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automne 2007, vol. 3 no 3 Convention de la poste-publications no 41122591 www.maya.cc ENTREVUE avec Vous connaissez les PPCP ? Future réglementation sur les rejets d’eaux usées sur le territoire de la CMM Sommes-nous empoisonnés par les normes ? Monique Henry du cégep de Saint-Laurent Qu’en est-il de la relève ?

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du cégep de Saint-Laurent Vous connaissez les PPCP ? Future réglementation sur les rejets d’eaux usées sur le territoire de la CMM Sommes-nous empoisonnés par les normes ? ENTREVUE avec www.maya.cc automne 2007, vol. 3 no 3 Convention de la poste-publications no 41122591

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automne 2007, vol. 3 no 3

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ENTREVUE avec

Vous connaissez les PPCP ? Future réglementation sur les rejetsd’eaux usées sur le territoire dela CMMSommes-nous empoisonnéspar les normes ?

MoniqueHenry

du cégep de Saint-Laurent

Qu’en est-il de la relève ?

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Ce magazine est imprimé surpapier à contenu recyclé grâce à la participation financière de Tricentris.

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L E S B O N S C O N T A C T S

L’ E N V E R S D U D É C O R

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L E J U R I D I Q U E 28

sommaire

Automne 2007, vol. 3 no 3

Éditeur et rédacteur en chef :André [email protected]

Chroniqueurs :John Cigana France GauvreauHervé Pageot Pierre Payment François Séguin Christian Sauvageau Gilles Vaillancourt Christian Vézina

Direction artistique :MAYA communication et marketing

Designer graphique :S’AMI graphie (Syma)

Photos de la page couverture etde l’entrevue : Studio Point DeVue

Révision linguistique :Annie Talbot

Impression :Impart-Litho

Coordination des ventes :André DumouchelTél. : 450 [email protected]

Abonnementet administration :MAYA communication et marketing457, montée Lesage Rosemère (Qc) J7A 4S2Téléphone : 450 508-1515 Télécopieur : 450 [email protected]

© Tous droits réservés.Droits d’auteur et droits de reproduction : toute demande de reproduction doit être acheminée à MAYA communication et marketing aux coordonnées figurant ci-dessus. Les opinions et les idées contenues dans les articles n’engagent la responsabilité que de leurs auteurs. La publication d’annonces et de publicités ne signifie pas que lemagazine SOURCE recommande ces produits et services. Convention de la poste-publications no 41122591. Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada aux coordonnées figurant ci-dessus. Dépôt légal : 1e trimestre 2005. ISSN 1712-9125. Le magazine SOURCE est publié 3 fois l’an.

18 INFRASTRUCTURE URBAINELE RENOUVELLEMENT DE NOS INFRASTRUCTURES SOUTERRAINES

19 LE MUNICIPAL L’UTILITÉ D’UN PLAN D’INTERVENTION CONCERNANT LE RENOUVELLEMENT DES CONDUITES D’EAU POTABLE ET D’ÉGOUT POUR LES MUNICIPALITÉS

20 EAUX USÉESVOUS CONNAISSEZ LES PPCP ?

21 ASSAINISSEMENT DÉCENTRALISÉRENDEZ-VOUS STRATÉGIQUE SUR LES ALGUES BLEU-VERT

23 SUR LE RADAR ET LE GOÛT DES CYANOBACTÉRIES ?

24 INSTRUMENTATION DUR DUR D’ÊTRE DE L’EAU !

26 SANTÉ PUBLIQUESOMMES-NOUS EMPOISONNÉS PAR LES NORMES ?

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« Historiquement, nous recevions lacandidature d’étudiants qui avaientde meilleurs dossiers que ceux desciences pures, ce qui était unebonne chose, car cette techniqueest l’une des plus exigeantes.C’était pour eux l’occasion dedécrocher ultérieurement un travailvalorisant en raison du lien avecl ’env i ronnement . Cependant ,depuis un certain temps, les jeunessont beaucoup moins attirés par lestechniques et ceux qui ont unefacilité pour les sciences se dirigentgénéralement vers la polytechniqueou ailleurs afin de devenir ingé-nieurs. »

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C H R O N I Q U E

LES MILIEUX HUMIDES :DES ÉCOSYSTÈMES AUX MULTIPLES AVANTAGES

8 En lien avec la ministre

L’ invitéMAXIM MARTINODE À MON BOISÉ

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TUYAUX ET RACCORDS EN POLYÉTHYLÈNE HAUTE DENSITÉSERVICE DE FUSION AU CHANTIERLOCATION D’ÉQUIPEMENTS DE FUSIONSYSTÈME DE TUYAUTERIE PRÉISOLÉE

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« Votre argent et mon temps s’écoulent par les fuites de votre réseau.

C'est pourquoi il vous faut des conduites de PEHD. »

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ÉDITORIAL

Au moment de quitter pour les vacances estivales, au prin-temps dernier, je vous prédisais un été chaud. Sans même vousdemander un sou, je vous annonçais, en primeur, dans un élanaltruiste sans précédent, que trois grandes calamités allaients’abattre sur notre si belle province. Ainsi, je pointais le mal quereprésenterait la pénurie de main-d’œuvre dans les stations deproduction d’eau potable au moment des vacances desemployés permanents devant être remplacés, les périodes depointe anormalement élevées dans ces mêmes usines et biensûr la prolifération des algues bleu-vert (suis-je le seul à avoirremarqué l’apparition soudaine du mot « vert » ?). Vous pouvez diffi-cilement vous plaindre de ne pas avoir été averti puisque je vousai fait profiter des vertus de ma boule de cristal sans même quevous ayez à vous déplacer. Le tout, dans le confort de votrebureau ou de votre salon, c’est selon.

Comme on juge un prophète au pourcentage de ses prédic-tions qui se sont avérées exactes, reprenons chacune de mesaffirmations en commençant par les périodes de pointe anormalesdans les usines de production d’eau potable. Cette révélation est laplus difficile à vérifier pour le commun des mortels puisqu’elle estoccultée, autant que faire se peut, par les politiciens municipaux.La dernière chose que veulent ces derniers est d'imposer descontraintes au citoyen qui devra aller voter tôt ou tard. Le politi-cien sait très bien qu’un citoyen à qui on a restreint l’utilisation deson boyau d’arrosage a la mémoire longue au moment d’inscrireson X. Pourquoi en serait-il autrement, après tout il vous dira qu’ilpaie ses taxes ! Ceci étant dit, comme la tendance est lourdedepuis si longtemps, il serait illusoire de croire que les quelquesaffiches placées le long des routes municipales puissent avoir faitbaisser soudainement la surconsommation estivale des citoyens.Ce qui fait que les pauvres opérateurs de station d’eau potable sesont probablement arraché les cheveux à essayer de contrôler lademande en eau afin de ne pas, ô sacrilège, être obligésd’émettre un avis d’ébullition. Parce que ça, les maires n’aimentpas ça…

Deuxième prophétie : la prolifération des alguesbleu-vert. Ai-je vraiment besoin de me justifiersur celle-là ? Le mot « prolifération » est bienchoisi, car il est défini comme étant « la multipli-cation excessive et rapide d’êtres vivants ».

Comme je l’écrivais, les causes etles sources de contami-nation sont très variées,donc difficiles à enrayer.Attendez-vous à enentendre parler pen-dant encore plusieursannées, et ce, en dépitde nos me i l l eu resintentions. À cet égard,le Rendez-vous straté-gique sur les algues

bleu-vert tenu le 25 septembre dernier à Ste-Adèle est tout demême un pas dans la bonne direction.

Quant à la troisième projection, elle avait trait à la pénurie demain-d’œuvre. Comme vous pourrez le lire dans l’entrevue avecMonique Henry du cégep Saint-Laurent, cette problématique estsimple et complexe à la fois. Selon madame Henry, il n’y aurait pasde véritable pénurie de main-d’œuvre, du moins pas au sensclassique du terme. Le manque d’effectifs serait davantage unproblème relevant du même type que celui du film la Grandeséduction ou bien ponctuel en raison des vacances et deseffets collatéraux de l’application récente de l’article 44 duRQEP. Là où ça se complique, c’est que partant de la mauvaiseprémisse que représente la croyance d’être en présence d’unepénurie de main-d’œuvre, on décide de rendre permanente la for-mation P-5 d’Emploi-Québec, formation qui est, rappelons-le,décriée et qualifiée de totalement inadéquate à titre de formationinitiale par la plupart des intervenants les plus respectés dans ledomaine de l’eau. Cette formation pourrait faire en sorte que lemaire X de la ville Y décide d’embaucher son beau-frère Z pourune tâche quelconque pour ensuite lui faire suivre la formation P-5et le muter à la production d’eau potable jusqu’à sa retraite. Z pourradonc avoir un beau métier après une formation de 186 h plutôtqu’une formation professionnelle ou technique. Seriez-vousconfiant de boire un verre de cette eau produite par cettemunicipalité ? Ce qui est ironique dans tout ça, c’est que l’ob-jectif derrière la rédaction de l’article 44 du RQEP était lerehaussement des standards d’embauche des futurs artisansde l’eau. Or, avec cette formation, on pourrait se retrouver àbrève ou moyenne échéance avec des opérateurs moins qualifiés.Ce qui est encore plus navrant, c’est que concrètement, cet été,un jeune homme ayant suivi une formation P-5 (formation de186 h) a pu se trouver un poste permanent alors que son compa-gnon ayant complété sa deuxième année de technique (1800 h)s’est buté à une porte close pour un simple poste de remplace-ment estival. Heureusement, je ne suis pas le seul à trouver cettesituation dénuée de toute logique.

Bien sûr, n’importe quelle personne le moindrement au fait dela situation de la gestion de l’eau au Québec aurait pu y aller desmêmes prédictions. Je n’ai donc pas grand mérite. Ces mêmespersonnes auraient probablement obtenu trois sur trois, ellesaussi. Et c’est sur ce point précis que se dirigent mes principalesinquiétudes : quand n’importe qui est capable de prédire les pro-blématiques à venir un an à l’avance, c’est qu’on n’est plus en pré-sence d’une prophétie, mais plutôt d’un fait connu de tous. Etlorsque, bien qu’il soit si notoire, il s’accentue ou se produit tout demême, c’est que quelqu’un quelque part ne fait pas son travail. Eten matière de gestion d’une ressource aussi vitale que l’eau,boule de cristal ou non, je trouve cela inquiétant. ■

André Dumouchel adum

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NostradEAUmus

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Les milieux humides sont unecomposante importante de ladiversité des écosystèmes duQuébec. Ils couvrent 10 % duterritoire, soit près de 170 millionsd’hectares. En raison du rôle

écologique important qu’ils assurent en environnement, j’accordeune grande attention à la conservation et à la gestion durablede ces milieux. D’ailleurs, je fais de la protection de l’eau et desécosystèmes une priorité et c’est pourquoi je mise sur la collabo-ration de tous les acteurs concernés, incluant les professionnels del’industrie de l’eau, pour en assurer la pérennité.

Qu’il s’agisse d’étangs, de marais, de marécages ou de tour-bières, les milieux humides ont pour caractéristique commune den’être ni totalement terrestres, ni totalement aquatiques. Ils sont enfait saturés d’eau ou inondés sur une période suffisammentlongue pour que la nature du sol soit modifiée et qu’une végétationspécifique s’y développe avec sa propre faune et ses proprescaractéristiques. Ces écosystèmes sont soit riverains de lacs, decours d’eau, d’estuaires ou de la mer, soit isolés dans des dépressionsmal drainées.

