TCHAD, PROFIL DE PAUVRETE: Deuxième Enquête sur la Consommation et le Secteur Informel au Tchad - ECOSIT (Novembre 2006)

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    Rpublique du Tchad

    Unit Travail Progrs

    MINISTRE DES FINANCES, DE LCONOMIE

    ET DU PLAN

    Institut National de laStatistique, des tudes

    conomiques etDmographiques

    Deuxime Enqute sur la Consommation et

    le Secteur Informel au Tchad - ECOSIT 2

    Novembre 2006

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    Carte administrative du Tchad et principales villes

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    PREFACE

    Conscient de certains dfis majeurs quimplique la bonne conduite de la StratgieNationale de Rduction de la Pauvret (SNRP), dfis qui se posent en termesdinformations statistiques fiables disposer, et de capacits de planification et degestion crer dans le but dassurer une bonne utilisation des ressources gnres par le

    ptrole, le Gouvernement de la Rpublique du Tchad a demand lappui de la BanqueMondiale par la mise en place du projet GEEP (Gestion de lEconomie lErePtrolire).

    Un volet important de ce projet est consacr la constitution dune base de donnesrcentes et fiables sur ltat de pauvret du pays; entre dans ce cadre la ralisation de laDeuxime Enqute sur la Consommation et le Secteur Informel au Tchad (ECOSIT 2)finance par les ressources du projet et dont la mise en uvre a t confie lINSEED.

    LECOSIT2 est certes la deuxime enqute auprs des mnages organise parlINSEED aprs la premire (ECOSIT1) de 1995/1996 ; mais elle demeure la plusimportante lchelle nationale par la taille de lchantillon (6 697 mnages visitsavec succs et 39 356 individus interrogs), le niveau de couverture nationale (toutesles rgions du Tchad sont couvertes) et la masse dinformations collectes.

    LECOSIT-2 est une enqute objectifs multiples et varis qui, en venant consolider lesbases de donnes existantes, se propose de dresser une situation de rfrence sur leniveau de vie des mnages et la pauvret lanne 2003, considre comme anne dedmarrage de la mise en oeuvre de la Stratgie Nationale de Rduction de la Pauvret(SRNP), et marquant le dbut de la mise en production du ptrole.

    Il est donc important et intressant de voir que les rsultats de cette importante enqutefournissent un cadre de rfrence permettant dvaluer lvolution du niveau de vie dela population par rapport la mise en uvre de la SNRP finance essentiellement avecles ressources ptrolires

    LECOSIT 2 fournit galement des indicateurs permettant le suivi des Objectifs duMillnaire pour le Dveloppement (OMD) et du Dveloppement Humain Durable(DHD) que le Gouvernement a inscrits parmi ses priorits dans la politique nationale dedveloppement.

    A la Banque Mondiale et au Programme des Nations Unies pour le Dveloppement(PNUD) qui ont soutenu financirement et techniquement lopration, jadresse au nomdu Gouvernement mes vifs remerciements.

    Que lObservatoire Economique et Statistique dAfrique Subsaharienne (AFRISTAT),la Direction Gnrale de la statistique du Cameroun et les consultants indpendants qui

    ont intervenu divers titre au cours de cette opration, trouvent la gratitude duGouvernement tchadien.

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    Enfin, je tiens fliciter et en mme temps encourager au nom du Gouvernement notreInstitut National de la Statistiques, des Etudes Economiques et Dmographiques pourles efforts inlassables quil dploie afin de rpondre la demande nationaledinformation qui ne cesse de crotre. Que ces donnes puissent clairer les utilisateurs

    des donnes statistiques dans les actions mener en faveur de lamlioration desconditions de vie des populations tchadiennes.

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    REMERCIEMENTS

    Conscient de limportance stratgique que revt les rsultats de la Deuxime enqute surla Consommation et le Secteur Informel au Tchad (ECOSIT 2), dans le cadre de laconduite de politiques de dveloppement, et plus particulirement la gestion de laStratgie Nationale de Rduction de la Pauvret (SNRP), le Gouvernement a engagtoute la volont politique et les moyens ncessaires pour la ralisation de cette oprationdenvergure.

    LECOSIT 2 a galement bnfici de la mobilisation des partenaires audveloppement, des consultants (internationaux et nationaux), des autoritsadministratives, militaires, traditionnelles, religieuses et bien sur de lensemble du

    personnel de lINSEED; que tout ce monde qui a prcieusement contribu laboutissement de lopration, soit sincrement remerci et trouve ici lexpression denotre profonde gratitude.

    Nous adressons nos remerciements en particulier :

    A la Banque Mondiale et au PNUD qui ont grandement contribu(financirement et techniquement) la ralisation de lECOSIT 2 ;

    A Monsieur MBA Martin de la Direction Gnrale de la Statistique duCameroun, et Monsieur Freeman Komi Akolly AMEGASHIE dAfristat quiont intervenu avec bienveillance de leurs institutions auxquelles nous exprimonstoute notre reconnaissance ;

    A Monsieur Julien AMEGANDJIN, Monsieur Ould Ndah SIDNA et MonsieurAbdou Abdallah, consultants indpendants, qui ont apport leurs appuistechniques aux phases les plus critiques de lECOSIT 2 et la validation du plande finalisation des travaux ;

    A Monsieur Essimi Meneye et Monsieur Prospre Backiny-Yetna, consultantsdu Poverty Reduction and Economic Management (PREM) et leurs collgues dela Banque Mondiale qui ont prcieusement contribu lamlioration du rapportde lenqute ;

    A la population enqute pour la disponibilit et laccueil rservs aux

    personnels de lenqute ; Aux consultants nationaux, au personnel de lINSEED et aux agents de terrain

    pour le sacrifice consenti.

    Enfin, je me dois dadresser une mention particulire a Monsieur ADOUMBEMAOURA, cadre de lInstitut, qui a assum avec beaucoup de courage et de sacrifice,la coordination des travaux de lenqute.

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    SIGLES

    ACU Abch/Moundou/SarhAPA Autoconsommation des Produits Alimentaires

    ARA Autres Revenus AgricolesBIT Bureau International du TravailCEMAC Communaut Economique et Montaire de l'Afrique CentraleCNS Confrence Nationale SouveraineCOEF CoefficientCSP Catgorie Socio ProfessionnelleCsPRO Census and Survey Processing SystemDAPRO Direction de lAnalyse Prospective Ministre de lEducation NationaleDCAP Direction de la Coordination des Activits en matire de PopulationDSRP Document de Stratgie de Rduction de la Pauvret

    ECOSIT1 Premire Enqute sur la Consommation et le Secteur Informel au TchadECOSIT2 Deuxime Enqute sur la Consommation et le Secteur Informel au TchadEDST Enqute Dmographique et de Sant au TchadFAO Food and Agricultural OrganisationFASR Facilit d'Ajustement Structurel RenforcFCFA Franc de la Communaut Financire de l'AfriqueFGT Foster-Greer-ThorbeckeFRPC Facilit pour la Rduction de la Pauvret et la CroissanceGEEP Gestion de l'Economie l'Ere Ptrolire

    IDA International Development AssociationIDE Infirmier Diplm d'EtatINSEED Institut National de la Statistique, des Etudes Economiques et DmographiquesIPC Indice des Prix la ConsommationIPPTE Initiative des Pays Pauvres Trs Endetts

    NBFOIS Nombre de FoisNBJ Nombre de JoursOMD Objectifs du Millnaire pour le DveloppementOMS Organisation Mondiale de la SantP0 Incidence de la Pauvret

    P1 Profondeur de la PauvretP2 Svrit de la PauvretQ1 Premier Quintile (plus pauvre)Q2 Deuxime Quintile (pauvre moyen)Q3 Troisime QuintileQ4 Quatrime QuintileQ5 Cinquime QuintileRCA Rpublique CentrafricaineRCI Revenu des Cultures Industrielles

    RDA Rapport de Dpendance d'geRDC Rpublique Dmocratique du CongoRDE Rapport de Dpendance Economique

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    RGPH Recensement Gnral de la Population et de l'HabitatSAP Stratgie d'Appui PaysSPSS Statistical Package for the Social ScienceSTEE Socit Tchadienne d'Eau et d'Electricit

    TBS Taux Brut de ScolarisationTNS Taux Net de ScolarisationTR Transferts ReusTRS Taux de Retard ScolaireUC Unit de ConsommationWC Water CloseZD Zone de Dnombrement

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    TABLE DE MATIERESChapitre 1 : Prsentation du pays...............................................................xxvi

    1.1 Gnralits ......................................................................................................xxvi

    1.1.1 Situation go climatique..............................................................................xxvi1.1.2 Situation dmographique.............................................................................xxvi

    1.1.3 Situation administrative .............................................................................xxvii

    1.2 Evolution conomique....................................................................................xxvii

    1.3 Ere ptrolire et Stratgie Nationale de Rduction de la Pauvret...............xxviii

    Chapitre 2 : Caractristiques de la population et des mnages enquts.xxix

    2.1 Structure de la population ..............................................................................xxix

    2.2 Caractristiques sociodmographiques des mnages......................................xxxi

    2.2.1 Structure des mnages.................................................................................xxxi2.2.2 Taille des mnages......................................................................................xxxv

    Chapitre 3 : Etat de la pauvret..............................................................xxxviii

    3.1 Concepts et mthodes .................................................................................xxxviii

    3.1.1 Mesure montaire de la pauvret...........................................................xxxviii

    3.1.2. Mesure non-montaire de la pauvret ..........................................................xl

    3.2 Dimensions spatiale et thmatique de la pauvret ..........................................xliv

    3.2.1 Revue de littrature sur la pauvret au Tchad ...........................................xliv

    3.2.2 Analyse montaire de la pauvret................................................................xlv

    3.2.3 Sexe du Chef de mnage..................................................................................li3.2.4 Statut matrimonial du Chef de mnage..........................................................lii

    3.2.5 Niveau dinstruction du Chef de mnage......................................................liii

    3.2.6 Situation dactivit du Chef de mnage........................................................liii

    3.2.7 Pauvret et Catgorie socio-conomique (CSE) du chef de mnage...........liii

    3.2.8 Pauvret rgionale........................................................................................liv

    3.2.9 Migration et Pauvret...................................................................................lvi

    Chapitre 4 Consommation des mnages et pauvret .....................................lx

    4.1 Dpenses moyennes de consommation des mnages ........................................lx

    4.1.1 Dpenses par quintile de bien-tre.................................................................lx4.1.2 Dpenses par niveau de vie...........................................................................lxi

    4.2.1 Milieu de rsidence ....................................................................................lxiv

    4.2.2 Catgorie socio-conomique........................................................................lxv

    Chapitre 5 : Conditions de vie des mnages et pauvret .........................lxviii

