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N°222B du 30 août 2016 Edition spéciale Cloud Week Paris 2016 La lettre du Cloud France est une publication de l’association EuroCloud France : www.eurocloud.fr Sommaire Editorial Page 1 La Cloud Week est lancée ! Page 2 Baromètre annuel du cloud computing aux 11 èmes États Généraux Page 2 La conférence des visionnaires, 2 ème édition Page 3 La politique s’invite à la Cloud Week Paris Page 4 10ème édition des Trophées Eurocloud 2016 Page 6 Du Safe Harbor au Privacy Shield Page 6 Investissez dans le cloud ! Page 7 Le cloud hybride rebat les cartes Page 8 Les PME et le cloud Page 9 Quel est l’impact du cloud sur les métiers et les compétences ? Page 10 Le marketing appliqué au SaaS Page 10 Les nouveaux usages du cloud computing Page 11 DSI : comment choisir ses prestataires et conserver la maîtrise du cloud ? Page 12 Quand le cloud « uberise » la DSI Page 13 La sécurité dans le cloud : contre qui ? Page 14 Secteur public et cloud : pour aujourd’hui ou pour demain ? Page 15 Le Cloud au cœur de la « plate-formisation » de l’économie Page 16 Les containers : vers une nouvelle informatique Page 16 Le PaaS est-il le nouvel eldorado de l’innovation ? Page 17 Blockchain : ses usages, ses impacts, ses défis Page 17 Cloud et channel Page 18 L’hybride, le multi-cloud et le cloud managé Page 19 Editorial Depuis En 2016, la deuxième édition de la Cloud Week Paris a confirmé les ambitions de l'association organisatrice, Eurocloud France, de transformer Paris en capitale du cloud l'espace d'une semaine complète, début juillet. Autour du thème fédérateur "les usages et la valorisation des données", ce sont pas moins de 32 événements qui se sont déroulés entre le 4 et le 8 juillet 2016. Outre les manifestations organisées par l'association elle-même (conférence des vision- naires, états généraux du cloud computing, trophées du cloud...), de nombreux événements partenaires ont également émaillé la semaine. Des partenaires associatifs comme l'Isep, Cloud Confidence ou le CMIT, pour n'en citer que quelques uns, ont monté leur événement en parallèle d'organisations com- merciales comme NetApp ou Juniper Networks. Les événements étaient en outre appuyés par de nombreux partenaires institutionnels, de la région Île-de-France à Bpifrance en passant par la mairie de Paris, et médias, dont le New York Times, le JDN et votre serviteur. À noter que, compte-tenu de la proximité de l'élection présidentielle, le duel de l'an passé a laissé la place à un débat plus politique, sur le thème "Quel candidat numérique à l’élection présidentielle ?" "Faire porter une candidature à la présidentielle de 2017 par un candidat de rupture, pas un candidat Maison de la Chimie - 4 juillet

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N°222Bdu30août2016Editionspéciale

CloudWeekParis2016

LalettreduCloudFranceestunepublicationdel’associationEuroCloudFrance:www.eurocloud.fr

SommaireEditorial Page1LaCloudWeekestlancée! Page2Baromètreannuelducloudcomputingaux11èmesÉtatsGénéraux Page2Laconférencedesvisionnaires,2èmeédition Page3Lapolitiques’inviteàlaCloudWeekParis Page410èmeéditiondesTrophéesEurocloud2016 Page6DuSafeHarborauPrivacyShield Page6Investissezdanslecloud! Page7Lecloudhybriderebatlescartes Page8LesPMEetlecloud Page9Quelestl’impactducloudsurlesmétiersetlescompétences? Page10LemarketingappliquéauSaaS Page10Lesnouveauxusagesducloudcomputing Page11DSI:commentchoisirsesprestatairesetconserverlamaîtriseducloud? Page12Quandlecloud«uberise»laDSI Page13Lasécuritédanslecloud:contrequi? Page14Secteurpublicetcloud:pouraujourd’huioupourdemain? Page15LeCloudaucœurdela«plate-formisation»del’économie Page16Lescontainers:versunenouvelleinformatique Page16LePaaSest-illenouveleldoradodel’innovation? Page17Blockchain:sesusages,sesimpacts,sesdéfis Page17Cloudetchannel Page18L’hybride,lemulti-cloudetlecloudmanagé Page19

EditorialDepuis En 2016, la deuxième édition de la CloudWeekParisaconfirmélesambitionsdel'associationorganisatrice, Eurocloud France, de transformerParis en capitale du cloud l'espace d'une semainecomplète,débutjuillet.

Autour du thème fédérateur "les usages et lavalorisationdesdonnées", ce sont pasmoinsde32événements qui se sont déroulés entre le 4 et le 8juillet2016.Outrelesmanifestationsorganiséesparl'association elle-même (conférence des vision-naires,étatsgénérauxducloudcomputing,trophéesdu cloud...), de nombreux événements partenairesont également émaillé la semaine. Des partenairesassociatifs comme l'Isep, Cloud Confidence ou leCMIT, pour n'en citer que quelques uns, ontmontéleur événement en parallèle d'organisations com-merciales commeNetAppou JuniperNetworks. Lesévénements étaient en outre appuyés par denombreux partenaires institutionnels, de la régionÎle-de-FranceàBpifranceenpassantparlamairiedeParis, etmédias,dont leNewYorkTimes, le JDNetvotreserviteur.

À noter que, compte-tenu de la proximité del'électionprésidentielle,ledueldel'anpasséalaissélaplaceàundébatpluspolitique,surlethème"Quelcandidat numérique à l’élection présidentielle ?""Faireporterunecandidatureà laprésidentiellede2017 par un candidat de rupture, pas un candidat

MaisondelaChimie-4juillet

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EditionspécialeCloudWeekParis2016 traditionnel, telle est notre volonté", a rappeléPierre-JoséBillotte,présidentd'EurocloudFranceenintroductiondecedébat.

Au bilan, ce sont une nouvelle fois des milliers departicipants qui ont assisté aux diversesmanifesta-tionsquisesont tenues toutau longde lasemaine,desmanifestations que la rédaction de La lettre ducloud a couvertes le plus exhaustivement possiblepourvousenrapporter la teneur leplus fidèlementpossible. Ce sont ces articles qui constituent lecontenudelalettrespécialequevousvousapprêtezà découvrir. Tous ces articles sont égalementconsultables en ligne, dans l'onglet « dossiers » dusite,option«CloudWeekParis2016».

Etl'associationEurocloudnousdonned'oresetdéjàrendez-vousen2017pourunenouvelleéditiondelaCloudWeekParis.

Danscetteattente,excellentelectureàtous.

BenoitHerrRédacteurenChef

LaCloudWeekestlancée!La 2ème édition de la Cloud Week a démarré hier,lundi 4 juillet 2016, par la conférence des vision-naires.

Pierre-José Billotte,président d’EurocloudFrance, a rappelé enintroduction l’objectifde la Cloud Week : «casser les codes enagrégeant 32 conféren-ces sur une semaine,pour créer un des plusgrands évènementsfrançais de l’IT ». Huitvisionnaires issus demondes variés :institutionnel, acadé-mique, startup ougrande entreprise, ontensuite partagé leurvision des grands

enjeux actuels et futurs autour du cloud et destechnologies du numérique : Jean-Gabriel Ganascia,philosophe,professeuràl’UniversitéPierreetMarieCurie ; Nicolas Sekakki, président d’IBM France ;BernardBellettante,directeurgénéralde l’EMLyonBusiness School ; Frédéric Charles, directeurstratégie digitale et innovation chez Suez SmartSolutions; Albert Strachtchenko, co-fondateur deBlockchainFrance;TaigKhris,fondateurdeOnOffetNicolasDufourq,directeurgénéraldeBPIFrance.

Leurs interventions ont toutes souligné que larévolution numérique des entreprises et de lasociété dans son ensemble n’en est qu’à ses balbu-tiements.Jean-GabrielGanasciaatenuàdémentirlespropos souvent alarmistes tenus au sujet del’intelligence artificielle, y compris par les acteursmajeurs de son avènement comme StephenHawking,Bill Gates ouEllonMusk : « Il y a un vrairisque d’une domination de grandes entreprisesnumériques,quitententd’échapperàlavolontépoliti-que et dont le poids pourrait remettre en cause lesEtats. Là réside le vrai danger et pas dans desfantasmes décrivant une intelligence artificielle nousdépossédantdenotredestinetconstituantundangerpourl’homme».

HervéBaconnetJournaliste

BaromètreannuelduCloudCompu-tingaux11èmesÉtatsGénéraux

Eurocloud France a organisé le 6 juillet 2016 àl’hôtel du collectionneur, les 11èmes États générauxducloudcomputing,danslecadredela2èmeCloudWeek Paris. L’occasion pour les analystes deMarkess etPACde livrer leurspointsde vue sur lemarché.

Henry-Michel Rozenblum, délégué général d’Euro-cloudFrance,aouvertlaconférenceplénièredecesÉtatsgénérauxenrappelantqu’«EurocloudFrancerassemble 200 entreprises françaises. Les sociétésadhérentesenEurope sontaunombrede800, cequifait d’Eurocloud le plus grand réseau d’acteurs ducloud dans le monde ». Il a ensuite souligné lesgrands thèmes au programme des 9h de conféren-ces, de tables rondes et d’ateliers, réunissant 52conférenciers : les grandes tendances technologi-ques (blockchain, containers…), les problématiquesduShadowIT,delasouverainetédesdonnéesetlesphénomènes de « plate-formisation » ou d’«uberisation».

Lors du traditionnel baromètre annuel du cloudcomputing,réaliséauprèsde145prestatairesactifsdu marché français par le cabinet Markess, SylvieChauvin,présidente,alivréunerétrospectivedes10dernièresannéesducloudcomputingenFrance.Lesétudes Markess estiment ainsi un marché françaismultiplié par six en l’espace de 10 ans, pouratteindre 5,9milliards d’euros en 2016. La part ducloud dans l’ensemble du marché des logiciels etservices est passée de 2,4 % en 2007 à 11 % en2016. Si les clients étaient en 2007 très friands deSaaS, qui représentait 95 % du marché, SylvieChauvin a souligné « un rééquilibrage progressif en

BernarBelletante,EMLyon

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EditionspécialeCloudWeekParis2016 faveurduIaaS(35%dumarché)etduPaaS(8%),lapartduSaaSétantpasséeà57%en2016».

Concernantlesperspectivespourlesecondsemestre2016, l’étude du cabinet Markess envisage « unmarché un peu plus tendu, avec une part desprestatairesprévoyantunehausseforteoumodéréeà67 % contre 72 % l’année dernière. Les entreprisesinterrogées entrevoient des projets de type cloudpublicenhausseetvontdévelopperplusdeservicesàvaleur ajoutée autour de leurs solutions (conseil,intégration,formation,servicesmanagés)etfavoriserdespartenariatsavecdesprescripteurs».

À plus long terme, l’étude Markess prévoit unecroissance de 18,6 % en 2017, ce qui porterait lemarché français du cloud computing à 7 milliardsd’euros. Sylvie Chauvin a enfin dressé la liste descinqfacteursquidevraientdynamiserlemarchéd’ici2018:«pour93%desprestataires,l’accélérationdela transformation numérique ; pour 92 %, ledéveloppement des usages mobiles ; pour 81 %, lacroissanceduvolumededonnéesàanalyser;pour80%, ledéveloppementdesusagescollaboratifsetenfinpour79%,l’essordutrèshaut-débitenFrance.»

