Synthèse du volet Paysage et Patrimoine€¦ · La préservation du paysage et la protection du patrimoine qui lui est intimement lié renvoient à la ... (même si le mot n’est

1 VOLET PAYSAGE ET PATRIMOINE

ÉLABORATION DU PLAN LOCAL D’URBANISME INTERCOMMUNAL – SYNTHÈSE DE L’ÉTAT DES LIEUX VERSION EN DATE DU 12 NOVEMBRE 2014

Synthèse du volet Paysage et Patrimoine



I / Contexte général ....................................................................................................... 3

A. Des notions qui renvoient au cadre de vie ......................................................... 3

B. Les orientations patrimoniales et paysagères du Schéma de Cohérence Territoriale ...... 4

II / Et dans le Plan Local d’Urbanisme intercommunal ? ........................................................... 5

A. Un patrimoine bâti exceptionnel .................................................................... 5

B. Un patrimoine paysager pluriel ...................................................................... 6



I / Contexte général

A. Des notions qui renvoient au cadre de vie

La préservation du paysage et la protection du patrimoine qui lui est intimement lié renvoient à la notion de cadre de vie, d’attractivité et de rayonnement touristique du territoire. Le paysage est devenu un des enjeux majeurs actuels. Le législateur a progressivement répondu à cette attente par une série de dispositions législatives et réglementaires dont la plus significative est la loi du 8 janvier 1993 dite « Loi Paysage ». Ceci a eu pour effet une prise de conscience et une sensibilisation réelle des principaux acteurs politiques, institutionnels ou opérationnels. Il n'existe plus beaucoup de stratégies de développement et d’aménagement des territoires qui ne placent pas le paysage au cœur de leurs préoccupations. La défense du patrimoine, qu’il soit végétal ou architectural, constitue une composante essentielle du paysage. En France, c’est au lendemain de la Révolution qu’émerge l’idée de patrimoine collectif qui inaugure le concept de la défense des biens de la nation. C’est à partir de 1830, sous Louis-Philippe, que se met en place une véritable politique patrimoniale avec la création des Inspecteurs des Monuments Historiques dont le plus célèbre sera Prosper Mérimée en 1832. Ce dernier réussit à démontrer que la sauvegarde du patrimoine est un enjeu économique et social. La notion de patrimoine (même si le mot n’est pas encore utilisé), c’est-à-dire « ce qui est considéré comme l’héritage commun » est institutionnalisée avec le décret de 1837 mettant en place la première «Commission des Monuments Historiques ». Aujourd’hui, la notion de patrimoine, d’abord cantonnée à la conservation de monuments et d’objets mobiliers, a considérablement évolué et continue de s’étendre : tout ce qui témoigne du passé et permet de comprendre le présent mérite d’être protégé, enrichi, et d’être transmis aux générations futures. Le patrimoine est désormais lié aussi à l’écologie, à des sites et des espaces naturels. Il existe 9 formes de patrimoine officielles : archéologique, monumental, urbain, rural, parcs et jardins, industriel, maritime, ethnologique, photographique. Après un siècle et demi d’existence, le service des monuments historiques a protégé par classement ou inscription près de 43 000 immeubles, 300 000 objets mobiliers dont 1 400 orgues. Chaque année, environ 500 immeubles et 3 000 objets mobiliers sont protégés au titre des monuments historiques.

La répartition des Monuments Historiques sur le territoire national



B. Les orientations patrimoniales et paysagères du Schéma de

Cohérence Territoriale

Le Schéma de Cohérence Territoriale s’est saisi de ces notions de paysage et de patrimoine en fixant 5 grandes orientations : • Valoriser le grand paysage en améliorant la qualité des perspectives visuelles vers les milieux naturels et les sites paysagers emblématiques, • Renforcer la gestion des lisières urbaines en faveur d’espaces à vivre attractifs et dynamiques, • Mettre en scène tous les patrimoines de l’Arrageois, notamment historiques, culturels, mais aussi sa nature ordinaire, • Renforcer le potentiel d’attraction du territoire pour augmenter les flux touristiques et favoriser les retombées économiques, • Développer l’image et la notoriété du territoire.



II / Et dans le Plan Local d’Urbanisme intercommunal ? L’objectif est de capitaliser et protéger le paysage et le patrimoine du territoire pour en faire un grand pôle attractif et moteur au niveau touristique. Il s’agit d’accentuer le partenariat avec d’autres agglomérations et de créer une dynamique autour du Louvre Lens, en faisant la promotion d’un territoire culturel riche, varié, de qualité et en s’inscrivant plus encore dans les flux touristiques régionaux. Le tourisme de nature et de loisirs, le tourisme patrimonial ou le tourisme de Mémoire sont entre autres pour l’Arrageois et la Région Nord-Pas-de-Calais, un important vecteur de développement économique et de soutien aux dynamiques locales ainsi que de changement d’image. La préservation et le renforcement du cadre de vie est une composante essentielle de l’attractivité résidentielle du territoire. Il s’agit aussi bien d’attirer ou retenir de nouveaux habitants que les investisseurs et promoteurs.

