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du Secrétariat d'Etat auJaJra SPECIAL BATIMENT PUBLICS TRAVAUX 16849 fc

SPECIAL BATIMENT TRAVAUX PUBLICS

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du Secrétariat d'Etat auJaJra

SPECIALBATIMENT

PUBLICSTRAVAUX

16849 fc

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N" 95-96 Juillet-Octobre 1975

Revue mensuelledu Ministère de l'Équipementet du Secrétariat d'Étataux Transportséditée par le Centred'Information de l'Équipementdu Logement et des Transports(C.I.D.E.L.T.)

Comité de la revue :Présidente : Geneviève Selz.Membres : Pierre Balmette. Serge Bernier.Renée Demas,Henri Donzet, Pierre-Gérard Dupuy,Lydie Falk, Louis Léonard, Jean Lorcy,Madeleine Volk-Matheron, 'Jean Piétri, Jean Pinelli, Noël Quéré.Directeur de la publication :Geneviève Selz.Informations et reportages :Martine Guias. Jean-François Vaquerie.Secrétaire de rédaction :Nicole Sayagh.Administration :Janine Morali.Assistante :Elisabeth Baldaquin.Vente et abonnements :32, avenue du Président-Kennedy, •PARiS-16" -Tél. 524-52-34

Le numéro : 9 F.Un an : 80 F France.

100 F Étranger.

Publicité :France Diffusion Presse.

Imprimerie Nationale27, rue de la Convention, PARIS-XV*

•5.231.006-5

Toutes les commandes de numérossupplémentaires doivent être accompa-gnées de leur règlement, par chèquepostal ou bancaire, libellé à l'ordredu C.I.D.E.LT.

Cette publication est conforme au règle-ment professionnel exigé par le Syndicatde la Presse et de l'Édition des supportsdivers.

sommaire

INTERVIEW : UN TOURD'HORIZON

avec Pierre ConsignyDirecteur du Bâtiment et des Travaux Publics et de la Conjoncture

LE MARCHE INTERIEURÉCONOMIE ET CONJONCTURE

Le secteur BTPpar Bernard Tromp 16

Les prévisions d'activité en matière de logement,de bâtiment et de travaux publics

par Patrick Jeanjean 21

Les cellules économiques régionalespar Georges Foldes et Daniel Mombelli 25

La main-d'œuvre dans le bâtiment et les travaux publicsau cours des cinq prochaines années

par Monique Vrain 30

Le système S.I.R.O.C.O.par Philippe Fondanaiche 34

L'enquête annuelle auprès des entreprisesde bâtiment et de travaux publics

par Jean-Michel Agnus

Les enquêtes sur le marché du bâtimentpar Michel Georgin

L'information à la D.B.T.P.C.par André Sitruk

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ÉVOLUTION TECHNOLOGIQUE ET PROGRÈS TECHNIQUE

Le G.R.I.T.E.C.par Jean Tutenuit

Les orientations techniques du C.S.T.B.par Dominique Vignon

Le développement technologique dans le bâtimentpar Dominique Vignon

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L'action thématique programmée bâtiment et génie civilpar François Bertière

Les voies vers l'industrialisation ouvertepar Paul Bernard

La grande industrie face à l'industrialisation ouvertepar Henri Provisor

Normalisation et réglementation techniquepar Robert Maurus

Inventaire des moyens industrialisés de constructionpar Gilbert Duval

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AFFAIRES PROFESSIONNELLES - MARCHÉS PUBLICS

Financement et restructuration des entreprisespar Simon Reynold

La place des petites et moyennes entreprisesdans le secteur du B.T.P.

par Gérard Moreau

Le coût de la construction : indice et indexpar Ernest Ordonneau

Responsabilités et assurances dans la constructionpar Nicole Benko

La rémunération de l'ingiénieriepar Marcel Hérfray

La gestion automatisée des marchéspar Richard Stein

La sécurité dans le B.T.P.par Caroline Weill

Formation professionnelle : l'étude des qualificationspar Michèle Ducroux

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COMMISSARIAT AUX ENTREPRISES DET.P. ET DE BATIMENT

Les entreprises de travaux publics et de bâtimentface aux problèmes de la Défense

par Alexandre Mannessier et Auguste Pi rot 85

LE MARCHE EXTERIEURL'exportation pis-aller ou chance pour l'avenir

par Yves Corvaisier 90

La coopération internationale dans le bâtimentet les travaux publics

par Louis Léonard 93

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N.D.L.R.

Le bâtiment et les travaux publics s'emploient à surmonter leursdifficultés passagères présentes pour rester une grande industrie etpoursuivre — avant même que la crise soit totalement vaincue —leur évolution dans la voie du progrès.

Le présent numéro vise à faire le point des actions actuellemententreprises à cette fin ; il en évalue les premiers résultats et ensouligne le sens ou la portée pour le proche avenir autant qu'àmoyen terme.

Nous remercionsles entreprises Balency-Briard,Coignet et Camuspour l'ensembledes documents photographiquesqui ont permisd'animer ce numéro

COGEDimS.A. au capital de 60 millions de francs

COMPAGNIE GENERALE

DE DEVELOPPEMENT

IMMOBILIER

12, Rue ROQUEPINE75008 PARISTel 266.34.56

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INTERVIEW

un tourd'horizonavecP. CONSIGNYDirecteur du Bâtiment et desTravaux Publics et de la Conjoncture

E.L.T.

Monsieur le Directeur, voilà quatre ans que vousdéployez vos efforts et vos talents en tant queresponsable du secteur B.T.P. Pensez-vous toujoursaujourd'hui que cela en vaut la peine ?

Pierre CONSIGNY

Voilà une question qui est à la fois très directe et très personnelle. Si vous le voulez bien, j'yrépondrai de la même manière.Non seulement je pense encore aujourd'hui que cela en vaut la peine, mais je dirai, en toutebonne foi, que je le pense plus encore aujourd'hui que lorsque j'ai pris mes jonctions il y aquatre années. Et ceci, parce que je me suis rendu compte d'un certain nombre de choses surlesquelles il est peut-être utile de s'arrêter un instant, et qui permettent de dire pourquoi, nonseulement moi-même, mais toute une équipe qui s'est peu à peu constituée au sein de cettedirection, travaillons avec beaucoup d'àme et de j'orce sur les différents problèmes qui sontceux du secteur d'activité du B.T.P.La première raison est de caractère quantitatif, les chiffres ayant quand même en cette affaireune signification :- Le secteur du B. T.P., cela veut dire 2 millions de travailleurs, et 2 millions de travailleurs,cela veut dire, en très gros, 10 millions de français vivant de cette activité.C'est donc en soi un problème considérable et je rappellerai seulement que c'est de très loin enFrance — si l'on exclut le secteur agricole — le secteur d'activité le plus important, et enmême temps, d'une certaine façon, celui dans lequel apparaissent avec une nette homogénéitéles problèmes à la fois technique économique et sociaux.Outre cet aspect purement quantitatif des choses, ce qui fait que l'on s'attache à ce secteur —et je parle là encore au nom de mes collègues en même temps que de moi-même — c'est qu 'ilest sans doute l'un des plus abandonnés en France.Il est clair aux yeux de tout le monde que ce secteur n'attire pas précisémment les Français, etcela pour des raisons tout à fait évidentes. C'est sans doute là que la « qualité de la vie »,comme on dit aujourd'hui, est la moindre, que les conditions de travail restent les plusdifficiles, que les risques sont, et de très loin, les plus importants. Je rappellerai simplementune donnée .- trois morts par jour, on ne le sait pas assez.C'est aussi, d'une manière plus quotidienne, le secteur où les conditions d'hygiène, outre lesconditions de sécurité, sont, par nature, les plus médiocres, et à l'évidence moins satisjaisantesque dans d'autres secteurs du type industriel classique. Or, en face de ces conditions d'activitémoins satisjaisantes, on ne trouve pas, au bénéjice de ceux qui les acceptent, des conditions de

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rémunération plus élevées. Bien au contraire, la rémunération reste en moyenne légèrementinférieure, en taux horaires, à ce qu'elle est dans les autres secteurs, et d'autre part la duréedu travail est en général plus longue qu'ailleurs.Vous voyez donc, au total :- des salaires, en gros, au même niveau et quelquefois inférieurs,- des conditions de travail plus rudes,- des risques personnels beaucoup plus grands,- des risques financiers également très importants : si on est embauché pour un chantierdéterminé et sans promesse de durée pour l'avenir, on peut se retrouver sans emploi à la fin duchantier,- des conditions, même, de mobilité géographique qui sont quelquefois très difficiles : vouspouvez être envoyé d'un bout de la France à l'autre sans qu'il puisse toujours être tenu comptede votre enracinement personnel.Pour toutes ces raisons, je pense qu'il y a dans ce secteur d'activité un effort tout à faitimportant à faire pour revaloriser les conditions de travail, et c'est à quoi, progressivement, lesservices de ma direction se sont employés et s'emploient aujourd'hui. Le problème estd'ailleurs maintenant passé à un autre niveau. Comme vous le savez, le Président de laRépublique lui-même a annoncé qu'il ferait de la revalorisation du travail manuel l'un desaxes de son action.

Autour de l'un de ses conseillers directs, M. Stoleru, nous avons constitué, il y a quelquesjours un groupe de travail et de réflexion qui a pour charge précisément d'examiner quels sontdans ce domaine les problèmes propres au secteur d'activité B. T.P., et de proposer un certainnombre de mesures aptes à en transformer les conditions de vie, c'est-à-dire à la fois derémunération et de travail. Nous avons l'intention d'aboutir, dans un délai assez court,quelques mois au maximum, à des propositions précises, qui seront soumises au gouvernementet, pour ce qui nous concerne, au Ministre de l'Equipement, M. Galley. Ceci est l'une desraisons de l'intérêt, je dirai presque de l'attachement, que l'on peut avoir pour ce secteurd'activité, même s'il peut apparaître plus noble d'avoir à traiter des affaires d'électronique,d'informatique, ou de nucléaire...

Mais il y a d'autres raisons à mon attachement pour le présent et l'avenir de ce secteur. Je diraipar exemple que dans le domaine de la technologie, il reste l'un de ceux où le progrès entermes de transformation technologique et en termes de productivité peut être important.Nous avons, dans la Direction, et pour une part dans le cadre du Plan-Construction, développétoute une série d'actions qui tendent à favoriser le développement du progrès technique dans cesecteur. C'est ainsi que nous cherchons en ce moment de mille manières à développer ce qu'onappelle une industrialisation ouverte du bâtiment, et que ceci représente, si nous y parvenons,une sorte de révolution dans les procédés technologiques de la construction.Autre motif d'intérêt, le problème du développement des exportations. A la vérité, le motexportation est mal adapté à ce secteur parce qu'il ne s'agit pas seulement de vendre desmarchandises, mais beaucoup plus de transférer des activités vers des pays étrangers, je penseen particulier aux pays sous-équipés devenus riches grâce à leurs ressources pétrolières.Nous avons fait depuis un an et demi un effort tout à fait considérable pour favoriser etpromouvoir ces transferts d'activité. Il s'ouvre là un champ nouveau d'intervention des pouvoirspublics et d'action de notre pays qui mérite, encore une fois, pour reprendre vos questions dudébut, qu'on s'y attache et qu'on y donne sa peine.

E.L.T.

Cependant, le B.T.P: a été durement touché par lacrise économique. Pensez-vous que le plan derelance annoncé ces derniers temps lui permette deretrouver le rythme de croissance rapide auquel ilétait'accoutumé ? et si oui, dans combien de temps ?

Pierre CONSIGNY

Je voudrais dire, tout d'abord, que je me suis naturellement réjoui quand j'ai appris que legouvernement avait décidé d'adopter un plan de soutien au centre duquel se plaçaitl'intervention dans le domaine du bâtiment et des T.P. Dans les 30 milliards qui sont mis enjeu, c'est en effet environ une dizaine de milliards qui correspondent à des fonds nouveaux misà la disposition du secteur B.T.P., à la fois dans le domaine des T. P., dans les routes et lesports mais aussi dans le domaine de la construction de logements nouveaux. Intervention del'Etat d'abord, mais également celle des Collectivités locales, et enfin, retombée en termesd'investissement de génie civil, des mesures attendues dans le domaine de la croissance, car ilest bien évident qu'il n'y a pas de développement des investissements industriels proprementdits sans que ceux-ci s'accompagnent du développement des travaux d'infrastructure decaractère privé.

Par conséquent, je crois que nous ne pouvons que nous féliciter, dans ce secteur, del'orientation donnée à ce plan, et ceci permet d'ailleurs de souligner à quel point ce domaine estun domaine vital pour l'ensemble de l'économie. Car ce n'est pas sans raison que legouvernement a choisi de mettre l'essentiel de sa force de frappe sur ce secteur. S'il l'a fait,c'est pour plusieurs raisons. D'abord parce qu 'il pensait que le délai de réponse y serait le plusrapide, et spécialement d'ailleurs dans les opérations retenues par le Ministère del'Equipement.

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La deuxième raison qui justifie le choix du Gouvernement, c'est sans doute que l'impact surles problèmes de l'emploi est le plus grand dans ce secteur. On a fait des calculs pour savoircombien d'emplois pourrait provoquer l'investissement d'une somme déterminée, et l'on s'estaperçu que l'un des secteurs les plus productifs d'emplois était le B. T.P. : 1 million de francsinjectés dans le secteur du B. T.P. entraînent la création en moyenne de orne emplois, alors quele même investissement ne provoque la création que de quatre emplois dans le secteur de lasidérurgie, par exemple.

L'objet du plan gouvernemental étant de favoriser le développement de l'emploi, c'est sansdoute ce qui a justifié cette orientation. Ce plan permettra au B. T. P. de retrouver son rythmede croissance habituel. On peut considérer que pour l'ensemble de l'année, si les chosess'étaient prolongées comme au cours des sept premiers mois, on se serait sans doute trouvé àun niveau inférieur d'environ 5 % à ce qu'il était au cours de l'année 1974. Or, l'estimationque l'on peut faire, et que d'ailleurs a faite la Fédération Nationale du Bâtiment, c'est que ceplan de relance équivaut à une augmentation de 10 % du chiffre d'affaires de la profession.

E.L.T.

De nombreuses entreprises de Bâtiment et deTravaux Publics connaissent actuellement des diffi-cultés, inconnues jusqu'alors, tant du point de vue deleur niveau d'activité que de celui de leur trésorerie.Quel peut être l'effet des mesures de soutienadoptées en leur faveur dès le mois de janvier par legouvernement ?

Pierre CONSIGNY

II faut être clair dans l'analyse du phénomène de ralentissement d'activité que nousconstatons. Il n'y a pas eu de freinage brutal, mais une réduction progressive du taux de'croissance de notre économie. Il est vrai que les entreprises du secteur ont, plus que d'autrespeut-être, soujfert de cet affaiblissement de notre croissance, qui se répercute très directementsur le remplissage de leurs carnets de commandes.Cela étant, les mesures prises par le Gouvernement en faveur des entreprises de B.T.P.transforment très substantiellement les données de la conjoncture en ce secteur. Lesentreprises peuvent y trouver pour les mois à venir un supplément d'activité supérieur à 10 %.Et toutes les administrations, dont celle de l'Equipement principalement concernée, mettenttout leur effort à ce que ces mesures se traduisent dans les délais les plus brefs en commandesejfectives de travaux.D'après la dernière enquête F.N.B., les carnets de commandes en juillet dernierreprésentaient, pour le Bâtiment, 5 mois d'activité. Sans que la même information soitdisponible pour les Travaux Publics, l'opinion des chefs d'entreprises sur leur activité future,s'est très nettement améliorée depuis le début de l'année.Par ailleurs, on constate une amélioration certaine des trésoreries par rapport au 4e trimestre74. Cela est dû, bien sûr à l'assouplissement progressif des règles d'encadrement du crédit ;mais aussi aux nouvelles normes de règlement des créances publiques.La circulaire du 11 juillet de ce Département a réduit à 45 jours le délai de mandatementdes marchés nouveaux,- ces dispositions ont ensuite été étendues à la majorité desAdministrations, et des recommandations ont été faites aux collectivités locales pour qu'ellesles adoptent également.Aussi, alors que les délais de paiement des clients privés continuent malheureusement às'allonger, quoique dans une moindre mesure qu'au 4e trimestre 74, ceux de l'Etat et descollectivités locales ont tendance à diminuer ; ce qu'il est important de noter en ce domaine,c'est un renversement de la tendance à l'allongement que nous constations avant les mesuresrappelées plus haut, et l'apparition progressive d'une tendance inverse, qui ne pourra que seconfirmer.

E.L.T.

Quelle place doit occuper le B.T.P. dans les travauxde préparation, du VIP Plan ?

Pierre CONSIGNY

Le B.T.P., je l'ai dit, est un secteur important par son poids économique et par ses produits. Ilconditionne largement la qualité de la vie. De plus, compte tenu des conditions mêmes deproduction, il conserve des particularités qui lui sont propres. Il est donc normal que sesproblèmes fassent l'objet d'un examen au sein d'instances spécifiques. Un Comité B.T.P. unpeu comparable, à celui qui a été créé pour le VIe Plan, sera très probablement réuni àl'automne,- il permettra une concertation entre tous les représentants de la profession,employeurs, artisans, salariés, et les diverses administrations concernées. Ce Comité serarattaché à la Commission de l'Industrie; il faut noter que le B.T.P. est le seul secteuréconomique en dehors de l'agriculture, qui disposera d'une instance de concertation propre.Les Cellules Economiques Régionales seront associées à la préparation du Plan au niveaurégional et en étroite collaboration avec l'administration centrale.

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E.L.T.

Quels sont les principaux problèmes qui, selon vous,se poseront à ce secteur durant le VIIe Plan ?

Pierre CONSIGNY

Le secteur B.T.P. ressentira avec une acuité particulière les grandes orientations duVIIe Plan, qu'il s'agisse de revalorisât ton du travail manuel, de politique de la concurrence etde restructuration industrielle, de promotion des exportations.

Le Bâtiment est d'abord une industrie de main-d'œuvre, qui fait largement appel auxtravailleurs étrangers. Elle aura donc à s'adapter à la nouvelle politique de l'immigration. Parailleurs, elle peut jouer un rôle actif dans l'amélioration des conditions de travail, qu'ils'agisse de durée hebdomadaire de rémunération, de sécurité. Des actions ont déjà étéentreprises dans ce domaine, mais elles demandent à être complétées et élargies.Par ailleurs, on dénombre, à l'heure actuelle, 260 000 entreprises ayant une activité deconstruction, ou effectuant des travaux de génie civil. La plupart d'entre elles ont une tailleextrêmement réduite, tandis que les entreprises de plus de 1 000 salariés, qui ne sont guèreplus d'une centaine, ne font que 17 % du chiffre d'affaires total de la profession. Laconjoncture actuelle a montré la fragilité de cette structure et, de nombreuses entreprises ontdû cesser leur activité sous la pression de la concurrence, plus vive dans une période où levolume total des travaux est faible. Le gouvernement a mis en place un dispositif d'urgence(Comités départementaux, Comité de restructuration industrielle). L'ensemble de ce dispositifd'aides publiques devra être complété afin de déjinirpour le VIIe Plan une véritable politiquedes structures de ce secteur industriel. La politique des marchés de l'Etat devra, d'ailleurs,être mise au service de ces choix.

Enfin, le B. T.P. doit comme je l'ai indiqué, participer à l'effort national de développement desexportations. Les travaux publics sont, de longue tradition en France une industrieexportatrice. Les contacts récents que j'ai pu prendre dans différents pays ont montré que lesconstructeurs français de bâtiment disposaient, sur les marchés à l'étranger, d'atoutsimportants jusqu'ici inexploités. La principale tâche des prochaines années sera de bâtir dans cesecteur une industrie exportatrice forte.

E.L.T.

Votre Direction a été l'un des principaux promo-teurs des cellules économiques régionales. Pouvez-vous faire le point du développement de cesorganismes et définir leurs principales missions ?

Pierre CONSIGNY

A l'heure actuelle, des cellules économiques fonctionnent ou sont en cours de constitution dans19 régions sur 22 et il y a tout lieu de penser que les 3 régions restantes, qui sont l'Alsace, leNord et la Région Parisienne, seront dotées d'une cellule d'ici à la jh de l'année 1975.H est exact que la Direction du Bâtiment et des Travaux Publics et de la Conjoncture aencouragé la création des Cellules économiques et soutient activement leur action. Mais lesuccès de ces organismes tient aussi et surtout à la volonté de concertation qui anime leursmembres. Une cellule économique est en effet avant tout un lieu de rencontre entre les diversesadministrattons régionales et l'ensemble des projessions intervenant dans l'acte d'aménager etde construire, depuis le maître d'ouvrage jusqu 'au producteur de matériaux, en passant parl'entreprise. Elle a deux missions principales :- éclairer les décisions des professionnels en leur apportant les informations et le cadreéconomique général qui leur manquent pour déjinir une politique à plus long terme ;- éclairer les décisions de l'administration en lui apportant la connaissance passée etprévisionnelle du marché et des conditions de la production au niveau régional.

E.L.T.

Quel peut être le rôle de ces organismes dans laconjoncture économique actuelle ?

Pierre CONSIGNY

D'ores et déjà, les cellules économiques régionales publient régulièrement deux types dedocuments de, caractère conjoncturel, directement utilisables par les professionnels etl'administration régionale et locale. Il s'agit des listes d'opérations en projet chez lesprincipaux maîtres d'ouvrage et des notes de conjoncture.

Les listes d'opérations recensent tous les projets d'opérations à réaliser dans la région, quel quesoit l'organisme constructeur : Etat, Collectivités locales, entreprises nationales et privées. Ceslistes, qui sont largement diffusées, constituent pour les professionnels une informationprécieuse pour classijier à court terme leur activité et pour l'administration une bonnevisualisation de la charge de travail de l'appareil productif régional.Les notes de conjoncture, qui réalisent la synthèse de toutes les informations quantitatives etqualitatives disponibles à un moment donné, ne sont pas de simples descriptions desphénomènes constatés, mais s'efforcent d'expliquer leur évolution et, à partir de cesexplications, de prévoir les principaux événements susceptibles d'intervenir dans le procheavenir.

Ces documents qui sont exploités au niveau central par mes services, permettent de suivre defaçon continue et détaillée l'évolution de la situation conjoncturelle au niveau régional.

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Nous disposons, par conséquent, dès à présent d'un réseau presque complet d'information etd'études qu'il convient d'utiliser au mieux de ses possibilités. En ce qui la concerne,l'administration centrale, attend des cellules économiques régionales qu'elles lui fournissenttous les éléments susceptibles de lui permettre d'orienter sa politique dans le sens d'unemeilleure efficacité.

E.L.T.

L'action des Comités Fourcade, baptisés « infirme-ries » régionales, a-t-elle apporté toute l'aide qu'onen attendait ?

Pierre C0NS1GNY

Je n 'ai pas connaissance que qui que ce soit ait jamais baptisé cette institution « d'infirmerie »,car son objet est précisémment d'aider, non des entreprises malades, mais des entreprises bienportantes mises en difficulté par des problèmes conjoncturels, c'est-à-dire, par exemple, parune insuffisance passagère des carnets de commandes.

Le nom exact du Comité créé par Jean-Pierre Fourcade, qu'il préside lui-même avecl'assistance de Jérôme Monod, exprime bien la jonction qu'il a à remplir. Ce nom est : ComitéInterministériel pour l'Aménagement des Structures Industrielles. Ce que le ministre desFinances attend de cette institution, c'est qu'elle apporte sous différentes formes le soutien del'Etat aux entreprises qui décident de se restructurer pour être plus productives et mieuxadaptées aux besoins de l'économie d'aujourd'hui. Vous voyez qu'il ne s'agit pas du tout desecourir les blessés voués à une mort lente, mais au contraire de soutenir et favoriser lesentreprises qui savent manifester leur volonté de progrès. Nous avons pu, dans ce cadre,apporter une solution aux problèmes d'une vingtaine d'entreprises du secteur, et d'autresdossiers sont encore à l'étude.

Quant aux Comités départementaux de liaison, auxquels sont associés les chefs des servicesrégionaux de l'Equipement, ils ont une action ponctuelle mais très ejficace : ils peuventnotamment accorder le report de certaines échéances jiscales ou parafiscales, et accélérer lerèglement de créances publiques en retard. Trois cents entreprises de B.T.P. environ ontbénéficié de ce type de concours ; elles représentent à peu près 30 % du total des entreprisesdont les problèmes ont été soumis aux comités.

E.L.T.

Avec l'objectif de renforcer les structures des petiteset moyennes entreprises de B.T.P., vous avezaffirmé, dans une importante circulaire du 5 juillet1974, le souci de développer les groupementsd'entreprise et de promouvoir des pratiques saines desous-traitance ? Un an après, pourriez-vous nousindiquer vos intentions dans ce domaine ?

