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Stratégie mondiale
pour la santé de la femme,
de l’enfant
et de l’adolescent
PROJET ZÉRO POUR
CONSULTATION
5 mai 2015
À noter : la Stratégie mondiale 2015 se fonde sur la Stratégie 2010 et portera sur des messages en matière de politique de haut niveau, d’investissements et de sensibilisation. Ce document formule des recommandations axées sur l’action, souligne les possibilités de participation qui s’offrent aux parties prenantes et présente un cadre de participation et de responsabilisation des parties prenantes intitulé « Chaque femme, chaque enfant » (EWEC, Every Woman Every Child) qui sera développé en détails dans le plan de mise en œuvre sur 5 ans. Ce projet est basé sur les thèmes émergeants issus des documents de travail sur la Stratégie mondiale (actuellement en cours de finalisation) et sur les consultations des parties prenantes de l’EWEC et du PMNCH. Les projets ultérieurs reflèteront le contenu progressivement revu à la lumière des documents de travail qui auront été produits et des consultations qui auront eu lieu. Une procédure consensuelle est également en cours pour finaliser les objectifs et les cibles pour la Stratégie mondiale. Vous êtes invités à participer à la consultation sur le projet Stratégie mondiale 2015 et à soumettre vos commentaires à l’EWEC en ligne, sur le site www.WomenChildrenPost2015.org
Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent – premier projet 2 Projet zéro pour consultation 5 mai 2015
Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent – premier projet 3 Projet zéro pour consultation 5 mai 2015
TABLE DES MATIÈRES PROVISOIRE
I. CHAQUE FEMME, CHAQUE ENFANT ET ADOLESCENT, PARTOUT : UN PÉRIPLE
HISTORIQUE ET DES PERSPECTIVES ................................................................................................. 4
II. LES RETOURS REMARQUABLES DE L’INVESTISSEMENT DANS LA SANTÉ DE LA FEMME,
DE L’ENFANT ET DE L’ADOLESCENT ................................................................................................. 8
III. LA NÉCESSITÉ DE RELEVER LES DÉFIS ET DE DÉFINIR DES OBJECTIFS CLAIRS ............. 10
Les défis liés à la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent .............................................................. 10 Situations d’urgence sanitaire et fragiles ........................................................................................................ 11 Inégalités au sein des pays et entre les pays .................................................................................................. 12 DÉFINIR DES OBJECTIFS CLAIRS .................................................................................................................... 13 1. SURVIVRE : Mettre fin aux décès évitables (cibles liées à la mortalité) ................................................... 14 2. S’ÉPANOUIR : Atteindre le plus haut niveau possible de santé (cibles liées à la santé) ......................... 15 3. TRANSFORMER : Réaliser une transformation durable (cibles multisectorielles) ................................. 15
IV. COMMENT RÉALISER LES OBJECTIFS – LES 7 MESURES DE TRANSFORMATION ............ 16
La puissance concrète des démarches intégrant les droits de l’homme et l’équité..................................... 16 1. RÉALISER LES POTENTIELS ET ACCROÎTRE LES POSSIBILITÉS ............................................................. 19 2. ACCOMPLIR ET SOUTENIR LES PROGRÈS À TRAVERS LE LEADERSHIP ET LES RESSOURCES DES
PAYS ............................................................................................................................................................... 21 3. RENFORCER LA RÉSILIENCE ET L’EFFICACITÉ DES SYSTÈMES DE SANTÉ ........................................... 23 4. ÉTABLIR DES PARTENARIATS INTERSECTORIELS POUR LA SANTÉ ET LE DÉVELOPPEMENT
DURABLE ....................................................................................................................................................... 25 5. COMBATTRE LES INÉGALITÉS ET LES FRAGILITÉS EXISTANTES ........................................................... 27 6. ACCÉLÉRER LES PROGRÈS GRÂCE À L’INNOVATION, À LA RECHERCHE ET À L’APPRENTISSAGE ..... 29 30 7. ACCROÎTRE LA RESPONSABILISATION GRÂCE AUX INITIATIVES MENÉES PAR LES PAYS ET CELLES
DES PARTIES PRENANTES ........................................................................................................................... 31
V. NOUS AVONS TOUS UN RÔLE À JOUER.................................................................................... 33
AVANT-PROPOS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE ‘ONU
RÉSUMÉ
(à confirmer)
Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent – premier projet 4 Projet zéro pour consultation 5 mai 2015
I. CHAQUE FEMME, CHAQUE ENFANT ET ADOLESCENT, PARTOUT :
UN PÉRIPLE HISTORIQUE ET DES PERSPECTIVES
Introduction
Aujourd’hui, nous avons les connaissances et la possibilité de mettre un terme aux décès évitables parmi
les femmes, les enfants et les adolescents, d’améliorer substantiellement leur santé et de réaliser les
transformations nécessaires pour concrétiser leur potentiel à forger un avenir plus prospère. Quinze ans
après les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD),1 des vies ont été sauvées sur une échelle
d’une ampleur sans précédent, offrant à la communauté mondiale de meilleures informations et de
meilleurs outils, comme jamais auparavant. Nous savons ce qui fonctionne et ce qu’il reste encore à faire.
Dans le cadre des objectifs de développement durable (ODD),2 nous avons maintenant la possibilité et la
responsabilité de poursuivre la transformation de nos méthodes de travail pour la période 2016-2030 pour
créer les conditions d’un avenir garant de la santé, prospère et durable pour chacun, partout.
Le programme de transformation des ODD ne pourra pas être réalisé si les femmes, les enfants et les
adolescents ne sont pas placés au centre de ces objectifs, pour aider à conduire le changement complet
prévu dans les ODD. Leur potentiel reste largement inexploité et constitue le domaine où les ressources
sont les plus limitées. Accroître leurs possibilités de concrétiser leur potentiel et d’exercer leurs droits est
indispensable pour parvenir au futur que nous voulons tous et le pérenniser.
Pour faire ce qu’il faut en faveur de la femme, de l’enfant et de l’adolescent, un engagement et un
investissement politiques urgents sont nécessaires dans les interventions et programmes éprouvés qui
permettent de sauver des vies et de promouvoir leur santé et leur bien-être. Il est également nécessaire de
s’engager pour éliminer les barrières structurelles, politiques et sociales qui les empêchent de faire des
choix pour leur santé et celle de leurs familles et communautés.
L’objectif de la Stratégie mondiale 2015 pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent n’est rien
moins qu’une transformation. Cette Stratégie constitue une plateforme pionnière pour la mise en œuvre de
l’agenda des ODD et les fondations d’un mouvement centré sur les personnes orienté vers un avenir
transformé. En investissant dans le potentiel de la femme, de l’enfant et de l’adolescent aujourd’hui et sur
les 15 années à venir, la communauté mondiale peut sauver une génération dans la génération, tout en
bénéficiant aux générations futures. Mais cette possibilité et cette responsabilité d’agir appartiennent à
cette génération.