UneFranceenretardmaisdynamique

Danslecadreeuropéen,MatthieuPoujol,consultantprincipalchezPAC,anotéunlégerretarddumarchécloud français par rapport à l’Allemagne et leRoyaume-Uni «mais lenombre importantde jeunespousses prometteuses dans le domaine du clouddémontreledynamismedumarché,dontlacroissancedevraitatteindre8%cetteannée,contre7,5%pourl’ensembledel’Europe».Côtéclients,«noussommespassésd’uneapprochetactiqueducloud,pousséepardes coups, à une stratégie globale de transformationnumérique,pourmieuxservirlesmétiers,assurerplusd’agilité et casser les silos, ambition indispensablepourembrasserleBigData»,at-ilestimé.

MatthieuPoujolaenfinannoncé«l’avènementd’uneinformatique hybride, pour prendre en charge descloud divers et changeants. Les grandes tendancesde cette informatique hybride vont concerner

l’orchestration, le SDN(Software-Defined Networ-king) et la NFV (NetworkFunctionsVirtualization),lapartie réseau du cloudétant critique, et lecourtage».

Philippe Laplane, directeurgénéral d’Orange BusinessServices, dont l’unitéOrange Cloud for Business(OCB) vise « à devenir lepartenaire de latransformation numérique

des entreprises », a également envisagé les enjeuxtechnologiques à venir : « Nous observons uneaugmentation du niveau d’abstraction : nousconstruisonsaujourd’huideslogicielsquicommencentà produire du logiciel et ces technologies serontmaturesd’ici5à10ans».AutreobjectifpourOCB:«lecontrôleduréseauparl’applicationetl’augmenta-tionautomatiquedelabandepassanteenfonctiondesbesoins».Ledirecteurgénérald’OBSaenfincité«lamigration des applications critiques comme défiimportant, qui explique la part de marché encorebasseducloudsurl’ensembledel’IT(11%)».

HervéBaconnetJournaliste

Laconférencedesvisionnaires,2èmeéditionLa2èmeéditiondelaCloudWeekParisaànouveaudébutéàlamaisondelachimie,paruneconférencedesvisionnaires,quiontpartagéleursinterrogationset prévisions, économiques, technologiques ouphilosophiques.

Pierre-JoséBillotte,présidentd’EurocloudFrance,arappelé en introduction l’objectif de la CloudWeekParis:«casserlescodesenagrégeant32confé-rencessurunesemainepourcréerundesplusgrandsévènements français de l’IT». En rassemblant huit«visionnaires» issus de mondes variés:institutionnel, académique, start-up ou grandeentreprise,laconférenceinauguralevisaitàprendredelahauteursurlesgrandsenjeuxactuelsetfuturs,autourducloudetdestechnologiesdunumérique.

Les interventions onttoutes souligné que larévolution numériquedesentreprisesetdelasociété dans sonensemblen’enestqu’àses balbutiements.Nicolas Dufourq,directeur général deBpifrance, a souhaitédémontrer quel’écosystème numéri-que français pourraprendre part à cetterévolution,notammentgrâce aux nombreuxdispositifsdesoutienàl’innovation mis en

placeparlaBPI:«Ilya2ou3ans,lesentreprisesdetechnologies en quête de gros tickets, de 30 à 50millionsd’euros,devaientserendreàLondresouSanFrancisco. Aujourd’hui, de tels investissements sontpossiblesenFrance,à l’imagedes44millionsd’euros

NicolasDufourcq,Bpifrance

PhilippeLaplane,Orange(OCB)

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EditionspécialeCloudWeekParis2016 que la BPI vient d’investir dans Parrot». Lapropositiondudirecteur général de laBPIde créerunVIE-PMEpourpermettreauxPMEderecruterdejeunes talents a semblé soulever l’enthousiasme del’audience.«Nousnemanquonsnidecapitaux,nidecompétences. Mais, en dehors des start-up et desgrands groupes, beaucoup d’entreprises accusent unretardimportantdansleurmodernisationnumérique.NousdevonsmettreducapitalhumaindanslesPME»,at-ilsoutenu.

Frédéric Charles, directeur stratégie digitale etinnovationdeSuezSmartSolutions,arebondisurlethèmede la CloudWeekParis :«Le cloud estmort,vive le cloud» pour considérer que «le cloud estencorecommeunebelleusinedontonn’apasencoreimaginé le produit qu’elle allait fabriquer. MaisGutenbergn’apasattendul’avènementdumarchédulivre pour inventer l’imprimerie. Le cloud va trouversonutilitédanslessystèmescomplexesetnotammentdans la ville intelligente». Au rayon des promessesnon tenues, Alexandre Stachtchenko, co-fondateurde Blockchain France, a estimé lui qu’ «Internet adétruit la confiance des utilisateurs» et que laBlockchainpeutlarestaurer.IladécritlaBlockchaincomme «un protocole numérique gérant un réseaupair-à-pairdécentraliséquienregistre lapropriétéetcrée la confiance». Il voit beaucoup d’applicationspossiblesà«cegrandregistrecomptablenumérique:endehorsdubitcoin,ilpourraparexemplegarantirlebio, le made in France ou la non-contrefaçon d’unmédicament».

La santé est l’un desdomaines danslequels investitlourdement IBM,notamment à traversles rachats de MergeHealthcare et de saplateforme de gest-ion d’imageriesmédicales pour unmilliard de dollars,ou de Truven HealthAnalytics et sesdonnées médicalessur 300 millions depersonnes pour 2,6milliards de dollars.Nicolas Sekkaki,président d’IBM

France, a déclaré que « les capacités cognitives deWatsonvont révolutionner lamédecine prédictive, lagestionde la relation client et des call-centers ou lesméthodeséducatives».BernardBellettante,directeurgénéral de l’EM Lyon Business School, est sur lamême ligne en annonçant «l’avis de décès d’uneéducation triste, linéaire, statique». Son credo:

«Changer,briser,créer,pourpasserdel’âgedel’ORTFà l’ère de Netflix. Exit les amphis, les diplômes surnotes,leslonguesheuresd’apprentissagesolitaire,lesbibliothèques poussiéreuses. Place à l’apprentissagecontinu, aux espaces collaboratifs, aux «learninghubs»,àlamobilisationdescerveaux».

En plus du pouvoir d’annoncer, devant un amphi,«la fin des amphis», le cloud a ceci de révolution-naire qu’il permet à Taïg Khris, ancien championmédiatiquederoller,d’envisagertoutsimplementdedevenir «le 1er opérateur téléphonique mondial»,grâce à son invention, «le cloud number»,quimélange les mondes des télécoms et des applis:«Notre appli OnOff rend le numéro de mobile aussivirtuel que l’adresse mail et va permettre à tous detéléphoner depuis n’importe où dans le monde, autarif locald’accèsauxantennes».OnOffcomptedéjà700000 utilisateurs en France et a levé 5 millionsd’euros.

Jean-Gabriel Ganascia, philosophe et professeur àl’UniversitéPierreetMarieCuriedeParis,reconnaîtlui aussi toutes les opportunités liées auxtechnologies numériques et a voulu à démentir lespropos souvent alarmistes tenus au sujet del’intelligence artificielle, y compris par les acteursmajeurs de son avènement comme StephenHawkins, Bill Gates ou EllonMusk: «Il y a un vrairisque d’une domination de grandes entreprisesnumériques, qui tentent d’échapper à la volontépolitique et dont le poids pourrait remettre en causeles États. Là réside le vrai danger et pas dans desfantasmes décrivant une intelligence artificielle nousdépossédantdenotredestinetconstituantundangerpourl’homme».

HervéBaconnetJournaliste

Lapolitiques’inviteàlaCloudWeek,Sur le thème«Quelcandidatnumériqueà l’électionprésidentielle»,undébataniméaeulieuàl’issuedela «conférence des visionnaires», dès lundi à lamaisondelachimie.

À l’heure des GAFA et où, selon Jean-GabrielGanascia, philosophe et professeur d’intelligenceartificielle à l’université Pierre et Marie Curie deParis, intervenu à la conférence des visionnaires,«les grands acteurs de l’IT veulent s’arroger lesprérogatives régaliennes des États», l’importanceaccordée au numérique par le gouvernementfrançais est affligeante: Axelle Lemaire estsecrétaire d’État auprès duministre de l’Économie,de l’Industrie et du Numérique, chargée duNumérique. C’est-à-dire qu’elle neprendmêmepaspart au conseil des ministres. Comment s’inscriredans une politique globale dans ces conditions?

NicolasSekkaki,IBM

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EditionspécialeCloudWeekParis2016 Pourtant, le cloud et le numérique engendrent desmutations profondes des entreprises et de toute lasociété.

L’initiatived’Eurocloudestunepremière: l’associa-tion estime que le numérique, secteur désormaisstratégique, doit être positionné au centre de lapolitiquedugouvernement.D’oùl’idéed’uncandidatnumériqueàlaprésidentiellede2017etd’undébatàl’occasiondelaCloudWeekParispourcommenceràdiscuterdeceprojet.

Autourde Jean-MichelBillaut etAlainGarnier, tousdeux candidats sur laprimaire.org, un site mis enplace pour permettre aux Français de choisirlibrement, de manière transparente et démocrati-que,lescandidatsqu’ilssouhaitentvoirseprésenterà l’élection présidentielle de 2017, on trouvaitFabrice Benaut, président d’Alliance Big Data,Fabrice Galloo, président de France-IT, AlainPrallong, président du Cinov-IT et Pierre-JoséBillotte,présidentd’EurocloudFrance.

Ce dernier a d’emblée répété ses intentions, déjàformulées en introduction de la conférence desvisionnaires en début d’après-midi: «faire porterune candidature à la présidentielle de 2017 par uncandidat de rupture, pas un candidat traditionnel».Pour ce faire, il se propose d’adresser un courrieraux différentes instances représentatives de laprofession dès la semaine prochaine, afin deconstitueruncollectifapolitiqueduquelémergerontuncandidatnumériqueetunprogramme.

Pour Alain Garnier «il faut bousculer le système».«Et supprimer l’ENA», ajoute Jean-Michel Billaut.Candidats sur laprimaire.org, ils ont tous deux unedémarche sensiblement différente de celle duprésident d’Eurocloud: «le candidat idéal, c’estmoi», n’hésite pas à avancer Alain Garnier, sur untondontonadumalàsavoirs’ils’agitd’uneboutadeounon.Etd’ajouter:«mais tout lemondepeutêtrecandidat. Le candidat idéal est quelqu’un decharpenté, d’œcuménique, qui ait l’adhésionpopulaire.Etdeporteurd’unprojet».

C’estnotreconfrèreDidierBarathon,d’ITNewsInfo,qui animait les débats autour de deux grandsthèmes:leprogrammeetlecandidatidéal.Chacunapu détailler les trois thématiques majeures qu’ilverrait porter par son candidat numérique: pourPierre-José Billotte, il faut numériserl’administration française, «qui ne l’est pas

aujourd’hui», selon lui, faire apprendre le code àtous les élèves des écoles françaises et créer unezone franche forte en France. Pour Fabrice Benaut,«il faut commencer par se poser la question de laplace du numérique et celle de la France dans lenumérique». Ses priorités sont de retrouver uneFrance du numérique souveraine, de remettre lenumérique à sa juste place, celle de support etd’utiliserlenumériquecommelevierdeprogrès.

Mettre en place unplan stratégique avec toutes lesphases de la transformation numérique, accompa-gner les PME dans la transformation numérique,créer un CAPES du numérique dès maintenant,accélérer la transformation numérique de l’écono-mie transverse, refonder la république via lenumérique sontquelquesunesdesautres idéesquiontétéavancéesparlesparticipants.

Jean-Michel Billaut a beaucoup été dans le registrede la provocation, mais a été très applaudi: «Mastratégie est simple : changer le système politiquefrançais, qui est mafieux», a-t-il annoncé enintroduction. Un mandat de sept ans et un seul,cumul de mandats interdit et inéligibilité à vie detoutélucondamnéparlajusticesontquelquesunesde ses propositions, mais le renforcement desservices publics on-line, permettant de ne pasremplacer les fonctionnairespartantà laretraite, lasantéprédictivegrâceauséquençagegénétiquefontégalementpartiedesonprogramme.

