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Thème SOCIOLOGIE 2.1 : 2.1 Quels liens sociaux dans des sociétés où s'affirme le primat de l'individu ?
2.1 Quels liens sociaux dans des sociétés où s'affirme le primat de l'individu ?
Notions :
2.1 Solidarité mécanique/organique, cohésion sociale.
2.1 socialisation, capital social, sociabilité, anomie, désaffiliation, disqualification, réseaux sociaux. (cf. classe de première)
Indications complémentaires (I.C.)
2.1 Quels liens sociaux dans des sociétés où s'affirme le primat de l'individu ? Après avoir présenté l'évolution des formes de solidarité selon Durkheim, on montrera que les liens nouveaux liés à la complémentarité des fonctions sociales n'ont pas fait pour autant disparaître ceux qui reposent sur le partage de croyances et de valeurs communes. On traitera plus particulièrement de l'évolution du rôle des instances d'intégration* (famille, école, travail, État) dans les sociétés contemporaines et on se demandera si cette évolution ne remet pas en cause l'intégration sociale.
I. Le primat de l’individu
(montée de l’individualisme*)…
II. ... n’exclut pas que l’individu dépende plus étroitement de la société : une société,
paradoxe apparent, plus solidaire ? A. Le primat de l’individu : constat…
1. Dans les sociétés modernes, l’autonomie
des individus progresse devenant plus
autonome, plus personnel …
2. … et tend à rendre les liens sociaux plus
personnels, plus électifs et plus contractuels.
a. L’individualisme, moteur de
l’intégration…
b. … l’individu acteur de nouvelles formes
d’intégration.
B. …et force d’une explication : le
changement social
1. L’explication théorique d’Emile
Durkheim…
2… et l’approche empirique des sociétés
contemporaines.
a. Droit du travail associé au salariat…
b. … l’État, (déjà selon Durkheim),
concourt à l’émancipation des individus
(administration et services publics).
A. Modèles de l’intégration*…
1. L’intégration par le travail au cœur des sociétés « modernes » : une dimension systémique…
a. Le travail contribue à la construction de l’identité sociale…
b. … le travail assure un revenu…
c. …les relations professionnelles donnent accès à diverses formes de participation sociale.
Bilan :
2. … accompagnée par la persistance de formes anciennes d’intégration.
a. La famille concourt encore largement à l’intégration sociale…
b. … l’école contribue à la cohésion sociale*…
c. … des communautés continuent de rassembler les individus autour de croyances et de valeurs partagées.
Bilan :
B. … et de l’exclusion sociale * : l’individualisation s’accompagne également d’une fragilisation des individus.
1. Désaffiliation …
2. … disqualification…
3. … désinstitutionalisation.
I. Le primat de l’individu (montée de l’individualisme*)… A. Le primat de l’individu : constat…
B. …et force d’une explication : le changement social
II. ... n’exclut pas que l’individu dépende plus étroitement de la société : une société, paradoxe apparent, plus « solidaire » ?
A. Modèles de l’intégration sociale*…
1. L’intégration par le travail au cœur des sociétés « modernes » : une dimension systémique…
a. Le travail contribue à la construction de l’identité sociale*(→ identification sociale : s’identifier, être « identifié »)…
Salaire : être diplômé peut très
bien rapporter !
[…] Ce constat, c'est Adzuna.fr qui
le fait. Le moteur de recherche
d'emploi a en effet étudié quantités
de salaires pour en arriver à la
conclusion que, oui, les études et le
diplôme sont garants de revenus
élevés.
Ainsi, les rémunérations
proposées aux détenteurs d'un
bac+5, toutes expériences
confondues, atteignent une
moyenne de l'ordre 36 791 euros
par an. Un salaire qui chute à
24 031 euros pour les bac+2. Sans
grande surprise, ce sont les
diplômés d'écoles de commerce
qui tirent leur épingle du jeu, avec
un revenu annuel de l'ordre de 40
791 euros. Ils sont suivis par les
médecins (38 371 euros) et les
ingénieurs (37 062 euros) […] http://www.orientation-education.comr-
26/03/14
Document 2
Revenu d’emploi*, selon le niveau de scolarité
et selon le sexe (Québec, 2009)
Source : Enquête sur la dynamique du travail et du revenu et Enquête sur les
finances des consommateurs, Statistique Canada
Données compilées par l’Institut de la statistique du Québec, 20 mars 2012 ; *Femmes
et hommes de 16 ans et plus ayant un revenu d’emploi.
