Terre Information Magazine 209

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Mensuel dinformation et de liaison de larme de Terre

En direct dAfghanistan

Les relations franco-amricaines

Le 11 NovembreN 209 - Novembre 2009

Dossier

Tactique gnrale

Armes trangres

Focus

3:HIKQRE=YUXUU[:?a@c@k@j@k;

DU R JE ES U UL 20 CON TAT 09 CO S UR S

M 06744 - 209 - F: 3,00 E

TIGRE ET CAESAR EN ACTION

A LHONNEUR . . . . . . . . . . .6 FOCUS EN DIRECT DAFGHANISTANLe GRAT 2009 . . . . . . . . . . . . . . . . .13 La grippe A(H1N1) . . . . . . . . . .14 Le 11 Novembre . . . . . . . . . . . . .16 La carte des forces dployes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .18 La Task Force Lafayette . .20 Le Tigre et le Caesar . . . . . . .24

PANORAMA . . . . . . . . . . . . . . . .8 RETEX

Au premier abord, la lecture dun dossier tel que tactique gnrale , largement inspir du livret vert FT02 du CDEF, pourrait en dissuader plus dun : Ce nest pas de mon niveau Je ne vais rien apprendre de nouveau. Dtrompez-vous ! Ce dossier sadresse bien au plus grand nombre et apporte des rflexions nouvelles sur la faon de faire la guerre.

SommaireA LA UNE EN NOVEMBRETACTIQUE GNRALE : DCRYPTAGE TMOIGNAGE . . . . . . . . .45 TECHNOLOGIETactique gnrale : dcryptage Lexprimentation ARTIST . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46.......................

DITO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5 DOSSIER . . . . . . . . . . . . . . . . . . .28 PATRIMOINE 44

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RDACTION SIRPA TERRE : 14, rue Saint-Dominique, 00453 Armes - Tl. : 01 72 69 + n de poste ou PNIA 821 752 + n de poste - Fax : 01 72 69 25 51 I PRSIDENT DU COMIT DE RDACTION : COL Benot Royal I DIRECTEUR DE LA RDACTION : COL Bruno Lafitte I RDACTEUR EN CHEF : LCL Michel Sabatier (poste 25 58) I RDACTEUR EN CHEF ADJOINT : CNE Julie Cros, CNE Audrey Laisn (poste 25 50) I SECRTAIRE DE RDACTION : LTN Sabine Fosseux (poste 25 50) I CHEF DES REPORTAGES : MAJ Yannick Le Leuch (poste 25 52) I RDACTION : (poste 25 59 ou 25 64) - CNE Thomas Dijol, LTN Sverine Bollier, LTN Cline Brunetaud, Diane Lhritier I BRVES ET PETITES ANNONCES : Mlanie Texier, Nicolas Mercillon (poste 25 55) I CELLULE PHOTOGRAPHIQUE : (poste 25 67) ADJ Jean-Raphal Drahi, ADJ Gilles Gesquire, CCH Jean-Baptiste Tabone I CELLULE ICONOGRAPHIQUE : (poste 25 63) BCH Christophe Deyres, BCH Pascal Villemur, BCH David Gaubert I MARKETING : MAJ Andr Le Bodic (poste 25 56) I DITEUR : Dlgation lInformation et la Communication de la Dfense - 1, place Joffre, 75007, Paris I DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : COL Benot Royal, Chef du SIRPA Terre I PUBLICIT (ECPAD) : M. Thierry Lepsch - Tl. : 01 49 60 58 56 - [email protected] I DIFFUSION - ABONNEMENTS : BCH Pascal Villemur - Tl. : 01 72 69 25 63 - Fax : 01 72 69 25 51 I ABONNEMENTS PAYANTS : ECPAD - Tl. : 01 49 60 52 44 I RALISATION : Samourai.fr I IMPRESSION : CirclePrinters - Commission paritaire n 0211B05259 - ISSN n 0995-6 999 - Dpt lgal : parution. Ce numro comprend un encart Terre Information foliot de I IV, et un encart publicitaire La France Mutualiste. Tous droits de reproduction rservs. La reproduction des articles est soumise lautorisation pralable de la rdaction. I CRDITS PHOTOS : SIRPAT, CNPI, ECPAD, Thomas Goisque, DR. I COUVERTURE : Afghanistan, Thomas GOISQUE. Site internet : www.defense.gouv.fr/terre I Courriel : [email protected]

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Le colonel Ortiz . . . . . . . . . . . . . . 48

ARMES TRANGRES : LES TATS-UNIS

La prparation oprationnelle . . . . . . . . . . . . . . . . 51 Les quipements . . . . . . . . . . . . 52 Les relations franco-amricaines . . . . . . . . 53

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TIM A 20 ANS SPORT

QUARTIER LIBRETIM n209 - Novembre 2009

VIE DES UNITS

RSULTATS DU JEU CONCOURS 2009 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .58HARPIE en Guyane . . . . . . . . . .56 2005 et 2006 . . . . . . . . . . . . . . . . . . .60 Les CCPM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62 Brves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .64 Votre agenda . . . . . . . . . . . . . . . . . .68 Culture et loisirs . . . . . . . . . . . . .70 Vu dans les mdias . . . . . . . . .73 Petites annonces . . . . . . . . . . . .74

BD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67

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ondamentalement, laction des chefs oprationnels qui commandent une Task Force ou un GTIA sur les thtres afghan, libanais, africains ou des Balkans, procde de la tactique. La tactique, selon le TTA 106, cest lart de combiner, en opration, les actions de tous les moyens militaires pour atteindre les objectifs assigns par la stratgie oprationnelle . Cette dfinition est communment admise au-del du monde militaire. Le manuel de tactique de larme de Terre (FT02), dit par le CDEF en 2008, simposait, dans le cadre politico-stratgique renouvel des oprations conduites par la France depuis une quinzaine dannes, aprs trois Le comportement des soldats importe dcennies de schmas tactiques stautant que lefficacit rotyps au garde-vous devant le de leurs armes. Rideau de fer. Les paramtres de lengagement sont devenus plus nombreux et incertains. Les populations concernes incarnent lenjeu des conflits qui se droulent en direct sous les yeux des citoyens du village mondial. La manuvre savre globale, mettant en uvre des capacits militaires et aussi non-militaires, dans des environnements dune grande complexit. Le comportement des soldats importe autant que lefficacit de leurs armes. Pour nos forces terrestres daujourdhui, la tactique demeure llment transcendant dune manuvre prpare, conduite,

F

ditorial

La tactique, rfrence premire du chef interarmes en opration

consolide. Les finalits de cette manuvre ont volu : contraindre ladversaire plutt que lcraser, contrler le milieu mais aussi influencer les perceptions. Laction militaire dans les oprations de stabilisation est ainsi axe sur la scurisation. Contre-rbellion, contrle de zone, interposition deviennent des modes daction usuels. Les responsabilits des diffrentes armes et fonctions oprationnelles slargissent, linstar du renseignement qui sintresse non seulement ladversaire, mais aussi la comprhension de lensemble des acteurs du conflit. Cest ainsi un vritable renouveau de la tactique et de lart de la manuvre que contribue le FT02. Il prend acte des nouvelles conditions dans lesquelles sont menes les oprations militaires et en tire les principes tactiques qui, selon lexpression du marchal Foch, devront tre adaptes aux circonstances , tant la qualit premire du tacticien demeure ladaptation. In fine, gardons en tte que la tactique, science des gnraux daprs le comte de Guibert, cest dabord une affaire de chef, gnral ou colonel, voire capitaine puisque le combat interarmes et mme interarmes est conduit aujourdhui des chelons de plus en plus bas.TIM n209 - Novembre 2009

Gnral de division Thierry OLLIVIER Commandant le CDEF

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A lhonneur

Le 1er Rgiment du matriel, dont ltat-major est bas Woippy, prs de Metz (Moselle), a accueilli le 8 octobre la visite du M. Nicolas Sarkozy, prsident de la Rpublique. Loccasion pour le prsident de faire le point sur les restructurations du ministre de Dfense en rgion lorraine. Le premier rapport sur le dveloppement durable de la Dfense a t prsent le 3 septembre par Herv Morin, ministre de la Dfense, et Chantal Jouanno, secrtaire dtat charge de lcologie, au camp de Sissonne. Le choix de ce site ntait pas anodin : plus de la moiti du camp, qui accueille notamment le CENZUB, est constitue de milieux naturels exceptionnels (pelouses calcaires Orchides de Picardie, anmones sauvages). Le 25 septembre sest tenue Paris la journe nationale dhommage aux harkis, en prsence dHubert Falco, secrtaire dtat la Dfense et aux Anciens combattants. A cette occasion, il a prsent plusieurs mesures, dont une modification de larticle 5 de la loi du 23 fvrier 2005 pour que les diffamations et insultes envers les harkis soient punies comme le racisme.

Nicolas Sarkozy au 1er RMAT La Dfense de lenvironnement Hommage aux harkis

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TIM n 209 - Novembre 2009

Dernire fois pour les chasseurs

Le CEMA Gien

Le 19 septembre, le gnral darme Irastorza, CEMAT, a confi la garde du drapeau des chasseurs au 16e BC de Saarburg, loccasion de la commmoration nationale par la famille des chasseurs des combats de Sidi Brahim. Une prise darme a eu lieu Vincennes, berceau historique des chasseurs. Un moment particulier car cest la dernire fois que le drapeau sera gard en Allemagne, le 16e BC tant rapatri Bitche lt 2010. Les chasseurs ont la particularit de ne possder quun drapeau pour tous les bataillons. Cest donc tour de rle quils en assurent la garde pour un an.

Le gnral darme Georgelin, chef dtat-major des armes (CEMA), sest rendu Gien puis Orlans le 28 septembre. Inspectant les units de la 12e Base de soutien du matriel, le CEMA sest fait prsenter les diffrents ateliers. Il a pu ainsi mesurer concrtement les efforts raliss en matire de maintien en condition oprationnelle des quipements.

In memoriamI Le 8 octobre, le sergent-chef Johann Hivin-Grard, du 3e RIMa,

Le sergent-chef Johann Hivin-Grard est dcd des suites de ses blessures

est dcd des suites de ses blessures. Il avait t grivement brl par lexplosion dun IED contre son vhicule blind le 4 septembre pendant une patrouille entre Nijrab et Bagram. Il tait hospitalis depuis le 6 septembre lhpital militaire de Percy. g de 29 ans, il stait engag au 3e RIMa en 1999. Le CEMAT lui a remis la croix de la Valeur militaire lordre de larme, la mdaille militaire et la Lgion dhonneur lors dune crmonie au 3e RIMa le 10 octobre 2009.

Le 3e RIMa, le 13e RDP et le 2e REI ont rendu hommage le 2 octobre 2009 aux quatre militaires dcds des suites dun enchanement tragique daccidents le 27 septembre 2009, en Afghanistan.I Le caporal Kvin Lemoine,du 3e RIMa, victime de la foudre le jour de ses 20 ans, sest vu confrer la mdaille militaire par Herv Morin, ministre de la Dfense, Vannes. La croix de la Valeur militaire lordre du corps darme, toile vermeil, lui avait t dcerne laroport de Roissy-Charles de Gaulle, par le gnral darme Irastorza, chef dtat-major de larme de Terre. Originaire de Tours, le jeune marsouin, stait engag en avril 2008.

