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saison 2004 - 2005 Théâtre du Nord 4 place du Général de Gaulle BP 302, 59026 Lille cedex. www.theatredunord.fr Réservations: 03 20 14 24 24 Administration: 03 20 14 24 00 Contact presse Isabelle Demeyère : 06 62 00 13 17 [email protected] 1

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saison 2004 - 2005

Théâtre du Nord 4 place du Général de Gaulle BP 302, 59026 Lille cedex. www.theatredunord.fr Réservations: 03 20 14 24 24 Administration: 03 20 14 24 00

Contact presse Isabelle Demeyère : 06 62 00 13 17 [email protected]

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La saison dernière a été marquée par l’écriture forte et multiforme de Shakespeare et le foisonnement des six mises en scène du cycle Shakespeare de près ou de loin. Que faire après ? Peter Brook va nous offrir une des plus belles transitions que l’on puisse imaginer car il a marqué d’une façon indélébile l’art de la mise en scène shakespearienne et a aussi transformé notre vision de ce que peut être le théâtre. Aujourd’hui, pour sa nouvelle création, Tierno Bokar, il tourne son regard vers l’Afrique qu’il connaît bien et les souvenirs d’enfance d’un homme remarquable, Amadou Hampaté Bâ. Ce projet, qui anime Peter Brook depuis des années, ouvrira notre saison, et marquera l’aboutissement de notre partenariat avec Lille 2004 Capitale européenne de la culture. Comme les précédentes, cette nouvelle saison donnera toute leur place aux écritures contemporaines avec le Québécois Daniel Danis, avec Jean-Luc Lagarce, Gildas Milin et Harold Pinter, un auteur que j’aborde pour la quatrième fois. Elle nous permettra aussi de partager les langages scéniques de metteurs en scènes de générations bien différentes, passant des univers de Peter Brook, Bernard Sobel ou Jean-Pierre Vincent à ceux de Christophe Rauck, de Frédéric Fisbach ou de Vincent Goethals. Elle témoignera également d’aventures singulières comme celle d’Alain Milianti et son projet d’associer différentes cultures autour de la Penthésilée de Kleist, ou celle de Guy Alloucherie qui emprunte à plusieurs formes du spectacle vivant pour saisir ses souvenirs autobiographiques dans le bassin minier, celle encore de Stéphane Braunschweig qui nous entraîne dans le rare voyage initiatique qu’est le Brand d’Ibsen. Dans un autre registre, pour clore la saison, Jean-Claude Berutti présentera dans un délire campagnard une œuvre peu connue de Roger Martin du Gard, La Gonfle, farce paysanne désopilante. La création reste au centre de la vie d’un théâtre comme le nôtre, particulièrement au moment où la vie des artistes est menacée de précarité. Cette saison proposera deux projets dont les initiateurs sont des acteurs, Anne Caillère et Michel Bompoil, qu’on a pu voir tous les deux dans Le Quatuor d’Alexandrie. L’un comme l’autre portent en eux l’intense besoin de partager les textes qui les ont marqués. Ils démontrent de façon lumineuse que l’interprète peut aussi être créateur. Je pense qu’il est essentiel d’accompagner de telles ambitions. Que faire donc après Shakespeare ? Un théâtre à l’écoute du monde, reflet de la diversité de la vie même. Stuart Seide Lille, juin 2004

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Saison 2004/2005

Tierno Bokar du 30 septembre au 14 octobre - Grande salle, Lille d'après Vie et enseignement de Tierno Bokar, Le Sage de Bandiagara création en France D’après Amadou Hampaté Bâ Mise en scène Peter Brook Cendres de cailloux du 4 au 14 novembre - Idéal, Tourcoing de Daniel Danis, mise en scène Vincent Goethals Un homme est un homme du 17 au 25 novembre - Grande salle, Lille de Bertolt Brecht, mise en scène Bernard Sobel Derniers remords avant l'oubli du 6 au 15 janvier - Grande salle, Lille de Jean-Luc Lagarce, mise en scène Jean-Pierre Vincent Moonlight du 13 janvier au 4 février - Idéal, Tourcoing de Harold Pinter, mise en scène Stuart Seide création Le Dragon du 20 au 29 janvier- Grande salle, Lille de Evgueni Schwartz, mise en scène Christophe Rauck

