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414 sun UNE SONDE, etc. Usage , et sur le choix des personnes à qui ii convient de confier le soin de pareilles ex- périences : ce sont, dit-il , les hommes fini se Consacrent à l'avancement de l'histoire natu- relle, qui possèdent le savoir, l'esprit d'obser- vation, la patience et le zèle nécessaires pour remplir un pareil objet, pour se servir avanta- - i=")eusement de ce qui est bon, et pour réparer ce qu'ils pourraient trouver de défectueux. L'ouvrage de M. Luïscius ayant été rendu public par la voie de l'impression , il ne nous appartient pas de porter ici aucun jugement sur le mérite de son bathomètre , et des principes sur lesquels il est établi. Il nous suffira d'ob- server que cet instrument est un perfectionne- ment remarquable de tous ceux qu'on a pro- posés jusqu'ici pour le même Objet : d'ailleurs c'est à l'expérience qu'il appartient de pronon- cer suir l'application de cet ingénieux instru- ment aux objets impOrtans que l'auteur a eu en vue. TABLEAU COMPARATIF DES RÉSULTATS DE LA CRISTALLOGRAPHIE ET DE L'ANALYSE CHIMIQUE, Relativement à la classification des Mindr.zux. Par M. l'Abbé H AÜY , Chanoine honoraire de l'Eglise Métropolitaine de Paris ; Membre de la Légion d'Hon- neur et de l'Institut ; Professeur de Minéralogie du Muséum d'Histoire naturelle , et de la Faculté des Sciences à l'Université impériale ; des Académies des Sciences de Saint-Pétersbourg 'et de Berlin et de plu- sieurs autres Sociétés savantes (1). Extrait par M. TONNELLIER Garde du Cabinet de Minéralogie du Conseil des Mines. LORSQUE de nouvelles découvertes viennent agrandir le domaine des sciences naturelles, les méthodes ou les systèmes , qui ne sont que les tableaux des connaissances dont ces scien- ces se composent, doivent naturellement éprou- ver des modifications ; mais si les principes adoptés pour la base de la classification ont été pris dans la nature , ils Subsistent dans toute leur intégrité , et la facilité avec laquelle ils se prêtent à de nouvelles applications , en démontre à la fois la justesse et la fécondité. Tel est le sort honorable qui était réservé à la méthode dont M. Haiiy a été le créateur, et dont il s'est servi avec tant d'avantage (i) Un vol. in-8°. A Paris, chez Counctna , quai des Augustins, 110. 57. 415

TABLEAU COMPARATIF

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Page 1: TABLEAU COMPARATIF

414 sun UNE SONDE, etc.Usage , et sur le choix des personnes à quiii convient de confier le soin de pareilles ex-périences : ce sont, dit-il , les hommes fini seConsacrent à l'avancement de l'histoire natu-relle, qui possèdent le savoir, l'esprit d'obser-vation, la patience et le zèle nécessaires pourremplir un pareil objet, pour se servir avanta-

-i=")eusement de ce qui est bon, et pour réparerce qu'ils pourraient trouver de défectueux.

L'ouvrage de M. Luïscius ayant été rendupublic par la voie de l'impression , il ne nousappartient pas de porter ici aucun jugement surle mérite de son bathomètre , et des principessur lesquels il est établi. Il nous suffira d'ob-server que cet instrument est un perfectionne-ment remarquable de tous ceux qu'on a pro-posés jusqu'ici pour le même Objet : d'ailleursc'est à l'expérience qu'il appartient de pronon-cer suir l'application de cet ingénieux instru-ment aux objets impOrtans que l'auteur a euen vue.

TABLEAU COMPARATIFDES RÉSULTATS DE LA CRISTALLOGRAPHIE

ET DE L'ANALYSE CHIMIQUE,

Relativement à la classification des Mindr.zux.

Par M. l'Abbé H AÜY , Chanoine honoraire de l'EgliseMétropolitaine de Paris ; Membre de la Légion d'Hon-

neur et de l'Institut ; Professeur de Minéralogie duMuséum d'Histoire naturelle , et de la Faculté des

Sciences à l'Université impériale ; des Académies des

Sciences de Saint-Pétersbourg 'et de Berlin et de plu-

sieurs autres Sociétés savantes (1).

Extrait par M. TONNELLIER Garde du Cabinet de Minéralogie duConseil des Mines.

LORSQUE de nouvelles découvertes viennentagrandir le domaine des sciences naturelles,les méthodes ou les systèmes , qui ne sont queles tableaux des connaissances dont ces scien-ces se composent, doivent naturellement éprou-ver des modifications ; mais si les principesadoptés pour la base de la classification ontété pris dans la nature , ils Subsistent danstoute leur intégrité , et la facilité avec laquelleils se prêtent à de nouvelles applications , endémontre à la fois la justesse et la fécondité.Tel est le sort honorable qui était réservé àla méthode dont M. Haiiy a été le créateur,et dont il s'est servi avec tant d'avantage

(i) Un vol. in-8°. A Paris, chez Counctna , quai des

Augustins, 110. 57.

415

Page 2: TABLEAU COMPARATIF

416 ItSIILTATS DE LA CRISTALLOGRAPHIEpour distribuer d'une manière plus philoso-phique l'ensemble des êtres qui constituent lerègne minéral. Depuis l'impression du Traite'de _Minéralogie de ce savant justement célèbre,époque à laquelle la minéralogie, envisagéesous une forme absolument nouvelle , se vitélevée au rang. des sciences exactes, des subs-tances qui avaient échappé aux recherchesdes voyageurs , ont été l'objet de plusieursdécouvertes importantes ; les droits qu'ellesavaient à 'figurer, comme espèces, dans la mé-thode , ont été examinés et reconnus ; d'au-tres qui avaient été mises en réserve, à raisondes doutes qu'elles laissaient à éclaircir , sesont présentées avec des caractères distinctifsmieux prononcés ; -elles occupent maintenantdans la série des espèces connues , les placesqui les attendaient et dont plusieurs avaient étésignalées d'avance. Un petit nombre , quiavaient éte classées provisoirement , .s'étantprêtées depuis à une étude plus 'approfondie ,ont permis d'apercevoir le lien jusqu'alors ca-ché qui les unissait aux espèces déjà connues,dont on les avait séparées. De nouvelles, obser-vations ont fourni à l'illustre auteur de laThéorie sur la Structure des Cristaux' , lesmoyens de donner un nouveau degré de per-fection à son beau travail sur les formes primi-tives des substances Minérales cristallisées , etl'ont mis à portée de déterminer d'une manièreplus rigoureuse les valeurs des angles primitifs.

Le lraité de illinéralogie de M. Haiiy paruten i8oi , comme un édifice établi sur des fou-démens solides, mais qui laissait encore de8pierres d'attente : les nombreuses découvertes

qui

roua. LA CLASSIFICATION DES MIl\dRAII.X.

qui se sont succédées depuis, ont fourni de nou-veaux matériaux que l'auteur doit s'empresserde mettre en oeuvre dans une seconde édition,devenue d'autant plus ,nécessaire que la pre-mière est presque épuisée. L'ardeur avec laquellece savant s'applique à reculer de plus en plusles limites d'une science qu'il a cultivée avecdes succès si brillans , donne lieu d'espérer quedans peu le public pourra jouir du fruit deson travail. En attendant, il vient de publierun tableau de sa méthode : q,uoiqu>en le com-posant il ait eu principalement en vue lesjeunes minéralogistes qui vont puiser les con-naissances à la source même en assistant à sesleçons, il en a. dit assez pour faire connaîtreà ceux qui le liront, les progrès que la minéra-logie a faits depuis l'impression de son Traitd.

" Nous allons tâcher de donner dans l'extrLitsuivant, une. idée juste ,et exacte de cet ou-vrage, dont le mérite a pour garantie le Domde l'auteur.

Le Tableau comparatif des résultats de laCristallographie et de l'analyse chimique estdivisé en deux parties. La première présentela série des espèces minérales déterminées prin-cipalement à l'aide de la théorie de l'auteur surla théorie des cristaux ; la seconde expose lesdivers résultats de l'analyse chimique com-parés entre eux et avec ceux de la cristallo-graphie, et renferme un grand nombre de notessavantes qui servent de développement auxconnaissances répandues dans les leçons quel'auteur donne chaque année au Muséum

Folume 25. - D d

Page 3: TABLEAU COMPARATIF

418 IdSULTATS DE LA CRISTALLOGRAPHIE

d'histoire naturelle, et dont la première partiefournit le texte. L'une et l'autre sont précédéesd'une introduction dans laquelle M. Haiiy faitconnaître le but qu'il s'est proposé lorsqu'ilentreprit l'ouvrage qu'il publie aujourd'hui,et le plan qu'il a suivi dans l'exécution.

La série des espèces minérales de toutes lesclasses, parmi lesquelles ne sont pas comprisee26 substances douteuses, placées dans un ap-pendice particulier, ne s'étend pas au-delà de161. Ce nombre inférieur à celui des espècesadmises par M. Werner, lequel est porté à 262dans le, tableau de la méthode de ce savantillustre , inséré par M. Léonhard dans le troi-sième volume de son Maizuet de Minéralogie ,l'est encore plus à celui des espèces classéesdans les tableauxrninéralogiques de M. Karsten ,lequel s'élève jusqu'à 312. Une différence aussinotable dans le nombre des espèces établies pardes savans d'un mérite aussi distingué, ne peutvenir que de la diversité des principes de clas-sification qu'ils ont cru devoir adopter.

