Lorsqu’on vient d’acquérir un nouvel équipement - que ce soit un pont roulant, un chariotélévateur ou une machine-outil - on ne pense pas d’emblée qu’il va falloir un jour l’entretenir, voiremême le réparer. On se préoccupe plutôt de familiariser les opérateurs à son fonctionnement parune formation adéquate, à veiller à bien l’intégrer à la production et à s’assurer d’en faire un usageprofitable. Et pourtant, c’est le moment de partir du bon pied et de s’organiser pour que l’équipementnous soit utile longtemps, à moindre coût et surtout sans causer d’accident. On veut qu’il demeuresécuritaire et conforme aux exigences réglementaires, aux normes de fabrication et d’utilisationainsi qu’aux normes d’entretien. L’inspection est un outil qui peut remplir plusieurs fonctions, toutesessentielles, pour la recherche de la conformité des équipements. Rappelons d’abord quelquesdéfinitions utiles.

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CONFORMITÉDESÉQUIPEMENTS

Grilles d’inspectionquotidienne

FICHETECHNIQUE

L’inspection préventive et l’entretienpréventifL’inspection préventive consiste à examiner réguliè -rement les lieux et les équipements pour détecter lesdéviations aux normes et procédures en vigueur. Ils’agit d’identifier les défectuosités, usures de pièces oudéfauts de matériel, défail lances et mal fonc -tionnement mineurs qui n’ont peut-être pas encored’effet mais qui pourraient causer des problèmes, brisou accidents. L’inspection préventive doit générer desactions correctives et inclure des mesures de suivipour s’assurer de leur réalisation. Alors que l’inspectionpréventive a pour objectif d’assurer la sécurité despersonnes, en détectant les déviations, l’entretienpréventif vise à assurer le maintien en bon état deséquipements, et donc à prévenir ces déviations.L’inspection préventive peut servir à orienter l’entretienpréventif et à définir sa périodicité. C’est aussi uneactivité concrète et réelle de prévention qui s’appliqueà tous les domaines. Elle peut prendre plusieursformes selon sa périodicité, sa complexité, lesinstruments requis ainsi que les qualifications duresponsable. On pourrait même dire qu’une inspectionest toujours préventive, sinon cela devient une enquêted’accident…

L’inspection des lieux de travail (par département, par poste de travailou pour toute l’entreprise)C’est l’examen des lieux à l’aide d’une liste de règlespréétablies visant à vérifier leur confor mité. Ces règlesse rapportent généralement à des éléments d’ordre,de propreté, de rangement d’équi pement et dematériel, de mesures d’urgence, etc. Elles doivent êtreclairement énoncées et les critères d’évaluation, préciset mesurables (on pourrait même avoir recours à desinstruments ou appareils de mesure dans certainscas). Par exemple : aucun outil autre que celui utiliséne doit se trouver sur la table, les allées de circulationdoivent être dégagées, aucun obstacle ne doit setrouver devant les sorties de secours, aucune lamped’éclairage d’urgence ne doit être hors d’usage, etc.L’inspection peut être confiée à une personne externeau département visé, elle est brève et se faitrégulièrement et souvent sans préavis. Le résultat del’inspection peut être affiché pour en informer lestravailleurs de la zone concernée.

L’inspection quotidienne d’unéquipementC’est l’observation de l’équipement par l’opérateur quiva l’utiliser. Elle précède toute utilisation par un « nouvel »utilisateur ou pour une « nouvelle » opération. Onl’appelle quotidienne parce que, traditionnellement,l’opérateur prenait posses sion de son équipement audébut de son quart de travail et l’utilisait toute lajournée. On sait maintenant que cela n’est plus toujoursle cas, depuis que les travailleurs sont polyvalents etque les tâches sont fragmentées. Typiquement, elle estfaite par le premier utilisateur du quart de travail, lesutilisateurs subséquents devant la « revalider ». Cetteinspection quotidienne prend peu de temps et nenécessite pas d’instruments de mesure, sinon trèssimples et peu nombreux. Elle doit, bien sûr, êtrestructurée à l’aide d’une grille d’inspection et, surtout,prévoir une procédure de correction et de suivi pourchaque non conformité observée. Toute défectuositédoit être suivie de la mise hors service de l’équipement,s’il y a lieu.

L’inspection périodique d’unéquipementUn équipement doit être examiné à des périodesprédéterminées et certaines de ses fonctions doiventêtre testées, par des personnes qualifiées. Toutedéfectuosité ou non conformité doit être corrigée pardes personnes qualifiées, lesquelles peuvent provenirde l’interne ou d’un sous-traitant. Voir en page 4.

Le manuel du fabricant devrait servir de référence pourélaborer les grilles d’inspection quotidienne etpériodique d’un équipement, de même que pour lapériodicité des inspections et entretiens. Les normesspécifiques relatives aux équipements sont aussi unebonne source de référence.