II.A.1.a.1 Qu’est-ce qu’un
contrat de travail et le statut
de salarié* ? II.A.1.a.2
Calculez en base 100, salaire
bac +2, l’indice du revenu des
Bac +5 et des autres
catégories. Commentez.
II.A.1.a.3 Quelle est l’unité de
mesure du doc.2 ? Quelle est
la relation entre le diplôme et
le revenu ? En quoi l’emploi
peut-il être alors un vecteur de
la mesure des qualités et des
compétences de l’individu ?
II.A.1.a.4 Pourquoi le contrat
de travail inscrit l’individu
dans une logique d’intégration
sociale* ? En quoi le statut de
l’individu est-il élargi ?
Illustrez II.A.1.a.5 En quoi le
lien de subordination du
contrat ou les différences
salariales exigent une certaine
cohésion sociale* ?
b. … le travail assure un revenu…
La fiche de salaire
II.A.1.b.1 Rappelez ce qu’est
un revenu direct.
II.A.1.b.2 Qu’est-ce qu’être
affilié* ? Pourquoi le n° en
haut à droite est-il le signe
d’une reconnaissance d’un
statut*(= lien social et
politique) ? II.A.1.b.3 Quelle
est la part, en %, des
cotisations sociales* du
salarié dans le salaire brut ?
Justifiez le fait qu’elles
donnent des droits potentiels à
des revenus indirects*.
Illustrez II.A.1.b.4 En quoi le
revenu disponible* est une
condition à l’accès à la
consommation dans une
économie marchande* ?
II.A.1.b.5 Si on parle de
consommation de masse*
alors en quoi un revenu
« suffisant » permet-il de s’y
sentir intégré (lien marchand)
? II.A.1.b.6 En quoi, dans une
société marchande, le revenu
(in)direct est-il essentiel pour
assurer un certain degré
d’autonomie ? Pour éviter une
exclusion sociale même
partielle ?
c. …et bien plus : un accès à diverses formes de participation sociale.
Document 1
Les experts en relations sociales ont longuement décrit les effets positifs que les négociations collectives peuvent avoir sur la
gestion et la productivité de l'entreprise. Ces spécialistes soulignent comment les syndicats contribuent à l'accroissement des qualifications et au maintien de la main-d’œuvre qualifiée de
l'entreprise, comment ils apportent des informations sur ce qui se passe au niveau de l'atelier, comment ils améliorent le moral des
troupes et poussent la direction à faire preuve d'une plus grande efficacité. Les syndicalistes font observer qu'au-delà des augmentations de salaires, les syndicats protègent les travailleurs
contre les décisions arbitraires de la direction et leur donnent les moyens de se faire entendre sur leur lieu de travail comme sur la
scène politique. Il est même des dirigeants de sociétés pour mettre en avant les effets positifs des syndicats dans leur entreprise. ( ... )
On pense aussitôt aux progrès accomplis, en travaillant
ensemble, pour accroître la sécurité et la protection sanitaire des travailleurs et pour améliorer la qualité des conditions de travail.
R. Freeman, B. Madoff, Pourquoi les syndicats ? Economica, 1987.
II.A.2.c.1 En quoi la participation à une activité professionnelle
permet à chaque individu de multiplier rôles* et statu(t)s* ? Quelle
place occupent les syndicats ? (Doc.1 et doc.2 et parties précédentes)
II.A.1.c.2 Pourquoi l’identité professionnelle forme une
composante importante de l’identité sociale* d’un individu ? Dans
le processus d’intégration sociale ? II.A.1.c.3 En quoi la dernière
phrase, à travers l’institutionnalisation* du rapport salarial,
souligne la possibilité pour l’employeur et le salarié d’être
« solidaires » au sens de Durkheim ? (Doc.2) II.A.1.c.4 Faire une
recherche sur le « tribunal des prudhommes ». En quoi est-il une
expression de l’individualisme ?
Document 2
Structure du réseau amical en fonction de l’âge (En %)
Source : Enquête « Relations quotidiennes et isolement, Mai 1997, INSEE
II.A.1.c.5 Quelles sont les données qui montrent que les
relations de travail influencent la sociabilité * des individus à
travers des liens électifs ?
II.A.1.c.6 A l’aide du document montrez (positivement et à
contrario) que les relations de travail remplissent une fonction
de socialisation secondaire*.