Pierre CONSIGNY

Comme je vous l'ai indiqué il n'est pas souhaitable qu'un processus de concentrationirréversible se développe au détriment des petites et moyennes entreprises de notre pays.Celles-ci sont parties intégrantes de notre tissu économique, régional et local ; il importe quedans les conditions de prix et de qualité qu'elles sont capables d'assurer et qui sont trèscompétitives, elles participent au marché. Deux écueils sont dans cette optique à éviter .• d'uncôté les maîtres d'ouvrage doivent être conscients de cet enjeu économique et social et ne pascéder à la facilité dépasser leurs marchés avec les seuls groupes importants sous le prétexteapparent que leur solidité financière apparaît plus grande. D'un autre côté, les grandesentreprises ne doivent pas assurer leur prééminence en utilisant des pratiques de sous-traitancemalsaines, comme j'en vois encore de trop nombreux exemples.

Il faut donc s'orienter d'une part vers le développement des marchés passés selon la formuledes groupements d'entreprises avec mandataire commun, d'autre part vers la fixation de« garde-fous » qui permettent à la formule de l'entreprise générale avec sous-traitants desubsister normalement.

1" Pour ce qui est des groupements d'entreprises, il faut aller au-delà de l'incitation de lacirculaire du 5 juillet 1974 : ce sera le fait d'abord de la directive interministérielle Travaux,à l'élaboration de laquelle mes services ont participé ; cette directive pousse précisément àvaloriser la formule du groupement en montrant mieux la définition, et l'utilité. Je souhaited'ailleurs que dans de nombreux cas où la formule de l'entreprise générale était utilisée,l'option « groupement » soit également ouverte.

Je souhaite ensuite que le groupement momentané d'entreprises reçoive un statut juridiquelégal. C'est l'objet d'un projet de loi qui a été longuement étudié entre les Ministèresconcernés. Je crois utile que ce projet arrive aujourd'hui à son aboutissement et puisse êtreprésenté aussitôt que possible au Parlement.2" Les règles d'une saine sous-traitance doivent désormais s'imposer de façon stricte. Il y vasimplement, au moins dans les marchés publics, de l'existence même de la formule del'entreprise générale. Sur ce plan, trois problèmes sont désormais clairement posés :II faut d'abord que le paiement direct se généralise, au moins dans les marchés publics.L'obligation n'avait pas été imposée strictement dans le décret de mars 1973 et ma circulairedu 5 juillet, si elle a « débloqué » un certain nombre de situations n'a pas atteint tous sesobjectifs, faute que le jeu soit joué avec bonne volonté par tous. Il faut donc envisager lasystématisation et c'est d'ailleurs le sens d'une proposition de loi récemment déposée au

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Parlement, qui est sur ce point entièrement recevable pour les marchés publics, une réflexioncomplémentaire portant sur les marchés privés.Il y a ensuite l'utilisation de contrats-types de sous-traitance qu'ont élaborées les professionsdu Bâtiment et des Travaux Publics. Je fais actuellement examiner ces modèles et suivraiavec beaucoup d'intérêt la diffusion de leur utilisation, car il s'agit là, à coup sûr, d'une actiontrès utile à laquelle notre soutien est acquis.Il y a enfin, mais encore en filigrane, le développement d'un système de garanties de bonne finet de garanties de paiement qui assureraient un meilleur fonctionnement des relations entredonneurs d'ouvrage et entreprises, comme entre donneurs d'ordre et sous-traitants. Mais cecitouche à des domaines délicats dans lesquels les idées ne sont pas mûres dans l'immédiat.En tout état de cause il s'agit de progresser dans les voies que je viens d'indiquer et je pensequ'avant la fin de l'année des mesures précises auront été prises en ce sens.

E.L.T.

En matière de marchés de travaux, pourriez-vousnous faire le point de la réforme des documentscontractuels et notamment du C.C.A.G. ?

Pierre CONSIGNY

Comme vous le savez sans doute, voilà déjà plusieurs années qu'un groupe de travailinterministériel prépare la réforme du cahier des clauses administratives générales desmarchés publics de travaux. Le décret publiant ce document et modifiant simultanément leCode des Marchés Publics devrait désormais paraitre à très bref délai. En quoi consiste cetteréforme ?

Dans la forme, une simplification importante :Un C.C.A.G. unique pour tous les travaux de l'Etat ou des collectivités locales, bâtiment outravaux publics. Ce C.C.A.G. sera en outre accompagné de documents-types servant à laconsultation des entreprises : règlement particulier d'appel d'offres-type, acte d'engagement-type, cahier des clauses administratives particulières-type, ce dernier terme remplaçant leC.P.S. classique. Ces documents seront utilisables pour tous les marchés de travaux.Sur le fond surtout, ce C.C.A.G. sera accompagné d'une Directive Interministérielle Travauxpour les maîtres d'ouvrage et les maîtres d'œuvre, qui reprendra et étendra au bâtiment ladirective travaux publics de 1970. Cette directive qui s'imposera à tous les ministèrescommentera et décrira l'esprit des mesures nouvelles. Sans rentrer dans leur détail, je voudraissouligner que ce travail se situe dans la ligne d'une meilleure définition, d'une clarification etdonc d'une restauration des responsabilités des intervenants à l'acte de construire : maîtred'ouvrage, maître d'œuvre, entrepreneur. De ce point de vue, la cohérence est certaine avec laréforme de l'ingénierie de février.

Il y a donc dans le C.C.A.G. des définitions plus précises, celles du maître d'ouvrage, dumaître d'œuvre, des entrepreneurs conjoints ou solidaires, par exemple, des relationsfinancières plus claires : établissement d'un projet de décompte par l'entrepreneur, nécessitéd'une gestion prévisionnelle des crédits et donc des travaux par la personne responsable et parexemple encore, une description des responsabilités plus complète, au moment de laréception, unique, et pendant ledélai de garantie.

Voilà quelques points importants qui demanderont, il ne faut pas se le cacher, un effort desmaîtres d'ouvrage. C'est pourquoi dès la parution des textes, un effort important de formationet d'explication sera entrepris par mes services en direction des services extérieurs qui auront àutiliser ces contrats. Je souhaite qu'ainsi l'amélioration certaine que ces textes doiventapporter, puisse se sentir sur le terrain aussitôt leur application effective, quelques six moisaprès leur parution.

E.L.T.

Le Ministère de l'Equipement a dernièrementbeaucoup contribué à la conclusion de plusieursaccords commerciaux avec l'étranger. Quel estl'objet de ces accords et comptez-vous les multi-plier ?

Pierre CONSIGNY

Nous avons passé effectivement plusieurs accords commerciaux avec les pays de l'Est'(Hongrie, Yougoslavie, Pologne, U.R.S.S.), et plus récemment avec l'Iran. Nous souhaitonsen passer d'autres, avec l'Arabie Saoudite notamment et peut-être aussi le Maroc, l'Egypte, leSoudan, et divers Etats du Moyen-Orient. L'intérêt de ce type d'accord est surtout de donneraux démarches des entreprises un environnement politique plus favorable, et, parfois, depermettre, grâce aux conversations entre administrations qui s'ensuivent, de « pousser » telleou telle affaire. Cela a été le cas jusqu'ici dans nos relations avec les pays de l'Est, aveclesquels de nombreux contrats ont été passés tant par des fournisseurs de composants que pardes entreprises générales, vendeuses de licences ou de produits « clés en main ».Mais notre action de prospection des marchés, et de promotion des exportations, ne prend pasexclusivement la forme d'accords. Il s'agit, dans bien des cas, d'établir un premier contact auniveau gouvernemental dans les pays étrangers, et cela peut être fait par exemple à l'occasiondes voyages que MM. Galley, Barrot et moi-même multiplions à l'étranger. *

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E.L.T.

Quel est plus particulièrement l'objet de l'accordpassé avec l'Iran ?

Pierre CONSIGNY

L'accord signé par M. Chirac et son homologue iranien M. Hoveyda le 23 décembre dernierprévoit la construction par la France de 200 000 logements en 8 ans. Il s'agit de logementsclés en main, financés par le Gouvernement iranien. Pour répondre à cette demande, unconsortium français de 17 entreprises générales, de qualité technique et d'expérienceinternationales éprouvées, a été créé.Par ailleurs, l'accord et nos conversations avec le Gouvernement iranien, prévoient unecoopération dans plusieurs domaines touchant à « l'environnement » de l'activité desentreprises : mise en place d'infrastructures industrielles pour la production de matériaux et decomposants ; réglementation et contrôle technique ; formation professionnelle des travailleursiraniens du Bâtiment etc.Ces multiples questions font l'objet de conversations fréquentes avec les autorités iraniennes,de manière à leur donner satisfaction dans les meilleurs délais, et à leur faire mieux connaîtrel'étendue des services que la France peut rendre à leur pays.L'exposition internationale « Construction 75 » qui vient de se tenir à Téhéran, et à laquelle leMinistère de l'Equipement participait à côté de nombreuses entreprises françaises, a éténotamment l'occasion d'une illustration de notre expérience et de nos références en matière deconstruction.

E.L.T.

Dans le cadre de cet accord, quelle peut être la placedes exportations de composants ?

Pierre CONSIGNY

II est évident qu '« exporter du Bâtiment », notamment clés en main, implique un importantcourant de vente de composants. Cela sera vrai pour l'Iran, comme pour d'autres pays, dans lamesure où il ne produit pas encore, ou pas suffisamment, lui-même de composantsindispensables. Mais à terme, il est certain que, pour poursuivre leur activité iranienne, cesproducteurs devront s'implanter localement, en association avec des partenaires iraniens, pourproduire surplace (ce qui est justifié à la fois économiquement et politiquement) les élémentsdont l'Iran aura besoin.

E.L.T.

Sur le plan social, quel est le bilan de votre actionpour améliorer les conditions de vie sur leschantiers ? En particulier dans le domaine de lasécurité — près de mille personnes trouvent encorechaque année la mort sur un chantier — quellesmesures envisage-t-on de prendre ?

Pierre CONSIGNY

Je voudrais d'abord souligner combien la démarche que j'ai entreprise depuis bientôt deux ansest motivée non seulement par le souci d'améliorer la vie des hommes de chantier mais aussipar la volonté de revaloriser le travail des ouvriers du Bâtiment et des Travaux Publics, de neplus faire de ces métiers manuels des repoussoirs.

Qu'avons-nous donc entrepris, où en sommes-nous ? En la matière une démarche théoriqueétait à coup sûr vouée à l'échec. Nous avons donc, en liaison avec les administrationsconcernées, les organisations ouvrières et patronales, lancé en janvier 1974 deux opérations-témoins, à la Défense et à Marne-la-Vallée. Au bout de six mois, un accord unanime s'est faitsur une série de recommandations : aujourd'hui, un certain nombre d'entre elles ont priscorps ; sur le terrain notamment en matière d'installations de chantier ou de «plan de

, sécurité » et il est possible de bâtir un premier train de propositions de mesures d'applicationprécises dont nous allons discuter avec nos partenaires à l'automne.Parallèlement, un comité interministériel d'aménagement du territoire de juillet 1974 aconfié, sous ma responsabilité, à un haut fonctionnaire, M. Carrez, la tâche de rédiger unrapport sur /'organisation souhaitable des grands chantiers d'aménagement du territoire. Auterme d'une concertation et d'une discussion approfondies, avec l'ensemble des partenairesadministratifs et sociaux, M. Carrez a rédigé un rapport très complet qui a été examiné par leC.I.A.T. au début du mois de juillet accompagné d'une communication que la D.A. T.A.R. etma Direction avaient proposée en commun. Le C.I.A.T. a pris un certain nombre de décisionsde principe, portant aussi bien sur les mesures générales à prendre sur les chantiers importantsque sur le dispositif à mettre en place pour les opérations qualifiées de « Grands Chantiers ».En déjinitive les deux démarches se rejoignent pour aboutir à un plan de mesures concrètesdestinées à améliorer les conditions de vie des travailleurs de chantier. Il reste encore beaucoupà faire, cependant, car en matière sociale conditions de vie et conditions d'emploi sont trèsliées ; il faudra donc se pencher activement aussi bien sur les questions de durée du travaildans le secteur B.T.P. que sur celles de la stabilité de l'emploi ou du niveau desrémunérations.

Je reviens cependant plus précisément sur la question de la sécurité du travail. Le maitre-motdans ce domaine me semble être de prévoir : il faut par l'étude générale puis détaillée ; cellede la conception puis celle du bureau des méthodes, prévoir tous les dispositifs de sécurité quisoient mis en place le plus tôt possible à des emplacements calculés. C'est dire que la sécurité

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n'est pas une discipline en soi mais au contraire qu'elle doit ètreu intégrée » à la conception età l'exécution des ouvrages. Il faut pousser encore l'étude des méthodes d'intégration de lasécurité et développer les procédures qui la garantiront ; je pense en particulier au « Plan deSécurité » note détaillée que toute entreprise devrait fournir au maître d'œuvre avant toutcommencement des travaux. Cette note exposerait les dispositifs précis envisagés parl'entreprise pour son chantier. Je vois dans ce dispositif une incitation puissante à la réflexiondes entreprises pour des conditions de travail plus sûres.

E.L.T.

Vous êtes responsable pour le Ministère de l'Equi-pement des questions de normalisation et deréglementation technique. Pouvez-vous nous définirles grandes lignes de votre action dans ce domaine ?

Pierre CONSIGNY

La mission qui m'a été confiée, ou plutôt qui a été précisée sous une forme nouvelle en 1973est justifiée à la J'ois par l'importance des sujets traités et par l'intérêt évident d'harmoniser ausein du Ministère les nombreuses actions menées par le Conseil Général des Ponts etChaussées, les Directions et les Services centraux.Les buts recherchés sont assez nombreux et je n'en citerai que quelques-uns.Nous cherchons tout d'abord à harmoniser en France les nombreux textes qui déjinissent lesspécifications techniques des ouvrages de bâtiment et de génie civil (cahiers des prescriptionscommunes des marchés publics, normes, documents techniques unifiés, instructions etrecommandations diverses, ...). Tous les constructeurs expriment le souhait de pouvoirretrouver et utiliser facilement des textes précis, et, autant que possible, similaires lorsqu'ils'agit de travaux similaires.Cette harmonisation n'est possible que si nos Services participent à l'élaboration des normes etl'on peut affirmer que cette participation est de plus en plus réelle et active.Par ailleurs le rôle que la France joue et doit jouer sur le plan international (CommunautésEuropéennes, coopération bilatérale ou multilatérale) a amené notre Ministère à participer à denombreuses discussions de normes et de règles communes qui ne peuvent être suivies sans uneconnaissance détaillée des textes applicables en France aux travaux privés autant qu 'auxtravaux publics.Au total je crois que l'action menée est bénéfique. Elle permet défaire admettre et appliquerde manière concrète en France et à l'étranger les idées essentielles auxquelles notre Ministèrea pu aboutir grâce à une longue expérience et aux réflexions de ses meilleurs spécialistes.

E.L.T.

Ma dernière question, Monsieur le Directeur,portera sur votre rôle de Commissaire aux Entrepri-ses de Travaux Publics et de Bâtiment. Quelles sont,à ce titre, vos responsabilités ?

Pierre CONSIGNY

Nous souhaitons tous, vous comme moi, que notre pays vive dans la paix le plus longtempspossible. Mais ce n'est pas une raison pour rayer de nos pensées l'éventualité d'un conflit oud'un cataclysme mettant gravement en jeu l'avenir du Pays.Dans ces hypothèses, nos Services de l'Equipement, comme nos professions, auraient un rôleimportant à jouer. Le Ministre de l'Equipement, responsable des entreprises qui représententun potentiel considérable, serait chargé de leur emploi ou de leur répartition au profit desautres Ministres.Pour lui permettre d'agir à bon escient, il doit :- connaître les moyens dont il peut disposer,- les organiser et créer les liaisons indispensables pour en faciliter l'emploi,- connaître les besoins prévisibles des utilisateurs éventuels.Cette action est menée au sein de ma Direction par mon Commissaire-Adjoint, qui reçoit l'aidede tous mes services et dispose d'une petite cellule où travaillent en très étroite liaison desagents de l'Equipement et quelques personnels militaires mis gracieusement à notre dispositionpar le Ministre de la Défense.

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LE MARCHÉ INTÉRIEUR

Palais du CNIT au rond-point de la Défense

Soudure d'une fixation de façade

Economie-Conjoncture

Evolution technologiqueet progrès technique

Affaires professionnellesmarchés publics

Commissariataux entreprises

de T.P. et de Bâtiment

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16

Le secteur B.T.P.

par Bernard TROMPChargé d'études au Service desStatistiques et des Études Économiques

I - LA PLACE DU SECTEURB.T.P. DANS L'ECONOMIE DUPAYS.

Les entreprises de B.T.P. ont réalisé en1974 un chiffre d'affaires de l'ordre de207 Milliards de Francs TTC, non comprisle montant des travaux hors métropole quiavoisine 10 Milliards de F; elles ontemployé près de 2,1 millions de person-nes : sous le double rapport du volumed'affaires traitées et de la population active,c'est le secteur économique le plus impor-tant du pays.

Sans qu'il faille négliger l'importance, qui iracroissant, de la contribution du secteur à lacapacité exportatrice de l'économie fran-çaise, c'est avant tout le poids et le rôlestabilisateur des entreprises de B.T.P. sur lemarché intérieur qu'il importe de souligner :

- l'investissement réalisé par la professionreprésente 60 % de l'investissement natio-nal (100 % pour le logement, 30 % pourles investissements productifs, 85 % pourles équipements administratifs),

- près du quart de la population activeindustrielle travaille dans le secteur,

- sa valeur ajoutée brute représente environ12 % de la Production Intérieure Brute;supérieure à celle.de l'agriculture, elle égalecelle de l'ensemble de toutes les industriesde transformation des métaux (comprenantentre autres la mécanique, l'automobile, laconstruction électrique, aéronautique etnavale),

- enfin, l'effet "d'entraînement des com-mandes passées aux secteurs situés enamont est particulièrement vigoureux ;. ildépasse celui des autres secteurs àl'exception des industries alimentaires ;c'est ainsi qu'il consomme 22 % desproduits sidérurgiques, 10 % à 15 % dematières plastiques, 12 % de la productiondes industries mécaniques, 50 % desproduits du bois... Si l'on en juge par la partde plus en plus grande que prend laconsommation intermédiaire dans la pro-duction du secteur, cet effet d'entraînementvoit son importance relative s'accroître cesdernières années notamment en directiondes activités prestataires de services.

- LE MARCHE DU B.T.P.

A - Clientèle et Nature des Tra-vaux

Sur 207 Milliards de F réalisés en métropoleen 1974, 77 % l'ont été en travaux deBâtiment, 23 % en travaux de Génie Civil.Par ailleurs 82 % de la production de labranche est consacré aux travaux neufs,gros entretien ou amélioration de construc-tions déjà existantes (investissements ausens de la comptabilité nationale), le resteétant constitué par des travaux d'entretiencourant.

C'est le logement qui reste de loin leprincipal segment de la demande ; avec47 % de l'investissement national en B.T.P.(le 1/4 étant affecté à des travaux d'amélio-ration et de gros entretien) il devancelargement les investissements réalisés parl'administration (21 %), ainsi que ceux desentreprises non financières (31 %, les 3/4de ceux-ci concernant les entreprises pri-vées).

Cette prépondérance est encore plus mani-feste lorsqu'on considère la décompositionde l'investissement B.T.P. par types d'ou-vrage. Par exemple, les bâtiments indus-

triels n'en représentent que 10 %, lesRoutes, Autoroutes, Aérodromes 7,5 %, lesouvrages d'art 5 %, les Bâtiments hospita-liers, scolaires, universitaires 8 %.

B - Quelques caractéristiques del'évolution des marchés

• Jusqu'aux alentours des années1969-1970, la croissance de la productionde la branche s'était faite à un taux annuelmoyen supérieur à celui de la PIB (6,5 %contre 5,7 % en volume). Depuis cetteépoque on observe un fléchissement durythme de croissance en volume du B.T.P.dans son ensemble ; se situant entre 5 %et 5,5 %, il est désormais sensiblementinférieur au rythme de progression de laproduction industrielle globale.

• Les années 1969-1970 marquent égale-ment un désengagement de l'Etat et unenette diminution de la part des travauxréalisés pour la clientèle publique.

• On notera la part croissante des travauxd'entretien et d'amélioration dans la de-mande de logement.

• Enfin, le développement des marchés àl'exportation, après une décélération obser-vée de 1968 à 1972, connait une nettereprise depuis lors.

Investissements productifs. Marchés exté-rieurs. Gros entretien de logements surtout,sont appelés dans les prochaines années àvoir leur proportion s'accroître très sensible-ment dans la demande globale de làbranche.

C - Les particularités de la de-mande de B.T.P.

On relèvera essentiellement deux aspects :- le morcellement et l'hétérogénéité desmarchés qui résultent :• de l'émiettement de la clientèle auxcomportements très différents (Etat, Indus-trie et Commerce, Particuliers, Collectivitéslocales).

TABLEAU I : Évolution des travaux selon la destination entre 1965 et 1974

Demande globale en métropole (Millions F)dont en %Logement

NeufEntretien

AdministrationsEntreprise non FinancièreInstitutions Financières

TOTAL INVESTISSEMENT

ENTRETIEN COURANT

1965

87.073

39,833,1

6,716,324,20,5

80,9

: 19,1

100

1971

164.897

36,628,4

8,215,9

. 25,70,6

78,8

21,2

100

1974

206.700

39,930,2

9,716,4

' 24,70,6

8.1,6...

18,4

100

Page 17: SPECIAL BATIMENT TRAVAUX PUBLICS

17

• de la diversité considérable du produitB.T.P.. qui peut aller de la constructiond'une autoroute à la réparation d'uneconduite d'eau entartrée.• de la multiplicité des intervenants àl'acte de construire : entreprises (agrégatsde différents corps d'état), industriels, archi-tectes et bureaux d'études, promoteurs,utilisateurs finals (on ne compte pas moinsde 1.800 promoteurs, 5.000 architectes,4.000 maîtres d'oeuvre, 1.500 bureauxd'études et d'Ingénieurs Conseils) ; de laconception à la commercialisation en pas-sant par l'exécution, ils constituent uncloisonnement des diverses fonctions etfreinent la création d'un véritable marchéindustriel, homogène et normalisé,

• d'autre part, le cadre de réalisation deces marchés ni totalement concurrents, nitotalement hétérogènes est particulière-ment dispersé : en 1972, 55 % des travauxétaient réalisés sur des chantiers de moinsde 1 Million de F et à peine 16 % sur deschantiers de plus de 10 Millions de F.- Seconde caractéristique, la dominancede la puissance publique.Malgré leur désengagement relatif, lesmaîtres d'ouvrages publics assurent près de30 % de la production des entreprises deBâtiment et 70 % de la production desentreprises de Travaux Publics, soit près de40 % de la production totale qui estdirectement liée aux décisions écono-miques et financières du gouvernement.Ces chiffres ne témoignent d'ailleurs pas entotalité du poids de la puissance publique ;dans le Bâtiment, par exemple, les promo-teurs de logements aidés dirigent environ letiers des travaux de construction ; l'in-fluence de l'Etat s'exerce d'autre part parson pouvoir réglementaire : plans et règle-ments d'urbanisme, règlements de cons-truction; prescriptions techniques, cahiersdes charges ; enfin, la répartition des créditsou des diverses formes d'aide à la cons-truction s'accompagne de la fixation detypes de logements à construire, de prix àne pas dépasser, de lieux d'implantation...

III - L'APPAREIL DEPRODUCTION

A - Structures de la profession

Adaptée, jusqu'à présent, de manière es-sentiellement passive aux formes de lademande, la profession des entreprises deB.T.P. reflète dans ses structures l'atomisa-tion du marché. On recensait en'1972264.632 entreprises de Bâtiment et 6.251entreprises de T.P. Entre l'artisan travaillantseul et la très grosse entreprise comptantdes milliers de salariés, se développe, dansle Bâtiment particulièrement, tout un éven-tail de dimensions qui recoupent unemultitude d'activités hétéroclites associées.C'est dans le second œuvre qu'on trouve à

TABLEAU II : Population d'entreprises et parts de marché, suivant l'activité dominanteAnnée 1972

Activité dominante

Entreprises généralesMaçonnerieCharpente MétalliqueGROS ŒUVRE

BoisCouverture, PlomberieFerChauffagePeinture .Aménagement de locauxÉlectricitéSECOND ŒUVRE

Génie Civil >TerrassementsTravaux dans l'eauTravaux routiersVoies FerréesCanalisationsRéseaux ÉlectriquesCanalisations grande distanceInstallations thermiquesTRAVAUX PUBLICS

% du nombred'entreprises

2,531,10,1

33,7

17,115,63,91,5 .