Penthésilée du 23 au 27 février - Grande salle, Lille de Heinrich von Kleist, mise en scène Alain Milianti en russe, surtitré Clara 69 du 2 au 13 mars – Petite salle, Lille de Gildas Milin, mise en scène Anne Caillère création Les Sublimes du 3 au 13 mars – Idéal, Tourcoing direction artistique et mise en scène Guy Alloucherie L'illusion comique du 16 au 25 mars – Grande salle, Lille de Corneille, mise en scène Frédéric Fisbach Brand du 1er au 9 avril – Grande salle, Lille de Henrik Ibsen, mise en scène Stéphane Brauschweig Le Visa Tarkovski du 27 avril au 13 mai – Petite salle, Lille d'après le journal d'Andreï Tarkovski, création Adaptation et mise en scène Joël Jouanneau et Michel Bompoil La Gonfle du 10 au 21 mai – Idéal, Tourcoing de Roger Martin du Gard, mise en scène Jean-Claude Berutti

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Tierno Bokar d'après Vie et enseignement de Tierno Bokar, Le Sage de Bandiagara de Amadou Hampaté Bâ Mise en scène : Peter Brook Adaptation théâtrale : Marie-Hélène Estienne

Musique: Toshi Tsuchitori, Antonin Stahly Lumière : Philippe Vialatte avec : Habib Dembélé, Rachid Djaïdani, Djénéba Koné, Sotigui Kouyaté, Bruce Myers, Yoshi Oïda, Abdou Ouologuen, Hélène Patarot, Dorcy Rugamba, Pitcho Womba Konga. Coproduction C.I.C.T. / Théâtre des Bouffes du Nord, Ruhr Triennale, Forum Barcelona 2004, Théâtre du Nord – CDN Lille Tourcoing avec Lille 2004 Capitale Européenne de la Culture, Mercadante Teatro Stabile di Napoli, Spielzeiteuropa – Berliner Festspiele, Wiener Festwochen Gesellschaft m.b.H. Avec le soutien de l'Institut français de Fès Spectacle créé le 6 juillet 2004 à Duisburg (Allemagne) dans le cadre de la Ruhr Triennale

Peter Brook a fait la connaissance du grand écrivain malien Amadou Hampaté Bâ dans les années 70. Il rend ici hommage à ce chantre de la tradition orale africaine à travers l’évocation de son maître, Tierno Bokar, qui l’initia au soufisme, cette variante philosophique et spirituelle de l’Islam attachée aux valeurs de tolérance et de paix. Pour ce voyage théâtral au pays de l’esprit, Peter Brook retrouve quelques-uns de ses plus anciens compagnons des Bouffes du Nord : Bruce Myers, Yoshi Oïda, Sotigui Kouyaté… du 30 septembre au 14 octobre, Grande salle, Lille

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À propos de Tierno Bokar

Tierno Bokar recherchait la difficulté pour savoir s’il possédait lui-même la patience et l’endurance qu’il enseignait aux autres. Un jour il a dit : « Je demande à Dieu qu’au moment de ma mort j’aie plus d’ennemis à qui je n’aurai rien fait, que d’amis » Parole terrible, lorsque l’on songe à la solitude de ses derniers jours. Il a dit aussi : « 7Personnellement, je ne m’enthousiasme que pour la lutte qui a pour objet de vaincre en nous nos propres défauts. Cette lutte n’a rien à voir, hélas, avec la guerre que se font les fils d’Adam au nom d’un dieu qu’ils déclarent aimer beaucoup, mais qu’ils aiment mal, puisqu’ils détruisent une partie de son œuvre ». Ces paroles sont sorties d’une modeste case de terre séchée au cœur de l’Afrique noire en 1933. Qui était Tierno Bokar ? C’est le grand écrivain peul Amadou Hampaté Bâ qui nous a transmis dans son livre, Le Sage de Bandiagara, la vie et l’enseignement de son maître, de cet homme humble et extraordinaire. À travers son récit, nous entrons dans une Afrique traditionnelle et animiste, imprégnée par l’Islam, secouée par le colonialisme et les luttes intestines. À partir d’un minuscule désaccord sur le sens du chiffre 11 opposé au chiffre 12, s’installent des conflits impitoyables qui amènent des massacres et créent des martyrs. Ces événements tragiques finissent par lier le petit village africain aux plus hautes décisions politiques de la Deuxième Guerre mondiale. Ce thème éclaire plus que jamais une question qui concerne aujourd’hui le monde entier, la violence et l’intolérance. Le théâtre doit être très proche de nous pour nous concerner et très inattendu pour éveiller notre imagination. Tierno Bokar réunit ces deux conditions. Peter Brook

Amadou Hampaté Bâ

Le grand écrivain malien était tout à la fois historien, ethnologue, philosophe et théologien. Né en 1901 au Mali, au cœur du pays Dogon, Amadou Hampaté Bâ fréquente parallèlement, à Bandiagara, l’école française et l’école coranique où il reçoit l’enseignement spirituel de Tierno Bokar. Nommé « écrivain auxiliaire temporaire » à Ouagadougou, en Haute-Volta, il occupera ensuite différents postes dans l’administration coloniale. Nommé ambassadeur du Mali en Côte d’Ivoire au lendemain de l’indépendance de son pays en 1968, il mourra à Abidjan en 1991, laissant derrière lui une œuvre considérable. C’est à lui qu’on doit la célèbre formule: « En Afrique, chaque vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle ».

