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The 80s Magazine (n°3)

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Page 1: The 80s Magazine (n°3)

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SOMMAIRE AVANT-PROPOSWesh la plèbe,

Nous voici en fin d’année, période d’examens pour certains, d’hibernation pour d’autres mais surtout de fêtes pour tous. Ah, les fêtes ! Avec leurs cortèges de souhaits, de cadeaux et de bons mets vus d’un certain angle mais aussi avec leurs défilés de stress, de soucis et de courses en tout genre vus d’un autre angle.

On a tous ressorti nos pulls, nos grosses vestes, nos écharpes et bonnets car le froid s’amuse à nous rappeler qu’il est de retour et qu’il est plus qu’en forme. Mais il n’y a pas de quoi s’étonner. Après tout, Ned Stark nous avait prévenu : « L’hiver arrive ! ».

C’est particulièrement à ce moment de l’année où vous limitez vos sorties et vos hobbies qu’il est bon de cibler vos distractions, n’est-ce pas ?! Voilà pourquoi après une petite période d’attente pour les plus fidèles, nous refaisons surface, et cette fois-ci avec la nette détermination de ne plus vous abandonner !

Apprêtez-vous à découvrir ou lire davantage de nouvelles plumes, de nouveaux artistes et talents de tout genre en provenance d’un peu partout mais surtout de Belgique.

En effet, à présent que certaines institutions font un boulot exemplaire en distribuant des galettes de qualité (Def Jam France par exemple), nous pouvons nous concentrer et représenter ce qu’il y a de meilleur dans la globalité de la culture urbaine, c’est-à-dire : nous ! « Nous », ces 80 % de profils jugés trop typés, passionnés ou simplement marginalisés. « Nous », ces 80% de profils qu’on ne voit pas, qu’on n’entend pas, alors que « nous » sommes pourtant importants à la survie de cette culture urbaine que « nous » aimons, chérissons et développons.

Ainsi, à travers cette édition, vous pourrez découvrir une brève interview conceptuelle de Krimoghaine, Mike Moore, Leboy Krisy’B et Dolfa, tous représentés en couverture de cette édition, mais aussi des artistes tels qu’Anwar ou encore Alain Mukendi, la plume de la douce Ms.Taibo, l’énergie de Sébastien Dana Kamran et tant d’autres merveilles.

Bref, pour bien terminer l’année et en même temps pour mieux commencer les festivités, #The80sMag a pensé à vous et vous offre ce qu’on appelle « une pluie de diamants ». Rien de tel qu’une bonne pluie de pierres rares, de talents bruts, de perles précieuses toutes issues des averses bruxelloises.

Et ça, même Bénabar le dit : « Bruxelles est un joyau, nous sommes en période de fête, c’est idéal comme cadeau. »Ceci étant dit, je vous souhaite d’ores et déjà de passer d’excellentes fêtes et vous envoie tous mes vœux de bonheur. Je m’appelle Kapesa Patrick, ils m’appellent Kidsy.

« Est-ce que you know ngaï ? »

ANWAR

TOP 10 DE TAÏBO

PLUIE DE DIAMANTS

JOKE - Ateyaba

MOS DEF

KAARIS

MERCI POUR CE MOMENT

POULET KFC FACON SOSSO

ALAIN MUKENDI

SEBASTIEN DANA KAMRAN

28

30

36

38

42

44

22

14

10

5UN SOURIRE, UNE GUITAIRE ET UN MONSTRE

GOOD MUSIC MAKES GOOD PEOPLE

QUELQUES GOUTTES SUFFISENT

REVIEW

LIVE REPORT

L’ULTIME FANTASME

VALERIE TRIERWEILER

RECETTE

L’ALCHIMISTE DU DESIGN

DOCTEUR VIPRESPONSABLE DU MAGAZINEPatrick KapesaGRAPHISME/MAQUETTEMaxime Diana-MatoPREMIERE REDACTRICELaeticia Polczyk

PHOTOS COUVERTURE ET DOSSIER PRINCIPALAlex Muhong

ILLUSTRATIONS

Maxime Diana-Mato, Elisabeth Lebailly

ILS ONT CONTRIBUES A CE NUMERO

Taïbo, Alice Catherine, Sosso fresh, Miles Abdool, Sabrina Grisius

MUSIQUE

LIFESTYLE

ENTREPRENARIAT

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ANWARUn sourire, une guitare et un monstre

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Il y a de ça cinq ans, j’ai eu le plaisir d’assister à une scène inoubliable. Je me trouvais dans un bar pas loin du centre-ville bruxellois où une scène et son micro étaient ouverts aux artistes voulant s’exprimer. Après le défilé d’une série d’artistes, un jeune garçon plutôt introverti et calme se leva, prit une guitare, s’installa sur le tabouret et se transforma en monstre !

Du jeune réservé assis en silence dans son coin, il se transforma en une bête de scène qui avait réussi ce qu’aucun artiste n’avait réussi avant lui, c’est-à-dire : augmenter la température et faire danser chaque personne présente.

Il ne m’en fallut pas plus pour m’intéresser au parcours et à l’évolution d’Anwar, cet artiste animé d’une rare passion, d’une bonté sans limite mais aussi d’une joie indescriptible.

Nous voilà fin 2014, beaucoup de choses se sont passées pour Anwar, cet ancien inconnu qui ne va pas tarder à être sur les

lèvres de tous. Une bonne raison pour vous faire découvrir à travers un petit échange, entre deux dates de sa tournée avec la chanteuse ZAZ, qui il est et surtout ce qui est intéressant de savoir sur lui à l’aube de la sortie de son premier album.

The 80’s: Comment s’est faite ta première rencontre avec la musique ?

Ma curiosité pour les instruments de musique et tout ce qui s’en suit a été assez tardive. Jusqu’à l’âge de 18 ans, je ne m’imaginais pas du tout un jour monter sur une scène faire quoi que ce soit.

Aujourd’hui, c’est toute ma vie. Écrire, composer et faire de la scène sont devenus des besoins vitaux.

The 80’s: Comment s’est passée la création de ta première chanson ?

J’ai toujours aimé l’écriture. D’ailleurs, je m’imaginais devenir écrivain mais les choses se sont passées autrement lorsque j’ai été voir un grand concert. J’y suis allé, j’ai vu et je me suis dit : c’est ça que j’ai envie de faire. Une sorte de révélation.

The 80’s: Aujourd’hui tu te concentres sur ta carrière artistique. Peux-tu nous en dire plus?

Après plusieurs expériences, allant des plus petites scènes jusqu’aux plus grandes, j’ai suivi mon petit chemin d’artiste. J’ai travaillé avec différentes personnes aussi.

Des amateurs et des professionnels qui m’ont appris à faire les bons choix. Aujourd’hui je me concentre essentiellement sur la création. Entre temps, faire des scènes pour grandir et rencontrer des gens.

Un jour, à Paris, l’artiste « Zaz » est arrivée dans les loges pour me féliciter et depuis j’ai fait plusieurs dates avec

elle au Casino de Paris, Zénith, Forest Nationale, ... J’ai aussi, depuis que j’ai signé sous le label Columbia Records (Sony France), commencé à travailler sur un album qui sortira courant 2015.

The 80’s: Quelle est ta particularité?

Dans mes textes, mes mélodies et mon interprétation, la simplicité est le mot d’ordre. Je pense qu’avec beaucoup de subtilité et de finesse, nous sommes capables de retranscrire les émotions qu’il faut pour parler aux gens. Je n’ai pas envie de tendre vers la virtuosité pour n’être écouté que par une niche, mais plutôt simplifier mon message pour être sûr d’avoir été compris.