17,21,17,6

64,0 .

0,80,9

0,6

2,3

100

% du marché

16,620,2

1,838,6

7,611,73,53,07,01,84,8

39,4

11,42,1

8,3

21,8

100

Silo portuaire Nantes

la fois la majorité des 270.900 entreprisesdu secteur et la plus forte concentration detrès petites unités : 6,4 % des entreprisesne couvrent pas tout à fait 40 % dumarché.

Avec 34 % des .entreprises réalisant38,6 % du marché, le gros œuvre présenteune répartition plus équilibrée.Les plus fortes unités se concentrent dansles Travaux Publics qui assurent 22 % du

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18

marché avec un peu plus de 2 % des B - Evolution des structures de laentreprises ; seules dans le Bâtiment, les profession de 1967 à 1 972entreprises générales et celles qui sontspécialisées dans la charpente métalliqueont une taille moyenne qui se rapproche decelle des entreprises des Travaux Publics.

TABLEAU III : Population d'entreprises et Parts de marché suivant la taille des entre-prises - Année 1972.

Panneau de façade

r

Tranchesde taille suivantle nombre

de salariés

0 - 56 - 19

20 -4950 -99

100- 199200 - 499500 - 999

1000 et +

BÂTIMENT

% du nombred'entreprises

83,111,6

c o

100

en %70,818,36,92,80,80,4

100

% du marché

22,618,118,410,48,87,54,69.6

100

T.P

% du nombred'entreprises

37,530,2

100

en %55,322,010,17,52,92,2

100

% du marché

1,44,3

10,07,77,6

10,811,746,5

100

Le tableau III qui prend comme critère deventilation la taille des entreprises met plusnettement en évidence l'extrême dispersionqui caractérise les entreprises de. bâtiment,

• aussi bien sous l'angle de la répartition destravaux que sous l'angle de la distributionde la population des entreprises.

Les entrepreneurs isolés ou qui ont moinsde 5 salariés représentent 83 % des entre-prises de Bâtiment ; cette myriade d'arti-sans réalise cependant plus de 22 % destravaux de leur secteur, alors que les 160entreprises de plus de 500 salariés n'attei-gnent que 14 %.

Dans les Travaux Publics en revanche, unpeu plus d'une centaine d'entreprises deplus de 500 salariés se partagent près de60 % du marché.

Les entreprises moyennes de 100 à 500salariés ont, dans les T.P. et dans leBâtiment un poids sensiblement équivalent,avec respectivement 18,4 % et 16,3 % deleur marché.

En fait, devant la diversité fondamentale desentreprises, de l'artisan à l'oligopole enpassant par toutes les strates de P.M.E. ilest impossible de trouver une base deréférence commune ; c'est la raison pourlaquelle on est fondé à dire que le secteurest à la fois considérablement dispersé,essentiellement du fait des artisans et despetites entreprises de Bâtiment, et relative-ment concentré puisque, parmi les entrepri-ses de plus de 20 salariés, 1 % (celles deplus de 500 salariés) réalise le tiers duchiffre d'affaires. On peut aussi citerl'exemple du marché des Routes, Autorou-tes, Aérodromes, où les 6 entreprises deplus de 1.000 salariés réalisent 54 % destravaux de leur secteur.

TABLEAU IV : Population d'entreprises et Parts de marché suivant la taille des entre-prises - Année 1967.

Tranchesde taille suivant

le nombrede salariés

0 - 56 - 19

20 : 4 950 -99

100- 199200 - 499500 et +

BÂTIMENT

% du nombred'entreprises

78,217,3

4,5

100

en%65,820,2

8,64,01,4

100

% du marché

20,023,714,710,6

9,39,0

12,7

100

T.P

% du nombred'entreprises

46,329,2 en %

46,924,5 22,3

15,28,27,4

100 100

% du marché

3,05,97,37,78,9

12,255,0

100

Passant de 263.530 en 1967 à 270.900 en1972, la population des entreprises estrestée assez stable ; la légère augmentationprovient du secteur « Bâtiment ».Par ailleurs, l'examen de l'évolution de larépartition des marchés par tailles d'entre-prises, de 1967 à 1972 (Tableaux III et IV)amène à faire les constatations suivantes :

- Dans le Bâtiment comme dans lesTravaux Publics, les artisans et les petitesentreprises de moins de 100 salariés stabi-lisent à peu près leur part relative de marché(légère augmentation dans le Bâtiment,légère diminution dans les T.P.).- Par contre, les entreprises de plus de 500salariés renforcent leur poids: 12,7 % en1967, 14,2 % en 1972 dans le Bâtiment;55 % en 1967, 58,2 % en 1972 dans lesT.P. et cela au détriment des entreprises de100 à 500 salariés.Ce mouvement de concentration lent maissensible ne trouve vraisemblablement passa logique dans un accroissement relatifdes grands chantiers ou de la taillemoyenne des chantiers :

CE. T. St-Ouen-ï'AumôneDémoulage d'un élément

Page 19: SPECIAL BATIMENT TRAVAUX PUBLICS

19

Travail sur un moulehorizontal

Selon l'enquête annuelle d'entreprises duMinistère de l'Equipement, 22.4 % destravaux étaient réalisés sur des chantiers deplus de 5 millions de F en 1968 ; quatreans après, la proportion dépassait à peine23 % (malgré une évaluation en Francscourants). En revanche, les raisons d'ordrefinancier et commercial semblent les plusdéterminantes : au-delà d'un certain seuil,les entreprises de B.T.P. échappent plusaisément à la sujétion d'un marché qui metles P.M.E. sous tutelle ; leur surface, leurappartenance fréquente à des groupes leurpermettent de mieux réaliser l'intégrationdes fonctions de conception, de produc-tion, de commercialisation qui conditionneleur efficacité.

TABLEAU V : Production moyenne par personne active suivant la taille des entreprises(Milliers de F. courants).

Tranches de tailleNombre de salariés

1967

1972

0-5

27,6

49,1

6-19

36,7

63,1

20-49

40,2

69,8

50-99

42,0

68,8

100-199

43,1

76,4

200-499

45,2

74,3

500 et +

52,0

99,8

On notera d'ailleurs que la productivitéapparente du travail croît avec la taille desentreprises (Tableau V) et plus précisémentque l'écart se creuse entre celle desentreprises de plus de 500 salariés et celledes entreprises entre 100 et 500 salariés : ilpasse de 18 % à 32 % entre 1967 et1972.

Dans le domaine des relations que nouentles entreprises entre elles dans leur rapportou marché, apparaît également une légèreévolution.

Stockage de panneaux terminés

permanent de la recherche de nouveauxchantiers, presque tous différents, et inter-disent la possibilité de stocker la produc-tion ; la construction d'un ouvrage est- leplus souvent un travail à façon rarementrépétitif dans sa conception, toujours origi-nal dans son exécution.

- la longueur particulière du cycle deproduction : Dans le bâtiment, seuls 58 %des marchés publics durent moins d'un an,le quart s'échelonne entre 1 et 2 ans. Dansles T.P. 70 % des marchés publics durentmoins d'un an ; 8 % aussi bien dans leBâtiment que dans les T.P. vont au-delà de2 ans.

- une industrie de main-d'œuvre : Les fraisde personnel représentent en moyenne plusde 80 % de la valeur ajoutée hors taxes dusecteur; par comparaison, ils s'élèvent à64 % pour l'ensemble des secteurs. Undes problèmes de fonds qui se pose auxentreprises de B.T.P., c'est le déséquilibrepermanent sur le marché de la main-d'œuvre qualifiée.

- une industrie qui présente généralementles caractéristiques d'une activité presta-taire de services, en ce sens qu'il est rareque le producteur conçoive le produit qu'ilfabrique. Cette particularité du B.T.P. estdéterminante dans l'ensemble des contrain-tes que fait peser la « périphérie » sur lesentreprises.

Il convient toutefois de tempérer les deuxdernières remarques si l'on considère plusspécifiquement les entreprises de T.P. :Celles-ci ont en effet une « intensité capita-listique », aussi bien en matériel qu'enmatière grise, qui dépasse de loin lesentreprises de Bâtiment, c'est d'ailleurs laraison pour laquelle la taille des entreprisesde T.P. est nécessairement assez élevée.

TABLEAU VI : Mode d'exécution des marchés (en %).

1968

1972

Commande directe

88,2

84,9

Sous-traitancereçue

7,3

8,5

Associationen participation

2,2

2,9

Groupement

2,3

3,7

Les entreprises qui soumissionnent sem-blent se présenter moins fréquemment enordre dispersé : la commande directe dé-croît aussi bien au profit de la sous-traitance que des groupements et desAssociations en participation (Tableau VI).

C - Structure des entreprises

Caractéristiques techniques et phy-siques- le caractère forain de l'activité, la particu-larité des sites de chantiers choisis par lemaître d'œuvre, impliquent automatique-ment une servitude technique à l'égard duclient ; ils contraignent l'entreprise à l'aléa

Moule escalier

Caractéristiques financières

II découle de ce qui précède, qu'il n'estguère besoin de capitaux fixes pour fairetourner une entreprise de Bâtiment et parvoie de conséquence de capitaux propres(avec la différence relative aux entreprisesde T.P.). Les capitaux propres n'atteignentque 18 % du passif en moyenne dans lesecteur contre 27 % dans les autresactivités prises dans leur ensemble.Ceci présente pour l'entrepreneur à la foisdes avantages et des inconvénients. •Avantages d'abord dans la mesure où lacréation d'une entreprise est aisée (le tauxde « natalité » du secteur est supérieur à lamoyenne) :

- ensuite dans la mesure où même avecdes marges d'exploitation réduites, la ra-pide rotation des capitaux propres leurdonne une rentabilité nette élevée (près dudouble dans le B.T.P. de celle qui estatteinte dans les autres secteurs),- enfin dans la mesure où il est possible deconduire une croissance rapide avec unapport de capitaux relativement réduit,quand les circonstances s'y prêtent, àcondition toutefois d'avoir une excellentegestion dans tous les domaines.

Page 20: SPECIAL BATIMENT TRAVAUX PUBLICS

20

Nettoyage d'une façade

P

Batterie verticale enterrée Moule pour mur techniqueséparatif de salle d'eau

Ensemble technique pour W. C.

Les inconvénients naissent :- d'une vulnérabilité particulière aux aléas,aux erreurs de gestion ou de technique (toutcomme le taux de « natalité», le taux de« mortalité » est plus élevé que la moyenne- rappelons aussi que le secteur B.T.P.participe à la totalité des défaillancesjuridiques des entreprises (Sociétés etpersonnes physiques) dans une proportionde 54 %,- d'une étroite dépendance financière àl'égard du client qui sous forme d'acomp-tes finance les actifs circulants,- d'une dépendance souvent permanente àl'égard des banques qui soutiennent latrésorerie,- d'une méfiance fondamentale des prê-teurs, du marché financier dès lors quel'entreprise se situe en deçà d'une certainetaille.

L'effort auquel sont soumises les entrepri-ses, en particulier depuis 1968, est illustré,au moins sur un segment du marché par letableau VII qui établit la comparaison entrel'indice du coût de la construction delogement et celui des matériaux de cons-truction et des salaires.

Par ailleurs, il faut avoir présents à l'espritdes phénomènes plus récents qui influerontsans nul doute sur l'évolution du secteur. Ils'agit :

- de la menace d'une réduction éventuellede la main-d'œuvre immigrée.

TABLEAU VII : Évolution des prix et du taux de salaire horaire - Variation par rapportà l'année précédente.

INDICES ET PRIX

Indice des salaires horaires dubâtimentIndice des prix de matériauxde constructionIndice I.N.S.E.E. du coût de laconstruction de logements .. .

1968

109,9

97,9

104,6

1969

110,7

108,7

105,7

1970

110,0

106,4

102,8

1971

110,2

107,4

105,9

1972

111,9

104,5

106,0

1973

114,5

102,8

108,3

1974

117,7

119,5

115,7

IV - LES FACTEURSDE MUTATION DU SECTEUR

II est impératif, pour l'appareil de productiondu B.T.P., d'abaisser les coûts de construc-tion par des gains de productivité : c'estune nécessité pour adapter les prix du.logement à un niveau donné de la solvabi-lité des ménages, pour accroître les capaci-tés de production industrielles et cela enconservant pour les entreprises du secteurdes ressources financières internes et unetrésorerie convenable.Le niveau des coûts de construction,compte tenu du fait que le secteur réalise60 % de l'investissement national, influefondamentalement sur la capacité concur-rentielle de l'économie nationale dans lemonde.

Des progrès assez considérables ont d'oreset déjà été réalisés lorsque l'on songe quela durée moyenne de construction d'unlogement est passée de 2.000 heures à700 heures en 20 ans ; mais il est évidentque la mutation du profil des entreprises estencore loin d'avoir atteint l'envergure queles exigences concurrentielles imposent.Les axes autour desquels est engagéerévolution, se situent essentiellement :- au niveau des entreprises pour l'améliora-tion de leur gestion,- au niveau de la recherche technologique,- au niveau de l'organisation des marchéset des professions pour tenter d'intégrer lesdivers intervenants dans un cadre moinsdésarticulé, les pouvoirs publics étant acti-vement engagés dans ces deux derniersdomaines.

- des problèmes financiers d'une largefraction d'entreprises qui voient leurs be-soins-'de crédit s'accroître pendant que leursurface propre s'amenuise, d'une part, etqui craignent la concurrence des autressecteurs sur la demande des moyens definancement disponibles d'autre part,- enfin, d'un approfondissement de laconcurrence à l'intérieur même de laprofession devant le rétrécissement de lademande de travaux.

A ce sujet, il est très probable, si l'on enjuge par l'évolution de la répartition destravaux de 1973 à 1974 entre les entrepri-ses de tailles différentes, que les tendancesà la concentration qui se développaientmodérément jusqu'en 1972, s'exprimentplus vigoureusement pendant la crise.

Page 21: SPECIAL BATIMENT TRAVAUX PUBLICS

21

Les prévisions d'activité en matièrede logement, de bâtiment et de T.P.

par Patrick JEANJEAN,Ingénieur des Ponts et ChausséesChargé de la sous-direction des Études

Le poids très important de la branche « Bâtiment et TravauxPublics » (B.T.P.) dans l'économie nationale justifierait à lui seulla nécessité de prévisions dans le domaine du bâtiment et destravaux publics. Mais l'utilité de ces prévisions répond aussi àdes nécessités plus spécifiques de ce secteur industriel, quitiennent à la fois à la nature de son produit et aux conditionsmême de sa production. Ces particularités déterminent d'ailleursle contenu et la méthodologie des études nécessaires à uneprévision fiable, et font apparaître l'aide que l'administrationpeut apporter aux professionnels en la matière.

Si l'on excepte les travaux d'entretien, qui évoluent assezrégulièrement, le B.T.P. produit, pour l'essentiel, des biens decapital : logements pour les ménages, investissements pour lesentreprises ou les administrations. De tels biens répondent à despréoccupations à moyen ou long terme, plus qu'ils ne satisfont unbesoin immédiat ; chaque acheteur a souvent, selon sa situationpropre, la possibilité d'en accélérer, ou d'en différer l'acquisition. Iln'est donc pas surprenant que les commandes de travaux puissentconnaître des fluctuations conjoncturelles importantes.Il convient également de noter que les Pouvoirs Publics constituent,directement ou indirectement, le premier « client » des industries deconstruction : en 1974, près de 60 % des travaux de génie civil ontété effectués pour des administrations, plus de la moitié des.logements ont reçu une aide directe de l'Etat (près d'un tiers étantdes HLM). Le secteur du B.T.P. est donc particulièrement dépendantde la politique économique globale : premier touché par desmesures de restrictions budgétaires qui impliquent une compres-sion (ou une moindre progression) des dépenses publiques, il aégalement à souffrir d'une plus grande rigueur monétaire quiaffecte les disponibilités de ses clients privés.

. Les conditions de la production de Bâtiment et de Travaux Publicsfont que ces fluctuations de la demande se répercutent, presqueintégralement, sur l'activité des entreprises. Comme le notait le

. Comité spécialisé du VIe Plan, il n'existe pas de possibilité destockage (mis à part les logements neufs financés par lespromoteurs) ; il est difficile de pallier, par un accroissement desexportations, à une réduction du volume des travaux intervenus enFrance, et il n'est guère possible aux entreprises de compenser, parun effort de promotion, une réduction du volume des travauxfinancés par les Pouvoirs Publics. Ce Comité concluait : « Laréduction du volume des travaux pendant les périodes de difficultéséconomiques ne peut donc être subie que passivement par lesindustries du bâtiment et des travaux publics dans leur ensemble,tandis qu'au niveau de chaque entreprise s'engage une lutte serrée(et malsaine) pour demeurer en survie ».

Cette analyse est, .certes, pessimiste. Elle minimise certainespossibilités d'adaptation qu'ont les entreprises lorsque, précisé-ment, elles disposent de prévisions suffisamment fiables, mais ellen'en met pas moins en évidence des difficultés très réelles propresau secteur. Une préoccupation fondamentale des maîtres d'ouvra-ges reste donc d'assurer aux entreprises une expansion de l'activitéaussi régulière que possible, à la fois pour les diverses catégories

de travaux et dans les différentes zones géographiques. Cetteexpansion régulière n'est d'ailleurs pas seulement nécessaire aubon fonctionnement du secteur lui-même, mais est également unélément d'équilibre pour l'ensemble de l'économie.

I — LES OBJECTIFS DE LA PREVISION

Prévoir le marché des travaux de bâtiment et de génie civil estdoublement nécessaire, soit qu'il s'agisse, pour les pouvoirs publicsou les maîtres d'ouvrages, d'infléchir les évolutions qui sedessinent, soit qu'il s'agisse, pour les entreprises et les profession-nels, de s'y adapter.

1° Prévoir les évolutions pour les infléchir.

Les grandes tendances de l'évolution de l'activité du bâtiment etdes travaux publics sont, évidemment, étroitement liées à celle desbesoins (logements, équipements collectifs, etc.) et c'est essentiel-lement l'analyse de ces derniers qui doit guider les décisions àmoyen ou long terme. A court terme, au contraire, les critères derégulation conjoncturelle deviennent importants. Une responsabilitéparticulière, en ce domaine, incombe aux Pouvoirs Publics : toutd'abord parce qu'ils ont pour mission d'assurer un développementéconomique harmonieux, mais aussi parce qu'ils constituent leclient le plus important de ce secteur.

Pour corriger d'éventuels déséquilibres il faut les prévoir : une bonneconnaissance des fluctuations à venir de la demande de travaux estla condition préalable, indispensable, à toute politique de régula-tion ; mais elle ne suffit évidemment pas : encore faut-il disposerde moyens d'action, appropriés et efficaces, et les mettre enœuvre.

Analyser de façon détaillée ces modes d'action sortirait de notrepropos. Il est clair que l'Etat, soit directement par voie réglemen-taire, ou en tant que maître d'œuvre, soit indirectement grâce à dessubventions, à la politique du crédit et à des incitations diverses,peut influer, de multiples manières, sur l'activité du secteur duB.T.P., au niveau national comme au niveau local. Il convientcependant de noter qu'une politique, pour être efficace, doit être

Page 22: SPECIAL BATIMENT TRAVAUX PUBLICS

22

LES INVESTISSEMENTS LOGEMENTS DANSL'ECONOMIE NATIONALE

P.N.B.

Revenu national

F.B.C.F. TotaleF.B.C.F. logement

logements neufsdont

entretien

F.B.C.F. LogementP.N.B.

F.B.C.F. LogementF.B.C.F. Totale

1969

723,5

561,6

183,549,138,610,5

7%

27%

1970

808,4

619,3

206,356,043,912,1

7%

27%

1971

898,6

688,4

230,360,546,913,6

7%

26%

1972

1006,4

774,6

258,567,151,815,3

7%

26%

1973

1143,8

881,6

294,077,159,317,8

7%

26%

P.N.B. : Produit national brutF.B.C.F. : Formation brute de capital fixe

milliards de francs

Evolution en volume des grands agrégats1962 1971

I^ ^ ^ 166

5,2% par an

PIB

F B C F total

F B C F logement 100

sélective et suffisament fine.' C'est ainsi, par exemple, qu'unaccroissement des crédits budgétaires ne peut relancer l'activité duBâtiment ou des travaux publics que s'ils sont affectés à dessecteurs bien déterminés, pour lesquels une demande potentielle etrapidement mobilisable existe. Une politique de régulation doitdonc s'appuyer sur une connaissance détaillée des procéduresadministratives et financières et des délais séparant les décisionsde principe de l'ouverture des chantiers ; elle • implique que laconjoncture locale dans les différentes régions, soit suivie enpermanence et que soit tenu à jour l'état des projets susceptiblesde démarrer rapidement si les crédits nécessaires devenaientdisponibles. C'est pour répondre à cette triple mission (prévoirl'activité, analyser l'efficacité économique de mesures de politiquegénérale, suivre la situation conjoncturelle au niveau local) qu'uneSous-Direction des Etudes a été créée au sein de la Direction duBâtiment et des Travaux Publics et de la Conjoncture.

2° Prévoir les évolutions pour s'y adapter.

La politique de régulation conjoncturelle vise à atténuer, autant quepossible, les fluctuations à court terme du marché. Elle ne sauraitprétendre les éliminer totalement, tout d'abord parce que,techniquement, ce serait probablement un objectif irréaliste, maissurtout parce que certaines politiques économiques reposent

précisément sur un ralentissement de l'activité. Les professionnelsdoivent donc adapter leur outil de production aux évolutions à longterme des secteurs, déterminées par les besoins en équipements,tout en supportant les à-coups conjoncturels qui n'ont pu êtreéliminés.

La saine gestion de chaque entreprise requière donc qu'elle disposed'informations sur les perspectives à court, moyen et long termedes différents marchés sur lesquels elle intervient. C'est en fonctionde ces prévisions qu'elle pourra choisir sa stratégie de développe-ment, déterminer sa politique commerciale, choisir ses investisse-ments et leur financement, adapter la gestion de son personnel. Cesperspectives ne seront opérationnelles que si, tout en respectantune cohérence d'ensemble au niveau des principaux agrégats, ellessont suffisament détaillées pour fournir à chaque intervenant lesrenseignements qui lui sont nécessaires.

Bien entendu, les promoteurs et les entreprises de bâtiment et detravaux publics proprement dites sont les premiers concernés parl'élaboration de telles prévisions. Il y a là une conditionindispensable pour qu'elles puissent poursuivre un effort demodernisation, qui nécessite des investissements importants. Enparticulier, mais ce n'est pas le seul exemple, l'industrialisation de laconstruction, la mise en place de procédés de préfabrication, nepeut se développer que si des débouchés sont assurés.Mais le besoin de prévision n'est pas le fait des seules entreprisesde bâtiment et de génie civil. Il est également celui de multiplesprofessionnels liés à ce secteur. On songe, en premier lieu, auxcarrières, aux diverses catégories de fabricants de matériaux deconstruction, aux producteurs d'équipements sanitaires, de maté-riels de chantier, etc. Le sort de ces entreprises est lié de façondirecte, et souvent presque exclusive, à celui du secteur du BTP. Etil existe par ailleurs de très nombreuses activités industrielles ou deservices pour lesquelles la construction, et sa commercialisationconstituent un débouché fort important. Enfin, les établissementsfinanciers, qu'ils soient spécialisés ou non, ont besoin d'analysessuffisament fines pour apprécier les possibilités et les risques deleurs interventions.La multiplicité même des professions concernées rend plusnécessaires encore les prévisions, non seulement parce que le

! Mantes-la-Jolie• 72 logements

Page 23: SPECIAL BATIMENT TRAVAUX PUBLICS

23

nombre des utilisateurs s'en trouve accru, mais également, defaçon plus fondamentale, parce qu'une certaine cohérence dans laplanification de l'activité des différents secteurs concernés estindispensable, et que des perspectives sur le marché utilisées defaçon commune par tous sont justement l'instrument de cettecohérence.C'est à l'administration que revient, comme on va le voirmaintenant, d'aider à dégager ces références communes.

Il — LE PARTAGE DES RESPONSABILITESDANS L'ELABORATION DES PREVISIONS

Le rôle de l'administration en la matière est de diffuser largementles informations dont elle dispose et d'élaborer des prévisionsd'ensemble sur le marché. Il n'est évidemment pas de se substitueraux professionnels, qui restent responsables, chacun pour ce quiles concerne, de l'étude de leur propre marché.

