Sur le terrain des Pères. Projet de soutien et de ...3 Le présent document est le résultat d’une démarche qui comportait plusieurs étapes toutes aussi importantes les unes que

1 Christine Bolté (Université du Québec à Montréal)

2 Annie Devault (Université du Québec à Hull)

3 Michèle St-Denis (Université du Québec à Montréal)

4 Judith Gaudet (Université du Québec à Montréal)

Les Auteures

MontréalAvri l 2001

2 Tout au long de ce document, le genre masculin est utilisé sans discrimination dans le seul but d’alléger la lecture.

Cette recherche a été réalisée grâce à une subvention du Fonds pour les projets nationaux du Programme d’action communautaire pour les enfants (PACE) et du Programme canadien de nutrition prénatale (PCNP) de Santé Canada.

Projet no 6786-15-1998-1120026 (S’engager auprès des pères - Involving Fathers)

L'impression de ce répertoire a été rendue possible grâce au soutienfinancier de l'ARDEC (Alliance de Recherche sur le Développement des Enfants dans leur Communauté).

Le GRAVE (Groupe de Recherche et d'Action sur la Victimisation des Enfants)en assume la diffusion et la distribution. Pour commander un exemplaire: tél.:(514) 987-3000 poste 3736; courriel: [email protected].

ISBN : 2-922996-00-XDépôt légal - Bibliothèque nationale du Québec, 2002.

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Le présent document est le résultat d’une démarche qui comportait plusieurs étapes toutes aussi importantes les unes que lesautres, et chaque personne qui s’y est associée, de près ou de loin, lui a apporté les éléments dont il avait besoin pour voir lejour.

À l’étape de la demande de subvention, en 1998, Gilles Forget (de la Direction de la Santé Publique de Montréal-Centre) aconstitué une force essentielle. Croyant suffisamment au projet, il a consacré le temps et l’énergie nécessaires, avec les risquesque cela occasionnait, pour que cette demande de subvention illustre adéquatement ce que l’équipe de ProsPÈRE avait à offrirde talents et d’expérience. De son côté, Neil Campbell, le partenaire ontarien de cette demande, a fait tout en son pouvoir pourque le site Web qu’il avait la responsabilité de créer rende compte de nos travaux au fur et à mesure qu’ils progressaient(www.dadscan.org).

À l’étape de la conception du questionnaire, l’équipe s’est enrichie d’un stagiaire belge enthousiaste et compétent, LaurentCreuen, ainsi que d’une chercheuse dont les travaux et les conseils ont toujours été judicieux, Lise Renaud, de la Direction dela Santé publique de Montréal-Centre. Plusieurs personnes ont par la suite exprimé leurs points de vue sur le questionnaire quiallait servir d’outil d’enquête auprès de tous les responsables des projets canadiens. Il s’agit de Dominique Arama, de CarolynArseneault, de Jean-Luc Bédard, de Diane Dubeau, de David Este, de Gilles Forget, d’André Guimond, de Jean-François Leblanc,de Neil Campbell, de Manuel Pratt, d’Andrew Taylor et de Pascale Turcotte. Ont également participé à l’aventure, Denis Goulet,rédacteur, Rob Bull, Jodie Freeman, Arleen Laliberté et Gisèle Lamontagne, traducteurs, Martin Thériault et Lise-Marie Aucoin, graphistes.

Afin de dénicher les projets en cours, il fallait d’abord trouver de bons informateurs au sein d’institutions et de secteurs d’activitédivers. Un grand merci à tous ceux qui nous ont guidés vers ces projets; ils sont plus d’un millier et tout particulièrement actifsdans le cadre des projets PACE et PCNP. Des remerciements chaleureux vont également aux responsables de près de 200projets, à l’échelle canadienne, qui ont pris le temps de remplir et de nous réexpédier le questionnaire.

Le regard critique de chercheurs et d’intervenants a permis de retenir les 15 projets qui font l’objet de ce répertoire. Il s’agitplus précisément de Diane Dubeau, de Stéphane Durocher, de Jean-François Leblanc, d’Yvon Lemay et d’Anne-Marie Ménard.

Les responsables de ces 15 projets ont accepté de nous accorder des entrevues téléphoniques qui constituent l’élémentfondamental de ce document. Ils ont également tous aimablement accepté de venir assister au Symposium Présences de Pèresqui s’est déroulé à Montréal, en novembre 2000, et leurs déplacement et séjour ont été financés grâce à la même subvention,obtenue avec le concours de Gilles Forget, qui a soutenu la réalisation de ce projet de recherche. La participation de cesresponsables au Symposium a mis un terme, de façon significative, à l’ensemble du processus d’élaboration de ce répertoire.Tout au long du projet, Diane Grenier et Sylvie Pinard ont assuré un soutien administratif des plus attentifs, et les chargées deprojets à Santé Canada, Élise Lavigne, Sylvie Pâlin et Gaby Viera ont également été de précieuses complices.

Nous ne pouvons conclure ces remerciements sans adresser un merci très spécial à Camil Bouchard pour avoir apporté unsoutien constant, rigoureux et concret à la réalisation de cet ouvrage. Ses encouragements, ses enseignements et la confiancequ’il nous a témoignée ont permis de mener à terme un travail de longue haleine, mais, surtout, de l’avoir enrichi.

R e m e r c i e m e n t s

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T a b l e d e s m a t i è r e s

AVANT-PROPOSLe père développeur, par Camil Bouchard

INTRODUCTIONLa paternité, un engagement qui se redéfinit

PREMIÈRE PARTIEPortrait de famille, avec le père à l’avant-planUne conception écologique de la paternitéLa méthodologie d'enquête

DEUXIÈME PARTIELa roue a déjà été inventée et elle tourne!The Dads Project

-Profitons de la crise!Success by Six - Parenting Group for Dads

-Aller chercher les pères là où ils sontEntre-Hommes; relation père-fils dans l’action

-Un rite de passage pour devenir un hommePlace aux Pères!

-La paternité,un savoir-faire qui se partagePères présents, enfants gagnants

-Un projet qui a fait des petitsFathering from Afar - Newsletter

-Un père peut travailler à l’étranger sans être un père absentThe Young Fathers’ Program

-Une intervention très intense sur tous les frontsLe Regroupement pour la valorisation de la paternité

-Dire tout haut que les pères méritent aussi d’être fêtésFathers for Equality

-Des pères qui revendiquent leurs droitsValoriser le rôle du père et promouvoir son engagement parental

-Sensibiliser un organisme en l’infiltrant Pères à part entière

-Le soutien mutuel pour se donner un savoir et des compétencesFathering Project

-Se serrer les coudes pour donner un coup de pouce aux pèresNew Beginning - Young Fathers Program

-Aider les jeunes pères à s’en sortir,un par un s’il le fautProsPÈRE:

-Quand chercheurs et intervenants s’accompagnent jusqu’au boutInitiative Place-Ô-Pères

-S’ancrer dans un milieu et s’intégrer à la vie quotidienne des pèresCooPÈRE

-Quand chacun met la main à la pâte

TROISIÈME PARTIEDes expériences et un savoir qui doivent servir aux autres intervenants et aux autres pères

CONCLUSIONCompléter le coffre à outils

LISTE DES 61 PROJETS RETENUS

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Il s’agit en fait d’un comportementqu’ils sont de plus en plusnombreux à adopter.

En moyenne, du lundi au vendredi, lespères consacrent aux soins de leursenfants 67 % du temps que leurconsacrent les mères. Seulement 67 %diront certains, qui oublieront qu’il y atrente ans, cette proportion n’était quede 30 %. Les fins de semaine, cetteproportion grimpe même à 87 %(comparativement à 45 % il y a 30 ans).À elle seule, cette statistique illustrebien que quelque chose a changé, nonseulement dans le discours publicitaire,mais dans la réalité même del’engagement paternel. Dansl’ensemble, les pères d’aujourd’huiexercent souvent une présence plusactive et plus dynamique dans la viequotidienne de leur enfant. Il faut sansdoute chercher une partie del’explication dans le fait que les mères,en occupant un emploi à l’extérieur dufoyer, ont moins de temps à consacrer àleurs enfants, ce qui suscite uneparticipation accrue du père à cettetâche. Mais il ne faut pas rejeterl’explication, tout aussi plausible, quecette participation accrue des hommesaux tâches familiales et parentales

traduit une volonté réelle de leur part des’engager davantage auprès de leursenfants. On peut même se demander siune diminution de la disponibilité desmères, de plus en plus sur le marché dutravail, n’a pas « libéré » un espace departicipation parentale et n’a pas fourniaux pères une ouverture que certainsattendaient peut-être depuis longtemps.Chose certaine, la participation du pèreaux soins quotidiens de son enfant n’estplus vue comme un phénomènerarissime et aberrant, causé par undérèglement des chromosomes.

«Tu t’occupes du p’tit, je lave le plancher.»

Le partage des tâches familiales etparentales ne veut pas dire que les deuxparents assument une part égale etidentique de présence, de disponibilitéet de soins aux enfants. C’est plutôt entermes d’équité qu’il faut aborder laquestion. Dans certains cas, le pèreagira en soutien à la mère. Dansd’autres, il remplira des tâchesspécifiques. Dans d’autres encore, maisde manière atypique, c’est lui quiassumera la majeure partie des tâchesparentales. Rien ne permet d’affirmer

Une nouvelle image, qui reflèteun changement réel

Quelques heures passées devant la télédevraient suffire à nous en convaincre;le père présent et engagé à l’égard deson enfant n’est plus considéré commeun marginal ou un idéal lointain,inaccessible au commun des mortels. Lefait que l’industrie de la publicité,souvent la première à saisir lestendances sociales et à surfer sur lescrêtes de leur développement, n’hésiteplus à utiliser l’image du père présent etengagé. Ce faisant, elle vend bien sûrses produits (faisant ainsi non seulementla promotion du produit, mais aussicelle du rôle du père) mais révèle bien,du même coup, que ce rôle du pèreengagé n’a plus besoin d’être « vendu »à la majorité des hommes. Si le discourspublicitaire, arbitre «suprême» desvaleurs de notre société et premierproducteur de son idéologie, a décidéde miser sur le « père engagé » pourmousser ses produits, c’est parce quecelui-ci est devenu une image positive àlaquelle les hommes aiment êtreassociés, une norme sociale à laquelleils sont prêts à se conformer, uncomportement qu’ils sont désireuxd’adopter.

Le père développeur

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Le père développeuravant propos

La présence d’un père change-t-elle quelque chose de déterminantdans la vie d’un enfant? Mérite-t-elle l’effort extraordinaire quedéploient certains groupes pour la favoriser ou l’assurer?

parCamil Bouchard, Ph.D. en psychologie

Professeur et chercheurGroupe de recherche et d’action sur la

victimisation des enfants (G.R.A.V.E.)Université du Québec à Montréal

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que l’une de ces formules présente,dans l’absolu, un net avantage sur lesautres. Et il est loin d’être démontré quela conformité à un modèle idéal et rigidede partage « égal » des tâches estpréférable à l’adoption d’un modèle «inégal » ou asymétrique, si ce dernierrépond aux conditions et aux besoinsde telle famille et de tel couple. End’autres mots, du point de vue del’enfant (de son bien-être et de sondéveloppement), il vaut peut-être mieuxun partage inégal mais harmonieux destâches parentales entre la mère et lepère qu’un partage moitié-moitié quidonne lieu à des tensions constantesdans le couple. L’harmonie conjugale, leschercheurs le répètent, est fortementassociée à l’engagement des pères àl’égard des enfants.

« Attends que ton père soit là! »

Les pères sont évidemment les premiersconscients que leur rôle parental nepeut se limiter au paiement desfactures. Par exemple, ils savent que leurprésence physique dans la maisonnéefait une différence. La recherche leurdonne d’ailleurs raison sur ce point; unenfant, surtout un garçon, qui granditsans la présence du père a plus derisque de développer des problèmesd’auto-contrôle, des troubles decomportement et des difficultésd’adaptation. La raison en est simple;un enfant en développement — sansparler de deux ou trois enfants qui sedéveloppent simultanément (et, parfois,d’un conjoint dont il faut faire le lavage

et le repassage!) — exige unencadrement, une surveillance, dessoins et une attention susceptiblesd’avoir à l’usure n’importe quelle super-mère obligée de remplir toutes cestâches en solo. Le partage des tâchesparentales permet de répondre defaçon plus exhaustive, plus constante etplus équilibrée aux besoins et auxattentes des enfants. Or, dans lecontexte social actuel, plaider pour unpartage des tâches parentales, c’estencore plaider pour un engagementplus soutenu des pères (ou desconjoints) dans la vie familialequotidienne. La bonne vieille formule «Attends que ton père soit là! » conservetoute sa pertinence quand vient letemps d’assurer à l’enfant unenvironnement familial plus stable, plusstructuré et plus encadrant; autant deconditions favorables à sondéveloppement normal.

Faire des plans pour le petit

Le partage des rôles parentaux ne selimite toutefois pas à une question dedisponibilité physique immédiate et departicipation aux soins des enfants. Ilsuppose également que les deuxparents partagent un sentiment deresponsabilité absolue à l’égard de leursenfants. Ce sens partagé desresponsabilités signifie que chacun desparents se soucie des besoins futurs del’enfant et s’emploie concrètement à ydonner suite : achats de vêtements pourl’hiver, prise de rendez-vous pour lesvaccins, inscription à la garderie ou à

faire dans ce sens, mais ils se sont déjàmis en route. Là encore, le fait que lesmères aient moins de temps à consacrerà la planification et à l’organisation desactivités de l’enfant et à sonaccompagnement dans ces activitésincite le père à s’y engager. Cetengagement est déjà très visible dans ledomaine des loisirs, et il est permis decroire que les pères utiliserontl’expérience qu’ils y ont acquise pourinvestir bientôt les garderies et lesécoles.

Une manif de pères?

Paradoxalement, ce seront peut-être lesorganismes et les institutions quifournissent des services aux enfants etaux familles qui seront les premiers prisde court par cette arrivée des pèresdans un domaine réservé jusqu’àmaintenant aux mères et aux femmes.Cela aussi a déjà été souligné par deschercheurs. Il n’est pas certain que cesorganismes et ces institutions deservices aux enfants et aux famillessoient aussi conviviaux avec les pèresdans la pratique que leur discours lelaisse entendre. Eux aussi ont du cheminà faire pour que les pères se sententsuffisamment à l’aise pour participerpleinement.

En fait, les institutions seront peut-êtreplus dérangées qu’elles ne le croient lejour où les pères, après avoir assuméleur part des tâches parentales et del’organisation des activités de leursenfants, commenceront à s’engager sur

un troisième front, celui de la défensenon seulement de leur progéniture, maisde l’intérêt général de tous les enfants.Jusqu’à maintenant, ce sont les mèresqui ont mené les batailles pour lescongés parentaux, des horaires detravail et de services plus flexibles, desservices de garde de plus grandequalité, le maintien de l’école dequartier ou de village, l’élimination de lapauvreté ou de la violence. Imaginez uninstant que les pères décident de semêler de ces luttes et d’y apporter ladétermination et le savoir-faire qu’ilsmontrent déjà, par exemple, sur le plandes affaires, de la politique ou dusyndicalisme. Il me semble que l’arrivéede ce renfort changerait le rapport deforce dans plusieurs domaines. Imaginezun instant ce qui se produira quand lespères, les « beaux-pères » et les grands-pères décideront, par exemple,d’organiser une marche contre laviolence faite aux enfants, de semobiliser afin de faire entendre leur voixau conseil d’école ou au CLSC,d’interpeller les candidats à un posteélectif au sujet du manque de logementde qualité ou de lieux de loisirs dansleur quartier, ou de participer à unemarche contre la pauvreté.

« P’pa, j’ai besoin d’argent! »

Un père engagé, c’est donc un pèreprésent, qui assume sa part équitabledes tâches parentales, qui se soucie del’avenir de son enfant et de celui de tousles enfants. Ce sont en tout cas lesaspects sur lesquels on a mis volontiers

l’école, organisation d’une fêted’anniversaire, planification des activitésde loisirs, etc. Même si les pères ont faitdes progrès en matière de partage destâches parentales, c’est peut-être sur cefront où ils sont encore les moins actifs.Ils n’ont souvent aucun problème à selever à cinq heures du matin pouraccompagner leur fille à son cours denatation, mais ils n’ont pas toujourspensé à l’y inscrire.

Certains observateurs scientifiquesestiment qu’il s’agit sans doute là del’aspect de leur rôle que les pèresauront le plus « à travailler » au coursdes prochaines années. C’est un aspectessentiel, car au-delà de son utilitéimmédiate évidente, la capacité du pèreà penser, à planifier et à organiserl’environnement futur de l’enfanttémoigne, plus profondément, de sarelation affective avec l’enfant. Leschercheurs en psychologie dudéveloppement ont mis en relief unmodèle très net dans la constructiond’une relation de confiance : 1)observation de l’autre; 2) partaged’activités avec l’autre; 3) incrustationde la représentation de la présence del’autre, même en son absence. Penser àl’autre, se soucier de son bien-être etagir pour assurer ce bien-être, se lereprésenter comme une personneheureuse, se l’imaginer sous sonmeilleur jour, prévoir du temps pour lui;voilà autant de signes d’affection etd’engagement.

Les pères ont donc encore du chemin à


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pourvoyeur est peut-être le plus ingrat.Pour les publicitaires, l’image du pèreassis à son bureau ou opérant unemachine-outil est certes moinsprestigieux et moins romantique quecelle du père debout dans les gradinsd’un aréna en train d’encourager sa filleou son fils, mais cela ne diminue en rienson importance. Les pères quiconnaissent une période de dépression,de difficultés conjugales et de conflitavec leurs adolescents après avoirperdu leur emploi, témoignentéloquemment de l’importance de cerôle dans leur vie. Ils nous disent qu’unpère, ça sert « aussi » à ça : à veiller à laprésence de nourriture dans le frigo, àprocurer un logement chauffé etsécuritaire, à prévenir le nomadisme, àassurer un ancrage dans la collectivité etune perspective stable dedéveloppement.

Sur ce plan également, lesétablissements de services et même lesgroupes qui travaillent à la promotionde l’engagement paternel ont uneréflexion à entreprendre. Il n’estévidemment pas question de remettreen cause des initiatives comme lesgroupes de discussion entre pères ou lesactivités d’habiletés parentales;cependant, on devrait sans doute prêterbeaucoup plus d’attention à cettedimension sans doute traditionnellemais néanmoins capitale du père «gagne-pain ». La promotion des autresrôles paternels ne devrait surtout pasconduire à négliger le rôle que lamajorité des pères conçoivent encore

comme leur rôle principal; celui decontribuer au bien-être économique deleur foyer. Apprendre au père à faire lacuisine ou à jouer avec son enfant estindispensable. Mais il est certainementtout aussi fondamental de le soutenirconcrètement dans cette zone de stresset de très grande vulnérabilité quereprésente le revenu ou l’emploi,surtout quand ce revenu est faible et cetemploi précaire. Les pères qui ont de ladifficulté à joindre les deux bouts, dontl’emploi est menacé ou qui viennent dele perdre sont des pères qui ont besoind’appui. Et c’est peut-être dans cessituations de très grande vulnérabilitépersonnelle, qui sont aussi dessituations très risquées pour la viefamiliale, qu’il faudrait les soutenir enpriorité. Un père qui connaît unecertaine sécurité dans son rôle de «pourvoyeur » est un père beaucoup plusdisponible pour assumer les autrestâches parentales que sa conjointe etses enfants attendent de lui. Il peut alorspleinement se concentrer sur son rôlede « développeur ».

En somme, c’est à ça que sert un père :à aider son enfant à se développer,c’est-à-dire à lui apprendre à exprimeret à maîtriser ses émotions, à prévenirses états de détresse psychologique, àmettre des balises à ses expériences, àl’habituer à persévérer, à atteindre sesobjectifs, à prendre des responsabilités,et à lui inculquer son rôle de citoyen, deconjoint et de parent. Bref, ça sert à çaun père : à mettre du pain dansl’estomac, du plomb dans la tête, du

l’accent depuis quelques années. Cefaisant, on a peut-être relégué ausecond plan un rôle beaucoup plustraditionnel, mais qui conserve toujours— et plus que jamais peut-être — touteson importance. Ce rôle, c’est celui depourvoyeur, de « payeur de factures ».

Partout autour de nous, il y a des pèresqui s’échinent à tenter de protéger leursenfants contre la pauvreté. D’autres,plus chanceux, réussissent à leur offrirun certain confort, à leur assurer lasécurité matérielle. Les uns et les autresessaient ainsi de remplir ce qui leurapparaît « naturellement » comme unrôle fondamental : celui de pourvoyeur.Il me semble que nous avons tropfacilement tendance à reléguer ce rôleau second plan. Comme si nos effortspour faire reconnaître aussi le pèreaffectueux, éducateur, compagnon,engagé et interactif nous avaient amenéà négliger ce rôle de père nourricier,voire à l’ignorer, quand ce n’était pascarrément à le mépriser. Pourtant, lespères, eux, ne l’ont pas oublié, commeen témoignent leur vulnérabilité et leurdétresse quand ils ne réussissent plus àexercer ce rôle adéquatement. Euxsemblent avoir compris que si ce rôlen’est pas suffisant, il est nécessaire. Et lefait que plus de 60 % des enfantspauvres vivent dans une famillemonoparentale dont le chef est unefemme seule (alors que seulement 13 %des enfants pauvres vivent dans unefamille biparentale) semble leur donnerraison. Ne nous le cachons pas, de tousles rôles paternels, celui du père


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courage au ventre et de l’amour aucœur.

La paternité, ça n’a pas de fin

Je me rappelle. Je devais avoir trois ouquatre ans. Chaque été, pendant deuxsemaines, mon père louait un chalet surle bord d’un lac magnifique mais peupléd’écrevisses. Un lac invitant et effrayantà la fois, dans lequel je n’osais pasmettre les pieds. Seul mon père arrivaità me convaincre d’y entrer… sur sesépaules. Je le trouvais d’autant pluscourageux que ma mère, elle, étaiteffrayée. Pas à cause des écrevisses,mais parce que mon père ne savait pasnager. Et chaque fois, il se mettait entête de nous faire franchir la distanceentre le quai et une île éloignée de 100à 150 pas. « Au large » comme disait mamère. Par endroit, l’eau lui arrivait justesous le nez. J’entendais ma mères’époumoner : « Es-tu fou, Lucien! ».J’avais un père dont l’affection muettelui montait jusqu’au nez. Il ouvrait labouche et il était mort. Et moi avec lui!Il vaut mieux, dans ces circonstances,avoir un père muet.

Chaque fois, pourtant, il me sauvait lavie. Mais, en sauvant ma vie, il sauvait lasienne, n’est-ce pas? Et ça sert à çaaussi d’être père, à sauver sa propre vie,à la prolonger, à lui donner un sens, àconnaître ses limites mais aussi lesvertiges de l’amour inconditionnel. Carc’est ça aussi la paternité : un amour fouqui se transmet et un vertige qui n’a pasde fin.


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longitudinale nationale sur les enfants etles jeunes (ELNEJ), menée en 1994-1995, révèle que le taux de divorcedans les ménages canadiens atteindraitfacilement les 50 %. En outre, cinq anssuivant la séparation, 56 % des enfantsne voient plus leur père ou le voient trèspeu2 , ce qui peut porter atteinte à leurbien-être3 .

De plus en plus de pères, conscients à lafois de la complexité et de l’importancede leur rôle, souhaitent ou revendiquentune plus grande place dans la vie deleurs enfants. Toutefois, certains d’entreeux peuvent se sentir peu outillés pourexercer leur rôle dans ce nouveaucontexte social. En effet, pour plusieurs,il existe peu de modèles auxquels ils

peuvent s’identifier; il manque aussisouvent de ressources (tant au travailque dans la collectivité) pour lessoutenir adéquatement dans l’exercicede ce rôle plus riche et plus complexe4 .

Divers phénomènes se sont conjuguésau cours des dernières décennies pourprovoquer une certaine adaptation durôle de père. L’entrée massive desfemmes sur le marché du travail, lahausse du taux de chômage chez leshommes1 , les nouvelles configurationsfamiliales de même que lesrevendications féministes sont en effetautant d’exemples de phénomènessociaux ou économiques qui ontcontribué à une remise en question durôle paternel, identifié principalement,jusque-là, à son aspect de « pourvoyeur». Autre facteur ayant joué un rôle nonnégligeable dans cette remise enquestion : la hausse du taux deséparations et de divorces dans lesménages canadiens. L’Enquête

La paternité, un engagement qui se redéfinit

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La paternité, INTRODUCTION

Bien des causes, à commencer par la volonté des pères eux-mêmes, ontamené une redéfinition du rôle paternel. Mais les outils et les ressourcesqui pourraient faciliter l’exercice de ce nouveau rôle, quand ils existent,sont encore bien mal connus.

un engagement qui se redéfinit

1 Desrosiers, H., Juby, H et Le Bourdais, C. (1997). La diversification des trajectoires parentales des hommes : conséquences pour la politique du père. Lien Social et Politique, (37), 19-28.

2 Marcil-Gratton, N et Le Bourdais, C. (1999). Garde des enfants, droits de visite et pension alimentaire : Résultats tirés de l’Enquête Longitudinale sur les Enfants et les Jeunes. Montréal : Centre interuniversitaire d’études démographiques, Université de Montréal.

3 Amato, P,R et Gilbreth, J. G. (1999).Nonresident fathers and children’s well-being. Journal of Marriage and the Family, 61, 557-573.

4 Dulac, G. (1996). Les moments du processus de déliaison père-enfant chez les hommes en rupture d’union. Dans J. Allary., L.S. Éthier (Eds), pp. 45-64, Comprendre la famille: acte du 3e symposium québécois de recherche sur la famille. Sainte-Foy : Presses de l’Université du Québec.

Un père engagé, c’est simple…

L’engagement du père à l’égard deson enfant peut prendredifférentes formes et se manifesterdans des contextes familiauxdiversifiés : famille recomposée,garde partagée, père travaillant àl’étranger, etc. Il existe différentesdéfinitions de l’engagementpaternel. Quatre dimensionsressortent des définitionsproposées par les chercheurs5 . Unpère engagé, en fin de compte, cen’est pas compliqué, c’est :

un père qu i in terag i t directement avec son enfantLe père est en relation directe avecson enfant. Il est le compagnon dejeu, le guide moral, le soutienaffectif, l’éducateur et leresponsable des soins physiquesde son enfant.

un père accessible à son enfantLe père vaque à des activitésauxquelles l’enfant ne participepas directement; cependant, il estfacilement accessible à l’enfant encas de besoin. Par exemple, le pèreprépare le souper pendant quel’enfant joue dans sa chambre.

un père qui se préoccupe activement du bien-être et dela santé de son enfantLe père n’est pas nécessairement enrelation directe avec son enfant, maisil sait notamment quand il doit leconduire chez le pédiatre ou quellessont les dates de réunion avec sesprofesseurs.

un père qui pense à son enfant et s’en soucieLe père pense à son enfant quandcelui-ci est absent et cette penséesuscite chez lui des émotions. Ilressent l’importance de son enfantdans sa vie.

…mais c’est important!

De plus en plus de recherchespermettent de constater la spécificitéet l’importance de l’engagement dupère à l’égard de son enfant6.

Le père est plus porté que la mère à jouer physiquement avec sonenfant7 et, en général, il encouragedavantage ses comportementsd’exploration, ce qui facilitel’adaptation de l’enfant au mondeextérieur8 .

5 Lamb, M.E. (2000). The history of research on father involvement: An overview. Dans H.E. Peters., G.W. Peterson., S.K. Steinmetz et R. D. Daly (Eds), Fatherhood: Research, interventions and policies, pp 23-42, New York: The Haworth Press.

6 Palkowitz, R. (1997). Reconstructing involvement : Expanding conceptualizations of men’s caring in contemporary families. Dans A. J Hawkins et D.C Dollahite (Éds), Generative fathering beyond deficit perspectives, pp. 200-216. Thousand Oaks : Sage Publications.

7 Pleck, J.H (1997). Paternal involement: Levels, sources and consequences. Dans M. Lamb (Éd), The role of the father in child development.(3e edition), pp.66-103. New York: Wiley.

8 Lewis, C (1997). Fathers and preschoolers. Dans M. Lamb (Éd), The role of the father in child development.(3e edition), pp.121-142. New York: Wiley.

Le type et la qualité des interactions du père auprès de sonenfant comptent davantage que sasimple disponibilité physique14 .

Un père s’engage davantage si…

Des études montrent quel’engagement paternel est parfoisassocié aux caractéristiques despères ou des contextes dans lesquelsils évoluent. On peut penser que lecumul de certaines de ces conditionsest associé à un engagementpaternel plus intense et de plusgrande qualité. Il ressort de façonplus constante qu’un père s’engagedavantage à l’égard de son enfant15 :

s’il se sent compétent comme parent, s’il valorise son rôle de pèreet s’il vit lui-même un certainéquilibre émotif;

s’il vit une relation conjugale harmonieuse, stable ou satisfaisante;

si la mère de son enfant l’encourage à prendre une part plusactive aux soins et à l’éducation dece dernier et si elle le valorise dansce rôle (cela reste vrai dans uncontexte de séparation des parents);

si le travail n’occupe pas une place dominante dans sa vie et luilaisse le loisir de participer à lasocialisation de son enfant et à desactivités ludiques avec lui;

s’il peut bénéficier d’un environnement de travail qui lesoutient dans son rôle de père;

si la mère occupe un emploi à l’extérieur de la maison.

L’engagement du père favorise le développement social, cognitif etémotif de l’enfant9.

Une relation chaleureuse avec son père permet à l’enfant dedévelopper une identité sexuelleavec davantage de confiance10 .

L’enfant d’un père engagé a de meilleures chances de réussir àl’école et de se sentir bien dans sapeau11 .

L’enfant qui peut compter sur le soutien social, affectif et matériel dupère ou d’une figure paternellesignificative présente moins detroubles de comportement et desymptômes dépressifs que celui dontle père est absent12 .

L’engagement du père représente un facteur de protection contre lanégligence et les abus faits auxenfants13 .


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9 Turcotte, G.(1994). L’implication paternelle: determinants et modèles d’intervention. Montréal : Université du Québec à Montréal : Les cahiers du Grave, (1), 4.

10 Levine, J.A., Murphy, D.T., Wilson, S. (1993). Getting men involved. Strategies for early childhood programs. New York: Scholastic.

11 Amato, P,R et Gilbreth, J. G. (1999).Nonresident fathers and children’s well-being. Journal of Marriage and the Family, (61), 557-573.


13 Dubowitz, H.M., Black, M., Kerr, M.A., Starr, R.H., Harrington, D.(2000). Fathers and child neglect. Archives of Pediatrics and Adolescent Medecine, (154) 2, 56-70.

14 Palkowitz, R. (1997). Reconstructing involvement : Expanding conceptualizations of men’s caring in contemporary families. Dans A. J Hawkins et D.C Dollahite (Éds), Generative fathering beyond deficit perspectives, pp. 200-216. Thousand Oaks : Sage Publications.

15 Turcotte, G., Dubeau, D., Bolte, C., Paquette, D. (2001). Pourquoi certains pères sont-ils plus engagés auprès de leurs enfants? Une revue des déterminants de l’engagement paternel. Revue Canadienne de Psycho-Éducation, (30), 1, 65-91.

recommandations tablent sur l’examende l’ensemble des projets recensés etdes 15 projets étudiés de façon plusexhaustive.

Une réflexion en trois temps

Le présent répertoire ne pourramalheureusement pas remédier aumanque de ressources permettant desoutenir l’engagement paternel évoquéplus haut, mais pourrait mieux faireconnaître celles auxquelles il estpossible de recourir. Il s’agit d’un outilde référence pour toute personneintéressée à élaborer ou à enrichir unprojet de soutien de l’engagementpaternel.

Dans la première partie, ce répertoiretrace un profil général des projetscanadiens qui, sous une forme ou uneautre et de façon directe ou indirecte,favorisent l’engagement des pères àl’égard de leurs enfants.

Il décrit ensuite en détail, dans unedeuxième partie, 15 projets quitémoignent de la diversité et del’originalité des nombreux projets quiont vu le jour au cours des dernièresannées. Il expose les circonstances et lamanière dont ces projets ont été lancéset mis en œuvre. Chacun d’eux illustreaussi un ou plusieurs des facteursfavorisant la réussite d’un projetd’intervention tels qu’en font état lesécrits scientifiques relatifs à l’évaluationde programmes.

La troisième et dernière partie énoncequelques-uns des constats générauxqu’ont fait les auteures de ce répertoireet formule des recommandations liéesaux facteurs de réussite. Ces constats et


14

occupe, cela signifie que l’engagementpaternel est influencé par lescaractéristiques individuelles del’homme (comme son tempérament oul’éducation qu’il a reçue) et par lesmilieux dans lesquels il évolue (un pèrequi vit dans la pauvreté ne bénéficierapas des mêmes possibilités qu’un pèreplus fortuné en ce qui a trait auxressources matérielles et àl’information). Mais, selon le modèleécologique, si l’on considère cesdimensions séparément, aucune d’ellesne peut à elle seule déterminer ledéveloppement d’une personne et lafaçon dont elle assumera ses différentsrôles.

En fait, on peut utiliser ce modèleécologique en fonction de deux pointsde vue : l’analyse et l’intervention.L’analyse écologique offre de multiplesangles de vision qui facilitent lacompréhension globale de la situationdes pères. Elle comprend six systèmesqui s’imbriquent étroitement et que l’ondoit considérer simultanément.

L’ontosys tème représente les caractéristiques du père, son histoire,ses expériences et ses habilités.

Le microsystème représente les

caractéristiques des divers milieux devie du père (famille, travail etassociations civiques ou religieuses).

Le mésosystème représente le degré de compatibilité et de complémentaritédes relations entre ces milieux.

L’exosystème représente la nature et la cohérence des décisionsadministratives et politiques qui influentsur le développement du père.

Le macrosystème représente les normes et les valeurs de la cultureambiante qui font l’objet de l’analyse.

Le chronosystème représente ce qui influe sur le rôle du père. Étant donnéque la paternité est un rôle que l’onadopte et que l’on joue durant unecertaine période de la vie, le moment etle contexte dans lesquels s’inscrit cerôle constituent des éléments àconsidérer dans le cadre de l’analyse.

Cette analyse écologique globale facilitela recherche de stratégies d’interventionqui, selon le contexte, prendront encompte une diversité plus ou moinsgrande d’éléments. Le présentrépertoire apporte des exemples deprojets où l’on aura mis davantage

En concevant ce répertoire, nous étionsà la recherche de projets — initiatives,ressources, programmes — qui visaientà soutenir l’engagement des pères àl’égard de leurs enfants âgés de 0 à 12ans.

Des 230 projets signalés à l’échelle duCanada, nous en avons répertoriés 61dont l’objectif principal consistait àpromouvoir et à soutenir l’engagementpaternel. Quelle démarche avons-noussuivie et quelles conclusions avons-noustirées?

Une conception écologique de la

paternité

La méthode d’enquête adoptée en vued’élaborer ce répertoire s’inspirelargement de l’approche écologiquemise de l’avant par Urie Bronfenbrenner(1979, 1986). Le repérage des projets,la conception de l’outil d’enquête etl’analyse des résultats reposent engrande partie sur cette approche.

Selon l’approche écologique, ledéveloppement d’une personne résultede ses interactions avec sonenvironnement. Dans le cas qui nous

Portrait de famille, avec le père à l’avant plan

15

Portrait de famille,première partie

De tout nouveaux projets qui manquent de fonds, animés par desintervenants compétents et très engagés, qui offrent une largepanoplie d’activités orientées vers une cible prioritaire : le père.

avec le père à l’avant plan

16

l’accent sur l’acquisition deconnaissances ou de compétences parles pères (ontosystème). D’autresprojets concerneront davantage leschangements dans les milieux de viedes pères en visant, par exemple, àassocier les mères à la promotion del’engagement paternel ou à accroître lasensibilité et l’ouverture d’esprit desintervenants scolaires ou sociaux enversles pères (microsystème). À un autreniveau, des projets consisteront àaméliorer la compatibilité entre lesdivers milieux de vie des pères et serontdestinés à faciliter l’accès à desressources familiales aux pères quitravaillent à temps complet ou à ceuxqui ont la garde de leurs enfants durantla fin de semaine par un prolongementdes heures d’accès à ces ressources(mésosystème). D’autres initiatives, denature plus politique, consistent àmettre sur pied des activités de pressionen vue de modifier les règles relatives àla garde des enfants ou aux congésparentaux (exosystème). Dans certainsprojets, on planifiera des activités desensibilisation de masse en vued’infléchir l’opinion publique en faveurdes pères (macrosystème). L’âge desenfants, comme celui des pères, viendrainfluencer la stratégie et la mise enœuvre de certains projets(chronosystème). Comme on le verra, uncertain nombre de projets portent surun ou deux niveaux, plus rarement troisou quatre. Cependant, l’ensemble desprojets présentés dans ce répertoiretouche une très grande variétéd’éléments, ce qui constitue uneinestimable source d’inspiration.

consacrent à la collectivité, à la santé,aux questions sociales, au travail, àl’éducation, à la petite enfance et aumilieu carcéral. Ces informateurs ontfourni le nom et les coordonnées desintervenants chargés de projets qui onttrait aux pères, et ils ont transmis lamême demande de renseignements parécrit à d’autres personnes (techniqued’échantillonnage boule de neige17 ). Lesresponsables des 800 programmesrelatifs aux enfants qui sont

subventionnés par Santé Canada(PACE18 et PCNP19 ) ont tous été invitésà agir à titre d’informateurs clés. Grâce àcette aide et à celle d’une centained’autres organisations à l’échelle duCanada, nous avons obtenu lescoordonnées de responsables de 230projets. Malgré l’ensemble de cesdémarches, l’enquête ne peut prétendreavoir couvert l’ensemble des provinceset rejoint tous ces responsables à cejour (automne 1999).

La méthode d’enquête

Voici comment nous avons procédépour recenser et analyser les projetsrelatifs aux pères.

Le recensement

Tout d’abord, nous avons procédé à unrelevé d’informateurs clés16 à l’échellecanadienne dans divers secteurs liés à lafamille, notamment ceux qui se


17

16 Les communications avec les informateurs clés se sont faites en anglais ou en français selon le cas.

17 Patton, M.Q (1987). How to use qualitative methods in evaluation. Thousand Oaks: Sage Publications.

18 Programme d’Action Communautaire pour les Enfants.

19 Programme Canadien de Nutrition Parentale.

Terre-NeuveNouvelle-ÉcosseÎle-du-Prince-ÉdouardNouveau-BrunswickQuébecOntarioManitobaSaskatchewanAlbertaColombie-BritaniqueTerritoires du Nord-OuestYukon

Les 230 projets relevés

1614

1006067103022

d’intervention ont servi à élaborer lapremière version du Questionnaire àl’intention des projets de soutien àl’engagement paternel (voirquestionnaire en annexe). Cette versiona été traduite en anglais, validée parcinq chercheurs et pré-testée par sixresponsables de projets anglophones etfrancophones. Cette étape a permis deréduire le nombre de questions et d’enclarifier la teneur et la présentation.