Quantauprofilducandidatnumérique(quipourraitaussi être une candidate…), le consensus se faitautour de la table sur la nécessité de sonindépendance vis-à-vis des vieux partis, «qui sontaujourd’hui stériles», souligne Alain Prallong. Àl’écoute des citoyens, travaillant dans uneintelligence collective, connaissant le terrain,transparent…, sontquel-ques-unesdesqualitésqueluiprêtentlesparticipants.

PourPierre-JoséBillotte,lecandidatpourraêtreissude troiscatégories:d’uneconsultationcommecellede laprimaire.org, une personnalité du numériqueconnue, comme Xavier Niel, par exemple, ou unhommepolitique,«maisleshommespolitiquestradi-tionnelssonttousdisqualifiés».

Fabrice Galloo considère qu’il «faut que ce soit unentrepreneurouuneentrepreneuse,carlesvaleursdel’entreprise ont aujourd’hui disparu de la politique».«Quiqu’ilsoit,leprochainprésidentetlesuivantvontavoir fort à faire dans le numérique», conclut Jean-MichelBillaut.

La suite dans quelques semaines, lorsqu’Eurocloudaura envoyé son courrier et lorsque laprimaire.orgauradésignésoncandidat,endécembre2016.

BenoitHerrRédacteurenChef

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EditionspécialeCloudWeekParis2016 La10èmeéditiondesTrophéesEurocloud2016!C’estàlamaisondelaChimie,rueSaintDominiqueàParis que s’est tenue la 10èmeédition des TrophéesEurocloud.

Parmiles67dossiersreçus,17ontétéprésélection-nés par les 14 membres du jury. Présentation descinq lauréats invités à concourir aux trophéesEurocloudEurope2016.

Meilleurstart-upcloud

RemisparOrange(AlainBerry)àMobeye(AymericPorte) pour son application d’optimisation desventesgrâceàdesinformationscollectéesentempsréel sur le terrain. Les autres nominés étaientNanocloud,Sync,UnitedBiometrics.

Meilleur service cloud pour les marchéshorizontaux

Remis par Narrow (Frédéric Brant) à Plateform.sh(Frédéric Plais), plateforme as a service. Les autresnominésétaientDesigned4Work,SmartFocus.

Meilleur service cloud pour les marchésverticaux

Remis par Linkbynet (Kareen Frascaria)àSkyo(Karim Abichat) pour Ogust Selfservice,solution e-commerce à destination des sociétés deservices à la personne. Les autres nominés étaientCornis,TinubuSquare,Xelya.

Meilleurservicedecloudconsulting

Remis par IBM (Fabrice Pancrazi) à Nuageo(Antoine Jacquier), cabinet de conseil-as-a-servicespécialisé dans le cloud computing. Les autresnominésétaientAccentureConsulting,Agyla.

Meilleurcasclientservicecloud

Remis par HP Enterprise (Xavier Poisson) à AlterWay (Véronique Torner) pour le projet LuxuryAttitude Academy de l’INSEEC. Les autres nominésétaientA-Sis(LibrairieLaïque),Nudge.,

SandrineTournigandJournaliste

DuSafeHarborauPrivacyShieldA quelques jours du vote par la commissioneuropéenne du Privacy Shield (bouclier deprotection des données personnelles), l’associationCloud Confidence ne pouvait faire l’impasse sur cenouvel accordcensé restaurer la confiancedans lestransferts de données personnelles entre l’UnioneuropéenneetlesÉtats-Unis.

PourcettesecondeéditiondelacloudIndépendanceDayorganiséedanslecadredelaCloudWeekParis,l’associationCloudConfidenceavaitchoisid’axersamanifestationsurlePrivacyShield,censéremplacerle Safe Harbor, invalidé par la cour de justice del’Unioneuropéenneen2015.Aprèsunmotd’accueild’Olivier Darrason, président de CEIS et de CloudConfidence, David Martinon, ambassadeur pour lacyber-diplomatieet l’économienumérique,aouvertle débat. Le gouvernement français n’ayant pasréellement pris position, il a pu en toute libertéapportersonéclairagesurcetaccordtransatlantiquevisantàprotégerlesdonnéespersonnelles,quiseraprobablement «adopté par vote formel et non paspar consensus.» Un moyen pour «certains Étatsmembresdemontrer leurméfianceavec cequia éténégociéparlacommission»,a-t-ilprécisé.

David Martinon a rappelé qu’au niveau internatio-nal,larèglequis’impose,c’estlalibrecirculationdesdonnéesavecdeuxlimitations,cellesquiportentsurlasécuriténationaleetsurlaprotectiondesdonnéespersonnelles.Orsurcepoint,l’Unioneuropéenneesttaxéedeprotectionniste.«Sic’était lecas,qu’avons-nous raté?» Autre mythe à briserselon lui, lesEuropéens seraient les seuls à réfléchir surl’impositiondecontraintesimpliquantlalocalisationdes données. «Ceux qui nous le reprochent l’onpourtant déjà fait alors ne nous laissons pas avoir.L’Australie a voté une loi qui impose la localisationdesdonnéesdesantésur leur territoire.LeCanadaafaitlamêmechose.»

La matinée s’est ensuitepoursuivie par un atelierréunissant entreprises etfournisseurs cloud, «lesprincipaux concernés par cenouvel accord, s’agissant desdonnées de leurs clients », atenu à préciser le viceprésident de Cloud Confi-dence, Olivier Itéanu.Premier à intervenir, XavierLofficial, membre du Cigrefet directeur de la transfor-mation, processus et systèmes d’information à laSociété Générale, a d’abord rappelé la nécessité derestaurer la confiance alors que 86 % desconsommateurs se disent méfiants quant àl’utilisationquelesgrandesentreprisesfontdeleursdonnéesselonuneétudeBCG.Faceaufoisonnementde réglementations portant sur les donnéespersonnelles, il a ensuite crié au «bazarréglementaire» et au «manque d’homogénéité. »StanislasdeRémur,directeurd’Oodrive,quantà luis’est offusqué du fait qu’il faille attendre MaxSchrems pour invalider le Safe Harbor alors que«tout le monde savait que c’était une ‘joke’.» Et de

StanislasdeRemur,Oodrive

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EditionspécialeCloudWeekParis2016 mentionner que «ce cadre réglementaire, bien quenécessaire a été utilisé àmauvais escient parce qu’iln’yavaitaucunecontrainteencasdenon-respect.»

Pour Adam Levine, directeur commercial de Data4,nouvellement adhérent de l’association CloudConfidence,«cetteincertitudesurlecadreréglemen-taire depuis l’annulation du Safe Harbor impacte lebusiness.» Même constat chez IBM, la pluseuropéenne des entreprises américaines, avec untiers de ses effectifs en Europe. «Du jour aulendemain, cet accord a été invalidé, laissant denombreusesentreprisesdansuneincertitudelégale»,a mentionné Nicholas Hodac, responsable desaffaires gouvernementales et réglementaires chezIBM. «Il leur faut dorénavant trouver des solutions,refaire des contrats. » Des procédures souventlonguesetfastidieuses.

Chez Oodrive, depuis quatre ans on passe decertification en certification pour protéger lesdonnéesdesclients.StanislasdeRémurasoulignéletravail remarquable réalisé par l’ANSII pourproposerd’icipeuunecertificationquine feraplusdébat. Mais le dirigeant reste convaincu que«l’applicationdesanctionsfinancièresestindispensa-ble pour rétablir la confiance sur l’utilisation desdonnées. » C’est d’ores et déjà le cas, a rétorquéNicholas Hodac.Le règlement européen sur lesdonnées personnelles, récemment adopté, prévoitdes sanctions pouvant aller jusqu’à 4 % du chiffred’affairesmondial de l’entreprise. Unemenace loind’êtrepriseàlalégèreparlaSociétéGénérale.«Au-delàdelasanctionfinancière,ilenvadelaréputationd’une banque basée sur un modèle de confiance», asoulignéXavierLofficial.

«Avec un accord qui a une chance sur deux d’êtreinvalidépar laCour européennede Justice», a laisséprésagerDonaldCallahan,analysteetconsultantenICT et cofondateur du Dusquene Group, «ledébat sur la protection des données personnelles estloin de s’achever». De l’avis de Stanislas de Rémur,«le Privacy Shield témoigne d’une incapacité desgouvernements à pouvoir s’entendre.» De son côté,Nicholas Hodac souhaite une réflexion à l’échelleinternationale, loin de la simple confrontationEU/US.Quellequ’en soit l’issue, «il seradifficile detrouverunterraind’ententetantqu’iln’yaurapasderéconciliation de principe sur la protection desdonnéespersonnelles,quirelèvedesdroitsfondamen-taux enEurope, alors qu’aux États-Unis, les donnéessont perçues comme un droit de propriété que l’onpeut céder commercialement à une entreprise», aconcluOlivierItéanu.

SandrineTournigandJournaliste

InvestissezdansleCloudFruit d’unpartenariat entreBpifrance et EurocloudFrance,l’évènement«Investincloud»aeulieule7juilletdernier,danslecadredela2èmeCloudWeekParis et a permis à 10 entreprises françaises de«pitcher»devantunpublicd’investisseurs.

L’évènement «Invest incloud»aétéco-organisépar Compinnov, agenceconseilen innovationetorganisateurderencontresd’affairespourstart-up&PME,etEuroquity,servicecrée en 2008 par Bpifrance et «générateur derencontres pour les sociétés en croissance».EuroQuity vise à créer un écosystème permettantauxentreprisesd’accéderàdescontactsqualifiésetde rencontrerdespartenairesdedéveloppementeten particulier des investisseurs. La plateformeEuroquity.com se définit comme le premier lieu derencontre et d’échanged’entreprises etd’investisseursenFrance,avec300millionsd’eurosgénérésàcejour.

68entreprisesontpostuléà cetévénement réservéauxentreprisesducloudenrecherchedefondset10entreprises enamorçageou endéveloppement onété sélectionnées par un jury dont faisait partieMaya Dan, fondatrice de la Lettre du cloud. Lesdirigeantsdes10 lauréatsontdonceu lapossibilitéde présenter leurs entreprises, leurs besoins enfinancement et les investissements prévus(recrutement commercial, R&D, développement àl’étranger),enliveauHubBpifranceàParisetonlinesur EuroQuity.com, devant des investisseursqualifiés (capital risque, business angels, plate-formes de crowdfunding), souhaitant participer audéveloppementdesentreprisesfrançaisesducloud:

▪ Desin4work, nominé aux Trophées Euroclouddanslacatégorie«MeilleurServiceCloudpourles marchés horizontaux»,vise à devenir «leleader mondial sur son marché de l’édition desolutions d’ECM en mode SaaS». Sa solutionPowertools pour Google Drive, qui fait partiedes7servicessélectionnésparGoogle,aidelesentreprisesdetailleintermédiaireàgérerleursdocumentshébergéssurlecloudpublicGoogledrive;

▪ BYO networks et sa technologie SDN/NFVbrevetée simplifient l’intégration des systèmesd’information (Cloud, IoT), réduisant les coûtsd’exploitation et désintermédiant les opéra-teursdecloudetdetélécommunication;

▪ BlackNut, entreprise de cloud gaming, vise àdevenir «l’équivalent de Netflix pour le jeuvidéo», en proposant un accès multi-devices àuncatalogueillimitédejeux,parlecloud.Troiscanaux de distribution sont envisagés:

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opérateurs,TVconnectéesetBtoC.L’utilisateurne reçoit qu’un flux vidéo et peut donc jouerquellequesoitlapuissancedesonmatériel;

▪ Alinto améliore la sécurisation des donnéesdans lecloudgrâceàsonservicedesecoursetd’archivagededonnéesjusqu’à10ans.Lalevéede fonds doit permettre une acquisition enSuisse, pays qui a mis en place une politiquetrès restrictive sur les données et dont lemarché peut servir de porte d’entrée vers lemarchéallemand;