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Cendres de cailloux de Daniel Danis mise en scène : Vincent Goethals

Collaboration artistique : Serge Bagdassarian Scénographie : Jean Haas Lumières : Pierre Lemoine Chorégraphie : Jean-Philippe Costes-Muscat Costumes : Dominique Louis Univers sonore : Bernard Valléry Maquillages : Catherine Nicolas avec : Olivier Bony, Anne Conti, Marie Lecomte, Alexandre Trocki Production Théâtre en Scène Coproduction : Théâtre du Nord, Compagnie de l’Oiseau Mouche, Centre Dramatique National de Besançon En collaboration avec Le Bateau Feu - Dunkerque, Le Carré Magique - Lannion, La Comédie de Saint-Etienne, Le Fanal - Saint-Nazaire, le Festival d’Avignon, l’Hippodrome - Douai et Scènes du Jura - Lons le Saunier.

Après Le Chemin des passes dangereuses en 1999 et Les Mains d’Edwige au moment de la naissance en 2001, Vincent Goethals poursuit son exploration de la « parlure » haute en couleurs du théâtre québécois contemporain. Où l’on retrouve le souffle lyrique des gens ordinaires écartelés entre la passion, les deuils et la pulsion de vie sous la plume cette fois de Daniel Danis, auteur actuellement en résidence d’écriture en France, au Théâtre de la Colline

Le texte de la pièce est publié aux Editions Actes Sud Papiers

du 4 au 14 novembre 2004, Idéal, Tourcoing

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Dire en tension

Il y a sept ans, Clermont s’est réfugié à la campagne avec sa fille de onze ans, Pascale, pour tenter d’y surmonter la perte de sa femme sauvagement assassinée en ville. Là, sur une terre abandonnée où coule la rivière-aux-pierres, le veuf taciturne et silencieux comme une roche s’abrutit de travail en retapant la ferme et en vidant la cave de ses cailloux… Mais Shirley, égérie sulfureuse d’une bande de « paumés », d’écorchés, s’est juré d’ouvrir une brèche dans la carapace de cet homme meurtri. Elle va, bien malgré elle, remettre en branle la roue du destin et tenir « ce putain de pacte » qui la lie à la vie à la mort contre l’amour. Oratorio pour quatre personnages-coryphées, Cendres de cailloux fait chanter les fantômes d’un drame qui a déjà eu lieu. Daniel Danis s’emploie dans une langue poétique, charnelle et rythmique, à gratter jusqu’à la moelle l’illusion d’une existence pacifiée. La scène est dès lors sommée de reconquérir sa fonction radicale de dire, sans ménagement mais toujours en tension, les mystères infinis des passions qui nous animent, nous traversent et nous détruisent tout à la fois. Vincent Goethals

Daniel Danis

Né en 1962 à Rouyn-Noranda, ville minière du Québec, Daniel Danis retient de son adolescence à Québec l’emprise poétique et imagée de la religion, la part de rêve qu’elle a excitée en lui et la décision de s’embarquer à 18 ans pour Haïti, comme missionnaire laïque. Dès le début des années 1990, la reconnaissance du jeune auteur est immédiate dans l’ensemble de la francophonie avec Cendres de cailloux, sa deuxième pièce, suivie de Le Langue-à-Langue des chiens de roches et de Celle-là respectivement créées en France par Michel Dydim et Alain Françon qui créera par la suite Le Chant du Dire-Dire en 1999. Vincent Goethals avait déjà quant à lui créé la même année au Grand Bleu Le Pont de pierres et la peau d’images en 1999.

