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Les cinq sens 1 / 16 Sup de Cours - Etablissement d'enseignement privé RNE 0333 119 L - 73, rue de Marseille - 33000 Bordeaux

LES CINQ SENS

Les informations fournies par les yeux, par les oreilles (dans d'autres situations par le nez, la langue, les mains) sont fondamentales et ont, c'est évident, un rôle capital dans les mouvements.

Nous connaissons le monde dans lequel nous vivons grâce à nos cinq sens : la vue, l'ouïe, l'odorat, le goût et le toucher.

I. Les organes des sens

On appelle organes des sens, les yeux, les oreilles, les fosses nasales, la langue, la peau (des mains mais aussi celle des pieds, de la joue... c'est à dire de toute la surface du corps). Il y a donc cinq organes sensoriels.

Chacun de ces organes est spécialisé, c’est-à-dire adapté pour recevoir avec le maximum d'efficacité un stimulus externe adéquat :

• la lumière pour les yeux ;

• les vibrations sonores pour les oreilles ;

• les molécules chimiques pour les fosses nasales et la langue.

Le « toucher » est plus diversifié. Il comprend plusieurs types de sensibilité : sensibilité au contact léger (en palpant un objet avec la main on peut savoir s'il est lisse ou rugueux), sensibilité à la pression, sensibilité à la température (c'est froid, c’est chaud), sensibilité à la douleur. La peau est donc sensible à différents stimuli.

L'organisme reçoit de nombreuses informations du milieu dans lequel il vit et le comportement humain dépend largement de ces informations. Ces dernières lui parviennent sous forme de stimuli visuels (lumière), de stimuli chimiques (substances chimiques transportées par l'air dans l'olfaction, ou déposées au contact des récepteurs situés sur la langue dans la gustation), de stimuli mécaniques (vibrations transmises par l’air dans l'audition, variations de pression dans le toucher...).

II. L’œil et la vision

1. Anatomie de l’œil

L'œil se compose de 2 parties, les annexes et le globe oculaire, dont les fonctions sont très différentes.



Figure 1

Coupe de l’œil

• Les annexes de l’œil

Elles sont :

- protectrices :

– l'orbite (cavité osseuse),

– les paupières,

– la conjonctive.

- motrices : 6 muscles qui, par leurs contractions, orientent l'œil dans les 4 directions ;

- sécrétrices : les glandes lacrymales sécrètent les larmes, qui lavent et désinfectent l'œil puis s'écoulent dans les fosses nasales.

• Le globe oculaire

- Les tuniques

– La sclérotique assure la protection du globe oculaire.

– La choroïde transforme la cavité oculaire en « chambre noire ». Elle s'applique contre la sclérotique et devient verticale à l'avant pour former l'iris. L'iris ressemble au diaphragme d'un appareil photographique, dont l'ouverture, variable, s'appelle la pupille.



– La rétine s'applique contre la choroïde. C'est l'organe nerveux sensitif de l'œil. Elle contient les cônes et les bâtonnets, cellules sensibles à la luminosité spécialisées dans la vision diurne et nocturne.

La tache jaune est une partie très sensible de la rétine, riche en cônes. Elle est située dans l’axe de l’œil.

Le nerf optique part du fond de la rétine et va au cerveau. Le départ du nerf optique constitue le point aveugle (dépourvu de cellules sensibles).

- Les milieux transparents

De l'extérieur vers l'intérieur se trouvent :

- la cornée, très fine ;

- l'humeur aqueuse, liquide clair et fluide comme de l'eau ;

- le cristallin, lentille biconvexe qui comprend un noyau dur entouré de lamelles élastiques (on le compare à la structure d'un oignon). Avec l'âge, son élasticité diminue chez le presbyte ;

- l'humeur vitrée, liquide épais et gélatineux qui maintient la forme du globe oculaire et se renouvelle perpétuellement.

2. La physiologie de l’oeil

L'œil se compare à un appareil photographique et à un appareil sensible.

• L’appareil photographique

- Comparaison

– Le globe oculaire représente la chambre noire.

– La rétine représente la plaque sensible.

– Les milieux transparents sont l'objectif.

– L'iris est le diaphragme.

- Mise au point

– Dans l'œil au repos, les images des objets éloignés viennent se former renversées au centre de la rétine (au niveau de la tache jaune).

