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Comment s'articule la Bible ? Elle se compose de 66 livres écrits par 40 auteurs différents, de cultures différentes (contient 31 102 versets). Ils étaient de race royale, des hommes du peuple, intellectuels ou de simples bergers. Sa rédaction s'étale sur une période d'environ 1 600 ans. 66 LIVRES en 2 PARTIES : Ancien et Nouveau testaments. Origine du mot « testament » : La Bible parle d'alliance de Dieu avec les hommes et en particulier, pour l'Ancien Testament, avec Israël. En hébreu, « Bérith » signifie « alliance » ; en grec, « Diathéké ». Ce mot signifie aussi «testament». Tertullien (1) (160-220 après jésus Christ), traduisit « diathéké » par « testamentum », d'où le mot français. Le mot est exact littéralement, mais inexact objectivement. L'emploi du mot « Nouveau Testament » date de la fin du 2 ème siècle. Les auteurs bibliques parlent d'alliances : Jérémie 31/31 et Galates 4/24. Elle a été écrite par plus de 40 auteurs différents qui, sauf certains cas, par exemple Pierre et Paul, ne se connaissaient pas, ont vécu à des époques différentes, dans des régions différentes et la durée de la rédaction s'échelonne sur environ 15 siècles. Son élaboration a été progressive et a été conduite indiscutablement par l ' Esprit Saint. Les auteurs de la Bible sont d'origines variées. A titre d'exemple, citons : MOÏSE, auteur des 5 premiers livres, législateur, homme d'Etat, berger, JOSUE qui sera après Moïse, celui qui mettra Israël en possession de l'héritage donné par Dieu à ce peuple vraiment particulier, SALOMON, fils de David, auteur de plusieurs livres (Proverbes, Ecclésiaste, Cantique des Cantiques,) AMOS, le berger, NEHEMIE, l ' échanson du roi de Perse, ESDRAS, le scribe d ' Israël, DANIEL, l'homme d'Etat à la cour du roi de Babylone. JEAN et PIERRE, les pêcheurs de Galilée LUC, le médecin, MATTHIEU, le percepteur d ' impôts, PAUL, ex-pharisien, docteur de la Loi, etc... La bibliothèque peut se décomposer ainsi : Ancien Testament. La première avec Israël (ancienne alliance), la deuxième en Jésus-Christ avec l'Eglise (nouvelle alliance). 1) 5 livres du Pentateuque : GENESE - EXODE - LEVITIQUE - NOMBRES - DEUTERONOME origines du monde et du peuple juif. 2) 12 livres historiques : JOSUE -JUGES - RUTH - 1 et 2 SAMUEL - 1 et 2 ROIS 1 et 2 CHRONIQUES - ESDRAS - NEHEMIE - ESTHER. C ' est l'histoire du peuple juif. 3) 5 livres poétiques : JOB - PSAUMES - PROVERBES - ECCLESIASTE - CANTIQUE DES CANTIQUES. La piété juive, ses richesses et ses lacunes. 4) 17 livres prophétiques : ESAÏE -JEREMIE - LAMENTATIONS - EZECHIEL - DANIEL (5) OSEE - JOEL - AMOS - ABDIAS - JONAS - MICHEE - NAHUM - HABACUC - SOPHONIE - AGEE - ZACHARIE - MALACHIE (12) La promesse de la venue du Seigneur. 5) Les 4 Evangiles : MATTHIEU - MARC - LUC - JEAN. Les origines d ' une humanité nouvelle. 6) Actes des Apôtres : L'histoire de l'Eglise de la première génération de disciples. 7) 21 Epîtres : 13 de Paul - 2 de Pierre - 1 Anonyme - 1 de Jacques - 3 de jean - 1 de Jude. ROMAINS Survole Biblique INFOBIBLE Survole Biblique page 1

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Comment s'articule la Bible ? Elle se compose de 66 livres écrits par 40 auteurs différents, de cultures différentes (contient 31 102 versets). Ils étaient de race royale, des hommes du peuple, intellectuels ou de simples bergers. Sa rédaction s'étale sur une période d'environ 1 600 ans. 66 LIVRES en 2 PARTIES : Ancien et Nouveau testaments. Origine du mot « testament » : La Bible parle d'alliance de Dieu avec les hommes et en particulier, pour l'Ancien Testament, avec Israël. En hébreu, « Bérith » signifie « alliance » ; en grec, « Diathéké ». Ce mot signifie aussi «testament». Tertullien (1) (160-220 après jésus Christ), traduisit « diathéké » par « testamentum », d'où le mot français. Le mot est exact littéralement, mais inexact objectivement. L'emploi du mot « Nouveau Testament » date de la fin du 2ème siècle. Les auteurs bibliques parlent d'alliances : Jérémie 31/31 et Galates 4/24. Elle a été écrite par plus de 40 auteurs différents qui, sauf certains cas, par exemple Pierre et Paul, ne se connaissaient pas, ont vécu à des époques différentes, dans des régions différentes et la durée de la rédaction s'échelonne sur environ 15 siècles. Son élaboration a été progressive et a été conduite indiscutablement par l'Esprit Saint.

Les auteurs de la Bible sont d'origines variées. A titre d'exemple, citons : MOÏSE, auteur des 5 premiers livres, législateur, homme d'Etat, berger, JOSUE qui sera après Moïse, celui qui mettra Israël en possession de l'héritage donné par Dieu à ce peuple vraiment particulier, SALOMON, fils de David, auteur de plusieurs livres (Proverbes, Ecclésiaste, Cantique des Cantiques,)

AMOS, le berger, NEHEMIE, l'échanson du roi de Perse, ESDRAS, le scribe d'Israël, DANIEL, l'homme d'Etat à la cour du roi de Babylone. JEAN et PIERRE, les pêcheurs de Galilée LUC, le médecin, MATTHIEU, le percepteur d'impôts, PAUL, ex-pharisien, docteur de la Loi, etc...

La bibliothèque peut se décomposer ainsi : Ancien Testament. La première avec Israël (ancienne alliance), la deuxième en Jésus-Christ avec l'Eglise (nouvelle alliance). 1) 5 livres du Pentateuque : GENESE - EXODE - LEVITIQUE - NOMBRES - DEUTERONOME origines du monde et du peuple juif.

2) 12 livres historiques : JOSUE -JUGES - RUTH - 1 et 2 SAMUEL - 1 et 2 ROIS – 1 et 2 CHRONIQUES - ESDRAS - NEHEMIE - ESTHER. C'est l'histoire du peuple juif. 3) 5 livres poétiques : JOB - PSAUMES - PROVERBES - ECCLESIASTE - CANTIQUE DES CANTIQUES. La piété juive, ses richesses et ses lacunes. 4) 17 livres prophétiques : ESAÏE -JEREMIE - LAMENTATIONS - EZECHIEL - DANIEL (5) OSEE - JOEL - AMOS - ABDIAS - JONAS - MICHEE - NAHUM - HABACUC - SOPHONIE - AGEE - ZACHARIE - MALACHIE (12) La promesse de la venue du Seigneur.

5) Les 4 Evangiles : MATTHIEU - MARC - LUC - JEAN. Les origines d'une humanité nouvelle. 6) Actes des Apôtres : L'histoire de l'Eglise de la première génération de disciples. 7) 21 Epîtres :13 de Paul - 2 de Pierre - 1 Anonyme - 1 de Jacques - 3 de jean - 1 de Jude. ROMAINS –

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1 et 2 CORINTHIENS - GALATES - EPHESIENS - PHILIPPIENS - COLOSSIENS - 1 et 2 THESSALONICIENS – 1 et 2 TIMOTHEE - TITE - PHILEMON - HEBREUX -JACQUES - 1 et 2 PIERRE - 1, 2 et 3 JEAN - JUDE. La vie chrétienne et ses richesses.

8) 1 livre prophétique : L'APOCALYPSE. La promesse de la venue du Seigneur. Pour faciliter la lecture et la recherche, ces livres ont été divisés en chapitres et versets. Elle se compose de deux grandes parties L'Ancien Testament composé de 39 livres écrits essentiellement en Hébreux. Le Nouveau -testament composé de 27 livres écrits en Grecs.

LA BIBLE DES HEBREUX AU TEMPS DE JÉSUS. Luc 24/44: la loi, les prophètes et les psaumes. LA LOI : Thora : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome. LES PROPHETES : Nebhiim : Les premiers prophètes :Josué, juges, Samuel, Rois.

Les derniers prophètes : Esaïe, Jérémie, Ezéchiel, 12 petits prophètes. LES PSAUMES : les Hagiographes ou écrits (Kethushim) : Les livres poétiques : Psaumes, Proverbes, Job. Les 5 rouleaux (Mégilloth) : Cantique des Cantiques, Ruth, Lamentations de Jérémie, Esther, Ecclésiaste. Les livres historiques : Daniel, Esdras, Néhémie, Chroniques.

LES LANGUES. Pour l'Ancien Testament : l'hébreu et quelques passages en araméen. La Septante (2) est la traduction grecque de l'Ancien Testament, faite par 70 savants hébreux en Egypte au 3ème siècle avant Jésus Christ. Ce furent eux qui divisèrent en 5 livres le Pentateuque. Ce terme vient du grec: Penta qui veut dire «5 ». « Teuche » signifie « étuis » et désigne les rouleaux de papyrus : les 5 rouleaux. Lorsque le christianisme atteignit d'autres peuples parlant d'autres langues, l'Ancien Testament fut traduit en latin: la Vulgate, en syriaque (Peshitto) et en copte. En outre, les juifs écrivirent d'autres livres religieux appelés « apocryphes », car non canonisés.

Pour le Nouveau Testament : le grec. La division actuelle en chapitres est due soit au cardinal Hugo, un Espagnol, ou à l'archevêque Langton, un Anglais. Tous deux vivaient au 13ème siècle.

La division en versets est due à Robert Estienne qui l'introduisit dans le N.T. grec et latin qu'il publia à Genève en 1 557. Elle fut appliquée pour la première fois à la Bible entière dans l'édition de la Vulgate qu'il fit paraître en 1 555. LA BIBLE est désignée généralement par plusieurs vocables : Les Ecritures - L'Ecriture - Les Saintes Ecritures - La Parole de Dieu - La Bible.

Le mot Bible vient du grec « Biblia » qui est un pluriel signifiant : Les Livres. La Bible est formée, en effet, de plusieurs livres, c'est une bibliothèque portative qui contient 66 livres.

Quelques caractéristiques: Le livre le plus long de l'Ancien Testament est celui des Psaumes. Le livre le plus long du Nouveau Testament est celui de Luc. Le livre le plus court de l'Ancien Testament est celui du prophète Abdias. Le livre le plus court du Nouveau Testament est la deuxième épître de jean. Le chapitre le plus long de l'Ancien Testament est le Psaumes 119. Le chapitre le plus long du Nouveau Testament est le chapitre 9 de l'évangile de Luc. Le chapitre le plus court de toute la Bible est le Psaumes 117. Le verset le plus long de toute la Bible est dans Esther chapitre 8 verset 9. Le verset le plus court de toute la Bible est Jean 11/35.

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Les thèmes qu'elle aborde: La Bible en sept mots: DIEU - HOMME - PECHE - SACRIFICE - REDEMPTION -JUSTIFICATION - SANCTIFICATION. La Bible en deux mots: GRACE - GLOIRE. La Bible en un seul mot: JESUS.