    5.1. Pauvret et caractristiques sociodmographiques des mnages.................lxviii

    5.1.1 Structure des mnages ..............................................................................lxviii

    5.1.2 Rapport de Dpendance dAge (RDA) et pauvret ....................................lxxi

    5.2 Accs lHabitat, au March, lEau et Assainissement .............................lxxii

    5.2.1 Type de logement .......................................................................................lxxii5.2.2 Qualit de logement ................................................................................. lxxiii

    5.2.3 Nombre de personnes par pice ...............................................................lxxiv

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    5.2.4 Statut doccupation ...................................................................................lxxiv

    5.2.5 Source dclairage .....................................................................................lxxv

    5.2.6 Source dnergie pour la cuisine ............................................................... lxxv

    5.2.7 Type de lieu daisance ...............................................................................lxxv

    5.2.8 Mode dvacuation des ordures ................................................................lxxvi

    5.2.9 Source dapprovisionnement en eau .........................................................lxxvi5.2.10 Accs au march le plus proche selon le lieu de rsidence....................lxxvii

    5.3 Patrimoine des mnages ..............................................................................lxxvii

    5.3.1 Avoirs du mnage ................................................................................... lxxviii

    Chapitre 6 : Besoins essentiels et pauvret..................................................lxxx

    6.1. Pauvret, Education et Formation................................................................. lxxx

    6.1.1 Alphabtisation des adultes........................................................................lxxx

    6.1.2 Instruction..................................................................................................lxxxi

    6.1.3 Diplme le plus lev obtenu ....................................................................lxxxi

    6.1.4 Scolarisation primaire ..............................................................................lxxxi

    6.1.5 Accs une cole primaire la plus proche selon le milieu de rsidence lxxxiii

    6.1.6 Frquentation scolaire selon le type denseignement et pauvret ..........lxxxiv

    6.1.7 Dpenses dducation..............................................................................lxxxiv

    6.1.8 Satisfaction ...............................................................................................lxxxv

    6.1.9 Raisons de non frquentation scolaire au moment de lenqute ...........lxxxvi

    6.2 Sant et pauvret .........................................................................................lxxxix

    6.2.1 Morbidit de la population......................................................................lxxxix

    6.2.2 Frquentation des services de sant.............................................................xci

    6.2.3 Accs aux services et dpenses de sant des mnages................................xcvi

    Chapitre 7 : Activits de la population et pauvret..........................................c

    7.1 Activit conomique............................................................................................c

    7.1.1 Taux dactivit.................................................................................................c

    7.2 Rapport de Dpendance Economique..............................................................ciii

    7.3 Emploi, sous-emploi et chmage......................................................................civ

    7.3.1 Emploi principal...........................................................................................civ

    7.3.2 Salarisation de loccupation.........................................................................cvi

    7.3.3 Sous emploi..................................................................................................cvii

    7.3.4 Chmage........................................................................................................cx

    7.3.5 Le travail des enfants..................................................................................cxiii

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    LISTE DES TABLEAUX

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    LISTE DES GRAPHIQUES

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    RSUMANALYTIQUE

    Le Gouvernement de laRpublique du Tchad a soumis, la Table Ronde de Genve IV de1998, le Plan dOrientationRvis retraant les grandesoptions stratgiques dudveloppement bases sur lalutte contre la pauvret etlamlioration des conditions devie des tchadiens. Ces grandes

    options ont t matrialises parllaboration dun document deStratgie Nationale de Rductionde la Pauvret (SNRP). La mise enuvre de la SNRP ncessite unebase de donnes rcentes etfiables sur la pauvret demanire orienter lesinterventions vers les groupescibles. Ainsi, le Gouvernement adcid de raliser une enqutedenvergure sur les conditions devie des mnages dont lexcutiontechnique a t confie lInstitutNational de la Statistique, desEtudes Economiques etDmographiques (INSEED). Cetteenqute dnomme DeuximeEnqute sur la Consommation etle Secteur Informel au Tchad ECOSIT2 a des objectifs

    multiples et varis. Une enqutedu mme genre (ECOSIT1) a tralise en 1995/1996, mais ellena t pas exhaustive ; ce qui nepermettait pas dvaluer lasituation de la pauvret sur leplan national lors de llaborationde la premire SNRP.

    LECOSIT2 est ralise au moyendun sondage probabiliste, ce qui

    rend possible lextrapolation desrsultats de lchantillon observ lensemble de lunivers sond

    ainsi que le calcul des erreurs desondage en termes de coefficientde variation ou dintervalle deconfiance des estimations. Il estfait appel un sondage aurolaire deux degrs avec stratificationau premier degr. Lenqute aport sur un chantillon nationalreprsentatif de 7 008 mnageset couvre tous les aspects de

    niveau de vie des mnages :caractristiques dmographiques,ducation et alphabtisation,sant, emploi, migration,logement, dpenses et activitsde la population ainsi que laccsaux services de base. Elle apermis de fournir de faondtaille, lensemble desindicateurs socio-conomiquessur les conditions de vie desmnages.

    Le rapport final de lECOSIT2,intitul TCHAD, PROFIL DEPAUVRETE , comporte 7chapitres portant sur laprsentation du pays, lescaractristiques de la populationet des mnages enquts, ltatde pauvret au Tchad, laconsommation, les conditionsde vie des mnages, les besoinsessentiels et lactivit de lapopulation. Le prsent rsumanalytique retrace de manirechronologique les points desrsultats de lenqute.

    Caractristiques de lapopulation

    La structure de la population

    par ge montre que lapopulation tchadienne estjeune. En effet, 50,3% de la

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    population moins de 15 ans etla population de 60 ans ou plusreprsente 4%. Lge moyen estestim 19,6 ans et lgemdian 14 ans. Ces chiffres

    taient respectivement de 21,7ans et de 16 ans auRecensement Gnral de laPopulation et de lHabitat(RGPH) de 1993 montrant ainsiun rajeunissement de lapopulation de 2 ans entre 1993et 2003.

    La structure selon le milieu dersidence montre que 80% de la

    population tchadienne vit dansle milieu rural et la compositionpar sexe confre une proportionde 51,6% des personnes desexe fminin. Le rapport demasculinit indique quau

    Tchad, on dnombre 93,7hommes pour 100 femmes.Dautres informations, nonmoins importantes, fournies parlenqute sont : 20,5% des

    mnages sont dirigs par desfemmes, 74,% des mnages ontau moins 4 personnes dans leurlogement et la taille moyenneest estime 5,9 personnes parmnage, 60,8% des mnagessont monogames et 21,4% sontpolygames. Les mnages dirigspar les hommes sont en gnralde grande taille (6,3 personnes

    en moyenne) par rapport ceuxdirigs par les femmes. Demme, les mnages dirigs parles pauvres sont de grande taille(7 personnes en moyenne) parrapport ceux dirigs par lesnon pauvres (4,9 personnes enmoyenne).

    Etat de pauvret

    Les rsultats de lenqute ont

    montr quau Tchad, leminimum vital est atteint parune dpense denviron 396

    FCFA par jour et par personnecorrespondant une dpenseannuelle par tte dindividu de144 570 FCFA. Cette dpense,tablie comme seuil de

    pauvret, indique que lapopulation tchadienne vivant endessous du seuil de pauvret,cest dire qui dispose dunedpense annuelle par tteinfrieure 144 570, reprsente55% de la population totale.

    Lincidence de la pauvret, cest dire la proportion desindividus en dessous du seuil,

    qui est de 55% au niveaunational cache quelquesdisparits rgionales. Il ressortque la forte proportiondindividus vivant en dessous duseuil de pauvret se trouve dansla campagne, ce qui confre audveloppement rural uncaractre prioritaire. Enparticulier dans le ruralmridional, la pauvret

    concerne plus de troispersonnes sur cinq (70,3%).Quant aux citadins, ils sontconfronts une forte ingalit.

    La prise en compte de lacatgorie socio-conomique duchef de mnage indiquequaucune catgorie nestpargne par la pauvret.Certaines catgories sont, bien

    entendu, plus touches quedautres, notamment leschmeurs, apprentis ou retraitset les agriculteurs. De mme, lesexe apparat comme un facteurde diffrenciation face lapauvret : les mnages dont lechef est du sexe masculin sontplus touchs, alors quonobserve une situation inversechez les mnages dirigs par lesfemmes. Les femmes chef demnage pauvre sont pour laplupart sans conjoint (libres,

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    veuves ou divorces). Le niveaudinstruction du chef de mnageparat tre une variable quiaffecte sensiblement lapauvret du mnage. Les

    mnages dont le chef est duniveau primaire ou est sansniveau sont potentiellementpauvres. En effet, 64,% desmnages dont le chef est deniveau primaire sont pauvres et54,9% des mnages dont le chefest sans instruction le sontgalement.

    La pauvret porte galement un

    caractre rgional au Tchad.Presque toutes les rgions de lazone mridionale ont uneincidence de la pauvretsuprieure la moyennenationale. Entre les deuxextrmes, c'est--dire la rgionla moins pauvre (le Ouadda) etcelle la plus pauvre (le MayoKebbi), lcart est de 38 pointsmarquant ainsi les ingalits

    que lon peut constater auniveau du pays.

    La migration apparat dans cetteenqute comme lune desstratgies de survie pour lesmnages. Lanalyse montre quela migration est un phnomneessentiellement rural traduisantainsi le problme de lexoderural. Vu sous langle de niveau

    de vie, les pauvres sont plusenclins des dplacements queles non pauvres. En effet, surlensemble de la populationayant effectu des mouvements(toute provenance confondue),trois personnes sur cinq (60,6%)sont issues des mnagespauvres. Les raisons voquespar les immigrants sontessentiellement dordre social :les avantages familiaux, lesenfants confis et les mariages.Pour les migrants au dpart, la

    ville de NDjamna constitue laprincipale terre daccueil.

    Consommation des mnageset pauvret

    La dpense moyenne annuelledes mnages est estime 175127 FCFA par tte. Lesprincipaux rsultats montrentque les dpenses moyennes enmilieu rural sont plus faibles quecelles en milieu urbain. Lcartentre les dpenses moyennesde la capitale (dpense par ttela plus leve) et du milieu ruralmridional (dpense par tte la

    plus faible) est de 171 024FCFA. Les dpenses moyennespar tte dans les mnages nonpauvres est 2,2 fois suprieures celles dans les mnagespauvres.

    Lanalyse de la structure desdpenses des mnages indiqueque ceux-ci affectent en prioritleur budget lalimentation. En

    effet, 61,7% des dpenses sontdes dpenses dalimentation etles pauvres consacrentdavantage leurs dpenses lalimentation que les nonpauvres. De mme, lesmnages ruraux affectent uneproportion plus importante deleurs dpenses lalimentationque les mnages urbains.