– Si l'objet se rapproche, l'image se forme en arrière de la rétine, et devient floue. C'est alors que le phénomène d'accommodation intervient : il adapte l'œil à la vision de près. Pour cela, le cristallin se bombe d'autant plus que l'objet se rapproche (on dit qu'il devient convergent).



• L’appareil sensible

Les cônes et les bâtonnets de la rétine sont sensibles à la lumière. Ils produisent un influx nerveux qui, par l'intermédiaire du nerf optique, aboutit au centre visuel du cerveau, où se produit la sensation visuelle.

La sensation visuelle nous informe sur :

- la forme ;

- le relief ;

- la couleur ;

- la distance.

Cette sensation visuelle persiste 1/50ème de seconde.

3. Mécanisme de la vision

• Description

- Réceptionner les rayons lumineux ;

- conduire les rayons sur la rétine pour former une image nette, constituée d’une multitude de points lumineux qui arrivent au même endroit ;

- transformer les points lumineux en influx nerveux pour être transmis au cerveau, responsable de l’analyse et de l’interprétation des images visuelles (permettant à l’individu d’être en relation avec l’environnement).

• La phase rétinienne

Le but est de conduire les rayons lumineux sur la rétine.

Trajet de la lumière : les rayons lumineux traversent la cornée → l’humeur aqueuse → le cristallin → l’humeur vitrée → arrive sur la rétine (tous au même endroit concentrés en un même point) où ils forment une image nette.

L’œil doit faire face à deux situations :

- amener sur la rétine les rayons lumineux des objets situés à l’infini (arrière plan) ;

- amener en même temps sur la rétine les rayons lumineux des objets rapprochés.

Pour cela, l’œil est naturellement « réglé » pour permettre la concentration au même point, sur la rétine, des rayons lumineux des objets situés à l’infini (correction de la trajectoire des rayons lumineux par les milieux transparents suffisante).

de l’objet observé



Par contre, l’œil doit modifier la trajectoire des rayons lumineux des objets proches pour ramener sur la rétine, l’image d’un point qui s’est formé en arrière de la rétine. C’est le rôle du cristallin. Suivant l’éloignement de l’objet, le cristallin modifie sa courbure afin de modifier suffisamment la trajectoire des rayons lumineux des objets, rapprocher pour les concentrer au même point sur la rétine, c’est le phénomène d’accommodation qui résulte de l’activité réflexe du cristallin.

Le réglage de la quantité de lumière nécessaire pour éclairer correctement la rétine est assuré par l’iris dont les fibres musculaires réagissent à la lumière en se contractant.

L’activité de l’iris conditionne l’ouverture ou la fermeture de la pupille qui est le trou noir dans lequel s’engouffrent les rayons lumineux qui éclairent la rétine.

• La phase nerveuse : création et conduite de l’influx nerveux

En arrivant sur la rétine, les rayons lumineux stimulent les cellules visuelles : cônes et bâtonnets qui réagissent en créant un influx nerveux.

L’image qui arrive sur la rétine est petite et renversée.

L’influx nerveux créé par les cônes et les bâtonnets est transmis aux cellules nerveuses puis au nerf optique et gagne le chiasma optique où une partie des fibres nerveuses s’entrecroise de telle façon que chaque hémisphère cérébral reçoive des influx provenant des 2 yeux et arrive enfin au cerveau (aire visuelle).

4. Les anomalies de la vision

Elles sont la conséquence d’une déformation du globe oculaire ou de la perte d’élasticité du cristallin.

• La myopie

L'œil myope a un globe trop allongé, ou un cristallin trop convergent. L'image se produit en avant de la rétine, la vision éloignée est donc floue. On la corrige avec des verres divergents.

• L’hypermétropie

L'œil hypermétrope a un globe trop court ou un cristallin peu convergent (c'est-à-dire trop aplati) ; l'image se produit donc derrière la rétine. L'hypermétrope voit les objets éloignés, mais la vision proche est floue. On corrige l'hypermétropie avec des verres convergents.

• L’astigmatisme

L'œil astigmate a des défauts de courbure du globe oculaire. Il a donc une vision des objets déformée. On le corrige avec des verres cylindriques spécifiques à chaque cas.



• Le daltonisme

C'est un défaut de la vision des couleurs. Le daltonien confond par exemple le rouge et le vert.

