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Une des choses essentielles à faire serait de féliciter une à une toutes les personnes qui ont pris part au Polyathlon du Levant, que ce soit au Polyathlon des Cèdres et/ou au PolyLiban, pour leur détermination à donner le meilleur d’eux-mêmes, leur sens du partage et leur convivialité. Les participants étaient divisés en 2 groupes, le premier regroupant les personnes qui ont pris part à tout le Polyathlon du Levant, l’autre au Polyathlon des Cèdres le 25 octobre. Polyathlon du Levant (par ordre alphabétique) : Élias Abi Chebel (Liban), Youssef Abou Karam (Liban), Cédric Abgrall (France), Pierre-Gilles Amarguin (France), Florence Amarguin (France), René Bugnion (Suisse), Béatrice Bugnion (Suisse), Tina Comaty (Liban), Christian Crepin (France), Pascaline Crepin (France), Patrick Denantes (Fran- ce), Adrian Fahnri (Suisse), Malik Fatnassi (Suisse), Jean Christophe Fillion-Robin (France), Julien Gfeller (Suisse), Nicolas Gilliard (Suisse), Avedis Kalpaklian (Liban), Cyril Monier (France), Vincent Nassar (Liban), Yvan Pigeonnat (France), Veronica Pon- cedeleon (Colombie), Roberto Rai (Liban), Joséphine Reitzel (Suisse), Fred Rueff (Suisse), Nady Sokhn (Liban), Manal Tayachi (Tunisie), Andreas Thomik (Italo-Allemand), Laurent Vionnet (Suisse). Polyathlon des Cèdres Elio Abdo, Élie Abi Samra, Rachid Akiki, Valery Asmar, Joyce Azzam, Jimmy Bechara, Carole Boyadjian, Jean-Pierre Dakkak, Lindos Daou, Elio Dobrazil, Élias Efrem, Émile Georges, Rami Issa, Joe Kallous, Rana Khoury, Chucri Nakhoul, Chadi Nasr, Nancy Nicolas, Ziad Orfali, Georges Sawaya, Sabine Sawaya, Jean Tawileh. Les organisateurs Et surtout, un grand bravo aux organisateurs de cet évènement qui sont parfaitement parvenus à donner la plus belle image du Liban à leurs invités, tout en leur assurant la sécurité, l’accueil et le confort dont ils aspiraient. Merci surtout à Vincent Nassar, Tina Comaty, Georges Hobeika, Ca- role Akl, Sabine Sawaya, Geor- ges Sawaya, Georges Zgheib, Nada Massoud et Charbel Sfeir. Liste des engagés et des organisateurs 15 Sports mardi 18 novembre 2008 A comme Abboudi. Grâce à son caractère bon enfant et à sa disponibilité, le capo- ral Abboudi Matta est entré dès le premier jour dans le cœur de tous les parti- cipants. Il était en charge du bus mis par l’armée libanaise à la disposition du groupe. B comme Béatrice. Outre le fait d’être l’épouse de René, Béatrice Bugnion a éclairé cette semaine par sa sagesse et son savoir-faire exceptionnels. Napoléon a dit un jour : « Derrière chaque grand homme, il y a une femme... » Chapeau. C comme Charbel. Mem- bre organisateur, Charbel Sfeir a entièrement été à la hauteur de sa tâche. Fondateur et président de l’association pour handica- pés « Baytouna al-Jadid » et membre du CICR, il a quitté femme et foyer pour partager avec tout le groupe ses vastes connaissances en écotourisme et guide de montagne. D comme drapeaux. Ils étaient deux à flotter toujours parmi le groupe, grâce aux bons soins de Roberto Raï : le suisse et le libanais. Le polyathlon a été une énorme occasion pour le rapprochement des deux cultures… E comme Eddé Sands. La soirée d’accueil à Eddé Sands a été féerique, selon les dires des participants. Principal sponsor de cet événement, Eddé Sands s’est placée comme une société promotrice du sport, de l’environnement et de l’aventure... F comme France. Avec huit participants, essentiellement originaires de Grenoble, le contingent français était bien garni et étoffé. Bravo à Cé- dric, Pierre-Gilles, Florence, Christian, Pascaline, JC, Cyril, Yvan et Patrick... G comme Georges(s). Hobeika, Zgheib et Sawaya. Les deux premiers ont fait partie de l’organisation et ont impressionné par leur disponibilité et leur dévotion. Quant à Georges Sawaya et à son épouse Sabine, ils ont formé l’un des couples « gla- mour » de cette épreuve... H comme haschisch. Lors du passage du groupe à Deir el-Ahmar, les forces de l’ordre avaient perquisiti- onné 44 tonnes de haschisch et s’occupaient à les brûler. Une scène qui a stupéfié plus d’un... I comme Ishtar. Une femme qui participe au Polyathlon d’Occident est surnommée Amazone. Au Polyathlon du Levant, elle a été nommée Ishtar, en l’hon- neur de la femme d’Adonis, déesse de l’amour et de la guerre. J comme Joséphine. Que dire de Joséphine Reitzel ? Unique princesse amazone parmi les participantes, Joséphine (« Zouzou » depuis son arrivée au Liban...) dis- pose de tout l’amour et du respect du groupe. Toujours aux avant-postes, elle n’a jamais hésité à se trouver là où il le fallait aussi. Sa présence a été la source de beaucoup de chaleur hu- maine durant cette semaine. K comme Ksara. Une des sorties programmées a été une visite guidée du domaine de Ksara et de ses caves. Les participants ont pu également déguster les crus de ce domaine, l’une des fiertés nationales. L comme Liban. Pendant une semaine, les participants ont eu la chance de découvrir l’arrière-pays, avec ses plai- nes, ses montagnes, ses val- lées, ses paysages féeriques et ses neiges éternelles… Mieux encore, ils ont pu goûter à la générosité et à l’amabilité libanaises, reconnues aux quatre coins de la planète. M comme Malik. Malik Fa- tnassi, une des personnes les plus sympathiques et les plus pertinentes du groupe. Pas- sionné de photographie, Malik est aussi un grand nageur. Il a parcouru les 3 km de natation en pleine mer en moins de 40 minutes. « C’était la première fois que je nageais en mer... », a-t-il révélé. N comme Nick. Doyen du groupe, Nicolas Gilliard est âgé de 60 ans. Il y a 40 ans, il a représenté