Bilan : Individuellement, le travail attribue un status social* (actif, consommateur, citoyen…) et collectivement, dans des
sociétés confrontées à un pluralisme culturel croissant, le travail apparaît ainsi comme un facteur de cohésion décisif. A contrario
l’absence de travail risque d’aller bien au-delà de la rupture d’un lien économique si l’individu ne peut compter sur des formes
anciennes d’intégration…
2. … accompagnée par des formes anciennes d’intégration.
a. La famille concourt encore largement à l’intégration sociale*…
Document 1
Près de neuf personnes sur dix ont, au cours des douze derniers mois, bénéficié d'une aide
en provenance de leur famille (ne sont comptabilisées que les aides de proches ne vivant pas
dans le même logement). 61 % ont été soutenus moralement par téléphone, 60 % ont été
réconfortés par la présence d'un proche ; 37 % ont été aidés pour du bricolage, 24 % pour
une garde d'enfant, 14 % pour des tâches ménagères, 14 % pour des démarches
administratives ; 13 % ont reçu de l'argent, 12 % ont bénéficié d'un prêt, 15 % ont reçu une
participation financière pour leurs achats et 5 % ont perçu un héritage par anticipation. La
diversité et la fréquence des aides est telle que 78 % de nos concitoyens savent qu'en cas
de difficultés financières, ils pourraient compter sur l’un des membres de leur
famille. Source : « Une famille solidaire. Résultats du Baromètre des solidarités familiales en France »,
BIGOT Régis, Consommation et modes de vie, février 2007.
Document 2
Répartition des familles, niveau de vie et taux de pauvreté selon leur type
1999 2011
Famille Type En
milliers
En % En
milliers
En % Taux de
pauvreté*
Niveau de vie mensuel
moyen (en euros)
« traditionnelles » 5 526 75,0 5 474 70,4 13,5 1 910
recomposées 641 8,7 723 9,3 17,6 1 660
monoparentales 1 202 16,3 1 577 20,3 39,6 1 240
Ensemble des familles 7 369 100 7 774 100 17,5 1 800
Champ : France métropolitaine, famille avec au moins un enfant mineur (le taux de pauvreté et le niveau de vie
concernent les personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré au fisc est positif ou nul et dont la personne
de référence n’est pas étudiante).
Note : la quasi-totalité des adultes des ménages d’une famille avec au moins un enfant mineur ont moins de 65 ans
Lecture : en 2011, on dénombre 7,774 millions de familles avec au moins un enfant mineur.
Source : d’après « Couples et familles », INSEE Références, 2015
*Taux de pauvreté : proportion de personnes appartenant à un ménage dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté (ici, 60% du revenu médian)
II.A.2.a.1 Rappelez le rôle
de la famille lors de la
socialisation primaire* de
l’individu (nature, modalités,
place, impact…) et Illustrez
la notion de lien fort*.
II.A.2.a.2 Synthétisez les
aides de la famille selon la
mise à disposition par ses
membres d’une série de
ressources que vous
classerez :
➢ Affectives et morales,
➢ Sociales et relationnelles,
➢ Matérielles et monétaires
II.A.2.a.3 Montrez que cette
solidarité continue d’avoir
un caractère « mécanique ».
II.A.2.a.4 En quoi ces aides
permettent-elle de maintenir
du lien social* ? En quoi à
contrario la fragilité du lien
peut aussi fragiliser
l’intégration ? Illustrez par
des chiffres pertinents
II.A.2. a.5 Montrez que
l’individualisme peut
« fragiliser » peu à peu la
structure familiale.
b. … l’école contribue à l’intégration et à la cohésion sociale*…
Document 1
L'éducation civique, juridique et sociale est une composante maintenant établie de l'enseignement suivi par l'ensemble des élèves du lycée. Elle prend sa place dans un « parcours civique » de formation à la citoyenneté, commencé dès l'école primaire, et approfondi au collège [...] Il s'agit d'aider les élèves à devenir des citoyens libres, autonomes, exerçant leur raison critique au sein d'une démocratie dans laquelle ils sont appelés à agir. [...] ✓ En classe de seconde : « L'État de droit »
Le programme amène les élèves à se poser directement, à travers des études concrètes, la question des règles collectives qui organisent la vie de tous dans une société démocratique, les droits et les obligations des citoyens français ou étrangers sur le territoire national, en présentant les différentes dimensions du droit (droit pénal, droit public, droit administratif, droit du travail) ainsi que le rôle de la loi et de la justice. [...] ✓ En classe de première : « Les institutions, la vie politique et sociale, la nation et sa défense »
Les grandes institutions de la République doivent être comprises dans leur fonctionnement. Il est tout aussi important de les inscrire dans la vie politique et sociale avec laquelle elles s'articulent. L'analyse du rôle et de la nature des partis politiques, des syndicats, des associations diverses d'une part, du vote et des systèmes électoraux d'autre part, est un élément essentiel de la réflexion.