I Le caporal-chef Ihor Chechulin, du 2e REI, atrouv la mort lors dun accident de VAB alors quil se trouvait en liaison tactique avec son bataillon. Hubert Falco, SEDAC, lui a confr la mdaille militaire et dcern la croix de la Valeur militaire lordre du corps darme, toile vermeil. Originaire dUkraine, le CCH Chechulin, g de 34 ans, avait rejoint la Lgion trangre en 2006. Son corps a t rapatri en Ukraine, la demande de sa famille, prsente la crmonie.

Le CEMAT a affirm la fiert de vous avoir compts dans nos rangs, ma fiert de pouvoir compter sur des hommes tels que vous capables de servir la France avec abngation et gnrosit dans les situations les plus difficiles, quoiquil puisse leur en coter.

I Ladjudant-chef Yann Hertach et le brigadier-chef Gabriel Poirier, du 13e RDP,ont perdu la vie lors dun violent orage. LADC Hertach sest en effet port au secours du BCH Poirier, emport par la crue dune rivire. Une crmonie religieuse sest tenue en lglise Sainte-Marie-Madeleine o un loge funbre a t prononc par labb Blaise Rebottier, vicaire principal de larme de Terre. La croix de la Valeur militaire lordre de larme avait t dcerne lADC Hertach ainsi que la croix de la Valeur militaire lordre du corps darme, toile vermeil, au BCH Poirier. Le CEMAT leur a confr le 2 octobre la mdaille militaire.

Quand on voit, chaque jour, une simple photo, Barre de crpe noir, prs dun petit drapeau, Rappeler quun enfant, un frre ou un mari Est tomb, dans lhonneur, bien loin de sa Patrie, Des larmes de douleur jaillissent chaque fois, Puis reviennent les doutes, et la question : Pourquoi ? []

Soutien aux soldats

M. Paul Athanase, directeur honoraire de la Banque de France, g de 82 ans, a tenu tmoigner toute son motion larme de Terre en lui faisant parvenir ce pome ddi tous les soldats dcds dans lexercice de leur mtier, leurs proches et leurs familles.

Lintgralit du pome est consultable sur Intraterre : www.terre.defense.gouv.fr

Parce quil avait foi en la Paix, la Justice, Parce quil tait prt au dernier sacrifice, Il a rejoint, trop tt, la Phalange de ceux Qui ont vers leur sang, combattants valeureux, Poilus et Rsistants, hros de notre Histoire, Au courage exemplaire, ancr dans nos mmoires. [] Garderont sa mmoire et lui rendront hommage. Rejoignant les hros honors sur des stles, Il participe aussi leur gloire immortelle, Lui qui a combattu pour lhonneur de la France, Lui qui, par son regard, nous parle desprance.TIM n 209 - Novembre 2009

Et demain, sur sa tombe, en dposant des fleurs, Nous sentirons en nous un pincement au cur, En songeant aux parents et amis rassembls Venus lui tmoigner amour et amiti, En repensant aussi aux honneurs nationaux Rendus son cercueil recouvert dun drapeau. Et tous ses Frres dArmes, respectant son courage,

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Panorama30 SEPTEMBRE 1ER OCTOBRE 7 OCTOBRE 21 OCTOBRE 23 OCTOBRE 28 AU 29 OCTOBRE

Conduit par une cinquantaine de militaires du 6e RCS et du 519e RT, lexercice C2 NATEX 2009 a dbut le 1er octobre par une phase logistique. Le navire MN Eider, amarr au port de Dunkerque, a ainsi embarqu 150 conteneurs et ensembles modulaires, ainsi quune trentaine de vhicules, destination de Solenzara, en Corse. Ltat-major interarmes de force et dentranement (EMIA FE) est en charge de lorganisation de cet exercice, qui met en uvre un poste de commandement interarmes et trois tats-majors tactiques. A partir du 16 novembre et jusquau 4 dcembre, C2 NATEX 2009 runira 1300 militaires des trois armes pour tester une phase dinteroprabilit.

Visite du 2e RIMa du Mans et du 42e RT de Laval.

Visite du 511e RT dAuxonne et de ltat-major de la 27e BIM de Varces. Inauguration du muse des Troupes de montagne Grenoble. Visite du 1er RA Belfort et du 19e RG Besanon. Dplacement en Guyane : visites au 3e REI, au 9e RIMa et au RSMA. Il a aussi rencontr des personnels affects dans les organismes interarmes en Guyane.

Grand rapport de larme de Terre Paris.

Journe des prsidents des officiers Coetquidan.

Lagenda du CEMAT

Un muse pour les troupes de montagne

Transbordement maritime Dunkerque

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Hubert Falco, secrtaire dtat la Dfense et aux Anciens combattants, a annonc le 30 septembre sur la base arienne de Villacoublay une rnovation de la JAPD. Cinq points essentiels vont faonner cette JAPD 2 , qui sera gnralise fin 2010. I Un bilan sant gratuit sera ralis. I Les jeunes en difficult seront relis au dispositif anti-dcrochage annonc par le prsident de la Rpublique: linformation collecte le jour de la JAPD sera transmise aux services dorientation. I La Dfense, premier partenaire des jeunes pour lemploi, ouvre chaque anne 20000 postes au recrutement, dont une partie est accessible sans qualification. I Dans le cadre du plan galit des chances dHerv Morin, des stages quali-

De la Bastille, ce haut rocher fortifi, le nouveau muse des troupes de montagne surplombe dsormais Grenoble. Inaugur par le gnral Irastorza, chef dtat-major de larme de Terre, le 1er octobre, il marque limplantation forte des troupes de montagne dans la rgion grenobloise. Des collections uniques sont prsentes, datant de la cration des troupes de montagne nos jours. Mais cest avant tout la conqute de la montagne par ces soldats qui est au cur des expositions. Au del, il sagit aussi de comprendre les missions de ces soldats des montagnes hors des Alpes. Rendez-vous au fort de la Bastille,

Le nouveau module de formation des cadres de ladministration nouvellement affects a t test au mmorial de la Shoah le 25 septembre. Celui-ci a t initi par la DMPA et la DRHAT suite au succs du module rencontr avec les jeunes policiers de Paris. Il propose ainsi de rflchir sur lattitude des agents publics durant le rgime de Vichy et sur les limites du devoir dobissance dans un rgime non dmocratique. Le documentaire Servir ltat sous Vichy, de lhistorien Marc-Olivier Baruch, a t diffus. Une visite du mmorial a achev le module. Il pourrait tre dvelopp si jug satisfaisant.

800 militaires (40e RT, RTNE, DICAT, FISI) ont couru au profit de lELA, le 24 septembre. LELA est une association europenne, parraine par Zinedine Zidane, qui lutte contre la leucodystrophie, une maladie rare qui endommage les cellules nerveuses et les neurones. Et son parrain en Lorraine est le caporal-chef Bagy. Cest donc naturellement au 40e RT qua eu lieu cette course. Lide nest pas de courir pour courir Nous voulons vraiment sensibiliser nos personnels cette maladie , a dailleurs expliqu le LCL Ortemann, prsidente du CSA du 40e RT. Accompagns de presque autant de civils et de 1200 enfants, cette 8e dition a remporte 4 076 euros.

38000 Grenoble. Tl.: 0476009225. Ouvert tous les jours sauf le lundi de 10 heures 18 heures.

La course de lespoir

La JAPD rnove

fiants seront proposs dans les armes et 450 places seront offertes chaque anne aux jeunes boursiers dans les six lyces de la Dfense. I Enfin, les valeurs de la citoyennet seront transmises aux jeunes avec une pdagogie renouvele. Cest un axe majeur de la rnovation de la JAPD. tre plus concret, en sadaptant mieux aux situations locales.

Une formation sur la Shoah

Le 6 octobre, en prsence du gnral darme Georgelin, chef dtat-major des armes, et de Herv Morin, ministre de la Dfense, lInstitut de recherche stratgique de lcole militaire (IRSEM) inaugurait ses activits travers une premire journe dtude consacre aux Nouveaux dfis la pense stratgique , runissant chercheurs, militaires et journalistes. LIRSEM est le nouveau ple de recherche en matire de Dfense. Avec cette cration, lenseignement militaire suprieur

La mmoire du chef descadron Patrice Sonzogni a t honore par une crmonie le 19 septembre dans la ville de Bthoncourt, en prsence de son pouse et sa famille. Un piquet dhonneur du 35e Rgiment dartillerie parachutiste, auquel appartenait le chef descadron Sonzogni, a fait le dplacement. Lunion nationale des parachutistes, section de Bthoncourt, pays de Montbliard , laquelle a appartenu le CEN Sonzogni de 1993 1996, tait prsente. Elle a t rebaptise section CEN Sonzogni . Celui-ci a trouv la mort en Afghanistan suite au dclenchement dun IED au passage du VBL bord duquel il se trouvait.

La DGSE recrute des sous-officiers BSTAT pour le plan annuel de mutation 2010. Sont plus particulirement recherchs des sous-officiers issus des filires renseignements (RHU), administratives (secrtariat, chancellerie, finance), des filires techniques, soit des spcialistes de linformatique (SSI, RSI), des rseaux (RTL), du signal (DASEM), de limagerie (interpr-

La DGSE recrute

tes) et des linguistes (russe, arabe, chinois, persans). Si le monde du renseignement vous intresse, postulez en rpondant au message de prospection n 663111/DEF/RH-AT/CDRE/SOEV/RGE du 16 septembre. Pour toute information complmentaire, composez le 0156060528 ou le 01 56 06 06 77.

Hommage au chef descadron Sonzogni

Le 26 novembre sera inaugur le dernier ple Dfense Mobilit, Paris. Depuis le 1er septembre, 10 ples ont ainsi t inaugurs en France. Nouvel outil unique de reconversion, Dfense Mobilit regroupe Terre Reconversion, Marine Mobilit et Air Mobilit dans le cadre de la RGPP. 66 % des 30000 militaires qui retournent chaque anne la vie civile retrouvent un emploi dans les six mois grce aux dispositifs daide la reconversion. Par un rseau dagences, les militaires et civils de la Dfense en situation de rorientation professionnelle disposent donc dun suivi individuel et personnalis. Dsormais, le point dentre est unique.

La semaine de la pense stratgique

voit se concrtiser ses efforts de modernisation, depuis sa rorganisation dans les textes le 4 mars. Ple universitaire de Dfense , lIRSEM a vocation constituer des ples de rfrence au niveau national et international. Sa particularit est de fusionner toutes les structures existantes: le Centre dtudes en sciences sociales de la Dfense (C2SD), le Centre des hautes tudes de l'armement (CHEAr), le Centre d'tudes d'histoire de la Dfense (CEHD) et le Centre dtudes et de recherches de lcole militaire (CEREM). En rsulte une meilleure visibilit et une facilitation des recherches notamment pluridisciplinaires. LIRSEM reprsente galement le ple recherche dans le groupement de lenseignement militaire suprieur: Collge interarmes de Dfense (CID), Centre des hautes tudes militaires (CHEM) et le Centre de documentation de l'cole militaire (CDEM).