la Suisse en natation lors des JO de Mexico... O comme Olympe. Monta- gne des dieux et héros grecs, l’Olympe est considérée comme un aboutissement pour les polyathlètes. D’où leur célèbre devise : « Nos âmes à Dieu, nos corps à la nuit ! » P comme polyathlon. La première édition du Polyathlon du Levant a été une réussite à tous les niveaux. Les beaux tracés du Liban ont même poussé les organisateurs à accueillir la 2e édition ainsi que le PolyGiro en 2009. Croisons les doigts… Q comme Qornet es-Sawda. Point culminant du Moyen-Orient, 3 083 m d’altitude, Qornet es-Sawda a été l’une des étapes-clés de cette semaine. Après une quinzaine de kilomètres de course à pied, les parti- cipants s’y sont retrouvés pour entonner l’hymne du polyathlon... R comme René et Ro- berto. René Bugnion est le fondateur et le cœur de l’Association du polyath- lon. C’est également le « chef », le mentor et le père spirituel du groupe... Quant a Roberto Raï, il a été le fidèle porte-drapeau libano- suisse, reconnaissable à sa crinière et à son style distinct de monter un vélo... Merci Roberto ! S comme Suisse. Ils étaient 9 représentants de la Suisse. Ils ont tous été conquis par le charme et la beauté du Liban. Salutations à René, Béatrice, Adrian, Malik, Julien, Nicolas, Joséphine, Fred et Laurent ! T comme Tina. Tina Coma- ty a énormément contribué à la réussite de cet événement, tant au niveau organisa- tionnel qu’humain. Elle peut désormais porter fièrement le surnom d’Amazone, ou Ishtar, puisque ce polyathlon représentait pour elle son baptême du feu. U comme universités. C’est suite à une initiative de l’EPFL, université suisse à Lausanne, que l’Association du polyathlon (AdP) est née. Un des objectifs de l’AdP est de créer des liens avec diffé- rentes universités libanaises. V comme Vincent. Pour un coup d’essai ce fut un coup de maître... Une moins bonne organisation de Vincent Nassar aurait un peu étonné, compte tenu du dynamisme et de la volonté de ce jeune homme à se surpasser et à donner le meilleur de lui-même. Vincent a été exceptionnel, de l’avis de tous les partici- pants... Félicitations ! W comme WADA. Wo- men’s Association of Deir el-Ahmar est une association tenue par des femmes de cette belle localité du nord du Liban. Son but est de tenter de stopper l’exode des femmes rurales vers les cités en leur assurant des travaux au sein même de la localité. WADA a accueilli le groupe pour une pause déjeuner. X comme X. Le facteur X, élément improbable qui perturbe l’esprit de tout organisateur. Heureusement et grâce à Dieu, hormis la tempête, rien n’est venu per- turber le bon déroulement de cette semaine. Y comme Youssef. Youssef Abou Karam, champion du Liban de VTT en titre et électron libre ! Contraint de rejoindre le groupe mercredi soir, Youssef s’est rapide- ment intégré au rythme de la compétition. Il s’est même permis de chambrer les autres cyclistes par sa force et sa vitesse sur deux roues… Z comme Ziad. Le lieute- nant Ziad Abou Chéhadé a été exceptionnel à tous les niveaux. Officier du contin- gent de la police militaire en charge de la protection du groupe, ce jeune homme a été un parfait ambassadeur de l’armée libanaise auprès des citoyens suisses, français et libanais. Autoritaire avec ses soldats, diplomate et aimable avec le groupe, cet officier prometteur a certai- nement dû marquer tous les esprits. Outre l’effort physique versé durant cette semaine, cet évé- nement était une occasion pour tous les participants de découvrir le Liban sous un œil différent… Voici le parcours étape par étape : Samedi 25 et dimanche 26 octobre : Polyathlon des Cèdres Soirée et dîner d’accueil dans le cadre féerique de Eddé Sands, avant le départ de la semaine, fixé à 4h du matin (dimanche). Alors que la tempête faisait rage cette nuit-là, les participants ont entamé leur journée par 3,5 km de rafting, avant de se jeter dans la mer pour 3 km de natation. Vers 7h du matin, la terrible ascension vers les Cèdres pouvait commencer… À la mi-journée, le groupe a fait une pause dans la réserve de Afqa, avant de reprendre le vélo et de poursuivre sa montée. Vers 20h30, les premiers participants entraient dans la cour de la caserne militaire des Cèdres… Suite à un repas préparé par l’armée libanaise et une douche bien méritée, les participants pouvaient se laisser aller dans les bras de Morphée. Lundi 27 octobre : forêt des Cèdres, Qornet es-Sawda et vallée de Qannoubine « Réveil à 6h, petit déjeuner à 6h45, départ des cyclistes et du bus à 8h. » L’ordre du matin est donné… Pour les cyclistes les plus endurcis (groupe 1), les premières heures du matin seront remplies par l’ascen- sion vers le mont de Qornet es-Sawda, tandis que les « normaux » (groupe 2) pour- ront visiter à pied la forêt des cèdres, avant de rejoindre leurs partenaires pour une « balade » à pied de 12 km (24 allers-re- tours…) afin de rallier le mont de Qornet es-Sawda. Après avoir dépassé la brume, place à un soleil radieux et un paysage lunaire avant d’attein- dre la neige éternelle et le vent à 3 083m d’altitude. Après la mer, c’était au tour du ciel de se déchaîner et de verser sa neige sur le chemin du retour. « On aura tout eu », se félicite René… En fin d’après-midi, le groupe a visité la vallée de Qannoubine, son musée et son monastère, et s’est même joint à la prière quotidienne de deux ermites. Deuxième nuit dans la caserne militaire des Cèdres. Mardi 28 octobre : Ouyoun Erghoch, Deir el-Ahmar, Baal- beck, Ksara, Rayak Même son de cloche et mêmes consignes matinales, sauf que aujourd’hui, le groupe quitte les Cèdres pour se diriger vers la