Le savant académicien de Berlin s'est at-taché particulièrement aux résultats de l'ana-lyse chimique ; le célèbre professeur de Frey-berg fait usage pour le même objet de ca-ractères extérieurs , apparens et sensiblesM. Haiiy a emprunté de la chimie tous les se-cours que cette science pouvait lui prêter. Illui doit ses classes et ses ordres, qu'il fait dé-pendre de propriétés qu'elle seule peut nouedévoiler. C'est encore la chimie qui lui a fournides genres naturels, en lui indiquant les basescommunes qui lient entre elles plusieurs subs-tances et les principes particuliers qui les dis-

POUR LA GLASSIFIGATTON DES IIIN1:RAHX. ,419

tinguent Mais avant de baser uniquement siirl'analyse chimique la détermination des espè-ces, il en a examiné les résultats pour s'assurers'ils étaient toujours à l'abri d.e toute incerti-tude. Or en parcourant avec un il attentif lesrésultats des diverses analyses dues aux phisgrands maîtres, et rapportés avec la plus grandeexactitude dans la seconde partie de cet ou-Vrage , on voit, 1°. qu'il s'en faut de beaucoupque ceux qu'ont offerts, par exemple, les ana-lyses des; substances terreuses qui 'composentla seconde crasse , correspondent à l'unité demolécules intégrantes qui a lieu dans tous lesindividus de chacune des espèces déterminéespar la cristallographie : 2°. que les. quantitésrelatives des principes communs dans les subs-tances regardées comme de la même espèce, va-rient souvent d'une manière sensible 'd'un ré-Sultat à l'autre , et qu'un principe qui est nuldans une partie des résultats, est indiqué dansles autres suivant divers rapports : 3'. qu'enCertains cas, si l'on s'en tenait aux résultatsdes analyses chitniques on serait fôrcé deréunir des corps que la cristallisation et la dif-férence des qualités physiques commandentimpérieusement d.e séparer , tandis que dansd'autres, 'on serait conduit à séparer des :subs-tances dont les formes subordonnées auxniênieS lois de structure avec des propriétés'physigneS pàrfaitement semblables, montrentla liaison. Ce défaut d'harmonie entre les ré-sultats de l'analyse chimique et la géométriedes Criàtatik , relativement à quelques substan-ces riiiriérales paraît, suivant M. Haiiy,, tenir.la'idttire 4flé idoyeieemployés par la chimie

D d 2

Page 4: TABLEAU COMPARATIF

420 IdSIJLTATS DE LA CRISTALLOGRAPHIE

et qui dans -l'application présentent des diffi-cultés dont la science n?a, pu encore pleine-ment triompher. L'insuffisance des efforts ten-tés par les plus habiles chimistes pour fairedisparaître certaines anomalies semblent in-diquer, d'une manière assez claire , l'influenced'une cause qui existe dans le fond même desêtres soumis à l'analyse. C'est ce que l'on verraclairement par les développemens que nousdonnerons dans la suite de cet article.

Principes La forme primitive , ou ce qui est la même,de classifi-cation de chose équivalemment , celle de la molécule

tégrante , déterminée d'après les résultats de ladivision mécanique, combinés avec ceux du cal-cul théorique, offre le caractère que M. Haüyemploie pour la distinction des espèces miné-ralogiques, toutes les fois qu'il est susceptibled'être saisi avec la précision convenable. Mais,il est des cas Où l'auteur n'a pu encore parvenirà le déterminer exactement, par le défaut deformes cristallines assez nettement pronon-cées; alors les indices de structure que présentemi minéral, joints aux caractères tirés de laphysique et de la chimie, sont employés provi-soirement, par l'auteur en attendant la déter-mination complète de la forme primitive. Cescaractères sont pour la physique, la gravité spé-cifique, la dureté, la réfraction de la lumière,l'électricité , etc. propriétés . qui tiennent detrès-près à la composition intérieure des corps,et sur plusieurs desquelles M. Hatiy a fait desdécouvertes très-intéressantes, qui sont autantde preuves de la sagacité de son génie et desa grande habileté dans l'art si difficile de bieninterroger la nature; pour la eimie l'action

roun LA,CLASSIFICATION DES MINÉRAT_TX. 421

du feu au chalumeau, celle d'un acide, d'unalkali, etc. qui résultent d'expériences simpleset faciles. On voit par ce (lui précède, quequand le caractère emprunté de la forme pri-mitive obtenue par la' division mécanique estsusceptible de se manifester, M. Haüy n'hésitepoint à lui donner la préférence en lui asso-ciant , lorsque cela devient nécessaire, les ca-ractères tirés des qualités physiques et de cer-taines propriétés chimiques: Le principe fon-damental de sa théorie, que deux substancesqui ont une 'Orme _primitive différente, et dontpar conséquent la molécule intégrante n'estpas la même, ne peuvent appartenir à la mêmeespèce , est une suite de l'idée que ce savants'est faite de l'espèce en minéralogie, idée que .personne avant lui n'a précisée d'une manièreaussi avantageuse pour les progrès de la science.L'espèce minéralogique, suivant lui, est unecollection de corps dont les molécules inté-grantes sont semblables par leur fbrme et parleur composition. Il résulte de cette manièred'envisager les minéraux, que ces corps ont deuxlimites, l'une géométrique , l'autre chimique; lapremière consiste dans la forme invariable de lamolécule intégrante, l'autre dans la compositionde la même molécule. Si les résultats de l'ana-lyse représentaient toujours parfaitement la li-mite chimique, ils suffiraient à la rigueur pourla détermination des espèces ; cela ne dispen-serait pas le minéralogiste de chercher à subs-tituer aux opérations lentes et souvént déli-cates de la chimie , des caractères plus ma-niables qui aideraient à reconnaître et distin-guer entre-elles les substances dont l'analyse

D d 3

Page 5: TABLEAU COMPARATIF

422 ,IdSULTATS DE e4k. -CRISTALLOGRAPHIE

aurait assigné les principes constituans*toujourscachés à l'oeil. Mais les minéraux sont en géné-ral plus ou moins mélangés de matières hétéro-gènes qui, primitivement suspendues 'dans lamasse de liquide oilis,'est faite la réunion de-,molécules propres, à telle espèce minérale , sesont interposées entre celles-ci dans des pro-portions très-variées. Quelquefois le mélangeest apparent., comme dans le grès cristalliséde Fontainebleau ; le plus souvent les molé-cules étrangères qu'un minéral s'est associéesà l'époque de sa formation , s'y trouvent ré-duites à. un si grand degré de ténuité, que lemélange se présente sous la fausse apparenced'uneparfaite homogénéité. Alors on ne peutplus démêler avec

certitude'parmi les prin-

cipes obtenus par la voie do l'analyse, ce quiappartient à l'espèce, de ce qui lui est étranger.L'influence bien reconnue des gangues sur lacomposition de certains minéraux peut, à lavérite,,,quelquefbis éclairer le chimiste sur lechoix chi morceau qu'il doit analyser, commeelle peut servir à rendre raison d'une partie desanomalies que semblent offrir leS résultats de

l'anal-yse faite sur des individus' de différenspays et sur ceux d'un même lieu. C'est ainsique M. Langier , qui a fait 1'4nalyse de lagrammatite du Saint-Gothard ,.i%..itrouvé que laquantité de chauk variait depuii5 jusqu'à 3opour loo. Or on .sait que ce minéral a pourgangue :4 dolomie , c'est-à-dire, une rochemélangée de, chaux et 'de magnésie etl'autre carbonatées. Le même savant aretiré.ijude magnésie de l'amphibole du, Cap de Gatedont la gangue est argileuse , tandis, que ram-

POUR LA CLASSIFICATION DES MINÉRAUX. 423

phibole. du Zillerthal dont la gangue est untalc, c'est-à-dire, une roche magnésienne , adonné à l'analyse ÷ de magnésie. Il est naturelde penser que la chaux qui est en excès danscertaines grammatites, et la magnésie qui sura-bonde dans certains amphiboles, ont été four-nies par les matières environnantes. Cette ma-nière d' élaguer la. composition d'une substanced'après la nature des corps au sein desquels ellea été . formée, est nécessairement limitée dansses applications. Dans beaucoup de circonstan-ces , le chimiste , faute de données fixes et derègles sûres , doit être très-embarrassé pourfaire le triage des vrais élémens. Or, cc Dans» tous les cas de ce genre, dit M. Haiiy, , la

cristallographie fournit un terme constantde comparaison, autour duquel viennent se

D) rallier les corps dont l'analyse laisserait laclassification indécise.- Elle fait abstractionde ces principes accidentels qui altèrent l'ho-mogénéité de la composition, et dont les ca-ractères physiques ou chimiques , tels que ladureté, la pesanteur spécifique, lafusibilité,

DD peuvent se ressentir jusqu'à un certain point.Il n'y a que la géométrie pour laquelle tousles minéraux soient purs ». La théorie de

la structure des cristaux, fondée sur Pobser,vation et sur le -calcul, supplée avantageuse-,ment à l'impuissance des résultats de l'analyse ,pour représenter la vraie limite de l'espèce. Ladivision mécanique donnant constamment etsans variation les mêmes formes primitives, ade plus l'avantage de conduire au but par désmoyens plus accessibles., plus palpables, plusimmédiats. Quant aux dimensions que la théorie

D d 4

DD

D)

Page 6: TABLEAU COMPARATIF

424 'RISULTATS. DE LA CRISTALLOGRAPHIE

des décroissemens assigne aux l'ormes des mo-lécules intégrantes, elles ont la précision suffi-sante pour l'Objet que se propose le minéralo-giste. Tels sont les titres qui assurent une pré-pondérance marquée aux caractères spécifiquesempruntés des formes cristallines. Loin denous l'idée d'élever ce caractère au - dessus desa véritable valeur. S'il est des substances aux-quelles il n'est point applicable, il est juste qu'iljouisse, dès qu'il peut se manifester, de tousles droits de supériorité que lui ont assurés lesservices rendus à la science par celui qui a suen tirer un si grand parti. Le reproche qu'onpourrait nous faire de donner trop d'impor-tance à la théorie des. cristaux sous le point devue de la classification des espèces, ne seraitpoint fondé. Sans y répondre ici d'une manièredirecte, il nous suffira de citer les expressionsdont s'est servi à ce sujet un savant minéralo-giste-, élève distingué de la célèbre Ecole desmines de Freyberg ( traduction de la Théorie-des fiions , par Werner, page 8 de la pré-face) (1). cc Ce qui a principalement contribué

aux progrès de la minéralogie en France, ceDY sont les travaux de M. Haüy dans la cristallo-

graphie par une heureuse application de lagéométrie à cette partie dela minéralogie

D, ce savant l'a portée -.à). sa perfection ; il y aD> introduit la précision et la certitude mathé-

matique Les cristaux nous présentent lesminéraux dans leur pureté et comme dansleur perfection. C'est donc clans, les cristauxqu'ilfaut principalement chercher les carac-

(i) Paris i8oz , chez Villiers,

rouR LA CLASSIFICATION DES MINRAITX. 425

'),,tères distinctifi. des minéraux et de leurs:D, espèces Voilà précisément ce qu'a fait1/I. Haüy. Lorsque le caractère emprunté 'dela forme primitive ne suffit pas , ce qui a lieutoutes les fois que celle-ci est du nombre desformes limites qui sont communes à des es-pèces distinctes , ce célèbre minéralogiste lui.associe l'indication de quelques propriétés inhé-rentes à la nature des corps , et susceptiblesd'être facilement vérifiées. S'agit-il, par exem-ple , de distinguer le spinelle et le fer oxydulé ,qui on t tous deux l'octaèdre régulier pour formeprimitive ? Le contraste que présentent leurspropriétés physiques ne permettra pas de lesconfondre. Mais pourquoi, dira-t-on, prendreen considération la forme dans le cas présent,puisque les caractères physiques et chimiquessuffisentpour distinguer le fer oxydulé du spi-nelle ? L'auteur répond que la forme sert icià distinguer le fer oxydrdé du fer oligiste dontil est très-voisin par ses autres caractères , etqui a pour noyau un rhomboïde ; que de plus,elle établit une distinction du même genre en-tre le spinelle et le corindon hyalin , qui a de,grandes analogies avec ce dernier, qu'ainsila considération des formes , dans :les cas sem-blables à celui dont il s'agit , contribue à fairemarcher la, méthode vers son but.