La Bible en trois versets:

Le premier, Genèse 1/1: « Au commencement Dieu créa les cieux et la terre. » Le plus important, jean 3/16: « Car Dieu a tant aimé le monde, qu'il a donné son Fils Unique, afin que quiconque croit en Lui, ne périsse pas, mais qu'il ait la Vie Eternelle. » Le dernier, Apocalypse 22/21: « Que la Grâce du Seigneur Jésus soit avec vous tous. »

La relation Ancien Testament ( Nouveau Testament: L'Ancien Testament est centré sur MOISE le SINAI et la LOI.

Le Nouveau Testament est centré sur JESUS le CALVAIRE et la GRACE. Jésus-Christ fait des citations de 22 livres de l'Ancien Testament. Il cite les personnages et les faits les plus critiqués; LOT- JONAS- LE DELUGE- LA MANNE LE SERPENT D'AIRAIN. Il résista à Satan en s'appuyant sur le livre du Deutéronome et Il commença son ministère en citant le Prophète Esaïe Dans Matthieu, on trouve 92 citations de l'Ancien Testament. Dans Marc, on trouve 35 citations de l'Ancien Testament. Dans Luc, on trouve 58 citations de l'Ancien Testament. Dans jean, on trouve 44 citations de l'Ancien Testament. Dans Actes, on trouve 58 citations de l'Ancien Testament. Dans Hébreux, on trouve 86 citations de l’Ancien Testament (y compris les allusions). Paul, dans ses épîtres, s’y réfère 179 fois. Pierre, le cite 31 fois. Jean, 5 fois dans sa première épître et 243 fois pour le seul livre de l’Apocalypse. Soit au total 831 citations de l’Ancien Testament dans le nouveau Testament. L'Etendue de la Bible: Elle traite des sujets les plus divers et les plus importants. La Loi est traitée dans les cinq livres du Pentateuque, l'histoire dans les livres de Samuel, des Rois et des Chroniques, la philosophie dans job et l'Ecclésiaste, la poésie dans les Psaumes, les Proverbes et le cantique des Cantiques, la prophétie est révélée dans les livres des Prophètes Esaïe, Ezéchiel, Jérémie etc..., la doctrine chrétienne est enseignée dans les épîtres, la révélation est dévoilée dans le livre de Daniel et dans l'Apocalypse. Elle est l'œuvre de l'Esprit de Dieu, écrite par des hommes pour des hommes. Elle témoigne elle-même de son origine et de son objectif (2 Pierre 1(21; 2 Timothée 3(16).

Le thème général de l'Ancien Testament Du début à la fin de l'Ancien Testament nous lisons le désir incessant de Dieu de sortir l'homme de la chute et de le rétablir dans sa dignité première en lui donnant la loi pour lui permettre de marcher loin du péché; tout en manifestant sa justice avec rigueur. Cette volonté peut-être résumée dans ces paroles du Lévitique 19/1: « soyez saints, car je Suis Saint dit l'Eternel votre Dieu ».

Le thème général du Nouveau Testament. Dieu pourvoit Lui-même au sacrifice indispensable au salut de l'homme par la crucifixion de Jésus-Christ (Dieu fait homme) et à sa justification par sa glorieuse résurrection. Ainsi qu'à sa marche chrétienne par l'effusion du Saint-Esprit. L'œuvre de Christ peut-être résumée dans ce verset du livre aux Hébreux 7/25: « Il peut sauver parfaitement ceux qui s'approchent de Dieu par Lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur».

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LA BIBLE, LA PAROLE DE DIEU ECRITE. La Bible se présente elle-même comme étant LA PAROLE DE DIEU. Le fait qu'elle soit TEXTE ECRIT est une évidence qui saute aux yeux: 2 Timothée 3/15-16 : LES SAINTES LETTRES ; Luc 24/45 LES ECRITURES ; Luc 4/8 : IL EST ECRIT; 2 Pierre 3/16: PAUL A ECRIT.

Plusieurs passages nous indiquent que les auteurs ont reçu l'ordre d'écrire. En grec, « gramma » veut dire lettre, caractère, écrit ; « graphé » veut dire écriture.

LA BIBLE et la notion d'ECRITURE sont absolument INSEPARABLES. Nous avons la Bible parce que l'écriture s'est mise à exister. Sa transmission lui est associée, sa diffusion dépendant des moyens et des supports employés pour écrire, depuis les formes et les matériaux les plus rudimentaires jusqu'au plus sophistiqués (informatique) en passant par l'invention de l'imprimerie. Nous avons devant nos yeux la Bible écrite en FRANCAIS ; la voici (cliché), écrite en hébreu et en grec.

Présentations des textes. Des ROULEAUX (papyrus, parchemin) aux CODEX (livres, 2ème siècle). Jusqu'en 1947, les plus vieux textes de l'Ancien Testament dataient des 9ème et 10ème siècles après Jésus Christ. La découverte des manuscrits de la mer morte à Qumran a permis avec des textes datant d'avant Jésus Christ de confirmer l'authenticité des copies (tous les livres y étaient, sauf Esther). Pour ce qui concerne le Nouveau Testament, nous avons des milliers de manuscrits.

Copie des textes. MANUSCRITS DE L'ANCIEN TESTAMENT. C'était le rôle des scribes dont le plus célèbre est Esdras. Les mots étaient comptabilisés. Leur total fixé, le contrôle était effectué à partir des valeurs numériques additionnées. Une lettre changée amenait un changement dans le total des valeurs. Le copiste devait se préparer à la copie par la méditation, le jeûne, la prière, les ablutions. Les peaux étaient sélectionnées et devaient provenir d'animaux purs, chèvres, veaux et gazelles. Le copiste ne devait pas travailler de mémoire, mais il devait se référer au modèle pour chaque mot. Le rouleau terminé était soumis à un examen minutieux des experts contrôleurs qui le relisaient 2 fois, lettre par lettre. Ensuite, les feuilles de parchemin étaient cousues de façon à former un rouleau continu, les fils étant des tendons séchés d'animaux.

Au début, le texte hébreu ne comprenait que les consonnes et le lecteur devait « fournir » les voyelles. Il devenait de plus en plus difficile de conserver la prononciation exacte. Vers l'an 100 après Jésus Christ, des savants juifs établirent un texte standard avec consonnes. Ces travaux servirent de base pour celui des MASSORETES. Ces Rabbins de Tibériade et de Babylone du 5ème au 10ème siècle achevèrent de fixer le texte en choisissant les meilleurs manuscrits. Une erreur d'une seule lettre rendait le manuscrit inutilisable. Ils annotèrent aussi le texte pour le préserver de toute omission ou de toute addition. Par exemple, ils avaient compté le nombre d'utilisations de chaque lettre de l'alphabet. Ils inventèrent aussi les POINTS VOYELLES pour fixer la prononciation. Ils imaginèrent également un système d'accents pour préserver les nuances. Ces écrits que nous avons dataient de l'an 900 après Jésus Christ. Ils furent confirmés par les manuscrits de la Mer Morte.

Quand ils devenaient trop âgés et usés, ils étaient enterrés respectueusement. C'était préférable au risque de voir le nom de Dieu profané. En attendant, on les conservait dans des jarres de terre et on les enfermait dans un local attenant à la synagogue.

MANUSCRITS DU NOUVEAU TESTAMENT. Il en existe plusieurs milliers. Les plus célèbres datent de 350 après Jésus Christ. Ils s'appellent «Codex Vaticanus, Codex Sinaïticus ». Il reste aussi d'importants fragments de copies sur papyrus âgés de 100 à 200 ans de plus que les originaux. A titre de comparaison, la Guerre des Gaules de César n'est trouvable uniquement qu'à 9 ou 10 manuscrits valables ; L'Histoire d'Hérodote, uniquement avec des manuscrits de 1300 ans après les originaux.

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LE CANON DE L'ANCIEN TESTAMENT. Le mot « canon » vient du grec. Il désigne la règle qui sert à mesurer, puis ce qui a été mesuré. Un livre est canonique si la Synagogue juive et l'Eglise l'ont reconnu comme inspiré.

L'inspiration indique que Dieu a donné son autorité aux livres. La canonisation nous rapporte comment ils ont été acceptés. C'était une chose pour Dieu de nous donné des Ecritures avec son autorité. C'est une autre pour les hommes de les reconnaître comme inspirées de Dieu. La canonicité est donc : Littéralement le fait de mesurer avec une règle, un bâton ou un instrument de mesure. Le mot grec dérive du mot hébreu « kaneh » qui désigne un roseau pour mesurer (Ézéchiel 40/31). Métaphoriquement, cela signifie standard, norme, 2 Corinthiens 10/13, Galates 6/16. Théologiquement, dans le langage chrétien, la signification de ce mot s'est étendue à la règle de foi, le standard dans lequel rentrent les livres inspirés. Les questions suivantes guident l'établissement du canon (Ancien Testament et Nouveau Testament).

PRINCIPES DE CANONISATION. - Fait-il autorité ? : Comme celle de jésus lui-même (Marc 1/22), c'est la marque de l'inspiration prophétique, empreinte du fait que l'auteur a reçu de Dieu ce qu'il a transmis. - Est-il prophétique ? : a-t-il été écrit par un homme de Dieu ? (2 Pierre 1/20, Hébreux 1/1). - Est-il authentique ? : dit-il la vérité sur Dieu et sur l'homme telle qu'elle a déjà été révélée précédemment ? Les faits rapportés sont-ils exacts et ont-ils réellement eu lieu ? (Actes 17/11). - Est-il dynamique ? Selon Hébreux 4/12, le livre inspiré doit être accompagné de l'efficacité divine. La réalisation de la prophétie est un critère (Deutéronome 18/20-22). - A-t-il été reçu, accepté et utilisé par le peuple de Dieu ? Avant de donner d'autres précisions sur la constitution du canon, les critères qui viennent d'être cités, sans avoir été établis officiellement en code, ont amené à discuter de l'acceptation de certains écrits, et c'est une bonne chose de le savoir, car cela montre que les choses ne se sont pas faites à la légère : Le livre d'Esther qui ne mentionne pas le nom de Dieu, le Cantique des Cantiques et l'Ecclésiaste jugés trop sensuels. Mais leur reconnaissance après examen plus approfondi nous rassure quant à leur valeur. Par contre, des livres apocryphes furent rejetés pour des raisons relatives à la vérité historique ou au fait que l'écrit lui-même ne réclame pas l'inspiration divine.

SITUATION ACTUELLE DU CANON. L'Eglise catholique accepte 46 livres, les juifs et les protestants 39. Les livres contestés sont appelés « deutérocanoniques » par les catholiques (deuxième canon) et apocryphes (écrits secrets car d'origine obscure) par les protestants. La Bible elle-même ne donne pas d'indications directes sur sa canonisation. On peut cependant déjà prendre en compte ce qui avait été dit à propos de l'inspiration : ce qui est reconnu et affirmé comme inspiré ne peut être que canonisé. Soulignons aussi que Christ a attesté lui-même le fait qu'il reconnaissait le canon des Ecritures tel que fixé à son époque. Avant de préciser certains faits sur la canonisation de I'A.T., rappelons que si on accepte le fait de l'inspiration pour les Ecritures, on peut aussi l'admettre pour la canonisation, et inversement. La foi ne peut être exclue de ce domaine.