The 80’s: La scène belge ne connaît pas des masses de chanteurs de variété d’origine africaine. Comment ressens-tu ce manque?

Variété? Je ne suis pas un chanteur de variété, loin de là. Ma musique s’inspire de la musique Gnawa (musique des esclaves africains), du blues, de l’afrobeat et du reggae. Tout cela dans un habillage popularisé et rendu accessible aux mélomanes comme aux néophytes.

The 80’s: Quels sont tes thèmes de prédilection ?

La vie, l’amour, la joie, la force, le quotidien, la liberté, la beauté de la vie,

la tristesse aussi. Il n’y a pas vraiment de thèmes définis. C’est plutôt spontané. Selon mon humeur et la mélodie qui ressort sur le moment.

The 80’s: Quelles ont été tes influences musicales ?

J’ai beaucoup écouté la musique afro-américaine. La Motown music, Jimmy Hendrix, James Brown, Janis Joplin. Mais aussi le reggae de Bob Marley, les basses et saxos de Fela Kuti, la voix de Nina Simone en passant par Richie Havens. Ensuite je me suis mis à écouter un peu de tout (Michael Jackson,Canned heat, Beatles,...) pour ouvrir mes oreilles à de nouvelles mélodies et harmonies. Mais c’est vrai que je suis resté assez 60’s et surtout 70’s dans mes goûts musicaux.

The 80’s: Toi qui « débute », que penses-tu de la condition actuelle de la musique en Belgique et de la manière dont elle est gérée?

Je dirais qu’avec mon expérience, la Belgique est un endroit assez paradoxal. Il y a des aides de l’Etat qui essaye d’exporter ses artistes mais en même temps le système ne fonctionne pas. Je pense que c’est dû au fait que la division du nord, du sud et de la région bruxelloise rende la mission impossible. Les artistes n’arrivent pas à générer assez de force pour décoller. C’est pour cela qu’ils partent en France où ils trouvent un vrai marché et surtout beaucoup de structures compétentes et expérimentées.

Kapesa ‘Kidsy’ Patrick

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SIQU

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JHENE AIKO - SOULED OUT

JMSN – JMSN

Que dire sur cette écrivaine, sur ce bout de femme qui a écrit

pour tant d’artistes et qui ne se délaisse pas pourtant dans ses

morceaux personnels. Un album rempli de magie et de poésie.

Morceau préféré : « Waiding ».

Un artiste qui nous a présenté un album principalement acous-

tique avec les effets et l’atmosphère qui le qualifie si bien. Un réel

coup de cœur tant pour les textes que pour l’interprétation sin-

cère et sans fioriture.

Morceau préféré : « Need U ».

TOP 10 DETAÏBO

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MU

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ELIJIAH BLAKE – DRIFT

TEYANA TAYLOR – VII

Artiste à la voix envoutante qui a un vrai univers à nous propos-

er depuis son premier projet « Bijoux 22 ». Vraie découverte, en

espérant que ce n’est que le début pour lui et qu’il continuera à

nous rassasier.

Morceau préféré : « Strange Fruit ».

On découvre véritablement le talent de Teyana à travers ce pre-

mier album assez bien agencé. On l’a connue plus dans un style «

pop » à l’époque, elle nous revient aujourd’hui avec des sons plus

R’n’b/soul qui enchanteront vos oreilles.

Morceau préféré : « Business ».

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4

Mon top 10 albums qui a bercé mes oreilles de septembre à aujourd’hui.

Plaisirs, passions, émotions, il ne s’agit que de ça....

Good music makes good people !!

“”

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AZEALIA BANKS – BROKE WITH EX-PENSIVE TASTE

JEAN JASS – GOLDMAN

CABALLERO – PONT DE LA REINE

La « folie azealienne » à l’état pur. On ne doute plus une seule sec-

onde qu’Azealia Banks est une artiste hors pair qui manie les mots

et les flows comme personne actuellement dans l’industrie musi-

cale internationale. Des prods toujours plus osées et étonnantes

allant du grime à la pop jusqu’à la house.

Morceau préféré : « BBD »

Membre du groupe belge « Exodarap », Jean Jass nous présente

son premier projet sorti il y a peu de temps. Entre mélodies som-

bres et flows parfois nonchalants, Jean Jass nous tire dans son

univers poignant et rempli de mélancolie. A écouter plusieurs fois

pour capter la profondeur de ses propos!

Morceau préféré : « Mes jambes ».

Fraîchement sorti du four, le Caballero nous enflamme toujours

autant les oreilles. Punchlines aiguisées sur prod samplées, c’est

le Hip-Hop qu’on aime. Histoires, délires et réflexions à la pelle

dans ce projet.

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NEM – LIGNES DE FUITES

OPG – MMMXIII

TINASHE – AQUARIUS

De la poésie et de la réflexion dans ce projet fraîchement livré

pour nos oreilles. Artiste présent sur la scène du Hip-Hop belge

depuis un petit temps, j’ai pris le temps de l’écouter et je n’ai ab-

solument pas été déçue. Je vous invite à faire de même si vous ne

connaissez pas.

Morceau préféré : « Mémoires perdues ».

Equipe d’artistes belges, rappeurs et beatmakers, allant du rap

au chant autotuné. Ils vacillent entre rap et mélodie r’n’b dans ce

premier projet. Self-made du début à la fin, leur univers ne cesse

de se peaufiner à travers leurs morceaux. Je vous invite à écouter

ce qu’OPG nous met sous la dent !

Morceau préféré : « Boomerang ».

C’est loin d’être le premier projet que cette talentueuse artiste

nous propose mais c’est celui qui l’a réellement propulsée dans

le monde de la musique internationale. Elle nous propose des so-

norités allant du « r’n’b 90’s » à la « pop » comme on aime. Je pense

que vous êtes loin d’en avoir fini avec Tinashe.

Morceau préféré : « All hands on deck ».

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QUELQUES GOUTTES SUFFISENT...PLUIE DE DIAMANTS

MU

SIQU

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Depuis que le Hip-Hop et sa

musique rap sont devenus

populaires et que les moyens

d’enregistrement avec un

minimum de qualité studio se

sont démocratisés.

Tout le monde et n’importe qui

pense pouvoir « facilement »

devenir chanteur, compositeur,

ingénieur du son et j’en passe.

Dans cette vague d’évolution

fleurissent plusieurs générations

d’artistes de tous genres qui sont

mélangés et placés à la même

enseigne.

Voilà pourquoi #The80sMag se

permet de piocher parmi ces

talents quelques rappeurs afin

de leur poser 5 questions qui

permettront de connaître leurs

vision du rap à Bruxelles.

Le choix de ceux-ci s’est fait

sur leurs particularités qui les

différencient les uns des autres

et qui les rendent unique dans

leur « genre ». C’est pourquoi

nous avons choisi Krimoghaine

qui représente bien le sens cru

du rap dit ‘hardcore’, Leboy

Krisy qui apporte une fraîcheur

plus alternative, Dolfa qui

traduit les codes du rap US via

ses compositions ou enfin Mike

Moore qui synthétise l’esprit

d’entreprise nécessaire dans le

milieu dit urbain.

Comme à son habitude,

#The80sMag tend à mettre en

avant la personnalité de l’artiste

bien plus que son produits, son

œuvre.

N’hésitez donc pas à découvrir

et à suivre chaque intervenant

de cette édition via leurs réseaux

sociaux ou leur site officiel.

Le rap à Bruxelles, c’est un sandwich caviar.

Kapesa ‘Kidsy’ Patrick

LEBOY KRISY B“

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Fier représentant du collectif « Lettre A », Krimoghaine est de ceux sur qui il faut compter.

