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7 7 1 Psychologue et formatrice auprès des professionnels de la petite enfance 2 FONTAINE Anne-Marie (2016), « Les enfants ont besoin que les adultes soient pour eux des ‘phares’ allumés », Boris CYRULNIK et la petite enfance, éd. Philippe DUVAL, 413-429 Dans cette 2 ème partie, nous aborderons les contours d’une posture professionnelle qui permette que le jeu libre puisse se déployer dans les collectivités pour le plus grand plaisir des petits et des grands. Nous passerons en revue le matériel, les aménagements d’espace et envisagerons, plus en détails, le rôle et la place du professionnel qui accompagne le jeu chez le tout-petit. RÔLE ET PLACE DU PROFESSIONNEL Quand les enfants jouent, le rôle de l’éducateur est essentiellement indirect et invisible mais ô combien nécessaire et intense. Pour que les enfants jouent bien, le professionnel doit observer, détecter de quoi a besoin le groupe à l’instant présent, aménager un ou plusieurs espaces, disposer du matériel riche et varié, garantir des balises de sécurité, rappeler les règles du cadre qui offrent un espace de liberté, encourager, jouer les médiateurs en cas de conflits irrésolus, se rapprocher d’un enfant moins sécure, répondre à l’enfant qui l’invite au jeu, s’émerveiller de leurs découvertes, activer sa fonction de pare-excitation en cas de trop fortes stimulations, verbaliser les émotions qui s’expriment, adopter une attitude non interventionniste (ni faire faire, ni faire à sa place mais ça ne veut pas dire non plus laisser tout faire), féliciter le processus plutôt que le résultat, soutenir les projets des enfants en s’ajustant à leurs demandes… Bref, il s’agira de se mettre au service de l’activité des enfants et de partager le plaisir des jeux avec eux. Anne-Marie FONTAINE 1 utilise la très belle image du phare pour décrire le travail d’observation des adultes lors de l’activité ludique des enfants. « Pour les enfants, vous êtes des phares… Les phares en mer éclairent et sécurisent une zone… Les enfants jouent dans la zone éclairée par votre présence » 2 . Il s’agit donc de se placer judicieusement à l’endroit où la plus grande zone possible peut être balayée par le regard. Si les adultes sont plusieurs, il sera judicieux de se répartir dans l’ensemble de l’espace afin que les enfants se dispersent partout dans la pièce. Et c’est aussi le cas dans le jardin ou la cour. Or, la plupart du temps, les adultes prennent l’habitude de se rassembler sur le même banc… Pour poursuivre avec l’image du phare, on peut comprendre que ce sont les yeux des adultes qui éclairent et non leur dos. Aussi, il s’agira d’éviter d’être un phare éteint (présence physique mais pas de disponibilité psychique) ou un phare clignotant (nombreux déplacements liés aux tâches) ou encore un phare éblouissant (trop d’interventions dans les jeux). Ce n’est pas toujours possible, a fortiori, quand on est seul avec un petit groupe d’enfants. Mais quand on est deux, l’idéal est de se répartir comme suit : l’un est un phare allumé, à hauteur du groupe d’enfants, tandis que l’autre s’affaire aux tâches annexes. Tout le monde partage l’avis que les collectivités d’enfants sont aujourd’hui des lieux d’éveil et de socialisation où le jeu prend une place importante. Quels objets, quels espaces, quelles règles, quelles consignes ?… Jouer avec ? Initier ? Laisser faire ? Où se placer ?... SOUTENIR L’ACTIVITÉ AUTONOME EN COLLECTIVITÉ ! 2 ÈME PARTIE AU QUOTIDIEN 1 Photo : La Crèche « L’île aux trésors », Wavre Flash Accueil 38 - ONE 2020

SOUTENIR L’ACTIVITÉ AUTONOME EN COLLECTIVITÉ...Enfin, parfois, un petit moment de « rien » sera profitable aux enfants. En retirant les matériels habituels, en ouvrant les portes

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Page 1: SOUTENIR L’ACTIVITÉ AUTONOME EN COLLECTIVITÉ...Enfin, parfois, un petit moment de « rien » sera profitable aux enfants. En retirant les matériels habituels, en ouvrant les portes

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1 Psychologueetformatriceauprèsdesprofessionnelsdelapetiteenfance2 FONTAINEAnne-Marie(2016),«Lesenfantsontbesoinquelesadultessoientpoureuxdes‘phares’allumés»,BorisCYRULNIKetlapetiteenfance,

éd.PhilippeDUVAL,413-429

Dans cette 2ème partie, nous aborderons les contoursd’unepostureprofessionnellequipermetteque le jeulibre puisse se déployer dans les collectivités pourle plus grand plaisir des petits et des grands. Nouspasserons en revue le matériel, les aménagementsd’espaceetenvisagerons,plusendétails, lerôleetlaplaceduprofessionnelquiaccompagne le jeuchez letout-petit.