    Les dpenses non alimentairesreprsentent par consquent38,3% des dpenses totales.Elles sont orientesprincipalement vers lesdpenses de logement, eau etlectricit, les dpensesdhabillement et de chaussures,et les dpenses dameublementet dhygine presque dans lesmmes proportions aussi bien

    par les pauvres et les nonpauvres.

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    Conditions de vie desmnages et pauvret

    Lvaluation de la pauvret desmnages a t faite en sebasant sur les dpenses deconsommation. Cependant, lapossession des avoirs peutattnuer ltat de pauvret desmnages. Un mnagepropritaire de son logement ouqui peut tout instant cder unterrain, un vhicule, etc. pourpouvoir subvenir ses besoins,est moins vulnrable quunautre qui nen dispose pas.

    Possder un avoir est donc unfacteur despoir, du moins faceaux chocs conomiquesbrutaux.

    Les conditions de vie desmnages analysesessentiellement sous langle delhabitat fait ressortir que lesmnages tchadiens vivent dansdes conditions prcaires et dans

    un environnement malsain.La qualit du logement au

    Tchad est marque par troiscaractristiques fondamentales.Environ neuf mnages sur dixhabitent des logements dont lesmurs sont en matriauxtraditionnels non durables(briques non cuites, terrebattue, etc.). Un peu plus detrois mnages sur quatre(76,1%) habitent dans deslogements ayant un toit enpaille. Lessentiel du plancherdes logements occups par lesmnages est en terre battue(85,5%) et rares sont ceux quioccupent des logements dont lesol est en ciment, en bton ouen carreau. Les pauvres sontrelativement plus nombreux que

    les non pauvres vivre dans cesconditions.

    Au regard de la qualit dulogement qui se caractrise parde proportions trs importantesde matriaux du mur en briquenon cuite, ceux du toit en paille

    et ceux du sol en terre battue,on doit sapercevoir que lesmnages tchadiens vivent dansun habitat trs prcairetraduisant ainsi ltat dextrmepauvret au Tchad.

    Lun des indicateurs permettantdapprcier les conditions delogement des mnages est lenombre de personnes par pice

    pour dormir. Cet indicateurpermet dapprhender ladensit doccupation dulogement par le mnage et demesurer la promiscuit oulentassement de la populationdes mnages. Lindicateurmontre que 55,4% des mnagessont au moins quatre dansune chambre pour dormir. Cetteproportion est de 67,4% dans

    les mnages pauvres prouvantainsi que les pauvressentassent plus que les nonpauvres. La promiscuit est unesource de contagion et depropagation de certainesmaladies. Lentassement parpice qui semble tre li auniveau de vie rvle le cerclevicieux selon lequel, plus on a

    denfants, plus on est pauvreparce quil manque deressources ncessaires pour lesentretenir et plus on est pauvre,plus on fait denfants enesprant quils constituerontune assurance vie pour lesvieux jours.

    En terme de statut doccupationdu logement, les mnagestchadiens sont dans la grandemajorit propritaires de leurlogement (81%). Les mnagespauvres sont davantage

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    propritaires de leur logement(85,4%) que les non pauvres(77,2%). La source dclairagela plus rpandue au Tchad est lalampe ptrole que les

    mnages utilisent dans 68,6%des cas. Llectricit ou legroupe lectrogne ne sontutiliss que par 3,2% desmnages. Les pauvres et lesnon pauvres ont presque lamme structure de la sourcedclairage. La source dnergiepour la cuisine communmentutilise est le bois ou le charbonde bois (88,5% des cas). Lespauvres utilisentessentiellement du bois (79%des cas) alors que les nonpauvres partagent leur sourcednergie entre du charbon debois et du bois (20,3% et 67,5%respectivement).

    La principale sourcedapprovisionnement en eaudestine la consommation

    reste les puits qui sont utilissdans 65,4% des cas. Leaucourante de la STEE nestconsomme que par 3,7% desmnages. Si lon estime queleau de robinet, des fontainespubliques, des forages et despuits amnags peut treconsidre comme de leaupotable, alors cest prs dun

    mnage sur deux (48,6%) qui enconsomme. Les mnagestchadiens marchent enmoyenne pendant 31 minutespour atteindre leur principalesource dapprovisionnement eneau de boisson. Cette dure estun peu plus longue dans le ruralseptentrional (43,5 minutes).

    Une proportion importante desmnages ne dispose pas detoilette et utilise la naturecomme lieu daisance (69,1%).Les WC avec chasse eau nest

    utilise que par 3,3% desmnages. Les mnages pauvresfont plus leur besoin dans lanature que les non pauvres. Lemode dvacuation des ordures

    usuellement employ par lesmnages tchadiens est labroussaille (62,7%). La voiriemunicipale ou prive ou dequartier qui est du ressort descentres urbains nest utiliseque par 5,9% des mnages. Lesmnages tchadiens marchentun peu longtemps pouratteindre leur principal marchdapprovisionnement. Ilsmettent en moyenne environ 1heure 20 minutes (79,3minutes). Cette dure est pluslongue dans le ruralseptentrional (106,3 minutes).

    Les rsultats de lenqute nemontrent pas une diffrencenette entre pauvres et nonpauvres dans la possession deterres agricoles, de machines

    agricoles, de maisondhabitation ou de btail. Mais ilne fait aucun doute, quentermes de qualit ou denombre, la comparaison devientplus favorable aux non pauvres.La proportion des mnagestchadiens qui possde une terrecultive est de 70,2% et lasuperficie moyenne par mnage

    avoisine 1 hectare (0,9 hectare).La superficie moyenne atteint1,8 hectare dans le ruralmridional. Elle demeure trsfaible dans le rural septentrional(0,4 hectare). La proportion desmnages possdant du bovinest de 26% et le nombre moyende bovins par mnage estestim 14,2 animaux. Cetteproportion est un peu plus

    leve en milieu rural quenmilieu urbain. Cependant, larpartition par mnage indique

    xviii

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    que les mnages ruraux doiventavoir du cheptel de petite taille.En effet, les mnages possdantdu btail sont en proportion plusnombreux en milieu rural mais

    leur nombre moyen de bovinsreste plus faible par rapport celui des centres urbains.

    Par contre, en ce qui concernela radio cassette, le vlo, levlomoteur et lauto, on noteune nette diffrence entrepauvres et non pauvres.Lacquisition de ces avoirs exigegnralement de largent et il

    semble logique que les nonpauvres soient les mieux lotis.

    Besoins essentiels desmnages et pauvret

    Education

    La lutte contre lanalphabtismeest lune des stratgiesidentifies pour lutter contrelexclusion sociale et donner auxgroupes vulnrables les moyensde participer pleinement la viecommunautaire et davoir accsaux opportunits damliorationde la qualit de vie. Cependant,les rsultats de lenqutemontrent que le Tchad est loinde pourvoir un grand nombrede tchadiens des opportunitsdamlioration de la qualit devie. La population tchadienne

    analphabte reprsente 67,1%de la population totale. Lespauvres sont dans leur majoritplus analphabtes que les nonpauvres.

    Les taux de scolarisationobservs montrent que desefforts restent fournir pouratteindre les cibles des Objectifsdu Millnaire pour le

    Dveloppement (OMD) ducation primaire pour tous,promotion de lgalit des filles

    et garons et lautonomisationdes femmes lhorizon 2015 .En effet, le Taux Net deScolarisation (TNS) au primaireest de 41,2% au Tchad selon les

    donnes de lenqute. Ce tauxest de 44,9% chez les garonset de 37,4% chez les fillesmarquant ainsi un dficitnorme en ducation comblerpour latteinte des OMD. Onobserve de mme que le TNSdes enfants issus des mnagespauvres est plus bas que celuides enfants issus des mnagesnon pauvres. Les politiquesducatives paraissent peuefficientes encore au regard desrsultats.

    Lanalyse du Taux Net deScolarisation selon la rgion dersidence rvle quil existe unegrande disparit dans lascolarisation des enfants au

    Tchad. Les Taux Nets deScolarisation (TNS) extrmes

    sont observs au LogoneOccidental (60,2% le plus lev)et dans le Ouadda (18,8% leplus bas). Comparativement auniveau du TNS observ danslensemble du pays qui est de41,2%, les rgions quicomposent la zoneseptentrionale ont toutes destaux infrieurs alors que ceux

    composant la zone mridionaleprsentent des taux suprieurs.

    La dure moyenne de marchepour atteindre une coleprimaire demeure relativementlongue au Tchad. En moyenneles enfants mettent prs duneheure (52,2 minutes) pourarriver leur cole. Cette dureest rendue longueprobablement par le milieu ruralseptentrional o les enfantsmettent en moyenne prs duneheure et demi (88,5 minutes)

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    pour atteindre leur cole. Ceuxqui atteignent leur cole enmoins de 30 minutesreprsentent 70,7% des lves.Du fait de la localisation de

    lessentiel des infrastructuresscolaires dans les villes, lesmnages des centres urbainssemblent tre mieux servis queceux du milieu rural. Lesmnages les plus dfavorisssont ceux du rural septentrional.

    Les dpenses dducation,estimes lenqute, rvlentque le systme ducatif

    tchadien devrait tre la portede la grande majorit de lapopulation. Le cot moyenducatif est estim 6723 FCFApar mnage. Cette somme nereprsente que 0,7% desdpenses totales des mnages.Les dpenses les plusimportantes sont observes lacapitale (37291 FCFA) et dansune certaine mesure au Logone

    Occidental (9169FCFA). Les plusfaibles sont celles des rgionsde la zone septentrionale. Eugard aux dpenses dducationplus faibles, le niveau de servicerendu par le systme ducatifsemble tre satisfaisant : 58,5%de ceux qui ont frquent ou quifrquentent lcole en 2003 sontsatisfaits. Et ce, autant par les

    pauvres que les non pauvres.Sant

    Le taux de morbidit dclare,cest--dire la proportion depersonnes ayant souffert dunemaladie ou de blessure au coursdes 30 derniers jours ayantprcd lenqute, est de 22,4%de la population totale. Lespathologies les plus

    frquemment cites sont lepaludisme dans 38,8% des caset les diarrhes ou dysenteries

    dans 18,5% des cas. Examinssous langle du niveau de vie,les taux de morbidit les plusfaibles sont enregistrs auniveau des individus vivant dans

    les mnages pauvres. Cesrsultats pourraient traduire unemauvaise perception de ltatde sant des personnes vivantdans les mnages les moinsnantis qui pourraient considrercertaines maladies commepassagres et sans gravit. Cequi pourrait sous-estimer les casde maladies dclares danscette catgorie de la population.