160 patrouilles, dont 41 franaises, saffrontaient cette anne au Swiss Raid Commando, du 24 au 27 septembre. Au programme : 45 heures dengagement, 80 km vlo, 40 km pied, tirs avec des armes particulires, parcours aquatiques, infiltration et sabotage Souffrance, difficult, dpassement de soi sont les prrequis de la comptition. Et regarder les preuves, personne nen doute. Dailleurs, elles sadressent des militaires entrans, qui dsirent saffronter, faon commando . Le Raid est si exigeant que les 15 premiers mritent de monter sur le podium : ladjudant suisse EM Pierre Denervaud donne le ton du Swiss Raid Commando. Pour la France, le 13e RDP sest honorablement class la 13e place. Toutefois, cette dition tait peut-tre la dernire : larme de Terre suisse a annonc quelle pourrait cesser lorganisation du Swiss Raid.

Le Swiss Raid Commando 2009

Ils ont chang la France

Gustave FERRI(1868-1932)Louis de Broglie, prix Nobel, dit de lui dans un hommage en 1947 quil sut utiliser ses connaissances techniques et celles de ses collaborateurs pour la Dfense nationale . Polytechnicien, officier du gnie, le gnral Ferri innove la tlgraphie sans fil (TSF) alors balbutiante. En 1914, il installe sur la tour Eiffel un poste mettant 6000 km, ce qui permet de communiquer rapidement avec les Allis. Il renouvelle tout le matriel TSF sur les champs de bataille et fait de la France la premire dans le domaine de la radiotlgraphie. En 1918, il cre un rseau dterminant la position de tous les postes ennemis, y compris des zeppelins, avant dtre nomm gnral. A sa mort, il tait lu lAcadmie des sciences et inspecteur gnral de la tlgraphie militaire. La TSF est lanctre de nos modes de communication actuelle.

TIM n 209 - Novembre 2009

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La garantie des prts immobiliers pour les militaires en OPEX, vous connaissez? Sachez que les assurances AGPM et GMPA vous offrent des garanties valables en tous temps, tous lieux, toutes circonstances, notamment en OPEX. Globalement, chaque association vous couvre en cas de dcs, dinvalidit ou dincapacit temporaire de travail. Prenant en compte votre situation et la gravit du prjudice subi, le remboursement de votre bien immobilier est assur jusqu 100 % selon les clauses du contrat que vous avez sign. Le mtier de militaire est un mtier o les risques sont consentis et peuvent survenir tout moment. Renseignements : www.agpm.fr et www.gmpa.asso.fr

Panorama

JargonDbloquer

Littralement, le mot signifie sortir du bloc . Au XIXe sicle, le mot dsignait lacte de librer un soldat emprisonn. Par drivation, le mot dsigne aujourdhui un comportement dviant, assimilable la folie. Exemple: Tu dbloques ou quoi?

Un toit sur la tte en toute circonstance

Le 152e Rgiment dinfanterie (152e RI) a ft la Saint-Maurice, patron de linfanterie, de faon originale le 22 septembre. 250 diables rouges ont ainsi dferl dans les rues de Colmar pour un footing de cinq kilomtres. Quelque chose de grave en vue? Les habitants, interrogateurs et lgrement inquiets, ont t trs vite rassurs. Il sagissait plutt dtre au plus prs deux pour fter les 90 ans de la prsence du 15-2 Colmar. Loccasion aussi pour le chef de corps de rappeler limportance des liens avec la ville de garnison. Il a aussi appel se tourner vers

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Cest le nombre de militaires franais qui ont particip fin septembre 2009 lexercice TLEMCEN, au Tchad. Les Elments franais au Tchad (EFT) ont organis un exercice de synthse la manuvre et au tir interarmes Moussoro, 250 km au nord-est de NDjamena. Pos dassaut partir des Transall, infiltration en zone priurbaine, manuvre de troupes, tirs des ERC 90, appui des Mirage F1 CR en liaison avec le Tactical air control party (TACP) du groupement ont constitu les temps forts de cet exercice interarmes et interarmes.

Cinq militaires radioamateurs se sont envols le 11 septembre pour un mois. Destination : les les Glorieuses pour participer au challenge DX Century Club organis par les tats-Unis. Celui-ci rcompense les expditions radioamateurs lointaines qui ont obtenu le plus grand nombre de contacts. Lquipe franaise, qui avait dj remport le trophe en 2003, est compose de militaires de divers rgiments (1er RC, 54e RT, 28e RT, BA 107, ESAT) lis par une mme

Le comit social est une instance sociale de concertation. Ses membres sont nomms pour quatre ans et participent notamment llaboration de la politique daction sociale du ministre. Ils dcident galement des Actions sociales communautaires et culturelles (ASCC) qui seront ralises par les units (sortie de cohsion, arbre de Nol). A loccasion du renouvellement des comits sociaux, le 10 dcembre 2009, soyez volontaire pour reprsenter vos camarades. Plus dinformations sur: http://portail.sga.defense.gouv.fr/intrasga/article.php3? id_article = 1182

Un footing peu habituel

Le 17e Rgiment du gnie parachutiste (17e RGP) a renouvel le 8 octobre pour la 5e fois sa journe dinformation et de partage dexprience sur le risque terroriste. Autour de trois tables rondes un monde en volution, la nouvelle guerre, le terrorisme en Afghanistan ce sont 12 intervenants et 130 cadres suprieurs de groupes industriels franais, militaires et civils, qui se sont runis. Lvnement est dsormais un rendez-vous incontournable.

Cest le thme de la Campagne itinrante de formation et dinformation portant sur le handicap (CIFIH), qui a fini son tour de France. Objectif: mobiliser les agents du ministre de la Dfense sur la question du handicap et son intgration au travail. Des parcours chiens-guide et cannes ,

Devenez acteurs de laction sociale

Cest quoi tre en situation de handicap?

Le chiffre

Y a-t-il quelquun qui mentend?

passion : le radioamateurisme. Au final, 50 000 contacts ont t tablis par les Franais.

obstacles du quotidien (ccit, mobilit rduite) ont t mis en place. Cela afin de mieux apprhender la difficult quotidienne de certaines tches. Lexprience sera renouvele en 2010 et 2011. 5,8 % de personnes sont concernes par un handicap dans la Dfense.

lavenir en voquant les tches futures du rgiment qui pourraient se concrtiser par un dpart en Afghanistan.

Le 17e RGP informe sur le terrorisme

Clin dil

3,5 tonnes de dons ont t rcoltes par le 3e RIMa de Vannes et envoyes courant octobre en Afghanistan. En effet, lors des consultations ralises quotidiennement par les mdecins du GTIA Kapisa, principalement arm par le 3e RIMa, autour des FOB de Nijrab et Tagab, lhabitude a t prise de distribuer vtements, matriels scolaires et jouets au profit des enfants. Les stocks arrivant puisement, le 3e RIMa a donc sollicit les familles qui ont rpondu massivement lappel, ainsi que des bnvoles et des hpitaux.

Le capitaine Osiol, directeur du cercle-mess de lcole dtat-major (EEM), a pris en septembre 2006 une initiative dont le succs ne se dment pas aujourdhui. Aprs avoir refait la dcoration du mess, il a eu lide de remplacer les toiles accroches au mur et quelque peu dfrachies par de nouvelles toiles, loues lartothque de Compigne, qui dispose dun fonds de 1 400 uvres. Le succs est tel quune exposition temporaire dun mois a t organise pour permettre des peintres de partager leur passion. Cest notamment le cas de Vronique Juillet, qui a prt cinq de ses uvres acryliques au mess. Pour connatre lartothque la plus proche de chez vous: www.artotheque.ca/artotheque.html Les caporaux-chefs Fournier et Vives, du 8e RPIMa de Castres, alors quils rentraient dune crmonie militaire, ont assist un accident de la route. Une voiture sest encastre dans un pylne lectrique. Les militaires ont immdiatement pratiqu sur le conducteur les gestes de premiers secours. Aprs avoir balis les lieux pour viter le suraccident, ils sont rests avec le bless, le maintenant veill et le rassurant jusqu larrive des secours.

Esprit dartistes lEEM

Acte de courage

Le 20 aot 2009, alors quils achevaient lencadrement dune activit de franchissement vertical lors dune Prparation militaire suprieure (PMS), les sergentschefs Gatti et Brilman et le sergent Boulanouar, de la compagnie de commandement et de logistique du 16e Bataillon de chasseurs, aperoivent sur la chausse du village dIgel (Allemagne), une cycliste visage ensanglant, tendue au sol. La victime, inconsciente, a t immdiatement prise en charge par les trois

Devise Fier et vaillant Chasseurs qui ont assur la scurit autour delle pour prvenir tout accident supplmentaire et lui ont prodigu les premiers soins avant larrive des pompiers.

La devise du 126e Rgiment dinfanterie fait rfrence au bison. Celui-ci rassemblerait toutes les qualits des soldats du 126e RI: rusticit, esprit de groupe et endurance. Mais l subsiste un brin de mystre. Le bison pourrait faire rfrence soit aux peintures rupestres des grottes de Lascaux, soit la bataille de Brzina. Cette dernire hypothse, la plus plausible, serait un souvenir de bisons blancs croiss dans les steppes russes. Quoi quil en soit, le rgiment des bisons reste attach son emblme et sa devise, cultivant ce mystre irrsolu.

Les Chasseurs se distinguent

Aider au-del des frontires

Les meilleurs seront publis et rcompenssFaites-nous parvenir vos clins dil et situations militaires originales ladresse Internet [email protected]

Avenue de Nantes, Poitiers, prs de son rgiment, ladjudant Bruno Del-Olmo, responsable de la cellule d'aide au recrutement du RICM, a pu remarquer que lInstruction sur le tir du combat (ISTC) pouvait inspirer le monde de lentrepriseTIM n 209 - Novembre 2009

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L12

Panorama

Inauguration des coles militaires de Bourges

L

a transformation de notre arme de Terre est aussi celle de ses modes de fonctionnement. En quelques mots, le gnral Irastorza, chef dtatmajor de larme de Terre, venait de confirmer limportance des coles militaires de Bourges (EMB), lors de leur crmonie de cration le 17 septembre, qui sest droule en prsence du GBR Le Garrec, commandant les EMB. Les EMB ont en effet t cres le 1er aot, regroupant lcole du train et le Centre de formation logistique de Tours, ainsi que lcole du matriel de Bourges. Sinscriet industriels franais ont ainsi constat lefficacit oprationnelle des matriels en dotation dans larme de Terre. Avec la prsentation notamment des VBCI et des Tigre, les parlementaires ont pu mesurer concrtement la ralit des budgets vots. Il nous faut leur offrir des conditions optimales dentranement et dquipement , a soulign Hubert Falco, secrtaire dtat la Dfense et aux Anciens combattants, en exprimant sa forte impression sur la matrise des nouveaux quipements. Les objectifs souhaits par le CEMAT ont t donc atteints,

vant dans le cadre de la Rvision gnrale des politiques publiques (RGPP), cette mutualisation devient une rfrence. Ralise en un an, les EMB ont russi le tour de force de runir trois entits diverses sur un seul site en prservant lidentit et les traditions de chacune. La mission reste bien sr inchange. Le soutien logistique aux forces engages est toujours une priorit. Ple dexcellence tourn vers lavenir, les EMB accueilleront chaque anne prs de 6000 stagiaires dsireux de se perfectionner dans les domaines du mouvement, du ravitaillement, de la maintenance des matriels et de la logistique. avec la volont aussi qu loccasion de la prsentation statique, ils puissent rencontrer les soldats qui servent ces quipements et leur dire leur ressenti . Lautre moment fort de cette journe a t lallocution dHerv Morin, qui sest exprim sur la ralit de la crise et lavenir de la Dfense. Il a ainsi rappel limportance de linteroprabilit, de la performance et de la modularit des matriels utiliss qui amliorent le travail collectif mais demandent en retour une exemplarit face aux citoyens.

