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Par Christine Gensanne, professeure de Lettres au LEGTA de Libourne-Montagne Séquence T le Pro Étude du discours I have a dream de Martin Luther King Séries professionnelles Présentation « Je fais le rêve que mes quatre enfants vivront un jour dans une nation où ils ne seront pas jugés selon la couleur de leur peau, mais sur la valeur de leur caractère. Je fais ce rêve aujourd’hui. » On ne présente plus le célébrissime discours I have a dream de Martin Luther King (1929-1968) du 28 août 1963, prononcé à Washington au terme de la grande Marche pour l’emploi et la liberté : une journée organisée par les puissants syndicats américains, qui vit défiler 250 000 manifestants. L’activisme de l’icône de la cause noire, couronnée par le Prix Nobel de la Paix, et son assassinat à trente-neuf ans, ont achevé d’ancrer ce discours dans la mémoire collective. En Amérique, Luther King a sa statue monumentale et son jour chômé, pourtant, le pasteur demeure – près de cinquante ans après – une figure controversée. Le patron du FBI – le tristement célèbre John Edgar Hoover – qui le haïssait, l’au- rait fait chanter, incité au suicide et tenté de le discréditer auprès de l’opinion publique, en faisant des « révélations » [et peut-être aussi des faux] sur ses prétendus liens étroits avec le communisme et sur ses supposées « perversions sexuelles ». À son époque, aux États-Unis, son radicalisme et sa condamnation publique de la guerre du Viêt Nam déplaisent à la majorité, tandis que la jeune génération noire trouve sa non-violence trop tiède. Aujourd’hui encore, les Noirs américains sont statistiquement les victimes attitrées de la pauvreté, des violences policières graves et des incarcérations. Si l’on ne peut pas parler de progrès zéro, la marge d’amélioration est grande : les mentalités ont certes changé, l’antira- cisme est devenu le discours dominant, mais ses effets concrets restent insuffisants. L’égalité, la liberté, la justice et la fraternité selon Luther King paraissent encore bien utopiques : le rêve n’est pas devenu réalité. Notre première étape analysera les ressorts du discours I have a dream, et notre seconde partie répondra à la question du programme. En complément, ce discours pourra pertinemment être confronté à d’autres discours de leaders d’opinion et d’hommes politiques noirs influents (notamment aux discours de Barack Obama développant son slogan de campagne : le fameux Yes, we can, sorte d’écho des mots de Luther King, des décennies plus tard). Objet d’étude : « Au XX e siècle, l’homme et son rapport au monde à travers la littérature et les autres arts. » Question : « En quoi le XX e siècle a-t-il modelé l’homme moderne ? » 44 NRP LYCÉE JANVIER 2019 Plan détaillé : grandes lignes de I have a dream Schémas-mémo – Figures de style Méthode express pour le plan de synthèse Dans cette séquence, vous pourrez exploiter les ressources multimédia suivantes, disponibles sur le site NRP dans l’espace « Ressources abonnés ». Rendez-vous sur http://www.nrp-lycee.com. Les numériques + Sommaire Étape 1. Analyser les ressorts du discours I have a dream Séance 1 : Entrer dans le discours : son contexte Séance 2 : Découvrir la thématique et le style du discours Séance 3 : Considérer « l’emballage » du discours : décor et paralangage Séance 4 : Devoir. Écrire un discours pour défendre une cause d’actualité Étape 2. En quoi le XX e siècle a-t-il modelé l’homme moderne ? Séance 5 : Comparaison sur le problème des discriminations raciales Séance 6 : La condition noire aux États-Unis aujourd’hui Séance 7 : Devoir de recherche Durée de la séquence : 11 heures

Séries professionnelles Étude du discours I have a dream ... · où ils ne seront pas jugés selon la couleur de leur peau, mais sur la valeur de leur caractère. Je fais ce rêve

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44 NRP LYCÉE MAI 201844 NRP LYCÉE MAI-JUIN 2018