QUELQUES INDICATIONS SUR LE CANON DE L'Ancien Testament.

Les oracles de Dieu ont été confiés aux juifs (Romains 3/2). Dès le début, les éléments de l'histoire d'Israël ont été consignés par écrit dans « le livre »: Exode 17/14.

Le livre de Josué atteste la canonisation de la Loi (Josué 1), David après son « erreur » confirme l'autorité de la Thora (1 Chroniques 15/13). - En 721, Ezéchias devient l'instrument d'un réveil selon la Parole de l'Eternel : (2 Chroniques 30/5). - Sous Esdras (vers 450 av. Jésus Christ), le canon était constitué et reconnu et certainement qu'il a lui-même joué un rôle à cet égard. INFOBIBLE Survole Biblique page 5

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L'ordre des livres donne une idée sur l'ordre de la constitution du canon : -LA LOI -LES PROPHETES -LES ECRITS. Christ et les apôtres les citent, mais pas les Apocryphes qui n'étaient pas non plus dans les premières «éditions » de la Septante. L'historien juif Flavius Josèphe parle des 22 livres inspirés. Les chrétiens des premiers siècles ne les avaient pas admis non plus parmi les écrits inspirés (pour les premiers chrétiens, l'accomplissement des Ecritures par la vie de jésus était la confirmation de la canonisation). Jérôme, au 5ème siècle, ajouta les Apocryphes à sa traduction en latin, la Vulgate, en faisant d'ailleurs remarquer la différence évidente d'inspiration et de valeur spirituelle entre ces livres et les écrits canoniques. Les Réformateurs les distinguent du texte canonique et, dès le début du 19èmesiècle, les éditions protestantes de la Bible cessèrent de les contenir. Par contre, en 1546 au concile de Trente, le décret de frapper d'anathème celui qui ne les recevait pas comme sacrés fut promulgué. Cette position fut prise par manque d'arguments contre la Réforme et pour justifier des doctrines non bibliques (prière pour les morts, culte des anges, purgatoire et rédemption après la mort).

LE CANON DU NOUVEAU TESTAMENT. Le Nouveau Testament a été écrit en grec. Depuis les conquêtes d'Alexandre, c'était la langue internationale tant dans le domaine littéraire que dans le domaine commercial. Beaucoup de juifs l'avaient adoptée. Les livres sacrés avaient été traduits en grec sous le nom de la « Septante ». Cette traduction était utilisée dans l'Eglise primitive. Pour étudier et contrôler le texte du N.T., nous disposons de 3 critères et de 3 sources principales d'information : les manuscrits, les versions et les citations des Pères de l'Eglise.

LES MANUSCRITS ; Nous ne possédons aucun des originaux (autographes). Ceci s'explique, humainement, par la persécution dont l'Eglise été l'objet : on a tout fait pour détruire les écrits. Cependant, un grand nombre de manuscrits anciens a été retrouvé (plusieurs milliers). Les copies sont en onciales (majuscules et en cursives (petits caractères). Le changement d'écriture s'est produit vers le 9ème siècle. Voici les 5 plus célèbres manuscrits qui datent d'avant cette période. Les meilleurs datent de l'an 350 environ (sur parchemin) : -Le Codex Alexandrinus (B. Muséum) ; il doit son nom au fait qu'il a été rapporté d'Alexandrie. Il contient presque tout l’Ancien et le Nouveau Testament en grande partie. (Appelé Codex A). -Le Codex Vaticanus (Bibliothèque du Vatican) : presque tout le Nouveau Testament (Codex B). -Le Codex d'Ephrem (textes de l'Ancien Testament et 5/8 du Nouveau Testament (Codex C). -Le Codex de Bèze (Evangiles et Actes). (Codex D). -Le Codex Sinaïticus (British Muséum de Londres) ; découvert au 19ème siècle, dans le couvent de Sainte Catherine sur le Mt Sinaï. (Codex aleph). Nous verrons quelques manuscrits plus loin.

De plus, des papyrus fort anciens ont été retrouvés en Egypte. Ils datent de l'an 200 pour certains d'entre eux. Des découvertes récentes en datent certains de l'an 150. LES ANCIENNES VERSIONS DU Nouveau Testament. Certaines versions avaient été faites pour l'usage des Eglises où le Grec était difficilement pratiqué.

La plus ancienne date du 2ème siècle et est en latin. Elle contient tout l'Ancien Testament et le Nouveau Testament sauf Hébreux, Jacques et 2 Pierre. Il existe aussi des versions syriaques très anciennes qui sont presque littérales par rapport au texte original. LES PERES DE L'EGLISE.

Dans leurs écrits, nous trouvons de nombreuses citations du Nouveau Testament: Irénée, Clément d'Alexandrie, Origène, Eusèbe pour ceux de langue grecque. Parmi ceux de l'Eglise latine, citons Tertullien,

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Jérôme et Saint Augustin. Ils font un ample usage des textes du Nouveau Testament, en particulier et surtout des Evangiles, des Actes et des épîtres de Paul. L'HISTOIRE DU CANON DU NOUVEAU TESTAMENT COMPREND 3 PERIODES.

PERIODE APOSTOLIQUE.

Au début de l'histoire de l'Eglise, les événements étaient tout frais dans l'esprit et la mémoire des disciples. On ne ressentit pas immédiatement le besoin d'écrire la vie de jésus. On enseignait d 'après l'Ancien Testament en en présentant la portée par rapport à Christ. Au bout d'un moment, le temps passant, les conquêtes missionnaires allant de l'avant, le nombre des disciples d'origine païenne augmentant, les besoins en documents pour enseigner se firent sentir. Paul fut le premier à écrire pour garder le contact avec les Eglises fondées par son ministère ou pour transmettre un enseignement à celles dont il pensait qu'elles en avaient besoin (Les Romains). Ses lettres, malgré l'opposition faite à l'apôtre, avaient une grande autorité et étaient lues en public au même titre que l'Ancien Testament Il revendique lui-même la notion d'inspiration pour ses écrits (Galates 1/11 ; 1 Thessaloniciens 5/27 ; Colossiens 4/16). Le témoignage de Pierre n'est pas négligeable (2 Pierre 3/15-16). Il place les écrits de Paul au rang des « autres Ecritures ». Les autres écrivains revendiquent les mêmes prérogatives pour leurs écrits. Plus tard, à la demande certainement des Eglises, les Evangiles furent écrits pour fixer le texte de la vie de Christ. Jean le fit en dernier. PERIODE DES PERES APOSTOLIQUES (fin du ler à la moitié du 2ème siècle). Leurs écrits (Clément de Rome, Ignace, Polycarpe etc...) confirment ce qui vient d'être dit, à savoir que le canon du Nouveau Testament était reconnu. Il l'avait été sur la base implicite des principes énoncés dans le cours précédent. Des écrits comme la Didachée viennent à l'appui des ces affirmations. PERIODE DE TRANSITION (de l'an 140 environ à l'an 200). Cette période couvre le temps qui sépare les Pères apostoliques des Pères de l'Eglise. Au fur et à mesure que disparaissent ceux qui ont connu les Apôtres, le besoin de s'appuyer sur des écrits se fait sentir. Il s'agit aussi de combattre les hérésies. A la même époque, on apprend aussi à se détacher d'écrits non acceptables dans le canon : les «pseudepigraphes ». Un document datant environ de l'an 170 confirme que le canon du N.T. était fixé et reconnu par l'Eglise : « le fragment de Muratori (car découvert par Muratori à la Bibliothèque de Milan en 1 738). Ce document en latin barbare a été traduit du Grec et, bien que partiellement amputé, il confirme le canon. Les écrits des Pères de l'Eglise viennent à l'appui de tout cela : Irénée, Tertullien... A leurs yeux, les Epîtres et les Evangiles ont la même autorité que la Loi et les Prophètes. Origène (185-254) apporte un témoignage encore plus fort : son Nouveau Testament est semblable au nôtre. Il en distingue les écrits d'autres qui étaient contestés. A partir d'Origène, le N.T. est de plus en plus entouré de respect et de confiance dans l'Eglise. Reste un débat à propos de l'Epître aux Hébreux et de l'Apocalypse : en Orient, l'Epître est acceptée et l'Apocalypse repoussé ; en Occident, c'est l'inverse.

Le problème est réglé en 365 grâce à l'oeuvre d'Athanase : les 2 livres sont acceptés. Le Concile d'Hippone (393), et ceux de Carthage (397 et 419) confirment cette canonisation et proclament le canon tel que nous le possédons comme loi souveraine de l'Eglise. INFOBIBLE Survole Biblique page 7

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Le copte (pour l'Egypte) fut une des premières langues dans lesquelles le Nouveau Testament fut traduit, au 3e siècle après Jésus Christ. On voit ici une page de l'Évangile de Jean.

Il nous a été transmis au travers des siècles, adopté par la Réforme et confirmé dans la vie des croyants. Les efforts de la critique et de la tradition pour en diminuer l'autorité se sont avérés vains : IL N 'Y A PAS DE PUISSANCE CONTRE LA VERITE.(2 Corinthiens 13/8). - La garantie morale des auteurs étaye leur loyauté historique (prologue de Luc ; Jean 21/24.) - Confirmation par la littérature des 3 premiers siècles : Suétone (63-135) ; Tacite (55-140) entre autres. - Confirmations archéologiques : dans les Catacombes par exemple (dessins sur les pierres représentant des scènes de l'Evangile).

LA TRADUCTION DE LA BIBLE.

Lettre en grec la langue Tablette d’argile Texte en Hébreu, Du Nouveau Testament écriture cunéiforme la langue de l’Ancien Ecriture sur Papyrus. (Mésopotamie). Testament. L'original a été écrit en hébreu sauf quelques passages en araméen (Esdras 4/8 à 6/18 ; 7/12-26 ; Jérémie 10/11; Daniel 2/4 à 7/28). L'alphabet araméen ressemblait à l'alphabet hébreu. Une forme primitive des caractères hébreux et araméens s'employait déjà en 1500 av. Jésus Christ. La forme des caractères évolua vers les symboles carrés et la transformation évolua graduellement au fur et à mesure des copies des manuscrits. C'est cette forme de caractères que nous avons dans les textes imprimés de la Bible hébraïque. Ecrit en grec, il en reste des copies en plusieurs milliers d'exemplaires, sans compter les premières traductions en latin, syriaque, copte et bien d'autres langues. La première édition imprimée du Nouveau Testament grec le fut en 1516 par l'humaniste hollandais Erasme. Avant l'invention de l'imprimerie en Occident au 15èmesiècle tous les écrits que l'on voulait diffuser étaient recopiés à la main par un groupe de scribes sous la dictée de leur chef. Très peu de personnes pouvaient se permettre le luxe d'avoir leur propre Bible manuscrite. Les Eglises en possédaient généralement un exemplaire à la disposition de leurs membres. Au début, les livres du Nouveau Testament étaient écrits sur des rouleaux de papyrus, de cuir ou de parchemin. A partir du 2èmesiècle, l'emploi de livres (Codex) se généralisa. TRADUCTIONS ET TRADUCTEURS. La septante : traduction grecque de l'Ancien Testament. Elle aurait été confectionnée de 285 à 246 av. Jésus Christ par des Juifs hellénisants établis en Egypte. C'était la Bible des chrétiens du 1er siècle. INFOBIBLE Survole Biblique page 8

