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Thème SOCIOLOGIE 2.1 : 2.1 Quels liens sociaux dans des sociétés où s'affirme le primat de l'individu ? 2.1 Quels liens sociaux dans des sociétés où s'affirme le primat de l'individu ? Notions : 2.1 Solidarité mécanique/organique, cohésion sociale. 2.1 socialisation, capital social, sociabilité, anomie, désaffiliation, disqualification, réseaux sociaux. (cf. classe de première) Indications complémentaires (I.C.) 2.1 Quels liens sociaux dans des sociétés où s'affirme le primat de l'individu ? Après avoir présenté l'évolution des formes de solidarité selon Durkheim, on montrera que les liens nouveaux liés à la complémentarité des fonctions sociales n'ont pas fait pour autant disparaître ceux qui reposent sur le partage de croyances et de valeurs communes. On traitera plus particulièrement de l'évolution du rôle des instances d'intégration* (famille, école, travail, État) dans les sociétés contemporaines et on se demandera si cette évolution ne remet pas en cause l'intégration sociale. I. Le primat de l’individu (montée de l’individualisme*)… II. ... n’exclut pas que l’individu dépende plus étroitement de la société : une société, paradoxe apparent, plus solidaire ? A. Le primat de l’individu : constat… 1. Dans les sociétés modernes, l’autonomie des individus progresse devenant plus autonome, plus personnel 2. … et tend à rendre les liens sociaux plus personnels, plus électifs et plus contractuels. a. L’individualisme, moteur de l’intégration… b. … l’individu acteur de nouvelles formes d’intégration. B. …et force d’une explication : le changement social 1. L’explication théorique d’Emile Durkheim… 2… et l’approche empirique des sociétés contemporaines. a. Droit du travail associé au salariat… b. l’État, (déjà selon Durkheim), concourt à l’émancipation des individus (administration et services publics). A. Modèles de l’intégration*… 1. L’intégration par le travail au cœur des sociétés « modernes » : une dimension systémique… a. Le travail contribue à la construction de l’identité sociale… b. … le travail assure un revenuc. …les relations professionnelles donnent accès à diverses formes de participation sociale. Bilan : 2. … accompagnée par la persistance de formes anciennes d’intégration. a. La famille concourt encore largement à l’intégration sociale… b. … l’école contribue à la cohésion sociale*… c. … des communautés continuent de rassembler les individus autour de croyances et de valeurs partagées. Bilan : B. … et de l’exclusion sociale * : l’individualisation s’accompagne également d’une fragilisation des individus. 1. Désaffiliation … 2. … disqualification… 3. … désinstitutionalisation.

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Thème SOCIOLOGIE 2.1 : 2.1 Quels liens sociaux dans des sociétés où s'affirme le primat de l'individu ?

2.1 Quels liens sociaux dans des sociétés où s'affirme le primat de l'individu ?

Notions :

2.1 Solidarité mécanique/organique, cohésion sociale.

2.1 socialisation, capital social, sociabilité, anomie, désaffiliation, disqualification, réseaux sociaux. (cf. classe de première)

Indications complémentaires (I.C.)

2.1 Quels liens sociaux dans des sociétés où s'affirme le primat de l'individu ? Après avoir présenté l'évolution des formes de solidarité selon Durkheim, on montrera que les liens nouveaux liés à la complémentarité des fonctions sociales n'ont pas fait pour autant disparaître ceux qui reposent sur le partage de croyances et de valeurs communes. On traitera plus particulièrement de l'évolution du rôle des instances d'intégration* (famille, école, travail, État) dans les sociétés contemporaines et on se demandera si cette évolution ne remet pas en cause l'intégration sociale.

I. Le primat de l’individu

(montée de l’individualisme*)…

II. ... n’exclut pas que l’individu dépende plus étroitement de la société : une société,

paradoxe apparent, plus solidaire ? A. Le primat de l’individu : constat…

1. Dans les sociétés modernes, l’autonomie

des individus progresse devenant plus

autonome, plus personnel …

2. … et tend à rendre les liens sociaux plus

personnels, plus électifs et plus contractuels.

a. L’individualisme, moteur de

l’intégration…

b. … l’individu acteur de nouvelles formes

d’intégration.