Le questionnaire final comprendquelques questions d’ordre général (desrenseignements sur le projet, sa date demise en œuvre et le nom duresponsable) et une série de questionspermettant de cerner les principalescaractéristiques du projet (la région, lesinitiateurs du projet, les objectifsgénéraux, la description et la cible desactivités, l’équipe du projet, les sources

de financement, les partenaires, leseffets perçus, les obstacles, les succès,l’évaluation et l’activité du projet la plusnotable). On y trouve des questions àchoix multiples et des questions àdévelopper succinctement.

La collecte de données

Les responsables ou coordonnateursdes 230 projets relevés (c’est-à-dire laou les personnes les mieux renseignéessur le projet) ont reçu un questionnaireet une lettre expliquant la démarche derecensement. Un suivi par téléphone aété effectué trois semaines aprèsl’envoi.

Nous avons reçu 85 questionnaires, soitune proportion de 37 % des projetsrecensés au départ. Des appelstéléphoniques à plusieurs répondants

L’outil d’enquête

Pour élaborer le questionnaire decollecte de données, l’approcheécologique a servi à orienter laprésentation des activités des projets entrois catégories ou cibles d’intervention.En outre, divers travaux portant surl’évaluation de programmes ontcomplété le fondement scientifiquequant au choix des informations àdocumenter (Groupe de travail pour lesjeunes, 199120 ; Arama, 199621 ;Blanchet, Laurendeau, Perreault etSaucier, 199322 ; Chamberland, Dallaire,Camero, Fréchette, Lindsay, Beaudoinet Hébert, 199623 ; O’Loughlin, Renaud,Richard, Gomez et Paradis, 199824 ;Turcotte, 199425 ).

De ces travaux, une vingtaine defacteurs de réussite de programmes

18


20 Groupe de travail pour les jeunes. (1991). Un Québec fou de ses enfants. Gouvernement du Québec : Ministère de la Santé et des Services Sociaux.

21 Arama, D., Bouchard, C. (1996). Recension des projets d’intervention ayant trait à la paternité dans la grande région de Montréal. Montréal : Université du Québec à Montréal, Les cahiers d’analyse du GRAVE (3), 1.

22 Blanchet, L., Laurendeau, M-C., Paul, D., Saucier, J-F. (1993). La prévention et la promotion en santé mentale : Préparer l’avenir. Boucherville : Gaëtan Morin éditeur.

23 Chamberland, C., Dallaire, N., Cameron, S., Fréchette, L., Lindsay, J., Beaudoin, G et Hébert, J.(1996). Promotion du bien-être et présentation des problémes sociaux chez les jeunes et leur famille : portrait des pratiques et analyse des conditions de réussite. Montréal : Université de Montréal, école de service social.

24 O’Loughlin, J., Renaud, L., Richard, L., Gomez, S., Paradis, G. (1998).Correlates of the substainability of community-based hearth health promotion interventions. Preventive Medecine, (27), 702-712.


définies. Elles étaient de type nominal(les différentes sources de financementdu projet) ou numérique (nombre demois d’existence du projet).

Pour ce qui est des questions prêtant àun développement, nous avons procédéà une analyse du contenu thématiquedes réponses (Bardin, 199626) . Leregroupement de réponses similaires àchacune des questions tirées de quinzequestionnaires nous a permis d’établirune grille préliminaire de catégorisation.Nous avons raffiné et appliqué cettegrille aux quarante-six autresquestionnaires. Peu d’énoncés seretrouvent dans plus d’une catégorie ettous les énoncés d’une même catégorieportent sur le même thème (Bardin,1996). Nous avons rejetésystématiquement les énoncés flous outrop généraux, donc difficiles à

ont permis de compléter lesquestionnaires reçus. À la suite de cescontacts et de discussions entre lesmembres de l’équipe, 24 projets n’ontpas été retenus. Différents motifsexpliquent cette décision : - des questionnaires incomplets;- des projets orientés principalement sur

la famille et dont la dimension relative au père semblait marginale;

- des projets interrompus au moment où nous tentions de recueillir l'information manquante.

L’échantillon final du répertoire comptedonc 61 projets. Leur liste figure à la findu présent document.

L’analyse des données

En ce qui concerne les questions à choixmultiples, les catégories étaient déjà

19


catégoriser. Une codeuse externe avalidé la grille de codification, ce qui apermis d’atténuer les biais de la codeuseprincipale et d’en arriver à un consensusquant aux catégories retenues (Miles etHuberman, 199427) .

26 Bardin, L. (1996). L’analyse de contenu. (8e ed). Paris : Presses universitaires de France.

27 Miles, B.B et Huberman, M.A. (1994). And expanded sourcebook : Qualitative data analysis. (2e ed). Thousand Oaks: Sage Publications.

social et culturel des populations pardes moyens d’influence de masse(images et modèles véhiculés dansles médias, politiques sociales,normes et valeurs de la société). Cesactivités visent l’exosystème et lemacrosystème.

Ce sont d’abord les pères que

l’on cible

Les activités

Un projet peut comprendre une seuleou plusieurs activités. Elles s’étendentdu groupe de discussion à la sortie enforêt et à la fête familiale jusqu’à laformation des intervenants. Ondénombre un total de 162 activités ausein des 61 projets. La majorité de cesderniers comprennent une ou deuxactivités et un tiers prévoient une plusgrande variété d’activités.

Résultats de l’analyse de

l’ensemble des projets

Des activités regroupées entrois cibles

Pour simplifier la présentation desactivités des projets, elles sontprésentées en fonction de leurs ciblesd’intervention. Ces cibles regroupentglobalement les niveaux systémiques del’approche écologique en troiscatégories ou cibles d’intervention.

Le père et sa famille : regroupe les activités qui s’adressentseulement au père, ainsi qu’au pèreaccompagné de ses enfants et/ou desa conjointe. Dans la terminologieécologique, ces activités visentl’ontosystème père, le microsystèmefamille, le microsystème travail et,selon les cas, le chronosystème.

Le père et ses milieux de vie (travail, école, garderie, servicespublics et quartier) : comprend lesactivités visant à modifier lespratiques sociales et/ou les milieuxde vie des pères de façon à ce qu’ilssoient favorables à l’engagementpaternel et soient compatibles lesuns avec les autres. En termesécologiques, il s’agit ici demésosystèmes.

Le père et l’environnementglobal :rassemble les activités visant deschangements dans l’environnement


20

Nombre d’activités par projet

1 activité2 activités3 à 5 activités6 à 10 activités

0% 50% 100%

38%

30%

24%

8%

…et leurs cibles

Une activité a toujours un objectif; ellevise toujours une ou plusieurs ciblessimultanément. Comme cela a étémentionné précédemment, on peutregrouper les objectifs sous troisgrandes cibles :

le père et sa famille (le père, ses enfants et sa conjointe);les milieux de vie des pères ou de leurs enfants (travail, loisirs, école, etc.);l’environnement global des pères (la société dans son ensemble).

Dans les 61 projets recensés, 60 % desactivités visent le père et sa famille, 14% les milieux de vie des pères et 26 %l’environnement global.

Le premier souci : le père

En ce qui a trait à la cible « le père et safamille », une grande proportion desactivités concernent exclusivement lespères. Ces activités sont destinées à lesinciter à prendre conscience del’importance de leur rôle et à renforcerleur sentiment de compétenceparentale. Plusieurs de ces activitésdonnent aux pères l’occasiond’échanger sur des thèmes comme leuridentité de père ainsi que sur lesdifficultés et les joies associées à lapaternité.

21


Nombre de cibles visées par les projets

1 cible2 cibles3 cibles

0% 50% 100%

61%

29%

10%

Nombre d’activités par cible visée sur 162 activités

Activités visant le père et sa familleActivités visant le père et ses milieux de vieActivités visant l’environnement global

97

23

42

Objet des activités visant «le père et sa famille»

Le père seulLe père accompagnéde son enfantLa familleAutres

0% 50% 100%

62%

20%

11%

7%

L’objectif consiste essentiellement às’assurer que si un père se présentedans un centre de services sociaux oucommunautaires, il sera accueillichaleureusement et bénéficiera d’uneintervention qui tient compte de sesbesoins.

Ces activités consistent principalement : à créer un comité de sensibilisation à

l’échelle d’un établissement, d’unquartier, d’une localité ou d’une régionafin de regrouper des personnes quiréfléchiront collectivement à l’accueilréservé aux pères dans les différentsorganismes et de mettre sur pied desactivités intersectorielles;

à ins taurer un processus des e n s i b i l i s a t i o n d e s t i n é e a u xintervenants du réseau socio-sanitaire.

L'environnement global : l a p a t e r n i t é e s t u n epréoccupation sociale

Certains projets sont destinés à modifierles lois dont l’application a uneincidence directe sur la vie des pères.Les regroupements pour pères séparéssont les collectifs qui déploient le plusd’énergie en matière de représentationpolitique. Ils tentent notamment de fairechanger les normes, les règles et lespratiques d’attribution de la garde desenfants. La modification des pratiquesde médiation familiale représente unautre moyen de provoquer unchangement dans l'environnementglobal.

Convaincre le voisin, l’épicierou la conseillère municipale

Le fait d’essayer de faire évoluer l’imageque la population se fait des pères enayant recours aux médias écrits ouélectroniques représente une stratégieassez fréquente parmi les projetsrecensés. Certains choisissent d’entreren contact avec les médias pour fairepasser leur message, d’autresp a r t i c i p e n t à d e s e n t rev u e sradiophoniques ou proposent laprojection de vidéos. Un autre groupepublie des bulletins d’information àl’intention des pères ou de la populationen général. Mais la sensibilisation demasse ne passe pas nécessairement parles médias. L’organisation d’événementsspéciaux comme une grande fêtefamiliale, une journée « portes ouvertes» ou des conférences publiques enconstituent des exemples. De tellesactivités de promotion de l’engagementpaternel sont essentielles, même sil’image du père véhiculée par les médiass’est améliorée au cours des dernièresannées. Mais si cette image publique ades effets bénéfiques sur certains pères,elle a pu devenir pour d’autres une sorted’idéal inatteignable. Les événementspublics auxquels la collectivité entièreest invitée à participer ont le doubleavantage de favoriser l’établissement deliens entre les individus et de mettre envedette des pères... en chair et en os.

Certains projets visent cependant unecible plus large que le père seul etincluent tous les membres de sa famille.Ils prévoient alors des activités pour lespères accompagnés de leurs enfantsafin qu’ils puissent interagir et observerd’autres pères qui sont eux aussi eninteraction avec leurs enfants. Cesactivités de groupe prennent souvent laforme de sorties culturelles oud’activités manuelles. En plus dereprésenter une occasion pour lesenfants de bénéficier de toutel’attention de leur papa, ces activitésvisent à renforcer le sentiment decompétence des pères. Il arrive aussi,mais de façon moins fréquente, que lafamille complète soit mobilisée.L’objectif visé est alors élargi à d’autrescibles que celle du père. On ne tend plusseulement à modifier lescomportements et attitudes du pèremais à soutenir aussi les parents. Lesateliers d’échanges entre jeunes parentsou les activités familiales sont desmoyens mis en œuvre pour atteindreces buts.

Les milieux de vie : interveniraussi auprès des intervenants

Un bon nombre d’interventionsrecensées visent à modifier lespratiques sociales des intervenants oudes milieux d’intervention. Lesresponsables des projets semblentindiquer que les intervenants ont euxaussi à revoir leurs pratiques afin de lesadapter aux besoins des pères.

22


Il ne faut cependant pas en conclure queces projets n’atteignent pas leursobjectifs. C’est en tout cas ce que l’onpeut déduire des entrevues réaliséesavec les porte-parole de projets quinous ont fait part de leurs intuitionsquant aux effets de leur projet. Ilsavaient la liberté de nommer un ouplusieurs de ces effets.

Environ le tiers des 61 répondants mentionnent que leurprojet offre aux pères une occasiond’échanger entre eux, de partagerleur vécu et leurs difficultés ainsi quede briser leur isolement.

U n p e u m o i n s d u t i e r s d e s répondants affirment avoir constatéune plus grande confiance des pèresen eux et en leurs compétencesparentales.

Environ le quart des responsables de projets croient que les activitésqu’ils réalisent permettent aux pèresde prendre conscience del’importance de leur rôle de père,d’éducateur et de modèle pour lesenfants. Cette prise de consciencepeut aussi prendre la forme d’unemeilleure connaissance dudéveloppement de l’enfant et desbesoins réciproques qui s’exprimentdans une relation père enfant.

Le quar t des responsab les estiment aussi que leur projet a

contribué à sensibiliser lesintervenants, les éducateurs et lesgestionnaires à l’importance de faireune place aux pères au cours del’intervention.

Entre l’idéal et la réalité

On constate que la plupart des projetsrecensés visent principalement uneseule cible : le père et sa famille. Le tiersdes projets visent deux ciblessimultanément. Dans la majorité descas, il s’agit d’activités qui concernent lepère et sa famille ou des changementsdans l’environnement global. Enfin, 10% des projets s’intéressent à la fois auxpères, aux milieux qu’ils fréquentent età leur environnement global.

On peut évidemment penser que plusles cibles d’intervention sont diversifiés,plus on aura de chance d’atteindrel’objectif global consistant à favoriserl’engagement paternel. En effet, si l’onvise les pères, mais que les milieux qu’ilsfréquentent ne sont pas favorables àleur participation, on aura moins dechance d’atteindre cet objectif. De lamême façon, si un père qui s’occupeactivement de son enfant se sent frappéd’ostracisme en raison de messagessociaux dévalorisants, une partieseulement du chemin sera parcourue.

Dans un monde idéal, visersimultanément le père, sa famille, lesmilieux qu’ils fréquentent etl’environnement global représenterait lavoie à suivre. Toutefois, dans la réalité,cet objectif comporte d’importantesexigences matérielles et humaines etsemble conséquemment difficile àréaliser dans le cadre de la plupart desprojets recensés au Canada.

23


La situation géographique

Ces 61 projets sont majoritairementconcentrés dans trois provinces et sontrépartis à part égale sur le planlinguistique en fonction des deuxlangues officielles. On constateégalement que leurs activités seréalisent surtout dans les villes (48 %);quelque 12 % en banlieue et 12 % enmilieu rural. Les autres projetsproposent des activités dans plus d’unmilieu (16).

La durée

La durée de vie moyenne de l’ensembledes projets est de trois ans environ(37,5 mois), ce qui représente peu detemps pour entreprendre des activitéset les faire connaître. Il y a cependantdes exceptions à cette règle, car l’un desprojets existe depuis près de 15 ans.

Le budget et le financement

Si l’on se fie aux ressources financièresdont disposent les projets consacrés àl’engagement paternel, ce champd’intervention est encore laissé pourcompte. Il ressort en effet de l’enquêteque la majorité des projets disposentd’un budget extrêmement réduit. Des48 répondants qui ont fourni desrenseignements sur le financement deleur projet, 37 % ont déclaré un budgetannuel de moins de 2 000 $. Si l’onréunit tous ceux qui disposent de moinsde 10 000 $ annuellement, laproportion augmente à 62 %. Le budgetmoyen de l’ensemble des projets est de13 000 $.


24

Répartition des projets par province

MaritimesQuébecOntarioPrairiesColombie-Britanique

0% 50% 100%

0%

55%

30%

2%

13%

Durée des projets

Moins de 2 ansDe 2 à 4 ansPlus de 4 ans

0% 50% 100%

44%

31%

25%

Budget des projets

Moins de 2000$De 2000$ à 9999$De 10000 à 25000$Plus de 25000$

0% 50% 100%

37%

25%

19%

19%

Ces revenus ne sont pas seulementfaibles, ils sont éminemment précaires.Quand on leur demande pour combiende temps encore ils peuvent comptersur du financement, les responsables deprojets sont nombreux à affirmer que cefinancement n’est aucunement assuré(41 %). En combinant les résultats, onconstate que plus de la moitié desprojets ont des fonds assurés pourmoins d’un an.

La mise sur pied

La mise sur pied de projets destinés àfavoriser et à soutenir l’engagementpaternel peut s’effectuer grâce à laparticipation de plusieurs personnesissues de différents milieux : les pères,un intervenant du réseaucommunautaire ou public, la directiond’un organisme communautaire ou d’unétablissement, une équipe derecherche, un organismesubventionnaire ou un gouvernement.

Parmi les projets recensés, leur mise surpied semble surtout due à l’initiative depersonnes proches du milieu (les pères,un intervenant d’un groupecommunautaire ou du réseau public)plutôt qu’à celle de la direction d’unétablissement (communautaire oupublic).

Parmi les personnes mentionnéescomme ayant participé au lancementd’un projet, on retrouve, dans uneproportion à peu près égale, des pères,des intervenants du réseau public de lasanté et des services sociaux, et desintervenants du secteur communautaire.


25

Financement assuré pour

Plus de 5 ans2 à 5 ans1 anMoins d’un anPas du tout assuré

0% 50% 100%

9%

16%

22%

13%

41%

On note toutefois que onze projets ontété implantés grâce à la participation dela direction d’un groupecommunautaire, neuf à l’initiative d’unétablissement du réseau public et neufautres avec la participation d’unorganisme gouvernemental.

Les équipes

Au total, 220 personnes font partie deséquipes des projets recensés. Chaqueéquipe compte en moyenne cinqpersonnes, mais près de la moitié desprojets fonctionnent avec de petiteséquipes comptant une, deux ou troispersonnes.

Autres statistiques concernant lesmembres des équipes :

60 % d’entre eux sont des hommes.

I l s o n t e n m o y e n n e 1 3 a n s d’expérience dans le domaine del’intervention sociale. Ils sont issusprincipalement du milieucommunautaire (33 %), du secteurpublic de la santé et des servicessociaux (27 %) et du secteur privé (18%). Dans 80 % des cas, ces membresont une formation universitaire.

60 % sont rémunérés, ma is l a presque totalité (94 %) travaillent àtemps partiel.

40 % travaillent bénévolement, et ce sont majoritairement des hommes (80 %).


26

Nombre de personnes par équipe

1 personne2 personnes3 personnes4 personnes5 personnes6 personnes7 personnes et plus

0% 50% 100%

8%

28%

10%

16%

7%

13%

18%

Le partenariat

Dans une proportion de 92 % lesprojets se réalisent en partenariat avecune ou deux entités.

La plupart de ces partenairesappartiennent au secteur public de lasanté et des services sociaux (40 %) ouau secteur communautaire (25 %). Letiers représente les milieux scolaire,municipal, privé et universitaire.

La fréquence des contacts avec lespartenaires varie. Ils peuvent seproduire une fois par année oupratiquement en permanence. Près dela moitié des porte-parole de projets(48 %) affirment que ces contacts ontlieu quelques fois par année, mais unnombre appréciable d’entre eux fontpart d’échanges mensuels (21 %) ouhebdomadaires (22 %) avec leurspartenaires.

Les liens entre les partenaires peuventprendre plusieurs formes quidemandent différents degrésd’investissement. Les partenairespeuvent échanger de l’information,partager des ressources matérielles ouhumaines, partager des responsabilitésou mettre sur pied des activitésconjointes. La forme de partenariat laplus fréquente consiste à échanger del'information. Peu de projets donnentlieu à des partenariats de partage deresponsabilités ou d’organisationd’activités conjointes.


27

Nombre de partenaires par projet

0 partenaire1 partenaire2 partenaires3 partenaires4 partenaires5 partenaires6 partenaires7 partenaires

0% 50% 100%

8%

24%

17%

13%

10%

17%

3%

8%

Type d’organismes partenaires

Garderie ou écoleOrganisme de santéou de servicessociauxOrganismecommunautaireMunicipalitéUniversité ou groupede rechercheEntreprise privéeAutre

0% 50% 100%

15%

40%

25%

6%

7%

4%

3%

28

La roue a déjà été inventée et elle tourne!

29

La roue a déjà été inventéedeuxième partie

Un peu partout, des projets de prévention et de promotion de toutes sortesémergent comme des champignons en réponse aux besoins de collectivitésou de groupes de personnes. De manière toute aussi constante, des projetss’éteignent ou s’étiolent, la plupart du temps en raison d’un manque definancement adéquat. Mais ce n’est pas la seule cause.

Prendre des initiatives ou innover comportera toujours une part inhérentede « risques et de périls ». Mais il faut reconnaître que, bien souvent, cettepart de risque pourrait être atténuée et les chances de réussite accrues sil’on savait mieux tenir compte de l’expérience acquise et des activités quiont réussi à survivre et à se développer.

Parmi les 61 projets recensés, nous avons voulu mettre en relief un certainnombre des expériences heureuses et prometteuses, histoire de fournir àceux et celles qui voudraient se lancer dans l’aventure, ou améliorer unprojet dans lequel ils sont déjà engagés, une diversité d’exemplesinspirants.

et elle tourne !

6. la présence d’un leader fort et reconnu

7. l’intégration d’activités dans les milieux de vie des pères

8. l’intensité des interventions auprès des pères plus vulnérables

9. des activités de sensibilisation de masse

10.des activités de pression politique (lobbying)

11. la multiplicité des cibles visées et des stratégies d’action

12. un soutien organisationnel13. un réseau de soutien aux

intervenants14. un partenariat de qualité15. la stabilité et la diversité du

financement16. une évaluation rigoureuse du projet

Un comité externe, composéd’intervenants masculins, de chercheurset d’étudiants, a par la suite examiné les32 projets avec une attention aussisoutenue. À la suite de cette étape, ilsont retenu 15 projets en vue d’unexamen plus poussé.

On comprendra que cet exercice neconsiste pas à dresser un palmarès des« meilleurs » projets, ni à prescrire unensemble de recettes qu’il suffirait desuivre à la lettre pour voguer sansencombre vers la réussite. Les aspectsmis en relief ne sont pas exhaustifs et le

fait de les mentionner ne signifie pas dedevoir les appliquer tels quels dans lecadre de tous les projets. Ce sont plutôtdes idées à retenir, des soucis à avoir entête lorsqu’on s’engage dans un projetde ce genre. L’objectif est d’inspirer, nonde prescrire. En somme, uncommentaire de Lisbeth Shorr permetde résumer assez précisément les motifsqui ont guidé le choix de ces projets : «Ils permettent de situer ce qu’il estpossible de réaliser, représentant unpoint de repère pour évaluer d’autresefforts et, tout au moins, un point dedépart en vue de mieux cerner leséléments des interventions qu’il vaut lapeine d’appliquer plus largement »28 .

Des projets qui se démarquent

On reviendra, dans la troisième partie,sur un certain nombre de constats quel’analyse de ces projets permet dedégager, mais il est d’ores et déjàintéressant de noter que ces projets sedistinguent des autres par l’une oul’autre des caractéristiques suivantes :

Ils existent depuis plus longtemps (55 mois en moyenne au lieu de 32mois pour l’ensemble des autresprojets) et ont subi un plus grandnombre de modifications importantesen cours de route.

Un critère privilégié : la présence de facteurs deréussite

Parmi les 61 projets recensés, le choixd’exemples n’a pas été facile. En vertud’un aspect ou d’un autre, ils auraienttous pu fournir de bons exemples dechoses à faire ou à ne pas faire pourassurer la survie et la réussite d’uneexpérience visant l’engagementpaternel.

Dans un premier temps, trois membresde l’équipe de recherche ont procédé àune première sélection de 32 projets.Leur choix a été guidé par leurexpérience dans le domaine, par unevision d’ensemble de chaque projet(cohérence, rythme de développement,chances de survie et originalité) et pardes facteurs de réussite éprouvés enmatière d’évaluation de programmes :

1. un cadre conceptuel clairement défini

2. une intervention qui tire parti des transitions dans la vie des personnes et des familles

3. une stratégie de recrutement efficace4. une approche adaptée à la réalité

particulière des pères 5. une intervention qui favorise

l’habilitation des pères

La roue a déjà été inventée et elle tourne!

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28 Schorr, L.B., Schorr, D. (1988). Within our reach: Breaking the cycle of disadvantage. New York: Anchor Books Double Day.

Ils ont été mis sur pied à l’initiative d’un plus grand nombre de personnesou d’organismes. Et parmi ceux qui ontpris cette initiative, on retrouve,davantage que dans les autres projets,des personnes appartenant à ladirection d’un établissement ou à unorganisme subventionnaire.

Le programme des projets choisis donne lieu à un plus grand nombred’activités. Le nombre de leurs activitésdestinées aux pères ne diffère pas desautres projets, mais, en revanche, ilsoffrent plus fréquemment, ou en plusgrand nombre que les autres, desactivités visant à modifier les milieux devie des pères ou leur environnementglobal.

Ils peuvent également compter sur un plus grand nombre de sources definancement. Comparativement auxautres projets, ils bénéficient plussouvent d’un soutien financier enprovenance de fondations privées et dedons.

Le nombre de partenaires est plus élevé dans le cadre de ces projets.

Voyons maintenant ce que chacun d’euxpeut nous apprendre.

En analysant la composition de lapopulation montréalaise, l’organismeCatholic Community Services (CCS,Services communautaires catholiques)qui offre des services sociaux àl’ensemble de la communautéanglophone de Montréal, a constatéque le quartier Notre-Dame-de-Grâcecompte un nombre particulièrementélevé de jeunes pères de 17 à 25 ans.Parallèlement, lors d’une enquêtemenée auprès des jeunes mères duquartier, on découvre que les jeunespères ne sont pas vraiment présentsdans la vie de leurs enfants. Le CCStente alors d’étendre ses services à cesjeunes pères, mais après un certaintemps, les responsables constatentqu’ils ne s’en prévalent pas. Au lieu depoursuivre dans cette voie, ils décidentde viser une autre « clientèle », celle despères divorcés qui cherchent du soutienau sein de la communauté anglophone.

« Je suis la coordonnatrice duprojet et non son animatrice. Jecrois qu’il est important que latâche d’animation soit accompliepar un père, un homme, parcequ’elle touche une dimension trèsémotive. Je ne sais pas si, en tantque femme, je pourrais vraimentcomprendre ce que les hommestraversent. Cela dit, ceux-cisemblent m’apprécier et merespecter; ils aiment avoir le pointde vue d’une femme, car ça lesaide à mettre les choses enperspective. »

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Le groupe de soutien pourpères ayant ou non la garde deleur enfant.

Deux fois par année, un groupe de pèresnouvellement séparés se réunit une foispar semaine pendant dix semaines. Unanimateur accompagne ce grouped’entraide et tente de renforcer lacapacité des pères à traverser cettepériode difficile. Ils élaborent ensembledes stratégies qui leur permettentd’accepter et de supporter cettesituation. Selon les responsables duprojet, c’est seulement une fois ce pasfranchi que les pères peuvents’employer à mieux jouer leur rôleparental.

Deux autres activités viennentcompléter les rencontres du grouped’entraide : My time with Dad (Mes moments avecPapa) offre une occasion spéciale auxpères qui n’ont pas la garde de leurenfant de passer du temps avec lui.Deux samedis par mois, le père et sonenfant peuvent ainsi participer à dessorties ou à des activités de groupedurant lesquelles ils peuvent interagir(sorties socioculturelles, bricolage, etc.).La coordonnatrice anime ces activités etfacilite la communication entre les pèreset les enfants.

La cuisine collective

vise à développer chez les pères l’art depréparer des repas sains pour leur

Après avoir réfléchi au type de servicesà offrir, l’organisme choisit de constituerun groupe de soutien pour pères seuls,séparés ou divorcés. Le Dads Project(Projet pour les pères) prend forme enjanvier 1999, et Carolyn Arsenault estengagée pour le coordonner.

Une panoplie d’outils quechacun utilise au besoin

Le Dads Project est l’un des premiers àoffrir un soutien aux pères anglophonesdu Québec. Certaines de ses activitéss’adressent directement aux pères alorsque d’autres visent l’environnementglobal, c’est-à-dire la société dans sonensemble.

L’accompagnement volontaire

permet à un père seul de pouvoircompter sur le soutien d’un autre pèredans diverses situations liées à la gardedes enfants. Par exemple, un père peuten accompagner un autre lorsque celui-ci va chercher son enfant chez son ex-conjointe ou l’y ramène. De tellessituations, qui peuvent provoquer desétincelles, exigent parfois deux ou troisaccompagnements par semaine pour unmême père. Ce typed’accompagnement est aussi assuréquand un père doit se rendre autribunal.

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faire connaître le projet. Les pères duprojet y ont assisté, mais la populationest restée à l’écart. Les organisateurstenteront de relancer ces conférencesen les tenant cette fois dans une librairiedans l’espoir d’attirer plus de membresdu grand public.

Le Dads Project publie un bulletind’information tous les deux mois, qui estdistribué aux pères du projet et àcertains organismes communautaires duquartier. On y trouve des comptesrendus de livres, des recettes élaboréesdans la cuisine collective, ainsi qu’unbilan et un calendrier des activités. Lacoordonnatrice du projet se charge desa production avec le concours dequelques rédacteurs bénévoles.

Par ailleurs, le projet a permis decollaborer à la coordinationd’événements communautaires, commela Marche des hommes, qui s’estdéroulée dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce et qui visait à sensibiliser lapopulation à la réalité et aux difficultésparticulières des hommes. Le faitd’organiser des activités publiques enpartenariat avec d’autres groupes de lacollectivité a par ailleurs eu des effetsbénéfiques non escomptés sur le projet.« Dans la collectivité, plusieurspercevaient notre projet comme ungroupe engagé dans une actionpolitique en faveur des hommes, ce quin’est pas le cas. À cause de cetteperception, certains groupes hésitaientà nous adresser des pères. Notreparticipation à l’organisation collective

d’activités a permis de dissiper cemalentendu. Les autres groupes ontainsi pu discerner ce que nous sommesvraiment. ».

Une é vo l u t i on tou t ensouplesse

Les intervenants du Dads Project ont lacapacité particulière de se remettre enquestion et de s’adapter. « L’un de nosobjectifs consiste à réévaluerconstamment les besoins des pères quiparticipent au projet et des autres pèresde la collectivité. » Ils ont une volontémanifeste de mettre sur pied desactivités qui répondent étroitement auxbesoins des pères et d’ajuster, sinécessaire, celles qui sont déjà offertespour qu ’e l l es dev iennent p luspertinentes. Ils font également preuved’une réelle ouverture d’esprit àl’endroit des autres organismes de lacollectivité et sont désireux d’accentuerla collaboration avec eux.

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enfant, contribuant du même coup àrenforcer leur sentiment d’êtrecompétent dans ce domaine. Chaquepère assume, à son tour, le rôle de « chefinstructeur ». Ces cours ont lieu undimanche par mois et on décide surplace quel sera le menu du mois suivantet qui fera les emplettes. Le CCS offrealors des services de garderie pourfaciliter la participation à cette activité.

Le comité des événementsspéciaux,

formé de trois pères particulièrementengagés dans le projet, se charged’organiser les sorties mensuelles etcertaines activités spéciales comme desrepas sur barbecue ou la fête de Noël.Ce noyau très actif joue un rôleimportant auprès des autres pères enles soutenant et en les encourageant àparticiper aux activités.

Chaque année, l’ensemble despersonnes participant au projet (lesemployés, les bénévoles ainsi que lespères et leur famille) sont invités aurepas sur barbecue et à la fête desPères.

Se faire voir au sein de lacollectivité et se faireconnaître de ses partenaires

Au cours de la dernière année, desconférences publiques ont étéorganisées sur différents thèmes (p. ex.,l’éducation sexuelle de l’enfant) afin de

d’offrir un plus large éventail d’activitéset d’en augmenter la fréquence. Leprojet connaît présentement un déficitfinancier qui freine son évolution; lessubventions attendues ne se sont pasconcrétisées et la survie de la cuisinecollective est menacée. Le manqued’argent est un souci constant pour lacoordonnatrice, particulièrementlorsqu’elle doit faire patienter jusqu’enseptembre des pères qui voudraientparticiper à un groupe de soutien durantl’été. Elle pointe du doigt plusieurslacunes dans les politiques actuelles desubvention. « Ils vous donnent del’argent pour un an, puis ils ferment lerobinet ». Elle aimerait bien que lesorganismes subventionnaires laissent lacollectivité cerner ses problèmes et sesbesoins et octroient des fonds sanss’interposer. Mais, pour le moment, celane correspond pas avec la stratégie definancement en vigueur : « Ils vousoctroient une subvention si vousrépondez à des besoins, mais cesbesoins, ce sont eux qui lesdéterminent! »

Le fait que le projet soit géré par uneorganisation qui a les reins solides luiassure évidemment une certainestabilité, tout comme l’apport essentieldes bénévoles grâce auxquels il estpossible de maintenir plusieurs activités.Même si la coordonnatrice affirme quele manque de ressources financières luipermet de faire preuve de créativité, ellepréférerait utiliser ses talents à rendreles activités plus intéressantes, plutôtque de chercher constamment desmoyens d’être en mesure de les offrir.

Des échos du terrain:

Les secrets de Carolyn

Arsenault

-Il ne faut pas entreprendre tout seulun projet. L’un des éléments les plusimportants est de créer un réseau ausein de la collectivité et d’obtenir lesoutien de cette dernière.

-Il faut s’assurer que les pères saventqu’ils sont importants aux yeux deceux qui animent un projet, surtouts’ils croient qu’ils ne le sont pas auxyeux du système judiciaire.

-Des dépliants, c’est bien… mais cen’est pas assez. Il faut participer auxactivités et aux événements de lacollectivité afin d’acquérir de lacrédibilité. Ce type de partenariatest un bon moyen de donner de lavisibilité à un projet et de le faireconnaître adéquatement.

Deux souc i s l a rgementpartagés

Comme c’est le cas pour bon nombredes projets recensés, la progression duDads Project semble entravée par deuxobstacles qui sont autant de défis àrelever.

Des pères infidèles :

Le principal défi consiste à inciter lespères à participer et à le faire sur unebase régulière. Ils prennent part auxactivités du projet de manièresporadique ou encore en bloc, commec’est le cas pour les sessions de soutienéchelonnées sur dix semaines. Un pèreaffirme : « Je n’ai pas besoin departiciper aux activités quand leschoses vont bien. Mais quand jetraverse une crise, c’est bon de savoirque ces activités existent ». Cet avis estpartagé par plusieurs pères. L’une dessolutions retenues pour assurer uneprésence plus assidue des pères auprojet consiste à tenir les réunions dugroupe de soutien toutes les deuxsemaines et de garder les portes dulocal ouvertes la semaine suivante; unpère bénévole y accueille les pères qui «sont venus faire un tour ».

Maudit argent!

L’autre défi, qui ne surprendra personne,c’est le financement. La coordonnatrice,Carolyn Arsenault, croit que le projetpourrait s’améliorer avec un budget plusélevé. Cela lui permettrait, par exemple,

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Lieu Montréal

Type d’intervention Soutien et accompagnement des pères; sensibilisation de masse

Début du projet 1997

Clientèle ciblée Pères seuls, séparés ou divorcés qui traversent une situation de crise

Objectifs Offrir un soutien dynamique aux pères dans leurs divers rôles et dans la relation avec leurs enfants.

Aider les pères à mieux comprendre leur rôle paternel et à miser sur leurs forces.

Offrir aux pères l’occasion de partager leur expérience avec d’autres pères qui vivent le même genre de situation en organisant une série d’activités.

Sensibiliser la collectivité au rôle important et positif que jouent les pères.

Équipe Une coordonnatrice, un animateur masculin bénévole, un graphiste, 4 autres bénévoles.

Principaux partenaires

Budget annuel et sources de financement Les 17 000 $ qu’octroie Centraide du Grand Montréal sont consacrés à la rémunération de la coordonnatrice. Une subvention de Santé Canada permet de couvrircertains frais de fonctionnement du projet.

Nom du projet The Dads Project

Personne-ressource et adresse

Carolyn Arsenault, coordonnatriceCatholic Community Services, 1865, boul. de Maisonneuve OuestMontréal (Québec) H3L 1J9, Téléphone : (514) 937-5351, poste 237Courriel : [email protected]

Catholic Community ServicesTable de concertation anglophone sur la paternitéCLSC de Notre-Dame-de Grâce

À propos de la mise à profit des transitions

« Au milieu des années 1970, un nombre croissant de chercheurs ont commencé à utiliser des concepts de recherche quitenaient compte de la constance et du changement non seulement chez la personne mais aussi dans son milieu. J’ai qualifié lesconcepts de cette sorte de modèles de chronosystème. Une attention particulière a été accordée aux changements dans ledéveloppement qui sont occasionnés par des évènements ou des expériences de vie. Ces expériences peuvent découler soit dumilieu externe (p. ex., la naissance d’un frère ou d’une sœur, l’entrée à l’école, un divorce ou un gain à la loterie), ou provenirde l’organisme (p. ex., la puberté ou une maladie grave). Quelle que soit leur origine, de tels événements ont pourcaractéristique essentielle de modifier la relation existante entre la personne et le milieu, créant ainsi une dynamique qui peutoccasionner des changements sur le plan du développement. »

Bronfenbrenner, U. (1979). The ecology of human development: experiments in nature and by design. Cambridge, MA:Harvard University Press.p.201

« La sensibilité au processus de développement s’appuie non seulement sur l’âge chronologique des participants, mais aussi surla connaissance du moment auquel le programme est mis en œuvre par rapport à l’évolution du système – s’il s’agit, entreautres, d’un système familial, d’un système dyadique ou d’une collectivité. Lorsqu’un programme prévoit de se pencher sur lesbesoins des personnes au cours de transitions critiques, il est important de pouvoir s’ajuster aux étapes de transition auxquelleselles font mutuellement face. À cet égard, il faudrait éventuellement que les programmes soient assez souples pour viser lesbesoins des personnes, des familles ou de systèmes plus larges qui se situent à différents moments de la transition. Par exemple,les besoins de la famille d’un malade chronique peuvent être très différents selon le degré de compréhension et de réponse desmembres de cette famille tant à l’égard de la maladie que des réactions des autres membres. »

Bond, L.A., Wagner, B.M. (1988). Families in transitions: Primary prevention programs that work. Thousand Oaks: Sage Publications.p.346

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Être père, c’est aussi un jeuLes activités père-enfants fontappel aux intérêts et aux forcesdes pères, les encourageant àjouer avec leurs enfants et àpartager avec eux leurexpérience. Par exemple, lespères originaires du Brésil et del’Angola ont appris dès leurenfance à maîtriser l’art defabriquer et de faire voler un cerf-volant. C’est un art qu’ils peuventmaintenant transmettre à leurenfant, et en jouant avec lui, cespères se rendent non seulementcompte du plaisir qu’ils ressententà accomplir ensemble cetteactivité, mais aussi del’importance que le jeu peut avoirdans leur relation. Par ailleurs,l’interaction des pères et desenfants à l’occasion de sortiesoffre la possibilité de faire demultiples apprentissages etfavorise l’intégration culturelledes familles immigrantes. Leslieux visités sont choisis en tenantcompte de leur facilité d’accès(financière ou géographique) demanière à que les pèrescontinuent d’y amener leur enfant.

