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Supplément gratuit au quotidien La Marseillaise du vendredi 26 avril 2013 PHOTO : STÉPHANE CLAD www.lamarseillaise.fr

Supplement Mp 2013 i Ej

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Supplément gratuit du journal la Marseillaise

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Ce numéro spécial a été réalisé grâce à un partenariat entre la Marseillaise et l’Institut européen du journalisme (IEJ) de Marseille. Une quinzaine d’étudiants, accompagnés de leurs équipes pédagogiques dont Jean-Louis Pacull et Marc Leras, ont en effet travaillé durant plusieurs semaines à la rédaction des articles aux côtés de membres de la rédaction de la Marseillaise.Les étudiants Florian Vidal, Marion Martin, Romain Narcisse, Julie Viboud, Margaux Géray-Lincy, Alexis Luccisano, Kevin Donnat, Rebecca Teldja, Caroline Schelouch, Romain Didelot, Jini Hamwi, ainsi que Carine Palmi (rédactrice en chef), Geoffrey Clémençon et Maxime Vaytet-Cazarian (rédacteurs en chef adjoints) et Sébastien Carron (secrétaire de rédaction) ont ainsi pu se pencher sur le bilan de Marseille Provence 2013 et notamment ses retombées économiques et touristiques. PHOTO AZAIS AUDREY

Vendredi 26 avril 2013

2 MARSEILLE PROVENCE 2013

P3Jacques Pfister: "Sur les trois premiers mois, les fréquentations sont insuffisantes"

P4Les commerçants espèrent les beaux jours

P5« Marseille, une destination touristique exceptionnelle »

P8Les hôteliers en attendent plus

P9Cinq grandes enseignes régionales pour soutenir MP2013

P10« Eurocopter a des droits et des devoirs dans l’écosystème marseillais »

P12 & P13Laboratoire de création

P15LES ATELIERS DE L’EUROMEDITERRANEE

- La culture investit les Hôpitaux - Quand l’art échange les rôles

P16Quand l'art et l'entreprise ne font plus qu'un- Explosions artistiques

P17- Collaboration originalepour un ballet aérien- Opéra'tor ou la théâtralisation du son

P19- Mettre en avant l’intime et le partagé

P21Olivier Menanteau face aux clichés politiques

P22Jean-Claude Chianale, nourri à la création

SOM

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EDITO

BILAN & PERSPECTIVES

par Sébastien MADAU

Environ 100 jours après le lan-cement de Marseille Provence 2013, Capitale européenne de la Culture, l'heure d’un premier bilan sur les retombées écono-miques et touristiques est venue.Dans un contexte économique morose, les attentes des pro-fessionnels de l'hôtellerie et du commerce étaient fortes. Une accélération de l'activité écono-mique et une amélioration de la situation de l'emploi auraient été les bienvenues dans une région particulièrement sinistrée.Des liens se sont bien noués entre milieux économique et culturel avec la volonté de jouer « gagnant-gagnant ». Mais, pour l'heure, sans parler d'échec, force est de constater que la dynamique n’est pas au rendez-vous. L’événement semble avoir du mal à remplir sa vocation « eu-ropéenne ».L'heure ne doit pourtant pas être à la résignation. Les potentialités de la cité phocéenne et de sa région sont telles qu'il y a de quoi redresser la barre d'ici les pro-chaines semaines et bien évidem-ment au-delà. Il n'est pas trop tard. L’arrivée de l’été, période de festivals, pourrait s’annoncer bénéfique. A condition de pour-suivre les efforts engagés et sur-tout d'inclure toutes les énergies à disposition dans ce qui reste, quoi qu'en disent certains, une vraie chance de développement économique et humain pour Mar-seille et la Provence.

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Le 12 janvier dernier, quelque 400 000 personnes se sont rassemblées sur le Vieux-Port pour inaugurer Marseille-Provence 2013 en grande pompe. Depuis, les retombées économiques se font attendre et une certaine déception a fait place à l’enthousiasme initial. Jacques Pfister, pré-sident de la Chambre de Commerce et d'Industrie et de l’association MP2013, commente le premier bilan économique des trois premiers mois.

n Nous sommes presque au tiers de l’année cultu-

relle, quel bilan économique tirez-vous? Je ne pense pas qu'on puisse déjà parler de bilan, c'est un peu trop tôt à cette période de l'année. Cependant je peux vous dire que nous sommes très satisfaits du nombre de visiteurs jusqu'à pré-sent. A la fin du mois de février, on comptait 1.2 million de visiteurs depuis le lancement de MP 2013, aujourd'hui on doit être entre 1.5 et 2 millions. Les fêtes d'ouverture sur tout le territoire Marseille-Provence ont rassemblé plus de 600 000 personnes. Quant au Pa-villon M, au J1 et à la Friche de la Belle de Mai, ils ont déjà attiré respectivement 350 000, 60 000 et 30 000 personnes. Il y a également une grosse at-tente économique par rapport au second volet de cette année avec de grandes opérations qui vont dé-marrer dès le mois prochain. Les 3 et 4 mai, la compagnie Carabosse embrasera le Vieux Port, ce sera un peu le coup d’envoi de cette deuxième saison. Sans compter les opérations d’inauguration du MuCEM*, le lancement de l'évè-nement TransHumance* ou en-core le Grand Atelier du Midi*, véritable "blockbuster"* de cette année. On s'apprête à entrer dans la phase de "montée en force" de la Capitale.

Aujourd’hui, quelles sont les retombées économiques directes ? La fête d’ouverture et les jours qui ont suivi ont donné lieu à une fréquentation inédite dans les res-taurants et les cafés. Ce sont les commerçants eux-mêmes qui nous l’ont dit. Cependant, les retours des syndicats de l'hôtellerie et de la

restauration ne sont pas aussi en-thousiastes et la déception est bien là. Sur les trois premiers mois les fréquentations sont insuffisantes, surtout pour les hôtels. Le projet Capitale, pour l’instant, n’a pas suffi à retourner une tendance qui est très mauvaise depuis plusieurs mois. Nous attendons avec impa-tience les chiffres de réservation pour les trois mois à venir.

Vous misez beaucoup sur le deuxième volet de MP2013, si le bilan économique est négatif, que comptez-vous faire?MP2013 est à la fois un projet de rayonnement du territoire, d’offres culturelles nouvelles, et si possible pérennes (notamment avec tous les bâtiments nouveaux qui arrivent à Marseille), qui se-ra un coup d’envoi pour les dix ans à venir. Cette nouvelle offre culturelle va se prolonger, nous ne faisons pas un "one shot"* pour 2013 mais bien un investisse-ment sur le temps. Notre objectif était de faire 2 mil-lions de visiteurs additionnels (à savoir les habitants extérieurs aux Bouches-du-Rhône qui passent au moins une nuitée dans le départe-ment). Ce chiffre représente envi-ron 20% de plus que sur une année normale, qui comprend entre 7 et 8 millions de touristes. Nous avons fait notre calcul par rapport à la réussite des Capitales sur les an-nées précédentes : nous attendons donc une recette additionnelle dé-pensée sur le territoire de l’ordre de 600 à 700 millions d’euros. En définitive, c'est une estimation an-nuelle, nous n’avons pas découpé cet objectif par trimestre.

Pourquoi investir un million d’euros en plus pour la communication à l’international ? Est-ce un aveu d’échec ?En concertation avec les hôtels, nous avons ajouté 500 000 euros pour faire de la promotion directe sur les sites Internet et en particu-lier les sites de voyages. Nous ajou-terons à nouveau 500 000 euros en septembre si cela est nécessaire. Nous discuterons alors avec les hôteliers qui font office de barème pour cette année Capitale.

Êtes-vous, désormais, satisfait de la communication ?La communication c’est l'affaire de tous. De la ville, de la commu-nauté urbaine, du département, de la chambre et, bien sûr, de Mar-seille-Provence 2013. J’entends des critiques mais elles ont toujours existé. Je pense que la communication est excellente, même si elle aurait pu bénéficier de budgets addition-nels. La prochaine fois, il faudrait qu’on arrive à additionner nos budgets plutôt que chaque collecti-vité fasse une promotion indépen-dante des autres. Néanmoins u u u

Vendredi 26 avril 2013

"Les fréquentations sont insuffisantes"

Jacques Pister dresse le bilan des trois premiers mois. PHOTO © CCI / FRANÇOIS MOURA

3MARSEILLE PROVENCE 2013

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Vendredi 26 avril 2013

uuula communication commence à porter ses fruits au niveau local, national et international. Il n’y a qu’à regarder toutes ces revues et reportages qui sont superbes.