Séquence 1re Séries générales et technologiques

44 NRP LYCÉE SEPTEMBRE 2017

Par Christine Gensanne, professeure de Lettres au LEGTA de Libourne-Montagne

Séquence Tle Pro

Étude du discours I have a dream

de Martin Luther King

Séries professionnelles

Présentation

« Je fais le rêve que mes quatre enfants vivront un jour dans une nation où ils ne seront pas jugés selon la couleur de leur peau, mais sur la valeur de leur caractère. Je fais ce rêve aujourd’hui. »

On ne présente plus le célébrissime discours I have a dream de Martin Luther King (1929-1968) du 28 août 1963, prononcé à Washington au terme de la grande Marche pour l’emploi et la liberté : une journée organisée par les puissants syndicats américains, qui vit défiler 250 000 manifestants.

L’activisme de l’icône de la cause noire, couronnée par le Prix Nobel de la Paix, et son assassinat à trente-neuf ans, ont achevé d’ancrer ce discours dans la mémoire collective. En Amérique, Luther King a sa statue monumentale et son jour chômé, pourtant, le pasteur demeure – près de cinquante ans après – une figure controversée. Le patron du FBI – le tristement célèbre John Edgar Hoover – qui le haïssait, l’au-rait fait chanter, incité au suicide et tenté de le discréditer auprès de l’opinion publique, en faisant des « révélations » [et peut-être aussi des faux] sur ses prétendus liens étroits avec le communisme et sur ses supposées « perversions sexuelles ».

À son époque, aux États-Unis, son radicalisme et sa condamnation publique de la guerre du Viêt Nam déplaisent à la majorité, tandis que la jeune génération noire trouve sa non-violence trop tiède.

Aujourd’hui encore, les Noirs américains sont statistiquement les victimes attitrées de la pauvreté, des violences policières graves et des incarcérations. Si l’on ne peut pas parler de progrès zéro, la marge d’amélioration est grande : les mentalités ont certes changé, l’antira-cisme est devenu le discours dominant, mais ses effets concrets restent insuffisants. L’égalité, la liberté, la justice et la fraternité selon Luther King paraissent encore bien utopiques : le rêve n’est pas devenu réalité.

Notre première étape analysera les ressorts du discours I have a dream, et notre seconde partie répondra à la question du programme.

En complément, ce discours pourra pertinemment être confronté à d’autres discours de leaders d’opinion et d’hommes politiques noirs influents (notamment aux discours de Barack Obama développant son slogan de campagne : le fameux Yes, we can, sorte d’écho des mots de Luther King, des décennies plus tard).

Objet d’étude : « Au xxe siècle, l’homme et son rapport au monde à travers la littérature et les autres arts. »Question : « En quoi le xxe siècle a-t-il modelé l’homme moderne ? »

44 NRP LYCÉE JANVIER 2019

Plan détaillé : grandes lignes de I have a dream Schémas-mémo – Figures de style Méthode express pour le plan de synthèse

Dans cette séquence, vous pourrez exploiter les ressources multimédia suivantes, disponibles sur le site NRP dans l’espace « Ressources abonnés ». Rendez-vous sur http://www.nrp-lycee.com.

Les numériques+

Sommaire

Étape 1. Analyser les ressorts du discours I have a dreamSéance 1 : Entrer dans le discours : son contexteSéance 2 : Découvrir la thématique et le style du discoursSéance 3 : Considérer « l’emballage » du discours : décor et paralangageSéance 4 : Devoir. Écrire un discours pour défendre une cause d’actualité

Étape 2. En quoi le xxe siècle a-t-il modelé l’homme moderne ? Séance 5 : Comparaison sur le problème des discriminations racialesSéance 6 : La condition noire aux États-Unis aujourd’huiSéance 7 : Devoir de recherche