a prsentation de larme de Terre luniversit dt de la Dfense, organise par ltatmajor de la 11e Brigade parachutiste, sest tenue le 10 septembre sur le camp national de Fontevraud, prs de Saumur. Cette prsentation avait pour but dillustrer la ralit des engagements, thme de cette 7e dition, par le moyen de trois tableaux: acquisition du renseignement, bnficiant dappuis feu et gnie, stabilisation et matrise de la violence. Lors dune prsentation dynamique, rythme de squences de tirs divers, les politiquesTIM n 209 - Novembre 2009

Larme de Terre la rencontre des parlementaires et industriels

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attendez pas de moi de scoops fracassants. Le CEMAT a surpris lassemble de chefs de corps, le 30 septembre dernier. Dclin en trois journes, le GRAT, ce rendez-vous incontournable de la rentre, est loccasion pour les commandeurs, puis les chefs de corps et enfin les officiers en temps de responsabilit ou servant hors de larme de Terre, dtre informs au travers de prsentations, dchanger avec les diffrents intervenants et de dcouvrir, cette anne, lordre de prparation oprationnel (OPO) n 2 de la transformation. Le cycle 20092010 sinscrit dans la continuit des actions entreprises il y a un an. Tenir le cap des rformes, en assurant simultanment le contrat oprationnel qui nous est fix, tout en prservant la cohsion, la cohrence, et partant de lidentit de larme de Terre, et ses conditions de vie professionnelle et sociale. Le mot dordre est clair: la concentration des efforts pour maintenir et toujours amliorer une prparation oprationnelle de qualit. Notre arme de Terre doit avoir pour unique objectif son aptitude humaine et technique lengagement oprationnel. Cela ne peut se faire sans une transformation passant par une

Maintenir le cap des rformes , telle est en synthse lorientation donne larme de Terre par le gnral darme Irastorza loccasion du grand rapport de larme de Terre (GRAT) 2009. Le CEMAT a tenu cette anne mettre en valeur le drapeau de lENSOA, dont la belle devise, Slever par leffort , claire ltat desprit qui doit prsider la rforme. Mais plus largement, elle illustre le principe de promotion par le mrite et le travail sur lequel se structure la cohrence de notre systme dhommes.rorganisation du commandement et une chasse impitoyable aux redondances , permettant de rationaliser les modes de fonctionnement et gagner en effectifs plus oprationnels . Le chef dtat-major le rappelle: Lobjectif majeur des restructurations en cours est de prserver les capacits indispensables pour honorer les contrats oprationnels. Le maintien en condition oprationnelle des matriels demeure une proccupation centrale. Enfin, malgr la situation conomique difficile, larme de Terre bnficie encore cette anne dun effort financier important pour le renouvellement de ses quipements.Outre la prparation oprationnelle, la gestion des hommes et des femmes de larme de Terre est une priorit du CEMAT. De nouvelles perspectives professionnelles vont tre mises en place pour les sous-officiers et les EVAT. La suppression des caps des 11, 15 et

Grand rapport de larme de Terre 2009

Slever par leffort

Une priorit : les ressources humaines

se doit dtre irrprochable dans son comportement et son dvouement servir , a dclar le CEMAT avec insistance. Dans ce but, il demande tous les commandants de formation daccorder une place primordiale linformation des subordonns. La communication doit, quant elle, tre matrise. Jinsisterai [] sur le respect de nos obligations statutaires de rserve et de protection du secret en matire de communication. [] Il en va de la protection de nos soldats en oprations ou en revenant, mais aussi de leurs familles. LTN Cline BRUNETAUD Photo : CCH Jean-Baptiste TABONETIM n 209 - Novembre 2009

17,5 ans de service va tre mise en uvre pour accrotre le taux de fidlisation des engags. Les seules barrires qui subsisteront seront lenvie et la manire de servir, laptitude physique gnrale et professionnelle occuper des emplois dcrits dans les DUO. Pour les sousofficiers, le BSTAT sera ax vers une meilleure prise en compte des acquis de lexprience militaire permettant ceux qui sont issus du rang de pouvoir prtendre lobtenir. Enfin, tout militaire

Focus

La premire considration qui est due aux EVAT et aux jeunes sous-officiers est de permettre ceux qui le veulent de slever par leffort pour reprendre la belle devise de lENSOA.

Objectif : lengagement oprationnel

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Focus

Grippe A (H1 N1)

Ce quil faut savoirTIM n 209 - Novembre 2009

Le 11 juin, lOrganisation mondiale de la sant (OMS) annonait le passage de la grippe A (H1N1) en phase 6. Concrtement, elle annonait une pandmie au niveau mondial. Si, en France, le niveau dalerte nest que de 5 (extension des cas) dbut octobre, les services de ltat sont pied duvre. Comment le ministre de la Dfense se prpare-t-il ?

L

OMS a soulign que la France tait actuellement lun des pays le mieux prpar pour faire face la menace de pandmie grippale. De nombreux services de ltat sont mobiliss : Dlgu interministriel la lutte contre la grippe aviaire, rattach au Premier ministre, ministre de la Sant et des Transports, Secrtariat gnral la Dfense nationale, Institut de veille sanitaire Le ministre de la Dfense, lui aussi sollicit, est particulirement vigilant. Sa prparation contre la pandmie se situe

plusieurs niveaux. Au mme titre que chaque ministre, il doit prparer son personnel et assurer la continuit de ses propres activits. Le 15 septembre, lors de sa visite la pharmacie centrale des Armes sur le camp dOrlans-Chanteau, le ministre de la Dfense a ainsi dress le bilan des missions qui devront imprativement tre assures : il sagit de la dissuasion nuclaire, de la dfense de lespace arien et des missions de scurit intrieure. Conformment aux orientations du Livre Blanc, le ministre de la Dfense doit galement contribuer la continuit de laction de ltat. En effet, larme pourrait tre appele assurer des fonctions dtat-major, des missions de protection de sites et de transports sensibles ainsi quappui logistique aux intervenants civils et la population. Le service de sant des armes sera engag (Livre Blanc, chapitre IX, page 164.) Monsieur Herv Morin, ministre de la Dfense, a indiqu le 15 septembre que la Dfense faisait partie de ces acteurs discrets et efficaces qui apportent leur soutien aux ministres chargs de la sant et de lintrieur . Les neuf hpitaux militaires sont ainsi prts recevoir les patients les plus gravement atteints par le virus, quils soient civils ou militaires. Les capacits logistiques sont mobi-

Larme de Terre soutient la population

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lises pour stocker sur les sites de la Dfense lantiviral Tamiflu et des masques. Le personnel de sant des Armes est en mesure de participer aux campagnes de vaccination de la population la demande des autorits civiles. Enfin, la pharmacie centrale des armes a produit entre mai et septembre 2017 millions de comprims dantiviral.

Concernant les militaires et civils de la Dfense, les plans de continuit des activits (PCA) permettent didentifier les postes essentiels armer et le personnel dsign pour cela, dont le rle est prioritaire. Ces personnes doivent en effet assurer le fonctionnement minimum de linstitution. Par exemple, environ 30 % du personnel dun service dtat-major permet ainsi une continuit relative des activits. Les PCA prvoient une gradation dans les postures adopter en fonction de la gravit de la situation sanitaire et identifient les attitudes et modes de fonctionnement adopter afin de limiter la propagation du virus. Par exemple : limitation des contacts physiques comme les poignes de main, organisation du travail distance ou en confinement au bureau, etc. La dcision de dclenchement de la campagne nationale de vaccination sera prise par le Premier ministre. Le calendrier vaccinal des armes sera adapt pour tenir compte des priorits dfinies par le gouvernement. En fonction des impratifs oprationnels identifis par ltatmajor des armes, le service de sant des armes organisera la vaccination des militaires dsigns par le commandement. Les gendarmes, qui assurent la scurit publique quotidienne, se grefferont au dispositif. Le ministre de la Dfense a acquis un stock de masques de protection respiratoire FFP2, en bec de canard . Ils seront utiliss sur ordre de lautorit militaire en fonction de la situation pidmiologique sur la zone des units. Les postes mdicaux dploys sur les thtres doprations extrieurs et les DOM-COM ont reu des masques et des comprims de Tamiflu.

Sadapter la ralit de la maladie

En cas de symptmes, il faut sadresser au mdecin militaire pendant les heures de travail, au mdecin traitant en dehors des heures de service. Il faudra nanmoins, a posteriori, informer le mdecin militaire du diagnostic de grippe. Fivre suprieure 38 ou courbatures ou grande fatigue et toux ou difficults res-

Qui sera vaccin ?

piratoires sont les signes annonciateurs de la maladie. Ajoutons que ces symptmes se manifestent brutalement. Lisolement en infirmerie ou lunit est prvu en cas dloignement du domicile. Dans les autres cas, il seffectuera au domicile

Mdecin militaire ou traitant ?

Il existe trois types de virus grippal : A, B et C. Seul le virus A peut tre responsable de pandmies. Dans lpidmie actuelle, le virus qui circule appartient la famille A (H1N1). Il rsulte de recombinaisons partir de virus grippaux porcin, humain et aviaire. La pharmacie centrale des armes produit des comprims doseltamivir, qui est le principe actif du Tamiflu. Cest lun des deux antiviraux avec le Relenza (zanamivir). Les antiviraux nempchent pas dattraper la grippe. Ainsi, ils ne doivent pas tre pris de manire prventive.

Le plan de continuit des activits a permis didentifier des personnes rle prioritaire, qui doivent assurer le fonctionnement minimum de linstitution.

conformment aux directives du ministre de la Sant. Concernant les enfants malades, les civils et militaires disposent des droits habituels en matire de garde domicile. Selon un sondage TNS-Sofres command par Le Figaro le 28 aot, 80 % des sonds pensent que le pays est bien prpar et 60 % que le gouvernement fait ce quil faut. Mieux vaut prvenir que gurir , dit le dicton.Mlanie TEXIER Photo : ADJ Gilles GESQUIRETIM n 209 - Novembre 2009

Pour en savoir plus, rendez-vous sur Intraterre : www.terre.defense.gouv.fr/web/ guest/info_grippe_AHN1

LE SAVIEZ-VOUS ?