III. La peau et le toucher

1. La structure de la peau

La peau se compose de 2 parties : l'épiderme et le derme, eux-mêmes divisés en plusieurs couches.

• L’épiderme

Il possède 2 couches.

- Une couche superficielle, dite cornée, formée de cellules mortes ;

- Une couche basse, dite épithéliale, constitue la couche profonde de l'épiderme. Dans sa partie la plus basse, les cellules mélanoblastes, lors d'une exposition au soleil, ont la propriété de sécréter de la mélanine, pigment protecteur des rayons ultraviolets.

L'épiderme se renouvelle par sa base, très richement vascularisée, repoussant vers la surface les cellules mortes.

• Le derme

Situé sous l'épiderme, c'est la partie la plus importante de la peau. Il se compose de 3 couches.

- La couche superficielle est dite papillaire car elle est composée de papilles. Chaque papille contient des vaisseaux sanguins et des terminaisons nerveuses.

- La couche moyenne dite conjonctive, représente les 3/4 du derme. Elle est faite de tissu conjonctif, riche en fibres conjonctives et élastiques, baignant dans une substance nourricière gélatineuse, le collagène.

- La couche basse ou hypoderme, dite graisseuse, est plus ou moins épaisse selon les parties du corps qu'elle recouvre. Ses cellules, gorgées de graisse, servent de « coussinets » et protègent contre les chocs et le froid.

• Annexes de la peau

- Les glandes sudoripares s'ouvrent sur la surface de la peau par des pores sudoripares.

- Les glandes sébacées sont les glandes épidermiques, situées à la base des poils.



- Les poils sont des productions cornées épidermiques.

- Les nerfs

Il existe des corpuscules nerveux, aux fonctions très différentes, situés à des niveaux différents de la peau. Ils se réunissent tous pour former le nerf sensitif qui va au cerveau.

Figure 2

La peau et ses annexes

2. Les fonctions de la peau

• Organe du toucher

La peau est très sensible. Les différentes sensibilités sont dues à l'existence de terminaisons nerveuses spécialisées.

La peau perçoit 3 formes de sensations.

- La sensation tactile nous informe sur la nature des objets touchés.

- La sensation thermique nous informe sur la température ambiante.

- La sensation douloureuse nous informe sur l'intensité d'un choc, d'une brûlure, d'une piqûre1.

Toutes ces sensations, enregistrées au niveau de la peau, sont communiquées au cerveau par le nerf sensitif.

1 Terminaisons nerveuses épidermiques.



• Organe de protection

La peau est un bon isolant. Elle protège des agressions extérieures (chocs, frottements...), des agressions microbiennes, de l'agression solaire, de l'eau.

• Organe d’échanges

La peau permet plusieurs types d'échanges :

- les échanges gazeux respiratoires ;

- les échanges thermiques.

• Organe excréteur des déchets

Le rôle des glandes sudoripares est complémentaire de celui des reins. La sueur qu'elles sécrètent est une urine très diluée. Ces glandes jouent donc un rôle essentiel dans l'épuration de notre organisme.

• Organe producteur de vitamine D

Sous l'effet des rayons solaires, les cellules grasses de l'épiderme de la peau vont transformer leur cholestérol en vitamine D, dont le rôle antirachitique est essentiel.

IV. L’oreille et l’ouïe

L’oreille est l’organe de l’audition et de l’équilibre. Ces deux fonctions sont indépendantes.

1. Anatomie

L’oreille comporte 3 parties.

• L’oreille externe

Elle est formée d'un pavillon cartilagineux, ayant à sa base un lobule. Au fond du pavillon s'ouvre le conduit auditif, fermé dans sa partie profonde par le tympan (membrane fine, bien tendue).

• L’oreille moyenne

C'est une cavité dans laquelle sont logés 3 petits osselets, nommés d'après leur forme : le marteau, l'étrier et l'enclume.

Cette cavité est fermée, d'un côté, par le tympan, de l'autre par 2 fenêtres, la fenêtre ovale et la fenêtre ronde.

Elle communique avec le pharynx par la trompe d'Eustache.



• L’oreille interne

Elle a une structure fort complexe, et comprend 2 parties essentielles.

- Le labyrinthe osseux contient :

– les canaux semi-circulaires ;

– le vestibule ;

– le limaçon.

Dans ce labyrinthe circule un liquide, la périlymphe.