A. Un patrimoine bâti exceptionnel

Le patrimoine de l’arrageois est reconnu comme l’atteste les classements à l’Unesco de la Citadelle de Vauban ou du Beffroi d’Arras. Au-delà des célèbres places d’Arras, de la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Vaast et du palais Saint Vaast, se concentrent des bâtiments remarquables (hôtels particuliers, maisons bourgeoises, monuments…) qui illustrent le lustre de l’architecture de l’Artois, aussi bien dans la ville centre que dans le reste des communes de la Communauté urbaine d’Arras. Avec 225 Monuments historiques sur le seul territoire communal d’Arras (sur les 246 que compte le territoire), cette dernière est la 7e ville française comptant le plus de monuments historiques, après Paris, Bordeaux, La Rochelle, Nancy, Lyon et Rouen.

Les places d’Arras Le musée des Beaux-Arts d’Arras La cathédrale d’Arras

Mais le patrimoine de l’arrageois, malgré les destructions liées aux deux Guerres qui l’ont profondément bouleversé, est également constitué d’éléments architecturaux plus discrets, qui relèvent de la vie de tous les jours, qu’ils soient agricole (censes, moulins, pigeonniers…), religieux (abbayes, églises, chapelles, calvaires, oratoires…), industriel (estaminets, minoteries, brasseries…) institutionnel (mairies, écoles…), institutionnel (équipements, écoles, mairies…) ou civil (demeures de prestige, maisons de maitre, maison bourgeoise, maisons ouvrières).



Chapelle à Mont Saint Eloi Pigeonnier à Boiry Becquerelle Mairie de Beaumetz–les-Loges

Ancien logis abbatial de Maroeuil Ferme à Tilloy les Mofflaines Maisons bourgeoises à Saint

Laurent Blangy

B. Un patrimoine paysager pluriel

Bien qu’offrant un paysage majoritairement ouvert et dénudé, l’Arrageois présente des secteurs d’intérêt paysager distincts : Le plateau agricole de l’Artois présente un paysage très ouvert. La topographie plane et la présence très ponctuelle des boisements et des haies lui confèrent un aspect particulièrement nu, dont les seules coupures sont les villages, les châteaux d’eau, les lignes à haute tension, les silos ou les alignements d’arbres le long des routes. Le Cojeul et le Crinchon s’inscrivent de manière discrète dans le paysage, leurs présences étant essentiellement marquées par les ripisylves (formations végétales qui se développent en bordure des cours d'eau). La vallée de la Scarpe constitue le milieu le plus riche du territoire en termes d’environnement. Elle offre une palette diversifiée de paysages : autour de la Scarpe canalisée, sont présents des boisements, des secteurs dédiés au tourisme et aux loisirs, des zones agricoles, d’habitat et d’activités, notamment industrielles. Les villages implantés en haut des versants dominent la vallée. Fortement marqués par l’eau, les paysages naturels de la vallée sont connectés avec l’agglomération et contribuent ainsi à la pénétration de la nature en ville. Le belvédère artésien est ouvert vers le sud sur le grand plateau de l’Artois et vers le nord sur le bassin minier. Il domine le territoire, le Mont-Saint-Eloi, le mémorial de Vimy et Notre-Dame-de-Lorette constituant des points de repères visibles depuis une grande partie du territoire. Il constitue un secteur fort du point de vue paysager, d’une part par la présence d’importants lieux de mémoire et d’autre part par son aspect de paysage mosaïque, entre villages bosquets, boisements et cultures.



L’agglomération d’Arras se positionne au fond de la vallée de la Scarpe, seules ses quelques tours d’habitations et l’artificialisation industrielle récente du belvédère nord ponctuent l’horizon. La position en cuvette d’Arras et les reliefs du belvédère artésien permettent un dialogue visuel entre la ville et la campagne, ce qui est une spécificité forte du territoire. Il n’existe pas, sur le territoire de la Communauté urbaine d’Arras, de trame végétale structurant le territoire. Le patrimoine paysager est plutôt constitué d’éléments récurrents, certains pouvant être considérés comme des objets (les 84 nécropoles militaires de nationalités variées, qui sont de véritables « motifs » de paysage, les signaux comme les tours de l’abbaye de Mont Saint Eloi ou les pierres du diable, les murs d’enceinte et les clôtures, les ouvrages d’art, les vestiges

archéologiques, les abreuvoirs…).

Calvaires, cimetières ou boisements isolés rythment timidement le paysage…

Les aménagements techniques (infrastructures, lignes électriques, éoliennes, châteaux d’eau…) et constructions (entrepôts agricoles ou industriels, tours d’habitations…) créent des ruptures visuelles fortes, accentuées par la planéité du territoire

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