base aérienne militaire de Rayak, où il passera la nuit. Après les montagnes féeriques des Cèdres et de Bécharré, le groupe a eu droit ce jour-là aux plaines fertiles de la Békaa, ses cultures et ses nomades. Après un « stop » chez les femmes de la WADA (Women’s Association of Deir el-Ahmar) et une halte causée par les forces de l’ordre qui brûlaient 44 tonnes de has- chisch, les participants se sont dirigés vers Baalbeck, où ils se sont laissé envahir par son tem- ple grandiose et ses vestiges. Le soir, ils étaient surpris par l’accueil « en pompe » réservé par l’armée à leur encontre : dîner officiel (« le premier de l’histoire du polyathlon », dixit René) et chambres individuelles dans le Club des officiers. Deuxième sortie en bus avec la visite guidée du domaine de Ksara et de ses caves. Les participants se sont même fait plaisir en dégustant les crus du domaine. Mercredi 29 octobre : Ou- youn el-Simane, Faqra, Qanate Bakiche, Baskinta Décidement, les journées commencent très tôt chez les polyathlètes… « Nous sommes en bataille constante avec le temps, c’est pour cela que nous essayons d’en profiter au maxi- mum », explique René. En bataille avec le temps et avec les montagnes aussi, puisque, ce jour-là, le groupe a pris le départ à Rayak pour grimper jusqu’à Ouyoune el-Simane et ses cimes enneigées. Déjeuner sous le pont naturel de Faqra, avant que certains ne digèrent leur repas par un peu d’alpinisme, tandis que les autres se réchauffaient autour d’un thé et du feu de la chemi- née du restaurant Awtar. Le groupe a ensuite repris les vélos pour se diriger vers Baskinta, où il a été accueilli par l’école des Frères pour passer la soirée et la nuit. Une soirée musicale inter- prétée par les handicapés de l’association Baytouna al-jadid ainsi qu’un dîner étaient au programme. Jeudi 30 octobre : Baskinta, Barouk, Maasser el-Chouf À 8h, le groupe était prêt pour prendre la route, mais pas avant de se réunir avec les élèves de l’école pour une petite allocution tenue par les organisateurs. Tout le monde s’est ensuite dirigé vers le Chouf, en passant par Hemlaya et Mdeirej. Pour couronner ses paysages formidables, les participants ont parcouru la réserve naturelle de Barouk, avec ses cèdres, ses ravins et ses magnifiques falaises… Le groupe s’est ensuite dirigé vers Maasser el-Chouf, à l’ar- cenciel précisément, où il a été invité par l’association à passer la nuit. Vendredi 31 octobre : forêt du Barouk, montagne du Chouf, Jezzine, Saïda, Beyrouth Au réveil, les participants ont eu droit à une visite (à pied cette fois…) de la réserve du Barouk, où ils ont planté des cèdres au nom de l’Association du polyathlon. Ensuite, petit déjeuner et départ de ce qui allait être la plus longue journée (en kilomètres) de la semaine. Du Chouf, le groupe allait traverser des mon- tagnes à travers des sentiers pour rallier la route de Jezzine, avant de faire une pause dé- jeuner dans la municipalité du village. Cap vers Saïda ensuite, point d’arrivée de cette aventure à vélo. Après la photo de groupe à côté de la citadelle, les par- ticipants ont pris le bus pour Beyrouth, où ils ont été accueillis pour la nuit par l’armée au Bain militaire, à Manara. Samedi 1er novembre : tour de Beyrouth, Jeita, Harissa, Gemmayzé, AIB… Le samedi, dernier jour, fut consacré à la visite de Beyrouth et de sa banlieue nord. Le matin, sous un soleil radieux, les participants ont fait le tour de la capitale et de son centre- ville, avant de converger vers l’ABC Achrafieh, où ils étaient attendus à déjeuner au Sushi Ko. Après un repas copieux, ils ont pris le bus pour visiter la grotte de Jeita et l’église de Harissa. Ils se sont ensuite dirigés à nouveau vers le Bain militaire pour assister à un cocktail d’adieu préparé par l’armée libanaise. Le soir, les participants ont pu goûter aux mets du terroir au Diwan el-Sultan, avant de trinquer rue Gemmayzé et de se diriger vers l’aéroport international de Beyrouth, où émotions, sourires et larmes étaient au rendez-vous… Abécédaire... Le parcours jour par jour Pour un coup d’essai, ce fut un coup de maître… Polyathlon du Levant Du 25 octobre au 1er novembre, une cinquantaine de sportifs suisses, français et libanais ont participé au Polyathlon du Levant, une épreuve multisports qui a rallié Jbeil à Qornet es-Sawda, avant de traverser les cinq cazas du pays. Organisé pour la première fois au Liban par l’Association du polyathlon et placé sous le haut patronage du commandant en chef de l’armée libanaise, le « Polyathlon du Levant by Eddé Sands » a été un franc succès. Nadim MAKHOUL Que dire de cette semaine ? Tout, tant au niveau sportif qu’organisationnel, a été à la hauteur de ces formidables po- lyathlètes qui se sont retrouvés le temps d’une semaine pour partager ensemble une même passion : le sport d’endurance en pleine nature. Tous, sans excep- tion, ont quitté le Liban les lar- mes aux yeux et avec la promesse d’y revenir un jour… Tout avait commencé lorsque Vincent Nassar, vice-président de l’Association du polyathlon (ADP), a eu la lumineuse idée d’accueillir le Polyathlon du Levant au Liban. C’est alors que Tina Comaty, Georges Hobeika, Karole Akl, Georges Zgheib, Georges Sawaya, Sa- bine Sawaya, Nada Massoud et Charbel Sfeir ont travaillé d’ar- rache-pied pour faire de cette idée une réalité. Chose promise, chose due… Le 25 octobre, 22 hommes et femmes venant de Suisse (École polytechnique fédérale de Lau- sanne) et de France (INP Gre- noble) ont foulé le sol du Liban, pour ce qui allait être une semai- ne exceptionnelle. Le soir du 25, une trentaine de Libanais et de Libanaises