B. …et force d’une explication : le

changement social

1. L’explication théorique d’Emile

Durkheim…

2… et l’approche empirique des sociétés

contemporaines.

a. Droit du travail associé au salariat…

b. … l’État, (déjà selon Durkheim),

concourt à l’émancipation des individus

(administration et services publics).

A. Modèles de l’intégration*…

1. L’intégration par le travail au cœur des sociétés « modernes » : une dimension systémique…

a. Le travail contribue à la construction de l’identité sociale…

b. … le travail assure un revenu…

c. …les relations professionnelles donnent accès à diverses formes de participation sociale.

Bilan :

2. … accompagnée par la persistance de formes anciennes d’intégration.

a. La famille concourt encore largement à l’intégration sociale…

b. … l’école contribue à la cohésion sociale*…

c. … des communautés continuent de rassembler les individus autour de croyances et de valeurs partagées.

Bilan :

B. … et de l’exclusion sociale * : l’individualisation s’accompagne également d’une fragilisation des individus.

1. Désaffiliation …

2. … disqualification…

3. … désinstitutionalisation.

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I. Le primat de l’individu (montée de l’individualisme*)… A. Le primat de l’individu : constat…

B. …et force d’une explication : le changement social

II. ... n’exclut pas que l’individu dépende plus étroitement de la société : une société, paradoxe apparent, plus « solidaire » ?

A. Modèles de l’intégration sociale*…

1. L’intégration par le travail au cœur des sociétés « modernes » : une dimension systémique…

a. Le travail contribue à la construction de l’identité sociale*(→ identification sociale : s’identifier, être « identifié »)…

Salaire : être diplômé peut très

bien rapporter !

[…] Ce constat, c'est Adzuna.fr qui

le fait. Le moteur de recherche

d'emploi a en effet étudié quantités

de salaires pour en arriver à la

conclusion que, oui, les études et le

diplôme sont garants de revenus

élevés.

Ainsi, les rémunérations

proposées aux détenteurs d'un

bac+5, toutes expériences

confondues, atteignent une

moyenne de l'ordre 36 791 euros

par an. Un salaire qui chute à

24 031 euros pour les bac+2. Sans

grande surprise, ce sont les

diplômés d'écoles de commerce

qui tirent leur épingle du jeu, avec

un revenu annuel de l'ordre de 40

791 euros. Ils sont suivis par les

médecins (38 371 euros) et les

ingénieurs (37 062 euros) […] http://www.orientation-education.comr-

26/03/14

Document 2

Revenu d’emploi*, selon le niveau de scolarité

et selon le sexe (Québec, 2009)

Source : Enquête sur la dynamique du travail et du revenu et Enquête sur les

finances des consommateurs, Statistique Canada

Données compilées par l’Institut de la statistique du Québec, 20 mars 2012 ; *Femmes

et hommes de 16 ans et plus ayant un revenu d’emploi.

II.A.1.a.1 Qu’est-ce qu’un

contrat de travail et le statut

de salarié* ? II.A.1.a.2

Calculez en base 100, salaire

bac +2, l’indice du revenu des

Bac +5 et des autres

catégories. Commentez.

II.A.1.a.3 Quelle est l’unité de

mesure du doc.2 ? Quelle est

la relation entre le diplôme et

le revenu ? En quoi l’emploi

peut-il être alors un vecteur de

la mesure des qualités et des

compétences de l’individu ?

II.A.1.a.4 Pourquoi le contrat

de travail inscrit l’individu

dans une logique d’intégration

sociale* ? En quoi le statut de

l’individu est-il élargi ?

Illustrez II.A.1.a.5 En quoi le

lien de subordination du

contrat ou les différences

salariales exigent une certaine

cohésion sociale* ?

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b. … le travail assure un revenu…

La fiche de salaire

II.A.1.b.1 Rappelez ce qu’est

un revenu direct.

II.A.1.b.2 Qu’est-ce qu’être

affilié* ? Pourquoi le n° en

haut à droite est-il le signe

d’une reconnaissance d’un

statut*(= lien social et

politique) ? II.A.1.b.3 Quelle

est la part, en %, des

cotisations sociales* du

salarié dans le salaire brut ?

Justifiez le fait qu’elles

donnent des droits potentiels à

des revenus indirects*.