RÔLEETPLACEDUPROFESSIONNEL

Quand les enfants jouent, le rôle de l’éducateur estessentiellement indirect et invisible mais ô combiennécessaireetintense.

Pourquelesenfantsjouentbien,leprofessionneldoitobserver,détecterdequoiabesoinlegroupeàl’instantprésent,aménagerunouplusieursespaces,disposerdu matériel riche et varié, garantir des balises desécurité, rappeler les règles du cadre qui offrent unespace de liberté, encourager, jouer les médiateursencasdeconflitsirrésolus,serapprocherd’unenfantmoins sécure, répondre à l’enfant qui l’invite au jeu,s’émerveillerdeleursdécouvertes,activersafonctionde pare-excitation en cas de trop fortes stimulations,verbaliser les émotions qui s’expriment, adopter uneattitude non interventionniste (ni faire faire, ni faireà sa place mais ça ne veut pas dire non plus laissertoutfaire),féliciterleprocessusplutôtquelerésultat,soutenir les projets des enfants en s’ajustant à leursdemandes…

Bref,ils’agiradesemettreauservicedel’activitédesenfantsetdepartagerleplaisirdesjeuxaveceux.

Anne-Marie FONTAINE1 utilise la très belle image dupharepourdécrireletravaild’observationdesadulteslorsdel’activitéludiquedesenfants.«Pourlesenfants,vous êtes des phares… Les phares en mer éclairentet sécurisent une zone… Les enfants jouent dans lazone éclairée par votre présence »2. Il s’agit donc deseplacerjudicieusementàl’endroitoùlaplusgrandezone possible peut être balayée par le regard. Si lesadultessontplusieurs, ilsera judicieuxdeserépartirdans l’ensemble de l’espace afin que les enfants sedispersentpartoutdans lapièce.Etc’estaussi lecasdans le jardinou lacour.Or, laplupartdu temps, lesadultes prennent l’habitude de se rassembler sur lemêmebanc…

Pour poursuivre avec l’image du phare, on peutcomprendre que ce sont les yeux des adultes quiéclairent et non leur dos. Aussi, il s’agira d’éviterd’être un phare éteint (présence physique mais pasde disponibilité psychique) ou un phare clignotant(nombreuxdéplacementsliésauxtâches)ouencoreunphareéblouissant (tropd’interventionsdans les jeux).Cen’estpastoujourspossible,afortiori,quandonestseulavecunpetitgrouped’enfants.Maisquandonestdeux,l’idéalestdeserépartircommesuit:l’unestunphare allumé, à hauteur du groupe d’enfants, tandisquel’autres’affaireauxtâchesannexes.

Tout lemondepartage l’avisque lescollectivitésd’enfantssontaujourd’huides lieuxd’éveiletdesocialisationoùlejeuprenduneplaceimportante.Quelsobjets,quelsespaces,quellesrègles,quellesconsignes?…Joueravec?Initier?Laisserfaire?Oùseplacer?...

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3 FONTAINEAnne-Marie(2016),«Lesenfantsontbesoinquelesadultessoientpoureuxdes‘phares’allumés»,BorisCYRULNIKetlapetiteenfance,éd.PhilippeDUVAL,413-429

Les jeux des enfants durent plus longtemps,s’enrichissent et suscitent moins de conflits lorsquelesadultesseposentet leuroffrentunebellequalitédeprésence.Cetteattitudeest«unacteprofessionnelmajeur»3.

Or,lesmétiersdelapetiteenfancesouffrentd’unlourdhéritagedupassé:laprofessionnelle,enblouseblanche,était celle qui s’activait dans de multiples tâches,satisfaite du travail accompli lorsqu’en fin de journéeelleposaitladernièrecroixsursa«todolist».Etpuis,suivant le modèle de l’école maternelle, la tendanceétaitd’organiserunplanningd’activitésdirigées,dansl’idée de préparer l’enfant à l’école. Aujourd’hui, noussavonscombienlesenfantsontbesoind’unequalitédeprésencequivalorisel’«être»plutôtquele«faire»etleurpermetdedéployertoutesleurscompétencesetleurautonomiedansleuractivitéludique.