La molécule intégrante dans laquelle réside letype de l'espèce, échappe quelquefois à toutesles recherches ; c'eSf-ee qui a lieu dans lessubstances qui ne sont pas cristallisées. Dans cecas-, M. -11aiiy, , pour déterminer l'espèce, areCours à. des caractères empruntés des qualitésphysiques et chimiques. C'est ici que l'analyse

Espècesdont la mo-lécule inté.grante estinconnue,

Page 7: TABLEAU COMPARATIF

426 IdSITLTATS D1 LA CRISTALLOGRAP/IFEpeut être d'un grand secours, en indiquant du.moins les élémens essentiels des substances quilui ont été soumises ; alors elle fournit un prin-cipe. de classification auquel on 'peut s'en rap-porter. C'est ainsi que le fer chromate, qui nes'est présenté sous aucune forme cristalline dé-terminable , est au rang des espèces dans laméthode, parce que l'analyse, en y démon-trant la présence du chrome et du fer, a fixésa place parmi les espèces du genre qui ontle fer pour base. Le cerium oxydé que l'on n'atrouvé qu'amorphe, constitue une espèce jus-qu'ici unique dans un genre nouveau de laclasse des métaux , parce que l'on ne peutdouter d'après les résultats de la chimie, , quece ne soit un Oxyde d'un métal différent detons ceux qui étaient connus jusqu'ici. Il estdonc des circonstances oirla chimie en dit assezsur la nature des principes composans , pourqu'au défaut d'autre considération, on puisse,raisonnablement admettre au rang des espèces,certaines substances dont la molécule inté-grante reste cachée. C'est lorsqu.e l'homogé-néité et la simplicité des corps soumis à l'ana-lyse permettent d'assigner d'une manière suffi-samment approchée, les qualités 'et les quan-tités respectives des principes composans. Dathces sortes de cas les résultats de l'analyse repré-sentent ce que nous avons appelé avec l'auteur,la limite chimique:

Les espèces établies sur les seuls résultats del'analyse, quoique bien déterminées, ne serontcependant pas connues parfaitement, tant quel'on ignorera la forme des molécules intégrantesqui résultent de la combinaison des élémens.

POUIA, CLASSIFICATION DES MINII.AU-X. 427

L'auteur, à ce sujet, a soin de faire remarquerque l'on saisirait mal l'esprit de sa méthodesi l'on prétendait qu'il regarde la connaissancedes molécules intégrantes, comme absolumentindispensable pour la formation des espèces mi-nérales : c, Je pense seulement, dit ce savant?) que le défaut de cette connaissance occa-

sionne un vide d'autant plus sensible sur letableau de l'espèce , qu'il y laisse désirer un

J) objet que l'on peut peindre, pour ainsi direaux yeux, à l'aide des résultats de la divisionmécanique , tandis que les preuves de l'exis-tence des principes composans , restent con.

D, centrées dans les expériences longues et dé-licates auxquelles Ont été soumis les corps qui

)' renferment ces principes ».Les espèces fondées uniquement sur les ré-

sultats de l'analyse sont en petit nombre ; il enest beaucoup pour la détermination desquellesil est nécessaire de faire concourir vers ce butles propriétés physiques et les qualités chimi-ques. Dans quelques cas , les caractères em-pruntés de ces deux sources suffisent à la dé-termination des substances amorphes. Le rap-prochement de ces masses avec leur type spé-cifique acquiert un degré de probabilité quiéquivaut presque à une certitude.

Souvent il suet d'observer les rapports deposition qui lient les variétés amorphes avecles variétés cristallisées , pour découvrir l'ana-ldie..de nature qui. existe entre les unes et lesALTtres. Lorsqu'Qn voit , par exemple , une,nième substance sur les différens morceauxqui lui servent de support , passer de la cris-tallisation régulière à la structure simplement

.

Page 8: TABLEAU COMPARATIF

423 RE%ULTATS DE LA cnisTALLoGRArurt- laminaire, ou bien prendre le tissu granulaire

et finir par n'être plus qu'une matière com-pacte, on ne s'en laisse plus imposer par ton tesces modifications qui rendent en apparenceune même substance si différente d'elle-même.Si la masse compacte est interrompue par dePetites cavités tapissées de cristaux , dont- lamatière se fonde imperceptiblement avec cellede -la petite géode , on ne sera pas tenté defaire deux espèces de la substance cristallineet de celle qui est amorphe. La chaux carbo-natée et le quartz agate pyromaque en offrentdes exemples sensibles. En brisant des rognonsde cette dernière substance connue sous lenom de pierre à fusil , on met à découvertdes petites cavités garnies de cristaux de quartzhyalin , qui font continuité parfaite avec lamatière de la petite géode, à l'endroit du con-tact mutuel. Ce sont ces sortes de transfor-mations graduées qui , observées avec atten-tion, ont porté M. Haiiy à rapporter au mêmetype un certain nombre de substances que l'ona classées dans d'autres méthodes comme au-tant d'espèces particulières.

Nous venons d'exposer les principes qui ser-vent de base à la classification des espèces dansla méthode de M. Haiiy. Il suit de ce court ex-posé, 10. que la méthode de ce célèbre minéra-logiste est une méthode naturelle , puisquel'auteur, pour rapporter les espèces à leursgenres, à leurs ordres, à leurs classes respec-tives, a consulté exclusivement des propriétésqui tiennent essentiellement à la nature intimédes corps : 20. que cette méthode n'exclutaucundes moyens qui peuvent éclairer _stil' la nature

POUR LA CLASSIFICATION DES MINII.AUX.. 429

des objets, puisque au défaut d'un caractèreprincipal, celui qui est tiré de la forme des mo-lecules , l'auteur emprunte à la physique, à lachimie, en un mot à toutes les sources quipeuvent en fournir, des caractères d'un autregenre qui, soit par leur nombre, soit par l'im-portance des indications qu'ils fournissent, pa-raissent eu dire assez 'dans certains cas, quoi-qu'ils nelisent pas tout, pour qu'on puisse clas-ser les substances qui les ont manifestés. Nousallons maintenant faire connaître les espècesnouvelles, et les principales variétés ajoutéespar M. Haiiy- à celles dont il a parlé dans sonTraité de Minéralogie.

La première classe comprend 29 espèces , classe Pre,sons le nom de substances acidifères ; elles mière.sent distribuées par ordres et genres, fondéssur les qualités chimiques. Le premier ordrenouvellement établi, sous le nom de substancesacidrflres libres, renferme deux espèces; 1°. l'a- .Acides li-

cide .sulfurique qui, dans l'état de concentra:ln"' -tion , a une température de 3 à 4 degréstau-dessous du zéro de l'échelle du thermomètre deRéaumur, cristallise en prismes hexaèdres,terminés par des pyrainides du même nombrede faces ; 2°. l'acide boracique facile à recon-naître par les petites écailles isolées qu'il pré-sente , par son aspect nacré et par sa fusi-bilité à la flamme d'une bougie en un globulevitreux qui, sans être isolé, acquiert une élec-tricité résineuse très - sensible par le frotte-ment.

La chaux carbonatée, troisième espèce de là chaiix4r«classe, commence le second ordre , celui des b°"atée.substances acidifëres terreuses : les nouvelles

Page 9: TABLEAU COMPARATIF

h

430 RÉSITLTATS DE LA CRISTALLOGRAPHIE

Variétés qui s'y rallient sont principalement;sans parler dés fermes régulières dont le nombre s'élève à 105 , 10. lé nzadreporite de l'ancienappendice, sous le nom de chaux carbonatéebacillaire fasciculée , gris-noireltre ; 20. la va-riété subgranulaire ou à tissu légèrement gra-nuleux entremêlé de petites lames brillantes ,tel que le marbre. bleu-turquin ; 3.. Ia-compactegranuliforme , rogenstein de Werner ,4eotithe)qui doit être distinguée de la .lobuliforme tes-tacée, erbsenstein de Werner , vulgairementpisolithe; 40. la chaux carbonatée.ferrifère d'ungris-noirâtre, inégalement répandu clans l'inté-rieur des cristaux, sans aspect perlé , ne noir-cissant point par l'action du feu, fusible auchalumeau, en un globule noir et attirable,ayant pour gangue la chaux sulfatée en partielamellaire et en partie compacte, ét venant desenvirons de Salzbourg; 5°. la chaux carbonatéemanganésifère rose, en rhomboïdes contour-nés, semblables à *ceux du spath brünissantdont elle diffère en ce qu'elle ne contient pas defer ; la ,chaux carbonatée magnésifère avectrois sous-variétés ; la primitive, rauterispathde Werner, l'unitaire verdâtre , inienzzt deReuss , la lenticulaire qui est une sous-variétéde celle-ci, et la granulaire, dolomitde Werner;

la chaux carbonatée nacrée présentant troissous-variétés, la primitive et la testacée, schie-

fers' path de Werner, spath schisteux de l'ancienàppendice; la lamellaire, schaunzerde de Wer-ner, écume de terre du traité.