    Les personnes malades qui serendent pour les soinsconsultent dans la plupart descas les infirmiers diplms, lesinfirmiers ou les sages femmes.La proportion des mdecinsvisits lors des consultations quiest relativement faible nesignifie pas du coup que leursconsultations cotent chres

    mais probablement parce quecette catgorie de personnelmdical ne couvre pas toutesles structures sanitaires dupays. Les structures sanitairesvisites par les malades sontprincipalement les centres desant dans les 70% des cas.Sagissant de la qualit desprestations des services rendus,

    59% des malades ayantconsult un personnel du corpsmdical ou paramdical aucours de la priode de rfrencesont satisfaits des servicesfournis. Pour ceux qui ne sontpas satisfaits, les raisons lesplus souvent voques sont lescots des prestations levs(39% des cas) et le tempsdattente assez long lors des

    consultations (28% des cas). Unautre rsultat aussi importantest linefficacit des traitements

    xx

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    qui est cite par 17,0% despatients non satisfaits. Pour lesmalades qui nont pas t enconsultation, la raison la plussouvent voque est le manque

    dargent (47,1%). Dans 18,9%des cas, les malades ont dclarquils se sont simplementcontents de lauto traitementet dans 18,1% des cas ontvoqu lloignement oulinaccessibilit des structuressanitaires.

    Si lon considre laccs unestructure sanitaire par la

    distance parcourue en moins de5 km, 36,5% des mnages ontaccs aux services de sant.Mais en gnral, les mnagesparcourent une plus grandedistance, car la distancemoyenne est estime 14 km.Si les dpenses dducationparaissent peu leves, lesdpenses de sant par contresont relativement plus

    importantes. En gnral, lesmnages tchadiens consacrenten moyenne 42 580 FCFA deleur budget la sant. Cettesomme reprsente 4,5% desdpenses totales des mnages.Les mnages pauvresdpensent en moyenne 22 040FCFA pour se soigner alors queles non pauvres dpensent prs

    que trois fois plus (59 965FCFA).

    Activits de la population

    Lactivit de la population a tanalyse pour les personnesges de 10 ans et plus. Lesrsultats de lenqute montrentque le taux dactivit de lapopulation en ge de travaillerest estim 44,8%. Il est de

    54,2% chez les hommes et36,5% chez les femmes. Le tauxdactivit parat un peu faible

    chez les pauvres par rapportaux non pauvres. La structurede la population active occupeindique quil y a une forteprdominance du secteur

    primaire (agriculture, chasse,sylviculture, pche et levage)dans lconomie tchadienne. Cesecteur occupe 77,1% desactifs. Les pauvres y exercenten proportion plus grande queles non pauvres. Laprdominance de ce secteurdans les activits conomiquesdu pays sexplique par le faitque la majorit de la populationactive rside en milieu rural etpratique lagriculture de renteou celle de subsistance.

    Lanalyse de lactivit selon lemilieu de rsidence montre quela structure des actifs occupsvarie normment. Dans lacapitale et les trois principalesvilles, ce sont les activits dutertiaire (commerce et services)

    qui prdominent alors quenmilieu rural, cest dans lesecteur primaire quexerce laquasi-totalit des actifs occups(au moins 84%). Les villessecondaires sont cheval entrele milieu rural, la capitale et lestrois principales villes. Dunemanire gnrale, les activitsde transformations et celles du

    tertiaire occupent plus les actifsen milieu urbain quen milieurural. Par contre ce sont lesactivits agro-sylvo-pastoralesqui occupent plus les actifs enmilieu rural. Cette situationatteste la concentration desunits de transformation et lesecteur tertiaire dans le milieuurbain.

    Daprs les rsultats delenqute, le rapport dedpendance conomique indiqueque les tchadiens actifs occupsxxi

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    ont une charge assez leve. Eneffet, un tchadien actif occupsupporte 2,3 personnes en plusde lui mme. Selon le niveau devie, les actifs occups pauvres

    supportent lgrement plus depersonnes que les non pauvres etce, quel que soit le milieu dersidence. En plus, les pauvres dumilieu urbain supportentdavantage de personnes queceux du milieu rural. Selon lesexe, les charges deviennent plusimportantes pour les actifsoccups des

    mnages pauvres dirigs par leshommes que ceux dirigs par desfemmes (3 contre 1,7). Lanalysede la pluriactivit, dfinie donccomme tant le fait doccuperplus dun emploi dans la priodede rfrence, montre quelleapparat comme une stratgiepour faire face aux charges quiincombent aux actifs occups. Eneffet, 10,7% des actifs occups

    exercent une activit secondaire.

    Un autre rsultat que rvlelenqute est la salarisation desemplois, cest dire les actifs quiont dclar tre occups et quidisent quils sont salaris. Cetindicateur montre queloccupation de la populationnest pas trs salarie. En effet,parmi les actifs occups, 7,3%

    seulement sont des salaris. Leconstat est plus amer lorsque lonobserve les actifs occups selonle niveau de vie : 3,1% desoccupations des pauvres sontrmunres contre 11,4% desnon pauvres. Selon le milieu dersidence, les occupations ruralessont trs peu rmunres (3,8%)comparativement celles descentres urbains. Une nettediffrence sobserve galementlorsque lon considre le sexe. Laproportion des femmes occupes

    et rmunres est plus faible(2,2%) que celle des hommes(11%).

    Le sous-emploi, c'est dire lasous utilisation des capacitsproductives des individus occupsest galement une descaractristiques de lemploi au

    Tchad. Lenqute montre quunpeu plus dun travailleur sur dixest sous employ dans le cadrede son activit principale silindicateur de sous emploi est travailler moins de 5 jours parsemaine . Les pauvres

    travaillent plus de jours que lesnon pauvres. En corollaire, lespauvres ont tendance travaillerdavantage pour gagner leur vieque les non pauvres. Silindicateur est travailler moinsde 8 heures par jour ouvrable ,alors la proportion des actifsoccups qui sont dans cettesituation est de 42,7%. Un faitmarquant est que plus de la

    moiti des travailleurs de laFonction Publique travaillentmoins de 8 heures par jourouvrable. Cette situationentranerait des dures longuespour traiter les dossiers et parconsquent rduit le rendementdans ladministration publique.Lenqute rvle galement quele taux de chmage est lev au

    Tchad car 22,6% de la populationactive ge de 10 ans et plussont en situation de chmage. Laprincipale leon que lon peutretenir de lanalyse du chmageest que indpendamment dumilieu de rsidence, du sexe oudu diplme obtenu, les pauvressont plus concerns par lechmage que les non pauvres.

    Sagissant du travail desenfants, lenqute rvle que lephnomne est tributaire delinfluence de plusieurs facteurs

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    socio-conomiques et culturelssur lutilisation de cette mainduvre au Tchad. Le tauxglobal dactivit des enfants de6 10 ans est estim 4,5%.

    Les garons sont relativementplus utiliss que les filles. Il estplus lev dans le ruralseptentrional que dans le restedu pays. Les enfants sontessentiellement employs dansles mnages (95,6% des cas). Ilssont particulirement utilissdans lagriculture (93,2%). Dans

    la plupart des cas, leur travailnest pas rmunr (86,3%).

    Quil sagisse du milieu dersidence, des caractristiquessocioconomiques du chef demnage ou de lemployeurprincipal, toutes ces variablessaccordent dire que lesenfants sont utiliss dans lesexploitations agro-pastoralesdans la plupart des cas. Unefaible proportion de ces enfantsest employ pour les travauxdomestiques notammentcomme des aides familiaux.

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    Introduction

    Le Gouvernement de la Rpublique du Tchad a soumis, la Table Ronde de Genve IVde 1998, le Plan dOrientation Rvis retraant les grandes options stratgiques dudveloppement bases sur la lutte contre la pauvret et lamlioration des conditions devie des tchadiens. Adopte en juin 2003 et approuve la mme anne par les conseilsdAdministration du FMI et de la Banque Mondiale, la Stratgie Nationale de Rductionde la Pauvret (SNRP) est la concrtisation de lengagement pris par le Gouvernementdans le cadre de lligibilit du Tchad linitiative renforce pour lallgement du poidsde la dette des Pays Pauvres Trs Endetts (IPPTE).

    La SNRP reste le seul document de planification nationale du dveloppement et sa miseen uvre ncessite une base de donnes rcentes et fiables sur la pauvret de manire orienter les interventions vers les groupes cibles. Ainsi, le Gouvernement a dcid deraliser une enqute denvergure sur les conditions de vie des mnages dont lexcutiontechnique a t confie lInstitut National de la Statistique, des Etudes Economiques etDmographiques (INSEED). Cette enqute dnomme Deuxime Enqute1 sur laConsommation et le Secteur Informel au Tchad ECOSIT2 a des objectifs multiples etvaris.

    L'objectif global de la Deuxime Enqute sur la Consommation et le Secteur Informel(ECOSIT2) est de fournir les informations ncessaires pour la programmation,lvaluation et le suivi des politiques conomiques et sociales notamment la politique derduction de la pauvret.

    Les objectifs spcifiques assigns lenqute sont au nombre de cinq. Il sagit de :

    Fournir les informations statistiques ncessaires pour llaboration de la stratgie

    de rduction de la pauvret. La stratgie de rduction de la pauvret sest appuyesur les rsultats des enqutes passes notamment la premire Enqute sur laConsommation et le Secteur Informel au Tchad (ECOSIT1) de 1995/1996. Lanouvelle enqute devra permettre de mettre jour cette stratgie.

    Servir de rfrence pour lobservation annuelle et permanente des indicateurs

    socio-conomiques. La lutte contre la pauvret ncessite de disposer dinformationspertinentes et permanentes sur lvolution des conditions de vie des mnages. Desdispositifs lgers peuvent permettre de mesurer cette volution mais une enqutedonnant la situation de dpart est primordiale.

    Mieux intgrer les activits du secteur informel dans les comptes nationaux. Lesecteur informel engendre des activits conomiques importantes et gnre derevenus un grand nombre de mnages mais les comptables nationaux disposent de

    peu dinformations dans ce domaine. Lenqute permet de comprendre lesmcanismes de fonctionnement de ce secteur, en particulier la dmographie desunits de production, la demande de travail, la dynamique des investissements. son

    1 Une enqute du mme genre (ECOSIT 1) a t ralise en 1995/1996, mais elle na t pas exhaustivece qui ne permettait pas dvaluer la situation de la pauvret sur le plan national lors de llaboration de la

    premire SNRP. xxiv

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    mode de reproduction, les contraintes qui simposent lui afin de dterminer lesmesures appropries pour aider les acteurs qui y voluent dans le cadre de la luttecontre la pauvret.