Lapositiondel’adulteestdoncenlisièredel’espacedejeux,laplupartdutemps.Cependant,danscertainscas,leprofessionnelseraplusprochedesenfants,auseindeleurespacedejeux,commeunphareéblouissant,bienutile.C’estlecasnotammentlorsqu’illeurlitunlivre,lesfaitpatienteravantlerepas,lesaccompagnequandilspeignentouencore, rassureunenfantquiéprouveun besoin de proximité. Tout dépend des besoins quel’onapuidentifierdanslegroupe.

POUR EN SAVOIR PLUS : • FlashAccueilN°31«Penserl’aménagement

desespacesintérieurs–Partie2»

AMÉNAGEMENTSDESESPACESETCHOIXDESOBJETS

Dans les collectivités, il y a un intérêt à aménagerquelquescoinsde jeux.Cesontdeszonesdélimitéespar du mobilier qui ne dépasse pas 60 à 70 cm dehaut afin de garantir une bonne visibilité de l’espaceet des adultes par les enfants. Il faudra égalementpenserauxespacesvidespermettantlesdéplacementslibres et garder à l’esprit que les enfants jouentpréférentiellement au sol (éventuellement sur destapis)oudebout,devantunetableàleurhauteur.

Dans l’organisation de ces coins, on relève plusieurspointsimportants:

è Le coin doux et le coin moteur méritent d’êtreouverts en permanence. Si les enfants ont accèsdefaçonautonomeàcesdeuxzonesdèsqu’ilsenressententlebesoin,onvoituncertainéquilibredesénergiesapparaîtredanslegroupeetdonc,moinsdetensiontoutaulongdelajournée.

è Démultiplieruncoinquiesttrèsplébiscitépermetdemieuxrépartir lesenfantsdans lazonede jeuet diminuer les conflits. C’est souvent le cas del’espacedînette.

è Silesenfantsdoiventpouvoirvoirl’adultedèsqu’ilsenressententlebesoin,ilsn’ontpasbesoind’êtrecontinuellement sous leur regard. Ils profiterontdoncbeaucoupdel’uneoul’autrecachette(sousunmodule,unepetitetente,undraphousserecouvrantunetable…)pours’isoler,seulouà2ets’extraire,unmoment,delaviedugroupetrèsstimulante.

è Lesvaleurssûrespourledéveloppementdesjeuxsont lesmatériauxdeconstructionetd’encastre-ment (briques, rails, grosses perles,…), de ma-nipulation (bacs sensoriels, voitures, balles,…),les jouets symboliques (dînette, poupées, ferme,magasin, déguisements,…), les engins moteurs(modules,coussins,escaliers,pentes,petitsvélos,porteurs,poussettes,brouettes).Cesdernierssontceuxquiprovoquentleplusd’interactionspositivesdanslesgroupesd’enfants.

è Acôtédeça,lematérielinformelrencontreunvifsuccès.Simple,facileàrécolter,noncoûteux,ilestcombinable et modulable à l’infini. A l’inverse desjouetsappelés«éducatifs»,souventtrèssophisti-qués,enplastiqueetàpilesetdesjouetsquijouenttoutseuletquifontjustelespectaclepourl’enfantqui les délaisse bien vite au profit de leur caissed’emballage.

Le matériel de récupération, facilement démulti-pliable,amèneplusdejeuxdecoopérationdanslesgroupes.

è Lesbacstransparentsetlestiroirsàlahauteurdespetits permettront plus facilement qu’ils opèrentun choix et décident d’associer parfois des jouetsqui,apriori,nevontpasensemble.

Forts de leur imagination débordante, les petits ontbesoin de mélanger les jouets afin de réaliser denouvelles combinaisons intéressantes. En disposantdes bacs de jeux dans la salle, il s’agira de proposerdenouvellesassociations,quipourl’adultenevontpasdesoimaisqui feront trèsvitesenspour lesenfants.Despoussettes,despouponsetladînettepermettrontdes jeux symboliques assez classiques : nourrir sonbébé et le promener. Par contre, des poussettes, desbriquesdeconstructionetdessacsàmainpermettrontplusdevariétésd’actions:remplir-vider,collectionnertouteslesbriquesdemêmecouleur, joueràfairesescourses,renverserlessacsremplisdebriquesdanslespoussettes,…

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4 RAMEAULaurence(2016),«L’itinéranceludique»,BorisCYRULNIKetlapetiteenfance,éd.PhilippeDUVAL,431-447.5 Voirégalementla1èrepartiedel’article«Auquotidien»duFlashAccueiln°37

L’idéeestderepoussertoujoursplusloinleslimitesdel’imagination.