Illustrez II.A.1.b.4 En quoi le

revenu disponible* est une

condition à l’accès à la

consommation dans une

économie marchande* ?

II.A.1.b.5 Si on parle de

consommation de masse*

alors en quoi un revenu

« suffisant » permet-il de s’y

sentir intégré (lien marchand)

? II.A.1.b.6 En quoi, dans une

société marchande, le revenu

(in)direct est-il essentiel pour

assurer un certain degré

d’autonomie ? Pour éviter une

exclusion sociale même

partielle ?

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c. …et bien plus : un accès à diverses formes de participation sociale.

Document 1

Les experts en relations sociales ont longuement décrit les effets positifs que les négociations collectives peuvent avoir sur la

gestion et la productivité de l'entreprise. Ces spécialistes soulignent comment les syndicats contribuent à l'accroissement des qualifications et au maintien de la main-d’œuvre qualifiée de

l'entreprise, comment ils apportent des informations sur ce qui se passe au niveau de l'atelier, comment ils améliorent le moral des

troupes et poussent la direction à faire preuve d'une plus grande efficacité. Les syndicalistes font observer qu'au-delà des augmentations de salaires, les syndicats protègent les travailleurs

contre les décisions arbitraires de la direction et leur donnent les moyens de se faire entendre sur leur lieu de travail comme sur la

scène politique. Il est même des dirigeants de sociétés pour mettre en avant les effets positifs des syndicats dans leur entreprise. ( ... )

On pense aussitôt aux progrès accomplis, en travaillant

ensemble, pour accroître la sécurité et la protection sanitaire des travailleurs et pour améliorer la qualité des conditions de travail.

R. Freeman, B. Madoff, Pourquoi les syndicats ? Economica, 1987.

II.A.2.c.1 En quoi la participation à une activité professionnelle

permet à chaque individu de multiplier rôles* et statu(t)s* ? Quelle

place occupent les syndicats ? (Doc.1 et doc.2 et parties précédentes)

II.A.1.c.2 Pourquoi l’identité professionnelle forme une

composante importante de l’identité sociale* d’un individu ? Dans

le processus d’intégration sociale ? II.A.1.c.3 En quoi la dernière

phrase, à travers l’institutionnalisation* du rapport salarial,

souligne la possibilité pour l’employeur et le salarié d’être

« solidaires » au sens de Durkheim ? (Doc.2) II.A.1.c.4 Faire une

recherche sur le « tribunal des prudhommes ». En quoi est-il une

expression de l’individualisme ?

Document 2

Structure du réseau amical en fonction de l’âge (En %)

Source : Enquête « Relations quotidiennes et isolement, Mai 1997, INSEE

II.A.1.c.5 Quelles sont les données qui montrent que les

relations de travail influencent la sociabilité * des individus à

travers des liens électifs ?

II.A.1.c.6 A l’aide du document montrez (positivement et à

contrario) que les relations de travail remplissent une fonction

de socialisation secondaire*.

Bilan : Individuellement, le travail attribue un status social* (actif, consommateur, citoyen…) et collectivement, dans des

sociétés confrontées à un pluralisme culturel croissant, le travail apparaît ainsi comme un facteur de cohésion décisif. A contrario

l’absence de travail risque d’aller bien au-delà de la rupture d’un lien économique si l’individu ne peut compter sur des formes

anciennes d’intégration…

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2. … accompagnée par des formes anciennes d’intégration.

a. La famille concourt encore largement à l’intégration sociale*…

Document 1

Près de neuf personnes sur dix ont, au cours des douze derniers mois, bénéficié d'une aide

en provenance de leur famille (ne sont comptabilisées que les aides de proches ne vivant pas

dans le même logement). 61 % ont été soutenus moralement par téléphone, 60 % ont été

réconfortés par la présence d'un proche ; 37 % ont été aidés pour du bricolage, 24 % pour

une garde d'enfant, 14 % pour des tâches ménagères, 14 % pour des démarches

administratives ; 13 % ont reçu de l'argent, 12 % ont bénéficié d'un prêt, 15 % ont reçu une

participation financière pour leurs achats et 5 % ont perçu un héritage par anticipation. La

diversité et la fréquence des aides est telle que 78 % de nos concitoyens savent qu'en cas

de difficultés financières, ils pourraient compter sur l’un des membres de leur

famille. Source : « Une famille solidaire. Résultats du Baromètre des solidarités familiales en France »,

BIGOT Régis, Consommation et modes de vie, février 2007.