    Fournir des statistiques socio-conomiques au niveau des dpartements. La mise en

    uvre de la dcentralisation, recommande par la CNS en 1993 est devenueeffective. Une nouvelle demande dinformations au niveau des dcoupagesadministratifs les plus fins est donc apparue et devrait tre en partie satisfaite parlenqute.

    Fournir les coefficients de pondration de lindice des prix la consommation. LeTchad, linstar des autres Etats membres de la Communaut Economique etMontaire de lAfrique Centrale (CEMAC), est entrain de mettre en place un indiceharmonis des prix la consommation finale des mnages. La construction de cetindice ncessite la connaissance de la structure de consommation des mnages quisera fournie par lenqute travers les coefficients de pondration. Les coefficientsde pondration utiliss jusqu prsent datent de 1972 et ne peuvent rpondre lastructure de la consommation actuelle.

    LECOSIT2 est une enqute nationale qui couvre tous les dpartements2 et la capitale NDjamna. Elle porte sur un chantillon reprsentatif de 7 008 mnages. La finalit del'enqute est d'tablir un profil de pauvret au Tchad afin de permettre au Gouvernementdarticuler sa politique en matire de rduction de la pauvret. Elle est une enquteintgre comportant trois volets : (i) un volet relatif aux mnages, (ii) un volet

    budgtaire portant sur les revenus et la consommation (dpenses et autoconsommation)des mnages et (iii) un volet relatif au secteur informel.

    Ainsi, lenqute a permis de collecter les donnes sur lducation, la sant, lemploi,

    lhabitat, les biens durables et les avoirs des mnages. Les informations concernantl'accs aux services de base (cole, centres de sant, marchs, routes, etc.) et lasatisfaction des besoins sont galement collectes. Les dpenses saisies sont lesdpenses de sant, d'ducation, de consommation, d'quipement, d'habillement, delogement, de communication et de transport.

    Le secteur informel a occup une place particulire dans cette enqute. En effet, tant unsecteur conomique important dont peu dinformations sont disponibles, lenqute s'estefforce recueillir les informations concernant les comportements productifs desacteurs de ce secteur. L'accent est mis sur la concurrence que subit (ou qu'impose) lesecteur informel, le mode d'insertion du secteur dans le systme productif local et les

    contraintes qui s'y imposent.Les rsultats de lenqute doivent permettre dtablir un profil de pauvret et servir de

    base de formulation dune stratgie participative. Le prsent rapport descriptif fait leconstat des diffrents domaines enquts. Il sarticule autour de sept chapitres :

    Le chapitre 1 fait la prsentation du pays. Au chapitre 2, sont traites les caractristiquesde la population et des mnages enquts. Ltat de pauvret au Tchad, thme central delenqute, est abord au chapitre 3. Le chapitre 4 analyse la consommation. Lesconditions de vie des mnages sont traites dans le chapitre 5. Le chapitre 6 traite des

    besoins essentiels. Enfin, le chapitre 7 analyse lactivit de la population.

    2 Il sagit des dpartements crs par dcrets n415, 416 et 419 du 17/10/2002.xxv

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    Chapitre 1 : Prsentation du pays

    1.1 Gnralits

    1.1.1 Situation go climatique

    Situ au cur du continent africain entre le 8 me et le 23me degr de la latitude Nord, etentre le 14me et le 24me de longitude Est, le Tchad est un pays compltement enclavqui stend sur 1700 km du Nord au Sud et sur 1000 km de lEst lOuest. Le Tchadcouvre une superficie de 1.284.000 km et partage les frontires avec six pays : la Libyeau Nord, le Soudan lEst, le Niger et le Nigeria lOuest, le Cameroun et laRpublique Centrafricaine (RCA) au Sud.

    Le Tchad est partag en trois principales zones agro-climatiques :

    la zone saharienne au Nord marque par une trs faible pluviomtrie (moins de 300 mmpar an) ;

    la zone sahlienne au centre avec une pluviomtrie allant de 300 mm 700 mm par an ;

    la zone soudanienne au Sud avec une pluviomtrie de 700 mm 1300 mm par an.

    1.1.2 Situation dmographique

    Le Recensement Gnral de la Population et de lHabitat (RGPH) de 1993 a dnombr

    la population tchadienne 6,28 millions dhabitants avec un taux daccroissementnaturel de 2,5% lan. Lindice synthtique de fcondit est de 5,6 enfants par femme enge de procrer. Cet indice est pass 6,6 enfants par femme (Enqute Dmographiqueet de Sant au Tchad EDST 1 de 1996/97).

    La rpartition par ge et par sexe montre que la population tchadienne est trs jeune etles femmes reprsentent 52% de la population totale. En 1993, la population ge demoins de 15 ans reprsentait 48% contre 47% pour les 15-59 ans et 3,5% pour les 65ans ou plus. Cette population qui serait passe environ 8,705 millions en 2003 au tauxdaccroissement annuel de 3,1%, (DCAP, 2004) est trs ingalement rpartie danslespace national. La densit moyenne est faible (6,8 habitants au kilomtre carr en2003) mais elle varie trs considrablement selon les rgions, allant de 0,2 habitant aukm dans lancien Borkou-Ennedi-Tibesti 73 habitants au km dans le LogoneOccidental. Ainsi, on peut noter que :

    la zone saharienne, avec 47% de la superficie totale, nabrite quenviron 2% dela population ;

    la zone sahlienne qui reprsente 43% du territoire national, concentre 48% de lapopulation ;

    la zone soudanienne, avec environ 10% de la superficie, abrite la moiti de lapopulation.

    xxvi

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    1.1.3 Situation administrative

    En 1990, le Tchad est entr dans une nouvelle re qui a consacr lamorce dunprocessus dmocratique ayant conduit lorganisation de la Confrence NationaleSouveraine (CNS) en 1993, ladoption dune nouvelle constitution en 1996, puis la

    tenue des lections prsidentielles et lgislatives en 1996 et 2001.Le Tchad sest engag dans un processus de reformes politiques et institutionnelles

    profondes visant crer et consolider les bases dun Etat de droit. Dans le cadre de lapolitique de la dcentralisation en cours depuis ladoption de la Constitution du 31 mars1996, le dcoupage administratif du pays a connu une restructuration profonde selon 3niveaux : communauts rurales, communes et dpartements. En prlude la mise en

    place des collectivits locales, le pays compte en 2003, 29 dpartements (y comprisNDjamna) et 202 sous-prfectures3.

    1.2 Evolution conomique

    Le Tchad est lun des pays les plus pauvres au monde. De lindpendance jusqu unpass rcent, sa croissance conomique a toujours t limite du fait de la faiblesse de laproductivit inhrente au secteur primaire dans lequel oprent prs de 80% de lapopulation active, la quasi inexistence dun secteur de transformation, un secteurtertiaire peu productif, linadquation et linsuffisance des infrastructuressocioconomiques de base, des alas climatiques, son enclavement, linstabilit

    politique, etc. Toutefois, il dispose dimportantes potentialits pouvant promouvoir sondveloppement socioconomique (terre cultivable, eau, levage, ressources miniresdont le ptrole, etc.).

    Depuis 1994, le Gouvernement a entrepris un vaste programme de reformes

    structurelles et institutionnelles travers des programmes dajustement structurelsappuys par la Facilit dAjustement Structurel Renforce (FASR) et la Facilit pour laRduction de la Pauvret et la Croissance (FRPC). Ainsi, sur la priode 1994 -2000, lePIB prix constant a cru en moyenne annuelle de 2,6%. Depuis 2001, la situation sestconsidrablement amliore. En effet, le taux de croissance rel du PIB est pass de10,4% en 2001 15,4% en 2003. Il tait de 8,4% en 2002. Augmentant en moyenne de8,6% entre 2001 et 2003, le PIB rel par habitant a progress un rythme similaire.

    Cette croissance a t tire par des investissements importants surtout dans le secteurptrolier de Doba la priode sous revue. En effet, de 15,2% en 2000, le tauxdinvestissement global a t port en moyenne 45% entre 2001 et 2003 pour un taux

    moyen dinvestissement public de 5,9%. Cependant, lpargne nationale dontlaccroissement tait de 7,6% en 2000 a chut considrablement (-28,9% en 2002 et-4,2% en 2003).

    Les contributions moyennes des secteurs la croissance durant la priode 2000-2003ont t respectivement de 42,6% pour le primaire (surtout lagriculture et llevage),12,9% pour le secondaire et 44,5% pour le tertiaire (prdominance commerce etadministration). Linflation a t en moyenne de 4,8% sur la priode 2000-2003. Elleest passe de 3,4% en 2000 12,4% en 2001 pour se situer -1,8% en 2003.

    Sur la priode, les recettes locales de lEtat ont reprsent en moyenne 8% du PIBcontre une moyenne de 20% des dpenses publiques. En mme temps, le dficit courant

    moyen du budget de lEtat a t de 1,5% du PIB.

    3 Dcrets N415, 416 et 419 du 17/10/2002. Actuellement, le pays est dcoup en rgions, dpartementset sous-prfecture. xxvii

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    De 6,6% en 2000, le solde global de la Balance des Paiements a t dficitaire enmoyenne de 5,3% sur la priode. Les exportations ont reprsent 16,4% du PIB contreune moyenne de 67,2% pour les importations et le ratio exportations/importations des

    biens et services na t en moyenne que de 29,5% en raison du volume trs importantdes importations lies aux investissements ptroliers de Doba entre 2001 et 2003.

    Lencours de la dette se chiffrait en moyenne 61,5% du PIB, 400% des exportations et484% des recettes budgtaires pour un service de la dette de 14% des recettesbudgtaires.

    1.3 Ere ptrolire et Stratgie Nationale de Rduction de la Pauvret

    Lchec imput aux programmes dajustement structurel rputs inspirs de lextrieura conduit une rflexion sur une nouvelle forme de dveloppement que proposent desoutenir dsormais le Fonds Mondial International (FMI) et la Banque Mondiale (BM).A cet effet, la FRPC du FMI articule lIPPTE et le CAS de la BM consacrent lesstratgies de rduction de la pauvret comme cadre de base pour la mobilisation de

    lappui des partenaires au dveloppement aux efforts des pays concerns afin de sortirleurs populations de la pauvret.

    A la suite de la Table Ronde de Genve IV (1998), des consultations sectorielles ontpermis dlaborer des programmes centrs sur la pauvret dans les secteurs prioritaires(Education, Sant et Affaires sociales, Dveloppement rural, Infrastructures) constituantainsi une base solide pour le processus dlaboration de la Stratgie Nationale deRduction de la Pauvret.