Aussi,ilestimportantd’accepteruncertain«bazar»,surtoutchezles12-18mois(l’âge«déménageur»)etnepasvouloirtoutrangerouchangerlesbacsdejeuxtouslesquartsd’heure.Parcontre,ilpeutêtreintéressantderéinstalleruncoincomplètementdésorganiséquandonobservequ’ilestdésertédepuislongtempsouqu’ilcréeleconflit.Demême,ranimerunjouetdélaissé,enluidonnantvie,susciteral’intérêtdel’enfant.

Entre 2 et 3 ans, le principal outil de communicationétantl’imitation,ilestjudicieuxdeprésenterplusieursexemplairesdechaqueobjet.Lesinteractionspositivesseront alors plus nombreuses entre les enfants, lesriressontplusfréquentsetlaprised’initiativepourunenouvelle action se répartit mieux entre les uns et lesautres.

En outre, l’importance de la continuité pour le jeuneenfant concerne également les jouets. Certains coinspermanentsconstituentdespointsderepèresquelesenfantsaimentretrouverd’un jourà l’autre.Aussi,auleverdesieste,permettreauxenfantsderetrouverunepartiedel’espacedejeux,commeilétaitavantd’alleraulit,renforcelesentimentdesécurité.

Prendre une photo de l’aménagementpourlereproduire,leréinstaller,…?

Enfin, parfois, un petit moment de « rien » seraprofitable aux enfants. En retirant les matérielshabituels,enouvrant lesportesdu jardin,sansrienydisposer,nousverronslespetitsdéployerdestrésorsd’inventivité, partir conquérir leur environnementautrement,prendreplaisiràcourirdansl’espacerendulibre… On aurait parfois tendance à oublier que lesenfantsn’ontpasbesoindejouetspourjouer!

POUR EN SAVOIR PLUS : • FlashAccueilduN°30aun°34:

Rubrique«Auquotidien»

L’ITINÉRANCELUDIQUE

L’itinéranceludique4estunepratiquemiseenévidenceparLaurenceRAMEAU,directricedecollectivitésetau-trice,quipermetderépondreauxélémentsfondamen-tauxabordésdanscetarticle5.

L’idée est d’ouvrir les portes des sections à certainsmomentsdelajournéepourpermettreauxenfants,dèsqu’ilssontcapablesdesedéplacerseuls,decirculeràtraversdifférentsuniversludiquesproposésparlesaccueillants. Les points de repères habituels liés auxsoinsetauxmomentsprivilégiésrestantstables,bienentendu.

Auteurdesonjeu,l’enfantchoisitderesterprocheduprofessionnelqu’ilconnaîtbienoudes’enéloigner,s’ilsesentsuffisammentsécurisé,pourexplorerunautreespace qui attire son attention. Concrètement, danschaque section (sauf celle des plus petits qui ne sedéplacentpasencore),unaccueillantestresponsabledefaireunepropositionludique.Ilaménageunespaceavec du mobilier et des objets autour d’une théma-tique(albumsjeunesse,motricitéglobale,jeuxsymbo-liques,…)etlesenfantsvontetviennent,augrédeleursenvies,afindetrouversatisfactionàleur(s)besoin(s):leparcourspsychomoteurs’ilabesoindesedéfouler,lesbacssensorielss’ilaenviedemanipuler,parexemple.

Danschaquesection,undeuxièmeaccueillantestres-ponsabledessoinsetdel’accueiléventueld’unparent.

C’estunepratiquequidemandeunebonnecommuni-cationentretouslesmembresdel’équipe,unecohé-rencedespratiques(règlessimilaires)etuneplanifica-tion(pas3coinsmoteursenmêmetemps).D’habitude,chaquesectiontravailledanssoncoin,nesepréoccu-pant que très peu des autres. En proposant aux sec-tionsd’ouvrirleursportes,cettepratiquealeméritedeconsidérertouteslesunitésdefaçonglobaleetreliéesentreelles,ellepermetdefaireéquipe.C’estunprojetquirenforcel’appartenanceàl’équipe.

Danscettepratique,jamaisleprofessionnelnemontreauxenfantsunefaçonde«bienjouer»,ilsuitl’inspira-tiondesenfantsets’yadapte,toutengardantbienauclairuncadresécurisantpourtous,évidemment.

Enstimulantlapulsiondecuriosité,cettedémarchefa-voriselarencontreavecl’autre,leséchangesentrepe-titsetgrands,ouvrel’espaced’explorationengendrantunesatisfactionchezlesenfantsetamenantuncalmedans lacollectivité.Elle facilite l’adaptationet lepas-sagedanslasectionsuivante.Ellepermetdebienjouerdel’alternanceentrelepôlesécuritéetlepôlecuriosi-té,enrespectantlerythmedechacun.Parailleurs,enpartantduprincipedelamutualisation,lematérieldumilieud’accueilestmieuxexploité,lastructureoffrantunmagnifiqueterraind’aventures,variantlespossibi-litésludiques.