Alliant la technique mais aussi le flow sur des paroles crues reflétant une réalité fortement

négligée, vous pourrez trouver chez ce rappeur 2 x 500 raisons qui justifieront sa position de

rare emcee dominant au sein de sa génération.

1. Que représente Bruxelles à tes yeux ?

Une ville cosmopolite de par ses nombreuses communes et ses communautés

que je vois un peu comme une case par laquelle il faut passer, le temps de se

faire de l’argent avant de se barrer !

2. Quelle est la plus grosse leçon que Bruxelles t’ait donnée ?

Bruxelles m’a appris que dans ce milieu, si t’es pas loup, tu te fais manger !

3. Le rap à Bruxelles, c’est…

Le rap à Bruxelles, c’est CHAUD !! Il y a beaucoup de talents à Bruxelles, de

très bons rappeurs avec de gros projets. D’ailleurs bientôt le rap sera encore

plus chaud quand notre projet sortira (rire). Bref, le rap se porte bien

à Bruxelles et ça ne cesse d’augmenter. Que les français fassent attention !!

4. Le plus gros défaut dans le milieu Hip-hop Bruxellois, c’est …

C’est que trop souvent les rappeurs en font de trop, ils font trop les stars !

Après quelques vues, quelques partages, ils pensent être différents.

Du coup, ça réduit la solidarité entre-nous, on ne prend plus le temps à

s’intéresser à ce que l’autre fait, à se soutenir.

5. Le mot de la fin ?

Soutenez le rap belge !

Krimoghaine

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L’avantage d’être un artiste est qu’il est primordial d’être totalement décomplexé, plein de folie et

surtout rempli d’une audace unique qui permettra à tout un chacun de se différencier.

S’il y a bien un rappeur qui l’a compris dans la nouvelle génération, c’est LeBoy Krisy’B.

Capitaine du collectif « LeJeune », LeBoy s’écarte de toute posture qui fige la dite « identité du

rappeur ». En effet, lorsque la plupart des rappeurs s’enferment et nourrissent eux-mêmes une

multitude de stéréotypes, il y a des mecs comme Krisy’B qui ne cherchent qu’à faire la différence

dans le butde passer du statut de rappeur à celui d’artiste.

1. Que représente Bruxelles à tes yeux ?

Une drôle de dame. Une femme sacrée et mystérieuse, chez qui on peut tout

trouver : de l’amour, de la violence etc.

2. Quelle est la plus grosse leçon que cette dame t’ait donnée ?

L’importance de la fidélité. J’ai appris d’elle qu’il faut être fidèle qu’à une seule

femme.

3. Le rap à Bruxelles, c’est…

Le rap à Bruxelles, c’est un sandwich caviar.

4. Le plus gros défaut dans le milieu Hip-hop Bruxellois est …

La fierté… Définitivement la fierté.

5. Le mot de la fin ?

Il n’y a pas plus fort que ma ville!

LeBoy

Krisy’B

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Au-delà des frites, de la bière, des choux ou encore des gaufres, s’il y a un quelque chose en

Belgique et surtout à Bruxelles à ne pas négliger, c’est bel et bien le nombre excessif de talentueux

compositeurs.

Depuis que Oz Touch et Amir ont placé la Belgique sur la carte des dangereux compositeurs

grâce, entre autre, à leurs écuries, rares ont été les équipes organisées et déterminées à redorer

les couleurs du talent belge.

C’est ce que Dolfa a compris en se plaçant en meneur danscette nouvelle génération de

compositeurs grâce à son association avec de valeureux coéquipiers tels que Jowell, BBLouis,

2240, 187prod et d’autres compositeurs dotés d’un talent hors pair autour du collectif «

GP808 ». Ajouté à cela, Dolfa est un rappeur membre d’ O.P.G, un groupe à surveiller de près.

1. Que représente Bruxelles à tes yeux ?

Le cœur du crime ! C’est une plaque tournante où tout se passe. Vous pouvez

trouver tout ce que vous voulez ici. Et surtout du bon son, tout vient de chez

nous !

2. Quelle est la plus grosse leçon que Bruxelles t’ait donnée ?

L’importance de marcher avec les bonnes personnes et de bien être entouré !

3. Le beatmaking Bruxellois, c’est…

L’essence même du rap, ça permet aux artistes de se démarqués.

4. Le plus gros défaut dans le milieu Hip-hop Bruxellois, c’est …

L’orgueil.

5. Le mot de la fin ?

Je vous ba*se !

DOLFA

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L’avantage de la culture Hip-Hop, c’est qu’elle forge un mental d’acier qui, quand il est bien établi,

permet de construire tout à partir de rien.

Ainsi, un rappeur peut facilement devenir un multitâche ne craignant pas de toucher à tout

afin de virer entrepreneur. C’est le cas de Mike Moore, rappeur issu du label « TabuWorld Music

Group ». Entre musique, organisation de soirées et développement d’une marque de vêtements

pour ne citer que cela, Mike Moore fait partie de ces rappeurs qui ont conscience que le rap peut

ouvrir la porte à d’autres business. Ainsi, il n’hésite pas à prendre le taureau par les cornes.

1. Que représente Bruxelles à tes yeux ?

Une zone de chasse (rires) ! Mais c’est surtout chez nous et ça peut importe

nos origines.

2. Quelle est la plus grosse leçon que Bruxelles t’ait donnée ?

De ne pas dormir ! Lève toi et va chercher ton cash !

3. Le rap business à Bruxelles, c’est…

C’est ce qui manque le plus à l’industrie du disque belge, pour faire découvrir

et exposer nos talents ici et ailleurs. Car (malheureusement) peu t’écoute pour

ton talent, beaucoup te suivront pour ton succès.

4. Le plus gros défaut dans le milieu Hip-hop Bruxellois, c’est …

Je n’aime pas juger les gens, chacun fait ce qu’il veut. Mais si je devais souligner

un gros défaut au milieu, je dirais : Qu’on est en retard !

5. Le mot de la fin ?

En 2015, c’est ici que tout se passe.

MIKE MOORE

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JOKE - ATEYABA

19h21 : Tenue de combat pour aller faire mon petit

footing. Les éléments indispensables : écouteurs et

lecteurs avec batterie remplie à bloc.

19h30 : en bas du bloc. C’est partie : « Music maestro » !

Aujourd’hui, je me décide enfin à écouter l’album de Joke

- « Ateyaba » sorti le 2 juin 2014 sous la tutelle de Def

Jam France. Oui, je suis « en retard » mais j’aime prendre

le temps d’écouter un album et l’analyser quand l’envie

m’en prend. Souvent, c’est quand la vague de groupies

hurleuses assoiffées a fini de lécher la pochette au point

de se retrouver avec un CD vierge... Soit, je m’égare.

Plus qu’une simple écoute passive de l’album de Joke, une réelle aventure...

« Pharaon » : on sent Joke en forme et en colère avec son côté « rien à foutre

de tout » et « baise l’Etat et ceux qui nous ont baisés ». Je me dis que ça va être

sanglant si le premier morceau annonce cette couleur. Très bien !

On enchaîne avec « Majeur en l’air » : Therapy à la prod. Etonnant. Cependant,

ma course prend une allure de clip tellement je m’ambiance. Bon, je vous avoue

que c’est le genre de morceau avec lequel mon cerveau se met en mode « Off »

car je n’écoute absolument pas les paroles, comme 99% des gens à la première

écoute je pense. Impatiente de l’écouter en club car ce morceau met le feu.

« Black Card » en featuring avec Pusha T : Joke beaucoup plus posé, sur une

prod assez lourde, mais les premières 30 secondes ne m’intéressent vraiment

pas. Morceau suivant.