Durée de la séquence : 11 heures

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JANVIER 2019 NRP LYCÉE 45

ÉTAPE 1. Analyser les ressorts du discours I have a dream

Objectifs : – Repérer en quoi une situation ou des personnages de fiction peuvent représenter des questions humaines universelles.– Interpréter la dimension symbolique d’un personnage ou d’une situation.– Organiser sa pensée dans un débat d’idées à l’oral, à l’écrit.Supports : – Discours I have a dream de Martin Luther King le 23 août 1963 à Washington (9’). Vidéo en VOA sous-titrée en français : https://www.youtube.com/watch?v=8ryy7eP0kks– Une émission ARTE explicative (11’) https://www.arte.tv/fr/videos/074567-005-A/les-grands-discours-martin-luther-king/– Un onglet « Voir le discours en intégralité », sur le site d’ARTE, vous permet d’accéder au texte intégral traduit en français, et au texte original en anglais : https://www.arte.tv/fr/articles/martin-luther-king

SÉANCE 1 Entrer dans le discours : son contexte

Modalités : Prise de notes ; analyseDurée : 2 heures

➔ Exercice préparatoireEn amont de la séance, constituez des groupes de travail de

deux à trois élèves. Chaque groupe se verra attribuer une recherche internet dans la liste ci-après, et produira une définition claire et précise du thème qu’il a en charge (lors d’un oral équivalant à une vingtaine de lignes écrites). Certains thèmes nécessitent de télé-charger une photographie complémentaire, que le groupe projet-tera en classe, à l’appui de son explication.

Thèmes de recherche : 1. Martin Luther King ; 2. John Kennedy  ; 3. Lyndon Johnson ; 4. Le Capitole ; 5. Une figure mythique : Abraham Lincoln + le Lincoln Memorial ; 6. L’Alabama – Les « États confédérés » du sud aux États-Unis et le racisme ; 7.  L’Emancipation Act ; 8. La ségrégation raciale ; 9. La Révolution noire et ses leaders ; 10. La Non-violence ; 11. Les violences policières contre les Noirs aux États-Unis aujourd’hui ; 12. L’argument d’autorité.

➔ Analyser le discours Visionnez avec les élèves l’émission ARTE explicative (11’).

https://www.arte.tv/fr/videos/074567-005-A/les-grands-discours-martin-luther-king/

Projetez cette vidéo en la découpant en séquences cohérentes, sur lesquelles vous interrogerez immédiatement.

Quand apparaît dans la vidéo un questionnement sur les points traités dans les thèmes de recherche, la classe entière tente d’y

répondre. Vous demanderez aux élèves de prendre des notes pen-dant la vidéo. Ils devront ensuite répondre de manière construite et précise.

Dans un second temps, le groupe en charge de la recherche correspondant à la question posée prendra le relais, pour rensei-gner la classe. Vous interviendrez pour rectifier et éventuellement compléter.

Découpage et questionnaire proposés pour la vidéo ARTE

Séquence 1 – Le public et le cadre• Où et quand se passe la manifestation ? Qui l’a organisée et pour-quoi ? De quoi s’agit-il ?• Quelles remarques pouvez-vous faire sur le public ? le décor ? les prises de vue ?• Qui sont, d’après vous, les personnes avec des chapeaux blancs juste derrière l’orateur ? • Pourquoi ne le regardent-ils pas ? • Qui est ce « grand Américain » dont parle Luther King ? (5’) (12’)• Qu’est-ce que « l’Emancipation Act » ? (7’)

Séquence 2 – L’allocution de l’historienne• Qui était Martin Luther King ? Qu’est-ce qu’un pasteur ? (1’)• De quoi parle majoritairement son discours ?• Que sont la « Révolution noire » (9’) et la « Non-violence » ? (10’) • Quelle nouveauté technique, fondamentale en politique, est évo-quée ? Qu’apporte-t-elle ?

Séquence 3 – Les événements de Birmingham (Alabama)• Dans quel État américain du sud se situe Birmingham ? (6’)• Comment appelle-t-on la politique séparant Noirs et Blancs ? (8’)• Que pensez-vous des interviews (la fillette, les deux femmes) ? Faites noter à la classe l’étonnante absence d’argument vrai dans leurs réponses, et leur ton.• Quand Luther King arrive-t-il à Birmingham ? Dans quel but ? Qu’y fait-il ? • Comment comprenez-vous « droits civiques » ?• Qu’est-ce que la « Non-violence » ? • Quelle réaction ont eue les forces de l’ordre lors de la manifesta-tion à Birmingham ?