Perçus comme des terres inutilisables par le passé, il est mon-dialement admis aujourd’hui que les milieux humides, au mêmetitre que les terres agricoles et les forêts, jouent un rôle crucialdans le maintien de la vie sur Terre. Les biens et les services éco-logiques qu’ils procurent à la société représentent indéniablementun atout pour l’économie tant locale, régionale et nationale quemondiale. Véritablesusines d’épurationnaturelle, ils captentet stockent divers pol-luants et élémentsnutritifs, tels que lesnitrates et les phos-phates, favorisant lemaintien d’une eau dequalité pour la consommation humaine. Ainsi, en réduisant lesapports de phosphore aux plans d'eau, ils contribuent à limiterla prolifération des algues bleu-vert et à préserver la santé despopulations. De plus, souvent comparés à des éponges, les milieuxhumides stockent les eaux de ruissellement et les précipitationspour les restituer progressivement en période de sécheresse.Par ces actions, ils atténuent les dommages causés par lesinondations et assurent l’alimentation des réserves d’eau souter-raines et superficielles.

Parmi les autres avantages que l’on attribue aux milieuxhumides, le maintien de la biodiversité est souvent cité. Ces éco-systèmes représentent en effet des zones d’alimentation, dereproduction, d’abri, de refuge et de repos pour de nombreusesespèces animales et végétales. D’ailleurs, 38 % des espècesmenacées ou vulnérables du Québec vivent dans ces milieux.Enfin, les milieux humides représentent un pôle d'attraction importantpour le tourisme québécois (observation de la nature, randonnéepédestre, canot, chasse, pêche, etc.) et constituent une source derevenu local et régional non négligeable. Ils forment égalementun support pédagogique idéal pour sensibiliser la population à

la préservation de l’environnement et sont en outre d’un grandintérêt pour la recherche scientifique.

L’importance des milieux humides est telle que le ministère duDéveloppement durable, de l’Environnement et des Parcs déploiebeaucoup d’efforts pour assurer la protection des milieux humides,notamment, par le réseau des aires protégées. Depuis 2002, leMinistère multiplie la création de nouveaux territoires protégés quiobtiennent un statut de conservation en vertu de la Loi sur laconservation du patrimoine naturel et de la Loi sur les parcs. En2006-2007, la superficie des milieux humides protégés à l’intérieurdu réseau des aires protégées a atteint 8 190 km2 répartis sur524 sites. Dans le cadre de son programme d’aide financière auxorganismes de conservation pour l’acquisition de propriétés privées,une priorité est placée sur les milieux humides. Ainsi, sur 19 M$investis par le gouvernement du Québec dans ce cadre depuis2003, les deux tiers des superficies protégées sont en relationavec les milieux humides.

Par ailleurs, sur le plan légal, le Québec, par la Loi sur la qualitéde l’environnement, encadre la conservation et la gestion durabledes milieux humides. L’article 22 de la Loi instaure en effet un régimed’autorisation pour toute intervention dans un étang, un marais, unmarécage ou une tourbière. Dans le cadre de la gestion de cettedisposition réglementaire, le Ministère s’assure de réduire touteperturbation qui pourrait entraîner le développement d’activités surdes milieux humides de haute valeur écologique. Une directiveadministrative à cet égard vient encadrer le processus d’analysepour s’assurer qu’il y ait le moins de perte de milieux humides;

et lorsqu’il est inévi-table d’en perdre un,une compensationde p ro tec t iond ’au t res m i l i euxhumides est exigée.

En tant que profes-sionnels de l’industrie

de l’eau, vous avez la responsabilité de déposer une demanded’autorisation auprès du ministère du Développement durable, del’Environnement et des Parcs pour toute construction, travauxou ouvrage touchant un milieu humide. Pour connaître le pro-cessus de délivrance de certificats d’autorisation de travauxvisant un milieu humide, vous pouvez consulter le documentTraitement des demandes d’autorisation des projets dans lesmilieux humides, accessible sur le site Internet du Ministère àl’adresse suivante : http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/rives/entrepreneur/Milieuxhumides.pdf.

Prendre conscience de la portée d’une intervention dans unmilieu humide et poser suffisamment tôt les gestes qui s’imposentpermet de ne pas faire reposer sur les générations futures lefardeau de nouvelles pertes et les coûts de substitution pour ladisparition de milieux naturels, qu’il nous appartient aujourd’hui deprotéger. Cette responsabilité incombe à tous, qu’il s’agisse despromoteurs, des municipalités, des organismes gouvernementauxet non-gouvernementaux ou de la population.

Mme Line BeauchampMinistre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs

Les milieux humides :des écosystèmes aux multiples avantages

En lien avec la ministre

En tant que professionnels de l’industrie de l’eau,vous avez la responsabilité de déposer une demanded’autorisat ion auprès du MDDEP pour toute construction, travaux ou ouvrage touchant un milieuhumide.

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ODE À MONBOISÉJe suis en deuil…

Ils sont en train de défricher la forêtderrière chez moi.

La principale raison de l’achat de mamaison, c’était cette forêt vierge, au boutde ma cour, qui me faisait rêver. C’était ceboisé mystérieux où je craignais dem’aventurer de peur de me perdre ou d’ycroiser des lutins.

Le boisé derrière chez nous représen-tait pour moi la limite de l’univers, unendroit où, si tu t’y aventures, tu finis partomber au bout de la Terre. Je ressentaisla menace papale du Moyen-Âge àchaque fois que je m’y noyais visuellement.

Pour moi, cette forêt était habitée partous les êtres mythologiques que l’hom-me a inventés; pour ma fille, c’était leboisé où le prince charmant trouvait saBelle au bois dormant et la réveillait d’unbaiser.

Quand je me suis séparé de la mère dema fille, ce boisé-là est devenu monsanctuaire de paix. Au lieu de me saouler,de me geler la face, de baiser avec toutce qui bouge pour remplir les craques demes murs, quand j’avais un mal de vivre,j’allais me perdre dans cet abysse de

conifères. Chaque pas que jefaisais me donnait le sentiment deconquérir un inconnu mystérieux.

Quand ça brassait dans ma tête, c’estlà que j’allais me réfugier. Le silence qui yrégnait était comme cette fameusemontre qu’on cherche tous pour arrêter letemps. Quand j’y pénétrais assez loinpour ne plus voir aucune maison derrièremoi, je me sentais comme un Sasquatchqui se sauvait de la civilisation.

Quand je m’y réfugiais le lendemaind’une tempête de neige, je m’écrasais surle dos, dans son lit confortable, pour admi-rer le canevas de la nature. Je me rappellede toutes les fois où je me suis gelé lesdoigts à essayer de capturer sa beautéavec mon appareil photo pour y retrouversur mon écran une version cheap de cequ’on me dévoilait vraiment.

Depuis quelques semaines, j’entendsles armes qui déchiquettent mon paradisarbre par arbre. Le silence est remplacépar le vacarme d’une chainsaw qui abatindifféremment cette même forêt qui meparlait sans dire un mot. Je peux com-prendre l’indifférence de cet engin

puisque sa vie se termine à la fin duplein d’essence, mais je m’attarde surl’être qui la manipule. J’aimerais savoirs’il tue ma maîtresse insensiblement…Est-il rendu aveugle par le chèque depaye qui l’attend aux deux semaines ?Fait-il la sourde oreille aux cris despiliers de la forêt qui tombe un par un ?

J’imagine que le bruit de la mort del’écosystème qui l’entoure est enterré parle tumulte de son sabre mécanique.Mais moi, au loin, tout ce que j’entends,c’est le bruit d’un être vivant qui, en tom-bant, essaye de s’accrocher aux branchesde ses amis dans l’espoir qu’ils l’aident àse redresser.

C’est la fin de mon univers privé. Leschevreuils, les Bambi que je m’amusais àobserver avec ma fille sur mon terrainvont bientôt être remplacés par un voisinqui fera parader sa bedaine entre sa

terrasse et son cabanon. Ce même voisinqui a décidé de sortir de la ville pours’évader en campagne. Ce même voisinqui n’a pas réalisé que, pour venir dégustercette magie que je chéris, a été obligéd’en détruire une partie. Eh oui, quelleironie, il faut détruire la nature pour venirl’observer…

Mais ce que je remarque surtout, c’estque les entrepreneurs de ma région sem-blent allergiques aux arbres, mais pas aupapier sur lequel on imprime l’argent. ■

Maxim

Mart

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L’ invité

J’imagine que le bruit de la mort de l’écosystème quil’entoure est enterré par le tumulte de son sabremécanique.

Le 9 octobre dernier, Maxim Martin

lançait son premier DVD intitulé MAXIM

MARTIN – SON ONE-MAN SHOW. En

plus de nous présenter son

troisième

one-man show, le DVD comprend des

options spéciales incontourn

ables, dont

quelques numéros qui ont m

arqué la

carrière de l’audacieux humoriste passé

maître dans l’art du stand-up

. Un bien

beau cadeau à placer sous

le sapin…

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Vous êtes d’origine française. De quelle région venez-vous ?Il y a si longtemps que je ne me rappelleplus ! (Rires.) En fait, c’est un peu com-pliqué. Mon père était fonctionnaire. Il arencontré ma mère au Vietnam. Mamère est eurasienne, j’ai donc des ori-gines vietnamiennes par ma grand-mère, mais je suis née à Casablanca, auMaroc. Ma famille a beaucoup voyagé.J’ai toutefois commencé mes études

dans la région parisienne avant de venirles compléter ici, au Québec, en 1970.

Parlez-vous vietnamien ?Hélas non, je ne connais que quelquesjurons appris de ma grand-mère. (Rires.)

Quel type de formation avez-voussuivi ?Je suis chimiste de formation. J’ai étudiéà l’Université de Paris où j’ai commencé

des études de 2e cycle pour ensuitevenir terminer ma maîtrise à l’Universitéde Montréal. J’aurais bien aimé faire ledoctorat, mais avec mes trois enfants, çadevenait trop difficile.

Pourquoi avoir immigré ?Au départ, c’était pour venir chercherune formation de type nord-américain.Je pensais retourner en Europe par lasuite. Toutefois, ici, les occasions favo-rables étaient légion. Le pays était enpleine effervescence. Imaginez : monmari et moi arrivions en pleine crised’Octobre ! Et puis nous avons eu desenfants, acheté une maison, etc. On sesentait bien et libres, voilà tout. Il n’a plusjamais été question de repartir.

Quel a été votre premier emploi ?Le premier et le seul a été l’enseigne-ment, ici même au cégep de Saint-Laurent. Je trouvais que c’était vraimentl’idéal. À l’époque, les cégeps ouvraientleurs portes, je pouvais donc donner de15 à 18 heures de cours par semaine,sans avoir l’obligation de faire de larecherche fondamentale tout en ayantpresque le même salaire qu’une chargede cours à l’université.

Quel poste occupiez-vous ?J’ai commencé comme enseignante enchimie pour ensuite me tourner versl’enseignement en assainissement vers1978-1979. La charge était beaucoupplus lourde, car contrairement à la chimiequi ne change pas beaucoup, le domainede l’eau était et est toujours en constanteévolution. Il faut perpétuellement seremettre à jour pour bien comprendre lesnouveaux contaminants, les nouvellesméthodes d’analyse et les nouveauxtraitements. C’est ce qui, je crois, fait labeauté de notre domaine.

Le programme était-il très différentà l’époque ?Très peu. Auparavant, la formation étaitofferte par un institut de technologie quia tout juste eu le temps de former uneou deux promotions. C’est pourquoinous avons toujours gardé un lien avecles usines de Vaudreuil qui à l’époqueétaient des usines-écoles, bâtiesexpressément pour la formation detechniciens. Par la suite, avec l’entrée enscène des cégeps, la formation de tech-nicien en eau a été rapatriée ici pourêtre rattachée au département de chi-mie. La formation ne comptait que deuxprofesseurs, soit messieurs Jean-PaulBaudry et Jean Pannetier. MonsieurBaudry est celui qui avait imaginé le pro-gramme, et la forme qu’il lui avait donnéedemeure encore la même après toutesces années.