les rejoignaient pour une soirée d’accueil à Eddé Sands, avant de prendre le départ du Polyathlon des Cèdres à 4h précises. Mer, montagne, pluie, boue, neige… Le Polyathlon des Cèdres proposait 3,5 km de rafting de Byblos à Halate, suivis de 3 km de nage jusqu’à Nahr Ibrahim, en pleine nuit, sous les orages et sous une pluie battante. « En consultant les officiers de la Défense civile et en scrutant l’horizon, je me suis demandé s’il ne fallait pas an- nuler l’épreuve maritime, a avoué René Bugnion, président de l’ADP. Lorsque je me suis retour- né pour informer les participants, ils s’étaient déjà jetés à l’eau… » Pour beaucoup d’entre eux, ramer sous les orages et en pleine nuit aura été un grand ca- talyseur pour le restant de leur journée… Car vers 7h, tous les participants en- filaient leur vélo et parcouraient 101 km jusqu’à la forêt des Cèdres, sou- vent dans des chemins très boueux et par- ticulièrement difficiles suite à des conditions météo défa- vorables. Les premiers y sont arrivés vers 20h 30… Initialement prévu pour le soir, le sommet de Qornet es- Sawda, plus haut sommet du Proche-Orient (3 083 m d’alti- tude), n’a été atteint que le len- demain matin, après encore une heure de VTT et deux heures de course à pied. Et ensuite le soleil ! Les 5 jours suivants (Poly- Liban) auront constitué plus qu’une épreuve physique, mais surtout une épreuve humaine, une épreuve de convivialité et de solidarité, qui aura soudé tout le groupe avec lui-même et le monde extérieur. D’un point de vue environ- nemental et touristique, les par- ticipants ont eu droit aux plus beaux paysages et vestiges du pays en pédalant dans les mon- tagnes et les vallées libanaises et en parcourant les cinq cazas (Cèdres, vallée de Qannou- bine, Qornet es-Sawda, Bé- kaa, Baalbeck, Ksara, pont de Faqra, Bas- kinta, réserve du Chouf, Jez- zine, Saïda, Beyrouth, Jeïta et Harissa). En moyenne, 80 km ont été parcourus cha- que jour, pour un total de 480 km et un déni- velé positif de 11 000 m. Outre les paysages, les participants ont pu pleinement profiter d’un des grands avantages du Liban : le soleil. La clarté du ciel lors des 4 derniers jours rendait les for- mes et les couleurs encore plus belles, et donc les visages plus souriants… Mais c’est surtout au niveau relationnel avec les habitants des différentes régions parcourues que les participants ont été favo- rablement surpris. Cela a permis des échanges interculturels fruc- tueux avec les différentes asso- ciations et institutions qui ont soutenu cet événement, l’armée libanaise en tête. En effet, l’armée avait mis quelque 6 véhicules militaires à la disposition du groupe afin de lui assurer la sécurité routière et physique. Une voiture de la Croix-Rouge était également présente tout au long de la se- maine. Larmes et émotions… « Un des buts du Polyathlon est de sensibiliser les gens à un sport moins compétitif, plus respectueux de la nature et orienté vers une solidarité », a déclaré René Bu- gnion. Cette solidarité, on l’aura vue partout. Maintes fois, les cy- clistes de tête redescendaient les pentes afin d’aider les derniers en pédalant à deux… Qu’y a-t-il de plus beau que de voir un homme épauler son épouse pour monter les plus hauts cols ? En effet, cette semaine aura été une leçon d’humilité, une leçon de vie et d’endurance. Une occasion de se rapprocher de la nature, des gens, de Dieu. « Nos âmes à Dieu, nos corps à la nuit ! » C’est d’ailleurs cette devise qui régit le monde polyathlonien et que l’on retrouve à la fin de leurs hymnes et de leurs poèmes. Après une dernière soirée passée dans la capitale et ses rues nocturnes, les participants se sont dirigés vers l’aéroport inter- national de Beyrouth, les larmes aux yeux et émus par cette inou- bliable semaine. À tous les participants, mille bravos. Et félicitations aux or- ganisateurs, car pour un coup d’essai, ce fut un véritable coup de maître… Vivement le Poly- athlon 2009 ! « On est conquis par le Liban. » C’est en ces termes que François Barras, ambassadeur de Suisse, a décrit la beauté du paysage liba- nais et la chaleur humaine que dégagent ses habitants. Interrogé par L’Orient-Le Jour lors du dîner d’accueil à Eddé Sands, M. Barras a décrit le polyathlon comme un « projet porteur au niveau de la coopéra- tion entre la Suisse et le Liban, puisqu’il s’agit d’un type de sport d’endurance en harmonie avec la nature et qui touche les jeunes ». « Ce qui est intéressant, c’est que l’on va à la découverte du Liban, qui recèle des richesses naturelles magnifiques. Il suffit de sortir des sentiers battus pour se retrouver dans un cadre charmant », a sou- ligné le diplomate, grand adepte de la marche en pleine nature. Pour François Barras, cette manifestation devra également pousser les Libanais à découvrir leur pays. « J’ai personnellement appris à connaître le Liban avec mes jambes, souligne-t-il. La marche est un sport à la mesure de l’homme, elle lui permet de rêver et d’explorer de nouvelles régions… » La Suisse soutiendra-t-elle d’autres manifestations sporti- ves sur le sol libanais ? « Une fois que les polyathlètes découvriront le Liban, ils vont être conquis. Donc j’imagine qu’ils reviendront ! » a-t-il conclu avec un grand sou- rire. François Barras, un ambassadeur conquis par le Liban Photo en haut à gauche: les participants sur le sommet de Qornet es-Sawda, à 3 083 m d'altitude. En haut à droite, Joséphine Reitzel, princesse amazone. En bas à gauche, tout le groupe pour la pose photo sur les marches du temple de Baalbeck. En bas à droite, les participants plantant un cèdre dans la forêt du Barouk.