▪ Secondguides est une application de portailtouristique et culturel sur smartphone quipropose des audio-guides multilingues, deschasses au trésor, des carnets de voyage…9000 sites sont déjà référencés dans 30départements. L’appli permet aux profession-nelsd’augmenter leur chiffre d’affaire, faciliteleur communication et enrichit la visite destouristes;

▪ Twipbox est une solution d’impressionmobileet connectée permettant aux utilisateursnomades de se géolocaliser, de sélectionner lepoint d’impression le plus proche dans uncentre d’affaires, à La Poste, dans un hôtel, unoffice de tourisme… et de récupérerimmédiatementsesdocumentsimprimés;

▪ SkysignagedeNgineNetwork est une solutiond’affichage dynamique sur écran connecté,pilotéedepuis lecloud,pour lacommunicationetleretail,incluantunservicederetargetingoureprogrammation en fonction des cibles declientèleàproximité;

▪ Keeexestunservicedemessagerieblockchain:la solution méta-cloud permet notamment lamulti-signatures ou la certification dedocuments comme les diplômes. «Seulesolution à ne transférer aucune donnée versl’extérieur de l’entreprise», Keeex pourraitséduire dans un contexte réglementaireeuropéen obligeant les entreprises de toutetailleàprotégerleurdonnées;

▪ Glaze(ou «glaçage» en Français) est unesolution marketing SaaS d’accélération de laconversion sur des sites d’e-commercepermettantd’insérerdes images, textes,vidéospourgérerdescampagnesmarketingdepuis lecloud, tout en se passant des services d’uneagenceWebetenaméliorantleciblage;

▪ Touchify, soutenu par Microsoft Ventures etBpifrance,estuneplateformeclouddecréation,de diffusion et d’analyse de présentationsmultimédiasinteractivespourécranstactiles.

HervéBaconnetJournaliste

LecloudhybriderebatlescartesLe cloud hybride serait-il la panacée? Combinantinformatique interne et solutions «dans le nuage»,le modèle garantit, en tout cas flexibilité,performance et sécurité. Malgré une nécessaireadaptationdusystèmed’informationetdurôledelaDSI,unnombrecroissantd’entreprises franchissentlepas.

Siellesn’enmaîtrisentpasencoretouslescontours,lesentreprisescroientaumodèleducloudhybride.C’est en tout cas l’une des conclusions de l’enquêteréalisée enmars2016par le cabinetPierreAudoinConsultants (PAC), selon laquelle une entreprisefrançaise sur quatre aurait déployé un «vrai»système d’information hybride, combinantl’informatique classique et les différents types decloud: privé (système dédié avec accès réservé) etpublic (environnement partagé). Menée auprès de205 organisations de plus de 500 employés,l’enquête révèleenoutrequeprèsd’uneentreprisesur cinq (19%) envisage de mettre en place unestratégiedanscesensdanslesdeuxans.

Le développement du cloud hybride est en fait àrelier à l’adoption grandissante du cloud dont lemarché hexagonal, estimé à 4 milliards d’euros en2015 par PAC, devrait continuer de progresser de21% par an en moyenne d’ici 2019. Avec unetendance: le rééquilibrage entre le cloud privé,jusqu’iciprivilégié,etlecloudpublic.Lesraisonsdel’évolution vers le cloud? Il répond d’abord à unbesoin économique, 76% des entreprisesinterrogées y voyant un moyen de réduire leurscoûts. «Le cloud est aussi devenu un levier de latransformation numérique», complète MathieuPoujol,consultantspécialistedusujetchezPAC.Ilestnotamment considéré comme un support à unestratégie demobilité, ainsi qu’un gage de flexibilitéet d’agilité, cités à égalité par 75% du panel.Mais,parallèlement, le cloud suscite encore desinquiétudes, principalement pour des raisons desécurité (78% de citations), de performance dessolutions (65%)etdedifficultésd’intégrationavecl’existantinformatique(63%).

C’est justementparcequ’ilpermetdebénéficierdesavantagesducloudenlimitantlesinconvénientsquelecloudhybrideapporteuneréponseappropriée.Lanature des principales tâches fonctionnant dans cetype d’environnement composite, plutôt périphéri-ques (test d’application, hébergement de siteInternet, communication et collaboration, etc.),révèlent toutefois que les entreprises restentprudentes. Les applications qui ont un lien et unimpact direct sur l’activité (finances, production,recherche et développement, etc.) demeurent enretrait.Lamiseenplaceducloudhybridenécessited’ailleurs un certain nombre de précautions,

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EditionspécialeCloudWeekParis2016 notamment la prise en compte des problématiquesd’intégration,derégulationetdelocalisation.

Elle supposeégalementde s’appuyer surde solidespartenaires et des solutions adaptées. «Gérer lasécurité du cloud à l’aide de firewalls périmétriquesn’est, par exemple, plus suffisant», illustre OlivierMelwig, directeur technique entreprises etopérateurs chez Juniper Networks, l’un despartenaires de l’étude. «Il faut passer d’une logiqueverticale, isolant les composants physiques, à unelogique horizontale, basée sur des systèmes deprotection virtualisés directement dans les serveurspour sécuriser au plus près lesmachines virtuelles».Pour choisir leurs fournisseurs, les entreprisesfrançaisestiennentd’abordcomptedelalocalisationdudatacenter, enFrance (84%des citations) voireen proximité régionale (39%). Les possibilités decustomisation(60%)oulesprestationsavecserviceà valeur ajoutéeoffertes (53%)ont également leurimportance. Enfin, l’évolution vers le cloud hybridecontraintlaDSIàs’adapter.Sielleresteaucœurdudispositif, en particulier pour la phase de mise enœuvre, son rôle doit se transformer en prestataireinterne, en proposant du «courtage» deservicescloud(servicebrokerage)etenassurantuncontrôle global(droits d’accès, qualité de service,sécurité,règlesdegouvernance,etc.)auplusprochedesmétiers.

ThierryParisotJournaliste

LesPMEetleCloudQuel usage les PME font-elles du cloud? Quelsbénéfices peuvent-elles y trouver, mais aussi quelssont les freins à lever pour favoriser l’adoption deservicescloud?

Pourtenterd’apporterunéclairageàcesquestions,la CCI de Paris via sa nouvelle plateforme lesdigiteurs conviaient B2Cloud, Prosica et le cabinetd’avocat Cheysson Marchadier & Associés dans lecadredelaCloudWeekParis2016.

C’est avec B2Cloud quedébutait cet atelier organi-séparlaCCIdeParissurlecloud et les PME. Saprésidente, CatherineNohra-China, a dressé unétatdes lieuxdumarchéetde ses perspectives

d’évolution. En ce quiconcerne les usages des

applications SaaS par les PME, les applicationscollaborativeset lamessagerie restent lesoutils les

plus utilisés (51%), loin devant la comptabilité(20%) et la paie (12%).Le IaaS lui, en fortecroissance, est plus largement adopté par desentreprisesdeplusde250salariésavecl’objectifdebaisser les coûts d’infrastructure. Enfin, si le PaaSreste encore anecdotique au sein des PME,il vagagner des parts de marché car il permet degarantir l’interopérabilité des solutions. Autreconstat:malgrédesbénéficesindéniables,desfreinspersistent quant à l’adoption du cloud par lesdirigeants de PME. Selon une étude EU Head forsoftware and services 2015, 1/3 d’entre euxn’utiliseraient pas le cloud pour des questions desécurité et de conformités réglementaires. Mais lasécurité n’est pas le seul obstacle selon B2Cloud.Beaucoup de PME sont prudentes vis-à-vis desgaranties de qualité de service et de conduiteopérationnelle. La multiplicité des acteurs et lacomplexité de l’écosystème cloud sont unecontrainte.

Aprèscetétatdeslieux,ChristopheJolivet,directeurde Prosica, société spécialisée dans le conseil ensécuritédessystèmesd’informationetmembredelacommission sécurité d’Eurocloud a poursuivil’atelier par un guide méthodologique et trèsdidactique à destination des PME pour réussir unprojetcloud.Quellessontlesréflexionspréalablesàavoir,surquelscritèressélectionnersonprestataire,qu’implique un projet SaaS, Iaas ou PaaS ont étéautant de points soulevés par le consultant devantunevingtained’entreprisesdans la salle.Enfin,unefois cette phase de préparation achevée et leprestatairesélectionné,quel seradéploiementde lasolution? Christophe Jolivet a conclu son discourspar trois recommandations pour mener à bien satransformation cloud : lire les contrats, pouvoirchangerdeprestataireetsurtoutdéterminerquifaitquoi.

Pour faire suite auxbonnespratiquesdélivréesparProsica, laCCIavait conviéCharlesCasal, avocatauBarreau de Paris, associé au sein du cabinetCheyssonMarchadier&Associésàvenir traiterdesaspects juridiques des contrats d’externalisationproposés par les fournisseurs de cloud. Quels sontles points de vigilancetant en termes de garantiesoffertesparleprestatairenotammentenmatièredesécurité, de restitution des données ou encore dedisponibilitésdelasolution.

La conférence s’est conclue par le témoignage deLimontik, société spécialisée dans les solutions depaiementenlignesurleurutilisationducloudetlesbénéficesapportés.

SandrineTournigandJournaliste

CatherineNohraChina,B2Cloud

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EditionspécialeCloudWeekParis2016 Quelestl’impactduCloudsurlesmétiersetlescompétences?Dans le cadre des manifestations partenaires de laCloudWeekParis,Cinov-ITs’estposécettequestion.Pouryrépondre,AlainPrallong,présidentdeCinov-IT, VéroniqueGuével et Stéphane Coirre, tous deuxadministrateursdusyndicat.

Alain Prallong a détaillé uneétude de l’OPIIEC (Observa-toireParitairedesMétiersduNumérique, de l’Ingénierie,des Études et du Conseil etdes métiers de l’évènement).Réalisée par le cabinetAmbroise Bouteille etassociésetl’IDate,cetteétudeintitulée «Formations etcompétences cloud compu-ting et Big Data en France»montre que le cloud est unmarché encore en décollage

maisdéjàplusmaturequeceluiduBigData.211000emplois seraient liés au cloud dans les métiers duconseiletdel’ingénieried’ici2018.

Certainsmétierssontimpactéssurdescompétencesspécifiques, notamment techniques, mais aussicommerciales. D’autres compétences, comme lecloud brokering, deviennent plus complexes àtrouver.D’autres,commel’exploitation,voient leursbesoins en compétences diminuer. Le cloudengendre aussi de nouveaux métiers, comme celuid’architecte/ingénieurcloud.

Mais tous les métiers sont concernés, surtout lesmétiersdesentreprisesclientes.«Lepremierimpactest leCRMetdonc larelationde l’entrepriseavecsesclients. Souvent, lorsqu’un fournisseur arrive en RVchezunclient,cedernierensaitplusquelui;lecloudpermet la mobilité, la portabilité, le partaged’information avec les clients», constate StéphaneCoirre.Ets’agissantplusspécifiquementdesPME,leclouda tendanceà fairesortir les informaticiensdecesorganisationsauprofitdesESN.

Véronique Guével a détaillé l’exemple d’un cabinetd’orthodontie qui a démarré sa transformationnumériquedès2007,parl’envoidenewslettersetlamiseenplacedejeuxpourlesenfants(80%desespatients),etdontl’objectifinitialétaitlezéropapier.Maiscettetransformationestalléebienplusloinetaimpactétoutl’écosystèmedupraticien,ycomprislesprothésistes dentaires avec lesquels il travaillait:informatisationdesdossiersmédicauxdanslecloud,mise en place d’une console d’enregistrementpermettantaupatientdes’enregistreràsonarrivée,signature électronique sont quelques unes desmesuresquiontétémisesenplace,conduisant«au

final à un gain de temps considérable et à lasuppressiondelaqueueauguichet»,selonVéroniqueGuével.