Arragonite. L'arragonite succède immédiatement à la.chaux carbonatée comme espèce distincte ,quoique l'analyse chimique ait jusqu'ici iden-

POUR LA CLASSIFICATION DES MINIRAUX. 431

tifié les deux substances. Sans rapporter ici lesdiscussions auxquelles ce sujet a donné nais-sance, nous nous contenterons d'observer quecette séparation paraît aujourd'hui générale-ment adoptée. On a même lieu de présumerque c'est dans la vue de concilier ici l'identitéde composition avec la différence des espèces;que le célèbre géomètre Biot,' après avoir rap-'porté les analyses des deux substances qu'il afaites conjointement avec M. Thenard, par desmoyens aussi ingénieux que précis , en tire,cette conséquence (i) ;cc Que les mêmes prin-

pes chimiques peuvent en s'unissant dans lesmêmes proportions , former des composésdifférens dans' leurs propriétés physiques,

» soit que les molécules de ces principes aientpar elles-mêmes la facilité de se combiner

D) ensemble de plusieurs manières, soit qu'elles» acquièrent cette faculté par l'influence passa-

gère d'un. agent étranger qui disparaît en-. suite , sans que la combinaison se détruise,D) comme cela a lieu dans plusieurs phénomènes

chimiques , ainsi que Thenard l'a observéDéjà l'illustre Laplace avait émis l'opinion (2)que les molécules principes s'unissaient dans cessortes de cas par diverses faces, d'où résultaientdes cristaux distingués par leur forme, leur du-reté, leur pesanteur spécifique et leur actionsur la lumière. Or, on ne peut disconvenir quedes corps qui présentent des différences si mar-quées dans leurs propriétés, sur-tout dans la

(i) Mémoires de la Société d'Arcueil , tom. '2 , P. 206.(2) Supplément au dixième livre de la Mécaniquecélestes-

Pag. 70

Page 10: TABLEAU COMPARATIF

432 RLULTATS DE LA. CRISTALLOGRAPHIE

réfraction de la lumière qui peut être assi-.mitée aux actions chimiques, ne soient incorrpatibles dans mie même espèce.

cbaux La chauX anhydro-sulfatée est la sixièmeemhydro-sulfatée. espèce de la première classe. Sa forme primi-

tive, qui est un prisme droit à bases rectangles,la distingue de la chaux sulfatée qui a pourforme primitive nu prisme droit à bases de pa-rallélogramme obliquangle.- Cette différencedans les formes primitives serait déjà uneraison suffisante de séparer les deux substan-ces , mais elle n'est pas la seule, car outre quela composition n'est pas identique , puisquel'eau qui est anenombre des principes élémen-.-mires de la seconde manque à la première , il.est de fait que les-qualités physiques, la dureté,la pesanteur spécifique, la réfraction, diffèrentplus ici d'une des deux substances à l'autre quedans une multitude de minéraux reconnuscomme appartenant à- des espèces différentes.Nous ferons remarquer dans les variétés, 1°. laconcrétionnée contournée , nommée vulgaire-ment pierre de trippes, qui se trouve dans les sa-7lines de Wieliczka. On l'avait regardée commeun spath pesant ; elle a été récetinnent ana-lysée par Klaproth, et lés résultats obtenus parce célèbre chimiste, ont démontré comme vraice que M. Haiiy avait conjecturé avec beau-coup de vraisemblance :d'après la dureté,pesanteur spécifique et d'autres caractères.

2°. La chaux sulfatée épigène placée ici parappendice : elle provient, ainsi que l'indiquele mot épigène , de la chaux anhydro - suL.fatée qui a,pris de l'eau par l'action de l'atmos-phère L'altération qui détermine cette épigénie

a

"ogi,e

POUR LA CLASSIFICATION DES MINII'RAIIX. 433

a été remarquée près de Pesay ( Mont-Blanc)par M. Cordier , ingénieur des mines , qui aremis à M. Haüy' un morceau dont une partieest à l'état de chaux anhydro-sulfatée lamel-laire, d'un aspect nacré, encore intacte, tandisque l'autre partie a passé à l'état de chauxsulfatée compacte , par l'intermède de l'eauqui s'est introduite dans son intérieur. M. Haiiynomme, la variété qui vient .de la mine dePesay, , suhtesszilaire ; elle est d'un beau blancmat, divisible en parallélipipède rectangleplus tendre que la chaux'anhydro-sulfatée , etdonnant du plâtre par la calcination.

30. La chaux anhydro-sulfatée quartzifère,connue sons le nom de hardie° , et décritepar M. Fleuriau de Bellevue , sous celui devulpinit.

Le genre magnésie a présenté une nouvelleespèce , la magnésie carbonatée. Les minéra-logistes allemands la désignent sous le nomde magnésie native ( reine talkerde) , 'sans-doute parce qu'ils pensent avec M. Giobert(Journal des Mines, n". 119, pag. 402 ) , queles masses de cette substance dont on retire del'acide carbonique , n'étaient primitivementformées que de magnésie pure à laquelle unepartie de l'acide carbonique contenue dansl'atmosphère se serait unie par succession deteins. Cependant , comme il est assez difficilede concevoir que 'la :terre magnésienne aitabsorbé pendant sein exposition à l'air, unequantité d'acide carbonique aussi considérableque celle indiquée par certaines analyses ,1VI. Haüy a supposé, sans décider la question,qu.e ce minéral était dès l'origine une cornbi-

rotume 25. E e

1Vingnésiecarbonatée.

Page 11: TABLEAU COMPARATIF

Chaux bo-ratée sili-ceuse.

Silice flua-rée alumi-neuse.

Le Wou-berite.

434 IdSULTA.TS DE LA CRISTALLOGRAPHIE

naison de magnésie et d'acide ' carboniqueet l'a rangé parmi les substances acidifèresà base terreuse.

La chaux boratée siliceuse ( datholit , Wer-ner) , trouvée à Arendal en Norvvège , encristaux blanchâtres translucides , rayant lachaux fluatée , blanchissant à la simple flammed'une bougie, est, dans la méthode, la pre-mière espèce qui présente deux terres unies àun acide. L'observation de la forme primitive,qui diffère de toutes les autres formes connues,et n'a point d'ailleurs le caractère d'une limite,concourt avec l'analyse chimique qui a été faitepar le célèbre Klaproth, pour prouver que ceminéral constitue une espèce à part.

La topaze tirée de la classe des substancespurement terreuses, pour occuper Une placeparmi les substances acidifères , est un exemplemarquant de l'influence que la chimie exercesur les premières divisions de la méthode deM. Haüy. La découverte de l'acide fluoriquedans ce minéral , est due à M. Klaproth ;M. Vauquelin l'y a depuis reconnue. M. flaiiylui a réuni depuis peu la pycnite (schoerl-artiger beryl de Werner ), schorl blanc .d'Al-tenberg en Saxe. Ce rapprochement, fondésur l'identité de la forme primitive et sur la si-militude des qualités physiques , est confirmépar les résultats de l'analyse chimique, au moinsquant aux qualités des principes composans.

M. Haiiy place à la suite des substances aci-difères un minéral décrit par M. Brongniart,sous le nom de glauberite , et qui n'a encoreété trouvé qu'en Espagne, près d'Ocana , dansla Nouvelle-Castille. Il est en cristaux jaunâtres

POUR LA CLASSIFICATION DES MINÉRAUX. 43:.)

ayant la forme d'un prisme oblique très-déprimé,à bases rhombes de 1750 32' et ior 28' dis-séminés dans des masses de sel gemme, etparaît formé de deux sels distincts la chauxsulfatée et la soude sulfatée , l'une et l'autreanhydres , suivant M. Brongniart. Il s'agitmaintenant de savoir si les deux moléculesintégrantes des deux composans qui paraissenttoutes formées dans le mixte, se combinent demanière à en produire une troisième d'uneforme différente. La place que cette espèce doitoccuper dans la classe des substances acidi,fères dépend absolurnent de la solution de ceproblème pour lequel des données suffisantesmanquent encore; c'est ce qui a engagé l'auteurde la méthode à placer le glauberite , commehors de rang, à la suite des substances acicli-fères.

La Seconde classe, celle des substances ter-reuses , renferme 43 espèces, dont sept sontnouvelles, savoir

io. L'apophylite (i) fischaugenstein de-Wer-ner , ichthyophtahlin de Klaproth , substancetrouvée dans les mines de fer de Uton en Suède,cristallisée et amorphe , clouée d'un éclat ouitient le milieu entre celui du verre et celui dela nacre, d'un blanc-jaunâtre. L'apophylite ,prise d'abord pour une zéolite, ensuite, pourun feldspath , se divise parallèlement auxfaces d'un prisme droit rectangulaire, dans le-quel le rapport des trois arêtes est à peu près

(1) La facilité avec laquelle ce minéral s'exfolie par lefeu, par les acides, par le frottement a donné lieu au nou-'veau nons qu'il porte. ..

E e 2

'Classe se-coude. Es-pè,-es non.velles.

A?ophyl.

Page 12: TABLEAU COMPARATIF

I)

436 RÉSULTATS DE LA CRISTALLOGRAPHIÉ

celui de i4, i5 et 18. Elle a été analysée avecsoin par MM. de Fourcroy, Vauquelin, etconstitue aujourd'hui une des espèces les mieuxcirconscrites par les résultats de la chimie et dela cristallographie.

Le triphane. Spodumen , Werner et Kla-proth, minéral d'un blanc légèrement verdâtre,d'un aspect un peu nacré, divisible en prismerhomboïdal d'environ ioo et 8o degrés, 'qui sesoudivise dans le sens des petites 'diagonalesdes bases ; caractère suffisant pour le distinguerdu feldspath avec lequel il a une certaine ana-.logie. La potasse trouvée par l'analyse récenteque NI. Vauquelin a faite de ce minéral , neformant qu'un A- de la totalité, paraît acCiden-Ielle et due au feldspath rougeâtre mêlé de quartzgras et de mica noir, qui lui sert de gangue et.qui a pu s'interposer entre ses lames. Ce minéral, -vient de Suède.

30. L'yenite. Substance rapportée de. Piled'Elbe par M. Lelievre , membre du Conseil .

des Mines, qui l'a décrite et nommée. Elle estd'un noir tirant quelquefois sur le brun, bril-lante , d'un éclat gras semblable à celui du man-.ganèse phosphaté'ferrifère , des environs de Li-moges ( Haute-Vienne ) , opaque , divisible enoctaèdre .rectangulaire , ayant, quand elle estcristallisée , la forme d'un prisme à quatre et à.huit pans avec des sommets= dont les facettesvarient par leur nombre et par leur position.

stil& 40. L'hypersthène. Lahradorische hornhlendede Werner, doué d'un rouge cuivreux, divi-sible parallèlement aux faces d'un prisme rhom-boïdal d'environ ioo et 8o degrés, sesoudivise dans le sens de la petite cagonale,

Triphane.

POUR LA CLASSIFICATION DES MINIhIAITX. 437

avec indices d'un autre joint dans le sens de lagrande, d'un rouge cuivreux dans le sens désjoints naturels, et d'un brun noirâtre dans lesautres sens, rayant le verre, Cl.onnant des étin-celles au briquet, d'une pesanteur spécifique3,4 ; confondu d'abord avec la diallage mé-talloïde et le spath chatoyant schilter spath, ilavait fini par être placé parmi les sous-espècesde l'amphibole d'où M. Haiiy l'a tiré pour enfaire une espèce à part d'après la structure,jointe aux caractères physiques.