En 1998, United Way lance à travers leCanada l’activité Success by Six afin destimuler le développement des enfantsde moins de six ans et de soutenir leursparents. Cette activité s’accompagned’une offre de financement de trois ans,une occasion que la St.-ChristopherHouse, à Toronto, n’allait pas laisserpasser.

La St. Christopher House est unorganisme sans but lucratif qui offre unéventail de services à l’ensemble de lapopulation, particulièrement auxcommunautés culturelles. Avec deuxautres organismes intervenant auprèsde la communauté de langue portugaisede Toronto, il soumet donc un projet àUnited Ways et obtient la subvention.Les trois partenaires se divisent alors latâche : un organisme travaillera avec lesmères, un autre avec les couples et St-Christopher House interviendra auprèsdes pères. Les intervenants de cet

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Organiser des activités quirépondent aux besoins despères ne suffit pas à garantirleur participation; il faut lesrecruter là où ils sont, dansleur milieu.

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organisme voient un défi dans le faitd’être parmi les premiers à mettre enœuvre un projet destiné exclusivementaux pères, un groupe qu’ils avaient de ladifficulté à intéresser à leursprogrammes pour parents. JussaraLourenço est embauchée commeprincipale animatrice du projet un anaprès son lancement. Cette décision adécoulé de longues discussions, carplusieurs estimaient que cette tâcherevenait naturellement à un homme.Mais les pères consultés n’ont euaucune objection à ce que l’animationsoit confiée à une femme si elle estcompétente.

Des activités qui favorisent lepartage de l’expérience

Le Parenting Group for Fathers (Groupepour la formation parentale des pères)se réunit deux fois par mois, durant unjour de fin de semaine. De huit à dixpères y participent, accompagnés d’unou de deux enfants. Une variétéd’activités sont offertes : des activitésaxées sur l’enfant, des activitéssocioculturelles, ainsi que des visites dela ville ou d’un lieu culturel. JussaraLourenço et un animateur bénévoleaccompagnent le groupe.

L’animatrice offre également un soutienindividuel aux pères du groupe. Cesoutien est nécessaire lorsque desurgences ou des situations délicates nepeuvent être abordées en groupe. Elleleur donne des renseignements et

s’assure qu’ils ont accès à une ressourceappropriée : un médecin de famille, unconseiller juridique ou un psychologue,mais aussi une ressource qui pourra lesaider sur le plan du revenu, du logementou de la nourriture. Il lui arrive de lesaccompagner dans leurs démarchesquand la langue constitue un obstacle.

Enfin, les activités du projet incluent desateliers conçus pour les pères, maisauxquels les conjointes sont invitées. Cesont les pères qui choisissent le thèmede la discussion. Un atelier a ainsi portésur le perfectionnement du langage, carles pères se demandaient quelle seraitl’incidence d’une mauvaise maîtrise dela langue anglaise sur la capacitéd’apprentissage de leur enfant à l’école.D’autres ateliers ont traité de ladiscipline ou des différences d’opinionsentre les pères et les mères. Ces ateliersconjoints sont importants puisqu’ilsfavorisent la discussion au sein ducouple et amènent les parents à être surla même longueur d’ondes.

Deux fois par année, on consulte lespères sur les activités qu’ils aimeraientaccomplir avec leurs enfants et sur lesthèmes qu’ils voudraient aborder enatelier. L’animatrice propose aussi desidées de sorties, puisque certains pères,même après dix ans passés à Toronto,ne connaissent pas encore tout à fait laville.

Dans l’ensemble, le projet rejoint 16pères. Certains viennent d’immigrer etd’autres ont la garde permanente de

leur enfant. Plusieurs entretiennent desrelations en dehors des activités dugroupe et se soutiennent mutuellement.Ils s’invitent à l’occasion d’un repas surbarbecue ou d’un anniversaire. Quatred’entre eux, qui ont la garde de leurenfant, sont allés faire du campingensemble l’été dernier. Aux dires de l’und’eux, pour ses enfants et lui, le projet aété « synonyme de détente, d’harmonieet de protection ». Trois éléments quebien des pères et bien des enfantsaimeraient trouver dans la relation quiles unit.

Avoir des alliés, ça peuttoujours servir…

Selon Jussara Lourenço, un projet abeaucoup plus de chance de survivre s’ilest réalisé avec des partenaires ou s’ilest chapeauté par une organisation plusvaste comme la St. Christopher House.Le principal avantage d’un partenariatest de pouvoir offrir davantage deservices à un plus grand nombre defamilles. En outre, les organismessubventionnaires voient tout partenariatd’un bon œil, car il donne lieu à unemise en commun des ressources et àune utilisation plus judicieuse de cesressources. En fait, le soutien departenaires peut aider à pallier unepénurie de ressources humaines ou untaux élevé de roulement du personnelqui caractérisent souvent le milieu

communautaire. Par contre, lepartenariat suscite également des défis.Par exemple, il faut s’assurer que chaquepartenaire accomplisse la tâche àlaquelle il s’est engagé ou que lesorganismes partenaires continuentd’agir en étroite concertation. Pour sapart, Jussara Lourenço estime importantque les organismes partenairesentretiennent au préalable de bonnesrelations. Quoi qu’il en soit, lepartenariat semble représenter uneformule fructueuse; les trois organismesassociés au projet sont en traind’élaborer un outil commund’évaluation. Pour la suite, ils entendentnégocier collectivement une nouvelleentente avec United Ways et chercherensemble du financement privé.

Le recrutement : une offensivetous azimuts

Jussara Lourenço a entrepris sadémarche de recrutement comme ungénéral qui dirige une campagnemilitaire : en investissant tout le terrain.Sa première manœuvre a été d’établirdes liens avec les autres organismesactifs au sein de la communauté delangue portugaise. L’animatrice s’estprésentée avec des dépliants et del'information sur le programme partoutoù les gens parlaient portugais et où elleétait susceptible de rencontrer despères : les églises, les organismes deservices ou d’aide, etc. Elle soutient que« le démarchage pour rejoindre les pèresest une tâche ardue, mais c’est la seulevoie à emprunter. Il ne faut pas avoirpeur de se mêler à la communauté, car

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Les secrets de Jussara

Lourenço

-Il ne faut pas dicter le programmed’activités et l’imposer aux pères; ilssavent mieux que quiconque ce quileur convient.

-Dans un rôle d’animateur, il fautveiller à être accessible et conscientque l’on est pas un spécialiste qui atoujours réponse à tout.

-En tant qu’animatrice féminine, ilfaut également faire extrêmementattention de pas susciter dessentiments de méfiance chez lesconjointes ou les amies de cœur despères. Elles doivent parfaitementsaisir le rôle de l’animatrice, parexemple, en les invitant à une activitéfamiliale ou aux ateliers dediscussion.

-Il faut aussi faciliter la vie aux pères,par exemple, en les traitant parfoiscomme des invités, ou en assumantles frais de transport ou d’admissiondans le cadre d’une sortie.

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c’est comme ça que l’on comprend lesbesoins. Il faut dénicher les pères qui sedistinguent au sein de la collectivité, cesont eux qui vont entraîner les autres. »Ce démarchage et ces contactspersonnels ne l’ont évidemment pasempêchée de recourir à d’autresstratégies de recrutement comme lapublicité, les sections réservées auxservices communautaires dans leshebdomadaires de la communautélusophone et les entrevues accordéesaux journaux et à la radio.

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Lieu Toronto (Ontario)

Type d’intervention Soutien à la relation père-enfant


Clientèle ciblée Pères immigrants de langue portugaise(du Brésil et de l’Angola, principalement)et leurs enfants de o à 6 ans

Objectifs Favoriser la relation entre le père et son enfant enamenant le père à jouer avec celui-ci.

Accroître les connaissances du père sur le développement de l’enfant.

Accroître ses connaissances de la culture canadienne, de ses traditions et de la ville de Toronto.

Équipe Trois personnes : une intervenante, un animateurbénévole et la coordonnatrice du Programme enfance-jeunesse-famille de l’organisme St. Christopher Housequi supervise le projet.


Budget annuel et sources de financement Les 16 000 $ (assurés pour trois ans) qu’octroie UnitedWays of Greater Toronto pour le volet de Success by Six consacré aux pères sont consacrés à la rémunération d’uneanimatrice engagée deux jours par semaine et au coût des activités (déjeuner pour les enfants, transport, garderie,etc.). St. Christopher House paie les heures supplémentaires consacrées au soutien individuel des pères.

Nom du projet Success by Six - Parenting Group for Fathers


Jussara Lourenço (intervenante) et Fatima Valentine (coordonnatrice)St. Christopher House248 Ossington Ave.Toronto (Ontario) M6J 3A2Téléphone : (416) 532-4828Courriel : [email protected]

Le personnel de St. Christopher HouseDeux partenaires principaux extérieurs : Abrigoet College Montrose. D’autres organismes de lacollectivité adressent également des pères auxintervenants du projet.

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À propos de recrutement

« On peut mettre sur pied des stratégies de recrutement sur mesure (obstinées, systématiques, ingénieuses, attrayantes…!) defaçon à s’assurer que les personnes qui présentent des besoins plus importants fréquentent le programme. Des servicesconnexes de garderie, de transport et d’alimentation ou encore la tenue d’activités dans le milieu familial même sont desfacteurs qui permettent de rejoindre des personnes souvent aux prises avec de multiples contraintes et de maintenir leurintérêt. »

Groupe de travail pour les jeunes. (1991). Un Québec fou de ses enfants. Gouvernement du Québec : Ministère de laSanté et des Services Sociaux.p.61

« Nous croyons que plus les hommes vont en entendre parler [du rôle du père], plus il sera possible de briser les barrières etles préjugés culturels qui mettent un frein au regroupement des hommes, et ce, afin de susciter une plus grande participationdes pères. Nous avons donc planifié de poursuivre continuellement, tout au long de l’année, des activités de promotion. […] Aufil des sessions, nous avons réalisé que 90 % des pères qui s’inscrivaient avaient déjà eu l’occasion de rencontrer l’animateurou l’animatrice. Ce premier contact personnel a permis d’établir un lien minimal de confiance, d’aller au-delà des appréhensionset de poser le geste de s’inscrire. […] À vous d’identifier, dans votre milieu, les lieux privilégiés pour parler avec des pères. »

Ferland, L. et Ménard, M.(1997). Les sessions d’entraide Cœur de Pères : guide d’animation. St-Gabriel-de-Brandon :Cible Famille Brandon inc, pp.23-24.

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En Beauce, au Québec, plusieursintervenants du milieu scolaire sontpréoccupés par le devenir des garçonsdans un contexte social oùl’adolescence a tendance à se prolongerjusqu’à ce que les jeunes aient intégré lemarché du travail. Ils se soucient de ladisparition d’un grand nombre de ritesde passage entre l’adolescence et l’âgeadulte. Ils constatent que les jeunes, enl’absence de modèles positifs valorisésdans leur entourage, se rabattent surdes stéréotypes véhiculés par lesmédias ou par le reste de la « gang ». Ilsobservent de plus que peu d’hommesou de pères sont capables d’expliquer àleur fils en termes simples en quoiconsiste « être un homme ». Et il ne suffitpas à ceux qui savent l’expliquer d’avoirles mots pour le dire; il leur faut aussiêtre en relation avec leur jeune pour luitransmettre les attitudes et les habiletésnécessaires en vue de devenir un

Entre-hommes

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Une expérience intensive de pleinair où, à travers des épreuvesphysiques, des pères apprennent àaccompagner leur fils et à leurtransmettre un modèle positifd’affirmation de soi.

homme, « petit à petit ». Comme lesadolescents désireux de s’affirmer sontsouvent portés à s’opposer à leursparents, il n’est pas facile pour un pèrede rejoindre son fils sans que celui-ci sesente menacé ou contrôlé. Le défi del’équipe d’intervenants du milieu del’éducation de la Beauce a doncconsisté à mettre au point une approchepermettant de soutenir le père dansl’accompagnement de son fils en trainde devenir un homme.

L’expérience de plusieurs années detravail avec les jeunes a amené cetteéquipe à remarquer l’intérêt qu’ils ont,de façon générale, pour les activités deplein air et les défis concrets (parexemple, l’escalade ou les sportsextrêmes). Ces expériences intenses ontmarqué plus d’un jeune, autant dansleur façon de voir la vie que dans leursattitudes et leurs comportements. Mais

pour que « la magie se produise », il nesuffit pas de mettre un groupe de jeunes« dans la misère » pendant une fin desemaine, il faut aussi les accompagnerdans leur expérience.

À l’initiative de Raynald Goudreau et deGuy Beaudet, Entre-Hommes est doncné de la conjugaison d’un souci, d’uneexpérience et d’un savoir. Pendant troisans, avec le concours de petits groupesde fils et de pères, l’approche a ététestée, précisée et corrigée. Entre-Hommes en est maintenant à saquatrième année d’existence.

Quand c’est « cool de tripperavec P’pa »

Le projet Entre-Hommes vise à mettreen relation un adolescent et un adultemasculin qui joue un rôle déterminantdans sa vie (de préférence son père), et

suite à la page 46

LA ROUE DE

L’AFFIRMATION

Cette approche est un modèled’affirmation de soi en quatremodes qui tire sa force et sasagesse de la nature. Chaquemode est associé à un animalet à une couleur. Il s’agit d’unefaçon simple et imagée denommer des attitudes et desforces intérieures à maîtriserpour arriver à vivre enéquilibre avec soi-même, lesautres et l’environnement engénéral.

- Le bison et le bleu sontassociés au défi, audépassement de soi, à ladétermination et à la volonté.

-L’écureuil et le vert sontassociés à la sensibilité, àl’émerveillement, au jeu et à lacapacité d’apprécier le plaisir.

-L’aigle et le jaune sontassociés à l’engagement dansles relations, au sentimentd’appartenance, à la capacitéde respecter l’autre et d’établirla confiance dans cetterelation.

-Le grizzly et le rouge sontassociés au contrôle del’agressivité, au contrôle desoi et à la capacité deconserver son équilibre dansdes situations d’urgence.

L’équilibre et la

flexibilité

Ces quatre forces intérieuressont autant de façons des’affirmer. C’est la manière deles vivre qui fera que chacuned’elles sera vécue et expriméetantôt positivement tantôt

négativement. D’une situationà l’autre, l’individu doit être enmesure de s’adapter pourtrouver la bonne attitude àadopter et répondre auxexigences de la situationvécue. L’intégration de cette « roue del’affirmation » àl’accompagnement d’un jeunedans le quotidien offre un outilprivilégié et accessible pourcommuniquer facilement aveclui et le guider dans sadémarche visant à « devenirun homme ». Par un langageconcret et visuel (par letruchement de l’identificationà chacun des animaux) maisporteur de sens, le père peutfaire écho aux comportementspositifs ou négatifs de son filset lui signifier ce qu’il perçoitou ressent : « Tu étais dans tongrizzly qui voulait mordre toutle monde. Tu as le droit d’êtredans ton grizzly, mais il y aune manière d’être agressifsans pour autant manquer derespect aux autres. »L’essentiel est nommé et lejeune comprend ce qu’on veutlui signaler. De plus, il s’agitpour les pères de milieupopulaire qui, le plus souvent,n’ont pas eux-mêmesbénéficié del’accompagnement de leurpère, d’une approcheaccessible pour soutenir leurfils dans sa démarche afin dedevenir un homme.

L’expérience vécue depuistrois ans démontre qu’enl’espace de 30 minutes, despères, des adolescents etmême des enfants de huit ansarrivent à comprendre cemodèle d’affirmation de soi età reconnaître leurs forces etleurs limites personnelles.

après la remise du bulletin de lapremière étape. L’un des enseignants ouun membre de l’équipe d’animationtéléphone à chacun des pères. « Il estparfois difficile de les convaincre de seprésenter à la première rencontre, maisune fois qu'ils y ont assisté, il est rarequ’ils abandonnent. »

Les animateurs présentent aux pèresquatre éléments d’information :- le dossier scolaire de leur fils et lesraisons qui justifient l’inquiétude del’école;- des statistiques générales sur lesuicide des hommes, sur les troubles decomportement, le décrochage scolaire,etc., qui révèlent à quel point lesgarçons courent davantage de risquesque les filles de connaître des difficultésscolaires; - de l'information sur l’importance durôle du père;- la signification de la session intensivedu projet.

L a d e u x i è m e s o i r é epréparatoire ne se tient jamais plus de deuxsemaines après la rencontre initiale,l’idée étant de miser sur l’intérêt suscité.On y explique le conceptd'accompagnement et celui de la « rouede l'affirmation ». Puis les pères sontinvités à pratiquer des activitésphysiques qui leur permettent d'intégrerrapidement l'utilisation de cette roue,de sorte qu’ils la possèdentadéquatement lors de l’activité intensiveavec leur fils. Cette connaissance

ce, dans un contexte « cool » aux yeuxdu jeune, un contexte qui facilitel’interaction et la complicité entre lui etl’adulte. Pour favoriser cettecommunication, ceux qui sont à l’originedu projet ont choisi un lieu de rencontrenon hiérarchisé en harmonie avec laculture locale des jeunes. Un séjourintensif de 24 heures en plein air, où filset pères collaborent et s’affrontent dansdes épreuves physiques, permet debriser les modèles relationnelsd’autorité souvent fuis par les jeunes. Enrevanche, il favorise la mise en placed’un nouveau modèle de relation fondésur la collaboration, la coopération etl’accompagnement du fils par son père(concept clé de l’approche préconiséedans le cadre du projet). Ce contextepermet en outre l’intégration rapided’un mode de communication simple etefficace.

C’est dans l’action qu’on lesrejoint!

Le projet comprend quatre activités :trois rencontres d’environ deux heureschacune et un séjour intensif en forêt de24 heures. Le séjour intensif en forêtregroupe un maximum de huit jeunes etde huit pères, accompagnés de quatreanimateurs.

L a p r e m i è r er e n c o n t r e préparatoireLes pères des jeunes qui connaissentdes difficultés d’ordre scolaire oupersonnel sont invités à venir à l’école

renforcera leur sentiment decompétence face à leur fils et leurpermettra de s’abandonner plusfacilement au plaisir des jeux.

La session intensiveen forêt a lieu sur une base de plein air.

Elle débute le vendredi à 17 heures parun accueil, suivi d’une partie de « ballonprisonnier » (coopération) et d’unsouper. Au cours de la soirée, des jeuxcoopératifs favorisent l’intégration de la« roue de l'affirmation » qui est alorsprésentée aux fils. Suivent ensuite desjeux de rôle pour illustrer différentsstéréotypes masculins et amener lesparticipants à mettre à jour leurs valeurspersonnelles.

La matinée du samedi est entièrementconsacrée à une série d'épreuvesphysiques en forêt. Ce sont des activitésoù parfois le père et son fils collaborent,et où parfois ils se retrouvent encompétition.

L'après-midi du samedi est consacré àdes échanges sur les expériences de lamatinée. Les attitudes et lescomportements des jeunes sontdiscutés; chaque jeune reçoit desconseils pratiques, des ancrages pour leguider. Ces ancrages sont symboliséspar un objet ayant un lien avec la « rouede l’affirmation » qui rappelle les forcesdu jeune dans sa façon de s’affirmer.L’après-midi se termine avecl’établissement d’un plan d'interventionindividuel pour chaque jeune en vertuduquel le père s’engage à continuer de


Les secrets de l’équipe

Entre-Hommes

-Il faut mettre en relief lescompétences des pères et desjeunes. À vouloir travailler avecles limites des gens, on finit parleur envoyer ces limites en pleinvisage, à leur faire sentir qu’ilssont incompétents.

-Il faut bien se connaître lorsquel’on est intervenant, en tant quepersonne et en tant qu’homme,pour pouvoir illustrer sur-le-champ à un père et à son fils leprocessus relationnel qui semanifeste à un moment donné.

-Il faut pouvoir saisir rapidementl’essentiel d’une demande d’aide,de soutien ou de service.

-Il faut rejoindre les jeunes et leshommes au moyen d’activitésconcrètes, liées à leur réalité, àleur culture, dans un contexte quileur est significatif, en étantparfaitement au courant de laculture et des intérêts de laclientèle ciblée.

-Il faut être créatif et passionné,et savoir communiquer sonenthousiasme et sa passion.

Entre-hommes

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soutenir son fils dans son cheminementpersonnel. Le projet demande donc auxpères un investissement envers leur filsqui va au-delà d’un simple séjour de 24heures en forêt.

La rencontre de suivi se fait de trois à six mois après la sessionintensive. Jusqu’à maintenant, le groupese retrouve autour d'un souper oùchacun fait le bilan de l’évolution de sonplan d’intervention individuel et de cequ’il a retenu du séjour intensif en forêt.

L’expérience des animateurs les amèneà souligner l’importance del’accompagnement des couples père-filsaprès la session intensive. « On ne peuteffectivement transformer un jeune enhomme en l’espace de 24 heures! » Ilfaut du temps au père comme au filspour intégrer les nouvelles attitudes etles habiletés propres au rôle de chacun.Les animateurs accompagnent les pèresau cours des mois qui suivent la sessionintensive.

Qualités particulières exigéesde la part des animateurs dece projetCe projet exige trois qualitésparticulières de la part des animateurs :- Être disponible en dehors des heuresnormales de travail, notamment aucours de l’animation du séjour intensifde 24 heures en forêt. - Avoir l’habileté qu’exigent les activitésphysiques du projet, sinon, pouvoircompter sur une personne-ressourcedans le réseau pour prendre en mainl’aspect technique des activités en forêt. - Être soi-même en cheminement en vuede « devenir un homme », car latransmission aux jeunes et aux pèresdes valeurs doit venir de l'intérieur.

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Lieu Saint-Georges de Beauce (Québec)

Type d’intervention Activité intensive en plein-air


Clientèle ciblée Des jeunes de 13 à 18 ans qui présentent un risque plus ou moins élevé dedécrochage scolaire (occasionné par des difficultés d’adaptation, d’apprentissageou de comportement) et leur père ou une figure masculine significative

Objectifs -Favoriser, dans le réseau social naturel du jeune, le développement d’une relation avec un adulte masculin significatif (son père ou un parrain).

-Amener le jeune et son père à prendre conscience de leurs principales valeurs et croyances en ce qui a trait au fait d’être un homme.

-Présenter au jeune et à son père un modèle positif d’affirmation de soi dans différentes situations, ce qui leur permettra de parler facilement de leur vécu.

-Amener le jeune et son père à se donner un objectif significatif dans leur relation et un objectif scolaire (en termes d’effort ou de responsabilités), si besoin est.

Équipe Quatre intervenants d’une école secondaire et trois intervenants d’un CLSC.


Budget annuel et sources de financement Un montant de 3 000 $ qui couvre tous les fraisoccasionnés par les activités (location d’un camp en plein air, nourriture, etc.) et le salaire d’un éducateur spécialisé.Les salaires des autres animateurs sont à la charge de leur employeur (CLSC et école). Les jeunes et les pères n’ontaucuns frais à payer.

Nom du projet Entre-Hommes - Relation père-fils dans l’ action


Raynald Goudreau (psychologue scolaire). Polyvalente Veilleux 695, avenue Robert-Cliche, St-Joseph de Beauce (Québec). G0S 2V0Téléphone : (418) 397-6841, poste 254Courriel : [email protected]

-École / -CLSC / -Centre jeunesse-Organisme communautaire du milieu qui travaille avec les jeunes

Des outils Un guide d’animation conçu de manière à ce que les animateurs l’utilisent de façon autonome.Une affiche de la « roue de l'affirmation » sert également à l’animation et à la présentation de l’approche.

Pour tous renseignements Sylvie Lemieux, Service de la recherche et du développementCommission scolaire de la Beauce-Etchemin. 1925, 118e Rue .Ville de Saint-Georges (Beauce)G5Y 7R7. Téléphone : (418) 226-2510. Télécopieur : (418) 226-2509Courriel : [email protected]

Entre-hommes

À propos d’une approche qui tient compte de la réalité des pères

« Les intervenants, cliniciens et bénévoles vous le diront : les hommes et les femmes n’ont pas la même attitude face à l’aide etau soutien. Cette différence est manifeste lorsqu’on regarde les statistiques, les femmes utilisant et offrant plus d’aide que leshommes. […] Il est relativement plus difficile d’intervenir auprès des hommes, du moins, plus difficile de les inciter à s’engagerdans une intervention. Cette situation, néfaste pour les hommes, implique des coûts sociaux élevés, et c’est pourquoi il fautessayer de mieux comprendre leurs besoins. […] Les hommes ont souvent de la difficulté à entrevoir qu’ils peuvent demanderde l’aide ou recevoir du soutien, car cela est incompatible avec le rôle masculin. […] La socialisation et les rôles masculins nefavorisent pas l’expression des sentiments ni de la vie intérieure, mais impliquent plutôt la compétence, le succès et laréalisation de soi. »

Dulac, G. (1996). L’intervention auprès des pères : des défis pour les intervenants, des gains pour les hommes. Prisme (18), pp.194-195.

« Les animateurs doivent se rappeler que chaque individu vit une expérience unique. Ils doivent, par conséquent, se mettre audiapason de chaque participant et aider chacun à cheminer à son propre rythme. Afin de préserver leur propre motivation, lesanimateurs doivent accepter le fait que certains participants avanceront lentement alors que d’autres chemineront à grands pas.Il est également important d’intervenir de façon à ce que chacun soit mis en valeur et prenne conscience de son potentiel.

Comme ce type de rencontres est souvent truffé de moments bouleversants, une certaine dose d’humour peut s’avérer fort utilepour détendre le climat et pour réorienter les discussions.

Pour animer un groupe de pères, il faut être convaincu que ces derniers jouent un rôle important dans l’éducation des enfantset qu’ils désirent occuper cette place même s’ils ne savent trop comment y parvenir parfois. Le soutien du groupe estl’instrument qui leur permettra de mieux se situer par rapport à ce rôle. »

Beauchamp, D., Thibaudeau, C. (1995). Pères présents, enfants gagnants. Guide à l’intention des intervenants.Montréal : Hôpital Ste-Justine.p.19.

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démarche d’entraide et d’approfondirun des thèmes de la session : lacoparentalité. Ils se regroupent alors enun « comité » et, en compagnie desanimateurs du groupe, le Comité depères met en place un ateliercomprenant deux rencontres. Cetatelier, intitulé Coéquipiers père-mère :pas toujours facile!, permet à des pèreset à des mères de discuter de leurdouble rôle de conjoint et de parent, deleurs façons différentes d’agir en tantque parents, des insatisfactions que celapeut parfois engendrer et des solutionsà envisager pour pallier ces situations.

Les sessions Cœur de pères, l’atelierCoéquipiers père-mère : pas toujoursfacile!, le Comité de pères » et lesactivités qu’ils organisent sontmaintenant regroupés sous le thèmePlace aux pères!

Les sessions Cœur de pèresCes sessions d’entraide sont offertes àun groupe de neuf pères, une fois parsemaine durant huit semaines. Elles

visent à favoriser le partaged’expériences entre hommes et à lesamener à réfléchir à leur paternité surdes thèmes tels que Être hommes etpères, Au-delà des préjugés!, Noslangages d’amour, Nos valeurs de basedans l’éducation.

L’approche qui sous-tend ces sessionsd’entraide est simple : « Par, pour etavec les pères ». Les animateurs misentbeaucoup sur le savoir-faire des pères etsur leur potentiel. Aucun psychologueou professionnel de l’interventionn’assiste à ces sessions essentiellementaxées sur l’entraide. Chaque père, àpartir de son expérience, contribue àsusciter la réflexion sur la paternité : «Nous ne sommes pas des spécialistes;nous devons améliorer noscompétences. Nous nous efforçons demieux utiliser cette force que nouspossédons tous, et qui est précisémentle fait d’être père ». L’approche consistedonc à écouter les pères et à leur laisserla chance d’exprimer leurs besoinsprécis. « Le but n'est pas de leur

C’est après avoir assisté à un mêmecolloque sur la paternité que MurielMénard, intervenante dans une Maisonde la famille de la région de Lanaudière,et Luc Ferland, père « à part entière defin de semaine », décident de mettre surpied les sessions d’entraide Cœur depères. Ce projet s’inspire du programmePères présents, enfants gagnants,présenté ailleurs dans ce répertoire.Pour des motifs différents, les deuxinitiateurs croient qu’il est important demettre sur pied une ressourcespécifique pour les pères dans leurrégion rurale. L’intervenante, de soncôté, constate que trop peu de pèresparticipent aux activités de sonorganisme et juge important de lesrejoindre. Le père, quant à lui, se sentsouvent marginalisé à titre de pèredivorcé et a déjà tiré parti d’échangesen petits groupes sur le thème de lapaternité.

Une fois la première session de Cœur depères terminée, certains pèresexpriment le désir de continuer cette

Place aux pères !

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Quand on leur permet des’exprimer librement et en touteconfiance, les pères ont toujoursquelque chose de pertinent à diresur leur paternité.

les pères sont perçus comme desspécialistes de leur paternité. Cettedémarche n’exige pas le recours à desinterventions de type analytique; ellerepose sur le postulat que tous lesparticipants, à titre de pères, sont devrais spécialistes de leur paternité.

Des pères qui décident deprendre les rênesLe Comité de pères, formé des deuxanimateurs et de trois participants, estla dynamo du projet Place aux pères!.Ce sont les pères du comité quiprennent en charge une nouvelleactivité lorsqu’elle répond à un besoinde la collectivité et que le thème lesinterpelle. Par exemple, les pèresd’adolescents ont décidé de mettre surpied des ateliers entre pères etadolescents, alors que d’autres ont prisen charge l’animation de rencontresprénatales pour les pères. En outre, ilsaccompagnent souvent l’animateur duprojet lorsque celui-ci donne desséances de formation dans desorganismes familiaux, des centres dedétention et des maisonsd’hébergement, ou lors de rencontresprénatales.

Le Comité des pères fait également lapromotion de la paternité dans la régionau moyen d’articles dans les journaux etd’entrevues à la télévisioncommunautaire. C’est d’ailleurs un pèrequi préside actuellement le comité etfacilite les ateliers Coéquipiers père -mère : pas toujours facile! de concertavec l’animatrice en vue de préparer larelève. Cette participation des pèresillustre pertinemment ce qu’il convientde nommer l’« habilitation collective ».


Les secrets de

Luc Ferland

-Il faut s’assurer que les activitésdestinées aux pères sont entreprisesadéquatement. Pour ce faire, on doit faireappel à un ou deux gars intéressés etmettre sur pied des activités desensibilisation. La présentation de filmsen est un bon exemple, car en plus d’êtreagréable, elle suscite la discussion.

-Il faut miser sur le recrutement. Quandles activités fonctionnent bien, c’est grâceà un recrutement adéquat. On doit leconsidérer comme une activitéparticulière et essentielle.

-Il faut aller chercher les gens là où ils setrouvent. C’est ça du bon recrutement : lecontact personnel, d’abord et avant tout;les comités d’écoles; les rencontresprénatales, par l’entremise des enfants,des mères et des médias. Il est importantque les gens sachent qui sont lesresponsables des activités et se sententen confiance pour aller suivre une sessionde formation ou d’entraide avec eux.

-Il faut entretenir l’esprit d’équipe et lesentiment d’appartenance. Une attentionaccrue à l’esprit d’équipe permet demaintenir la motivation des membresainsi que le sentiment d’appartenance aucomité organisateur. Durant chaqueréunion, on doit toujours réserver unebonne demi-heure pour parler du vécu depère de chacun. On a plus à gagner àconsolider l’équipe qu’à consacrer tout letemps dont on dispose à « courir » lessubventions.

-Il faut faire preuve de souplesse enadaptant le contenu des activités auxbesoins des pères.

montrer comment devenir responsablesou engagés — ils le sont touspotentiellement et ils possèdent tousdes forces. Il faut leur donner confiancedans leur rôle de père. » Le rôle de LucFerland et de Muriel Ménard consiste àanimer les rencontres à titre de père etde mère, et d’établir un climat deconfiance. Cela permet de maintenir lecap sur le thème de la rencontre tout enlaissant chacun s’exprimer à sonrythme. Il est essentiel que les pèresperçoivent ces séances comme del’entraide, « que nous ne sommes pas làpour régler des problèmes; c’est moinsmenaçant pour les hommes et ils sesentent alors moins étiquetés ».

Le recrutement des pères reste laprincipale difficulté rencontrée par lesresponsables. Ils expliquent cephénomène par le manque dedisponibilité, à cause des horaires detravail ou de la crainte des participantsd’être identifiés à un problème et defréquenter un groupe d’échanges et desoutien.

Un outil à la portée des non-professionnels

Devant l’intérêt que suscitent lessessions Cœur de pères et lesdemandes de plus en plus fréquentesconcernant leur façon de faire, les deuxanimateurs ont décidé de produire unguide d’animation. Ce guide est conçupour des non-professionnels quidésirent mettre sur pied des groupes depères qui s’entraident. Il est orienté surle partage d’expériences et présenteune démarche axée sur le présent, où

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Place aux pères !

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Lieu Saint-Gabriel-de-Brandon (Québec)

Type d’intervention Groupe d’entraide et de soutien à l’intention des pèresvisant à favoriser l’engagement paternel


Clientèle ciblée Tous les pères de la région

Objectifs -Favoriser et soutenir l’entraide des pères.

-Promouvoir l’importance de la paternité auprès des pères, des mères et de la population en général.

-Confier aux pères un rôle déterminant au sein de l’organisme.

Équipe Deux animateurs, un homme et une femme et un comité de pères


Budget annuel et sources de financement

-Budget de fonctionnement : 1 600 $ (depuis 1997, Cible Famille Brandon) -Subvention non récurrente de démarrage : 10 000 $ (gouvernement du Québec)-Subvention non récurrente pour la production d’un guide d’animation : 6 000 $ (Institut Barthélémy)

Nom du projet Place aux pères !


Luc Ferland et Muriel MénardCible famille Brandon inc.15, rue Monday, C.P. 1079St-Gabriel de Brandon (Québec)JOK 2N0Téléphone : (450) 835-9094 Télécopieur : (450) 835-3935Courriel :cible.famille.brandonqc.aira.com

-Cible Famille Brandon / -CLSC / -Des garderies / -Des écoles-Des maisons de jeunes / -Des organismes communautaires

Outils disponibles

Les séances d’entraide Cœur de pères et un guide d’animation

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À propos de l’habilitation

« Parmi les éléments les plus importants et les plus fondamentaux (même s’ils sontle plus souvent ignorés), il faudrait que le personnel demande aux participants cequ’ils attendent du programme. Lorsque le personnel est au courant de leurs besoinset de leurs attentes, il peut les aider plus fructueusement et empêcher que lesparents délaissent le programme. »

Repucci, N.D., Britner, P.A. et Woolard, J.L. (2000). Preventing child abuseand neglect through parent education. Baltimore: Paul.H. Brooks.

« Parmi les propositions de pratiques sociales novatrices, l’intervention centrée surl’habilitation des personnes et des collectivités est progressivement apparue commeune des approches les plus pertinentes » [...]

« L’habilitation est en quelque sorte une tentative d’élargir le champ des actionspossibles tant du point de vue des ressources personnelles (p. ex., habiletés à lacommunication et leadership) que de celui de l’environnement (p. ex., accès à desservices adéquats et à un logement convenable). C’est d’un pouvoir d’agir dont il estquestion, d’un pouvoir d’initier ou de contribuer au changement souhaité. » (Watson,1992)

« De façon plus spécifique, nous pouvons définir le pouvoir d’agir comme unprocessus caractérisé par l’exercice d’un plus grand contrôle sur l’atteinte d’objectifsimportants pour une personne, une organisation ou une communauté. » (Rappaport,1987)

« Une telle perspective centrée sur le pouvoir d’agir part du principe que lespersonnes aux prises avec un problème sont les mieux placées pour définir la naturede leurs besoins et des solutions compatibles avec leur situation (Bernstein et coll.,1994). Si une telle affirmation n’exclut en rien la contribution des professionnels oudes bailleurs de fonds, elle souligne de façon non équivoque que le point de vue despersonnes concernées doit être systématiquement pris en compte. »

Le Bossé, Y et Dufort, F. (2001). Agir au cœur des communautés. Lapsychologie communautaire et le changement social. Québec : Presses del’Université Laval, pp. 7-9.

Tout est dans l’approche

La paternité, ce n’est passeulement l’affaire des hommesL’expérience de ColetteThibaudeau comme animatrice degroupes d’entraide pour les pèresfournit la preuve que l’allianceentre les hommes et les femmesautour de l’engagement paternelest possible. « Il est importantqu’ils me perçoivent comme unefemme et comme une alliée dansleur démarche [...]. Il m’arrive, àtitre d’animatrice, de confronterles hommes, mais ils ne se gênentpas pour le faire à leur tour […]. Ilest important de ne pas donnerl’impression qu’on apporte labonne nouvelle et la solution àtous leurs problèmes. Il estessentiel d’établir un climat derespect et de confiance dans legroupe. Tous les membres doiventse sentir importants. »

C’est en quelque sorte le féminisme quia conduit Colette Thibaudeau,travailleuse sociale en CLSC et en milieuscolaire, à s’intéresser aux pères et àorganiser son premier grouped’entraide. Il y a tout d’abord eul’influence de l’auteure françaiseChristiane Olivier, selon laquelle lesproblèmes entre hommes et femmesauraient une solution si les pèress’engageaient davantage dans la viefamiliale. Mais c’est la pression desgroupes de mères, où elle agissaitcomme animatrice, qui a le plus influésur Colette Thibaudeau : « Personne nes'occupe de nos maris! ». Elle décidedonc de s’occuper d’eux.

La première mise sur pied du projetn’est pas facile. Au terme de la premièreannée, l’organisme qui avait lancé leprojet ne souhaite plus le soutenir dansles écoles. C’est alors que s’établit un

Pères présents, enfants gagnants

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Un projet a beau être collectif, il reposesouvent sur la passion et les épaules dequelques-uns. Au Québec, dans le domainede la sensibilisation à l’engagementpaternel, l’un de ces quelques-uns est unequelqu’une.

que revêtent la présence etl’engagement du père. Elle rédige, entreautres, des articles sur la paternité quiparaissent dans des bulletins destinésaux intervenants et aux familles. Deplus, elle anime des journées auprèsd’éducatrices de garderie et deprofesseurs afin de les sensibiliser àl’importance du rôle du père à l’égarddes enfants. Elle organise également desévénements spéciaux, comme un bazarcommunautaire lors de la fête desPères. Finalement, elle insiste sur lanécessité de faire preuve de créativitépour rejoindre les pères, clientèlesouvent oubliée des organismes deservices à la famille. Selon ColetteThibaudeau, « comme c’est souvent lamère qui a la garde de l’enfant à la suited’un divorce, les intervenants sontsouvent portés à communiquer avec elleet à négliger le père biologique et lepère psychologique. C’est beaucoupplus de travail, c’est vrai, mais si on ne lefait pas, les pères se sentent peuimpliqués dans la vie scolaire de leursenfants! On commence à sentir lebesoin, et il est urgent, que ceux-cisoient plus présents dans les écoles ».

