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1 Document de révision pour le final 1 Attention : Il peut y avoir des coquilles. V1.0 JFB (Hiver 2017) Thème 4 - La croissance (Chap.7) Pour comprendre les déterminants du PIB réel par habitant, décomposons le PIB réel : Seul le premier terme du côté droit peut augmenter à long terme, il mesure l’efficacité dans la production : la productivité. Productivité = (Y/L) = _______PIB__________ Nombre de travailleurs -La productivité est l’output par unité de travail (Y/L ou Y/Lh), soit Y/UT h : heures moyennes travaillées et UT : unité de travail (L ou Lh) -La mesure de l’efficacité des travailleurs à produire des b&s est appelée productivité moyenne du travail -La productivité est le facteur clé dans la détermination du niveau de vie à long terme Productivité = (Y/L) Δ% Productivité Δ% Y - Δ%L Croissance augmentation du PIB réel par habitant augmentation du revenu moyen par habitant augmentation du niveau de vie La fonction de production avec courbe concave à rendements marginaux décroissants Y= A F(K, L, H, R) A : Connaissances techniques (la technologie) K : Capital physique L : Quantité de travail H : Capital humain R : Ressources Naturelles 1 Ces notes contiennent des graphiques, des données, des extraits et des adaptations de documents de statistique Canada, du Ministère des finances du Canada, du Ministère des finances du Québec, de la Banque du Canada, du matériel du cours, de Wikipédia et d’autres sites internets. Sources à compléter…

Thème 4 - La croissance (Chap.7) - ECO0115 - ECO1300 · 1 Document de révision pour le final 1 Attention : Il peut y avoir des coquilles. V1.0 JFB (Hiver 2017) Thème 4 - La croissance

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Document de révision pour le final1 Attention : Il peut y avoir des coquilles. V1.0 JFB (Hiver 2017) Thème 4 - La croissance (Chap.7) Pour comprendre les déterminants du PIB réel par habitant, décomposons le PIB réel :

Seul le premier terme du côté droit peut augmenter à long terme, il mesure l’efficacité dans la production : la productivité. Productivité = (Y/L) = _______PIB__________ Nombre de travailleurs -La productivité est l’output par unité de travail (Y/L ou Y/Lh), soit Y/UT où h : heures moyennes travaillées et UT : unité de travail (L ou Lh) -La mesure de l’efficacité des travailleurs à produire des b&s est appelée productivité moyenne du travail -La productivité est le facteur clé dans la détermination du niveau de vie à long terme Productivité ↑ = (Y/L) ↑ ∆% Productivité ≈ ∆% Y - ∆%L Croissance ⇒ augmentation du PIB réel par habitant ⇒ augmentation du revenu moyen par habitant ⇒ augmentation du niveau de vie

La fonction de production avec courbe concave à rendements marginaux décroissants Y= A F(K, L, H, R) où A : Connaissances techniques (la technologie) K : Capital physique L : Quantité de travail H : Capital humain R : Ressources Naturelles

1 Ces notes contiennent des graphiques, des données, des extraits et des adaptations de documents de statistique Canada, du Ministère des

finances du Canada, du Ministère des finances du Québec, de la Banque du Canada, du matériel du cours, de Wikipédia et d’autres sites internets. Sources à compléter…

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Le phénomène de rattrapage ou de la convergence des niveaux de vie : c’est la notion selon laquelle les PMD qui ont un rendement marginal du capital plus élevé devraient avoir une croissance plus importante que les pays avancés qui ont atteint un état stationnaire et donc les PMD devraient rattraper les pays riches s’ils peuvent accumuler du capital. Un pays qui a un niveau de vie plus bas qu’un autre au départ, donc un niveau de productivité plus faible aussi, devrait connaître un taux de croissance de sa productivité supérieur à celui dont le niveau de vie est plus élevé. Ceci est expliqué par les rendements marginaux décroissants, reflétés sur une même courbe de productivité par la concavité de cette dernière. Cette croissance plus rapide de la productivité conduira à une croissance plus rapide du niveau de vie. On a cette conclusion en posant au départ qu’il y a un même accroissement du stock de capital par unité de travail pour les deux pays. Le rattrapage se produira dans la mesure où le pays moins développé permettra un accroissement du stock de capital par travailleur (K/L) ou (K/UT), en encourageant les investissements, tout ceci en posant les connaissances techniques et le capital humain constants.

La croissance des Pays Moins Développés (PMD) n’est pas homogène : -Les pays connaissant la plus forte croissance au monde sont des PMD -Par contre certains PMD s’appauvrissent (ceux qui ne peuvent pas accumuler le capital). Le tout dépend des facteurs permettant la croissance et le développement dans les PMD suivants :

• Primordial : Facteurs permettant l’accumulation du capital : – Liberté économique – Droits de propriété et stabilité politique – Infrastructures de base – Politiques de libre-échange – Épargne et investissement étrangers

• Contrôle de la démographie • Alphabétisation et santé

Pour un pays pauvre, l’investissement (qui permet l’accumulation du capital) est le moteur de la croissance.

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La dynamique d’accumulation du capital

K t+1 : le capital dans une période en t+1 K t : le capital présentement en t It : l’investissement fait en t δ : taux de dépréciation du capital Dt =δK t : Dépréciation (ou amortissement) en t fonction du taux de dépréciation δ Inett = It - Dt : l’investissement net Le futur stock de capital en t+1 en fonction du présent stock de capital en t K t+1 = K t + It - δ K t = (1- δ) K t + It = K t + Inett Si It > Dt =δK t alors le stock de capital augmentera

Si It = Dt =δK t l’investissement est égal à la dépréciation (l’investissement net est égal à zéro), ainsi le stock de

capital reste stable et on est à l’état stationnaire à K* (ici on fait abstraction des UT). Si It < Dt =δK t alors le stock de capital diminuera

ou bien le présent t en fonction du passé t-1 on aurait : K t = K t-1 + It-1 - δ K t-1 = (1- δ) K t-1 + It-1 L’investissement (en augmentant le stock de capital) diminue le rendement marginal du capital. Plus K est élevé plus le capital a un apport marginal faible (à cause des rendements marginaux décroissants du capital). L’investissement (en augmentant le stock de capital) augmente la production et donc le PIB par capita. I↑ ⇒ K↑ ⇒ Y↑=AF(K↑, L, H, R) ⇒ (Y↑/capita) ↑ L’Investissement (en augmentant le stock de capital) augmente la productivité (Y/L) I↑ ⇒ K↑ ⇒ Y↑=AF(K↑, L, H, R) ⇒ (Y↑/L) ↑ L’état stationnaire représente l’équilibre de long terme de l’économie, toutes choses étant égales par ailleurs, le stock de capital par heure-travaillée finit par se stabiliser, à ce niveau de capital, l’investissement est égal à l’usure du capital (l’amortissement), il n’y a donc plus de variation de K / UT.

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L’accumulation du capital et l’état stationnaire avec la fonction de production Y A K= avec 1A = . Un exemple numérique…

Étape 1 : On calcule la production Y à partir de la fonction de production Y K= et du stock de capital initial K. Étape 2 : On calcule la consommation à partir de la propension marginale à Consommer PmC fois Y. Étape 3 : On calcule l’épargne à partir de la propension marginale à Épargner PmÉ fois Y. On pourrait aussi faire S=Y – C. Étape 4 : L’investissement est égal à l’épargne en économie fermée. Étape 5 : On calcule l’amortissement (la dépréciation) D à partir du stock de capital K, la dépréciation correspond à la fractionδ du stock de capital. Étape 6 : On calcule l’investissement net à partir de l’investissement moins la dépréciation. Étape 7 : On augmente le stock de capital de la période précédente de la valeur de l’investissement net. Étapes suivantes : on recommence l’itération à l’étape 1 mais avec le nouveau stock de capital.

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Si on représente le graphique de la croissance sans tenir compte des UT avec Y=AF(K,L,H,R), on voit bien que l’état stationnaire correspond à la situation où le niveau d’investissement est égal à la dépréciation (l’investissement net est nul). Si nous somme en dessous du niveau de capital de l’état stationnaire, l’investissement brut I surpasse la dépréciation D et le stock de capital augmente jusqu’à l’état stationnaire K*. Par contre, si nous dépassons le niveau de capital de l’état stationnaire, la dépréciation D surpasse l’investissement brut I et le stock de capital diminuera jusqu’à l’état stationnaire K*.

Pour un pays avancé, afin de connaître une croissance soutenue, il faut repousser l’état stationnaire. La clé passe donc par: - le progrès technologique, A↑ - le progrès du capital humain, H↑ Ces deux facteurs vont repousser vers le haut la courbe de fonction de production, faisant ainsi passer l’économie du point 1 (l’état stationnaire initial) au point 1’ , suite au choc technologique initial, puis le stock de capital va augmenter (ou K/UT si on a normalisé par les unités de travail) pour éventuellement atteindre un nouvel état stationnaire au point 2.

Dans le graphique ci-haut, on voit bien ce qui se passe lorsque A↑ et H↑. La fonction de production augmente (on passe du point 1 au point 1’), ce qui fait en sorte d’augmenter la fonction de consommation et la fonction d’investissement (d’épargne). Ainsi, à l’état stationnaire initial l’investissement I devient plus élevé que la dépréciation D ce qui va faire augmenter le niveau de capital K*1 jusqu’à ce qu’il atteigne le nouvel état stationnaire K*2 (le point où I’=D).