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La Vulgate : en 384, le pape Damanase 1er chargea son secrétaire de la révision du Nouveau Testament Celui-ci, du nom de Jérôme, traduisit la Bible en latin. Cette version prit de nom de la Vulgate et fut elle-même traduite en plusieurs versions. Jérôme, pour apprendre l'Hébreu, séjourna plusieurs années à Jérusalem. Grâce à la Vulgate copiée à la main dans de nombreux pays, la Parole de Dieu se répandit. Bibles syriaques et coptes : au 2èmesiècle, on traduisit la Bible en syriaque, dialecte Araméen. La version syriaque du 4èmesiècle appelée « Peshitto », est toujours en usage dans certains pays (Syrie, Iran, Indes et autres). En Egypte, les Eglises utilisèrent d'abord le Grec, mais la nécessité d'une version copte se fit ressentir au fur et à mesure de la pénétration de l'Evangile. Cette version du 3ème siècle sert toujours dans le culte en copte, langue liturgique. Traductions du 4ème et du 5ème siècle: la foi chrétienne se répandant, il fallut faire d'autres traductions : pour

les envahisseurs Goths (par leur missionnaire Ulfilas). Au 5ème siècle en arménien ; cette version est toujours employée. La Bible en slavon: langue parlée en Bulgarie, Serbie, Sud de la Russie. Au 9ème siècle, Cyrille introduisit le christianisme parmi les tribus slaves et inventa l'alphabet qui porte son nom : le cyrillique. La Bible fut traduite en slavon et cette version est toujours la version officielle de l'Eglise orthodoxe russe. On sait aussi qu'au 7eme siècle, les Evangiles furent traduits en Chinois pour l'empereur Tai Tsung. LE MOYEN AGE. Après la chute de l'empire romain d'occident, les progrès de l'Evangile continuèrent en Europe. En 700, première traduction anglo-saxonne des Psaumes au Sud de l'Angleterre. On commença à traduire la Bible en anglo-saxon. Après la conquête de l'Angleterre par les Normands, on traduisit la Bible en Anglais et en dialectes locaux. Beaucoup d'autres traductions en d'autres langues furent faites : Evangile de Matthieu en 758 en Francique, premières traductions françaises au 12èmesiècle, italiennes au 14ème, arabes au Sème PRECURSEURS DE LA REFORME. Vers la fin du Moyen Age, plusieurs versions de la Bible destinées au peuple furent faites et diffusées par des chrétiens en réaction contre les déviations de l'Eglise. En 1170, Pierre Valdo, marchand lyonnais converti, fit traduire la Bible en provençal. Ses disciples furent à l'origine de l'Eglise vaudoise. Wycliffe : au 14ème siècle, John Wycliffe, théologien d'Oxford, acquit en étudiant la Bible, la certitude qu'il fallait la mettre à la disposition du plus grand nombre possible de personnes. En 1384, la Vulgate fut donc traduite en Anglais. Hus: Recteur de l'Université de Prague, il avait été influencé pari' exemple de Wycliffe. Il fut brûlé vif en 1 415, mais ses disciples traduisirent la Bible et en 1475, on imprima le premier N.T. en tchèque. L'IMPRIMERIE ET LA REFORME. Vers 1450, Gutenberg mit au point la technique typographique à Mayence (Allemagne). Le premier ouvrage mis sous presse fut la Bible en latin en 1456. Dix ans plus tard, à Strasbourg, elle fut imprimée en allemand. Puis, le premier texte italien le fut en 1 471, la Bible en hollandais en 1477, en catalan en 1 478. La Bible hébraïque fut imprimée en Italie en 1488, le Nouveau Testament grec en 1 516. Luther étudia l’Ancien Testament et le Nouveau Testament grec d' Erasme. Puis, il entreprit une nouvelle traduction de la Bible en allemand (Le Nouveau Testament en 1522, la Bible en 1532 ; cette version est toujours employée.) LA BIBLE EN FRANÇAIS PREMIERES BIBLES. Vers 1476, le Nouveau Testament par un particulier (Buyer), à Lyon. En 1496, la Bible complète, par les soins du futur Evêque d'Angers (Jean de Rely). Elle était traduite d'après la Vulgate. En 1 523, Lefèvre d' Etaples traduisit le Nouveau Testament en le vérifiant d'après le Grec. En 1 528, il fit

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imprimer tout l'Ancien Testament, et la Bible entière en 1 530. Olivétan, qui initia son cousin Calvin à la lecture de la Bible, persécuté, se réfugia à Strasbourg en 1 528, et, avec Bucer et Capiton, il étudia l'Hébreu et le Grec. En 1535, la Bible d'Olivétan fut imprimée en Suisse. Elle fut révisée par Calvin (1 560) et par Théodore de Bèze (1 588). Autres traducteurs : Martin (1 736), Ostervald (1 744) il se mit à ce travail à Neuchâtel à l'âge de 80 ans, Bible Synodale, sous les auspices de la Société biblique de France (1 903), Darby (1 859-85), Louis Segond (1 873-80; 1 910 et autres révisions), la Colombe (1 978). Versions catholiques : Lefèvre d'Etaples (révisée en 1 550), Lemaistre de Sacy (1 667), Abbé Crampon (1 894-1 904), Maredsous (1 950), Jérusalem (1 955), la Pléiade (1 956-71), Osty (1 973). Autres : Chouraqui (1 974-77), T.O.B. (1 967-75), Français courant (1 973-83), Monde nouveau (1 974), Parole vivante (paraphrase transcription synthèse de 80 versions). Il faut évoquer le rôle des Sociétés bibliques (depuis 1 698) et des missionnaires. (1) Tertullien premier écrivain chrétien de langue latine. On sait peu de chose sur sa vie, si ce n'est qu'il naquit à Carthage, où il reçut une solide formation littéraire et juridique. Entre 190 et 195, il se convertit au christianisme alors qu'il était à Rome, sans doute édifié par la force morale des martyrs chrétiens. On sait encore qu'il se maria et qu'il était prêtre. Ardent défenseur du christianisme, Tertullien composa de nombreux traités théologiques destinés à combattre les païens, les hérétiques et à instruire les chrétiens. Des trente et un traités qui nous soient parvenus, se détache l'Apologétique (v. 197), dans laquelle il revendique la liberté religieuse pour l'Église, dénonce les orgies et l'immoralité païennes, prouve le bien-fondé du christianisme et démontre l'inutilité des persécutions : « Le sang des martyrs est la semence des chrétiens. » Tranchant par sa violence et sa fougue avec les apologies grecques, ce discours, où se mêlent rhétorique et point de vue juridique, constitue la première apologie en latin ; il exerça une profonde influence sur les chrétiens. Parmi les traités de Tertullien réfutant l'hérésie, le plus important reste De la prescription contre les hérétiques (v. 200), dans laquelle il déclare que seule l'Église a l'autorité nécessaire pour définir la véritable chrétienté. Contre Marcion dénonce la distinction que fit cet hérésiarque gnostique entre un Dieu sévère et justicier de l'Ancien Testament et un Dieu miséricordieux du Nouveau Testament. L

'œuvre de Tertullien comprend également de nombreux traités sur la discipline du chrétien (disciplina fidei) et sur la doctrine

sacramentaire : intransigeant dans un premier groupe textes (Sur les spectacles, Sur la prière, Sur la pénitence, Sur la toilette des femmes), il manifeste, à partir de 207, date à laquelle il embrassa l'hérésie montaniste, un rigorisme extrême pour condamner le remariage, exalter le jeûne et l'abstinence, inviter les jeunes filles à porter le voile et soutenir que les chrétiens doivent accepter la persécution sans la fuir. Dans l'histoire du christianisme, Tertullien apparaît comme un théologien d'envergure : le premier, il aura tenté la synthèse entre la culture païenne et la foi chrétienne ; sa doctrine trinitaire et sa christologie sont un apport précieux à la théologie chrétienne naissante ; sa contribution à la formation d'un latin théologique est remarquable.

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(2) Septante, nom donné à la première traduction grecque de l'Ancien Testament hébreu. Le terme est dérivé du latin septuaginta (« soixante-dix », d'où l'abréviation courante LXX) et évoque les soixante-dix ou soixante douze traducteurs qui auraient été désignés par un grand prêtre juif pour produire une version grecque de la Bible hébraïque sur ordre de l'empereur helléniste Ptolémée II. Les traducteurs, réunis sur une île, auraient achevé le travail en soixante-douze jours. De plus, ils auraient travaillé séparément, élaborant ainsi soixante-douze traductions. En réalité la traduction fut recommencée au 3

ème siècle av.

Jésus Christ et achevée au 2ème

siècle après Jésus Christ. Ce travail fut élaboré pour répondre aux besoins des juifs hellénisants disséminés hors de Palestine qui étaient incapables de lire les Écritures dans la langue hébraïque originale. Les différentes traductions présentaient des contresens et des maladresses, certains passages furent écourtés, d'autres librement interprétés. Toutefois, la Septante était très connue et devint rapidement le texte de l'Ancien Testament pour les chrétiens. Par la suite, de nouvelles traductions furent élaborées. On note plus particulièrement le travail de correction d'Origène (185-254) qui unifia les versions. Ses Hexaples présentaient, en six colonnes, six traductions, dont le texte hébreu en caractères grecs.

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GUIDE POUR LA LECTURE DE LA BIBLE EN ORDRE CHRONOLOGIQUE: GENESE 1-22; JOB; GENESE 23-50; EXODE; PSAUME 90; LEVITIQUE ; NOMBRES DEUTERONOME ; PSAUME 91 ; JOSUE ; JUGES ; RUTH ; 1 SAMUEL 1-16/13 ; PSAUME 23 ; 1 SAMUEL 16/14-19/11 ; PSAUME 59 ;