Document 2

Répartition des familles, niveau de vie et taux de pauvreté selon leur type

1999 2011

Famille Type En

milliers

En % En

milliers

En % Taux de

pauvreté*

Niveau de vie mensuel

moyen (en euros)

« traditionnelles » 5 526 75,0 5 474 70,4 13,5 1 910

recomposées 641 8,7 723 9,3 17,6 1 660

monoparentales 1 202 16,3 1 577 20,3 39,6 1 240

Ensemble des familles 7 369 100 7 774 100 17,5 1 800

Champ : France métropolitaine, famille avec au moins un enfant mineur (le taux de pauvreté et le niveau de vie

concernent les personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré au fisc est positif ou nul et dont la personne

de référence n’est pas étudiante).

Note : la quasi-totalité des adultes des ménages d’une famille avec au moins un enfant mineur ont moins de 65 ans

Lecture : en 2011, on dénombre 7,774 millions de familles avec au moins un enfant mineur.

Source : d’après « Couples et familles », INSEE Références, 2015

*Taux de pauvreté : proportion de personnes appartenant à un ménage dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté (ici, 60% du revenu médian)

II.A.2.a.1 Rappelez le rôle

de la famille lors de la

socialisation primaire* de

l’individu (nature, modalités,

place, impact…) et Illustrez

la notion de lien fort*.

II.A.2.a.2 Synthétisez les

aides de la famille selon la

mise à disposition par ses

membres d’une série de

ressources que vous

classerez :

➢ Affectives et morales,

➢ Sociales et relationnelles,

➢ Matérielles et monétaires

II.A.2.a.3 Montrez que cette

solidarité continue d’avoir

un caractère « mécanique ».

II.A.2.a.4 En quoi ces aides

permettent-elle de maintenir

du lien social* ? En quoi à

contrario la fragilité du lien

peut aussi fragiliser

l’intégration ? Illustrez par

des chiffres pertinents

II.A.2. a.5 Montrez que

l’individualisme peut

« fragiliser » peu à peu la

structure familiale.

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b. … l’école contribue à l’intégration et à la cohésion sociale*…

Document 1

L'éducation civique, juridique et sociale est une composante maintenant établie de l'enseignement suivi par l'ensemble des élèves du lycée. Elle prend sa place dans un « parcours civique » de formation à la citoyenneté, commencé dès l'école primaire, et approfondi au collège [...] Il s'agit d'aider les élèves à devenir des citoyens libres, autonomes, exerçant leur raison critique au sein d'une démocratie dans laquelle ils sont appelés à agir. [...] ✓ En classe de seconde : « L'État de droit »

Le programme amène les élèves à se poser directement, à travers des études concrètes, la question des règles collectives qui organisent la vie de tous dans une société démocratique, les droits et les obligations des citoyens français ou étrangers sur le territoire national, en présentant les différentes dimensions du droit (droit pénal, droit public, droit administratif, droit du travail) ainsi que le rôle de la loi et de la justice. [...] ✓ En classe de première : « Les institutions, la vie politique et sociale, la nation et sa défense »

Les grandes institutions de la République doivent être comprises dans leur fonctionnement. Il est tout aussi important de les inscrire dans la vie politique et sociale avec laquelle elles s'articulent. L'analyse du rôle et de la nature des partis politiques, des syndicats, des associations diverses d'une part, du vote et des systèmes électoraux d'autre part, est un élément essentiel de la réflexion.

Source : « Programme d'enseignement d'éducation civique, juridique et sociale en classe de seconde générale et technologique », Bulletin officiel spécial n°9, septembre 2010.

Document 2

Taux de chômage selon le diplôme (en %)

Individus sortis depuis 1 à 4 ans de formation initiale

2004 2006 2008 2010 2012 2014

Diplômés du supérieur 10,4 10,1 6,1 10,7 10,0 11,5

Diplômés du 2e cycle du secondaire 17,4 18,1 16,5 22,5 23,7 24,1

Diplômés du Brevet ou pas diplômés 37,2 40,8 37,7 44,3 46,1 53,0

Ensemble 16,8 17,5 14,4 20,1 20,0 20,1

Champ : France métropolitaine ; actifs sortis de formation initiale.