À PEINE ARRIVÉE AU QUÉBEC EN 1970, MONIQUE HENRY A FONCÉ TÊTE PREMIÈRE DANS UNE

CARRIÈRE DE PROFESSEURE AU CÉGEP DE SAINT-LAURENT, OÙ ELLE ENSEIGNE TOUJOURS AVEC

LE MÊME ENTHOUSIASME ET LA MÊME PASSION QUI L’ANIMAIENT AU DÉBUT. VÉRITABLE PILIER

DU DOMAINE DE L’EAU AU QUÉBEC, ELLE A INFLUENCÉ LA PLUPART DES TECHNICIENS QUI

ONT CROISÉ SON CHEMIN. SA RIGUEUR ET SON SENS DE L’HUMOUR SONT AUTANT DE TRAITS

DE PERSONNALITÉ DONT SES ANCIENS ÉTUDIANTS SE SOUVIENNENT. APRÈS 37 ANS PASSÉS

À FORMER DES GENS QUALIFIÉS, MADAME HENRY JETTE UN REGARD SUR LE CHEMIN PAR-COURU ET CELUI À VENIR.

QUE PENSE-T-ELLE DE L’ÉVOLUTION DE LA GESTION DE L’EAU AU QUÉBEC ET DES TENDANCES ?LE MAGAZINE SOURCE L’A RENCONTRÉE POUR VOUS.

MoniqueEntrevue réalisée par André Dumouchel

Henry

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Quelles sont les relations avec leCentre Paul-Gérin-Lajoie deVaudreuil ?Il y a déjà eu certains accrochages parle passé, ne serait-ce que pour l’utilisa-tion des locaux, laboratoires ou autres,mais également en raison de faussesperceptions reliées au snobisme entreniveaux technique et professionnel.Mais nos relations ont généralementtoujours été très bonnes. Il faut dire quece sont deux formations qui se complè-tent merveilleusement bien.

Le cours de technique en assainissement des eaux s’est-ilajusté au RQEP de 2001? Oui, bien sûr. Tout débute avec l’appren-tissage, la compréhension et l’interpré-tation de ce dernier. Ce règlementn’édicte plus que des normes, il estporteur d’une nouvelle philosophie, cequi nous oblige à y revenir dans tousles cours. La réforme du ministère del’Éducation axant l’enseignement parcompétence a entraîné des ajuste-ments également. Je suis toutefoisd’avis qu’il s’agit d’une très bonne choseau niveau collégial, puisqu’on ne bourreplus le crâne de l’étudiant qu’avec de l’en-seignement théorique, ce qui rend notreenseignement beaucoup plus pratique etcollé à la réalité.

L’article 44 du RQEP a-t-il des effetsbénéfiques ou néfastes sur lestechnologues ?On s’est battu pendant au moins 20 anspour avoir ce règlement. Nous voulionsnous assurer que les gens qui travaille-raient en eau potable soient des genscompétents pour des raisons de santépublique. C’était donc une très bonnenouvelle. De plus, pour nous, ça nousassure un taux de placement très inté-ressant. Par contre, ça nous compliquela tâche lorsque nos étudiants tententd’obtenir un stage ou un emploi d’été enusine durant leurs études en raison del’obligation de supervision directe. Dansune grande ville, l’effet est moindre enraison du plus grand nombre d’em-ployés, mais dans une plus petite muni-cipalité, cela devient impossible. Il estdifficile d’être contre le principe, puis-qu’il va dans l’esprit du règlement que

nous approuvons; cependant, je croisqu’il devrait y avoir moyen de faire certainsaccommodements avec les ministères del’Environnement et de l’Éducation puisquenotre programme de trois ans est juste-ment bâti de manière à ce qu’après deuxans nos étudiants aient couvert tout cequi a trait à l’eau potable.

À cet effet, j’ai proposé qu’on puissedonner une attestation provisoire aprèsles deux premières années d’étudesafin que les étudiants puissent travailler.Bien sûr, ils doivent être supervisés,mais une supervision indirecte aprèsdeux semaines de formation, commec’est le cas lors de n’importe quelleembauche, serait à mon avis très rai-sonnable. Cette solution aurait le mérite

d’éliminer la problématique à laquelleles villes font face à l’occasion des rem-placements de vacances d’été tout enpermettant aux étudiants d’acquérir uneexpérience essentielle. Tous en sorti-raient gagnants, car je suis d’avis quecette solution réglerait au moins lestrois quarts de la pénurie de main-d’œuvre avec laquelle l’industrie doitjongler.

Quelles sont les principales différences entre les étudiants del’époque et ceux d’aujourd’hui ?On a toujours reçu des étudiants departout dans la province puisque noussommes le seul cégep offrant cettetechnique. Historiquement, nous rece-vions la candidature d’étudiants quiavaient de meilleurs dossiers que ceuxde sciences pures, ce qui était unebonne chose, car cette technique estl’une des plus exigeantes. C’était poureux l’occasion de décrocher ultérieure-ment un travail valorisant en raison dulien avec l’environnement. Cependant,depuis un certain temps, les jeunessont beaucoup moins attirés par lestechniques et ceux qui ont une facilitépour les sciences se dirigent générale-ment vers la polytechnique ou ailleursafin de devenir ingénieurs. Mais la plusgrande différence réside dans les aspi-rations des étudiants : ils veulent un tra-vail qui leur plaît, pas trop difficile etagréable. La paresse est peut-être unfacteur, la dévalorisation des métierstechniques un autre. Par contre, on aune très forte demande du côté des

adultes. À titre d’exemple, nous avonsreçu 82 demandes pour 20 placesdisponibles pour l’attestation collégia-le. Ce sont donc de jeunes adultes quireviennent aux études après être alléschercher une autre formation.

N’y aurait-il pas un moyen de changer la mauvaise perception desjeunes à l’égard de la technique ?Nous faisons énormément de promo-tions, nous effectuons des visites dansles écoles secondaires, nous parlonsavec les conseillers d’orientation afinqu’ils répandent la bonne nouvelle, enplus de participer aux différents salonsde l’éducation, mais le problème perdure.J’ai l’impression que ce type de techniquene s’adresse tout simplement plus auxfinissants du secondaire. Il est bien

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l’exploitation des stations munies d’une filièrecomplète de traitement doit être faite par desgens ayant suivi une formation technique ouprofessionnelle complète. Il en va de la santépublique.

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difficile de convaincre un jeune de 16ans, en 2007, que son avenir se trouveavec les eaux usées alors qu’il a encoretoutes ses illusions d’occuper un emploiplus glamour.

Combien d’étudiants sont-ils diplômés chaque année ?À la création du programme, de 12 à 15étudiants étaient diplômés. À une cer-taine époque, environ 40 étudiantsrecevaient leurs diplômes annuellement.Nous avons toutefois connu un creux devague à un certain moment, mais nousavons remonté la pente depuis et nousproduisons maintenant de 15 à 20 tech-niciens. On peut affirmer qu’entre 1000et 1200 techniciens ont été formés ici, cequi n’est pas rien.

Il faut aussi noter qu’en plus de la tech-nique, nous offrons également desattestations collégiales, comme je lementionnais précédemment. De plus,deux autres établissements offrent lemême type de formation. Il s’agit de for-mations pour adultes, reconnues par leministère de l’Éducation, et d’une duréed’un an (environ 1400 heures). Cette for-mation est très prisée par les immigrants,dont plusieurs détiennent des diplômesen ingénierie émis dans leur pays d’origine.Ils sont généralement de merveilleux étu-diants, car ils sont extrêmement motivéspar la possibilité d’obtenir un bon emploirapidement.

L’attestation ne pourrait-elle pas être la solution à la pénurie de main-d’œuvre ?Elle est l’une des solutions, c’est certain.

Quels sont les principaux débouchéspour un technicien ?La moitié des finissants se retrouve dansle secteur municipal, que ce soit en eaupotable ou en eaux usées. Plusieurs seretrouvent dans les ministères del’Environnement et des Affaires munici-pales. Les entreprises industriellescomme les papetières, les manufactu-riers et les bureaux de consultants sontégalement des employeurs. Le taux deplacement est de 99 %.

Le salaire moyen dans le secteur munici-pal est de 18,70 $/h à la sortie de l’écoleet de 27 $/h à l’échelle supérieure. Sil’individu a la chance de commencer à laCMM, il aura un meilleur salaire qu’unprof de cégep. (Rires.)

Êtes-vous confrontée à une pénuried’inscriptions ?Non, plus maintenant, mais ça a été lecas entre 2002 et 2005. On pourraitaccepter plus de gens, mais les préa-lables font en sorte d’épurer énormémentla liste des candidats.

Considérez-vous qu’il y a actuellementou qu’il y aura dans un avenir rappro-ché une pénurie de main-d’œuvre qualifiée en traitement de l’eau ?Je ne crois pas. Vingt personnes reçoi-vent un diplôme de technicien de notreétablissement annuellement, auxquelless’ajoutent les quarante diplômés de laformation professionnelle dispensée àVaudreuil et toutes les attestationsoffertes par les cégeps de Rivière-du-

Loup, de Shawinigan et ici même. Il y adonc, annuellement, 120 nouvelles per-sonnes aptes à travailler dans le milieu. Àla lumière de ces chiffres, j’ai plutôt ten-dance à croire que nous diplômonsamplement de personnes dans le domai-ne pour l’instant. Du moins, le nombre estlargement suffisant pour ne pas avoir àrecourir à une formation de 186 heurescomme la formation P-5 offerte parEmploi-Québec.

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tête-à-tête

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De plus, la tendance est à l’automatisa-tion dans les usines, ce qui fait que lenombre de postes diminuera légèrementà mon avis.

Est-ce donc un problème propre auxrégions ?C’est ce que je crois. Nous pourrions for-mer 500 techniciens de plus par an, maissi aucun d’eux ne veut aller travailler enrég ion , l e p rob lème pers is te ra .Cependant, il se pourrait que ça change.Je remarque un intérêt pour le retour enrégion de la part de mes étudiants. Maisest-ce que ça sera suffisant pour renver-ser la tendance ? Je ne le sais pas.

Par ailleurs, comme je le mentionnais, lesvacances d’été représentent le talond’Achille dans le domaine municipal.Trouvons une solution à ce problème etnous réglerons la majeure partie de laproblématique tout entière.

Est-ce que les formations offertes parEmploi-Québec constituent une solution aux différents problèmes ?Nous avons tous applaudi l’arrivée dunouveau règlement qui faisait en sorteque tous les gens travaillant au traite-

ment de l’eau potable allaient devoirêtre certifiés. Des milliers de personnesont donc pu être amenées à un niveaude compétence supérieur, ce qui estformidable.

Là où ça s’est gâté, c'est en ce quiconcerne le cas précis de la formation P-5.On nous dit qu’elle est toujours offerte enraison d’une pénurie de main-d’œuvre. Or,non seulement il n’y en a pas, comme jevous l’ai démontré, mais le malaise estplus profond. En fait, la formationd’Emploi-Québec ne devait être utiliséeque pour les gens qui étaient déjà enposte au moment de l’entrée en vigueurdu règlement, alors qu’elle est maintenantutilisée comme formation initiale, ce qui,avouons-le, est aberrant. Jamais nous n’au-rions pu imaginer un tel dénouement.

Quelles pourraient être les conséquences ?Une municipalité pourrait engager unepersonne pour qu’elle travaille dans undépartement quelconque et, hop, tout àcoup, on l’envoie suivre une formationéclair P-5 et elle nous revient 186 heuresplus tard « capable » d’opérer des installa-tions d’eau potable. Allons, ce n’est pas

sérieux. Ça pourrait même mettre endanger la santé publique.

En plus, ce qui est surprenant, c’est quenotre propre association, RÉSEAU envi-ronnement, semble vouloir appuyercette formation. Plusieurs intervenantsdu milieu de l’eau ont été fâchés dece t te pos i t i on e t espè ren t b ienconvaincre les dirigeants du bien-fondéde notre opposition.