50. Le paranthine. Skapolith, Werner et Kla- Parantbine.::pro th. Cette substance si différente d'elle-mêmedans ses variétés, ici absolument compacte, làtrès - sensiblement lamelleuse , avec un éclat,tantôt vitreux, tantôt nacré et souvent fauxmétallique , grise ou d'un blanc-jaunâtre , oud'un rouge de brique obscur, occupe uneplace dans la méthode à la suite du werne-rite , sous un nom particulier qui rappelle lagrande disposition qu'elle a à perdre son lustreou à de:fleurir. M. Monteiro , savant minéra-logiste portugais, considère ce minéral commeune -variété du vvernerite ; niais la cristallo-graphie n'offre rien jusqu'ici de décisif enfaveur de ce rapprochement, et quelles quesoient les probabilités qui militent en faveurde cette opinion, l'auteur de la méthode ri?apas cru devoir s'écarter de la loi qu'il s'estimposée de ne prononcer sur de semblablesréunions, que quand elles sont garanties parla précision des mesures géométriques ; d'unautre côté, les analyses du vvernerite et du pa--Tan thine , comparées entre elles, sont à la:véritéles mêmes, mais elles s'appliquent à des espèces

E e 3

Page 13: TABLEAU COMPARATIF

tt

Laumonite.

438 II.SITLTATS DE LA CRISTALLOGRAPHIE

:évidemment distinctes , par exemple , à laprehnite du Cap, à la variété grise d'épidote ,zoisit de Werner., tandis que celle du paran-thine nacré convient à la diallap-.,e verte.

6.. La laumonite. Lomonit de Werner et Kla-proth. Ce minéral, qui présente ordinairementdes masses lamelleuses d'un beau blanc mat,légèrement nacrées , très-friables, et suscepti-bles.de se déliter avec une grande facilité , deplus soluble en gelée dans les acides, a portélong-tems le nom de zéolite efflorescente deHuelgoat ,. dans la ci-devant Bretagne. M. Wer-ner en a fait une espèce particulière, à laquelleil a donné le nom de laumonite , en l'hon-neur de M. Gillet - Laumont , membre duConseil des Mines. On l'a trouvée aussi cris-tallisée en prismes octogones à sommets diè-dres; c'est la variété bisunitaire du tableau. Laforme primitive, qui est un octaèdre rectangu-laire , suffit pour la distinguer de la rnésotype ,dont la forme primitive étant terminée par uncarré, exclut le sommet dièdre observé dans lalaumonite.

7°. La pinite. Pinit de Werner et Klaproth.Micarelle de Kinvan. La pinite prise d'abordPour un mica cristallisé., dont elle diffère spé-cifiquement par sa forme primitive qui est leprisme hexaèdre régulier , constitue aujour-d'hui une espèce particulière dans les métho-des minéralogiques. Celle qui vient de Saxe etcelles trouvées en France dans plusieurs dé-yartemens , et particulièrement dans ceux duPuy -de- Dôme , de la Côte-d'Or, de l'Ardê.ches , ont absolument les mêmes caractèresspécifiques et assez souvent la même gangue,

POUR LA CLASSIFICATION DES MINE.RAUX. 439

qui est un granite tendant à la décomposi-tion.

Parmi les substances qui avaient été classées Espèceaail rang des espèces, en est plusieurs qui réunies.se trouvent aujourd'lui réunies, comme desimples variétés, à des espèces -'anciennementdéterminées et universellement reconnues ; 'cesont les suivantes

1°. Au corindon hyalin (ancienne telesie cluTraité) , le spath adamantin (corindon harmo-ph âne ) , et l'émeril ( corindon granulaire ).

2°. Au spinelle, le pleonaste ; ceylanite dela Metherie.

30 Au grenat, la mélanite de M. Werner( grenat noir émarginé ) ; le pyrop de Werner etKlaproth (grenat rouge de feu, grau-aliforme );la topazolite de Bonvoisin ( grenat jaunâtre ouorangé-brunâtre) , du département de la Doire.La succinite du même savant et la colophonitede Reuss ( grenat résinite).

4°. A l'idocrase. resuvian de Werner et Kla-proth. Le péridot idocrase de Bonvoisin , ve-nant du département du Pô.

5°. Au feldspath, par appendice, le jade deSaussure ; (sausszzrit de Klaprothp , laminaire etcompacte , et le kaolin des Chinois ; le pre-mier sous le nom de fildspath tenace ; le se-cond sous celui defeldspatiz décomposé, auf-geloester gemeinerfrldspath , Werner.

6'. A la tourmaline, la rubellite, vulgaire-ment siberite , tourmaline apyre du Traité deMinéralogie, l'une violette et cristallisée, ve-nant de Sibérie, l'autre violâtre ou verdâtreet cylindroïde de Rosena en Moravie, et l'in-dicolite de M. Dandrada.

E e 4

Page 14: TABLEAU COMPARATIF

440 113%1JLTATS DE LA CRISTALLOGRAPHIE.. 7'. A l'amphibole, hornhlende de Werneret Klaproth; l'actinote, strahlstein deWerner etKlaproth; et la grammatite , trenzolith ,Werner.

8°. Au pyroxène , la coccolite d'.Abildgaard( pyroxène granuliforme ) , la mtzlacolite ,dumême, sahlite de Dandrada , et le diopsidecomprenant l'al alite et la mussite de Bonvoisin.

9°. A l'épidote , qui comprend le pisiazit deM. Werner , des cristaux , tantôt d'un griséclatant du. Valais et des environs de Salz-'bourg , zoisit de Werner ; tantôt brun-jau-nâtres, et scapiformes de Carinthie ; en outrele scorsa , sable jaune - verdâtre que l'on re-cueille sur les bords de la rivière d'Aranyo-sprès de Muska. en Transylvanie.

Ie. A la topaze , la picnite , vulgairementscion l blanc d'Allenberg en Saxe, leucolite dela Metherie.

ie. Au genre fer, dans la quatrième classe,une grande partie de la chaux carbonatée fer-l'aère du Traité de Minéralogie.

12°. Au genre titane de la même classe, lesphêne et l'anatase ; le premier Sous le nomde titane siliceo-calcaire, le second sous celuide titane anatase.

130. Enfin la dioptase , au genre cuivre.Un petit nombre d'autres substances, parmi

celles qui appartenaient à la seconde classe,ayant été mieux étudiées, ont laissé des doutessur leur nature. L'auteur a cru devOir les ren-voyer à l'appendice avec celles 'dont les carac-tères ne sont pas assez connus, pour permettrede leur assigner place dans, la méthode : cesont le feldspath bleu de Krieglach en Carin-thie, splittriger lazulit de Karsten , variété du

POUR LA CLASSIFICATION DES "AIINIIAIJX. 44/dichter feldspath de Werner ; le 'spath en ta-ble tafetspath de Klaproth , schaalstein deWerner ; le talc granuleux .ercliger talk deWerner et Klaproth , et le talc glaphiqUe ,hildstein de' Werner , agalmatholith de Kla-proth, vulgairement la pierre de lard des Chi-nois.

. Toutes ces réunions et séparations dont l'ou-vracTbe de M. Haiiy offre dés exemples, portent,sur des observations constantes et sont ap-puyées par des raisons plausibles , .que l'au-teur a consignées dans les notes particulièresde la seconde partie, qui sont comme les piècesjustificatives de tout l'ouvrage.

La troisième classe., celle des combustiblesnon métalliques, autrefois composée de huitespèces, en renferme une de plus. Cette neu-vième est le graphite, fer carburé du -Traitéde Minéralogie. La grande quantité de carbonedont cette substance est pourvue , lui assigneici une place plus naturelle que parmi les es-pèces du genre fer. M. Haiiy Cite trois nou-velles formes , le prisme hexaèdre régulier( graphite primitif) , le même tronqué sur lesarêtes des bases graphite annulaire ), et surles angles ( graphite épointé )..La quatrième classe comprend 8o espèces ciassequa.

réparties sous 22 genres, nombre égal à celui iteemseijirdes métaux universellement reconnus. Les es- vellespèces connues depuis l'impression du Traitéde Minéralogie de l'auteur, sont :

1°. L'argent carbonaté. Luftsaure silherpdereA

éclatant, d'un éclat métallique par la raclure,carbonate.Widenmann. Ce minéral d 'un gris-cendré

très-pesant:, tendre, à cassure inégale et à

Classe troi0sterne.Combusti-bles.

Page 15: TABLEAU COMPARATIF

442 RÉSULTATS DE LA CRTSTALLOGRAPHIE

grains fins, faisant effervescence avec l'acidenitrique , pendant un instant, facile à réduirepar l'action du chalumeau, contient, d'aprèsJ'analyse qu'en a faite M. le conseiller des minesSelb , sur bau parties, 72 d'argent , 12 d'acide

carbonique'15,5 de carbonate d'antimone mêlé

d'un peu. de cuivre oxydé. La gangue de ceminerai d'argent trouvé amorphe en 1788, dansla mine de Venceslas , près d'Altwolfach, dansle Furstemberg en Souabe, a pour gangue labaryte sulfitée, et est accompagné d'argentnatif et sulfuré, de plomb sulfuré et de cuivre

Pi,inboxy- gris.2.. Plomb oxydé rouge. Ce minerai d'un.dé"ug'" rouge foncé ; est facile à réduire à l'état de

plomb métallique, par la simple action du cha-lumeau. Ce premier exemple d'un véritableoxyde de plomb rouge on minium naturel bienconstaté, est dû à M. Smitson, savant anglais,qui l'a reconnu accompagnant du plomb sul-furé.

Nickei na° 3°. Le nickel natif. Gedie,en-nikkel de Ma-tit.. proth, haarkies de Werner, vulgairement py-

rite Capillaire. M. Karsten le décrit de la ma-nière suivante : la couleur tient le milieu entrele gris d'acier et le jaune de bronze; l'éclat qui_est métallique , s'approche un peu die celui dela soie 3 on ne l'a encore trouvé qu'en petitscristaux capillaires , très-déliés, qui, tantôt secroisent ou forment de petits bourrelets dans lescavités de substances étrangères, à. Johann-.Georgenstadt et à Joachimstal en Bohême. Ondoit regarder comme un service rendu à laminéralogie par M. Klaproth, d'avoir fait con-naître que la prétendue pyrite capillaire de

POUR LA CLASSIFICATION DES MINÉRAUX. 443

Saxe, de Bohême et des environs de Salzbourg,est du nickel mêlé d'un peu, de cobalt et d'ar-sénic. M. attribue à la présence de cedernier métal , le défaut de magnétisme qu'ila remarqué en présentant des filets de ce métalà une aiguille aimantée très-fusible.

4.. Cuivre dioptase. .Ku_pferschmaragdWerner; dioptase de Klaproth. La quantitétable de cuivre retirée par M. Vauquelicette substance rangée d'abord parmi letances terreuses , a fait présumer dM. Haüy, qu'elle ne serait pas déplacles espèces du genre cuivre , auqueminéralogistes célèbres l'on rappne connaissant point encore laturc de ce minerai, il a cru decomme épithète le nom qu'il 1donné.