Diplômes de l'enseignement supérieur : DEUG, licence, maîtrise, master, DEA, DESS, doctorat, école supérieure,

DUT, BTS, diplôme paramédical et social (infirmière, assistant social, etc.), ... ; Diplômes du 2e cycle de

l'enseignement secondaire : Bac et équivalents, CAP-BEP et équivalents, ... La France en faits et en chiffres

II.A.2.b.1 Expliquez pourquoi

l’école est considérée comme

une instance de socialisation*

II.A.2.b.2 En quoi l’école

obligatoire peut prétendre à

transmettre les bases d’une

culture* commune donc une

conscience sociale* ? Quels

liens sociaux tisse-t-elle ?

II.A.2.b.3 Quelle est la

relation statistique entre le

diplôme et l’emploi ? Dans

quelle mesure, dans une

société individualiste, cette

relation est nécessaire à la

cohésion sociale* ? Avec

quelles autres valeurs cela

peut-il être en accord ? En

quoi la légitimité de ces

valeurs peut même

s’accommoder d’un mythe

égalitaire ? (Cf. notion de

culture) II.A.2.b.4 En quoi, à

travers les points précédents,

l’école peut-elle accroître la

compréhension de la société

dans laquelle vit l’individu et

faciliter son intégration

sociale* et, partant, son

autonomie ?

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c. … et des communautés continuent de rassembler les individus autour de croyances et de valeurs partagées.

Document 1

Quelques associations en France par type

Le Conseil national de la vie associative a réalisé une étude sur les

créations d’associations. Elles se répartissent de la manière

suivante :

✓ 28 % dans le secteur de la culture, du tourisme, et des échanges

internationaux : musique, théâtre et danse, art et cinéma ;

✓ 15 % dans le secteur du loisir et de la jeunesse ;

✓ 12 % dans le secteur des sports ;

✓ 11 % dans le secteur du commerce, emploi et consommation,

associations professionnelles ;

✓ 10 % dans le secteur de la santé, action sociale et familiale,

personnes âgées ;

✓ 9% dans le secteur social (anciens combattants, associations

politiques, religieuses, de défense des immigrés et de défense

des droits de l’homme…) ;

✓ 8 % dans le secteur de la formation et de l’éducation ;

✓ 5 % dans le secteur du logement, de l’habitat et de

l’environnement ;

✓ 1 % dans le secteur de la chasse et de la pêche ;

✓ 1% dans les autres activités. Le Conseil national de la vie associative, Enquête 2011.

********************************

II.A.2.c.1 Etablir le diagramme circulaire en % de la

répartition des associations créées. II.A.2.c.2 Parmi la liste

des associations ci-dessus, relevez celles qui pourraient

reposer sur… ➢ des coutumes locales, des traditions

➢ la langue ou l’appartenance ethnique,

➢ des mouvements religieux ou spirituels

➢ une appartenance générationnelle ➢ un épanouissement personnel

Document 2

« Ce ne sont pas seulement des revendications environnementales.

Les mobilisations se jouent aussi autour de revendications liées à la

démocratie. Il y a notamment un enjeu autour de l’idée d’une égalité

absolue : tout le monde, et non les seuls élus, doit pouvoir participer

aux décisions et est fondé à les remettre en cause.

Dans les ZAD*, on voit aussi apparaître de nouveaux acteurs et de

nouvelles revendications : comme, par exemple, les naturalistes en

lutte, des personnes qui se mobilisent pour recenser les espèces

animales ou végétales menacées par ces projets. Que ce soit de la

permaculture, de l’agro-écologie ou des formes d’habitat alternatives,

l’expérimentation occupe une place centrale dans les ZAD : il s’agit de

préfigurer d’autres modes de vie, durables, décarbonés. Les zadistes

veulent préfigurer une société qui fonctionne sur d’autres bases que la

prédation des ressources naturelles. Ce ne sont donc pas uniquement

des occupations défensives ». Nicolas Haeringer** interrogé par Le Monde.fr | 14.12.2014

Propos recueillis par Camille Bordenet **Spécialiste des mouvements altermondialistes, Nicolas Haeringer analyse les

« zones à défendre » de Notre-Dame-des-Landes, Sivens et Roybon.