Cette pratique est rendue plus facile dans des archi-tectures (surunmêmeniveau, localpolyvalent, jardincommun…)quipermettentunecommunicationplusai-séeentrelessections.

Ilfaudraégalementposerdeslimitesquantaumélangedesobjets.Danslecasdel’itinéranceludique,lesob-jetsprévusdanschaqueuniversludiquenepeuvent,enprincipe, pas être déplacés. Ceci dit, observer ce quelesenfantsnousmontrentquandilsveulentrassemblerdesobjetsd’univers ludiquesdifférents,permettrades’ajusterlorsdesprochainespropositions.

Toutenveillantàlasécuritédespluspetits,l’accueil-lant(e) à domicile peut s’inspirer de cette pratique enaménageantplusieursuniversludiquesquelesenfantsexplorerontdemanièreautonome;leprofessionnelseplaçantdemanièreàêtrebienvisibledetous.

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6 FRAJE:CentredeFormationpermanenteetdeRecherchedanslesmilieuxd’AccueilduJeuneEnfant.

POURCONCLURE

Lejeutoucheàtouteslessphèresdudéveloppement:physique, psychique, affective, cognitive, sociale, lan-gagière,…Quandiljoue,l’enfantacquiertdenouvellesconnaissances sur son environnement, exerce unecompétence, consolide un acquis, digère une émo-tion, développe son imaginaire, apprend à mieux seconnaître,découvrelesautres,affinesescompétencessociales,testeseslimitesetcellesdesautres,…Bref,lejeulibreestfondateurdudéveloppement.Ilabesoind’êtreprotégé,encouragé,acclamé,…

A chacun, tenant compte de son groupe d’enfants,de l’architecture de son espace d’accueil, de la vied’équipe,…àdonneràl’activitéautonomedel’enfantlaplacequ’ellemérite.

Ens’émerveillantdesincroyablescapacitésdel’enfantlaissémaîtredesonjeu,onluioffreunebellequalitédeprésencequil’aideàgrandir.

Selaisseremmenerparlesenfantsdanslaformidableaventure de l’activité ludique et mettre tout en œuvrepourqu’ellesedéploie,c’estungagedeprofessionna-lisme.

MarieMASSONFormatriceauFRAJE6

Cettedémarchedepratiquesréflexivesautourdel’activitédel’enfantdemandeplusieurstempsd’arrêt.Letémoi-gnagedelapagesuivanterelatel’évolutiondecetteréflexionaufildutemps.

Grâceàlaparticipationàdesconférencesthématiquesetàl’implicationdansuntravaildeformationcontinueavecleFRAJE,l’identificationdeszonesderésistancesetdeszonesdeforcesindividuellesetcollectives,lepar-taged’idéespourlamiseenœuvredenouvellespratiques,toutel’équipedelacrèches’estmobiliséepourrepen-sersesaménagementsdel’espaceetsesmodesdedéplacement.

L’accompagnementdeséquipesoud’un(e)accueillant(e)seul(e)enformationparunopérateurdeformationsou-tientcettedémarcheetpermetd’outiller,tantl’accueillant(e),leresponsablequesonéquipedansunprocessusqualité,aubénéficedechacundesenfantsaccueillis.

Photo:LaCrèche«L’îleauxtrésors»,Wavre

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- Jemedécaleunpeudelaterminologiede«l’itiné-rance ludique».Appliqueruneméthodebêtement,celan’apasd’intérêt…

Racontez-nous ce que vous faites.

- Nous sommes une grosse crèche de 60 places.Nous venons d’un système où les sections étaientassez cloisonnées par groupes d’âges (bébés, pe-tits,moyensetgrands).Lereversdelamédailledece système-là était, entre autres, quand on se re-trouveavecungroupede12enfantsquiont2ans,c’est compliqué pour les puéricultrices et pour lesenfantsentreeux.Onadonccommencéàréfléchir.Noussommesallésécouterdesconférencesautourde « l’itinérance ludique » et nous sommes partissurl’idéededécloisonnernosespacesunpetitpeu.Nousvoulionspermettreauxenfantsdecirculerli-brementetd’expérimenter.