La crise économique est-elle un frein pour cette année 2013? Bien sûr ! Il y a trois facteurs qui nous freinent. La crise, l’image d’in-sécurité de Marseille et les travaux qui sont partout ! Ces derniers mois, ils ont conféré à la ville le rôle de chantier géant.

Connaissez-vous le budget moyen d’un touriste pour MP2013 ? Les prix des représentations ne sont-ils pas un peu excessifs parfois ? Le budget moyen d'un touriste avoisine les 200 ou 300 euros, budget surtout consacré à l’hôtellerie et à la restauration. Pour les prix, il y a de tout : de la gratuité, du payant et des opérations plus chères. Pour l’instant, tous les spectacles ont été surbookés. Je pense qu'avec autant d’offres culturelles c’est extrême-ment raisonnable. Si certains prix sont élevés, c’est aussi parce que les spectacles sont coûteux.

En tant que président de la Chambre du Commerce et d’Industrie à Marseille et à la fois président de l’association MP2013, peut-on imaginer que le but premier de l'association soit économique ? Non. C’est simplement parce que le monde économique est très inté-ressé par le levier culturel, surtout en terme d’image pour le territoire. De plus, les collectivités ont jugé que j’étais quelqu’un de neutre po-litiquement et que j'étais capable d'apporter de l’harmonie au sein du groupe de travail. Je rappelle que les entreprises ont investi 20 millions d’euros dans le projet, c’est aussi un bel effort de leur part.

MP2013 s'étend sur un territoire et non une ville, ce choix est-il toujours pertinent? Plus que jamais. Quelque part nous avons anticipé le débat qu’il y a aujourd’hui sur le projet mé-tropolitain dans le territoire. Le fait de travailler ensemble est une découverte pour la population qui veut continuer cette belle initiative, notamment pour les experts cultu-rels.

Marseille peut-elle entrer dans le top 20 des métropoles européennes grâce à MP2013 ? Ce ne sera pas suffisant. La culture est un levier formidable d’attractivité, un coup de fouet en terme d'économie. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles le monde économique a choisi d'ap-puyer ce projet... Il faut donc conti-nuer dans cette voix pour espérer entrer dans les vingt grandes mé-tropoles d’Europe.

« Métamorphoser Marseille », pari tenu? Je pense que c’est un pari plus que tenu ! Maintenant c’est même un challenge pour les années qui viennent. Il faut continuer pour consolider l’image d’une ville qui se développe.PROPOS RECUEILLIS PAR CARINE PALMI,

REBECCA TELDJA ET KEVIN DONNAT*Blockbuster: superproduction*One shot : coup d'essai*Inauguration du MuCEM : 7 juin *La TransHumance : du 17 mai au 9 juin* Le Grand Atelier du Midi: du 13 juin au 13 octobre.

Trois mois après le week-end d’ouverture de MP 2013, les commerçants sont satisfaits

de la fin des travaux de rénovation du Vieux-Port,

mais pour l’heure les touristes ne font pas

exploser la consommation.

n « En tant que commerçant, je peux affirmer que le démarrage est lent. Pourtant, personnellement je suis très optimiste et confiant. Les touristes seront là c’est certain, il reste juste à savoir quand. Les beaux jours arrivent, on va vrai-ment entrer dans la saison. C’est sûr que le soleil est un facteur d’af-fluence ». Secrétaire de Marseille centre, qui regroupe les commerces du centre-ville, Guillaume Sicard a la particularité d’être aussi proprié-taire de « Marseille en Vacances », magasin situé sur le Vieux-Port. Tous les commerçants ne par-tagent pas son enthousiasme. « Globalement, ce n’est pas l’eu-phorie. Après un week-end d’ou-verture lancé sur les chapeaux de roue, tous savaient que les jours suivants ne seraient pas du même niveau. La crise actuelle y est pour quelque chose aussi. On ne peut pas réellement faire un premier bilan car janvier, février et mars ne sont pas des « périodes touris-tiques. C’est sûr qu’il y a de plus en plus de monde mais de là à dire que ça change quelque chose… Notons quand même que l’an dernier, à la même époque, tous les commerçants étaient gênés par les travaux, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui ».

Coordinateur de la zone touris-tique de Marseille pour Terre de Commerce, Sébastien Favier in-siste sur le fait que certaines rues marseillaises sont bien plus fré-quentées « Ce que l’on peut consta-ter depuis le lancement de Mar-seille Provence 2013, c’est le regain de fréquentation sur le Vieux-Port et sur les quais de la Joliette. Je n’ai jamais vu autant de monde et il me semble que c’est déjà un bénéfice de

MP 2013. Nous arrivons dans une période durant laquelle nous al-lons voir, avec espérons-le un climat favorable, la clientèle arriver ». Et s’il avoue qu’aucune enquête ne permet de mesurer la satisfaction des commerçants marseillais, Sé-bastien Favier a sa petite idée : « Sur l’année 2013, l’Office de Tou-risme prévoit une fréquentation supplémentaire de 20% ; il y aura donc obligatoirement un impact

pour les commerces ». Cette fréquentation, Maryse Bourdure, gérante du Bar Tabac Le Vieux-Port, la ressent mais reste prudente : « Il y a plus de gens qui circulent, qui se baladent ça c’est sûr. Mais au niveau de la consommation, rien n’a changé. Pour le moment c’est un début d’année normal mais restons opti-mistes ».

MAXIME VAYTET-CAZARIAN

Les commerçants espèrent les beaux jours

« Sur l’année 2013, l’Office de Tourisme prévoit une fréquentation supplémentaire de 20% ; il y aura donc obligatoirement un impact pour les commerces ». PHOTO : PDD

4 MARSEILLE PROVENCE 2013

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Depuis le début de l'année, les touristes se pressent à Marseille, séduits par ses attraits et l'offre culturelle que propose une capitale européenne de la culture. L'épisode 2 de MP 2013

coïncide avec le temps fort de la saison touristique et promet une fréquentation

encore plus large.

n Sur les quais du Vieux-Port, un jeune couple originaire

d'Italie pose amoureusement devant la zirafe de Lartmada sous l'œil amusé des passants. A quelques mètres d'eux, des enfants bordelais d'une dizaine d'années courent et s'amusent de leurs reflets dans l'ombrière. Plus loin, le petit train touristique per-met aux nombreux passagers de mitrailler cette place historique, spécialement réaménagée pour l'année capitale européenne de la culture. Aujourd'hui, s'il est encore trop tôt pour mesurer concrètement l'impact du label Marseille Pro-vence 2013 sur le tourisme, la ville a d'ores et déjà su attirer les visiteurs séduits par les atouts dont elle dispose et par sa nou-velle offre culturelle. « La ville jouit d'une forte notoriété. Elle est une vraie destination avec des qua-

lités considérables : le soleil, un patrimoine historique et gastrono-mique... Cette année, la program-mation culturelle accessible à tous fait de Marseille une destination exceptionnelle, affirme Marie-Jo-sée Côté, responsable tourisme pour MP 2013. Les gens répondent présents. Le J1 a, par exemple, sé-duit près de 90 000 visiteurs depuis son ouverture en janvier dernier ». Le week-end inaugural a éga-lement été un vrai succès avec quelque 400 000 personnes dans les rues le samedi 12 janvier pour célébrer le début des festivités, « et 600 000 sur le week-end entier, bien au-delà de nos espérances », s'enthousiasme-t-elle.

L'épisode 2 promet une fréquentation plus importante

Pourtant, la ville a du faire face à quelques difficultés. « Les fac-teurs socio-économiques et la mé-téo capricieuse n'ont pas joué en notre faveur. La saison de ski a, par ailleurs, été fabuleuse cette année », explique la jeune femme pour qui le meilleur reste cependant à ve-nir. Le printemps et les beaux jours sonnent en effet le début de l'épi-sode 2 de Marseille-Provence 2013 intitulé « Marseille à ciel ouvert ». Et comme son nom l'indique, la programmation privilégiera les animations en plein air offrant

aux visiteurs l'occasion de profi-ter du soleil et de la chaleur pho-céenne.D'autant que Marseille entre dans

son temps fort de la saison tou-ristique. Elle qui séduit chaque année plus de quatre millions de touristes et

qui ambitionne avec MP 2013, d'en attirer deux millions supplémen-taires.