Je ne peux toujours pas imaginer quenous allons faire marche arrière dans cedossier après tous les efforts déployés.Surtout quand je pense au fait que notredépartement a développé des pro-grammes de formation avec des pays envoie de développement dans le cadre decoopération internationale et qu’aucun deces programmes n’est de moins de 1800heures. Sommes-nous un pays sous-développé pour confier nos systèmes deproduction et de distribution d’eaupotable à des individus qui n’ont que 186heures de formation ?

Ceci étant dit, ici, il n’y a eu que cinqdemandes pour suivre cette formation, cequi fait qu’aucun groupe ne sera formé

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tête-à-tête

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Quelle est la réalisation dont vousêtes la plus fière?Mon fameux livre de chimie des eaux,même si de nos jours, avec Internet, ildevient moins important.

Devrions-nous nous inspirer davantage de ce qui se fait enEurope ou aux États-Unis en matière de gestion de l’eau ?On a notre propre modèle dont on peutêtre fier. L’important programme d’assai-nissement des eaux, pour ne nommerque celui-là, nous a donné une trèsgrande expertise. De plus, on a su résis-ter à la privatisation massive dans ledomaine, comme c’est malheureuse-ment le cas en Europe.

Buvez-vous l’eau du robinet ?Quelquefois, mais la plupart du temps jebois du vin ! (Rires.) Le Chardonay estmon péché mignon.

Qu’est-ce qui pourrait vous fairearrêter de consommer l’eau du robinet ?Un avis d’ébullition ou si la formationP-5 devenait permanente ! (Rires.)

Qui a été votre mentor ?Jean-Paul Beaudry. On l’appelait le petitpère de l’assainissement.

Avec quel aspect de la vie québécoise avez-vous encore de ladifficulté après toutes ces années ?Ce qui me choque le plus, c’est lorsqueles gens me parlent comme si j’étais unetouriste française. Après toutes cesannées, je ne me sens tellement pascomme ça. Certains de mes collèguesse fâchent quelquefois et répondent àces gens que je suis sûrement plusquébécoise qu’eux.

Qu’est-ce qui vous a immédiatementplu à votre arrivée ?Il y a vraiment deux choses fondamen-tales : d’une part il y a l’égalité desclasses et d’autre part la nature. Le parcde la Gaspésie, le Saguenay et mêmeles Rocheuses, quoique plus éloignées,m’ont toujours coupé le souffle.

Êtes-vous en faveur des accommodements raisonnables ?On a beaucoup d’étudiantes portant lehijab et ça ne me dérange absolumentpas. À la limite, je trouve cela plus sup-portable que les jeunes filles gras-souillettes qui montrent leurs nombrils etqui ont des vêtements beaucoup tropcourts. Par contre, j’ai croisé une femmeportant une grande burqa noire et je n’aipu m’empêcher de me demander com-ment cette femme arrivera a réellements’intégrer dans notre société. En fait,c’est comme le P-5, certains accommo-dements ne sont pas raisonnables !(Rires.)

Aimez-vous le hockey ?Oh oui beaucoup. Je ne suis plus aussifan que je l’étais à mon arrivée, mais j’ai-me beaucoup ce sport. À mon arrivée,encore étudiante, j’avais participé à unpool de hockey et sans même yconnaître quoi que ce soit, je l’avaisgagné. Ce qui me fait encore rigoler,c’est qu’on m’avait demandé 0,25 $ poury participer alors qu’on avait demandéun 30 sous à un professeur. Je trouvaisça injuste qu’il ait à payer plus cher !

Quel est votre chanteur, chanteuseou groupe favori ?Daniel Bélanger. D’ailleurs, mon anniver-saire s’en vient et j’espère que mesenfants m’offriront des billets pour sonnouveau spectacle.

Votre acteur ?J’aime bien les vieux de la vieille, commePhilippe Noiret.

Votre actrice ?Romy Schneider, mais la pauvre elle enest morte. (Rires.)

Êtes-vous souverainiste ?Bien sûr, je suis nationaliste, indépen-dantiste et séparatiste.

Quel politicien québécois vous a-t-il le plus impressionné ?Sans contredit René Lévesque. Quelcharisme !

Avez-vous des regrets ?Aucun, j’ai été tellement gâtée dans lavie, j’ai une famille et des enfants mer-veilleux, un emploi et un cadre de travailque j’adore, j’ai écrit, voyagé et, surtout,j’ai toujours été en santé.

Comment pourrions-nous contrer legaspillage de l’eau potable ?Très simplement en mettant des comp-teurs et en faisant payer les utilisateurs.C’est peut-être un vieux réflexed’Européenne, mais je trouve encoreinimaginable qu’il n’y ait pas de comp-teurs.

Avez-vous un intérêt pour la politique ?Je me tiens au courant, mais sans plus.

Quelle est la personne publique dontvous aimeriez voir faire le saut enpolitique ?J’ai été échaudée avec mon petitBoisclair (rires), je trouvais qu’il étaitvraiment bien. Mais bien que ce soitnécessaire, je ne souhaiterais à per-sonne que j’aime de faire le saut enpolitique. C’est un métier bien trop dur,c’est horrible.

Sommes-nous à l’abri d’un Walkerton québécois ?Ça va dépendre de la P-5 ! (Rires.) Plussérieusement, je crois qu’on ne serajamais totalement à l’abri. Nous avonsfait d’immenses progrès en resserrantles différentes normes, mais il ne fautjamais oublier que ce sont des hommesqui font fonctionner tout ça et quel’erreur est humaine…

Selon vous, l’industrie québécoisede l’eau se porte-t-elle bien en général ?Oui, mais j’aimerais beaucoup que nousayons un programme d’envergure eneau potable comme l’a été le program-me d’assainissement des eaux.

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pour l’instant en raison de la trop faibledemande. Mais ne serait-ce que pour leprincipe et pour s’assurer que la tendan-ce ne sera pas renversée, il faut clamerhaut et fort qu’on est en désaccord.

Faites-vous une distinction entre lesformations P-3a, P-3b, P-4b et P-5 ?Sans entrer dans les détails techniques,je ne suis pas contre le fait qu’une forma-tion simplifiée (moins complète que laformation technique ou la formation pro-fessionnelle) soit offerte à des gens quidesserviront des systèmes extrêmementsimples. Par contre, l’exploitation des sta-tions munies d’une filière complète detraitement doit être faite par des gensayant suivi une formation technique ouprofessionnelle complète. Il en va de lasanté publique.

La P-5 représente-t-elle une menacepour la formation technique ?Non, je ne crois pas. Le simple principed’imputabilité enchâssé dans le nouveaurèglement fait en sorte de rendre lachose très peu probable. Comment unepersonne formée en 186 heures pourrait-elle être logiquement imputable d’uneerreur grave ?

Quels sont les principaux défis pourla technique en assainissement deseaux ?C’est de se maintenir à niveau. On parlebeaucoup de désinfection UV et de trai-tement membranaire ces temps-ci, pourne nommer que ces nouvelles tendances.Alors, il faut s’assurer d’en connaîtrel’évolution et les applications afin d’offrirune formation actualisée à nos étudiants.

La coopération avec nos anciens diplô-més nous aide grandement en ce sens.

Quels sont vos plans d’avenir ?(Rires.) Eh bien je commence à penser àla retraite pour laisser la place aux jeunes !Mais en même temps, j’ai tellement deprojets ici, que ce soit ceux liés à lacoopération internationale ou ceux tou-chant notre nouveau centre de transferttechnologique qui commence à prendreforme. Je suis encore bien occupée!

Madame Henry, merci beaucoup.

tête-à-tête

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L E M A G A Z I N E D E L ' E A U A U Q U É B E C

Impossible de faire un beau tournoide golf sans la présence d’une

solide équipe de bénévoles.

Le jeudi 6 septembre dernier se tenait au Club de golf Glendale de Mirabel la 3e éditiondu tournoi annuel de votre magazineSource. C’est sous une température absolument magnifique de 26°C que les gensde l’industrie de l’eau ont foulé le magnifique parcours Élite du Glendale.

C’est donc sous un soleil radieux que s’estdéroulé le tournoi qui comportait une multitude deconcours. Les gens ont par la suite été invités à se rafraîchir sur le bord de la piscine, où les attendaient les bières Moretti, une massothérapeute ainsi qu’un talentueux trio de jazz !

La soirée s’est poursuivie avec un succulent repas agrémenté de vin et de nombreux prix, dont plusieurs d’une valeur importante. Les participants ont de plus eu droit à un spectacle de l’humoriste Guy Nantel.

Il est à noter que, pour la toutepremière fois, le tournoi s’estdéroulé à guichets fermés. Uneliste d’attente a même dû être instaurée. La prochaine édition de votre tournoi se tiendra le jeudi 4 septembre 2008.

Serez-vous des nôtres ?

Et c’est un départ !

Le désormais célèbre trou à cigare, chocolat

et porto. L’éditeur de Source ainsi que Nathalie

Zielinski de l’Association de la sclérose en

plaques de Laval étaient présents pour servir le

tout. L’artiste Carole Vincent a peint un tableau

mis à l’enchère en soirée pour la bonne cause.

Il s’agit de France et non de Monica…

Cheeeeeeez !

Tout est dans la position et dans l’élan.

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UN GRAND MERCI À NOS PRÉCIEUXCOMMANDITAIRES

« Vous semblez tendu, monsieur… Avez-vous bien joué ? »

Pour la deuxième année consécutive, l’équipe menée par Jean-François Bergeron de Nordikeau remporte le tour-

noi. Conservera-t-elle son titre en 2008 ?

Le banquier était sur place. Tous les participants ont quitté avec un très beau prix. Tous ? À vous de juger…

Un merveilleux cocktail pour le réseautage.

Un trio de jazz qui a du rythme.

Un tableau a été mis à l’enchère au profit de l’Association de

la sclérose en plaques de Laval. C’est l’entreprise Machinex ,

par son digne représentant Gaétan Bolduc, qui a fait l’offre

la plus généreuse, à savoir 2500 $, somme à laquelle MAYA

communication et marketing a ajouté 1000 $. Un bien beau

geste de l’entreprise Machinex.

Rien de mieux que le rire pour digérer.

Laquelle de ces photos m’appartient ?

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On ne le dira jamais assez : nos infra-structures ne sont pas qu’importantes, ellessont indispensables au bon fonctionnementdes milieux urbanisés et développés, peuimporte le type de société dans lequel onévolue. Leur aménagement, leur entretien etleur expansion permettent à l’État de réali-ser ses missions sociales, économiques etenvironnementales. En bref, comme je meplais à le répéter depuis de nombreusesannées, nos infrastructures de base sontl’ossature et la colonne vertébrale denotre prospérité collective et de notrequalité de vie.

Mais, on a beau le dire et le répéter, lesconduites d’eau, les égouts, les usines de fil-tration n’ont rien de spectaculaire; le plussouvent, on ne les voit pas. Et ce qui ne sevoit pas fait rarement partie des priorités desprogrammes politiques et des interventionspubliques. C’est pour cela qu’il y a lieu desaluer le geste posé au début d’octobre parle gouvernement du Québec lorsqu’il aannoncé son ambitieux projet de travauxmajeurs prévu dans son Plan québécois desinfrastructures, appelé Des fondations pourréussir.

Ce projet de 35 milliards $ sur 5 ansconsacrera près de 10 % de ces fonds auxinfrastructures municipales. Il prévoit égale-ment la reprise en main par le provincial dela construction et de l’entretien des viaducset des ponts au Québec, responsabilité quiavait été transférée aux municipalités sanspleine compensation dans le cadre de laréforme municipale du début des années1990. Voilà une occasion extraordinaireofferte aux municipalités de consacrerenfin toutes les énergies requises à la

mise à niveau et à l’extension de leursinfrastructures.