    La concrtisation de lengagement pris par le Gouvernement dans le cadre de lIPPTE adonc dbouch sur llaboration du Document de Stratgie Nationale de Rduction de la

    pauvret (DSRP) adopt en juin 2003 et lhorizon 2015. Le DSRP est articul autour

    de cinq axes stratgiques qui sont : Promouvoir la bonne gouvernance ; Assurer une croissance forte et soutenue ; Dvelopper le capital humain ; Amliorer les conditions des groupes vulnrables ; Restaurer et sauvegarder les cosystmes.

    Entr dans le cercle des pays exportateurs de ptrole en 2004, une opportunit soffre auTchad pour raliser un taux de croissance lev durable et rduire la pauvret parlutilisation judicieuse de ses ressources ptrolires et autres qui seraient libres par

    lallgement de la dette. Avec le dmarrage de lexploitation ptrolire et lapplicationdes dispositions de la loi portant gestion des recettes ptrolires, les crdits budgtairesallous aux secteurs prioritaires ont fortement augment partir de 2004. Malgr une

    performance relativement moins satisfaisante en matire dexcution budgtaire, onconstate globalement une nette progression de la composition de la dpense publique enfaveur des secteurs prioritaires, qui ont reprsent en 2005, 53 % des dpenses, contre50 % en 2004 et 46 % en 2002-2003. Cette volution favorable sexpliqueessentiellement par la hausse des dotations budgtaires dans ces secteurs, suite lentreen application du programme de gestion des recettes ptrolires.

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    Chapitre 2 : Caractristiques de la population et desmnages enquts

    Le mnage, principale unit danalyse du prsent rapport, est dfini comme un groupede personnes, apparentes ou non, qui partagent le mme toit, mettent en commun toutou une partie de leurs ressources pour subvenir leurs besoins essentiels etreconnaissent lautorit dune seule personne, le chef de mnage. Le mnage est dfiniici comme une unit budgtaire. Par consquent, il se distingue de lunit familiale quiregroupe des personnes unies par le sang et le mariage. Ainsi, le principal critredappartenance au mnage est la prsence de manire continue dans celui-ci pendantune priode de rfrence donne.

    Aprs avoir rappel les objectifs de lenqute, le prsent chapitre traite des aspectsdmographiques et socioculturels tels que la structure de la population par grands

    groupes dges, par sexe, la situation matrimoniale, les groupes ethniques, etc.Lenqute a permis destimer le nombre total des mnages ordinaires 1 259 498correspondant une population de droit de 7 393 259 habitants au Tchad en 2003 soitune taille moyenne de 5,9 personnes par mnage (Tableau 2.1). Le RecensementGnral de la Population et de lHabitat (RGPH) de 1993 donnait 1 228 863 mnagesordinaires pour une population de droit de 6 193 538 habitants. On constate uneaugmentation de 35 635 mnages ordinaires.

    2.1 Structure de la population

    La structure de la population par grands groupes dges (Tableau 2.1) montre que lapopulation tchadienne est jeune. En effet, 50,3% de la population a moins de 15 ans etla population ge de 60 ans ou plus reprsente 4,0%.

    Tableau 2-1: Rpartition de la population par milieu de rsidenceselon les grands groupes d'ges

    Grands groupes d'ges0 14 ans 15 59 ans 60 ans et plus Total

    Milieu de rsidence

    N'Djamna 246 135 299 448 16 577 562 159Abch/Moundou/Sarh 94 943 113 279 5 781 214 003Villes secondaires4 342 410 340 104 30 375 712 889Rural septentrional5 1 598 885 1 378 645 152 565 3 130 095Rural mridional6 1 434 578 1 248 602 90 932 2 774 112Ensemble 3 716 952 3 380 077 296 230 7 393 259

    Source: ECOSIT2/INSEED/2003/2004

    Lge moyen est estim 19,6 ans et lge mdian 14 ans. Lge moyen au RGPH de1993 est de 21,7 ans et lge mdian 16 ans. Ces deux oprations montrent que la

    population sest rajeunie au fil du temps. Lune des consquences que cela peutentraner est la charge sociale qui incombe aux mnages.

    4 Les villes secondaires sont tous les chefs lieu des Sous-Prfectures et Dpartements sauf les trois

    principales villes.5 Le rural septentrional couvre le milieu rural des rgions suivantes : le Batha, le BET, le Chari Baguirmi,le Kanem, le Lac, le Ouadda (sans la ville dAbch), le Biltine, le Salamat et le Gura.6 Le rural mridional englobe le milieu rural des rgions de : Logone Occidental, Logone Oriental, MayoKebbi, Moyen Chari et Tandjil. xxix

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    Selon le milieu de rsidence (Tableau 2.2), on saperoit que la population de moins de15 ans est relativement plus importante en milieu rural (plus de 51%) que dans lescentres urbains. De mme, on note que la population ge de 60 ans ou plus estrelativement plus importante en milieu rural quen milieu urbain. Les villes secondairesont un caractre proche du milieu rural que des trois principales villes et de la capitale

    NDjamna.Tableau 2-2 : Structure de la population par milieu de rsidence

    selon les tranches d'ges

    Grand groupe d'ges 0 14 ans 15 59 ans 60 ans et plus Total

    Milieu de rsidence

    N'Djamna 43,8 53,3 2,9 100Abch/Moundou/Sarh 44,4 52,9 2,7 100Villes secondaires 48,0 47,7 4,3 100Rural septentrional 51,1 44,0 4,9 100Rural mridional 51,7 45,0 3,3 100Ensemble 50,3 45,7 4,0 100

    Source: ECOSIT2/INSEED/2003/2004

    La structure par sexemontre que la

    population estconstitue en majoritdes femmes. Ellesreprsentent 51,6% dela population. Cette

    proportion tait de

    51,9% au RGPH-93.Une autrecaractristique de la

    population par rapportau sexe est quil y arelativement plus defemmes en milieu ruralquen milieu urbain. En effet, le rapport de masculinit indique quil y a en moyenne109 hommes pour 100 femmes NDjamna. Ce rapport est de 93,2 dans le ruralseptentrional et de 91,0 dans le rural mridional. Une fois de plus, la population desvilles secondaires a tendance ressembler celle du milieu rural. Les rapports de

    masculinit plus levs dans les centres urbains attestent dune forte migration deshommes vers les villes (phnomne dexode rural).

    La structure par grandsgroupes dges selon lesexe (Tableau 2.4) indiqueque les hommes sont

    prdominants aux bas ges(moins de 15 ans) et auxgs avancs (60 ans ou

    plus) alors que les femmes

    le sont dans la tranchedges 15 59 ans. Eneffet, le rapport de

    xxx

    Tableau 2-4 : Structure de la population par grand grouped'ges selon le sexe

    Sexe Rapport deMasculin Fminin Total Masculinit

    Grand groupe d'ges0 14 ans 50,8 49,2 100 103,315 59 ans 45,2 54,8 100 82,660 ans et plus 53,8 46,2 100 116,3

    Ensemble 48,4 51,6 100 93,7Source: ECOSIT2/INSEED/2003/2004

    Tableau 2-3 : Structure de la population par milieu dersidence selon le sexe

    Sexe Rapport deMasculi

    n

    Fmini

    n

    Total Masculinit

    Milieu de rsidence

    N'Djamna 52,2 47,8 100 109,2

    Abch/Moundou/Sarh 50,3 49,7 100 101,2Villes secondaires 48,3 51,7 100 93,4Rural septentrional 48,2 51,8 100 93,2Rural mridional 47,7 52,3 100 91,0Ensemble 48,4 51,6 100 93,7

    Source: ECOSIT2/INSEED/2003/2004

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    masculinit montre quil y a 103 garons pour 100 filles avant 15 ans et 116 hommes de60 ans ou plus pour 100 femmes de la mme tranche dge. Ce rsultat parat paradoxalcar en gnral aux ges de la vieillesse, la surmortalit masculine fait quil y a plus defemmes que dhommes. Lenqute prouve le contraire et cela serait d probablement ily a un problme de dclaration dges.

    Une autre caractristique de la population examine lenqute est la nationalit. Ellervle que la population du Tchad est essentiellement de nationalit tchadienne (99,4%).Lessentiel de la population trangre est compose des ressortissants de la zoneCEMAC (0,54%).

    2.2 Caractristiques sociodmographiques des mnages

    Lintrt de mettre en exergue les caractristiques personnelles du chef de mnage danslanalyse, tient limportance de lautorit que celui-ci exerce et la responsabilit quilassume en prenant les dcisions importantes concernant le mnage collectivement et sesmembres individuellement. Lautre aspect non moins important, cest le rle quil joueen tant que principal pourvoyeur de revenus pour la satisfaction des besoinsfondamentaux du mnage.

    Les 1 259 498 mnages estims par lenqute se rpartissent en 1 001 647 mnagesdirigs par des hommes (79,5%) et 257 851 mnages dirigs par des femmes (20,5%).Les variables danalyse des caractristiques des mnages sont le milieu de rsidence, legroupe dges, la taille du mnage, le statut matrimonial, lethnie et la religion du chefde mnage.

    2.2.1 Structure desmnages

    Le tableau 2.5 donne la structuredes mnages par milieu dersidence selon le sexe du chef demnage. Deux constats essentielsse dgagent de ce Tableau.Habituellement, les milieux dersidence se ressemblent parrapport certaines caractristiques,mais cette fois ci, on observe destendances diffrentes : la

    proportion des femmes chefs demnage est relativement plus importante dans les villes secondaires quailleurs dans le

    pays. Elle parat de mme leve dans le rural septentrional et les trois principales villes savoir Abch, Moundou et Sarh. La proportion des mnages dirigs par des femmesrelativement plus importante dans le rural septentrional (25,4%) que dans le ruralmridional (12,2%) pourrait sexpliquer en partie par une migration masculine plusimportante dans le rural septentrional.

    xxxi

    Tableau 2-5 : Structure des mnages par

    milieu de rsidence selon le sexe du chef de

    mnage

    Sexe Masculin Fminin Total

    Milieu de rsidence

    N'Djamna 81,4 18,6 100Abch/Moundou/Sarh 75,9 24,1 100Villes secondaires 72,2 27,8 100Rural septentrional 74,6 25,4 100Rural mridional 87,8 12,2 100Ensemble 79,5 20,5 100

    Source: ECOSIT2/INSEED/2003/2004

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    Selon la classe dges du chef demnage, le tableau 2.6 montre que

    plus de la moiti des chefs demnage (53,5%) ont un ge comprisentre 25 et 44 ans. La structure par

    sexe ne varie pas fondamentalement.Cependant, on constate une lgredominance des chefs de mnagehommes de la classe dges 25 44ans (55,0%).