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1 SAMUEL 19/12-21/15 ; PSAUME 34, 56 ; 1 SAMUEL 22/1, 2 ; PSAUMES 57, 142 ; 1 SAMUEL 22/3-23 ; PSAUME 52 ; 1 SAMUEL 23 ; PSAUMES 54, 63 ; 1 SAMUEL 24-31 ; 2 SAMUEL 1-7 ; PSAUME 30 ; 2 SAMUEL 8/1-14 ; PSAUME 60 ; 2 SAMUEL 8/15-12/14 ; PSAUMES 51, 32 ; 2 SAMUEL 12/15-15/37 ; PSAUMES 3, 69 ; 2 SAMUEL 16-20 ; PSAUMES 64, 70 ; 2 SAMUEL 21, 22 ; PSAUME 18 ; 2 SAMUEL 23, 24 ; PSAUMES 4-9, 11-17 ; PSAUMES 19-22, 24-29 ; PSAUMES 31, 35-41 ; PSAUMES 53, 55, 58, 61 ; PSAUMES 62, 65, 68 ; PSAUMES 72, 86, 101 ; PSAUMES 103, 108-110 ; PSAUMES 138-141 ; PSAUMES 143-145 ; 1 ROIS 1-4 ; PROVERBES ; CANTIQUE DES CANTIQUES ; 1 ROIS 5-11 ; ECCLESIASTES ; 1 ROIS 12-22 ; 2 ROIS 1-14/25 ; JONAS ; 2 ROIS 14/26-29 ; AMOS ; 2 ROIS 15-25 ; PSAUMES 1, 2, 10, 33 ; PSAUMES 43, 66, 67, 71 ; PSAUMES 89, 92-100 ; PSAUMES 102, 104-106 ; PSAUMES 111-125 ; PSAUMES 127-136 ; PSAUMES 146-150 ; 1 CHRONIQUES 1-16 ; PSAUMES 42, 44-50 ; PSAUMES 73-85, 87, 88 ; 1 CHRONIQUES 17-29 ; 2 CHRONIQUES 1-21 ; ABDIAS ; 2 CHRONIQUES 22 ; JOEL ; 2 CHRONIQUES 23-26/8 ; ESAIE 1-5 ; 2 CHRONIQUES 26/9-23 ; ESAIE 6 ; 2 CHRONIQUES 27-32 ; ESAIE 7-66 ; OSEE ; MICHEE ; NAHUM ; 2 CHRONIQUES 33, 34 ; SOPHONIE; 2 CHRONIQUES 35 ; HABAKUK; JEREMIE 1-6, 11, 12; JEREMIE 26, 7-10; JEREMIE 14-20, 35, 36; JEREMIE 45, 25, 46-49; JEREMIE 13, 22-24; JEREMIE 27-29; 50, 51 ; JEREMIE 30-34, 21, 23 ; JEREMIE 37-39, 52; JEREMIE 40-44; LAMENTATIONS ; 2 CHRONIQUES 36/1-8 ; DANIEL ; 2 CHRONIQUES 36/9-21 ; PSAUME 137 ; EZECHIEL ; 2 CHRONIQUES 36/22-23 ; ESDRAS 1-5/1 ; AGGEE ; ZACHARIE ; PSAUMES 107, 126 ; ESDRAS 5 /2-6 /22 ; ESTHER ; ESDRAS 7-10 ; NEHEMIE ; MALACHIE ; MATTHIEU ; MARC ; LUC ; JEAN ; ACTES 1-14 ; JACQUES ; ACTES 15 ; GALATES ; ACTES 16 ; PHILIPPIENS ; ACTES 17/1-10 ; 1 THESSALONICIENS ; 2 THESSALONICIENS ; ACTES 17/11-18/11 ; 1 CORINTHIENS ; 2 CORINTHIENS ; ACTES 18/12-20/1 ; EPHESIENS ; ROMAINS ; ACTES 20/2-28/30 ; COLOSSIENS ; HEBREUX ; TITE ; PHILEMON ; 1 TIMOTHEE ; 2 TIMOTHEE ; 1 PIERRE; 2 PIERRE; 1 JEAN ; 2 JEAN ; 3 JEAN ; JUDE ; APOCALYPSE. LES TROIS PLUS VIEILLES BIBLES DU MONDE Avant l'invention de l'imprimerie, tout nouvel exemplaire des livres saints devait être copié à la main. Or, il était impossible que dans la copie d'un long manuscrit il ne se glissât pas des erreurs, et que dans une copie de cette copie il ne s'en glissât pas de nouvelles (*). On comprend donc que les manuscrits du quinzième siècle devaient être passablement fautifs. Il est vrai que ces erreurs sont généralement insignifiantes. Mais pour avoir, le plus exactement possible, le texte sacré original, une révision du texte des Bibles imprimées d'après ces manuscrits du quinzième siècle est indispensable. Comment cette révision est-elle possible? On a trois sources d'information : Les manuscrits de la Bible dans les langues originales. Les anciennes versions de la Bible, dont l'une, les Septante, est antérieure à Jésus-Christ, dont d'autres sont de très peu postérieures aux temps apostoliques. Nous rejoignons ainsi par elles un texte très ancien, Les très abondantes citations des Écritures dans les écrits des Pères de l'Église, qui datent principalement des deuxièmes, troisièmes et quatrièmes siècles. En comparant les données de ces trois sources d'information, inconnues, ou à peu près, au quinzième siècle, on peut arriver à établir un texte plus sûr que celui des manuscrits récents, où les erreurs ont pu s'accumuler, et d'après lesquels ont été imprimées nos premières Bibles protestantes. La science qui étudie ces données s'appelle la critique du texte, ou «basse critique», comme on dit dans d'autres pays, par opposition à la «haute critique» qui s'occupe des questions, plus importantes, d'auteur, de date, d'authenticité. Arrêtons-nous un peu sur la première de ces sources d'information. La valeur d'un manuscrit est généralement en proportion de son âge. Comment cet âge peut-il se déterminer? La question est très complexe. Toutefois, le guide principal, c'est la forme des lettres. Les manuscrits les plus anciens sont écrits en lettres onciales, c'est-à-dire en lettres majuscules, environ de la dimension de l'épaisseur du pouce (uncia, en latin, signifie pouce), sans ponctuation, sans accents, sans division entre les mots, comme ceci : DIEUATANTAIMELEMONDEQUILADONNESONFILSUNIQUE

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On économisait ainsi de l'espace, ce qui était nécessaire, vu la cherté des matériaux. De plus, les abréviations sont nombreuses. Les manuscrits plus modernes sont écrits en écriture cursive. Parmi les manuscrits anciens, il y en a trois qui dépassent tous les autres en importance: ce sont le Vaticanus, du quatrième siècle, le Sinaïticus, du quatrième ou cinquième siècle et l'Alexandrinus, du cinquième siècle. Chose assez curieuse, la possession de ces trois manuscrits se trouve partagée entre les trois grandes branches de l'Église chrétienne. Le Vaticanus est entre les mains de l'Église catholique: il est conservé à la Bibliothèque du Vatican, à Rome. L'Alexandrinus appartient à la protestante Angleterre il est conservé au Musée britannique. Le Sinaïticus appartient à l'Église grecque : il est conservé à Saint-Pétersbourg. Le Codex Vaticanus Le Codex Vaticanus (codex est le nom technique de ces anciens manuscrits) est donc la plus vieille Bible du monde. Il a dû être placé dans la bibliothèque du Vatican lors de sa fondation, en 1448, par le pape Nicolas V. Les autorités du Vatican l'ont pendant longtemps gardé d'une manière un peu trop jalouse. L'accès en était interdit, même aux savants. L'un d'eux, pourtant, le Dr Tregelles, put pénétrer jusqu'à lui, mais tout d'abord on fouilla ses poches, on lui enleva plume, encre, papier. Deux prêtres chargés de le surveiller cherchaient à le distraire s'il paraissait trop occupé à examiner un passage, et même allaient jusqu'à lui enlever le livre. Depuis, le pape Pie IX a fait faire de ce manuscrit d'excellents fac-similés que l'on peut trouver dans les principales bibliothèques de l'Europe. Le manuscrit n'est pas complet. Il y manque Genèse 1-46, les psaumes 105 à 137, et la fin du Nouveau Testament à partir de Hébreux 11, 14 (où le manuscrit s'arrête au milieu du mot «purifiera»). Tout le reste manque (ou est d'une écriture plus récente). Marc 16, 9-20 est omis. Mais un espace blanc est réservé, à cet endroit, ce qui montre que le copiste connaissait le passage, mais ne savait s'il devait l'insérer ou non. Le Sinaïticus l'omet également. C'est pour cela que ce passage est entre crochets dans les éditions modernes du Nouveau Testament, «comme manquant dans les plus anciens manuscrits», ainsi que s'exprime la version révisée anglaise. L'écriture est délicate et belle. Malheureusement, un copiste du dixième siècle, de crainte, probablement, que l'écriture ne s'altérât, a tout repassé grossièrement avec une encre fraîche. Sa crainte était vaine, car ici et là des mots qu'il a laissés tels quels, parce qu'ils étaient écrits en double, sont restés clairs et lisibles malgré les quinze cents ans écoulés. Le Vaticanus a probablement été écrit en Égypte, dans le cercle d'Athanase. Le Codex Sinaïticus. Ce manuscrit doit son nom à l'endroit où il a été découvert d'une façon tout inattendue, presque dramatique, par le grand savant Tischendorf. Ce dernier se trouvait, en 1844, en quête d'anciens manuscrits de la Bible, au couvent de Sainte Catherine, au pied du mont Sinaï. Il n'y avait rien trouvé, quand il aperçut au milieu de la grande salle un panier plein de vieux parchemins. Le bibliothécaire lui dit qu'on avait déjà employé pour allumer le feu deux paniers de ces vieux papiers. Quelle ne fut pas la surprise de Tischendorf en trouvant dans ce panier une quantité de pages d'un manuscrit de la version des Septante! Il n'avait jamais rien vu qui eût un cachet si prononcé d'antiquité. On lui permit de prendre une quarantaine de feuilles, mais il ne sut pas déguiser sa joie, et les moines, soupçonnant la valeur du manuscrit, refusèrent de lui en donner davantage. Tischendorf retourna en Allemagne, où il fit avec sa découverte grande sensation dans le monde savant. Il prit soin, toutefois, de ne pas dire où il l'avait faite, car il espérait encore mettre la main sur le reste du manuscrit. Bien lui en prit, car le gouvernement anglais chargea immédiatement un savant de visiter

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l'Orient et d'acquérir tout manuscrit grec de valeur sur lequel il mettrait la main. Tischendorf avait peur que le savant anglais ne découvrît le vieux parchemin du mont Sinaï, mais l'autre ne découvrit rien. Tischendorf essaya, par l'entremise d'un ami influent qu'il avait à la cour d'Égypte, de se procurer le reste du manuscrit, mais sans succès. «Les moines, lui écrivit son ami, connaissent maintenant la valeur de ces parchemins, et ils ne s'en déferont à aucun prix». Tischendorf retourna au couvent, mais n'y put trouver qu'une seule feuille avec onze lignes de la Genèse, par où il vit que le manuscrit avait contenu tout l'Ancien Testament. Quinze ans s'écoulèrent, pendant lesquels Tischendorf sut éveiller l'intérêt et se concilier la sympathie de l'empereur de Russie. En 1859, il est de nouveau au couvent, cette fois avec une commission de l'Empereur. Toutefois il ne trouve presque rien qui ait de la valeur, et il a pris toutes ses dispositions pour repartir, quand survient un événement inattendu. La veille même de son départ, il faisait dans les jardins du couvent une promenade avec l'économe, et, celui-ci, en rentrant, l'invitait à entrer dans sa cellule pour lui offrir quelques rafraîchissements. À peine étaient-ils entrés que le moine lui dit : «Moi aussi, j'ai lu un exemplaire de ces Septante». Et, ce disant, il descendit d'une étagère un gros paquet enveloppé d'un drap rouge, qu'il plaça sur la table. Tischendorf ouvrit le paquet, et, à sa grande surprise, y trouva non seulement les fragments du manuscrit des Septante qu'il avait vus quinze ans auparavant, mais aussi des fragments étendus de l'Ancien Testament, le Nouveau Testament tout entier, une partie des Apocryphes et deux écrits des Pères de l'Église (l'épître de Barnabas et une partie du pasteur d'Hermas). Plein de joie, mais d'une joie que, cette fois, il eut assez d'empire sur lui-même pour dissimuler, il demanda, d'un ton indifférent, la permission d'emporter le paquet dans sa chambre pour l'examiner à loisir. «Et là, dit-il, seul avec moi-même, je m'abandonnai aux transports de ma joie. Je savais que je tenais entre les mains un des plus précieux trésors bibliques qui existassent, un document qui, en antiquité et en importance, dépassait tout ce que j'avais vu pendant vingt années d'études». Grâce à l'influence de l'empereur de Russie, il réussit à obtenir le précieux manuscrit. La générosité du souverain permit d'en publier, en 1862, un élégant fac-similé en quatre volumes in-folio. Trois cents exemplaires furent tirés, dont cent furent donnés à Tischendorf, qui en vendit la plupart, tandis que les deux cents autres furent distribués comme cadeaux par le gouvernement russe. On trouve de ces fac-similés dans les grandes bibliothèques de l'Europe (*). L'original est conservé, comme un trésor littéraire sans prix, à la Bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg. (*) La Société biblique protestante de Paris en possède un dans son inestimable collection de Bibles. Cet exemplaire lui a été offert par l'empereur de Russie Alexandre II.