Utiliser les résultats et lesobstacles comme tremplins.

Même s’il n’y a pas d’évaluationsystématique du projet, il semble queles séances d’entraide aient un effetpositif sur le bien-être des hommes, deleurs enfants et de leur famille. Lespères participent assidûment auxrencontres, se témoignent beaucoup de

respect et plusieurs veulent poursuivrela démarche d’entraide. Quelques-unsparlent davantage de leur paternité autravail, ce qui entraîne la formation,dans les milieux de travail, de petitsréseaux de pères intéressés à parler deleur paternité. Cette répercussion n’estpas sans importance pour les hommes,et comme bien d’autres, ColetteThibaudeau croit que « c’est à travers lapaternité que la masculinité va seredéfinir ».

C’est pas parce qu’on n’a pasde sous que…

Le principal obstacle au projet est lefinancement. Il est difficile d’obtenir lesfonds nécessaires pour lancer oudévelopper de nouveaux projets desensibilisation de masse, notammentdans les entreprises et les garderies.Malgré ces difficultés, ColetteThibaudeau choisit comme prioritéd’intervention pour les prochainesannées de sensibiliser les directeursd’entreprise et les éducatrices degarderie à l’importance de la place dupère auprès de son enfant.

partenariat entre le CLSC de la Valléedes Patriotes et un directeur d’école,Denis Beauchamp. À la suite à cetteassociation, en 1985, le projet prendvraiment son envol. Il est maintenantimplanté dans 14 écoles de lacommission scolaire de l’Argile-Bleue etil est ouvert à tous les pères de la régionsous forme de groupes d’entraide.

Des groupes d’entraide qui semultiplient.

Les participants aux groupes d’entraidedans les écoles se réunissent sur unebase hebdomadaire pendant dixsemaines. On y accueille en général 15participants par session. Plusieursthèmes y sont abordés, notamment :mon père et moi, la masculinité, lesrelations entre hommes et femmes, lasexualité et l’éducation sexuelle, lesrôles du père, la communication et lanon-violence. Il arrive assez souvent quedes pères qui participent à ces groupesveuillent continuer leur cheminementaprès les dix semaines. C’est de cettemanière que de nouveaux petitsgroupes d’entraide naissent, soutenuspar la responsable et le RéseauHommes Québec.

Intervenir aussi auprès deceux qui interviennent.

L’action de Colette Thibaudeau ne selimite pas à l’animation des groupesd’entraide. Elle s’emploie tout autant àsensibiliser la population à l’importance


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LE LEADERSHIP

Des gens par qui les chosesarrivent

Colette Thibaudeau, pionnière auQuébec de l’interventioncommunautaire auprès des pères,expose les caractéristiques d’un bonleader. La promotion de la paternité estdevenu son cheval de bataille il ymaintenant dix ans, à une époque oùl’idée d’aider les hommes était loind’aller de soi. Son leadership s’estparticulièrement manifesté dans sacapacité de rallier à sa cause desacteurs clés qui l’ont aidée à diversesétapes de son projet : implantation,recrutement, rédaction de guidesd’intervention, animation de séancesd’entraide, etc. « Une bonne partie desrésultats que j’ai pu obtenir est due aufait que je me suis entourée dechercheurs, de psycho-éducateurs, desexologues, de professeurs et dedirecteurs d’école. Plusieurs d’entre euxont participé bénévolement à desactivités, sur des thèmes relevant deleurs compétences. »

Le deuxième guide est un ouvrage deréflexion et d’exercices qui s’adresse àtous les pères, que ceux-ci s’engagentdans un groupe d’entraide ou qu’ilsdésirent poursuivre une démarchepersonnelle de croissance en tant quepère.


Les secrets de

Colette Thibaudeau

-Il faut convaincre les dirigeants et lemilieu du bien-fondé du projet etfaire en sorte qu’ils aientl’impression qu’il s’agit de leurprojet.

-Il faut s’associer aux personnes clésdu milieu et aux autres intervenantsqui croient à la cause des pères ettravaillent pour elle.

-Il faut élaborer diverses stratégiespour rejoindre les pères : des lettresaux écoles annonçant le projet,l’orientation des pères vers le projetde la part des organismescommunautaires de la région et desarticles dans les journaux locaux.

-Il ne faut pas forcer les hommes àassister aux rencontres. Leurconjointe peut les influencer, mais ilfaut que ce soit eux qui choisissentde participer aux réunions.

-Il faut croire profondément que leshommes en général sont portés versune relation d’amour et vers leursenfants.

-Au cours des rencontres avec lespères, il faut privilégier lacommunication, l’échange etl’ouverture d’esprit de telle sorteque ces modes d’interactionpuissent prévaloir en compagnie deleurs enfants et de leur conjointe.

Les premiers outils québécoisd’animation pour les pères

Colette Thibaudeau et DenisBeauchamp, avec le soutien deDominique Renaud, ont élaboré deuxguides Pères présents, enfantsgagnants. L’un s’adresse auxintervenants et l’autre aux pères. Afin demener à terme leur projet, ils se sontassuré la collaboration étroite de troisspécialistes en éducation : JacquesRoss, Germain Duclos et LucieBeauregard.

Le premier guide, produit grâce à unesubvention de 10 000 $ dugouvernement du Québec et l’appui duCLSC de la Vallée des Patriotes et del’Hôpital Ste-Justine, vise à répondreaux besoins des intervenants. Ilprésente l’approche théorique del’intervention fondée sur le savoird’expérience et sur le modèle deréciprocité en service social. Cetouvrage décrit de façon précise neufrencontres portant sur des thèmesdifférents. Il s’adresse à ceux et cellesqui s’intéressent à la question du père etont à cœur le développementharmonieux des enfants.


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Lieu Belœil (Québec)

Type d’intervention Groupe d’entraide et de soutien pour les pères; soutiendes intervenants à l’animation de groupes de pères


Clientèle ciblée Pères et intervenants

Objectifs -Faire réfléchir les pères et les intervenants sur le rôle du père et son importance.

-Permettre aux pères de mieux se connaître en tant que parent.

-Améliorer les compétences et les habiletés des pères ainsi que la relation père-enfant.

-Permettre aux pères d’échanger avec d’autres hommes au sujet de leur expérience de père.

Équipe Deux animateurs et une équipe de rédaction


Budget annuel et sources de financement L’animatrice est rémunéréepar le CLSC, mais elle travaille pour la Commission scolaire. Tous les autresintervenants sont bénévoles.

Nom du projet Pères présents, enfants gagnants


Colette ThibaudeauCLSC La Vallée-des-Patriotes347, rue DuvernayBeloeil (Québec) J3G 5S8Téléphone : (450) 536-2572, poste 3254Télécopieur : (450) 536-2055

CLSC de la Vallée des PatriotesCommission scolaire Argile-BleueHôpital Sainte-Justine (Édition)

Outils disponibles -Pères présents, enfants gagnants, guide à l’intention des intervenants

-Pères présents, enfants gagnants, guide à l’intention des pères


À propos des leaders

Le profil d’un bon leader…« La confiance en soi est l’un des éléments dont il faut s’assurer lorsque l’on étudie les compétences et les aptitudes d’unepersonne. Cela signifie qu’elle a de l’estime pour elle-même et de l’assurance et qu’elle croit qu’il est possible de changer leschoses. Le leadership signifie la capacité d’influencer les autres, et la confiance en soi permet au leader d’être sûr que sestentatives d’influence sont adéquates et fondées.En ce qui concerne la détermination, elle représente une volonté de voir les choses s’accomplir et elle est caractérisée parl’esprit d’initiative, la persistance, la domination et la motivation. Les personnes déterminées sont désireuses de s’affirmer, sontproactives et ont la capacité de persévérer malgré les obstacles. Être déterminé signifie aussi d’avoir un comportementdominant dans certaines situations lorsque les suiveurs ont besoin d’être dirigés.L’intégrité est un amalgame d’honnêteté et de fiabilité. Les personnes qui respectent un ensemble de principes bien ancrés etsont responsables de leurs actes font preuve d’intégrité. Les leaders intègres inspirent confiance parce que l’on est sûr qu’ilsaccompliront ce qu’ils avancent […].La sociabilité est le penchant d’un leader pour des relations sociales agréables. Ceux qui font preuve de sociabilité sontamicaux, extravertis, courtois, délicats et diplomates. Ils sont sensibles aux besoins des autres et sont préoccupés par leur bien-être […]. »

Northouse, P.G. (2000). Leadership theory and practice (2e édition).Thousand Oaks: Sage publications, pp. 19-20.

« Dans le cadre de programmes fructueux, les leaders sont en mesure d’énoncer en détail les prochaines étapes qu’ilsenvisagent pour les programmes qu’ils dirigent […]. Il semble également que ces leaders soient en mesure de géreradéquatement l’évolution de leur programme et de chercher des sources de financement externes en sachant que le fait dedépendre d’une seule source de fonds n’aidera, en fin de compte, absolument pas leur programme […]. Ils connaissentégalement les paramètres des programmes et sont conscients de leurs limites. Ils sont en mesure de ne pas en entreprendretrop pour leurs moyens en utilisant de façon optimale les ressources dont ils disposent, y compris les bénévoles ».

Repucci, N.D., Britner, P.A. et Woolard, J.L. (2000). Preventing child abuse and neglect through parent education.Baltimore: Paul.H. Brooks, p.134.

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Donna Pettinger, la coordonnatrice duprojet Fathering from afar – Newsletter(Bulletin concernant les pères àl’étranger), avoue d’emblée que ceprojet ne cadre pas avec le mandat deson employeur, lequel est chargé desoutenir les familles des militaires quisont en poste à l’étranger. Mais cela nel’empêche pas d’en être très fière : «Auparavant, les pères partaient àl’étranger pour neuf mois et quatre moisaprès leur départ, ils recevaient uneliasse de lettres. Maintenant, les pèrespeuvent envoyer des courriels à leurfamille presque tous les jours et, parfoismême, leur parler dans le cadred’appels conférence. » Depuis huit ans,les autorités militaires accordentbeaucoup plus d’importance auxcommunications entre les militaires

déployés à l’étranger et leurs familles.Le projet de Donna Pettinger s’inscritdans cette foulée. Certains pères avaienten effet manifesté le désir d’avoir uneforme de soutien à l’exercice de leur rôlepaternel. Évidemment, leur situationfaisait en sorte qu’ils ne pouvaient serencontrer entre eux de manièrerégulière, en particulier lorsqu’ils étaienten mer sur différents navires. C’est lorsd’un remue-méninges avec les pèresque l’idée du bulletin est née, plusieurspères avouant du même coup ne passavoir quoi écrire à leur famille comptetenu de la routine qui caractérise letravail d’un marin pendant qu’il est enmer. La première année, trois numérosdu bulletin ont été publiés et expédiés àquelques navires. Maintenant, lebulletin paraît tous les deux mois et

fathering from afar-Newsletter

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Comment maintenir le contact etentretenir une relation significativeavec son enfant et sa famillelorsque l’on travaille à l’autre boutdu monde?

militaire et des compétences encounselling et qui traite de questionsd’ordre familial soulevées par les pères.Un père, par exemple, y exprime sondécouragement lorsqu’il revient à lamaison et que sa conjointe s’attend à cequ’il prenne la relève auprès desenfants.

rejoint une soixantaine de navires oud’unités.

Apprendre à communiquerentre les lignes

Le bulletin Fathering from afar comportequatre à six pages et trois sectionsprincipales. La première sectionpropose aux pères des moyens derester proches de leur enfant mêmequand ils en sont éloignés. On ysensibilise le père aux sentiments deson enfant devant cette séparation et onlui suggère des manières d’en tenircompte dans les lettres qu’il lui envoie.Que faut-il dire, par exemple, à unenfant inquiet que son père soit endanger? La deuxième section donnedes conseils généraux sur l’exercice durôle parental. Par exemple, commentêtre un parent complice desapprentissages de son enfant. Latroisième section aborde la question dela relation amoureuse dans le contexteparticulier que représente le fait d’êtreen poste à l’étranger. On y traiteparticulièrement de la manière dont lemari peut soutenir son épouse si celle-citraverse une période difficile sur le planémotif. La responsable du bulletin tenteégalement d’aborder les problèmes de «mal du pays » et d’anxiété queconnaissent plusieurs militairesdéployés à l’étranger, mais sur lesquelsil existe bien peu d’information. Enfin, lebulletin comprend une chroniqueintitulée The Dude speaks…(Le Mecvous parle). Ce « Dude » est un père quipossède à la fois une expérience


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Un projet ancré dans le lieude travail, un soutien qui vientde haut…

Le projet Fathering from afar est le seuldes projets recensés à rejoindre lespères dans leur milieu de travail, à êtreissu de ce milieu et à y être ancré. Dansdes conditions pareilles, un projet quis’adresse à l’équipage d’un navire nepeut s’avérer que fructueux. Il se butecependant à certains écueils du fait queles pères ciblés sont dispersés sur desnavires en rade ou en mer pour six moisau moins. Il faut donc vraiment faire faceà un problème d’accessibilité et delogistique.

Deux facteurs parmi d’autres sont àsouligner pour expliquer le succès decette opération.

- Sur chaque navire, le projet peutcompter sur un « pivot », un agent deliaison qui voit à la distribution dubulletin, en fait des photocopies et lesaffiche à des endroits stratégiques. Ladésignation d’une personne précise, quiconnaît bien le lieu de travail et prendson mandat à cœur, semble un élémentcrucial d’une stratégie de diffusionefficace.

- Dès le départ, le projet de bulletin areçu un appui enthousiaste des hautsgradés — le chef de la flotte et l’amiral—, qui ont estimé qu’il s’agissait là d’uneexcellente idée. « Quand le “patron” semontre intéressé et donne son accord,

ça augmente l’intérêt que toutl’équipage peut porter au projet. » Laresponsable du projet considère qu’ils’agit de l’un des principaux facteursexpliquant que le bulletin a autantcirculé dès les premières parutions.

Hommes et femmes ont beau tous êtredes parents, on ne peut nier qu’êtrepère et mère représente deux réalitésdifférentes sur le plan psychologique,physique et émotif. Par ailleurs, il fautreconnaître qu’il existe peu d’écrits quis’adressent directement aux pères. Or,certains d’entre eux ne savent vraimentpas comment répondre à l’angoisse deleur enfant ou communiquer avec lui surle plan émotif. Enfin, le fait que l’ons’adresse au père n’exclut évidemmentpas que l’on s’adresse aussi au mari,comme nous le faisons, puisque larelation amoureuse qu’entretient le pèreavec son épouse peut évidemmentrenforcer sa relation avec ses enfants. »


Les secrets de

Donna Pettinger

-Il faut essayer de trouver ledénominateur commun du groupe àrejoindre afin d’orienterl’intervention, quitte à élargir le pointde mire par la suite.

-Il faut toujours obtenir des réactionsde la part des pères, avantd’entreprendre un tel projet commedurant son exécution. On doit leurparler. Pas de façon formelle, pasnécessairement en groupe, mais leurparler, au moins individuellement, enleur demandant ce qui est importantà leurs yeux et ce dont ils voudraiententendre parler.

Le bulletin est-il lu?

Comment savoir si le bulletin est lu, sison contenu est apprécié, s’il influeréellement sur la manière dont les pèrescommuniquent avec leurs enfants etcontinuent à faire face à leursobligations envers eux? Selon DonnaPettinger, recueillir cette information parl’entremise d’un questionnaire ne donnerien : « Les hommes ne répondront auquestionnaire que s’ils y sont obligés.S’ils ont le choix, ils ne le feront pas. »Présentement, l’évaluation del’expérience repose donc sur lescommentaires des « pivots » et sur lesréactions que la responsable reçoit despères par courriel ou qu’elle recueilleelle-même lors de visites à bord desnavires. Selon les réactions, les pèreslisent le bulletin et en discutent entreeux de manière informelle. Il sembleaussi qu’il les aide à mieuxcommuniquer avec leur épouse.

Tout est dans l’approcheC’est au père que l’ons’adresse

Père, mari, homme… On constate quele bulletin doit être rédigé de façonéquilibrée et parfois délicate. Enpremier lieu, il ne s’adresse pas à unparent mais à un père, ce que certainesfemmes militaires ont contesté enfaisant remarquer que des mèresséjournaient également à l’étranger.Mais selon Donna Pettinger, ce choixs’impose pour différents motifs : «


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Lieu Victoria (Colombie-Britannique)

Type d’intervention Bulletin d’information sur la paternité etla relation de couple


Clientèle ciblée Les pères des Forces armées canadiennesdéployés en mer à l’étranger

Objectifs -Favoriser la communication entre le père, ses enfants et son épouse en lui proposant des moyens de rester en contact et d’entretenir sa relation pendant son séjour à l’étranger.

-Renseigner les pères sur leur rôle de parent et sur la manière de l’assumer.

-Apporter un soutien relationnel aux pères.

Équipe La rédactrice responsable du projet assistée de bénévoles


Budget annuel et sources de financement Le Military Resource FamilyCentre (Centre militaire de ressources familiales) dégage la responsable du projetune journée tous les deux mois et supporte les coûts d’impression. La divisionmilitaire des Forces armées canadiennes assume les frais postaux.

Nom du projet Fathering from afar - Newsletter


Donna Pettinger (coordonnatrice)Children’s Services Coordinator Military Family Resource CentreBox 17 000 STN Forces. Victoria (British Columbia)V9A 7N2Téléphone : (250) 391-4210Courriel : [email protected]

Le projet ne compte sur aucun partenaire en dehors de la base militaire.


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À propos de l’intégration à la vie quotidienne

« Le choix d’un lieu de réunion est important parce qu’il doit convenir aux participants. Ceux-ci seront en effet plus enclins à faireconnaissance si les réunions relatives à des programmes se déroulent dans leur collectivité. En plus d’être pratiques, les réunionstenues au niveau local sont moins stigmatisantes que celles qui ont lieu dans des locaux gouvernementaux ou des centres deservices sociaux. Le lieu de réunion peut également résoudre des problèmes de transport si le siège d’un programme se trouvesur un itinéraire urbain d’autobus ou si les réunions se tiennent à des endroits proches du lieu de résidence des clients. »

Repucci, N.D., Britner, P.A. et Woolard, J.L. (2000). Preventing child abuse and neglect through parent education.Baltimore: Paul.H. Brooks.

« L’intégration à la vie quotidienne des programmes d’intervention est également importante (Pransky, 1991) […] Guberman etcoll. (1993) présentent comme un gage de réussite les programmes qui s’inscrivent et se déroulent dans les lieux où les gensvivent, travaillent, étudient, se fréquentent ou se rencontrent déjà. »

Blanchet, L., Laurendeau, M-C., Paul, D., Saucier, J-F. (1993). La prévention et la promotion en santé mentale : Préparer l’avenir. Boucherville : Gaëtan Morin éditeur.

Le Centre Youville offre unenseignement de niveau secondaireadapté aux besoins des jeunes mères.Celles-ci sont souvent préoccupées parle père de leur enfant, notamment leurrelation avec lui, la manière dont il gèreses colères ou sa violence, ou sacontribution financière. C’est enobservant ces préoccupations que lesintervenants du Centre Youville ontdécidé d’essayer d’intégrer les jeunespères aux activités du centre. Leur butultime consistait à ce que ces jeunespères deviennent une figure stable dansla vie de leur enfant au lieu de s’enéloigner.

Au départ, seuls les pères en relationavec une jeune mère du Centre Youvilleétaient visés par le projet. Mais les

jeunes pères étant difficiles à rejoindre,il s’avérait difficile d’obtenir de plusieursd’entre eux un engagement ferme àparticiper aux activités du projet un soirpar semaine. Par ailleurs, d’autresjeunes pères de la région avaient euvent du projet au Centre Youville, etcomme il n’existait pas de programme àleur intention, ils sont venus de leurpropre chef y chercher de l’information.Ce nouveau contingent étant nécessaireà l’évolution du projet, ces pères enprovenance de la collectivité s’y sontdonc intégrés. À l’heure actuelle,environ 35 jeunes pères participent auxactivités et seulement trois ou quatred’entre eux ont un lien avec les jeunesmères qui fréquentent le Centre.

Le Young Father’s Program

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Quand on travaille avec les jeunespères, il faut être en mesure de leurapporter un soutien dans lesdifférentes sphères de leur vieet par tous les moyens utiles.

jeunes pères ont ainsi obtenu leurdiplôme d’études secondaires, ce dontils sont très fiers. Par ailleurs, les jeunespères sans emploi peuvent en touttemps avoir accès à de l’aide pourétablir leur curriculum vitæ ou pourchercher un emploi sur Internet. TimPaquette accorde beaucoupd’importance à cet aspect duprogramme : « Un père est appelé àjouer plusieurs rôles, mais dans l’espritde ces jeunes pères, le plus valorisantest probablement celui de pourvoir auxbesoins de sa famille. Très souvent, s’ilne réussit pas à jouer ce rôle à sasatisfaction, son estime de soi en souffreet cela peut l’inciter à mettre un terme àla relation qu’il a établie. C’est pourquoinous utilisons tous les moyens dontnous disposons pour l’aider à assumeradéquatement ce rôle. »

Un groupe, c’est aussi desindividus.

Certaines situations particulières nepeuvent être discutées ou résolues engroupe. L’intervention en groupe doitdonc être complétée par uneintervention individuelle, qui,fréquemment, est aussi une interventionde crise. Tim Paquette relate : « Lelogement d’un jeune père était infestéde rats et devait déménager d’urgence.Je lui ai donc donné un coup de mainpour trouver une place temporaire dansun centre d’hébergement familial etchercher un nouveau logement. Unautre n’avait plus rien à manger... Je lesrencontre un par un, à mon bureau,

chez eux, dans le quartier, bref, àl’endroit et au moment où ils ont besoinde moi. »

En plus de ces interventions de crise,une vingtaine de jeunes pères reçoiventchaque mois des services individuels,que ce soit pour gérer leur colère ouleur stress ou pour mieux apprendre às’occuper de leur enfant.

La vie, c’est parfois agréableet parfois ça l’est moins

Chaque mercredi soir, le groupe serassemble et compte en moyenne de 10à 15 jeunes pères qui débutent la soiréepar une activité sportive d’une durée dedeux heures (badminton, hockeyd’intérieur ou basketball). Selon TimPaquette, le responsable du projet, c’estça qui accroche les jeunes pères : « Çales aide à se défouler, à brûler leur rageet leur stress, à abaisser les barrièresqu’ils érigent autour d’eux ». L’activitésportive est toujours suivie d’unediscussion, d’un cours ou d’uneconférence. Par exemple, tous les pèresparticipant au programme ont suivi lescours intitulés Nobody’s perfect(Personne n’est parfait) et It’s my childtoo (C’est aussi mon enfant). En outre, legroupe organise une fête de Noël ou dessorties occasionnelles (baseball, quilles,billard, etc.).

Obtenir un diplôme et trouverun job!

Le projet vise également à soutenir lespères qui désirent compléter leursétudes ou se trouver un travail. Il offreun programme d’études autonome àceux qui veulent terminer le secondaire.Les jeunes pères font leur travail scolaireà la maison et le remettent au Centre.Au besoin, ils reçoivent de l’aide desintervenants du Centre. Ces derniers sechargent d’expédier les travaux auministère de l’Éducation. Deux des


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Une approche globale etintensive

Le Young Fathers Program (Programmepour les jeunes pères) présenteplusieurs caractéristiques qui, une foisconjuguées, renforcent leur portée. Lesjeunes pères ont accès à une variétéd’activités qui les rejoignentindividuellement et en groupe. Laplanification des activités se fait demanière cohérente et globale, ce quipermet de répondre à un éventail debesoins et de toucher plusieurs sphèresde la vie d’un jeune adulte. Les activitéssont offertes de façon continue, demanière à favoriser les relations despères avec les intervenants. Leresponsable du projet explique : « Il fautrépondre aux besoins des jeunes pères,c’est-à-dire soutenir et renforcer larelation que le père entretient avec sonenfant par tous les moyens quis’imposent. Pour aider efficacement lesjeunes pères, il faut un programme quifait appel au groupe mais aussi à unerelation d’individu à individu. Beaucoupde jeunes pères n’ont pu compter sur unmodèle de référence. Les intervenantsdu programme doivent aussi êtrecapables d’assumer une partie de cerôle. »

programme compense les difficultésliées à la maigreur des ressourcesfinancières en créant des alliances avecdes organismes qui interviennentauprès des jeunes femmes.


Les secrets de

Tim Paquette

-Il faut respecter le fait que s’il y a desdifférences biologiques entre un hommeet une femme, il y a aussi des différencesdans leur mode de socialisation. Parconséquent, les stratégies pour rejoindreles gars et les amener à s’engager doiventdifférer. On doit tenir compte de la naturecompétitive des hommes et êtredavantage centré sur l’action; s’asseoir encercle et discuter, ça ne marche pas avecles jeunes pères.

-Il faut que ça soit agréable; les jeunespères ne viendront pas faire quelquechose si ça ne l’est pas. On ne doit pastrop se préoccuper du contenu desactivités pour ne pas oublier de lesrendre plaisantes et attrayantes.

-Il faut organiser les activités de manièreà ce que les jeunes pères se sententtoujours confiants de pouvoir dire cequ’ils ressentent.

-Il faut les écouter, tenir compte de leursobservations au sujet du programme et lemodifier en conséquence.

-Il faut avoir le souci de trouver despartenaires au sein de la collectivité, decréer des réseaux. Ça permet de travaillerplus efficacement et ça ne nuit pas aurecrutement.

-Lorsque l’on veut que le programmeévolue, il faut sortir de son bureau pouren faire la promotion. Par exemple, enassistant à des conférences auxquellesparticipent des organismes qui offrentdes services aux jeunes mères. Cesorganismes sont souvent à la recherched’une ressource pour orienter les pèresqui se présentent à leurs activités.

Les pères ne sont pas encoreune priorité

Jusqu’à maintenant, le Young Fathers’Program a réussi à tirer son épingle dujeu, notamment à cause du soutienfinancier reçu d’une fondation anonymequi l’appuie depuis ses tout débuts. Celane signifie cependant pas que tous lesobstacles aient été aplanis. Ainsi, lefinancement demeure un souciconstant. Selon Tim Paquette : « Onaccorde des subventions auxprogrammes pour les jeunes mères ou larecherche sur la paternité, mais il n’y arien pour les services directs aux pères». C’est lui qui a dû rédiger unedemande de financement au Centrenational de prévention du crime pourpouvoir se payer un salaire. Cettedifficulté de financement ne reflèterait-elle pas, au fond, un manque desensibilité de la société à la question dela paternité? Tim Paquette ajoute : « Il ya de plus en plus de pères qui assumentdavantage de responsabilités auprès deleurs enfants, mais les médias etl’opinion publique ne semblent pas enêtre conscients. Plusieurs organismesprétendent avoir une approche globalede la famille, mais le père est rarementconsidéré comme un des acteursprincipaux. Pire encore, il semblesubsister une perception encoreprofondément ancrée selon laquelle lepère est un abuseur. » C’est unecroyance populaire que le YoungFathers' Program tente de modifierquotidiennement. En attendant, le


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Lieu Ottawa (Ontario)

Type d’intervention Entraide et soutien pour les jeunes pères


Clientèle ciblée Jeunes pères âgés entre 16 et 25 ans représentant unrisque élevé de violence ou de délinquance. Plusieursont eu ou ont encore des démêlés avec la justice.

Objectifs -Fournir à des jeunes pères aux prises avec les mêmes difficultés l’occasion de se rencontrer et de socialiser.

-Leur fournir l’occasion de participer gratuitement à des activités de loisir.

-Renforcer les compétences parentales à l’aide d’ateliers, de conférences ou de cours sur le rôle parental.

-Les soutenir dans leurs projets de vie et défendre leurs intérêts.

Équipe Trois personnes : un coordonnateur et deux animateurs


Budget annuel et sources de financement Un montant de 59 000 $couvre le salaire du coordonnateur à temps plein et les coûts des activités.

Nom du projet The Young Fathers’ Program


Tim Paquette (coordonnateur)Youville Centre19, Melrose Avenue. Ottawa (Ontario) K1Y 1T8Téléphone : (613) 759-4536Courriel : [email protected]

Le programme s’est associé à un réseaud’organismes travaillant à l’engagement paternel, le Fathering Involvement InitiativeOntario Network, et à un réseau de soutien aux jeunes chefs de famillemonoparentale (Young Single parent Support Network).

-National Crime Prevention Centre-Ministère des Services sociaux et communautaires de l’Ontario-United Way / -Santé Canada (PACE) / -Une fondation anonyme

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À propos d’intensité

« Compte tenu de l’expérience acquise et du nombre de succès et d’échecs connus en offrant aux familles et aux enfants trèsvulnérables des services sanitaires, sociaux et éducatifs, ainsi que des services de soins à l’enfance et de soutien aux familles, iln’y a aucune raison de croire plus longtemps :-qu’une seule et simple intervention ponctuelle sera fructueuse et donnera un résultat immédiat s’il était seulement possible d’en trouver une adéquate;

-que n’importe quelle activité destinée à la classe moyenne devrait être valable pour tout un chacun;-que si quelqu’un est assez perspicace pour trouver des incitatifs pertinents ou quelque moyen magique que ce soit, il est possible de recourir à des solutions peu coûteuses, c’est-à-dire de faire des miracles qui donnent des résultats sans que cela coûte quelque chose aux contribuables. « (p. 264)

« Les programmes qui permettent d’aider les enfants et les familles très vulnérables […] leur offrent des services soutenus,complets et individualisés dans l’intention dynamique de les sensibiliser et de maintenir avec eux des relations suivies. Celles-cipeuvent sembler superflues aux yeux des familles plus fortunées, mais elle s’avèrent essentielles pour les populations trèsexposées dont le degré d’énergie et de tolérance à la frustration peut être faible, qui font vraisemblablement face à plus d’unproblème à la fois, et dont la recherche d’aide les a sans doute profondément découragés et rendus incapables de recourir auxservices qui sont ordinairement offerts. « (p. 285)

Schorr, L.B., Schorr, D. (1988). Within our reach: Breaking the cycle of disadvantage. New York: Anchor Books Double Day.

« On ne peut espérer obtenir de résultats vraiment probants qu’en consentant à investir du temps et des ressources. Il n’y a pasde solutions à rabais ni de demi-mesures qui puissent éliminer ou atténuer de façon significative des facteurs de risques souventnombreux et complexes. […] L’intensité de l’intervention transporte le message très clair de l’engagement et de l’intérêt de lapart des intervenants aux yeux des familles, du personnel des services et des jeunes eux-mêmes. L’intensité est donc affaire deprésences fréquentes auprès des populations visées... Elle se bâtit aussi à partir de la densité, de la visibilité que l’on accorde àune question; aussi faut-il adopter des objectifs clairs, peu nombreux, cohérents, et éviter l’éparpillement. Bref, auprès desfamilles, l’intensité se traduit par une présence fiable; pour ce qui est du territoire, elle se manifeste par la multiplication desactions selon des modalités variées mais qui convergent vers un objectif bien cerné. »

Groupe de travail pour les jeunes. (1991). Un Québec fou de ses enfants. Gouvernement du Québec : Ministère de laSanté et des Services Sociaux.

La scène se passe dans un marchépublic Hochelaga-Maisonneuve, unquartier défavorisé de l’est de Montréal.C’est la SuPèrefête. Comme dans toutefête, il y a de la musique, des jeux, desclowns, des centaines d’adultes etd’enfants. Ce qui fait exception,cependant, c’est que ce sont les pèresqui sont les invités d’honneur de cettefête familiale.

Mais pour comprendre la portée réellede cette fête, un retour en arrières’impose. Ce sont Manuel Prats,éducateur au CLSC Hochelaga-Maisonneuve, et Yvon Lemay,intervenant au Carrefour familialHochelaga, qui ont lancé cette fête.Contrairement à l’image négative dupère absent ou désengagé que reflètent

les médias, les pères qu’ilsrencontraient, malgré de gravesdifficultés sociales et économiques,avaient à cœur le bien-être de leurenfant. De là est né le Regroupementpour la valorisation de la paternité. Leurpremière idée a consisté à organiser uneSuPèrefête, le premier volet d’unestratégie destinée à parler tout haut despères, non pas en les pointant du doigt,mais en leur rendant hommage et envalorisant.

Dès le début, les deux initiateurs duprojet font appel à d’autres partenairesafin d’étendre la portée de cette fête dequartier. Cette première célébration aété un succès. Graduellement, d’autresorganismes du quartier, puis d’autresquartiers, se sont joints au groupe initial

Le regroupement pour la valorisation de la paternité

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Une campagne de sensibilisation etde promotion pour rehausser l’imagenégative et corrosive que l’onvéhicule sur les pères.

sont formés pour s’occuper de chacundes quatre grands blocs d’activités. Cescomités sont largement soutenus pardes équipes de bénévoles.

Le concours « La parole auxpères ». Ce concours consiste à inviter les pèresà s’exprimer sur leur paternité aumoyen de photos, de chansons, delettres, de poèmes, de vidéos, de sitesWeb, etc. Le fait de donner aux pères lechoix d’une forme d’expression faciliteleur participation. Toutes leurs œuvressont exposées durant la SuPèrefête.

Ce concours demande une importantepréparation : choix du thème del’année, production des formulaires departicipation, contacts avec le milieuscolaire pour que les enfants puissenttransmettre l’invitation à leur père,démarches pour faire commanditer lesprix, invitations dans les journaux pourrejoindre davantage de pères, etc. Cetteannée, sur 8 000 dépliants invitant lespères à participer au concours, 50d’entre eux ont réponduaffirmativement. On établit aussi descontacts avec certains syndicats à fortedensité masculine (par exemple, lesdébardeurs) pour tenter de rejoindredavantage de pères et de les inciter àparticiper.

La couverture médiatique. Le comité organisateur entre encommunication avec tous les médias, àla fois pour assurer une bonnecouverture de la « campagne de

valorisation de la paternité » et faire ensorte que, durant tout le mois, le thèmede la paternité soit en évidence dans lesmédias. Le comité coordonne lesrelations avec les journalistes, larédaction des communiqués, lesapparitions publiques du porte-parole,les entrevues avec les médias, etc. Lanotoriété et la popularité du porte-parole facilitent évidemment la réussitede la démarche.

Le lancement de la campagne. En 2000, grâce à la subvention reçue, lelancement a eu une plus grandeenvergure. La campagne de lavalorisation de la paternité a été lancéelors d’une soirée spectacle dans unesalle bien connue de Montréal. Lesartistes invités devaient y parler de lapaternité, en mots et en chansons.

Les activités ponctuellesTout au long du mois que dure lacampagne, selon la disponibilité desorganismes participants, diversesactivités sont organisées, dont laprojection du film Père à part entière oula tenue de tables rondes inter-organismes sur la paternité.

La SuPèrefête Le clou de la campagne, la SuPèrefête,se déroule sur le site d’un marché publicmis gratuitement à la disposition desorganisateurs par la ville de Montréal.La journée débute vers 10 heures par unmot de bienvenue du président duregroupement et du porte-parole quirappellent l’objet de cette fête. Toute la

dans cet effort de valorisation del’image des pères. De nouveauxpartenaires s’y joignent ou se retirentchaque année. Pour la SuPèrefête2000, le regroupement a reçu unesubvention de 16 000 $ à titre d’entitéorganisationnelle. Ce soutien financier apermis d’alléger quelque peu la chargede travail des organisateurs et d’élargirles activités offertes (lors du lancementde la campagne, par exemple).

Une planification serrée, uneconcertation à toute épreuve et de nombreuses heures detravail bénévole

La campagne de valorisation de lapaternité proprement dite s’échelonnedurant le mois qui précède laSuPèrefête. Elle comprend une activitéde lancement, un concours pour lespères et des activités ponctuelles; ellese conclut par la SuPèrefête, qui a lieuen juin, une semaine avant la fête desPères. Les responsables s’assurentégalement que les médias couvrent lesévénements.

L’organisation commence dès le mois deseptembre. À la suite d’un bilan de lacampagne de l’année précédente, unerencontre a lieu avec les nouveauxpartenaires. On y passe en revue lesobjectifs de la campagne, on établit le «plan de match » en matièred’organisation, puis on se met à larecherche d’un porte-parole pour lacampagne de l’année. Quatre comités


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journée, les familles peuvent participer àdes activités comme le maquillage desenfants, la fabrication de marionnettespar les enfants et des jeux réunissantparents et enfants. On y trouve aussides clowns et des spectacles conçuspour les petits et les grands. Desyogourts, des pommes et de la barbe àpapa sont offerts gratuitement auxparticipants. C’est durant cette journéeque sont présentées les œuvres despères qui ont participé au concours Laparole aux pères. C’est donc là que sonttirés au hasard les prix de participation(p. ex., des billets de hockey ou unséjour familial dans un centre de pleinair). En 2000, la fête a rassemblé 800personnes et s’est déroulée sous unchapiteau, ce qui a accentué son côtérassembleur. La « photo de famille », quia été prise dans un décor original et quel’on remet gratuitement aux pères, y avolé la vedette.

L’organisation de cette fête exigeévidemment beaucoup de préparation :sollicitation des artistes (bénévolesautant que possible), réservation desalles ou d’un chapiteau en cas de pluie,sollicitation de commandites pour lanourriture et les prix, sonorisation,organisation du travail des bénévoles.Ce dernier aspect doit être soulignépuisque ce sont principalement deséquipes de bénévoles qui assument lestâches de la journée : maquillage desenfants, fabrication de la barbe à papa,photo de famille, etc.

Un message qui pourrait êtreamplifiéAux dires des intervenants duRegroupement, cette campagne devalorisation des pères, malgré sonsuccès, n’a pas eu l’envergure et laportée qu’elle pourrait avoir. Celapourrait découler du fait que sonorganisation repose sur les épaules depersonnes qui ont plusieurs autrestâches à accomplir au sein de leurorganisme respectif. L’embauche d’uncoordonnateur-promoteur, quiconsacrerait au moins trois jours parsemaine à la campagne, pourraitpermettre d’améliorer tous les volets,d’étendre les activités sur toute l’annéeet d’amplifier sa résonance dans toutela région métropolitaine.

Le Regroupement vise à ce quel’ensemble de la campagne devalorisation de l’engagement paternelsoit pris directement en charge par lespères et par les mères, car ils pourraienty jouer un rôle décisionnel plusdéterminant. Il entend égalementintervenir davantage dans les débatspublics sur la paternité et contribuer àchanger l’image dévalorisante des pèresque l’on véhicule encore trop souvent.