Sports 15 Le parcours jour Abécédaire Pour un coup …polyliban.org/assets/files/press/2008/OrientleJour-18-Nov-2008.pdf · gne des dieux et héros grecs, l’Olympe est considérée

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Une des choses essentielles à faire serait de féliciter une à une toutes les personnes qui ont pris part au Polyathlon du Levant, que ce soit au Polyathlon des Cèdres et/ou au PolyLiban, pour leur détermination à donner le meilleur d’eux-mêmes, leur sens du partage et leur convivialité. Les participants étaient divisés en 2 groupes, le premier regroupant les personnes qui ont pris part à tout le Polyathlon du Levant, l’autre au Polyathlon des Cèdres le 25 octobre.

Polyathlon du Levant (par

ordre alphabétique) :Élias Abi Chebel (Liban), Youssef Abou Karam (Liban), Cédric Abgrall (France), Pierre-Gilles Amarguin (France), Florence Amarguin (France), René Bugnion (Suisse), Béatrice Bugnion (Suisse), Tina Comaty (Liban), Christian Crepin (France), Pascaline Crepin (France), Patrick Denantes (Fran-ce), Adrian Fahnri (Suisse), Malik Fatnassi (Suisse), Jean Christophe Fillion-Robin (France), Julien Gfeller (Suisse), Nicolas Gilliard (Suisse), Avedis Kalpaklian (Liban), Cyril Monier (France), Vincent Nassar (Liban), Yvan

Pigeonnat (France), Veronica Pon-cedeleon (Colombie), Roberto Rai (Liban), Joséphine Reitzel (Suisse), Fred Rueff (Suisse), Nady Sokhn (Liban), Manal Tayachi (Tunisie), Andreas Thomik (Italo-Allemand), Laurent Vionnet (Suisse).

Polyathlon des CèdresElio Abdo, Élie Abi Samra, Rachid Akiki, Valery Asmar, Joyce Azzam, Jimmy Bechara, Carole Boyadjian, Jean-Pierre Dakkak, Lindos Daou, Elio Dobrazil, Élias Efrem, Émile Georges, Rami Issa, Joe Kallous, Rana Khoury, Chucri Nakhoul, Chadi Nasr, Nancy

Nicolas, Ziad Orfali, Georges Sawaya, Sabine Sawaya, Jean Tawileh.

Les organisateursEt surtout, un grand bravo aux organisateurs de cet évènement qui sont parfaitement parvenus à donner la plus belle image du Liban à leurs invités, tout en leur assurant la sécurité, l’accueil et le confort dont ils aspiraient. Merci surtout à Vincent Nassar, Tina Comaty, Georges Hobeika, Ca-role Akl, Sabine Sawaya, Geor-ges Sawaya, Georges Zgheib, Nada Massoud et Charbel Sfeir.

Liste des engagés et des organisateurs

15Sportsmardi 18 novembre 2008

A comme Abboudi. Grâce à son caractère bon enfant et à sa disponibilité, le capo-ral Abboudi Matta est entré dès le premier jour dans le cœur de tous les parti-cipants. Il était en charge du bus mis par l’armée libanaise à la disposition du groupe.

B comme Béatrice. Outre le fait d’être l’épouse de René, Béatrice Bugnion a éclairé cette semaine par sa sagesse et son savoir-faire exceptionnels. Napoléon a dit un jour : « Derrière chaque grand homme, il y a une femme... » Chapeau.

C comme Charbel. Mem-bre organisateur, Charbel Sfeir a entièrement été à la hauteur de sa tâche. Fondateur et président de l’association pour handica-pés « Baytouna al-Jadid » et membre du CICR, il a quitté femme et foyer pour partager avec tout le groupe ses vastes connaissances en écotourisme et guide de montagne.

D comme drapeaux. Ils étaient deux à flotter toujours parmi le groupe, grâce aux bons soins de Roberto Raï : le suisse et le libanais. Le polyathlon a été une énorme occasion pour le rapprochement des deux cultures…

E comme Eddé Sands. La soirée d’accueil à Eddé Sands a été féerique, selon les dires des participants. Principal sponsor de cet événement, Eddé Sands s’est placée comme une société promotrice du sport, de l’environnement et de l’aventure...

F comme France. Avec huit participants, essentiellement originaires de Grenoble, le contingent français était bien garni et étoffé. Bravo à Cé-dric, Pierre-Gilles, Florence, Christian, Pascaline, JC, Cyril, Yvan et Patrick...

G comme Georges(s). Hobeika, Zgheib et Sawaya. Les deux premiers ont fait partie de l’organisation et ont impressionné par leur disponibilité et leur dévotion. Quant à Georges Sawaya et à son épouse Sabine, ils ont formé l’un des couples « gla-mour » de cette épreuve...

H comme haschisch. Lors du passage du groupe à Deir el-Ahmar, les forces de l’ordre avaient perquisiti-onné 44 tonnes de haschisch et s’occupaient à les brûler. Une scène qui a stupéfié plus d’un...

I comme Ishtar. Une femme qui participe au Polyathlon d’Occident est surnommée Amazone. Au Polyathlon du Levant, elle a été nommée Ishtar, en l’hon-neur de la femme d’Adonis, déesse de l’amour et de la guerre.

J comme Joséphine. Que dire de Joséphine Reitzel ? Unique princesse amazone parmi les participantes, Joséphine (« Zouzou » depuis son arrivée au Liban...) dis-pose de tout l’amour et du respect du groupe. Toujours aux avant-postes, elle n’a jamais hésité à se trouver là où il le fallait aussi. Sa présence a été la source de beaucoup de chaleur hu-maine durant cette semaine.

K comme Ksara. Une des sorties programmées a été une visite guidée du domaine de Ksara et de ses caves. Les participants ont pu également déguster les crus de ce domaine, l’une des fiertés nationales.

L comme Liban. Pendant une semaine, les participants ont eu la chance de découvrir l’arrière-pays, avec ses plai-nes, ses montagnes, ses val-lées, ses paysages féeriques et ses neiges éternelles… Mieux encore, ils ont pu goûter à la générosité et à l’amabilité libanaises, reconnues aux quatre coins de la planète.

M comme Malik. Malik Fa-tnassi, une des personnes les plus sympathiques et les plus pertinentes du groupe. Pas-sionné de photographie, Malik est aussi un grand nageur. Il a parcouru les 3 km de natation en pleine mer en moins de 40 minutes. « C’était la première fois que je nageais en mer... », a-t-il révélé.

