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© Delagrave 2019 • Management 1re STMG
Synthèse rédigée
1. Comment caractériser les stratégies des organisations
publiques ?
A. Des stratégies diverses liées à des missions diverses La notion d’organisation publique renvoie à une très grande diversité d’organisations.
Les organisations publiques englobent les administrations publiques centrales (ex. : ministère
des Armées), les établissements publics à caractère administratif (ex. : Pôle emploi), les
établissements publics de santé (ex. : CHU), les entreprises publiques (ex. : SNCF) et les
collectivités territoriales (communes, départements, régions).
Les organisations publiques ont donc des missions très diverses liées à des domaines
d’intervention très variés : défense du territoire, santé, transport ferroviaire, insertion
professionnelle, éducation, culture, aménagement du territoire, développement économique…
La très grande variété de ces domaines d’action génère une très grande diversité de stratégies.
Chaque organisation publique effectue en effet des choix stratégiques en fonction des
missions qui lui sont assignées.
B. Des stratégies contraintes par le respect des principes du service public Malgré leur diversité, les organisations publiques partagent toutes une finalité commune :
produire des services publics pour satisfaire l’intérêt général. Le profit n’est donc pas la
finalité recherchée. Un service public désigne la prise en charge d’une activité d’intérêt
général, c’est-à-dire d’une activité qui intéresse l’ensemble de la population concernée.
Les stratégies des organisations publiques sont ainsi définies dans le respect de l’intérêt
général. Elles expriment la volonté de la collectivité tout entière et ne servent pas des intérêts
particuliers.
Elles doivent notamment respecter les trois principes fondamentaux du service public :
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– le principe d’égalité : il signifie que toute personne a un droit égal à l’accès au service
public et doit être traitée de la même façon que tout autre usager du service ;
– le principe de continuité : il repose sur la nécessité de répondre aux besoins d’intérêt général
sans interruption ;
– le principe d’adaptabilité : il signifie que le service public ne doit pas demeurer immobile
face aux évolutions de la société. Il doit suivre les besoins des usagers ainsi que les évolutions
techniques.
2. Comment distinguer les différents modes d’intervention
des organisations publiques ?
A. Le mode de gestion directe Au niveau national, l’État et les administrations publiques centrales gèrent directement
l’ensemble des services publics relevant de missions régaliennes (police, justice, défense …).
Au niveau local, la gestion directe repose essentiellement sur la régie directe. La régie directe
est un mode de gestion des services publics dans lequel la personne publique assure
directement la gestion du service public. La personne publique (ex. : une commune) est alors
responsable de l’organisation de ce service public (ex. : eau potable et assainissement), de son
fonctionnement et du personnel employé. En outre, elle supporte toutes les dépenses et perçoit
toutes les recettes liées à ce service public.
B. La gestion déléguée ou délégation de service public La délégation de service public (DSP) est un mode de gestion privilégié pour la gestion des
services publics industriels et commerciaux. C’est un contrat administratif par lequel une
personne morale de droit public confie à une personne privée, pour une durée limitée, la
gestion d’un service public dont elle a la responsabilité.
Le choix pour les organisations publiques de recourir à une DSP peut s’expliquer par :
– la volonté de bénéficier du savoir-faire, de l’expertise technique de l’entreprise délégataire
et la confiance dans l’efficacité du service qui sera rendu ;
– le transfert du risque au délégataire puisqu’il assume seul la fourniture du service public et
donc le risque d’exploitation ;
– la volonté de réaliser des économies d’échelle, c’est-à-dire des économies liées à la baisse
du coût unitaire de production grâce au partenariat avec un industriel.
Le principal risque de recourir à une DSP repose sur la perte de maîtrise et d’autonomie du
service public par l’organisation publique. De plus, en confiant à un délégataire privé la
fourniture du service public, les organisations publiques courent le risque de se retrouver
dépendante de ce délégataire.
C. Les contrats de partenariat public-privé Les contrats de partenariat public-privé concernent essentiellement les gros chantiers de BTP :
bâtiments publics (ex. : écoles de Marseille, le ministère de la Défense), infrastructures de
transports (ex. : lignes à grande vitesse Paris-Bordeaux ou Paris-Rennes), stades (ex. : Stade
Vélodrome), prisons…
Dans un contexte financier très contraint (dette publique élevée), le recours aux PPP
(Partenariats Public-Privé) permet aux organisations publiques de réaliser rapidement de gros
chantiers, tout en en étalant le coût sur de nombreuses années. La construction et la gestion
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des bâtiments ou infrastructures publics étant financés (totalement ou partiellement) par le
secteur privé, cela évite aux organisations publiques de devoir s’endetter lourdement.
Ces contrats sont désormais très critiqués en raison de leur coût financier. L’État ou les
organisations publiques concernées doivent en effet s’acquitter de loyers très élevés, auxquels
s’ajoutent des frais supplémentaires de maintenance. Les coûts à long terme peuvent alors
dépasser les investissements initiaux.
D. Les marchés publics Les marchés publics permettent à l’administration de recourir à une personne privée pour
répondre à ses besoins en matière de travaux, de fournitures ou de services, nécessaires à
l’exécution d’un service public, en échange d’un prix qu’elle acquitte. Ce sont des contrats
conclus par l’État et ses établissements publics administratifs ou les collectivités territoriales
et les établissements publics locaux.
Par exemple, à l’issue d’une procédure de marché public, la préfecture de police de Paris a
retenu Volkswagen afin d’équiper ses patrouilles en véhicules électriques et hybrides
rechargeables.
3. Quelles sont les spécificités des entreprises publiques ?
A. Des entreprises contrôlées par les pouvoirs publics Une entreprise publique est une entreprise sur laquelle l’État ou d’autres collectivités
territoriales peuvent exercer directement ou indirectement une influence dominante du fait de
la propriété, de la participation financière ou des règles qui la régissent.