Les secrets des organisateurs

-Il faut conclure de bons partenariatsavec d’autres organismes du milieu etd’ailleurs. L’organisation de laSuPèrefête de la paternité découled’une planification rigoureuse etd’une importante concertation entreles organismes participants quipartagent une même approche et desobjectifs communs d’intervention.

-Il faut prendre soin de bien planifierla campagne médiatique puisque lesuccès de la sensibilisation repose engrande partie sur la collaboration desjournalistes, tant à l’échelle locale quenationale, et cette collaboration estétroitement liée à descommunications fructueuses avec lessalles de nouvelles.

-Il faut s’assurer de la participationactive d’un porte-parole qui donneune image positive de la paternité,autant que possible une personnalitéconnue et aimée du public.

-Il faut former une solide équipe debénévoles et en prendre soin (tiragede petits cadeaux, remerciementspersonnels, repas après la fête, etc.).

-Il ne faut pas que le manque d’argentsoit un empêchement. Il est possiblede faire une bonne campagne desensibilisation avec aussi peu que 3000 $, et, bien sûr, beaucoup decréativité.

Pour une stratégie efficacede sensibilisation de masse :

une cible claire, mais plusieurs cordesà son arc.Le message véhiculé par une stratégiede sensibilisation qui valorise le rôledes pères doit être simple et clair. Ilfaut dire aux pères : « Vous les gars,vous êtes importants pour vosenfants. Vous avez un rôle majeur àjouer dans leur développement », et lefaire aussi savoir à la collectivité. Ils’agit en fait d’administrer un antidotepour effacer l’image corrosive depères violents, incestueux etirresponsables qu’affectionnent lesmédias, en disant haut et fort àl’ensemble de la société que les pèresont envie d’être près de leurs enfants.

Les intervenants du Regroupementpour la valorisation de la paternitécroient que l’intervention doit d’abordcibler les pères, puis les mères etensuite la collectivité. De là l’idée d’unconcours qui s’adresse d’abord auxpères et non aux enfants, comme c’estsouvent la coutume. Mais ens’adressant en premier lieu aux pères,on doit se garder de les isoler. Lapaternité est une affaire de famille, derelations humaines. C’est d’ailleurspourquoi la campagne de valorisationde la paternité est ouverte à laparticipation de tous et qu’autant demères que de pères bénévolesparticipent à son organisation.


Selon les organisateurs, il est tempsd’abandonner l’approche centrée sur lesproblèmes et de dire aux pèrespourquoi ils sont si importants. « Unpère qui se sent plus important est unmeilleur accompagnateur pour sesenfants, un meilleur conjoint; il est aussidavantage conscient de ses droits etmoins susceptible de décrocher ».


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Lieu Montréal (Québec)

Type d’intervention Sensibilisation de masse


Clientèle ciblée L’ensemble de la population

Objectifs -Sensibiliser les pères, la population en général ainsi que les intervenants sociaux à l’importance du rôle paternel dans le développement harmonieux des enfants, des familles et de la société en général.

-Susciter et favoriser l’engagement affectif des pères envers leurs enfants.

Équipe Des intervenants provenant de différents organismes partenaires et plusieursbénévoles


Budget annuel et sources de financement Une subvention de 16 000 $ octroyée par le ministèrede la Famille et de l’enfance du Québec (coordonnateur de la campagne, relationniste de presse, frais delancement et de clôture)

Nom du projet Le regroupement pour la valorisation de la paternité


France Alarie (intervenante)La Maison des parents Carrefour québécois de la famille3511, rue Rouen. Montréal (Québec) H1W 1G8Téléphone : (514) 522-6461

Yvon Lemay (président du regroupement)Le Carrefour familial Hochelaga. 3575, rue La FontaineMontréal (Québec) H1W 1V5Téléphone : (514) 523-9283Télécopieur : (514) 529-5646Courriel : [email protected]

-Carrefour familial Hochelaga / -CLSC Hochelaga-Maisonneuve-Maison d’entraide Chez Émilie / -Maison des parents-Entraide pour hommes de Mercier-Groupe d’entraide pour les pères et de soutien aux enfants-Fondation de La Visite / -CooPÈRE Rosemont


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À propos de la sensibilisation de masse

« Le marketing social a recours aux techniques de marketing commercial pour favoriser l’adoption d’un comportementpermettant d’améliorer la santé ou le bien-être d’un public cible ou de la société dans son ensemble. » (p. 3)

« On peut recourir à un nombre pratiquement illimité de moyens. La solution consiste à choisir les méthodes les plus efficaceset les plus rentables pour atteindre chaque segment du public cible. « Efficaces » signifie que la manière de transmettre unmessage attire l’attention et suscite un changement de comportement. « Efficaces » signifie aussi que l’on rejoint un nombremaximal de membres du public cible par dollar dépensé. » (p. 81)

« Si l’on veut trouver les moyens les plus adéquats, il faut savoir où les membres du public cible passent leur temps et serenseignent, car ils ne dérogeront pas de leurs habitudes pour prendre connaissance d’un message; il faut aller vers eux. » (p.82)

Exemples de moyens de sensibilisation :

Médias écrits : - Offrent une information plus détaillée que les médias électroniques, mais sont quand même limités.- Peuvent transmettre des messages adaptés à des publics déterminés dans différentes publications.- Donnent davantage de crédibilité […]. - Sont susceptibles de ne pas donner de visibilité aux petites annonces […]

Documents imprimés (p. ex., les feuillets, les bulletins et les dépliants) :- Renseignent de manière approfondie, particulièrement sur des questions complexes.- Sont souvent peu coûteux.- Sont adéquats pour donner suite à des demandes d’information plus détaillée.- N’entrent pas en concurrence avec des annonces destinées à attirer l’attention du public […]- Doivent intéresser le public qui se les procurera pour les lire. - Ne sont pas adéquats pour des publics moins instruits. » (pp. 81-83)

Weinreich, N.K.(1999) Hands-on social marketing. A step-by-step guide. Thousand Oaks: Sage Publications, p.91.

« Les projets et les campagnes médiatiques devraient présenter les aspects positifs et réconfortants du rôle paternel. Cesinterventions massives et répétées devraient miser sur l’attrait et les effets positifs de l’implication paternelle plutôt que sur desstratégies de culpabilisation. On devrait également y présenter des modèles crédibles auxquels les hommes de tous les groupessociaux pourraient s’identifier. »

Groupe de travail pour les jeunes. (1991). Un Québec fou de ses enfants. Gouvernement du Québec : Ministère de laSanté et des Services Sociaux.

inspiration dans des livres comme TheMyth of Male Power, de Warren Farrel,Iron John, de Robert Bly, et The PowerMyth, de Joseph Campbell. Cettedémarche donnera le jour à Fathers forEquality.

En 1994, ce groupe crée le VictoriaMen’s Centre grâce à l’argent, au tempset aux compétences de ses membresconjugués à la mise sur pied d’activitésd’autofinancement. Il tentesimultanément, mais sans succès,d’obtenir du financement auprès desgouvernements provincial et fédéral.Selon David Campbell, ce centre a été lepremier au Canada à se consacrer auxquestions masculines. L’orientation duCentre est liée aux préoccupations desparticipants : les questions relatives au

En 1986, David Campbell vit un divorcedifficile. Il peut visiter son fils, mais n’ena pas la garde. Il réclame d’abord unegarde conjointe et, à défaut de l’obtenir,sollicite une garde exclusive. Sonexpérience lui fait rapidement dire queles principes du droit criminel, selonlesquels une personne est innocentetant que l’on ne prouve sa culpabilité, nes’appliquent pas en matière de droitfamilial.

De 1986 à 1994, il se réunitrégulièrement avec David Nordstrom etd’autres hommes vivant des situationssemblables. Au début, il s’agit decombler des besoins d’ordre spirituel,puis les échanges portent de plus enplus sur l’aspect social et politique deleur situation. Ils trouvent alors leur

Fathers for Equality

78 divorce et plusieurs autres questionsrelatives à la santé des hommes et àleurs besoins spirituels. Après lespremiers dix mois d’activité, le Centren’a plus été en mesure de payer sonloyer, mais il a continué d’exister sousforme d’un site Web et ses responsablesont poursuivi leur lutte en vue d’obtenirun local. Pour sa part, le projet Fathersfor Equality a continué d’accueillir despères en situation de divorce dans lelocal d’un organisme communautaire etmaintenu une affiliation avec le VictoriaMen’s Centre.

« Faire consensus sur le but et lesobjectifs du projet est un très longprocessus; ça nous a pris un anpour nous mettre d’accord. »

Le soutien aux pères qui vivent uneséparation ou un divorce :quand l’entraide et l’action politiquefont bon ménage.

et en les orientant vers des ressourcesappropriées. L’animateur et desmembres du groupe plus expérimentésencouragent les pères à recourir à lamédiation et, autant que possible, àtrouver une solution sans faire appel ausystème juridique. Avec le temps, lacolère s’atténue et les pères peuventplus facilement la canaliser en actionsconstructives. Ils se recentrent alors surle bien-être de leur enfant.

« Les pères assistent en moyenne six àsept fois aux activités du groupe. Çaveut dire que lorsqu’ils ont terminé leursdémarches de divorce, plusieursquittent le groupe. Et c’est difficile degarder contact avec eux sur une longuepériode, même si, au fil des ans,plusieurs sont revenus. Les hommes nese soucient pas suffisamment du sortdes autres hommes. Et c’estprécisément ce à quoi veut remédiernotre projet en offrant un réseau desoutien naturel. Les groupes de femmessont vraiment mieux sur ce plan-là; lesfemmes sympathisent davantage entreelles que les hommes. »

Le groupe a également recours aucompagnonnage. Parfois, un père formeéquipe avec un autre qui a vécu ou vit lamême situation. On recourt à cesystème lorsque les hommes n’ont plusd’autres solutions que de se présenterdevant le tribunal et qu'ils ont lesentiment que leur avocat ne traduit pasclairement leur point de vue sur lasituation et sur les solutions à yapporter. Présenté par deux pères, le

message a davantage de chances d’êtreentendu.

Quand les femmes s’enmêlent. À quelques occasions durant l’année, lesnouvelles conjointes et les grand-mères(mères des pères) viennent soutenir lacause de ces derniers. Certaines grand-mères se sont vu nier leur droit de visiteou ont été obligées de payer la pensionalimentaire à la place de leur fils.Quelques-unes veulent s’engager sur leplan politique.

La manifestation de la fête desPères. Chaque année, à la fête des Pères, unemanifestation est organisée devantl’édifice du Parlement, à Victoria. Elleregroupe de 50 à 100 personnes : despères qui ont participé au projet, maisaussi leurs mères, leurs nouvellesconjointes et leurs enfants. Des ballonsmauves sont lancés pour symboliserl’amour des enfants pour un père dontils sont séparés. Un systèmed’amplification du son permet à chacund’exprimer à haute voix sa frustrationdevant un aspect inéquitable du droitfamilial. Des entrevues sont accordéesaux médias et des rencontres sontorganisées avec des politiciens ou desfonctionnaires.

Cette manifestation de la fête des Pèresest une stratégie de sensibilisation dupublic, mais elle a également unimportant effet thérapeutique sur lespersonnes qui y participent. Jusqu’à un

Commencer par les problèmesindividuels

C’est le Fathers Group qui est au cœurdu projet Fathers for Equality. Il se réunittous les jeudis soir durant deux heureset demie, et de sept à huit pèresparticipent à ces rencontres.Généralement, trois nouveaux pères seprésentent chaque semaine. En débutde rencontre, l’animateur informe lesparticipants des événements àcaractère politique à venir et les invite ày participer. On désigne ensuite unprésident d’assemblée afin que chacunait l’occasion de prendre la parole.Chaque père peut raconter son histoire,mais ce sont habituellement lesnouveaux venus qui s’expriment enpremier. Le groupe évalue la gravité desnouvelles situations en portant attentionau degré de détresse du père et à sesbesoins immédiats (par exemple, le faitde devoir se présenter rapidement encour, de devoir consulter un avocat oude faire face à de fausses accusations).Un « bâton de la parole » (symboleautochtone) est placé au centre de latable, et si quelqu’un estime ne pasavoir été adéquatement entendu, il peutle prendre et avoir ainsi l’attention detous.

Parmi les nouveaux venus, certainsressentent une très grande colère. SelonDavid Campbell, le soutien du groupe apermis d’éviter de nombreux gestesdésespérés, simplement en laissant ceshommes exprimer librement leur colère


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certain point, elle illustre l’une descaractéristiques essentielles du projetFathers for Equality : son actionpolitique. Selon David Campbell, lesoutien mutuel qu’assurel’appartenance au groupe est important,mais l’élément clé, ce qui rend le groupesolidaire, c’est l’action politique : « Biendes hommes pensent qu’ils seronttraités avec équité en vertu de la loi. Ilsn’ont pas encore compris qu’un hommequi divorce n’a pas les mêmes chancesqu’une femme d’obtenir la garde de sonenfant ou même de demeurer un parentengagé après le divorce ».

Un prix à payer? L’action politique est une composanteessentielle du projet. Les responsablesaffirment s’être fait dire par desorganismes de charité qu’ils pourraientavoir droit à une subvention s’ilsabandonnaient cet aspect de leursactivités. Mais le projet existeprécisément pour susciter unchangement politique.

La difficulté d’obtenir du financementest donc l’un des principaux obstaclesau développement du projet Fathers forEquality. Selon les responsables, si leprojet disposait de fonds suffisants, lesactivités pourraient s’orienter davantagevers la prévention. En attendant, ilslouent une pièce dans le local d’unorganisme communautaire et chaqueparticipant contribue, selon ses moyens,à payer le loyer.

Tout réside dans l’approche.Une question de dosage

Le soutien individuel et l’action politiquesont deux éléments aussi essentiels l’unque l’autre, mais il faut savoir leséquilibrer. David Campbell est d’avisque les rencontres de groupe ne doiventpas consacrer trop de temps à l’aspectpolitique de la situation des hommes,plusieurs d’entre eux n’étant même pasconscients de cet enjeu. C’est seulementlorsque les procédures du divorcedébutent qu’ils en prennent conscienceet commencent à s’y intéresser. Ilexplique : « On fait toujours la différenceentre les deux aspects. Notre premiersouci consiste à soutenir le père dans sacause de divorce. Ce ne sont pas tousles hommes qui ont la force des’intéresser à l’action politique aprèsavoir vécu un divorce. Ce n’est pascorrect d’insister sur cet aspect si, parexemple, cela peut mettre en danger larelation du père avec ses enfants. Celadit, plusieurs hommes ont besoin decette action politique pour exprimerleur frustration. C’est donc à chacun dedécider. Notre rôle, c’est de leur en offrirla possibilité. »

l’information sur les possibilités qui leursont offertes de pouvoir visiter leurenfant; d’autres exprimentpubliquement leur soutien à desmodifications aux lois et d’autres encoreinterviennent devant des commissionsparlementaires. Toutes ces expériencesne font souvent que leur confirmer queles hommes expriment rarement leursattentes et que leurs besoins netrouvent pas souvent satisfaction. C’estpourquoi, aux dires de David Campbell,cette action politique est essentielle à lapromotion des intérêts des pères, car onne sait pas qui représente les hommesen tant qu’hommes au Canada et quiconnaît vraiment leurs problèmes.


Les secrets de

David Campbell

-Il faut d’abord gagner la confiancede la personne, qu’elle sache defaçon évidente que l’on se soucie desa situation, que l’on ne fera rien quipourrait lui nuire et qu’elle recevrades conseils au meilleur de laconnaissance des intervenants. Onse rend compte que l’on a réussidans ce sens lorsque l’on entend : «Je ne pensais pas que quelqu’unpouvait comprendre ce que je vis! ».

-Il faut se servir de la force de lacolère et la réorienter. Certainshommes ont vraiment la rage aucœur et il faut qu’ils l’exprimentavant qu’elle puisse s’atténuer. Ilsera alors possible de la diriger versd’autres cibles. Ça fonctionne… avecle temps.

-Il faut insister sur la confidentialitédes conversations. Certains pèresont peur de s’exprimer librementparce qu’ils croient que cela pourraitparvenir aux oreilles de leur ex-conjointe et se retourner contre eux.

-Il faut encourager les pères àregarder vers l’avenir et non vers lepassé et penser constamment aumeilleur intérêt de l’enfant. Il n’y pasde « vainqueur » dans une situationcomme celle-là.

-Il ne faut absolument pas laisserl’ego des intervenants et des pèresdominer l’ordre du jour desrencontres et s’assurer que chacunpuisse s’exprimer de façondémocratique.

-Il faut essayer de tenir lesrencontres toujours au mêmeendroit.

Lorsqu’il faut monter auxbarricades

Le projet Fathers for Equality reposeessentiellement sur le postulat quel’entraide et la solidarité sontnécessaires pour soutenir les pères quivivent un divorce, mais qu’elles ne sonttoutefois pas suffisantes. Elles doiventdéboucher sur une action politique.Selon les responsables du projet, c’estd’ailleurs le soutien mutuel au sein dugroupe qui mène tout droit à cetengagement. Après avoir vécu undivorce, plusieurs pères expriment legoût de changer le système. Ils veulentpromouvoir l’équité des droits et desresponsabilités entre les parents. Poureux, ce droit découle d’abord du besoindes enfants d’être avec leur père etd’avoir accès à son expérience de vie entant qu’homme. Il y a aussi la volontégénéralisée d’épargner à leurs enfantsl’expérience traumatisante qu’ils onteux-mêmes vécue dans leurs rapportsavec le système judiciaire. C’est avanttout cette volonté qui motive leurengagement politique.

Cet engagement se matérialise souventpar étapes, car il leur faut maîtriser leshabiletés de base, par exemple enapprenant à se dépêtrer de leur proprecause, à remplir des formulaires ou àécrire à leur député. Cet engagementrevêt également différentes formes :certains tentent d’obtenir de


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Lieu Victoria (Colombie-Britannique)

Type d’intervention Groupe de défense des droits des pères séparés et divorcés


Clientèle ciblée Pères séparés ou divorcés, souvent dans une période transitoire

Objectifs -Tirer le meilleur parti de la situation dans laquelle se retrouvent les pères dans le système actuel, tout en sensibilisant la société à la nécessité d’instaurer une équité et une justice accrues en matière de droit familial;

-Offrir aux pères une tribune où ils pourront trouver en toute confiance soutien mutuel et sécurité, pendant et après la dissolution de leur relation conjugale;

-Aider les pères à obtenir des chances égales dans les décisions relatives à la garde de l’enfant ou au droit de visite, en leur expliquant la démarche à suivre en cas de fausses accusations de violence ou en leur donnant des conseils lorsque leur enfant en est victime;

-Accompagner les pères dans les sinueuses procédures de l’organisme chargé du recouvrement des pensions alimentaires;

-Les engager dans l’action politique;

-Défendre les intérêts des pères séparés ou divorcés et informer l’opinion publique de leurs réalités et de leurs droits.

Équipe Aucune équipe formelle. Deux dirigeants et quelques personnes ayant acquisdes compétences dans certains domaines.


Budget annuel et sources de financement Aucun

Nom du projet Fathers for Equality


David Campbell (responsable)Fathers for EqualityVictoria Men’s CenterP. O. Box 8082. Victoria (British Columbia). V8W 3R7Téléphone : (250) 370-4636

-Différents professionnels autonomes / -Le Victoria Men’s Center

Des outils Un site Web : //victoria.tc.ca/community/menscentre


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À propos de l’action politique

« Les programmes de prévention et de promotion seront plus efficaces, au sens le plus large du terme, si l’on renforce et soutientles efforts de prévention. Les principales activités de prévention et de promotion ne reçoivent pas encore le financement dontelles ont prioritairement besoin. Nous devons donc continuer à défendre avec force nos programmes. Cette tâche pourraits’avérer difficile pour plusieurs d’entre nous, car nous avons somme toute été formés comme des chercheurs et/ou desspécialistes, sans nous sentir particulièrement compétents ou à l’aise pour défendre une cause. En raison du climat politique etfiscal qui a cours, chaque petite partie de cette tâche est aussi importante que l’énergie qu’il faut déployer pour concevoir etmettre en œuvre des programmes particuliers.

Établissement de liens avec les structures de pouvoir existantes. La nécessité d’établir un réseau de soutien au sein de la structure de pouvoir existante est encore manifeste. Il est naïf de penserqu’une science ou un service de haut calibre permettront de soutenir nos efforts. L’examen minutieux de plusieurs systèmespeut permettre de trouver des façons de présenter les efforts de prévention et de promotion comme des élémentsfondamentaux auxquels les détenteurs de pouvoir pourraient vouloir s’associer.

Les décideurs en matière d’éducation et le public. Les décideurs et le public doivent connaître les modèles et les résultats des efforts de prévention. Les décideurs doivent êtremis au courant des moyens par lesquels des groupes déterminés ont tiré et/ou peuvent tirer parti des activités de préventionet de promotion. La sensibilisation du public est également importante, car la prévention et la promotion sont des conceptsque plusieurs ignorent et qu’un nombre encore plus faible de gens perçoit comme des droits. À mesure que le public aura deplus en plus conscience que ces programmes sont des ressources communautaires en puissance, les décideurs élus y serontégalement plus réceptifs – l’influence politique fera à nouveau son œuvre!

Formation en matière de prévention. Nous avons suggéré qu’une personne (ou une équipe) qui se charge de faire de la prévention porte plusieurs chapeaux – celuid’un intervenant perspicace, d’un scientifique, d’un politicien, d’un gestionnaire, d’un spécialiste du marketing et d’un avocat.Nos programmes de formation ont tendance à faire place aux deux premiers rôles et à ne faire que peu ou pas du tout de casdes autres. »

Bond, L.A., Wagner, B.M. (1988). Families in transitions: Primary prevention programs that work. Thousand Oaks:Sage Publications, pp.352-353.

susceptibles de valoriser le rôle du père.Le Comité Pères se donne pour mandatde favoriser l’attachement entre le pèreet son enfant et de promouvoirl’engagement paternel. Ce comitéregroupe une dizaine de membresprovenant des différents établissementsdu réseau socio-sanitaire (les CLSC, lescentres jeunesse, les organismescommunautaires et la Direction de lasanté publique), des milieux de garde etdu secteur universitaire.

En 1997, le Comité Pères a décidé decibler son action de manière prioritairesur la période périnatale, laquelles’échelonne de la grossesse jusqu’àdeux ans après la naissance. Il appliqueainsi une recommandation des Prioritésnationales de santé publique 1997-2000 établies par le ministère de laSanté et des Services Sociaux du

Québec (MSSS) en 1997. Cetterecommandation veut « que lesprogrammes dans les domaines de lapérinatalité et de la petite enfanceincluent systématiquement un volet surla valorisation du rôle des pères et surl’engagement de ceux-ci ».

Dans un document intitulé Valoriser lerôle du père et promouvoir sonengagement parental : orientations etpropositions d’actions29 , le Comitépropose de procéder par étapes :sensibiliser les intervenants et lesgestionnaires à l’importance du rôle depère; modifier l’environnement desservices et des pratiques afin de lerendre plus accueillant à l’endroit despères; encourager l’engagementpaternel dans l’intervention directeauprès des pères, des mères et descouples.

Au Québec, les centres locaux deservices communautaires (CLSC) sontdes établissements publics qui offrentdes services de santé et des servicessociaux de première ligne à l’ensemblede la population à l’échelle locale,notamment aux familles et aux enfants.On comprend donc la pertinence de voirces établissements s’intéresser à lasituation particulière des pères et à lavalorisation de leur rôle.

Les huit CLSC de la région de Québecsont regroupés sous une structure decoordination qui a notamment pouravantage de permettre auxresponsables des services famille-enfance-jeunesse de concerter leursefforts à l’échelle régionale. Cesresponsables ont demandé à un comitéintersectoriel, le Comité Pères, de leurproposer des pistes d’intervention

Valoriser le rôle du père

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Comment des gestionnaires quiappuient la formation et le soutiendes intervenants peuvent-ilscontribuer à rendre les services plusouverts à la réalité des pères et plusaccueillants à leur endroit?

29 Allard, F. (1998). Valoriser le rôle du père et promouvoir son engagement parental : orientations et propositions d’actions. Régie Régionale de la Santé et des Services Sociaux du Québec, document inédit.

La première année, la formation adonné lieu à quatre rencontres de troisheures chacune. Les rencontres ont étépréparées par l’équipe de formateurs.Ces rencontres étaient structurées demanière rigoureuse, mais elles laissaientplace aux échanges entre lesintervenants afin de tenir compte deleurs demandes et de leurs besoins. Ony a abordé les thèmes suivants :

1) Comment favoriser l’engagementdes pères, notamment en périnatalité? 2) Le rôle des dyades comme agentsde changements. Présentation etappropriation d’une grille d’analysenommée Grille d’auto-évaluation desus et coutumes en faveur des pèresinspirée de l’outil de Levine et coll.(dans Getting Men Involved Strategiesfor Early Childhood Program, 1993). 3) Des échanges sur la démarche dechacun et tenue d’une conférenceintitulée Comment rejoindre lapaternité en périnatalité?.4) Capsules théoriques et échanges

pour guider une pratique favorable àl’engagement paternel.

Après la deuxième rencontre deformation, les intervenants se sontengagés à entreprendre une démarcheconcrète dans leur milieu respectifvisant à relever les « us et coutumes » àl’endroit des pères de chacune deséquipes. Cet exercice a consisté à cernerles activités à entreprendre en tenantcompte de ce que chaque milieu a déjàamorcé en faveur des pères. En outre, ila favorisé un questionnement et un éveilchez les membres des équipes famille-

enfance-jeunesse quant au rôle et à laplace du père. Entre les rencontres deformation, l’équipe de formateurs (oud’autres membres du Comité Pères) ontassuré un suivi et soutenu la mise enplace d’activités de promotion del’engagement paternel.

La deuxième phase de la formation adonné jusqu’à maintenant lieu à deuxrencontres. Pour répondre aux besoinsexprimés par les intervenants,l’attention a été axée sur le partage des« bons coups » et sur l’échange.

Par ailleurs, en accord avec les objectifsde la deuxième phase, des travaux ontvisé à déterminer, en collégialité, ce quesignifie « un environnement accueillantpour les pères en CLSC ». Par la suite, lesresponsables de la formation ontsoutenu la mobilisation des intervenantset des gestionnaires afin de favoriser leregroupement des mesures destinées àrendre l’environnement des servicesplus accueillant, et d'amorcer unedémarche plus directement orientéevers une pratique favorable àl’engagement paternel.

La formation, qu’est-ce que çadonne?

Des connaissances accrues et denouvelles habiletés. Un questionnaire,élaboré par les responsables du projet,a permis de savoir comment lesparticipants ont perçu les rencontres deformation et de mesurer leur degrésatisfaction. Le questionnaire portait sur

Commencer par la formationd’une dyade homme-femme

Afin d’amorcer cette démarche desensibilisation et de changementsfavorables aux pères dans tous lesCLSC, le comité a proposé auxgestionnaires de ces établissements dechoisir dans leur équipe respective une «dyade » composée d’un intervenant etd’une intervenante convaincus del’importance du rôle du père et désireuxde jouer le rôle d’agents de changementen faveur du père. En contrepartie, lecomité s’engageait à assurer laformation de ces dyades et à lessoutenir dans leurs actions. Laproposition a été acceptée, et uneéquipe multidisciplinaire, composée dedeux femmes et de deux hommes, aalors présenté un devis de formationpour l’année 1999.

La première phase de cette formations’est déroulée d’avril à novembre 1999.Au terme de l’année, une évaluation apermis aux gestionnaires de mesurer leprogrès de la démarche. La Table descoordonnateurs des équipes famille-enfance-jeunesse des CLSC de la régionde Québec a alors appuyé la poursuitedu projet pour une deuxième phase, soitjusqu’en l’an 2002.

Étape par étape, desconnaissances nouvelles auxnouvelles pratiques


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le déroulement général de la formation,sur l’atteinte de ses trois premiersobjectifs et sur ses retombées dans lemilieu.

Le rapport d’évaluation révèle que lesintervenants considèrent avoir acquis denombreuses connaissances sur troisaspects : le rôle du père, les facteurs quiinfluent sur l’engagement paternel et lesmesures d’intervention qui le favorisent.Plus de la moitié des participantsconsidèrent disposer désormais descapacités et des outils nécessaires pourcoréaliser une analyse des services enpérinatalité et en petite enfance quitient compte du père, de même quepour formuler des recommandations, lecas échéant. La grille d’autoévaluationdes us et coutumes et l’écoute despropos des autres intervenants ont étéperçues comme les éléments les plusutiles de la formation.

Des retombées dans lesmilieux de travailCinq mois après l’évaluation : -Dans les huit CLSC, les intervenantsformés ont organisé, à l’intention deleurs collègues et de leurs partenaires,une rencontre de sensibilisation àl’importance du rôle du père.-Une démarche formelle de réflexion surla place du père au sein des équipesfamille-enfance-jeunesse s’est tenuedans six CLSC. Des recommandationsont été formulées et acheminées auxgestionnaires de quatre CLSC. -Un CLSC a reçu une subvention pourmettre sur pied un projet destiné auxpères.

-Dans d’autres cas, les milieux deservices sociaux et les milieux de gardeont conclu des partenariats en vued’organiser des activités destinées auxpères.

L ’ E N G A G E M E N T D E SGESTIONNAIRES

Un message que les intervenants ontvite fait de décoder Parmi les facteurs qui expliquent lesuccès de ce projet de formation, il fautsans doute mentionner le fait qu’il estnon seulement appuyé par lesgestionnaires et les directions desétablissements, mais que ce sont euxqui en ont demandé la mise sur pied.Par ailleurs, des mécanismes souplespermettent d’assurer unecommunication entre les responsablesde la formation et les gestionnaires.Ceux-ci reçoivent régulièrement desrapports sur l’évolution du projet et surl’évaluation de ses résultats, ce qui leurpermet de réagir et de participer auxdécisions visant à l’améliorer et à ledévelopper. Enfin, autre caractéristiqueà souligner, les établissementsfavorisent la participation desintervenants à la formation enpermettant que celle-ci soit offertependant les heures de travail. Dans lemême esprit, ils soutiennent les activitésfavorables à l’engagement paternel enincitant les intervenants formés àorganiser à leur tour des formationsdans leur milieu respectif.

Des idées claires et bienfondéesDe tous les projets analysés, ceprogramme de formation et de soutiendes intervenants est probablement celuiqui s’est appuyé le plus solidement surune recension des écrits scientifiques,sur des auteurs de référence ou sur desprojets reconnus dans le domaine del’engagement paternel [Arama etBouchard (1996)30 ; Dulac (1993)31 ;Lanoue et Cloutier (1996)32 ; Levine(1993)33 ; Turcotte (1994)34 ]. Dans ledocument intitulé Valoriser le rôle dupère et promouvoir son engagementparental : orientations et propositionsd’actions (1998), Francine Allardénonce de manière rigoureuse les liensentre les objectifs visés et les moyenspris en vue de promouvoir le rôle dupère auprès des intervenants,explicitant ainsi clairement le caractèrerationnel du projet. Par exemple, elleexplique et appuie sa stratégie desensibilisation à l’importance du rôle depère en la mettant en relation avec lesobjectifs de valorisation du rôle de pèreet de promotion de l’engagementpaternel. Les objectifs du projet sontégalement très bien formulés.


Les secrets de

Francine Allard

-Il faut tabler sur les théories duchangement dans le domaine de lasanté, mais aussi au sein desorganismes.

-Il faut miser sur un « couple »d’intervenants, un homme et unefemme, tous deux convaincus del’importance du rôle du père si l’onveut favoriser l’engagement paterneldans les milieux où les intervenantssont majoritairement des femmes etrejoignent, de surcroît,principalement des mères.

-Il faut inciter les gestionnaires às’engager et à conclure des alliancesavec eux.

-Il faut déterminer le rôle et lesresponsabilités de tous les acteursdans la démarche de changement.

-Il faut fixer des objectifs précis etréalisables dans le cadre de laformation.

-Il faut miser sur les petits succès etsur la continuité.

-Il faut exercer une pression diligentequi favorise le changement.

-Il faut trouver un juste équilibreentre la prescription de balises, le «contrôle » de la démarche évaluative,et la liberté nécessaire à lamobilisation et à la créativité.

-Il faut viser à ce que les agents dechangement en faveur du pèreretirent des avantages personnels deleur action dans leur milieu.

TOUT EST DANS L’APPROCHE

Ne pas se cantonner à un seulfrontOn a pu constater que la mobilisationrégionale des dyades d’intervenantsdans chaque CLSC avait suscité desactions variées à l’échelle locale. Cettediversité des actions conforte lastratégie adoptée par le Comité Pères,qui croit que pour promouvoirl’engagement paternel d’une façonefficace, il est important d’agir àdifférents niveaux et de conjuguerdifférentes approches et moyens. Lecomité n’a d’ailleurs pas limité sonaction en faveur des pères au soutiendes dyades d’intervenants dans lesCLSC. Simultanément, le comité acoordonné la révision du programmedes rencontres prénatales et organisédes conférences - échanges sur lapaternité. Selon les intervenants, cesactivités ont eu des retombées directesdans leur milieu en facilitant et enrenforçant leur propre action.


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30 Arama, D.,Bouchard, C. (1996). Recension des projets d’intervention ayant trait à la paternité dans la grande région de

Montréal. Montréal : Université du Québec à Montréal, Les cahiers d’analyse du GRAVE (3), 1.

31 Dulac, G. (1993). La paternité : Les transformations sociales récentes. Gouvernement du Québec : Conseil de la famille.

32 Lanoue, J., & Cloutier, R. (1996). La spécifité du rôle du père auprès de l'enfant. Québec: Université Laval, Centre de recherche

sur les services communautaires.

33 Levine, J.A., Murphy, D.T., Wilson, S. (1993). Getting men involved. Strategies for early childhood programs.

New York: Scholastic.

34 Turcotte, G.(1994). L’implication paternelle: determinants et modèles d’intervention. Montréal : Université du Québec à

Montréal : Les cahiers du Grave, (1), 4.

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Lieu Région de Québec (Québec)

Type d’intervention Formation et soutien d’intervenants


Clientèle ciblée Intervenants et intervenantes des équipes « famille-enfance-jeunesse » des huitCLSC de la région de Québec

Objectifs Faire en sorte que dans chaque CLSC une dyade, formée d’un intervenant et d’une intervenante :

-acquière des connaissances sur le rôle du père, sur les déterminants de son engagement et sur les pistes d’intervention pour valoriser son engagement parental;

-perçoive son rôle comme celui d’un agent de changement en faveur du père dans son milieu et avec ses partenaires;

-se sente à l’aise et outillée pour coanimer une analyse des us et coutumes dans les services famille-enfance-jeunesse de son CLSC et susciter des modifications de l’environnement des services en faveur des pères;

-se sente à l’aise pour coanimer une démarche de réflexion sur les pratiques professionnelles favorables à l’engagement des pères.

Équipe


Budget annuel et sources de financement Le budget annuel de fonctionnement de ce projet est de600 $ environ. Il couvre les frais de location des locaux pour la formation et des frais administratifs (poste,photocopies, etc.). Le salaire des formateurs et des intervenants en formation est payé par leur organisme respectif.

Nom du projet Valoriser le rôle du père et promouvoir son engagement parental


Francine Allard (responsable). Direction de la santé publiqueRégie régionale de la santé et des services sociaux de Québec 2400, rue d’Estimauville. Beauport (Québec) G1E 7G9Téléphone : (418) 666-7000, poste 436.Courriel : [email protected]

Résultats escomptés Au terme de la deuxième phase, en 2002, on escompte les résultats suivants :- que 60 % des équipes famille-enfance-jeunesse des CLSC de la région offrent aux pères unenvironnement physique et organisationnel accueillant; - que 70 % des intervenants des dyades seperçoivent compétents à promouvoir l’engagement du père dans leur pratique quotidienne auprès desfamilles; - que 40 % des autres intervenants des équipes famille-enfance-jeunesse saisissent l’importancedu rôle du père et de son engagement paternel.

4 formateurs, 2 femmes et 2 hommes. Équipe multidisciplinaire.

Les gestionnaires des CLSC / Le Comité Père (CLSC, Centres jeunesse,organismes communautaires et direction de la santé publique, milieux de garde et milieu universitaire)


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À propos du soutien organisationnel

« Lorsque des fournisseurs de service (et des administrateurs compétents) ont un quelconque sentiment d’appartenance à unprogramme, ils sont plus susceptibles d’y recourir et de déployer l’énergie nécessaire pour qu’ils soient fructueux. […] Lorsquedes personnes ont pris une certaine part à la conception ou à l’adoption d’un programme, ils ont davantage tendance à s’yattacher et à s’efforcer de le soutenir. Idéalement, un programme doit être assez souple pour permettre de l’adapter auxbesoins des divers endroits où il est mis en œuvre et à la personnalité des gens qui en sont chargés. Cette possibilitéd’adaptation offre aux administrateurs et aux exécutants des programmes la possibilité de résoudre des problèmes et de fairepreuve de créativité, renforçant ainsi leur sentiment d’appartenance à l’égard de ces programmes. »

Bond, L.A., Wagner, B.M. (1988). Families in transitions: Primary prevention programs that work. Thousand Oaks:Sage Publications, pp.350-351.

« Le soutien offert par l’administration aux intervenants est de première importance. La complicité entre cadres et intervenantsest éminemment souhaitable. À cet égard, l’implication directe des cadres dans les projets leur permet de mieux connaître lescontraintes et d’évaluer les obstacles à surmonter, et confirme le sérieux et l’importance qu’ils accordent aux actions desintervenants. Par ailleurs, l’administration devrait faciliter le regroupement et la mise en commun des expériences et encouragerla formation de collectifs ou de groupes de soutien afin de briser l’isolement des intervenants ».

Groupe de travail pour les jeunes. (1991). Un Québec fou de ses enfants. Gouvernement du Québec : Ministère de laSanté et des Services Sociaux, p.61.

On sera peut-être surpris que le projetPères à part entière fasse partie de cerépertoire alors qu’il est en veilleusedepuis quelques mois. Nous croyonstoutefois que ce projet y a largement saplace puisqu’il a contribué de manièreimportante au renforcement d’unréseau de soutien et d’habilitation entreintervenants. Le travail accompli méritedonc d’être connu, tout autant d’ailleursque les difficultés rencontrées. Le relevéde ces difficultés constitue un précieuxenseignement sur les conditions quipeuvent nuire au bon fonctionnementd’un projet.

Pères à part entière

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Un projet mis en veilleuse qui fournitnéanmoins d’intéressantes leçonssur le soutien entre intervenantset sur ce qui l’entrave.

de l’est du Québec pour assister auxrencontres.