50. Cuivre phosphaté. PWerner et Klaproth. Unenoirâtre à l'extérieur, letérieur, et le vert-poméclat qui tient le mil'diamantin , soyeuxlité dans l'acide n'vescence , une fusibilité à la simple flammed'une bougie , suffisante pour réduire le mi-nerai en un globule d'un gris métallique, etc.sont les principaux caractères de cette espècemétallique. On l'a trouvée près de Rheinbreiten-hach , dans le duché de Berg, présentant lesvariétés suivantes , cristallisé en petits cristauxà faces \ curvilignes, qui paraissent être desrhom dides peu obtus , mamelonné fibreux,compacte. Les indices de formes observées par

finimmismm

bosphor-kupfrr de Cuivre

couleur qui est vert- phosphaté.'

vert d'émeraude à l'in-me dans la raclure ;

eu entre le vitreux et lea l'intérieur ; mie solubi-

trique qui a lieu sans effer-

le Cuivredioptase.

DO-, de

s subs-epuis à

ée parmiplusieurs

ortée ; maisvéritable na-

voir conserveru.i avait d'abord

Page 16: TABLEAU COMPARATIF

444 RLSULTATS DE LA CRISTALLOGRAPHIEM. Haily sur des morceaux qui lui ont étéremis par M. Hersart , ingénieur des mines,lui ont paru annoncer une distinction entre lacristallisation de cette substance et celle desautres minerais de cuivre , dans lesquels cemétal est uni aux acides carbonique, muria-tique ou arsénique.

, Fer phos- 6°. .1.7er phosphaté. M. Ha.iiy,, à l'époque oùphate. il publia son Traité de Minéralogie , ne con-naissait qu'une substance pulvérulente d'unbleu pur plus ou moins intense., passant aunoir mise dans l'huile, connue sous le nom debleu de Prusse natif, laquelle pût porter lenom de ferpkosphaté ; mais là quantité d'a-cide phosphorique retirée de cette substancepar Klaproth , lui. .paraissait si petite ,préféra de la désigner par un nom qui ne pré-sumât rien sur la nature d'un minéral dans le-

, quel on n'avait pu encore observer aucuneforme cristalline. Les analyses du fer phosphatélaminaire de l'Isle de France par MM. Four-croi et. Laugier,, celle du fer phosphaté ter-reux d'Eckarsberg par Klaproth, ont levé tousles doutes à ce sujet, et l'auteur du tableau a.classé cette nouvelle espèce dont il reconnaîtdeux variétés , l'une cristallisée régulièrementen prisme octogone terminé par des sommetsdièdres , venant de la Boniche , près Nerisdépartement de ; l'autre est le fer phos7phaté terreux ,fer azuré du Traité

Fer arsé- 70. Fer arséniate.- Wiiifelerz de 'Werner etKlaproth. C'est encore une espèce que M. Haiiyn'a .connue que depuis l'impression de sonTraité de Minéralogie : la couleur d'un vertplus ou. moins foncé., passant -au brun-rouer

POUR LA CLASSIFICATION DES MINER AUX. 445

geiltre par l'effet de la décompesition ; la formedes cristaux qui sont ordinairement des cubes,très-nets et fort petits , une grande facilité à sefbndre à la flarnme-d'une bougie , la propriétéde dégager des vapeurs arsénicales abondantessur les charbons ardens , sont les principauxcaratères de cette espèce qui a été trouvée dansles mines de Mutzel au comté de Cornouailles.

80. Zinc carbonaté. L'existence de cette es- zincpèce encore douteuse à l'époque où parut le bona,°.,Traité de Minéralogie de M. Haiiy,, a été dé-montrée depnis par M. Smitzon , dont les ana-lyses qui avaient pour objet des morceaux tirésde Carinthie et d'Angleterre, sont parfaitementd'accord avec celles de MM. Monheim et Vau-quelin , sur des échantillons de la montagne deLimbourg, département de l'Ourthe. La formeprimitive, qui est un rhomboïde obtus , jointeà l'inflammation spontanée d'un papier imbibéd'une dissolution un peu forte de la poussièrede ce minéral par l'acide nitrique ,lorsqu'onl'approche d'un brasier, à la distance de 3 déci-mètres (un pied) , sont assignées pour carac-tère essentiel. Du reste , les principaux carac-tères distinctifs entre le zinc carbonaté et le zincoxydé, sont que le premier, qui n'est pointélectrique par la chaleur comme le second, estsoluble avec effervescence dans l'aciderique à froid, et dans l'acide sulfurique chauffe,tandis que celui- ci l'est simplement en geléedans. l'acide nitrique.'

9.. La manganèse sulfuré et le manganèse,phosphaté ( ferrifère ) ont été ajoutés an man-ganèse oxydé, qui jusqu'alors était l'espèceunique de ce genre.

Manganèsesulfuré.

Page 17: TABLEAU COMPARATIF

FI

Titaneanatase.

446 IdSULTATS DE LA CRISTALLOGRAPHIE

Le premier d'un gris métallique aux endroitsrécemment fracturés, donnant par la raclureune poussière verdâtre , divisible en prismerhomboïdal qui se soudivise dans le sens desdiagonales, se trouve à Nagyag dans le man-ganèse oxydé silicifère rouge , qui sert degangue au tellure natif auro-plombifère. C'estle schwarzerz des mineurs de Transylvanie.

Le second découvert par M. Alluau , prèsde Limoges ( Haute-Vienne ) , dans le filon de--quartz qui renferme les émeraudes, d'un brun:tantôt rougeâtre tantôt noirâtre, d'un aspectluisant , d'une structure lamelleuse et écla-tante , avec indices d'une forme primitive quiparaît être un prisme droit à bases carrées,est d'après les résultats de l'analyse , un phos-phate de manganèse mélangé de, fer en quan-tité variable.

loo. Titane anatase. Anatase du Traité. Ok-taedrit de Werner. La propriété dont jouit ceiiinéral, de transmettre très-sensiblement l'é-

lectricité, avait fait conjecturer qu'une subs-tance métallique y était renfermée. M. Vau-quelin y a reconnu le_ titane. Les résultats del'analyse tendraient à réunir cette espèce avecle titane oxydé ordinaire, qui a présenté lemôme degré d'oxydation et les mêmes proprié-tés chimiques ; mais l'impossibilité de rame-ner à un type commun les formes cristallinesdes deux substances, confirmée par de nou-velles observations, a engagé M. Haiiy à lestenir séparées jusqu'à ce que de nouvelles re-cherches nous aient éclairés sur le défaut d'ac-cord qui existe ici entre la chimie et la cristal-lographie.

POUR LA CLASSIFICATION DES 11,IndRAUX. 447

11°. Tantale. Ce métal découvert par M. Ecke-berg , offre une espèce unique, partagée en deuxsous-espèces. La première d'un brun-noirâtre,donnant une poussière d'un gris - brunâtre etd'une pesanteur spécifique 8 : quoique le plussouvent amorphe, elle s'est montrée sous uneforme que M. Haüy présume, d'après de lé-gers indices , être celle d'un prisme obliquerhomboïdal , modifié par des , facettes addi-tionnelles: c'est le tantalit de M. Karsten,tale oxydé magnésifère du tableau. La se-conde, le tantale oxydé yttrifère, yttro-tantalde Karsten , d'un brun-noirâtre, donnant unepoussière d'un gris-cendré , beaucoup moinspesante que la première, n'a encore été trou-vée qu'amorphe ; elle renferme, d'après M. Vau-quelin, 45 parties d'oxyde de tantale, le rested'yttria et de fer.

120. Cerium. Ce métal, dont on doit la con-naissance à MM. Heisenger et Berzelius, a étédécouvertdans un minéral d'un brun-rougeâtre,à cassure irrégulière, granuleuse, à grain finqu'au premier aspect on confondrait avec Peme-ril du Ti bet , si celui-ci n'était beaucoup plus duret suscepti ble d'agir sensiblement sur un barreauaimanté. La silice que M. Vauquelin y a trou-vée unie à l'oxyde du cerium , l'a fait nommercerium oxydé siliciPre : cette espèce uniquejusqu'ici dans son genre, termine la série desmétaux. Elle est entièrement fondée sur les ré-sultats de l'analyse chimique à défaut de for-mes cristallines.

Les nouvelles variétés que présente le tableaudes espèces métalliques, peuvent se, réduire auxsuivantes.

Tantaieoxydé.

Ceriumoxydé siliOi-f6e.

Variétésnouvellesdo la qua-trième nas-se.

Page 18: TABLEAU COMPARATIF

448 BISULTATS DE LA 'CRISTALLOGRAPHIE

10. Le cuivre gris spiciforme du Traité, vul- .

gairement argent en epis , est maintenant unevariété du cuivre sulfuré sous la même épi-thète.

2P. Le cuivre muriaté , salzkupfe deWerneret Klaproth, a présenté des variétés nouvellesdont les principales ont offert des formes dé-terrninables , l'octaèdre cunéiforme pur et mo-difié au sommet par une facette rectangulaire.

3.. Le fer natif volcanique de la montagnede Graveneire, département du Puy-de-Dôme,l'acier natif psen do-volcanique de la Boniche,département de l'Allier, le fer natif météoriquedisséminé dans des massés pierreuses, nomméesaiirofithes, et bolides, qui tombent de tems enteins de l'atmosphère , sont liés par appendiceau fer natif, première espèce du genre.

40. Le fer magnétique qui abonde dans plu-sieurs laves , certains Sables ferrugineux qu'ontrouve isolés en beaucoup d'endroits, et queM. Cordier, ingénieur des mines, regarde commedégagés d'anciennes laves altérées, sont rangésà la suite du fer oxydulé qui s'y trouve modifiépar voie de mélange avec une quantité sensible -

de titane. De là l'epithète de titanifère donnéeà cette variété.

L'eisenrahm des Allemands , fer oxydérouge luisant du Traité, l'hématite rouge, lefer terreux de la même couleur, sont rentrésdans l'espèce du fer oligiste.

6°. Au fer oxydé dont la forme primitivejusqu'ici inconnue vient d'être déterminée avecbeaucoup de vraisemblance et reconnue pourUn cube se trouvent jointes par appendicetrois variétés.