Une plateforme pionnière pour conduire l’agenda des ODD
Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, a lancé la première Stratégie
mondiale pour la santé de la femme et de l’enfant en 2010.3 Celle-ci recentrait l’attention sur la progression
bien trop lente vers les objectifs 4, 5 et 6 du Millénaire pour le développement (améliorer la santé
maternelle et infantile, et combattre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies) et montrait comment
ces objectifs jouaient également un rôle dans la réalisation des autres OMD. La Stratégie mondiale appelait
à augmenter en urgence les ressources et les mesures de coordination pour accélérer les progrès en faveur
de la femme et de l’enfant. La première Stratégie mondiale a galvanisé le leadership politique et aidé à
donner corps à un nouveau mouvement mondial : Chaque femme, chaque enfant (EWEC, Every Woman,
Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent – premier projet 5 Projet zéro pour consultation 5 mai 2015
Every Child).4
Figure 1. Résultats et jalons du périple Chaque femme, chaque enfant
Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent – premier projet 6 Projet zéro pour consultation 5 mai 2015
Pendant cinq ans, le rapport sur les progrès de l’EWEC 2015 du Secrétaire général de l’ONU a confirmé que
l’intensification des investissements et le renouvellement des mesures, déclenchés par la Stratégie
mondiale 2010, avaient contribué à une véritable avancée attestée par la revalorisation de la santé de la
femme et de l’enfant dans l’agenda politique.5
Globalement, la progression vers les OMD 4 et 5 s’est accélérée. Cela s’est traduit par une chute de la
mortalité infantile de 49 % et de la mortalité maternelle de 45 % entre 1990 et 2013,6 7. Le nombre de
femmes ayant accès à des méthodes contraceptives modernes a augmenté pour atteindre 8,4 millions en
2013 dans les 69 pays aux ressources les plus faibles.8
Des progrès remarquables ont été accomplis sur l’OMD 6 (lutte contre le VIH/sida, le paludisme et d’autres
maladies). Le traitement antirétroviral contre le VIH/sida a sauvé 6,6 millions de vies depuis 1995 (environ
210 000 enfants sont décédés de causes liées au sida en 2012, contre 320 000 en 2005), les interventions
de lutte contre le paludisme, telles que les moustiquaires imprégnées d’insecticide, ont sauvé la vie de
3 millions de jeunes enfants entre 2000 et 2012, et le traitement antituberculeux a sauvé 22 millions de vies
entre 1995 et 2012.9
Malgré ces progrès substantiels, nous n’atteindrons pas les cibles 4 et 5 des OMD, à savoir la réduction de
67 % et de 75 % de la mortalité infantile et maternelle, respectivement, d’ici à fin 2015.6, 7 Dans le domaine
de la planification familiale, 225 millions de femmes ont encore des besoins non satisfaits.8 Dans certains
pays, plus de la moitié des mères et des enfants parmi les 20 % les plus pauvres de la population ont
bénéficié de deux interventions ou moins sur les huit interventions essentielles de prévention.10 Le rapport
de 2015 du Secrétaire général de l’ONU estime que 2,4 millions de vies de femmes et d’enfants ont été
sauvées depuis 2010 – très en-deçà de la cible des 16 millions.5 Nous devons accélérer la progression vers
ces cibles et améliorer la qualité des données et la mesure des progrès réalisés dans la dernière ligne droite
des OMD. Nous devons soutenir cet élan pour conduire l’agenda universel ambitieux du développement
durable jusqu’en 2030.
Figure 2. Progrès de la prévention de la mortalité maternelle, néonatale et infantile, malgré la nécessité
d’accélérer ces progrès6, 7, 11
Décès maternels annuels Décès néonatals et infantiles annuels
C’est pourquoi la Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent est si
essentielle. Plateforme pionnière pour la réalisation des ODD, la Stratégie mondiale est basée sur les
enseignements tirés des OMD et sur les nouvelles données factuelles relatives aux investissements et
mesures efficaces. Plus de 4500 parties prenantes dans le monde entier ont contribué à la révision de la
Stratégie mondiale à travers des travaux techniques et des consultations avec les parties prenantes de
Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent – premier projet 7 Projet zéro pour consultation 5 mai 2015
l’EWEC.4 La stratégie revue est fondée sur les droits de l’homme et l’équité, et sur la reconnaissance du fait
que les personnes en bonne santé sont mieux à même de réaliser leur potentiel personnel et de faire valoir
leurs droits ; elle conduit les changements individuels, familiaux, communautaires, sociaux, structurels et
politiques qu’exigent les ODD et sans lesquels ces objectifs ne pourront être atteints.
Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent – premier projet 8 Projet zéro pour consultation 5 mai 2015
II. LES RETOURS REMARQUABLES DE L’INVESTISSEMENT DANS LA SANTÉ
DE LA FEMME, DE L’ENFANT ET DE L’ADOLESCENT
De nombreuses études mondiales et nationales conduites au cours de la dernière décennie montrent le
bénéfice considérable de l’investissement dans la santé et les droits de la femme, de l’enfant et de
l’adolescent dans les domaines sanitaire, économique et social. En effet, cet investissement produit des
résultats incommensurables à la société et à l’économie.12-16 Les principaux bénéfices sont les vies sauvées
et la morbidité réduite, suivis des progrès sociaux accomplis en aidant les femmes, les enfants et les
adolescents à réaliser leur potentiel personnel. Les bénéfices secondaires sont économiques, et résultent
de l’accroissement de l’énergie, des connaissances et de la productivité injectés dans les personnels grâce
aux investissements dans le domaine de la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent.
1. DES VIES SAUVÉES, UNE MEILLEURE SANTÉ
- Investir dans la santé de la femme et de l’enfant. US $5 supplémentaires par personne et par an permettrait d’éviter 5 millions de décès maternels, 147 millions de décès infantiles et 32 millions de mortinaissances dans 74 pays fortement touchés d’ici à 2035.
- Fournir des méthodes contraceptives et des soins prodigués par du personnel qualifié lors des accouchements. La moitié des décès maternels seraient ainsi évités ; les grossesses non désirées chuteraient de 74 millions à 22 millions par an, les avortements risqués de 20 millions à 5,1 millions, et la transmission du VIH de la mère au nouveau-né diminuerait de 93 %.
2. UNE MEILLEURE NUTRITION POUR AMÉLIORER LA SANTÉ ET LA PRODUCTIVITÉ
- Prévenir la malnutrition chez la femme et l’enfant. Cela éviterait 3 millions de décès infantiles chaque année et réduirait la charge globale des maladies et des infections. Les enfants souffrant d’un retard de croissance ont tendance à devenir des adultes en moins bonne santé et moins productifs, et à engendrer des enfants qui présentent également un retard de croissance, perpétuant ainsi le cycle.
3. UN DÉVELOPPEMENT INFANTILE PRÉCOCE POUR DES BÉNÉFICES REMARQUABLES
- L’estimation du retour sur investissement annuel se situe entre 7 et 10 % grâce à de meilleurs résultats en matière d’éducation, de santé, de sociabilité, de productivité économique et de réduction de la criminalité.
- Les programmes coordonnés « de la naissance à 5 ans » préviennent également les maladies chroniques et réduisent les coûts des soins de santé.
4. INVESTIR POUR LES ADOLESCENTS : UN BÉNÉFICE DÉMOGRAPHIQUE IMMENSE
- Générer un immense bénéfice démographique grâce aux investissements en faveur des adolescents. Un ensemble intégré d’investissements est nécessaire dans la santé sexuelle et génésique, l’éducation sexuelle complète et la planification familiale volontaire, l’enseignement et la formation professionnelle, les services de santé mentale, la nutrition, le sport, les services aux groupes de jeunes et autres.
Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent – premier projet 9 Projet zéro pour consultation 5 mai 2015
- Effectuer le cycle d’enseignement secondaire peut générer des revenus jusqu’à sept fois supérieurs à ce qu’il faut pour subvenir aux besoins de tous les jours.
- 70 % des décès évitables chez l’adulte sont liés à des comportements à risque qui commencent à l’adolescence.
5. UNE MEILLEURE CROISSANCE ÉCONOMIQUE POUR ÉTENDRE LES AVANTAGES SOCIAUX
- Une croissance du revenu total de 25 % dans les pays à revenu faible et intermédiaire entre 2000 et 2011 s’est traduite par une meilleure santé générale.
- Augmentation de la productivité économique globale de US $15 milliards chaque année.
Investir US $1 dans la santé de la femme et de l’enfant se traduirait par des avantages sociaux et économiques à hauteur de US $9.
Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent – premier projet 10 Projet zéro pour consultation 5 mai 2015
III. LA NÉCESSITÉ DE RELEVER LES DÉFIS ET DE DÉFINIR DES OBJECTIFS
CLAIRS
Les défis liés à la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent
Malgré les progrès considérables réalisés depuis 1990, les femmes, les enfants et les adolescents font face
à des défis sanitaires urgents ; de nombreux facteurs se combinent entre eux, notamment les risques de
décès et de maladies évitables liés à la grossesse et à l’accouchement, la santé sexuelle et génésique, et
l’accès et l’utilisation limités des services de santé. 6, 7, 16 La santé des personnes est déterminée par les
circonstances et l’environnement dans lesquels elles vivent. Dans une large mesure, des facteurs tels que le
cadre dans lequel nous vivons, l’état de notre environnement, nos gènes, nos revenus et notre niveau
d’éducation, notre contexte social et politique, et nos relations avec amis et famille ont tous un impact
considérable sur notre santé. 17
Le taux de mortalité chez les moins de
5 ans est un indicateur clé du bien-être
infantile, y compris de l’état de santé et
nutritionnel. C’est également un
indicateur clé de la couverture des
interventions pour la survie infantile
et, plus généralement, du
développement socio-économique.