- Le labyrinthe membraneux contient les cellules sensorielles ciliées reliées au nerf auditif. Dans ce labyrinthe circule un liquide, l'endolymphe.

Figure 3

Anatomie de l’oreille

2. Physiologie

L'oreille assure deux fonctions importantes. Elle est à la fois le centre de l'audition et celui de l'équilibre.

• Centre de l’audition

L'oreille nous permet de percevoir les sons. Chaque fois qu'il y a du bruit, l'air transmet des séries de vibrations qui vont se propager dans 3 milieux.



Les vibrations sonores, captées dans l'air par le pavillon, gagnent le tympan. Puis les vibrations se propagent dans la chaîne des osselets jusqu'à la fenêtre ovale. Les vibrations sonores gagnent ensuite les milieux liquides, périlymphe puis endolymphe.

Les cellules ciliées sont excitées par les ondes vibratoires des liquides. Elles créent un influx nerveux qui est transmis au cerveau par l'intermédiaire du nerf cochléaire (ou nerf de l'audition).

C'est au niveau de la zone auditive de l'écorce cérébrale que l'excitation est transformée en sensation auditive.

L’audition passe par les 4 étapes suivantes :

L’oreille externe capte les sons.

L’oreille moyenne les transmet.

L’oreille interne les transforme en influx nerveux.

Le cerveau procure une sensation auditive.

• Centre de l’équilibre

Les canaux semi-circulaires et le vestibule (situés dans l'oreille interne) contiennent des fibres nerveuses qui informent à chaque instant le cervelet (centre nerveux de l'équilibre) des positions de notre corps. Ces informations sont transmises par le nerf vestibulaire ou nerf de l'équilibre.

La destruction ou la lésion accidentelle des canaux semi-circulaires et du vestibule entraîne de graves troubles de l'équilibre du corps.

V. Le nez et l’odorat

Le nez est formé de 2 fosses nasales séparées par une cloison et ouvertes à l'extérieur par les narines. Chaque fosse nasale possède 3 replis osseux appelés cornets.

Figure 4

Les fosses nasales et la région olfactive



• Les cornets inférieurs ou moyens

Ils sont recouverts par une muqueuse rouge (très vascularisée), qui sécrète du mucus. Son rôle est de

- réchauffer l'air, l'humidifier ;

- arrêter les poussières ;

- détruire les microbes.

• Les cornets supérieurs

Ils sont recouverts d'une muqueuse jaunâtre, pauvre en vaisseaux sanguins et sécrétant peu de mucus. Elle contient des cellules nerveuses, reliées au nerf olfactif, qui permettent de percevoir les odeurs.

Pour qu'une substance ait une odeur, il faut :

- qu'elle soit gazeuse (vapeurs d'alcool, d'éther...) ;

- ou qu'elle émette une vapeur capable de se dissoudre dans le mucus (café, tabac, parfums...).

VI. La bouche et le goût

Le siège du goût est principalement la langue, masse musculaire située dans la bouche. Le palais et les joues perçoivent le goût mais pour une faible part.

La différence principale entre la gustation et l'olfaction est la sélectivité très forte des récepteurs gustatifs qui semblent se limiter aux quatre saveurs : amer, acide, salé, sucré.

La langue est recouverte d'une muqueuse présentant de nombreuses saillies ou papilles, qui ont des formes et des fonctions différentes.

• Les petites papilles

Elles sont de 3 sortes :

- les papilles filiformes, en forme de fil ;

- les papilles fongiformes, en forme de champignon ;

- les papilles caliciformes, en forme de calice.

Elles contiennent des cellules nerveuses capables d'apprécier :

- les contacts (cellules tactiles) ;

- les excitations thermiques (chaud, froid...).

• Les grosses papilles

Ce sont :

- les papilles caliciformes du V lingual ;



- les papilles fongiformes (en forme de champignons).

Elles contiennent des cellules nerveuses ou olives du goût.

Ces cellules sont reliées au nerf gustatif ; elles nous permettent d'apprécier le goût des aliments (elles sont spécialisées) :

- les papilles situées vers la pointe de la langue sont sensibles aux saveurs salée et sucrée ;

- les papilles latérales sont sensibles aux saveurs acides ;

- les papilles les plus profondes sont sensibles à l'amertume.