Lecloudetlanumérisationonttransformélemétiermêmedupraticien:lesempreintesdentairessefontdésormaisàpartirduscannerréaliséenamont,avecune précision plus grande qu’avec les outilstraditionnels.Lesmoulagesenplâtreontdisparuauprofit d’une impression 3D et les baguesdisgracieuses que l’on mettait dans la bouche despatientsontcédélaplaceàdesgouttièresévolutivesbeaucoupplusdiscrètes.

Au bilan, «le praticien traite aujourd’hui un plusgrand nombre de patients grâce au temps que faitgagnerlanumérisation,cequiluiapermisderéduireses tarifs», expliqueVéroniqueGuével.Communica-tion améliorée, simplification des opérationsadministratives, amélioration du confort et de laqualité des soins prodigués aux patients sont lerésultat de l’opération, le tout à effectifs constants.«Ce type de démarche n’est pas un cas unique ets’observe de plus en plus fréquemment», commenteVéronique Guével. «Elle concerne non seulementl’orthodontie, mais aussi en chirurgie, par exemple,voired’autresmétiers,commelessalonsdecoiffure».

L’OPIIEC et Cinov-IT ne se contentent pas de fairedesconstats,maisproposentégalementdesactions:sensibiliser les professionnels au cloud, former desprofils pointus sur le cloud et gérer les emploisimpactés par le cloud en accompagnant l’évolutiondes compétences et en développant l’employabilitédes professionnels concernés en constituent lesgrandeslignes.

BenoitHerrRédacteurenChef

LeMarketingappliquéauSaaSDans le cadre des événements partenaires de laCloud Week Paris, le CMIT (Club des directeursMarketingetcommunicationdel’IT)aorganiséunematinée sur le thème du nouveau paradigmenécessaireaumarketingapliquéauSaaS.

Animée par Jean-Denis Garo,directeur marketingSouthern Europe & North Africa deMitel etvice-président du CMIT, la matinée a vu intervenirChristopheBoitiaux,directeurmarketingetcommu-nication deWaycom, Magali Renault,head ofmarketing&communicationdeT-SystemsFranceetEmanuel Obadia,vice president of marketingd’Oracle. La bonne trentaine de participants avaitégalement accès à l’app ConnexMe pour exprimersonopiniontoutaulongdesinterventionsautraversdesondagesinteractifs.

AlainPrallong,Cinov-IT

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EditionspécialeCloudWeekParis2016 Pour Emmanuel Obadia, l’impact du SaaS sur lechannel «est un changement en profondeur, plusencorequelepassageauxlicencesdématérialisées»–«L’éditeurneprendpasenchargel’infrastructure,cequichangefondamentalementlamanièredevendre»,ajouteMagaliRenault.

L’acquisition de nouveaux clients est égalementbouleversée, avec le SaaS : si Christophe Boitiauxestime que «le SaaS est une vraie opportunité» etMagali Renault qu’il «permet aussi de tester»,EmmanuelObadia précise que«le cycle de décisionse raccourcit et la grande nouveauté, c’est quel’utilisateur se rend au même endroit (URL) pourutiliserlasolutionetpourlatester.Onn’estplusdansle‘sellandrun’maisdansle‘sellandserve’.»

Quant au rôle desmédias sociaux, les intervenantsleur règlent leur sort en un tournemain: «il s’agitjusted’unchannel,pasd’unestratégie».«Maisleplusintéressant, dans les médias sociaux, c’est l’écoute.Nous par exemple, nous avons des hubs d’écoute desréseaux sociaux, pour que le premier contact ne soitpas froid mais déjà empathique», expliqueEmmanuelObadia.

Lechurn(outauxd’attrition)estunepréoccupationmajeuredesdirecteursmarketing,quisedemandents’il faut rendre le SaaS gratuit pour l’éviter. Laréponse est «non, mais proposer de nouveauxservices pour donner au client l’envie d’aller plusloin», pour Emmanuel Obadia, un avis partagé par85 % des participants via le sondage interactifConnexMe. «La stratégie de vente dans le SaaSconsiste à faire beaucoup de petits contrats, avec unpointd’entréeleplusbaspossible.Ensuiteonproposeplus de services pour augmenter le prix del’abonnement»,précisel’orateur.

En conclusion, Magali Renault affirme que «leprincipal challenge pour le marketing, c’est deconvaincrelesventes.Iln’yapaslechoix:ilfautallerverslecloud».ChristopheBoitiauxconsidèreque«leclient doit être au cœur de la réflexion, sans quoi lechurn sera trop important». Emmanuel Obadia estplusagressif:«ilvayavoiruneguerredecontenus»,prédit-il.«Ilfautpersonnaliseràoutranceetprendrelepouvoir».

BenoitHerrRédacteurenChef

LesnouveauxusagesduCloudComputingLa première des deux «conférences des DSI» desétats généraux du cloud, dans le cadre de la CloudWeekParis,posaitcettequestionàunpaneldeDSIdegrandesentreprises.

Le panel, constitué de Carlos Goncalves, DSI deSociété Générale Global Banking and InvestorSolutions, Gérard Guinamand, Group Deputy CIOd’Engie, Jean-François Vigneron, DSI de Covéa,Damien Pacaud, Cloud Software Directord’Aldebaran et de Gilles de Richmond, directeurgénéraldeVoyagesSNCFTechnologies,étaitmodérépar Jean Pierre Blettner, journaliste à La Revue duDigital.

Premier constat: tous ces DSI ont une feuille deroutecloudpourlesdeuxàtroisansàvenir.Etnon-seulement ont-ils un plan de route, mais tous sontd’ores et déjà dans le cloud, certains depuis bienlongtemps. La migration vers le cloud commencebien souvent par des servicesmanagés, c’est-à-diredes applications non core-business et son rôles’élargitensuite.

L’objectifdeGérardGuinamandchezEngie,àlatêted’une DSI d’environ 3000 personnes dans 37 pays(etledoubleencomptantlesintervenantsexternes)estdedélivrerunecinquantained’applicationsdansles 37 pays avant la fin de l’année sur le cloud, lamobilité et le Big Data. Et ses perspectives pour2017 sont de faire évoluer les infrastructures,constituéesd’unequarantainededatacenters.

De son côté, CarlosGoncalves, quicompte 6 000développeurs, à lamanœuvre sur lecloud depuis 2011,mène trois grandestransformations :l’agilité (c’est-à-direle cloud), la flexibilitédu développement(DevOps) et ce qu’il

qualifiede«vraie»transformationnumérique,c’est-à-direl’orientationversleservice.

Par ailleurs adepte des containers, il n’envisage lecloud public qu’avec cette approche, d’autant queson autorité de régulation, la BCE, est attachée àquatregrandspoints : l’audibilité, laréversibilité, lasécurité et la localisation des données. «Les quatrepoints ont récemment été adressés et nous devrionspouvoir aller dans le cloudpublic dans les prochainsmois, de manière très prudente, avec quelquesapplications,sachantquenousmenonsunPOCdepuisplus d’un an. Du point de vue technique il n’y a pastrop de problèmes, mais c’est l’aspect réglementairequ’ilfautfinaliser»,explique-t-il.

Chez Covéa on a une approche très prudenteégalement: Jean-François Vigneron «fait trèsattention à l’utilisation des technologies en général,même si Covéa a de nombreuses initiatives cloud. Lecloud est souvent interne avant que nous ne le

CarlosGoncalves,SociétéGénérale

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EditionspécialeCloudWeekParis2016 mettions à l’extérieur». Et il est lui aussi en phaseaveclanécessaireutilisationdescontainers.

DevOpsestdanstoutes lestêtesdecesgrandsDSI:pour Gilles de Richmond «il s’agit d’unrapprochement culturel. DevOps nous a permis dediviserpartroisletime-to-market:aujourd’hui,nousfaisonsjusqu’à20mise-à-jourparmois».ChezCovéa,lemouvementversDevOpsestencours:«lorsqu’ontravaillesurDevOps,ilfautaussitravaillerenamont,aveclesmétiers»,estimeJean-FrançoisVigneron.«Ilfaut que les métiers délèguent et fournissent unecertaineautonomieauxéquipesdedéveloppement.Audébut, l’entreprisen’étaitpasprêteàavoircescyclescourts».

DamienPacaud, ledernierintervenant à cette tableronde,aunprofilsensible-ment différent puisqu’ils’occupe de l’intelligencedes robots chez Aldeba-ran, la société françaisequi, avec le groupejaponais Softbank, déve-loppe le robot Pepper,maisaussiNAOetRoméo.«Nous sommesune société

née dans le cloud : nous n’avons pas d’infrastructurephysique et nous appuyons sur AWS», explique-t-il.«Lecloudnoussertàcontrôlerlesapplicationsdenos15000 robots en production dans le monde, maisaussiàcomprendreleurévolution(vieillissementetc.)auxtraversd’informationsremontéesparlessenseursdesrobots,pourfairedelamaintenancepréventive».

BenoitHerrRédacteurenChef

DSI:commentchoisirsesprestatairesetconserverlamaîtriseduCloud?Pour cette seconde conférence des DSI, EuroCloudavait convié Damien Andreani, DSI de Soitec,Konstantin Voyratzis, directeur général du groupeEdenred,DavidLarose,directeurde l’aménagementnumérique à la ville de Drancy,Hubert Tournier etDSIduGroupementdesMousquetaires.

Comment conserver la maîtrisedu cloud,quemanque-t-il dans les offres cloud, quelles sont lesnouvelles compétences des DSIont été autant deproblématiquesabordées.

La DSI de Soitec, leader mondial des plaques desiliciumsurisolant,s’estengagéeilyatroisansdansunambitieuxplandemigrationverslecloud.«30%denosservicessontàcejour‘cloudifiés’etcen’estpasfini», a précisé Damien Andreani, convaincu que le

cloudetlesservicesassociéssontgagesd’économiesetmêmevitauxpourunindustrielcommeSoitec.Surla question de la maîtrise du cloud, le DSI estpersuadé qu’il faut perdre le contrôle si l’on veutatteindre l’objectif d’un projet cloud. Pour cela,l’industriels’appuiesurdesprestatairesdontc’estlecœur de métier. Parmi les critères de sélectionfigurent l’aspect financier et la maturité dessolutionsproposées.Fortd’uneéquipeITqui«mutepouropérer,acheter,orchestrerdenouveauxservicesdans lecloud»,DamienAndreaniditnepas trouverassez d’intégrateurs de services cloud sachantaccompagnercesprojets.

Konstantin Voyratzis, directeur général du groupeEdenred, société leader des services prépayés auxentreprises, présente dans 42 pays, est égalementconvaincu de la nécessité de migrer vers le cloud.Une migration qui selon lui génère 25 % d’écono-mies. Il y a un mois, il signait avec un grandprestataire. Selon lui, la maîtrise du cloud pour ungroupequigère50millionsdetransactionsparmoisrienqu’enAmériqueduSudpasseparl’obtentiondegaranties et d’assurance sur des données sensibles.«Ilfautdescontratssolidespour,encasdeproblème,analyser ce qui se passeet s’appuyer sur des juristesextérieurs », a t-il insisté. A ce titre, KonstantinVoyratiz regrette la complexité et la lenteur desprocessusauniveaudescontrats.ChezEdenred, lesniveaux de SLA proposés par le prestataire cloudsontétudiésàlaloupe.