Malgré les progrès accomplis, les
sociétés continuent de négliger les
femmes en matière de santé, plus
durement dans les pays pauvres et
dans les catégories de femmes les plus
pauvres dans chaque pays. La
discrimination fondée sur le sexe
pénalise les femmes en termes de
santé. La vision d’une égalité des
genres dans le domaine de la santé
reste un programme inachevé.
Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent – premier projet 11 Projet zéro pour consultation 5 mai 2015
Les ODD considèrent les
comportements sains,
l’alphabétisation, les compétences
techniques et professionnelles comme
des ressources essentielles à la santé et
au bien-être des adolescents. Ces
exigences ne peuvent pas être réalisées
séparément. Les adolescents doivent
avoir accès à des services intégrés s’ils
veulent réaliser leur plein potentiel en
termes de santé et de développement.
Situations d’urgence sanitaire et fragiles
Parmi l’ensemble des défis sanitaires urgents auxquels font face les femmes, les enfants et les adolescents,
ceux qui relèvent des situations d’urgence sanitaire et fragiles sont parmi les plus graves. Plus de la moitié
de tous les décès survenant parmi les femmes, les nouveau-nés et les enfants surviennent dans les 51 pays
considérés comme fragiles en raison de désastres naturels, de situations de conflit et d’après-conflit, et de
l’instabilité socio-économique et politique.6, 7, 18
Les facteurs environnementaux tels
que la propreté de l’eau et de l’air, des
lieux de travail sains, des habitations et
des routes sûres contribuent tous à une
bonne santé. Inversement, les facteurs
environnementaux néfastes tels que
l’eau contaminée, l’air pollué, les
déchets industriels et d’autres sources
peuvent nuire à la santé.
Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent – premier projet 12 Projet zéro pour consultation 5 mai 2015
Inégalités au sein des pays et entre les pays
Les femmes, les enfants et les adolescents qui vivent dans des zones rurales, urbaines ou péri-urbaines
marginalisées ou mal desservies, en particulier celles dans lesquelles les niveaux de revenu et d’éducation
sont les plus bas, sont davantage susceptibles de rencontrer des difficultés pour accéder aux soins de santé
et de souffrir de problèmes de santé, par exemple, on constate :19
- une différence allant jusqu’à 80 % entre les groupes les plus riches et les groupes les plus pauvres
au sein des pays en matière d’accouchements assistés par du personnel de santé qualifié ;
- une différence d’au moins 18 % entre les groupes les plus riches et les groupes les plus pauvres au
sein des pays en matière de recherche de soins pour des enfants présentant des symptômes de
pneumonie ;
- une différence d’au moins 25 % entre les groupes les plus éduqués et les groupes les moins
éduqués, et entre les groupes les plus riches et les groupes les moins riches au sein des pays en
matière de couverture des soins prénatals (au moins quatre consultations).
Ces inégalités affectent significativement la santé des femmes, des enfants et des adolescents aux niveaux
mondial et national.
Figure 3. De grandes disparités persistent d’un pays à l’autre et au sein des pays : inégalités mondiales
en matière de risque de décès maternel et du nombre moyen des décès infantiles6,7
Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent – premier projet 13 Projet zéro pour consultation 5 mai 2015
Figure 4. Inégalités au sein des pays concernant les décès avant l’âge de 5 ans en fonction de divers facteurs d’inégalité dans les pays à faible revenu*20
* Source : DHS, 2005–2012 dans les 49 pays au revenu le plus faible. ** Les données d’éducation ne sont pas
disponibles pour 10 pays
DÉFINIR DES OBJECTIFS CLAIRS
Plateforme pionnière pour la mise en œuvre des ODD, la Stratégie mondiale 2015 soutiendra un
développement inclusif et durable dans le domaine de la santé et du bien-être de la femme, de l’enfant et
de l’adolescent. Cette Stratégie vise à faire participer et à mobiliser les partenaires afin de réaliser les ODD2
en s’attachant à promouvoir la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent. Dans le cadre des ODD,
trois piliers – Survivre, S’épanouir, Transformer – englobent les objectifs mondiaux les plus urgents visant à
mettre fin à la mortalité évitable chez les femmes, les enfants et les adolescents (Survivre) ; à permettre
aux nouveau-nés, aux enfants et aux adolescents de réaliser pleinement leur potentiel physiquement,
mentalement et socialement (S’épanouir) ; et à impulser un mouvement mondial centré sur les personnes
pour produire un changement complet dans le domaine de la santé et du développement durable en faveur
des femmes, des enfants et des adolescents (Transformer).
La Stratégie mondiale mettra en avant un nombre restreint de cibles de haut niveau ambitieuses,
idéalement neuf – trois cibles pour chacun des piliers Survivre, S’épanouir, Transformer. Ces cibles seront
en ligne avec les principes suivants :
les ODD constituent le cadre global, la Stratégie mondiale représente une plateforme pour la mise
en œuvre et la responsabilisation dans le domaine de la santé de la femme, de l’enfant et de
l’adolescent ;
des cibles claires, concises, mesurables et centrées sur l’action à travers les systèmes de
responsabilisation de la Stratégie mondiale ;
l’équité, fondée sur les droits de l’homme, notamment dans les contextes fragilisés ;
la poursuite des travaux passés, y compris des 11 indicateurs de la Commission de l’information et
de la redevabilité (CoIA)21 qui étaient au cœur de la première Stratégie mondiale ;
Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent – premier projet 14 Projet zéro pour consultation 5 mai 2015
des cibles visant à produire un impact – les cibles choisies pour produire les meilleurs résultats et
performances font partie du plan de mise en œuvre sur 5 ans qui accompagne la Stratégie
mondiale ;
les cibles principales de l’EWEC doivent être clairement articulées et distinctes par rapport aux
cibles secondaires pour lesquelles l’EWEC fournira une aide, par exemple d’autres ODD pertinents
avec les objectifs Survivre, S’épanouir et Transformer de l’EWEC.
À noter : une vaste procédure visant à parvenir à un consensus sur les cibles pour la Stratégie mondiale 2015
est en cours, sous les auspices du Partenariat pour la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant
(PMNCH) et des travaux de responsabilisation de la Stratégie mondiale menés par les gouvernements du
Canada et de la Tanzanie.