“Y’a que moi et Louis XV qui ont su créer des grands seize”

MU

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« Menace Interlude » :Bon j’écoute cette minute sans plus d’enthousiasme.

J’attends la piste suivante.

« Menace » : La prod m’enchante les oreilles. Une prod à la 90’s comme j’aime,

assez épurée, entre Rythm & Blues/Soul. Je me dis : « C’est bon, j’ai peut-être

trouvé mon morceau préféré de l’album ». Le son tourne et finalement je ne

suis pas fan des paroles mais Joke pose ça bien. L’ambiance est bonne, bon

point !

Maintenant : « Jen Selter » a.k.a le « plus beau boule du secteur ». Basses

et 808’s à fond, la prod m’enchante encore une fois, composée par Richie

Beats. Le flow de Joke est au top dans le premier couplet. Deuxième couplet,

il nous décrit une partie de jambes en l’air plutôt « hard ». Bon, Parisiennes,

Américaines, Africaines, vous savez ce qui vous attend avec Le Joke en

écoutant ce morceau (clin d’œil).

« New Jack City » : le titre m’interpelle. Le son commence, c’est bon ! J’ai

trouvé mon morceau préféré de l’album. La prod est posée mais lourde,

le flow de Joke glisse très bien dessus. Une ambiance « sombre » mais des

propos clairs : Joke aime la Marie-Jeanne, 9mm et les femmes. Un « pouce en

l’air » à la personne qui fait les pistes d’ambiance pendant les dédicaces, elles

m’emportent !

19h48 : presque 20 minutes de course, on ne lâche rien.

« Miley » avec Dosseh : un des morceaux promos de son album.

Pour ma part, je trouve que Dosseh est au-dessus de Joke sur ce morceau.

Même si au final, je n’ai pas grand-chose à dire sur ce son. « La chatte à Miley

Cirus », « Money comme seul objectif », tout est dit. Suivant.

« On est sur les nerfs » : encore un des sons phares du projet.

Bon son club produit par IkazBoi, dans le délire de « One » dans sa mixtape

précédente « Kyoto » sortie en 2012 ou encore « PLM » voire « Tokyo Narita

» dans « Tokyo » en 2013.

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« Venus » : morceau bonus produit par HotTrack.

Joke rend hommage aux belles femmes à sa manière tout en gardant

sa touche « macho-misogyne ». Rien d’étonnant malheureusement.

Il aime les femmes qui se respectent autant que les « tchoins » (à

traduire : « fille facile », pour rester poli), du moment qu’elles sont

belles et font bouger leur « matériel ». Bon...

Ah ! « French Riviera » (traduction : « Côte d’Azur ») : un des

morceaux que j’attendais le plus dans cet album vu la collaboration

avec cette grande artiste nommée Jhené Aiko. J’écoute ce

morceau et je ne suis pas convaincue. Le morceau est structuré

de manière étrange à mon sens. Je zappe après avoir entendu le

premier refrain de Jhené... Déception absolue.

« Casino » : j’écoute jusqu’au premier refrain mais je n’adhère pas.

Du coup, je zappe.

« 4 pattes » : rien que le titre annonce déjà la couleur. La prod de

Leknifrug est bonne. Session on « baise tout : l’Etat, les meufs,

sous drogue, etc... ». Joke vulgaire et vrai, à mon sens. Qui peut lui

reprocher ça ?

« Oye Sapapaya » : je n’adhère pas du tout ni à la prod ni au flow de

Joke sur ce son... Suivant.

20h16 : plus de 30 minutes de course dans les gambettes, bientôt

fini. Jusqu’à présent, Joke reste (presque) fidèle à lui-même niveau

paroles mais peut-être que c’est devenu trop redondant au bout

du 3e projet ? Je n’en sais rien.

« Paris » : produit par Joke lui-même, l’ambiance est plutôt «

smooth ». J’aime assez bien, le flow de Joke se marie bien au son.

On sent qu’il est dans son élément et se laisse lui-même emporter

par l’instrumentale. La petite voix féminine est la bienvenue, un

petit clin d’œil à son morceau « Journée ».

« Ateyaba » : morceau qui porte le même nom que l’album. Cela

doit être un morceau spécial alors, un son censé à souhait ! Enfin !

Il parle de ses racines africaines mais plus particulièrement de son

grand-père « Ateyaba » (dont il porte lui-même le nom) qui s’est

battu pour la France en première ligne.

Je vous invite à écouter ce morceau. Mes commentaires ne seront

pas aussi efficaces et clairs que ses paroles. J’apprécie le thème

et sa prise de position affirmée comme jamais. Je ne dis pas que

Joke ne devrait faire que ce genre de son mais c’est cette variété

de thème qui, je pense, lui manque alors qu’il est capable de parler

d’autres choses que de « pussy, money, weed ». Et plutôt bien

d’ailleurs.

“LE RAP J’LUI CREUSE SA TOMBE A MESURE QU’J’CREUSE MA TÊTE”

Page 14: The 80s Magazine (n°3)

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« Niamtougou (Outro) » : on retourne dans le Joke cru et vulgaire à

souhait. Transition pas terrible avec le son précédent, même s’il rend

hommage à toute sa famille présente et disparue. On sent la fin de

l’album. La magnifique production de Myth Syzer m’inspire plus de

profondeur textuelle que ce que Joke nous propose ici. Dommage.

Encore une fois, ce ne sont pas les paroles que je retiendrai sur ce

morceau.

20h33 : ma course s’achève ici après une heure d’effort. Je décide

d’écouter le dernier morceau en marchant vers chez moi.

« Anubis » : avec Bip’s, la prod de Blastar est étonnante mais j’aime. On

retrouve un peu la colère de « Pharaon » mais ce son ne m’emballe pas.

Je décide quand même de l’écouter jusqu’à la fin. Quelques punchlines

à relever mais sans plus. Je n’accroche pas du tout au couplet de « Bip’s

». J’en viens même à me demander ce qu’il fait sur ce morceau... Un

peu comme dans « Aurore Boréale ». Bon, « les goûts et les couleurs

bla bla bla... ».

CONCLUSION : Du Joke à l’état pur. Avec ses « egotrips » vulgaires et crus à souhait.

Authentique depuis le début de sa carrière, ce que l’on apprécie.

Les paroles m’ont moins marquée que dans ses projets précédents.

Toujours à la recherche de la punchline, je m’attendais à un peu plus

de variétés dans les thèmes : plus d’histoires et personnages à la « fin

de journée », « Django », « Louis XIV », etc.

Un peu moins de « chnek », « money », « drogue » aurait été le bienvenu.

Depuis sa signature avec Def Jam France, j’ai l’impression que Joke ne

sort plus trop du lot.

Joke sous Golden Eyes nous ont habitués à mieux d’après moi. Il a

comme « perdu sa touche personnelle », autant dans ses sons que dans

ses clips et même, dans sa manière de s’habiller. On a l’impression qu’il

s’est un peu laissé noyer dans ce « rap game » qui se vend alors qu’il

était justement en train de créer un autre courant...

Je n’ai pas vraiment été marqué par cet album, contrairement à ses

projets précédents. Il n’est pas mauvais mais pas si bon qu’on aurait pu

l’attendre, et surtout voulu l’entendre.

Respect à lui pour le travail qu’il fournit. On l’attend authentique dans

ses prochains projets car du potentiel, il en a.