Séquence 4 – Retour à la journée du discours• La foule est-elle importante ? Qui soutient le mouvement ? (Argument d’autorité) (12’)• D’où part la marche ? Où arrive-t-elle ? (4’) (5’) Ces deux lieux sont-ils symboliques ? • Que précise la vidéo sur la télévision ?

Séquence 5 – Le contenu du discours• Dans quel contexte Luther King a-t-il pris la parole ? La program-mation de la journée le favorisait-elle ?• Quel contenu du discours était prévu ? Pourquoi ?• Quel contenu du discours a finalement été prononcé ? Pourquoi ? Qu’est-ce qu’une improvisation ?

Séries professionnelles Séquence Tle Pro

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46 NRP LYCÉE JANVIER 2019

Séquence Tle Pro Séries professionnelles

• Quel passage mémorable du discours est devenu célèbre ? Pourquoi selon vous ? • Comment le public réagit-il au discours ?• Qu’est-ce qu’une chute ? Et quelle est la chute du discours de Luther King ? La trouvez-vous efficace ?• Que signifie le fait que le Président Kennedy reçoive les partici-pants à la fin de la journée ? (2’)

Séquence 6 – Les effets du discours• Cette journée d’action et le discours de Luther King ont-ils eu de l’effet ? • Dans l’immédiat ? (3’) ; Aujourd’hui ? (11’) [Deux réponses]• Qu’est-ce qu’un prophète ? Les paroles de Luther King à la fin de la vidéo sont-elles prophétiques ? Constituent-elles une bonne chute pour la vidéo ?• Quel autre mot important était scandé par la foule au cours de la vidéo ? [« Freedom ! »]• Que remarquez-vous en comparant ce mot et la chute ? • Qu’en concluez-vous : l’orateur a-t-il satisfait aux attentes du public ?

SÉANCE 2 Découvrir la thématique et le style du discours

Modalités : Repères ; analyse.Durée : 2 heures.

➔➔ Exercice préparatoireDemandez aux élèves de lire le texte du discours hors-cours, et :– de faire un bref résumé de son contenu thématique (environ

trente lignes) ;

– de noter les passages qui font mouche, selon eux (procédés auxquels le public réagit positivement ; formules marquantes ; pas-sages émotivement forts ; etc.) ;

– de réfléchir à la façon dont ils envisageraient eux-mêmes, optimalement, de le mettre en scène.

➔➔ L’art oratoire de Luther King : un style qui ressemble au prêche d’un prêtre

Vous couplerez l’analyse du style du discours avec la question « Comment s’exprime la révolte dans I have a dream ? », dans la mesure où le style est une dimension importante de la réponse à cette question. Pour la structure du discours, utilisez le complément numérique .

Les comparaisons et métaphores• Luther King utilise beaucoup de métaphores. Lisez un bref

extrait d’un texte religieux, pour que la classe puisse comparer et constater leur similitude stylistique avec celui de Luther King. Après avoir défini « prêche », et expliqué comment distinguer les figures de style contenues dans le tableau ci-dessous, passez aux exercices. L’élève créera ses propres cinq figures et traitera les exercices du complément numérique [1]. Dans les huit premiers paragraphes du I have a dream (limitons-nous car la densité des figures ci-après est très élevée dans le discours), faites relever et classer immédia-tement ces figures dans le tableau sélectif.

• Attention ! Pour identifier sans risque d’erreur une métaphore, il faut toujours remonter à la comparaison initiale, et en ôter men-talement des morceaux.