Voir ci-après des exemples de grilles d’inspectionquotidienne pour trois types d’équipement : chariotélévateur, pont roulant, plate-forme élévatrice. Cesgrilles, qui se veulent un aide-mémoire, ne sont pasexhaustives. Elles doivent être complétées et validéesavec le manuel du manufacturier (défauts à recher -cher, tolérance, etc.). En effet, certains défauts peuventexiger l’immobilisation immédiate et le cadenassagede l’équipement alors que d’autres ne justifient pasune telle action. Enfin, l’utilisateur de ces listes doitavoir une formation minimale.

L’INSPECTION, UNE GAMME COMPLÈTE !

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Inspection visuelle à l’arrêt• Vérifier les composantes du véhiculen Toit de protection n Câbles et chaînes de levagen Fourchesn Pneus n Câbles de batterie n Limiteur de coursen Harnais et câble de retenuen Plate-forme de travail

• Vérifier la batterie

Inspection en fonctionnement• Vérifier les jauges et indicateursn Compteurn Charge de la batterie

• Vérifier et tester les fonctions de basen Directionn Freinsn Klaxon n Feux avant, arrière et lumière de freinsn Dispositif de sécurité

• Vérifier l’opération des équipements de préhension

CHARIOT ÉLÉVATEUR À POSTE DE CONDUITE ÉLEVABLEGRILLE D’INSPECTION QUOTIDIENNE

Inspection visuelle à l’arrêt• Vérifier les composantes du véhiculen Toit de protectionn Dispositif de retenuen Cylindres hydrauliques n Assemblage du mât n Chaînes de levage et galets (roues)n Fourches n Pneusn Bonbonne de propane, goupille de positionnement et boyauxn Jauge du carburant

• Vérifier le niveau du fluide hydraulique

• Vérifier les niveaux d’huile du moteur et de la transmission

• Vérifier le niveau de liquide de refroidissement du moteur

Inspection en fonctionnement• Vérifier les jauges et indicateursn Compteurn Pression d’huile n Température de l’eau

• Vérifier et tester les fonctions de basen Directionn Freinsn Klaxonn Feux avant, arrière et lumière de freinsn Siège de sécurité, s’il y a lieu

• Vérifier l’opération des équipements de préhension

CHARIOT ÉLÉVATEUR CONTREBALANCÉ AU PROPANEGRILLE D’INSPECTION QUOTIDIENNE

Inspection visuelle à l’arrêt• Vérifier les composantes du véhiculen Toit de protectionn Cylindres hydrauliques n Assemblage du mât n Chaînes de levage et galets (roues)n Fourches n Pneus

• Vérifier la batterie

• Vérifier le niveau du fluide hydraulique

Inspection en fonctionnement• Vérifier les jauges et indicateursn Compteur n Charge de la batterie

• Vérifier et tester les fonctions de basen Directionn Freinsn Klaxon n Feux avant, arrière et lumière de freinsn Siège de sécurité, s’il y a lieu

• Vérifier l’opération des équipements de préhension

CHARIOT ÉLÉVATEUR CONTREBALANCÉ ÉLECTRIQUEGRILLE D’INSPECTION QUOTIDIENNE

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PLATE-FORME ÉLÉVATRICEGRILLE D’INSPECTION QUOTIDIENNE

Inspection visuelle à l’arrêtn Inspection visuelle généralen Plate-forme – composantes structurellesn Structure – joints de souduren Planchern Plancher rétractable / extensionn Garde-corps, plinthes et chaînes de sécuritén Attaches, boulons, écrous, soudures et raccords mécaniquesn Stabilisateurs / supports en saillie – vérinsn Roues – serragen Pneus – serrage, pression, boulonsn Points d’attachen Manuel d’instructionn Étiquettes d’instruction et décalquesn Plaque signalétiquen Extincteurn Harnaisn Cadrans indicateursn Batterie – eau, connexions, terminauxn Charge de la batterien Niveau de carburantn Niveaux d’huile hydraulique et du moteurn Câble de levagen Cylindresn Attaches de cylindren Anneaux de rétention et points de pivotn Lubrification – points de graissagen Composantes, raccords et tuyaux hydrauliquesn Contrôles, connexions et filages électriques

Inspection en fonctionnementn Commandes primaires – boîte de commanden Commandes secondaires – boîte de commanden Signaux avertisseurs / lumièresn Supports en saillie / stabilisateursn Freinsn Montern Descendren Vitesse de descente n Alarme de mouvementn Avancern Reculern Déplacement vers la gauchenDéplacement vers la droiten Limiteur de déplacement

Après la mise en marche et les déplacementsn Système hydraulique – fuite

PONT ROULANT, POTENCE, MONORAIL ET PALANGRILLE D’INSPECTION QUOTIDIENNE

Inspection visuelle à l’arrêt• Généraln Localisation du sectionneurn Contrôle pour le bon pontn Contrôle en bonne condition (retenue et identification

sens et direction)n Charge maximale d’utilisation (CMU) bien identifiée

et compatiblen Mise en service (télécommande sans fil)n Fuite d’huile ou d’air autour de l’équipementn Étiquette du palan