Taïbo

MU

SIQU

E

“Certaines sont des belles mères, certaines sont des belles soeurs, J’apprécie quelques

tchoins qui gravitent dans mon secteur”

Page 15: The 80s Magazine (n°3)

-28- | #THE80sMAG #THE80sMAG | -29-

MOS DEF LIVE REPORT

L’ouverture du concert s’est

déroulée dans une ambiance de

spectacle grâce à une prestation

des champions nationaux de

break, accompagnés d’un maître

de cérémonie qui n’avait pas une

tâche simple: animer une salle à

moitié pleine avant le show d’une

pointure.

Néanmoins l’animation fût

propre, remplie de good vibes

rappelant aux spectateurs que

le Hip-Hop est avant tout une

culture prônant le « Peace, Love,

Unity and having fun » à l’image

de la sincérité des danseurs et de

tous les serrages de mains à la fin

de chaque battle.

L’attente pour le show principale

fût longue mais a permis à la salle

de se remplir sur des sons d’un

DJ qui m’a personnellement fait

voyager dans le temps.

Sa playlist surfait sur la vibe

de sons purs 90’s (WuTang,

Alkaholiks, GangStarr, DJ

Premier, A Tribe called Quest et

j’en passe).

Passons à la personne qui nous

avait tous rassemblés ce soir.

Yasiin Bey a fait son entrée dans

la beauté intrigante du silence,

sur du Jazz, en lançant des pétales

de rose en provenance de son

chapeau sur scène. Geste qui

donnera tout son sens à la fin de

ce live report.

Sa première interaction directe

avec le public a été faite via le

fameux son « Hip Hop » qui a

automatiquement fait vibrer la

foule.

Pour les 40 ans de la culture Hip-Hop, l’Ancienne Belgique et la Zulu Nation

ont gâté notre chère ville de Bruxelles en y invitant une référence du

rap mûr et méticuleux: Mos Def ou Yasiin Bey pour

d’autres.

MU

SIQU

E

Le reste du concert fût aussi

smooth que le flow d’un courant

d’eau, surtout pour ceux qui

connaissaient la plupart des

sons issus de son premier album

éponyme « Black on Both Sides

» qu’il n’a d’ailleurs pas hésité à

mettre de côté pour faire place à

des productions plus récentes.

Mos Def met en avant ses qualités

musicales en chantant sur des

reprises de Jazz notamment en se

prêtant même au chant de versets

coraniques ou en rappant encore

sur des reprises du virulent

Ol’Dirty Bastard.

Son ouverture d’esprit et ses

influences orientales ne sont

pas passées inaperçues. Les

spectateurs ont même eu la

chance de le voir pratiquer la

danse d’élévation soufi (le Samâ’ ).

Le concert qui s’est ouvert avec

des pétales de rose s’est clôturé

par le même geste. A savoir avec

un lancer de bouquets de roses

au public, au grand bonheur des

dames qui étaient présentes.

Pour conclure, je dirais que Mos

Def arrive à réunir des personnes

de tout horizon et de tout âge.

Du puriste se contentant des

90’s au jeune adolescent voulant

goûter au passé, à l’image de ce

qui est censé être le vrai Hip-Hop,

une nébuleuse d’ondes positives

réunissant les communautés.

Miles Abdool

Page 16: The 80s Magazine (n°3)

-30- | #THE80sMAG #THE80sMAG | -31-

MU

SIQU

E

KAARISL’ULTIME FANTASME

À moins d’être parti combattre en Syrie durant ces 15 derniers mois, personne ne peut dire qu’il ignore qui est Kaaris. Fort de la sortie fracassante de son premier album, l’année passée, de la sortie beaucoup plus récente de son nouveau morceau « Comme Gucci Mane », et, of course, de la vidéo, nous dirons même de THE vidéo clash contre B2O, nous nous sommes vus obligés de nous pencher avec intérêt sur le phénomène qu’il est, lui, le petit de « personne, si ce n’est de [sa] daronne »… Sisi, c’est lui qui le dit.

Kaaris, c’est d’abord le fantasme ultime de l’image masculine.

Visuellement, Kaaris, c’est un Rick Ross français, le bide en moins, et

les abdos en plus. Bien huilés, les abdos, évidemment. Puis des tours

de biceps à faire craquer les coutures de n’importe quelle chemise.

Dans ses clips, Kaaris, il fait passer la moindre couverture de Têtu pour

un cahier d’images pour enfants, parce que, oui, Kaaris, il a des potes,

et tous ses potes, ils ont le même gabarit, et apparemment aussi le

même problème de régulation de la température de leur corps, parce

qu’on a rarement vu Kaaris et ses gars porter un t-shirt. Donc un clip

de Kaaris, c’est un minimum de six gars torse-nus, bodybuildés, huilés,

avec un regard très méchant, mais alors vraiment un méchant regard.

Kaaris, c’est ensuite le fantasme ultime du vrai rappeur.

Parce que bon, n’ayons pas peur des comparaisons, moralement,

Kaaris, c’est l’antithèse de Maître Gim’s, car si ce dernier, lorsqu’il

parle d’une fille sublime, aimerait être la chaise sur laquelle elle

s’assoit, Kaaris, lui, il raconterait dans les détails les plus crus

comment il lui ferait les choses les plus interdites dans tous les livres

saints. Autant vous dire que si certains des lyrics d’autres rappeurs

ont du mal à passer dans vos oreilles, à côté de ce que Kaaris débite,

c’est de la poésie médiévale.

Et puis, au vu du nombre de rappeurs en devenir qui l’imitent, plus

ou moins consciemment, avec plus ou moins de réussite, on est forcé

de constater que Kaaris, c’est « Ze man to be », quand on est renoi

et qu’on rappe en faisant des rimes toujours structurées de la même

manière. Parce que Kaaris, il parle- un peu- comme ça, en fait- il

parle- que comme ça, en y insérant des tonnes de punchlines, genre

« le torse est assez large pour plusieurs chaînes/ le lit est assez large

pour plusieurs chiennes », et ce n’est que le début, on vous avait dit,

les autres font de la poésie médiévale…

Kaaris, c’est aussi le fantasme ultime des agents du contrespionnage.

Quoiqu’il arrive, Kaaris a la même expression sur le visage : il est

neutre. On l’a vu se laver les mains dans des flots d’alcool, se frotter la

bouche avec des billets, on l’a vu assis, debout, seul, avec des potes, en

bas des tours, au bled, fumer dans la tête des gens, se rouler ses noix

sur le dos d’une meuf nue et même clasher le Duc, il a la même tête.

Celle qui vous fait dire que si on peut rire de beaucoup de gens, ça

serait mieux de ne pas trop rire

de lui, ou alors de très loin, et de

dos, et pendant qu’il dort.

Pas un scintillement dans un seul

de ses yeux qui pourrait faire

croire qu’il kiffe ne serait-ce

qu’un peu, d’être là où il est. Non,

rien, un bloc de glace. Même

quand une meuf twerk

devant lui, rien. Si elle doit

accoucher devant lui, toujours

rien. Akhenaton disait qu’il

connaissait des gens « qui

pouvaient saigner trois mecs,

puis bouffer des pâtes en sauce

», Kaaris, lui, il les saignerait tout

en mangeant, sans sourciller. Et à

en croire sa dernière vidéo, il se

nourrirait même du sang de ceux

qu’il tuerait…

Dans son côté mutique et froid,

si Kaaris est le seul qui connait

l’endroit où est planqué le Mollah

Omar, franchement, on n’est

pas prêt de le retrouver. Kaaris,

c’est aussi le fantasme ultime du

vendeur de voitures.

Vous pensiez qu’à part la R8,

Audi c’était un peu une marque

de vieux. Kaaris vous prouve le

contraire, parce qu’il n’y a rien

à faire, mais rares sont ceux qui

ont été si classes que lui, dans

l’ouverture du clip « Zoo ».