FLORIAN VIDAL

Vendredi 26 avril 2013

« Marseille, une destination touristique exceptionnelle »

L'épisode 2 de Marseille Provence 2013 privilégiera les animations en plein air. PHOTO : AFP

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0000017347-01 1 02/04/2013 16:02:05Vendredi 26 avril 2013

6 MP 2013

Le week-end inaugural a également été un vrai succès avec quelque 400 000 personnes dans les rues le samedi 12 janvier pour célébrer le début des festivités. PHOTO AFP

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Vendredi 26 avril 2013

Alors que l'épisode 2 de MP13 va débuter, l'heure est à un premier bilan dans les hôtels. Si les réserva-tions massives se sont fait attendre, l'optimisme est au rendez-vous pour les mois à venir.

n « Dans une période de crise économique Marseille pour-

rait, à travers MP13, bénéficier de créations d'emplois dans les sec-teurs de l'hôtellerie et de la restau-ration", affirme Pierre-Paul Al-fonsi, président de l'Union des mé-tiers et des industries de l'hôtelle-rie. Pourtant trois mois ont passé depuis le lancement de MP13 et rien n'a changé pour les hôtels situés autour du Vieux-Port. "En 2012, c'était la catastrophe à cause des travaux. Par rapport à 2011, nous avons enregistré quelques 3000 réservations de plus, pas suffi-sant pour embaucher", déclare Va-nessa Michel, employée de l'hôtel Bellevue. Pour d'autres établisse-ments, le chantier de semi-piéto-nisation du Vieux-Port a eu des conséquences plus lourdes. «Beau-coup de personnes ont annulé leur réservation en ce début d'année», confie Tania Cordova, chargée des réservations pour l'hôtel Hermès.

Une Capitale européenne de la Culture qui déçoit Le petit train presque plein, un attroupement prêt à monter dans les navettes pour se rendre sur les îles, un mélange de lan-gues étrangères... Des touristes, il y en a pourtant. Et quand ils donnent leurs impressions sur Marseille, Capitale européenne de la Culture, le constat est sans appel. La déception est bien là. «Les personnes restent surprises que tout soit fermé. Ils nous disent qu'ils reviendront en 2014 pour voir

à quoi ressemblera Marseille après les travaux», déplore Muriel Me-negaux, directrice de l'hôtel Alizé. Le Vieux-Port déçoit aussi... «Pour la plupart de nos clients, il a perdu de son charme. Ils se plaignent du manque d'arbres et de bancs pour s'asseoir», ajoute Tania Cordova.

Les hôteliers confiants pour la suite Tout n'est pas négatif, Mar-seille marque des bons points no-tamment avec son Pavillon M, qui enregistre de bons retours auprès des hôteliers. De quoi les rendre optimistes pour le reste de l'année 2013. «On sent que l'affluence va arriver. L'événement va dynami-ser la ville. On attend l'ouverture des nouveaux musées comme le MUCEM», s'enthousiasme Vin-cent Jumain, directeur du Grand Hôtel Tonic. Les établissements notent une affluence plus impor-tante pour les mois à venir. «On a beaucoup de réservations pour des groupes. Une meilleure communi-cation changerait peut-être quelque chose. La ville a besoin d'un bon coup de publicité car les touristes se méfient de Marseille», analyse Va-nessa Michel de l'hôtel Bellevue.

Un million d'euros pour la communication de MP13 Les hôteliers-restaurateurs, in-quiets d'une affluence en berne en ce début d'année ont adressé, début février, une lettre à Jacques Pfister, président de l'association MP13. La demande : réagir au plus vite pour faire savoir que Marseille est capitale européenne de la Culture. Un million d'euros dédié à la com-munication de l'événement MP13 à l'international, voilà la solution trouvée par la Ville et la Chambre de Commerce. De quoi satisfaire Pierre-Paul Alfonsi: «Marseille doit se bouger car elle a beaucoup de concurrents comme Barcelone, par exemple. Aujourd'hui, il y a un fré-missement positif à la suite 0 mon courrier. Tout est mis en oeuvre pour que 2013 soit une réussite».

MARION MARTIN

"La ville a besoin d'un bon coup de publicité car les touristes se méfient de Marseille", analyse Vanessa Michel de l'hôtel Bellevue. (PHOTO : DR)

Les hôteliers en attendent plus

Des touristes, il y en a pourtant.... (PHOTO : DR)

8 MARSEILLE PROVENCE 2013

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Vendredi 26 avril 2013

Marseille Provence 2013 a séduit les investisseurs.

Ils sont plus de 200 à avoir misé sur la Capitale de la Culture européenne. Cinq grandes entreprises font aujourd’hui office de

partenaires officiels. Ces cinq mécènes, EDF, Eurocopter, La Poste, Orange et la Société Marseillaise de Crédit, ont débloqué la somme de 1,5

million d'euros pour être en haut de l’affiche. Un appoint

de taille qui leur offre de nombreux avantages.

n La culture, à Marseille, s’est dotée de soutiens de poids.

Plus de deux cents entreprises -petites, moyennes ou grandes- ont mis la main à la poche pour s’investir financièrement dans le projet de Marseille Provence 2013. Parmi cette liste garnie, les noms de la Société Marseillaise de Crédit, d’Orange, d’Eurocopter, de La Poste et d’EDF font figure de partenaires officiels de la ville-Capitale. Ces mécènes présents, dans un premier temps économi-quement, représentent, chacun, 1,5 million d'euros d’aide apportée à la ville. Soit plus de 8 % des 92,5 millions d’euros du budget total. L’ensemble des aides financières de tous les mécènes avoisine,

quant à elle, les 15 %.

« À l’heure où Marseille rayonne »

Un partenariat prépondérant qui offre des « droits et devoirs, selon Francis Papazian, le directeur de la communication de la SMC, parce que notre marque est natu-rellement mise en avant ». Pour le représentant de la banque marseillaise -seule partenaire of-ficielle purement locale, « il de-vient alors logique de tout faire pour aider à l’heure où Marseille rayonne ».Si la dotation pécuniaire est de

taille pour ces entreprises, leurs actions sur le terrain semblent tout aussi importantes. Cinq pro-fils différents et autant de ma-nière d’aborder ce partenariat. Pour Orange, c’est une question de communication. « Nous sommes très présents sur internet, explique Vincent Parizot, son directeur de communication sud-est, nous avons mis en place un coach nu-mérique accompagnateur, corrélé à l’actualité ». La création de l’appli-cation officielle « MP2013 » pour les smartphones a été élaborée par le géant de la télécommunication et a suscité des milliers de télé-chargements. Ce logiciel gratuit

comporte une géolocalisation qui permet aux utilisateurs de savoir quels évènements sont à venir sur un territoire donné. « C’est une mobilisation générale, confirme Brigitte Goyet, la directrice régio-nale du groupe La Poste.

Une présence physique

Les postiers des Bouches-du-Rhône sont devenus de « véritables ambassadeurs, un peu l'oiseau » du groupe. Des affiches ornent leurs bâtiments, des milliers de voitures portent les écussons de MP2013 et des bureaux sont « re-lookés » aux couleurs de la capi-

tale. Une vitrine certaine pour la marque postale. L’enseigne EDF, présente physi-quement, se positionne surtout sur la thématique hydraulique « nous voulons être un acteur ma-jeur du territoire en accompagnant toutes les manifestations dont le thème est l’eau » précise Marie Colombier, déléguée régionale d’EDF. Le distributeur d'électri-cité est, par exemple, partenaire de l’événement Révélations, sept moments forts mêlant le feu, l’eau et la musique durant toute l’année 2013.

« Le club » des partenaires

Ces partenariats ne bénéficient pas seulement à la Capitale euro-péenne de la Culture mais égale-ment aux mécènes. D’abord sur le plan relationnel : « nous sommes complémentaires et non concur-rents » se targue la représentante de La Poste. Ces cinq entreprises se réunissent une fois par mois pour échanger. Une centaine d’ins-crits assistent à ce « club qui gé-nère un effet réseau » pour Hugues de Cibon, le directeur du mécénat de Marseille Provence 2013. Puis inter-entreprises, puisqu’elles mobilisent de nombreux salariés sur un large territoire (Marseille et les villes périphériques). « Un public interne notable, confirme Francis Papazian, 250 de nos colla-borateurs ont pu profiter de places d’expositions et de spectacles ».

JINI HAMW

n Hugues de Cibon, le directeur du mécénat de Marseille-Pro-vence 2013, représente les 200 en-treprises partenaires du projet culturel.

Comment les mécènes se sont-ils engagés dans ce projet ?