Ces rencontres ont eu lieu durant unedemi-journée tous les deux mois et ontporté sur divers thèmes choisis engroupe au début de chaque année,notamment : les stratégies derecrutement pour les clientèles difficilesà rejoindre; la paternité et la relationconjugale; la paternité et le divorce ou laséparation; la garde des enfants; lamotivation des intervenants à rejoindreles pères; les différences dans lestechniques d’intervention auprès despères et des mères; le maintien de laparticipation aux activités; lasensibilisation des collègues et de sonorganisme à l’importance du rôle dupère; la paternité et le chômage.

Le bulletin Pour rejoindre le plus grand nombrepossible d’intervenants, principalementceux de régions éloignées de Montréal,un bulletin de liaison se révélaitessentiel. On y résumait les idées etpropos échangés lors des rencontresthématiques. Chaque édition offraitégalement au lecteur la descriptiond’une ressource, d’une intervention oud’une recherche liée aux thèmesdiscutés. On y trouvait enfin unerubrique J’ai vu, j’ai lu, j’ai su quiproposait des lectures et annonçait descolloques ou des événementsconcernant la paternité. Un sous-comité, souvent formé des mêmespersonnes, a pris en charge la rédactionet la diffusion du bulletin. Le fait de ne

Combler soi-même une lacune

À la suite d’un colloque sur la paternité,en 1994, les membres du comitéorganisateur cherchaient des moyensde poursuivre la réflexion sur une basepermanente en y associant tous lesintervenants intéressés à la question,contribuant du même coup à briser leurisolement. Un sondage réalisé auprèsdes participants au colloque a faitgermer l’idée d’un bulletind’information. Mais encore fallait-iltrouver une façon de s’assurer que soncontenu répondrait aux besoins desintervenants. Ce sont alors les échangesdans le cadre de rencontres régulièresentre intervenants qui ont servi dematière première à la rédaction dubulletin.

Durant les premières années de Pères àpart entière, environ 25 personnes ontparticipé régulièrement aux rencontres.Parmi elles, un noyau permanent s’estconstitué petit à petit, et d’autresparticipants s’y sont joints de façonponctuelle, parfois après quelquesrencontres. On y retrouve desintervenants et des chercheursprovenant de diverses disciplines et dedivers organismes, mais aussi des pèresintéressés par les thèmes ou lesinterventions concernant la paternité.Le recrutement se fait de bouche àoreille et par l’entremise du bulletin quicircule au sein des organismes et desrégions. Au début, certains sont venus

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de la paternité. Ce changementd’orientation convenait à certains quiavaient le goût de réfléchir sur diversesproblématiques relatives à la paternité,mais elles plaisaient moins à d’autresqui avaient besoin de soutien concret.Le nombre de participants auxrencontres a diminué.

Tenir un projet à bout de braspendant cinq ans, ça fatigue Après cinq ans, le noyau de cinq ou sixpersonnes qui menait le projet a senti lacharge trop lourde, compte tenu dutemps et de l’énergie qu’il pouvait yconsacrer. L’arrêt du projet s’expliquepar des changements d’emploi, maisaussi par l’essoufflement etl’épuisement des dirigeants qui letenaient à bout de bras. Par ailleurs,certains avaient l’impression de tourneren rond, plusieurs thèmes ayant déjàété couverts. D’autres se sont lassés dedevoir livrer une lutte constante pourconvaincre leurs gestionnaires respectifsde l’importance de leur participationaux rencontres. Enfin, Dominique Aramaavance l’hypothèse que plusieurs desbesoins auxquels les rencontresrépondaient avaient été comblés et queles participants étaient peut-être prêts àpasser à autre chose.


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pouvoir compter sur une personne-ressource permanente assignée à cettetâche a eu cependant pourconséquence que la parution dubulletin, qui devait être bi-annuelle, estdevenue quelque peu irrégulière.

De la pratique à la théorie Au cours des trois premières années, lesthèmes abordés lors des rencontres serapportaient étroitement àl’intervention et au quotidien desintervenants, et le tout se déroulait defaçon quelque peu informelle. À la find’une rencontre, un participant seportait volontaire pour animer larencontre suivante; cette responsabilitéétait donc assumée à tour de rôle. Lenoyau du groupe avait cependantdavantage de responsabilitésrelativement à l’animation desrencontres et à l’établissement de leursprocès-verbaux.

Au cours des deux dernières années, lesrencontres sont devenues un peu plusstructurées. Les thèmes abordés avaientdavantage un caractère théorique. Endébut d’année, une personne sechargeait d’organiser une rencontreportant sur un thème de son choix etpréparait elle-même l’animation ouinvitait un spécialiste à prendre laparole. C’est au cours de ces dernièresannées que l’on a abordé des thèmescomme les pères gays, l’aliénationparentale, la conciliation des difficultéspersonnelles et de la paternité, l’impactdu non-emploi sur la paternité, laredéfinition du rôle de père ou la crise

propagateurs, dans leur milieu respectif,des préoccupations que suscite lapaternité. Ils ont été enfin soutenusdans leur pratique et, élément nonnégligeable, ont été également reconnuspour cette pratique. Des échos du terrain:

Les secrets de

Dominique Arama

-Il faut assurer une permanence, etune personne au moins doit ytravailler une journée par semainepour établir le compte rendu desrencontres et rédiger les bulletins.

-Il faut veiller à disposer d’unesource de financement permanente.

-Il faut rencontrer en personne lesdirigeants des organismes deservices afin de les sensibiliser àl’importance que revêt le soutienaux intervenants intéressés àaméliorer leurs pratiques enmatière de paternité.

L E S O U T I E N E N T R EINTERVENANTS :Se procurer ce dont nous avonsbesoin et que l’on ne nous fournitpasTout au long des cinq ans de ce projet,ce sont des intervenants ou deschercheurs qui ont assuré, à titrepersonnel et bénévole, le maintien etl’animation des rencontres, souventsans pouvoir compter sur le soutien del’organisation qui les employait. Ilsdevaient donc accomplir les tâchesexigées par les rencontres et le bulletinen dehors de leurs heures de travail. Enoutre, le projet a toujours dû fonctionnersans financement.

On pourra sans doute trouver des faillesdans la manière dont ce projet a étémené, mais, compte tenu des conditionsauxquelles les intervenants ont étéconfrontés, on ne peut s’empêcherd’admirer ce que peuvent accomplir despersonnes déterminées qui ont foi en cequ’ils font et l’engagement collectif d’ungroupe qui cumule compétences eténergie.

Le projet a peut-être suspendu sesactivités pour l’instant, mais cetteexpérience d’habilitation et de soutienmutuel entre intervenants a apporté denombreux bénéfices aux participants.Les intervenants se sont sentis mieuxoutillés et mieux informés et cela leur adonné le goût d’aller plus loin. Ils sontdevenus des diffuseurs et des


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Type d’intervention Soutien aux intervenants


Clientèle ciblée Toute personne intéressée par l’engagementpaternel, mais surtout des intervenants

Objectifs -Offrir un lieu de ressourcement, d’échange, de soutien théorique aux intervenants intéressés à la question de la paternité;

-Briser l’isolement des intervenants;

-Aider les intervenants à jouer un rôle clé dans leur milieu en vue de le sensibiliser à l’importance que revêt la paternité;

-Offrir un soutien direct aux personnes qui veulent intervenir auprès des pères;

-Informer les intervenants des régions éloignées des thèmes liés à la paternité;

-Faire la promotion de la paternité dans différents milieux.

Équipe Tous les participants, mais un petit noyau joue unrôle prépondérant.


Budget annuel et sources de financement Le projet ne disposaitd’aucun budget. Les organismes des participants les plus actifs (noyau)et les participants eux-mêmes ont supporté les frais de photocopie etd’expédition des bulletins.

Nom du projet Pères à part entière


Dominique Arama (responsable)Direction de la santé publique de la Montérégie1255, rue Beauregard. Longueuil (Québec) J4K 2M3Téléphone : (450) 928-6777, poste 4262Télécopieur : (450) 679-6443Courriel : Dominique Arama/RR/Reg16/SSSS@SSSS

Aucun partenaire officiel


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À propos des réseaux de soutien aux intervenants

« Les intervenants ont tenté de pallier une absence de supervision en misant sur des rencontres régionales entre pairs; c’étaitune occasion d’échanger des trucs. Ils n’ont pas besoin d’outils complexes et perfectionnés, il y en a déjà sur le marché et dansla littérature. Ils ont plutôt besoin de moyens faciles à mettre en œuvre et à traduire dans leur pratique courante. Les rencontresrégionales étaient pour eux un moyen de s’entraider, de profiter de l’expérience des plus anciens. »

Deslauriers, J-P., Hurtubise, Y. (1995). Perfectionner des intervenants et des intervenantes communautaires en CLSC.Dans C. Mercier ., C. Gendreau., J-A. Dostie et L. Fontaine, Au cœur des changements sociaux : les communautés etleurs pouvoirs. Actes du IV e colloque du RQIIAC . Québec : Université de Sherbrooke,. p.320.

« Les projets qui ont marqué le domaine de la prévention ont fait la preuve que la présence de personnes bien formées, biensoutenues, adéquatement rémunérées et supervisées est vitale à l’atteinte des objectifs. […] La formation, l’encadrement et lastabilité des personnes engagées sont des composantes majeures d’un projet. »


« Il n’est pas risqué d’affirmer qu’il est nécessaire de créer progressivement et en souplesse un plus vaste mouvement desensibilisation tant dans les milieux de l’intervention que dans la population en général, permettant de créer une culture de lapaternité. »

Dulac. G (1997). Promotion du rôle des pères : Revue de la littérature et analyse des impacts prévisibles. Montréal : Université Mc Gill, centre d’études appliquées sur la famille, p. 30.

5 ans. Elle a alors lancé un programmedestiné aux parents et aux futursparents dans le but d’inciter les pères às’engager le plus tôt possible dans la viede leur enfant. Ce sont les hommes quiont participé à ce programme qui ontdénoncé la pénurie de programmesconçus spécifiquement pour les pères.

Au printemps de 1998, KimVandenBroek et un père ayant participéau programme Nobody’s perfect ontdonc constitué un groupe de soutienpour les pères. Cette expérience pilotede huit semaines — le Fathering Project— a connu un tel succès que les pèresont demandé que le groupe de soutiensoit actif à l’année longue. Il a alors fallutrouver une nouvelle source definancement, car les fonds réservés au

salaire de Kim VandenBroek devaientfinalement servir à financer des activitésvisant des pères plus vulnérables. C’estfinalement Trillium, l’organisme chargéde redistribuer une partie des gains deloterie de la province, qui a accepté desubventionner le Fathering Projectdestiné à tous les pères de lacollectivité.

Tout au long du projet, l’organismeFamily Resources for Victoria County afait preuve de créativité pour surmonterses difficultés financières. Il a fait appelà ses partenaires afin d’acquérir de lacrédibil ité, pouvoir recruter desparticipants et se donner des ressourceshumaines et matérielles (animateurs,locaux, etc.) pour mettre sur pied sesactivités.

Pourquoi existe-t-il autant deprogrammes à l’intention des mères etsi peu à l’intention des pères? Cettequestion n’était pas nouvelle pour KimVandenBroek et l’organisme quil’emploie, Family Resources for VictoriaCounty. Cet organisme communautaireoffre, dans les 14 localités du comté deVictoria, en Ontario, des serviceséducatifs et de soutien aux parents etaux personnes qui assurent des soinsaux enfants. Ces services itinérants sontparfois les seuls auxquels la populationdes collectivités rurales du comté peutavoir accès. Lorsque Kim VandenBroek aété engagée, en 1998, l’organismeoffrait déjà depuis deux ans leprogramme Nobody’s Perfect (Y’apersonne de parfait) aux pèresmonoparentaux avec des enfants de 0 à

Fathering Project

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À l’échelle d’une région, despartenaires de tous les horizons ontdécidé de se rallier à une mêmecause, celle de tenir plusadéquatement compte de la réalitédes pères et de leurs besoins.

peuvent être mises à contribution dansle cadre d’ateliers sur l’alimentation. Cegroupe de soutien est ouvert à tous lespères. Généralement, deux à huitd’entre eux y participent, mais ce nesont pas toujours les mêmes d’unerencontre à l’autre. Selon KimVandenBroek, « on peut y voir laconfirmation que les pères participentseulement aux activités lorsqu’ils enressentent le besoin ».

L’événement spécial du moisrassemble des pères, leurs enfants etleur famille autour d’activités reflétantles intérêts et les compétences despères et que coordonne un éducateurspécialisé en petite enfance. Lesactivités de bricolage au coursdesquelles les participants se servent depetits outils de menuiserie illustrentbien les activités que les pères et leursenfants apprécient le plus.

Une activité de réseautage desressources. Six fois par année,l’organisme invite à un petit-déjeunerles organismes locaux qui sontmembres de la Fathering Coalition ofVictoria County (voir l’encadré).

Un répertoire des ressourcespour les pères. Grâce à unesubvention de Santé Canada, cettecoalition est également en train depréparer un répertoire des servicescommunautaires du comté. Elle prévoiten distribuer 2 500 exemplaires dansson réseau.

Les intervenants du projet souhaitentl’ajout d’un volet sportif aux activitésdéjà en place. Ils ont également proposéd’offrir des ateliers sur le rôle parentalaux détenus (hommes et femmes) dupénitencier qui ouvrira bientôt sesportes à Lindsay.

Kim VandenBroek tire une leçon decette période de démarrage : « Laplanification est essentielle pour lancerune activité communautaire comme leFathering Project, que ce soit pourl’organisme qui en prend l’initiative oupour la collectivité au sein de laquelleon veut l’implanter. Avant de lancer unprojet comme celui-ci, les organismesintéressés doivent donc se demander sileurs services sont adaptés aux besoinsdes pères, s’ils y répondentadéquatement. Ce n’est qu’après avoircerné les lacunes et décidé de déployerles efforts nécessaires pour les comblerque les organismes intéressés se sontvraiment sentis prêts à entreprendre leprojet. »

Répondre aux besoins, auxintérêts et tenir compte de laréalité des pères

Le Fathering Project comporte deuxactivités destinées directement auxpères et deux activités de promotion durôle paternel.

Le groupe de soutien se réunit une foispar mois autour d’un souper. L’échangedure de deux à trois heures et porte surdes thèmes liés à la paternité, commel’exercice de la discipline. Un animateurparticipe aux rencontres et favorise unsoutien mutuel entre les pères. À leurdemande, le projet offre des servicesgratuits de garderie et de transport. Unenutritionniste de l’organisme prépare lerepas pour le groupe. Si les membres dugroupe le désirent, ses compétences

Fathering Project

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Fathering Project

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Un réseau à différents niveaux

L’un des aspects particulièrementintéressants du Fathering Project est lefait qu’il s’est intégré à un réseaurégional qui représente lui-même unmaillon d’un réseau provincial offrantdes services conçus spécifiquementpour les pères.

L’Ontario Fathering Initiative, financéepar Santé Canada, regroupe huitcoalitions locales ou régionales. LaVictoria County Fathering Coalition estl’une des coalitions affiliées au réseauprovincial.

L’objectif de ce réseau est d’élargir àl’échelle provinciale le bassin desressources des organismes etprogrammes qui peuvent être mises encommun : questionnaires, outils deprogrammation ou d’évaluation, etc.Kim VandenBroek affirme : « Nousn’avons pas besoin de réinventer laroue.» L’un des avantages duréseautage, c’est précisément la facilitéde transfert des compétences et desressources. Dans certains cas, ce sontles projets existants qui ont été intégrésau réseau provincial, alors que dansd’autres, c’est le réseau qui a provoquél’éclosion de projets locaux. L’un desbuts du réseau provincial est d’enarriver à un plan d’action qui établiraitdes principes communs et des étapes àfranchir dans la mise en œuvre d’unprojet pour les pères, mais qui laisseraità chaque collectivité le soin de bâtirelle-même un projet à la mesure de ses

besoins, de ses forces et de sesressources.

Le Fathering Project pouvait déjàcompter sur un noyau informel departenaires qui lui apportait un soutienconcret (personnes ressources,conférenciers, dons de nourriture,locaux, etc.). Mais c’est à la suite d’uneformation assurée par l’OntarioFathering Initiative que les responsablesdu projet ont systématisé l’approche duréseautage. Le nombre de partenairesdu Fathering Project s’est accru et il estdevenu le moteur d’un regroupementqui a donné naissance à la VictoriaCounty Fathering Coalition. Lesmembres de cette coalition partagenttous le souci de fournir des servicesmieux adaptés aux besoins et à laréalité des hommes. Compte tenu descontraintes financières, ils essaientcependant de le faire avec lesressources disponibles plutôt que dechambarder leurs programmes ou d’encréer de nouveaux. La plupart despersonnes qui participent à la coalitionoccupent des postes décisionnels etsont en mesure d’influer autant sur lesintervenants de leur organisme que surles décideurs qui financent leursactivités. Ils peuvent également déciderdu degré et de la nature de laparticipation de leur organisme à l’effortde promotion mentionnéprécédemment (contribution en argentet en temps, par exemple). KimVandenBroek ajoute : « Pour vous dire lavérité, il n’a pas été difficile d’intéresserles décideurs d’établissements et

Partenariat et leadership« Il est utile de disposer d’un lieuprécis où travaille une personnedéterminée, car chacun pourra ytrouver l’information nécessaire et lesorganismes pourront y orienter lespères qui ont besoin d’information oude services. Les membres de lacoalition ont souvent insisté sur cepoint : si l’on veut maintenir unpartenariat dynamique, ça prend unorganisme pour planifier lesrencontres et diffuser de l’informationpertinente. »


Intervenir avec les hommes« Je pense que mon approche est un peumoins formelle avec les pères. Je veuxqu’ils soient conscients que leprogramme a des objectifs à atteindre,mais, en même temps, l’atmosphère doitêtre un peu plus informelle et détenduequ’avec les mères. Par exemple, c’estintéressant de constater que les pères seprésentent à l’improviste, pendant leurheure de déjeuner, pour obtenir del’information sur l’exercice du rôleparental, alors que les mères

d’organismes à offrir des services mieuxadaptés à la réalité des hommes. Lesresponsables des organisations veulentêtre au courant des développementsdans ce domaine et en tenir compte ».

téléphonent généralement avant de seprésenter. Les hommes sont aussi unpeu plus réservés, plus sur leur quant-à-soi. Ils vont consulter un dépliantd’information affiché sur un babillard,mais ils ne s’arrêteront pas à un standd’information si quelqu’un s’y trouvepour discuter avec eux de ce dépliant.Enfin, les hommes semblent avoir unenotion passablement élastique de laparticipation. Pour eux, prendre part àun programme ne signifie pasnécessairement assister à chaqueactivité de ce programme, mais yparticiper à intervalles plus ou moinsréguliers sur une période d’un an, oumême participer à d’autres activitésmises sur pied par l’organisme quichapeaute le programme. »

Intervenir auprès des hommesquand on est une femmeTravailler auprès d’une clientèlemasculine a aidé Kim VandenBroek àmieux comprendre la sensation d’êtreminoritaire, comme lorsque les hommesfréquentent des organismes dont lepersonnel est majoritairement féminin.Toutefois, elle met en garde lesintervenantes : « Si vous avez despréjugés, les hommes vont les voir et lesrelever tout de suite. Il faut donctravailler sur ces préjugés avant de vousasseoir autour d’une table avec deshommes ». En revanche, les hommes luiassurent que sa présence commeanimatrice et comme mère leur permetde voir les choses avec plusd’objectivité. Ils disent que le fait qu’ilsn’entretiennent pas avec elle de


Les secrets de

Kim VandenBroek

¸ Il faut créer un environnement oùles pères se sentent les bienvenus.Par exemple, si un organisme fournitdes services aux hommes et auxfemmes, il faut s’assurer de réserverautant d’espace sur le babillard àl’information destinée aux hommesqu’aux femmes.

¸ Il faut offrir une variété d’activités,instaurer des programmes quidonnent aux pères la possibilité dechoisir différentes activités. Si leshommes fréquentent de plus en plusnotre centre, c’est parce qu’ils saventque plusieurs services leur sontdestinés.

¸ Il faut offrir un repas gratuit, que cesoit pour hommes seulement ou pourhommes et femmes, et cela attire dumonde. De plus, c’est une bonneoccasion d’échanger avec eux demanière informelle.

Fathering Project

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rapports émotifs ou physiques les aide àmieux comprendre le point de vue desmères sur le rôle paternel.

Outre ces avantages, l’animatrice voit unautre aspect positif au travail conjointhomme-femme : « Dans n’importe quelgroupe, qu’il soit masculin ou féminin, laprésence d’une équipe d’animationformée d’un homme et d’une femme estune bonne chose. Ça permet de fourniraux participants des modèles positifs decommunication entre hommes etfemmes. »

Paradoxalement, ce n’est pas aux pèresque la présence d’une femme animatricepose problème. Une telle présence estsouvent mal interprétée par lespersonnes étrangères au projet. SelonKim VandenBroek, la société crée unobstacle au travail conjoint entrehommes et femmes en soumettant leurscomportements à un examen beaucoupplus minutieux que celui auquel onsoumet le travail entre femmes ou entrehommes. Ce qui est en fait une simplerelation professionnelle serait souventinterprétée comme une relationpersonnelle.

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Lieu Lindsay (Ontario)

Type d’intervention Soutien à l’exercice du rôle paternel, promotiondes besoins des pères


Clientèle ciblée Tous les pères du comté de Victoria ayant des enfants de 0 à 18 ans

Objectifs -Mettre en place un programme conçu pour les pères;

-Fournir aux pères des occasions d’échanger sur l’exercice de l’autorité paternelle;

-Encourager la mise en œuvre d’un réseau communautaire pour les pères;

-Créer un guichet unique donnant accès aux ressources disponibles pour les pères.

Équipe Cinq personnes, dont une coordonnatrice à plein temps, la directrice del’organisme, un membre du personnel de l’organisme Family Resources forVictoria County et deux animateurs prêtés par CHIMO


Budget annuel et sources de financement L’organisme qui chapeaute le Fathering Project, FamilyResources for Victoria County, reçoit des fonds de différentes sources : Santé Canada, The United Way et leMinistère des Services Communautaires et Sociaux dont les responsabilités sont maintenant assumées par lesmunicipalités. Au cours des trois prochaines années, le Fathering Project est assuré d’une subvention annuelle de 8000 $ de la part de Trillium.

Nom du projet Fathering Project


Kim VandenBroek (coordonnatrice)Fathering ProjectFamily Resources for Victorial County55 Mary Street West. Lindsay (Ontario) K9V 5Z6Téléphone : (705) 324-7900Courriel : [email protected]

-CHIMO / -Children and Family Services, Health Unit Family Health-Salvation Army, John Howard Society-Lindsay Boys and Girls Club, Community Leaders-Lindsay Crisis Pregnancy Centre-Children’s Services (dans cinq comtés) / -Children’s Aid Society -Église pentecôtiste / -Peterborough Family Resources

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À propos de partenariat

« La coopération entre les divers établissements de services et entre cesétablissements et les organismes ou les membres de la communauté estindispensable à la réussite de la plupart des programmes de prévention. Dans cegenre de programme où l’on doit, à partir d’objectifs précis et d’un canevas biendéfini, viser la flexibilité, considérer simultanément de multiples facteurs de risqueset tenter de répondre à des besoins diversifiés, il apparaît peu réaliste de penserqu’un seul intervenant, un seul service ou un seul organisme communautaire puissesatisfaire à tous les objectifs et mettre en place tous les éléments requis pour laréussite du programme. La présence de groupes ou de personnes de la communautécontribue à valider et à faire accepter le projet aux yeux de la population. L’analysedes situations s’en trouve fréquemment enrichie et les modes d’intervention mieuxajustés, mieux compris et mieux perçus. »

Groupe de travail pour les jeunes. (1991). Un Québec fou de ses enfants.Gouvernement du Québec : Ministère de la Santé et des Services Sociaux.

« Gray (1985) a scindé en trois étapes le processus de planification d’unecollaboration fructueuse entre organismes :

1) Énoncé du problème : relevé des organismes collaborateurs et choix de principesdirecteurs communs. 2) Choix d’une orientation : relevé des forces des organismes participants et ententesur des objectifs détaillés.3) Structuration : élaboration d’une structure de soutien à une collaboration à longterme permettant aux organismes de

négocier en permanence. »

Repucci, N.D., Britner, P.A. et Woolard, J.L. (2000). Preventing child abuseand neglect through parent education. Baltimore: Paul.H. Brooks, p. 143.

Rick Hein est alors engagé pourrencontrer ces pères, discuter avec euxde leurs soucis et tenter, toujours deconcert avec eux, d’y trouver dessolutions. À sa grande surprise, ilconstate qu’après avoir vuindividuellement 30 jeunes pères, 28d’entre eux se montrent intéressés à lerencontrer de nouveau. C’était en 1993,et le projet pilote dure toujours. Unsondage a en effet révélé que les jeunespères ont besoin de soutien, ce qui aconvaincu le ministère de l’Enfance etde la Famille et la Commission scolaired’Abbotsford d’apporter un soutienfinancier récurrent à ce programme. Leprojet Young Fathers Program estmaintenant reconnu comme un maillondu réseau des services sociaux de larégion.

Une affaire de famille

Ce lien étroit entre New Beginning et leYoung Fathers Program fait en sorte queles activités du projet ont pris uneorientation nettement familiale. Que lepère ou la mère vivent ensemble ounon, les stratégies d’interventionélaborées par les intervenants du projetsont toujours centrées sur le bien-êtrede l’enfant. Même si au départ NewBeginning s’adressait principalementaux jeunes mères et à leur enfant, toutle personnel était absolument convaincuque le père a un rôle essentiel à jouerdans la vie de son enfant. « Quand lespères entrent dans la bâtisse, ils ont lesentiment d’être acceptés, d’être chezeux. » En fréquentant la garderie de leur

Le programme New Beginning (Nouveaudépart) célèbre ses dix ans d’existencecette année. À l’origine, il offrait unservice de garde dans une école où desmères adolescentes venaient compléterleurs études secondaires. Le programmes’est beaucoup développé depuis afinde mieux répondre aux divers besoinsde ces mères. Debbie Jarvis, lacoordonnatrice du programme, avaittoujours été préoccupée par les jeunespères qui fréquentaient les lieux maisqui ne s’y sentait pas inclus. Elle aobtenu une subvention du ministère desServices sociaux de la Colombie-Britannique pour un projet pilotedestiné à ces pères et échelonné surquatre mois.

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Encourager des jeunes pères àprendre leur vie en main dansl’intérêt de leur enfant,individuellement ou en groupe,à leur propre rythme et avecsouplesse.

enfant, les jeunes pères ont égalementl’occasion de montrer concrètement auxjeunes mères que le lien qui les unit àleur petit est solide, qu’ils font vraimentpartie de sa vie. Les mères peuvent ainsiobserver la manière dont ils secomportent avec leur enfant,transformer leur perception et saisirrapidement ce que signifie «l’engagement paternel ».

Des rencontres individuellesaux activités de groupe

La plupart des jeunes qui participent auprogramme ont décroché de l’école aumoment où ils sont devenus pères et ilsoccupent des emplois n’offrant aucuneperspective d’avenir. Leur participationau programme incite la moitié d’entreeux à retourner à l’école, la plupart pourcompléter leurs études secondaires.

C’est Rick Hein qui s’occupe del’ensemble des activités destinées à cesjeunes pères, quelquefois avec l’aided’une collaboratrice. Il accomplitl’essentiel de son travail sur une baseindividuelle, à l’occasion de rencontresinformelles ou de communicationstéléphoniques. Ces interventionsfréquentes consolident un lien deconfiance avec chacun des pères et luipermettent d’être présent à ce qui sepasse dans leur vie. La premièrerencontre a souvent lieu dans unrestaurant, devant un café. L’échangepeut porter sur des aspects du rôle deparent, mais si le jeune père traversedes difficultés sur le plan professionnel

ou légal, Rick Hein tentera de l’aider,notamment en l’informant desressources disponibles dans lacollectivité. Il sert en quelque sorte demodèle aux jeunes pères, car, selon lui,le fait d’être lui-même père et d’avoirdéjà travaillé cinq ans avec des jeunesfacilite sa tâche.

Ces rencontres individuelles sontcomplétées par des activités de groupe:

- Tous les lundis soirs de l’année scolaire,les pères jouent au hockey intérieur.Cette idée vient d’eux et ils sont 16 enmoyenne à y participer. Cela leur donnel’occasion de rencontrer d’autres pèresdans un environnement informel etagréable. L’exercice atténue leur stresset leur permet d’acquérir un espritd’équipe et un esprit sportif.

- Deux fois par mois, c’est la rencontredu groupe de soutien. Conçue au départcomme une réunion informelle, larencontre de groupe a évolué et donnelieu à des échanges mieux orientés, desactivités planifiées (p. ex., la recherched’emploi et des conférences). Une seulerègle prévaut lors de ces rencontres : onn’y dénigre jamais les femmes.

Aux deux activités réservées aux jeunespères, se greffe le programme Nobody’sperfect (Y’a personne de parfait) quis’adresse aux mères et aux pères. Étantdonné que les deux tiers des pèresparticipant au projet habitent avec lamère de leur enfant, ils sont fortement

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incités à s’y présenter en couple.

En outre, les jeunes pères participent àune série d’activités familiales qui sedéroulent tout au long de l’année dansle cadre du programme New Beginning :le réveillon de Noël, le barbecue de lafête des Pères, le souper de la Saint-Valentin, etc.

Le Young Fathers Program a atteint savitesse de croisière. L’an dernierseulement, Rick Hein a rencontré plusde 60 jeunes pères. Il communique avec30 d’entre eux chaque semaine, alorsque l’autre moitié se présente au localde façon ponctuelle.

Un âge vénérable

Cette année, le Young Fathers Programcélébrera ses sept ans, un âgeexceptionnel pour un projetd’intervention auprès des pères. Cettelongévité est en partie attribuable à lapermanence et la stabilité del’intervenant principal, Rick Hein, qui enest d’ailleurs conscient et qui s’estimeprivilégié. Parmi les autres facteurs quiont favorisé la pérennité du projet, ilfaut également noter le fait que le YoungFathers Program cadre dans unestructure plus large, et que lacoordonnatrice de New Beginning aréussi à stabiliser le financement duprojet, du moins jusqu’à maintenant.

LE RECRUTEMENT

La principale vertu, c’est lapersévéranceDe tous les projets recensés, le YoungFathers Program est l’un des rares pourqui le recrutement ne pose plus deproblème.

« Les choses ont démarré lentement,mais nous avons toujours senti qu’il yavait de l’intérêt. Certains soirs,seulement deux pères se sont pointés. Ils’agissait donc de persister, de lesappeler, de savoir comment ils allaient.Il faut pouvoir les convaincre de sortir dechez eux et faire en sorte qu’ils aient du

plaisir tout en apprenant quelque chose.

Il a fallu aussi surmonter certainesrésistances. Ça a pris un certain tempspour que la collectivité embarque. Nousavons dû expliquer clairement auxjeunes pères que notre rôle consistait àles soutenir et non à les « dresser »comme certains membres de lacollectivité le pensaient.

En fin de compte, la stratégie la plusefficace pour amener les premiersjeunes pères à participer s’est résuméeà recourir aux jeunes mères de NewBeginning. Ensuite, le programme a faitboule de neige : des pères participantsont attiré d’autres pères, des parents dejeunes pères qui ont entendu parler duprogramme ont téléphoné, lesinfirmières et les conseillers de l’écolenous ont adressé des jeunes. »


« Ce projet donne une voix aux jeunespères, un lieu où ils peuvent exprimerleurs soucis, leurs opinions, leurssentiments. Seuls chez eux, ce seraitplus difficile. »

« Les pères sont incités à participer,mais ils le font à leur rythme. Il n’y a pasd’exigence minimale. »

« Je discute de sujets dont ils veulentdiscuter. Je les aide à préciser leursobjectifs, à faire des choix. Je ne leur dispas ce qu’il faut faire pour être un bonpère. Je les aide à trouver leur propredéfinition du rôle de père, et cettedéfinition ne vient pas de moi, maisd’eux. »


Les secrets de

Rick Hein

-Il faut aider les pères à cerner leursbesoins et leurs soucis. On peut leurdemander : « Que peut-on faire pourtoi? As-tu des idées pour améliorer leprogramme? »

-Il faut leur montrer que l’on est làpour les soutenir, leur donner uncoup de main, les aider à devenir despères plus engagés.

-Il faut être ouvert aux idéesnovatrices et écouter ce que lesautres ont à dire sans essayer demettre ses propres idées de l’avant.

-Il faut être souple, en ce quiconcerne particulièrement l’horaire.Plusieurs pères ne peuvent assister àune rencontre entre 9 heures et 17heures.

-Il faut toujours avoir le souci derespecter les confidences de chaqueparent dans un contexted’intervention familiale.

-Il faut penser offrir des activitésagréables; les activités récréativesattirent les jeunes pères et leshommes en général.

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Lieu Abbotsford (Colombie-Britannique)

Type d’intervention Soutien aux jeunes pères dans différentes sphèresde leur vie


Clientèle ciblée Jeunes pères âgés de 15 à 25 ans à leur arrivée

Objectifs -Créer un climat de respect où les jeunes pères pourront échanger entre eux en toute confiance;

-Aider les pères à développer leurs propres compétences en agissant comme modèle;

-Les aider à prendre en charge leur situation en renforçant leur capacité de se fixer des objectifs et de résoudre les problèmes;

-Les soutenir dans l’atteinte de leurs objectifs de formation et de recherche d’emploi;

-Leur fournir des informations sur les ressources de la collectivité;

-Sensibiliser la collectivité à l’égard des jeunes pères.

Équipe Trois personnes : un intervenant à plein temps, travaillant directementavec les pères, une coordonnatrice et une co-animatrice


Budget annuel et sources de financement Une subvention de 35 000 $ du Ministère de l’Enfance et de la Famille et de la Commissionscolaire d’Abbotsford.

Nom du projet New Beginnings - Young Fathers program


Rick Hein (intervenant responsable)Abbotsford Community Services2420 Montrose StreetAbbotsford (British Columbia). V2S 3S9Téléphone : (604) 850-6984Courriel : [email protected]

-Deux infirmières / -Une école secondaire-Une garderie / -Le Club Kiwanis -La Commission jeunesse d’Abbotsford

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À propos de pérennité

« En raison de ressources limitées, la plupart des efforts de prévention et de promotion ont eu un caractère éphémère, ne durantque quelques années tout au plus. Bien que des programmes aient été fructueusement mis sur pied et documentés malgré cescontraintes, on considère unanimement que des efforts longitudinaux sont beaucoup plus susceptibles que les projets de courtedurée de donner lieu à l’élaboration, au perfectionnement, à la mise en œuvre, à la surveillance, à l’évaluation et à la diffusionde programmes efficaces. »

Bond, L.A., Wagner, B.M. (1988). Families in transitions: Primary prevention programs that work. Thousand Oaks:Sage Publications, p. 347.

« Il faut dépasser le financement à la petite semaine relié exclusivement à une approche par projets pilotes de démonstration.Ces budgets sont nécessaires, surtout lorsqu’on doit évaluer les composantes et les effets d’un projet novateur. Cependant, lefinancement non récurrent, souvent arraché à des enveloppes budgétaires soumises à de nombreuses pressions, inscrit dès lepoint de départ la vulnérabilité, la discontinuité et la démobilisation dans les projets prévention. »


« La continuité d’un programme est fonction de la stabilité du personnel et de la présence continue des activités du programmesur le territoire choisi. Elle favorise l’établissement de liens intimes entre les familles et les intervenants; elle facilite aussigrandement le suivi administratif et l’intégration des multiples facettes d’un même programme. Les interruptions deprogrammes (souvent dues à un soutien financier inadéquat) affaiblissent la composition des équipes : se départir de personnelpuis en réembaucher sont des opérations qui contrecarrent l’établissement de relations de confiance et ternissentconsidérablement la réputation du projet aux yeux de la population et des intervenants. Par ailleurs, le découpage des projetssans égard à la nature des événements que vivent les personnes empêche que soient mises à contribution des ressourcessignificatives présentes auprès de la personne dès le début de l’événement, ou dans divers milieux de vie (p. ex., école et famille,famille et services). »


Le projet ProsPÈRE naît en 1993 d’uncroisement des milieux de la rechercheet de l’intervention. Intégré à laprogrammation du Groupe de rechercheet d’action sur la victimisation desenfants (GRAVE) de l’Université duQuébec à Montréal, il donne suite à larecommandation suivante du rapportintitulé Un Québec fou de ses enfants,préconisant de « mettre sur pied unimportant programme national depromotion du rôle paternel ens’adressant directement aux pères, maisaussi aux institutions, et en s’associant àdes partenaires du monde du travail etdes groupes communautaires ».

Le comité promoteur de ProsPÈRE s’estformé d’abord autour d’un noyau dechercheurs et d’étudiants membres du

GRAVE, de chercheurs de l’Institut derecherche sur le développement socialdes jeunes (IRDS), de gestionnaires etd’intervenants des Centres jeunesse desLaurentides et du CLSC Jean-Olivier-Chénier. Des représentants desDirections de la santé publique deMontréal-Centre et des Laurentides, duCLSC Rosemont et d’un organismecommunautaire de Montréal s’y sontjoints par la suite. Ce comité a élaboréun modèle d’interventioncommunautaire visant à promouvoirl’engagement des pères auprès de leursenfants de 0 à 5 ans, dans le but ultimed’améliorer le bien-être des tout-petits.Une telle association entre chercheurset intervenants était encore inusitée àcette époque.

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Une équipe de promoteurs invitedeux collectivités à expérimenter unm o d è l e d ’ i n t e r v e n t i o ncommunautaire et à le développer enfonction de leur réalité.

proposer aux deux collectivité unedéfinition de l’engagement paternel etun cadre conceptuel de l’interventionfondée sur le modèle écologique(Bronfenbrenner, 1979). Selon cemodèle, pour qu’un programmed’intervention soit efficace, il doit viserune intervention qui tient compte del’ensemble des conditions qui favorisentou défavorisent l’atteinte du but visé.Concrètement, ce modèle a donné lieu àune intervention de typecommunautaire, dite par immersion duterritoire, qui se fonde sur les concepts,les principes et les stratégies del’approche de promotion de la santé.

Immerger un territoire envisant plusieurs cibles et aumoyen de plusieurs stratégiesd’actionL’approche de promotion de la santévise plusieurs cibles et a recours àplusieurs stratégies d’intervention. Ils’agit d’une approche universelle quicible l’ensemble de la population d’unterritoire plutôt que les seuls individus àrisque. Elle présente quatrecaractéristiques qui, appliquées àl’engagement paternel, peuvent serésumer de la manière suivante :

Des objectifs : agir sur l’ensemble desfacteurs qui influent de manière positiveou négative sur l’engagement paternel.

Des principes : créer des conditionsincitant la population à prendre encharge l’amélioration du degréd’engagement paternel dans lacollectivité.