À vous demander pourquoi

les grandes marques de gova

claquent un budget fou dans les

publicités à la télévision, alors

qu’en fait, il faut juste qu’une

voiture roule à allure modérée

dans les rues de Sevran (2.7,

2.7) et que Kaaris soit assis

sur la portière, une kalach à la

main, avec un air très détaché,

évidemment.

Kaaris, c’est encore le fantasme

ultime du réceptionniste d’hôtel.

Parce qu’en fait, lui aussi, il

aimerait pouvoir accueillir ses

clients, comme Kaaris nous

accueille dans chacun de ses

clips : en noir et blanc et en

slowmotion, torse nu,

Page 17: The 80s Magazine (n°3)

-32- | #THE80sMAG #THE80sMAG | -33-

avec des biatches dans des tenues pas possibles, à brasser des liasses

de billets ou à les avoir en bouche avec un grillz.

C’est un peu sa marque de fabrique à Kaaris, ce qui fait qu’on le

reconnait. D’ailleurs, la première fois qu’on a vu « Or Noir », on a été

scandalisé en pensant qu’il s’agissait d’une parodie. Le clip est en

couleur, Kaaris porte un pull, il n’est pas armé. Alors, heureusement

à 1:50, quand on a vu les deux paires de seufs derrière lui, on a été

rassuré, et puis, c’est vrai aussi que depuis le début du clip, il faisait

ses clés de bras, ça aurait du nous mettre sur la voie…

… Oui, parce que Kaaris, c’est aussi le fantasme ultime des professeurs

de langue des signes.

Il fait des tas de signes avec ses doigts tout le temps, Kaaris. Et ça

semble avoir beaucoup de sens pour lui. Il fait des ronds avec ses

pouces et ses index, il tend les autres doigts, il croise les mains, il

met ses mains vers le haut, vers le bas. Parfois, il plie aussi ses doigts.

Il bouge également les bras. Et comme il est toujours aussi sérieux

qu’un pape quand il fait ça, on peut très vite se retrouver largués

quant à la signification exacte de tous ses signes. En tout cas, on les a

essayé en ombre chinoise, et on peut l’affirmer, ce n’est toujours pas

plus clair.

Sans oublier son éternelle clé de bras, parce que bon, parler de

Kaaris sans parler de sa double clé de bras, ça serait passer à côté de

l’essence-même du personnage. Si Sefyu était encore parmi nous, il

aurait dit un truc comme « Quand t’entends Kaaris, y’a la clé de bras

qui va avec ». Et toujours dans notre recherche d’explication, toute

signification sur sa clé de bras est bonne à prendre, toute justification

aussi.

Parce qu’au final, Kaaris, c’est surtout le fantasme ultime des

personnes comme nous, à la recherche sans fin du sens, du bon sens.

De ceux qui aiment tout analyser dans les clips pour comprendre « La

» raison à tout ça.

On a entendu dire qu’il était Illuminati, ce qui, entre la plaque de la

voiture dans « Or Noir » et les plans dans « Comme Gucci Mane » qui

font étrangement pensés, le lait en moins, à ceux de «Onto The Next

One » de Jay-Z, Illuminati ultime, est une lecture facile.

MU

SIQU

E

Page 18: The 80s Magazine (n°3)

-34- | #THE80sMAG #THE80sMAG | -35-

On parle de lui comme de quelqu’un de mauvais, sans aucune limite.

Il aime les plans qui sont censés impressionner, que ça soit quand il

met une muselière style Hannibal Lecter à un de ses gars, quand il se

trouve dans une sorte de dépôt de cercueils, quand ils sont à minimum

120 en bas des tours, ou même quand les quatorze premières

secondes de « Dès le Départ » suivent les mouvements plus ou moins

gracieux d’un boule en poom poom short et de sa cellulite, on ne peut

pas faire comme si on n’avait pas entendu son propre aveu, quand il

dit qu’il « trempe ses cookies dans des larmes », et mine de rien, c’est

super flippant comme déclaration, presqu’autant que quand il dit que

dans ses veines il n’a que de la glace, et que donc, sans peine il … Non,

on ne peut pas tout citer. Bref.

Mais au-delà de savoir jusqu’à quel point Kaaris est sérieux dans sa

détermination à sodomiser toute une partie de la Terre entière, il

est surtout important de souligner que s’il réussit vraiment quelque

chose admirablement, c’est la construction marketing de son image

too-much, savamment travaillée, jusque dans les moindres détails.

Car soyons honnêtes, toute la démesure et les énormités de Kaaris

ont un avantage incomparable : celui de faire parler de lui, encore et

encore, sans jamais pouvoir être certains de savoir quelle partie peut

être imputée à la folie ou au génie.

Alice Catherine

MU

SIQU

E

Page 19: The 80s Magazine (n°3)

-36- | #THE80sMAG #THE80sMAG | -37-

Valou

Assieds-toi, faut que je te parle.

Tu vas sans doute passer

quelques journées dans le noir.

Mais t’es sérieuse avec ton livre

là ?

Ton mec t’a trompé, ok.

Ce sale bâtard mérite un coup de

cric sur sa Peugeot et un feu de

joie avec ses cravates moches.

Avec tes copines, les plus proches

of course.

Ensuite, vous seriez allées

manger des burgers et des frites,

et des glaces, et des éclairs au

chocolat.

Éventuellement, une cuite au

Virgin Mojito. Tu aurais stalké

Juju sa nouvelle go sur Facebook

en zoomant sur ses cuisses

pour dénicher la peau d’orange

sanguine de cette garce voleuse

de mari. Oh wait !

Ça ne te rappelle pas une autre

story ?

Celle d’une journaliste politique

qui a une histoire avec un mec

maqué depuis mille ans, père de

toute une tribu.

Comme dirait un célèbre

philosophe ch’ti : “La routourne a

tourné, bébé”.

On appelle ça l’effet boomerang.

Je sais, ça fait mal aux gencives

un peu.

Et à l’égo, beaucoup.

Etre cocue c’est dur, mais l’être

au vu et su de toute la planète,

c’est duuuuuuuuuuur deh.

Mais ça s’appelle le karma.

Tu ne voleras point le mec d’une

autre go.

Sinon on te le chopera à nouveau.

C’est pas qu’il soit sexy chocolat

ton gars, hein.

Même si le pouvoir embellit

apparemment.

Il donne une aura de sexyness au

plus thon de tous les geeks.

Ou alors il sait y faire pour

séduire la poulette.

“Viens, je te montrerai les

cuisines de l’Elysée...”

Valou, je te le dis comme à une

copine.

Une copine du lycée avec qui

je n’aurais plus de contact,

tellement elle se la raconte d’être

devenue la première dame,

qu’elle pince le nez comme si

c’était la reine Elisabeth herself !

Ton mec a fait le con, laisse-

le prendre seul toutes les

mauvaises vibes. P

Quand t’es une princesse, tu pars

dans la dignité.

Tu lui fais deux ou trois petits

sales coups pour soulager ton

immense soif de vengeance, mais

tu le fais en scred.

Ou avec humour.

Comme ça tu mets le public dans

ta poche.

Ce qui n’est pas ton cas, Valou.

Tu as voulu crier ta haine à la

face du monde, tu as voulu aussi

te faire un peu de cash sur cette

histoire sordide.

On sent que tu as la haine de ne

pas être la First Lady.

Tu n’as pas l’aura d’une Michelle

Obama, ni le charisme de Lady

Di.

C’est con, même Bernadette

avait plus de classe que toi.

Son mec elle le recadre en privé,

comme une vraie bonne femme.

Valou j’aurais pu être indulgente

si tu étais en 4ème B, mais là...