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Commmorations du 11 Novembre

Focus

Le devoir de mmoire1,4 millions de soldats franais sont morts au combat pendant la Premire Guerre mondiale. Les initiatives prises en faveur de la transmission de la mmoire combattante sont aussi un moyen pour nos concitoyens de soutenir les militaires qui, encore aujourdhui, donnent leur vie pour leur pays.16

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Hubert Falco, secrtaire dtat la Dfense et aux Anciens combattants, a prsid le 1er octobre Saint-Avold en Moselle lhommage la mmoire franco-polonaise, dans le cadre du 70e anniversaire du dclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Hubert Falco, en prsence de Janusz Krupski, ministre polonais des Anciens combattants et des victimes de loppression, a effectu une rencontre pdagogique avec 500 lves de collge : une faon de renouveler la politique mmorielle auprs des jeunes gnrations.

Les petits artistes de la Mmoire, la Grande Guerre vue par les enfants ou comment lhistoire des Poilus perdure sous la plume et les traits des enfants. Ce concours scolaire cr en 2007, et organis par lONACVG1, plonge les lves de CM1-CM2 dans la vie des combattants de la Grande Guerre. Cette immersion originale dans la Premire Guerre mondiale perptue la mmoire de ce conflit. Il se fait sous forme dun travail de rflexion dune anne. Les petits coliers partent la dcouverte dun Poilu, si possible originaire de leur commune ou leur dpartement, puis retracent son parcours, son histoire mais surtout sa vie de soldat sous la forme dun carnet mlant textes, pomes, dessins ou peintures. Nos artistes en herbe apprhendent de faon ludique et pdagogique lHistoire. Les enfants honorent ainsi leur manire les soldats morts au combat. Au mois de juin, un jury se runit pour juger et rcompenser les travaux des classes inscrites dun point de vue historique, artistique, original. Site internet : www.defense.gouv.fr/onac

Imagin dans les annes 2000, le concept Tourisme de mmoire peut premire vue surprendre. Ce nest pas un tourisme de plerinage motiv seulement par le souvenir de personnes disparues. Sadressant tous types de public, il offre aux visiteurs une occasion de voir ce qutait la vie lors dun conflit. Il a pour but de connatre le pass pour mieux en comprendre le prsent. Le Centre de la mmoire dOradour-sur-Glane, le parcours de la citadelle de Verdun, la Coupole Delfaut dans le Pas-de-Calais, etc. : les lieux de tourisme de mmoire se multiplient, lexemple du camp militaire de Suippes qui recle des trsors de la Grande Guerre. Il a dailleurs ouvert ses portes le 12 septembre pour prsenter les vestiges de trois villages du front de Champagne , qui furent dtruits et jamais reconstruits. Le public marche sur les pas des soldats des armes de Champagne. Il investit les ruines des villages de Le Mesnil-ls-Hurlus, Hurlus et Perthes-lsHurlus. Certains visitent les restes dune cole ou dune glise, dautres se recueillent devant la dizaine de pierres tombales. Le temps dune journe, tous sont tmoins des drames de la Grande Guerre.

Hulbert Falco parle aux enfants

Les villages dtruits du camp de Suippes

revu et modernisBienvenue au pays de Noac1

Noac, anagramme dONAC, a vu le jour en 2006 dans le jeu sur PC et sur internet Les P@sseurs de mmoire, qui avait pour but de faire connatre aux scolaires, en cours moyen et au collge, les conflits contemporains. Trois ans aprs, le personnage anim revient dans Les Rouages du temps. Noac se trouve lHtel national des Invalides. Les enfants doivent laider russir sept preuves qui lui permettront daccder au coffre de la Mmoire . Les enfants dcouvrent en samusant les diffrents conflits passs ou prsents qui ont engag la France. Site internet : www.bleuetdefrance.fr/e-upload/jeux/onac_site/index. html

La Grande Guerre raconte par les enfants

Porter le drapeau tricolore lors de commmorations est un acte hautement symbolique et traditionnellement dvolu aux anciens combattants. Mais depuis cinq ans maintenant, avec lopration tre un jeune porte-drapeau , des jeunes gens peuvent arborer firement les couleurs et les valeurs de la France, rendant ainsi hommage leurs anciens. LONAC2 a lanc cette dmarche pour moderniser et rajeunir les crmonies patriotiques en favorisant lengagement des jeunes gnrations. Le 14 juillet dernier, loccasion de la fte nationale, une vingtaine de porte-drapeaux gs de 8 24 ans ont particip la crmonie de ravivage de la flamme sous larc de Triomphe.

Prendre le relais de leurs ans

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LTN Cline BRUNETAUD Photos : ONAC, CCH Jean-Baptiste TABONE, CEB de MourmelonOffice national des anciens combattants et victimes de guerre. 2 Office national des anciens combattants.

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Focus

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En direct deUn membre du CPA 30 (Commando parachutiste de lair bas BordeauxMrignac) dans un hlicoptre Caracal escort par un Tigre, lors dune mission de rcupration de personnels au-dessus des paysages arides de lAfghanistan.

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Afghanistan

La Task Force Lafayette

Sinscrivant dans une logique de concentration des efforts, de rationalisation du soutien logistique, du renseignement, de lemploi des hlicoptres et des drones, la r-articulation au mois de novembre des forces en Afghanistan permet dassocier les GTIA franais sous un commandement dans une mme zone, c'est--dire Surobi-Kapisa. Par ailleurs, les forces poursuivent leur action, au lendemain des lections prsidentielles.LTN Sverine BOLLIER Photos : Thomas GOISQUE, ADJ EVRARD/ECPAD, DR

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Retex des lections afghanes LEn direct de20 aot, cest le premier tour des lections prsidentielles afghanes. Plus de 6 500 bureaux de vote ouvrent leurs portes travers tout le pays.Thomas Goisque est photographe professionnel. Retrouvez ds aujourdhui sur son site internet lintgralit de son reportage en Afghanistan : www.thomasgoisque-photo.com Plus de 730 photographes indites sont en ligne. Des images dcouvrir galement dans lalbum Haute tension, paru aux ditions Gallimard.

e BATFRA, essentiellement arm par le 2 e Rgiment tranger dinfanterie (2e REI), et le GTIA Kapisa, principalement arm par le 3e Rgiment dinfanterie de marine (3e RIMa), se tiennent en alerte, ds laube, placs respectivement sous lautorit du Commandement de la rgion capitale (RC-C) et du Commandement rgional Est (RC-E). Quarante-huit heures avant louverture des bureaux de vote, la Quick reaction force (QRF) est mise en place. Cest un dispositif permettant aux moyens terrestres et ariens dintervenir sur court pravis au profit des forces de scurit nationales afghanes. Les units de la Force internationale dassistance et de scurit (FIAS) sont prtes reprendre leur rle de soutien des forces de scurit afghanes si un second tour a lieu.

Lgionnaires du 2e REI en Surobi.

Thomas GOISQUE

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Il est 17 heures, les bureaux de vote ferment leurs portes, marquant le dbut de la phase de retour des convois remplis durnes, sous escorte de la police et de larme afghane avec lappui de la FIAS, terrestre (BATFRA) et arien (Tigre). Le premier bilan des lections, cest que celles-ci ont eu lieu et en soi cest une dfaite inflige aux Talibans. Sur un peu moins de 7 000 bureaux de vote ouverts sur lensemble du territoire afghan, plus de 6 500 bureaux ont fonctionn. Il ny a pas eu dactions spectaculaires, comme on pouvait le craindre, ce qui prouve que les forces de scurit afghanes ont t

capables dassurer la scurit de ces lections. Car sur lensemble du territoire, les forces de la FIAS sont restes en appui. Un succs pour les forces de scurit, et dabord et avant tout pour les forces de scurit afghanes , explique le gnral darme Jean-Louis Georgelin, chef dtat-major des armes, Tagab, le 2 septembre 2009.

Le premier bilan des lections, cest que celles-ci ont eu lieu et en soi cest une dfaite inflige aux Talibans. Gnral darme Jean-Louis Georgelin, chef dtat-major des armesTIM n 209 - Novembre 2009

Pendant la priode pr-lectorale, la RC-C sest attache reconnatre puis poursuivre des patrouilles dans 268 des 518 bureaux de vote. A Khuja Chasht, dans la province de Deh Sabz, zone nord-ouest de la province de Kaboul, dsengagement aprs la reconnaissance dun bureau de vote.

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En direct deUn hlicoptre Tigre escorte un Caracal transportant des Commandos parachutistes de l'air lors d'une mission en valle de Kapisa, nord de l'Afghanistan.

Face au durcissement des conditions dengagement et la prise en compte des RETEX des oprations conduites, notamment ceux des OMLT, lquipement des forces franaises en Afghanistan a t renforc. Cet t, trois hlicoptres Tigre et huit systmes dartillerie Caesar sont arrivs sur le sol afghan.

Tigre et Caesar :24

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es trois hlicoptres de combat Tigre du 5e Rgiment dhlicoptres de combat sont dploys depuis cet t pour la premire fois sur un thtre dopration extrieure, lAfghanistan. Appui feu au profit des troupes au sol, escorte de convois terrestres ou dlments ariens, reconnaissance arme, telles sont les missions dvolues la patrouille Tigre du dtachement dhlicoptres des forces franaises en Afghanistan (DETHELICO) et quotidiennement ralises au profit du RC-C et du BATFRA. Pas moins de 90 missions oprationnelles ont t effectues par le Tigre sur le thtre de mi-aot dbut octobre. Quelques jours aprs leur mise en service oprationnelle, les Tigre ont pu prouver toute leur efficacit. Lengagement de tous les moyens du DETHELICO permet la constitution de patrouilles mixtes, Tigre-Gazelle et Tigre-

lpreuve du Tigre

Quelques jours aprs leur mise en service oprationnelle, les Tigre ont pu prouver toute leur efficacit.

Caracal, ce qui constitue vritablement une plus-value oprationnelle grce la complmentarit des systmes darmes. Employs en tant quhlicoptres dattaque, les Tigre ont dj ripost plusieurs reprises par des tirs de roquettes sur les positions insurges. Leur simple prsence est souvent suffisante pour dissuader les insurgs de poursuivre leur combat. Vritable appareil polyvalent, le Tigre est un systme darme particulirement efficace. La journe des lections prsidentielles afghanes, le 20 aot, a t trs dense pour les quipages. Ctait une journe particulire. Toutes les machines ont dcoll. Les briefings taient nombreux et trs dtaills. Nous tions tous trs concentrs sur les missions. Jai t trs agrablement surpris par la machine. Cest un hlicoptre trs fiable. Les Tigre ont un effet dissuasif. Cest une machine qui peut apporter un appui feu consquent au profit des troupes au sol , souligne le capitaine, chef de dtachement Tigre. Sa puissance, son agilit, la prcision des systmes embarqus et sa rapidit de mise en uvre de jour comme de nuit en font un outil indispensable au profit de la manuvre aroterrestre. Il simpose demble comme un hlicoptre polyvalent qui apporte une relle plus-value oprationnelle sur le sol afghan.Un hlicoptre Tigre au-dessus des paysages arides de la valle d'Uzbeen, Afghanistan.