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Un homme est un homme de Bertolt Brecht mise en scène : Bernard Sobel

Collaboration à la mise en scène : Michèle Raoul-Davis Traduction : Bernard Chartreux, Eberhard Spreng et Jean-Pierre Vincent Décor : Titina Maselli Costumes et accessoires : Jacqueline Bosson Réalisation des costumes : Odile Mahoudeau Réalisation sonore : Bernard Vallery et Francine Ferrer Lumière : Jean-François Besnard avec Michel Bompoil, Pascal Bongard, Eric Caruso, Eric Castex, Mohamed El Hayani, Farid Fadavi, Christine Gagnieux, Matthias Girbig, Denis Lavant, Jérémie Lippmann, Damien Witecka Production : Théâtre de Gennevilliers Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National Avec le soutien de la ville de Gennevilliers, du Conseil Général des Hauts-de-Seine et de la Région Ile-de-France Spectacle créé au Festival d’Avignon du 14 au 25 juillet 2004

Brecht a vingt-six ans quand il écrit, sur le mode de la farce, cette histoire de soldat dépossédé de son identité et de son nom, comme une métaphore de l’aliénation du petit homme passif et impuissant, ballotté par les exigences monstrueuses d’une société marchande et guerrière. Bernard Sobel a de nouveau choisi Denis Lavant – le sautillant Ubu que nous avions accueilli en 2001 – pour renouer avec son ancienne complicité brechtienne, le fil rouge de toute son histoire de théâtre. du 17 au 25 novembre 2004, Grande salle, Lille

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Un chantier toujours ouvert

Monter Un homme est un homme aujourd’hui, quinze ans après la chute du mur de Berlin, alors que toutes les utopies du siècle écoulé semblent appartenir au domaine des songes – ou du cauchemar, c’est selon – c’est revenir mettre ses pieds dans les pas de l’encore jeune auteur Brecht. Confronté lui aussi à un réveil brutal – l’après-guerre de 14-18. Brecht écrit Un homme est un homme sur les ruines de l’humanisme bourgeois : ce massacre de masse de la jeunesse du continent, cette violation généralisée des valeurs du monde occidental, cette remise en cause de l’ordre du monde ancien : redécoupage géographique des pays, changements brutaux des régimes politiques, bouleversement des hiérarchies sociales, tout cela le conduit – avec d’autres – à essayer de penser l’Homme dans des termes nouveaux et d’imaginer les conditions nécessaires à un nouveau départ. Galy Gay sort de chez lui un beau matin pour faire les courses, laissant madame à la maison. Et le petit bonhomme de rien du tout, après une certaine rencontre et toute une série de métamorphoses et d’épreuves, se transforme en un chef de guerre accompli. Transformation peut-être moralement critiquable, mais très avantageuse du point de vue de l’intéressé. Cette issue n’a pas manqué d’embarrasser Brecht. Notre génération a elle aussi rêvé de cet homme nouveau qui n’est jamais nulle part advenu. Et aux ruines de l’humanisme bourgeois sont venues s’ajouter celles de l’humanisme communiste. Le « vieil homme » est de retour comme jamais, l’obscurantisme religieux revendique avec sa visibilité une respectabilité et une reconnaissance publique, l’insécurité économique et sociale fait retour dans nos sociétés privilégiées, les inégalités de revenus sont de nouveau celles qui existaient avant 1914, l’homme paraît indécrottablement voué à la répétition. Dans ce contexte, il nous a semblé utile de revenir à cette expérimentation théâtrale d’un jeune homme du début de l’autre siècle, pour reprendre avec son aide, et dans l’incertitude, un chantier toujours ouvert. Michèle Raoul-Davis

Bernard Sobel

Stagiaire au Berliner Ensemble dès 1957, Bernard Sobel y réalisa en 1960 sa première mise en scène d’une pièce de Brecht, L’Exception et la règle avant d’être détaché comme assistant auprès de Jean Vilar pour sa mise en scène d’Arturo Ui. Il fonde en 1963, l’Ensemble Théâtral de Gennevilliers, promu vingt ans plus tard Centre Dramatique National, lieu dans lequel il entretient avec l’œuvre de Brecht un dialogue assidu : Homme pour homme, déjà, en 1970, Têtes rondes et têtes pointues en 1973, Le Fragment Fatzer en 1981, La bonne âme de Se Tchouan (avec Sandrine Bonnaire) en 1990 et La Mère d’après Gorki (avec Maria Casarès) en 1991. Bernard Sobel est aussi, réalisateur de télévision, ainsi que directeur de publication de la revue Théâtre/Public.