Tu ne m’étais déjà pas très

sympathique depuis ton

“Embrasse-moi sur la bouche”

qui avait pour but d’enterrer

Ségo.

La routourne a tourné, tu

n’inspires même pas la pitié.

Sosso

“il me dit qu’il me regagnera

comme une éléction... J’ai l’impression

d’être son faire valoir mais j’ai peur de ne plus rien valoir.... “

LIF

EST

YL

E

Merci pour ce moment - Oui mais NON

Page 20: The 80s Magazine (n°3)

-38- | #THE80sMAG #THE80sMAG | -39-

poulet frit façon kfc? c’est sosso qui régale !

Le poulet du KFC mais fait-maison, c’est pas comme un rêve qui se réaliserait brusquement ? Un poulet frit, tendre à souhait et enrobé d’une panure épicée et croustillante. Et surtout un poulet dont tu sais comment il a été préparé et pour lequel tu as utilisé de bons produits.Moi, en tout cas hier j’en ai eu grave envie.

4 pilons de poulet (ou des filets de poulet coupés en gros morceaux)

1 bol de céréales non sucrées (tu trouves ça au rayon bio le plus souvent)1 bol de lait1 peu de jus de citron1 œuf

De la farine

Épices : sel, poivre, ail en poudre, paprika, piment doux en poudre, gingembre

Fait macérer ton poulet dans le lait salé et additionné d’un peu de jus de citron.

Laisse au frais pendant au moins 4 heures.

Bon c’est la partie chiante, parce qu’il faut anticiper.

Mais ça en vaut la peine, cette attente permettra au poulet d’être super tendre.

Prépare tes bols :

Un avec de la farine + sel + paprika + ail en poudre + piment doux + un peu de gingembre

Un avec oeuf battu + un peu de lait . Un avec les céréales écrasées grossièrement (utilise un sac de congélation )

Sors les morceaux de poulet de la marinade sans les égoutter.

Trempe-les dans le bol de farine épicée.

Puis dans l’œuf.

Encore une fois dans la farine, puis l’œuf encore.

Cette deuxième étape est facultative mais je trouve que ça ajoute une couche supplémentaire plutôt agréable.

Enfin, fais rouler tes morceaux de poulet dans les céréales concassées.

Voilà ! On passe à la cuisson.

Fais chauffer de l’huile dans une

grande poêle.

Place ton poulet dans l’huile

chaude, mais pas trop.Il faut

laisser le temps à la viande de

cuire sans brûler les cornflakes.

Laisse le poulet cuit bien

égoutter sur du papier essuie-

tout pour absorber le surplus

d’huile.

Avec ça, tu peux soit faire des

patates douces, soit une grosse

salade pour équilibrer un peu.

L’avantage par rapport à celui du

célèbre fast-food : tu sais ce que

tu manges, tu utilises de bons

ingrédients !!

LIF

EST

YL

E

Page 21: The 80s Magazine (n°3)

-40- | #THE80sMAG #THE80sMAG | -41-

Page 22: The 80s Magazine (n°3)

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A l a i n Mukendi

Talentueux designer autodidacte issu des rues

de Bruxelles. Cet ancien graffeur a évolué

créé et fabrique des vêtements, des baskets et

chaussures, sa passion.

En effet c’est lorsqu’il décide de mettre un

terme au graffiti au sein de crew comme T32,

KSA ou bien même CNN, qu’il forge son style

au niveau du design vestimentaire.

C’est après avoir fait des études aux ateliers

Lannaux, où il y apprend les bases de la

couture et du patronage qu’il décide de créé

ses propres modèle de vêtements.

Ironiquement, de part la débrouillardise

qu’il a acquit via la culture Hip-hop, il

décida d’apprendre à fabriquer ses propres

chaussures via des vidéos et tutoriaux en ligne.

« Mais attention, malgré tout si l’on veut

vraiment faire des choses de bonnes qualités,

il n’y a pas de secret, il faut s’y donner corps

et âme. C’est ça le secret! Le secret, c’est le

travaille», dit-il après nous avoir dressé les

grandes étapes de son parcours.

L’ALCHIMISTE DU DESIGN

EN

TR

EP

RE

NA

RIA

T

Alors qu’il nous explique la genèse de ses

créations des premiers t-shirt pour lui et

ses copains à sa première chaussure, nous

apprenons quelque chose d’intéressant

venant de ce solitaire de la mode.

« Je ne me définis pas vraiment comme un

styliste parce que je ne fais pas essentiellement

que des vêtements je fais un peu de tout.

Bien que ces dernier temps je me suis

fort penché sur ça, on va dire qu’à

la base, je suis juste attiré par

les belles choses, les beaux

designs.»

Curieux, il est naturel de savoir quel est, selon lui,

la différence entre un designer et un styliste ?

«Un styliste c’est plus dans le vêtement et un

designer il fait dans tout, il peut faire des meubles

comme il peut faire des tasses à café. Je n’ai

pas envie de dire de bêtises, pour faire simple,

je dirais qu’un styliste est quelqu’un qui fait

essentiellement des vêtements ».

Ainsi ce part time designer/styliste a su imposé

un code particulier à ses créations. On peut le

remarquer de par le « M » et le « A » qui représente

sa signature, mais aussi de part l’utilisation du

cuir et ses belles finitions toutes unique.

Son goût pour la qualité et la précision, il l’a

doit aussi à ses influences qui sont Jean-Paul

Gauthier, Ozwald Boateng, Christian Lacroix,

Marithé François Girbaud et Yves Saint-Laurent.

Au-delà de leurs parcours exemplaire, ce

que ces hommes inspirent le plus chez Alain

Mukendi, ce sont leurs humanités et leurs esprits

révolutionnaires.

En voyant l’intérêt que portait YSL à ses modèles

de type africain, Alain Mukendi tend à rendre

chacune de ses créations mais aussi chacune de

ses démarches, en actes symbolique basée sur

une qualité rare et réfléchit.

Découvrez sans hésiter, l’ensemble du travail de

ce jeune homme sur son tumblr :

http://alainmukendi.tumblr.com/

et très bientôt via l’émission « The Sneakers »

bientôt diffusé en TV.

Kapesa ‘Kidsy’ Patrick

Page 23: The 80s Magazine (n°3)

-44- | #THE80sMAG #THE80sMAG | -45-

sebastiend a n ak a m r a nQuand on parle du monde de la nuit, et plus

précisément de son côté festif, de nombreuses

étiquettes sont souvent liées.

Il n’est donc pas anormal de penser

inconsciemment à « strass et paillettes », « disc-

jockey », « boule à facettes » ou encore « videur

», « alcool » et « drogue ». Dans le meilleur des

cas, certains penseront « délire », « amusement

» et « danse ».

Dans tous les cas, il est peu commun que le

monde de la nuit rime directement avec «

organisation », « détermination », « relations »

et « ambition ».

Ce sont pourtant là les étiquettes les plus

communes et réelles dans le milieu de la nuit. Il

a fallu que je rencontre Sébastien Dana Kamran

afin de pouvoir le confirmer.

Ce jeune organisateur de soirées est avant tout

un grand rêveur qui, à lui seul, prouve que rien

n’est impossible à partir du moment où l’on

détermine son ambition

D O C T E U R V I P

EN

TR

EP

RE

NA

RIA

T

et que l’on s’organise pour réaliser ses rêves.

Il ne m’en fallu pas plus pour m’intéresser à

son parcours, sa personnalité et surtout à son

originalité.

En effet, Sébastien n’est pas comme les autres.

Dentiste le jour et chef de troupes la nuit, il mène

une vie de folie (Note à moi-même: éviter ce

genre de tournure de phrase en 2014).