De multiples cibles d’intervention : agirde façon simultanée à différents niveauxsystémiques : 1) le père ou le substitutpaternel; 2) le noyau familial; 3) lesmilieux de vie du père; 4)l’environnement global.

De multiples stratégies d’action :rejoindre l’ensemble de la population enrecourant à des activités diversifiéescadrant dans une stratégie à plusieursvolets : 1) le renforcement du potentielindividuel; 2) l’aménagement du milieude vie; 3) l’influence ou la sensibilisationde masse.

L’application du modèle s’est orientéevers deux territoires : un en milieuurbain, le quartier Rosemont, au cœurde Montréal, et un en milieu semi-urbain, la municipalité de Pointe-Calumet, dans la région desLaurentides. Plusieurs indicateursrévélaient une grande vulnérabilitésociale au sein de ces deux collectivités.

Le projet ProsPÈRE a pour objet que lescollectivités intègrent les principesdirecteurs qu’il propose et suivent ledéroulement de l’intervention sur leurterritoire. Le comité promoteur estresponsable de la recherche (études desbesoins, évaluation de la mise en œuvre,évaluation des incidences, etc.), desefforts de financement, de lacoordination des activités du projet aveccelles des deux localités choisies, dutransfert des résultats de recherche etde l’exercice de pressions sur lesdécideurs publics. Les collectivités sontchargées de planifier et d’établir un pland’action qui tienne compte descaractéristiques de leur milieu.

La première année d’existence du projeta consisté à établir un consensus sur laphilosophie et les objectifs d’action, àprocéder à un examen détaillé dedocuments traitant de l’engagementpaternel et des conditions de réussitedes interventions, et à élaborer lesprincipes directeurs du modèled’intervention.

Au terme de la première année, lecomité promoteur a été en mesure de

ProsPÈRE

109L’engagement paternelselon ProsPÈRE

L’engagement paternel s’exprime parune préoccupation et uneparticipation continues du pèrebiologique (ou de son substitut) àl’égard du bien-être physique etpsychologique de son enfant.

L’expérimentation du projet sur deuxterritoires très différents (quant auxcontextes social et culturel et à ladynamique des ressources) permet decroire que les acquis de cetteexpérience pourront être généralisés ettransférés. Il est intéressant de voircomment chacune des collectivitésvisées a perçu cette démarche et a misen œuvre les deux projets : InitiativePlace-Ô-pères à Pointe-Calumet etCooPÈRE à Rosemont.

Dans les deux collectivités, la premièreétape visant la recherche de partenairesa consisté à conclure une alliance avecun organisme d’exécution du projet surle terrain. Dans le cadre du projetProsPÈRE, ce sont les CLSC de chaqueterritoire qui se sont engagés à assumercette responsabilité durant cinq ans. Ilsavaient pour mandat de trouver desintervenants, des gestionnaires et descitoyens du milieu intéressés àpromouvoir l’engagement paternel. Lespersonnes ciblées ont été invitées à uneréunion d’information afin de vérifier siles principes directeurs du modèled’intervention étaient applicables etd’élaborer des stratégies d’introductiondans la collectivité. Le modèle leur a étéprésenté comme un canevas que lacollectivité aurait à étoffer par uncontenu, ce qui a donné lieu à laformation des deux comités directeurs,un pour chaque territoire.

Mobilisation généraleLa mise en œuvre d’un projet d’«immersion de la collectivité » estsubordonnée à l’élaboration etl’application d’un plan d’action annuelqui relèvent d’un comité directeur localformé de représentants de diverssecteurs d’activités de la collectivitéayant des mandats complémentaires.

La démarche de mise en œuvre duprojet dans chacune des deuxcollectivités ciblées a suivi cinq étapes :

1. La mobilisation des partenaires par la constitution du comité directeur.

2. La recherche d’un consensus fondamental au sein du comité directeur sur les orientations du projet.

3. L’étude des besoins du milieu réalisée conjointement par les

chercheurs et les représentants de la collectivité. Il s’agissait, en premier lieu, de faire en sorte que les représentants de la collectivité aient une vision concertée des problèmes

et mettent en commun les ressources existantes, et, en deuxième lieu, de réaliser une étude des besoins plus systématique en collaboration avec les chercheurs du projet.

4. L’élaboration d’un plan d’action annuel comportant un ensemble d’activités concrètes destinées à favoriser l’engagement paternel, activités devant en principe viser de multiples cibles et recourir à différentes stratégies.

5. La réalisation des activités et le bi lan de l ’application du plan d’action annuel.

qui favorise une collecte et une analysedes données en profondeur. La force del’étude de cas a reposé sur deuxfacteurs : 1) elle a eu recours à un cadrethéorique pour guider la collecte etl’analyse de ses données; 2) elle a faitappel à de multiples méthodes decollecte de données auprès de plusieurssources d’information. Six variables ontété examinées aux cours de l’évaluationde la mise en œuvre des projetsCooPÈRE et Initiative Place-Ô-Pères : 1)le modèle d’intervention proposé par lespromoteurs; 2) l’environnement local(chacune des collectivités); 3) lescaractéristiques des partenairessiégeant aux comités directeurs et desmembres du comité promoteurintervenant dans les localités; 4) lemodèle des acteurs (vision communedes problèmes que suscitel’engagement paternel et des solutionspour le favoriser); 5) les plans d’actionappliqués dans chacune descollectivités; 6) les effets perçus par lesacteurs sur le terrain et les facteurs quiprovoquent ces effets. Les données ontété recueillies au cours d’entrevuessemi-structurées, dans les documentsproduits par les promoteurs et lescomités directeurs, ainsi qu’à partir del’observation des participants et desfiches d’activités. Des sommairesprovisoires des résultats de rechercheétablis en cours d’évaluation ont étéprésentés aux membres des comités

directeurs, sous forme de bulletins, pourqu’ils puissent formuler desobservations connexes devant serviréventuellement à réajuster autant lesprojets que la méthode d’évaluation.

Quatre conditions de réussited’un partenariat entre lesmilieux de la recherche et del’interventionL’évaluation de cette expérience departenariat entre les milieux de larecherche et de l’intervention démontreque le défi que représente ce type departenariat peut être relevé enrassemblant les conditions suivantes : -un consensus sur le cadre conceptuel de l’intervention (dans le présent cas, il s’agit de l’approche écologique);

-la présence d’attitudes indispensables chez les intervenants du projet : ouverture d’esprit, respect du savoir-faire des acteurs engagés sur le terrain, respect de la dynamique locale et du rythme de chacun, capacité de s’adapter aux contraintes de la recherche et de l’action;

-une entente de partenariat qui définit clairement le rôle de chacun;

-une communication continuelle des résultats de recherche aux intervenants et aux membres de la collectivité (Vallée et coll., 1997; Turcotte et Rose, 1997).

Mettre l’évaluation au servicede l’action

Le projet ProsPÈRE se démarque,notamment par ses activités derecherche. Les chercheurs suiventattentivement les deux projets depuisleurs débuts. Ils se sont chargés del’analyse des milieux (analyse desservices et des besoins des pères), etdocumenté et validé un outil de mesuredu concept de l’engagement paternel.De plus, ils ont recueilli, auprès de 500familles des deux collectivités, desdonnées sur la représentation, lesvaleurs, les attitudes et lescomportements de pères et de mèresde jeunes enfants. Ils ont égalementévalué la mise en œuvre du projet dansles deux collectivités et dressé un bilanannuel du fonctionnement des activités(Ouellet, Turcotte, Desjardins, 200135 ).L’évaluation des incidences du projet surles familles et les services estprésentement en cours.

La méthode de recherche retenue pourl’évaluation de la mise en œuvre estcelle de l’étude de cas multiples. Cettestratégie de recherche estparticulièrement appropriée lorsque leprojet se déroule dans un contexte devie réel où les chercheurs ne peuvent «manipuler » les processus étudiés.L’étude de cas est une stratégiequalitative à la fois rigoureuse et souple

ProsPÈRE

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35 Ouellet, F., Turcotte, G. et Desjardins, N. (2001). À Rosemont ça cooPÈRE. Analyse d’implantation d’un projet d’action intersectorielle sur la paternité. Montréal : Direction de la Santé Publique de Montréal-Centre.

Le comité directeur chargé de mettre leprojet en place au sein de la collectivitéest alors constitué de neuf personnes :quatre citoyens de Pointe-Calumet déjàactifs dans la collectivité et cinqpersonnes issues d’organismes publics(CLSC, Centre jeunesse et Direction dela santé publique). Le CLSC a autoriséson organisatrice communautaire àconsacrer deux jours de travail parsemaine au projet, et comme elletravaillait déjà avec le groupe quiprojetait la création de la Maison de lafamille, le projet Initiative Place-Ô-Pèresa été intégré à cette Maison. En coursde route, la coordonnatrice de laMaison de la famille a remplacél’organisatrice communautaire du CLSCet a pris en charge la coordination duprojet.

Année 1 : Le temps des’entendre et de prendre enmain le projet Le comité directeur local a consacré lesdix premiers mois de ses activités à sefamiliariser avec le concept del’engagement paternel, à établir unconsensus sur ses orientations et saphilosophie d’action, et à saisir en détaille modèle d’intervention devant menerà l’élaboration d’un plan d’action.Certains chercheurs de l’équipe duprojet ProsPÈRE ont alimenté cetteréflexion et participé aux échanges.Simultanément à la familiarisation aveccette approche, d’autres chercheurs ontréalisé une analyse du milieu (serviceset besoins des pères) auprès desintervenants et des familles. Selon Diane

En 1994, des citoyens de Pointe-Calumet, une collectivité semi-urbainedes Laurentides, se sont mobilisés pourchercher des moyens de répondre auxbesoins de la population. La créationd’une Maison de la famille faisait alorspartie des options envisagées.

C’est à ce moment que l’organisatricecommunautaire du CLSC et membre ducomité promoteur du projet ProSPÈRE aévalué le degré d’intérêt des membresde ce comité à participer à cetterecherche-action sur l’engagementpaternel. Cinq personnes ont acceptéd’explorer cette possibilité et departiciper au projet. L’Initiative Place-Ô-Pères venait de naître.

Initiative Place-Ô-Pères

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Années 3 à 6 : Continuité desactivitésDurant la troisième année, les activitésse sont renforcées et des pères quiavaient participé aux groupes témoinsont décidé de former un comité despères. Cette année, le projet a subi unebaisse de financement et il manque deressources humaines. Actuellement, iln’y a aucun intervenant masculin salariédans l’équipe d’intervention. Ce manqued’argent et de personnel menace lacontinuité de certaines activités.

Faire flèche de tout boisLes activités du projet visent les troiscibles d’intervention énoncées dansl’introduction du présent document (voir la p. 20) :

Le père et sa famille :-un suivi individuel des pères en difficulté;

-un groupe d’échange et d’entraide entre pères (pas nécessairement ceux qui participent au suivi individuel);

-des activités conjointes pour les pères et leurs enfants;

-un groupe de mères;-des rencontres mixtes autour d’un souper.

Les milieux de vie des pères :Ces activités consistent essentiellementà offrir aux intervenants du milieu uneformation concernant la mobilisation enfaveur de l’engagement paternel.

L’environnement global :-des chroniques dans le bulletin municipal;

-des jeux mettant en présence les pères et leurs enfants au cours de fêtes dans la municipalité;

-des kiosques d’information au centre commercial;

-une journée de sensibilisation de la collectivité;

-une exposition itinérante intitulée Dessine-moi un papa (cette exposition de dessins de jeunes enfants comprend aussi un jeu interactif et des suggestions pour favoriser l’adoption de toutes les aspects de l’engagement paternel). Un petit guide accompagne l’exposition. Une subvention gouvernementale a permis de la faire circuler dans tout le Québec comme un outil de sensibilisation à la paternité);

-des accroche-portes (sous la responsabilité de ProsPÈRE, des affiches cartonnées accrochées aux poignées de porte) exposaient quelques données de l’analyse du milieu menée auprès de 150 familles de la collectivité et visaient à sensibiliser la population à l’engagement paternel et à le favoriser tout en faisant connaître le projet. À huit reprises, durant l’année, ces affiches ont été accrochées à toutes les poignées de porte des résidences de la municipalité).

Grenier, la coordonnatrice du projet, celong processus n’a pas été une perte detemps : « Cette étape a été importanteparce qu’elle nous a confrontés à nosvaleurs et à notre façon de faire. Avantde pouvoir parler d’un modèled’intervention sur l’engagementpaternel, il fallait nous-mêmes en avoirune idée claire et être à l’aise avec ceconcept. »

Cette première année de familiarisationa donné lieu au dépôt d’un plan d’actionfondé sur les caractéristiques del'approche de promotion de la santé.Cette période a aussi servi à renforcer lesentiment d’appartenance desmembres du comité directeur du projetet à promouvoir celui-ci dans lacollectivité. À cette fin, un logoconstituant l’image de marque du projeta été conçu et imprimé sur des tee-shirts.

Année 2 : Le temps de passerà l’action C’est durant la deuxième année duprojet que les activités prévues au pland’action ont été entreprises, notammentune démarche auprès des enfants pourconnaître leur perception de lapaternité. Les intervenants ontdemandé aux élèves d’écoles primaires(250 enfants) d’exprimer la manière deconcevoir un père en le dessinant. Desarticles ont simultanément été publiésdans les journaux et le conseil municipala été sensibilisé.


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De manière générale, ces activités sontmaintenant bien établies et la plupart serépètent d’une année à l’autre. En outre,de nouvelles activités sont mises enplace en fonction des besoins expriméspar les pères et de leur participation.

De 30 à 45 pères sont rejoints chaqueannée grâce aux activités consacrées aupère et à sa famille. Vingt-trois pèressont inscrits officiellement à la PetiteMaison. Le comité des pères est animépar un noyau de sept ou huit pères et de50 à 60 pères participent aux activitésfamiliales; certains n’assistent qu’à cesactivités.

Au cours de la dernière année, leshommes se sont donné pour mandatd’augmenter le nombre d’activités quifavorisent le plaisir d’être père (parexemple, des activités avec leursenfants).

Le projet Initiative Place-Ô-Pères necomprend pas de groupes de thérapieou de croissance personnelle, mais celan’empêche pas d’offrir de ladocumentation aux hommes et de leurproposer des films et des programmesd’activités.


Les secrets de

Diane Grenier

-Il faut faire preuve de souplesse. Unplan d’action annuel, ce n’est pas uncarcan, c’est un guide. On doit êtrecapable d’y ajouter de nouvellesactivités en fonction des occasionsqui se présentent et des besoins oudésirs qu’expriment les hommes.

-Il faut toujours que l’objectif del’intervention soit clair. On doit êtreen mesure d’observer ce qui sepasse et de rester à l’écoute de ceque les pères vivent. Si une portes’ouvre, on doit avoir assez desouplesse pour y entrer.

-Il faut être disponible et se trouverau bon endroit au bon moment.

-Il faut savoir laisser les rênes auxpères.

-Il faut intervenir dans l’action, demanière concrète, et susciter lasolidarité et le plaisir entre les pèreset leurs enfants.

-Il faut savoir dédramatiser.

-Il faut considérer les pèresglobalement, dans leur intégralité.

-Il faut, à titre d’intervenant, sedéfaire de ses préjugés à l’égard deshommes, croire en eux, les prendretels qu’ils sont et ne pas leurimposer sa façon de faire.

me disent souvent “avant de parler denos problèmes, on doit établir unesolidarité entre nous”. C’est pourquoi lesrencontres avec les hommes peuvent sefaire autant au billard qu’à la Maison dela famille. Les intervenants vont là oùsont les hommes, là où ils vivent, dansleur réalité. »

Recruter les hommes là où ilssontLe groupe de pères s’est donné commemission de recruter d’autres pères et derejoindre ceux qui éprouvent le plus dedifficultés. Mais les stratégies derecrutement doivent être, elles aussi,très diversifiées. Diane raconte : « Jefréquente le comptoir de dépannagealimentaire et j’y fais beaucoup decontacts personnels. Je gagne laconfiance de chacun. Je fais souvent del’intervention de « parking ». L’été, je vaisjouer au fer à cheval. Je fais la Guignoléeavec les Chevaliers de Colomb. Le butest d’établir un contact personnalisé, decréer un lien de confiance. Lerecrutement d’un groupe, ça se fait unpar un. »

Rejoindre tous les membresde la familleLes responsables du projet croient quele système familial pourra fonctionner sitous les membres de la famille sesentent visés et s’ils entreprennent tousune démarche qui débouche sur unereconnaissance réelle du rôle du père.D’où l’importance, dans le cadre duprojet, d’entreprendre des activitésdestinées non seulement aux pères

seuls ou aux pères accompagnés deleurs enfants, mais aussi aux mères et àl’ensemble de la famille, toujours entenant compte des personnes dans leurintégrité et de leurs divers besoins.

Miser sur les forces despersonnes« Si l’on veut que les gens aient le goûtde réaliser quelque chose, il faut tablersur ce qu’ils font de bien. »

TOUT EST DANS L’APPROCHE

Laisser les rênes aux pèresLes hommes ont pris les rênes du projetInitiative Place-Ô-Pères et le dirigent.Les intervenants n’imposent rien, ilsrespectent leur façon d’assumer leurpaternité. Le fait de savoir intégrer dansun même projet des activités qui visenttantôt le père, tantôt ses milieux de vieou la population en général, semblefavoriser la mobilisation des pères.Selon les responsables du projet, leshommes ont souvent besoin de faireune démarche individuelle avant departiciper à une activité de groupe. Parailleurs, les activités de sensibilisationmenées auprès de la population ont faiten sorte que les hommes se sontgraduellement sentis à l’aise dedemander de l’aide individuelle. « Ilssavent qu’ils ont une place dans leprojet, qu’ils y seront bien accueillis,qu’ils ne seront pas rejetés. Ici, ils ont ledroit de donner un coup de poing sur latable, sans que l’on déduise forcémentqu’ils sont violents. » De plus, le fait quele projet leur offre l’occasion à la foisd’exprimer librement leurs besoins etd’y trouver des réponses variéesexplique peut-être qu’un fort sentimentd’appartenance se soit installé au seindu groupe de pères.

Rejoindre les pères là « où çase passe »L’intervention est souple et trèsdiversifiée. Selon Diane Grenier, « c’estaux intervenants de s’ajuster à ce qui sepasse, là où ça se passe. Les hommes


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Lieu Pointe-Calumet (Québec)

Type d’intervention Intervention communautaire visant la promotion del’engagement paternel auprès de plusieurs clientèleset à l’aide de multiples stratégies d’intervention


Clientèle ciblée Les pères et leurs enfants; les mères et leurs enfants; lespères en difficulté; les intervenants et les intervenantes desorganismes familiaux du milieu; la population en général.Avec les années, le projet cible particulièrement les pèresen difficulté, en raison, notamment, d’une séparation, d’uneperte d’emploi, d’une situation économique difficile, d’unegarde partagée compliquée ou du désir de maintenir un lienavec leur enfant après une séparation.

Objectifs -favoriser l’engagement des pères auprès de leurs enfants de 0 à 6 ans.

-promouvoir le plaisir d’être père.

-promouvoir l’importance du rôle des pères auprès de leurs enfants.

Équipe Une coordonnatrice, un animateur, un organisateur communautaire etune infirmière du CLSC, un parent du comité de parent de l’école desPrimevères, un représentant du Comité d‘action sociale, une chercheurede PROSPÈRE


Nom du projet Initiative Place-Ô-Pères


Diane Grenier, coordonnatriceLa petite Maison de Pointe-Calumet 861, boul. LachapellePointe-Calumet (Québec) J0M 1G1Téléphone : (450) 974-7556Courriel : [email protected]

Municipalité de Pointe-Calumet / CLSC J.O. Chénier /Les commerçants de la région / La Petite Maison de Pointe-Calumet / Journal régional L’Éveil


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À propos de la multiplicité des cibles et des stratégies

« De nombreux programmes communautaires de prévention sont destinés à améliorer le degré d’aptitude et de connaissancedes personnes dans un domaine déterminé comme le rôle parental, la toxicomanie, la sociabilité et l’assertivité. En fait, on aconstaté que la plupart des programmes de prévention ont tendance à être centrés sur la personne (Albee, 1996; Albee etPerry, 1995; Cowen, 1985). Il s’agit d’interventions importantes, mais qui tendent à faire abstraction de la nécessité d’instaurerune justice sociale et de répartir équitablement les ressources de la société. Nous définissons, analysons, cernons et traitonsles problèmes humains comme s’ils ne se rapportaient tous qu’à la personne ou au microsystème (Ratcliffe et Wallack, 1985 et1986). Au mieux, nous nous préoccupons du mésosystème; rarement du macrosystème (Prilleltensky, 1994b). À l’avenir, ilfaudrait fixer les priorités en équilibrant davantage les valeurs individuelles et collectives afin de répondre à des besoinsdifférents. » (p. 90)

Prilleltensky, I. et Nelson, G. (2000). Promoting child and family wellness : Priorities for psychological and socialinterventions. Journal of Community and Applied Social Psychology, (10), 85-105.

« Au cours de la dernière décennie, on a de plus en plus estimé nécessaire de percevoir le fonctionnement humain selon uneoptique multisystémique à plusieurs niveaux. Cela signifie que pour comprendre et favoriser un fonctionnement adéquat despersonnes, il est essentiel de reconnaître que celles-ci ne sont pas “isolées” et qu’elles font partie de hiérarchies au sein desystèmes qui se chevauchent : les systèmes dyadiques et familiaux, que l’on trouve dans les sous-cultures et les collectivités,lesquelles font elles-mêmes partie de systèmes sociaux, politiques et juridiques encore plus vastes et plus complexes. Étantdonné l’état actuel de la recherche et des techniques de programmation, il est peu probable que l’on puisse tenir pleinementcompte de toutes les variables applicables lorsque l’on conçoit un programme. Il est donc important de déterminer quelles sontles forces ou les influences qui se manifestent aux nombreux niveaux des systèmes et qui interagissent le plus fortement lorsquele fonctionnement des personnes est visé par quelque activité que ce soit. Par exemple, dans le cas d’un enfant dont les parentssont en train de divorcer, il est important, en plus du contexte familial, de tenir compte de l’attitude de la collectivité à l’égarddu divorce, de l’orientation du système juridique en matière de divorce, du point de vue de l’autorité religieuse et de l’opinionchangeante de la société dans son ensemble. Idéalement, un programme de prévention devrait cibler le plus grand nombrepossible d’éléments pouvant avoir une incidence lorsque l’on cerne et cible des agents de changement, que l’on surveille la miseen œuvre des programmes et que l’on évalue leurs effets. Si, sur le plan pratique, les contraintes obligent à déployer des effortsplus réduits qu’exhaustifs, il est important que l’on soit tout au moins sensible et ouvert aux influences éventuelles des systèmesmultiples. »

Bond, L.A., Wagner, B.M. (1988). Families in transitions: Primary prevention programs that work. Thousand Oaks:Sage Publications, p.344.

preuve de diplomatie dans leurapproche auprès des organismescommunautaires, car des tensionsrégnaient entre ces organismes et leCLSC. Finalement, 13 intervenants issusdes milieux communautaire, scolaire etmunicipal, du CLSC et de l’équipe derecherche décident de joindre leursforces pour élaborer et mettre en placeun projet d’intervention auprès despères de leur milieu. Le projet CooPÈREvoit alors le jour sans pourtant avoirpignon sur rue en tant qu’organismeautonome. Il prend plutôt la forme d’unregroupement d’organismes de quartierqui, dans le cadre de leur mandatrespectif, s’engagent à entreprendre desactivités destinées directement auxpères d’enfants de moins de 6 ans ouvisant à favoriser l’engagement

paternel.

Au début, il a été relativement difficilede faire connaître le projet dans tout lequartier, faute des fonds nécessairespour réaliser des outils et mener desactivités de sensibilisation de masse. Aucours des deux premières années, leprojet a fonctionné presque sans argent.De plus, les intervenants des organismescommunautaires qui y participaient nevoyaient pas leurs responsabilitéshabituelles s’alléger. Seules les deuxcoordonnatrices du CLSC pouvaientconsacrer une partie de leur temps detravail au projet, bien qu’une journéepar semaine s’avérait insuffisante pourfaire face à la tâche. Malgré tout, lesintervenants du projet CooPÈRE, encompagnie des chercheurs du comité

En 1995, un an après le démarrage duprojet Initiative Place-O-Pères, le comitéProsPÈRE approche deux intervenantesdu CLSC Rosemont afin de jaugerl’intérêt de la collectivité à participer àun projet de recherche-action surl’engagement paternel. Après avoirparticipé à quelques rencontres ducomité, ces intervenantes ont fait desdémarches formelles auprès de leurCLSC et obtenu qu’il assume lacoordination du projet et les dégage unejournée par semaine chacune pouraccomplir cette tâche.

La mobilisation des ressources duquartier pouvant être intéressées àformer un comité directeur du projet aalors débuté. À l'époque, lesintervenantes du CLSC ont dû faire

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retrouvailles est destinée à tous les couples qui ont participé à des rencontres prénatales et permet d’échanger sur la vie de parent.

-Rencontre spéciale père. Ajout d’une rencontre au programme Y’a personne de parfait qui s’adresse aux mères monoparentales afin de les sensibiliser à l’importance du rôle du père dans la famille.

-Conte animé à la bibliothèque. Conte animé pour enfants à la bibliothèque du quartier. Le conte porte sur le thème du père.

Les milieux de vie entourant lespères :-La parenthèse. Aménagement d’un local au sein d’un organisme communautaire où les pères peuvent se retrouver.

-Le parc d’hiver. Lieu de jeux pour parents et enfants.

-Formation sur l’engagement paternel. Formation destinée aux membres du comité CooPÈRE et à ses partenaires par le comité promoteur ProsPÈRE.

L’environnement global :-Fête de la famille dans le cadre de la semaine de la famille. Activités sur le thème de la famille.

-Accroche-portes. Outil de sensibilisation rapportant des données de la recherche sur l’engagement paternel dans le quartier; distribué huit fois par année dans tous les foyers et à tous les organismes du quartier sous la responsabilité de l’équipe de recherche.-Projection du film « Père pour la vie ».

ProsPÈRE ont été en mesure d’analyserles besoins du quartier et de dresser unplan d’action.

Faire flèche de tout bois

À l’instar du projet Initiative Place-Ô-Pères, le comité directeur de CooPÈRE aadopté le modèle écologique proposépar ProsPÈRE et établi un plan d’actionglobal en tenant compte des différentessphères de vie des pères. Ce plan a misen place les activités suivantes àl’intention de trois cibles d’interventiondéjà déterminées :

Le père et sa famille :-Il s’agit d’un programme à deux volets dont le premier prévoit des activités de groupe s’adressant conjointement aux pères et à leurs enfants, et le deuxième à des groupes de discussion pour les pères.

-Père à père. Accompagnement individuel visant à répondre à des demandes de soutien de la part de pères en difficulté.

-Entre-pères. Rencontres thématiques concernant la réalité des pères.

-Papa cuisine. Cours de cuisine économique, nutritive et simplifiée.

-Sensibilisation à l’engagement paternel. Activité visant à valoriser le rôle des pères et à éliminer les idées préconçues sur leur non-engagement.

-Rencontres prénatales et retrouvailles. L’une des rencontres prénatales est consacrée à la réalité des pères en attente d’un bébé. Au cours de la période postnatale, une rencontre-

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semaines à l’automne et de 12semaines à l’hiver), et elles se terminenttôt au printemps. Par ailleurs, le fait queles activités soient sous la responsabilitéde différents organismes a pourconséquence que leur contenu et lesmodèles d’intervention sont peu connusdes autres membres du projet, ycompris des coordonnatrices. En outre,durant la dernière année seulement, il ya eu quatre changements d’intervenantsmasculins.

Aux dires des responsables, le projetmanque donc encore de cohésion,d’uniformité et de stabilité. Les activitéssont souvent juxtaposées et sontexécutées en parallèle. On envisagecependant d’embaucher un animateurqui assisterait à toutes les activités quechapeaute le projet afin de favoriser sacohésion. Cet animateur serait aussiprésent dans le quartier de façon àcréer des liens avec les parents dumilieu et à faciliter la participation despères. Diane Rose, une descoordonnatrices de CooPÈRE, relateque « les premières années, c’étaitbeaucoup plus sectaire, les intervenantsn’échangeaient pas beaucoup. Maisavec le temps, il y a plus d’ouverture etplus d’échanges. On s’aperçoit qu’ilpeut y avoir un cheminement pour lespères. Le processus commence par desrencontres prénatales, passe par Père-à-père et À deux vitesses, puis par descauseries. Grâce à l’intervenant deCooPÈRE qui sera engagé l’an prochain,le lien et le suivi entre les activitéspourront encore s’améliorer.

Elle souligne également qu’il n’est pastoujours facile de tenter d’agir à tous lesniveaux en même temps : « Ça demandedu temps, de l’énergie, des ressourceshumaines et financières, ce dont leprojet ne dispose pas suffisamment. Enrevanche, la démarche de mise enœuvre du projet avec le comitépromoteur ProsPÈRE ainsi que leséchanges entre les partenaires sontdeux éléments qui favorisent le maintiend’interventions fondées sur l’approcheécologique. »

Une équipe multidisciplinaireincontournablePar ailleurs, le succès d’une interventionglobale et complémentaire comme cellede CooPÈRE, implique presquenécessairement une démarcheintersectorielle, menée par une équipemultidisciplinaire. En effet, le travailconjoint d’intervenants ayant desexpertises diverses et des approchesvariées permet de créer cettecompétence collective qui est quasiindispensable pour mener à bien unprojet qui entend agir à la fois auprèsdes pères seuls, des pères avec leursenfants, des mères, des intervenants dumilieu, des institutions et de lapopulation.

Intervenants et chercheurs : letemps de s’apprivoiser…

Diane Rose explique en outre : « Lapremière année a servi à se familiariseravec la théorie qui sous-tend le modèled’intervention. À ce moment-là, c'était

Présentation publique du film suivie d’un échange.

-Articles dans le journal de Rosemont. -Dépliants pour la semaine de la famille. Distribués un peu partout dans le quartier, ils visent à faire connaître CooPÈRE et les activités organisées dans le cadre de la semaine de la famille.

Les défis de la participation,de la continuité et de lacohésion

De 15 à 20 hommes en moyenne, dontun noyau de huit pères, participent auxactivités qui visent directement lespères. Dans le cadre des rencontresprénatales, jusqu’à 200 pères par annéesont rejoints; 250 personnes participentrégulièrement à la fête de la famille.Toutes les familles et tous lesorganismes du quartier sont rejoints pardifférentes activités de sensibilisation demasse, dont les accroche-portes.L’équipe a constaté que les pèresassistent davantage aux activités s’ilssont orientés par des intervenants deconfiance ou par d’autres hommes quiconnaissent le projet.

Certains facteurs font cependantobstacle à la participation régulière despères au projet. Les activités sontoffertes dans les locaux de diversorganismes et ne sont donc pasregroupées au même endroit. En outre,elles sont offertes en tranches et non demanière continue (session de 12

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La recherche est utile auxintervenants

Elle relate en outre que « chaque année,les chercheurs responsables del’évaluation d’implantation établissentun bilan annuel du fonctionnement desactivités. Cela allège énormément latâche des groupes. L’information tiréedes résultats de recherche permet auxintervenants de prendre du recul etd’évaluer les éléments positifs etnégatifs de leur travail. Ça permetd'évoluer, de s’améliorer et de réviserun peu le plan d’action. C'estencourageant. Lorsque que nous voyonsce bilan, nous sommes contents dutravail réalisé. Les gens aussi sontcontents du projet CooPÈRE. »

surtout les chercheurs de l’équipe deProsPÈRE qui venaient nous présenterles recherches et la structure théoriquedu projet. Les gens qui étaient dans lapratique quotidienne trouvaient ça dur.Parallèlement, il nous a fallu acquérir unesprit de groupe. Cette démarche s’estavérée un peu ardue et les gens onttrouvé que l'on passait beaucoup detemps là-dessus; ils avaient hâte d'enarriver à un plan d'action. Mais, en finde compte, je pense que toute cettepréparation nous a permis de discernerla direction à prendre. Cela dit, c'estlong un an pour des gens qui se situentvraiment dans le concret.

Au terme de la deuxième année, il y a euun moment de crise entre l'équipeactive sur le terrain et l'équipe derecherche. Cette dernière étaitsoucieuse de réaliser l’évaluation etd’obtenir des subventions de recherche.Mais les gens du terrain devaientfonctionner dans ce cadre-là : ils nedisposaient pas d’argentsupplémentaire et de temps. Il a fallufaire comprendre à l'équipe derecherche qu'elle devait mieux soutenircelle du terrain. Je dirais que ça a été lagrande faiblesse du projet au départ, dene pas prévoir suffisamment d’argentpour l’action sur le terrain. À partir dumoment où tout le monde a constatécette lacune, une personne a étémandatée pour faire une demande desubvention à Santé Canada afin depouvoir réaliser les activités. »

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Type d’intervention Intervention communautaire de promotion de l’engagement paternelvisant plusieurs cibles et recourant à des stratégies multiples d’intervention


Clientèle ciblée Tous les pères, les mères, les organismes et la population du quartier

Objectifs -Sensibiliser les pères à l’importance qu’ils revêtent dans le développement de leurs enfants et au plaisir qu’ils peuvent retirer à s’engager auprès de leurs enfants.

-Sensibiliser les mères à faire confiance aux hommes dans le soin des enfants, à ne pas vouloir que tout soit fait à leur manière.

-Promouvoir l’importance de l’engagement paternel auprès des familles du quartier.

-Susciter, encourager et maintenir l’engagement des pères auprès des tout-petits.

-Sensibiliser les intervenants des organismes participants à l’importance que revêt la présence du père pour la famille, ainsi qu’au caractère essentiel des activités destinées à rejoindre les pères.

-Changer les pratiques des intervenants de façon à ce qu’ils tiennent compte autant des pères que des mères dans leurs actions auprès des familles.

-Élaborer un modèle d’intervention communautaire.Équipe


Budget annuel et sources de financement

Nom du projet CooPÈRE


Diane Rose ou Suzanne Audette, coordonnatrices. CLSC-CHSLD Rosemont3311, boulevard Saint-Joseph. Montréal (Québec) H1X 1W3Téléphone : (514) 524-3544, poste 1135. Courriel : [email protected]

Pères participants à Coopère / Journal de Rosemont / Bibliothèque de Rosemont /Joujouthèque / Police du quartier 44 / Service de prévention des incendies de Montréal / Pompier de Rosemont /Scouts de Ste-Bibiane / Corporation de développement communautaire de Rosemont

Depuis 4 ans, le projetbénéficie d’un budget annuel de 25 000 $. Au cours des deux premières années,le financement a été assuré par Santé Canada, et au cours des deux annéessuivantes, par la Régie régionale de la Santé et des Services sociaux de Montréal-Centre. Ce budget sert entièrement à supporter les frais liés aux activités offertesdirectement à la population ou à la mise au point d’outils de sensibilisation.

Bouffe-Action de Rosemont / CA-CLSC de Rosemont / Carrefour communautaire de Rosemont L’Entregens /Carrefour familial l’Intermède / Centre de ressources éducative et pédagogique CREP CSDM / Comité des jeunes deRosemont / Direction de santé publique de Montréal-Centre / Université du Québec à Montréal (PROSPÈRE) /Services des sports, des loisirs et du développement social (SSLDS) Ville de Montréal / 8 intervenants contractuels, 5 masculins et 3 féminins

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À propos de l’évaluation

« L’engouement pour le jugement quantitatif, tout comme les résultats immédiats qu’il exige, entravent également l’accomplissement deprogrès ordonnés au cours de l’exécution de programmes complexes. Donald Campbell, que beaucoup considèrent comme le doyen del’évaluation de programmes, affirme qu’il faut instaurer une nouvelle norme et abandonner la pratique actuelle consistant à évaluerprématurément les programmes qui ne fonctionnent pas comme leurs responsables l’avaient prévu. Le principe qu’il propose consiste à nepas évaluer un programme tant et aussi longtemps qu’il n’est pas satisfaisant. En ne préconisant pas la réalisation d’une évaluation formellejusqu’à ce que le personnel du programme ait conclu que celui-ci a permis d’accomplir quelque chose de spécial que d’autres pourraient «emprunter », Campbell estime que cela permettrait d’accroître considérablement la quantité totale d’information utile et “empruntable”.

Campbell cautionne entièrement une approche relative à l’utilisation de l’information qui constitue une prémisse fondamentale de ce livre :les jugements et les décisions devraient reposer sur la sagesse que l’on a acquise avec le temps. Aucune étude, aucune statistique, aucuneconstatation devraient motiver les décisions de financer ou non un projet, de l’abandonner ou de le reproduire. Toute appréciation de ce quifonctionne doit se fonder sur une estimation de tous les éléments de preuve disponibles. Cela signifie de ne pas tabler seulement surl’information quantitative et de tenir également compte de l’information qualitative, de ne pas tabler sur les évaluations réalisées par un tiers“objectif”, mais sur les expériences d’intervenants dévoués, et de ne pas tabler sur des constatations isolées, mais sur une appréciation de lacohérence des conclusions avec d’autres connaissances. Faire preuve de bon sens, de prudence et d’intelligence en interprétant desconstatations ne signifie pas qu’il faut manquer de rigueur en évaluant de l’information. L’utilisation de renseignements humains peut nouspermettre d’en arriver à des conclusions plus adéquates pour fin d’orientation que des chiffres que l’on a manipulés de telle manière qu'ilsdissimulent, somme toute, une ignorance fondamentale de ce qui s’est réellement produit. »

Schorr, L.B. et D. Schorr. Within our reach Breaking the cycle of disadvantage, Anchor Books Double Day, New York, 1988, pp. 269-270.

« La composante évaluative est essentielle à la réussite d’un programme. L’évaluation oblige les promoteurs à s’interroger sérieusement surles objectifs, sur les moyens et les critères de leur atteinte. Elle permet d’améliorer non seulement les programmes, mais aussi la connaissancethéorique des situations qui les ont commandés. L’évaluation des programmes permet également la constitution d’un “patrimoine” despratiques préventives et donne accès à des informations stratégiquement nécessaires sur les effets à court terme […] ». (p. 63)

Groupe de travail pour les jeunes. (1991). Un Québec fou de ses enfants. Gouvernement du Québec : Ministère de la Santé et desServices Sociaux.

Pour en savoir plus sur l’évaluation de programmes :

Rossi, P.H., Freeman, H.E. et Lipsey, M.W. (1999) Evaluation : A systematic approach. (6e édition). Thousand Oaks: SagePublications.

Et sur l’approche participative en évaluation :Direction de la santé de la population (1996). Guide d’évaluation de projet : une démarche participative. Ottawa : Santé Canada.