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Thème 4: Le chômage Chap. 9

Un chômeur est un individu qui : 1-N’occupe pas d’emploi rémunéré ... 2-Désire un emploi ... 3-Cherche activement un emploi ...

Pop 15+CHIHR : population des 15 ans et plus, civils, hors institutions, hors réserves Pop 15+CHIHR = pop inactive + pop active Pop active = emplois + chômeurs Chômeurs = pop active − emplois

Emplois = pop active – chômeurs u : Taux de chômage = chômeurs x 100 population active Taux d’activité = population active x 100 Pop15+CHIHR Taux d’emploi = emplois x 100 Pop15+CHIHR Les types de chômage Chômage structurel (structural unemployment) : Le chômage structurel désigne la situation dans laquelle les chômeurs ne peuvent occuper les postes disponibles sur le marché du travail parce qu'ils ne possèdent pas les compétences voulues, n'habitent pas là où les postes sont offerts ou ne sont pas prêts à travailler au salaire offert sur le marché. Tout ce qui prolonge la durée du chômage.

Chômage frictionnel (frictional unemployment) : Survient lorsque les membres de la population active changent d'emploi, ce qui comprend les personnes qui se trouvent entre deux emplois et les nouveaux venus sur le marché du travail, comme ceux qui y reviennent après avoir terminé leurs études ou avoir élevé leurs enfants. Tout ce qui cause des mises à pied ou fait passer les gens d’une catégorie à l’autre. C’est un chômage inévitable.

Chômage conjoncturel ou cyclique (cyclical unemployment) : Le chômage conjoncturel augmente lorsqu’il y a un ralentissement temporaire sur le marché du travail (récession ou contraction). La forme la plus courante de chômage conjoncturel se produit lorsque les travailleurs sont mis à pied pour une période déterminée.

Le chômage cyclique ou conjoncturel est l’écart du taux de chômage par rapport à son taux naturel, c’est le chômage causé par les fluctuations économiques de court terme. chômage saisonnier : Chômage observé dans des secteurs où l’activité économique suit les saisons. Les taux de chômage reportés dans les médias sont corrigés pour tenir compte de ce fait (les séries chronologiques sont désaisonnalisées)

Chômage naturel : niveau de chômage vers lequel l’économie tend à long terme, au Canada le taux de chômage naturel oscille entre environ 6 à 8 %

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Le taux de chômage observé cité dans les médias fluctue autour du taux de chômage naturel.

Le plein emploi : lorsque le chômage est à son taux naturel (le niveau d’équilibre de long terme) chômage observé = chômage naturel + chômage conjoncturel chômage observé = chômage frictionnel + chômage structurel + chômage conjoncturel chômage naturel = chômage frictionnel + chômage structurel chômage conjoncturel = chômage observé - chômage naturel Les chômeurs découragés : Les chômeurs découragés sont les personnes qui déclarent ne plus rechercher d'emploi parce que la perspective d'y parvenir leur paraît trop faible. Donc ce sont les oubliés des statistiques, ainsi cet effet tend à sous-estimer le taux de chômage car ils sont soustraits de la population active. Le marché du travail

• Les données publiées chaque mois laissent croire que le marché du travail est plutôt statique • Durant un mois typique, il se « crée » environ 25 000 emplois au Canada • En réalité, ce chiffre cache de fortes créations et destructions d’emploi • Le chômage est à la fois un phénomène de court et de long terme

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Le marché du travail L’offre de travail provient des travailleurs et la demande de travail provient des employeurs. Le marché du travail en équilibre est tel que l’offre et la demande s’égalisent au prix (salaire) d’équilibre.

Le salaire minimum Le salaire mininum est un prix plancher, c’est-à-dire le prix minimum auquel les travailleurs peuvent légalement offrir leurs quantités de travail (en nombre de travailleurs L ou en heures de travail). Le salaire mininum crée ainsi un surplus sur le marché du travail (une offre excédentaire), car la qté demandée et échangée L1 est plus petite que la qté offerte de travail LO à ce salaire minimum W1 qui plus élevé que le salaire qu’il prévaudrait sur un marché de l’emploi en équilibre W0. Ceci crée ainsi un chômage théorique qui correspond à la différence entre L1 et LO

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-Exemple d’une hausse importante du salaire minimum pour les jeunes travailleurs non-qualifiés

Il en résulte une diminution des travailleurs embauchés à L2 et une hausse du chômage théorique. -Exemple d’une augmentation de la demande de travail sur un marché du travail en équilibre

Il en résulte une hausse du salaire d’équilibre à W1 et une hausse du nombre de travailleurs embauchés à L1

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La productivité = Y/L L : Nombre d’emplois La productivité en 2007 = PIB réel de 2007

nb d’emplois en 2007 Salaires d’efficience : salaires plus élevés octroyés par les firmes dans les buts suivants :

• Améliorer la santé des travailleurs pour qu’ils soient plus productifs • Diminuer le roulement du personnel (car la formation est coûteuse) • D’augmenter les efforts des travailleurs • D’augmenter la qualité et la qualification des travailleurs • De réduire les problèmes reliés aux asymétries d’information

Asymétries d’information -Aléa moral (Moral Hasard ou risque moral) : phénomène observé lorsqu’un employeur ne peut pas observer parfaitement si un travailleur travaille bien, donc le travailleur a intérêt à travailler moins fort (à modifier son comportement). Ex. Une gardienne laisse les enfants devant la télévision et batifole avec son copain... -L’anti-sélection (Sélection adverse) : phénomène observé lorsqu’un employeur ne peut pas connaître parfaitement le type d’un travailleur à l’embauche (est-ce un bon ou un mauvais travailleur), donc un travailleur moins compétent peut se faire passer pour un bon travailleur. Ex. Un ingénieur peu compétent (qui a travaillé sur le viaduc de la Concorde) fait croire à un futur employeur qu’il est bon en effaçant de son CV ce fait.

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Thème 6 - La monnaie (Chap. 10 et 11) Bm (Base monétaire) = Numéraire = Pièces de monnaie + Billets La monnaie scripturale (deposit money) est la monnaie qui a une existence totalement immatérielle, c’est-à-dire qu’elle n’a pas de forme physique. Les banques à chartes créent la monnaie scripturale en accordant des prêts. La monnaie scripturale en représente maintenant plus de 90 % de la masse monétaire totale. M : Masse monétaire ou Encaisses M/P : Encaisses réelles M1 = Pièces de monnaie + billets + dépôts bancaires à vue (retirable sur demande) M2 = M1 + dépôts d’épargne des particuliers + dépôts à préavis autres que ceux des particuliers La liquidité d’un titre ou d’un actif: la facilité à transformer un actif en moyen d’échange. Les pièces de monnaie et les billets sont parfaitement liquides M1 est un agrégat plus liquide que M2 Les agrégats des caisses populaires ne sont pas inclus dans M1 et M2 La multiplication monétaire Si un individu A dépose 100 $ dans une banque à charte, cette dernière en conservera une partie (en réserve) 10$ et prêtera le reste 90$ à un individu B, éventuellement ce 90$ sera déposé dans une banque à charte qui à son tour en conservera une partie (en réserve) 9$ et prêtera le reste 81$ à un individu C, le cycle des prêts et des dépôts se perpétuera ainsi... cr : Coefficient de réserves, la fraction des dépôts qui restent dans les coffres des banques. Un exemple simple avec un coefficient de réserves (cr) de 10%.

.

Dépôts Réserves (10%) Prêts (90%) 1 100 10 90 2 90 9 81 3 81 8.1 72.9 4 72.9 7.29 65.61 … … … … ∞ 0 0 0 Total 1000$

La masse monétaire totale M = mm x Bm = 10 x 100$

100$ Toute la base monétaire est dans les réserves, donc on ne peut plus prêter.

900$ La création de monnaie (virtuelle)

Base monétaire (Bm) = 100$ mm = 1/cr = 1/0.10 = 10

Réserves désirées2 = cr x Total des dépôts

mm : Le multiplicateur monétaire

mm = 1 = 1 = 1 + a + a2 + a3 + a4 + a5 + ... avec a=(1-cr) 1 – (1-cr) cr M = mm x Bm Ainsi, les prêts successifs de ces excédents de réserves se cumulent et forment une création monétaire totale (la masse monétaire) qui peut équivaloir à plusieurs fois le dépôt initial. Le multiplicateur monétaire est égal à l'inverse du ratio de réserves « obligatoires ». Une partie de ces fonds doit demeurer sous forme de réserves dans les banques à chartes afin que ces dernières demeurent solvables, mais l'excédent peut être prêté. Nouveau prêt => nouvelle monnaie En l'absence de réserves obligatoires3, les prêts successifs pourraient se multiplier à l'infini. Toutefois, la prudence dans les opérations bancaires et une gestion éclairée maintient le multiplicateur monétaire à un niveau plus faible.

