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Soyons Honnêtes, de Zaki Laidi, candidat aux élections européennes pour la région Sud-Est
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Provoquons lalternance en Europe ! par Zaki Ladi, candidat aux europennes dans le Sud est.
Soyons honntes. Nous sortons dune preuve cruelle. Elle laisse nos militants dsempars et nos
lecteurs dboussols. Pourtant, les dures lois du combat politique nous contraignent ne pas
rendre les armes, ne pas baisser les bras. Le combat, reprend ds maintenant ses droits avec en
ligne de mire les lections europennes du 25 mai 2014 .Ce combat nous devront le livrer. Car si
nous venions dfaillir, il pourrait sonner le glas de ntre parti et ouvrir les portes du pouvoir une
droite extrme allie lextrme droite. Nous avons encore le temps et les moyens dviter cette
funeste perspective. Et s'il y avait au moins une raison de s'engager dans ce combat ce serait bien
celle la.
L'Europe n'est rien sans la France. Mais sans l'Europe, la France ne peut rien. C'est la raison pour laquelle nous
sommes foncirement europens. Pour autant, notre engagement europen demeure un engagement
critique. Nous pensons que l'Europe pose problme au regard de ses orientations politiques actuelles. Mais
nous sommes galement convaincus que c'est en Europe que se trouvent les solutions bon nombre de ses
problmes. La rcente adoption par le Parlement europen de lUnion Bancaire en est un bon exemple.
Dsormais en cas de faillite bancaire se sont les actionnaires et non les contribuables qui seront en premire
ligne. Au-del, les prochaines lections europennes nous offrent une opportunit politique exceptionnelle :
provoquer l'alternance politique en Europe.
Vers une alternance en Europe
En effet, pour la premire fois dans toute l'histoire du Parlement europen nous allons avoir la chance de
pouvoir provoquer l'alternance. Nous pouvons y parvenir. Grce au Trait de Lisbonne, le choix du prsident
de la Commission europenne devra tenir compte du rsultat des lections au Parlement europen. Cest une
grande premire. Cela signifie donc que les gouvernements europens devront choisir un prsident de la
Commission au sein de la force politique arrive en tte du scrutin. Or il faut le savoir : ce sont aujourd'hui les
socialistes europens qui ont toutes les chances de remporter le scrutin en devenant le premier groupe
politique au Parlement europen ! Et cest pour nous une raison desprer.
Il peut donc y avoir un vote utile pour une Europe qui change. Et ce vote dalternance ne peut maner que de
nous socialistes, puisque ni les centristes ni les Verts ne sont suffisamment forts pour pouvoir imposer leurs
candidats. Il n'y a donc que deux forces politiques capables dimposer leurs candidats. La droite ou la gauche.
La droite reprsente par M. Juncker qui prne le fdralisme sauf quand celui-ci peut porter atteinte aux
paradis fiscaux fort nombreux dans son pays d'origine : le Luxembourg. La gauche, reprsente par M. Martin
Schulz qui offre la fois l'avantage de reprsenter le plus grand pays d'Europe, lAllemagne, mais galement
les forces progressistes sur ntre continent.
Nous avons donc besoin que la gauche gagne en Europe. C'est un rsultat porte de main condition que
nous socialistes franais apportions notre pierre l'difice de l'alternance. C'est pour cela aussi que le vote du
25 mai est important. Car si nous ne parvenions pas ce rsultat, nous nous exposerions la double peine :
l'austrit librale en Europe redouble aprs 2014 suivie inexorablement du retour de la droite chez nous en
2017. Dabord , une austrit redouble, car si la droite gagne, elle aura parfaitement le droit de dire que ses
thses et sa politique ont t lgitims par les urnes et que dans ces conditions il convient de poursuivre la
purge. Ensuite, Le retour de la droite chez nous , car notre parti ne rsisterait pas un nouvel chec. C'est donc
notre survie politique que nous jouons aujourd'hui. Et c'est la raison pour laquelle il nous faut convaincre nos
militants et nos lecteurs , qu'une abstention profitera forcment la droite et donc lEurope austritaire.
Une alternance pour quoi faire ?
Provoquer l'alternance en Europe. C'est notre premier objectif. Mais encore faut-il prciser ce que nous
voulons changer. Ce que nous voulons changer, ce sont les orientations de l'Europe.
Aujourd'hui, l'orientation dominante en Europe repose sur un principe quasi religieux de rdemption par la
souffrance. Elle part dune ide simple et juste selon laquelle , nos dficits sont trop lourds et qu'ils portent
atteinte la stabilit de l'union montaire. Mais elle dbouche sur des conclusions totalement errones qui
consistent penser que la rduction de la dpense publique est un impratif catgorique qui oblige accepter
le cot social de l'austrit nimporte quel prix ! Pour nous socialistes, cette vision morale du srieux
budgtaire est inacceptable. Cet intgrisme austritaire est aujourd'hui tel qu'un pays comme l'Allemagne se
retrouve avec un excdent commercial reprsentant 7 % de ses de son produit intrieur brut. C'est un chiffre
proccupant car il signifie que l'conomie allemande est incapable de trouver des dbouchs pour ses produits
en Allemagne et en Europe et qu'elle est donc contrainte de les rechercher sur le march asiatique. Or il faut
savoir que les excdents des uns sont forcment les dficits des autres. L'ide selon laquelle il suffirait de faire
comme l'Allemagne est tout simplement aberrante car elle repose sur un non-sens conomique. La solidarit
europenne ne signifie pas que certains doivent prosprer au dtriment des autres. La solidarit europenne
signifie que nous devons au contraire harmoniser nos cycles conomiques et nos normes sociales. Cest aussi
pour cela que nous avons besoin dEurope.