1° Les informations et les études apportées parl'Administration

a) En premier lieu, il est naturel que l'Administration fasse part auxprofessionnels, le plus tôt possible, de ses propres intentions enmatière de commandes de travaux. C'est dans cet esprit que, àpartir de 1972, la Direction du Bâtiment et des Travaux Publics et dela Conjoncture a publié dans le Moniteur des Travaux Publics, aucours du premier trimestre de chaque année, des listes d'opéra-tions, qui recensent les travaux qui seront réalisés dans l'année pourle compte d'un certain nombre de maîtres d'ceuvres publics(ministères, E.D.F., S.N.C.F., établissements d'aménagement, etc.),ainsi que leur localisation, leur montant, leur date probable delancement. Un effort a été poursuivi afin, année après année, decompléter ces listes et de toucher un plus grand nombre de maîtresd'ceuvres.

De plus les listes précédentes, qui sont établies au niveau national,sont complétées par des listes d'opérations régionales, collectéeset diffusées par les cellules économiques mises en place dans lesrégions (1). Souvent ces cellules publient également, et de façonpériodique, la liste des permis de construire accordés.

b) Ces listes d'opérations apportent aux professionnels desinformations utiles, mais elles sont trop pointillistes pour permettreaux entreprises de définir leurs stratégies à court ou moyen terme.C'est pourquoi la Direction du Bâtiment et des Travaux Publics et dela Conjoncture les complète par des prévisions plus synthétiques etpar certaines études particulières.

— Prévisions annuelles : au début de chaque année, la D.B.T.P.C.élabore des prévisions nationales d'activité pour le marchéimmobilier, le bâtiment, et les travaux publics : ces prévisionsdistinguent les différents types de financement du logement etventilent les travaux selon les catégories de maîtres d'ceuvres ; leurélaboration est effectué en liaison étroite avec celle des Budgetséconomiques avec lesquels elles sont cohérentes en matière deprix et d'évolution des grands agrégats de la comptabilité nationale.Un dépouillement détaillé du Budget de l'Etat voté et une enquêteauprès des principales entreprises nationalisées permettent d'affi-ner ces prévisions en matière de commande publique.Ces perspectives nationales sont régionalisées par un bureaud'études privé et présentées alors dans une nomenclature demaîtres d'œuvre et de types de travaux suffisamment fine pour être,en principe, directement utilisables par les entreprises locales.Toutefois, l'incertitude sur chacune des rubriques d'une prévisionest d'autant plus grande que celles-ci sont plus nombreuses. Lesrésultats ainsi obtenus, par exemple en matière de VRD accompa-gnant des constructions hospitalières, ou en matière d'entretien debâtiments industriels pour les entreprises locales du secteur de lachimie, sont plus des ordres de grandeur que des prévisions

100

EVOLUTION DU VOLUME DE LA PRODUCTIONDE BATIMENT ET TRAVAUX PUBLICS

PAR CLIENT124,6

118110,3

106

129 129

1969 1970 1971 1972 1973 1974 1975

Source : I.N.S.E.E.Prévisions D.B.T.P.C.

EVOLUTION DU VOLUME DE LA PRODUCTIONDE B.T.P. PAR OUVRAGE

127 127Bâtiment

(1) Voir article suivant.

universitaire et hospitalier

V.R.D.Voirie -~ Réseaux divers

1969 1970 1971 1972 1973 1974 1975

Page 24: SPECIAL BATIMENT TRAVAUX PUBLICS

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précises. C'est pourquoi elles n'atténuent pas l'intérêt des listesd'opérations déjà mentionnées.

— Prévisions à moyen terme : D'importants travaux ont étéréalisés en 1972 et au début de 1973, avec l'aide d'un bureaud'études privé, pour élaborer des prévisions à moyen termed'activité du BTP tant au niveau national que régional. Ils ontconsisté, notamment en une" analyse des Programmes Régionauxde Développement Economique. Par la suite, ils ont été prolongésdans le cadre de la préparation du VIIe Plan, et complétés parcertaines études à moyen terme sur les problèmes de l'emploi dansle BTP, sur le financement des entreprises, sur la restructuration dusecteur, sur l'avenir possible des différents procédés d'industrialisa-tion, etc. Ainsi dispose-t-on d'un ensemble cohérent de perspec-tives qui décrivent l'évolution probable de ce secteur, en l'absencede toute action volontariste nouvelle, et permettent de fonder uneconcertation avec les professionnels pour préciser les politiquessouhaitables.

2° Les études de marché propres à chaque entrepriseet profession.

Les perspectives générales précédentes étant établies, il reste, pourles professionnels, à étudier leur propre marché, à partir de cecadre, ce qui suppose de leur part un travail supplémentaireimportant.Les entreprises de bâtiment et de travaux publics, les promoteursimmobiliers, devront envisager des secteurs du marché qui serontaffinés par rapport à ceux, nécessairement assez généraux, retenusdans les études de l'Administration, et qui correspondront mieux àleur domaine propre d'activité. Ainsi, par exemple, conviendra-t-ilde descendre à un niveau plus fin que la région et d'examiner lemarché de tel département, voire de telle agglomération. De même,l'entreprise recherchera une précision plus grande quant à la naturedes travaux à réaliser, compte tenu de son éventuelle spécialisationtechnique. Il ne lui suffit d'ailleurs pas de déterminer l'évolutionprobable des marchés qui l'intéressent, encore faut-il estimer la partde ces marchés qui pourra lui revenir, cette part résulte, en grandepartie, de la politique choisie par l'entreprise elle-même.Si, pour tirer de prévisions générales sur les marchés de leur secteurdes conclusions directement opérationnelles pour elles, lesentreprises du BTP doivent procéder à des analyses complémen-taires, c'est a fortiori le cas pour les autres catégories deprofessions, car, pour évaluer l'impact sur chacune d'elles desfluctuations de l'activité du BTP, des études particulières sontévidemment nécessaires.C'est ainsi que, pour analyser les ventes prévisibles de matériaux deconstruction, ou d'équipements sanitaires, à partir de perspectivesd'activité du BTP, il est indispensable d'établir, au préalable, des« coefficients techniques », c'est-à-dire des tables permettant depasser des diverses catégories d'ouvrages, ou de travaux, auxconsommations intermédiaires nécessaires à leur production.Dans la conduite des études particulières dont on vient de présenterdes exemples, il est clair que la responsabilité essentielle doitincomber aux professionnels qui sont directement concernés parles résultats et ont, parfois seuls, la compétence voulue pour lesmener à bien. L'Administration n'est cependant pas réduite à unrôle purement passif. Il lui appartient, tout d'abord, de faciliter letravail des professionnels en leur apportant toutes les informationsdont elle dispose et qui sont susceptibles de leur être utiles. Maiselle doit faire davantage et servir de catalyseur (ou même de maîtred'ouvrage) pour que soient entreprises certaines études quil'intéressent plus particulièrement, qui présentent un intérêt général,ou pour la réalisation desquelles elle dispose d'avantages certains.C'est ainsi que plusieurs cellules économiques régionales ontentrepris l'étude des « coefficients techniques ». De même, laD.B.T.P.C. fait réaliser par une société de services une enquête surles techniques utilisées dans la construction, de logements ; lesrésultats qui seront produits dans un domaine où peu de donnéesstatistiques fiables existent pourront servir à la fois de point de

LOGEMENTS COMKENCES

570 - -

550 - -

En milliers de logenents

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270 - -

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SECTEUR LIBRE

•* t •

18BB 1 1 1 f 1 1969 1970 1971 1972 1973 197* 1975

1969

départ à des études de marché particulières et aideront à mieuxdéfinir l'action de l'Etat en matière de développement technique.

De tout ce qui précède, il résulte clairement qu'une collaborationentre l'Administration et les diverses professions est indispensable,non seulement d'ailleurs, comme on vient de le voir, pourl'élaboration même des prévisions, mais également pour définir lesactions de régulation dont ces prévisions feraient apparaître lanécessité.Cette concertation doit évidemment exister au niveau national. Ellesuppose en premier lieu que l'Administration diffuse de façonsuffisamment large auprès des professionnels les informationsqu'elle détient ou les études qu'elle réalise : tel est l'objet du bulletin« Etudes et notes d'informations » qui publie les études effectuéespar la Direction du Bâtiment et des Travaux Publics et de laConjoncture, et des Tableaux de Bord Conjoncturels, du Logementd'une part, du Bâtiment et des Travaux Publics d'autre part, quiregroupent un ensemble d'indicateurs sur le marché du logement etl'activité du secteur. Au-delà du simple échange d'informations,des formes de concertation, à la fois simples et variées, peuventêtre utilisées : groupes de conjoncture réunissant fonctionnaires etprofessionnels, réalisation en commun d'études particulières, etc.Mais la collaboration doit se développer également au niveaurégional. C'est précisément l'un des buts essentiels des celluleséconomiques régionales, qui sont présentées dans l'article suivant.

Page 25: SPECIAL BATIMENT TRAVAUX PUBLICS

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Les cellules économiquesrégionales

par Georges FOLDESet Daniel MOMBELLIChargés d'Études

Les cellules économiques régionales ont été créées à l'initiative conjointe du Ministère del'Equipement (1) et des organisations représentant les professions de la construction quiparticipent en commun à leur financement.Elles sont d'abord des « lieux de rencontre » où s'institue sur la base des informationsrecueillies et des études qu'elles réalisent, une concertation active entre les diversparticipants.Ces organismes ont en effet essentiellement un double but :• éclairer les décisions des professionnels en leur apportant les informations et le cadre

économique général qui leur manquent pour définir une politique à plus long terme.• éclairer les décisions de l'administration en lui apportant la connaissance passée etprévisionnelle du marché et des conditions de la production du Bâtiment et des TravauxPublics au niveau régional.Sous l'impulsion de la Direction du Bâtiment et des Travaux Publics et de la Conjoncture(D.B.T.P.C.) et grâce à l'accueil favorable que leur ont réservé les organisationsprofessionnelles, les cellules dont les premières créations remontent à 1968, ont connu unimportant développement au cours des années 1972, 1973 et 1974. Au 1e r janvier 1975elles fonctionnaient ou étaient en cours de constitution sur l'ensemble du territoire àl'exception de l'Alsace et du Nord (2). Encore convient-il de préciser que des contacts envue de la création d'organismes de ce type sont en cours dans ces deux dernières régions.Il existe par conséquent dès à présent, un réseau presque complet d'organismes régionauxde concertation, d'information et d'études qui est devenu opérationnel et dont on peutdéfinir l'organisation ainsi que le fonctionnement et présenter les travaux.

I — ORGANISATION ETFONCTIONNEMENT DESCELLULES ECONOMIQUESREGIONALES

A — Organisation

a) Composition des cellulesL'idée même de concertation supposequ'une cellule soit ouverte à tous lésparticipants à l'acte d'aménager et deconstruire. Les organismes concernés sontd'autant plus divers et nombreux que leurcompétence géographique n'est pas né-cessairement régionale, mais peut être

également départementale ou communale.On ne citera ici que les organismes le plusfréquemment représentés dans les celluleséconomiques régionales.Il convient en premier lieu de mentionner lespartenaires des cellules dont le rôle a étédéterminant pour leur création : ServiceRégional de l'Equipement et Préfecture deRégion, d'une part, échelons régionaux desfédérations professionnelles du Bâtiment,des Travaux Publics, des Carrières etMatériaux de Construction et des Cimentset Chaux d'autre part.Les autres membres des cellules ont étéregroupés en cinq catégories : administra-tion, organismes professionnels, organis-mes financiers, maîtres d'ceuvre et organis-mes d'études, maîtres d'ouvrage.

(1) La participation directe du Ministre de l'Equipement à ces organismes a conduit à définir leurs objectifs de leursmissions par la circulaire ministérielle n° 73-74 du 27 mars 1973.(2) En annexe figure la liste des régions où une cellule économique est constituée ou en cours de constitution,précisant sa dénomination, sa localisation et le nom de l'économiste, secrétaire général de la cellule.

- Administration :- Trésorerie Générale de la Région, Direc-tion Régionale de IÏNSEE. Direction Régio-nale de l'Emploi et de la Main-d'œuvre,Rectorat, Service Régional de l'Agriculture...

- Organismes professionnels :- Syndicat de l'Industrie Routière, Syndicatdes Négociants en Matériaux de Construc-

. tion. Chambre Syndicale des Tuiles etBriques, Chambre Régionale de Commercéet d'Industrie...

- Organismes financiers :- Banque de France, Crédit Foncier deFrance, Banque de la Construction et desTravaux Publics (BCT), Union de Crédit pourle Bâtiment (UCB), Crédit Agricole...

- Maîtres d'œuvre et organismesd'études :- Conseil Régional de l'Ordre des Architec-tes, Chambre Syndicale des Sociétés d'Etu-

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26

des et de Conseils (SYNTEC). Union Régio-nale des Ingénieurs Conseils...

- Maîtres d'ouvrage :- Organismes d'HLM, Fédération Régionaledes Constructeurs-Promoteurs, Groupe-ment Régional des Entrepreneurs-Construc-teurs-Immobiliers (GNECI), des représen-tants des grandes agglomérations de larégion...

b) Modalités de constitution

Les cellules peuvent choisir de s'organiserde façon informelle, sans se référer à uncadre juridique précis, ou au contraireadopter une structure formalisée telle quel'association régie par la loi de 1901:Cette dernière formule procure de grandesfacilités de gestion. Elle a été jusqu'àprésent adoptée par 12 cellules qui com-prennent, comme toutes les associationsde ce type : une assemblée générale, unComité directeur, un Bureau et un Secréta-riat permanent.

- L'assemblée Générale :Constituée par l'ensemble des membres del'Association, l'Assemblée Générale a despouvoirs lui permettant d'agir sur l'existencede l'Association (modifications des statuts,dissolution de l'Association) de contrôlercelle-ci (nomination et contrôle du ComitéDirecteur, approbation des comptes) etd'orienter i'action de la cellule (définitiondes thèmes d'études).

- Le Comité Directeur :Elu pour deux ans par l'Assemblée Généralesuivant des critères de représentation, entreles différents organismes, variables d'unerégion à l'autre, le Comité Directeur animel'Association et la gère en arrêtant le budgetet en fixant le montant des participations etdes cotisations.

- Le Bureau :Elu au sein du Comité Directeur, le Bureaucomporte le plus souvent quatre membres :le Président de la Cellule, représentantl'Association, deux Vice-Présidents et unTrésorier.

- Le Secrétariat Général :Exécutif de la Cellule, le Secrétariat Généralest confié à un économiste aidé dans satâche par un personnel permanent : secré-taire, documentaliste et dans les régions lesplus importantes par un ou plusieurséconomistes.

B — Fonctionnement :

En pratique, la réalisation des actionsdéfinies par les instances dirigeantes (qui seréunissent en moyenne une fois par an pourl'Assemblée Générale et trimestriellementpour le Comité Directeur) est assurée par leSecrétariat Général, groupe permanent etvéritable cheville ouvrière de la cellule.

Tour à la Porte dela Chapelle - PARIS

Parmi ses nombreuses tâches, on peutdistinguer entre une activité d'information etde coordination des études réalisées dansle cadre des groupes de travail spécialiséset une activité de gestion qui comporte enparticulier la mise au point du budget de lacellule.

a ) Les groupes de travailLes groupes de travail, qui rassemblent tousles membres de la cellule intéressés par unemême question, constituent un moyencommode de mettre en pratique de façonconcrète la concertation active qui s'ins-taure en son sein.Ils sont soit permanents, soit occasionnels.Les groupes de travail permanents peuventavoir pour objet la définition de la politiquede diffusion des publications de la cellule,l'analyse périodique de la Conjoncturerégionale ou l'examen des diverses ques-tions concernant les relations entre l'Admi-nistration et les Professions.Les groupes de travail occasionnels sontformés en général pour la durée d'uneétude précise. Ils seront évoqués dans ladeuxième partie de cet article consacréeaux travaux des cellules.

b) Budget des cellules

L'intérêt des professionnels et de l'Adminis-tration pour les travaux des cellules secontrétise également sous la forme d'unapport financier ou en nature qui permet defaire face aux diverses dépenses résultantde leur fonctionnement.L'analyse du budget-type d'une cellulemoyenne permet d'observer :- que les dépenses se décomposent géné-ralement en trois postes principaux : fraisde personnel qui représentent en général55 % du total, frais de publication (30 %)et frais divers de gestion (15 %) ;- que les ressources proviennent essentiel-lement de l'Administration dont la part

représente environ 50 % du total (1), descotisations des divers autres membres(40 %) et du produit des ventes despublications de la cellule (10 %).Ce dernier poste de recettes, dont la partrelativement faible s'explique par le fait quela mise en place de la plupart des cellulesest encore récente, est appelé à sedévelopper dans l'avenir. Les diversespublications des cellules qui sont largementdiffusées constituent en effet le principalsupport des travaux qu'elles réalisent.

Il — LES TRAVAUXDES CELLULESECONOMIQUES REGIONALES

Les différents types de travaux réalisés parles cellules économiques régionales peu-vent être regroupés sous deux rubriquesdistinctes :- travaux périodiques d'analyse et de diffu-sion des informations concernant l'activité àcourt terme des entreprises et l'évolution dumarché ;- études plus approfondies de certainsaspects particuliers du marché, réalisées àla demande d'un ou de plusieurs membresde la cellule.

A. Travaux périodiques

On peut classer dans cette catégorie : leslistes d'opérations et les notes de conjonc-ture qui constituent les travaux de basecommuns à toutes les régions.

I — Les listes d'opérations

Destinées principalement aux profession-nels de la construction, elles leur fournissentune information détaillée sur les opérationsde Bâtiment et de Génie civil en projet chezles différents maîtres d'ouvrage avec, géné-ralement, une précision sur la date prévuede passation des marchés.Ces listes recensent par conséquent tousles projets dont la cellule a connaissance,quel que soit l'organisme constructeur (Etat,collectivités locales entreprises nationaleset privées), même si l'engagement destravaux dans l'année à venir n'est pasabsolument garanti.

II est important d'observer que la précocitéde leur diffusion est un facteur essentiel del'intérêt qu'elles suscitent. D'une façongénérale, la première liste et la plusimportante paraît en janvier ou février dechaque année, lorsque sont connus lesdifférents programmes d'investissementdes principaux organismes maîtres d'ou-vrage. La périodicité des compléments à

( 1 ) II s'agit essentiellement des crédits délégués par laD.B.T.P.C. aux Services Régionaux de l'Equipement autitre de leur participation au fonctionnement desCellules.

Page 27: SPECIAL BATIMENT TRAVAUX PUBLICS

27

cette première publication varie selon lesmoyens dont dispose chaque cellule.L'expérience montre que les listes d'opéra-tions, sans nuire à la concurrence, consti-tuent pour les professionnels une informa-tion précieuse pour planifier à court termeleur activité, et pour l'administration unebonne visualisation de la charge de travailde l'appareil productif régional. Cette visua-lisation reste néanmoins ponctuelle : c'estl'objet. des notes de conjoncture qued'apporter une plus grande cohérence àl'information précédente.

2 — Les notes de conjoncture

Réalisant la synthèse de toutes les informa-tions quantitatives et qualitatives disponi-bles à un moment donné, les notes deconjoncture permettent aux responsablesde -l'activité économique de porter unjugement d'ensemble sur la situation pré-sente et à venir du secteur.Elles ont en effet pour objet de répondre àun double besoin :- celui de la région, c'est-à-dire des partici-pants de la cellule, pour qui la discussiond'une telle note est le moyen de confrontersur das bases aussi objectives que possibleet d'unifier éventuellement leurs apprécia-tions de l'évolution de l'activité du BTP ;- celui de l'administration centrale quiattend des cellules économiques régionalesqu'elles lui fournissent des synthèses con-certées de données souvent divergentesprovenant des sources les plus diverses.C'est dire que les notes de conjoncture neconstituent pas de simples descriptions desphénomènes constatés, mais qu'elles per-mettent d'expliquer leur évolution et, à partirde ces explications, de prévoir les princi-1

paux événements susceptibles d'intervenirdans le proche-avenir. Par la vision globalequ'elles donnent de la situation écono-mique, elles permettent également dedétecter les obstacles ou les goulotsd'étranglement qui peuvent justifier de lapart de la cellule une recherche approfon-die.Rus généralement, tous les problèmes quise posent aux différents participants descellules peuvent donner lieu à des étudesparticulières réalisées le plus souvent dansle cadre de groupes de travail spécialementconstitués à cet effet.

B — Etudes particulières

Réalisées comme on l'a vu précédemmentà la demande d'un ou de plusieurs mem-bres des cellules, les études particulièresillustrent assez bien les préoccupationsrégionales.Un examen des principaux thèmes retenusfait apparaître, dans leur diversité, unecohérence d'ensemble qui n'est pas tou-jours ressentie au niveau de chaque cellule.Il est ainsi possible de regrouper ces étudesen deux catégories distinctes relatives :- d'une part au marché des ouvrages deBTP ; .

- d'autre part, aux conditions de la produc-tion.

1 — Le marché des ouvrages de BTP

On reprendra ici la distinction généralementobservée dans les régions entre les ques-tions relatives au logement et celles concer-nant les autres ouvrages de BTP.

a) Le logement

Compte tenu de son importance dansl'activité des entreprises de BTP, de l'abon-dance des statistiques le concernant et dela place qu'occupent au sein des cellulesles organismes directement intéressés parson activité, le logement fait l'objet denombreuses études portant aussi bien sur laconstruction neuve que sur le parc existant.A côté de travaux relativement « lourds »réalisés le plus souvent en relation avecd'autres organismes (évolution des besoinsrégionaux en logements, modèleSMALA, ...), les cellules effectuent desétudes dont l'objet, plus limité, porte surcertains aspects particuliers de la demandeou de l'offre de logements neufs. A titred'exemple, ont peut citer : les travaux sur lademande régionale de logements HLM,l'étude du profil de l'emprunteur-acquéreurde logements neufs, le calcul de délaismoyens de construction des logements.Les études relatives au parc existant ontgénéralement pour objet d'évaluer l'impor-tance du marché régional de l'amélioration,de la rénovation et de l'entretien. Ce typed'études, qui répond à un besoin d'informa-tion sur un aspect très mal connu dumarché potentiel de nombreuses entrepri-ses locales tend actuellement à se dévelop-per.

bj Les autres aspects du marché du BTP.

La grande diversité des ouvrages de BTPautres que le logement et la rareté desinformations disponibles expliquent que,jusqu'à présent, les cellules ont été assezpeu nombreuses à aborder ce type d'étu-des.On peut toutefois citer :- dans le domaine des ouvrages de bâti-ment : les travaux sur le marché desbâtiments industriels, commerciaux et agri-coles ; sur l'amélioration et la rénovationdes bâtiments autres que le logement ;ainsi que sur le coût des ComplexesSportifs Evolutifs Couverts (COSEC).- dans le domaine des ouvrages de géniecivil, des études sur le coût des VRD dans lecadre de la maison individuelle et sur lemarché des ouvrages de Travaux publics.

2 — Les conditions de la production

On sait que les cellules ont notamment pourmission de mieux connaître les principalescaractéristiques de l'appareil régional deproduction afin d'avoir une vue à la foisglobale et précise des problèmes de l'offrede travaux.De nombreuses régions ont donc analysé lastructure et l'évolution des entreprises

Lotissement maisonsen région parisienne

locales de BTP et de matériaux de cons-truction en s'intéressant notamment aunombre et à la taille des entreprises, àl'évolution de leurs effectifs et de leurchiffre d'affaires, ainsi qu'au montant dessalaires versés.On peut également citer, parmi les autressujets retenus se rapportant aux conditionsde la production :- l'étude des problèmes posés par lapassation des marchés publics et lesprocédures d'actualisation et de révisiondes prix ;- les études relatives aux conditions d'ap-provisionnement et de consommation desmatériaux de construction. Plusieurs régionsont notamment entrepris de calculer des« coefficients techniques » permettant depasser du volume de production desouvrages aux quantités de matériaux utili-sés.Cet exemple d'une étude réalisée simulta-nément par plusieurs cellules n'est pasisolé. C'est le cas également des travauxrelatifs au marché de l'entretien des loge-ments ou à la structure de l'appareil deproduction..., sans oublier les listes d'opéra-tions et les notes de conjoncture.La nécessaire coordination de tous lestravaux réalisés par les cellules est assurée,au niveau national, par le Bureau des EtudesRégionales et Locales mis en place à laD.B.T.P.C, qui joue le rôle de relais et decorrespondant des cellules. L'existenced'un tel organisme se justifie d'autantmieux que, de plus en plus, les travaux descellules sont utilisés par l'administrationcentrale et qu'il importe par conséquent deles rendre suffisamment homogènes tant

Maison individuelle typeen région parisienne

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28

mu•SU

Groupe scolaireMantes Val-Fourré

Maison individuelle typeen région parisienne

sur le plan des méthodes que sur celui ducontenu et de la présentation des résultats,pour pouvoir être aisément comparablesentre eux.