La base de notre projet pédagogique, c’est la sé-curité, lesrepères, lacontinuité.Toutcelaestbienacquisparl’ensembledel’équipeetdoitlerester.Àpartirdumomentoùlesenfantssontsuffisammentsécures et autonomes, nous leur ouvrons les bar-rièresdessectionspourleurpermettredecirculerlibrement d’un espace à l’autre. Tout doucement,nous leuravonsproposédeschosessuffisamment« intéressantes»pourqu’ilsaientenvied’explorerdemanièreautonome.Ona travaillé lepositionne-mentdesadultesaussi.

L’infrastructuredelacrèchepermetcettelibrecir-culation, toujours en garantissant la sécurité évi-demment. On se rend compte qu’il y a nettementmoinsdeconflitsentrelesenfants.Ilyabeaucoupplusd’entraideentrelesplusjeunesetlesplusâgés.Lesquestionsd’imitation,d’appropriationsejouenttoutàfaitdifféremment.Onseretrouveavecdesen-fantsqui,enfait,sonttrèsautonomes.

Notre premier groupe à l’avoir expérimenté est entraindepartiràl’école.

Onadesgrandsquisontvraimenttrèsautonomes,qui s’expriment très facilement, qui savent allerchercher de l’aide auprès des adultes quand c’estnécessaire,quiontunniveaudelangagequiestas-sezépatant.C’estvraimentungroupededébrouil-lards. Ils s’habillent tout seuls, ils se déshabillent,ilsdemandentpourallerauxtoilettes,ilsvontcher-cher un mouchoir, de l’eau quand ils ont soif,… Ilsdéveloppent aussi un peu d’empathie par rapportauxplusjeunesetça,c’estvraiqu’avecnosgroupesd’âges,onnevivaitpasça.

L’atmosphère dans ces espaces est très cool, trèsposé.Onenararementunquipleure.Onseretrouveparfoisavec24ou36enfantsquicirculentetonn’aabsolument pas l’impression d’en avoir autant quitournent.

Les enfants circulent librement tous les jours ? Toute la journée ?

- Tous les jours oui mais pas toute la journée.On ouvre progressivement les espaces en fonctionde l’arrivée des adultes. Les enfants sont toujoursaccueillis dans leur espace avec leur puéricultricede référence. On ouvre à partir du moment où onpeutsécuriserlesespaces.

Sinon, on ne le fait pas. Il faut vraiment un adultebienpositionnédanschaqueespacequiestouvertetquisoitsuffisammentdisponible.Sic’estpourêtreàmoitiéauxenfants,àsurveillerlecouloiretàac-cueillirlesparentsenmêmetemps,celanemarchepas.

Çac’estvraimentlapremièrechose,garantirlasé-curitéetladisponibilitédel’adulte.Àpartirdumo-mentoùlenombred’accueillantsestlà,onouvrelesespacesprogressivement.

On propose alors des ateliers. Dernièrement, lespuéricultricesontproposéunatelierdemaquillagesensoriel.Dansl’autrepièce,ilyavaitunatelierdemanipulationavecdurizoudespâtesdansdesbacs.

Interview de Mme CHENAL, directrice de la crèche « L’île aux trésors » à Wavre

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Dansunautreespace,lapièceétaitconsacréeàdesactivitésmotrices(pourfairedescache-cache,pourgrimperetsedéfouler).Lesenfantscirculententrelesunivers.Parfois,ilya2,3ou4ateliersd’universdifférents.

Quand on ouvre la section des tout-petits, les en-fantss’ydirigentplutôtpourretrouverlesjeuxdebé-bés,leshochets,lesmatelas,lemou,toutcequ’ilsadorentaussi,çaouvreàunatelierpluscocoon.Lesenfantstournentd’ununiversàunautre.

Dans l’atelier maquillage sensoriel, les puéricul-tricesavaientdisposédumaquillagesur les tablesavecdesmiroirssurpied,despinceaux,deséponges,dequoisemaquiller,...sansaucuneconsignedon-néeauxenfants.L’adultequiestlàestuniquementlàpourvalorisercequefaitl’enfant,quoiqu’ilfasse.Là,onaassistéàdebelleschoses.Ilsvontchercherle pinceau, ils peignent un peu sur eux. Toutes lesquestions de schémas corporels qui sont vraimentintéressantes se mettent en place. Et puis, il y adesquestionsdecollaboration,onfaitensembleetilyaaussilaquestiondel’accorddel’autre:«Est-cequejepeuxlefairesurtoi?Est-cequetum’yauto-rises?»