Figure 5

Répartition des papilles gustatives sur la lange, position de la langue et schéma fonctionnel d'une cellule réceptrice d'un bourgeon du goût

VII. Les messages nerveux

Si la diversité des signaux reçus est grande, il semble bien qu'il n'y ait qu'un seul type de messages sensitifs qui sont les messages nerveux. Le message nerveux sensitif est composé de signaux identiques en amplitude et durée mais dont la fréquence varie. On pense donc que tous les messages sensitifs sont codés en modulation de fréquence : la fréquence (instantanée et dynamique) des potentiels d'action permet de distinguer les messages sensitifs entre eux, sinon rien ne distingue par exemple un message visuel, transmis par le nerf optique, d'un message olfactif, transmis par le nerf olfactif.



1. Les stimuli externes sont traduits en messages nerveux

Les yeux sont nécessaires pour voir, mais ils ne suffisent pas. La section des nerfs optiques ou la destruction de certaines parties du cerveau rend aveugle même si les yeux sont intacts. Nous voyons grâce à un ensemble d'organes : les yeux, les nerfs optiques et le cerveau.

Cette information est vraie pour chacun des cinq sens. La sensibilité consciente (on appelle sensibilité consciente le fait de reconnaître un son par l'oreille, un objet en le regardant, ...) fait intervenir l'organe récepteur, le cerveau, et une liaison nerveuse entre les deux (un nerf sensitif).

2. La notion de récepteurs sensoriels

• Les récepteurs sensoriels de la peau

La peau est à l'origine de sensations de chaud, de froid, de contact léger, de forte pression, de douleur.

Le nombre de « points de toucher » varie de 5 à 200 par centimètre carré selon les régions du corps.

De même, la peau n'est pas uniformément sensible aux variations de température : elle possède des « points de chaud » et des « points de froid » respectivement sensibles au chaud ou au froid.

La sensibilité de la peau est donc ponctuelle, c'est à dire limitée à des points précis laissant entre eux des espaces insensibles. On reconnaît ainsi des points dits de tact, de pression, de froid, de chaud, topographiquement distincts et ayant des répartitions différentes et très inégales à la surface de la peau.

L'observation microscopique de coupes de peau permet de découvrir pourquoi il en est ainsi et montre l'existence de récepteurs sensoriels disséminés dans la peau. Chaque sensation est associée à un type de récepteurs. On distingue aussi des récepteurs sensibles à la pression, des récepteurs sensibles au chaud, d'autres sensibles au froid, des récepteurs sensibles au contact léger, d'autres à la douleur. Chaque récepteur fonctionne de façon autonome.

• Pour les autres organes des sens

- La rétine de l'œil contient des milliers de récepteurs sensoriels différents (appelés cellules en cône, cellules en bâtonnet).

On distingue trois sortes de récepteurs en cône : les uns sont sensibles à la lumière rouge, les autres à la lumière bleue, les autres à la lumière jaune. Ainsi est assurée la vision des couleurs.

Les cellules en bâtonnet sont des récepteurs sensibles à une très faible intensité lumineuse. Ils permettent une vision en noir et blanc.



- Dans l'oreille interne, sur la langue, dans les fosses nasales il y a également des récepteurs sensoriels distincts, excités par des stimuli spécifiques.

Dans tous les cas, l'excitation d'un récepteur fait naître des messages nerveux qui se propagent sur la fibre nerveuse issue du récepteur.

Figure 6

La stimulation d'un récepteur sensoriel entraîne la naissance d'un message nerveux. Ce message est une manifestation électrique véhiculée par une fibre nerveuse

La vitesse de conduction des messages nerveux varie selon les fibres de 1 m/s à 120 m/s.

3. Des messages nerveux à la perception

La perception est une activité mentale qui permet d'identifier, de reconnaître, et souvent de désigner ce qui est perçu (« je vois un crayon », « j'entends un air de violon »...). Elle a lieu dans le cerveau, faisant intervenir la mémoire.

Dans un organe des sens, le stimulus externe adéquat donne naissance à des signaux électriques appelés messages nerveux (ou influx nerveux). Ces derniers sont conduits au cerveau par les fibres nerveuses sensitives.

Chaque perception (tactile, ou visuelle ou auditive...) fait intervenir deux zones distinctes du cerveau :

• l'aire de projection qui correspond aux points d'arrivée des messages nerveux dans l'écorce grise cérébrale ;

• l'aire d'association au voisinage de la précédente.