*Initialement l'acronyme de «Zone d'aménagement différé», l'expression est

devenue «Zone à défendre» pour les militants qui s'opposent à la construction de

projets sur des territoires considérés comme sensibles, tels que celui du projet

d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, ou encore celui du barrage de Sivens.

+ Aussi à écouter https://www.franceculture.fr/emissions/la-question-du-jour/qui-sont-les-zadistes

*************************************

II.A.2.c.3 En quoi le mouvement autour des Z.A.D. prône-t-il un style

de vie « particulier » ? En quoi cela est alors une possible source de

marginalisation pour ceux qui y participent ? de fracture sociale ?

II.A.2.c.4 Pourquoi ce mouvement peut-il aussi exercer des effets de

socialisation et d’intégration aujourd’hui … et demain ?

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Bilan : Les liens qui se tissent, fondés sur la similitude et la proximité d’origine (ex. ethnique), de lieu (régionalisme et coutumes), de

croyances (groupes religieux ou spirituels), de culture (style de vie) ou de valeurs font que l’étroitesse des relations interindividuelles est

telle que la conscience de soi de l’individu peut encore, aujourd’hui, se fondre dans un groupe dont il revêt l’identité.

Les 30 glorieuses : un basculement dans la société post industrielle ? Quelles pistes pour illustrer

Pour un individu intégré

Indicateurs → Evolution → Poids

Normes et valeurs ➢ Renforcement ➢ Emergence ➢ Déclin

Les stigmates : (-) marginalisation, déviance et exclusion (+) réaction et résistance au changement

1. Une société productiviste …

La croissance quasi ininterrompue

Evolution de l’emploi

Taux d’activité (notamment des femmes)

Travail

Accumulation (-) Inactifs / RMI – RSA

(-) Chômeurs … de longue durée

(-) Femmes au foyer

… et salariale.

Taux de salariat en hausse

Féminisation

Hiérarchie (+) Autoentreprise

2. Une société capitaliste de

marché…

Concentration ; Privatisations

FTN

Recul PCS n° 1 et n° 2 (indépendants)

Concurrence

Performance

Profit

(-) Syndicats

(-) Pauvreté

… marchande et matérialiste.

Taux d’équipement

Marchandisation (mariage ; sites de rencontre…)

Enquête sur les valeurs ? Hiérarchie des valeurs

Place du spirituel en recul

Place de l’argent, clef

d’une société marchande

(-) Délinquance et vols

(-/+) Traditionnalistes /

(-/+) réactionnaires

(-/+) Mouvements alternatifs

3. Une société moderne et

rationnelle, à la recherche

d’efficience…

Croissance intensive Gains de productivité

Evolution sectorielle de l’emploi

Sciences

Pratiques religieuses en recul

Productivité dans les

entreprises

Compétition

Performance / Réussite

(-) Religion / Folklore

(-) Vieux

(-) Handicap / Marginalité

(+) sportif (+) de haut niveau

… et individualiste (autonomie,

responsabilité, intégration,

mérite et reconnaissance …)

Taux de divorce en hausse

Taux d’activité des hommes …et des femmes

Revenus inégaux

Taux de syndicalisation en baisse

Election et abstention

Méritocratie = Ressources

acquises, non héritées

Diplôme

Popularité, reconnaissance

(-/+) Groupes communautaires

(+/-) Bénévolat

(+/-) Syndicats

(- / +) Religion / Folklore

(+/-) Handicap

L’individualisation ne s’oppose ni au lien social, ni à la solidarité d’autant qu’il s’agit d’un processus (tous les individus ne sont pas au

même stade de ce processus…) mais des conditions socioéconomiques précises doivent être réunies pour permettre aux individus de

s’individualiser sinon ce processus peut fragiliser l’individu et remettre en cause son intégration.

→B. … et de l’exclusion sociale * : l’individualisation s’accompagne également d’une fragilisation des individus.

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(I. Le primat de l’individu (l’individualisme*comme processus) …)

II. ... n’exclut pas que l’individu dépende plus étroitement de la société : une société, paradoxe apparent, plus solidaire ?