2 Réserves excédentaires = Réserves - Réserves désirées

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Théorie quantitative de la monnaie M V = P Y Intuitivement c’est : Comment on transige = Le montant de la transaction V : vélocité (ou vitesse) de la monnaie : représente le nombre de fois qu’un dollar circule pour effectuer une transaction. La vélocité est considérée comme constante dans le temps. On peut réécrire le tout sous forme de ∆% ∆%M + ∆%V ≈ ∆%P + ∆%Y Dans le cadre du cours on postule que la vélocité V est approximativement constante dans le temps, donc ∆%V=0 On sait aussi qu’à long terme Y est indépendant de la monnaie (Neutralité monétaire).

3 Depuis 1994, la BC a éliminé graduellement les réserves obligatoires. Dans les faits, le coefficient de réserves (cr) tourne autour de 2%.

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Les taux i : taux d’intérêt nominal iTD ( iTaux Directeur ) : Taux directeur (d’intérêt) auquel la Banque du Canada désire que les banques à chartes (Banque Royale, Banque Nationale, CIBC, etc… ) se prêtent des fonds entre elles (lorsqu’elles sont en manque de liquidités) pour une durée d’un jour. On l’appelle aussi le taux cible du financement à un jour, Le taux directeur est l’instrument principal de la politique monétaire canadienne. Il est normalement annoncé par la Banque du Canada 8 fois par année. La fourchette opérationnelle de la banque du canada de 50 points de base (pdb) (0.50 %) est délimitée par iTaux d’escompte

(la borne supérieure) et iTaux Créditeur (la borne inférieure).

iTaux d’escompte : Taux d’intérêt auquel la Banque du Canada prête aux banques à chartes iTaux d’escompte = iT D + 0.25% iT D : Taux d’intérêt auquel la Banque du Canada désire que les banques à chartes se prêtent des fonds entre elles

iTaux Créditeur : Taux d’intérêt auquel la Banque du Canada rémunère les dépots des banques à chartes à la Banque du Canada iTaux Créditeur = iT D - 0.25% iTaux d’escompte > iT D > iTaux Créditeur Normalement lorsque le taux directeur est modifié les taux d’escompte et créditeur suivent dans la même direction et de la même valeur. -Pour augmenter l’offre de monnaie la Banque du Canada diminue iTaux Directeur (politique monétaire expansionniste) -Pour diminuer l’offre de monnaie la Banque du Canada augmente iTaux Directeur (politique monétaire restrictive) La Banque du Canada vise un taux d’inflation, mesuré par l’IPC, entre 1% et 3% (fourchette cible d’inflation), le taux cible d’inflation correspond à 2%, soit le taux moyen de la fourchette. T-bills: bons du Trésor OM : Offre de monnaie (offre de masse monétaire) Inflation selon l’indice de référence ou inflation tendancielle (Core inflation): Inflation mesurée sans les produits pétroliers, l'énergie et les denrées alimentaires. Pour enligner leurs politiques monétaires, les banques centrales utilisent beaucoup l’inflation (tendancielle) mesurée par l’indice de référence (core inflation) car elle est moins volatile.

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Le marché des titres financiers de type bons du Trésor (ou obligations sans coupon vendues à escompte) Les bons du Trésor (ou T-bills) sont les titres financiers les plus facilement négociables et les plus liquides du marché dit ‘’monétaire’’. Ils sont émis par les gouvernements afin d'emprunter des fonds à court terme. Le prix des actifs (titres) financiers de ce type est déterminé par l’offre et la demande de ces titres. Ils sont habituellement émis en coupures de 1 000$, 5 000$, 10 000$, 25 000$, 50 000$, 100 000$ et 1 million de dollars. Notez que les courtiers exigent généralement un achat minimal de 10 000$. Les bons (et autres émissions) du Trésor ont la réputation d'être les placements les plus sûrs du marché financier, car ils sont garantis par les gouvernements.4 C'est pour cela qu'ils constituent une valeur refuge et que leurs demandes et leurs prix augmentent en période de crise, ainsi leurs rendements diminuent.

Prenons l’exemple d’un bon du Trésor vendu à rabais (à escompte). Ce bon du Trésor donne droit à son acquéreur à 1000$ dans un an, ce dernier achètera le titre au prix du marché. Si la demande et l’offre font que le prix du dit titre sur le marché soit de 900$, le rendement nominal du titre sera alors de 11.11% puisque 1+ ititre = 1000$/Ptitre =1000$/900$ = 1.11…. Ici, pour simplifier l’analyse nous faisons abstraction de l’inflation et nous calculons le taux

nominal uniquement. Ainsi le rendement nominal du titre ititre pour quelqu’un qui achète ce titre sur le marché sera de 11.11%.

Si l’offre des titres augmente sur le marché parce que les gens veulent détenir plus de liquidités (de la monnaie pour acheter des biens et consommer) de telle sorte que le prix des bons du Trésor diminue à 800$, alors le

rendement sera donné par : 1+ititre = 1000$/Ptitre =1000$/800$=1.25. Ainsi, le rendement nominal ititre pour quelqu’un qui achète ce titre sur le marché sera alors de 25%.

Prenons un bons du Trésor vendu à escompte (rabais) sur le marché:

-Si l’offre de ce titre financier augmente ⇒ le prix du titre sera plus faible Ptitre↓ ⇒ le rendement du titre ititre↑

sera plus élevé pour son nouvel acquéreur.

-Si l’offre de ce titre financier diminue ⇒ le prix du titre sera plus élevé Ptitre↑ ⇒ le rendement du titre ititre↓ sera plus faible pour son nouvel acquéreur.

-Si la demande de ce titre financier augmente ⇒ le prix du titre sera plus élevé Ptitre↑ ⇒ le rendement du titre ititre↓ sera plus faible pour son nouvel acquéreur.

-Si la demande de ce titre financier diminue ⇒ le prix du titre sera plus faible Ptitre↓ ⇒ le rendement du titre ititre↑ sera plus élevé pour son nouvel acquéreur. Il y a donc une relation inverse entre le rendement des bons du Trésor et leur prix sur le marché. On aura Ptitres ↓ ⇔ ititres↑ ou Ptitres ↑ ⇔ ititres ↓

4 Adaptation du site web de Desjardins.

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Les instruments de la politique monétaire au Canada À long terme, selon le modèle DA, OACT et OALT, l’impact se fait sur le niveau des prix P. À court terme, l’impact se fait sur la Demande Agrégée (DA = C + I + G + XN) et donc sur la production et l’inflation à court terme. Important : C'est à partir du court terme que l'on fait le long terme, c’est-à-dire que les taux d’intérêt de court terme (1 jour) influencent (dirigent) les taux de long terme. L’effet complet d’une politique monétaire prend environ 18 mois pour se faire sentir complètement dans l’économie. 1 – Politique monétaire via le Taux directeur a) Politique monétaire expansionniste via iTD↓ Pour mettre en place une politique monétaire expansionniste (pour stimuler l’économie et diminuer le chômage à court terme) la Banque du Canada peut baisser son taux directeur. iTD ↓ → coût du crédit à un jour pour les banques à chartes↓ → les banques prêtent plus → OM ↑

Suite à une baisse de iTD, le coût d’emprunter pour les Banque à Chartes est diminué (donc elles vont prêter plus intensivement), ainsi les Banque à Chartes vont aussi diminuer leurs taux nominaux i octroyés aux Ménages et aux Entreprises (qui eux vont emprunter plus massivement, s’endetter, pour consommer et pour investir). b) Politique monétaire restrictive via iTD↑ Pour mettre en place une politique monétaire restrictive (pour ralentir l’inflation et le limiter l’accès au crédit) la Banque du Canada peut augmenter son taux directeur

iTD ↑ → coût du crédit (pour emprunter) à un jour pour les banques à chartes ↑ → les banques prêtent moins → OM ↓

iTD ↑ Banque du Canada

Banque à Chartes

Ménages et Entreprises

À long terme

P↓ À court terme

C↓, I↓ et e↑ EX↓ IM↑ XN↓ ⇒ DA↓↓

$

i↑ Emprunts ↓ Encaisses de règlements ↑

Réserves ↑ i↑, Prêts ↓

OM ↓

$

iTD ↓ Banque du Canada

Banque à Chartes

Ménages et Entreprises

À long terme

P↑ À court terme

C↑, I↑ et e↓ EX↑ IM↓ XN↑ ⇒ DA↑↑

$ $

i ↓ Emprunts ↑ Encaisses de règlements ↓

Réserves ↓ i ↓, Prêts ↑

OM ↑

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2 - Politique monétaire via les Transferts de dépôts du Gouvernement (Gvt) a) Politique monétaire expansionniste Transferts de dépôts du Gvt de la Banque du Canada vers les Banques à chartes (augmentation des liquidités dans le marché → OM ↑)

b) Politique monétaire restrictive L'opération inverse : Transferts de dépôts du Gvt des Banques à chartes vers la Banque du Canada (diminution des liquidités dans le marché → OM ↓)