POUR LA CLASSIFICATION DES MINE:RAUX. 449a. Le fer oxydé noir vitreux, découvert dansle département du Bas -Rhin , analysé parM. Vauquelin , qui y a trouvé 15 parties d'eau-et plus de 8o parties de fer oxydé avec un peude silice et 15 parties d'eau.

h. Le fer oxydé résinite , eiseq,echerz de Wer-ner et Klaproth, provenant de la mine de Kust-beescheerung , près de Fre- yberg , probablementle même que celui trouvé à Huelgoèt en Bre-tagne par M. Gillet-Latunont.

c. Le fer oxydé carbonaté, vulgairement ferspathique , copie fidèlement dans la textureet dans les formes la chaux carbonatée pure.Cependant il en existe des masses considé-rables qui ne contiennent point ou que très-peu de la chaux carbonatée. Plein de confiancedans les résultats obtenus par les chimistes.habiles qui se sont occupés de l'analyse de ceminéral, M. Haiiy a senti qu'il ne pouvait plus,le laisser parmi la chaux carbonatée ferro-rnan-bcanésifère. Que fallait-il en faire? Devait-il leplacer au rang des espèces ordinaires ? en cons-tituer, par exemple, une nouvelle espèce sousle nom de/èr carbonaté? Voici comment cesavant répond à la question. : cc DifférensD) faits (1) semblent annoncer, dit-il , que lamanière, dont le fer spathique a été pro-)) duit , est encore un mystère qui ne pourra» nous être dévoilé que par une découverte,

(i) Il n'est pas rare de trouver des morceaux de chauxcarbonatéeenveloppés par un oxyde de fer, et dans lesquelsles molécules de ce métal ont pénétré par succession de temsjusqu'à une certaine profondeur, tandis que les parties cen-trales ont conservé leur blancheur primitive, et le reste de

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450 RÉSULTATS LE LA CRISTALLOGRAPHIE

ou par une observation inattendue. S'il étaitprouvé, que le fer spathique a été produitpar remplacement ( du fer qui se serait subs-titué à la chaux ), il ne serait plus alors une

» espèce proprement dite ; ii faudrait le con-), sidérer comme une pseudomorphose , soit

complète , soit plus ou moins avancée , etil serait dans la nature des choses qu'il n'yeût aucune limite entre .ce même minéralet la chaux carbonatée. Si au contraire ilest un jour bien prouvé que le fer spa-thique consiste dans une combinaison di-

), recte de fer et d'acide carbonique, on seratoujours forcé d'en séparer la chaux car-bonatée qui ne renferme qu'une certaine,quantité de fer , et la difficulté de déter-miner la ligne de démarcation entre les

)) deux espèces, ne pourra être reprochée à» personne ,,. On voit que M. Haiiy ne re-garde pas comme démontré, dans l'état actuelde nos connaissances, qu'il existe une combi-naison directe ( opérée d'un premier jet ) defer et d'acide carbonique, dont la moléculesoit semblable à celle de la chaux carbonatée.Les raisons sur lesquelles ce savant motive hdoute qui lui est resté à ce sujet, ne pour-

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la. masse a passé au brun-foncé. M. Haüy cite un petitrhomboïde composé en partie de chaux carbonatée blanche,effervescente avec l'acide nitrique , et en partie de fer spa-thique brunâtre. II a dans sa collection des morceaux defer spathique en décomposition, et à l'état de fer oxydé noi-râtre à la surface tandis qu'on voit à l'intérieur des lamesde chaux carbonatée dans le sens de la structure restées in-tactes comme pour attester l'origine calcaire des cristaux.

POUR LA CLASSIFICATION DES MINÉRAUX. 45iront être hies qu'avec intérêt par ceux mêmequi auraient .une opinion arrêtée sur le modede formation du fer spathique. Nous remar-querons que l'auteur ne les comprend pointparmi les moyens nécessaires à la défense desa méthode , qui n'est pas plus en défaut de-puis la découverte duJr spathique sans chaux,qu'elle ne l'était auparavant. L'inconvénientqu'on lui a reproché d'assigner la meme formeprimitive à deux substances très - différentespar leur composition, ne serait fondé qu'au-tant que les espèces y seraient uniquement etexclusivement établies sur les formes primi-

tives. Or il a eu soin de remarquer, tome I deson Traité de Minéralogie, qu'il existe des for-mes primitives communes à plusieurs su bstancesde diverses natures ; que pour distinguer celles-, il suffit d'ajouter à l'indication de la formequelqu'une de leurs qualités physiques. C'estainsi que le plomb sulfuré, par exemple, quipartage la forme cubique avec la soude mu-ria.tée peut en être distingué par l'éclat mé-rabique; e même pour séparer le fer spa-thique de la chaux carbonatée, il suffira d'as-socier au caractère de la forme, celui emprunté.de la gravité spécifique , ou celui de la faculté.d'acquérir la vertu magnétique par la, simpleexposition d'un fragment à la flamme d'unebougie. Si l'on objectait que la forme de lachaux carbonatée ne constitue pas une limite,nous répondrons que ce savant n'a pas affirméqu'une forme qui n'offrait pas le caractère delimite ne pût être commune à plusieurs subs-tances. Il a donné le résultat des observationsfaites à l'époque où son Traité a paru.

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452 IdSULTATS Dr LA CRISTALLOGRAP/IIE,

7°. La substance métallique désignée parMM. Werner et Karsten , sous le nom denadelerz , est réuni au bismuth sulfuré dontil n'est qu'une variété mélangée principale-ment de plomb et de cuivre, suivant M. John.M. Patrin, qui a rapporté ce minéral des ruinesd'or de Berésof, , dans les .monts Ourals , l'a-vait reconnu comme bismuth sulfure," contenantquelques parcelles d'or natif.

80. MM. Klaproth et Proust sont lès pre-miers qui aient parlé d'un carbonate de man-ganèse , que leur a présenté l'analyse de lagangue du. tellure aurifère de Nagiag. NI. Collet-Descostils a retrouvé la même combinaison dansune substance brune de Bohème, qui avait l'ap-parence du fer spathique. L'autorité de cesmistes habiles a déterminé M. Haiiy à introduirele manganèse carbonaté dans son Tableau mé-thodique. Il croit cependant ne devoir pas leplacer encore au rang .des espèces définitives,d'après la loi qu'il s'est imposée de ne proposercomme telles que les substanc'es dont les carac-tères géométriques et physiques seraient sus-ceptibles d'une détermination nette et précise,ou sur la composition desquelles les résultats del'analyse ne laisseraient rien à désirer. Or le car-bonate de manganèse retiré des substances pré-citées, n'est ni dans l'un ni dans l'autre de cèscas. M. LampadiuS , qui a fait l'analyse du man-ganèse rose de Sibérie, n'y a point trouvé d'a-cide carbonique, quoique ce minéral ait la plusgrande analogie avec la gangue de tellure auri-fère , sur lequel MM. Klaproth et Proust ontporté leurs recherches.

T er sulfuré go. Un fer sulfuré aurifère du. Pérou awramii-.tee.

Bismuthenlfuré.

IVIanganicseoxydé car-Louaié

POUR LA CLASSIFICATION DES MIN1h1AUX. 453

présenté une nouvelle variété de forme remar-quable par le grand nombre de ses faces quiest de 134. M. Haiiy la nomme fer sulfuréparallélique, à cause du parallélisme qui se ré-pète dans plusieurs parties du cristal. Ce savantobserve à ce sujet que cette multiplicité de fa-cettes est due à un petit nombre de lois de dé-croissemens ,,qni ne s'élève pas au-dessus de 7.La régularité de la forme primitive exigeantque les décroissemens qui se font sur un bordou sur un angle solide, se répètent Sur tous,aide à concevoir comment cc l'économie dans leD, nombre des lois employées s'allie avec la fé-

condité , relativement au nombre des faces» qui naissent de ces lois

io°. Le minerai d'antimoine, vulgairement Antimoineconnu sous le nom de kermes minéral , à cause oxydé

de sa couleur rouge-more-doré, roth-spiesglas-erz-d.e Werner, était désigné sous le nom d'an-timoine hydro -sulfn ré , d'après l'opinion deM. Berthollet , qui regardait cette .substancecomme une combinaison d'oxyde d'antimoine ,de soufre et d'hydrogène. Mais M. Klaproth,par des expériences plus récentes, s'est assuréque le minerai dont il s'agit ne contient pointd'hydrogène , ce principe étant entièrementfourni par les réactifs employés à l'analyse.M. Haiiy s'est cru obligé de changer la nomen-clature pour se conformer à la chimie; et lekermes minéral a reçu le nom d'antimoine'oxydé sulfUré.

Le nombre des substances douteuses placéesà part dans un appendice , est de 26, comine douteuses.,il l'était dans le Traité. Mais ce sont la plupartde nouvelles substances qui sont venues remplir

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1

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454 SULTATS DE LA CRISTALLOGRA.PRIE

les vides laissés par celles des anciennes qui ,mieux connues, se sont enfin ralliées aux fa-milles qui les réclamaient. Les principales-Sont:

murnine 10. L'alumine pure. Reine thonerde dé Kla-pure. protli, de Hall en Saxe, en petites masses ar-

rondies , lisses ou mamelonées , blanchesdouces au toucher , tendres.; happant faible-ment à la langue , contient outre l'aluminesuivant M. de Fourcroy, de la chaux pure et.de la chaux sulfatée, avec quelques atomes desilice ; ce qui suppose que l'acide sulfuriquen'est pas combiné avec l'alumine.

A,-bopbyt. 2°. L'anthophyllite de Schumacher,, minéraltrouvé à Konsberg en Norvvège , en masses-lamellaires, d'une couleur brune ou un- peuviolâtre , a para à M. Haüy avoir assei derapport avec Phypersthène , pour mériter delui être comparé , lorsqu'on aura des cris-:t _aux :qui se prêteront à une déterminationprécise.

.3°. L'aplome cristallise en dodécaèdre rhom-boïdal comme le grenat, avec cette différenceque les faces sent sillonnées .par des stries pa-rallèles .aux petites diagonales des rhombesce . qui axait- fait prés-Limer à M. Haüy que laforme primitive était un Cube. Des indices delames parallèles aux faces d'un cube ont ajoutéun nouveau degré dé probabilité, à cette-con-jecture. Cependant la réunion des.

sous le point de- vue de lachimie , a contre elle la divergence ,des ana-lyses dont elles ont été les -sujets , tandis quecelle de Paplorne a donné sensiblement les inê-,mes principes que l'épidote d'Ai7endal.

Fibrolite. fibrolite , composée de :fibi-e-e- -unies

-Aplome.

POUR LA CLASSIFICATION DES MINLI.AUX. 455étroitement entre elles et très-fines , d'unecouleur blanche ou grise , égalant le quartz endureté, observée par M. de Bournon dans lagangue du corindon de Carnate et de la Chine,a été décrite par le même savant dans le n°.du Journal des Mines. Les caractères minéra-logiques, joints aux résultats de l'analyse parM. Chenevix , semblent indiquer que cettesubstance constituera une espèce à part, lors-que devenue plus commune , elle aura étémieux observée.