Il ne faudrait pas oublier non plus l’an-nonce, lors du discours du trône d’il y aquelques semaines, de la mise sur piedd’un nouveau programme du gouverne-ment fédéral, le plan Chantiers Canada,conçu pour soutenir la croissance à longterme du pays par un investissement sub-stantiel dans nos infrastructures. D’uneportée très large, on parle notammentd’aménagement de grands corridors et deréseaux routiers. Ces grands chantierslibéreront des fonds que les municipalitésauraient dû allouer à leurs projets d’infra-structures, faute d’un tel plan.

Si l’on tient compte des importants pro-grammes bi ou tripartites déjà en place, dontle PIQM et le FIRM, la prochaine décenniesera certainement celle du renouvellementet de l’extension des infrastructures au pays.

Le message derrière ces annoncesmontre que la priorité à accorder à la réfec-tion des infrastructures est maintenant par-tagée par tous les décideurs concernés.Négligées depuis plus de 30 ans, nos infra-structures vont recevoir l’attention qu’ellesauraient toujours dû obtenir puisque lamajeure partie des fonds sera consacrée àla remise à niveau de celles-ci.

Il y a quelque mois, je rappelais dans cemagazine l’importance d’assurer dessources de financement stables et récur-rentes pour les infrastructures munici-pales. Tous les programmes annoncés etmis en place vont maintenant dans cesens, particulièrement le Plan québécoisdes infrastructures. Il nous sera désormaispossible de planifier nos travaux sur du soli-de. Et ceci vaut non seulement pour nosréseaux routiers, mais tout autant pour nossystèmes de collecte, de distribution, degestion et de disposition de l’eau.

Il est important que nous saisissions cetteopportunité. Il est de notre devoir de toutmettre en œuvre pour réussir ce virage nonseulement pour aujourd’hui et pour demain,mais aussi pour après-demain.

Ce qui nous attend dans un premiertemps, c’est une vaste entreprise de rénova-tion de nos systèmes liés à l’offre et à lagestion de l’eau. Et c’est là un vaste pro-gramme : travaux de renouvellement etde mise à niveau des infrastructures d’aque-ducs, d’égouts et de traitement des eauxusées; recherche et validation de nouvellestechnologies; mise en valeur ou ajout d’infra-structures fonctionnelles.

Il est important que tous s’y attaquentsans plus tarder, car un autre défi se profileà l’horizon. Ce défi prendra de plus en plusd’ampleur à mesure que l’agriculture, ledéveloppement économique et l’urbanisa-tion viendront exercer de nouvelles pres-sions sur nos ressources en eau, limitéesmalgré leur abondance apparente pour lemoment.

Il nous faudra alors déployer encore plusd’énergie et de ressources afin d’utiliserl’eau le mieux possible et nous consacrer àune meilleure gestion de la demande, enrécompensant la conservation de la ressour-ce et en pénalisant son gaspillage. Autrevaste programme sur lequel plusieurs plan-chent déjà.

Somme toute, ces annonces des gouver-nements arrivent à point nommé. À nousd’utiliser, sans plus tarder, ces nouvelles res-sources à bon escient. ■

Gilles Vaillancourtmaire de Ville de Lavalet président du CERIU

I N F R A S T R U C T U R E U R B A I N E

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souterrainesLE RENOUVELLEMENT DE NOS INFRASTRUCTURES

Et ce qui ne se voit pas fait rarement partie despriorités des programmes politiques et desinterventions publiques.

Opinion ?Commentaire ? N’hésitez pas à nous les faire parvenirpar courriel. Votre point de vue estimportant pour nous. [email protected]

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Afin d’établir un processus de développementdurable à l’égard des infrastructures, le plan d’inter-vention est un outil essentiel pour les municipalitésqui veulent obtenir un diagnostic de l’état général etactuel de leurs ouvrages et ainsi maintenir en bonétat leurs conduites d’eau potable et d’égout ouencore pour en prévoir leur remplacement futur.

Actuellement, cet outil permettant d’établir desanalyses objectives est très en demande en raisonde l’arrivée de nouveaux programmes de subven-tion. En effet, le plan d’intervention est exigé par leFonds sur l’infrastructure municipale rurale(FIMR) pour le financement de tout projet deréhabilitation et de remplacement des conduitesd’eau potable et d’égout. Il est également exigédans le cadre du programme de transfert auxmunicipalités d’une partie de la taxe fédéraled’accise sur l’essence.

Les actions prévues par le plan permettent derecueillir et de regrouper toutes les données exis-tantes sur les réseaux de conduites d’eau potableet d’égout, de fragmenter ceux-ci en segmentshomogènes, d’évaluer les données, de produireun bilan de l’état général de ces réseaux, d’établirles priorités de renouvellement des conduites etfinalement de déterminer les interventions pos-sibles à mener pour ces dernières.

Dans le but de faciliter le diagnostic de l’état deces réseaux, des données se doivent d’être com-pilées. Elles concernent notamment la longueur,le diamètre, les matériaux, l’âge des conduites, ledébit de fuites ainsi que le registre des plaintesdes citoyens relativement à la pression et à laqualité de l’eau. Toutes ces informations permet-tront d’améliorer les connaissances de ces réseaux.

Une mise à jour régulière de cette compilationest essentielle afin de considérer le plan d’inter-vention comme un outil fiable servant à l’analysedes besoins futurs. Le tableau suivant résume leséléments qui doivent faire l’objet de collectes dedonnées pour ainsi PRIORISER les projets àmettre en œuvre.

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d’égout pour les municipalitésL’UTILITÉ D’UN PLAN D’INTERVENTION CONCERNANT LERENOUVELLEMENT DES CONDUITES D’EAU POTABLE ET

L E M U N I C I P A L

Christian Sauvageaudirecteur, Service de l’hygiène du milieuVille de L’Assomptionus i n e f i l t ra t i o n@v i l l e .l a s s omp t i o n . q c . c a

Conduites d’eau potable Conduites d’égout

Données de base Données Données de base Donnéescomplémentaires complémentaires

Longueur Type de sol Longueur Taux d’infiltrationÂge Turbidité Âge

Matériau Pression d’eau MatériauDiamètre Chlore résiduel Diamètre

Historique des réparations Profondeur de la conduite Historique des refoulements Profondeur de la conduiteDébit de fuites Rugosité (CHW) État structural

Registre des plaintes Résistivité du sol Registre des plaintesConduites ayant un accès Protection cathodique Égout combiné etdifficile pseudo-combiné

Routes achalandées Registre des problèmes

Tableau synthèse des priorités d’interventions proposées

# de # de longueurpriorité segments rue de à pointage (m)

A 1252 Rg L’Achigan Commissaires Beauchamps 48 22001264 Beauchamps Rg L’Achigan # civ. 970 48

B 1083 à 1086 Boul. Papin Faribault W Boul. A-G. 51 480

C 1282 à 1286 Boul. A-G N. Michel Boul. Turgeon 54 815

D 1297, 1298, 1453 St-Jacques Du Portage Ste-Anne 54 300

E 116, 1117, 1118 St-Pierre Du Portage Ste-Anne 54 310

F 1494, 1495, 1580 Rg P-J Sud Route 343 Lim. Paroisse 54 7150

G 1149 à 1154 Ste-Anne St-Étienne Servitude 55 - 58 610

H 1572 Boul. Thouin Rg B-A-N Josée1573 Josée Boul. Thouin Nathalie1574 Sylvie Nathalie Christiane 58 13551575 Christiane Nathalie Sylvie1576 Nathalie Josée Sylvie

Une fois ces données collectées, elles sont répertoriées, analysées, pondéréespuis compilées dans un logiciel de calcul qui détermine une cote globale pourchaque segment d’un réseau. Cette cote globale obtenue priorise ainsi les projetsd’intervention. Vous trouverez ci-dessous un tableau synthèse des priorités d’inter-vention proposées pour la Ville de L’Assomption.

En novembre 2002, le gouvernement du Québec a adopté la Politique nationalede l’eau, laquelle s’inscrit dans le contexte d’une volonté mondiale de mieux enca-drer la gestion, la protection, la restauration et la mise en valeur de cette ressourcevitale.

Le plan d’intervention s’inscrit dans le cadre de cette orientation visant à pour-suivre l’assainissement de l’eau et à améliorer la gestion des services d’eau, plusparticulièrement en fixant l’objectif suivant : « Inciter l’ensemble des municipalités àatteindre un taux de renouvellement de leurs réseaux de 1 % d’ici 2012. » ■

Pour plus d’information, vous pouvez consulter le site Internet du ministère des Affaires municipales :www.mamr.gouv.qc.ca/publications/infrastructures/guid_plan_interv.pdf

Tableau - Liste des éléments

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« Baisse de concentration du sperme, fré-quence accrue des cancers du testicule etde malformations génitales masculines,poissons féminisés, alligators au pénis pluscourt […] » Telles étaient les constatationsreprises dans le rapport des 4es Rencontresparlementaires Santé-Environnementtenues à Paris en décembre 2006 et témoi-gnant de la dégradation de la qualité descours d’eaux.

Plus près de nous, nous pouvions lire dansles journaux locaux : « L’usine d’épurationdes eaux de Montréal rejette chaque jourdans le fleuve Saint-Laurent des antibio-tiques qu’elle n’arrive pas à éliminer deseaux usées, un déversement dont lesexperts ignorent les effets sur la faune et laflore. »

Depuis longtemps, la communauté scienti-fique redoute les effets occasionnés par ledéversement des produits pharmaceu-tiques, des produits de soins de santé et desperturbateurs endocriniens. Les effets deces produits sont maintenant reconnus etnon contestés.

L’Agence de protection environnementaleaméricaine (US EPA) consacre même unepart complète de ses activités de rechercheà ce sujet. Depuis 1999, cette section estappelée PPCP, acronyme dePharmaceuticals and Personal CareProducts.

Les PPCP comprennent :• les médicaments pour humains;• les médicaments pour animaux;• les fragrances;• les produits cosmétiques;• les lotions écrans solaires;• les suppléments alimentaires tels

que les vitamines.

Les sources des PPCP sont :• l’activité humaine;• les résidus des compagnies

pharmaceutiques;• les résidus des centres hospitaliers;• les drogues illicites;• les produits vétérinaires, plus spécifique-

ment les antibiotiques et les stéroïdes;• les produits agricoles.

L’accumulation des PPCP dans l’eau est lerésultat direct des activités humaines surl’environnement. Certains d’entre eux sont

facilement biodégradés par le corps humainou le milieu récepteur. Par contre, plusieursne sont pas facilement assimilés et leursrésidus se retrouvent dans les systèmes decollecte des eaux usées.

Au-delà des filièresconventionnelles de traitement La mise en application de moyens de réduc-tion de tels polluants passe par une volontélocale d’excellence environnementale. Laréduction à la source sera toujours priorisée.Elle sera de nature :• industrielle : disposition des déchets

pharmaceutiques et des produits desoins de santé par des compagnies spé-cialisées;

• individuelle : conscientisation descitoyens sur les méthodes de dispositionde ces produits. Orienter ces produitsnon utilisés vers les pharmacies ouautres lieux qui ont un programme decollecte de déchets domestiques dange-reux et non vers l’égout.

Par la suite, il restera toujours les rejets versles stations de traitement des eaux usées,dont la conception repose sur des para-mètres normés beaucoup moins subtils queles PPCP et perturbateurs endocriniens.

Une protection accrue des milieux récep-teurs passe par des objectifs de rejet desstations de traitement des eaux usées plusambitieux et par certaines étapes supplé-mentaires de traitement.

Comment réduire les PPCP et autresperturbateurs endocriniens ?Rien de tel que de se référer aux endroits oùla ressource eau est la plus précieuse pourmettre à niveau nos connaissances enmatière de perfectionnement épuratoire.