    Selon la taille du mnage, lesrsultats de lenqute montrent queles mnages de 4 6 personnes sontrelativement nombreux (38,1%),suivis de ceux de 7 10 personnes

    (27,6%). Les mnages dunepersonne ne reprsentent que 5,1%.Sagissant du sexe du chef demnage, lon saperoit que lesmnages dirigs par des hommes onttendance tre de grande taille. Eneffet, si dans la tranche de 2 10

    personnes, il y a pratiquement lesmmes proportions de chefs de mnage homme et femme (87,0% et 84,3%respectivement), les mnages dune personne sont plus importants chez les femmes(14,0%) que chez les hommes (2,8%). A loppos, les mnages de 11 personnes ou plus

    sont relativement plus frquents chez les hommes (10,2%) que chez les femmes (1,8%).Cette situation induit des diffrences dans la taille des mnages. En effet, tant auniveau national de 5,9 personnes par mnages, la taille moyenne est plus leve dans lesmnages dirigs par les hommes (6,3 personnes) que ceux dirigs par les femmes (4

    personnes).

    Selon le milieu de rsidence (Tableau 2.7), les mnages composs de 4 6 personnessont relativement plus importants quel que soit le milieu de rsidence. Ils sont suivis deceux de 7 10 personnes. Un autre enseignement que lon peut tirer, les mnagescomposs dune personne sont relativement importants dans les villes que dans lemilieu rural. Les mnages de 10 personnes ou plus sont particulirement plus importantsdans le rural mridional, zone agricole par excellence o tre nombreux dans un mnageconstituerait une main duvre certaine.

    xxxii

    Tableau 2-6 : Structure des mnage parclasse d'ges, taille du mnage selon le sexe

    du chef de mnage

    SexeMasculin Fminin Ensemble

    Classe d'ges du chef de mnageMoins de 25ans 7,9 7,9 7,925 44 ans 55,0 47,6 53,545 64 ans 28,6 33,7 29,765 ans et plus 8,4 10,8 8,9Nombre de personnes

    1 personne 2,8 14,0 5,12-3 personnes 17,4 33,6 20,84-6 personnes 37,9 38,8 38,17-10 personnes 31,6 11,8 27,611 personnes et+ 10,2 1,8 8,4Total 100 100 100

    Taille

    moyenne 6,3 4,0 5,9

    Source: ECOSIT2/INSEED/2003/2004

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    Tableau 2-7: Structure des mnages par nombre de personnes selon le milieu de rsidence

    Milieu de rsidence

    N'DjamnaAbch/Moundo

    u /Sarh

    Villes

    secondaires

    Rural

    septentrional

    Rural

    mridional Ens.

    Taille du mnage

    1 personne 9,9 9,6 6,0 4,2 4,6 5,12-3 personnes 22,1 20,2 24,9 21,0 19,0 20,84-6 personnes 32,8 33,7 33,5 42,0 36,0 38,17-10 personnes 26,9 26,6 26,0 27,9 27,8 27,611 personnes et + 8,3 9,9 9,6 4,9 12,6 8,4Total 100 100 100 100 100 100

    Source: ECOSIT2/INSEED/2003/2004

    Lanalyse des mnages par statut matrimonial du chef de mnage rvle que 60,8% deschefs de mnages sont monogames et 21,4% sont polygames. Les mnages dont le chefest un clibataire sont peu reprsents dans la structure (3,3%). Dans lensemble, onconstate que les proportions des chefs de mnage clibataires, veufs/Veuves et Spar(es)/Divorc (es) diminuent lorsque lon part de la capitale vers le milieu rural en

    passant par les trois principales villes et les villes secondaires. A loppos, lesproportions des chefs de mnage monogames ou polygames augmentent lorsquonpasse de la ville la campagne.

    Tableau 2-8 : Structure des mnages par statut matrimonial du chef de mnage selon lemilieu de rsidence

    Milieu de rsidence

    N'DjamnaAbch/

    Moundou/SarhVilles

    secondairesRural

    septentrionalRural

    mridionalEnsemble

    Statut matrimonial

    Clibataire 9,4 8,3 5,5 1,7 2,8 3,3Veuf/veuve 9,7 12,3 10,8 8,3 7,7 8,5Spar(e)/Divorc(e) 7,8 6,9 7,9 6,0 4,0 5,7Monogame 55,4 58,7 57,1 61,9 61,8 60,8Union libre 0,1 0,6 0,6 0,3 0,3 0,4Polygame 17,6 13,2 18,1 21,8 23,3 21,4Total 100 100 100 100 100 100

    Source: ECOSIT2/INSEED/2003/2004

    Tableau 2-9 : Structure des mnages par statut matrimonial du chef selon le sexe

    SexeMasculin Fminin Ensemble

    Statut matrimonial du chef de mnage

    Clibataire 3,5 2,3 3,3Veuf/veuve 0,6 39,5 8,5Spar(e)/Divorc(e) 1,4 22,2 5,7Monogame 71,4 19,7 60,8Union libre 0,2 1,0 0,4Polygame 22,9 15,4 21,4Total 100 100 100

    Source: ECOSIT2/INSEED/2003/2004

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    Lanalyse selon le sexe (Tableau 2.9) montre que prs de quatre chefs de mnagefemmes sur dix sont des veuves (39,5%) et quun peu plus de deux sur dix (22,2%)dentre elles sont soit divorces soit spares. Ce constat peut sexpliquer par le fait quedans la plupart des cas, les femmes deviennent chefs de mnage parce quelles ont

    perdu leur conjoint ou que le mari est vivant mais rside ailleurs du fait de lmigration

    masculine.Lanalyse par grandsgroupes ethniques (Tableau2.10) montre quenumriquement trois grandsgroupes prdominent auTchad. Il y a dans lordre,le groupe Sara (28,3%), leOuadda (12,2%) et leMayo-Kebbi (11,6%). Les

    groupes ethniquesassessoirement frquentssont les groupes : Arabe(9,9%), Kanem-Bornou(9,6%), Tandjil (7,2%),Hadjara (7,1%) et Fitri-Batha (6,3%). Le reste desgroupes ethniquesregroups reprsentent(15%).

    Lanalyse du groupe

    ethnique du chef de mnageselon le sexe montre quedans les groupes Ouadda,Kanem Bornou, Hadjara etFiltri Batha, lareprsentativit des chefsde mnage femmes est plusimportante que celle deschefs de mnages hommes.Ce qui confirme lesconclusions des tudes quiont montr que les hommesont une grande propension la migration que lesfemmes dans leurs ressorts territoriaux.

    La rpartition des mnages par religion du chef montre que trois principales religions sepratiquent au Tchad. Il y a lislam (54,7%), le catholicisme (20,4%) et le protestantisme(16,2%). Lanalyse de la religion du chef de mnage selon le sexe indique que parmi lesfemmes chef de mnage, la plupart sont de la religion musulmane (65,9%).

    2.2.2 Taille des mnages

    Le tableau 2.11 prsente la taille moyenne des mnages par grands groupes ethniques etreligion selon le sexe du chef de mnage. Il ressort de ce Tableau que les grands

    xxxiv

    Tableau 2-10 : Structure des mnages par groupeethnique et religion du chef de mnage selon le sexe

    et la taille du mnage

    Sexe Taille

    Masculin Fminin

    Ensembl

    e moyenne

    Ethnie du chef de mnage

    Gorane 3,4 4,3 3,6 6,0Arabe 9,9 9,8 9,9 6,0

    Ouadda 11,9 13,2 12,2 5,5Baguirmien 1,3 1,2 1,3 5,2Kanem-Bornou 8,3 14,6 9,6 5,4Fitri-Batha 5,8 8,2 6,3 5,7Hadjara 6,1 11,0 7,1 5,1Lac Iro 0,2 0,1 0,2 5,9Sara 29,5 23,5 28,3 6,1Tandjil 8,0 4,1 7,2 6,3Peul 1,1 0,9 1,1 6,0Mayo-Kebbi 12,6 7,6 11,6 6,3Autres EthniesTchadiennes 0,5 0,1 0,4 6,3

    Ethnie d'originetrangre 1,0 0,8 1,0 6,6Etrangers 0,1 0,2 0,1 4,7Indtermin 0,2 0,3 0,2 4,9

    Religion du chef de mnage

    Catholique 21,1 17,7 20,4 6,0Protestant 17,4 11,6 16,2 6,5Musulman 51,8 65,9 54,7 5,6Animiste 5,3 3,0 4,8 5,8Autre religion 0,7 0,4 0,6 5,3Sans religion 3,5 1,4 3,1 6,2

    Non renseign 0,2 0,0 0,2 7,1Total 100 100 100 5,9

    Source: ECOSIT2/INSEED/2003/2004

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    mnages (mnages de grande taille) sont dirigs par des hommes quel que soit le groupeethnique du chef de mnage. Le constat est encore plus marqu dans les groupesethniques Mayo Kebbi et Gorane (6,7) et ceux du groupe ethnique Tandjil (6,6). Onnotera que la taille moyenne des mnages dirigs par les femmes du groupe Peulavoisine celle des mnages dirigs par des hommes.

    Tableau 2-11: Taille moyenne des mnages par groupe ethnique

    du chef de mnage selon le sexe du chef de mnage

    Sexe

    Masculin Fminin Ensemble

    Groupe ethnique du chef de mnage

    Gorane 6,7 3,8 6,0

    Arabe 6,4 4,5 6,0

    Ouadda 6,0 4,0 5,5

    Baguirmien 5,7 3,2 5,2

    Kanem-Bornou 6,0 4,0 5,4

    Fitri-Batha 6,2 4,2 5,7

    Hadjara 5,9 3,6 5,1

    Lac Iro 6,3 2,6 5,9

    Sara 6,5 4,1 6,1

    Tandjil 6,6 3,9 6,3

    Peul 5,9 6,2 6,0

    Mayo-Kebbi 6,7 3,7 6,3

    Autres Ethnies Tchadiennes 6,5 3,7 6,3

    Ethnie d'origine trangre 7,0 4,8 6,6

    Etrangers 5,8 2,7 4,7

    Indtermin 5,2 4,0 4,9

    Religion du chef de mnage

    Catholique 6,5 3,9 6,0

    Protestant 6,8 4,6 6,5

    Islam 6,2 4,0 5,6

    Animiste 6,2 3,2 5,8

    Autre religion 5,4 4,8 5,3

    Sans religion 6,5 3,1 6,2

    Non renseign 7,3 3,0 7,1

    Ensemble 6,3 4,0 5,9

    Source: INSEED, ECOSIT2, 2003/2004

    Lanalyse selon le grand groupe ethnique du chef de mnage fait ressortir que lesmnages de petite taille sont ceux qui sont dirigs par un chef du groupe Hadjarai, (5,1),Baguirmi (5,2), ou Kanem Bornou (5,4). Par contre, les mnages dont le chef appartientau groupe Sara (6,1), Tandjil (6,3) et Mayo Kebbi (6,3) sont de grande taille. Cettesituation sexpliquerait en partie par la forte fcondit de ces grands groupes ethniques

    de la zone mridionale (plus de 6 enfants par femme). Les mnages dont le chefdorigine trangre sont plus nombreux dans leur logement (6,6).

    xxxv

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    En considrant la religion du chef de mnage, les donnes montrent que les mnages degrande taille sont dans lordre, ceux dirigs par des chefs protestants, sans religion etcatholiques. Par contre, ceux dirigs par les musulmans et les autres religions sont de

    petites tailles. Lobservation faite concernant lanalyse par groupe ethnique selon lesexe reste valable pour la variable religion. En effet, quelle que soit la religion, les

    mnages dirigs par les hommes sont de grande taille.Le milieu de rsidence (Tableau 2.12) semble avoir une influence sur la taille desmnages. Elle varie de 5,6 personnes NDjamna 6,4 personnes dans le ruralmridional. Dans le rural septentrional cette taille reste identique celle de la capitale.La carte gographique de la fcondit (selon les donnes de lEDS2) montre que lesfemmes rsidentes dans le rural mridional sont plus fcondes que celles du ruralseptentrional.