PourDavidLarose,laquestiond’alleroupasdanslecloud ne se pose plus. Celui-ci n’a pas hésité àsupprimersonpostedeDSIaprèsavoirtotalement«cloudisé » le SI de cette ville de 90000 habitants.Aujourd’huidirecteurde l’aménagementnumériquede la ville, il souhaite pousser encore plus loin lecloud en lançant un appel d’offres pour virtualiserégalement les réseaux. Avec l’espoir qu’il y auradavantagedecompétitionauniveaudesoffres.«Ilya trois ans, lorsque nous avons eu le projet devirtualiser nos 120 serveurs et nos 1 000 postes detravail,OrangenousaditçaallaitcoûtercheretSFRne savait pas faire. SeulOVHa réponduprésent.» Siles compétences sont là, le marché des servicescloudresteencoretroppauvre,selonDavidLarose.

La DSI du groupement des mousquetaires miseégalementsurlecloud,maisavecprudenceetaucaspar cas, a souligné Hubert Tournier, DSI duGroupement des Mousquetaires et directeur de laStime,l’entitéenchargedessystèmesd’informationdugroupementdesMousquetaires.«Avantde louerde nouvelles capacités d’infrastructure dans le cloud,essayons déjà d’utiliser correctement ce que nouspossédons déjà»,a-t-il insisté. Enfin, sur ses 600applicationsmajeures,seules lesnouvellesméritentd’êtreétudiéespourévaluer lapertinencedumodecloud. Aujourd’hui, une quarantaine d’applications

DamienPacaud,Aldebaran

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EditionspécialeCloudWeekParis2016 sont sur le cloud. La DSI s’intéresse également auxoffres IaaS, mais pas PaaS car «la valeur tirée desapplicationsproduitesesttrèsliéeàl’exploitationdesbases de données du groupement.Pour qu’uneapplicationsoitdéveloppéesurunPaaS,ilfautqu’ellesoitpériphériqueausystèmed’exploitationetpresquejetable.»

Enfin, à la question des nouvelles compétences desDSI à l’heuredu cloud, tous se sont exprimés. PourKonstantin Voyratzis, «le rôle d’un DSI n’est pas desuperviserdesserveurs,maisdeproposerdenouveauxservices aux clients et partenaires.» Selon DavidLarose, lamissiond’uneDSIdansunemairieestdemieux répondre aux citoyens par des servicesinnovants plus que de monitorer des machines.«Cloud ou non, notre rôle, plus que jamais, estpédagogiqueetnon technologique» a insistéHubertTournier. «Il faut accompagner et encadrer cettetransitionverslecloud.»

SandrineTournigandJournaliste

QuandleCloud«ubérise»laDSIPourtouslesparticipantsàlatableronde«Lecloudva-t-iluberiserlaDSI?»,quisetenaitdanslecadredes États généraux du cloud et de la Cloud WeekParis, laquestionneseposeplus.Maispourgarderla maîtrise des systèmes face à des utilisateurstoujoursplusimpliqués,ladirectioninformatiquesevoit obligée d’adapter sonmodèle d’architecture etsurtoutderedéfinirsesrôles.

L’«uberisation» touche aujourd’hui tous lesdomaines et la DSI n’échappe pas au phénomène.Pourquoi? «Comme Uber pour le taxi, le cloudapportedansledomainedel’ITuneréponserapideetéconomique», résume Yves Eychenne, senior cloudadvisor chez IBM France. Seulement, en offrantdavantagedelibertéàdesutilisateurspressésetpastoujourssatisfaitsdescircuitsclassiques,l’approche

conduit au développementdu«ShadowIT»,c’est-à-dired’une informatiqueéchappantaucontrôleouàlaresponsabilité destechniciens.Avecdesimpactsloind’êtrenégligeablessurlepilotage des systèmesd’information, tant sur leplantechniquequ’enmatièred’organisation et defonctionnement. Si la DSIreste un acteur

incontournable,notammentlorslaphasedemiseenœuvredessolutions,lecloudl’obligeàrepenserses

rôles. Bien sûr, «le Shadow IT a toujours existé»,précise Philippe Boissier, strategic developmentdirector chez Group. «Maissur des aspectspériphériques et secondaires. Le fait que lesapplications métiers soient aujourd’hui concernéesoblige laDSI à se transformerpournepasperdre lamain».

Pour elle, il s’agit donc de setransformer pour ne pas selaisser déborder et continuerà apporter de la valeurajoutée. «Tout l’enjeu est degarder le contrôle sur lessolutions cloud déployées sousl’impulsion des directionsmétiers, pour ne pas impacterl’efficacité du systèmed’information», expliquePhilippeCroix,seniorsolutionconsultant chez ServiceNow.Enparticulier,laDSIaunrôle

à jouer pour gérer les aspects sécuritaires(hébergement des données, droits d’accès, etc.), laperformance des services applicatifs proposés etl’intégrationavecl’informatiquehistorique,voireleséventuelles adaptations. Elle doit aussi s’assurerdela clarté des contrats (qualité de service,réversibilité, etc.), vérifier les coûts réels dans uneapprocheTCO(coûttotaldepossession)etcontrôlerle respect des différents aspects réglementaires(normes, certifica-tions,etc.). Sans oublier lagestion de la transitionvers les nouveauxenvironnements et lesmodes d’utilisationassociés. Comment?Pour Philippe Croix, «lasolutionpasseparlamiseen place d’une plate-forme qui centralise lesbesoins et les services,gérée et contrôlée par laDSI».

C’est aussi le point de vue de Sébastien Moriceau,DSI de Linkbynet, qui reconnaît «subir pleinementcette uberisation» au sein de sa société: «Il s’agitd’apporter de l’agilité, de simplifier l’accès à desservicesàtraversdessolutionspermettantd’éviterlescircuits traditionnels». D’ajouter: «Il y a telle-mentd’acteurs sur le marché que ce type de plate-formedoit aider la DSI, après un travail de veille et desélection,àorienterleschoixdesmétiers».Enfait, laDSI doit se transformer en prestataire d’«IT as aservice», certains parlant même de «courtage deservices»cloud(cloudservicesbrokering).«LeDSIdevient un broker, pour arbitrer entre ressources,

SébastienMoriceau,Linkbynet

PhilippeBoissier,Zayo

PhilippeCroix,ServiceNow

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EditionspécialeCloudWeekParis2016 investissements,usages,etc.danslerespectdesrèglesde gouvernance et de sécurité», décrit par exempleYves Eychenne. Cette nouvelle approche conduit laDSI à être davantage considérée comme une entitécréatrice de valeur, voire de revenus, grâce àl’instaurationdenouvellesrelationsaveclesmétiers.«Elle doit d’ailleurs s’en rapprocher, et évoluer pourmieux connaître leur périmètre et leurs besoins»,conseille Philippe Boissier. «La DSI doit enfin se«marketer»davantage»,ajoutePhilippeCroix,pour«expliquer qu’elle travaille pour les utilisateurs, paspour elle-même». De conclure que malgré cesévolutionsautourducloud,«laDSIexisteratoujours,pourencadrer, contrôler et faireévoluerles systèmesd’information».

ThierryParisotJournaliste

Sécuritédanslecloud:contrequi?Organisations criminelles, espionnage étatique,menaces internes: lasécurité,dans lecloudcommeailleurs, est un enjeu crucial et concerne toutes lesentreprises,quellequesoitleurtaille.

GrégoryHaïk,présidentdeTrustelem,animateurdecette table-ronde consacrée à la sécurité dans lecloudorganiséedanslecadredesÉtatsgénérauxducloud et de la Cloud Week Paris, a tout d’abordinsisté sur le fait qu’à l’heure où toutes les clientssont reliés informatiquement à leurs fournisseurs,lessolutionscloudàleursutilisateursmaisaussilesorganisations criminelles à leurs cibles, touteentreprise est en devoir de se poser les questionssuivantes: «Qu’est-ce que j’ai à protéger et contrequi?Qu’est ceque jepeuxconfier,àquietavecquelrisque?».

Lacybercriminalitéet lescampagnesd’extorsiondefonds, égalementappelée ransomwares, constituentbien sûr unemenace importante. Leur principe estsimple: s’arranger pour récupérer un accès auxbases de données d’une entreprise ou d’uneorganisation, crypter les données, demander unerançonenéchangedelaclédedécryptageetunefoisl’argent reçu… ne pas s’exécuter pour fairemonterles enchères. Selon Stéphane Remburre, directeurtechniqueréseauxetsécurité,ArrowECS,« l’intérêtdes pirates dépend de la surface d’attaque. Si unproduit ou une solution est plus utilisée, c’est plustentantetrentabledes’enprendreàsesutilisateurs.Ily a un vraimodèle économique derrière le ransome-ware». Nicolas Arpagian, directeur stratégie &affaires publiques, Orange Cyberdefense, a égale-mentsouligné«l’existencedeplacesdemarchéoùonpeutvendreouéchangerdesinformationsvoléesàdesentreprises». L’espionnage industriel n’est ainsi pasforcémentréaliséqu’entreacteursdumêmesecteur.

L’affaire Snowden ou le scandale des renseigne-ments allemands espionnant le gouvernementfrançais ont également démontré la grande variétédelamenace.

Par ailleurs, pour Nicolas Arpagian, «même lespetites entreprise doivent faire le choix stratégiqued’investir sur la sécurité car elles pourraient être lemaillonfaibledanslecadred’unécosystèmeetperdreainsi l’accèsaumarché».Lepiratagedusystèmedegestion des paiements par carte de la chaîneaméricainedesupermarchésTarget,fin2013,aainsiété réalisé par le détournement des identifiantsaccordés à un sous-traitant en charge de laclimatisation. Cet exemple illustre la multiplicationdes points d’attaque dans un contexte global dedéveloppementdesAPIetdespointsdecontactavecd’autres solutions. Coralie Heritier, directricegénéraled’IDnomic,aainsiexpliquéqu’enréponseàces dangers, «la gestion de l’identité ne doit plus sefaire uniquement dans l’entreprise mais vis-à-vis del’écosystèmeenentier.Ilyparailleursunedémocrati-sationdelagestiondel’identiténumériqueauseindesTPE/PME».

NicolasArpagianaégalementévoqué«desmenacesinternesauxorganisations:unsalariépeutessayerdedivulguer des informations vers l’extérieur dans unbutde vengeanceoude fraude». L’exempledes112000 fiches d’adhérents à laMutuelle générale de lapolice, envoyées sur un service de stockage deGoogleparunemployédel’assureurenconflitavecson employeur, l’a récemment illustré. En dernierlieu,CoralieHéritierasouligné«lesnouveauxrisquesà venir autour des objets connectés, quand certainsusages,parexempledansledomainedelasantéoudela conduite automatique, seront critiques. Lesconstructeursautomobilesontparexemplejustementanticipé lamenaceetdéfini enamontdesnormesdecommunication pour les STI, systèmes d’informationduvéhicule».

Malheureusement, face à ces différentes menaces,«les experts de la cyber-sécurité en entreprise ont lesentimentd’êtredescommentateursaposteriorietden’être pas entendus en amont des choix technologi-ques»,aregrettéNicolasArpagian.«Parailleurs, la

sécurité ne peut serésumeràunequestiondecoûts: c’est und’arbitrage entre lesservices qu’on rechercheet les risques juridiquesqu’on peut prendre». Labonne approche, selonCoralie Heritier, est « defaire un état des lieux dece que vous sécurisezaujourd’hui avantd’envisager une exter-CoralieHéritier,IDnomic

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EditionspécialeCloudWeekParis2016 nalisation vers le cloud. C’est l’une des 10recommandations du CESIN, club des experts de lasécurité de l’information et du numérique, quiconsidèreàjustetitrequec’estlebonmomentpourseposerdesquestions:est-cequejesécurisedéjàbien?Qu’est ce que je peux faire demieux? Qui a accès àquoi?».