Cela va bien au-delà d’une impli-cation financière. Un projet ne peut aboutir que si la population y adhère. Pour exemple, la Poste est importante dans ce sens. Elle tient un rôle précieux de messagère et mobi-lise l’ensemble de ses bureaux ré-

partis sur tout le territoire. Ces entreprises comptent beaucoup de salariés. C’est une force de frappe en termes de communication pour Marseille Provence 2013.

Cet engagement offre-t-il un avantage pour les salariés ?

Évidemment ! Ils ont un accès privilégié au projet. Les salariés peuvent bénéficier de places pour les expositions et les autres mani-festations. Ils ont la possibilité de rencon-trer les artistes ou de visiter des

chantiers.

Pouvez-vous déjà tirer un bilan de ce mécénat ?

Globalement, nous sommes très heureux d’avoir atteint les objec-tifs parce que ça n’a pas été facile avec la crise. L’ouverture prochaine des équi-pements culturels va favoriser la médiatisation de la ville et ani-mer le calendrier. Ce n’est pas une mauvaise chose que certains lieux s’ouvrent petit à petit.

PROPOS RECUEILLIS PAR JINI HAMWI

Cinq grandes enseignes régionales pour soutenir MP2013

Hugues de Cibon : « Au-delà d’une implication financière »

9MARSEILLE PROVENCE 2013

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Vendredi 26 avril 2013

L'entreprise estime être un réel soutien au monde de la culture. PHOTO DR

« Eurocopter a des droits et des devoirs dans l’écosystème marseillais »

Eurocopter, l’un des cinq mécènes de premier rang qui soutiennent financièrement Marseille Provence 2013 n’a a priori, pas de liens avec la culture. Pourtant Gérard Goninet, directeur des sites France de cette entreprise,

estime que le pari est gagnant.

n Comment vous êtes-vous retrouvé comme l’un des

principaux mécènes de MP 13 ? Dès l’appel à candidatures, Eu-rocopter s’est proposé afin d’être un mécène de premier rang, il est important de relever que même Lutz Berling (président d’Eurocop-ter) s’est engagé personnellement à soutenir Marseille Provence 2013.

Est-ce votre premier mécénat ? Non, mais MP 2013 est une occa-sion unique, cela n’arrive qu’une seule fois dans une région. En ce sens, nous pouvons parler d’une opportunité unique pour notre territoire. Réunir des forces pour cet événement est primordial : il était difficile d’imaginer, vu l’im-

portance d’Eurocopter dans les Bouches-du-Rhône, que nous ne participions pas à MP 2013. C’est une chance pour l’entreprise et pour la région de Marseille de créer des interfaces, il ne faut pas s’arrêter aux frontières d’Euro-copter. Nous avons des droits mais aussi des devoirs par rapport à l’écosystème qui nous entoure. Soutenir MP 2013, c’est être dans l’esprit d’Eurocopter qui se veut un acteur social.

Quelles sont les modalités de ce mécénat ? L’aide des cinq mécènes de pre-mier rang se chiffre à 1,5 million

d’euros par entreprise. Le monde économique s’est sacrément en-gagé dans la culture, nous sommes un véritable soutien.

Comment les employés d’Eurocopter ont-ils été mis au courant de ce mécénat ? Profitent-ils du partenariat ? Nous avons envoyé une lettre in-terne. Après nous sommes nom-breux, il est évident que les 13 000 salariés ne peuvent pas bénéficier de la billetterie sur des spectacles. Mais nous avons tout de même un nombre conséquent de billets gratuits sur l’année entière. Nous organisons aussi des manifesta-

tions Eurocopter dans des lieux culturels de MP 2013 : nous allons fêter les 40 ans du Dauphin, un hélicoptère, à la Vieille Charité. De plus, la section sportive randon-née d’Eurocopter a participé au tracé du GR 13 et notre troupe de théâtre « Helicos Presto » jouera le 21 juin au théâtre du gymnase.

Ce mécénat est aussi l’opportunité de bâtir un réseau économique ?Bien sûr ! Les cinq grands mé-cènes sont liés, nous nous réunis-sons souvent alors qu’avant MP 13, nous ne nous connaissions pas forcément. Nous voulons créer une véritable symbiose, nous par-ticipons aux mêmes événements, nous dégageons une énergie com-mune. Il ne s’agit pas que d’un chèque, Eurocopter a la volonté d’être un véritable acteur je le répète. Donc oui, le mécénat est l’occasion de bâtir un réseau, nous profitons de l’opportunité.

MP 13 est-il une vitrine pour Eurocopter ? Evidemment, montrer le sa-voir-faire d’Eurocopter à travers MP13 c’est important. La passion qui animent nos salariés fait que nous essayons de les faire partici-

per au maximum à l’événement. Nous visons un retentissement international : nos visiteurs et clients internationaux sont invi-tés à jeter un œil à la culture mar-seillaise.

Une suite est-elle possible à ce mécénat ? Que souhaitez-vous pour MP 13 ? Refaire un mécénat pour un mécénat n’est pas l’objectif. Le ter-ritoire mérite MP 13, nous sommes sur de bons rails. Le travail collec-tif entre les acteurs économiques, régionaux, nationaux est remar-quable. A ma connaissance, c’est la première fois que l’ensemble des acteurs d’une même région se focalisent sur un projet com-mun. C’est aussi la première ac-tion métropolitaine où le « tous ensemble » prévaut. La soirée d’ouverture et la « Grande Cla-meur » ont symbolisé magnifique-ment ce concept. Je ne me suis pas du tout retrouvé dans les une des quotidiens nationaux. Ce sont des papiers à charge. Cette soirée était un succès, et j’espère que MP 13 continuera sur cette dynamique.

PROPOS RECUEILLIS PAR GEOFFREY CLÉMENÇON ET

CAROLINE SCHELOUCH

Le groupen Le groupe Eurocopter est le pre-mier fabricant d’hélicoptères civils et militaires au monde. Crée en 1992, Eurocopter est né de la fu-sion des divisions du français Aé-rospatiale et de l’Allemand Daimler Chrysler Aerospace AG (DASA). Cette entreprise est une filiale à 100 % d’EADS.Actuellement, le site d’Eurocopter basé à Marignane, emploie 6 638 personnes. C'est donc le plus gros employeur industriel de la Région

PACA puisqu’il génère pas moins de 20 000 emplois indirects.En développement constant, Euro-copter domine le marché des hé-licoptères civils. De plus, la filiale hélicoptériste d'EADS a augmenté son chiffre d'affaires de 15% par rapport à 2011, atteignant un re-cord de ventes à 6,3 milliards d'eu-ros en 2012.Mécène prospère, l'entreprise af-fiche un taux de croissance cumulé d'environ 9% depuis 2006.

10 MARSEILLE PROVENCE 2013

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Pour œuvrer à la Capitale, des artistes de toutes disciplines investissent

depuis 2008 des lieux non culturels et

atypiques pour la pratique artistique: entreprises,

administrations, hôpitaux, associations… Ces Ateliers

de l’EuroMéditerranée, provoquent du coup des

rencontres inédites entre arts et société, et donnent

lieu à une soixantaine de nouvelles créations. Le tout en répondant à

trois objectifs: soutenir la création contemporaine, concerner et mobiliser de nouveaux publics et enfin initier un nouveau modèle de production artistique.

Les oeuvres réalisées seront présentées lors des différentes manifestations de 2013. La Marseillaise en a rencontré quelques-uns qui nous ont expliqué leur démarche. Programme et

présentation.