Là aussi, dans la façon d’entrer en contact avecl’autre, c’est vraiment intéressant en terme deconstruction pour les enfants. L’idée c’est que cetatelier puisse revenir de manière régulière pourque les enfants puissent en faire quelque chosed’intéressant,puissentenfairequelquechose,toutcourt.Ilyenaquin’ysontpasallésdutoutmaisquiyviendrontpeut-êtrela2ème,la3èmeoula10èmefois.L’intérêtc’estde (re)proposer.Lamanipulation, ilyenaàchaquefois,del’emboîtement-emboîter/dé-boîter,mettrededans/mettredehors.L’espacepluscocoon, plus doux, plus caché, il est ouvert tout letempsaussi.La«grimpette»estévidemmentou-vertetoutletemps,sinon,ilstrouventtoujoursbienle moyen de grimper sur un radiateur, autant quecela soit calibré pour. L’attention et la position del’adulte sont intéressantes. On arrive à se décaler,progressivement,decesnotionsdebricolagesetdeleur faire faire un truc qu’on donne très fièrementauxparentsenfindejournée.Çan’apasdesens!Les puéricultrices ont été formées comme cela etc’est là tout l’enjeu pour elles de lâcher prise, ensoutenantl’activitéautonomechezl’enfant.

En pratique, c’est un boulot de dingue. Cela nousprenduneréunionparsemaineavecungroupedetravail,réunissantunepuéricultricedechaquesec-tion. C’est chaque fois de nouvelles questions. Parexemple,nousavonsdélimitédeszonesmaisquandl’enfantsortdela«zonedéguisement»avecsondé-guisement,est-cequ’onleluifaitretirer?Nonévi-demment.C’estchaquefoisdenouvellesquestionsquireviennentsurlatable,cesontdenouvellesba-lisesàclarifier.

Toutdoucement,çaseconstruitmaisçaseconstruitavec des réalités d’équipes aussi. C’est ce qui faitquec’estintéressantetcequifaitqueceprojetd’ac-cueilestmaintenantvivantdans l’espritdechaquemembre de l’équipe. Ce n’est pas uniquement sasectionà laquelleon réfléchit, il yaunfilconduc-teur, une vraie cohérence de pratiques. Il y a uneperpétuelleremiseenquestions.Sionconstatequelesenfantsnevontpasdansunespace,onvasede-manderpourquoi?Peut-êtrequ’ilnes’ypassepassuffisamment de choses intéressantes pour qu’ilsaientenvied’yaller.

Peut-êtrequec’estl’adultequiestmalpositionné?Quelregardl’adulteporte-t-ilsurlesenfants?

Devez-vous freiner un peu les idées des équipes ?

- Oui. Une est venue avec une idée expérimentale.Elle travaille avec les bébés, ils ont 6 mois. Sonidée,c’étaitdelesfairemanipulerdespâtescuitesdans des bacs et qu’ils puissent s’immerger dansles pâtes cuites. Ça, pour moi, ce n’était juste paspossible!Jen’aipasdesouciaveclespeintures,laterre,etc.maislespâtescuitesc’étaitmalimite.Onn’aparfoispasderéponseoudesolutionàuneques-tionposée.Onréfléchit,onsemettoutesensembleetonfaitaumieux.

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ProposrecueillisparFlorineKAINCollaboratricedeprojetsauServiceSupports-DCAL

Les enfants entrent dans ce système à partir du moment où ils peuvent se mouvoir ?

- Oui.Chezdesbébés,jepensequecen’estpasunebonneidée,c’estd’abordleursécuritéaffectivequicompte. Quand ils sont suffisamment bien posés,alorspourquoipasmaisavecbeaucoupdeprécau-tions. La section bébé est vraiment très à l’écartpourl’instantdonclaquestionneseposepasmaisçaviendrapeut-êtreunjour.Jepensevraimentquepourlestout-petits,çanemarchepas.

Auriez-vous envie d’encourager les autres milieux d’accueil à réfléchir à la mise en place d’un système de circulation comme chez vous ?

- Oui,évidemment!C’esttoutbénéfice!Ilfautconti-nuer de se nourrir des bonnes idées. Dans notrecrèche,jepensequandmêmequ’ontientlebonbout.Quandonrentredanscetespace,c’estserein,onyvoit des enfants qui ont du plaisir à élaborer leursprojetsdejeu,quiontduplaisiràconstruire,quiontduplaisiràrentrerenrelation.Onadesprofession-nellesquiserendentcomptedubénéfice.Ilfautac-cepterdelâcher,dedéléguerunpeudesafonction,denepastoutsavoirettoutgérer.Ellesontdesre-toursparlasuitedecequelesenfantsontfaitdansles autres espaces ouverts. Mais au départ, quandelles rentrent dans le système, elles ne les voientplusetc’estdifficileàgérerpourelles.Lesnouvellesquidémarrentavecleurgroupe,ellesontvraimentdumalavecça.Ellessedisent«jegèrelecoindoux,jesuisdanslapiècequecetenfantconnaîtet jelevoissortir.Jenesaispascommentilvagérerlà-bas,jenevoispascequ’ilfait.Jesaisques’ilréagitd’unetellemanière,c’estqu’ilabesoindetellechose.Est-cequemacollèguevagérercelaaussibienquemoi?Est-cequ’ellevarépondreàsesbesoins?».Com-mentoncommunique?Cenesont jamaisquedespetitsmorceauxquisontracontés.Ilyadeschosesquiseperdentmaiscen’estpasgrave.