Par exemple pour la sensibilité tactile, une lésion qui affecte une région précise de l'aire de projection sensitive supprime totalement la sensibilité de telle ou telle partie du corps. Toutefois, des lésions de l'aire d'association ne suppriment pas la sensation : le malade ne peut plus reconnaître un objet par le toucher, bien qu'il le sente et puisse même en décrire les qualités. S'il voit l'objet, il le reconnaît aussitôt.



4. Des messages nerveux aux mouvements

Lorsqu'un individu est en mouvement, son cerveau, mais aussi les autres centres nerveux (bulbe rachidien, cervelet...) :

• reçoivent des messages nerveux qui proviennent des différents organes des sens (mais aussi de nombreux récepteurs profonds sensibles à la tension des muscles, à la pression sanguine, ...) ;

• élaborent les réponses motrices en envoyant des messages nerveux aux muscles.

Les messages nerveux ne sont pas purement et simplement conduits des organes des sens aux muscles. Les centres nerveux tiennent compte dans leur réponse des expériences antérieures (mémoire), de tous les stimuli internes et de l'ensemble des stimuli externes.

VIII. Mouvements volontaires et involontaires

1. Les mouvements volontaires

Un mouvement volontaire est précédé d'une intention d'exécuter le mouvement : l'individu décide volontairement d'effectuer certains gestes, à un moment choisi par lui, et il est capable de les interrompre.

Par contre, les mouvements involontaires (appelés mouvements réflexes) ont lieu sans intention de les exécuter. Dans certains cas, la distinction entre ces deux types de mouvements est délicate, car la décision de réaliser telle ou telle action déclenche souvent une succession de mouvements automatiques.

Parmi les mouvements involontaires, on distingue les réflexes innés et les réflexes acquis.

2. Les réflexes innés

Les réflexes innés ou absolus existent chez tous les êtres humains, sans apprentissage. Ils sont prévisibles, immuables, fixés héréditairement (ils sont donc caractéristiques de l'espèce) et liés à un stimulus déterminé.

Il existe une très grande diversité de réflexes innés : les paupières se baissent rapidement si un objet s'approche brusquement des yeux ; la main se retire si elle touche un objet brûlant...

On trouve également les réflexes d'équilibration, les mouvements respiratoires, la régulation réflexe de l'activité cardiaque, ... Ainsi les réflexes assurent, sans intervention du cerveau, d'importantes fonctions de la vie de relation (relation avec le milieu extérieur) et de la vie végétative (celle qui permet le maintien en vie des organes).



Certains réflexes innés se manifestent dès la naissance ; d'autres n'apparaissent que quelques semaines ou quelques mois plus tard.

3. Les réflexes acquis

Les réflexes acquis (ou réflexes conditionnés) résultent d'une éducation ou d'un apprentissage. Ils varient d'un individu à l'autre. Freiner en arrivant près d'un feu rouge au volant de sa voiture, maintenir son équilibre sur une bicyclette et même tendre la main pour saluer un ami sont des réactions le plus souvent involontaires, provoquées par un stimulus extérieur : il s'agit encore d'activité réflexe.

Mais ces comportements ne sont pas innés. Avant de devenir des « réflexes », ils ont nécessité un apprentissage, véritable conditionnement de l'individu, c'est pourquoi ils sont appelés réflexes conditionnels.

L'étude des réflexes conditionnels permet de constater :

• que pour se maintenir, un réflexe conditionnel doit être entretenu ;

• qu'il y a création d'une nouvelle liaison nerveuse fonctionnelle, qui fait intervenir le cerveau.

Les réflexes conditionnels, acquis au cours de l'existence d'un individu, jouent un rôle considérable ; ils permettent l'adaptation au milieu et libèrent le cerveau de certaines tâches.

Le plus souvent, réflexes conditionnels et réflexes innés s'enchaînent et donnent naissance à des comportements automatiques tels que la marche ou l'écriture. Ils exigent donc une coordination complexe assurée par le centre nerveux qui intègre toutes les informations qu'il reçoit.

Les mouvements volontaires et les réflexes acquis font intervenir le cerveau. Par contre, le cerveau n'intervient pas dans les réflexes innés (les centres concernés sont selon les cas la moelle épinière, le bulbe rachidien, le cervelet...).

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