Cabaret Crusades : the path to Cairo / Wael ShawkyADEF - École de céramique de Provence & ; SATIS / ASTRAM LAB Faculté des Sciences Aix-Marseille Université

Cellules / Mona HatoumArnoux-Industrie & Centre In-ternational du Verre et des Arts Plastiques (CIRVA)Marseille

First life, explorations mobiles / Groupe Ici-mêmeCentre Bonneveine

Marseille

La Cité des Curiosités / Charlie JefferyFondation LogiremMarseille

Désordre (titre provisoire) / Dora Garcia

Hôpital MontperrinAix-en-Provence

Constellations / Franck PourcelSociété Nautique de MarseilleMarseille

DOUBLE BIND / Djamel KokeneTribunal de commerce de Mar-seilleMarseille

Danseurs du ciel / Kitsou DuboisÉquipe de voltige de l'Armée de l'AirSalon-de-Provence

Fabricants couleurs / Marie AngelettiPébéo

Gémenos

Hortusus conclusus / Pascal MartinezCentre International du Verre et des Arts Plastiques (CIRVA)Marseille

It’s now baby / Jean-Michel BruyèreLa Fabriks / LFKS ; Ecole Na-tionale Supérieure des Mines de Saint-EtienneGardanne

De cet endroit ! / groupedunesApical Technologies & amp ; OSU Institut Pythéas (Aix-Marseille Université - CNRS)

Marseille

La Maison du Fada / Alexandre PerigotGroupe DaherMarignane

La Cité des Curiosités / Jean-Marc Munerelle (2010-2011) - Gethan&Myles (2011-2012)

Fondation LogiremMarseille

Icla / Alice BerniCaserne Saumaty – Bataillon des Marins Pompiers de MarseilleMarseille

Le baiser de la grenouille / Marco BalianiHôpital Sainte Marguerite Assis-tance Publique des Hôpitaux de MarseilleMarseille

Le désir de rivage (titre provisoire) / Yazid OulabCentre de rééducation RicheboisMarseille

Vendredi 26 avril 2013

12 MARSEILLE PROVENCE 2013

Laboratoire de création

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Vendredi 26 avril 2013

13MARSEILLE PROVENCE 2013Le parcours du bijou, d’une tribu à l’autre / Vanessa SantulloBijouterie FrojoMarseille

Laissez-Passer / Ilana Salama OrtarGW Inox

Rognac

Le Patio / Gaëlle GabilletLa Patio du Bois de l'AuneAix-en-Provence

Le temps des vacances / Karine RougierFondation Vacances BleuesMarseille

Les jardins d’hospitalité / Gilles ClémentHôpital Salvator, Assistance Pu-blique-Hôpitaux de MarseilleMarseille

Les pheuillus / Compagnie Le PhunFondation La Tour du ValatLe Sambuc, Arles

L’ANTI-LIVRE ou le farfelu opuscule borgésien qui

s’évada de la gueule du Pilon / Mustapha BenfodilAix-Marseille Université Espace Fernand PouillonMarseille

L’homme ne vit pas seulement de pain #2 / Taysir BatnijiSavonnerie Marius FabreSalon-de-Provence

L’utopie d’August Sander / Mohamed BourouissaPôle emploiMarseille

M.U. l’espace optimiste (Mediterranean Undersea) / Hervé ParaponarisÉcole Nationale Supérieure d'Ar-chitecture de MarseilleMarseille

MARSEILLE, novembre ( titre provisoire) / Sonia ChiambrettoBureaux Municipaux de Proxi-mitéMarseille

Memory of trees / Kathryn CookAssociation de la Jeunesse Armé-nienne de FranceMarseille

Odyssée dans l’espace / MusicatreizeSociété Marseillaise de CréditMarseille

Odyssées / Antoine d'AgataBibliothèque & amp, Archives Dé-partementalesMarseille

Oiseaux / Tonnerre / Celia Houdart et Sébastien RouxEntreprises du Puits MorandatGardanne

Opéra’tor / Alia SellamiCarnielMarseille

Opération collectionnite / Matthieu ClainchardMaison de vente aux enchères Da-mien LeclèreMarseille

Pagnol au pays de l’or bleu / Christophe FiatChâteau de la BuzineMarseille

Pain 2013 / Zareh Sarabian

Boulangerie Farinoman FouAix-en-Provence

Pay(s)cope / Miguel PalmaBatimétal & Domaine de Saint SerTrets

Pop up house / Gilles DesplanquesClub de l'immobilier Marseille ProvenceMarseille

Port de mémoires (titre provisoire) / Zineb SediraGrand Port Maritime de MarseilleMarseille

Portraits / Annes-James ChatonMaison de l'AvocatMarseille

Pour une observation future de la matière noire / Bettina SamsonOSU Institut Pythéas (Aix-Mar-seille Université - CNRS)Marseille

Roll-on, roll-off / Marie ReinertMarfretMarseille

Sans titre (provisoire) / Vincent BourgeauLycée Saint Joseph Les MaristesMarseille

Sans titre (provisoire) / Stephan MuntanerLa Poste

TABULA RASA / Cristina Lucas & Dominique Cier

Coordination Patrimoines et Créations

Marseille

Taking Care / Ymane FakhirHôpital la Timone, Assistance pu-blique des Hôpitaux de MarseilleMarseille

Topophonia / Mathieu Immer & ; Benjamin LahitteCentrale EDF PonteauMartigues

Translation 2013 / Séverine Bruneton et Laëtitia CordierDescours & ; CabaudMarseille

Tropique / Etienne ReyIMÉRA Institut d'Études Avan-céesMarseille

Un écorché / Amina MeniaAGAM – Agence d’Urbanisme de l’Agglomération MarseillaiseMarseille

Vigne of Marseille / Nicolas Simarik

New Hotel of MarseilleMarseille

Yerma / Joao Garcia MiguelHabitat Alternatif SocialMarseille

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Vendredi 26 avril 2013

n Les Ateliers de l’EuroMediterranee, inities

par Sandrina Martins, consti-tuent un atout central du pro-gramme de Marseille-Provence 2013. Ce projet novateur trouve ses origines dans une tradition vivante du mecenat du monde

economique local avec le soutien de la Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille-Provence et du club d’entreprises Mecenes du Sud.Depuis 2008, des artistes de toutes disciplines sont invites a creer des œuvres dans des espaces non

culturels et atypiques sur l’en-semble du territoire de Marseille-Provence 2013. Ces espaces sont notamment prêtes par des entre-prises, publiques et privees, qui desiraient être actrices de cette annee de la culture. Pour ces entreprises, les resi-dences ne sont pas liees a la de-fiscalisation. Il y a derriere leur demarche la veritable prise de conscience d'une idee sociale, pas evidente dans le monde econo-mique, et une vraie preoccupa-tion de la gestion des ressources humaines. S'engager pour 2013, être acteur de la culture en fai-

sant vivre a son entreprise une experience inedite. La structure d'accueil peut aussi sensibiliser les salaries et les usagers a la creation artistique. Les artistes sont accueillis en residence sur une duree variable de 2 mois a 3 ans. Certaines sont terminees alors que d'autres sont toujours en cours. L'artiste est remunere par l'entreprise qui prend egalement en charge son transport et son hebergement, ainsi que le coût de revient de l’œuvre. Le mecene n'en est pas proprietaire. Le financement de l'aventure est assure a hauteur de

70% par l'entreprise et 30% par la ville. A travers les Ateliers de l’EuroMediterranee, Marseille-Provence 2013 soutient activement la creation contemporaine avec un modele de production des œuvres fonde sur la mutualisation des ressources financieres. D’ici la fin de l’annee, le public pourra decouvrir plus de soixante œuvres (arts visuels, spectacle vivant, litterature, art paysager...) creees au sein de ces structures d’accueil afin d'inscrire la creation artistique contemporaine ou on ne l’attend pas.

JULIE VIBOUD

Dans le cadre de son projet « Santé e(st) Culture(s) », l’AP-HM reçoit en

juillet Marco Baliani, acteur et auteur italien, pour une mise en scène des

plus originales : « Le baiser de la grenouille », pièce où des patients

volontaires deviendront des acteurs.

n C’est l’un des projets les plus originaux des Ateliers EuroMediterranee. L’Assis-tance Publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) va accueillir en juillet l’acteur et auteur italien, Marco Baliani. Son pro-jet ? Mêler des patients de l’Hôpital Sainte Marguerite a des etudiants de l’Ecole de Theâtre de Marseille, pour monter sa piece « Le baiser de la grenouille ». « Après avoir casté des étudiants de l’Ecole de Théâtre, Marco Baliani va introduire des patients bénévoles dans sa représen-tation », raconte Karine Delanoe, chef du projet « Sante e(s)t Culture(s)», qui ne cache pas son enthousiasme. « Marco Baliani avait vraiment envie de s’investir avec nous, les hôpitaux, puisque son tra-vail est essentiellement social ».

« Le thème sera axé sur la guérison et la résilience » Auteur dramatique et metteur en scene italien prime a de multiples reprises, Marco Baliani va donc permettre a des malades le temps d’une representation « de ne plus être que de simples patients.», constate Karine Delanoe. Des neo-acteurs qui pourront oublier leur maladie, s’evader, même si le theme central reste celui de la guerison et de la resilience : « Le crapaud qui se transforme en prince, c’est un peu l’histoire du malade qui guérit », lance la chef de projet. Ces patients, atteints de maladies chroniques, psychiatriques ou souffrant de troubles alimentaires pourront oublier soins et souffrances le temps d’une representa-tion. « Le baiser de la grenouille » se joue-ra dans le jardin de l’Hôpital Salvator, actuellement en pleine renovation, le dernier week-end du mois de juillet. La piece sera ouverte au grand public et sera gratuite.