Vol de nuit

Le 5 septembre, le DETHELICO a reu pour mission lextraction de 23 soldats allis, en contact avec des insurgs, rpartis sur deux positions distinctes environ 70 km de Kaboul. Deux Tigre et deux Caracal sont dploys sur ce terrain dopration. Ds 1 h 10 du matin, la patrouille compose des deux Tigre est sur la zone des combats. Aprs une prise de contact radio avec les groupes au sol afin de confirmer les positions amies, la patrouille mne plusieurs attaques au canon de 30 mm. Le premier Caracal effectue alors la rcupration du personnel dont deux taient blesss. Durant la phase de dcollage, il est pris partie, appuy par le feu de ses tireurs embarqus, lquipage parvient dcoller. La patrouille de Tigre engage ladversaire au canon et la roquette et dtruit lobjectif (confirmation par les troupes au sol). Le deuxime Caracal vacue alors les derniers soldats. Sur ordre, les Tigre restent sur la zone afin dobserver les abords des deux positions de rcupration, ainsi que le talweg tout proche. Plus aucun insurg nest dcel, la patrouille rentre sur sa base.

Dcollage de nuit pour une mission descorte dun Caracal en zone insurge.

baptme du feu

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En direct de

epuis la fin du mois de juillet, huit pices du Caesar ont t dployes sur le thtre, dans le cadre de la Force internationale dassistance et de scurit (FIAS), quelques mois peine aprs sa mise en place dans les rgiments dartillerie. En Surobi et Kapisa, le Caesar permet, grce sa longue porte, lappui au sol des troupes dans toute la zone de responsabilit des forces franaises. Cette projection de 8 canons du 3e et 11e Rgiment dartillerie de marine a t prpare entre janvier et juin 2009 par lenchanement intensif des formations lcole dartillerie. Le 15 aot, la certification oprationnelle (Full Operational capability) sur la base amricaine de Bagram est obtenue. En effet, la technologie moderne du Caesar en fait un canonTIM n 209 - Novembre 2009

En aot 2009, les premiers Caesar accomplissent leur baptme du feu en opration extrieure, au sein du GTIA franais implant en Kapisa. Le dispositif dartillerie de la Task Force Korrigan tait dj compos de deux sections de la 2e batterie du 11e RAMa, rparties entre les Forward operating base (FOB), de Nijrab et de Tagab.

Rendons au Caesar

La technologie moderne du Caesar en fait un canon sans quivalent. 26

sans quivalent en termes de rapidit de mise en batterie, de cadence de tir et de porte. Dans le cadre des missions des forces franaises, et son surblindage, spcifiquement tudi pour le thtre, en font un outil de premier ordre. Dploys dans les FOB franaises de Nijrab, Tagab et Tora, les Caesar nont pas tard tre mis contribution. Quelques

jours aprs leur certification, les canons de Nijrab effectuaient leur premier tir oprationnel. Le 20 aot, treize obus explosifs ont t tirs sur des positions dinsurgs dans les valles de Bedraou et dAlasay en Kapisa. Les Caesar ont ainsi dmontr, depuis lors arrive, leur pleine capacit oprationnelle, ainsi quune parfaite complmentarit avec les mortiers de 120 mn.

Le 20 aot, ds 6h45, la section complte tait en alerte maximum. C'est-dire tre, sur un pravis trs court, prte. Les premiers incidents surviennent. Les insurgs commencent tirer. Nous nous sommes alors dploys sur la position de tir lintrieur de la FOB, afin de rpondre aux attaques. Trs vite, nous avons reu lordre de riposter. Ctait stimulant, nous sommes fiers davoir effectu le tir dans un but oprationnel. Cest une application immdiate. Le tir a touch la position. On a dtruit les rampes de lancement artisanales. Lobjectif tait atteint. Nous voyons directement notre utilit sur le terrain Dautres incidents sont inter-

En septembre 2009, la section dappui feu sol-sol du GTIA Kapisa, arme par la 2e batterie du 11e Rgiment d'artillerie de marine (RAMa), a effectu le premier tir Caesar oprationnel longue porte. A plus de 30 kilomtres, ce tir a particip au dsengagement de la 2e compagnie du 3e Rgiment d'infanterie de marine dans le cadre de lopration CAMEL TROPHY, opration de reconnaissance offensive entre la FOB de Tagab et le lac de Naghlu. Ce tir a ncessit une collaboration troite entre le DL Artillerie et la cellule 3D du GTIA Kapisa. Arrivs sur le thtre le 1er aot, les quatre premiers canons Caesar appartiennent au 11e RAMa et ont t dploys en Kapisa le 14 aot. Dotes dune cadence de tir de 6 coups/minute et dune porte maximale de 40 km, ces quatre pices dartillerie sont destines fournir un appui feu longue porte lors des oprations menes par le GTIA Kapisa dans sa zone et depuis les bases oprationnelles avances de Nijrab et de Tagab.

Le Caesar longue porte

TEMOIGNAGE

Adjudant Pierre B.,

Chef de section de tir, GTIA Kapisa, 11e RAMa, 2e batterie.

venus jusqu 13 heures environ. Nous avons alors rarticul la section pour servir les deux systmes darmes (Caesar et mortier de 120 mm) en mme temps, pour avoir un appui feu indirect polyvalent. De plus, le thtre garde des spcificits propres, que nous devons intgrer. Ici, contrairement en mtropole, nous devons prendre en compte le relief, trs montagneux et laspect 3D. C'est--dire, ce qui se passe dans le ciel, et surtout dans les couloirs ariens. Nous travaillons main dans la main avec larme de lAir pour carter les avions des couloirs ariens lors des tirs. Ici, nous sommes au cur du mtier.

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DOSSIER

Emploi des forces armes et nouvelles conditions des oprations _30-31

u premier abord, la lecture dun dossier tel que tactique gnrale , largement inspir du livret vert FT02 du CDEF1, pourrait en dissuader plus dun : Ce nest pas de mon niveau Je ne vais rien apprendre de nouveau. Dtrompez-vous ! Ce dossier sadresse bien au plus grand nombre et apporte des rflexions nouvelles sur la faon de faire la guerre. Aujourdhui, les forces terrestres sont engages sur de nombreux thtres, notamment lAfghanistan, o les prises de dcisions sont dcentralises et le combat face un adversaire bien rel. Cest ainsi que laction militaire dcisive est le plus souvent conduite par lchelon tactique au contact, mme au plus petit niveau. La guerre au sein des populations constitue actuellement le type dengagement le plus probable de larme de Terre. Nous sommes loin de la guerre face lEst ou plus rcemment de certaines oprations de maintien de la paix. Do lintrt de se pencher sur ce sujet car la tactique nest pas fige, mais au contraire sadapte aux circonstances. La solution unique nexiste pas. Certes, ce dossier, non exhaustif, propose de revenir sur certains principes fondamentaux, mais force est de constater que les modes daction qui en dcoulent sont riches en informations et en rflexions nouvelles. Bonne lecture !

Principes de la guerre prennes Procds nouveaux _32-33

Principes tactiques et fondamentaux _34-35

Modes daction : mode demploi _36-42

A1

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TIM n209 - Novembre 2009

Ce dossier se fonde principalement sur le document publi par le Centre de doctrine demploi des forces (CDEF), intitul Tactique gnrale (FT02), disponible en version intgrale sur le site Intraterre du CDEF : www.cdef.terre.defense.gouv.fr

Tactique gnrale: DCRYPTAGEPhotos : ADC Olivier DUBOIS, ADJ Jean-Raphal DRAHI, ADJ Gilles GESQUIRE, CCH Jean-Baptiste TABONE, CCH Jean-Jacques CHATARD TIM n209 - Novembre 2009

CNE Audrey LAISN

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DOSSIER

Tactique gnrale : dcryptage

et nouvelles conditions des oprations DTIM n209 - Novembre 2009

crites selon le schma intervention, stabilisation et normalisation , les oprations ont pour objectif principal de permettre ltablissement des conditions indispensables au succs stratgique, en instaurant la scurit ncessaire aprs avoir tabli le contrle du milieu. En effet, les oprations subissent une influence accrue du milieu due la forte implication de la population et la matrise ncessaire de lespace physique, mais aussi humain, dans toutes ses composantes : culturelle, politique et conomique. Pour autant, les interactions lies au caractre imprvisible du champ de bataille ne pourront tre cartes. Elles engendrent un phnomne de frictions qui entretient une instabilit : le brouillard de la guerre . Cette dualit des conflits astreint les forces terrestres respecter une triple posture oprationnelle, c'est--dire pouvoir mener simultanment des actions de force, de scurisation et dassistance. Cette triple posture demeure tout au long de lengagement militaire.

Face un adversaire irrgulier aux modes daction imprvisibles, laction tactique retrouve toute son importance. Matriser le milieu, contraindre ladversaire et sadapter aux circonstances sont alors les matres mots pour les forces armes, engages prioritairement au sein des populations.

Par leur action au sein des populations, les forces terrestres visent ainsi trois finalits tactiques. - Contraindre ladversaire. Les forces terrestres mnent des actions dcisives conues et excutes dans un cadre interarmes, combinant : les feux dans lespace aroterrestre, les actions menes

EMPLOI

DES FORCES

par les forces de contact, lutilisation du terrain et les oprations dinformation. Ces actions sont une composante indispensable pour emporter la dcision sans ncessairement dtruire ladversaire, et concrtiser celle-ci ensuite sur le terrain pour faire baisser le niveau de violence. - Contrler le milieu physique et humain.

Influencer les perceptions : Il sagit de restaurer la confiance afin dempcher toute rsurgence de la violence, de conseiller les administrations locales pour relancer la vie sociale, conomique et civique, et dinstaurer la scurit tout en prservant le soutien des opinions publiques.

30

ARMES

Elle consiste assurer la sret des populations et des forces dployes sur le thtre doprations, limiter la libert daction de ladversaire, assurer la libert de mouvement et enfin faciliter des actions dcisives. La domination de lespace terrestre exige des moyens varis et nombreux ainsi quune coordination avec dautres forces (interarmes, internationales). - Influencer les perceptions. Dans un contexte o laction arme doit tre maintenue un niveau minimum, cest par la prsence, la communication, le conseil, lassistance et ltablissement dun climat de confiance avec la population que le succs est en partie obtenu.

Les forces terrestres sont bien au cur de la stratgie de la France par leur polyvalence demploi, par leur disponibilit, par leurs engagements quotidiens en mtropole ou lavant. Elles le sont dautant plus que le sens mme du stratgique a chang de nature et dchelle. Le rideau de fer abattu, le front principal se situe dornavant la priphrie de nos frontires et de nos zones dintrt stratgique. Le statut de la France ne se mesure plus seulement sa capacit nuclaire, mais bien sa capacit de dployer et dengager dans la dure ses bataillons en Afghanistan, au Liban, en Cte dIvoire, seuls ou au

REFLEXIONS

Extraits de la prface du FT02 du gnral de corps darme Antoine Lecerf, commandant les forces terrestres. Si lenvironnement change, la vrit de la guerre, elle, ne change pas.

sein dune alliance multinationale. Enfin, dans un monde fortement mdiatis o il sagit de combattre une misre qui gnre toutes les folies et de gagner les curs des populations qui sont lenjeu de tous les affrontements, le comportement de nos plus petites units tactiques est une condition fondamentale de la russite. Le succs de nos oprations repose assurment sur les paules de nos caporaux stratgiques. [] La dure des conflits ou des crises, la dispersion dans le monde des thtres dopration, la diversit des modes dengagement et des circonstances, la duret grandissante des confrontations

et la dstructuration des units prsentent des facteurs de continuit et de rupture: continuit avec les guerres irrgulires du pass marques par la primaut aux oprations terrestres, la prdominance et la dure des oprations de stabilisation et de contre gurilla ; rupture lie aux volutions socitales, aux fortes tensions sur les cots des oprations, la limitation des effectifs et des matriels, limpact de linstantanit mdiatique et la rduction du temps dcisionnel. Si lenvironnement change, la vrit de la guerre, elle, ne change pas.