N comme Nick. Doyen du groupe, Nicolas Gilliard

est âgé de 60 ans. Il y a 40 ans, il a représenté la Suisse en natation lors des JO de Mexico...

O comme Olympe. Monta-gne des dieux et héros grecs, l’Olympe est considérée comme un aboutissement pour les polyathlètes. D’où leur célèbre devise : « Nos âmes à Dieu, nos corps à la nuit ! »

P comme polyathlon. La première édition du Polyathlon du Levant a été une réussite à tous les niveaux. Les beaux tracés du Liban ont même poussé les organisateurs à accueillir la 2e édition ainsi que le PolyGiro en 2009. Croisons les doigts…

Q comme Qornet es-Sawda. Point culminant du Moyen-Orient, 3 083 m d’altitude, Qornet es-Sawda a été l’une des étapes-clés de cette semaine. Après une quinzaine de kilomètres de course à pied, les parti-cipants s’y sont retrouvés pour entonner l’hymne du polyathlon...

R comme René et Ro-berto. René Bugnion est le fondateur et le cœur de l’Association du polyath-lon. C’est également le « chef », le mentor et le père spirituel du groupe... Quant a Roberto Raï, il a été le fidèle porte-drapeau libano-suisse, reconnaissable à sa crinière et à son style distinct de monter un vélo... Merci Roberto !

S comme Suisse. Ils étaient 9 représentants de la Suisse. Ils ont tous été conquis par le charme et la beauté du Liban. Salutations à René, Béatrice, Adrian, Malik, Julien, Nicolas, Joséphine, Fred et Laurent !

T comme Tina. Tina Coma-ty a énormément contribué à la réussite de cet événement, tant au niveau organisa-tionnel qu’humain. Elle peut désormais porter fièrement le surnom d’Amazone, ou Ishtar, puisque ce polyathlon représentait pour elle son baptême du feu.

U comme universités. C’est suite à une initiative de l’EPFL, université suisse à Lausanne, que l’Association du polyathlon (AdP) est née. Un des objectifs de l’AdP est de créer des liens avec diffé-rentes universités libanaises.

V comme Vincent. Pour un coup d’essai ce fut un coup de maître... Une moins bonne organisation de Vincent Nassar aurait un peu étonné, compte tenu du dynamisme et de la volonté de ce jeune homme à se surpasser et à donner le meilleur de lui-même. Vincent a été exceptionnel, de l’avis de tous les partici-pants... Félicitations !

W comme WADA. Wo-men’s Association of Deir el-Ahmar est une association tenue par des femmes de cette belle localité du nord du Liban. Son but est de tenter de stopper l’exode des femmes rurales vers les cités en leur assurant des travaux au sein même de la localité. WADA a accueilli le groupe pour une pause déjeuner.

X comme X. Le facteur X, élément improbable qui perturbe l’esprit de tout organisateur. Heureusement et grâce à Dieu, hormis la tempête, rien n’est venu per-turber le bon déroulement de cette semaine.

Y comme Youssef. Youssef Abou Karam, champion du Liban de VTT en titre et électron libre ! Contraint de rejoindre le groupe mercredi soir, Youssef s’est rapide-ment intégré au rythme de la compétition. Il s’est même permis de chambrer les autres cyclistes par sa force et sa vitesse sur deux roues…

Z comme Ziad. Le lieute-nant Ziad Abou Chéhadé a été exceptionnel à tous les niveaux. Officier du contin-gent de la police militaire en charge de la protection du groupe, ce jeune homme a été un parfait ambassadeur de l’armée libanaise auprès des citoyens suisses, français et libanais. Autoritaire avec ses soldats, diplomate et aimable avec le groupe, cet officier prometteur a certai-nement dû marquer tous les esprits.

Outre l’effort physique versé durant cette semaine, cet évé-nement était une occasion pour tous les participants de découvrir le Liban sous un œil différent… Voici le parcours étape par étape :

Samedi 25 et dimanche 26 octobre : Polyathlon des CèdresSoirée et dîner d’accueil dans le cadre féerique de Eddé Sands, avant le départ de la semaine, fixé à 4h du matin (dimanche). Alors que la tempête faisait rage cette nuit-là, les participants ont entamé leur journée par 3,5 km de rafting, avant de se jeter dans la mer pour 3 km de natation. Vers 7h du matin, la terrible ascension vers les Cèdres pouvait commencer…À la mi-journée, le groupe a fait une pause dans la réserve de Afqa, avant de reprendre le vélo et de poursuivre sa montée. Vers 20h30, les premiers participants entraient dans la cour de la caserne militaire des Cèdres…Suite à un repas préparé par l’armée libanaise et une douche bien méritée, les participants pouvaient se laisser aller dans les bras de Morphée.

Lundi 27 octobre : forêt des Cèdres, Qornet es-Sawda et vallée de Qannoubine« Réveil à 6h, petit déjeuner à 6h45, départ des cyclistes et du bus à 8h. » L’ordre du matin est donné… Pour les cyclistes les plus endurcis (groupe 1), les premières heures du matin seront remplies par l’ascen-sion vers le mont de Qornet es-Sawda, tandis que les « normaux » (groupe 2) pour-ront visiter à pied la forêt des cèdres, avant de rejoindre leurs partenaires pour une « balade » à pied de 12 km (24 allers-re-tours…) afin de rallier le mont de Qornet es-Sawda.Après avoir dépassé la brume, place à un soleil radieux et un paysage lunaire avant d’attein-dre la neige éternelle et le vent à 3 083m d’altitude.Après la mer, c’était au tour du ciel de se déchaîner et de verser sa neige sur le chemin du retour. « On aura tout eu », se félicite René…En fin d’après-midi, le groupe a visité la vallée de Qannoubine, son musée et son monastère, et s’est même joint à la prière quotidienne de deux ermites.Deuxième nuit dans la caserne militaire des Cèdres.