Banque du Canada

Banque à Chartes

Ménages et Entreprises

À long terme

P↓ À court terme

C↓, I↓ et e↑ EX↓ IM↑ XN↓ ⇒ DA↓↓

$

i↑ Emprunts ↓ Dépôts du Gvt ↑ Dépôts du Gvt ↓ i↑, Prêts ↓

OM ↓

$

Banque du Canada

Banque à Chartes

Ménages et Entreprises

À long terme

P↑ À court terme

C↑, I↑ et e↓ EX↑ IM↓ XN↑ ⇒ DA↑↑

$ $

i ↓ Emprunts ↑ Dépôts du Gvt ↓ Dépôts du Gvt ↑ i ↓, Prêts ↑

OM ↑

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3 - Politique monétaire via les Prises et Cessions en Pension Les opérations de prises et cessions en pension sont des opérations de court terme (d’une durée d’une journée) qui sont refaites d’un jour à l’autre en utilisant des achats (prises en pension) et ventes (cessions en pension) de bons du Trésor (T-bills) par la Banque du Canada. a) Politique monétaire expansionniste : Prise en pension de titres du gouvernement (T-bills) par la Banque du Canada en injectant des fonds dans l'économie (les courtiers et les banques à chartes reçoivent des liquidités) Prise en pension → augmentation des liquidités de court terme dans le marché → OM ↑

b) Politique monétaire restrictive : Cession en pension de titres du gouvernement (T-bills) par la Banque du Canada en retirant des fonds de l'économie. Cession en Pension (sur le marché libre): La Banque du Canada vend des titres du gouvernement du Canada à des contrepartistes désignés (courtiers, banques à chartes) en s’engageant à les racheter à un prix fixe le jour ouvrable suivant. Cette vente réduit les liquidités dans l’économie et donc diminue l’OM. Cession en pension → diminution des liquidités de court terme dans le marché → OM ↓

4- Politique monétaire via les opérations d'open market (open market operations, OMO): Les opérations d’open market sont comme les opérations de prises et cessions en pension, mais la position est généralement maintenue à moyen ou à long terme. a) Expansionniste : Achat direct par la Banque du Canada de T-Bills aux courtiers et aux institutions de dépôts. Liquidités de court terme ↑ → OM ↑ b) Restrictive : Vente directe par la Banque du Canada de T-Bills aux courtiers et aux institutions de dépôts. Liquidités de court terme ↓ → OM ↓

Banque du Canada

B. à Chartes et courtiers

Ménages et Entreprises

À long terme

P↓ À court terme

C↓, I↓ et e↑ EX↓ IM↑ XN↓ ⇒ DA↓↓

$

i↑ Emprunts ↓ T-bills ↓ T-bills ↑ i↑, Prêts ↓

OM ↓

$

Banque du Canada

B. à Chartes et courtiers

Ménages et Entreprises

À long terme

P↑ À court terme

C↑, I↑ et e↓ EX↑ IM↓ XN↑ ⇒ DA↑↑

$ $

i ↓ Emprunts ↑ T-bills ↑ T-bills ↓

i ↓, Prêts ↑

OM ↑

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Divers taux d’intérêt liés à la politique monétaire de la Banque du Canada5 Taux directeur (taux de financement à un jour) sur une base annuelle en %

Taux directeurs d’autres banques centrales

Effets sur les taux hypothécaires canadiens des changements du taux directeur

Autres taux sur une base annuelle en %

5 http://www.banqueducanada.ca/taux/taux-dinteret/taux-dinteret-au-canada/

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Le marché monétaire

OM : L’offre de monnaie : La banque centrale contrôle indirectement l’offre de monnaie OM via les divers instruments de sa politique monétaire. La demande de monnaie est une fonction du PIB nominal, on a besoin de monnaie pour acheter le PIB nominal. Une hausse du PIB nominal fait augmenter la demande de monnaie DM. Ainsi une hausse de la DA (ou d’une de ses variables agrégées : C, I, G, XN) et donc du PIB nominal, du PIB réel, ou du niveau des prix va faire augmenter la demande de monnaie (DM) et causera ainsi des pressions à la hausse sur r. La pente de la demande de monnaie DM est négative car lorsque le taux d’intérêt réel r est élevé les agents économiques ne veulent pas détenir beaucoup de monnaie, car le coût de renonciation de la détention de monnaie est élevé (le rendement sur les placements financiers dans des actifs plus risqués est plus élevé). Inversement, lorsque le taux d’intérêt réel r est faible les agents économiques veulent détenir plus de monnaie, car le coût de renonciation de la détention de monnaie est faible (le rendement sur les placements financiers dans des actifs plus risqués est plus faible et moins intéressant).

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Le marché monétaire et ses effets sur la demande agrégée DA (sur le marché des biens et services) et sur le marché de changes

Politique monétaire expansionniste au Canada (en régime de taux de change flexible): Ici l’objectif est de représenter uniquement les effets résultants directs à court terme d’une politique monétaire expansionniste sur la demande agrégée DA et sur le marché de changes ; pour voir tous les effets de rétroactions dans tous leurs détails consultez le thème 9 (chapitre 12). Une politique monétaire expansionniste serait normalement appliquée lorsqu’on anticipe un ralentissement au niveau de la croissance (ou une récession) ou que l’on se retrouve en écart récessionniste et/ou lorsque le taux d’inflation est considéré comme trop faible (ou qu’il est trop fortement en baisse). On peut aussi pratiquer ce genre de politiques afin de mettre des pressions à la baisse sur le dollar canadien pour le dévaluer ou tout simplement pour faciliter l’accès au crédit.

Politique monétaire expansionniste au Canada (Cas à partir du plein-emploi) : Premièrement, l’offre de monnaie OM augmente, ce qui diminue le taux d’intérêt réel canadien sur le marché monétaire.

La diminution du taux d’intérêt réel canadien sur le marché monétaire va donc induire un accès plus facile à la consommation et à l’investissement à crédit, augmentant de la sorte la demande agrégée DA. Ceci va créer des pressions à la hausse sur l’inflation (et les prix) et sur la croissance du PIB réel (et la production).

Sur le marché des changes canadien, la demande de $Can va diminuer en même temps que l’offre de $can va augmenter puisque le rendement des titres canadiens (ex. bons du Trésor) va baisser comme on peut le constater sur le marché monétaire. Ainsi le dollar canadien va se déprécier sur le marché des changes à court terme. Ceci va aussi se répercuter sur le marché des biens et services car la dépréciation du $can va occasionner des pressions à la hausse sur les exportations et à la baisse sur les importations. Donc, cela va créer une pression à la hausse sur les exportations nettes XN qui va venir amplifier l’effet initial de hausse de la DA déjà occasionné par la consommation et l’investissement.

À partir de l’équilibre de plein-emploi, cette politique monétaire expansionniste engendre un choc de demande agrégée positif DA↑ qui entraîne une pression à la hausse sur les prix (hausse de l’inflation) et une pression à la hausse sur l’output Y. Il en résultera un écart expansionniste (écart-inflationniste) avec hausse de l’inflation et un équilibre de suremploi avec hausse de l’inflation. On aura un écart de production positif (YF- Ypot) >0. Le taux de chômage uF sera plus faible que le taux naturel unat.

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Politique monétaire expansionniste au Canada (Cas à partir d’un écart récessionniste) : Ici l’objectif est de représenter uniquement les effets résultants directs à court terme d’une politique monétaire expansionniste à partir d’un scénario initial d’écart récessionniste. Ici on regarde que les effets directs à court terme, on ne regarde pas tous les effets de rétroaction qui sont le sujet du thème 9. Dans un scénario initial d’écart récessionniste, la politique monétaire adéquate à appliquer est une politique monétaire expansionniste afin d’augmenter la demande agrégée. L’effet final sur le marché des biens et services dépendra de la force de la réponse de la DA à la stimulation monétaire et à son effet sur la diminution du taux d’intérêt r et du taux de change e. Ici nous avons représenté graphiquement le cas où l’impact est relativement faible et où l’on demeure dans un scénario d’écart récessionniste à la fin, ce dernier étant toutefois diminué. Notez que si l’impact était plus puissant on pourrait rejoindre le PIB potentiel (plein-emploi) ou même le dépasser et passer à un écart expansionniste. Il n’y a pas de certitude quand à l’effet final résultant d’une politique monétaire expansionniste dans ce contexte d’écart récessionniste au départ, tout dépendra de la réaction des divers intervenants sur les marchés (consommateurs, investisseurs, offreurs et demandeurs sur le marché des changes, importateurs et exportateurs,etc…). Par contre, la direction des divers effets suit la logique standard énoncée dans le cas précédent avec un scénario de départ au plein-emploi. Ainsi, la hausse de l’offre de monnaie OM va conduire à une diminution du taux d’intérêt réel à court terme, ce qui va augmenter la DA et aussi diminuer le taux de change. La diminution du taux de change va amplifier l’effet de hausse de la DA via le canal des exportations nettes XN.