CONCLUSION

Ainsi, les cellules économiques sont à lafois des organismes régionaux qui doiventà ce titre se maintenir en permanence « àl'écoute » des préoccupations de tousordres qui peuvent apparaître au niveaulocal, et des interlocuteurs privilégiés del'administration centrale qui attend d'ellesqu'elles lui fournissent tous les élémentsd'information susceptibles de lui permettred'orienter sa politique dans le sens d'unemeilleure efficacité.

Les débats qu'elles organisent et les étudesqu'elles effectuent fournissent des élé-

ments objectifs d'appréciation de la situa-tion économique et permettent de formulerdes propositions précises, utilisables par lesdifférents responsables régionaux et natio-naux. On peut observer à cet égard que laréforme régionale organisée par la loi du5 juillet 1972 offre aux cellules la possibilitéd'élargir leur champ d'action.

Elles devraient notamment être en mesured'apporter une contribution utile à la prépa-ration des propositions tendant à coordon-ner et à rationaliser les choix des investisse-ments, ainsi qu'aux études sur les condi-tions de réalisation des équipements col-lectifs eu égard aux possibilités de l'appareilde production.

Il n'est pas douteux que le développementfutur de l'activité des cellules économiquesrégionales sera en grande partie condi-tionné par leur aptitude à s'acquitter de cestâches.

Page 29: SPECIAL BATIMENT TRAVAUX PUBLICS

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CELLULES ECONOMIQUES REGIONALES EXISTANTES AU 1 e r JANVIER 1975

REGIONS

AQUITAINE

AUVERGNE

BOURGOGNE

BRETAGNE

CENTRE o

CHAMPAGNE-ARDENNE

CORSE

FRANCHE-COMTE

LANGUEDOC-ROUSSILLON

LIMOUSIN

LORRAINE

MIDI-PYRENEES

BASSE-NORMANDIE

HAUTE-NORMANDIE

PAYS DE LA LOIRE

PICARDIE

POITOU-CHARENTES

PROVENCE-COTE-D'AZUR

REGION PARISIENNE

RHONE-ALPES

DESIGNATION - ADRESSE - TELEPHONE

Cellule Economique Bâtiment Travaux Publics Matériaux de Constructiond'Aquitaine(CEBATRAMA) Maison du Bâtiment. BORDEAUX-LAC 33 BORDEAUX -

. Tél.: 90.91.36

Cellule Economique Régionale - Service Régional de l'Equipement, citéAdministrative12, rue Pélissier63034 CLERMONT-FERRAND - Tél. : 92.15.35

Cellule Economique Régionale - Service Régional de l'Equipement< 57, rue de Mulhouse

21000 DIJON - Tél. : 30.60.25

Cellule Economique de Bretagne (C.B.)7, boulevard Solférino35 RENNES - Tél. : 30.23.51

Service Régional de l'EquipementQuartier Dunois - rue Marcel Proust45 ORLEANS - Tél. : 87.40.30

Service Régional de l'Equipement47, rue Kellermann51022 CHALONS-sur-MARNE - Tél. : 68.29.19

1 Cellule Economique Régionale Corse (C.E.R.C.)Terre-Plein de la Gare20 AJACCIO - T é l . : 21.40.02

Cellule Economique Régionale - Service Régional de l'Equipement17, avenue Charles Siffert25000 BESANÇON - Tél. : 83.69.01

. Cellule Economique Régionale Languedoc-Roussillon7, rue Richer de Belleval34000 MONTPELLIER - Tél. : 72.49.80

Cellule Economique du Limousin (CED86-88, avenue Baudin87 LIMOGES - Tél.: 32.87.14

Centre Régional de Concertation Economique(CERECO). 46, rue Jacquinot54 NANCY - Tél. : 27.04.78

Comité Régional de Concertation du BTP et des Matériaux deConstructionCité Administrative - Bâtiment BBoulevard Armand Duportal31074 TOULOUSE - Tél. : 21.46.62

Centre Régional d'Information Economique et de Concertation de laConstruction et des TP de Basse-Normandie (CRIEC)Maison du Bâtiment, 8, rue Saint-Nicolas14002 CAEN - BP N°6185 - Tél. : 81.85.50

Centre Régional d'Information Economique du Bâtiment, des TravauxPublics et des Matériaux de Construction (CRIEB)22, rue Guy de Maupassant76 ROUEN - Tél. : 70.89.73

Cellule Economique Régionale Pays de la Loire37 bis. Quai de Versailles44012 NANTES - Tél. : 71.49.04

Cellule Economique de Picardie '16, rue de Dijon80000 AMIENS - Tél. : 92.31.03

Cellule Economique Régionale - Service Régional de l'Equipement19, rue Saint-Louis86000 POITIERS - Tél. : 41.77.10

Cellule Economique Régionale de Provence-Côte-d'Azur37, boulevard Périer13295 MARSEILLE - Tél. : 53.31.00

Cellule Economique Régionale - Service Régional de l'Equipement21-23, rue Miollis75732 PARIS CEDEX 15 - Tél. : 567.50.00

Cellule Economique Rhône-Alpes60, rue Mazenod69426 LYON CEDEX 3 - Tél. : 60.25.43

ECONOMISTECHARGE

DE LA CELLULE

Mme ARREGROS

M. LE LIBOUX

M.FORT

M. MAUGER

M.BLONDEL

Mme DAMAGNEZ

: M. CONSTANT

M. HENNINGER

Mlle NEHOMME

M. PAUNIAT

M. HESBERT

M. SOUCHET

M. GRINGORE

Mme GUERIN

M. COLIN

M. VO.NGOC

M. SPIE

M. JANNIN

M. TISSIER

Mme BRUN

Page 30: SPECIAL BATIMENT TRAVAUX PUBLICS

30

Compte tenu des caractéristiques internes du secteur et de la situation généraledu marché du travail dès maintenant prévisibles, quelle sera l'évolution du niveaude l'emploi dans la branche BTP au cours des cinq prochaines années ? Devra-t-elle faire face à des modifications de structure profondes ? Comment pourra -t-elle garder et attirer la main-d'œuvre dont elle aura besoin ? Les conditions detravail et de rémunération y seront-elles profondément infléchies ?C'est à toutes ces questions que le rapport établi par un groupe administratif envue de la préparation du VIIe Plan a cherché à donner quelques éléments deréponse. On trouvera ci-dessous une synthèse des principales conclusions. Laprésente étude traite en premier lieu des prévisions relatives au niveau del'emploi, puis des modifications dans la structure de l'emploi ; elle comporteenfin, quelques éclairages sur l'évolution des conditions de travail et derémunérations.

La main-d'œuvre dans le bâtimentet les travaux publics

au cours des cinq prochaines annéespar Monique VRAIN

Chargée d'études au Service des Statistiques et des Etudes Economiques

Surface d'un panneau en grav/l/ons légers

l..- «

1 — LE NIVEAUDE L'EMPLOI

EN 1980

Avec plus de deux millions de personnes, soit près de 10 % de lapopulation active occupée, le BTP tient, aujourd'hui, en France uneplace importante dans l'équilibre de l'emploi, plus importante quedans la plupart des pays d'Europe (sauf l'Italie) et surtout qu'auxUSA.Au cours des vingt dernières années, les effectifs de la branche onten effet presque doublé. Cette vive progression s'explique par laforte croissance du volume des travaux : 7 % en moyenne entre1950 et 1970, soit beaucoup plus que le rythme d'accroissementde la PIB. Les progrès de productivité du travail sont, par contre,restés inférieurs à ceux qui ont été enregistrés dans l'industriependant la même période.

Depuis 1965 la croissance de la production de la branche s'estralentie, tandis que la productivité du travail progressait à un rythmeaccéléré. Les effectifs se sont donc stabilisés au cours desdernières années, puis ont commencé à décroître.Cette situation va-t-elle se maintenir ? Des projections du niveaudes effectifs par branche ont été établies par la Direction de laPrévision du Ministère de l'Economie et des Finances pour l'année1980. Deux hypothèses différentes de croissance ont été retenues,fonction de l'évolution plus ou moins favorable du contexteinternational et du commerce extérieur. Elles aboutissent pour leBTP soit à la stagnation des effectifs, soit à une sévère régression.Ces conclusions supposent que les progrès de productivitécontinuent à s'accélérer. Cette hypothèse, d'ailleurs discutable, estétayée par trois arguments :

Page 31: SPECIAL BATIMENT TRAVAUX PUBLICS

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- La branche n'aurait pas pleinement tiré parti de la fortecroissance des investissements des années précédentes ;- les efforts de rationalisation devraient se poursuivre ;- le ralentissement de l'immigration et la hausse du coût de lamain-d'œuvre qui pourrait en résulter devrait renforcer le courantd'investissement du secteur. Enfin il a été supposé que la durée dutravail se réduirait nettement. Cette hypothèse sera à nouveauévoqué ci-après.

Effectifs (milliers)Durée du travail (h) . .

1973

2 06747,1

1980

Hypothèse 1

2 03944,4

Hypothèse 2

1 93544,4

Accroissement annuel moyen (%).

Productivité du travailEffectifsDurée du travailValeur ajoutée

1970-1973

5,8-0 ,1- 1,2

4,7

1973-1980

Hypothèse 1

7,1- • 0 , 2

- 0 .95,9

Hypothèse 2

6,8- 1,0-0 ,9

4,8

Ces chiffres sont provisoires.

2 — LA STRUCTUREDE L'EMPLOI

Que le niveau de l'emploi se maintienne ou qu'il diminue nettement,la structure de l'emploi de la branche risque d'être assezprofondément bouleversée.Le BTP est encore aujourd'hui le domaine de la petite entreprise.Plus de 80 % des entreprises ont entre 0 et 5 salariés, regroupent30 % de la population active du secteur, 16 % des salariés eteffectuent 24 % du montant des travaux.Ces entreprises se sont dans le passé bien maintenues sur lemarché. On peut se demander s'il en sera ainsi à l'avenir ou si lesprochaines années verront une régression importante de la placedes non-salariés dans le secteur.

La survie d'un secteur artisanal important dans la période récentes'explique par son adaptation au marché ou plus exactement àcertains marchés : entretien, activités de second œuvre, marchésruraux. Il est certain que des entreprises importantes s'intéresserontde plus en plus à ces marchés en développement (entretien,amélioration de l'habitat, rénovation de l'habitat ancien), mais iln'est pas sûr qu'elles parviendront à concurrencer dangereusementl'artisanat sur ce terrain. Le maintien en activité d'un nombreimportant de petites entreprises dépend également de leur capacitéd'intervention sur d'autres marchés, celui de la maison individuellepar exemple. Pour être concurrentielles sur ces marchés, ellesdevront développer certaines formes de coopération nouvelles(groupements, coordination inter-corps d'états, etc.). Cette rationali-sation des opérations pourrait d'ailleurs se diffuser à l'initiatived'entreprises plus importantes. « L'intégration » de l'artisanat qui enrésulterait, sans se traduire par un recul de l'importance des non-salariés au sein de la population active, pourrait, en fait, entraînerune transformation profonde du statut même d'artisan.L'introduction de méthodes industrielles a déjà eu une incidence surla main-d'œuvre du secteur, sur sa qualification et sa spécialisationpar métiers. Cette évolution est, et sera, plus ou moins sensibleselon les activités.Le quart des travaux de BTP sont des travaux d'amélioration oud'entretien. Le tiers des travaux de second œuvre sont de ce type.Les progrès techniques qui sont susceptibles d'apparaître (nou-

Page 32: SPECIAL BATIMENT TRAVAUX PUBLICS

32

veaux matériaux, outillages légers) ne devraient pas entraîner detransformations radicales dans la nature du travail. On aura donctoujours besoin dans ce domaine d'une main-d'œuvre importantepossédant une qualification traditionnelle.

En ce qui concerne le gros œuvre des constructions neuves, il estprobable que plusieurs systèmes continueront à coexister sur leschantiers. L'emploi de composants industrialisés (façades, cloisons,escaliers etc.), associés à des éléments coulés sur place ou réalisésen traditionnel, devrait se développer.

Le transfert d'une part de la fabrication en amont (composants)devrait aboutir à un allégement des effectifs sur chantiers. Le restede la fabrication, effectuée sur le terrain, pourrait faire une largeplace à l'utilisation de coffrages-outils et requérir surtout une main-d'œuvre de type « ouvriers spécialisés ». Les tâches de pose,montage, finitions, devraient par ailleurs occuper une main-d'œuvresemi-qualifiée et qualifiée.

On pourrait, au total, assister à une réduction de la main-d'œuvre dequalification traditionnelle, tandis que la poursuite des efforts derationalisation pourrait également entraîner une diminution de lamain-d'œuvre sans spécialité.Pour les travaux neufs de second œuvre, peu industrialisésaujourd'hui, il est probable que la préfabrication de certainséléments se développera au cours des prochaines années.L'intervention de plusieurs corps d'état continuera donc à êtrenécessaire, mais sous des formes en partie nouvelles, exigées parrévolution technique. Le contenu des tâches effectuées par lesecond œuvre devrait, en fonction de cette évolution, se modifierdans le sens d'une moins grande technicité.Au total, l'évolution des techniques de construction a entraîné dansle passé une déqualification des ouvriers et même de l'encadre-ment ou du moins un changement dans le type de qualification. Onn'exige plus des travailleurs une connaissance approfondie de leurmétier mais des notions moins étendues dans plusieurs domaines.

Ce phénomène ne se traduit d'ailleurs que partiellement dans lesstatistiques. Si l'on constate bien que les activités les plusindustrialisées (gros œuvre, constructions métalliques, travauxpublics), comptent une proportion d'ouvriers qualifiés beaucoupmoins importante que les autres, l'ensemble du BTP emploieraitglobalement 70 % d'ouvriers qualifiés, soit nettement plus que lessecteurs industriels. On sait cependant qu'il ne faut pas attachertrop de signification à ce chiffre, car, les taux de salaire de baseétant très faibles dans le secteur, les augmentations de salaire sefont en partie par l'intermédiaire d'une surqualification destravailleurs.

Par ailleurs, l'emploi dans le secteur risque de subir le contrecoupde la politique menée en matière d'immigration.Les travailleurs étrangers représentent, en effet, 30 % des salariésdu secteur et 34 % des ouvriers. Un nouvel immigrant sur trois sedirigeait, ces dernières années, vers le BTP, le rapport étant de 1 sur2 pour les Turcs et les Algériens. Un fort ralentissement del'immigration dans la prochaine période risque de créer destensions importantes sur le marché du travail et cela d'autant plusque le BTP est une activité où se dirigent volontiers les nouveauximmigrants, mais aussi un secteur de transition vers l'industrie. (Ona évalué les sorties du BTP à 80 % des entrées au cours de lapériode 1969-1973). Or le profil d'emploi des travailleurs immigrésest bien particulier. Ceux-ci occupent en effet des emplois enmoyenne moins qualifiés que les français (53 % des manœuvressont étrangers), ils sont nombreux dans les métiers du gros œuvre.La proportion d'étrangers est plus forte dans les grands établisse-ments que dans les petits. Enfin ils sont localisés dans certainesrégions : plus de 40 % des salariés du secteur sont étrangers enRégion Parisienne, Lorraine, Rhône-Alpes, Provence, moins de10 % en Bretagne.

Une diminution importante du nombre de travailleurs étrangersaurait donc, à coup sûr, pour conséquence l'apparition de tensionsimportantes. On ne peut, face à ce problème, se contenter de misersur des économies de main-d'œuvre éventuelles, imputables àl'industrialisation. Il semble donc qu'une politique active derevalorisation des métiers du BTP, destinée à attirer une main-

d'œuvre française jeune et formée aux nouvelles techniques deconstruction, et à fixer la main-d'œuvre étrangère s'impose. Cecipasse, en particulier, par une amélioration des conditions de travailet une augmentation des salaires.

3 — LES CONDITIONSDE TRAVAIL

ET DE REMUNERATION

On a maintes fois décrit la dureté des conditions de travail dusecteur. La longueur des horaires de travail, la précarité desinstallations d'hygiène et d'hébergement, le haut niveau des risquesd'accident, l'insécurité de l'emploi et la faiblesse des rémunérationsont été souvent soulignés. La durée hebdomadaire moyenne dutravail des ouvriers du BTP était encore, en 1972, l'une des pluslongues d'Europe.

Durée du travailhebdomadaire

des ouvriers (avril)

RFAFranceItaliePays-BasBelgiqueLuxembourg. . . .

1967

BTP

43,849,640,046,145,054.9

1970

B.T.P.

44.949,241,344,043,651,7

1971

B.T.P.

44,248.841,244.143,953,1

1972

B.T.P.

44,048,249,943.744,050,7

1972

toutesactivités

43,044.042,043,241,442,3

En France, le B.T.P. est le secteur d'activité où les horaires de travailhebdomadaire sont les plus élevés, tant pour les ouvriers que pourles employés. L'écart avec les industries de transformation était deplus de deux heures pour les employés en 1974.

Durée du travail au 1er avril 1974.

BTPIndustries de transformation

Ouvriers

47,443,1

. Employés

44.241,9

II a quelquefois été prétendu que ceci était compensé par delongues périodes d'inactivité (chômage - intempérie, absentéismeimportant). En fait, on constate également que le nombre d'heurestravaillées annuellement dans le BTP est plus important que dans lesautres activités.La nécessité d'une longue durée hebdomadaire du travail estsouvent justifiée par le caractère saisonnier des travaux. Néan-moins, l'observation prouve que les horaires de travail sont élevésen permanence pour une proportion non négligeable de travailleurs.C'est ainsi que le 1er janvier 1974, 16 % des ouvriers travaillaient50 heures et plus, cette proportion allant jusqu'à 21 % danscertaines parties du second œuvre.

Les accords de Grenelle prévoyaient en juin 1968, que, conjointe-ment à la conclusion d'un accord-cadre une politique de réductionprogressive de la durée du travail serait mise en place dans chaquebranche par voie d'accord national.En fait seuls ont été signés dans le BTP des accords d'entreprise oudes accords départementaux. On constate d'ailleurs que cetteréduction est lente et que l'écart avec les autres secteurs ne tendpas à se résorber. C'est ainsi que la durée du travail n'a diminué quede 2,4 heures de 1963 (année où elle était la plus forte depuis laguerre) à 1973, soit un peu moins que dans les industries detransformation (2,7) et que dans l'ensemble des activités (2,8).

Page 33: SPECIAL BATIMENT TRAVAUX PUBLICS

33

Les prévisions d'emploi ont été établies pour 1980 en supposantque la durée du travail diminuerait dans la même proportion dans leBTP et les autres secteurs industriels (soit 2,7 heures pour le BTPde 1973 à 1980). On peut douter que ceci se réalise véritablementsans une intervention active de la part des pouvoirs publics.Il apparaît également que le BTP détient un certain nombre derecords en matière d'accidents du travail. Chaque jour ouvrable,trois travailleurs y trouvent la mort. Chaque année, les incapacitéstemporaires et permanentes résultant d'un accident du travail dansce secteur entraînent pour l'économie un manque à gagneréquivalent à 200 000 chômeurs complets. C'est dire l'ampleur duproblème. Il faut observer, comme dans d'autres activitésindustrielles, que la fréquence des accidents a tendance àdiminuer ; malheureusement, ceux-ci sont de plus en plus graves,en particulier en raison du développement des tâches mécanisées.Les Pouvoirs Publics se sont récemment penchés sur cettequestion et plusieurs groupes de travail se sont efforcés de mettreen lumière les causes des accidents ainsi que les mesures deprévention qui permettraient de les éviter (le non respect des règlesde sécurité a été tout spécialement "souligné). Cependant lesmoyens matériels d'intervention publique en ce domaine restentencore trop limités.Il en est de même en ce qui concerne les conditions de vie sur leschantiers qui sont bien souvent très insatisfaisantes. Les installa-tions d'hygiène et d'hébergement qui sont pourtant indispensables,ne sont pas, la plupart du temps, prévues à l'avance et, enconséquence, sont souvent fort sommaires.L'Administration, en concertation avec les intéressés, a entrepris àce sujet des études destinées à déterminer les mesures propres àaméliorer rapidement la situation et à lancer un certain nombred'expériences pilotes. Beaucoup de progrès restent cependant àréaliser.Ces conditions de travail ingrates ne sont, par ailleurs, pascompensées par un haut niveau de rémunération. Il est fréquem-ment admis que le niveau des salaires dans le BTP est plus faibleque dans les autres secteurs industriels. Il semble que cette opinionsoit justifiée. Si l'on utilise pour la comparaison les salaires netsannuels moyens (1) on constate que l'écart le plus importants'observe pour l'ensemble des salariés car l'encadrement est moinsimportant dans le BTP que dans les autres secteurs, la proportion de« hauts salaires » y est donc plus faible qu'ailleurs. L'amplitude n'estplus que de 5 % si l'on considère les salaires ouvriers. La présenced'un nombre important de femmes dans l'industrie, généralementsous-qualifiées et sous-payées à qualification égale, diminue l'écartentre le BTP - qui ne compte pratiquement pas d'ouvrières - etl'industrie. Par contre les salaires des ouvriers masculins sontinférieurs de 12 % à ceux des autres secteurs. La différence estplus marquée dans les petits établissements que dans les grands.L'écart des rémunérations « à durée du travail égale » seraitd'ailleurs encore supérieur.

Ces quelques notations devraient être nuancées en fonction del'activité : les salaires sont nettement plus élevés dans les TravauxPublics que dans le Bâtiment (tout en restant inférieurs à lamoyenne nationale) ; l'écart relatif le plus grand s'observe pour lesOS du Bâtiment.Le BTP compte donc une forte proportion de « bas salaires ». Enjuillet 1974 (2) 28 % des salariés du secteur percevaient moins de1 300 F net par mois (20 % en moyenne pour les salariés dessecteurs privé et semi-public), 43 % moins de 1 500 F (contre31 % en moyenne).De plus, le BTP ne tend pas à rattraper son retard sur les autressecteurs. De 1964 à 1971 le rythme moyen de hausse des salairesannuels a été plus faible dans le BTP (8,4 %) que dans l'industrie

(1) Source 2460Cette source est la plus exhaustive, car elle inclut la grande majorité des primes etcouvre tous les établissements. Il est possible cependant qu'elle minore légèrementles salaires du BTP du fait que les indemnités de congés payés, versées par unorganisme spécial, peuvent dans certains cas. avoir été omises. Les chiffressuivants sont donc à considérer comme des ordres de grandeur.(2) Economie et statistique n° 61.

(9 %). Ceci peut s'expliquer, en partie, par le fait que la place del'encadrement a progressé plus vite dans les secteurs industrielsque dans le BTP. La durée du travail des ouvriers ayant diminué unpeu moins vite dans le BTP que dans les autres secteurs, l'écartentre les salaires annuels des ouvriers du BTP et ceux de l'industries'est maintenu, par contre, l'écart entre les gains horaires s'estégalement accru depuis 1972.

CONCLUSION

Ces éléments de constats et ces perspectives n'ont pas laprétention de traiter de l'ensemble des problèmes de la main-d'œuvre dans le Bâtiment et les Travaux Publics ; il faudrait parleraussi de l'immigration, de la mobilité, de la formation, etc. Ilssuffisent cependant, à montrer que, au cours des prochainesannées, ces problèmes prendront une importance croissante. Lastabilisation, voire même la régression, des effectifs, l'évolution desqualifications que requièrent l'industrialisation des techniques deconstruction, la situation actuelle des travailleurs du BTP imposentdes adaptations difficiles. En particulier, de sérieux efforts devrontêtre accomplis pour améliorer les conditions de travail souvent peusatisfaisantes.

Les mutations de l'appareil productif resteront, évidemment, enpremier lieu le fait des entreprises elles-mêmes. Leur importanceimpose, cependant, que les Pouvoirs Publics jouent un rôle actifpour les promouvoir, pour les faciliter, et pour épauler l'action desprofessionnels qui se montreront les plus dynamiques.

Page 34: SPECIAL BATIMENT TRAVAUX PUBLICS

34

Depuis trois ans le Service des Statistiqueset des Etudes Economiques a progressive-ment mis en place au sein des ServicesRégionaux (S.R.E.) et des Directions Dépar-tementales (D.D.E.) un système informa-tique nommé SIROCO dont la fonctionessentielle est de répertorier les opérationsde construction neuve.

Le système S.I.R.O.C.O.

par Philippe FONDANAICHEAdministrateur de l'I.N.S.E.E.

DE L'ANCIEN SYSTEME...