PourStéphaneRemburre«lechoixd’externaliserestun choix de la direction mais également un choixmétier.C’est lefonctionnementglobaldel’entreprisequiestenjeu.Faireappelàunprestatairecloudpeutpermettre d’avoir des solutions mieux configuréespar des techniciens avec des compétencessupérieures, mises à jour et suivant les évolutionstechnologiques et réglementaires». Il faut ensuitesensibiliser les utilisateurs et faire en sorte qu’ilsadhérent à la politique de sécurité de l’entreprise.Sébastien Pauset, responsable équipe avant-ventechezLinkbynet,aconfirméque«c’estenchoisissantle bon prestataire, avec les bonnes certifications,qu’on sécurise la transition vers le cloud». Et pascomme ledécritPierreVautravers, expert cloudethead of systems, Zayo Group, «en visitant ledatacenter, ce qui est pourtant une demandeexpressedetousnosprospects!».

HervéBaconnetJournaliste

SecteurpublicetCloud:pouraujourd’huioupourdemain?Où en est l’État français sur l’adoption de servicescloud?Est-ilenavanceouenretard?L’unedesneuftablesrondesorganiséeslorsdesÉtatsgénérauxducloudaréuniHewlettPackardEnterprise(Jean-MaloPantin), Cirpak (Stéphane Carpentier) et BMC (EricBlum) autour du directeur du programmetransformation des centres informatiques à laDINSIC,AlainMerle.

Chargé d’animer le débat, Francis Weill, directeurgénéraldeConnectisFrance,aouvertlatablerondeparunetentatived’évaluationdelatailledumarchécloud dans le secteur public. «Si l’on estime à 50

milliards lemarchéde l’ITenFrance, la part de l’IT pourl’État au sens large n’est pasloindes7milliards.Surces7milliards,6%seraientdédiésau cloud, soit 500millions ».Sans pour autant pouvoirconfirmer ces chiffres,l’ensemble des fournisseursde la table ronderelevaitunintérêt croissant du secteurpublic pour les solutionscloud. Pour BMC, le chiffre

d’affaires réalisé dans la sphère publique est encroissancede30%à50%.QuecesoitenFranceoudansdenombreuxautrespayseuropéens.

Unedizainededatacentersàhorizon2020

AlainMerle a ensuite été invité à présenter briève-ment le programme de transformation des centresinformatiques mené actuel-lement par l’Étatfrançais. Ce programme vise à consolider etrationaliserl’offred’hébergementduSIdel’Étatetàmoderniserl’offredeservice.Celapassenotammentparlarationa-lisationduparcdedatacenters.D’unecentaine de centres de données en 2012, l’objectifest d’arriver àmoinsd’unedizaine à horizon2020.«Une réduction du nombre de datacenters qui n’estenvisageable que par un accompagnement desdifférents ministères et la construction et la mise àdisposition d’une offre de services cloud.»Aujourd’hui, la DINSIC développe cinq plateformesd’hébergement interministé-riel.Alain Merle aensuitepoursuivisurl’ambitiondelaDSIdel’Étatdemettre en place une offre de cloud hybride: «Ducloudprivéinterneestencoursdeconstruction,maisaussi du cloud public externe sur lequel travailleOrange».

Descasd’usageprobants

Le débat s’est ensuitepoursuivi sur les casd’usageduclouddans lesecteurpublic.SelonEricBlum, la modernisationdel’ITdel’Étatneseferapas sans l’émergence deservices publics numéri-ques innovants pour lecitoyen. Et la France estplutôt bien placée. Ellese positionne au 4ièmerang mondial du clas-sement e-gouvernementréalisé par l’ONU. À ce titre, AlainMerle a pu citerdeux projets phares menés par la DINSIC et quiseront prochainement déployés: FranceVisa, portépar le Ministère des affaires étrangères et FranceUniversiténumérique,quioffriral’accèsà300MOOCqui permettront d’adresser deux millionsd’étudiants. Pour Stéphane Carpentier, ces casd’usage sont de plus en plus probants. Jean MaloPantin amentionné à ce titre le pendant de FranceVisa, mais pour les demandeurs d’asile, «uneapplicationquifonctionneaujourd’huisurOpenstack.Latechnologielaplusutiliséeparl’Étatfrançaispourses infrastructurescloud.»De l’avisd’EricBlum,«ledéveloppement de ces cas d’usage et nouveauxservicesimpliqueradepouvoirlesinterconnecterpourqu’ils puissent partager les informations ». Enfin, ledéveloppement d’infrastructures partagées entreministères ne pourra s’effectuer sans de fortes

AlainMerle,DINSIC

EricBlum,BMC

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EditionspécialeCloudWeekParis2016 exigences sécuritaires. «Aucune concession n’a étéfaitesurlasécuritépourmettreenplacecetteoffredeservices»,atenuàsoulignerAlainMerle.Quecesoitpar l’inscription du référentiel «secure cloud» del’ANSII au cahier des charges de l’appel d»offre oùl’exigenced’une localisationdedeuxdatacentersenFrancepourlesapplicationssensibles.

SandrineTournigandJournaliste

Lecloudaucœurdela«plate-formisation»del’économieLatableronden°9delaCloudWeekParisavaitpourobjectifd’expliquerenquoi lecloudestaucœurdelaplate-formisation»del’économie.

Pourendébattre,étaientprésentArrow,créateurdelaplate-formeArrowSphere,etSTEPAT,utilisatricedelaPlateforme-as-a-serviced’IBMBluemix.

LesacteurstelsqueUber,AirBnBontavanttoutmisl’accent sur l’expérience. Le cloud doit aussi parlerd’expérience et d’usage. Tel était le postulat dedépart de cette table ronde qui a réuni EricGourmelen, CTO Global Apps & Cloud ServicesArrow ECS d’Arrow et Lionel Girod, directeur deSTEP AT. En préambule, Antoine Jacquier,cofondateur de Nuageo, qui assurait l’animation aexplicité le modèle économique d’une plate-forme.«Ilreposenonpassurlavalorisationdesactifs,maissur la valorisation des interactions, principalementvia la mise en relation de clients et de fournisseurs.Une plate-forme associe une offre interne et externe.Laplupartsontbifaces,avecd’uncôtélademande,lesutilisateurs,et,del’autre,l’offre,lesfournisseurs.Côtéutilisateurs, la gratuité souvent et la simplicitétoujours. Côté fournisseur, c’est l’ouverture d’unnouveaumarché auquel ils n’avaient pas accès ».ourEric Gourmelen, une plateforme comme Arrow-Sphere est un catalogue de services. «Celui-ci doitêtre le plus vaste possible et permettre un accèssimplifiéàsesutilisateursvial’utilisationd’API».Entant que fournisseur de plate-forme, l’objectifd’ArrowSphereestdepermettredematérialiseruneidée d’un nouvel usage en faisant abstraction descontraintes techniques. «Le cloud est le moyen quipermetde faciliter l’accèsaux fournisseurs. Laplate-formeestunfacilitateuretlecloudestlapossibilitédemettre à disposition des outils inaccessibleshabituellementparlesPMEetlesstart-up».

Entantqu’utilisatricedeBluemixviasonpartenariatavec IBM, l’entreprise toulonnaiseSTEPAT,dont lemétier est de collecter et traiter de la donnéeprovenant d’équipements industriels dans le butd’augmenter l’efficacité opérationnelle, a ensuite

exposélesprincipalespromessesd’uneplate-forme.«Grâceauxplateformes,nouscomplétonsnosservicespouralleraudevantdesbesoinsdenosclientsetainsimieux nous démarquer de la concurrence ». Avec lecloud,StepATestparconséquentcapablede«faireparler des objets industriels» et de remonter desdonnées. «Au-delà de notre cœur de métier, qui estl’acquisition de données, nous ajoutons de la valeurpar le biais des services cloud.Le cloud permet deconstruire une offre et de mettre à disposition cetteoffreplusfacilement».

Si les avantages sont nombreux, les limites à cettetransformation vers les plate-formes et les impactspour les distributeurs traditionnels sont loin d’êtreanodins,selonAntoineJacquier.«Commedanstouterévolution, il y aura des morts», pense EricGourmelen. «C’est une évolution inéluctable.Ne pasprendre le train est un risque. L’achat, revente sansapportdevaleurn’aplusdesensaujourd’hui».SelonLionel Girod, «il faut accompagner le mouvementavecunpeud’éthiqueetderégulationpourstructurerlesplateformesdeservice.»

SandrineTournigandJournaliste

Lescontainers:versunenouvelleinformatiqueLa technologie des conteneurs révolutionnel’infrastructure et séduit de plus en plusd’entreprises. Une table-ronde organisée lors desÉtats généraux 2016 du cloud computing a posé laquestion suivante: «les entreprises peuvent-ellesencores’enpasser?»

La technologie des containers permet aux architec-tures applicatives d’évoluer vers un modèledistribuédemicroservicesoptimisépourpiloterdesprocessus de déploiement continu. Pour BenoîtCattié, architecte système et application chezLinkbynet,«ilestpossibledefaireleparallèleaveclescontainersdansletransportdemarchandises,quiontpermis de transporter, charger et décharger plusfacilement,dansuncontenantdeformatprédéfini.Dela même manière, la technologie informatique descontainers facilite la construction, le transport etl’exploitation, donc globalement l’ensemble du‘delivery’ des applications». Gabriel Béchara,principal solutionarchitect chezRedHat, a en effetexpliqué que «la technologie des containers reposesur un système de packaging embarquant toutes lesdépendancespourquel’applipuissetournerquelquesoitl’environnementettouslesélémentsnécessaires:réseau,stockage,traitement».

Lebutrecherchéparlesentreprisessetournantversles containersest«ledéploiement rapidedenouvel-

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EditionspécialeCloudWeekParis2016 les applicationsplutôt que leur isolation vis-à-vis desautresapplis,auseinducontainer.Legainattenduestvraiment un time-to-market réduit et une meilleureréponse aux attentes métiers», selon Benoît Cattié.«Par ailleurs, il est plus simple de faire évoluer desmicro-services que de faire évoluer une applicationmonolithiqueavespleindedépendances».

Les entreprises recherchant une solution garantis-sant vraiment l’étanchéité vont plutôt se tournervers les machines virtuelles. Pour Gabriel Béchara,«les containers et la virtualisation sont destechnologies complémentaires, chacune étant pluspertinente pour une fonction précise. L’approchebimodale permet de densifier le déploiement desapplications». Le challenge le plus importantconcernant les containers reste, pour Benoît Cattié,lagestionde ladonnéeetdesapersistance:«ilyauntravailàmenersurl’orchestrationdesapplicationsqui génèrent de la donnée, par exemple sur lerattachement du stockage de données géré par unDockeràunautrecontainer».

HervéBaconnetJournaliste

LePaaSest-illenouveleldoradodel’innovation?Telle est la question que se sont posés lesintervenantsàlatableronden°7desétatsgénérauxducloudcomputing,ence6juillet2016.

Pour répondre à desattentes métier spécifi-ques,uneorganisationdoiten effet pouvoir étendreles fonctionnalités dessolutions prépackagées detype SaaS. C’est là l’intérêtdu PaaS (Platform as aService), qui propose unenvironnement grâceauquel l’entreprise peutaccélérer ses process dedéveloppement et d’exten-sion d’applications tout en réduisant les coûts, lesrisquesetlacomplexitédesesprojets.

Alors,lePaaSest-ilpourautantcoincéentreleSaaSet le IaaS ? Pour Matthieu Debeaux, consultanttechniqueBluemix&DevOpschezIBM,«lePaaSesten train de prendre son envol». Et l’IoT (Internet ofThings)enestuncasd’usage:«onretrouvetoujourstrois grands pans, avec les données, l’analyse à froiddesdonnéesetl’expositiondesdonnéesàl’utilisateur.C’est là qu’intervient le PaaS», précise MatthieuDebeaux.EtHichemBenamara,EMEAHybridCloud& DevOps Customer SuccessManager chez HPE de

citerlecasdePSApourlesvoituresconnectées,quireprésentel’undescasd’usageactuelsdeHPE.