5°. La gahronite de Schumacher,, en masse Gabronite.compacte, d'un gris - bleuâtre on verdâtretranslucide sur les bords , tantôt unie , tantôtécailleuse dans sa cassure , assez dure pour nepoint se laisser rayer par le

fer'difficilement

fusible au chalumeau, en un globule blanc,opaque, vient de Norvvèg,e. Serait-ce un feld-spath compacte dans un état différent de celuiqui lui est associé et analogue à celui queM. Haüy appelle tenace? ce qui s'accorderaitavec une opinion émise par M. Reuss, au sujetde cette substance.-

6°. L'iolithe ( Dichroïte) de Cordier a été dé-crite avec beaucoup de détails par M. Cordier,ingénieur des mines ( Journal des Mines, avril18'09 ). M. Tondi, qui l'a trouvéé an Granatillo,près le Cap de Gate en Espagne, a reconnudans ses cristaux des joints naturels situés pa-rallèlement aux- pans et aux bases du prismehexaèdre régulier, dont elle présente souventla forme. M. Cordier a observé que les cris-taux translucides de cette substance , placésentre la lumière et l'oeil , paraissent d'un bleutrès-intense , ou d'un jaune-brunâtre, suivant

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456 Ri,'SLILTATS DE .LA CRISTALLOGIIAPHIE

que le rayon visuel est dirigé parallèlement ouperpendiculairement à l'axe. M. Haiiy expli-que ce phénomène d'après la théorie des an-neaux colorés de Newton. Ce savant n'ayantobservé aucune facette oblique qui puisse ser-vir à déterminer les dimensions de la moléculeintégrante , s'est abstenu de donner à, Piolitheune place dans sa méthode. Il pense que l'ana-lyse chimique serait ici dans un cas favorablepour donner seule un résultat, décisif, parceque la glucyne, qui est un des principaux élé-mens de l'émeraude , avec laquelle l'iolithed'ailleurs plusieurs rapports , ne s'étant trou-vée que dans Peuclase dont la moléculeune forme toute particulière , la présence oul'absence de cette terre dans Piolithe , devien-drait un caractère très-saillant, pour comparerles mêmes substances relativement à leur com-position.

Kanelstein. 7°. Le kanelstein , que l'on n'a trouvé qu'enfragmens , de couleur orangée-rou-geâtre, avait paru se rapprocher beaucoup duzircon p.-,ranuliforme. Mais M. Klaproth n'y apoint trouvé la zircône qu'on avait annoncée.On serait tenté de le rapporter, .soit à l'ido-crase du Vésuve , dont il est voisin par lacomposition:, soit au grenat avec lequel, sui-vant M. Mohs, il a beaucoup de rapports,les aperçus offerts par la structure ne parais-saient pas contrarier cette opinion.

Lazulite 80. M. Haüy, guidé par une expérience duede Wer"e" au célèbre Klaproth, qui avait opéré sur une

très-petite masse , avait laissé le lazulite deVorau avec la pierre d'azur ( lazurstein ) deWerner ; mais de nouvelles connaissances sur

POUR LA CLASSIFICATION DES mndKAux. 457

sa composition ;s'opposent à ce rapproche-ment. M. Karsten a été conduit par les résul-tats de l'analYse , à réunir celui de Salzbourg,qui paraît le même que/celui de Vorau , aufeldspath bleu de Krieglach. M. Haiiy,, d'a-

- près l'indication de la division. mécaniquequ'il n'a cependant qu'ébauchée, n'hésite pointà l'en séparer.

90., Le latialite trouvé par M. Gismondi , Latialite

dans les environs de Rome , en petits grains (buil)rne)*

bleux et vert-bleuâtres , a été décrit (i) parM. Nergaard , savant danois , qui l'a nomméhaiiyne, comme un hommage rendu à M. Haiiy.,M. Vauquelin hésite pour en faire une espèceà part, fondé sur ce q-ue dans l'état actuel dénos connaissances, il est difficile de rendreraison du deficit considérable qu'a offert l'a-nalyse de cette substance. M. Haiiy qui par-tage cette incertitude , a placé à là suite dulatialite la substance bleue en dodécaèdrerhomboïdal des volcans éteints d'Andernachregardé d'abord comme spinelle bleu, et celle

. en grain de même couleur, des bords du lacde Laach (Rhin. et-Moselle ) , sapphirin deM. Nose.

no". Le natrolite de Klaproth trouvé dansles montagnes dè Hohentwil Hohenkrakenet Maggdeberg en Souabe, sur les confins deZwitzzéland , dans un porphyre à base devvacke , et plus fréquemment dans un por-phyre schisteux, en mamelons jaune-brunâtreset en aiguilles blanchâtres, vient d'être observédans la collection de M. Selb , par MM. Brard

Natrolite.

(1) Journal des Mines °

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458 IdSU ETATS DE LA CRISTALLOGRAPHIE

et Laine, en prismes déliés rectangulaires , ter-minés par des pyramides à quatre faces ; cequi ajouterait un nouveau rapport i ceuxqu'on avait cru apercevoir entre ce minéralet la mesotype. L'analyse s'oppose au rap-prochement des deux substances, la mesotypene contenant pas un atome de soude , tandisque Je natrolithe en contient un Si l'on com-pare l'analyse de fanaleitne du Vicentin aveccelle de la substance dont il s'agit , on trouve-rait plus d'analogie ; mais la forme du na-trolithe qui existe dans la collection de M. Seth,est incompatible avec celle de ranalcime dontla forme primitive est un cube.

Le spinellane de M. Nose , d'un brun-noiretre, cristallisé en 'prisme hexaèdre , ter-mine de part et d'autre par trois rhombeset par trois hexagones compris entre cesrhombes, a , suivant M. Haüy, un rhomboïdeobtus pour forme primitive , et parait devoiroccuper un rang à part dans la méthode lors-qu'il sera mieux connu. On l'a trouvé sur lesbords du lac de Laach ( Rhin-et-Moselle ).

Le talc granuleux vulgairement chloritenacrée, et le talc glaphyque pierre de larddes Chinois , qui avaient été réunis provisoi-rement au talc granulaire, 's'en trouvent au-jourd'hui séparés , d'après les analyses aux-quelles M. Haiiy a cru devoir s'en rapporterjante de formes cristallines déterminables.

Nous terminerons ici les détails relatifs àl'ouvrage de M. Haiiy, dans lesquels nous nepouvions nous dispenser d'entrer, pour éviterJa secheresse d'une simple nomenclature. Nousnous sommes principalement attachés à faire

SpitieLine.

Pour. LA CLASSIFICATION DES 31-LNRAUX. 459

connaître les principes qui ont dirigé ce savantdans la détermination des espèces minér. logi-ques. Les objections proposées con te sa mé-thode , les réponses dont elles ont eté suivies,ont donné lieu à des discussions qui doivent enfaire apprécier encore plus les avantages. Le&réflexions répandues dans la seconde partie del'ouvrage, offrent à ceux qui les liront avecattention, des traits de lumière propres faireressortir la justesse des principes qui, lui serventde base.

Nous ne pouvons nous empêcher de faireremarquer en finissants, que ce qui fixeps leplus l'attention des minéralogistes et des chi-mistes dans les notes , ce sont les comparai-sons des analyses de chaque substance , soitentre elles, soit avec celles qui ont été faites surd'autres substances , et les discussions clans les-quelles l'auteur est entré au sujet de ces ana-1) ses. Ii prouve , par exemple , que les résul-t'ais de celles qui ont été Lites sur ridocrasetendraient à indiquer une analogie de natureentre ce minéral et certains grenats ; F8MipÎbele et le pyroxène comparés sons le même rap-port, pourraient être réunis dans Iule seule es-pèce , tandis que certaines variétés du premierseraient séparées les nues des autres; la prehniteet le paranthine iraient s'associer à l'épidotc ditmoisit: l'axinite ae saxo et celii de France for-meraient deux espèces distinctes, II en serait deménie du péridot cristallisé et du gmnull-forme , nommé divin par les minéralogistesallemands.

On ne sera pas étonne des anomalies queprésentent sur-tout les analyses des substances

Page 24: TABLEAU COMPARATIF

460 IdSTILTATS 33E LA CRISTALLOGRAPHIE, etc.de la seconde classe , si l'on considère, qu'àl'exception d'une seule qui renferme la zirconeet les deux qui contiennent la glucyne , savoir,l'émeraude et l'euclase , les autres sont pro-duites par le concours d'un petit nombre deterres savoir, la silice, l'alumine, la magné-sie et la chaux , qui se retrouvent en mêmenombre dans des substances très-différentes, etqui souvent, tantôt accidentelles tantôt essen-tielles, et dans ce dernier cas , quelquefois enexcès, font varier la composition dans un rap-port différent de celui qui aurait lieu si toutesces substances étaient réduites à leurs véritablesprincipes. Nous ne craignons pas de dire quesi l'on essayait de combiner les résultats desnombreuses analyses Citées par l'auteur,associant les substances qui se rapprocheraientpar les qualités et les quantités relatives deleurs élémens , et en séparant celles qui offri-raient, relativement aux unes et aux autresdes différences sensibles, un minéralogiste ins-truit ne pourraitparcourir, sans surprise , unecollection rangée d'après cette méthode.

RAPPORTDE l'Ingénieur des Mines GITENY'VEAU,

sur les Mines et Usines du département dela Loire (1).

461

Mines de houille.

LES mines de houille du département de laLoire , qui occupent un rang distingué dansle tableau des richesses minérales de la France,par leur abondance et leur richesse , offriront

(1) Ce Rapport a été adressé au Conseil des Mines le 21septembre 1809. Quoique les circonstances n'aient pas jus-qu'ici permis à M. Guenyveau de faire connaître , d'une ma-nière bien certaine, les produits des mines du départementde la Loire cependant le Rapport qu'il vient de faire sur cesmines nous a paru devoir trouver une place dans notre re-cueil. Nous sommes persuadés qu'il fixera l'a ttention , sinonde tous nos lecteurs, du moins de ceux qui s'occupent del'administration des mines. Ces derniers nous saurons, sansdoute, gré d'avoir donné de la publicité à. un travail danslequel l'auteur s'attache principalement à citer des exemplesqui prouvent combien il est urgent d'assujettir à un modeuniforme d'extraction, ces exploitations encore irrégulières,et dont les travaux se ressentent de ces anciens préjugésqui ont si long-teins empêché la France de retirer de ses ri-chesses minérales un parti réellement axantageux pour lasociété. ( Noie des Rédacteurs.)