En quelques mots, comment peux-tu te

présenter ?

Sébastien Dana Kamran, jeune rêveur d’origine

iranienne, né et éduqué à Bruxelles, qui a cru en

ses rêves et qui fait tout pour les réaliser.

J’ai eu la chance d’avoir pu développer une série

d’événements tout en ayant fait mes études.

Dans ta vie professionnelle, tu es dentiste le jour

et le soir tu vis de ta passion: l’organisation de

soirées.

Peux-tu nous expliquer d’où est née cette

motivation ?

Ma motivation a toujours été là !

Il faut savoir que depuis petit, j’ai toujours

aimé organiser des événements tels que les

anniversaires, les fêtes d’écoles, les surprises, les

nouvel ans entre amis etc.

Du coup, de nature bosseur et rêveur, je

me suis d’abord assuré d’avoir une sécurité

professionnelle en intégrant le plus possible ma

passion. Jusqu’au jour où je suis devenu dentiste,

là j’ai pu foncer vers mes rêves.

Page 24: The 80s Magazine (n°3)

-46- | #THE80sMAG #THE80sMAG | -47-

Depuis, tu t’es entouré de personnes avec

lesquelles tu as monté plusieurs concepts. Peux-tu

nous les citer et nous dire quelle est ta plus grosse

fierté ?

Alors, les concepts sont dans le désordre :

- I love my city

- Y.O.L.O

- Uptown

- Double Trouble

Et ma plus grosse fierté est clairement : « I Love My

City ».

Comment s’est crée «I Love My City» ?

J’organisais chaque année mon anniversaire et pour

mes 30 ans, j’ai voulu marquer le coup en organisant

une fête où je réunissais toutes ces personnes que

j’ai connues et avec qui j’ai tissé un lien de mon

enfance jusqu’à ce jour ne fut-ce que le temps d’une

soirée.

Ainsi, je suis tombé sur une de mes amies qui était

invitée et qui m’a naturellement proposé de faire

cela au Louise galerie, la boite où elle travaillait.

Eh voilà, grosse surprise: Bruxelles étant petite,

la sauce a pris et on s’est retrouvé le soir de mon

anniversaire à 900 personnes qui se sont toutes

amusées.

De cette surprise, une certaine demande s’est créée

et on m’a proposé d’y organiser mes 31 ans.

Chose faite et de nouveau un gros succès. Et là,

le manager est venu me proposer de faire ça de

manière récurrente et ainsi est né mon plus gros

bébé, les soirées : « I LOVE MY CITY ».

Pourquoi ce nom ?

C’est super insolite! J’étais à Londres dans un

magasin et je venais de flasher sur un T-shirt où il

y avait écrit « I Love My City ». Comme par hasard

mon associé me téléphone et il était dans le même

magasin à Bruxelles ! Directement,

on s’est dit pourquoi ne pas appeler nos soirées

comme ça.

Est-ce qu’il y a un gros clivage entre le monde

de Sébastien le dentiste et celui de Sébastien

l’organisateur ?

Non, il n’y en a pas ! J’ai totalement pu relier les deux.

EN

TR

EP

RE

NA

RIA

T

I LOVE MY CITY MA PLUS GROSSE FIERTE

Être dentiste m’a même un peu permis d’élargir

mon réseau car je bosse en cabinet et à l’hôpital.

Étant à l’hôpital, je m’occupe de beaucoup de jeunes

étudiants qui savent que je suis dans l’événementiel.

De l’autre côté, sans forcément l’annoncer, ça s’est

su et donc au final je suis gagnant de toute part.

Dans l’événementiel, quelle a été ta plus grosse

déception ?

Sincèrement, je n’en ai pas encore eu. Pourquoi ? Car

je pense que j’ai encore toutes les cartes en mains,

toutes les possibilités pour me battre. Je pense que

j’aurais une déception le jour où j’arrêterais de me

battre en sachant qu’il y a encore une possibilité. Et

même à ce moment-là, ça serait plus une déception

envers moi-même.

Quelle a été ta plus grande joie ?

Ma plus grande joie, ça peut paraître cliché mais

c’est après chaque soirée, lorsque l’on reçoit un

feedback des personnes qui se sont fortement

amusées.

Au point d’avoir connu d’autres personnes. C’est

vraiment cool ça !

Je connais des couples qui se sont connus à une de

mes soirées et qui sont à présent mariés et/ou qui

ont des enfants ensemble. C’est une joie énorme de

savoir que t’as contribué à tout cela.

Ma plus grande joie, c’est aussi d’avoir réalisé

un rêve sans même le vouloir. Grâce à ILMC, j’ai

connu une chouette aventure ! On en a fait une

dans pratiquement toutes les boites bruxelloises

(Knokke, Liège et Mons).

J’ai même pu voyager énormément grâce à cela. On

en a fait une à St-Tropez, Cannes, Miami et même

pour fêter les 5 ans du concept, on a fait Dubaï au

pied de la plus haute tour du monde !

Durant tes études, est-ce que tes parents et tes

proches ont eu peur de cette double casquette ?

Non car j’ai toujours fait en sorte de les rassurer en

premier lieu. En leur montrant que j’avais la tête

sur les épaules, les pieds sur terre et donc que je

savais très bien qu’avoir un diplôme, une sécurité

professionnelle était une priorité.

Ainsi, j’ai vite été soutenu par ma famille et mes

proches.

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Aurais-tu un conseil à donner à un jeune qui n’a

pas le soutien de ses proches dans ses démarches

?

«FONCE ! Mais fonce de manière REFLECHIE.»,

c’est ce que je dirais à ce jeune car j’estime que

dans la vie, il faut se battre pour ses rêves tout en

sachant préparer l’atterrissage de notre chute au

cas où ça ne fonctionne pas.

Que regrettes-tu dans le monde de la nuit ?

Je regrette deux choses :

La première, c’est que l’on ne prenne pas le

temps d’apprendre à connaître les gens. Souvent

certaines personnes qui m’ont vu des centaines de

fois en club sont choquées après une conversation

de 5 minutes quand elles me rencontrent en

ville, dans les couloirs de l’hôpital avec ma blouse

blanche etc. Et il en va de même pour moi ! C’est

vraiment dommage que ce soit un monde aussi

superficiel, où l’on pourrait croire que tout le

monde est beau, sans problèmes, etc.

La seconde chose, je dirais que c’est le manque

d’informations et de contrôle aux entrées

de boites. Selon moi, on devrait un peu plus

sensibiliser les différentes clientèles sur le fait

qu’il faut rester sur ses gardes et réellement faire

attention à leurs consommations.

Ce n’est pas que le rôle des boites.

Chacun doit savoir se contrôler face à l’alcool,

etc. Mais je regrette tout de même un manque de

prévention de la part des boites.

En parlant des entrées en boite, que penses-tu

du système de sélection ?

Je pense qu’il faut une sélection et celle-ci pas

par rapport au physique de la personne mais par

rapport à l’état d’esprit de la personne.

Mais il y a deux problèmes en général dans le

milieu de la nuit :

Déjà, il n’y a pas beaucoup de boites qui n’ont pas

de physio beaucoup d’entre elles laissent ce rôle

au videur.

Ensuite, j’estime que c’est aussi aux membres du

personnel d’accueillir les gens de manière polie

pour éviter tout débordement.

Si tu étais….

Une valeur ? Le respect.

Un principe ? L’honnêteté.

Un défaut ? La naïveté.

Le mot de la fin ?

Croyez en vos rêves et battez-vous pour eux !

Kapesa ‘Kidsy’ Patrick

EN

TR

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