La premire qualit de la tactique, comme celle des armes dailleurs, est de savoir sadapter aux circonstances. Gnral de corps darme Antoine Lecerf, commandant les forces terrestres

I Brouillard de la guerre I Comprhension et contrle du milieu I Schma intervention, stabilisation et normalisation I Actions de force, scurisation et assistance I Interventions cibles I Implication au sein des populations

La zone urbaine est un lieu de pouvoir politique, social et conomique, puisque sy concentrent population, infrastructures et activits secondaires et tertiaires. Contrler les villes est donc une condition ncessaire lexercice du pouvoir. Certains belligrants peuvent considrer la population comme un lment impliquer dans le combat en tant que bouclier ou enjeu.

Mots cls

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DOSSIER

Tactique gnrale : dcryptage

Trois principes essentiels et complmentaires doivent diriger laction de guerre : la libert daction, la concentration des efforts et lconomie des moyens. Lexcution dcisive dun plan tactique est aujourdhui facilite par une manuvre globale.

Principes de la guerrePROCDS NOUVEAUXMots clsTIM n209 - Novembre 2009

I Libert daction I Concentration des efforts I conomie des moyens I Lgitimit de lintervention I Ncessit et rversibilit de laction I Manuvre globale I Commandement par objectif I Exploitation de lincertitude

L

a libert daction est la possibilit pour un chef demployer ses moyens tout moment et dagir malgr ladversaire et les diverses contraintes imposes par le milieu et les circonstances, en vue datteindre le but assign. Elle repose sur la sret, qui permet de se mettre labri des surprises ; la prvision et lanticipation des vnements et des actions adverses ; la capacit de prendre lascendant et dimposer sa volont ladversaire. La concentration des efforts est la convergence dans lespace et le temps des actions et des effets des diffrentes fonctions oprationnelles.

Lconomie des moyens repose avant tout sur le choix du chef. Ce sont la rpartition et lorganisation judicieuse des moyens en vue dobtenir le meilleur rapport capacits/effets pour atteindre le but assign. Les procds dapplication doivent favoriser la surprise pour exploiter la permanence de lincertitude dans les conflits. Lissue de laction militaire dpend galement du respect de conditions qui doivent aujourdhui complter les principes de la guerre et notamment, prserver la libert daction : la lgitimit de lintervention ainsi que la ncessit et la rversibilit de laction. Cette dernire est laptitude changer rapidement le mode de laction entreprise en fonction de lattitude gnrale de ladversaire, notamment pour maintenir parfois au plus bas niveau dintensit possible une opration. Ces conditions garantissent la cohrence entre lefficacit oprationnelle et lefficacit politique. Enfin, lemploi de la force arme ne se conoit que dans un cadre lgal renforc de rgles dengagement.

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La guerre est le royaume de lincertitude, trois quarts des lments sur lesquels se fonde laction restant dans les brumes dune plus ou moins grande incertitude. (Clausewitz)

La manuvre globale cherche obtenir un effet recherch sur ladversaire ou lenvironnement par la mise en uvre de capacits militaires ou non militaires dans un contexte interministriel et ventuellement multinational.

prennes

Le commandement par objectif est le plus adapt aux nouvelles conditions des oprations. Il tient compte du fait que la guerre est imprvisible, intgre lincertitude, privilgie la dcentralisation, la confiance, lautonomie, et impose un type de communication en rseau.

Algrie, 1957 dans le djebel Fedjoudi, zone rocailleuse, dnude et escarpe. Lopration consiste nettoyer la partie du massif que le renseignement permet de considrer comme zone probable de stationnement de bandes rebelles (le total tant estim environ 150 hors la loi). En clair, il sagit de boucler une zone avant de la ratisser et le cas chant de neutraliser lennemi intercept. partir du renseignement recueilli, la prise de lascendant a tout dabord t assure par le confinement de la bande en mettant en place un dispositif de bouclage de nuit pour prserver la surprise (six units lmentaires en forme de nasse). Elle a t complte par la prsence dlments dappui nombreux: pour lessentiel, une batterie dartillerie, des hlicoptres pour la mise en place rapide des forces au plus prs de lennemi, et daronefs tant pour lobservation, le guidage et le PC air que pour lappui au sol. Lintervention est prpare par trois groupements (de trois cinq compagnies chacun) chargs de ratisser et trois compagnies hliportes, le tout renforc dune compagnie en rserve. La prise de contact avec les rebelles, rsultant des mouvements des units dintervention en direction de la zone-refuge, marque la transition entre les deux tapes. Lennemi tant priv de toute libert daction, la production des effets est entame par un mouvement tactique simultan de la priphrie vers la zone-refuge par des colonnes convergentes visant au cloisonnement de ladversaire. Le dispositif gnral a permis de ce fait disoler les bandes rebelles. Sous la pression des units amies prenant systmatiquement le contrle du terrain ratiss, et sous le feu des appuis (artillerie et aviation), les rebelles ont t contraints de se dplacer sur des terrains qui ne leur taient pas forcment favorables. Le choc se traduit alors par des actions de neutralisation menes sans dlais contre des rebelles en perptuelle raction et facilites, notamment pour les units hliportes, grce au guidage des troupes au sol. Cette opration sest caractrise par la qualit du renseignement qui est son origine et par la parfaite coordination des units au sol, hliportes et des appuis feux : les effets produits nen ont t que plus efficaces lors de leffort. Ainsi, ayant russi prendre lascendant , les units amies ont pu garantir leur libert daction favorisant ainsi la matrise du milieu (hliportage, observation du ciel, dispositif hermtique) et la contrainte contre ladversaire (appuis tous azimuts, lments de neutralisation). Cest dans ces conditions que la force a pu pleinement produire ses effets, tant capable de concentrer ses efforts.

Illustration (cf. FT02)

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DOSSIER

Tactique gnrale : dcryptage

La manuvre tactique est la ralisation de leffet majeur par des procds qui visent, dans lespace et dans le temps, prendre lascendant sur ladversaire, afin de lui appliquer des effets puis den exploiter les rsultats. Aujourdhui, la souplesse daction est recherche en priorit ; elle est favorise par lemploi dune structure quaternaire et interarmes.I Prendre lascendant sur ladversaire I Produire et appliquer des effets I Acquisition du renseignement I Ralisation de leffet majeur I Souplesse daction par la structure quaternaire I Construction interarmes I Effet de surprise

Principes tactiques et FONDAMENTAUXMots cls

L

[Linsurg de Kapisa] btit ses modes daction en utilisant systmatiquement de faon complmentaire les parties hautes et basses du terrain. Ignorer cette rare certitude tactique, cest sexposer des dconvenues qui peuvent vite devenir dramatiques. Colonel Le Nen34

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tape de prparation de la manuvre est caractrise par la recherche du renseignement et la prservation de la libert daction en contraignant ladversaire par des moyens matriels et immatriels. Les actions ultrieures constituent leffort de la manuvre. Le mouvement favorise lacquisition de la suprmatie locale et permet le choc dcisif sur ladversaire, cl du succs. Les effets en sont ensuite exploits dans une tape de consolidation.

Ce schma tactique inspire les modes daction quels que soient le contexte et ladversaire. Ils sont adapts aux circonstances et lespace par le chef tactique pour rpondre aux exigences propres chaque phase du continuum des oprations. Cest la structure quaternaire qui procure toute la souplesse daction : engagement sur deux chelons, manuvre en profondeur avec une rserve, actions spares. La manuvre est subordonne lorganisation des units dexcution. A cette organisation sajoute la ncessit dune construction interarmes des units car elle seule permet la conduite des manuvres tactiques dans leur globalit. Elle suppose lunicit du commandement afin de prserver lunit daction et la cohsion, ainsi que lautonomie. Dans le cadre de la phase de stabilisation, cest le quadrillage oprationnel du territoire en secteurs qui permet de concilier efficacit militaire et action politique.Lacquisition du renseignement est le prliminaire obligatoire et dterminant pour lefficacit de laction ultrieure et sur lequel se fonde la dcision du chef.

Cette exigence est la contribution majeure au principe de libert daction. Sa finalit est en effet de matriser le milieu et de contraindre ladversaire pour le plonger dans lincertitude en vue de lancer sa propre action dcisive puis den exploiter les rsultats. La prise dascendant prpare laction tactique suivante. I LES ACTIONS SUR LES MOYENS DE LADVERSAIRE : Une fois le contact pris par les lments de sret (cest--dire lidentification des secteurs o ladversaire

Zoom

Prendre lascendant

La rflexion tactique est au cur de lexercice du commandement en opration. Elle sappuie autant sur lanalyse du terrain et de la mtorologie que sur ltude approfondie de la psychologie, des intentions et des modes daction de notre ennemi. Ce deuxime pilier de la rflexion tactique aura permis de redonner au renseignement toute limportance qui doit tre la sienne dans les conflits actuels. Un chef qui ne possde pas un S2 2 de qualit se retrouve trs fortement handicap au moment deffectuer les choix tactiques qui conditionneront le succs de ses oprations. Le brouillard de la guerre, avec toutes les incertitudes quil fait peser sur la rflexion tactique, est probablement la diffrence la plus marque et la plus fondamentale entre lentranement et la ralit des oprations.

prsente une rsistance persistante), limmobilisation de lennemi doit tre recherche par une action de fixation pour cloisonner llment adverse. Lennemi peut tre fix par des procds coercitifs classiques : feu direct ou indirect, destructions de poste de commandement, de moyens logistiques ou de rserves, obstacles au mouvement ou la manuvre. Lobjectif est de bloquer ou dinterdire laccs une zone pour les forces opposes. La neutralisation de ladversaire peut aussi tre indirecte par une manuvre de dispersion ou disolement de ses forces, de dtournement de ses objectifs ou

dexposition de ses vulnrabilits. Lobjectif est dacqurir la supriorit relative et de modeler lespace de manuvre pour permettre laction directe.

TEMOIGNAGE

Colonel Le Nen

Chef de corps du 27e BCA et du GTIA Kapisa Task Force Tiger de dcembre 2008 mai 20091.

La dcision dans une incertitude permanente est le lot quotidien du chef en opration. Il ne lui reste alors que la parfaite connaissance de ses subordonns, sa culture tactique personnelle, son intuition et sa force de caractre pour prendre ce quil estimera tre toujours la moins mauvaise solution dfaut dtre la meilleure. La seule certitude que lon pourrait assner dans ce monde dincertitudes tient llaboration des modes daction qui, quels que soient leffet majeur du chef et ltat final recherch, devra toujours tenir compte de la faon dont lennemi combat. Linsurg de la Kapisa est un gurillero montagnard qui arpente depuis son plus jeune ge les massifs de ses valles natales, linstar de tous les jeunes bergers que nous croisons lors de nos patrouilles et infiltrations sur

I LES ACTIONS SUR LA VOLONT DE LADVERSAIRE : Elles doivent se traduire par la perte dinitiative voire de raction de ladversaire. Les procds sont lis lincertitude entretenir chez lennemi par des manuvres de dception, de leurre, voire par lincitation suivre des lignes dopration infructueuses. La matrise de linformation et des moyens de communication peut la fois briser la cohsion de

ladversaire et contrecarrer ses capacits de commandement ou dexcution. Trois tapes essentielles : I LE MOUVEMENT TACTIQUE : placer les forces sur des positions avantageuses, contribuer la surprise, matriser le milieu, reconnatre ; I LE CHOC : atteindre lennemi dans ses capacits essentielles, matriser le rapport de force ; I LEXPLOITATION : faire preuve daudace, reconnatre.