1. SURVIVRE : Mettre fin aux décès évitables (cibles liées à la mortalité)
Exemples de cibles actuelles des ODD :
ODD 3.1 Taux de mortalité maternelle de 70/100 000 naissances vivantes d’ici à 2030
ODD 3.2 Mettre fin aux décès évitables chez les nouveau-nés et les enfants âgés de moins de 5 ans
ODD 11.5 D’ici à 2030, réduire significativement le nombre de décès et de personnes touchées, et
diminuer de [x] pour cent les pertes économiques liées au produit intérieur brut causées par des
catastrophes, y compris les catastrophes liées à l’eau, en concentrant les efforts sur la protection des
personnes pauvres ou vivant dans des situations de vulnérabilité
Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent – premier projet 15 Projet zéro pour consultation 5 mai 2015
2. S’ÉPANOUIR : Atteindre le plus haut niveau possible de santé (cibles liées à la santé)
Exemples de cibles actuelles des ODD :
ODD 2.2 D’ici à 2030, mettre fin à toutes les formes de malnutrition, notamment en réalisant, d’ici à
2025, les cibles convenues au niveau international sur le retard de croissance et l’émaciation des
enfants âgés de moins de 5 ans, et répondre aux besoins nutritionnels des jeunes filles, des femmes
enceintes et allaitantes et des personnes âgées
ODD 3.7 D’ici à 2030, garantir l’accès universel aux services de santé sexuelle et génésique, y compris
la planification familiale, l’information et l’éducation, et l’intégration de la santé génésique dans les
stratégies et programmes nationaux
ODD 5.2 Éliminer toutes les formes de violence envers les femmes et les jeunes filles dans les sphères
publique et privée, y compris la traite et d’autres formes d’exploitation sexuelle ou autre
ODD 5.3 Éliminer toutes les pratiques néfastes, comme le mariage des enfants, le mariage précoce ou
forcé et les mutilations génitales féminines
ODD 5.6 Garantir l’accès universel à la santé génésique et sexuelle et aux droits y afférents,
conformément au Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le
développement, au Programme d’action de Beijing et aux documents issus de leurs conférences
d’examen des styles de vie, des droits de l’homme et de l’égalité des genres
3. TRANSFORMER : Réaliser une transformation durable (cibles multisectorielles)
Exemples de cibles actuelles des ODD :
ODD 3.9 D’ici à 2030, réduire substantiellement le nombre de décès et de maladies dus aux produits
chimiques dangereux et à la pollution et contamination de l’air, de l’eau et du sol
ODD 4.1 D’ici à 2030, garantir que toutes les filles et tous les garçons suivent des cycles
d’enseignement primaire et secondaire complets gratuits, équitables et de qualité, débouchant sur des
acquis d’apprentissage pertinents et efficaces
ODD 4.2 Garantir que toutes les filles et tous les garçons aient accès aux soins liés à développement
pour la petite enfance et à l’éducation préscolaire
ODD 5.5 Garantir la participation pleine et effective des femmes et l’égalité des possibilités de
leadership à tous les niveaux de la prise de décisions dans la vie politique, économique et publique
ODD 6.1 D’ici à 2030, assurer un accès universel et équitable à une eau potable salubre et abordable
pour tous
ODD 6.2 Garantir l’accès à un assainissement et une hygiène adéquats et équitables pour tous, et
mettre fin à la défécation en plein air, en accordant une attention particulière aux besoins des femmes
et des filles et des personnes se trouvant dans des situations de vulnérabilité
ODD 10.6 Assurer une meilleure représentation et mieux porter la voix des pays en développement
dans les prises de décisions au sein des institutions économiques et financières internationales afin de
constituer des institutions plus efficaces, crédibles, responsables et légitimes
Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent – premier projet 16 Projet zéro pour consultation 5 mai 2015
IV. COMMENT RÉALISER LES OBJECTIFS – LES 7 MESURES DE
TRANSFORMATION
Relever les défis, en exploitant les mesures qui se sont révélées
efficaces, et envisager de nouvelles possibilités est au cœur de la
Stratégie mondiale 2015. Cette Stratégie cherche à impulser un
mouvement mondial centré sur les personnes pour produire un
changement complet dans le domaine de la santé de la femme, de
l’enfant et de l’adolescent. Elle est construite autour d’un
ensemble intégré de 7 mesures de transformation. Celles-ci sont
étudiées pour offrir aux personnes des possibilités pour réaliser
leur potentiel et dépasser les obstacles structurels et sociaux qui
les empêchent de participer pleinement aux décisions concernant
leur santé et leur bien-être dans les activités socioculturelles,
économiques et politiques. Les principes relatifs aux droits de
l’homme et à l’équité sous-tendent 7 mesures de transformation
inscrites dans la Stratégie mondiale 2015. Ils reconnaissent le
droit de chaque personne, partout, de jouir de tous les droits
fondamentaux et de vivre dans la dignité et la sécurité, sans
discrimination, oppression ni persécution.
La puissance concrète des démarches intégrant les
droits de l’homme et l’équité
Les principes relatifs aux droits de l’homme et à l’équité peuvent
se résumer ainsi : disponibilité, accessibilité, acceptabilité et
qualité des établissements de soins, des services, des produits de
base et de l’information – et participation, équité et non-
discrimination, et responsabilisation.22 Les principes relatifs au
choix éclairé et à la non-coercition, à l’équité en matière de santé
et à l’évaluation des risques, ainsi que la ventilation des données
permettant d’identifier et de lutter contre les inégalités sont
également importants.
Dans la pratique, ces principes sont des outils puissants. Les
femmes, les enfants et les adolescents peuvent s’appuyer sur une
démarche fondée sur les droits de l’homme pour conduire le
changement, participer activement et faire valoir leurs intérêts
dans l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation des lois, des
politiques et des services. Pour les pays, il existe désormais un
guide pratique technique pour intégrer les droits de l’homme
dans les politiques et les programmes afin d’améliorer la santé et
le bien-être.23-25 Il est important de noter que de plus en plus de
données factuelles montrent l’impact positif des démarches
fondées sur les droits de l’homme sur la santé et l’équité.26
DES ENGAGEMENTS PARTAGÉS
EN MATIÈRE DE SANTÉ ET DE DROITS DE
L’HOMME
Dans la continuité de la Stratégie mondiale 2010, la
Stratégie mondiale 2015 se fonde sur les
engagements établis et convenus en matière de droits
de l’homme pris par les pays et les partenaires à
l’occasion de plusieurs événements : le Programme
d’action adopté lors de la Conférence internationale
sur la population et le développement, la Déclaration
et le Programme d’action de Beijing adoptés lors de la
Quatrième Conférence mondiale sur les femmes,
l’examen ministériel sur la santé mondiale du Conseil
économique et social des Nations Unies, et la
Commission de la condition de la femme.
Cette Stratégie repose également sur les engagements
et les mesures, tels que le Plan d’action de Maputo, la
Campagne pour la réduction accélérée de la mortalité
maternelle en Afrique (CARMMA), et la Déclaration du
Sommet 2010 de l’Union africaine sur les Actions en
faveur de la santé maternelle, néonatale et infantile.
La santé de la femme et de l’enfant est reconnue
comme un droit fondamental dans plusieurs traités
internationaux : le Pacte international relatif aux
droits économiques, sociaux et culturels, la
Convention des Nations Unies sur l’élimination de
toutes les formes de discrimination à l’égard des
femmes et la Convention des Nations Unies relative
aux droits de l’enfant.
Depuis le lancement de la Stratégie mondiale 2010, le
Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies a
adopté des résolutions spécifiques en matière de
mortalité maternelle et infantile, reconnaissant le taux
mondial inacceptablement élevé de la mortalité et de
la morbidité évitables comme un défi à relever pour la
santé, le développement et les droits de l’homme ; par
ailleurs, l’intégration de l’optique des droits de
l’hommes dans les actions internationales et
nationales pourrait contribuer positivement à la
réalisation de l’objectif commun de réduction de ce
taux, en ayant comme objectif ultime l’élimination de
la mortalité et de la morbidité maternelles et
infantiles évitables. Le Conseil des Droits de l’Homme
a également publié un guide pratique technique pour
aider les pays à s’assurer que les actions visant à
améliorer la santé et le bien-être de la femme, de
l’enfant et de l’adolescent sont systématiquement
éclairées par les normes et les principes relatifs aux
droits de l’homme.
Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent – premier projet 17 Projet zéro pour consultation 5 mai 2015
La puissance concrète du cadre intégrant les droits de l’homme est renforcée par son fondement juridique ;
les personnes peuvent tenir les gouvernements légalement redevables en cas de violation de leurs droits. À la
suite d’une plainte invoquant la violation systématique des droits des femmes en matière de santé génésique
dans les établissements de soins, l’Institution nationale des droits de l’homme au Kenya a lancé une enquête
publique pour examiner les causes de la mortalité maternelle élevée.25 La Commission a travaillé de pair avec
le Ministère de la santé tout au long de la procédure, et s’est appuyée sur les recommandations issues de
l’enquête pour améliorer l’action du Gouvernement.
Conformément à la législation relative aux droits de l’homme, les gouvernements sont tenus d’utiliser au
mieux les ressources, même si elles sont limitées, pour veiller à la réalisation progressive des droits des
personnes, y compris à travers un appui international. Garantir les droits des agents de santé est également
important pour assurer leur sécurité dans le cadre des services de santé essentiels qu’ils assument. Toutes
les parties prenantes peuvent examiner les lois, les politiques et les budgets des pays pour déterminer si le
maximum des ressources disponibles est consacré à garantir les droits et à réduire les inégalités.
Le cadre relatif aux droits de l’homme nécessite une collaboration intersectorielle pour s’attaquer aux
multiples facteurs qui entravent la réalisation de ces droits. Si les 7 mesures de transformation répartissent
ces facteurs dans différentes catégories, telles que les déterminants de la santé, l’approche des soins de
santé tout au long de la vie, et le rôle des secteurs qui participent à l’amélioration de la santé, ils sont tous
liés entre eux et liés aux droits de l’homme. Les droits civils, politiques, économiques, sociaux, liés à la
santé et à la culture, et la fourniture des services, des produits de base et de l’information relatifs à ces
droits, se renforcent mutuellement et sont indivisibles, en particulier du point de vue de la personne.