SIROCO, Système Informatique Réperto-riant les Opérations de Construction, rem-place progressivement l'ancien système decollecte mis en place en 1964. (Cf.graphique Go).Celui-ci, s'il présentait à son époque l'avan-tage de fournir un fichier central géré surordinateur et alimenté par les informationsrelatives à chaque opération de construc-tion, a rencontré de nombreuses difficul-tés : moyens humains et matériels insuffi-sants pour la collecte de l'information, enparticulier dans les D.D.E., contrôles insuffi-sants à l'échelon local, nombre d'interlocu-teurs trop important pour l'échelon central.Une des principales améliorations dues àSIROCO. dont le projet a été conçu entre1968 et 1970, est obtenue par la décentrali-sation des opérations de collecte et detraitement des informations.

I N D I E N S Y S ! E M E

Graphique G 0

- l'information issue des traitements in-formatiques est disponible plus rapidementdans les S.R.E. et D.D.E. ;

AU SYSTEME DECENTRALISESIROCO

- l'information est de meilleure qualitécar la sortie rapide des anomalies lors del'exploitation des fichiers permet aux D.D.E.d'analyser dans de brefs délais les erreursfaites et de les corriger plus facilement ;

1 ) le graphique ci-dessus fait apparaître lesprincipes essentiels de l'organisation de lacollecte et du traitement des informationscontenues dans SIROCO. (Cf. graphiqueG1).Les 21 Services Régionaux de l'Equipementsont les intermédiaires entre le Service desStatistiques et des Etudes Economiques etles 95 Directions Départementales del'Equipement.Les informations sont saisies et codifiéesdans les D.D.E. Les S.R.E. procèdent auxvérifications et envoient les cartes perforéesaux Centres d'Etudes Techniques de l'Equi-pement (C.E.T.E.) qui en assurent l'exploita-tion informatique et produisent différentsétats de sortie.

Ceux-ci sont en majorité destinés aux S.R.E.et D.D.E., seuls les doubles des étatsstatistiques étant centralisés par le S.S.E.E.Les avantages d'une telle décentralisationdes tâches sont certains :

Graphique G 1

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- l'information est disponible pour répon-dre aux besoins spécifiques des utilisateursrégionaux et locaux. En effet, lorsque lesystème est tout à fait opérationnel et queles S.R.E. peuvent jouer un rôle actif

Page 35: SPECIAL BATIMENT TRAVAUX PUBLICS

35

d'animation et de coordination, des travauxà la demande sont effectués soit pourdécharger progressivement les servicesextérieurs de certaines tâches manuelles,soit pour satisfaire les besoins d'études desS.R.E. eux-mêmes, des D.D.E., des agen-ces d'urbanisme ou d'agglomération etc.Ces travaux spécifiques peuvent s'adresseraussi à des interlocuteurs extérieurs àl'administration.

2) Le point actuel de la mise en place deSIROCO.La carte de France ci-contre donne pourchacune des régions la période de lance-ment du système (réelle ou prévue).D'une manière générale il faut compter unan environ pour que le système soit tout àfait opérationnel dans une région.

UN FICHIERSUR L'HISTOIRE DE LACONSTRUCTION NEUVE

1 ) Les différentes étapes de laconstruction neuve. (Cf. illustrationsG 3).

v F IN 75

/ 'HAUTE- / ( PICARDIE

NORMANDIE

PKi

CALENDRIER DU LANCEMENT

Graphique 2

Illustrations G 3

Page 36: SPECIAL BATIMENT TRAVAUX PUBLICS

36

Ces illustrations montrent les principalesétapes de la vie d'une construction neuve(habitation ou non habitation) telles qu'ellessont recensées dans SIROCO, à savoir :- le dépôt du projet de construction : lasource d'informations est la demande depermis de construire ou la déclarationpréalable.- la décision qui clôt l'instruction dudossier avec les différentes modalités : avisfavorable, refus, sursis à statuer etc.- le début des travaux.- l'achèvement des travaux.Il y a lieu de noter que, pour le moment,SIROCO n'enregistre pas les phases inter-médiaires entre le début et l'achèvementdes travaux (fondations - hors d'eau -plâtre etc.). Il n'est donc pas adapté pourdonner une bonne photographie, des tra-vaux en cours.

2) Les unités de Collecte (Cf. gra-phique 4)

Les informations sont organisées par réfé-rence aux deux unités hiérarchisées suivan-tes :- le permis de construire qui est associéà chaque dossier de demande de permisde construire (PC 157 ou 158) ou dedéclaration préalable (PC 156) et qui com-prend un ou plusieurs bâtiments ;- le bâtiment défini comme constructionhomogène ayant ses fondations propreslorsqu'il est destiné à l'habitation. Lorsque ladestination est autre, (commerce, industrie,bureaux etc.), le bâtiment correspond à uneactivité déterminée.

Graphique 4

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INDIVIDUELLE

UNITÉS

DE CONSTRUCTION

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LOGEMENTS

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LOCAUX

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DE COLLECTE

3) Le champ.

Le champ couvert par le système com-prend les opérations de construction àusage d'habitation et à usage industriel etcommercial soumises à la procédure depermis de construire, sauf les annexes àl'habitation (garages, abris, appentis etc.) etles opérations de rénovation (modificationde façade, de devanture etc.).Par ailleurs les équipements collectifs qui,pour la plupart, ne sont pas encore soumisà la procédure de permis de construire, sontencore exclus.

4) Le contenu du fichier.

Outre les informations de caractère déci-sionnel sur les différentes étapes de laconstruction, quatre grandes catégoriesd'information sont prises en compte.- variables d'identification : il s'agit desnuméros d'identification des permis deconstruire et des bâtiments, du nom ou dela raison sociale du constructeur et de sonadresse.- variables de localisation : chaque dos-sier est repéré par l'adresse en clair du lieudes travaux et quand cela est possible pardes identifiants de localisation : quartier etilôt, coordonnées Lambert, parcelles cadas-trales.- variables qualitatives : parmi les plus

connues on peut citer le type de construc-tion, le statut d'occupation, le secteur definancement, la catégorie de constructeur,la destination des locaux.- variables quantitatives : elles sont peunombreuses et portent essentiellement surle nombre de logements et les surfaces(surface hors œuvre, surface habitable,surface du terrain).Il est bon 'de préciser que depuis lasimplification en 1968 des formulairesremplis par les pétitionnaires, les informa-tions sur les méthodes de construction et lanature des matériaux utilisés ont disparu.

SIROCO,OUTIL STATISTIQUE...

La fonction essentielle remplie jusqu'àprésent par le système SIROCO est lafourniture d'états statistiques. Suivant leurpériodicité ceux-ci peuvent donner unéclairage de la conjoncture immobilière ouapporter des informations structurelles surla construction neuve (taille des bâtimentsou taille des logements par exemple). Il estimportant de noter que les méthodesd'élaboration et la qualité de ces statis-tiques dépendent étroitement de l'instruc-tion et du suivi de permis de construire.En particulier les statistiques sur les loge-ments commencés et terminés peuventêtre interprétées de deux manières :

- soit on enregistre sur une périodedonnée les ouvertures de chantier et lesachèvements de travaux constatés par laD.D.E. au cours de la même période(statistiques dites en date de prise encompte).- soit on recense ces mêmes événe-ments suivant la date réelle déclarée par leconstructeur (statistiques dites en dateréelle).Les deux méthodes aboutissent auxmêmes résultats si la date de constat et ladate réelle des événements coïncident, parcontre on peut obtenir des résultats trèsdifférents si le décalage atteint quelquesmois. Bien entendu les statistiques en datede prise en compte sont les mieux adap-tées pour donner des indicateurs conjonc-turels et l'agrégation des données élémen-taires peut se faire immédiatement après leconstat d'un mois ou d'un trimestre. Parcontre les statistiques en date réelle,meilleures car beaucoup plus proches de laréalité, ne peuvent être obtenues qu'avecretard.

Cette parenthèse méthodologique fait ap-• paraître qu'il n'existe pas une statistique surla construction neuve mais des statistiquesdont les contenus correspondent à desbesoins et à des objectifs différents. Il estdonc vain de vouloir à tout prix figer unestatistique quelconque surtout si elle estétablie en date de prise en compte.

Le catalogue des statistiques standardsétablies périodiquement peut être obtenuauprès de chaque Service Régional del'Equipement ou du Service des Statistiqueset des Etudes Economiques de la D.B.T.P.C.Ces statistiques donnent essentiellementune mesure des logements autorisés, com-mencés et terminés par secteur de finance-ment et type de construction et un recense-ment simple des bâtiments industriels,commerciaux etc.

Il faut noter que ce catalogue n'est pasdéfinitif : en raison de la nouveauté deSIROCO, les statistiques annuelles sontencore peu développées.Par ailleurs l'accent a surtout été mis jusqu'àprésent sur les statistiques en date de prise

Page 37: SPECIAL BATIMENT TRAVAUX PUBLICS

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en compte. Les statistiques en date réelleméritent d'être développées, surtout lors del'élaboration de séries rétrospectives.

... QUI DOIT S'ADAPTERAUX BESOINS NATIONAUX,REGIONAUX, ET LOCAUX

1 ) Travaux statistiques à la de-mande.

Les statistiques standards, quel que soit leurintérêt, ne répondent qu'imparfaitement àtous les besoins nationaux, régionaux etlocaux. Les S.R.E. et le S.S.E.E. en sontconscients et ont entrepris, dans la mesureoù les moyens étaient disponibles, derépondre à des demandes spécifiques. Onne peut donner faute de place, un cataloguecomplet des travaux effectués jusqu'à cejour ou susceptibles de l'être. Leur nombreest théoriquement infini... Parmi les plusrécents on peut noter :

a) Statistiques nationales

- nombre de permis de construire, sur-face de terrain bâti et surface de plancherhors œuvre suivant différentes densités deconstruction, en 1973. Ces statistiquesétablies également par régions, départe-ments et agglomérations ont servi à laDirection de l'Aménagement Foncier et del'Urbanisme (D.A.F.U.) lors de la préparationdu projet de la loi foncière soumis prochai-nement au Parlement.

- distribution des délais de constructionpar type de construction et secteur definancement. Les principaux utilisateurs auniveau central de ces statistiques sont laDirection de la Construction pour sesétudes de programmation et l'I.N.S.E.E.pour l'élaboration des comptes du loge-ment.

b) Statistiques régionales et locales.

- nombre de logements autorisés, com-mencés et terminés par type de construc-tion et par zone opérationnelle. Ces statis-tiques offrent la possibilité de suivre l'étatd'avancement des travaux soit dans lessubdivisions territoriales soit dans les ZAC,les lotissements etc.

- nombre de logements autorisés etterminés par commune, par destination des.logements (résidence principale, résidencesecondaire), par secteur de financement(aidé et non aidé) et par type de construc-tion, au cours des six dernières années envue de réaliser une étude rétrospectivedétaillée sur la construction neuve pour lapréparation d'un P.O.S. ou d'un SDAU.

- statistiques par commune et par agglo-mération sur les permis de construire d'aumoins 2 logements destinés à la venteen vue de mener une étude prospective surle marché du logement neuf.

- nombre de logements suivant la tailledes logements dans les communes faisant

partie d'une circonscription scolaire en vuede déterminer la population totale prévisibleet les besoins de scolarisation.

2) Les travaux d'aide à la gestion.

Au cours de la première phase de saconception, SIROCO a été présenté commeun système d'aide à la gestion. Ce n'est pasle cas et certaines D.D.E. au moment de lamise en place de SIROCO, en ont éprouvéquelque déception car elles attendaient unsystème leur permettant de résoudre leursproblèmes de gestion quotidienne et derendre plus efficace l'instruction des permisde construire. En fait ce qu'elles souhaitent,existe mais sous deux formes :II y a d'une part le système de suiviautomatique des permis de construire dontla D.A.F.U. et le C.E.T.E. d'Aix assurentrespectivement la maîtrise d'ouvrage et lamaîtrise d'oeuvre ; d'autre part il y a lesystème SIROCO tel qu'il a été décrit ci-dessus.

Les deux systèmes sont évidemment reliésentre eux, le second étant « alimenté » parle premier et leurs fonctions sont complé-mentaires ; le premier permet aux D.D.E.qui en disposent, de suivre pratiquement aujour le jour l'avancement de l'instruction desdossiers depuis leur recevabilité jusqu'à ladécision finale, le second enregistre au-delàde la décision, les deux principales étapesde la vie physique des chantiers (ouvertureet achèvements) mais en raison des ryth-mes mensuels de traitement des informa-tions, il est peu adapté pour répondre auxpréoccupations quotidiennes des D.D.E.

Cependant, même sous sa version actuelle,SIROCO est en mesure de faciliter certainestâches de gestion assurées par la D.D.E.D'ores et déjà des fiches ou des étatsnominatifs sont produits par l'ordinateur etremplacent progressivement les fichiersmanuels ou les grands cahiers noirs remplisde manière répétitive ou occasionnelle parles D.D.E. Parmi les documents les plusintéressants issus de SIROCO, on peutnoter :

- le fichier des triptyques dont les troisvolets permettent de garder trace pourchaque bâtiment des éléments d'identifica-tion de chaque dossier, de l'ouverture deschantiers et de l'achèvement des travaux.- les états d'avancement des dossiers

particulièrement utiles pour suivre les gran-des opérations de constructions dans les

zones opérationnelles (ZUP et ZAC parexemple) ou dans certaines zones jugéessensibles.- les listes nominatives de demandes depermis de construire, d'autorisation d'ou-verture et d'achèvement de travaux.Récemment une plus grande souplesse aété apportée à la production de cesdocuments. Des paramètres (taille desbâtiments ou surface des locaux parexemple) sont choisis par l'utilisateur etdéterminent la nature exacte des fichiers oudes listes souhaitées.

Des progrès restent à faire mais enattendant la mise en place de bases dedonnées qui prennent en compte simulta-nément les besoins de gestion et lesbesoins d'information, on peut raisonnable-ment espérer que le système SIROCOmieux utilisé et mieux inséré dans lesD.D.E., leur apportera une aide de plus enplus efficace.

L'AVENIR...

SIROCO est un système évolutif, suscepti-ble d'être amélioré. Certes les aménage-ments, ou les extensions du système nesont pas instantanées.Les mises au point de nouveaux program-mes informatiques et l'organisation denouveaux circuits d'information sont desopérations longues et coûteuses.Par ailleurs les modifications dans lesdessins de fichiers, les nomenclatures et lesconcepts perturbent profondément les trai-tements et provoquent des ruptures dansles séries statistiques.Cependant à moyen et long terme, lesévolutions sont possibles, surtout si l'onparvient à ménager des périodes de tran-sition pour assurer la continuité dans laproduction des statistiques.Le catalogue, ci-dessous, des actionsenvisagées n'est pas complet. Il donnenéanmoins une bonne idée des orientationsprises.

1) Amélioration de la qualité deSIROCO et de la disponibilité desinformations contenues dans lesystème.

Trois opérations sont prévues à courtterme.

- Mise en place de relances automa-tiques ou semi-automatiques des pétition-naires pour mieux connaître les ouverturesde chantier et les achèvements de travaux.

- Constitution d'un ensemble homogèneet cohérent de statistiques standards desti-nés à satisfaire les besoins conjoncturels etstructurels des utilisateurs nationaux, régio-naux et locaux.

- Développement des exploitations spé-cifiques pour satisfaire les demandes parti-

Page 38: SPECIAL BATIMENT TRAVAUX PUBLICS

38

culieres des services centraux et extérieursdu Ministère de l'Equipement, des autresadministrations puis des organismes para-publics et privés.

W DONNÉES STfl

2) Harmonisation de SIROCOavec les grands répertoires d'iden-tifiants de localisation et les autresfichiers administratifs sur la cons-truction.

Des expériences ont déjà été engagéesdans le cadre de l'OPIDA (Opération Piloteinterministérielle sur les données adminis-tratives) lancée à l'initiative du Ministère del'Economie et des Finances (I.N.S.E.E. -D.G1-C.P.*) de la Délégation à l'Informatiqueet du Ministère de l'Equipement.L'objectif essentiel de cette opération estd'utiliser au mieux le rassemblement har-monisé des informations localisées issuesde différentes sources en vue d'effectuer

des études sur l'utilisation des sols (voirieou domaine bâti) et de traiter les problèmesfonciers et d'implantation d'équipements.A cette occasion l'alimentation réciproquedes fichiers SIROCO et du fichier de la D.G.I.sur les propriétés bâties est étudiée sur lacommune d'Avignon ainsi que l'intégrationdu R.G.U. (répertoire géographique urbain)dans SIROCO.

Les premiers résultats de ces expériencessont encourageants mais ils font apparaîtrela nécessité d'avoir une identification trèsprécise des opérations de constructiondans SIROCO (adresse postale notamment),ce qui n'est pas encore le cas.

3) Etude de bases de donnéesexpérimentales sur l'urbanisme etla construction.

La version informatique actuelle de SIROCOest classique. Les traitements se fontessentiellement par lots avec des fichiersorganisés séquentiellement.De plus en plus la constitution de bases etde banques de données apparaît commeune solution d'avenir pour mieux satisfaireles besoins multiples de gestion et d'infor-mation dans les services du Ministère.Deux expériences sont menées dans cedomaine :

- constitution en Seine-Saint-Denis d'unebase de données alimentée avec lesinformations de SIROCO et gérée avec lelogiciel d'interrogation MIISFIT mis au pointpar le C.E.T.E. d'Aix. Cette base de donnéesest opérationnelle.- étude d'une base de données « Urba-nisme et Construction » dans le départe-ment de la Haute-Garonne. Cette étudepilotée par la D.P.O.S. erî liaison avec lesDirections Centrales (D.A.F.U., D.C.,D.B.T.P.C), le SPCDI et la D.D.E. concernéea été confiée au C.E.T.E. d'Aix. L'objectifrecherché est de fondre les applicationstraditionnelles dans un seul système infor-matique, où toutes les informations surl'urbanisme et la construction qui intéres-

4) Exhaustivité du domaine cou-vert par SIROCO et adaptation desformulaires en vue de prendre encompte les problèmes de l'habitat.

Dans le court terme il est prévu de recenserles équipements collectifs pour répondreaux besoins de l'I.N.S.E.E. et du Commissa-riat Général au Plan.La question reste encore non tranchée pourles annexes à l'habitation (garages, abris,etc.). Certaines D.D.E. demandent leur prise

en compte dans SIROCO. Il est sûr que lesannexes à l'habitation constituent des com-posantes souvent importantes de la valeurdes logements et représentent une part nonnégligeable de l'activité des services U.O.C.Cependant les statistiques qu'on peut éta-blir sont d'un intérêt moindre que lesstatistiques sur la construction neuve delogements ou de locaux industriels.Enfin pour mieux éclairer les choix despouvoirs publics dans le domaine del'habitat, il est envisagé de recenser dansles formulaires de permis de construire desinformations sur l'environnement et surl'aspect extérieur des habitations (naturedes matériaux par exemple).

sent les différents échelons locaux, régio-naux et nationaux sont saisies une fois etune seule et organisées suivant le chémad'une base de données.

'I.N.S.E.E.: Institut National de la Statistique et desEtudes Economiques.D.G.I. ; Direction Générale des Impôts - C.P.Comptabilité Publique.

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L'enquête annuelleauprès desentreprisesde bâtimentet detravaux publics

par Jean-Michel AGNUS

Chargé du bureau des enquêtesauprès des Entreprises à la DBTPC

On peut distinguer deux catégories d'informations complémentaires sur la viedes entreprises :- les informations conjoncturelles, qui portent sur des données ne datant quede quelques semaines et qui caractérisent l'activité des entreprises,- les informations structurelles, beaucoup plus approfondies, qui mettent enœuvre des méthodes de saisie plus lourdes et entraînent des délaisd'exploitation assez longs.

Parmi les sources d'informations conjoncturelles sur le Bâtiment et les TravauxPublics, on peut citer les enquêtes de conjoncture de l'INSEE et les enquêtesmensuelles réalisées par les Fédérations nationales du Bâtiment et desTravaux Publics. Ces dernières sont des enquêtes dites « de branche » quivisent à fournir des informations sur l'ensemble de la profession et interrogentà cet effet non seulement les entreprises des deux secteurs concernés, maiségalement celles immatriculées dans d'autres secteurs qui exercent à titresecondaire une activité relevant des deux professions considérées.Les informations structurelles sont connues par différentes enquêtes, au seindesquelles l'enquête annuelle d'entreprises de l'Administration joue un rôlecentral.

Certains compléments d'information structurelle peuvent être tirés d'enquêtesprofessionnelles, de l'enquête sur l'emploi du Ministère des Affaires sociales,des statistiques élaborées par la caisse nationale de surcompensation duBâtiment et des Travaux Publics, par les caisses de congés payés et parl'UNEDIC.

I — DESCRIPTION DES ENQUETES ANNUELLESD'ENTREPRISES

1.1. — Généralités

Les enquêtes annuelles d'entreprises sont exécutées par lesdifférents Ministères de tutelle et l'INSEE dans tous les secteurs dela production nationale à l'exception de l'Agriculture et desServices, c'est-à-dire dans les industries (y compris les industriesagricoles et alimentaires), les commerces, le bâtiment et les travauxpublics, les transports.Ce sont des enquêtes de secteur : elles interrogent toutes lesentreprises ayant une même activité principale. Elles saisissent laproduction sous ses aspects physique et comptable, ainsi que lesdonnées concernant la main-d'œuvre et les investissements. Maisl'un de leurs buts principaux est de rapprocher le flux de productionde ses facteurs. Elles apportent, de ce point de vue, un supplémentd'information appréciable par rapport aux enquêtes conjoncturellesen donnant le détail des ventilations des achats et desinvestissements.

L'enquête auprès des Entreprises de Bâtiment et de Travaux publicsfournit également un recensement des chantiers de chaqueentreprise, qui sont décrits suivant leur localisation, leur nature, lesmaîtres d'ouvrage participants.La production de chaque branche est reconstituée grâce à lacommunication entre les différents services enquêteurs desrésultats concernant les activités secondaires de leurs entreprises.Les résultats de structure apportés par les différentes enquêtesannuelles sont nombreux et approfondis et forment un ensemblecohérent - leur délai moyen de disposition est d'un an et demiaprès l'année d'enquête.

1.2. — Historique de l'enquête annuelle d'entreprisedans le secteur du BTP.

La première enquête a été exécutée en 1956, par voie postale. Ellecomportait deux types de questionnaires ; l'un pour les entreprises,l'autre, plus simple, pour les artisans.Une refonte a eu lieu en 1969, adaptant les questionnaires auxschémas généraux retenus pour l'ensemble des enquêtes annuellesd'entreprises. Le questionnaire simplifié a été envoyé aux artisans etentreprises employant moins de cinquante salariés.Sont toutes interrogées les entreprises immatriculées en bâtimentou en travaux publics employant plus de 20 salariés ; par contre onn'effectue l'enquête qu'auprès d'une sur dix des entreprisesemployant de six à dix-neuf salariés et d'une sur vingt-cinq decelles employant de zéro à cinq salariés.

En 1974, 26.118 entreprises ont été ainsi interrogées. Un taux deréponse de 81 % a été obtenu, ce qui correspond à un taux decouverture (1) supérieur à 90 %.Etant donné la mobilité de la population des entreprises : grandnombre de créations et de disparitions, de changements d'adres-ses ou de type d'activité, surtout dans le domaine artisanal, ces tauxpeuvent être considérés comme tout à fait satisfaisants.

1.3. — Diffusion

La diffusion des résultats portant sur les années 1968 à 1972 a eulieu aux dates suivantes (2).

(1) Rapport entre le chiffre d'affaires des entreprises répondantes et le chiffred'affaires global du BTP.(2) Supplément aux bulletins statistiques de la construction N° 8-9-12-13.

Page 40: SPECIAL BATIMENT TRAVAUX PUBLICS

40

Année enquêtée

1968 et 1969197019711972

Date de diffusion

Résultatsdéfinitifs

Octobre 73Juillet 74

Décembre 74Juillet 75

Résultatsprovisoires

La diffusion des résultats à venir est prévue aux dates suivantes :

Année enquêtée

1973

1974

1975

Date de diffusion

Résultatsdéfinitifs

Décembre 75

Juillet 76

Décembre 76

Résultatsprovisoires

Juillet 75Juillet 76

On constate qu'un grand retard a été pris au début de l'exploitationde l'enquête et qu'un rattrapage rapide est en cours.

Il — PRINCIPALES GRANDEURS ETUDIEES

On trouvera ici quelques exemples des résultats issus de l'enquête.

2.1. — La structure du secteur

Si l'on étudie la répartition des entreprises par taille, on voitimmédiatement apparaître dans le bâtiment et plus particulièrementdans le second œuvre un secteur artisanal très important quin'existe pas dans les travaux publics.