Cette initiative n’est pas la premiere pour les Hôpitaux de Marseille. « En mars dernier, une photographe et vidéaste a tra-vaillé avec le personnel de l’Hôpital de la Timone. Immergée dans le milieu hospita-lier, l’artiste photographiait les aides-soi-gnants, infirmières et médecins dans leur routine quotidienne avant d’exposer son œuvre dans le service de neurochirurgie ».

CAROLINE SCHELOUCH

Les Ateliers de l’EuroMéditerranée

La culture investit les hôpitaux

Depuis la candidature de Marseille-Provence 2013 au titre de Capitale européenne de la Culture, des entreprises ont

accueilli des artistes. Des résidences placées sous le signe d’un rapprochement entre art et société, provoquent des

rencontres privilégiées avec les salariés et les usagers des structures d’accueil.

Marco Baliani. PHOTO DR

Quand l’art echange les rôles

En résidence à l’agence Bleu Ciel, Robin Decourcy, lauréat du prix Mécènes du Sud 2010 devrait

prendre les rênes de cette agence de communication médias. Un pari qui prendra chair en juin ou septembre

dans la « Project Room » du nouveau FRAC (Fond Régional d’Art

Contemporain).

n Depuis Dostoïevski, on sait que l’art sau-vera le monde, mais ce que l’on ne soupçon-nait pas, c’est qu’il est aussi un vecteur de cohesion en entreprise, « Le meilleur team building du monde » selon Nathalie Dunoir, directrice de l’agence de communication et relations medias Bleu Ciel. Des fevrier 2012, Robin Decourcy, laureat Mecenes du Sud 2010, a integre l’agence Bleu Ciel, membre du collectif des Ate-liers de l’EuroMediterranee initie par les Mecenes du Sud. Sa proposition est une commande inversee. Son projet, Autopor-trait par une entreprise, s'ancre dans sa rencontre avec les huit femmes de Bleu Ciel. « Ce qui intéressait Robin c’est de faire

en sorte que nous, spécialistes en communi-cation, en habillage et en travestissement du message, nous fassions son portrait » explique Nathalie Dunoir. Jeu de rôle, ap-prehension de l’autre sous un angle nou-veau, cette performance entre observation presque anthropologique et therapie a la decouverte de la place de soi dans un tout aboutira par 8 jours au FRAC dans la « Pro-ject Room », ou Bleu Ciel demenage ses lo-caux et ou l’artiste prendra les commandes de l’entreprise. « Mon entrée dans les ateliers de l’Eu-roMéditerranée c’était la volonté de voir comment on pouvait nouer de nouvelles relations avec mes collaboratrices, de voir si l’art aurait le même effet sur elles qu’il a eu sur moi lors de mon entrée aux Mécènes du sud, et ça a été le cas. » Definitivement transformees par cette experience, Nathalie Dunoir et son associee Magali Triano ont decide de continuer a promouvoir l’art par leurs propres moyens, en ouvrant la Manufacture 284C. Un lieu de residence gracieusement mis a la disposi-tion d’artistes pendant 15 jours, a la seule condition qu’ils realisent un vernissage « détonnant ».

ROMAIN DIDELOT

Le projet de Robin Decourcy : "Autoportrait par une entreprise, s'ancre dans sa rencontre avec les huit femmes de Bleu Ciel".

15MARSEILLE PROVENCE 2013

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Vendredi 26 avril 2013

Le club immobilier de Marseille a choisi son nouvel

élu. Bernard Pras sera accueilli en résidence à la

Manufacture (7e) du 27 mai au 11 juin. Les créations de

l'artiste seront mises en lumière du 12 au 30 juin.

Une rencontre, des histoires picturales faites de curieux

mélanges.

nCette année de la culture a plusieurs facettes. L'une

d'entre elles symbolise l'alliance entre l'art et l'entreprise, la rési-dence restant une façon de réunir ces deux binômes. Ce partenariat permet aussi d'épauler des ar-tistes tels que Bernard Pras, plas-ticien-photographe. Leur per-mettre d'exposer, de promouvoir et faire connaître leurs œuvres... Depuis son enfance Bernard Pras se passionne pour l'art, qui est depuis devenu une vocation. Di-plômé des Beaux-Arts en 1974, il se cherche, tâtonne, diverge entre gravures et peintures, avant de trouver l'aquagravure qui sera son point de départ, son tremplin.Son imagination et sa créativité le mènent vers l'assemblage plus qu'original d'objets hétéroclites. Des associations semblables à la patte artistique d'Arcimboldo (peintre maniériste du 16e siècle), son inspiration directe. Un dé-sordre d'apparence, magnifié une fois capturé par l'objectif de son appareil photo, qui fige et donne soudainement vie à ses créations. Souvent des réinterprétations de pièces connues, telles que le "Cri" de Munch ou des tableaux de Van Gogh. C'est le principe d'anamor-phose. Une perception de l'image

qui change selon notre position dans l'espace. Ce projet a amplement séduit An-toine Viallet, président du Club immobilier : "Le club soutient des artistes car nous voulions être ac-teurs de MP2013, mais pas seule-ment. C'était aussi une manière de toucher le public car la démarche

de cet artiste est participative. Ber-nard Pras recueille auprès des bé-névoles les matériaux nécessaires à l’œuvre (tissus, vêtements, ob-jets...). Comme s’il y avait une part de chacun des donateurs volon-taires dans la réalisation. Nous aimons ce qu'il crée mais aussi ce qu'il est."

Un dessein également impor-tant pour cette entreprise (CIMP), qui place l'artiste au rang d'auto-entrepreneur : "Il bouscule la vie de la société, les certitudes, prend des risques, fédère des gens autour d'un projet tout en amenant un re-gard différent, tout comme un chef d'entreprise. Nous sommes étroi-

tement liés", explique Antoine Viallet. Lors du vernissage qui clôtu-rera sa résidence le 11 juin, Ber-nard Pras présentera au public une réalisation originale d'une personnalité "mystère" de la ré-gion.

MARGAUX GÉRAY-LINCY

Quand l'art et l'entreprise ne font plus qu'un

L'artiste est spécialisé dans l'assemblage d'objets hétéroclites. PHOTO DR

Explosions artistiquesDepuis 2011, Anne-Valérie

Gasc filme les destructions de bâtiments réalisées par

l’entreprise marseillaise GINGER CEBTP Démolition.

n L’immeuble est là, fier et droit sous la caméra posée

par Anne-Valérie Gasc. Un coup de tonnerre retentit soudain, le haut de l’édifice s’effrite, puis c’est l’ensemble de la construc-tion qui se désintègre, suivie d’un nuage de poussière qui en-vahit l’espace. L’artiste Anne-Valérie Gasc est en résidence dans l’entre-prise marseillaise GINGER CE-BTP Démolition, spécialisée dans l’ingénierie et, comme son nom l’indique, la démolition. Elle réalise des films de des-tructions à l’explosif de bâti-ments à l’aide de caméras proté-

gées par des Crash box placées au cœur de l’action. C’est un projet détonant, ori-ginal, que les amateurs d’art contemporain pourront décou-vrir lors d’une exposition cet été. Les dates ne sont pas encore fixées au sein du FRAC de la Jo-liette. « Je travaille sur la question des moments de bouleversement du réel, des évènements qui vien-nent perturber le rapport rassu-rant et pérenne que nous avons dans notre environnement. » confie Anne-Valérie Gasc. « Lors des moments d ’explosion, de disparition, de démolition, l’ar-chitecture devient immatérielle, transparente, gazeuse… On perd tous nos repères et il y a une ren-contre traumatique avec le monde de l’ordre du sublime. » Anne Valérie Gasc collabore depuis deux ans avec GINGER CEBTP Démolition. Son lieu de

travail n’est pas juste les bu-reaux de l’entreprise mais les chantiers. Pour débuter le projet il a fallu concevoir les boites noires susceptibles de protéger les caméras et les enregistreurs de son. Les fameuses Crash box sont constituées de deux pneus de tracteur qui enchâssent un pneu de camionnette sur la jante du-quel est soudée une petite boite en métal qui contient l’ensemble des appareils de captation. Ce sont des objets volumi-neux dont le 1m70 de diamètre peint en orange facilite leur re-pérage dans les gravats. Ils sont construits par deux « designers artistes assistants » de l’Atelier Ni à Marseille.