Las Vegas (Nevada) est la ville américaineavec le plus haut taux de croissance démo-graphique, soit 89 % dans les années 1990.Pour une mise en situation rapide, notons :• population d’environ 2 000 000 d’habi-

tants;• plus de 40 000 000 de visiteurs par

année;• plus de 2 mètres d’évaporation par

année;• moins de 7 centimètres de pluie par

année;• retour des eaux épurées au lac Mead;• le lac Mead et le segment inférieur de la

rivière Colorado alimentent en eaupotable plus de 22 millions d’habitants,dont Las Vegas et Los Angeles.

Plusieurs études ont été effectuéesconjointement par la Southern NevadaWater Authority et par le Las Vegas ValleyWater District afin de mieux connaître lesimplications des PPCP et des perturbateursendocriniens sur leur eau et de parfaire lesconnaissances sur les méthodes de traite-ment possibles.

L’oxydation et la superoxydationUne des principales études a permis decomparer trois modes de traitement sur leseffluents, soit :• la chloration;• le rayonnement aux UV;• l’ozonation.

Cette étude conclut que :• la chloration :

- est efficace pour les composés phénoliques et moins pour les composés cétoniques;

- est peu efficace pour la testostérone,la progestérone et l’androstérone;

• les UV :- ne sont pas efficaces à des doses de

désinfection;- sont très efficaces en superoxydation

lorsque jumelés au peroxyde;• l’ozone :

- est généralement plus efficace que la chloration;

- est légèrement bonifiée par l’ajout deperoxyde en superoxydation;

• l’efficacité des combinaisons de super-oxydation, d’UV-peroxyde et d’ozone-peroxyde est sensiblement la même.

Le choix de Las VegasÀ la suite des nombreux travaux derecherche pour son usine de traitement deseaux usées, la Ville de Las Vegas s’est dotéed’une filière dernier cri avec un traitementmembranaire suivi d’une ozonation.

Il est compréhensible que les travaux de LasVegas vous aient échappé puisque « ce quise passe à Vegas reste à Vegas » !

Plus qu’une tendanceL’engouement pour les traitements d’oxyda-tion et de superoxydation est indéniable. Enaoût dernier se tenait à Los Angeles uncongrès d’envergure internationale sur lesbénéfices et la synergie des traitementsà l’ozone et au rayonnement UV. Neufconférences distinctes simultanées yétaient présentées pour un total de 289conférences. Comme je le disais, c’estindéniable… ■

VOUS CONNAISSEZ LES PPCP ?E A U X U S É E S

François Séguining., M. Ing.vice-président, [email protected]

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A S S A I N I S S E M E N T D É C E N T R A L I S É

Une meilleure formation réclaméepour les entrepreneurs en assainissement autonome

Le 25 septembre dernier avait lieu leRendez-vous stratégique sur les alguesbleu-vert à Saint-Adèle, dans la régiondes Laurentides. Plusieurs intervenantsinterpellés par ce sujet ont été invités àparticiper à ce forum de discussion, dontl’Association des entreprises spécialiséesen eau du Québec (AESEQ), dont je suismembre actif depuis plusieurs années etmembre du conseil d’administration.L’AESEQ a émis un communiqué de presseà la suite de cette importante rencontre.En voici le contenu :

L’Association des entreprises spécialiséesen eau du Québec, qui regroupe desentrepreneurs impliqués dans la gestiondu cycle de l’eau, accueille favorablementle plan d’intervention que le gouvernementdu Québec a proposé le 25 septembredernier dans le cadre du Rendez-vousstratégique sur les algues bleu-vert, maissouhaite que des mesures supplémen-taires soient prises pour mieux former lesentrepreneurs en traitement des eauxusées.

Rappelons que le plan d’intervention surles algues bleu-vert vise les trois enjeuxsuivants pour contrer la problématique descyanobactéries :

• l’amélioration des connaissances surles cyanobactéries pour mieux agir;

• les actions de prévention contre lesapports en phosphore;

• la sensibilisation, la prévention et laprotection de la santé publique.

Bien que satisfaite de ces mesures,l’AESEQ estime que la formation et l’amé-lioration des connaissances des entrepre-neurs qui installent et entretiennent lesfosses septiques et les divers systèmesd’assainissement autonomes ne sont passuffisamment privilégiées.

Or, les membres de l’AESEQ sont directe-ment interpellés par la mise en applicationdes mesures proposées. Il est pressantque la ministre du Développement durable,de l’Environnement et des Parcs, MmeLine Beauchamp – qui a bien entendu lesrequêtes formulées en ce sens parl’AESEQ –, les intègre au plan d’interven-tion sur les algues bleu-vert.

En effet, certaines actions de ce plan d’in-tervention, particulièrement dans la sec-tion « Prévention contre les apports dephosphore aux plans d’eau », serontconfiées aux entrepreneurs qui exécutentles travaux de traitement des eaux uséesou qui entretiennent ces ouvrages, tellesque :

• la mise aux normes des équipementsseptiques déficients;

• l’application des exigences de rejet desouvrages de traitement des eaux uséesse déversant en lac ou en amont d’unlac, lorsque des équipements dedéphosphatation sont présents et quela technologie le permet;

• la vidange régulière des boues desfosses septiques.

Dans cette foulée, l’AESEQ croit que larévision en profondeur du Règlement surl’évacuation et le traitement des eaux

RENDEZ-VOUS STRATÉGIQUE SUR LES ALGUES BLEU-VERT

L e m a g a z i n e d e l ’ e a u a u Q u é b e cSOURCE VOL. 1 NO 1 HIVER 2005

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Christian VézinaingénieurRoy Vézina associéschrist [email protected]

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usées des résidences isolées (Q-2, r.8),te l le qu ’annoncée par la m in is t reBeauchamp, devrait être suffisammentflexible pour s’adapter rapidement auxnouvelles technologies et à la réalité duterrain.

D’autre part, l’AESEQ salue les actions pro-posées concernant l’amélioration desconnaissances visant à renforcer larecherche et l’innovation, notamment pourassurer le transfert du savoir des technolo-

gies vers les utilisateurs et pour améliorerles mesures de diffusion et de concertationdes intervenants concernés (chercheurs,entreprises et utilisateurs).

Droits acquis aux détenteurs de lasous-catégorie 4280 de la RBQPar ailleurs, l’AESEQ a profité de sa partici-pation à cette rencontre pour réitérer sonopposition face à l’intention de la Régie dubâtiment du Québec (RBQ) d’accorder, lors

de la création d’une sous-catégorie spéci-fique à l’assainissement autonome dans lecadre de la réforme de la qualification pro-fessionnelle, un droit acquis aux actuelsdétenteurs de la sous-catégorie 4280 –Entrepreneur en excavation et terrasse-ment. Mentionnons que plus de 4 200entrepreneurs détiennent actuellementcette licence et qu’en aucun temps leurcompétence en assainissement autonomen’a été validée lors de l’obtention de leurlicence.

Puisque le traitement des eaux uséesconstitue une activité à risque pour la santépublique et pour la conservation de la qua-lité de l’eau souterraine et des cours d’eau,l’AESEQ est d’avis qu’il ne doit existeraucun droit acquis permettant de polluerou de menacer la santé publique.

L’Association propose plutôt que tous lesactuels détenteurs de la licence 4280 vali-dent, au cours d’une période de trois ans,leurs connaissances de la réglementationet des principales données techniques dutraitement des eaux usées, soit en passantl’examen technique développé par la RBQ,soit en suivant un cours reconnu par laRBQ et qui les exempterait dudit examen.

À propos de l’AESEQDédiée au professionnalisme de sesmembres et à la protection de la santépublique, l’AESEQ regroupe des entrepre-neurs impliqués dans la gestion du cycle del’eau (forage, installation des pompes, trai-tement de l’eau potable et assainissementautonome). Elle a pour mission de promou-voir et de défendre leurs intérêts tout enassurant la protection et la conservation dela ressource « eau souterraine », et ce, dansune perspective de développementdurable.

• • •Pour avoir écouté en entier les allocutionsde chacun des intervenants ayant participéà ce forum, il est évident que la question decompétence et de formation de tous lesjoueurs de l’industrie de l’assainissementdécentralisé (spécialiste du sol, concep-teur, inspecteur, entrepreneur et exploitant)devient incontournable dans la démarcheentreprise par le MDDEP pour contrer laproblématique des algues bleu-vert. Il est àsouhaiter que les différents acteursinfluents dans ce domaine (organismesgouvernementaux, associations profes-sionnelles et ordres professionnels) seconcertent pour améliorer les compé-tences des intervenants impliqués à tousles égards du processus de mise en œuvred’une installation septique autonome. Sansquoi, il est évident que les efforts soutenusdes autres participants, qui visent à réduireou à prévenir la dégradation des lacs et descours d’eau du Québec par les algues bleu-vert, en seront atténués. ■

Source : Association des entreprises spécialisées eneau du Québec (AESEQ)

R E N D E Z - V O U S S T R AT É G I Q U E S U R L E S A L G U E S B L E U - V E R T

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Les cyanobactéries ont été au centre de l’attention médiatiqueau cours de l’été 2007. Déjà, à l’été 2005, on commençait àrecenser les premières apparitions de cyanobactéries, mais laprise de conscience en ce qui concerne leur présence aussirépandue dans les lacs québécois à atteint son paroxysme à l’été2007. La période estivale aura vu la présence de cyanobactériesdans plus de 100 lacs, selon les données du ministère duDéveloppement durable, de l’Environnement et des Parcs(MDDEP). Ces algues unicellulaires ont non seulement défrayé lamanchette, mais elles ont même eu droit à un sommet extraordi-naire qui a mobilisé le premier ministre du Québec et la ministredu MDDEP.

Sans vouloir négliger l’importance des aspects de santépublique des cyanobactéries et des toxines algales qu’ellescontiennent, les données scientifiques provenant de chercheursémérites semblent aussi indiquer une seconde conséquence,moins connue, de la prolifération des cyanobactéries. En effet, lesrecherches émanant de pays comme l’Australie, longtemps auxprises avec des problèmes de cyanobactéries, indique que ladégradation des métabolites des cyanobactéries génère descomposés odorants pouvant affecter le goût de l’eau potable.Ceci voudrait dire qu’une eau respectant en tout point la régle-mentation québécoise en ce qui concerne la qualité de l’eaupotable pourrait quand même faire l’objet de plaintes des citoyenset consommateurs à cause de son goût. Ces composés odorantssont absolument inoffensifs pour la santé, mais sont une nuisanceesthétique et peuvent jeter le doute quant à la potabilité de l’eau.Par exemple, des composés tel que le méthyl-iso-bornéol (MIB)ou la géosmine sont des métabolites relargués par les cyanobac-téries. Ces composés apparaissent sous une forme dissoute etréussissent souvent à traverser les filières conventionnelles. Dansl’eau potable, leur présence a des concentrations aussi faibles quequelques nanogrammes par litre; c’est donc dire que 1 x 10-9 g/l estsuffisant pour donner un goût de moisi à l’eau.

Historiquement, les premières recherches sur les cyanobacté-ries, les toxines algales ainsi que les goûts et odeurs provenant deces algues ont été effectuées en Australie. Les eaux du PacifiqueSud, avec leurs températures élevées, sont un lieu de prédilectionpour la prolifération de ces algues. Toutefois, il semble que l’hémi-sphère Nord ne soit pas à l’abri de ces événements de proliférationalgale. Le Québec n’a pas été épargné ces dernières années et unphénomène semblable, ne l’oublions pas, se produit partout enAmérique du Nord. C’est ce qui a été constaté lors de la confé-rence annuelle de l’American Water Works Association (AWWA)s’étant tenue entre le 24 et 28 juin 2007 à Toronto. Cette confé-rence annuelle regroupe l’ensemble de la communauté techniqueet scientifique du domaine de la production et de la distribution del’eau potable. C’est avec une certaine surprise que les participantsà cette conférence ont appris que le Canada, dans son ensemble,

n’est pas à l’abri se soucis de cyanobactéries de même que deproblèmes de goûts et d’odeurs dans son eau potable. Parexemple, une firme de consultants de l’Alberta a relaté l’expérien-ce d’un phénomène de prolifération de cyanobactéries dans lenord de la province. Aussi, une session spéciale a été organiséeafin d’explorer la problématique des goûts et odeurs en eaupotable de la région de Toronto, souvent aux prises avec des pro-blèmes de MIB et de géosmine.