    Tableau 2-12 : Taille moyenne des mnages par milieu et rgion rsidenceselon le sexe du chef de mnage

    Sexe

    MasculinFmininEnsemble

    Milieu de rsidence

    N'Djamna 5,8 4,9 5,6

    Abch/Moundou/Sarh 6,1 4,6 5,8

    Villes secondaires 6,3 4,7 5,9

    Rural septentrional 6,1 3,8 5,6

    Rural mridional 6,7 3,7 6,4

    Rgion de rsidence

    Batha 6,7 4,2 6,0

    BET/Biltine 6,6 5,0 6,3

    Chari Baguirmi 6,0 3,7 5,7

    Guera/Salamat 6,3 3,8 5,5

    Kanem/Lac 6,0 3,9 5,2

    Logone Occidental 7,2 4,7 6,8

    Logone Oriental 6,4 4,2 6,0

    Mayo Kebbi 6,7 4,0 6,4

    Moyen Chari 6,3 3,7 5,9

    Ouadda 5,9 3,6 5,4

    Tandjil 6,9 3,9 6,4

    N'Djamena 5,8 4,9 5,6Ensemble 6,3 4,0 5,9

    Source: INSEED, ECOSIT2, 2003/2004

    Il apparat de mme que la taille moyenne des mnages selon la rgion de rsidence secalque sur la rparation de la taille moyenne des mnages par milieu de rsidence. Eneffet, les mnages des rgions du Logone Occidental, de la Tandjil, et du Mayo Kebbiqui sont situes dans la zone mridionale sont gnralement de grande taille. Aloppos, les mnages de rgions du Kanem, du Ouadda et du Gura sont de taillerduite. Les rgions du BET/Biltine semblent marquer une diffrence gographique si

    lon considre la taille moyenne des mnages. En effet, cette taille avoisine celle desmnages du rural mridional.

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    La variable sexe semble observer une rpartition naturelle (entre homme et femme)indpendamment de toute autre variable. En effet, les mnages dirigs par les hommesont toujours une taille moyenne plus leve que ceux dirigs par les femmes quelle quesoit la variable danalyse retenue.

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    Chapitre 3 : Etat de la pauvret

    Le prsent chapitre traite essentiellement des questions lies la mesure de la pauvret.Il fait dans une premire partie une brve revue de la littrature sur la pauvret enrappelant quelques concepts et dfinitions utiles la comprhension des donneschiffres. Dans une seconde partie, il mesure la pauvret des mnages par les deuxmthodes savoir la pauvret relative et celle absolue. Le plus souvent, le phnomnemigratoire peut tre interprt comme une stratgie de lutte contre la pauvret. Il a tgalement examin dans ce chapitre.

    3.1 Concepts et mthodes

    Les dbats courants autour du thme de pauvret font ressortir une forme

    multidimensionnelle de la pauvret au point o il est difficile davoir un consensus surla dfinition donner. Cependant, tout le monde saccorde sur la question de savoir

    pourquoi mesurer la pauvret. Le consensus qui est dgag est que, pour un objectif depolitique publique, on mesure la pauvret pour les raisons suivantes :

    identifier ceux qui sont dans le besoin (sparer les pauvres des non pauvres) ; identifier les caractristiques des pauvres ; concevoir des politiques de rduction de la pauvret appropries ; orienter la politique publique vers les pauvres ; et enfin surveiller et valuer les politiques de rduction de la pauvret.

    Communment admis, la pauvret se dfinit comme tant un tat de privation duniveau de bien-tre jug adquat pour mener une vie dcente dans une socit donne.

    Cette dfinition de la pauvret renvoie aux diffrentes dfinitions du bien-tre en tantqu'tat global intgrant deux dimensions (matrielle et non matrielle). La dimensionmatrielle fait rfrence aux facteurs tangibles faciles mesurer de manire cardinale,tels que les revenus/consommations/dpenses, laccs une alimentation adquate, auxservices de sant et dducation, laccs leau potable. Pour la dimension nonmatrielle, le niveau de bien-tre est dfini en fonction des besoins, des aspirations etdes capacits de chaque individu, ou en dautres termes, lacquisition des capacitsfonctionnelles (savoir-faire) pour accder un niveau de vie souhait (savoir-tre). Decette approche dcoule le concept de dveloppement humain linitiative du PNUD en1990, largi par la suite dautres aspects tels que lthique 7, lquit, la scurithumaine, lintgration et la durabilit conomique (croissance), cologique(environnement) ou sociale (ingalits).

    La dfinition du niveau de bien-tre jug adquat pour une personne, repose sur deuxapproches -utilitariste et non utilitariste-, qui renvoient au dbat sur les dimensionsmontaires et non montaires de la pauvret.

    3.1.1 Mesure montaire de la pauvret.

    Mesurer la pauvret soulve des questions didentification notamment comment

    mesurer le bien-tre et quel niveau considre-t-on quune personne nest paspauvre ? Ceci soulve dautres questions statistiques telles que celles de comment

    7 Respect des droits de lhomme, des valeurs humaines, morales et culturellesxxxviii

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    synthtiser les informations sur la pauvret en un indicateur de pauvret ? Deuxapproches sont utilises pour lanalyse montaire de la pauvret: celle de lutilit tiredans lusage dun bien et celle de la satisfaction des besoins de base, des fonctionnalitset des capacits :

    Lapproche utilitariste est formule en termes de prfrence. Les personnesexpriment leurs prfrences en choisissant les biens quelles consomment.Lobservateur ne juge pas leurs choix. Le choix est lexpression des prfrences.Lapproche vise baser les comparaisons du bien-tre, uniquement sur l'utilit(prfrences) que seul lusager estime. Elle repose sur le concept d'unclassement des prfrences pour les biens, reprsent par une fonctiond'utilit.

    Lapproche de besoins de base se concentre elle sur des rsultats plutt que surdes prfrences et a un critre objectif plutt que subjectif. Par exemple : Une

    personne n'est pas pauvre si cette personne peut consommer une quantitminimum de biens tels que nourriture, vtements, sant et ducation. Le choix

    nest pas laiss lindividu. On dcide dabord de ce quil faut avoir pour ne pastre pauvre (le minimum standard). Ceux qui nont pas le minimum sontconsidrs comme pauvres. Le concept est multidimensionnel parce que lesrsultats et les biens considrs peuvent tre de formes diffrentes.

    Dans le cas de lapproche par les fonctionnalits, les rsultats sont dcritscomme des fonctionnalits. Elles sont plus complexes que les biens deconsommation. Par exemple, tre nourri convenablement, tre en bonne sant,tre heureux, avoir un bon niveau dducation. Les fonctionnalits sont lesmodules (composantes) du bien-tre. Si on a suffisamment de fonctionnalits, on

    peut tre considr comme non pauvre. Donc, les biens consomms peuvent ne

    pas tre suffisants pour mesurer correctement le bien-tre. Il faut mesurer lesfonctionnalits.

    Lapproche des capacits est un dveloppement ultrieur de lapproche desfonctionnalits. Elle se base sur la capacit de raliser des fonctionnalits et non

    pas sur les fonctionnalits elles-mmes. Avec cette approche, les rsultats entermes de fonctionnalits obtenues sont secondaires. Les capacits potentiellesd'obtenir les rsultats dsirs sont plus importantes. Ainsi, si on a les possibilitsou les capacits de salimenter correctement mais si on choisit de ne pas le faire,on ne peut pas tre considr comme pauvre. On a la capacit mais pas lavolont.

    La rponse aux questions statistiques de comment synthtiser les informations sur lapauvret en un indicateur de pauvret est que lon utilise en gnral la consommation oule revenu (avec tout ce quils comportent comme limites) comme indicateurs de mesuremontaire de bien tre.

    La mesure montaire de bien-tre a des limites quil faudra soulever. En effet, toutes lesconsommations nont pas une valeur montaire (les biens publics, les loisirs, lesservices gratuits, les biens auto-produits dans le mnage, etc.). De plus, dans lapprocheutilitariste, accrotre le niveau de satisfaction (bien-tre) ne veut pas dire forcementaugmenter la consommation.

    Malgr les limites, lanalyse montaire de la pauvret est loption souvent utilise et

    ceci suivant deux approches, lune dite relative et lautre absolue.

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    Lapproche de la pauvret par le biais des seuils relatifs repose gnralement sur unedmarche de dcoupage de la population totale en percentile dun ordre donn surlchelle des niveaux de vie.

    Lapproche absolue de la pauvret qui consiste fixer un seuil absolu national depauvret, vise dfinir de manire relativement objective un but chiffr, objectif depolitique intgrer dans les stratgies de politiques conomiques et sociales, pour affranchir les pauvres. Le seuil absolu tablit alors une frontire rigide entre les

    pauvres et les non pauvres.

    3.1.2. Mesure non-montaire de la pauvret

    Lanalyse de la pauvret par la mesure non montaire met en exergue le fait que lerevenu seul ne suffit pas pour sortir un individu de la pauvret. En effet, le revenu negarantit pas l'accs tous les moyens ncessaires pour atteindre un niveau minimum devie. Par exemple, l'accs l'air ou aux services publics tels que la sant, l'ducation, lesroutes et l'eau ne sont pas ncessairement fonction du revenu. De mme, un revenulev peut ne pas garantir une bonne sant (fume, obsit) ou mme une bonnenutrition (temps de guerre). L'analphabtisme peut tre aussi un indicateur de pauvretmais nest pas ncessairement reli la pauvret mo