Voir les cas où on aboutirait au PIB potentiel ou en écart expansionniste à la page suivante…

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Cas où l’on aboutirait au PIB potentiel (effet modéré)

Cas où l’on aboutirait en écart expansionniste à (effet fort)

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Politique monétaire restrictive au Canada: Pour ce qui est des politiques monétaires restrictives, on suivra la même logique que pour une politique expansionniste mais dans le sens inverse. Cette politique serait utile afin de lutter contre une inflation trop forte ou contre des pressions à la hausse sur l’inflation (des anticipations d’inflation plus importantes) ou pour resserrer les conditions de crédit (pour limiter l’accès trop facile au crédit et pour diminuer l’endettement des agents économiques). On peut aussi pratiquer ce genre de politiques afin de mettre des pressions à la hausse sur le dollar canadien pour le réévaluer (le faire s’apprécier). L’effet négatif de cette politique monétaire est d’induire des pressions à la baisse sur la croissance et sur l’emploi (des pressions à la hausse sur le chômage). Ainsi, pour la version simplifiée avec uniquement les effets résultants à court terme, on regarde que les effets directs à court terme et on ne regarde pas tous les effets de rétroaction qui sont le sujet du thème 9. Politique monétaire restrictive au Canada (Cas à partir d’un écart expansionniste) : Ici l’objectif est de représenter uniquement les effets résultants directs à court terme d’une politique monétaire restrictive à partir d’un scénario initial d’écart expansionniste. Premièrement, l’offre de monnaie OM diminue, ce qui augmente le taux d’intérêt réel canadien sur le marché monétaire. La hausse du taux d’intérêt réel canadien sur le marché monétaire va donc induire un accès plus limité à la consommation et à l’investissement à crédit, diminuant de la sorte la demande agrégée DA. Ceci va créer des pressions à la baisse sur l’inflation (et les prix) et sur la croissance du PIB réel (et la production). Sur le marché des changes canadien la demande de $Can va augmenter en même temps que l’offre de $can va diminuer puisque le rendement des titres canadiens (ex. bons du Trésor) va augmenter comme on peut le constater sur le marché monétaire. Ainsi le dollar canadien va s’apprécier sur le marché des changes à court terme. Ceci va aussi se répercuter sur le marché des biens et services car l’appréciation du $can va occasionner des pressions à la baisse sur les exportations et à la hausse sur les importations. Donc, cela va créer une pression à la baisse sur les exportations nettes XN qui va venir amplifier l’effet initial de diminution de la DA déjà occasionné par la consommation et l’investissement.

Il n’y a pas de certitude quand à l’effet final résultant d’une politique monétaire restrictive dans ce contexte d’un écart expansionniste au départ, tout dépendra de la réaction des divers intervenants sur les marchés (consommateurs, investisseurs, offreurs et demandeurs sur le marché des changes, importateurs et exportateurs,etc…). Par contre, la direction des divers effets sur la DA va tendre à la faire diminuer à court terme, l’amplitude du choc reste conditionnelle.

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Thème 7 – Chapitres 12 et 13 - Économie ouverte

Balance commerciale : XN = EX– IM

Compte courant = XN + Revenus nets d’investissement à l’étranger + Transferts nets sans contrepartie

Revenus nets d’investissement de placement à l’étranger = Revenus de capital à l’étranger – Revenus de capital étranger au Canada

Transferts nets sans contrepartie = Dons des étrangers au Canada – Dons des canadiens à l’étranger

S : épargne Sp: épargne privée Sg: épargne publique T : Impôts et Taxes S = Sp + Sg

Sg = T – G

T – G < 0 : Déficit budgétaire

T – G = 0 : Solde budgétaire équilibré

T – G > 0 : Surplus budgétaire

S = Y – C – G par définition Et on a Y = C + I + G + XN en économie ouverte Donc, Y – C – G = I + XN S = I + XN

Un surplus d’XN amène une entrée nette de fonds (le paiement des exportations nettes) avec lesquels les canadiens achètent plus d’actifs étrangers que les étrangers achètent d’actifs canadiens.

SNC = (acquisition d’actifs étrangers par des Canadiens) - (acquisition d’actifs canadiens par des étrangers) INE = (achats d’actifs étrangers par des Canadiens) - (achats d’actifs canadiens par des étrangers) SNC et INE sont équivalents L’égalité XN = SNC est vérifiée à long terme, donc si l’on connait les SNC on connait les XN et inversement. S = I + SNC S – I = SNC et S = I + XN Taux de change nominal e=#$US/1$Can : Taux de change nominal : qté de dollars étrangers pour un dollar canadien Si e↑ augmente la devise nationale canadienne s’apprécie par rapport au $US. Si e↓ diminue la devise nationale canadienne se déprécie par rapport au $US. Taux de change réel E : Taux de change réel : qté de paniers de biens étrangers pour un panier canadien

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Les transactions en économie ouverte Transaction A : un japonais achète du sirop d’érable à un acériculteur canadien. Canada Japon

L’effet: 1000 Yens (ou l’équivalent en $ Can) seront entrés au Canada et les japonais auront obtenu 250ml de sirop d’érable. EX = +12. Maintenant le Canada peut acheter des actifs étrangers (ou des biens) pour cette valeur. Dans la balance des paiements on inscrit un crédit de 12$ (une entrée de fonds au Canada).

Transaction B : un canadien achète un titre de Nikon Japon sur le Nikkei.

Canada Japon L’effet: L’investisseur canadien obtient un titre de Nikon qu’il paie avec 1000 Yens (il acquiert une part dans une entreprise établie au Japon). Dans la balance des paiements on inscrit un débit de 12$ (une sortie de fonds du Canada). L’effet net des deux transactions : A) EX = +12 donc XN = +12 B) SNC = +12 Ainsi, le résultat final stipule que XN = SNC ≡ INE et que la balance des paiements reste en équilibre.

Producteur de sirop d’érable

EX = +12$ de

Japonais amateur de sirop d’érable

Paiement de 1000 Yens (12 $Can) (crédit)

Investisseur Canadien

Titre boursier de Nikon valant

1000 Yens (SNC= + 12$)

Japonais détenteur de titres de Nikon

Paiement de 1000 Yens (12$ Can) (débit)

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Le taux de change réel E = e·P / P* Ceci implique : Δ%E = Δ%e + Δ%P – Δ%P* L’inflation est simplement la Δ%P π = Δ%P : inflation canadienne π* = Δ%P* : inflation étrangère donc Δ%E = Δ%e + π - π * La parité des pouvoirs d’achat, PPA, implique que le taux de change réel =1, E=1 Avec E = e·P / P*, en posant E=1, on obtient ainsi : 1 = e·P / P* Donc, P* = e·P C’est-à-dire que le prix d’un panier de biens étrangers en dollars étrangers est égal au prix d’un panier de biens canadiens en dollars étrangers (en tenant compte du taux de change nominal).

Avec la PPA, e=P* / P . Donc, si l’inflation étrangère est plus importante que l’inflation canadienne, e va augmenter, c’est-à-dire que le dollar canadien va s’apprécier par rapport à la devise étrangère.

Si la PPA est vérifiée (Δ%E=0) on a donc : 0 = Δ%e + π - π * Δ%e = π * - π

On sait que, suivant ce que l’on a vu dans le chapitre sur la monnaie à long terme, une hausse de la masse monétaire fera augmenter le niveau des prix à long terme. En particulier en partant de la théorie quantitative de la monnaie. M V = P Y Δ%M + Δ%V ≈ Δ%P + Δ%Y Or on sait que Δ%V ≈ 0 Ce qui nous donne : Δ%M ≈ Δ%P + Δ%Y Ainsi Δ%P ≈ Δ%M - Δ%Y (c’est-à-dire que π ≈ Δ%M - Δ%Y) et Δ%P* ≈ Δ%M* - Δ%Y* (c’est-à-dire que π* ≈ Δ%M* - Δ%Y*) En mot, l’inflation correspond à la croissance monétaire excédentaire par rapport à la croissance réelle du PIB. Donc, π est directement liée à la croissance de la masse monétaire canadienne et π* est directement liée à la croissance de la masse monétaire étrangère

Tout ceci nous indique que si croissance de la masse monétaire canadienne est plus forte que la croissance de la masse monétaire étrangère, toutes choses étant égales par ailleurs, Δ%e sera négatif, ce qui veut dire que le dollar canadien va se déprécier.

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Le marché des changes à court terme avec le petit e (le taux de change nominal) À court terme la valeur d’une devise (le $ canadiens) dépend tout simplement de la demande et de l’offre pour

cette devise. Il est à noter que dans la réalité il y a aussi beaucoup de spéculation sur le marché des changes, nous faisons souvent abstraction de cet élément dans notre analyse des déterminants du taux de change à court terme.

La demande de $ canadiens augmentera si la demande pour nos exportations augmente ou si la demande pour les titres financiers canadiens augmente.

L’offre de $ canadiens augmentera si la demande canadienne d’importations en provenance de l’étranger augmente ou si la demande canadienne pour les titres financiers étrangers augmente.

On peut représenter le marché des changes de deux points de vue (il y a une dualité) : soit du point de vue national (canadien) ou du point de vue étranger (américain). Nous présentons le marché des changes du point de vue canadien.

e : prix d’un dollar canadien en dollars US

(1/e) : prix d’un dollar US en dollars canadiens

Le marché des change (de la devise canadienne) à court terme (en rapport avec le $ US)

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Exemple : Une hausse importante des EXportations canadiennes de biens et services par des américains qui détiennent des $US entraîne une augmentation de la demande de $ canadiens et une appréciation du dollar canadien sur le marché du $CAN, e↑. Les américains ont besoin d’obtenir ces dollars canadiens qu’ils paient en offrant des $US sur le marché des changes, de telle sorte que le $ US perd de la valeur par rapport au $CAN.

Il est à noter que le prix de certains biens d’exportations aura un impact important sur la valeur du dollar canadien; le taux de change canadien s’apprécie habituellement lorsque le prix du pétrole augmente (et/ou ceux des matières premières).6

6 https://news.ubc.ca/2015/04/16/is-the-canadian-dollar-a-petrocurrency/

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Voyons certains des effets de divers événements sur le marché des changes à court terme.