Inconnus de la majorité des Québécois il y a cinq ans, les mots« cyanobactéries » et « algues bleu-vert » sont maintenant passésdans le langage quotidien et font les manchettes des journaux.Est-ce que, dans cinq ans, les mots « méthyl-iso-bornéol » et« géosmine » auront l’infâme honneur d’être eux aussi devenusdes mots de tous les jours ? ■

L e m a g a z i n e d e l ’ e a u a u Q u é b e cSOURCE VOL. 3 NO 3 AUTOMNE 2007

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S U R L E R A D A R

John CiganaIng., Msc.A.vice-président, Technologieet développement des procédésVeolia Water North [email protected]

ET LE GOÛT DES CYANOBACTÉRIES ?

une eau respectant en tout point laréglementation québécoise en ce quiconcerne la qualité de l’eau potablepourrait quand même faire l’objet deplaintes des citoyens et consommateursà cause de son goût.

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Vous avez tous entendu parler de ladureté de l’eau, mais en connaissez-voustoutes ses formes et ses effets ? Savez-vous comment la mesurer ?

La dureté de l’eau est due à la présenced’ions métalliques polyvalents dissous.Dans l’eau douce, les principaux ions res-ponsables de la dureté sont le calcium et lemagnésium; les ions strontium, fer, baryumet manganèse peuvent toutefois égale-ment y contribuer. Plusieurs inconvénientssont attribuables aux eaux dures : le savonne mousse plus, les légumes sont longs àcuire, etc. Lorsque les sels de calcium et de

magnésium se présentent sous forme decarbonates, on parle de dureté temporaire.Pour éliminer la dureté temporaire, il suffitde faire bouillir l’eau. Le fond de la bouilloi-re se couvre alors d’un dépôt. Ce sont lescarbonates qui précipitent dès que le gazcarbonique est chassé de l’eau par l’ébulli-tion. Lorsque les sels de calcium et demagnésium se présentent sous forme desulfates ou de chlorures, on parle de duretépermanente. Dans ce dernier cas, les selsdemeurent en solution, même après unelongue ébullition. En s’évaporant, toutefois,l’eau laisse un dépôt sur le fond de labouilloire extrêmement difficile à retirer. Àcause de ce dépôt qui finit par s’incruster, ladureté permanente s’appelle parfois ladureté incrustante.

Causes de la dureté

Les principales sources naturelles de ladureté de l’eau sont les roches sédimen-taires ainsi que l’infiltration dans le sol et leruissellement. En général, les eaux duresproviennent de régions où la couche arableest épaisse et où les roches sont de typecalcaire. L’eau souterraine est générale-

ment plus dure que l’eau de surface. L’eausouterraine, riche en acide carbonique eten oxygène dissous, possède ordinaire-ment un grand pouvoir de dissolution. Aucontact de sols ou de roches contenant desquantités appréciables de minérauxcomme la calcite, le gypse et la dolomite,l’eau peut acquérir une dureté élevée.

Répercussions sur la santé

Les principaux cations responsables dela dureté de l’eau, à savoir le calcium et lemagnésium, ne constituent pas une mena-ce directe pour la santé publique, selonSanté Canada.

Un certain nombre d’études épidémiolo-giques effectuées au Canada et aux États-Unis indiquent qu’il existe une corrélationstatistique inverse entre la dureté de l’eaupotable et certains types de maladies car-diovasculaires. D’autres chercheurs préten-dent qu’on ne peut pas établir de corréla-tions importantes à ce sujet.

Plusieurs autres études ont été entre-prises afin de déterminer s’il existe unrapport entre la dureté de l’eau potable etd’autres maladies, notamment le cancer. Ona de nouveau établi des corrélationsinverses, mais l’importance de ces donnéesest discutable.

Mesure et expression de la dureté

La dureté peut être mesurée par la réac-tion des ions métalliques polyvalents d’unéchantillon d’eau avec un chélateur(comme l’EDTA) et est exprimée enconcentration équivalente de carbonate decalcium (CaCO3). On peut égalementévaluer la dureté de l’eau en déterminantséparément la concentration de chaqueélément de la dureté et en exprimant leursomme en quantité équivalente de carbo-nate de calcium que l’on reconnaîtcomme dureté totale.

Les unités de mesure traditionnellementutilisées pour exprimer la dureté sont : mg/l(ppm), °f (degrés français), °D (degrés alle-mands), °E (degrés anglais). Les facteursde conversion s’établissent comme suit :

1 ppm de CaCO3 = 0,1°f = 0,056°D =0,07°E.

À titre d’information, voici un tableau quipermet de classifier les eaux selon leurdegré de dureté :

Dureté totale en mg/l Échelle de dureté0 - 30 douce31 - 60 modérément douce61 -120 légèrement dure121-180 dure181 et plus très dure

Les normes qui concernent la dureté deseaux visent surtout à limiter les inconvé-nients pour les usages domestiques. Leseaux qui dépassent 200 mg/l (ppm) de cal-cium présentent de sérieuses difficultés etsont considérées par Santé Canadacomme « médiocres ». La teneur admissibleest d’environ 75 mg/l.

Plusieurs méthodes peuvent être utili-sées pour mesurer la dureté de l’eau, dontles plus populaires sont les méthodestitrimétrique (méthode EPA 130.2) etcolorimétrique (méthode EPA 130.1).Comme la méthode titrimétrique estsujette à plusieurs interférences de diffé-rents métaux, la méthode colorimétrique aété privilégiée pour l’analyse de la duretétotale. Plusieurs manufacturiers offrentdonc des instruments colorimétriques ou pho-tométriques permettant d’en faire l’analyse.

Il existe toutefois une autre façon, rela-t ivement méconnue, d’obtenir uneapproximation de la dureté. Il s’agit de laconductivité électrique. Comme laconductivité électrique est positivementaffectée par la présence d’ions métalliquesdans l’eau, il est possible d’établir une cor-rélation entre la conductivité électrique et ladureté de l’eau en autant que celle-ci necomporte que des sels alcalino-terreux(calcium, magnésium, strontium, etc.).

L'équation de conversion à utiliser pourdéterminer l’approximation de la dureté àpartir de la conductivité électrique est lasuivante : 2 µS/cm = 1 ppm de CaCO3.

En conclusion, un instrument de mesurede conductivité peut donc être utilisé pourobtenir une approximation de la dureté del’eau, mais pour des résultats plus précispermettant d’isoler les valeurs de calciumet de magnésium, un colorimètre (ou pho-tomètre) s’avérera toujours un choix plusjudicieux. ■

DUR DUR D’ÊTRE DE L’EAU !I N S T R U M E N T A T I O N

France GauvreauB.Sc., directrice nationaleVentes et marketingHanna Instruments Canada [email protected]

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Un certain nombre d’études épidémiologiqueseffectuées au Canada et aux États-Unis indiquentqu’il existe une corrélation statistique inverse entrela dureté de l’eau potable et certains types demaladies cardiovasculaires.

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Intuitivement, nous savons tous cequ’est un poison ou un contaminant.Pourtant, la chose n’est pas si simple. Eneffet, tout est un poison : seule la dose faitla différence. Que ce soit l’arsenic, le selde table ou l’eau, l’équilibre naturel doitêtre maintenu pour assurer notre survie.L’arsenic est bien connu pour avoir été uti-lisé pendant des siècles comme poisonpar les criminels. Or, les Grecs l’ont utilisépour traiter des ulcères de la peau; soussa forme organique, il a aussi été utilisécomme antibiotique. L’arsenic est toujoursprésent dans le corps humain, comme lerévèle sa concentration dans l’urine, pro-portionnelle à la quantité ingérée par lebiais des aliments. Le simple sel de cuisi-ne que nous utilisons tous les jours peuttuer : de l’eau de mer chargée de seldéshydrate la personne qui la consomme.Or, sans sel, nous ne pouvons survivre.Sans eau, c’est la déshydratation et lamort. Mais même l’eau la plus pure peuttuer; en boire trop est mauvais pour lasanté puisque l’on perd des électrolytesnécessaires à notre survie. L’on constatedonc que tout est relatif.

Pourtant, il devient fort difficile de rela-tiviser en raison de l’image effarante quenous renvoient les médias des nombreux« contaminants » présents dans notreenvironnement, dans notre eau ou dansnotre alimentation. Parallèlement, on nousinforme des miracles que peuvent appor-ter une multitude de produits « naturels »qui vont nous permettre de vivre heureuxet en santé. Ceux-ci sont cependantconsommés sous forme concentrée dansdes gélules sans que l’on connaisse bienleur composition ainsi que leurs effetsdirects ou indirects.

Il convient également de relativiser l’in-formation scientifique. La liste des sub-stances recensées dans l’eau ne cesse des’allonger et les chercheurs raffinentcontinuellement leurs méthodes pourdétecter des quantités infimes de celles-ci. La détermination de la dose acceptablede chacune de ces substances est souventun exercice de haute voltige, de manipula-tion d’équations et de savants calculs quine sont pas à la portée du citoyen moyen(ni même de la plupart des scientifiques).L’information véhiculée est souvent simpli-fiée et nous parvient sous la forme d’une

valeur très précise. Elle peut être unevaleur guide proposée par un organismeinternational (Organisation mondiale de lasanté) ou national (Santé Canada). Cesvaleurs sont souvent reprises par les gou-vernements provinciaux qui les intègrentdans les lois qui régissent l’eau potable(ex: Règlement québécois sur l’eaupotable). On obtient alors une longue listede valeurs-seuils qui doivent être respec-tées sous peine d’amende ou, pire, de nepas pouvoir utiliser l’eau ne présentant pasles caractéristiques décrites.

Le grand malheur de cet exercice estque ces valeurs, contrairement à ce quelaisse supposer la norme, sont très impré-cises. L’arsenic en est un bel exemple. En1958, la valeur acceptable selon l’OMSétait de 0,20 mg/litre. En 1963, elle passeà 0,050 mg/litre. En 1993, elle est de0,01 mg/litre. On sait que cette substance

peut causer des maladies dans des paysoù la malnutrition est omniprésente. C’estau Bangladesh que l’on a observé de nom-breux cas de maladies de peau et de can-cer associés à la consommation d’eaucontaminée par l’arsenic après de 10 à 20ans de consommation. La population man-quait d’eau, alors l’aide humanitaire, parl’intermédiaire de l’UNICEF, a contribué àcreuser des millions de puits qui ont per-mis à la population d’avoir accès à desquantités d’eau suffisantes pour améliorerles conditions d’hygiène. Le malheur estque l’on avait oublié de tester cette eaupour l’arsenic. Souvent, cette eau contientdes concentrations de 0,50 mg/litre et,combinées à la malnutrition, les effets sontcatastrophiques. Est-ce qu’au Canada,dans des conditions de nutrition et d’hygiè-ne très élevées, le problème peut exister ?Très improbable, mais ce n’est pas le mes-sage que véhiculent les normes actuelles.