Comparaison Ø

Analogie « ce décret capital comme un Grand phare » / « le feu d’une brûlante injustice » / « ce décret comme une aube joyeuse »

Métaphore in praesentia « la longue nuit de la captivité » / « les menottes de la ségrégation » / « les chaînes de la discrimination » / « l’îlot de pauvreté » / « le vaste océan de la prospérité matérielle »/ « les vastes coffres de la chance » / « les tranquillisants des demi-mesures » / « les vallées obscures et désolées de la ségrégation » / « sentier ensoleillé de la justice raciale » / « les sables mouvants de l’injustice raciale » / « le roc de la fraternité »/ « les tourbillons de la révolte »/ « le jour éclatant de la justice ».

Métaphore in absentia « les coins de la société américaine » / « les architectes de notre République »

Métaphore filée « la promesse » politique de droits inaliénables donnés aux Noirs est « un chèque en bois » [métaphore utilisée à 7 reprises, sous sa forme simplifiée « chèque »]

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• Faites un rappel des figures de style essentielles à l’aide du schéma-mémo .

Analysez les figures du tableau : elles sont assez systématiques, au sens où la prédilection de Luther King pour la métaphore in praesentia saute aux yeux. Comparants et comparés sont comme techniquement « copiés-collés » : une majorité de comparants relèvent du champ lexical de la nature (feu, aube, nuit, îlot, océan, vallées, sentiers, sables mouvants, tourbillons, jour), ce qui confère à la figure un côté esthétique et vaste, très séduisant. Les compa-rés sont des termes économico-philosophico-politiques (injustice, justice et justice raciale, ségrégation et discrimination, prospérité, coffres, fraternité, révolte, société, République). La comparaison simple est inusitée, l’analogie est peu présente : ce qui témoigne du goût de Luther King pour les figures plus complexes. La méta-phore filée du chèque nous donne un avant-goût du style insistant de Luther King, que confirmeront les anaphores.

Les anaphores• Définissez la répétition, l’anaphore et la cataphore (ou épi-

phore). Demandez ensuite à la classe de les relever sur l’ensemble du discours.

• « Cent ans plus tard » (4x) / « Ce n’est pas le moment » et son écho inversé : « c’est l’heure » (4x) / « Nous ne devons pas » = vraie anaphore, ou anaphore interne [après ponctuation] (4x) ; son écho « Nous ne pouvons » (2x) / « nous ne serons jamais satisfaits » (1x) ; ses déclinaisons « nous ne pourrons être satisfaits » (4x) et sa conclusion « Nous ne sommes pas satisfaits et nous ne le serons jamais » / « Retournez » (6x) / « Je fais toujours ce rêve » (mot rêve x3) + son anaphore « Je rêve qu’un jour » (5x) + sa cataphore « Je fais aujourd’hui un rêve » (2x) / « foi » « Avec cette foi, nous serons capables » (3x) / cataphore interne « ensemble » (5x) / Répétition de « la cloche de la liberté » sous forme simple & anaphorique « Que la cloche de la liberté sonne du haut » (8x) ou cataphorique « que sonne la cloche de la liberté » (2x). Cette répétition trouve son ultime écho dans la chute du discours : « We are free at last ! ».

• Analysez ces figures : elles marquent, par leur systématisation insistante, un martèlement. La détermination inébranlable de l’ora-teur en impose, comme un rythme entêtant. Ce sont, sur le plan du langage, des assertions (phrases déclaratives et impératives, temps du présent et du futur, verbes devoir et pouvoir).

En conclusion, on fera remarquer que les passages contenant les figures de style étudiées correspondent à ceux qui font mouche repérés par les élèves en lecture préparatoire.

SÉANCE 3 Considérer « l’emballage » du discours : décor et paralangage

Modalités : Analyse d’images ; repèresDurée : ½ heure

Projetez quelques captures d’écran significatives du discours et faites le point avec la classe sur le décor, la tenue de l’orateur, etc.

➔➔ Analyser la mise en scèneSi le style du discours est très fleuri (et daté), en revanche, la

scène (un petit pupitre), la mise et les expressions de l’orateur sont assez neutres, le décor est épuré, bien que grandiose (foule immense, grand bassin, monuments historiques). L’homme est ferme et déterminé. Les vues du public sont à dessein sélectionnées par les journalistes pour rallier le spectateur à la cause de Luther King : pourquoi ?