Mardi 28 octobre : Ouyoun Erghoch, Deir el-Ahmar, Baal-beck, Ksara, RayakMême son de cloche et mêmes consignes matinales, sauf que aujourd’hui, le groupe quitte les Cèdres pour se diriger vers la base aérienne militaire de Rayak, où il passera la nuit.Après les montagnes féeriques des Cèdres et de Bécharré, le groupe a eu droit ce jour-là aux plaines fertiles de la Békaa, ses cultures et ses nomades. Après un « stop » chez les femmes de la WADA (Women’s Association of Deir el-Ahmar) et une halte causée par les forces de l’ordre qui brûlaient 44 tonnes de has-chisch, les participants se sont dirigés vers Baalbeck, où ils se sont laissé envahir par son tem-ple grandiose et ses vestiges.Le soir, ils étaient surpris par l’accueil « en pompe » réservé par l’armée à leur encontre : dîner officiel (« le premier de l’histoire du polyathlon », dixit René) et chambres individuelles dans le Club des officiers.Deuxième sortie en bus avec la visite guidée du domaine de Ksara et de ses caves. Les participants se sont même fait plaisir en dégustant les crus du domaine.

Mercredi 29 octobre : Ou-youn el-Simane, Faqra, Qanate

Bakiche, BaskintaDécidement, les journées commencent très tôt chez les polyathlètes… « Nous sommes en bataille constante avec le temps, c’est pour cela que nous essayons d’en profiter au maxi-mum », explique René.En bataille avec le temps et avec les montagnes aussi, puisque, ce jour-là, le groupe a pris le départ à Rayak pour grimper jusqu’à Ouyoune el-Simane et ses cimes enneigées.Déjeuner sous le pont naturel de Faqra, avant que certains ne digèrent leur repas par un peu d’alpinisme, tandis que les autres se réchauffaient autour d’un thé et du feu de la chemi-née du restaurant Awtar.Le groupe a ensuite repris les vélos pour se diriger vers Baskinta, où il a été accueilli par l’école des Frères pour passer la soirée et la nuit.Une soirée musicale inter-prétée par les handicapés de l’association Baytouna al-jadid ainsi qu’un dîner étaient au programme.

Jeudi 30 octobre : Baskinta, Barouk, Maasser el-ChoufÀ 8h, le groupe était prêt pour prendre la route, mais pas avant de se réunir avec les élèves de l’école pour une petite allocution tenue par les organisateurs.Tout le monde s’est ensuite dirigé vers le Chouf, en passant par Hemlaya et Mdeirej. Pour couronner ses paysages formidables, les participants ont parcouru la réserve naturelle de Barouk, avec ses cèdres, ses ravins et ses magnifiques falaises…Le groupe s’est ensuite dirigé vers Maasser el-Chouf, à l’ar-cenciel précisément, où il a été invité par l’association à passer la nuit.

Vendredi 31 octobre : forêt du Barouk, montagne du Chouf, Jezzine, Saïda, BeyrouthAu réveil, les participants ont eu droit à une visite (à pied cette fois…) de la réserve du Barouk, où ils ont planté des cèdres au nom de l’Association du polyathlon.Ensuite, petit déjeuner et départ de ce qui allait être la plus longue journée (en kilomètres) de la semaine. Du Chouf, le groupe allait traverser des mon-tagnes à travers des sentiers pour rallier la route de Jezzine, avant de faire une pause dé-jeuner dans la municipalité du village.Cap vers Saïda ensuite, point d’arrivée de cette aventure à vélo. Après la photo de groupe à côté de la citadelle, les par-ticipants ont pris le bus pour Beyrouth, où ils ont été accueillis pour la nuit par l’armée au Bain militaire, à Manara.

Samedi 1er novembre : tour de Beyrouth, Jeita, Harissa, Gemmayzé, AIB…Le samedi, dernier jour, fut consacré à la visite de Beyrouth et de sa banlieue nord. Le matin, sous un soleil radieux, les participants ont fait le tour de la capitale et de son centre-ville, avant de converger vers l’ABC Achrafieh, où ils étaient attendus à déjeuner au Sushi Ko.Après un repas copieux, ils ont pris le bus pour visiter la grotte de Jeita et l’église de Harissa. Ils se sont ensuite dirigés à nouveau vers le Bain militaire pour assister à un cocktail d’adieu préparé par l’armée libanaise.Le soir, les participants ont pu goûter aux mets du terroir au Diwan el-Sultan, avant de trinquer rue Gemmayzé et de se diriger vers l’aéroport international de Beyrouth, où émotions, sourires et larmes étaient au rendez-vous…

Abécédaire...Le parcours jour par jour

Pour un coup d’essai, ce fut un coup de maître…Polyathlon du Levant Du 25 octobre au 1er novembre, une cinquantaine de sportifs suisses, français et libanais ont participé au Polyathlon du Levant, une épreuve multisports qui a rallié Jbeil à Qornet es-Sawda, avant de traverser les cinq cazas du pays. Organisé pour la première fois au Liban par l’Association du polyathlon et placé sous le haut patronage du commandant en chef de l’armée libanaise, le « Polyathlon du Levant by Eddé Sands » a été un franc succès.

Nadim MAKHOUL

Que dire de cette semaine ? Tout, tant au niveau sportif qu’organisationnel, a été à la hauteur de ces formidables po-lyathlètes qui se sont retrouvés le temps d’une semaine pour partager ensemble une même passion : le sport d’endurance en pleine nature. Tous, sans excep-tion, ont quitté le Liban les lar-mes aux yeux et avec la promesse d’y revenir un jour…

Tout avait commencé lorsque Vincent Nassar, vice-président de l’Association du polyathlon (ADP), a eu la lumineuse idée d’accueillir le Polyathlon du Levant au Liban. C’est alors que Tina Comaty, Georges Hobeika, Karole Akl, Georges Zgheib, Georges Sawaya, Sa-bine Sawaya, Nada Massoud et Charbel Sfeir ont travaillé d’ar-rache-pied pour faire de cette idée une réalité.

Chose promise, chose due… Le 25 octobre, 22 hommes et femmes venant de Suisse (École polytechnique fédérale de Lau-sanne) et de France (INP Gre-noble) ont foulé le sol du Liban, pour ce qui allait être une semai-ne exceptionnelle.