Le marché de la devise canadienne ($CAN)

Hausse des EXportations Canadiennes

Augmentation de la demande de $Can

⇒⇒⇒⇒ e↑

Hausse des IMportations de biens étrangers par les canadiens

Augmentation de l’offre de $Can

⇒⇒⇒⇒ e↓

Hausse des achats de titres financiers canadiens par les étrangers

Augmentation de la demande de $Can

⇒⇒⇒⇒ e↑

Hausse des achats de titres financiers étrangers par les canadiens

Augmentation de l’offre de $Can

⇒⇒⇒⇒ e↓

Le marché de la devise canadienne ($CAN)

Baisse des EXportations Canadiennes

Diminution de la demande de $Can

⇒⇒⇒⇒ e↓

Baisse des IMportations biens étrangers par les canadiens

Diminution de l’offre de $Can

⇒⇒⇒⇒ e↑

Baisse des achats de titres financiers canadiens par les étrangers

Diminution de la demande de $Can

⇒⇒⇒⇒ e↓

Baisse des achats de titres financiers étrangers par les canadiens

Diminution de l’offre de $Can

⇒⇒⇒⇒ e↑

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Petite histoire de la devise canadienne et de son taux de change De 1870 à 1900 les divers pays mettent en place l'étalon-or (Gold Standard). Dans ce système, toute émission de monnaie se fera avec une contrepartie et une garantie d'échange en or. Ainsi, les parités de deux monnaies différentes seront fixées par rapport à l'or de manière à ce que les taux de change restent stables entre les pays participants. De plus, l'or constituera une monnaie internationale qui servira au règlement des échanges et l’or deviendra l’instrument de réserve pour les banques centrales des pays ayant adopté ce système.

Cette situation trouvera brutalement son terme lorsque la Première Guerre mondiale éclatera en 1914. Il y aura abandon systématique de l'étalon-or pendant la première Guerre.

Par la suite, les accords de Gênes de 1922 auront pour but de rétablir l'ordre monétaire mondial complètement désorganisé par la Première Guerre mondiale. Cette entente réunit tous les pays ayant participé au conflit à l’exception des États-Unis. Notamment, le Royaume-Uni reviendra à l'étalon-or en 1925.

La crise de 1929 rend la parité avec l'or intenable dans de nombreux pays. Le Royaume-Uni l'abandonne l’étalon-or en 1931, la Suède dès 1929 et les États-Unis en 1933. Les accords de Bretton Woods de 1944 mettent en place un système d'étalon change-or. Ainsi, de 1946 à 1971 la valeur du dollar US est directement indexée sur l'or (à 35 dollars par once), tandis que les autres monnaies sont indexées sur le dollar. Les réserves des banques centrales doivent alors être constituées de devises et non plus d'or. Le gouvernement américain garantit la valeur du dollar, mais n'est pas obligé d'avoir une contrepartie en or pour les dollars émis.

Deux organismes7 qui sont toujours en activité ont vu le jour lors de cette conférence, soit: - La Banque mondiale (BIRD) - Le Fonds monétaire international (FMI)

À la fin des années 1940, le Canada faisait face à un afflux considérable de capitaux étrangers et d'investissements d'après-guerre, et son économie était caractérisée par une forte demande des ménages. Après une première réévaluation du dollar canadien, des capitaux à court terme se sont mis à affluer massivement au pays, les investisseurs faisant l'hypothèse qu'une nouvelle réévaluation était à prévoir. La montée des cours des matières premières venait aussi accentuer la pression à la hausse qui s'exerçait sur notre dollar. Cette situation soulevait des préoccupations sur le plan de l'inflation et laissait craindre que les entrées de capitaux n'entraînent une augmentation sensible de la dette extérieure du pays. Malheureusement, le taux de change fixe obligeait les décideurs à orienter la politique monétaire vers la stabilité du taux de change plutôt que vers la stabilisation des prix intérieurs.

Peu après la Deuxième Guerre mondiale, en 1950, le Canada est devenu le premier grand pays à adopter un régime de changes flottants et à laisser tomber l’étalon change-or. Ainsi, afin de donner à la Banque du Canada toute la latitude nécessaire pour mener des politiques propres à stabiliser les prix, les autorités ont pris la décision cruciale de laisser le cours du dollar fluctuer au gré des forces du marché. Cette politique est toujours en vigueur aujourd’hui (malgré une interruption entre 1962 et 1970). Sous ce régime, la Banque du Canada ne visera aucune valeur cible pour le dollar, estimant que ce sont les conditions du marché qui doivent déterminer le cours de la monnaie. Évidemment, la décision prise en 1950 de laisser flotter la monnaie suscitait la controverse, en particulier au sein du Fonds monétaire international et chez la plupart de ses États membres, qui privilégiaient la fixité des changes. Malgré cela, dans les années qui ont suivi la guerre, l'expérience a prouvé qu'un taux de change flexible était réellement avantageux sur le plan des politiques intérieures canadiennes (en particulier pour la politique monétaires comme on l’a vu au cours).

Sur cet épisode taux de change flexible, entre 1952 et 1960, le $CAN se transigeait à un prix un peu plus élevé que le $US, atteignant un sommet de (e=) 1.0614 $US pour un $CAN le 20 août 1957. Par contre, après 1960, le $CAN perdu des plumes.

7 Un troisième organisme aurait dû être créé, chargé du commerce international. Mais en l'absence d'accord, il ne verra le jour

qu'en 1995 avec la création de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) après les cycles de négociations du General agreement on tariffs and trade (GATT).

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Suite à l’affaire Coyne8, de 1962 à 1970, le $CAN retournera à un régime de change fixe et se transigera à un taux de 0.925 $US par $CAN. Puis en 1970, le Canada décidera de laisser à nouveau flotter notre monnaie et ce sans interruption jusqu’à nos jours. Dans les faits, aucun autre grand pays n'a vécu une expérience aussi longue avec une monnaie flottante.

Il est à noter que le 25 novembre 1976 nous observons la parité avec le dollar US. Par la suite, le dollar perdra de la valeur. Notamment, le $CAN a chuté suite au boom techno des USA pour atteindre 0.6172$US le 21 janvier 2002 (creux historique).

La hausse du prix des ressources naturelles (ex. Pétrole) poussera ensuite le $CAN à la hausse, faisant en sorte que depuis 2002 ce dernier s’est généralement apprécié.

En outre, la parité a été de nouveau atteinte le 20 septembre 2007 et le huard a touché un sommet historique le 7 Novembre 2007 1.1027 $US. Récemment, la hausse de la demande de $US (monnaie refuge), la baisse du prix des ressources premières et du prix du pétrole à entraîné « temporairement » le $CAN vers le bas.

8Un conflit entre le gouverneur de la Banque du Canada, James E. Coyne, et le gouvernement concernant la coordination des

politiques budgétaires expansionnistes et des politiques monétaires restrictives sous un régime de change flottant. Suite à ce différent irréconciliable, James E. Coyne démissionnera.

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L’investissement financier international, les taux d’intérêt et la prime de risque r* : taux d’intérêt mondial (taux américain sur les T-bills) θ : La prime de risque d’un pays avec un niveau de risque plus élevé que les pays les mieux côtés. rpays risqué = r* + θ Taux d’intérêt de long terme dans les pays de la zone euro depuis 1993

Despite years of draconian austerity measures Greece has failed to reach a balanced budget as public revenues remain low.

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Thème 8 – Chapitre 14 – Conjoncture Fluctuations des agrégats réels canadiens (millions de $)

Les phases du cycle économique pour le PIB réel

On parle de récession « technique » (selon la définition standard) lorsque l’activité économique ralentit pour au moins 2 trimestres consécutifs. On parle de dépression lorsque la récession est soutenue et prolongée. La grande dépression -Le PIB Réel US tombe de 29% de 1929 à 1933 -Le chômage passe de 3 % à 25% -L’IPC tombe de 22% Le boum économique du début des années 40 -Les dépenses publiques augmentent de 500% de 1939 à 1944 (ce qui a doublé la production de B&S) -L’IPC augmente de 20% 1939 1944 Chômage 17% 1% Après la Deuxième Guerre mondiale Les politiques de stabilisation et les stabilisateurs automatiques ont fait en sorte que : -Les expansions soient plus longues (en moyenne 51.5 mois) -Les contractions soient marginalement plus courtes (en moyenne 10.7 mois) -La volatilité des fluctuations de l’économie réelle soient plus faible. Depuis 1948 il y a eu 11 contractions aux États-Unis.