SÉANCE 4 Devoir en classe

Modalité : ÉcritureDurée : 2 heures

Demandez aux élèves de rédiger un discours (d’un recto-verso environ) sur une cause d’actualité à laquelle ils tiennent.

Séries professionnelles Séquence Tle Pro

I Have a Dream, affiche américaine à l’effigie de Martin Luther King.

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ÉTAPE 2. En quoi le xxe siècle a-t-il modelé l’homme moderne ?

Objectif : Mettre en regard des essais, des œuvres littéraires et artistiques et les questions posées au moment de leur création sur le rapport de l’individu au monde

Supports :– Fascicule bilingue n° P2241 Race et nation, Points, coll. Les grands discours, comprenant le discours I have a dream mis en regard avec le texte d’E. Renan La Nation et la Race (1882), 14 pages / prix : 3,10 €– Discours de Barack Obama Yes, we can, 8 janvier 2008– Cinquante ans après la mort de Martin Luther King. Trois reportages ARTE de 3’ chacun https://www.arte.tv/fr/videos/RC-016017/50-ans-apres-la-mort-de-martin-luther-king/– Les Grands discours ARTE Panti Bliss Yes ! Equal ! https://www.arte.tv/fr/videos/079739-007-A/les-grands-dis-cours-panti-bliss/

SÉANCE 5 Comparaison sur le problème des discriminations raciales

Modalités : Lecture ; analyseDurée : 1 heure

Ce travail permettra de montrer que le xxe siècle a radicalement innové en la matière par rapport au xixe : il est allé plus loin.

Scannez les pages 40 à 48 du texte d’E. Renan pour les projeter en classe lors d’une lecture par étapes, commentée, qui permettra de dégager sa pensée sur le racisme. Confrontez-les au complé-ment numérique .

➔ Éléments d’analysePour Renan, il y avait jadis le droit national, fondé sur le cri-

tère de la race (qu’il appelle aussi critère « ethnographique »). La race importait, car elle fondait le droit et la légitimité (ex. de la race germanique). C’était un droit primordial proche du « droit divin », mais étroit et dangereux pour le véritable progrès. Dans les cités antiques, la race se confondait peu ou prou avec la famille ou la tribu. Mais les agents unifiants du christianisme, de l’Empire romain et des invasions barbares ont rendu la notion de race indifférente. L’empire carolingien et le Moyen Âge ont ainsi vu coexister les races les plus diverses. Le groupement de territoires très variés pour for-mer la France des débuts n’était pas davantage fondé sur une race, gauloise par exemple. Renan affirme la diversité, le « mélange de sang » des populations qui constituaient les Nations, encore plus net à son époque. Il critique la prétention des Allemands à être une race pure et la physiognomonie (« quelle illusion ! »). Il donne deux définitions du mot « race » : la biologique (« parenté par le sang ») qui révèle qu’il n’y a aucune unité physiologique / la philologico-histo-rique, qui montre de même l’absence d’unité raciale.

Morceaux choisis : « La vérité est qu’il n’y a pas de race pure », c’est « une chimère », « les plus nobles pays sont ceux où le sang est le plus mêlé », « ce qui est sorti de la grande chaudière où […] ont fer-menté ensemble les éléments les plus divers », « L’étude de la race n’a pas d’application en politique », « La race est donc quelque chose qui se fait et se défait », « En dehors des caractères anthropologiques, il y a la raison, la justice, le vrai, le beau, qui sont les mêmes pour tous. », « Le fait de la race, capital à l’origine, va donc toujours perdant de son importance. »

Conclusion : Vous pourrez demander à la classe de commenter ces morceaux choisis de Renan.

Renan prend des positions théoriques très innovantes pour un homme du xixe siècle, mais en reste à la théorie, ne s’occupant pas des

Séquence Tle Pro Séries professionnelles

CRITÈRES BARÈME

Choisissez une cause d’actualité. Définissez-la très soigneusement. Inventoriez des exemples. 3

Déterminez cinq raisons qui pourraient convaincre votre auditoire d’adhérer à votre cause : nommez-les clairement, dans des groupes de mots explicites.