A. Modèles de l’intégration*…

1. L’intégration par le travail au cœur des sociétés « modernes » : une dimension systémique… a. Le travail contribue à la construction de l’identité sociale… ➢ Le travail est un vecteur de construction de l’identité sociale* d’un individu. Il peut se définir par rapport à ce travail et cette fonction sociale lui confère une

reconnaissance par les autres (interactions de nature variées avec l’employeur, les collègues, les clients… ou d’autres institutions telles que l’entreprise,

l’administration… donc liens sociaux*)

➢ Le travail confère à l’individu des statuts* (place occupée dans l’espace social) et donc des rôles* (attentes sociales). Socialisation* et contrôle social* sont à

l’œuvre pour favoriser l’intégration sociale* et la cohésion sociale* (connaissance de l’espace social et reconnaissance dans l’espace social).

b. … le travail assure un revenu et … ➢ Le revenu est d’abord un lien économique rattaché au travail (actif occupé) et sa contrepartie : le salaire ou revenu assimilé au profit pour les indépendants. Il

situe l’individu dans une hiérarchie (échelle des salaires, niveau de vie…)

➢ Le revenu indirect est caractéristique d’une reconnaissance institutionnelle : l’affiliation à des droits sociaux dont une partie exprime des droits acquis lors de

conflits (action politique), expression, paradoxe apparent, d’une certaine cohésion sociale (cf. chapitre sur les conflits)

➢ Remarque : La fiche de salaire est un condensé du lien social au sens large : lien social + économique + politique

c. …bien plus : un accès à diverses formes de participation sociale. ➢ L’action syndicale est une source de liens sociaux solidaires (mécaniques) ou conflictuels (organiques) dans l’entreprise et en dehors. Elle est une source de la

sociabilité* entre adhérents notamment.

➢ La sociabilité peut s’exprimer dans l’unité de production et en dehors. Des liens forts* (fréquence, intensité, nature…) et des liens faibles* peuvent se constituer.

➢ Le revenu permet la consommation qui reste la fonction première des ménages et l’utilisation principale du revenu. Cela permet de « respecter » les normes* de

consommation, d’afficher un statut* (consommation ostentatoire), de se reconnaître (groupe d’appartenance*) et de rester intégrer dans le cadre d’une société

marchande.

Bilan : Individuellement, le travail attribue un statut social * (actif, consommateur, citoyen…) et collectivement, dans des sociétés confrontées à un

pluralisme culturel croissant, le travail apparaît ainsi comme un facteur de cohésion décisif. → Appliquer les logiques « triangulaires » TP. Prof. / logiques socio.

2. … accompagnée par la persistance de formes anciennes d’intégration. a. La famille concourt encore largement à l’intégration sociale… ➢ Etablissant un lien fort, la famille reste une instance pourvoyeuse de ressources sociales essentielles à l’intégration. Elle reste une structure du cadre social.

➢ La solidarité y reste largement mécanique du fait des modalités de socialisation, du contrôle social. L’individualisme ne la restructure que lentement.

➢ b. … l’école contribue à la cohésion sociale*… ➢ Comme instance de socialisation, elle intègre tous les individus qu’elle reconnaît à travers son accès libre, les diplômes qu’elle distribue.

➢ Elle fait système avec d’autres institutions formelles (Etat, droit…) ou informelle (culture : Histoire, langue, mythes…) qu’elle fait connaître voire reconnaître.

➢ Elle peut ainsi participer à la constitution d’une conscience collective* et devient un acteur de la cohésion sociale.

c. … des communautés continuent de rassembler les individus autour de croyances et de valeurs partagées. ➢ L’identité sociale des individus peut aussi s’affirmer dans l’intégration au sein de groupes d’appartenance ou de référence (reconnaissances réciproques)

➢ Cela peut se faire en adhérant au cadre social mais aussi, dans une certaine mesure, en contestant ses évolutions.

Bilan : Le primat de l’individu ne fait pas disparaître les liens forts et peut aussi multiplier les possibilités de liens faibles. Il est donc compatible avec

l’intégration et la cohésion sociale cependant il peut aussi fragiliser l’individu… (→ B.)