Il n’y a pas de statut unique de l’entreprise publique en France.
Au niveau national, on peut cependant identifier 3 principaux statuts :
– l’Établissement Public Industriel et Commercial ou EPIC (ex. : la RATP) ;
– la société nationale à capitaux 100 % publics (ex. : la SNCF) ;
– la société anonyme avec une participation majoritaire de l’État (ex. : EDF).
Au niveau local, il existe également des Entreprises Publiques Locales. Elles peuvent prendre
3 formes :
– les Sem (Société d’économie mixte) : elles associent capitaux publics et privés ;
– les Spl (Société publique locale) : sociétés à capital 100 % public ;
– les SemOp (Société d’économie mixte à opération unique) : elles sont constituées pour une
seule mission, puis dissoutes une fois cette mission effectuée.
B. Des entreprises poursuivant une mission de service public Les entreprises publiques interviennent dans des activités d’intérêt général essentielles à la
population (énergie, transports, courrier, défense). Ces activités relèvent donc d’une mission
de service public.
L’État cherche ainsi à contrôler certains secteurs jugés stratégiques (industrie de l’armement,
nucléaire…). Cela lui permet également de garantir des services publics de qualité à des prix
identiques pour tous les usagers (électricité, gaz, courrier…).
C. Des entreprises en situation de concurrence Les entreprises publiques opèrent de plus en plus sur des marchés ouverts à la concurrence.
Elles ont perdu (ou sont en passe de perdre) une grande partie de leur monopole.
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Par exemple, la RATP a perdu progressivement son monopole sur le réseau de transports
francilien. L’exploitation de toute nouvelle ligne (métro, tramway ou bus) est désormais
soumise à la concurrence. Fin 2024, la RATP opèrera sur un marché concurrentiel, celui des
bus en Île-de-France.
Cette ouverture à la concurrence, appelée libéralisation, pousse les entreprises publiques à
évoluer dans des secteurs marchands et concurrentiels, et donc à adopter des pratiques
commerciales similaires à celles des entreprises privées. Par exemple, La Banque Postale va
lancer sa néobanque 100 % digitale, Ma French Bank, pour contrer les offres concurrentes.
D. Des entreprises obéissant à une logique privée Les entreprises publiques poursuivent de plus en plus une logique de recherche du profit et de
rentabilité. C’est le cas d’EDF qui, en 2018, a réalisé un bénéfice de 15 milliards d’euros.
Elles obéissent désormais davantage à une logique privée y compris dans la gestion de leurs
ressources humaines, comme en témoigne l’évolution du statut de leurs salariés. La plupart
des entreprises publiques n’embauchent plus de fonctionnaires et le nombre de salariés de
droit privé dans ces entreprises ne cesse d’augmenter.
4. Quels facteurs influencent les stratégies des
organisations publiques ?
A. Le cadre européen et les politiques européennes Les stratégies des organisations publiques sont fortement influencées et contraintes par le
cadre fixée par l’Union européenne.
La politique de l’Union européenne repose dans de nombreux domaines (énergie, transports,
services) sur un mouvement de libéralisation consistant à mettre fin aux monopoles publics et
à ouvrir les différents marchés nationaux à la concurrence. Cette politique européenne
impacte fortement les entreprises publiques françaises.
Dans de nombreux domaines (environnement, finances publiques …), le Parlement européen
fixe des trajectoires et des objectifs à atteindre. Il appartient ensuite aux États et aux
organisations publiques d’inscrire leur action dans le respect de ces objectifs.
Par exemple, au moins 32 % de la consommation énergétique de l’Union européenne devra
provenir de sources renouvelables (soleil, vent…) d’ici 2030.
B. Le contrôle budgétaire de la Cour des comptes La Cour des Comptes a pour mission, d’après la Constitution, de s’assurer du bon emploi de
l’argent public et d’en informer le citoyen.
Son rôle est donc de procéder à la vérification et à la certification des comptes publics de
l’État, de la Sécurité sociale, des entreprises publiques et de l’ensemble des établissements
publics. Elle vise ainsi à s’assurer de la bonne gestion des fonds publics.
Les stratégies des organisations publiques doivent donc tenir compte de ce contrôle
budgétaire.
C. L’influence des groupes de pression Un lobby ou groupe de pression est un groupe de personnes créé pour promouvoir et défendre
des intérêts privés en exerçant des pressions ou une influence sur des personnes ou des
institutions publiques détentrices de pouvoir.
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Les groupes de pression cherchent à influencer directement ou indirectement les stratégies des
organisations publiques, l’élaboration de mesures législatives, normes, règlements et plus
généralement, toute intervention ou décision des pouvoirs publics.
On retrouve beaucoup de groupes de pression dans les domaines très encadrés du point de vue
législatif : agriculture, santé, automobile, alcool, finance…
La transparence de l’action publique est donc devenue essentielle pour redonner confiance
aux citoyens envers la politique et les personnalités politiques. En effet, la multiplication ces
dernières années des révélations en matière de corruption, de trafic d’influence, de conflits
d’intérêt ont profondément écorné l’image du corps politique et de l’action publique.
D’où la création en 2013 de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique
(HATVP) qui est chargée de contrôler les déclarations de situation patrimoniale et les
déclarations d’intérêts de nombreux responsables publics. Il s’agit d’éviter toute situation de
conflits d’intérêt. La loi définit la notion de conflits d’intérêts comme « toute situation
d’interférence entre un intérêt public et des intérêts publics ou privés qui est de nature à
influencer ou à paraître influencer l’exercice indépendant, impartial et objectif d’une
fonction ».