Voici un bel exemple de gestion incon-grue d’un règlement. Un site de campingqui opère seulement en saison estivales’approvisionne en eau souterraine,laquelle ne contient aucun contaminantmicrobien et respecte toutes les normesphysico-chimiques, sauf pour l’arsenic quis’élève à 0,030 mg/litre (la norme est à0,025 mg/litre au Québec). L’eau est donc« non potable ». Ce camping ne peut four-nir d’eau à ses résidents, à moins de latraiter (à des coûts élevés) et devra doncfermer ses portes (pertes économiques).Est-ce juste ? Probablement pas, puisque

la marge d’erreur concernant cette normeest très grande et qu’en plus cette derniè-re a pour prémisse la consommation d’eaupendant toute une vie. Par ailleurs, men-tionnons que les risques de maladies sontprobablement compensés par une qualitéde vie meilleure des gens qui profitaientdes bienfaits de la nature.

Dans le même ordre d’idées, on nousinforme depuis plusieurs années du faitque l’utilisation du chlore comme désinfec-tant dans l’eau potable conduit à la forma-tion de sous-produits de désinfection quiseraient soit cancérigènes, soit respon-sables de problèmes causant l’infertilité,selon certaines études épidémiologiques.Toute une série de normes ont été appli-quées depuis pour réduire ces composés(les trihalométhanes ou THM, en particu-lier) dans nos eaux potables. Or, cesétudes épidémiologiques ont en commun

le fait qu’elles sont à la limite de ce quepeuvent démontrer les statistiques sur unnombre plus ou moins grands de per-sonnes. Il est aussi intéressant de noterque, très souvent, de telles études sontcontradictoires. Ayant personnellementeffectué des études de ce type, je connaisleurs limites, et ce, même pour des mala-dies aussi faciles à observer que les gas-troentérites. On a dépensé des milliardsde dollars pour contrôler les THM dansl’eau parce qu’ils pouvaient causer descancers de la vessie. La bonne nouvellevient de nous parvenir : plus on boit d’eaudu robinet, et ce, peu importe la concen-tration de THM, moins on a de risque dedévelopper un cancer de la vessie(Michaud et al., 2007).

La question que je pose aujourd’hui estcelle du risque acceptable : allons-noustrop loin dans notre quête d’un environne-ment ultrapur et aseptisé ? Les normesque nous édictons sont-elles devenueselles-mêmes le poison qui nous fait perdrede vue la notion de risque acceptable ? Leplus grand risque de mourir, c’est denaître... alors vivons bien. ■

Michaud et al., 2007. « Total Fluid and WaterConsumption and the Joint Effect of Exposure toDisinfection By-Products on Risk of Bladder Cancer »,Environmental Health Perspectives [29 août 2007 :http://ehp.niehs.nih.gov/docs/2007/10281/abstract.html].

plus on boit d’eau du robinet, et ce, peu importe laconcentration de THM, moins on a de risque dedévelopper un cancer de la vessie

par les normes ?SOMMES-NOUS EMPOISONNÉSS A N T É P U B L I Q U E

Pierre PaymentPh.D., professeurINRS-Institut Armand-Frappier pierre.payment@inrs-iaf .uquebec.ca

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La Communauté métropol i ta ine deMontréal (CMM) soumettait ces derniersmois à la consultation publique son Projet derèglement sur le contrôle des déversementsd’eaux usées dans les ouvrages d’assainisse-ment et les cours d’eaui. La mise en œuvre dela version définitive de cette nouvelle régle-mentation aura sans conteste un impactmajeur dans la mesure où la CMM compteenviron 3,6 millions d’habitants, ce qui repré-sente 48 % de la population totale duQuébeci.

Il existerait actuellement, sur les 82municipalités qui constituent la CMM, 56règlements différents sur le contrôle des eauxusées, certains ayant été adoptés au débutdes années 1990. La CMM, pour sa part,continue d’appliquer sur l’île de Montréal leRèglement relatif aux rejets des eaux uséesdans les réseaux d’égout et les cours d’eau(Règlement 87), l’ancienne réglementation dela défunte Communauté urbaine de Montréal(CUMiii).

Le projet de règlement a été élaboré enapplication de la Loi sur la Communautémétropolitaine de Montréaliv qui accorde despouvoirs spéciaux à la CMM pour le contrôledes rejets des eaux usées. Ainsi, et pour neciter que quelques-uns de ses pouvoirs, laCMM peut, par règlement, définir et classifierles eaux usées ainsi que régir ou prohiber leurdéversement. Elle peut obliger toute personneà prendre les moyens nécessaires pour pré-venir tout déversement dans un ouvrage d’as-sainissement ou dans un cours d’eau et exigerréparation des dommages causés par undéversement prohibé.

Point saillants du projet de règlementL’objectif du projet est de ne pas être plus

permissif que les règlements existants et deconserver les gains environnementaux déjàacquisv. À terme, le projet annulera et rempla-cera sur le territoire de la CMM les articlesdes règlements municipaux existants portantsur le contrôle des rejets d’eaux usées dansles ouvrages d’assainissement et dans lescours d’eau ainsi que le règlement de la CUMprécité (article 20). Une période transitoirerelativement courte de trois ans est toutefoisprévue, durant laquelle tout procédé déversantdes effluents dans un ouvrage d’assainisse-ment au moment de l’entrée en vigueur durèglement devra demeurer conforme à l’an-cienne réglementation (article 3).

Comme son prédécesseur, le projet établitdes modalités de ségrégation des eaux entreles divers réseaux d’égout selon que le territoi-re en question est pourvu d’un réseau d’égout

séparatif (sanitaire et pluvial) ou unitaire(article 4).

Le tableau A de l’Annexe I dresse la listede contaminants dont le déversement dansun ouvrage d’assainissement ou dans uncours d’eau est interdit, soit complètement,soit au-delà de certaines concentrations ouquantités maximales qui y sont édictées, ainsiqu’un certain nombre de paramètres que doi-vent présenter les effluents pour pouvoir êtredéversés (article 9). Soulignons que l’article 9associe le fait de permettre ou de tolérer ledéversement au déversement lui-même. Onremarque d’emblée que de nombreux nou-veaux contaminants ont été ajoutés, dont lesbiphényles polychlorés et les hydrocarburesaromatiques polycycliques cancérigènestotaux. En outre, certains contaminantscomme les dioxines et les furannes chloréssont interdits. Les seuils acceptables de cer-tains contaminants sont aussi plus sévères(notamment cuivre, cyanures totaux et phos-phore total) en réaction, selon la CMM, auxdépassements observés aux effluents decertaines stations d’épurationvi.

Une exception au respect des concentra-tions est possible pour huit contaminants sil’effluent déversé respecte à un point decontrôle les valeurs admissibles et si ladémonstration est faite que cet effluentrespectera en tout temps les concentrationsprévues après déversement et après mélangeavec les eaux usées circulant déjà dans leréseau d’égouts (article 10). Il serait égalementpermis de déroger aux normes de déversementpar le biais d’une convention de traitementconclue avec la municipalité délégataire pourhuit contaminants/variables énumérés à l’ar-ticle 11vii. Nous croyons comprendre que lesdérogations seront déterminées en fonctiondes types de procédés d’épuration utilisés parles ouvrages municipaux ainsi que du milieurécepteur.

L’article 5 renvoie cependant aux normesprovinciales pour les déversements d’eauxusées industrielles par les raffineries depétrole et pour les déversements provenantde la fonte des neiges d’un dépôt de neigesuséesviii.

Le prétraitement avant déversement estimposé pour les effluents de catégories d’acti-vité désignées, dont les cabinets dentairesix.Pour chacun, le type de traitement requis estspécifié, écartant de fait la possibilité demettre en place une technologie équivalentepermettant l’atteinte d’un résultat identique.

Tout déversement accidentel d’un effluentnon conforme devra désormais faire l’objetd’une déclaration immédiate qui sera suiviedans les 15 jours d’une déclaration complé-mentaire établissant les causes du déverse-ment ainsi que les mesures prises pour enéviter la répétition (article 16). Enfin, le montantdes amendes pénales s’avérera substantiel :une première infraction sera passible d’uneamende minimale de 1000 $ et maximale de500 000 $, d’une peine d’emprisonnementd’au plus 18 mois, ou des 2 à la fois.

Fait majeur, contrairement au Règlement 87,le projet n’impose pas l’obtention d’un permismais introduit un système de caractérisationobligatoire des effluents. Certaines per-sonnes exploitant une entreprise qui effectuedes déversements doivent procéder à leursfrais à une caractérisation de ces effluentsselon les modalités prévues aux articles 12, 13et 14. L’assujettissement à cette obligation estdéterminé par le volume annuel des eauxusées déversées, leurs caractéristiques et lescontaminants qu’elles sont susceptibles decontenir. Les « eaux industrielles » déverséesdans un égout pluvial ou un cours d’eau sontelles aussi visées. On peut exclure malgré toutcertains contaminants ou paramètres de lacaractérisation en présentant à cet effet unedéclaration attestée faisant état de la liste descontaminants non susceptibles d’être pré-sents dans les effluents (article 14). En outre,certaines catégories d’entreprise, telles queles entreprises professionnelles ou deconsultation, sont exclues de l’obligation decaractérisation (article 15).

Il faut cependant souligner que la CMMpeut déléguer à certaines municipalités, dontle nom doit apparaître à l’Annexe II, l’applicationdu règlement sur leur territoire respectif, maiségalement les pouvoirs qui lui sont attribués àl’article 159.7 de la Loi sur la Communautémétropolitaine de Montréal, soit notammentcelui d’exiger l’obtention d’un permis à toutepersonne qui déverse des eaux usées dansun ouvrage d’assainissement x. On doit com-prendre que les municipalités qui seront dési-gnées pourraient imposer l’obtention de permisen parallèle avec le système de caractérisation.Il est cependant difficile de juger de l’ampleurde ces délégations puisque l’Annexe II estencore à l’état de page blanche. ■

i. Disponible sur le site Internet de la CMM auwww.cmm.qc.ca.ii. Communauté métropolitaine de Montréal, Guide deconsultation publique, Projet de règlement sur le contrôledes déversements d’eaux usées dans les ouvrages d’assai-nissement et cours d’eau, p.14.iii. En 1987, le décret 108-87 a exclu le territoire de la CUMde l’application de certaines dispositions de la Loi sur laqualité de l’environnement. Le Règlement 87 a alors étéadopté et est devenu en 2002 un règlement de la CMM envertu de l’article 1.1 du Règlement sur le rejet des eauxusées dans les ouvrages d’assainissement et dans lescours d’eau et sur la délégation de son application ((C.M.M.),CC01-0097). Désormais, le Règlement 87 s’applique auterritoire de la Ville de Montréal telle que constituée au 1er

janvier 2002.iv. Loi sur la Communauté métropolitaine de Montréal(L.R.Q., c. C-37.01), articles 119(8) et 159.7 à 159.19. v. Guide de consultation publique, précité, note 2, p.7. vi. Id.vii. Azote total Kjeldahl, Azote ammoniacal, DCO, MES,boues et liquides de fosses septiques et de toilettes chi-miques; déversement dans un ouvrage d’assainissementpar citerne mobile ou par raccordement temporaire; phos-phore total; transmittance à 254 nm. viii. Règlement sur les effluents liquides des raffineries depétrole pour les contaminants qui y sont mentionnés etRèglement sur les lieux d’élimination de neige.ix. Si leurs effluents peuvent contenir des résidus d’amalga-me. Sinon, il s’agit des restaurants et d’entreprises effec-tuant la préparation d’aliments, des garages et d’entreprisesd’entretien de véhicules moteurs et de pièces mécaniques,des effluents pouvant contenir des sédiments et ceux dontla contamination dépasse les normes édictées.x. Art. 17. Une municipalité délégataire peut subdéléguer àune autre personne morale de droit public en vertu de cemême article.

L E J U R I D I Q U E FUTURE RÉGLEMENTATION SUR LES REJETS D’EAUX USÉES SUR LE TERRITOIRE DE LA CMM

Me Hervé PageotAvocat en droit de l’environnementDaigneault, Cabinet d’[email protected]

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L E S B O N S C O N T A C T S

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Un peu d’humour…

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