)caillot de sang dans les artères pulmonaires. Cette

maladie est guérissable mais impose un traitement àbase d’anticoagulants initié en milieu hospitalier.

Le médecin en charge du patient doit être avertirapidement de la présence d’une EP afin d’initier

id t l t it t Si l ti t tM ti l i di t d’EP

masse tumorale en scanner mimant une EP proximale (flèche) hypermétabolisme en TEP signant la tumeur (flèche).

rapidement le traitement. Si le patient est unconsultant externe, une hospitalisation peut s’avérernécessaire.Une EP accompagnée de signes cliniques de choccardiogénique impose une hospitalisation en soinsintensifs, avec recours éventuel au SAMU.

Mentionner les signes directs d’EP.Evaluer la topographie et l’extension.Rechercher les signes de cœur pulmonaire aiguNe pas employer les termes EP massive, EP grave surles seuls critères de charge embolique.

Gilbert Ferretti pour la SIT