La responsabilisation est une composante centrale des droits de l’homme, et en particulier l’idée d’une
responsabilisation indépendante. Pour garantir un changement constructif et correctif, un processus de
responsabilisation indépendante doit éclairer les évaluations et recommandations associées au
changement dans le cadre d’un processus politique national clair, comme dans l’exemple du Kenya. Les
possibilités nationales et internationales qui s’offrent aux pays pour apprendre d’expériences partagées et
renforcer les bonnes pratiques sont également importantes.
Sur la base des droits de l’homme et de l’équité, les 7 mesures de transformation de la Stratégie
mondiale 2015 sont à envisager comme un ensemble de mesures qui seront d’autant plus efficaces qu’elles
seront mises en œuvre de manière exhaustive et en parallèle.
Sept mesures de transformation pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent
1. RÉALISER LES POTENTIELS ET ACCROÎTRE LES POSSIBILITÉS
2. ACCOMPLIR ET SOUTENIR LES PROGRÈS À TRAVERS LE LEADERSHIP ET LES RESSOURCES DES PAYS
3. RENFORCER LA RÉSILIENCE ET L’EFFICACITÉ DES SYSTÈMES DE SANTÉ
4. ÉTABLIR DES PARTENARIATS INTERSECTORIELS POUR LA SANTÉ ET LE DÉVELOPPEMENT DURABLE
5.COMBATTRE LES INÉGALITÉS ET LES FRAGILITÉS EXISTANTES
6. ACCÉLÉRER LES PROGRÈS GRÂCE À L’INNOVATION ET À LA RECHERCHE
7. ACCROÎTRE LA RESPONSABILISATION GRÂCE AUX DONNÉES DES PAYS ET AUX INITIATIVES DES
PARTIES PRENANTES
Les droits de l’homme et l’équité sous-tendent toutes les mesures de transformation.
Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent – premier projet 18 Projet zéro pour consultation 5 mai 2015
La description des mesures ci-dessous présente la justification de chacune des mesures fondée sur des
données factuelles, fournit des exemples sur ce qui est requis, et s’accompagne d’un graphique illustrant
certaines des principales considérations.
Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent – premier projet 19 Projet zéro pour consultation 5 mai 2015
1. RÉALISER LES POTENTIELS ET ACCROÎTRE LES POSSIBILITÉS
À l’heure des ODD, les femmes, les enfants et les adolescents sont les moteurs les plus puissants de la
transformation qu’il est nécessaire d’opérer. De plus en plus de données factuelles montrent que les
résultats en matière de santé et socio-économiques s’améliorent lorsque les femmes sont à même de
réaliser leur potentiel personnel et participent pleinement aux activités sociales, politiques et économiques.
Ce point est très bien illustré par le Rwanda où le Parlement est constitué de 64 % de femmes. Les progrès
accélérés du pays vers la réalisation des OMD ne sont pas une coïncidence ; un environnement favorable à
la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent a été créé grâce à des lois, telles que la récente
provision qui garantit aux femmes la perception de 100 % de leur salaire pendant leur congé de
maternité.27
Chaque personne naît avec un potentiel biologique unique en matière de santé – un capital génétique et
physiologique – et développe un potentiel acquis à partir de ses interactions sociales, de son éducation et
de ses compétences.28 Le contexte dans lequel les personnes naissent et vivent, les possibilités qui s’offrent
à elles et les obstacles sociaux et culturels auxquels elles sont confrontées affectent leur capacité à réaliser
leur potentiel et à atteindre le plus haut niveau de santé et de bien-être. Ces processus se poursuivent tout
au long de la vie ; c’est pourquoi la Stratégie mondiale 2015 adopte une nouvelle optique centrée sur le
développement de la santé et du potentiel des adolescents, mais aussi des femmes et des enfants, qui peut
générer un immense dividende démographique.
Pour que chaque femme, enfant et adolescent puisse réaliser son potentiel, une action collective est
nécessaire à travers des partenariats dans les pays, les régions et le monde pour multiplier les possibilités
qui s’offrent à ces personnes et éliminer les obstacles structurels et sociaux.29 Des investissements sont
requis dans chacun des déterminants de la santé – l’accès à des soins de santé de qualité, l’éducation,
l’égalité des genres, l’innovation et la responsabilisation – comme définis dans les mesures de
transformation correspondantes de la Stratégie mondiale.
Cette mesure de transformation requiert un mouvement centré sur les personnes, un pacte social dans
chaque pays et avec la communauté EWEC du monde entier. Ce pacte social doit permettre aux femmes,
aux enfants et aux adolescents d’exiger l’accès et la redevabilité au regard de leurs droits à bénéficier de
services de qualité, de produits de base et de l’information, de possibilités de participer à des activités
socioculturelles, économiques et politiques, de conduire le développement durable et de réaliser la
transformation nécessaire pour la santé et le bien-être de chaque femme, enfant et adolescent, partout.
Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent – premier projet 20 Projet zéro pour consultation 5 mai 2015
Figure 5. Un pacte social pour chaque femme, enfant et adolescent, partout
J’ESTIME QUE CHAQUE FEMME, ENFANT ET ADOLESCENT, PARTOUT, DOIT ÊTRE EN MESURE DE :
SURVIVRE Mettre fin aux décès évitables chez les mères, les enfants à naître, les nouveau-nés, les enfants et les adolescents
S’ÉPANOUIR Réaliser leur plein potentiel physique, mental et social et leurs droits à la santé sexuelle et génésique, et atteindre le plus haut niveau possible de santé
TRANSFORMER Conduire un mouvement mondial centré sur les personnes pour réaliser un changement complet en faveur de la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent et du développement durable
POUR ATTEINDRE CES OBJECTIFS D’ICI À 2030, JE PARTICIPE AU MOUVEMENT « CHAQUE FEMME, CHAQUE ENFANT » POUR :
1. Réaliser les potentiels et accroître les possibilités
2. Accomplir et soutenir les progrès à travers le leadership et les ressources des pays
3. Renforcer la résilience et l’efficacité des systèmes de santé
4. Établir des partenariats intersectoriels pour la santé et le développement durable
5. Combattre les inégalités et les fragilités existantes
6. Accélérer les progrès grâce à l’innovation, à la recherche et à l’apprentissage
7. Accroître la responsabilisation grâce aux données des pays et aux initiatives des parties prenantes
RÉALISER LES DROITS DE L’HOMME, LA SÉCURITÉ ET LA DIGNITÉ
PROMOUVOIR LES DROITS DE L’HOMME ET L’ÉQUITÉ
Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent – premier projet 21 Projet zéro pour consultation 5 mai 2015
2. ACCOMPLIR ET SOUTENIR LES PROGRÈS À TRAVERS LE LEADERSHIP ET LES
RESSOURCES DES PAYS
Engager et soutenir le leadership et les ressources des pays sont deux moyens puissants pour conduire la
transformation. L’un des thèmes centraux de la Stratégie mondiale 2015 est de développer des capacités
de leadership, de gouvernance et de gestion à tous les niveaux et de mobiliser des ressources. Ce point est
particulièrement important pour relever des défis majeurs, tels que la faiblesse de la législation et des
institutions, l’insuffisance des infrastructures et des capacités, la limitation des ressources, et le manque de
données de qualité aux fins de la prise de décisions.
Les hauts dirigeants politiques ont l’autorité pour proposer des plans nationaux chiffrés, élaborer des
politiques claires et fondées sur des données factuelles, et légiférer quand cela s’impose. En renforçant la
gouvernance et les institutions, et en harmonisant les travaux des parties prenantes, ils peuvent orienter et
impulser les améliorations à apporter au système de santé et à la société. De cette manière, et en
renforçant les capacités de leadership des pays, ils peuvent poser des bases plus solides pour transformer
la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent.