Produire les effets

les crtes. Il btit ses modes daction en utilisant systmatiquement de faon complmentaire les parties hautes et basses du terrain. Ignorer cette rare certitude tactique, cest sexposer des dconvenues qui peuvent vite devenir dramatiques. Cest pourquoi, il est indispensable de raisonner sa manuvre dans les trois dimensions de ce terrain montagneux. Nous manuvrons toujours partir des crtes et des parties hautes des versants afin de limiter la libert de mouvement des insurgs et de les cloisonner dans les fonds de valle o sappliquent nos effets tactiques principaux : dtruire, capturer ou chasser lennemi. 1 2

Article paru dans Le Casoar. Le S2 est le nom du bureau renseignement dun tat-major de niveau GTIA ou rgiment.

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DOSSIER

Tactique gnrale : dcryptageAfin dinterdire toute initiative par ladversaire, il sagit de dsorganiser ses capacits de renseignement et dacquisition dobjectifs, ses capacits de commandement tant physiques quimmatrielles, ses capacits de dfense et ses lignes de communications.

E

lle sinscrit dans une dynamique gnrale de mouvement vers lavant dont les buts sont principalement la destruction ou leffondrement des forces adverses et la saisie de points clefs du terrain. Elle intervient essentiellement en phase dintervention lors dun conflit limit face un adversaire symtrique ou dissymtrique. En mode offensif, la prise dascendant est acquise aprs avoir dsorganis et fix ladversaire. Sa destruction ou la saisie du terrain sont ensuite obtenues par un mouvement de dbordement qui prpare laction sur lobjectif. Dans le cas particulier de la zone urbaine, laction ncessite une prparation minutieuse et un rapport de forces plus favorable quen zone ouverte. Mme dans la dfensive, toute occasion doit tre saisie pour prendre linitiative et passer la contre-offensive.

Les forces terrestres organisent leurs oprations autour de quatre modes tactiques caractrisant un type daction, en fonction de la nature des effets produire sur ladversaire ou le milieu : loffensive, la dfensive, la scurisation et lassistance. Dans un contexte o la population constitue une priorit, et ds lors que le contrle du milieu tend supplanter la destruction de ladversaire, ces modes sadaptent et retrouvent toute leur importance.

Modes daction :MODE DEMPLOIG LOFFENSIVEAu combat, le succs est obtenu par laction offensive.TIM n209 - Novembre 2009

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Retrouvez les infographies sur Intraterre : http://biat.terre.defense.gouv.fr

La guerre tant un mtier dexcution, toutes les combinaisons compliques doivent en tre cartes. La simplicit est la premire condition de toutes les manuvres. Napolon

I MODES DACTION GNRIQUES : marche lennemi, reconnaissance offensive, attaque, exploitation, raid, conqute de zone. I MISSIONS SOUS-GROUPEMENT TACTIQUE INTERARMES : Reconnatre, dtruire, fixer, semparer de, couvrir, effectuer un raid, appuyer.

I modes daction gnriques qui sont des faons dagir dominantes permettant de choisir les moyens ncessaires et de combiner leurs capacits en vue de raliser un effet sur lennemi ou le milieu ; I missions qui sont lexpression claire et concise de laction accomplir et du but atteindre.

Les modes daction gnriques et les missions ne sont cependant pas exclusivement attachs chacun des modes tactiques. Ils constituent les outils qui permettent au chef tactique dexprimer une ide de manuvre qui sadapte rapidement ladversaire et au milieu.

I MISSIONS GROUPEMENT TACTIQUE INTERARMES : Reconnatre, attaquer, rduire une rsistance, semparer de, effectuer un raid, appuyer.

RIQUE NEMI SYMT FACE UN EN RIQUE, LE RAPPORT OU DISSYMT BAL PRSERVER DE FORCE GLO EST DE

Les modes tactiques sont dclins en :

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DOSSIER

I Interdire toute initiative ladversaire I Dsorganiser et fixer ladversaire I Dbordement par enveloppement ou contournement I Maintien du rythme de laction I Destruction physique

Tactique gnrale : dcryptage Aujourdhui, la bataille dcisive conduite sans discontinuer plusieurs jours durant cde la place une succession dengagements de contre-gurilla cibls, limits dans le temps et dans lespace, qui se conoivent selon les principes du coup de main. Toutefois, la dimension interarmes et interarmes, lenvironnement mdiatique des oprations imposent une prparation pousse et trs dtaille avec tous les acteurs de lopration. Cette volution exige une rflexion collective troite de la part de lquipe de commandement, vritable CO temps partiel o chacun apportera sa plusvalue chaque tape de la rflexion. Le capitaine doit sorganiser pour conduire dans les temps sa premire rflexion tactique, tablir son orientation initiale, conduire son dialogue entour de ses subordonns, rdiger ses ordres et vrifier que chacun ait bien apprhend sa mission en rptant laction. Ce travail coopratif conduit en amont est capital pour comprendre lesprit de laction dcide par le capitaine. Cet change

REFLEXIONS

Mots cls

Colonel Robin, commandant le CENTAC, et Colonel Legiot, commandant le CENZUB.

L

e nouveau contexte oprationnel favorise les modes daction dfensifs qui privilgient la prservation du terrain par rapport la stricte destruction de ladversaire. La reprise dascendant repose sur le renseignement, sur des actions de valorisation du milieu et daffaiblissement de lennemi. Aprs une phase darrt de celui-ci, les effets obtenus doivent tre exploits pour consolider la suprmatie acquise. Laction dfensive comporte deux tapes: la valorisation de la posture amie et laffaiblissement de lennemi destins prendre lascendant sur ladversaire, puis larrt qui concrtise le plus leffet recherch avant de pouvoir lexploiter.La dsorganisation de lennemi est acquise par des actions dans la profondeur : feux dartillerie, de lALAT ou de laviation, appui lectronique, oprations spciales et manuvres de dception.

devient le gage premier de la prise dinitiative par les subordonns face linopin. Sans occulter la diversit des thtres doprations actuels, le rythme de laction est essentiel la manuvre de coercition. Au premier coup de feu, dans le combat, il y a unit de temps, de lieu et daction. Il sagit alors dagir et de ragir de manire parfois rflexe, quel que soit ladversaire rencontr. Laction redevient laffaire du chef au contact et les choses bel euphmisme - relativement simples et faites dexcution. Le coup dil du chef, sa prise de dcision et sa dtermination sont alors prpondrants. Les actes rflexes appris et rappris par le combattant sont alors des gestes vitaux . Quel que soit le niveau, le premier qui peut observer, analyser, discerner, encaisser (il est bien post), comprendre, rendre compte et donner des ordres est naturellement en situation de supriorit car il aura linitiative.

G LA DFENSIVE

Le mode dfensif est une tape ncessaire au rtablissement de lascendant sur lennemi.TIM n209 - Novembre 2009

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Retrouvez les infographies sur Intraterre : http://biat.terre.defense.gouv.fr

I MODES DACTION GNRIQUES : manuvre retardatrice, dfense ferme, dfense dusure, couverture, dfense de zone. I MISSIONS GTIA : dfendre, jalonner, interdire (secteur, itinraire), harceler, recueillir, appuyer, couvrir, contre-attaquer. I Renseigner sur ladversaire I Valoriser le terrain I Dsorganiser et affaiblir ladversaire I Arrter et contre-attaquer

Laction dfensive comporte deux tapes : la valorisation et laffaiblissement destins prendre lascendant sur ladversaire puis larrt qui concrtise les effets produire avant de pouvoir les exploiter. FT02

I MISSIONS SGTIA : jalonner, dfendre, tenir, donner un coup darrt, recueillir, appuyer, couvrir, contre-attaquer.Favorables la manuvre dfensive, les zones urbaines peuvent tre utilises pour gagner les dlais ncessaires la prise de linitiative. Elles constituent un excellent environnement valoriser condition de disposer dun volume de forces adapt la taille de lagglomration.

Dans le cas de la dfensive, la prise dascendant sexerce sur ladversaire lui-mme mais aussi par des amnagements pralables du terrain dans le but dexploiter lavantage dtre le premier sur la zone dengagement.

DE FORCE LE RAPPORT EST DE PRSERVER S ES RACTION SAUF LORS DO IL DOIT TRE OFFENSIVES FAVORABLE

Mots cls

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L

e contrle consiste matriser lespace terrestre afin dagir prventivement ou de ragir face ce qui pourrait nuire la mission de scurisation. Les principaux procds tactiques lis au contrle sont la recherche du renseignement, la surveillance, lappui la libert de circulation, la protection des axes ou de points particuliers, le couvre-feu et lisolement ou le confinement de ladversaire. Linfluence est lexpression de la crdibilit que les forces doivent montrer pour dominer le milieu. Elle consiste montrer sa dtermination utiliser la force afin den viter lusage ainsi qu prserver une capacit de riposte. Elle se manifeste ensuite par le comportement des units, par des dmonstrations spectaculaires et par linformation. Les principaux procds tactiques lis linfluence sont la dmonstration de force, la dception, les oprations militaires dinfluence et la communication oprationnelle. Ils sappuient sur la constitution dlments dintervention et de zone tampon ou dexclusion (interposition). Lradication dune rbellion arme ne sera obtenue quaprs avoir limit sa libert de manuvre puis maintenu une pression dissuasive sur ses zones de refuge.

DOSSIER

Tactique gnrale : dcryptageRIQUE NEMI SYMT FACE UN EN RIQUE, LE RAPPORT OU DISSYMT BAL PRSERVER DE FORCE GLO EST DE

G LA SCURISATIONLa scurisation a pour but de crer un environnement sr et stable essentiellement au profit des organisations et des populations civiles. La prise dascendant vise la population ; elle sobtient par le contrle, linfluence et le maintien dune capacit dintervention.

DE FORCE LE RAPPORT EST DE ER PRSERV S ES RACTION SAUF LORS DO IL DOIT TRE OFFENSIVES FAVORABLE RME, RBELLION A FACE UNE PEUT REVTIR LA RIPOSTE E COERCITIF QUI UN CARACTRAPPORT DE FORCE IMPOSE UN R IEUR LOCAL SUPR RAPPORT EN OUTRE, LE ASSURER POUR DINFLUENCE YPE DACTIONS LANCER CE T EST DE

I MODES DACTION GNRIQUES : contre rbellion, scurisation de zone, contrle de zone, interposition, vacuation de population menace.TIM n209 - Novembre 2009

I MISSIONS GTIA : contrler un secteur, boucler, neutraliser, ratisser, sinterposer, semparer de, harceler, interdire