3

Développez ces raisons : expliquez-les bien. 3

Prouvez-les, avec des exemples d’actualité concrets, en éclairant le lien de cette preuve avec la raison donnée. 3

Reliez ces raisons par des connecteurs adaptés et variés. 2

Introduisez et concluez l’ensemble obtenu. 2

Employez : une comparaison, une analogie, deux métaphores (différentes), une anaphore, une cataphore. Soulignez-les dans votre copie.

0,5 pt par figure = 3

Enfin, dites en dix lignes maximum comment vous mettriez votre discours en scène (décor, moment, lieu, votre habil-lement, vos expressions, vos gestes, etc.).

1

Relisez-vous 3 fois pour vérifier la justesse de votre expression française. Noté sur l’ensemble de la

copie

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aspects sociaux et des droits, et peu de la politique. Il partage la même pensée globale que Luther King, mais sans proposer d’action concrète.

SÉANCE 6 La condition noire aux États-Unis aujourd’hui

Modalités : Prise de notes ; analyseDurée : 2 heures

Vous projetterez les trois micro-reportages ARTE (3’ chacun) : USA – « Changer les méthodes de la police » ; USA – « Le drapeau de la discorde » ; « Littérature ” Black lives matter ” ».

➔ Exercice de synthèse Posez la question suivante à la classe : « Peut-on dire que la lutte

contre le racisme aux États-Unis au xxe siècle a changé l’homme amé-ricain d’aujourd’hui ? ».

Demandez une prise de notes soignée pendant la projection des émissions, dans le but de bâtir un plan de synthèse sur la ques-tion. Vous pouvez utiliser le complément numérique « Méthode express pour le plan de synthèse ».

SÉANCE 7 Devoir de recherche

Modalité : RechercheDurée : 2 heures

Le xxe siècle a formalisé la lutte contre toutes les discriminations (de santé, de race, d’âge, de sexe, de genre, etc.) : Martin Luther King

a en ce sens modelé l’homme moderne, puisqu’il défend ces valeurs antidiscriminatoires.

Vous demanderez aux élèves de constituer un corpus de docu-ments complets ou d’extraits (articles de presse-papier, reportages audio ou vidéo) montrant les luttes contre la discrimination au xxe

et au xixe siècle.

➔ Prolongements Autres discours essentiels des xixe et xxe siècles, dans la collection

« Les grands discours », Points. Sur le même thème : Malcolm X et Kennedy ; Mandela et Nehru ;

Lubumba et Touré ; Obama et Roosevelt ; Veil et Neuwirth ; Danton, Senghor et Taubira ; Churchill et De Gaulle ; De Gaulle, le gouverne-ment provisoire algérien et le Manifeste des 121 ; Schuman et Chirac ; Gandhi et le Dalaï-Lama ; Badinter et Barrès ; Mitterrand, Rocard et Sarkozy ; Michel, Vallès et Marx, etc.

Séries professionnelles Séquence Tle Pro

Martin Luther King à Detroit le 23 mai 1963, lors de la « Walk to Freedom » ; le discours qu’il a fait à cette occasion est considéré comme une première version de son célèbre « I have a dream » prononcé le 28 août 1963 à Washington.

Bibliographie & sitographie

– Les grands discours ARTE : https://www.arte.tv/fr/videos/RC-014825/les-grands-discours/– Vidéos de discours historiques célèbres / Format : 11 à 12 minutes + texte correspondant.– My House of European History. Documents historiques de 1900 à 2018, dont des discours historiques : https://my-european-history.ep.eu/myhouse/timeline?locale=fr– La collection de discours célèbres des éditions Points : fasci-cules de 50 pages, ou discours célèbre du xxe siècle, français ou étranger, toujours mis en regard avec un autre discours, contem-porain ou plus ancien, qui le complète ou développe la thèse adverse.