Le leadership dans le domaine de la santé ne se limite pas à la sphère politique. Il inclut des leaders issus de
tous les secteurs et de la société toute entière : prestataires de soins de santé, communautés, secteur privé,
groupes confessionnels, société civile et citoyens. La citoyenneté active peut être une force de
transformation dans la conception des services de santé et pour créer la demande dans ce domaine.
Les leaders nationaux ont un rôle crucial à jouer en matière de budget de la santé, en se détachant de l’aide
au développement pour avoir davantage recours à un financement national. D’ici à 2025, 15 des 36 pays
actuellement classés dans la catégorie des pays à faible revenu pourraient, grâce au développement de
leurs économies, passer dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire.30 Théoriquement, cela devrait
leur permettre d’augmenter le financement national alloué à la santé. Cependant, lors du passage à la
catégorie des pays à revenu intermédiaire, le financement international alloué à la santé diminue.
L’expérience montre que les pays risquent de ne pas augmenter leurs dépenses de santé au niveau national
pour compenser cette diminution.
Les dépenses engagées masquent souvent des inégalités importantes en termes d’accès aux services de
santé et de protection financière entre populations riches et populations pauvres. Ces inégalités sont plus
marquées en matière de fourniture de services pour la santé génésique, maternelle, néonatale, infantile et
adolescente (RMNCAH) que n’importe quel autre domaine de la santé. Pour changer cela, les leaders
nationaux doivent créer l’espace budgétaire permettant de garantir que les dépenses de RMNCAH sont
suffisantes, durables et efficacement utilisées, pour un impact fort. Ils doivent également promouvoir les
partenariats bénéfiques, entre les secteurs et les parties prenantes, pour faire progresser la RMNCAH.
Parallèlement, les partenaires du développement doivent garantir que le financement international ne sera
pas éliminé trop rapidement pour laisser le temps aux pays de faire la transition et de s’adapter à leur
statut de pays à revenu intermédiaire.
Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent – premier projet 22 Projet zéro pour consultation 5 mai 2015
Figure 6. Création de l’espace budgétaire pour les investissements et les dépenses de santé des pays31
Remarque : les évaluations de l’espace budgétaire spécifique au secteur de la santé peuvent être visualisées à l’aide
d’un graphique en radar. En l’occurrence, il montre que le gouvernement est efficace en matière de réexamen des
priorités, mais doit progresser dans les autres domaines.
Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent – premier projet 23 Projet zéro pour consultation 5 mai 2015
3. RENFORCER LA RÉSILIENCE ET L’EFFICACITÉ DES SYSTÈMES DE SANTÉ
L’objectif 3 des ODD appelle à « une couverture sanitaire universelle et à la santé et au bien-être pour tous
à tout âge ». Ces objectifs ne peuvent être atteints qu’à travers des personnels et systèmes de santé
robustes et résilients. Lorsqu’ils existent, ils créent la dynamique propice au progrès de la santé de la
femme, de l’enfant et de l’adolescent en offrant un continuum intégré de soins de santé efficaces centrés
sur chaque individu tout au long de la vie. 32 Leur impact est encore plus fort lorsqu’ils sont intégrés avec
des services dans d’autres secteurs qui participent à l’amélioration de la santé.
Lorsque les systèmes de santé sont faibles, le renforcement de la gouvernance du secteur de la santé est un
facteur clé. Il doit notamment veiller à ce que la dynamique conduisant à une couverture sanitaire
universelle commence par une offre de services en faveur de la femme, de l’enfant et de l’adolescent et
établisse des priorités dans ce domaine. Garantir la qualité, la continuité des soins pour la santé sexuelle,
génésique, maternelle, néonatale, infantile et adolescente constitue la pierre angulaire de la Stratégie
mondiale 2015, et inclut des interventions essentielles en matière de santé, comme illustré dans la figure
ci-dessous.
Figure 7. Interventions essentielles en matière de santé pour les femmes, les enfants et les adolescents
aux étapes critiques de la vie12, 33
Au niveau national, les plans et les politiques doivent tenir pleinement compte des besoins de l’ensemble
de la population, et en particulier des personnes marginalisées et des communautés défavorisées, telles
que les réfugiés. Il est important de s’assurer que tous les programmes sont intégrés dans les systèmes de
santé nationaux, afin qu’ils puissent être adaptés pour répondre à des menaces émergeantes. Par exemple,
les systèmes de santé doivent résister en cas d’épidémies et autres crises sanitaires, et être en mesure de
riposter rapidement et efficacement tout en continuant à offrir des soins ininterrompus à l’ensemble de la
population.
Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent – premier projet 24 Projet zéro pour consultation 5 mai 2015
Il est crucial pour les pays de créer localement les capacités nécessaires pour suivre les performances de la
fourniture de services de santé, notamment la qualité, et être en mesure de « corriger le tir », afin de
comprendre pourquoi certaines personnes ne bénéficient pas d’une couverture efficace des services. Il est
nécessaire de surveiller étroitement les maladies et les mécanismes d’action pour identifier les risques
sanitaires à mesure qu’ils émergent. Investir dans les personnels de santé est essentiel ; les pays doivent
combler les lacunes existant dans les effectifs de personnels de santé et réaliser pleinement le potentiel des
agents de santé communautaires, sages-femmes et autres praticiens qui fournissent des services là où les
gens vivent.
Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent – premier projet 25 Projet zéro pour consultation 5 mai 2015
4. ÉTABLIR DES PARTENARIATS INTERSECTORIELS POUR LA SANTÉ ET LE
DÉVELOPPEMENT DURABLE
De puissants arguments plaident en faveur de la place centrale des secteurs hors santé dans la Stratégie
mondiale 2015, et de celle du suivi et de la responsabilisation. Les faits montrent que les progrès réalisés
dans le domaine de la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent depuis 1990 sont le résultat
d’investissements dans le secteur de la santé mais aussi dans d’autres secteurs.34, 35 Les secteurs qui
participent à l’amélioration de la santé, tels que l’éducation, la nutrition et l’eau, l’assainissement et
l’hygiène, mais aussi la réduction de la pauvreté et de l’inégalité, et la participation précieuse des femmes
aux activités politiques et économiques, contribuent notablement aux progrès de la santé. Les pays doivent
créer les capacités du secteur de la santé dans l’optique d’une collaboration avec d’autres secteurs, et vice
versa, afin de maximiser les synergies et de réaliser des objectifs partagés en matière de santé et de
développement durable.
De nombreux pays ont adopté avec succès une démarche multisectorielle en faveur de la santé et du
développement. Par exemple, le Projet du bassin du fleuve Sénégal a permis d’accroître les stocks de
poissons dans le fleuve Sénégal et de récupérer des terres pour l’agriculture, tout en bénéficiant à la santé
des enfants. Dans la zone concernée par le projet, 83 % des enfants âgés de moins de 5 ans dorment
désormais sous une moustiquaire, et les chiffres du paludisme ont nettement diminué. En investissant dans
l’eau et l’assainissement, le Pérou a étendu la couverture de l’assainissement dans les zones urbaines de
54 % en 1990 à 72 % en 2011 ; la RDP lao a augmenté la proportion de la population ayant accès à l’eau
salubre de 40 % en 1994 à 70 % en 2011 ; 34 et l’Inde a éradiqué les derniers cas de poliomyélite en
concentrant ses efforts sur l’eau, l’assainissement et l’hygiène.36
Pour parvenir à de tels résultats, des investissements à fort impact sont nécessaires dans les secteurs
connus pour contribuer à une meilleure santé, tels que l’éducation, l’eau et l’assainissement, la nutrition et
l’infrastructure rurale. Une femme éduquée est mieux à même d’accéder aux services de santé. Une route
asphaltée permet plus facilement à une mère de se rendre auprès d’une sage-femme compétente, et une
eau salubre peut réduire le risque de diarrhée chez les nouveau-nés. Ces interventions en elles-mêmes sont
de bonnes initiatives, mais les faits montrent que le bénéfice global est amplifié lorsqu’elles sont réalisées
en parallèle dans différents secteurs participant à l’amélioration de la santé. Cela nécessite une action
coordonnée multisectorielle, impliquant de nombreux acteurs à différents niveaux et l’élimination des
lenteurs bureaucratiques et des obstacles financiers qui entravent les actions multisectorielles au sein des
agences internationales, des gouvernements et du secteur non gouvernemental. Il est important pour les
pays de créer les capacités de gestion au sein du secteur de la santé dans l’optique d’une collaboration avec
d’autres secteurs contribuant à l’amélioration de la santé, et vice versa.
Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent – premier projet 26 Projet zéro pour consultation 5 mai 2015
Figure 8. Les progrès multisectoriels peuvent accélérer l’amélioration de la santé des femmes et des
enfants34
Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent – premier projet 27 Projet zéro pour consultation 5 mai 2015
5. COMBATTRE LES INÉGALITÉS ET LES FRAGILITÉS EXISTANTES
D’importantes inégalités existent dans le domaine de la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent
dans le monde. L’une des priorités du combat contre les inégalités et les fragilités est de comprendre
précisément où elles existent, qui est touché et quels sont les goulots d’étranglement et les obstacles qui
empêchent les personnes d’accéder aux services et aux soins auxquels elles ont droit. Cela nécessite
d’investir dans des systèmes nationaux complets pour collecter, ventiler et analyser les données sur les
populations. Ce processus permettra de mieux comprendre la manière dont les services et les programmes
sont répartis au sein des populations – en particulier dans les groupes marginalisés ou les minorités – et
d’éclairer les décisions de programmation.
Les menaces et les inégalités résultant de situations d’urgence humanitaire ou de fragilité requièrent une
stratégie centrée sur le ciblage des lacunes existantes dans les ressources et les institutions qui entravent
l’approche conjointe de l’aide humanitaire et de l’aide au développement, la préparation en cas de crise
dans le cadre du renforcement des systèmes de santé, l’intégration complète de l’action humanitaire et en
faveur du développement pour produire un impact plus ciblé et durable, le déploiement d’ensembles
d’interventions adaptées aux besoins des femmes, des enfants et des adolescents en cas de crise
humanitaire, et les mesures visant à encourager et à permettre l’adoption d’une démarche axée sur la
demande des personnes en situation de crise.
Figure 9. Identification des inégalités pour centrer les politiques et les programmes19
Couverture complète
Exclusion marginale
Schéma de progression
Délaissement massif
Chacun des quatre schémas distincts d’inégalités appelle à une politique générale différente.
La courbe 1 représente un schéma de couverture complète. La couverture universelle est réalisée.
Un suivi continu peut être indiqué pour s’assurer que la situation reste favorable à tous.
• La courbe 2 représente un schéma d’exclusion marginale. La couverture du quintile le plus pauvre
est bien moindre. Ce schéma appelle à une démarche ciblée qui dirige les ressources vers les plus
démunis.
Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent – premier projet 28 Projet zéro pour consultation 5 mai 2015
• La courbe 3 représente un schéma linéaire (file d’attente) de progression. La progression est égale
pour tous les quintiles, du plus pauvre au plus riche. Ce schéma requiert une démarche qui
combine des interventions à l’échelle de la population et des interventions ciblées.
• La courbe 4 représente un schéma de délaissement massif. La couverture des services de santé est
réduite ou très réduite pour tous les quintiles, à l’exception du quintile le plus riche. Les
interventions pour résoudre ce phénomène doivent cibler toute la population et investir les
ressources dans tous (ou presque) les sous-groupes.
Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent – premier projet 29 Projet zéro pour consultation 5 mai 2015
6. ACCÉLÉRER LES PROGRÈS GRÂCE À L’INNOVATION, À LA RECHERCHE ET À
L’APPRENTISSAGE
Les innovations qui contribuent au progrès de la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent
proviennent de divers secteurs et prennent des formes multiples. L’EWEC a adopté le concept de
l’innovation intégrée, selon laquelle les innovations scientifiques et technologiques, sociales, commerciales
et financières sont toutes nécessaires et peuvent souvent être combinées pour réaliser une
transformation.37
Les innovations sont essentielles pour accélérer les progrès et réduire la mortalité. L’une des innovations
sanitaires les plus simples – la moustiquaire imprégnée d’insecticide – a réduit de moitié le nombre de cas
de paludisme chez les enfants, qui représentent 78 % des décès causés par cette maladie.38
Les innovations les plus efficaces sont basées sur la recherche et l’apprentissage. Elles sont également
éclairées par une nouvelle manière de penser la mise en œuvre de la recherche, par exemple en aidant et
en intensifiant les innovations,39 et en explorant les changements sociaux et comportementaux.40
Le Groupe de travail Innovation de l’EWEC estime que plus de 1000 technologies innovantes pour la
RMNCAH sont actuellement en phase de recherche-développement.5 Bien que cela constitue un progrès
considérable par rapport à 2010, à une époque où relativement peu de nouvelles technologies étaient en
phase de développement, ce n’est pas suffisant. La Commission du Lancet sur l’investissement en faveur de
la santé estime que « la découverte, le développement, la fourniture et l’adoption massive des nouvelles
technologies sera essentiel [pour réaliser les objectifs mondiaux en matière de santé] ».41
De nombreuses innovations stagnent au stade du développement faute de financements suffisants et en
raison de marchés défavorables et de restrictions commerciales. Pour contrer ce phénomène, des
investissements mondiaux et des structures officielles sont nécessaires pour aider la recherche et faire en
sorte que des innovations efficaces de RMNCAH soient identifiées, développées, intensifiées et rendues
disponibles là où/quand elles sont nécessaires. Les structures moins officielles, telles que les échanges de
savoir Sud-Sud et l’apprentissage, sont également essentielles.
Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent – premier projet 30 Projet zéro pour consultation 5 mai 2015
Figure 10. Programmes réalisés grâce aux technologies selon les domaines de santé
Source : Center for Health Market Innovations.
Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent – premier projet 31 Projet zéro pour consultation 5 mai 2015
7. ACCROÎTRE LA RESPONSABILISATION GRÂCE AUX INITIATIVES MENÉES PAR LES PAYS
ET CELLES DES PARTIES PRENANTES
Une responsabilisation efficace – processus consistant à suivre, examiner et agir – est cruciale pour que les
femmes, les enfants et les adolescents survivent, s’épanouissent et réalisent une transformation, tel que
décrit dans les ODD.
Les gouvernements, les partenaires du développement, les prestataires de services de santé publics et
privés et la société civile doivent assumer leurs responsabilités. Les données sont essentielles à tous les
niveaux pour garantir la responsabilisation, qu’elle soit nationale ou internationale. Pourtant de nombreux
pays ne disposent pas de systèmes fiables d’enregistrement et de statistiques d’état civil. D’autres pays
disposent de systèmes d’informations pour la gestion de la santé et autres ensembles de données d’état
civil qui sont soit incomplets, soit obsolètes. L’information et les données doivent être partagées par tous –
disponibles en temps réel, là où il faut et accessibles à tout le monde. Les processus de responsabilisation
doivent également être ouverts, inclusifs et transparents. La Stratégie mondiale 2015 doit aider tous les
pays à tirer parti de la « révolution des données » à l’échelle mondiale pour mettre en place des systèmes
d’enregistrement et de statistiques d’état civil et autres données démographiques d’ici à 2020.
Le leadership des pays est crucial. À mesure que les ressources intérieures fournissent une part toujours
plus importante de financements pour la RMNCAH, les pays doivent exiger, rechercher et s’approprier les
données. Les secteurs privés à but lucratifs ou non lucratifs, qui fournissent l’essentiel des services de santé
et même des financements dans de nombreux pays, doivent également participer.
Des mécanismes d’examen indépendants pour éclairer les processus politiques afin de corriger les écueils
sont cruciaux. Cette composante des droits de l’homme faisait partie intégrante de la Commission de
l’information et de la redevabilité 21 et a conduit à la création d’un groupe d’examen indépendant d’experts 42 dans le cadre de la Stratégie mondiale 2010.
Outre l’examen indépendant, le cadre de la responsabilisation de la Stratégie mondiale 2015 doit, aux
niveaux national, régional et mondial, être centré sur les ressources et les résultats en faveur des
populations les plus démunies et des groupes défavorisés en matière socio-économique. Des modèles et
principes de processus de responsabilisation des parties prenantes et centrés sur les personnes ont été
établis et doivent être élargis et répliqués.