Le Codex Alexandrinus Le Codex Alexandrinus a été donné à Charles 1er d'Angleterre, en 1628, par Cyrille Lucar, patriarche de Constantinople, qui l'avait probablement rapporté d'Alexandrie. Sur la première page se trouvent écrits en arabe ces mots : «Écrit par Thekla, le martyr. Il manque Matthieu 1 à 25 et Jean 6 v. 50 à 8 v. 52». Ce manuscrit a été écrit en Égypte ou en Palestine. Comment le texte de l’Ancien Testament est venu jusqu’à nous L'Ancien Testament nous a été transmis par les Massorètes. La Massore (c'est-à-dire tradition) est l'ensemble de tous les renseignements concernant le texte sacré, longtemps conservés par la tradition orale. Les Massorètes, docteurs juifs dont l'activité s'étend du cinquième au dixième siècle après Jésus-Christ (à Tibériade et à Babylone), ont fixé ce texte, en même temps qu'ils nous ont transmis cette tradition par écrit et l'ont enrichie. En premier lieu, ils ont fixé le texte sacré D'un côté, il est prouvé que le texte hébreu actuel n'est pas identique au texte des manuscrits originaux. Cela ressort soit du fait que la version des Septante, qui remonte à deux ou trois cents ans avant Jésus-Christ, suppose un texte différent de notre texte hébreu actuel, soit de l'étude de ce texte hébreu lui-même. Ainsi, Josué 15, 32, il est dit que les villes de Juda dans le Negueb sont au nombre de vingt-neuf. Or,

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si on les compte, on en trouve trente-six. Si on compare les passages 1 Chroniques 8, 29-38 et 9, 35-44, qui donnent tous deux la généalogie de Saül, on n'y trouve pas moins de onze divergences. Nous sommes évidemment, ici, en présence de fautes de copistes. D'autre part, l'étude des manuscrits hébreux prouve que tous ces manuscrits sont issus d'un original unique. D'où il est aisé de conclure qu'à un moment donné un manuscrit a été choisi comme archétype, et que tous les autres ont été éliminés, détruits. C'est ainsi que les massorètes, desquels procède le texte actuel de l'Ancien Testament, ont fixé ce texte. Voilà comment il se fait que le texte de l'Ancien Testament est dépourvu de variantes, tandis que le texte du Nouveau Testament, dont nous possédons des manuscrits nombreux et divers, en a de très nombreuses. En second lieu, ils ont copié le texte Aucun mot ne devait être écrit de mémoire. Le copiste devait regarder attentivement le mot à copier et le prononcer oralement. Avant d'écrire un des noms de Dieu, il devait se recueillir solennellement et laver sa plume. Avant d'écrire le nom ineffable de Jéhovah (que les Israélites, par respect formaliste, ne prononcent jamais, mais remplacent par le nom d'Adonaï, Seigneur), il devait se laver tout le corps. La seule encre employée devait être une encre noire, pure, faite de suie, de charbon et de miel. Le parchemin devait être la peau d'un animal pur préparée spécialement par un Israélite. Les différents parchemins qui composaient le manuscrit devaient être attachés ensemble par des cordons faits avec les tendons d'animaux purs. Le manuscrit était examiné dans les treize jours qui suivaient son achèvement. D'après certains écrivains, une erreur d'une seule lettre rendait le manuscrit inutilisable. D'après d'autres, on pouvait corriger jusqu'à trois erreurs par parchemin. Et s'il y en avait davantage, l'exemplaire était rejeté comme profane.

Rouleau de la loi, en hébreu, du 15° siècle qui fait partie de la bibliothèque de la Société biblique britannique et étrangère.

Partie d'une colonne du Codex Babylonicus C'est le système supralinéaire, dit babylonien, plus simple et probablement plus ancien que le système sublinéaire, ou palestinien. Le fac-similé ci-dessus représente le passage Osée, 1 v. 2-5, depuis : à Osée, va prends.....

Fragment d'un papyrus découvert il y a quelques années en Égypte Le morceau reproduit ci-dessus commence avec ces mots : l'Éternel ton Dieu (Exode 20/2) et se termine avec ceux-ci. En troisième lieu, ils ont annoté le texte Ils ont rédigé : Des notes sur le contenu du texte. Compte des lettres Ils ont compté combien de fois chaque lettre revient dans l'Écriture. Ainsi la lettre aleph revient 42 377 fois, la lettre beth 38 218 fois, etc. Le nombre total de lettres de l'Ancien Testament est de 815.280. Le but de ce calcul était de

prévenir l'addition ou l’omission d'une seule lettre.

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Compte des expressions Ils notaient combien de fois tel mot ou telle expression revient dans l'Écriture. Si ce n'est qu'une fois, la note dit: «Pas d'autres». Si c'est plus souvent, la note dit : «Trois, quatre, cinq fois, etc». Ainsi pour les mots: «l'Esprit de Dieu», la note dit: «Revient huit fois», et indique les endroits. Partout ailleurs, il y a «l'Esprit de l'Éternel». La note est destinée à empêcher le copiste de commettre une erreur facile en reproduisant l'expression sous sa forme la plus ordinaire. On trouve aussi des notes comme celles-ci: «Il y a deux versets dans la Thorah (le Pentateuque) qui commencent par un M. Il y en a onze où la première et la dernière lettre sont un N. Il y en a quarante où le mot lo (non) se retrouve trois fois». Autre classe de notes Voici un exemple curieux d'une autre classe de notes. Dans Josué 9, 1, se trouvent énumérés, selon leur nationalité, les rois de six peuples différents. «À la nouvelle de ces choses, tous les rois, le Hétien et l'Amorréen, le Cananéen, le Phérézien, le Hévien et le Jébusien, s'unirent…» C’est ainsi que les Massorètes lisaient le passage. Le mot et ne s'y retrouve que deux fois, avant le second et avant le sixième nom. N'était-il pas inévitable qu'une fois ou l'autre un copiste, dans un moment de négligence, déplaça ces deux petits mots? (En hébreu la conjonction et est exprimée par une seule lettre, un « v » assez semblable à notre « i »). Pour parer à ce danger, voici l'expédient auquel les Massorètes eurent recours. À ce verset, ils mirent une petite note ainsi conçue «L'or pour les rois», en indiquant le passage Nombres 31, 22 «L'or et l'argent, l'airain, le fer, l'étain et le plomb». Dans ce passage, il y a six noms, et la conjonction et se trouve devant le second et devant le sixième, tout comme dans Josué 9, 1. Ainsi ces deux passages devaient se contrôler l'un l'autre. Il était peu probable qu'une erreur se produisît dans les deux. D'ailleurs l'attention du copiste était éveillée, et c'était suffisant. Autres comptes Les Massorètes avaient compté les versets, les mots, aussi bien que les lettres. Ils ont trouvé 23 206 versets dans l'Ancien Testament. Ils indiquent la lettre du milieu dans chaque livre ou collection de livres (pour le Pentateuque, la lettre du milieu est dans le mot ventre, Lévitique 11/42), le mot du milieu (pour le Pentateuque, c'est chercha dans Lévitique 10/16), le verset du milieu (pour le Pentateuque, c'est Lévitique 8/8). Ils avaient aussi compté les versets, mots, lettres, de chaque section. Des corrections Quand une correction semblait s'imposer, ils ne l'introduisaient jamais dans le texte, tel était le respect qu'ils avaient de celui-ci. Ils maintenaient les consonnes du mot dans le texte, plaçaient en marge les consonnes du mot rectifié, et mettaient les voyelles du second sous les consonnes du premier (voir plus bas). On ne pouvait lire le premier, naturellement, sans regarder le second. Le premier s'appelait kethib (ce qui est écrit), le second, keri (ce qui doit être lu). On ne peut que se féliciter de la méthode suivie par les Massorètes. Si, avec leur connaissance imparfaite de la critique du texte, ils avaient corrigé le texte lui-même, ils auraient sans doute fait plus de mal que de bien. Avec le système qu'ils ont adopté, nous avons sous les yeux, en même temps, leur opinion et l'ancienne leçon, et nous pouvons choisir. Voici un exemple : Job 13/15, nous lisons, dans Ostervald : « Quand même il me tuerait, je ne cesserais d'espérer en lui ». Segond traduit : « Voici, il me tuera, je n'ai rien à espérer ». Cette différence vient de ce qu'Ostervald a adopté la correction marginale des Massorètes (lo, orthographié de manière à signifier : en lui), tandis que Segond s'en tient à la leçon du texte (lo, orthographié de manière à signifier : non). Les points-voyelles En quatrième lieu, ils ont inventé les points-voyelles. Jusque vers l'an 500 après Jésus-Christ, les manuscrits des livres saints de l'Ancien Testament étaient dépourvus de voyelles. La prononciation était donnée par la tradition. Les Massorètes, pour fixer la prononciation, inventèrent un système de points-voyelles, ainsi appelés parce que leurs voyelles sont des points, ou de tout petits traits, qui sont placés sous ou dans les

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lettres. Eux-mêmes ne reconnurent à ces voyelles qu'un caractère tout humain. Elles n'ont jamais été introduites dans les manuscrits sacrés destinés aux Synagogues. Dans certains mots, une légère modification des voyelles donne un sens différent. Genèse 47/31, nous lisons : « Israël se prosterna sur le chevet de son lit ». Dans Hébreux 11/21 : « il adora appuyé sur l'extrémité de son bâton ». Le mot traduit ici par « bâton », là par « chevet », se lit dans le manuscrit hébreu sans voyelles: « mtth. Les Massorètes ont ajouté les voyelles i et a, ce qui fait mittah, lit, tandis que les auteurs de la version des Septante, que cite l'épître aux Hébreux, lisaient le même mot avec les voyelles a et e, ce qui fait matteh, bâton. Système d'accents En cinquième lieu, enfin, les Massorètes inventèrent un système compliqué d'accents, qui indiquent les nuances de sentiment, d'énergie, à mettre dans la lecture à haute voix et couchent presque la parole vivante sur le papier. Il paraît que rien n'est beau comme d'entendre un juif cultivé, capable d'émotion, d'enthousiasme, lire l'Ancien Testament en se conformant à ces accents. Le plus ancien manuscrit hébreu connu est le Codex Babylonicus (*). Il contient les prophètes, d'Ésaïe à Malachie. Les savants sont d'accord pour lui assigner la date de 916. Il est à la Bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg. (*) Le plus ancien parmi les manuscrits datés. On voit au Musée britannique un magnifique manuscrit du Pentateuque, non daté, auquel on attribue comme date de 820 à 850.