Mais soyons clairs avec nos concitoyens. Cette vision austritaire ne signifie pas pour autant le relchement de
la lutte contre les dficits. Encore une fois, si nous sommes aujourd'hui conduits en France rduire le dficit
public ce n'est pas pour satisfaire Bruxelles mais tout simplement parce que le notre endettement a atteint un
niveau trop lev de sorte que sans srieux budgtaire nous consacrerons de plus en plus de dpenses
publiques rembourser notre dette ! Noublions pas dailleurs que le candidat socialiste aux prsidentielles
stait engag ramener nos dficits zro en 2017 ! Si lon veut que lEtat continue dagir il ne faut pas quil
strilise ses ressources pour rembourser la dette. Si lon veut plus dEtat il faut forcment moins de dettes. Et ce
message nos lecteurs peuvent lentendre. Mme si cela est parfois difficile expliquer il est impratif de
comprendre que la rduction des dficits publics laquelle le gouvernement s'attaque ne relve pas dune
politique d'austrit. Un seul chiffre le prouve : la dpense publique reprsente 57 % du produit intrieur brut
alors que ce chiffre n'est que de 47 % dans un pays comme l'Allemagne. Nous sommes le pays dEurope o la
dpense publique est la plus leve. Il importe donc de continuer rduire le dficit pour le bien de notre
pays. En revanche, il n'est pas indispensable que la trajectoire de rduction de ces dpenses soit rigide. La
rduction des dficits publics est indispensable. Mais elle ne doit en aucun cas contrarier la croissance et
encore moins toucher aux acquis sociaux de nos concitoyens. Pour cela il nous faut poursuivre les rformes car
la meilleure faon de lutter contre laustrit cest de faire des rformes ! Et si certaines rformes sont
difficiles, il ne faut jamais perdre de vue le fait que les rformes de gauche ne seront jamais comparables aux
rformes de droite. C'est le message que la gauche doit faire passer en Europe. Son refus de l'austrit
n'exprime donc pas un refus de la discipline budgtaire. Son refus de l'austrit traduit la volont farouche de
ne pas sacrifier les couches les plus vulnrables sur l'autel du ftichisme budgtaire. Certains , verront une
contradiction entre nos positions fermes contre laustrit et la fermet du gouvernement rduire nos
dficits. Mais il nen est rien. Le gouvernement respecte les engagements quimpose la loi europenne. Il est
donc normal quil veille la respecter. Nous socialistes nous sommes un parti politique qui respecte la loi mais
qui veut aussi la changer ! Nous voulons crer un nouveau rapport de forces en Europe pour lutter contre
laustrit. Mais pour y parvenir nous avons besoin dune majorit de gauche capable de faire bouger les
lignes.
Nous disons donc non l'Europe austritaire. Nous disons galement non une Europe qui chercherait
simplement stimuler la croissance, librer les nergies sans protger les acquis sociaux. C'est tout l'enjeu de la
fameuse directive travailleurs dtachs. En soi, la mobilit du travail est un bienfait auquel sont attachs tous
les Europens. Les Franais en sont d'ailleurs largement bnficiaires. Nous connaissons tous l'importance
conomique des travailleurs franais frontaliers. Nous devons galement savoir que les Franais sont le
troisime contingent de travailleurs europens dtachs. Les Franais qui s'expatrient profitent de cette
directive car elle leur permet de continuer travailler tout en continuant bnficier de leurs droits sociaux en
France. Qui s'en plaindra ? O est donc le problme ? Il vient de l'existence de travailleurs originaires de pays
d'Europe centrale et orientale qui viennent chez nous travailler dans nos usines avec des contrats de travail ne
respectant guerre les rgles europennes. En effet, ces travailleurs profitent et c'est normal des opportunits
qui leur sont donnes de travailler en France sans s'acquitter des charges sociales qui en dcoulent. Ainsi, non
seulement des travailleurs franais se trouvent privs d'un emploi. Mais en outre ils payent en quelque sorte
les charges sociales de ces travailleurs dtachs.
Soyons clairs. Il ne s'agit nullement de nous en prendre ces travailleurs europens. On ne gagne rien
opposer les peuples europens entre eux. Ce que nous contestons cest l'existence d'un systme qui favorise la
mobilit sans s'assurer que celle-ci soit adosse au respect de rgles sociales minimales. Le gouvernement
franais a obtenu en dcembre dernier un durcissement de la directive travailleurs trangers de manire ce
que l'on puisse vrifier que les travailleurs europens qui viennent chez nous s'acquittent effectivement de
cotisations sociales chez eux. Mais il faut durcir encore davantage cette directive pour viter une concurrence
sociale sauvage dont nous serions les victimes.
Voici au moins deux axes essentiels sur lesquels la rorientation politique de l'Europe est indispensable. Ils ne
sont bien sur pas les seuls. Dans bien des domaines nous pouvons et devons maintenir la pression pour que la
trajectoire europenne sinflchisse tout en poursuivant chez nous les rformes qui simposent. Mais encore
une fois ce n'est que grce l'alternance au Parlement europen que cette rorientation a des chances
daboutir. Le Parlement europen est devenu un vritable lieu de pouvoir. En allant voter pour les lections
europennes de mai prochain nous pourrons atteindre deux objectifs : renforcer la lgitimit politique du
Parlement europen pour contrebalancer le choix d'un conseil europen largement domin par des
gouvernements de droite, et faire de la gauche europenne la premire force politique du continent. Deux
bonnes raisons daller voter le 25 mai et de voter gauche pour nos listes.