Avec les parents comment ça se passe ?

- Avec lesparentsc’estassezcool. Ilsrentrentdanslesespacesbeaucoupplussereinement,seposentavec les puéricultrices et voient jouer leur enfant.Çac’estfabuleux.Onadejolismoments.

Onestentraindepréparerunapéroaveclesparentsavec les enfants présents. Les puéricultrices vontproposerdesatelierspourquelesenfantspuissentyparticiperavecleursparents.Onfaitçaunansurdeuxmaiscettefois-ci,onaenvied’ouvrirauxexplo-rationsetquelesparentspuissentvenirvoirl’enfantexplorer.

On est toujours en construction. On avance sur ceprojet,çanefaitpasencoretrèslongtemps,onestencoreavecpleindequestions.

Çafaitunanqu’onamiscelaenplace.Jesaisqu’ily a encore des choses sur lesquelles nous devonsnousajustermais jepensequ’ontient lebonbout.Jen’aipasenvied’allerplusvitequelamusiquecarjepensequ’ilfautlaisserletempsauxéquipesausside faire leursexpériences,de laisser lesquestionsémerger. Si je ramène les questions et donne lesréponses,çanelefaitpas.Ilfautletempsqu’elless’approprient leschosesetquandon leur laisse letemps,ellesfontçatrèsbien.C’estuneéquipetrèschouette et le fait de leur laisser de l’autonomie,ellesfonttrèsbienleschoses.

C’est elles qui sont au contact des enfants tout letemps,c’estleurmatière,ellessontbeaucoupplusjustesquemoidepuismonbureau,c’estévident!

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POUR EN SAVOIR PLUS : • CAFFARIRaymonde(2017),«Pourunenfant,jouer(librement),c’estgagner».• EPSTEINJean(2013),«Lesinactivitésd’éveil»,LeJournaldesProfessionnelsdel’Enfance,n°82• ESPINASSOUSLouis(2015),«Laissez-lesgrimperauxarbres»,Pressed’îledeFrance.• FONTAINEAnne-Marie(2016),«Lesenfantsontbesoinquelesadultessoientpoureuxdes‘phares’

allumés»,BorisCYRULNIKetlapetiteenfance,éd.PhilippeDUVAL,413-429• FONTAINEAnne-Marie(2012),«Adultes-enfants-espacesdejeu:unsystèmeetunjeud’équilibre»,

ColloquePetit1,Charleroi• FONTAINEAnne-Marie(2002),«Pourqu’ilsjouentbienensembledanslemêmeespace»,LeJournaldes

Professionnelsdel’Enfance,n°16• MASSONMarie(2013),«Joueravectroisfoisrien–Réflexionautourdel’intérêtetdelarichessedujeu

avecdumatérielinformel»,fasciculeduFRAJE• OSTERRIETHColette,«Jouer-Introductiongénérale»,fasciculeduFRAJE• RAMEAULaurence(2016),«L’itinéranceludique»,BorisCYRULNIKetlapetiteenfance,éd.Philippe

DUVAL,431-447• STAMBAKMira,etcoll.(1983),«Lesbébésentreeux:découvrir,inventeretjouerensemble»,PUF.• GIAMPINOSylvianne(2016),«Lespetitsdésordonnentlemondepourcomprendrecommentils’ordonne»,

Journéed’étudeduFRAJE«Pasgaielapagaille»,40eSessiondesséminaires-rencontresdel’enfance,consultableenversionaudiosurwww.yapaka.be

• WAUQUIERSarah,«Pourquoietcommentsortirdanslanatureavecdejeunesenfants?»• WAUQUIERSarah(2017),«récitd’expérience»,Forumdel’éducationdel’enfance.• WINNICOTTD.W.(2002),«jeuetréalité–L’espacepotentiel»,Gallimard,Folioessais,2002.

Photo:LaCrèche«L’îleauxtrésors»,Wavre Flas

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