• Composantes de basen Poutre n Colonnen Collecteur, conducteurn Chariotn Voie de roulement

• Composantes de la section « palan »n Enroulement du câble sur tambourn Crochet de levage (fonctionnement du linguet, déformation,usure, rotation, fissure)n Poulies ou noixn État du mouflen Câble d’acier ou chaîne

Inspection en fonctionnement• Départn Klaxon et lumièren Arrêt d’urgence

• Mouvements du pont (N-S-E-O) haut et basn Mouvements réguliersn Freins acceptablesn Bruit insolite

• Vérification des limiteurs de fin de coursen Limite haute (petite vitesse)n Limite basse (2 enroulements minute)n Translation (butée, anticollision, interrupteur, etc.)n Direction (butée, anticollision, interrupteur, etc.)

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Chariot élévateurLa norme sur les chariots élévateurs citée auRèglement sur la santé et la sécurité dutravail (RSST, article 256) demande qu’unchariot élévateur construit après 2001, soitconforme à la norme ASME B56.1-1993Safety Standard for Low Lift and High LiftTrucks. Dans cette même norme, partie II, quin’est pas d’application obligatoire1, onmentionne que « seul le personnel autorisé etayant reçu la formation requise doit effectuerl’entretien, la réparation, le réglage etl’inspection des chariots de manutention,conformément aux spécifications du cons -truc teur ». C’est un peu vague… Il apparaît icique le personnel interne pourrait faire cesinspections et entretiens périodiques dans lamesure où il aurait reçu l’autorisation et uneformation appropriée du constructeur.

Plate-forme élévatriceBien que dans la dernière version de la normeCSA B354.1-04 (confirmée en 2009) Plates-formes de travail élévatrices et portatives, quin’est pas d’application obligatoire, on men tion nequatre différents types d’inspection – quoti dienne,périodique, annuelle et structurale – avec leurpério dicité et le détail des éléments à inspecter,on se contente de mentionner que ces inspec -tions doivent être effectuées par une personne

qualifiée (sauf pour l’inspection structurale qui doitêtre effectuée sous l’autorité d’un ingénieur). Onmentionne également que les inspections et lesentretiens doivent être faits conformément auxrecom mandations du constructeur. Donc, iciaussi, le personnel interne pourrait faire cesinspections et entretiens dans la mesure où ilaurait reçu une formation appropriée duconstructeur.

Pont roulantEn ce qui a trait au pont roulant, la norme CSAB167-08 Ponts roulants : conception, inspec -tion, mise à l'essai, entretien et utili sationsécuritaire, qui n’est pas d’application obliga -toire, est beaucoup plus exigeante : pour êtreinspecteur, il faut compter au moins 10 000heures d’expé rience relative à l’ins pection, àl’entretien, aux réparations et à la modificationdes appareils en plus d’avoir les connaissances,l’expérience et la formation pertinente à tousles aspects de l’utilisation. Donc, n’est pasinspecteur de pont roulant qui veut... L’ins -pection peut toutefois être effectuée par uneéquipe de personnes ayant ensemble cesqualifications et sous la supervision d’uninspecteur ou d’un ingénieur. L’inspection n’estpas mentionnée dans la version obligatoire de lanorme ACNOR B167-1964, citée à l’article 254du RSST.

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Le fabricant et le fournisseur sont tenus deréparer le préjudice causé par le défaut desécurité de l’équipement et cela à conditionque l’équipement en question ait été utiliséconformément aux directives du fabricant etqu’il n’ait pas été modifié. Ce principe estinscrit dans le Code civil du Québec2.

Il est donc essentiel, en tant qu’utilisateur, derespecter le mode d’utilisation et d’entretien dumanuel du fabricant d’où l’importance deconcevoir les fiches d’inspection et d’entretien

des équipements, en conformité avec lesdirectives du fabricant. De plus, toute modifi -cation à l’équipement risque de transférer cetteresponsabilité à l’utilisateur (ou à celui qui l’amodifié, le cas échéant).

Donc, en cas de modification à l’équipement,on doit s’assurer de la sécurité du résultat finalpuisqu’en cas de dommage, on sera tenu deréparer le préjudice causé par ce défaut desécurité.

MODIFICATION À L’ÉQUIPEMENTSaviez-vous que ...

1 Rappelons qu’une norme, en tout ou en partie,n’est d’application obligatoire que si elle estnommément citée dans une loi ou un règlementen vigueur.

2 Code civil du Québec, Chapitre 3, Responsabilitécivile.

NOTES

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Nous vous rappelons que l’ASFETM offre des sessions de formation sur l’utilisationsécuritaire des trois types d’équipement décrits ici – chariot élévateur, plate-formeélévatrice, pont roulant – où l’inspection tient une large place !

Information : 514 729-6961 • 1 888 527-3386 • info@asfetm.com

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