Principes de la responsabilisation
Au niveau national Au niveau mondial
Responsabilisation : processus dynamique consistant à « suivre, examiner et agir », impliquant la participation libre, active et pertinente de tous les citoyens, à tous les stades
Leadership : les plus hauts niveaux de l’autorité politique ; président/premier ministre et parlementaires
Recommandations de la Commission de l’information et de la redevabilité : elles visent à garantir une mise en œuvre complète des mesures, y compris des mécanismes nationaux de responsabilisation et des systèmes d’enregistrement et de statistiques d’état civil
Mécanismes, institutions et processus :
Clarté et univocité : objectifs, fonctions, actions et prestations
Légitimité : légitimité politique, par exemple d’un organe officiel régional ou intergouvernemental
Liens solides : avec d’autres mécanismes d’examen bien établis pertinents
Indépendance : examens par des experts indépendants pour éclairer les processus politiques et l’apprentissage
Procédures ouvertes et bien établies : ouverture et engagement avec les principaux partenaires
Communication ouverte et régulière de l’information : données, fiches d’évaluation, rapports,
Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent – premier projet 32 Projet zéro pour consultation 5 mai 2015
- pactes nationaux, Commission de l’information et de la redevabilité
- acteurs non gouvernementaux : organisations de la société civile et secteur privé
- droits et équité - données issues de différentes sources, y compris
indépendantes Examens nationaux :
- à tous les niveaux administratifs liés à la fourniture de services
- mécanismes participatifs de responsabilisation aux niveaux local, sous-local et national
Rapports nationaux : doit inclure les ressources et actions spécifiques
etc. doivent être accessibles, exploitables et vérifiables
Ressources appropriées : collecte des données, rapports, publication et divulgation
Impact du suivi : le mécanisme lui-même doit être régulièrement revu
Redevabilité ouverte : données exploitables et vérifiables accessibles à tous, y compris à la société civile et aux chercheurs
Mécanisme de redevabilité unifié : fondé sur les meilleures pratiques
Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent – premier projet 33 Projet zéro pour consultation 5 mai 2015
V. NOUS AVONS TOUS UN RÔLE À JOUER
Créer les conditions pour un avenir plus sain, prospère et durable pour tous, partout, nécessitera la
participation proactive d’acteurs nombreux et variés du monde entier. Les femmes, les enfants et les
adolescents doivent être au centre de ce mouvement pour aider à conduire le changement complet prévu
dans les ODD et dans la Stratégie mondiale 2015.
Nous ne pouvons réussi que grâce à des partenariats solides à tous les niveaux, entre les personnes et les
communautés, entre la société civile et le gouvernement, entre le gouvernement et le secteur privé, et aux
niveaux régional et international. Le partenariat émergeant autour du Mécanisme de financement mondial
devrait jouer un rôle important en générant des financements supplémentaires à travers des mécanismes
innovants et le Groupe de travail Innovation de l’EWEC a proposé un marché mondial de l’innovation. Ces
plateformes de partenariat permettront de rationaliser le processus d’identification et d’évaluation des
innovations et ceux visant à attirer les investissements.
Le défi pour les pays réside dans la mise en place d’un environnement favorable aux partenariats, en
veillant à ce que chaque personne et chaque partie prenante ait une voix et puisse jouer son rôle.
Les femmes, les enfants et les adolescents sont des éléments actifs dans le combat pour survivre,
s’épanouir et transformer la société ; c’est pourquoi ils sont placés au centre de la Stratégie mondiale 2015.
Les groupes sociaux, les mouvements des femmes et de la jeunesse, les organisations confessionnelles et
bien d’autres encore jouent un rôle actif essentiel en tant que parties prenantes qui plaident pour les droits
de l’homme et de meilleurs services, accroissent la demande, assurent le soutien communautaire et
attendent des responsables chargés d’élaborer les politiques qu’ils respectent leurs engagements.
Le leadership des pays aux niveaux national et infranational est également crucial. Les dirigeants politiques
nationaux et les parlementaires créent des ressources, l’environnement favorable et le consensus qui
permettent un financement durable et une mise en œuvre efficace des politiques et des mesures visant à
améliorer la santé de la femme, de l’adolescent et de l’enfant. Mais le leadership politique n’est pas
suffisant. Il doit s’accompagner du leadership actif des organisations civiles (y compris des organisations
confessionnelles) et du secteur privé, pour conduire l’innovation et la qualité, et garantir l’accès équitable.
Les alliances régionales et économiques et la coopération Sud-Sud peuvent permettre une communication
Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent – premier projet 34 Projet zéro pour consultation 5 mai 2015
et une intensification rapide des meilleures pratiques. Les initiatives régionales et intergouvernementales
peuvent identifier les problèmes émergeants et donner lieu à des actions conjointes afin de garantir le
partage des données factuelles et des apprentissages.
La sensibilisation est essentielle pour créer un environnement favorable à la santé de la femme, de l’enfant
et de l’adolescent. Elle aide à communiquer les faits qui éclaireront les programmes politiques et veille à ce
que les informations parviennent à ceux qui détiennent l’autorité de prendre des décisions et agir à grande
échelle. Elle peut modeler directement la volonté politique pour mobiliser des ressources et fournir des
services et programmes RMNCAH. La sensibilisation favorise également l’alignement au sein des
partenaires et amplifie la voix et le rôle des femmes, des enfants et des adolescents en attirant l’attention
politique sur leur cause, en mobilisant les interventions et les ressources nécessaires pour réaliser la
transformation et en veillant à la responsabilisation. L’une des tâches centrale de la période d’après-2015
consiste à intensifier la sensibilisation nationale et régionale, et à poursuivre la forte sensibilisation
entreprise par l’EWEC dans le monde.
Le mouvement Chaque femme, chaque enfant, conduit par le Secrétaire général de l’ONU et de nombreux
partenaires dans le monde, jouera un rôle crucial dans la coordination de l’aide mondiale, à travers des
initiatives mondiales ciblées, la sensibilisation, le financement, et l’assurance d’un engagement politique de
haut niveau. Il existe de nombreux précédents d’actions mondiales de ce type, tels que les travaux de la
cellule mondiale de réflexion pour une meilleure coordination entre les organismes multilatéraux et les
donateurs internationaux dans la riposte au sida.43
Un financement efficace, équitable et durable dans tous les domaines de la Stratégie mondiale est essentiel.
Pour la période 2016-2030, un important déficit de financement reste à combler – environ US $7,7 par
personne et par an dans les pays à revenu faible ou intermédiaire de la tranche inférieure, soit
US $30 milliards à US $50 milliards pour la période 2016- 2020. Ce déficit ne peut être comblé que par une
augmentation massive des sources de financement publiques et privées nationales et internationales. Le
Mécanisme de financement mondial a été créé pour faciliter le financement complet et intelligent des
services RMNCAH dans différents pays. Il aidera les pays à identifier leurs besoins immédiats et à plus long
terme en matière de ressources pour la RMNCAH et à mobiliser des financements nationaux (publics et
privés) et des financements internationaux (bilatéraux et multilatéraux). En outre, ce mécanisme se
positionnera comme un investisseur majeur à travers la mobilisation de l’aide au développement. Grâce à
une fenêtre de financement dédiée, il appuiera les plans visant à développer les systèmes d’enregistrement
et de statistiques d’état civil.44
Figure 11. Déficit de financement de la RMNCAH prévu jusqu’en 2030
Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent – premier projet 35 Projet zéro pour consultation 5 mai 2015
Participez à la Stratégie mondiale
Pour plus d’informations sur la Stratégie mondiale 2015 et pour savoir comment participer, consultez le site
Web de l’EWEC à l’adresse www.everywomaneverychild.org. Si vous souhaitez participer au financement,
aux ressources, à la politique, à la prestation de services ou autre, rendez-vous à la page Make a
Commitment du site Web de l’EWEC.
À noter : La Stratégie mondiale 2015 présentera un plan de coordination sur cinq ans qui sera actualisé tous les cinq ans. Les mécanismes de gouvernance et de redevabilité susceptibles de contribuer à la réussite de la mise en œuvre seront détaillés au fur et à mesure de l’élaboration des plans. Ces mécanismes seront présentés dans une version ultérieure de la Stratégie mondiale 2015 qui sera préparée après la procédure de consultation EWEC qui s’achève en juin 2015.
Liste des références bibliographiques
Provisoire (à finaliser)
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