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Rappel des facteurs deréussite retenus :

1. un cadre conceptuel clairement défini

2. une intervention qui tire parti des transitions dans la vie des personnes et des familles

3. une stratégie de recrutement efficace

4. une approche adaptée à la réalité particulière des pères

5. une intervention qui favorise l’habilitation des pères

6. la présence d’un leader fort et reconnu

7. l’intégration d’activités dans les milieux de vie des pères

8. l’intensité des interventions auprès des pères plus vulnérables

9. des activités de sensibilisation de masse

10.des activités de pression politique (lobbying)

11. la multiplicité des cibles visées et des stratégies d’action

12. un soutien organisationnel

13. un réseau de soutien aux intervenants

14. un partenariat de qualité

15. la stabilité et la diversité du financement

16. une évaluation rigoureuse du projet

Tout au long de cet exposé des projets,nous avons tenté de mettre en reliefcertains facteurs qui, dans les écritsscientifiques comme aux yeux desintervenants, reviennent comme desleitmotivs lorsqu’il s’agit d’expliquer laréussite d’un projet. Dans cette dernièrepartie, nous tenterons donc, au moyendes données recueillies à l’aide desquestionnaires remplis par lesresponsables des 61 projets, desentrevues auprès des porte-parole de15 projets et des connaissancesscientifiques, de présenter un sommairedes données sur les facteurs de réussite.Ce sommaire est assortid’enseignements généraux qui peuventservir de repères dans le cadre d’uneintervention ou peuvent augmenter seschances de réussite.

Des expèriences et un savoir

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Des expériences et un savoirTroisième partie

Les données recueillies et les connaissances acquises par leschercheurs offrent un matériau riche et varié dont il est possibled’extraire quelques pépites de savoir.

qui doivent servir aux autres intervenants et aux autres pères

conceptuel permet d’établir un lienentre les informations dont on disposeet d’en faire un tout cohérent quipermettra à toute l’équipe, lorsqu’elleaura convenu de l’adopter, de faire sespas dans la même direction. Le cadreconceptuel pourra toujours subir unerévision en cours de route pour tenircompte de nouveaux besoins ou denouvelles informations, mais il estimportant de le définir clairement dès ledépart.

�Les projets auront davantage dechances de réussir…si les membres d’une équipeprennent le temps d’examinerensemble le cadre conceptueld’une intervention avantd’entreprendre le projet, et s’ilspersistent à appliquer cettecondition durant toute sa durée.Les chercheurs peuvent s’avérer debons alliés dans ce domaine.

2. Une intervention qui tire parti des transitions : des moments opportuns que l’on n’exploite pas suffisamment

Seulement quelques projets del’échantillon ciblent les pères enfonction d’une période de transitiondans leur vie : rupture conjugale,immigration récente ou naissance d’unpremier enfant. La plupart des projetstendent plutôt à offrir des activitésfondées sur le caractère général ou «

normal » de la paternité. Or, il estreconnu que les périodes de transition,comme la naissance d’un enfant, laperte d’un emploi ou un divorce,suscitent chez ceux qui les vivent unbesoin d’ajustement qui les incite à uneplus grande ouverture d’esprit et à unerecherche de stratégies pour faire face àleur nouvelle réalité.

�Les projets auront davantage dechances de réussir… si l’on tient compte des transitionsimportantes que vivent les pèreslorsque l’on planifie desprogrammes ou des activités, et sil’on porte une attentionparticulière aux défis quereprésentent ces transitions.

3. Une stratégie de recrutement efficace : un souci commun et constant

Le recrutement des pères est un soucimajeur dans le cadre de la majorité desprojets recensés. Au cours d’un projet,les moyens mis de l’avant pour recruterdes pères sont souvent variés etcomprennent tout l’éventail des outilsdisponibles, du plus général au plusciblé.

Les stratégies les plus traditionnellessont, de loin, les plus fréquemmentmentionnées par les intervenants :

-Le recrutement informel par l’intermédiaire d’un intervenant ou

1. Un cadre conceptuel clairement défini : des repères qui gagneraient à être explicités

Toute intervention repose sur desnotions, des règles et des principes,même si ceux-ci sont souvent impliciteset représentent une sorte de « recettenon écrite » d’intervention.

Ainsi, la majorité des responsablesinterviewés ont affirmé avoir élaboréleur projet et réalisé leurs activités en sefondant sur les besoins exprimés par lespères. Quelques-uns seulement ontprécisé le cadre conceptuel qui sous-tend leurs interventions. On remarqueque ces quelques projets sont ceux quicomptent dans leur équipe un ouplusieurs chercheurs, et ceux-ci ontproposé un cadre théorique et soutenul’élaboration du modèle d’intervention.

L’enquête auprès des responsables des61 projets ne fournit pas, quant à elle,d’informations sur le cadre conceptuel.On sait toutefois que les sourcesd’inspiration des projets sontdisparates, allant de livres depsychologie populaire sur l’estime desoi à des projets « inspirants », enpassant par des rapports de rechercheportant sur la paternité.

Le cadre conceptuel qui sous-tend uneintervention peut s’élaborer en fonctiondes besoins du milieu, d’une analysecritique des intervenants et d’écritsscientifiques. Le fait d’expliciter ce cadre


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4. Une approche adaptée à la réalité particulière des pères : intervenir de manière

souple et informelle, en misant sur les forces des pères

Quelques principes communs semblentguider les interventions dans le cadredes 15 projets examinés plus enprofondeur. -L’intervention doit tenir compte desbesoins des pères et recourir à toutesles stratégies formelles et informellesapplicables pour les rejoindre.

-Les intervenants doivent être disponibles et mobiles afin de saisir toutes les occasions qui s’offrent à eux de rejoindre les pères.

-L’intervention doit mettre l’accent sur les forces des pères et les valoriser.

-Les activités doivent se dérouler dans un climat attrayant et chaleureux, où le plaisir occupe une grande place.

-Les activités doivent rendre les pères actifs : le sport, le bricolage avec les enfants, les sorties, etc.

�Les projets auront davantage dechances de réussir…s’ils favorisent une approcheinformelle et souple qui mise sur lesforces des pères, les valorise etaccorde une grande place au plaisir.

5. Une intervention qui favorise l’habilitation des pères: des pères qui s’intègrent aux activités et participent aux décisions

Les pères associés aux 15 projets misen relief dans ce répertoire sont aumoins consultés au moment de choisirles activités. Cette consultationconstitue une première étape duprocessus d’habilitation. Mais plusieursprojets vont plus loin et incluent lespères à l’équipe. Cela signifie que lespères s’engagent dans l’organisationd’activités et participent aux décisionssur l’orientation générale du projet.Certains d’entre eux deviennent alorsdes porte-parole de l’engagementpaternel dans leur milieu.

�Les projets auront davantage dechances de réussir…si les pères participent à toutes lesétapes, de la planification des activitésà l’évaluation du projet;si les intervenants sont avant tout desaccompagnateurs au cours de la priseen charge des projets par les pères.

6. La présence d’un leader fort et reconnu : des équipes menées avec passion

Un peu plus de la moitié des porte-parole des 61 projets affirment avoir unseul leader au sein de leur équipe. Cette

d’un autre participant (ou des mères);-Les communiqués dans les médias (article, conférence de presse);

-La publicité écrite (dépliant, affiche);-Le bouche à oreille.

En examinant d’un peu plus près les 15projets retenus, on constate quecertains responsables consacrent aurecrutement autant de temps etd’énergie que s’il s’agissait d’une activitéprévue au programme. Des entrevuesplus approfondies révèlent égalementqu’ils adoptent des stratégies plusproactives, adaptées aux pères :

-Le démarchage dans certains milieux de vie des pères (domicile, travail, lieu de loisir, brasserie, etc.);

-La sollicitation des pères qui font preuve de leadership dans le milieu (car ce sont eux qui vont entraîner les autres);

-Le recours à des moyens incitatifs comme des repas, du gardiennage ou du transport gratuits;

-Le recours aux services que peuvent rendre les pères, comme « hommes à tout faire », pour susciter leur intérêt à l’égard des activités du projet.

�Les projets auront davantage dechances de réussir…si l’on délaisse les moyenstraditionnels de recrutement pouraller vers les pères; si les pères neviennent pas d’eux-mêmes, il faut allerles chercher.


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situation a principalement cours au seindes plus petites équipes, celles demoins de quatre membres. Dans les plusgrandes, le leadership est plus souventpartagé.

La responsabilité de l’animationappartient généralement aux hommes.Ces intervenants masculins deviennentsouvent un modèle positif demasculinité et de paternité pour lesautres pères. Par contre, la direction dela coordination d’un projet est plussouvent assumée par des femmes.

Nous avons également recenséplusieurs couples animateur-animatrice.Un certain nombre d’intervenants jugentd’ailleurs qu’un tandem homme-femmereprésente une équipe idéale pouranimer des groupes.

�Les projets auront davantage dechances de réussir…si les intervenants peuvent comptersur un ou plusieurs leaders passionnésprêts à défendre le projet.

7. L’intégration d’activités dans les milieux de vie des pères : des tentatives encore frileuses d’intervention sur leur terrain

Dans les 61 projets recensés, la plupartdes interventions qui visent les pères sedéroulent dans le milieu desétablissements de santé et de services

sociaux ainsi que dans les organismescommunautaires. C’est également le caspour les 15 projets choisis. Onintervient très peu dans les milieuxhabituellement fréquentés par les pèresou leurs enfants (par exemple, le milieude travail ou la garderie). Cette lacuneest cependant en partie compensée parle fait que plusieurs intervenants vontrencontrer les pères de façon informelledans leur vie quotidienne : salle debillard, vente de trottoir, parc, café ducoin ou domicile.

�Les projets auront davantage dechances de réussir…s’ils rejoignent les pères dans leursmilieux de vie et dans ceux de leursenfants (domicile, travail, école, lieuxde loisirs ou garderie) et si ces milieuxservent aussi de cadre à l’intervention.

8. L’intensité des interventions auprès des pères plus vulnérables : une tendance encore timide

Une intervention intensive touchesimultanément plusieurs sphères de lavie d’un père, le rejoint par diversesstratégies et l’interpelle fréquemmentsur une base prévisible et continue.Dans leur ensemble, les 61 projets ne secaractérisent pas par cette intensitédans les interventions. Cela s’expliquepeut-être par le fait que les projetsvisent surtout les pères dans l’ensemblede la population plutôt que les pèresaux prises avec des difficultés

�Les projets auront davantage dechances de réussir…s’ils donnent lieu à un éventaild’activités permettant de rejoindre lespères plus vulnérables dansdifférentes sphères de leur existence,et ce, de façon intense et continue;si ces activités sont réalisées dans uncontexte de cohérence et decontinuité, notamment avec laprésence d’un même intervenant.

9. Des activités de sensibilisation de masse : le souci de réveiller, de modifier ou de renforcer l’opinion publique

Les 15 projets retenus comptent enmoyenne deux activités desensibilisation de masse, ce qui estnettement supérieur à ce qui a coursdans les autres projets. En voiciquelques exemples :

-Une exposition itinérante de dessins d’enfants illustrant comment ils perçoivent leur père;

-Une campagne de valorisation de la paternité;

-Une fête de quartier organisée mettant les pères en vedette;

-La distribution d’une série de huit cartons d’information à toutes les portes du quartier.

Des outils de sensibilisation conçusdans les autres projets recensésméritent également d’être soulignés :

-Un guide à l’intention des pères sur les soins aux poupons;

-Un site Web (<www.dadscan.org>);-Une affiche sur l’allaitement;-Une vidéocassette sur l’expérience de la paternité à l’adolescence.

�Les projets auront davantage dechances de réussir…si les intervenants organisent ouparticipent à des activités desensibilisation de masse ou conçoiventdes outils de promotion.

10. Des activités de pression politique : des stratégies d’influence par la bande

Les projets pour pères divorcés, quivisent l'accroissement de l'équité et dela justice en matière de droit familial,sont les seuls destinés à influer sur lespolitiques ou les orientationsgouvernementales. En y regardant deplus près, l’action de certains autresprojets au plan politique se concrétiseplutôt par des associations avec desdécideurs régionaux, des chercheursinfluents ou des gestionnairesd’organismes de leur collectivité. Cespartenaires peuvent à leur tour devenirporteurs d’un message favorable auxpères au sein de leur organisme, ouinfléchir les orientations des organismessubventionnaires et les politiquesgouvernementales.

importantes, ce qui rendrait moinsévidente et très onéreuse la mise enœuvre d’une intervention intensive.

En revanche, plusieurs responsables des15 projets que nous avons estimés avoirles meilleures chances de réussite ontappliqué cette approche en mettant enplace une diversité d’activitésauxquelles participe assidûment unnoyau permanent de pères. Il estpossible de discerner une tendancedans cette combinaison d’activités quipermet de rejoindre les pères enfonction de diverses optiques : unsoutien individuel et un groupe desoutien et de loisirs, ainsi que desactivités pères-enfants et des activitésfamiliales.

On note également que ce sont lesquelques projets visant les pères endifficulté qui essaient souvent d’offrirune intervention plus intense. Larecherche évaluative montre que cetteplus grande intensité d’action estnécessaire pour susciter des retombéesconcrètes sur les populations plusvulnérables, comme celles qui sontissues de milieux défavorisés ou quivivent des périodes de transition.

Par ailleurs, la présence d’unintervenant stable contribue à cetteintensité de l’intervention, car elleintroduit un élément de cohérence et decontinuité dans le projet et favorise ainsila participation des pères à l’ensembledes activités offertes.


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12. Un soutien organisationnel : la protection bénéfique d’un organisme-cadre

Les 15 projets retenus sontmajoritairement rattachés à unorganisme-cadre qui a souvent unemission plus globale que le projet lui-même et lui offre une certaine stabilitésur le plan organisationnel et financier.Essentiellement, il s’agit de CLSC,d ’ o rg a n i s m e s c o m m u n a u ta i re sm u l t i s e r v i c e s , d ’ o rg a n i s m e scommunautaires intervenant auprès desfamilles, des écoles, d’une Direction dela santé publique et d’un milieu detravail.

Ces organismes-cadres participent dediverses manières aux projets et lesresponsables affirment en tirer plusieursbénéfices sur le plan financier, humain,matériel et organisationnel, notammentles suivants :- L’intervenant est rémunéré à même lebudget de l’organisme. -L’organisme s’occupe des démarchesnécessaires au financement du projet.-L’organisme comble les imprévusbudgétaires ou permet de boucler lesfins de mois difficiles.

-L’organisme met à la disposition du projet ses locaux, son service de garde, du matériel ou son personnel administratif de soutien.

-Le projet tire parti de la notoriété de l’organisme dans le milieu ou du fait qu’il attire déjà une clientèle (souvent féminine) qui a des liens avec des

pères.-Le soutien de la direction de l’organisme (reconnaissance, adhésion au projet, engagement direct) facilite les initiatives et la bonne marche du projet tout en assurant sa survie.

�Les projets auront davantage dechances de réussir…s’ils sont chapeautés par unorganisme-cadre dont la missions’harmonise avec les objectifs duprojet, lui faisant ainsi bénéficier deses ressources, de son bassin declientèle et de son réseau departenaires.

13. Un réseau de soutien aux intervenants : un manque d’appui mutuel et organisationnel

La création de réseaux de soutien estessentielle pour les intervenants afin deprévenir leur isolement et leurépuisement, particulièrement lorsqu’ils’agit d’un domaine en évolution commecelui de l’engagement paternel. Or,parmi l’ensemble des projets recensés,un faible pourcentage des activitésvisent à soutenir les intervenants.

En se fondant sur l’expérience desresponsables des projets qui se sontintéressés à cet aspect, on peut affirmerque les moyens qui suivent peuventcontribuer de manière efficace àsoutenir les intervenants qui travaillent

�Les projets auront davantage dechances de réussir…si des personnes qui ont de l’influencesur les décideurs publics ou quiveulent faire avancer la cause socialedes pères s’y associent.

11. La multiplicité des cibles visées et des stratégies d’action : une nette priorité aux

pères eux-mêmes, mais en considérant le contexte

Les 15 projets retenus ont en moyennepermis la mise en œuvre de deux foisplus d’activités que les autres (4,4 aulieu de 2,1). À l’instar de tous les autresprojets, ce sont les activités « pour lespères » qui y sont les plus fréquentes.

Mais ces 15 projets se distinguent desautres par une caractéristiqueimportante : même si leur ciblepremière est le père, il est prévud’élargir leur champ d’action enentreprenant des activités qui visentl’enrichissement des milieux de vie despères ou la sensibilisation de leurenvironnement global.

�Les projets auront davantage dechances de réussir…s’ils permettent d’entreprendre desactivités qui ciblent à la fois le père etsa famille, mais aussi les milieux de viedu père et son environnement global.


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d’intervention, permet de mieuxrépondre à la diversité des besoins d’unplus grand nombre de pères.

Par ailleurs, même si les 15 projetsretenus comptent plus de partenairesque l’ensemble des projets, cespartenaires représentent les mêmessecteurs : la santé, les services sociauxet le communautaire.

Bien que le partenariat ne soit pasévident et présente des difficultésdiverses, les responsables des 15projets affirment tirer de nombreuxavantages de leurs partenariats :

-Le recrutement des participants aux activités du projet est facilité.

-L’organisme-cadre et le projet tire parti du partenariat et peuvent rayonner dans le milieu et y être mieux connus.

- Les liens tissés permettent d’exercer une plus grande influence sur les organisations du milieu, de sensibiliser davantage le milieu à l’importance du rôle du père et à l’importance que revêt l’adaptation des services aux besoins et à la réalité des pères.

-Le partenariat permet une mise en commun des compétences et des ressources et leur utilisation plus efficace, ce qui, en fin de compte, se traduit par l’offre d’un plus grand nombre de services aux familles.

-L’appartenance à un réseau de partenaires améliore les chances de survie, notamment en donnant accès à un bassin de compétences sur le

plan de la gestion ou du financement, et ce, en facilitant l’obtention de subventions (car les subventionnaires en font souvent un critère pour les octroyer) et en aidant à combler le manque de ressources humaines et matérielles.

-Le partenariat permet de créer un réseau local, régional ou provincial d’organismes qui se sont donné la même mission. Ce genre de réseau facilite la définition de principes communs, la mise en œuvre d’activités concertées et le partage des compétences. Il permet même d’envisager un plan d’action plus large en vue de soutenir l’engagement paternel.

-Le partenariat offre l’occasion de réaliser des activités d’évaluation de façon plus propice en dressant un plan d’évaluation et en concevant des outils de collecte de données dans un climat de concertation.

�Les projets auront davantage dechances de réussir…s’ils donnent lieu à une collaborationavec des partenaires de diversesdisciplines, car cela permet derépondre à l’ensemble des besoinsdes pères dans un fructueux contexted’échanges et d’avantages mutuels.

auprès des pères et à en faire desagents de changement influents dansleur milieu :

-Une coalition d’intervenants appartenant à diverses ressources au sein d’une même localité;

-La formation de dyades homme-femme afin de les habiliter à jouer le rôle d’agents de sensibilisation et de changement au sein de leur organisme;

-Des réunions de soutien et d’échange entre intervenants.

Les responsables des projets insistentsur le fait qu’il est important que lesgestionnaires de projet reconnaissent lecaractère essentiel du soutien auxintervenants et donnent suite à cettenécessité.

�Les projets auront davantage dechances de réussir…s’ils offrent des activités de soutienaux intervenants à condition que lesgestionnaires des organismes qui lesemploient appuient la démarche depromotion de l’engagement paternel.

14. Un partenariat de qualité :davantage de partenaires signifie davantage d’activités

On constate, en examinant l’ensembledes projets, que plus les partenairessont nombreux, plus les activités semultiplient. Le partenariat, en favorisantle partage des compétences en matière


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activités, surtout durant l’été, ne permettant pas de répondre aux attentes de la clientèle cible.

-Il entrave la présence permanente d’un intervenant.

-Il empêche de retenir les services de personnes qui auraient pour tâche de trouver différentes sources de financement.

-Il suscite un stress chronique au sein de l’équipe et brûle beaucoup de son énergie.

-Il freine le rythme de réalisation du projet.

�Les projets auront davantage dechances de réussir…si les sources de financement sontdiversifiées, si les partenaires mettentleurs ressources en commun et si lessources de financement assurent unsoutien à long terme.

16. Une évaluation rigoureuse du projet : on s’intéresse aux besoins, mais encore peu aux résultats

Évaluer un projet, c’est recourir à desméthodes rigoureuses et systématiquespour cerner, avec précision, certainsaspects importants de sa bonne marcheou de son efficacité. C’est aussi uneoccasion, pour les intervenants, des’interroger et d’améliorer leurspratiques.

Un peu plus de la moitié des projetsrecensés n’ont procédé à aucune formed’évaluation systématique de leursactivités. Les responsables qui affirmentavoir procédé à une évaluation se sontattardés le plus souvent à analyser lesbesoins, à décrire la clientèle ou àévaluer la satisfaction des participants.Dans seulement dix projets, ils ont tentéd’apprécier les effets de leurintervention sur les participants, enévaluant, par exemple, le sentiment decompétence des pères à la suite de leurparticipation au projet. Les évaluationsont été réalisées dans une proportionégale par des chercheurs ou par lesintervenants.

L’un des objectifs de ce recensementconsistait à jeter un regard critique surles incidences des interventionsmesurées par une évaluationsystématique. Toutefois, lesresponsables des projets visés n’ont pasfait parvenir leur rapport d’évaluationou une synthèse de cette évaluation. Iln’est donc pas possible de faire uneanalyse plus poussée de cetteimportante question.

Plusieurs facteurs entravent l’évaluationdes projets. Il y a, bien sûr, le manquede ressources financières nécessaires àune évaluation rigoureuse (notamment :l’engagement de chercheurs, la mise aupoint d’outils d’évaluation, l’associationavec un groupe de comparaison,l’engagement du personnel pour réaliserl’évaluation et établir le rapport) auquelil convient d’ajouter le manque de

15. La stabilité et la diversité du financement :des ressources insuffisantes et précaires qui nuisent à la pérennité des projets

La quasi-totalité des 61 projets doiventcomposer avec un sous-financementchronique qui occasionne évidemmentune insuffisance permanente deressources humaines et matérielles. Parconséquent, leurs responsables finissentpar s’essouffler et les chances de surviedes projets sont restreintes.

Contrairement aux autres projets, les 15projets retenus comptent sur diversessources de financement, notamment enfaisant davantage appel aux dons et auxfondations privées. Cela explique peut-être le fait que ces projets ont enmoyenne une durée de vie de deux anssupérieure aux autres projets recensés.

On doit tout de même noter uneconstante : tous les projets, y comprisles 15 retenus, disposent d’un budgetinsuffisant et ne peuvent compter sur unfinancement adéquat à long terme.Plusieurs reçoivent des subventions àcourt terme (ponctuelles ou d’un an) quiprennent souvent fin avant que lesactivités ne se terminent.

Ce sous-financement est à l’origine detoute une série d’irritants etd’inconvénients :

-Il provoque la suspension des


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Il y a de quoi être fiers Nous avons demandé aux répondantsde décrire une activité de leur projetdont ils sont particulièrement fiers et denous en donner la raison. Cinq motifsprincipaux suscitent cette fierté.

La philosophie d’interventionCette philosophie d’intervention teinteautant le contenu des activités que leurforme et on y trouve des aspectscomme : « faire preuve de souplesse », «adapter le contenu des ateliers dediscussion à la réalité des pères », «discuter de sujets variés » ou « se rendreau domicile des pères ».

La contribution à la création etau renforcement du réseau desoutien social des pèresLes porte-parole des projets affirmentêtre fiers d’inciter les pères à fairepreuve de solidarité et de connivence,de faciliter les échanges dans lesgroupes, et d’aider les participants àrecevoir et à fournir du soutien moral etaffectif.

L’intérêt et l’assiduité desparticipants.

La capacité accrue des pères defaire preuve de sensibilité etd’exprimer leurs émotions.

Le rapprochement des personnesdans les familles, que ce soit lepère et son enfant, les conjointsou les ex-conjoints.

temps des intervenants ou le nombresuffisant de personnes dansl’échantillon pour faire des analysesstatistiques valides.

En dernier lieu, il faut se rappeler que siles chercheurs ont souvent acquis descompétences en matière d’évaluation,les intervenants peuvent aussi êtreformés à cette fin et participeractivement, avec les chercheurs, auprocessus d’évaluation.

�Les projets auront davantage dechances de réussir…s’ils sont dotés d’un mécanismerigoureux d’évaluation avec le soutiendes chercheurs.


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134

s’élargir à des contextes ignorés jusque-là qui touchent de multiples sphères dela vie des pères. Cependant, certainsenvironnements dans lesquels évoluentles pères ou les familles sont absents dece répertoire; c’est le cas, notamment,des milieux de travail, des associationspatronales ou syndicales, des servicesd’aide à l’emploi ou au revenu. Ceslacunes délimitent une immense zonedans laquelle il faudra apprendre àintervenir au cours des prochainesannées.

À l’occasion du Symposium Présencesde pères35 , une version préliminaire dece répertoire a été présentée à unecentaine de personnes parmi lesquellesse trouvaient les 15 responsables desprojets retenus. Ce premier colloqued’envergure nationale sur la paternités’est déroulé en novembre 2000, dansle cadre des Journées annuelles de

santé publique du Québec. Une desgrandes réussites de cet événement aété la rencontre de divers intervenantsde l’ensemble du Canada engagés dansleur milieu à soutenir le rôle du père.Nous avons pu encore constater,comme ce fut le cas tout au long del’enquête préalable à la production dece répertoire, l’investissement personnelremarquable des femmes et deshommes œuvrant dans l’ensemble desprojets recensés.

Malheureusement, comme entémoignent nos données, il arrive trèssouvent que cette énergie, dépenséesans compter, ne trouve pas le soutienfinancier suffisant pour assurer la surviedes projets. Cette survie pourraitcependant être de beaucoup facilitée si,à l’instar de ce qui se fait dans lamajorité des États américains, leCanada disposait, en matière de

Une grande partie des projets recensésvise souvent le père comme première etunique cible d’intervention. Cettetendance reflète celle des programmesd’intervention et de prévention enAmérique du Nord qui consiste àn’attribuer qu’à la personne laresponsabilité des changementsauxquels une intervention veut mener(Prilleltensky et coll., 1999). Il est certesimportant de mettre en œuvre desinterventions qui visent deschangements individuels, mais on doitreconnaître qu’à l’heure actuelle, cesinterventions ne trouvent pas encore unindispensable complément dans desinterventions davantage axées surl’influence de l’environnement et descontextes dans lesquels le rôle paternela naturellement lieu de se jouer.Quelques-uns des projets de cerépertoire témoignent toutefois, avecéloquence, qu’une intervention peut

Conclusion

135

Compléter le coffre à outils Conclusion

Nous espérons que ce répertoire aura inspiré les personnes quitravaillent déjà avec acharnement à soutenir les pères dans leurengagement auprès de leurs enfants, tout comme celles qui projettent des’y investir.

36 Présences de pères! Un symposium national, Direction de la santé publique de Montréal-Centre, mai 2001, 96 pages.

promotion et de soutien del’engagement paternel, d’une stratégienationale d’élaboration de programmeset de politiques plus appropriés. Cheznos voisins du Sud, ces programmes,établis à l’échelle étatique comprennentcinq grands volets : 1) la promotion demasse de l’engagement paternel; 2) laprévention d’une paternité non désiréeou qui se produit trop tôt; 3) le soutienéconomique des pères; 4) lerenforcement de l’engagement despères dans les soins et l’affectionprodigués aux enfants; 5) la mise enœuvre d’un plan d’action et deconcertation nationale en matièred’intervention auprès des pères(Bernard et Knitzer, 1999). Nul besoind’être visionnaires pour affirmer que lespères canadiens — sans mêmementionner leurs enfants et leursconjointes — seraient beaucoup mieuxappuyés pour remplir la tâcheessentielle qui est la leur s’ils pouvaientcompter sur de tels outils.

Conclusion

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137

Liste des projets retenus

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Nom du projet Prénom Nom Nom du centre

The Dads project* Carolyn Arseneault Catholic Community Services

Coopère de Rosemont* Suzanne Audette Diane Rose CLSC Rosemont

Le Regroupement pour la valorisation de la paternité* Yvon Lemay France Alarie Le Carrefour familial Hochelaga

Pères à Part Entière* Dominique Arama

Valoriser le rôle du père et promouvoir son engagement parental* Francine Allard Marc Bergeron Comité pères régional

Pères présents enfants gagants* Colette Thibaudeau Denis Beauchamp CLSC La Vallée des Patriotes

Entre hommes* Guy Beaudet Polyvalente Veilleux

Place aux pères!* Muriel Ménard Luc Ferland Cible Famille Brandon

Initiative Place-Ô-Pères* Diane Grenier La Petite Maison de Pointe-Calumet

Sucess by six: Parenting Group for Fathers* Jussara Lourenco Fatima Valentim St. Christopher House

Young Fathers' Program* Tim Paquette Centre Youville Centre

Fathering* Kim VandenBroek Family Resources for Victoria County

Fathering from Afar - newsletter* Donna Pettinger Military Family Resource Centre

Fathers for equality* Keith Harris David Campbell Victoria Men's Centre

New beginnings- Young Fathers Program* Rick Hein Debbie Jarvis Abbotsford community services

Pères séparés inc. Separated fathers Sylvain Camus Pères séparés inc.

RePÈRE (relation d"entraide pour une paternité renouvelée) André Guimond

Un père engagé, Formation aux intervenants Francine Ouellet Gilles Forget DSP Montréal-Centre

Groupe de rencontres pour pères Sonia Langevin Station Famille

Rencontres de pères (causerie) Normand Faust Carrefour familial Hochelaga

Being mother Being father Paul Conroy CLSC NDG/Mlt-Ouest

Samedi d'être père Jean-François Leblanc Entre Parents de montréal-Nord Inc.

Rencontres prénatales Marc Caron Pierre Desjardins CLSC St-Léonard

L i s t e d e s 6 1 p r o j e t s r e t e n u s

* projets énumérés dans le présent manuel


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Adresse régulière Ville Prov. Code postal Téléphone Télécopieur Courrier électronique

1857, boul. de Maisonneuve Montréal QC H3H 1J9 5149375351 [email protected]

3311, boul. St-Joseph Est Montréal QC H1X 1W3 5145243544 5145243618 [email protected]

3575, rue Lafontaine Montréal QC H1W 1V5 5145239283

1726, Joseph-Lamarche Montréal QC H2C 3J4 4509286777 4506796443 [email protected]

825 Capucins Québec QC G1J 3S2 4186667000 4186662776 [email protected]

347, rue Duvernay Beloeil QC J3G 5S8 4504676166 4505362055

695, Robert Cliche Saint-Joseph de Beauce QC G0S 2V0 4183976841 4183976883 [email protected]

15, rue Monday St-Gabriel-de-Brandon QC J0K 2N0 4508359094 4508353935 [email protected]

861, boulevard de la Chapelle Pointe-Calumet QC J0N 1G2 4509747556 4509741960 [email protected]

248, Ossington Avenue Toronto ON M6J 3A2 4165324928 4165328739 [email protected]

19, Melrose Ave Ottawa ON K1Y 1T8 6137594536 6137293885 [email protected]

55, Mary Street West, Suite 106 Lindsay ON K9V 5Z6 7053247900 7053247902 [email protected]

Box 17 000 STN. Forces Victoria BC V9A 7N2 2503914210 2503914209 [email protected]

Box 8082 Victoria BC V8W 3R7 2503860145 [email protected]

2420, Montrose Avenue Abbotsford BC V2S 3S9 6048506984 6048558765 [email protected]

5810, rue Sherbrooke est Montréal QC H1N1B2 5148961409 5142552852 [email protected]

39 A, boul. Gouin Ouest Montréal QC H3L 1H9 5143320089 5143328365

1301, Sherbrooke Est Montréal QC H2L 1M3 5145282400

2385, Jolicoeur Montréal QC H4E 1X9 5147622525 6047629383

3575, rue Lafontaine Montréal QC H1W 1V5 5145239283 5245295646 [email protected]

2525, boul. Cavendish bureau 110 Montréal QC H4B 2Y4 5144851670 5144856406

4828, boul. Gouin est Montréal-Nord QC H1H 1G4 5143291233 5143291233

5540, Jarry Est St-Léonard QC H1P 1T9 5143283460 5143282976


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Ciné-forum Marc Caron CLSC St-Léonard

Smart Dad Deborah Forde

Animation d'un échange entre futurs papas Jacques Bourgeois Centre de Santé Sainte-Famille

Atelier CESAME pour l'estime de soi Eleni Niflis Société d'aide à l'enfance de Laval Ouest

Entre pères Jacqueline Buteau Suzanne Coache CLSC Richelieu

Le chapeau de papa, je le mets Estelle Ouellette L'ami-e du Quartier

Ateliers de jeux et de socialisation père-enfant Lysiane Martin Carrefour naissance famille du Bas-Richelieu

Être parents jeunes/ support à l'allaitement : rôle du père Céline Benny Défi-Famille Matawinie

Je me sens mieux Sylvie Lafontaine Réseau d'appui aux familles monoparentales Estrie

Services aux pères Mario Denault-Landry Naissance Renaissance- Estrie

Qui père, gagne Jules-Henri Gourges Shirley Cantin Ressources-Naissance

Entraide pères-enfants séparés de l'Outaouais Jacques Dupuis CAP Santé

Groupe Pères Yvon Rousseau CLSC des Hautes Marées

Activités Pères Enfants Danny Roy CLSC Jacques-Cartier

Entraide entre pères Gilles Ayotte Gérard Brisson Le Groupe image au Témiscamingue

Intervention auprès des pères (Formation) Thérèse Hivon-Lizée Dominique Renaud Régie Régionale d'Abbitti Témiscamingue, DSP

Être Père Yvon St-Hilaire CLSC-Centre de Santé des Sept-Rivières

Fathers' Nobody's perfect Mark Taylor Toronto Public Health, Parkdaley Health Centre

Father's focus group William Watson Family Practice, St. Michael's hospital

Fathering worhshops Rick Goodwin Men's project of Ottawa Carlton

D.A.D.S. of Durham region Sylvia Robillard John Howard Society of Durham

Dads' Class Neil Campbell St-Mary's Annex room 411

Dads Can Nicky Cordy St-Mary's Annex room 411

The new baby owner's manual for dads Pam Carr Marilyn Heath Addington Health Unit

Father to father- discussion rgoup for fathers Adam Moris Peterborough Family Resource Centre

Ontario region fathering initiative Philippe Lelièvre Peterborough Family Ressource Centre


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5540, Jarry Est St-Léonard QC H1P 1T9 5143283460 5143282976

1465, Poirier suite 2 St-Laurent QC H4L 1H5 5147479931 5147479931 [email protected]

22, rue Notre-Dame Nord. CP 2000 Ville-Marie QC J0Z 3W0 8196222773 8196293257

7190, 21ème avenue Laval QC H7R 3G8 4509623367 4509623367

633, 12ème Avenue Richelieu QC J3L 4V5 4506587561 4506584390

655, Filion St-Jérôme QC J7Z 1J6 4504311424 4504387762

27, rue de la Reine Sorel QC J3P 6J3 4507430359 4507438529 [email protected]

244, Ste-Louise, CP 398 St-Jean-de-Matha QC J0K 2S0 4508860458 4508861440 [email protected]

584, London Sherbrooke QC 8198223451

1190, rue Bowen sud Sherbrooke QC J1G 2H1 8195693119 8195696177

260, rue De l'Église C.P. 43026 St-Romuald QC G6W 7N2 4188311796 4188341186 [email protected]

92, Boul. Saint-Raymond suite 203 Hull QC J8Y 1S7 8199200352 8197715566 [email protected]

3108, chemin Ste-Foy Ste-Foy QC G1X 1P8 4186512572 4186574569

62, boulevard Valcartier Loretteville QC G2A 2M5 4188433001 4188434639

32-B, rue Notre-Dame Ouest. CP 563 Lorrainville QC J0Z 2RO 8196222773 8196293257

1, 9ème rue Rouyn-Noranda QC J9X 2A9 8197643264 8197971947 [email protected]

405, av. Brochu Sept-Iles QC G4R 2W9 4189622572 4189621858

1115, Queen Street West Toronto ON M6J 1J1 4163920888 4163920631 [email protected]

30 Bond St. Toronto ON M5B 1W5 4168677426 4168677498 [email protected]

180, Argyle Ave. room 327 Ottawa ON K2P 1B7 6132306179 6132306173

492, Simcoe Street South Oshawa ON L1H 4J8 9055798482 9054350352 [email protected]

35, Grosvenor Street London ON N6A 1Y6 5196466095 5196676836

35, Grosvenor Street London ON N6A 1Y6 5196466095 5196676836 [email protected]

221, Portsmouth Ave Kingston ON K7M 1V5 6135491232 6135497896 [email protected]

201, Antrim Street Peterborough ON K9H 3G5 7052927164 7057489177

201, Antrim Street Peterborough ON K9H 3G5 4504510459 pleliè[email protected]


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Young father's group Jerry Andrechek Kim Boatman St. Monica House

Parenting classes/Family support program Judy Stephen Timmins Native Friendship Centre

Breast feeding poster Marilyn Heath Porcupine Health Unit

Family conference Bernice Korzenoski Kenora association for community living

Moms/Pops/Tots drop-in Jane Thompson Family and Community Action Program

Focus for fathers Edward Bader Catholic Community Services of York Region

Teen fathers workshops Dianne Brunette Louise Dean Centre- Catholic family services

Access Parenting Program/ Outreach support for dads (25 and below) John Gotowiec Westcoast Family Resources Society

Fathers without custody or access support group Jerry Arthur-Wong BC Men's Resource Centre

Fatherhood: Job description Please! Hanne Fair James Bay community project

The Nurturing Fatherhood program Guy Thisdelle Kids Turn of Greater Vancouver Society

The fathering project John MacGilchrist Family Education and Support Centre


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231, Herbert Street Waterloo ON N2J 1V1 5197430291 5197430292

316, Spruce street south Timmins ON P4N 7C3 7052686262 7052686266

169, Pine Street South Timmins ON P4N 8B7 7052671181 7052643980 [email protected]

501, 8th Avenue South Kenora ON P9N 3Z9 8074675225 8074675247 [email protected]

1400, Bayly Street, Office mall 1, unit 16B Pickering ON L1W 3R2 8002147163 9058399687 [email protected]

21, Dunlop, suite 101 Richmond Hill ON L4C 2M6 9057707040 9057707064 [email protected]

120-23rd Street NW Calgary AB T2N 2P1 4037777635 4032838899 [email protected]

2240, Commercial Drive Vancouver BC V5N 4B5 6048746840 6042546169 [email protected]

2-590 West Broadway Vancouver BC V5Z 1E9 6048789033 [email protected]

547, Michigan St. Victoria BC V8V 1S5 2503887844 2503887856 [email protected]

23078-70A ave Langley BC 6042441704 6048880992 [email protected]

22554, Longheed Hwy Maple Ridge BC V2X 2V1 6044676055 6044675668 [email protected]