Le soir du 25, une trentaine de Libanais et de Libanaises les rejoignaient pour une soirée d’accueil à Eddé Sands, avant de prendre le départ du Polyathlon des Cèdres à 4h précises.

Mer, montagne, pluie, boue, neige…

Le Polyathlon des Cèdres proposait 3,5 km de rafting de Byblos à Halate, suivis de 3 km de nage jusqu’à Nahr Ibrahim, en pleine nuit, sous les orages

et sous une pluie battante. « En consultant les officiers de la Défense civile et en scrutant l’horizon, je me suis demandé s’il ne fallait pas an-nuler l’épreuve maritime, a avoué René Bugnion, président de l’ADP. Lorsque je me suis retour-né pour informer les participants, ils s’étaient déjà jetés à l’eau… »

Pour beaucoup d’entre eux, ramer sous les orages et en pleine nuit aura été un grand ca-talyseur pour le restant de leur journée… Car vers 7h, tous les participants en-filaient leur vélo et parcouraient 101 km jusqu’à la forêt des Cèdres, sou-vent dans des chemins très boueux et par-ticulièrement difficiles suite à des conditions météo défa-vorables. Les premiers y sont arrivés vers 20h 30…

Initialement prévu pour le soir, le sommet de Qornet es-Sawda, plus haut sommet du Proche-Orient (3 083 m d’alti-tude), n’a été atteint que le len-demain matin, après encore une heure de VTT et deux heures de course à pied.

Et ensuite le soleil !Les 5 jours suivants (Poly-

Liban) auront constitué plus qu’une épreuve physique, mais surtout une épreuve humaine,

une épreuve de convivialité et de solidarité, qui aura soudé tout le groupe avec lui-même et le monde extérieur.

D’un point de vue environ-nemental et touristique, les par-ticipants ont eu droit aux plus beaux paysages et vestiges du pays en pédalant dans les mon-tagnes et les vallées libanaises et

en parcourant les cinq cazas (Cèdres, vallée de Qannou-bine, Qornet es-Sawda, Bé-kaa, Baalbeck, Ksara, pont de Faqra, Bas-kinta, réserve du Chouf, Jez-zine, Saïda, Beyrouth, Jeïta et Harissa). En moyenne, 80 km ont été parcourus cha-que jour, pour un total de 480 km et un déni-velé positif de 11 000 m.

Outre les paysages, les par t ic ipants

ont pu pleinement profiter d’un des grands avantages du Liban : le soleil. La clarté du ciel lors des 4 derniers jours rendait les for-mes et les couleurs encore plus belles, et donc les visages plus souriants…

Mais c’est surtout au niveau relationnel avec les habitants des différentes régions parcourues que les participants ont été favo-rablement surpris. Cela a permis des échanges interculturels fruc-tueux avec les différentes asso-

ciations et institutions qui ont soutenu cet événement, l’armée libanaise en tête.

En effet, l’armée avait mis quelque 6 véhicules militaires à la disposition du groupe afin de lui assurer la sécurité routière et physique. Une voiture de la Croix-Rouge était également présente tout au long de la se-maine.

Larmes et émotions…« Un des buts du Polyathlon est

de sensibiliser les gens à un sport moins compétitif, plus respectueux de la nature et orienté vers une solidarité », a déclaré René Bu-gnion. Cette solidarité, on l’aura vue partout. Maintes fois, les cy-clistes de tête redescendaient les pentes afin d’aider les derniers en pédalant à deux… Qu’y a-t-il de plus beau que de voir un homme épauler son épouse pour monter les plus hauts cols ?

En effet, cette semaine aura été une leçon d’humilité, une leçon de vie et d’endurance. Une occasion de se rapprocher de la nature, des gens, de Dieu. « Nos âmes à Dieu, nos corps à la nuit ! » C’est d’ailleurs cette devise qui régit le monde polyathlonien et que l’on retrouve à la fin de leurs hymnes et de leurs poèmes.

Après une dernière soirée passée dans la capitale et ses rues nocturnes, les participants se sont dirigés vers l’aéroport inter-national de Beyrouth, les larmes aux yeux et émus par cette inou-bliable semaine.

À tous les participants, mille bravos. Et félicitations aux or-ganisateurs, car pour un coup d’essai, ce fut un véritable coup de maître… Vivement le Poly-athlon 2009 !

« On est conquis par le Liban. » C’est en ces termes que François Barras, ambassadeur de Suisse, a décrit la beauté du paysage liba-nais et la chaleur humaine que dégagent ses habitants.

Interrogé par L’Orient-Le Jour lors du dîner d’accueil à Eddé Sands, M. Barras a décrit le polyathlon comme un « projet

porteur au niveau de la coopéra-tion entre la Suisse et le Liban, puisqu’il s’agit d’un type de sport d’endurance en harmonie avec la nature et qui touche les jeunes ».

« Ce qui est intéressant, c’est que l’on va à la découverte du Liban, qui recèle des richesses naturelles magnifiques. Il suffit de sortir des sentiers battus pour se retrouver

dans un cadre charmant », a sou-ligné le diplomate, grand adepte de la marche en pleine nature.

Pour François Barras, cette manifestation devra également pousser les Libanais à découvrir leur pays. « J’ai personnellement appris à connaître le Liban avec mes jambes, souligne-t-il. La marche est un sport à la mesure de

l’homme, elle lui permet de rêver et d’explorer de nouvelles régions… »

La Suisse soutiendra-t-elle d’autres manifestations sporti-ves sur le sol libanais ? « Une fois que les polyathlètes découvriront le Liban, ils vont être conquis. Donc j’imagine qu’ils reviendront ! » a-t-il conclu avec un grand sou-rire.

François Barras, un ambassadeur conquis par le Liban

Photo en haut à gauche: les participants sur le sommet de Qornet es-Sawda, à 3 083 m d'altitude. En haut à droite, Joséphine Reitzel, princesse amazone. En bas à gauche, tout le groupe pour la pose photo sur les marches du temple de Baalbeck. En bas à droite, les participants plantant un cèdre dans la forêt du Barouk.