Source : « Programme d'enseignement d'éducation civique, juridique et sociale en classe de seconde générale et technologique », Bulletin officiel spécial n°9, septembre 2010.
Document 2
Taux de chômage selon le diplôme (en %)
Individus sortis depuis 1 à 4 ans de formation initiale
2004 2006 2008 2010 2012 2014
Diplômés du supérieur 10,4 10,1 6,1 10,7 10,0 11,5
Diplômés du 2e cycle du secondaire 17,4 18,1 16,5 22,5 23,7 24,1
Diplômés du Brevet ou pas diplômés 37,2 40,8 37,7 44,3 46,1 53,0
Ensemble 16,8 17,5 14,4 20,1 20,0 20,1
Champ : France métropolitaine ; actifs sortis de formation initiale.
Diplômes de l'enseignement supérieur : DEUG, licence, maîtrise, master, DEA, DESS, doctorat, école supérieure,
DUT, BTS, diplôme paramédical et social (infirmière, assistant social, etc.), ... ; Diplômes du 2e cycle de
l'enseignement secondaire : Bac et équivalents, CAP-BEP et équivalents, ... La France en faits et en chiffres
II.A.2.b.1 Expliquez pourquoi
l’école est considérée comme
une instance de socialisation*
II.A.2.b.2 En quoi l’école
obligatoire peut prétendre à
transmettre les bases d’une
culture* commune donc une
conscience sociale* ? Quels
liens sociaux tisse-t-elle ?
II.A.2.b.3 Quelle est la
relation statistique entre le
diplôme et l’emploi ? Dans
quelle mesure, dans une
société individualiste, cette
relation est nécessaire à la
cohésion sociale* ? Avec
quelles autres valeurs cela
peut-il être en accord ? En
quoi la légitimité de ces
valeurs peut même
s’accommoder d’un mythe
égalitaire ? (Cf. notion de
culture) II.A.2.b.4 En quoi, à
travers les points précédents,
l’école peut-elle accroître la
compréhension de la société
dans laquelle vit l’individu et
faciliter son intégration
sociale* et, partant, son
autonomie ?
c. … et des communautés continuent de rassembler les individus autour de croyances et de valeurs partagées.
Document 1
Quelques associations en France par type
Le Conseil national de la vie associative a réalisé une étude sur les
créations d’associations. Elles se répartissent de la manière
suivante :
✓ 28 % dans le secteur de la culture, du tourisme, et des échanges
internationaux : musique, théâtre et danse, art et cinéma ;
✓ 15 % dans le secteur du loisir et de la jeunesse ;
✓ 12 % dans le secteur des sports ;
✓ 11 % dans le secteur du commerce, emploi et consommation,
associations professionnelles ;
✓ 10 % dans le secteur de la santé, action sociale et familiale,
personnes âgées ;
✓ 9% dans le secteur social (anciens combattants, associations
politiques, religieuses, de défense des immigrés et de défense
des droits de l’homme…) ;
✓ 8 % dans le secteur de la formation et de l’éducation ;
✓ 5 % dans le secteur du logement, de l’habitat et de
l’environnement ;
✓ 1 % dans le secteur de la chasse et de la pêche ;
✓ 1% dans les autres activités. Le Conseil national de la vie associative, Enquête 2011.
********************************
II.A.2.c.1 Etablir le diagramme circulaire en % de la
répartition des associations créées. II.A.2.c.2 Parmi la liste
des associations ci-dessus, relevez celles qui pourraient
reposer sur… ➢ des coutumes locales, des traditions
➢ la langue ou l’appartenance ethnique,
➢ des mouvements religieux ou spirituels
➢ une appartenance générationnelle ➢ un épanouissement personnel
Document 2
« Ce ne sont pas seulement des revendications environnementales.
Les mobilisations se jouent aussi autour de revendications liées à la
démocratie. Il y a notamment un enjeu autour de l’idée d’une égalité
absolue : tout le monde, et non les seuls élus, doit pouvoir participer
aux décisions et est fondé à les remettre en cause.