Centre hospitalier universitaire Nantes

TABLEAU I - Nombre d'entreprises suivant la taille des entreprises 1974

-—-_______^ Nombre de~~ •—-________̂ salariés

Secteur " ~~ _____

BATIMENTGros-œuvre

Second-œuvre

Travaux Publics

TOTAL

0-5

79.300

164.300

4.025

247.625

6-19

13.590

15.880

1.560

31.030

20-49

3.809

3.675

916

8.400

50-999

2.312

1.455

842

4.609

1000 & plus

44

13

46

103

TOTAL

99.055

185.323

7.389

291.767

La taille moyenne de l'entreprise de bâtiment est de 7 salariés, cellede l'entreprise de travaux publics est de 52 salariés. Laconcentration des entreprises de travaux publics ressort trèsnettement parmi les entreprises de BTP, de plus de mille salariés,où elles comptent 46 Entreprises sur 103, alors que, toutes taillesréunies, les TP ne représentent que 2,7 % des entreprises.

2.2. — Les effectifs

- La Population active

De la différence des tailles des entreprises entre les deux secteursrésultent deux structures différentes des effectifs.En effet, les petites entreprises qui, juridiquement, sont dans laplupart des cas des « entreprises individuelles » emploient deseffectifs non salariés.

Mise en place d'une menuiserie sur moule

Page 41: SPECIAL BATIMENT TRAVAUX PUBLICS

41

A partir d'une certaine taille, les entreprises se constituent ensociétés, le plus souvent anonymes, parfois à responsabilité limitée.Tous les effectifs sont alors salariés.On comptait donc en 1972 près de 282.000 travailleurs non salariésdans le bâtiment, soit 16 % de la population active du bâtiment, etseulement 5.000 en travaux publics, soit 2 % de la populationactive de ce secteur.

- Les salariés

Les effectifs salariés eux-mêmes sont structurés de façon assezsemblable dans les deux sous-secteurs entre trois catégoriesprincipales.

TABLEAU 2 — Répartition entre les catégories « socio-profes-sionnelles » en 1972 en %

II apparaît donc qu'assez souvent les corps d'état peu spécialisésont un faible taux d'encadrement et une forte proportion d'ouvriersétrangers.

- Les-heures ouvrées

Le nombre des heures ouvrées par les ouvriers évolue selon unetendance à long terme proche de celle des effectifs salariés.Cependant, dans le court terme, les deux courbes peuvent évolueren sens contraires, les heures ouvrées subissant des variations plusmarquées qui évitent dans un premier temps une variation deseffectifs.La variation saisonnière, des effectifs ouvriers, caractéristiquetraditionnelle du BTP est en fait assez faible : 4,4 % (67.000ouvriers) de plus au 1er juillet qu'au 31 décembre.

Secteur^"~~~""--\

Bâtiment

Travaux Publics.

Ouvriers

83,3

78,9

Maîtrise(E.T.A.M.)

12,7

15,8

Cadres(I.A.C.)

4,0

5,3

TOTAL

100

100

1. Ouvriers et apprentis2. Maîtrise, employés et techniciens3. Cadres et Ingénieurs

- Rémunérations

Elles concernent l'ensemble du personnel salarié.

Milliardsde F

35 .

32 .

30 -

28 -

27 -

25

1970

RÉMUNÉRATIONS

/

/ + 17 %

/27,8

|

1971

32,4

i

1972 19 73

- Le taux d'encadrement

est plus élevé (5 à 7 %) dans le second œuvre, les travaux publicset la construction métallique que dans les entreprises générales debâtiment, la maçonnerie et la peinture (2,5 à 4 %) où les travauxsont plus simples.La proportion des ouvriers étrangers par rapport au total desouvriers et apprentis varie beaucoup selon les corps d'état :- dans le bâtiment, de 46 % dans les entreprises générales et enmaçonnerie, à 17 % en second œuvre et 10 % en constructionmétallique ;- dans les travaux publics, elle est élevée (40 à 55 %) dans lesentreprises de terrassement, de pose d'oléoducs et de gazoducs,de travaux ferroviaires, et faible (10 à 35 %) dans les travaux trèsspécialisés : maritimes, de réseaux électriques, de thermiqueindustrielle, d'hygiène publique.

Heuresouvréesen milliards

4

3

Effectifs salariésen millions

. 2

. 1,50

1970 1971 1972

. Nombre d'heures^ ' ouvrées par les ouvriers

_ , - " ' ' ^ - Effectifs salariés

1973

2.3. — La production

Elle est représentée par la valeur estimée totale des travauxphysiquement exécutés au cours de l'année civile d'enquête, queces travaux aient fait l'objet de factures, de devis ou de mémoiresou qu'ils soient simplement en cours d'exécution. Dans ce derniercas on demande le montant approximatif que l'on indiquerait sur unmémoire. Les entreprises exécutent des travaux de naturesdifférentes :Travaux de BTP bien sûr, mais aussi, préfabrication extraction dematériaux de construction, transport pour des tiers, négoce,promotion-vente.L'ensemble des travaux constitue l'activité du secteur BTP. Ladistinction entre les différentes natures de travaux permet decomptabiliser les activités hors BTP avec leurs homologues demême nature exécutés dans d'autres secteurs, tels que l'industrie,les transports et les services pour les activités citées ci-dessus et depasser ainsi du secteur d'activité à la branche d'activité.

Logements collectifs à Perpignan

Page 42: SPECIAL BATIMENT TRAVAUX PUBLICS

42

Milliards de F

180

PRODUCTION DES ENTREPRISES DE BTP

1968-1973 (1)

Production totale172,1 (1)

1968 1969 1970

(1) Résultat approximé

1971

PRINCIPALES DESTINATIONS DES TRAVAUX

ADMINISTRATIONS.

BRANCHES PRODUCTIVES _

LOGEMENT.

III I II I IIMM MMMi l MMMl I ! MMMM MMMM I II IMM MM

100 %

80,1 %

51 %

- Les travaux de BTP peuvent être analysés suivant troisdestinations fondamentales :

• le logement qui représente plus de la moitié des chantiers,

• les branches productives qui comprennent les industries,l'agriculture, le commerce, les services,

• les administrations et les travaux d'aménagement rural et urbain.

- Le mode d'exécution comporte quatre variantes :

Le plus fréquent correspond à la « commande directe », l'entrepre-neur s'engage pour un marché qu'il exécutera seul ou dont ilconfiera une partie en « sous-traitance » à un autre entrepreneur.

Les chantiers importants sont souvent exécutés en « groupementd'entreprises » ou en « association en participation ».

Les trois modes d'exécution non directe : sous-traitance, associa-tion en participation, groupement, qui réunis représentent 15 %des travaux exécutés correspondent à deux besoins possibles :

- soit, capacité de travail supplémentaire (matériel) pour destravaux lourds : (nivellement, gros œuvre) pour lesquels le matérielde l'entreprise exécutante ne suffit pas,

- soit, spécialisation technique (fondations spéciales, secondœuvre).

L'association en participation est une modalité utilisée surtout pardes entreprises de travaux publics, pour de grands chantiers(supérieurs à 5 millions de francs).

MODES D'EXÉCUTION

/

TRAVAUX

DIRECTS

\

\SOUS-TRAITANCE REÇUEPARTICIPATIONGROUPEMENT

DES TRAV

A\\\\II

rAUX

100 %

15 %

6 %3 %

Page 43: SPECIAL BATIMENT TRAVAUX PUBLICS

43

2.4. — Les facteurs de production

- Les achats :

II s'agit de produits qui sont dans la plupart des cas intégrés dans laproduction sous la forme :- de produits bruts : sable, graviers,- de produits semi-finis : béton prêt à l'emploi, bois scié, tôle,- de produits finis ou composants : murs-rideaux, panneauxsandwiches, éléments de cloisons.

Une faible part des achats n'est pas intégrée à la production, maisrevendue en l'état. Le principal poste est, de loin, celui des produitsde carrière et matériaux de construction.

On trouvera ci-après la ventilation détaillée des postes d'achats partype de produit et par sous-secteur d'activité. On note entre ceux-cides différences très significatives.

Le total des achats s'est élevé en 1972 à 47,5 milliards de francs.

Moule horizontalpour mur technique

Produits achetésActivité principale de l'entreprise

Grosœuvre

Secondœuvre Bâtiment Travaux

publics

Bâtimentet travaux

publics

Marchandises revendues en l'étatEmballageProduits énergétiques : solidesProduits énergétiques pétroliersProduits de carrière - constructionVerreProduits de la sidérurgieProduits de la 1 re transformation de l'acierDemi-produits métaux non ferreuxProduits de fonderieArticles métalliquesMatériel de grosse et moyenne mécaniqueMatériel électriqueProduits de la mécanique de précisionProduits chimiquesProduits noirs pour routesCaoutchouc - amianteBois brutsBois ouvrésPapiers - cartonsProduits de l'imprimerieProduits de la transformation des matières plastiquesProduits textilesCuirsAutres produits

TOTAL

2,40,30,44,4

36,21,18,95,32,01,63,52,91,70,52,71,72,05,36,40,70,42,21,40,15,9

100,0

7,50,20,52,97,01,84,13,14,95,64,2

10,210,92,06,10,40,67,45,71,40,33,21,90,18,0

100,0

5,20,30,5

• 3,620,1

1,56,24,13,63,83,96,96,71,3

-- "4,61,01,26,56,01,10,32,81,70,17,0

100,0

1,60,21,96,3

22,10,23,96,55,93,63,27,0-8,30,82,25,62,74,01,20,20,43,50,40,28,1

100,0

4,50,30,84,1

20,51,25,74,64,13,83,86,97,11,24,12,01,55,95,00,90,32,91,40,17,3

100,0

Mise en place des noyaux pourventilation d'un mur technique

Remplissage de tinjecteur àbéton pour batterie verticale

Bétonnage d'un moulehorizontal

Page 44: SPECIAL BATIMENT TRAVAUX PUBLICS

44

- Les investissements :

On constate que pour l'ensemble du secteur BTP les investisse-ments en francs courants ont augmenté de manière régulière, maisassez faible, de 1968 à 1972.

Milliards de F

6 -

5 .

4

4.58

19 68

INVESTISSEMENTS DU SECTEUR

5.054

1 ...

1969

5.1

t

1 1

1970 1971 19

6,05

72

Le poste « Terrains et Constructions » est nettement plus faible enBTP (19 %) que dans certains secteurs industriels : 35 % engrosseet moyenne mécanique et dans le secteur énergétique 36 % ensidérurgie, etc.L'essentiel des investissements du BTP consiste en matériel dechantiers et en engins très onéreux et d'une durée de vierelativement courte : un bulldozer de 500 CV coûte environ unmillion de francs, une excavatrice, 500.000 francs. Leur durée devie moyenne est de cinq ans. On voit donc qu'une analyse annuelledes investissements au niveau microéconomique ne serait paspertinente. L'entreprise doit en effet mener une politique à moyenterme incluant le remplacement des matériels mais tenant compteégalement du progrès des techniques et des contraintes desmarchés, particulièrement pour les grands ouvrages de travauxpublics.

Terrains bâtiments

Génie Civil

Outillage

et

matériel

Matériel

de

transport

neuf

occasion

neuf

occasion

100 %

81 %

33%

28%

4 %

2.5. — Les données comptables

Dans l'enquête annuelle d'entreprise, ces données ne sont connuesque pour les entreprises de 50 salariés et plus, auxquelles estdemandé un compte résumé d'exploitation. L'entreprise le calculepour la période d'exercice qu'elle a choisi - Les 2/3 des exercicess'achèvent au 31 décembre, 1/3 d'entre eux environ au 31 mars etdurent 12 mois. Les exercices des entreprises nouvellement crééesou en état de cessation sont différentes de 12 mois.

2.5. — 1 . Le compte d'exploitation décrit les différents postesde charges et de produits, essentiellement :

- en charges : achats, impôts et taxes, frais de personnel,- en produits : ventes et produits annexes.

Les différents postes donnent lieu au calcul de données pluscomplexes :

- le chiffre d'affaires hors taxes (CAHT),- la valeur ajoutée brute au coût des facteurs (VABCF),- l'excédent brut d'exploitation (EBE),- le profit brut courant avant impôts (PBCAI).

79 2

56,4

34,734,3

6.85,7

Milliards de F

Travauxfournitureset divers

services extérieurs22,8

Achats

21,7

Détail du CAHT

1972

CAHT+ produits

annexes

impôtsindirects 0,4

VAHTVABCF

EBEPBCAI

VABCF

Frais

de personnel :

27,5

— ^

amortissements :2,3

provisions : 1,1

solde net : 2,9

Détail de la VABCF

Milliards de F

34,3

EBE 6,8" 6,3- PBCAI 5.7

42 9

Détail des investissements

2.5. — 2. Les ratios

L'ensemble des résultats décrits ci-dessus correspond à desagrégats totalisant des réponses individuelles. Ces agrégatspeuvent être présentés par corps d'état ou par taille d'entreprise ouselon d'autres critères.Il est cependant nécessaire pour rendre plus proches ces donnéesde les rapporter à des unités statistiques simples.Les résultats sont donc présentés sous forme de ratios par salariéou heure ouvrée.

Page 45: SPECIAL BATIMENT TRAVAUX PUBLICS

45

Ratios sur la production et les données d'emploi.1963-1970-1972

Milliers de F

90 -

84 .

78 -

72 -

66 -

60 -54

30 -

18

15 -

12

85.2/*Productjon/ per salarié

/

/ / 75.5

y// * 58,7

50,6

Rémunération

-1 ?7699

i i i

Nombre moyend'heures ouvrées annuellespar ouvrier et apprenti

- 2400 •y /2378

- 2300 ^^_^S- < — - " 22882271

. 2200

I 1 ii i i i i

1968 1969 1970 1971 1972 1970 1971 1972

— PRINCIPAUX RESULTATS REGIONAUX

On trouvera ci-dessous les montants des travaux exécutés en 1972par région d'exécution des chantiers.

Région du chantier

ParisChampagnePicardieHaute-NormandieCentreBasse-NormandieBourgogneNordLorraineAlsaceFranche-ComtéPays de LoireBretagnePoitou-CharentesAquitaineMidi-PyrénéesLimousinRhône-AlpesAuvergneLanguedoc-RoussillonProvence Côte-d'AzurCorseOutre-MerÉtranger

TOTAL

Montant enmillions de francs

37.6153.0193.2044.0906.3652.7103.436

. 7.3504.7774.5872.3616.8366.3033.3965.5455.4551.473

14.3282.8523.891

11.318327480

2.773144.503

Le total (144,5 milliards de F) désigne le montant des travaux deBTP exécutés en métropole ou hors métropole. Il est inférieur aumontant de la production (153,6). La différence correspond auxactivités hors BTP (9,1).Une brochure régionale rétrospective est actuellement en prépara-tion et doit être publiée dans le courant du second semestre 1975.Elle reprendra, pour chacune des régions, les données principalesportant sur la structure et l'activité des entreprises, qui ont étédécrites sommairement ci-dessus au niveau national. Les résultatsseront présentés en série chronologique sur la période 1968-1973.Elle comportera de plus une comparaison entre les « exportations »interrégionales de travaux.On a cherché à exprimer la vocation importatrice ou exportatriced'une région par le rapport

Exportation . _b_Importation ' a

On observe en 1972 (voir carte) :- Une seule région « à vocation exportatrice » : la région parisienneb/a = 7,1

Région équilibrée

Région moyennementimportatrice LZH

Région fortenentimportatrice

Région exportatrice

- Sept régions «équilibrées» (0,8 < b/a < 1.3) : Pays de laLoire, Poitou. Charente, Limousin, Aquitaine, Rhône-Alpes. Lorraine,Alsace.- Sept régions « moyennement importatrices » :(0,5 < b/a < 0,8) : Nord, Basse Normandie. Centre, Franche-Comté, Auvergne, Midi-Pyrénées. Corse.- Sept régions «fortement importatrices»: (b/a < 0,4):Bretagne, Haute Normandie, Picardie. Champagne, Bourgogne,Languedoc, Roussillon, Provence, Côte d'Azur.On pourra voirquantativement quelles régions sont dépendantes dequelles autres et dans quelle proportion.A partir de ce constat on pourra étudier quel type d'entrepriseexécute des marchés hors dé la région de son siège social : taillede l'entreprise, nature de l'activité. En comparant ce typed'entreprises à celles qui sont présentes dans la région on pourradéfinir des perspectives de spécialisations à développer éventuel^ment sur le plan régional ou de regroupements à opérer pouratteindre une taille compétitive.

Page 46: SPECIAL BATIMENT TRAVAUX PUBLICS

46

ÉCHANGES INTER-RÉGIONS 1972

A - " Importations " et " Exportations " de travaux par région

Régionde chantier

Région parisienne —ChampagnePicardieHaute-NormandieCentreBasse-Normandie . . . .BourgogneNordLorraineAlsaceFranche-ComtéPays de la LoireBretagnePoitou-Charentes . . . .AquitaineMidi-PyrénéesLimousinRhône-AlpesAuvergneLanguedoc-RoussillonProvence-Côte-d'Azur.CorseD.O.M.-T.O.MÉtranger

ENSEMBLE

Impor-tations

(a)*

2.097694942

1.1491.161

470715

1.319738

1.391344

1.044559431907945286

1.322483812

3.33078

4812.774

24.472

Expor-tations(b)"

14.944207337497678328257595745191160842184416888553384

1.25322723251242

24.472

b Exportationsa Importations

7,10,30,40,40,60,70,40,51,00,90,50,80,31,01,00,61,30,90,50,3

- 0^0,5

1,0

(*) Ou travaux exécutés dans la région par des entreprises hors région.(**) Ou travaux exécutés hors région par des entreprises de la région.

IV — LES UTILISATEURS DE L'ENQUETENUELLE D'ENTREPRISE BTP

AN-

- Les Facultés des Sciences Economiques, en particulier celle deRennes, étudient les données de la production, l'emploi, lesrésultats d'exploitation et les investissements des entreprisesemployant plus de cinquante salariés.

4.3. — Les organes intermédiaires

- Les Economistes et Statisticiens des Cellules EconomiquesRégionales sont intéressés par la rétrospective régionale(1968-1973) actuellement en préparation. La cellule de la région« Rhône-Alpes » a formulé le même type de demande que lafaculté de Rennes.- L'Assemblée Permanente des Chambres de Métiers étudie lesrésultats des entreprises employant moins de vingt salariés etparticulièrement ceux des artisans (zéro à cinq salariés).Certaines Chambres Régionales de Commerce et d'Industrie, parexemple celle de la région de Champagne-Ardennes ont reçu lesprincipaux résultats concernant des entreprises de cinquantesalariés et plus (production, emploi, compte d'exploitation etc.) etune ventilation départementale du nombre des entreprises classéespar activité et taille.

4.4. — Les Administrations et les organismes inter-nationaux

La Sous-Direction des Etudes de la D.B.T.P.C. élabore à l'aide desinformations provenant de l'enquête, un tableau de bord du B.T.P.,et répond à des demandes ponctuelles concernant, par exemple ;l'énergie, l'emploi, etc.L'INSEE utilise les résultats de l'enquête annuelle pour :- le calcul des comptes du BTP dans le cadre des comptesnationaux,- la construction du tableau des entrées et sorties (TES), pour lequelelle utilise la ventilation des postes d'achats,- l'élaboration d'une fresque historique de l'ensemble du systèmeproductif.L'Office Statistique des Communautés Européennes situe l'ensem-ble des données françaises dans le contexte européen.Enfin l'Enquête auprès des Entreprises permet de mettre à jourchaque année la partie de l'annuaire de l'O.N.U. décrivant lestravaux de BTP réalisés en France.

On peut les répartir en quatre groupes principaux. On trouvera ci-dessous quelques exemples d'utilisation :

4.1. — Les entreprises du secteur BTP

Elles expriment le souhait de recevoir une information d'ensembleen contrepartie des données d'entreprise qu'elles fournissent. En1974, pour la première fois, des données relativement détaillées ontpu être communiquées à toutes les entreprises interrogées dansl'enquête. Tous les résultats annuels leur seront désormais adressésde façon régulière.

4.2. — Les Bureaux d'Etudes privés et les centresde recherche universitaires

- Les Bureaux d'Etudes des entreprises fabriquant des élémentsd'habitation (cuisines, salles d'eau, chaufferies) désirent connaître,en vue d'études de marché, l'importance, la destination et lalocalisation des chantiers par régions.- Le Bureau d'Informations et de Prévisions Economiques utilise lesinformations sur les travaux d'amélioration et d'entretien selon leurnature et le maître d'ouvrage.

Construction scolaireRégion parisienne

Page 47: SPECIAL BATIMENT TRAVAUX PUBLICS

47

Qu'appelle-t-on marché du bâtiment ? C'est l'ensemble formé par lesacteurs de l'offre, les demandeurs et leurs transactions. La demande desménages est étudiée au niveau national et régional par l'I.N.S.E.E., auniveau local par les centres d'information logement installés ou en voiede l'être sous le patronage de la Direction de la Construction. Le servicedes Statistiques et des Etudes Economiques de la D.B.T.P.C. a entreprisd'interroger les offreurs (promoteurs et agents de commercialisation).Le marché du bâtiment ne se réduit pas, bien entendu, à celui dulogement neuf, il comprend aussi celui des constructions neuves à usageautre qu'habitation et celui, très peu connu, du bâtiment ancien.L'effort statistique a d'abord porté sur le marché des logements neufspour deux raisons : la priorité accordée à ce secteur par les pouvoirspublics, les professionnels et l'opinion en général ; mais aussi l'existenced'un fichier de la construction neuve, base très commode pour lelancement d'enquêtes.Deux enquêtes de natures très différentes ont été mises au point :- l'enquête sur le prix de revient prévisionnel des logements neufs,réalisée tous les 18 mois environ,- l'enquête sur la commercialisation des logements neufs, réalisée tousles trimestres.

Les enquêtessur le marchédu bâtiment

par Michel GEORGINAdministrateur de l'I.N.S.E.E.

1) L'ENQUETE SUR LE PRIX DEREVIENT PREVISIONNEL DES LO-GEMENTS NEUFS

Présentation et historique.

Elle porte sur des permis de 10 logementset plus, tirés par sondage dans le fichier desconstructions neuves. Les opérations ainsidésignées sont enquêtées (visite du chan-tier, interview du promoteur) par desingénieurs-enquêteurs quelque tempsaprès l'ouverture du chantier. Les questionsposées sont relatives aux prix de passationdes marchés de construction et aux coûtsrelatifs au terrain et à son équipement.L'ensemble de ces coûts, rapportés à unemême date par actualisation fournit un coûttechnique prévisionnel de l'opération.Les caractéristiques des différentes enquê-tes déjà réalisées ou en cours de prépara-tion sont indiquées dans l'encadré ci-dessous.

1 ) Publications de la 2e enquête.Article en octobre 1973 dans « Etudes etNotes d'information ».Résultats généraux en novembre 1974« Etudes Statistiques de l'Equipement ».Résultats par zones (ZEAT) en mars 1975« Etudes Statistiques de l'Equipement ».Résultats par tranches de prix, sous presse,« Etudes Statisques de l'Equipement ».2) La 3e enquête doit donner lieu à unpremier article dans le numéro de juin 1975des « Etudes et Notes d'Information », puisà publications plus détaillées.

Les premiers enseignements.

Les délais entre le début de la collecte et ladiffusion des résultats s'améliorent notable-ment d'une enquête à l'autre. Compte tenudu délai d'au moins deux ans (sauf pour lesH.L.M.) qui s'écoule entre la mise enchantier et la fin de la commercialisationl'actualité de l'information, de nature struc-

turelle, fournie par l'enquête devient satisfai-sante.Les promoteurs refusent rarement de ré-pondre : sur la 3e enquête, un taux net derefus de 2 % a été observé. Ce bon accueilest essentiellement dû à ce que l'enquêteest réalisée par des enquêteurs, pour laquasi-totalité ingénieurs retraités des tra-vaux publics de l'Etat, qui ont donc unebonne connaissance des problèmes etapportent aux promoteurs interrogés lesrésultats de l'enquête précédente.Concernant un nombre important de loge-ments (52.000 pour la 2e enquête), bénéfi-ciant d'un taux de réponse élevé, l'enquêtefournit, au niveau national et pour desregroupements de régions (ZEAT), desrésultats significatifs.On trouvera à la page suivante deuxexemples des résultats de la 2e enquête.La comparaison d'une enquête à l'autre estévidemment d'un grand intérêt, elle donnenotamment des informations sur l'évolutionde la charge foncière.

• Enquête prix de revient prévisionnel des logements neufs.