On a découvert, il y a quelques années, en Égypte, des fragments de papyrus qui contiennent presque tout le Décalogue en hébreu, et le Schéma (écoute... Deutéronome 6, 4-9). On suppose qu'ils sont du commencement du second siècle. Ils sont en tout cas antérieurs de cinq ou six siècles au Codex Babylonicus. Ils se trouvent à la bibliothèque de l'Université de Cambridge. Aperçu sur l’Histoire du Nouveau Testament Formation du Canon Dans les premiers temps de l'âge apostolique, la grande autorité, au sein de l'Église, c'est le Seigneur. Cette autorité est égalée à celle de Dieu lui-même parlant dans les oracles de l'Ancien Testament (1 Corinthiens 7/10; 9/14). Encore au second siècle, on trouve chez le plus ancien historien ecclésiastique, Hégésippe (mort en 180), cette expression : «La loi, les prophètes, et le Seigneur». D'après Luc 1/3-4, les souvenirs du ministère du Seigneur furent d'abord transmis par les témoins oculaires de son activité, puis recueillis et rédigés sans ordre, par «plusieurs» — ce qui était tout naturel, puisque tous les chrétiens ne pouvaient entendre les témoins, et que ceux-ci disparurent peu à peu, puis racontées «d'une manière suivie» par les évangélistes. Ces évangélistes, en prenant la plume, se proposaient soit de contribuer à l'édification des chrétiens, soit d'amener ceux du dehors à reconnaître que Jésus était le Fils de Dieu. Tels furent les premiers éléments de ce qui devint plus tard le Nouveau Testament. En même temps que les paroles du Seigneur, mais plus lentement, les écrits des apôtres s'imposèrent à l'attention des églises. Les lettres de Paul étaient lues dans les églises auxquelles elles étaient adressées, et communiquées à d'autres églises (Colossiens 4/16). Plus tard vinrent les épîtres catholiques, adressées à tous les dispersés, et l'Apocalypse. Ces écrits étaient lus au culte public (*), comme la Loi et les prophètes dans les synagogues. (*) Apocalypse 1/3 : Heureux celui qui lit et ceux qui entendent... Allusion évidente à la lecture publique.

Toutefois, pendant longtemps, il n'y eut pas de recueil proprement dit, encore moins un recueil uniforme, et moins encore un recueil ecclésiastique. Divers livres étaient utilisés, comme l'épître de Clément, l'épître de Barnabas, le pasteur d'Hermas, qui ne figurent pas dans notre Nouveau Testament. À mesure que les communautés chrétiennes devenaient plus considérables et entraient davantage en contact avec les courants intellectuels de leur temps, la liberté dans l'emploi des livres sacrés de la nouvelle alliance n'était pas sans offrir de sérieux inconvénients. À la faveur de cette liberté et de cette incertitude, les tendances les plus diverses et les plus fâcheuses pouvaient se manifester et se légitimer. Dans les livres alors en usage, on pourrait citer bien des assertions étranges et antiévangéliques. Le danger devint aigu

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quand se prononcèrent deux mouvements d'inspiration opposée, d'un côté celui des gnostiques, qui rejetaient l'Ancien Testament et la tradition des douze, ne retenaient que les épîtres de Paul et l'Évangile de Luc, et méconnaissaient l'origine spécifiquement divine du christianisme, d'un autre côté celui des Montanistes, qui prétendaient créer un prophétisme nouveau et exagéraient le spiritualisme évangélique. L'hérésie obligea l'Église à se défendre, et, pour se défendre, à délimiter les livres qui devaient faire autorité. Qu'il nous suffise de dire qu'à la fin du second et au commencement du troisième siècle, on constate l'existence d'une collection proprement dite, d'un canon du Nouveau Testament, dans les écrits d'Irénée (140-202), de Tertullien (160-220), dans le fragment de Muratori (même époque), pour l'Occident, de Clément d'Alexandrie († 216) et d'Origène (185-254), pour l'Orient. C'est encore une période de formation. Vers le milieu du second siècle il n'y a encore qu'une ébauche de ce que sera le Nouveau Testament. La plupart des éléments qui le constituent sont là, mais en désordre... Vers la fin du second siècle, on est d'accord, un peu partout, sur l'étendue du Nouveau Testament, et il comprend tout l'essentiel du nôtre. On peut parler de l'an 180 comme d'une date approximative pour la formation d'une collection des écrits du Nouveau Testament. Le critère auquel on eut recours pour le choix des livres, ce fut l'origine apostolique des écrits. De là des hésitations, des flottements, pour la seconde épître de Pierre, l'épître de Jacques, les deux dernières épîtres de Jean et l'Apocalypse, l'origine apostolique de ces écrits n'étant pas universellement admise. Quant aux Évangiles de Marc et de Luc, ils étaient trop consacrés par l'usage pour qu'on pût hésiter à leur sujet. Si l'on demande à qui est due la première formation de cette collection, il semble que certaines pages d'Irénée et de Tertullien fournissent les éléments d'une réponse. Nous voulons parler des passages où ces Pères apostoliques parlent avec insistance des évêques comme héritiers de la succession apostolique et gardiens de la foi, et des passages où ils attribuent une importance particulière aux communautés d'origine apostolique. On peut conclure de ces affirmations que les évêques des églises apostoliques de l'Asie Mineure et de la Grèce, églises particulièrement considérées, intervinrent, d'accord avec l'évêque de Rome, soit oralement, soit par écrit, pour arrêter le canon. Dans l'état actuel de nos connaissances, nous ne pouvons rien dire de plus précis. C'est dans le cours du quatrième siècle que fut achevée la formation du canon, sous l'influence de trois hommes: Athanase, Jérôme, Augustin. Athanase réussit à faire accepter l'Apocalypse par les églises d'Orient, où elle n'était généralement pas admise. De même, son influence, aidée de celle de Jérôme, fit admettre par les Églises d'Occident l'épître aux Hébreux. C'est grâce à lui également que la seconde épître de Pierre, celle de Jacques, celle de Jude, les deux dernières de Jean, furent admises en Occident. En 382, un synode, à Rome, sous l'influence de Jérôme, fixe la liste des 27 livres du Nouveau Testament. Après Athanase et Jérôme, c'est saint Augustin qui a le plus contribué à faire l'unité dans l'Église sur la question du canon. Sous son influence, le concile d'Hippone, en 393, arrêta la collection de 27 livres canoniques «en dehors desquels il n'était permis de rien lire dans l'Église». Un dernier indice des hésitations de jadis fut la manière dont on désigna l'épître aux Hébreux : «13 épîtres de Paul, et une, du même, aux Hébreux», et l'autorisation de lire les Actes des Martyrs aux anniversaires de ces martyrs. Le concile de Carthage, en 419, formula le canon en parlant nettement de quatorze épîtres de Paul et en rejetant les Actes des Martyrs. Ce décret fut sanctionné par le pape Gélase (492-496). Histoire du Texte Les Manuscrits Dans les deux premiers siècles, on écrivait surtout sur du papyrus, d'un seul côté, avec un style de roseau et de l'encre de suie. Plusieurs morceaux de papyrus étaient joints ensemble, et la feuille ainsi obtenue était fixée par le côté droit à une baguette autour de laquelle on la roulait. C'était le tomos (grec), ou volumen (latin), que l'on enfermait dans une boîte. On ne possède aucun des manuscrits originaux, ni

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aucune des copies faites pendant les premiers siècles, ce qui s'explique en partie par la nature peu résistante du papyrus. Dès le troisième siècle, on employa les peaux d'animaux, ou parchemins. On en faisait des cahiers de trois ou quatre feuilles (terniones, quaterniones), qui, réunis, formaient un codex, généralement de la grandeur d'un de nos in-folio. Chaque page était partagée en plusieurs colonnes (de deux à quatre). Telles furent les cinquante copies de la Bible qu'au quatrième siècle Eusèbe de Césarée fit confectionner sur l'ordre de l'empereur Constantin, et qui furent confiées aux églises de Constantinople. Les riches faisaient faire des exemplaires écrits en lettres d'or ou d'argent sur parchemin de pourpre. Ceux, au contraire, pour lesquels le parchemin ordinaire était trop cher se procuraient un parchemin ayant déjà servi dont ils faisaient disparaître l'écriture, pour y coucher un nouveau texte. Ces manuscrits se nomment palimpsestes. L'ancienne écriture ne peut, le plus souvent, être reconstituée que par des procédés chimiques. Le papier (papier de coton ou de lin) ne fit son apparition qu'à partir du huitième siècle. Il fut importé de Chine. Au point de vue de l'écriture, les manuscrits se divisent en deux catégories, manuscrits en lettres onciales et manuscrits en lettres cursives. Jusqu'au neuvième siècle, ils sont en lettres onciales. On compte environ cent trente de ces manuscrits. Voici les plus anciens :

Le Vaticanus,du quatrième siècle. Ce fac-similé représente le passage Marc 16/6-8, qui, dans ce manuscrit, termine l'Évangile de Marc. Le Sinaïticus, du quatrième ou du cinquième siècle. C'est le seul manuscrit en lettres onciales qui renferme le Nouveau Testament, tout entier. Il entre à la Bibliothèque Vaticane entre 1475 et 1481. C'est l'un de nos plus précieux onciaux; il contient la Bible complète [Ancien Testament + Nouveau Testament] avec quelques lacunes, puisque le NT s'arrête à Hébreux 9/14. La fin est due à un copiste du 15ème siècle. On voit ici la fin de l'Évangile selon Marc (Marc 16/5-8) avec son titre final « kata Markon »; le texte s'achève avec le verset 8: « Elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur ».

Codex Sinaïticus. Ce fac-similé représente le passage Hébreux 12/27-29. Découvert en 1844 par un jeune allemand nommé Tischendorf, dans une corbeille à papier du couvent Sainte Catherine au Sinaï ! Après négociations, ce jeune homme obtint que le manuscrit soit offert au tsar de Russie. Après la révolution de 1917, l'URSS le revendit au British Museum à Londres pour une somme dérisoire!

L'Alexandrinus, du cinquième siècle. Codex Alexandrinus. Ce fac-similé représente le passage Jean 1/1-5. Détenu à la

Bibliothèque Vaticane, cette traduction latine du Nouveau Testament antérieure à la Vulgate de Saint Jérome a probablement été faite en Italie. La page ici présentée contient Matthieu 22/2-16, parabole des invités au festin nuptial.

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Papyrus RYLANDS Le plus ancien fragment du Nouveau Testament. Trouvé en Égypte , il rassemble au recto les versets Jn 18,31-33 et au verso les versets Jean 18, 37-38. Il est actuellement détenu à J.Rylands Library, Manchester. L'existence d'un témoin aussi précoce, trouvé si loin du lieu de rédaction de l'Evangile selon Jean, plaide sans aucun doute pour une rédaction de cet Evangile avant la fin du premier siècle. Papyrus CHESTER BEATTY Le papyrus 45 composé de 30 feuilles comporte les 4 Evangiles (dans l'ordre Matthieu - Jean - Luc - Marc), et les Actes. Découvert dans le Fayyoum en Egypte, il est actuellement détenu à Chester Beatty Library, Dublin. La page présentée ici contient la parabole du bon Samaritain (Luc 10/29-37) et l'épisode de Marthe et Marie (Luc 10/38-42).