Dans les ZAD*, on voit aussi apparaître de nouveaux acteurs et de
nouvelles revendications : comme, par exemple, les naturalistes en
lutte, des personnes qui se mobilisent pour recenser les espèces
animales ou végétales menacées par ces projets. Que ce soit de la
permaculture, de l’agro-écologie ou des formes d’habitat alternatives,
l’expérimentation occupe une place centrale dans les ZAD : il s’agit de
préfigurer d’autres modes de vie, durables, décarbonés. Les zadistes
veulent préfigurer une société qui fonctionne sur d’autres bases que la
prédation des ressources naturelles. Ce ne sont donc pas uniquement
des occupations défensives ». Nicolas Haeringer** interrogé par Le Monde.fr | 14.12.2014
Propos recueillis par Camille Bordenet **Spécialiste des mouvements altermondialistes, Nicolas Haeringer analyse les
« zones à défendre » de Notre-Dame-des-Landes, Sivens et Roybon.
*Initialement l'acronyme de «Zone d'aménagement différé», l'expression est
devenue «Zone à défendre» pour les militants qui s'opposent à la construction de
projets sur des territoires considérés comme sensibles, tels que celui du projet
d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, ou encore celui du barrage de Sivens.
+ Aussi à écouter https://www.franceculture.fr/emissions/la-question-du-jour/qui-sont-les-zadistes
*************************************
II.A.2.c.3 En quoi le mouvement autour des Z.A.D. prône-t-il un style
de vie « particulier » ? En quoi cela est alors une possible source de
marginalisation pour ceux qui y participent ? de fracture sociale ?
II.A.2.c.4 Pourquoi ce mouvement peut-il aussi exercer des effets de
socialisation et d’intégration aujourd’hui … et demain ?
Bilan : Les liens qui se tissent, fondés sur la similitude et la proximité d’origine (ex. ethnique), de lieu (régionalisme et coutumes), de
croyances (groupes religieux ou spirituels), de culture (style de vie) ou de valeurs font que l’étroitesse des relations interindividuelles est
telle que la conscience de soi de l’individu peut encore, aujourd’hui, se fondre dans un groupe dont il revêt l’identité.
Les 30 glorieuses : un basculement dans la société post industrielle ? Quelles pistes pour illustrer
Pour un individu intégré
Indicateurs → Evolution → Poids
Normes et valeurs ➢ Renforcement ➢ Emergence ➢ Déclin
Les stigmates : (-) marginalisation, déviance et exclusion (+) réaction et résistance au changement
1. Une société productiviste …
La croissance quasi ininterrompue
Evolution de l’emploi
Taux d’activité (notamment des femmes)
Travail
Accumulation (-) Inactifs / RMI – RSA
(-) Chômeurs … de longue durée
(-) Femmes au foyer
… et salariale.
Taux de salariat en hausse
Féminisation
Hiérarchie (+) Autoentreprise
2. Une société capitaliste de
marché…
Concentration ; Privatisations
FTN
Recul PCS n° 1 et n° 2 (indépendants)
Concurrence
Performance
Profit
(-) Syndicats
(-) Pauvreté
… marchande et matérialiste.
Taux d’équipement
Marchandisation (mariage ; sites de rencontre…)
Enquête sur les valeurs ? Hiérarchie des valeurs
Place du spirituel en recul
Place de l’argent, clef
d’une société marchande
(-) Délinquance et vols
(-/+) Traditionnalistes /
(-/+) réactionnaires
(-/+) Mouvements alternatifs
3. Une société moderne et
rationnelle, à la recherche
d’efficience…
Croissance intensive Gains de productivité
Evolution sectorielle de l’emploi
Sciences
Pratiques religieuses en recul
Productivité dans les
entreprises
Compétition
Performance / Réussite
(-) Religion / Folklore
(-) Vieux
(-) Handicap / Marginalité
(+) sportif (+) de haut niveau
… et individualiste (autonomie,
responsabilité, intégration,
mérite et reconnaissance …)
Taux de divorce en hausse
Taux d’activité des hommes …et des femmes
Revenus inégaux
Taux de syndicalisation en baisse
Election et abstention
Méritocratie = Ressources
acquises, non héritées
Diplôme
Popularité, reconnaissance
(-/+) Groupes communautaires
(+/-) Bénévolat
(+/-) Syndicats
(- / +) Religion / Folklore
(+/-) Handicap
L’individualisation ne s’oppose ni au lien social, ni à la solidarité d’autant qu’il s’agit d’un processus (tous les individus ne sont pas au
même stade de ce processus…) mais des conditions socioéconomiques précises doivent être réunies pour permettre aux individus de
s’individualiser sinon ce processus peut fragiliser l’individu et remettre en cause son intégration.