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Y : PIB réel observé Ypot (ou Yp) : PIB potentiel (sur le chemin de croissance de long terme) Ycyclique = Y – Ypot : écart de production par rapport au PIB potentiel (output gap) u : taux de chômage observé unat : taux de chômage naturel (niveau de chômage de long terme)

Quand Y > Ypot ⇔ u < unat équilibre de suremploi et écart expansionniste (E ou F) Et

Quand Y < Ypot ⇔ u > unat équilibre de chômage et écart récessionniste (A ou B)

Le marché des biens et services

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La demande agrégée DA : DA= C+ I +G +XN La demande agrégée a une pente négative à cause des 3 effets suivants : 1- Effet du taux d’intérêt : ↑ P ⇒ ménages ne détiennent pas assez de monnaie ⇒ vente d’actifs financiers ⇒ ↑ r ⇒ ↓ I

et ↓ C ⇒ Y demandé ↓

2- Effet d’encaisses réelles : ↑ P ⇒ ↓ (M/P) ⇒ ↓ richesse ⇒ ↓ C ⇒ Y demandé ↓

3- Effet de substitution internationale (de taux de change): ↑ P ⇒ ↑ E car (E = eP↑/P*) ⇒ nos produits sont plus

coûteux ⇒ ↓ EX et ↑ IM ⇒ Y demandé ↓

La demande agrégée DA diminuera si une de ses composante C, I, G ou XN diminue.

La demande agrégée DA augmentera si une de ses composante C, I, G ou XN augmente.

L’offre agrégée à long terme (OALT) est fonction de la fonction de production à long terme (le niveau tendanciel de production Ypot) Ypot= Apot F(Kpot, Lpot, Hpot, Rpot) L’OALT est parfaitement verticale car à long terme les prix s’ajustement et il n’y a pas d’effet nominal sur la production à long terme. S’il y a une croissance à long terme (niveau technologique Apot, capital physique Kpot, main d’œuvre Lpot, capital humain Hpot, ressources naturelles Rpot) l’OALT augmente et l’OACT va toujours suivre le déplacement de l’OALT dans le même sens et avec la même amplitude.

Si OALT ↑ ⇒ OACT↑

Si OALT ↓ ⇒ OACT↓

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L’offre agrégée à court terme (OACT) a une pente positive à cause des rigidités nominales des salaires W et des prix des facteurs de production Pf qui incitent plus de production à court terme si les Prix P des biens et services augmentent car le salaire réel diminue (W/P↑)↓ . Notez que l’OACT peut varier indépendamment de l’OALT lorsque les salaires et les prix des facteurs de production (ex. pétrole) varient.

Diminution de l’OACT (les salaires W et les prix des facteurs de production Pf augmentent) Si OACT ↓ indépendamment l’OALT ne bouge pas

Augmentation de l’OACT (les salaires W et les prix des facteurs de production Pf diminuent) Si OACT ↑ indépendamment l’OALT ne bouge pas

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Synthèse des divers types d’équilibres macroéconomiques et des divers types d’écarts Les chocs de demande agrégée négatifs et positifs à partir de l’équilibre de plein-emploi 0

Marché des biens et services (B&S)

DA↓↓↓↓ (vers le point A) : À partir de l’équilibre de plein-emploi, un choc de demande agrégée négatif

DA↓ entraîne une diminution de la DA et une pression à la baisse sur les prix (diminution de l’inflation) vers PA et une pression à la baisse sur l’output Y vers YA . Il en résultera un écart récessionniste avec baisse de l’inflation et un équilibre de chômage (ou de sous-emploi) avec baisse de l’inflation. On aura un écart de production négatif (YA-Ypot)<0. Le taux de chômage uA sera plus élevé que le taux naturel unat. DA↑ (vers le point F) : À partir de l’équilibre de plein-emploi, un choc de demande agrégée positif DA↑ entraîne une hausse de la DA et une pression à la hausse sur les prix (hausse de l’inflation) vers PF et une pression à la hausse sur l’output Y vers YF . Il en résultera un écart expansionniste (écart-inflationniste) avec hausse de l’inflation et un équilibre de suremploi avec hausse de l’inflation. On aura un écart de production positif (YF- Ypot) >0. Le taux de chômage uF sera plus faible que le taux naturel unat.

Les chocs d’OACT négatifs et positifs à partir de l’équilibre de plein-emploi 0

Marché des biens et services (B&S)

OACT↓↓↓↓ (vers le point B) : À partir de l’équilibre de plein-emploi, un choc d’offre agrégée à court terme

négatif OACT↓ entraîne une diminution de l’OACT (déplacement vers la gauche) et une pression à la hausse sur les prix (hausse de l’inflation) vers PB et une pression à la baisse sur l’output Y vers YB . Il en résultera un écart récessionniste avec hausse de l’inflation et un équilibre de chômage (ou de sous-emploi) avec hausse de l’inflation. On aura un écart de production négatif (YA-Ypot)<0. Le taux de chômage uA sera plus élevé que le taux naturel unat. OACT↑ (vers le point E) : À partir de l’équilibre de plein-emploi, un choc d’offre agrégée à court terme positif OACT ↑ entraîne une hausse d’OACT (déplacement vers la droite) et une pression à la baisse sur les prix (diminution de l’inflation) vers PE et une pression à la hausse sur l’output Y vers YE . Il en résultera un écart expansionniste avec baisse de l’inflation et un équilibre de suremploi avec baisse de l’inflation. On aura un écart de production positif (YF- Ypot) >0. Le taux de chômage uF sera plus faible que le taux naturel unat.

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Les types d’équilibres macroéconomiques et les types d’écarts suites à divers chocs en plus de détails. A) Équilibre de chômage avec diminution de l’inflation (ou même déflation) induit par un choc de DA négatif qui nous amène sous les capacités de production. C’est un type d’écart récessionniste, celui où l’inflation diminue.

Cette situation se produit notamment lorsque les consommateurs diminuent leur consommation, lorsque les entreprises diminuent leurs investissements, lorsque le gouvernement diminue fortement ses dépenses, que les étrangers consomment moins d’exportations canadiennes ou que les canadiens consomment plus d’importations (XN↓).

B) Équilibre de chômage avec hausse de l’inflation induit par un choc d’OACT négatif. C’est un type d’écart récessionniste que l’on appelle aussi écart de stagflation (stagnation économique et avec une inflation importante)

Si les salaires ou les prix des facteurs de production augmentent, les coûts unitaires de production deviennent plus importants, ainsi pour les entreprises il devient moins intéressant de produire, donc l’OACT diminue.

(On peut aussi voir la diminution de l’OACT comme étant due au fait que les producteurs vont demander un montant plus élevé pour chaque unité produite pour compenser pour la hausse des salaires et des prix des facteurs de production ou on peut voir que pour chaque niveau des prix l’entreprise voudra produire moins puisque c’est moins profitable relativement) Profits= recettes(q) – Coûts(q) = p q – Coûts(q) Et les coûts incluent les salaires qui sont rigides

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C) Équilibre de plein-emploi avec potentiel plus faible (sans hausse de l’inflation) induit par un choc d’OALT négatif. Ex. une guerre détruit du capital ou la population est diminuée par une pandémie. Ici la banque centrale accommode l’activité réelle en diminuant la masse monétaire de façon à garder la stabilité des prix (c’est son rôle), elle diminue ainsi la DA de façon à ce que l’inflation reste stable.

D) Équilibre de plein-emploi avec potentiel plus élevé (sans baisse de l’inflation) induit par un choc d’OALT positif. Ex. Boom technologique. Ici la banque centrale accommode l’activité réelle en augmentant la masse monétaire pour maintenir la stabilité des prix; elle augmente la DA de façon à ce que l’inflation reste stable.

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E) Équilibre de suremploi avec diminution de l’inflation (ou même déflation) induit par un choc d’OACT positif. C’est un type d’écart expansionniste, celui où l’inflation diminue. Ex. le prix du pétrole ou les salaires chutent.

F) Équilibre de suremploi avec hausse de l’inflation (choc de DA positif) Tout changement positif dans une des variables de la demande agrégée suivante C, I, G ou XN qui affecte la DA fera bouger la courbe de DA vers la droite. Une augmentation de l’offre de monnaie crée aussi des pressions à la hausse sur la DA à travers I et C via r qui diminue. C’est un type d’écart expansionniste, celui où l’inflation augmente que l’on appelle aussi écart inflationniste.

Concernant les politiques de stabilisation : Si on est en récession, afin de relancer l’activité économique la banque centrale peut augmenter la DA en abaissant son taux directeur, ce qui augmentera l’offre de monnaie. Ainsi, la masse monétaire augmentera étant donné la détente du crédit. Si on est en récession, afin de relancer l’activité économique le gouvernement peut aussi tenter d’augmenter la DA en augmentant les dépenses publiques G et/ou en diminuant les taxes et les impôts. Ceci stimulera la consommation et les investissements privés.