Numérode l'enquête

1re enquête(expérimentale)2e enquête

3e enquête

4e enquête

Années d'ouverturesde chantiers couvertes

1966-1967-1968(hors H.L.M. locatives)

1969-1970(hors H.L.M. locatives)

1971-1972(Y.C. H.L.M. locatives)1973 1er semestre 74(Y.C. H.L.M. locatives)

Débutde la collecte

1970

Décembre 1971

Mars 1974

Septembre 1975(prévision)

Dossiers exploitésDossiers enquêtes

600/800

840/960

915/1000

850 interrogés

Publication despremiers résultats

JUIN 1973

OCTOBRE 1973*

JUIN 1975*(prévision)

JUIN-JUILLET 1976(prévision)

Page 48: SPECIAL BATIMENT TRAVAUX PUBLICS

48

PART DES DIFFÉRENTES SORTES DE DÉPENSESSELON LE SECTEUR DE FINANCEMENT (en %)

(logements mis en chantier en 1969-1970)'

Secteurde financement

H.L.M. accessionPrimes avec prêtPrimes sans prêtNon aidéEnsemble

Dépensesde bâtiment

77,274,573,873,073,9

Honorairesde construction

2,73,73,54,13,8

Terrain + dépensesannexes = charge foncière

10,2 + 9,9 = 20,112,9 + 8,9 = 21,814,9 + 7,8 = 22,718,1 +4,8 = 22,915,3 + 7,0 = 22,3

100100100100100

PART DES DIFFÉRENTES SORTES DE DÉPENSES :COMPARAISON PROVINCE-RÉGION PARISIENNE (en %)

Région ParisienneProvince

Dépensesde bâtiment

67,976,5

Honorairesde construction

3,64,0

Terrain + dépensesannexes = charge foncière

20,5 + 8,0 = 28,513,0 + 6,5 = 19,5

Total

100100

Les améliorations et les dévelop-pements.

L'enquête actuelle ne prend pas en compteles autres éléments qui entrent dans le prixde vente final du logement : frais depublicité, frais de commercialisation, fraisfinanciers, frais de gestion, rémunération dupromoteur, rémunération des capitaux in-vestis. L'ensemble de ces frais appelé fraisde promotion peut notablement varier avecla conjoncture (hausse des taux d'intérêt,allongement de la commercialisation).La mise au point d'un « questionnaireretour », qui couvrirait ces frais de promo-tion se heurte à de nombreux obstacles. Lesméthodes de comptabilisation des frais depromotion sont très diverses chez lespromoteurs, ils n'imputent pas toujours cesfrais par opération. Un long délai esttoujours nécessaire, même après la fin de lacommercialisation, pour clore le comptefinancier d'une opération.Cependant l'intérêt de tels renseignements,principalement dans la période actuelle, esttel que la mesure des frais de promotionparaît devoir être tentée.

2) L'ENQUETE NATIONALE SURLA COMMERCIALISATION DESLOGEMENTS NEUFS.

Présentation

Elle vise à suivre « la vie commerciale » delogements neufs, construits dans des en-sembles de deux logements et plus,destinés à la vente et commercialisés pardes promoteurs (publics ou privés). Ontrouve parmi les logements suivis aussi biendes maisons individuelles construites dansle cadre d'un permis groupé que desappartements appartenant à des immeu-bles collectifs. La catégorie de logementsvisée par l'enquête représente de 35 à

40 % de la construction annuelle delogements.Elle est effectuée trimestriellement par lesDirections Régionales de l'I.N.S.E.E. (sauf àParis) ; la conception, la direction, le traite-ment et la diffusion des résultats sont duressort du Service des Statistiques et desEtudes Economiques.

Logements collectifs à Milan

Elle couvre actuellement 18 régions deprogramme. Elle n'est pas effectuée enProvence-Côte d'Azur, Corse, Rhône-Alpeset la Région Parisienne (sauf Paris qui estenquêté). Sur les zones enquêtées, comptetenu des taux de sondage, l'enquêteconcerne environ 40 % des bâtiments et60 % des logements. Chaque trimestre5.000 programmes sont enquêtes.Les résultats sont ensuite redressés pourtenir compte des taux de sondage. Les;principales variables suivies sont : le volumedes logements offerts, les prix de vente et levolume des réservations nettes enregis-trées. D'autres renseignements sont collec-tés et exploités dans des études particuliè-res.

L'enquête est effectuée depuis 1971. Ladiffusion des résultats trimestriels a étérelativement limitée jusqu'aux résultats por-tant sur le 2e trimestre 1974 (janvier 1975).On notera en mars 1975 la publication dans« Etudes et Notes d'Information » d'unerétrospective sur les prix de vente du1er trimestre 1971 au 1er trimestre 1974,cette rétrospective donnera lieu à unebrochure plus détaillée dans la série « Etu-des Statistiques de l'Equipement ». Enfin enoctobre 1975 paraîtra un Bilan 1974 oùseront publiées des études originales por-tant sur des données actuellement nonpubliées chaque trimestre.

133 logements Maisons-Alfort

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En avril 1975 a paru une brochure à la foisconjoncturelle et rétrospective présentantles résultats jusqu'au 3e trimestre 1974inclus (4e trimestre 1974 pour Paris). Cettepublication, diffusée à tous les promoteursrépondant à l'enquête, est maintenant lesupport régulier de diffusion des résultatsde l'enquête. Les délais de publicationseront réduits progressivement.

Quelques résultats.

On trouvera ci-dessous à titre d'exemplequelques-uns des résultats donnés dans labrochure portant sur le 3e trimestre 1974.

STRUCTURE DES VENTES PAR SECTEUR DE FINANCEMENTPOUR LE 3e TRIMESTRE 1974

Batterie verticaleà deux alvéoles

Maison individuelletype côte atlantique

6.465

2.725

2.670

2.800

SansAide

P.I.C.

P.S.I.

H.L.M.accession

14.660

desventes

44

19

18

19

100

Ventes

1.070

170

1.240

desventes

86Joint horizontalentre planches

14

100

RÉGIONS ENQUÊTÉES(hors Paris)

PARIS(Autres secteurs négligeables)

DÉLAIS D'ÉCOULEMENT DES STOCKS EN MOISAU RYTHME DES VENTES DU TRIMESTRE(Tous secteurs de financement confondus)

Trimestre

PARIS

RÉGIONSENQUÊTÉES(hors Paris)

2e 1973

14

15

3e1973

23,5

13

4° 1973

16,5

12

1er 1974

15,5

10,5

2e 1974

25

13

3e 1974

42

16

4e 1974

38(provisoire)

C'est par rapport à la série des trimestrespassés que le délai d'écoulement desstocks permet d'apprécier la conjonctured'un trimestre. Il apparaît ainsi nettementsur la série présentée ici que le meilleurtrimestre a été le 1er trimestre 1974 sur lesrégions enquêtées.

Au fur et à mesure que le délai depublication des résultats se raccourcira,l'enquête fournira, sur les régions enquê-tées, un ensemble de données permettantde tenir un « tableau de bord » de lacommercialisation des logements neufs.

Maison individuelletype région parisienne

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Évolution des prix moyens de vente au m^ habitable par secteur de financement

2 500

2 000

1 500

1 000

900

Prix moyen au r

5 000

4 000

P.S.P. et sans aide

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'A/P.S.I. # ^

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H.L.M.

i

i i i i i

1971 1972 1973 1974

Ensemble des régions enquêtées (Paris exclu)

1975

3 000

2 000

Tous secteurs

PS P + sans aide

PI C+PSD

—^A>/ s

r\f / '

î // /Î^PSI

Ai1 1 1 i i i i i

1971 1972 1973

Ville de Paris

1974 1975

Centrale à bétondu type mur

Chaudières

Les améliorations et les dévelop-pements.

Les améliorations à apporter en priorité sontle raccourcissement des délais de diffusionet l'extension de l'enquête à l'ensemble dela France.- Si les actions actuellement en coursportent leur fruit, la diffusion des résultatsdétaillés devrait, en 1976, intervenir 4 moisaprès le début de la collecte. Ce délai,encore relativement long, est lié à . larichesse et à la « lourdeur » du question-naire, qui impose l'utilisation d'enquêteursdans la plupart des cas ; d'autre partl'enquête ne portant que sur un échantillon,• environ 60 % des logements visés, uncontrôle très détaillé des dossiers estnécessaire avant de pouvoir obtenir à partirdes réponses recueillies auprès de l'échan-tillon, les résultats finalement publiés.- Sur les régions actuellement non enquê-tées la situation est la suivante : les

Directions Régionales de l'I.N.S.E.E. de Lyonet Marseille effectuent des enquêtes decommercialisation sur l'ensemble des pro-grammes de quelques agglomérations deleurs régions, en utilisant un questionnaireléger.On ne peut envisager en Provence-Côted'Azur et Rhône-Alpes l'exécution simulta-née de deux enquêtes de commercialisa-tion. Dans la Région Parisienne aucuneenquête administrative régulière n'est effec-tuée, l'obstacle principal à l'extension del'enquête nationale a été, jusqu'à mainte-nant, le coût de l'opération.Pour pouvoir étendre l'enquête nationaleaux régions non actuellement enquêtées etpour rester dans des limites de coûtacceptables, il est donc nécessaire à la foisde suivre uny.plus grand nombre deprogrammes dans les principales agglomé-rations et d'alléger le questionnaire. Cetallégement combiné avec la publicationdécentralisée des résultats devrait permet-

tre de raccourcir les délais de publication del'information et de mieux répondre auxbesoins d'informations localisées.

Une enquête ainsi rénovée sera sans douteexpérimentée à partir du 1er trimestre 1976sur une zone déjà Région Parisienne et unezone de la Région « Provence-Côted'Azur ». Compte tenu des renseignementsde ces « enquêtes pilotes », c'est au derniertrimestre 1976 que l'enquête nouvellepourrait remplacer l'enquête actuelle sur lesrégions actuellement enquêtées et dans laRégion Parisienne. Les régions « Rhône-Alpes, Corse, Provence-Côte d'Azur » pour-raient être prises en compte un ou deuxtrimestres plus tard.

A plus long terme, des extensions del'enquête de commercialisation aux loge-ments neufs destinés à la location et auxbureaux sont envisagées. Mais ces enquê-tes ne pourront être effectivement mises enplace, au mieux, qu'en 1977 ou 1978.

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L'information à laDirection du Bâtimentet des Travaux Publicset de la Conjoncture

par André SITRUKChef du Bureau d'Informations

Économiques et Statistiques

L'information et sa diffusion sont,aujourd'hui, indispensables à l'acti-vité économique.Les promoteurs et bureaux d'étu-des, y trouvent des éléments néces-saires à leurs réalisations, les com-merçants des incitations à leursimplantations, les dirigeants et ca-dres d'entreprises des guides à leursinvestissements, les économistesdes éléments d'analyses conjonctu-relles.

C'est pour répondre à ces besoinsque fut créé le Bureau d'Informa-tions Economiques et Statistiques,cellule spécialement chargée de laconception des supports et de ladiffusion des données, tant statis-tiques qu'économiques, concernantla construction, le bâtiment et lestravaux publics.

Orienté particulièrement vers lesrelations extérieures, ce service apour mission essentielle d'assurer,sous la forme la mieux adaptée aupublic, la publication des résultatsstatistiques de base et des analyses,études et prévisions de caractèregénéral se rapportant à ces activités.C'est ainsi qu'il est à l'origine despublications ci-dessous :

LES STATISTIQUES DE LACONSTRUCTION,.Bulletin mensuel,qui présente des tableaux de sériesstatistiques nationales, régionales etdépartementales concernant le Bâti-ment et les Travaux Publics : loge-ments neufs et constructions nou-velles autres qu'habitation, Industriedu Bâtiment et des Travaux Publics,coûts et prix, financements dans laconstruction.

LES « ETUDES STATISTIQUES DEL'EQUIPEMENT » analysent, de fa-çon détaillée, divers aspects del'activité du Bâtiment et des TravauxPublics : structure de la profession,main-d'œuvre, permis de construire,prix de revient et coûts prévisionnelsdes logements.

L'ANNUAIRE STATISTIQUE DEL'EQUIPEMENT, de parution ré-cente, reprend, dans les domainesdu logement et de la construction,des séries statistiques rétrospec-tives remontant jusqu'en 1945 auniveau régional et départemental. Laprochaine édition traitera de cesséries au niveau des principalesagglomérations.

Cette mission d'information s'étendaux questionnaires statistiques desorganismes nationaux et internatio-naux. Elle se complète par desrenseignements téléphoniques four-nis aux divers demandeurs, admi-nistrations ou particuliers, ainsi quepar la réception de nombreux visi-teurs.

Une bibliothèque, sise au 34, rue dela Fédération regroupe les listings etles tableaux élaborés depuis 1960.Ouverte au public, elle permetl'accès aux séries statistiques lesplus variées et les plus fines, dontcertaines n'ont pas fait l'objet depublications dans le Bulletin men-suel ou dans l'Annuaire.

Le B.I.E.S. ainsi, tend à répondre aumieux à la mission de documenta-tion qui lui a été confiée.

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Le G.R.I.T.E.C.

par Jean TUTENUITIngénieur en Chef des Ponts et Chaussées

Adjoint au Directeur du Bâtiment etdes Travaux Publics et de la Conjoncture

De toutes les facettes de l'évolution des activités du Bâtiment etdes Travaux Publics, la technique est celle qui est la plus apparente,ceile qui caractérise le mieux chaque époque. Parfois consécutive àl'évolution, elle répond par des solutions nouvelles à l'apparitiond'une contrainte économique, sociale ou politique, à la disparitiond'une ressource, à la montée d'une exigence.Parfois initiatrice, elle offre aux spécialistes et aux usagers despossibilités nouvelles, les tente par des facilités inattendues, flatteleur goût de nouveauté ou d'originalité, de grandeur ou de profit.L'évolution des coûts, la politique et les habitudes en matière demain-d'œuvre, la mise à la disposition du plus grand nombre desavantages du progrès se traduisent donc toujours par une évolutiondes procédés techniques, cause ou conséquence, mais toujoursimage de l'évolution générale.

Somme d'initiatives, résultent de recherches dispersées et d'expé-riences diverses, le~progrès technique doit être observé, ordonné etaidé pour être efficace.Les pouvoirs publics, comme les organismes professionnels nepeuvent s'en désintéresser. Il leur revient de créer les conditionsd'un bon développement, d'aider les recherches dans les directionsles plus prometteuses, de faire sauter les blocages de tous ordreséconomiques, structurels, réglementaires qui risqueraient d'arrêterles progrès utiles.Le GRITEC, qui intervient au niveau des technologies et desprocédés mis à la disposition de l'ensemble des secteurs de laconstruction, est ainsi amené à porter son attention sur quelquessujets fondamentaux où l'action des pouvoirs publics est indispen-sable.Immédiatement à l'aval des activités d'extraction ou de productiondes matériaux, se situe le secteur de la production des produits debase de la construction. Autrefois utilisatrices de matériaux naturels,les entreprises utilisent de plus en plus de produits élaborés, dansdes processus mécanisés où la connaissance exacte descaractères et des performances prend une importance croissante.L'intervention des pouvoirs publics dans des processus de contrôlede fabrication évite le désordre des contrôles de réceptionindividuels.

De même c'est au niveau de la fabrication des produits, éléments,et composants de construction que s'applique surtout l'action denormalisation dont le GRITEC est chargé au nom du Ministère del'Equipement. C'est à l'extension du champ de la normalisation àdes produits de plus en plus élaborés, à des composants de plus enplus importants des bâtiments, clés de l'industrialisation ouverte, ouà des marchés de plus en plus larges, au niveau européen oumondial que se consacre cette action.

Autre condition de progrès, la réglementation technique, nationaleet internationale, est coordonnée et concentrée au GRITEC pourl'ensemble du ministère afin d'assurer l'homogénéité et l'économiede moyens.

Mais des actions directes et positives sont aussi nécessaires etsont menées par le GRITEC : financement et lancement derecherches dans les centres d'étude et de recherche publics,professionnels ou privés, commandes directes d'études ouparticipations dans des opérations mixtes pour soutenir lesinitiatives et démultiplier les efforts financiers des professions, aideau passage entre la recherche et le développement industriel destechniques et procédés nouveaux.

Les pouvoirs publics sont ainsi amenés à poursuivre une politiquetechnique comportant ses objectifs - tels l'ouverture del'industrialisation ou l'économie d'énergie - et ses contraintes -telles l'évolution économique ou les disponibilités en main-d'œuvre.

Cette politique est soutenue par des observations et par des études•techniques, technico-économiques ou prospectives éclairant leschoix.

Il revient au GRITEC d'assurer la cohésion de toutes ces actions, enétroite liaison avec les services responsables des autres aspects,juridique, social, économique ou statistique de l'évolution.

Il lui revient d'assurer les liens sur le plan technique avec les autresministères et directions. Il lui appartient aussi de veiller à ce que lepoint de vue français soit promu ou défendu au niveau international,grâce à la présence aux endroits opportuns des experts les mieuxqualifiés des secteurs publics ou privés.

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Les orientations techniquesdu C.S.T.B.

par Dominique VIGNONIngénieur des Ponts et Chaussées

Responsable de la Cellule rechercheet recherche développement

Créé à l'origine comme une émanation del'Administration Centrale, ayant vocationpour tous les aspects techniques de laconstruction de logements, le C.S.T.B. aprogressivement étendu son rôle ; il estmaintenant un centre de recherches ausens propre du terme en même temps qu'ilcontinue à assumer avec efficacité samission traditionnelle de prescription et deréglementation technique. De sa situationtrès originale le C.S.T.B. a su tirer parti pours'imposer comme l'organisme ayant lesvues les plus élevées sur les problèmes dulogement et du bâtiment en général : l'unedes preuves de sa nécessité n'est-elle pasle fait qu'un certain nombre de paysétrangers éprouvent le besoin de créer dansle secteur du logement un centre techniquede pointe, alliant comme le C.S.T.B. uneactivité de recherche à des missionsimmédiatement opérationnelles.

Organisme de doctrine en matière deconstruction, il ne faut pas s'étonner que leC.S.T.B. ait une activité importante, finan-cée sur fonds publics, de recherche àcaractère fondamental. Un grand nombrede ces recherches sont définies et organi-sées selon la philosophie des conceptsd'exigences et de performances dégagéepar M. BLACHERE. L'utilisateur d'un bâti-ment, l'homme en général, manifeste uncertain nombre d'exigences physiques ouphysiologiques, exigences de confort ther-mique, de confort acoustique, de stabilitéau feu, d'ensoleillement, d'éclairement etc.

L'une des tâches du C.S.T.B. fut de parvenirà quantifier ces exigences : travail assezfacile lorsqu'il s'agit par exemple de confortthermique assez bien caractérisé par latempérature résultante sèche, travail trèscomplexe lorsqu'il s'agit de variables né-cessitant des études psycho-physiolo-giques très fines, ou très contingentes,telles que l'exigence de surface ou desécurité. Le programme actuel du C.S.T.B.comporte au titre des besoins de l'hommedifférentes études visant à mieux connaîtreles exigences et à les quantifier, dans ledomaine de l'éclairage, de la perception dumonde extérieur et de la surface.

Avant de pouvoir traduire les exigences desperformances, il importe de connaître l'en-vironnement du bâtiment et les phénomè-nes physiques qu'il met en jeu. A ce typede préoccupations, on peut rattacher diffé-rentes recherches dans des domainesvariés, en particulier le vent, l'acoustique etla physique des matériaux.En ce qui concerne le vent et plusgénéralement la climatologie, le C.S.T.B. quidispose d'une soufflerie à Nantes joue unrôle pilote dans l'établissement des règles« Neige et Vent » applicables au bâtiment.Ceci implique la connaissance de la struc-ture fine du vent à partir de mesures ensites réels, de façon à pouvoir effectuer dessimulations dans des conditions rigoureu-ses. On en déduit soit des coefficients desites et de formes intégrables dans desprescriptions réglementaires, soit des hypo-thèses fiables pour mener à bien desétudes sur maquette de bâtiments ououvrages d'art spécifiques.Les études concernant l'acoustique, sou-vent complexes, visant à mieux cerner lesphénomènes physiques de transmission dubruit que ne le fait la simple « loi de masse »de façon à pouvoir donner des conseils auxconcepteurs ou aux fabricants de compo-sants.

Un autre volet concerne l'étude des bruitsurbains à l'aide d'une représentation surmaquette ; un centre d'essais fonctionneactuellement à Grenoble. Ces études dé-bouchent sur des prescriptions en matièred'élaboration de plans-masses, ou pourtraiter certains problèmes urbains particu-liers (pénétrantes routières et écrans anti-bruits).

Les études de physique des matériaux,visent plus directement à une meilleuremaîtrise des performances qu'il s'agisse demétaux ou de matériaux de synthèse(P.V.C.) ; elles sont largement axées sur laconnaissance des phénomènes de vieillis-sement, à la fois dans un but purementprévisionnel pour déliver des avis tech-niques, et dans un but de meilleureconnaissance des phénomènes de basepour pouvoir mettre au point des matériaux

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aux performances améliorées. Le C.S.T.B. aentrepris notamment l'étude systématiquedes problèmes de corrosion métallique enmilieu humide (aciers galvanisés de canali-sations, aciers inoxydables et alliages d'alu-minium), ainsi que l'étude des inhibiteurs decorrosion, de la corrosion des armatures debéton armé, soit en utilisation simple(armatures sous tensions mais protégéespar le béton), soit dans les utilisationsspécifiques de panneaux sandwiches ou depanneaux à voile extérieur dilatable danslesquels les armatures sont partiellementnon protégées. Le C.S.T.B. a égalementeffectué un travail de pionnier dans l'étudedes phénomènes de vieillissement desP.V.C. ; mettant au point des méthodes devieillissement accéléré et testant différentsessais normalisables.

Ces recherches portant sur les matériauxont des incidences très directes sur cellesqui concernent la technologie du grosœuvre et des équipements. A cet égard, lesdifférentes recherches sont menées dansl'optique de l'amélioration des connaissan-ces de base nécessaires à la délivrance desavis techniques dont bénéficient les procé-dés nouveaux, ou à l'établissement denormes ou de documents techniques. Onnotera en particulier un important pro-gramme de recherches sur le renforcementde l'isolation thermique, en maçonnerie outechniques préfabriquées, sur le comporte-ment des toitures terrasses à isolationrenforcée et sur le confort thermique desmaisons individuelles.

Ce programme vient prolonger les différen-tes études faites en hygrothermique etaéraulique dans la perspective généraled'économiser de l'énergie. Certaines de cesétudes sont directement liées à l'établisse-ment de la réglementation prise récemmentpour les immeubles d'habitation et qui esten cours de préparation pour les autresimmeubles. Cette réglementation vise àdéfinir des coefficients de déperdition Gmaximum, et à établir des exemples desolutions respectant cette réglementation.Les autres études visent la mise au point desystèmes de chauffage et de ventilation(pompes à chaleur en liaison avec unconstructeur ; échangeurs ; récupération dela chaleur des gaz brûlés ; dispositifs derégulation).

Le C.S.T.B. a enfin développé récemmentson service « économie » dont certains desrésultats sont déjà bien connus (méthodeARC d'appréciation rapide de la consis-tance des projets ; méthode de cotation dela qualité ; participation à la mise au pointde la méthode « qualitel »). A ces activitéstraditionnelles axées sur l'exploitation desdescriptifs d'opération, le service économiea ajouté la volonté de prendre en comptel'aspect économique des problèmes dansles études menées par les autres servicesdu C.S.T.B. étudiant des, procédés particu-liers ; à titre d'exemple, on mentionnera uneétude sur l'économie des procédés detransport à distance des eaux chaudes (enliaison avec le développement de la géo-thermie). Enfin le C.S.T.B. a entrepris

Panneau de façadearchitectonique

d'accroître la connaissance de l'économiede la production de bâtiment, en commen-çant par étudier les « inputs » de la cons-truction et notamment de main-d'œuvre,pour les différentes grandes familles deprocédés de construction. Cette étudedevrait donner un éclairage prospectif del'évolution du secteur.

On a senti dans cet exposé sommairequ'une partie non négligeable des retom-bées des études du C.S.T.B. se trouvait auniveau de l'établissement de la réglementa-tion technique, ou de la délivrance des avistechniques : à ce stade la compétence duC.S.T.B. le met à même de dialoguer avecles industriels et les entreprises et de faireprogresser ainsi indirectement les tech-niques de construction. Bien entendu cettevoie de diffusion des résultats de recherchen'est que partielle et insuffisante, des effortspermanents étant entrepris pour animer desséminaires de formation permanente, col-loques etc. qui sont l'occasion de fairepasser au stade des acteurs productifs lesrésultats des chercheurs de telle sorte quel'on puisse en définitive construire mieux,plus vite et moins cher.

Manutentiond'une dalle

sur chantier