ROMAIN NARCISSE

Les vidéos issues du projet sont visibles sur le site www.crash-box.fr.

Anne-Valérie Gasc. PHOTO DAVID VALTEAU

16 MARSEILLE PROVENCE 2013

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... la technologie

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Vendredi 26 avril 2013

17MARSEILLE PROVENCE 2013

Kitsou Dubois réalisera avec la complicité des pilotes de l’équipe de voltige un

ballet aérien d’un nouveau genre, propulsant dans le

ciel son exploration du corps et des éléments affranchis

de la gravité.

n Kitsou Dubois articule son pro-cessus de création artistique au-tour de l’expérimentation et du croisement des disciplines. Elle porte plus que jamais ce mode de production comme une esthé-tique à la croisée des pratiques et formes en répondant à l’invitation du programme de création des Ateliers de l’EuroMediterranée de Marseille-Provence 2013, Capitale Européenne de la Culture. En ré-sidence de janvier 2012 à mai 2013, Kitsou Dubois s'est immiscée dans l'équipe de voltige de l'Armée de l'Air de Salon-de-Provence. Cette chorégraphe de l’apesanteur, poursuit depuis plusieurs années, ses recherches dans les centres spatiaux les plus spécialisés de la planète, la NASA, le CNES (Agence française de l’Espace) ou la Cité des Étoiles en Russie. Nombre de ses pièces dansées sont empreintes de ces expériences de

vagabondage entre la gravitation zéro et notre plus terrestre condi-tion.Quand a surgi l’idée de proposer un regard artistique à l’équipe de voltige de la Base Aérienne dans le cadre d’un Atelier de l’Euro-Méditerranée, le nom de Kitsou Dubois s’est imposé comme une évidence. Le fruit de cet échange entre ces professionnels de la vol-tige et la chorégraphe de l’apesan-teur aboutira à la création de plu-sieurs figures « chorégraphiques» intégrant la série de 2013 et pré-sentées pendant l’année Capitale lors de grands événements.

L’Équipe de voltige de l’Armée de l’Air (EVAA) joue un rôle d’am-bassadrice de l’armée de l’air, à l’instar de sa célèbre cousine, La Patrouille de France. Elle est aussi compétitrice de haut niveau à tra-vers sa participation aux épreuves internationales de voltige.Les Ateliers de l’EuroMéditer-ranée se présentent comme un nouveau modèle de production pour la création contemporaine. Création: Base 701 de Salon-de-Provence, 26 mai 2013 à l’occasion du soixantième anniversaire de la Patrouille de France & à Marseille le 14 juillet 2013.

Collaboration originale pour un ballet aérien

(PHOTO : V.IMBER - EVAA)

n Alia Sellami, chanteuse en résidence dans une centrale d'appels té-léphoniques marseillaise, est une artiste multiple qui aime pratiquer des styles et des techniques de chant divers et se plait à faire interagir, dans ses créations, toutes sortes de formes et d’expressions artistiques. Depuis quelques années, elle développe des œuvres sonores et vocales performatives dans l’espace public. Alia Sellami a participé au Chœur de Radio France entre 2001 et 2006. Elle participe depuis 2005 aux ses-sions de formation du centre Arabo Africain de Théâtre avec un atelier intitulé « la voix du corps ».En collaboration avec les salariés de Carniel, Alia Sellami a écrit une nouvelle pièce qui tend vers une installation plastique et performative. Le projet portant essentiellement sur la communication, le dispositif de théâtralisation du son y sera central. La matière essentiellement vocale est accompagnée d’un travail corporel et d’écriture avec les salariés. Alia Sellami a présenté cette nouvelle création au Festival Dream City qui s’est déroulé en septembre 2012 à Tunis et la représentera en mai 2013 à Marseille à l’occasion de la Folle Histoire des arts de la rue.Centre d’appels présent depuis 1989 à Marseille, Carniel développe des opérations marketing et télémarketing sur mesure : la gestion clientèle d’entreprises ; la conception et la réalisation d’études et de sondages et le développement d’expertises spécifiques pour le développement économique territorial.En mai 2013, Opéra’tor tournera sur le Territoire lors de la Folle His-toire des arts de la rue.Temps fort Dream city à l'Estaque, Marseille - 17 et 18 mai

Opéra'tor ou la théâtralisation du son

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Vendredi 26 avril 2013

19MP 2013

Depuis les années 80, João Garcia Miguel a exploré différents champs de production artistique : l’installation, la peinture et la performance. En 2003 il a fondé sa propre compagnie de théâtre – JGM. À la même époque, il fonde un lieu culturel à Lisbonne – O Urso e o Espaço dos Anjos et il est nommé Directeur Artistique du Cine-Teatro de Torres Vedras. Ses projets artistiques sont basés sur la réécriture et l’interprétation des textes classiques et sur une écriture propre qu’il met en scène.L'artiste portugais João Garcia Miguel est accueilli en résidence à Marseille, dans les Maisons Claire Lacombe de la rue de l’Arc gérées par Habitat Alternatif Social jusqu'en novembre 2013, dans le cadre des Ateliers de l'Euroméditerranée. Les résidentes de ces maisons sont invi-tés à participer à son projet, à des workshops avec des artistes portugais, espagnols et français. Au fil des ateliers menés avec elles, João Garcia Miguel proposera des lectures performatives et des réécritures du texte de Garcia Lorca. L’objet final sera une forme scénique dépassant les limites du théâtre classique, connexion entre l’espace public et la sphère privée, l’intime et le partagé.L’association pour l’Habitat Alternatif Social (H.A.S.) a pour objet de défendre, par le droit au logement et le droit à la santé, la dignité des personnes fragilisées, à partir de la création et la gestion des dispositifs favorisant l’insertion et offrant une alternative à la difficulté d’accès au logement.Festival les Informelles Marseille : du 22 mai au 8 juin 2013. YERMA sera présenté le vendredi 7 juin (20h30) à la Gare Franche (7 chemin des Tuileries 13015 Marseille) dans le cadre des Informelles 2013.

Mettre en avant l’intime et le partagé

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ENERGIES SUD vendredi 26 avril 2013

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Vendredi 26 avril 2013

"Question de M. René-Paul Savary. – Mme Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication ; M. René-Paul Savary". PHOTO OLIVIER MENANTEAU

Olivier Menanteau face aux clichés politiques

Olivier Menanteau, artiste photographe, présentera lui prochainement son travail lors d’une exposition du 25 mai au 20 octobre dans les

locaux de La Marseillaise, qui l’a accueilli en résidence.

n Pouvez-vous nous expli-quer votre projet avec La

Marseillaise ? Le projet s’intitule Mediage-nic-La Marseillaise. Il est le troi-sième projet « Mediagenic ». Ces projets abordent les ques-tions posées par la production, la circulation et la perception des images produites par les mé-dias. Après Media Alert, au cœur de l’ONU à New York, puis avec Great Duchy en compagnie de Dalia Grybauskaité présidente de Lituanie, c’est avec le journal La Marseillaise que je poursuis mes interrogations sur le pou-voir en direction du monde poli-tique français. Comment les di-mensions à la fois stéréotypées et marquées par l’histoire décrivent des espaces de représentation publics? Comment montrer les corps aux prises avec les codes qui organisent ces espaces et qui en déterminent la position physique et symbolique? Comment les re-lations, si fortement médiatisées par les «images» entre les hommes politiques et les journalistes, peu-vent-elles être montrées? Com-ment les images produites par les médias peuvent-elles donner encore des formes d’historicité à

la vie publique?

Pourquoi avez-vous choisi la politique, qu’avez-vous cherché à capter dans cet univers? Et pourquoi avoir préféré la photographie? Je tiens à préciser que ce choix s’est imposé après de multiples projets dans le monde du travail, de la science, de l’éducation. Je cherche, au fil de mes observa-tions, à mesurer le poids des sys-tèmes hiérarchiques qui structu-rent la vie sociale. Pour cela, j’ai donc choisi mes outils favoris qui sont la photographie et la vidéo.