→B. … et de l’exclusion sociale * : l’individualisation s’accompagne également d’une fragilisation des individus.
(I. Le primat de l’individu (l’individualisme*comme processus) …)
II. ... n’exclut pas que l’individu dépende plus étroitement de la société : une société, paradoxe apparent, plus solidaire ?
A. Modèles de l’intégration*…
1. L’intégration par le travail au cœur des sociétés « modernes » : une dimension systémique… a. Le travail contribue à la construction de l’identité sociale… ➢ Le travail est un vecteur de construction de l’identité sociale* d’un individu. Il peut se définir par rapport à ce travail et cette fonction sociale lui confère une
reconnaissance par les autres (interactions de nature variées avec l’employeur, les collègues, les clients… ou d’autres institutions telles que l’entreprise,
l’administration… donc liens sociaux*)
➢ Le travail confère à l’individu des statuts* (place occupée dans l’espace social) et donc des rôles* (attentes sociales). Socialisation* et contrôle social* sont à
l’œuvre pour favoriser l’intégration sociale* et la cohésion sociale* (connaissance de l’espace social et reconnaissance dans l’espace social).
b. … le travail assure un revenu et … ➢ Le revenu est d’abord un lien économique rattaché au travail (actif occupé) et sa contrepartie : le salaire ou revenu assimilé au profit pour les indépendants. Il
situe l’individu dans une hiérarchie (échelle des salaires, niveau de vie…)
➢ Le revenu indirect est caractéristique d’une reconnaissance institutionnelle : l’affiliation à des droits sociaux dont une partie exprime des droits acquis lors de
conflits (action politique), expression, paradoxe apparent, d’une certaine cohésion sociale (cf. chapitre sur les conflits)
➢ Remarque : La fiche de salaire est un condensé du lien social au sens large : lien social + économique + politique
c. …bien plus : un accès à diverses formes de participation sociale. ➢ L’action syndicale est une source de liens sociaux solidaires (mécaniques) ou conflictuels (organiques) dans l’entreprise et en dehors. Elle est une source de la
sociabilité* entre adhérents notamment.
➢ La sociabilité peut s’exprimer dans l’unité de production et en dehors. Des liens forts* (fréquence, intensité, nature…) et des liens faibles* peuvent se constituer.
➢ Le revenu permet la consommation qui reste la fonction première des ménages et l’utilisation principale du revenu. Cela permet de « respecter » les normes* de
consommation, d’afficher un statut* (consommation ostentatoire), de se reconnaître (groupe d’appartenance*) et de rester intégrer dans le cadre d’une société
marchande.
Bilan : Individuellement, le travail attribue un statut social * (actif, consommateur, citoyen…) et collectivement, dans des sociétés confrontées à un
pluralisme culturel croissant, le travail apparaît ainsi comme un facteur de cohésion décisif. → Appliquer les logiques « triangulaires » TP. Prof. / logiques socio.
2. … accompagnée par la persistance de formes anciennes d’intégration. a. La famille concourt encore largement à l’intégration sociale… ➢ Etablissant un lien fort, la famille reste une instance pourvoyeuse de ressources sociales essentielles à l’intégration. Elle reste une structure du cadre social.
➢ La solidarité y reste largement mécanique du fait des modalités de socialisation, du contrôle social. L’individualisme ne la restructure que lentement.
➢ b. … l’école contribue à la cohésion sociale*… ➢ Comme instance de socialisation, elle intègre tous les individus qu’elle reconnaît à travers son accès libre, les diplômes qu’elle distribue.
➢ Elle fait système avec d’autres institutions formelles (Etat, droit…) ou informelle (culture : Histoire, langue, mythes…) qu’elle fait connaître voire reconnaître.
➢ Elle peut ainsi participer à la constitution d’une conscience collective* et devient un acteur de la cohésion sociale.
c. … des communautés continuent de rassembler les individus autour de croyances et de valeurs partagées. ➢ L’identité sociale des individus peut aussi s’affirmer dans l’intégration au sein de groupes d’appartenance ou de référence (reconnaissances réciproques)
➢ Cela peut se faire en adhérant au cadre social mais aussi, dans une certaine mesure, en contestant ses évolutions.
Bilan : Le primat de l’individu ne fait pas disparaître les liens forts et peut aussi multiplier les possibilités de liens faibles. Il est donc compatible avec
l’intégration et la cohésion sociale cependant il peut aussi fragiliser l’individu… (→ B.)