Dans ce cadre et à proposdescontainers,RémiSarazin,CloudSalesSpecialistFrancechez Red Hat estime que«l’avantage d’un PaaS enmode container est lascalabilitéà l’infini». EtOlivier Mergel, directeursolutions Orange Cloud forBusiness,considèreque«lesservices doivent être gérés

par le fournisseur pour permettre aux équipes de seconsacrerauxdéveloppements».«LeCaaS(Containeras a Service) va-t-il tuer le PaaS ?», se demandeStéphaneEwbank, consultant et animateurde cettetableronde.«Depuis8ans,ilyaungrandnombrededéveloppeurs.LePaaSnevadoncpasdisparaîtred’uncoup», le rassure Olivier Mergel. «C’est avant toutune technologie de système d’exploitation et sansLinux il n’y aurait pas de Docker. L’objectif estd’assembler une solution qui réponde à un besoin»,poursuit Rémi Sarazin. Et Matthieu Debeaux deconclure: «c’est le cas client qui va justifierl’implémentationtechnologique».

BenoitHerrRédacteurenChef

Blockchain:sesusages,sesimpacts,sesdéfisUne table-ronde organisée lors des 11ème Étatsgénéraux du cloud computing a répondu auxinterrogations fréquentesconcernant la technologieblockchain: opportunité ou menace? Est-ce enfinl’assurance d’une sécurité des transactions? Pourquelsusages?

MichelRathier,présidentfondateurd’AltixSolutionset animateur de la table-ronde, a rappelé que lablockchain, en étant le support du bitcoin, a uneimage un peu sulfureuse alors que «la crypto-

monnaie n’est qu’uneapplication de cettenouvelle technologieparmi tant d’autres».Pour Vincent Hervo,responsable marketingproduit chez IDnomic, lablockchain «permetjustementd’assurer de laconfiance entre deuxéchangeurs qui ne fontjustement pas a prioriconfiance».C’est en cela

Jean-FrançoisMarie,NetApp

RémiSazazin,RedHat

HichemBenamara,HPE

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EditionspécialeCloudWeekParis2016 qu’elle ouvre le champ des possibles et «peutpermettreparexemplede leverdesobstaclesdans lecadredel’internetdesobjets».

Jean–FrançoisMarie,directeurproduits,solutionsetalliancesmarketing deNetAppEMEA, a estiméque«la blockchain est un changement radical de ladimension de DevOps: cet outil va révolutionner leséchangesetletravailcollectifainsiquelamanièredevérifier les identités et les informations. Cettetechnologievapermettreunemeilleureutilisationdesopportunités cloud et donc aider à la transitionnumérique». Il a également souligné deschangements possibles dans la manière de menerdes échanges commerciaux: «la blockchain peutpermettre à nos clients d’intégrer d’autresintervenants ou à nos partenaires de revendre plusfacilementnosservices».Jean-FrançoisMarieaenfinévoquéuneutilisationàmoyenterme,danslecadrede la nouvelle réglementation européenne, «enpermettant de vérifier de manière automatiséel’endroitoùsetrouveréellementladonnée,cequiestaujourd’hui impossible et pourtant obligatoire d’icimai2018».

Quelle est la maturité de la technologieet de sesusages ?VincentHervo a constaté que«lamanièredont vous utilisez la technologie blockchain a desconséquences sur le résultat final. Il y a des essais etdéjà des échecs. Par ailleurs, vous allez avoir besoind’adapter l’organisation pour adopter latechnologie».GuillaumeHoareau, architecteblockc-hain chez IBM France, a confirmé «l’importanced’avoir des équipes convaincues ainsi que desresponsables métiers qui ont identifié des bons casd’usage:parexemple, lablockchainn’estpasdutoutpourl’instantadaptéeauhighspeedtrading!».

Aurayondesmenaces,GuillaumeHoareauacité«ladésintermédiationàl’extrême,pourcequiconcernelablockchainpublique.Maislepotentieldesblockchainsprivées est également important par leur promessed’établir la confiance dans un cercle restreint. Lesorganisationspourrontutilisercettetechnologiedansles deux mondes: dans le cloud ou auprès de leurssolutions on-premise».Vincent Hervo a de son côtéestiméque le cadre juridiquen’est pas encore biendéfini mais sera indispensable:«il y a déjà destentativesavecdessystèmesdelabeletd’auditpardesacteurs tiers qui viennent vérifier que le travail estbieneffectué.Lesdérivesdubitcoinillustrentdetoutefaçon ce qu’est le FarWest s’il n’y a pas de sherif».GuillaumeHoareaua luiaussisouligné«l’importan-ce du régulateur qui peut avoir un rôle amont pluscomplet,enparticipantàl’élaborationdescontratseten fournissant des outils communs contrôlables etéditables».

En réponse à la question «le blockchain est-ilgreen?», interrogation pertinente compte-tenu duprincipe de réplication des données inhérent à la

technologie, GuillaumeHoareau a déclaré que «desrecherchessontmenéespourminimiserlaquantitédedonnées à échanger». Il a également évo-qué«d’autres développement d’algorithmes deconsensus pour compresser les données, oud’optimisation par la définition de fenêtres pour lepassage de patchs de transactions», pour pallier lesproblèmesdelenteurliésàlatechnologie.

HervéBaconnetJournaliste

CloudetchannelAu cours de cette 6ème table ronde des ÉtatsGénéraux du Cloud, les problématiques du«channel» et du cloud ont été abordés sous deuxangles: revendre du cloud est-il générateur demarge et quelles recommandations peut-on donnerpour maximiser les opportunités commerciales etminimiserlesrisquesfinanciers?

Unrevendeurestilassurédemieuxmargeravecdesservicescloud?

Eric Bornet, commercial andchannel manager, JuniperNetworks : «Pour nosintégrateurs revendeurs quiveulent suivre cettetransformation cloud, ils sontassurés d’avoir des margesbeaucoup plus conséquentesdès lors qu’ils vont proposerleurs propres services. Nous

essayonsdetransformerleurbusinessmodelpourleurproposerdesservicesclouddifféremment».

FrédéricBraut,directeurgénéral d’Arrow: «Lavaleur du channel serenforceavecl’arrivéeducloud car il faudratoujours des personnespour expliquer cessolutions complexes auxclients. Pour nospartenaires qui sontintéressésparlesservicescloud, le challenge est desavoir rendre simple quelque chose d’extrêmementcompliqué.Legapentrelatechnologie,l’utilisateuretleBusinessPartnerestplusgrandaveclecloudparceque ce sont des offres complexes avec des modes deservicesdifférents.C’estpourcetteraisonqu’Arrowainvesti dans une plateforme d’agrégation de servicescloud qui vise à simplifier les processus deprovisioningetdefacturation».

FrédéricBraut,Arrow

EricBornet,Juniper

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EditionspécialeCloudWeekParis2016 GillesLelouat,directeurcommercialFrance,Orangecloudfor Business: «Pour nos partenaires, la distribution deservices cloud est créatrice de valeur pour les partenaires.Premièrement,ilsgardentlamaîtrisedeleursclientsfinaux.Deuxièmement, ils n’ont pas à investir dans desinfrastructures. C’est par conséquent une meilleure margepoureux».

Jean-ChristophePoncet,channelmanager,NetappFrance:«Selon une étude réalisée chaque année par Netapp, lespartenairesquiinvestissentdanslecloudontunemeilleureprofitabilité de la marque que ceux qui continuent àpréconiserdessolutionsstandard.Àlaquestion,‘marge-t-onplus avec le cloud ?’, la réponse est oui parce que c’est lecloud hybride qui s’impose aujourd’hui. Qu’on le veuille ounon, il implique pour les partenaires le développement deservicesd’intégrationentrelesdifférentscloud».

Commentmaximiserlesopportunitéscommercialesetminimiserlesrisques,entreautresfinanciers?

Frédéric Braut: «Arrow se place en facilitateur financier,technologique, commercial. Le modèle de financement misenplacesécurisenospartenaires».

EricBornet:«S’ils ont fait lebon choix, il n’yaurapasderisque technologique. Par contre, le risque commercial etfinancier doit être allié comme n’importe quel projet detransformation à une étude approfondie de ce que l’onsouhaite vendre, comment et qu’est ce qu’on attend enretour. Nous avons un service financier qui est là pourépaulernospartenai-ressurdesprojetscomplexes».

Gilles Lelouat: «Le partenaire Orange garde la relationclient. Il ne se fait pas désintermédier. Or, ce qui fait lavaleur d’une entreprise, c’est son patrimoine client. Ils’adosse également à unemarque pérenne, qui rassure lesclients.Enfinnotrecapacitéà fournirdessolutionsdeboutenboutminimiseégalementlesrisquespourlepartenaire».

Jean-Christophe Poncet: «Pour les partenaires désirantmonter une activité de type cloud, Netapp dispose d’unesolution de stockage à la demande qui permet de régulerleurinvestissementenfonctiondeleurpaneldeclients,quecesoità lahausseouà labaisse.Laplupartutilisentcettemécaniquepourlinéariseretlimiterledifférentielentrelessortiesetlesrentréesd’argent.C’estunélémentdesécurisa-tion».

SandrineTournigandJournaliste

L’hybride,lemulti-cloudetlecloudmanagéLes conférences plénières de fin d’après-midi des étatsgénérauxducloudcomputing, le6 juillet,ontnotammentvuintervenirunclientfinal,Sodexo,quiadonnésavisionduclouddanslecontexteactuel.

Si Steve Robinson, global VP & GMArrow Cloud chezArrow Enterprise Computing Solutions et Sheila M.Fitzpatrick, global data governance and privacy counselandchiefprivacyofficerchezNetAppontsuccessivementdélivréleursmessages,lepremiersursavisiondufuturenperspective avec Arrow, la seconde à propos de la

souverainetédesdonnéesetdeleurprotection,c’estsansconteste Matthieu Demoor,responsable des étudesstratégiqueset«dompteurdecloud»chezLinkbynet,quis’est livréàunjeudequestions/réponsesavecsonclient,Rafik Kadi, IT project director chez Sodexo, qui a été lavedettedecesplénières.

«Sodexo est en perpétuelle réflexion sur son organisation.Nous avons commencé très tôt à nous poser des questionsautourde l’infrastructure ITet commencéàcréer l’idéedecloud privé», commente ce dernier. «Puis, nous noussommes intéressés à la partie cloud public et avons choisiAWS comme cloud public principal et Azure comme cloudpublic secondaire.Aujourd’hui, nousdisposonsdeplusieurscloud,quiontchacunsaspécificité».

Le poly-cloud (oumulti-cloud) est donc une réalité chezSodexo, une tendance mise en avant par une étude PACcitée par Matthieu Demoor. «La tendance est au cloudhybride. Cet écosystème va perdurer et chacun choisira lessolutions qui lui conviennent», estime-t-il. «L’intégrationde l’existant est importante et ce qui arrive juste derrière,c’estl’automatisation».

Rafik Kadi, qui est en charge de l’infrastructure chezSodexo et travaille avec Lynkbynet depuis 15 ans,poursuit: «les challenges à relever aujourd’hui sontl’accélération et convaincre les métiers que le cloud estl’avenir, notamment le cloud hybride. Il faut aussiconvaincre lesmétiersd’allervers le IaaS,quivasupporterleurtransformationetemportertoutcequiestSaaS».

Sur les aspects portail de cloudmanagement, Rafik Kadiaffirme que cela permet de «mieux contrôler laconsommationdecloudetenavoirunevisionconsoli-déeetpar lignedeservices,dedistribuer lesaccèsauxmétiersenself-service et de déployer à la volée pour avoir autant deflexibilitéquesurunportailAWSouAzure».

Enfin, sa vision du cloud passe par lemulti-cloud,multi-acteursetlemouvementdecloudencloud.

BenoitHerrRédacteurenChef

La Lettre du Cloud

( 0699256999 ? [email protected]

Dir.delaPublication-RédacteurenchefHenry-MichelRozenblum-BenoîtHerr

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ThierryParisot

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