Quel est le résultat obtenu? M e d i a g e n i c - l a M a r s e i l l e, fonctionne comme une agence de presse. Elle fournit à La Mar-seillaise des images d’actualité en dehors de ses canaux habituels. Depuis le 3 juillet 2012, date de la déclaration de politique géné-rale du gouvernement au Sénat, elle suit, au rythme de son unique opérateur, l’activité de la vie poli-tique en France. Ses images sont mises en ligne sur un compte Flickr et les journalistes de La Marseillaise peuvent les consulter et les télécharger pour illustrer leurs articles ou le site web du journal. Mes outils et ma méthode sont différents: j’utilise des procé-dés photographiques analogiques traditionnels et une chambre photographique grand format. Comme à mon habitude, j’essaie d’être l’observateur attentif qui va montrer les processus relation-nels qui accompagnent la parole publique. Le Sénat, l’Assemblée

Nationale, l’activité de Matignon et des ministres du gouvernement sont mes terrains d’observation favoris. Je suis aussi venu photo-graphier des conseils municipaux et régionaux à Marseille. A l’ouverture de l’exposition Le Pont, en mai, le public pourra voir une quarantaine de scènes poli-tiques et des articles déjà parus. Ils seront montrés au siège de La Marseillaise ainsi que la « banque d’images » sous forme d’une pro-jection vidéo. Cependant, cette banque peut d’ores et déjà être consultée sur le site du journal et du Pont*. Mediagenic-La Marseillaise est devenue une commande publique du ministère de la Culture et de la Communication - Centre national des arts plastiques.

Êtes-vous satisfait de votre pro-jet ? Je trouve que l’expérience en cours est passionnante et je suis très satisfait par ma collaboration avec tous les acteurs du projet.

Combien de temps vous a-t-il demandé ? Il a fallu plus de six mois pour le mettre en place et fonctionne depuis six mois. Il peut durer longtemps... jusqu’à ce que je sois épuisé !

Avez-vous rencontré des difficultés en tant qu’artiste photographe ayant collaboré avec des journalistes? Tout le monde est formidable et me soutient, les services de presse, les rédacteurs, les photo-

graphes… Tous m’aident beau-coup et je crois qu’ils considèrent ce projet comme une fantaisie plu-tôt sympathique.

Pourquoi avoir choisi La Marseillaise et pas un autre journal? Je pense que cela ne pouvait être possible qu’à La Marseillaise. De toute façon je n’ai proposé ce pro-jet à aucun autre journal. En plus, je connaissais un membre de la ré-daction. Pour tout vous expliquer, ce projet s’est construit avec la rédaction de La Marseillaise: c’est un journaliste qui a proposé et ouvert ce compte Flickr, si impor-tant, et c’est ensuite la rédaction web qui a mis le lien…

Ma proposition est ouverte et mes images sont à leur disposition.

Comment placez-vous ce projet dans votre carrière? Comme mon dernier projet donc le plus important, forcément.

Votre avis sur MP2013 ? Je crois que cela doit être pas mal d’habiter Marseille en ce mo-ment... Pas vrai ?

PROPOS RECUEILLIS PAR MAXIME VAYTET-CAZARIAN ET

ALEXIS LUCCISANO* http://www.lamarseillaise.fr/mp2013-29006.html ou http://www.flickr.com//photos/81505192@N02/show/

21MARSEILLE PROVENCE 2013

Jean-Louis Bousquet (à droite) aux côtés d'Olivier Menanteau lors de son arrivée dans les locaux de La Marseillaise. PHOTO MIGUÉ MARIOTTI

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Vendredi 26 avril 2013

22 MARSEILLE PROVENCE 2013

Jean-Claude Chianale réalisera d’ici la fin de

l’année, 65 carnets dans le cadre des Ateliers de l’EuroMéditerranée. Une bibliothèque périphérique témoignant des parcours croisés entre artistes et partenaires locaux par le

prisme du graphiste. Portrait.

n Le métier de graphiste ren-voie souvent trop vite au

travail en agence, à la commande d’affiches, livres ou flyers. Jean-Claude Chianale est un faiseur d’images. Son travail repose sur l’échange et la collaboration avec les artistes. Sa ligne de conduite professionnelle réside dans le recul et l’analyse perpétuelle né-cessaires à cette interaction. Une démarche selon laquelle l’identité visuelle d’une entre-prise ou d’un artiste n’est pas qu’une simple spécificité mais aussi une réflexion sur l’apprécia-tion identitaire du client. Né à Nice, il y étudie sans grande conviction et désire faire du des-sin, de l’art. Il travaille deux ans dans un supermarché en tant que chef de rayon, puis l’avenir s’esquisse peu à peu. Pendant son stage militaire dans le service au-dio-visuel de la Marine de Toulon, les diverses rencontres avec des professionnels l’art graphique le ramènent à son désir premier. Il entre alors à l’École municipale d’arts plastiques de Nice durant un an puis remporte, à 23 ans, le concours de l’École nationale supérieur des arts décoratifs de Paris. Il fait ses premières armes avec des commandes multimé-dias comme le site Internet de la chaîne LCI. Depuis 2004, Jean-Claude Chia-nale est également professeur à Prep’Arts, une école préparatoire toulousaine où les étudiants ac-

quièrent des compétences afin de développer leurs projets artis-tiques. Il aborde avec exubérance son travail avec eux. « L’intitulé du cours est Graphisme. Mais j’essaie principalement de leur apprendre comment penser l’image, comment penser l’objet éditorial ». Un de ses anciens élèves traille d’ailleurs avec lui et enseigne également dans le même établissement.

Son implication dans Marseille-Provence 2013

Parisien à l’année, le graphiste est en résidence depuis mars 2012 à l’imprimerie Azur Offset dans le cadre des Ateliers de l’EuroMé-diterranée. Son projet : la réalisa-tion de carnets propres à chacun de ces ateliers. À la façon d’un journal de bord, il s’agit de gar-der la trace du processus et de l’environnement atypique de la création, photographie mouvante d’une œuvre en devenir. «Le choix d’Azur Offset est intéressant car ils font de grands tirages numériques et j’avais déjà l’idée de créer des vi-suels évoquant chacun des ateliers. Par rapport à l’impression des car-nets, ils sont très présents. Ils per-mettent la fabrication d’un objet éditorial », raconte le graphiste.Chaque carnet a le même format et le même tarif*. Tous sont per-sonnalisés par les artistes concer-nés dans l’idée d'en faire un objet de collection, dont les entreprises elles-mêmes font l’acquisition en masse. « On sort du catalogue ex-position habituel. Dans une expo-sition on voit toujours un petit ex-trait ou une simple photo. Les gens qui s’intéressent ou pas à l’art ne savent finalement pas toujours par quel processus, par quelle hypo-thèse de travail, de réflexion, pas-sent les artistes. L’objet permet éga-lement d’avoir un dialogue. Celui entre l’artiste et moi, entre l’artiste et son partenaire, des entretiens avec des auteurs», explique-t-il. Tous ces carnets sont sortis parce

que les ateliers ont vu le jour. Les dates de parutions sont choisies en fonctions de moments forts de la saison culturelle. Les artistes et leurs partenaires y travaillent ensemble entre art et artisanat. «Dans les AEM, il y a un rapport à la technique et une ouverture sur ce que l'artiste propose, la manière dont il pense son œuvre et s’il est possible de l’aider à la fabriquer ».Jean-Claude Chianale fabrique de l’image par le biais de dessins, peintures, photo-montages. Pour lui, le processus et l’élaboration de chaque carnet sont aussi im-portants que la finalité de l’objet imprimé. « Mon point de départ, là où je commence à prendre du plaisir, c’est quand je rencontre les artistes. Dès le premier échange, je commence à visualiser les éléments, à penser des formes, imaginer des compositions. Après, toute l’élabo-

ration est certainement la partie qui m’intéresse le plus. Le prin-cipal plaisir apporté par le pro-duit fini, c’est qu’il est édité, fixé, matérialisé. La retranscription palpable d’une performance artis-tique». Il s’agit pour lui d’entre-voir des idées. Chaque événement et chaque environnement portent en eux un langage caché que le graphiste tente de révéler.Son AEM, l’atelier des ateliers, Jean-Claude n’y a pas encore son-gé. « J’aimerais que l’on y retrouve ma relation avec les artistes, ce té-moignage présent dans chacun des carnets», avoue-t-il cependant. Le projet fera l’objet d’une exposition au Hors les Murs dans le quartier du Panier le 9 mai dont le ver-nissage se fera dans le cadre du printemps de l’art contemporain.

SÉBASTIEN CARRON* 5 euros

Jean-Claude Chianale, nourri à la création

Les carnets de Jean-Claude Chianale feront l’objet d’une exposition au Hors les Murs dans le quartier du Panier le 9 mai prochain.

PHOTOS : DR

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