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Déplacement des courbes de DA, OALT, OACT au Canada

– : diminution, vers la gauche + : augmentation, vers la droite Événement DA OALT OACT

Le gouvernement répare d’anciennes routes et restaure des ponts. +

La demande mondiale (et des USA) de pétrole augmente, ce qui fait augmenter les

exportations canadiennes +

La demande américaine de Nickel diminue ce qui fait diminuer les exportations

canadiennes –

Hausse du prix des facteurs production – Baisse des salaries +

Amélioration du capital humain + + L’OPEP fait grimper le prix du pétrole –

Le gouvernement augmente les primes d’assurance-emploi – –

Les Canadiens sont confiants de conserver leurs emplois et deviennent très

optimistes. +

Une récession aux USA diminue les exportations canadiennes –

Une percée technologique dans le domaine de l’informatique. + +

Le gouvernement hausse le salaire minimum – – La Banque du Canada réduit l’offre de

monnaie – La Banque du Canada réduit son taux

directeur + Crise des subprimes aux USA (secteur immobilier) qui influence le Canada –

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Le retour au plein-emploi à long terme via l’OACT En l'absence de politique de stabilisation (budgétaire ou monétaire) et d’autres chocs économiques, le retour à l'équilibre de long terme de plein emploi (PIB potentiel, chômage naturel) se fait via un ajustement des salaires (et des prix des facteurs de production Pf), ce qui fait bouger l'OACT en direction de l’équilibre de plein emploi (du PIB potentiel). Si on est en écart récessionniste, le retour vers l’équilibre de plein-emploi se fera via une augmentation de l’OACT (déplacement vers la droite) qui sera occasionnée par une baisse des salaires et des prix des facteurs de production Pf , le retour au plein emploi sera en général long et pénible, et le taux de chômage restera élevé relativement longtemps car les salaires sont difficilement révisés à la baisse. Effet de la hausse de l’OACT à long terme suite à un choc initial négatif sur la DA

Si on est en écart expansionniste, le retour vers l’équilibre de plein emploi se fera via une diminution de l’OACT (déplacement vers la gauche) qui sera occasionnée par une hausse des salaires et des prix des facteurs de production Pf , le retour au plein emploi sera en général plus rapide que dans le cas d’un écart récessionniste car les salaires sont moins rigides à la hausse. Effet de la diminution de l’OACT à long terme suite à un choc initial positif sur la DA

Ex. Suite à une forte croissance de la demande, une inflation plus forte se pointera (écart inflationniste), cette situation augmentera l’inflation anticipée, ce qui haussera éventuellement les salaires et diminuera ainsi l'OACT (elle se déplacera vers la gauche) afin de ramener l’économie à l’équilibre de plein-emploi.

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Thème 9 – Chapitre 15 - Politique monétaire - L’offre et la demande de monnaie

OM : L’offre de monnaie : La banque centrale contrôle indirectement l’offre de monnaie OM via les divers instruments de sa politique monétaire. DM : La demande de monnaie est fonction du PIB nominal Une hausse de la DA (ou d’une de ses variables agrégées : C, I, G, XN), du PIB réel ou du niveau des prix, donc du PIB nominal, fait augmenter la demande de monnaie (DM) et cause ainsi des pressions à la hausse sur r. La dynamique d’équilibre du marché monétaire Si sur le marché monétaire le taux d’intérêt est trop élevé r=7, alors la quantité demandée de monnaie est plus faible que la quantité offerte et les agents voudront acheter des titres financiers avec ce surplus. L’augmentation de la demande pour les titres financiers fera augmenter leur prix et diminuer leur rendement jusqu’à ce que l’équilibre se fasse sur le marché monétaire. Si sur le marché monétaire le taux d’intérêt est trop faible r=3, alors la quantité demandée de monnaie est plus élevé que la quantité offerte et les agents voudront vendre des titres financiers afin d’avoir plus de monnaie (pour réaliser des transactions). L’augmentation de l’offre de titres financiers fera diminuer leur prix et ainsi augmenter leur rendement jusqu’à ce que l’équilibre se fasse sur le marché monétaire.

Page 44: Thème 4 - La croissance (Chap.7) - ECO0115 - ECO1300 · 1 Document de révision pour le final 1 Attention : Il peut y avoir des coquilles. V1.0 JFB (Hiver 2017) Thème 4 - La croissance

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Les politiques de stabilisation via la politique monétaire Pour stimuler l’économie à travers la demande agrégée, la BC appliquera une politique monétaire expansionniste en augmentant l’OM (en réduisant son taux directeur), ceci introduira des pressions à la baisse sur r et à la hausse sur la DA. Pour réduire l’inflation, la BC en appliquant une politique monétaire restrictive (en augmentant son taux directeur) diminuera l’OM, ceci introduira des pressions à la hausse sur r et à la baisse sur la DA. Pour les détails de toutes les politiques monétaires et budgétaires voir le document suivant du thème 9: http://www.solo.uqam.ca/cours/122-politiquesmonetairesetbudgetaires-landscape-texte.pdf Exemple

Rappel : Si le PIB nominal augmente (ce qui se produit normalement lorsque le PIB réel augmente et que la demande agrégée augmente), la demande de monnaie aussi DM augmentera. L’inverse est aussi vrai.

PIB nominal↑ ⇒ DM↑.

Les politiques budgétaires et le multiplicateur des dépenses gouvernementales

PmC = propension marginale à consommer = 75 % PmIM = propension marginale à importer9 = 25%

Le multiplicateur des dépenses gouvernementales en économie fermée: mg= 1/(1− (PmC )) = 1/(1−(0.75)) = 1/0.25 = 4

Le multiplicateur des dépenses gouvernementales en économie ouverte: mg= 1/(1− (PmC − PmIM)) = 1/(1−(0.75−0.25)) = 1/0.5 = 2

∆% PIB réel = mg x ∆% G = 2 x 5 = 10. Donc, si on augmente G de 5 millions, dans le cas de l’économie ouverte l’impact sur le PIB réel sera de 10 millions. 9Suite à l’accord de l’ALÉ (1989) et de l’ALÉNA (1993) les échanges commerciaux internationaux ont augmenté, faisant ainsi

augmenter la PmIM et donc diminuer le multiplicateur des dépenses gouvernementales.

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Les diverses politiques (Chapitre 15)

Concernant les effets sur la DA des politiques budgétaires, on considère une hausse de G et une diminution de T comme des événements équivalents. Une augmentation de G est équivalente à une diminution de T (Impôts et Taxes) et inversement.

En régime de taux de change flexible, comme le taux de change nominal peut varier, le taux d’intérêt peut varier. Donc, on aura un effet d’éviction sur les investissements et un effet d’éviction des exportations suite à une politique budgétaire, ce qui la rend inefficace.

En régime de taux de change fixe, comme le taux de change nominal ne doit pas varier, le taux d’intérêt ne doit pas varier. Ainsi, il n’y aura pas d’effet d’éviction sur les investissements ou d’effet d’éviction des exportations. Ceci permet des politiques budgétaires très efficaces.

L’Efficacité des politiques expansionnistes

Économie fermée Change Flexible Change Fixe

Politique Monétaire expansionniste ( iTD↓ ou OM↑)

BC : Banque du Canada Effets sur la DA

+ DA↑

++ DA↑↑ Car les pressions à la baisse sur r font diminuer e (donc

diminuer E) ⇒ les XN augmentent, ainsi la DA augmente plus fortement qu’en économie fermée.

0

Si l’OM augmente, la BC doit la diminuer afin de maintenir r fixe et le taux de change nominal fixe. (Politique incohérente)

Politique Budgétaire Expansionniste (G↑ et/ou T↓) Effets sur la DA

+

DA↑ (Il y a effet d’éviction sur I uniquement 4)

0

Il y a double effet d’éviction sur I et sur EX (4 et 7), ce qui fait revenir la DA sur elle-même.

++

DA↑↑ Il n’y a pas effet d’éviction car la BC doit maintenir e fixe, pour ce faire la BC ↑OM de sorte que r reste fixe, donc la DA↑ fortement.

Au Canada (petite économie ouverte en régime de change flexible) la politique monétaire est très efficace.

Au Canada (petite économie ouverte en régime de change flexible) la politique budgétaire est inefficace.

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L’Efficacité des politiques restrictives En régime de taux de change flexible, comme le taux de change nominal peut varier, le taux d’intérêt peut varier. Donc, on aura un effet inverse d’éviction (effet de rétroaction) sur les investissements et un effet inverse d’éviction des exportations suite à une politique budgétaire, ce qui la rend inefficace.

En régime de taux de change fixe, comme le taux de change nominal ne doit pas varier, le taux d’intérêt ne doit pas varier. Ainsi, il n’y aura pas d’effet inverse d’éviction (effet de rétroaction) sur les investissements ou d’effet inverse d’éviction des exportations. Ceci permet des politiques budgétaires très efficaces.

L’Efficacité des politiques restrictives

Économie fermée Change Flexible Change Fixe

Politique Monétaire restrictive ( iTD↑ ou OM↓)

BC : Banque du Canada Effets sur la DA

- DA↓

- - DA↓↓ Car les pressions à la hausse sur r font s’apprécier e (donc

augmenter E) ⇒ les XN diminuent, ainsi la DA diminue plus fortement qu’en économie fermée.

0

Si l’OM diminue, la BC doit la l’augmenter afin de maintenir r fixe et le taux de change nominal fixe. (Politique incohérente)

Politique Budgétaire Restrictive (G↓ et/ou T↑) Effets sur la DA

-

DA↓ (Il y a effet de rétroaction sur I uniquement 4)

0

Il y a double effet de rétroaction (4 et 7) sur I et sur EX, ce qui fait revenir la DA sur elle-même.

- - DA↓↓ Il n’y a pas effet de rétroaction car la BC doit maintenir e fixe, pour ce faire la BC ↓OM de sorte que r reste fixe, donc la DA↓↓ fortement.

Transmission internationale des cycles Un régime de change flexible isole le Canada des chocs étrangers, c’est un avantage lorsque les chocs étrangers sont négatifs, par exemple pendant une récession aux USA.

Par contre, lorsque les chocs étrangers sont positifs, par exemple lors d’une croissance américaine forte, le Canada bénéficie moins de la vigueur américaine.