HISTOIRE DE LA BIBLE Les textes originels de la Bible: Un petit retour dans l'histoire du monde, nous permettra de mieux situer dans le temps ce livre que nous voulons découvrir. L’ECRITURE. A une époque lointaine, le Moyen-Orient voyait fleurir de prodigieuses civilisations, avides de conquêtes, mais aussi de connaissances. Chaque civilisation inventait son propre système d'écriture hiéroglyphes égyptiens, caractères cunéiformes dans la vallée de l'Euphrate.., mais chacun comportait des centaines de signes conventionnels désignant chacun un mot ou une syllabe. Cette découverte de l'écriture alphabétique transformait le monde civilisé d'alors, permettant à des gens de conditions modestes de lire et écrire.

«ART DE FIXER LA PENSEE HUMAINE AU MOYEN DE CARACTERES OU DE SIGNES LISIBLES». On appelle ECRITURE ONCIALE l'écriture en majuscules. ECRITURE CURSIVE l'écriture en minuscules. L'écriture est sans doute née vers 3200 avant Jésus Christ. C'était une écriture idéographique ou

pictographique par représentation des idées ou des objets par des dessins. L'écriture est indispensable pour fixer un message. L'écriture rappelle le message originel et évite les inconvénients des défauts de la mémoire. L'écriture regroupe les paroles reçues. L'écriture rend le texte indépendant de son auteur, même s'il est décédé. L'écriture rend le lecteur responsable : « Ils ont Moïse et les prophètes, qu'ils les écoutent.. ». EN EGYPTE, on écrivait avec un pinceau ou un roseau mâché avec de l'encre rouge ou noire. Elle évolua vers une écriture cursive. Pour les inscriptions dans la pierre, les Egyptiens continuèrent d'employer les HIEROGRAPHES (nom donné par les Grecs: « gravures sacrées »). C'étaient des signes-images. La pierre de Rosette découverte en 1 798 était écrite en Grec et en Egyptien ancien (hiéroglyphes et écriture démotique). C'est ce qui permit son déchiffrement (Champollion en 1822).

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EN MESOPOTAMIE, le scribe écrivait avec un roseau pointu dans l'argile encore molle qu'il faisait ensuite sécher au soleil ou cuire pour la durcir. Ces tablettes d'argiles avaient diverses tailles. La difficulté pour inciser l'argile molle conduisit à employer une autre technique :

L'ÉCRITURE CUNÉIFORME (traits en forme de clous), du latin « cunéus » qui veut dire « clou » dont l'empreinte était la base de l'écriture, d'abord

pictographique, puis à valeur syllabique. Ecritures Alphabétiques. Elles sont d'origine encore en partie mystérieuses. Cependant, on a évolué du pictogramme vers les syllabes, puis vers la reproduction des sons (CONSONNES pour les sons produits par la bouche ou la gorge; VOYELLES pour les sons produits par les cordes vocales). Au départ, on se servit pour représenter la consonne du dessin représentant un objet commençant par cette consonne : ALEPH (« boeuf ») ; BETH (« maison » EXEMPLE REMARQUABLE : « CELUI... qu'ils ont percé » = aleph et tav : boeuf et croix (marque). ECRITURE HEBRAIQUE. Telle qu'on la connaît dans les manuscrits et les éditions de la Bible, elle vient de l'alphabet araméen, lui-même issu du phénicien. Elle va se développer séparément après la création de l'état de David et de Salomon. L'hébreu à 22 lettres ou signes de consonnes, chacune portant un nom emprunté à un objet dont cette lettre rappelle l'image. Avec l'exil et la déportation, cette écriture va « mourir ». Elle ne servira plus qu'à recopier les textes littéraires et bibliques. L'écriture araméenne va s'imposer dans les autres domaines de la vie. A partir d'Esdras, elle sera utilisée pour recopier les textes sacrés. Elle va finir par s'intégrer tellement bien qu'on va l'appeler l'HÉBREU CARRE. L'ordre des lettres est attesté par les ECRITS ALPHABÉTIQUES. (Psaume 119, Proverbes 31).

ECRITURE GRECQUE. Elle apparaît au 8è s. av. Jésus Christ. Elle dérive de l'écriture phénicienne. Il y a eu transformation de 4 consonnes gutturales en voyelles, puis adjonction de 5 nouvelles lettres. La dernière lettre en hébreu est « TAV » (« Tau » en grec) ; la dernière lettre grecque est « OMÉGA ». ECRITURE LATINE. Elle dérive d'une écriture grecque archaïque locale. II y eut évolution progressive. Le latin n'apparut que très tard en Palestine, en relation avec l'occupation romaine. Il n'était parlé que dans les hautes sphères et dans l'armée. Le grec restait la langue de communication entre occupants et occupés. C'est pourquoi même l'épître aux Romains n'a pas été écrite en latin. Le mot « alphabet » vient de la première et de la deuxième lettre de l'alphabet grec. CONCLUSION : La Bible en tant qu'écriture est la preuve du fait que Dieu s'incarne dans l'histoire humaine, comme il le fera en Christ. Il a voulu des Ecrits pour nous rendre sages à salut par la foi en Christ. Il nous permet ainsi de pouvoir avoir sans cesse et à volonté recours à ce qu'il a voulu nous révéler.

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Nous devenons sans excuses de ne pas connaître sa volonté : « Ils ont Moïse et les Prophètes... ». Restera à considérer la question de la lecture et de la compréhension des Ecritures. LES TABLETTES. On sait que lorsque les hommes ont imaginé transmettre leurs pensées, leurs paroles, ils leur venaient à l'idée de le faire en gravant des signes sur des sortes de briques plates en terre glaise molle. Ces briques étaient recouvertes d'écriture, puis séchées au soleil ou cuites au four. Ce procédé était très répandu dans les pays du bassin oriental de la Méditerranée, berceau des civilisations connues. On a retrouvé des milliers de ces tablettes. Cette écriture est dite cunéiforme, c'est-à-dire en forme de clous. Elle était tracée au moyen d'un burin biseauté, une sorte de clou, dont on fixait l'empreinte. Il existait des bibliothèques entières réalisées ainsi et contenu des milliers de tablettes. Une découverte archéologique importante fût celle de la littérature religieuse de RAS SHAMRA, à Ugarit en SYRIE du Nord (1927-1937). Ces documents utilisent une sorte d'alphabet relativement simple, assez facile à lire et proche de l'hébreu. Il est très frappant de constater que de telles découvertes se situent pratiquement dans la région où Moïse a reçu de Dieu l'ordre d'écrire (Exode 17/8-14). La tablette d'argile était un support courant pour l'écriture à l'époque d'Abraham, autre personnage clé de la Bible et qui vécut un temps en Mésopotamie, à UR en Chaldée, 2000 ans avant Jésus-Christ. Il est donc bien probable que les premiers textes de la Bible ont été gravés sur des tablettes d'argile. W.H GUITTON écrit: « Il ressort de toutes les découvertes archéologique qui ressuscitent une époque antérieure à celle d'Abraham, que les chefs de tribus aimaient à conserver les tablettes écrites en caractères cunéiformes, sur lesquelles les faits relatifs à leurs ancêtres étaient relatés avec soin ». Il est vraisemblable de penser que la famille « élue » d'où devait sortir le peuple « élu » a su garder pieusement, ce qui, accru des apports successifs, est parvenu intact à Abraham et plus tard à Moïse.

Primitivement, l'écriture était «pictographique ou

idéographique», c'est-à-dire qu'on dessinait les choses, les objets, évoquant les idées qu'on voulait transmettre. Puis elle se transforma et devint « syllabique » c’est-à-dire qu'elle représenta les sons des mots eux-mêmes et non plus les choses qu'ils représentent, il fallait beaucoup de signes pour écrire ce qu'on voulait dire. Chez les Egyptiens, les signes sont appelés « hiéroglyphes » (de « IEROS=sacré) parce qu'ils étaient particulièrement

utilisés par les prêtres et pour le culte. Les Hiéroglyphes peuvent avoir 1. Une valeur figurative le signe lion, représentant le lion. 2. Une valeur idéographique le signe « homme dansant » représentant la joie. 3. Une valeur phonétique un signe représentant deux ou trois consonnes.

Moïse, élevé dans toute la science des Egyptiens, savait certainement lire et écrire ces signes. Après tous ces essais, on simplifia de plus en plus et on en vint à imaginer des lettres. Ce flot l'écriture dite

«alphabétique ». Pour la correspondance, ou pour des textes de peu d'étendue, on utilisait une sorte d'encre-peinture et une tige de roseau (calame) avec laquelle on dessinait des lettres sur des tessons de poteries appelés « ostraca ». Le papyrus. C'est la terre des Pharaons qui fût le berceau de cette importante découverte: le papyrus.

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L'écorce de cette plante aquatique, était détachée en rubans de 6 à 7cm de largeur, qui étaient ensuite cousus et formaient des rouleaux de 7 à 8 m de longueur. Les phéniciens découvrirent un traitement à base d'huile qui les rendait moins cassant. Ce support léger était d'un emploi tellement plus facile que les tablettes, qu'il se répandit rapidement. Le parchemin. La matière « royale » fut sans aucun doute le parchemin (ou vélin). C'est celle qui subsista longtemps, jusqu'à l'invention du papier que nous connaissons et qui fit sa première apparition en occident vers le huitième siècle (papier de lin ou de coton). Il fut importé de chine. La préparation du cuir de mouton, de chèvre ou de veau pour cet usage fut perfectionnée à Pergame (ville d'Asie Mineure) à la fin de second siècle. Ce serait de là, que lui viendrait son nom de parchemin (de Pergamé «velin de peau »). Plus résistant que le papyrus, il le supplante graduellement. La peau d'animal préparée pour l'écriture était d'abord trempée dans une solution de chaux qui l'amollissait. Elle était ensuite rasée, lavée, séchée, étendue et polie à la pierre ponce. Comme le papyrus était collé en bandes, le parchemin était cousu en rubans de 15 à 30 cm de large, sur des longueurs pouvant atteindre 6 à 7 m et plus, on écrivait sur le parchemin ou sur le papyrus avec une encre faite de charbon de bois pulvérisé ou de suie additionnée d'eau et de gomme. Les juifs pieux avaient une tradition qui exigeait pour la rédaction ou la copie des textes sacrés, une encre noire pure faite de suie, de charbon de bois et de miel. Ils disaient encore que la peau devait être celle d'animal pur (selon la loi) et spécialement préparé. Les différents parchemins devaient être attachés ensemble avec des tendons d'animaux purs. Ajoutons la plume qui était un roseau taillé appelé « calame » et que l'encre se conservait dans un flacon de came, de terre ou de pierre. Moïse, auteur de Pentateuque écrivit 1 500 ans avant la venue de Jésus-Christ. Elevé à la cour de Pharaon, il fut instruit dans toute la science des Egyptiens, puis il fut en contact avec son beau-père qui était sacrificateur de Madian, or, à cette époque, qui disait sacrificateur, disait spécialiste des textes. De plus, c'est de la péninsule du Sinaï, où Moïse vécut plusieurs années, qu'avait surgi l'écriture alphabétique. Certainement, Moïse fut-il au bénéfice de cette découverte de même que celle du papyrus, car il connaissait bien l'Egypte et y séjourna même pour en faire sortir le peuple de Dieu. Moïse bénéficia donc de ces deux techniques d'avant-garde; Dieu voulait que sa Parole soit écrite et qu'elle soit connue de tous.

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