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Derniers remords avant l’oubli de Jean-Luc Lagarce mise en scène : Jean-Pierre Vincent

Dramaturgie : Bernard Chartreux Décor : Jean-Paul Chambas Costumes : Patrice Cauchetier Lumières : Alain Poisson Son : Philippe Cachia avec Anne Benoit, Patrick Catalifo, Roxane Cleyet-Merle, Jean-Charles Dumay, Eric Frey, Luce Mouchel Coproduction : Studio Libre, Odéon-Théâtre de l’Europe

Autour d’une maison à vendre, comme une moderne « Cerisaie », un trio amoureux nostalgique de la vie communautaire et des utopies de 68, se retrouve vingt ans plus tard, chacun flanqué des partenaires de sa nouvelle vie. A trop vouloir solder leurs comptes, ils s’entre-déchirent. Après Les Prétendants en 2003, c’est la deuxième fois en quelques mois que Jean-Pierre Vincent aborde l’écriture subtile, sensible et drôle de cet immense auteur trop tôt disparu.

du 6 au 15 janvier 2005, Grande salle, Lille

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Comme un artifice scandaleux

Les pièces de Jean-Luc Lagarce – celles du milieu des années 80, Les Prétendants, Derniers remords racontent des histoires bien sûr, mais nouées de mystères ordinaires. On ne connaîtra jamais (et qu’importe ?) la clef des énigmes posées au départ, parsemées ici et là. Pas plus que dans les bonnes familles françaises, malgré notaires, curés et flics. Par différence avec la fiction télévisuelle banale, les énigmes ne sont pas là pour être résolues, mais pour être racontées. Derniers remords raconte une histoire mais la matière première de son intérêt est le furieux travail de lutte avec (contre) la langue pour parvenir à vivre cette histoire. Pour vivre ensemble, il faut bien parler, et c’est là que tout le mal commence. Parler d’argent, comme parler d’amour chez Marivaux, est un exercice acrobatique périlleux. Donc, on fait tout pour en parler en n’en parlant pas… Le décor du peintre Chambas : une sorte de poème sur la pièce, un paysage mental, assurant la circulation des langages et la liberté des acteurs. Pour présenter Lagarce, il faut à la fois suffisamment d’éléments réels pour que l’histoire ait son poids, et suffisamment d’abstraction, de poésie, pour que l’imaginaire décolle et que les acteurs puissent adopter successivement plusieurs modes de présence. Pour éviter le plat réalisme des murs et une image qui se refermerait sur elle-même. Chambas est parti de la notion de nature, celle qui est représentée dans Le Déjeuner sur l’herbe de Manet. Là aussi, deux jeunes hommes et une femme sont posés dans une nature comme un artifice scandaleux. Anti-nature en fait. Les citadins de Lagarce ne sont pas très naturels même s’ils sont vrais… Jean-Pierre Vincent

Jean-Luc Lagarce

Né en 1957 à Héricourt (Haute-Saône), Jean-Luc Lagarce a animé de 1980 à 1995 avec François Berreur et Mireille Herbstmeyer, la compagnie « La Roulotte » implantée à Besançon. Acteur, metteur en scène, vidéaste, il a surtout laissé en tant qu’écrivain une œuvre considérable. Parmi les titres les plus connus, tous publiés aux Solitaires Intempestifs, les éditions qu’il a lui-même fondées et que dirige aujourd’hui François Berreur, on retiendra particulièrement Retour à la citadelle, Juste la fin du monde, Le Pays lointain, Histoire d’amour, Music hall, Nous les héros, Les Prétendants, J’étais dans la maison et j’attendais que la pluie vienne, et Le Voyage à la Haye. Il est mort du sida en 1995, une maladie qui, à l’instar de quelques autres auteurs de sa génération – Bernard Marie Koltès, Hervé Guibert…-, a profondément infléchi, dans les dernières années de sa vie, son écriture et sa vision du monde.

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Moonlight de Harold Pinter mise en scène : Stuart Seide

Traduction : Eric Kahanne Décor : Charles Marty Costumes : Fabienne Varoutsikos Lumière : Olivier Oudiou Son : Marc Bretonnière Maquillages et coiffure : Catherine Nicolas Avec Anne Caillère, Rodolphe Congé, Alain Rimoux, Stanislas Stanic (distribution en cours) Un spectacle du Théâtre du Nord

Après Le Retour, L’Anniversaire, et Le Gardien (en 2001 à l’Ancien Hospice de Tourcoing), Moonlight est la quatrième pièce de Pinter mise en scène par Stuart Seide. On y retrouve, terrorisés par les anathèmes d’un patriarche agonisant, les partenaires dispersés d’une famille pourtant unie par la pensée, dont le psychodrame poétique s’avère troué d’énigmes et de secrets, d’incertitudes et de non-dits.

du 13 janvier au 4 février 2005, Idéal, Tourcoing* *voir aussi la semaine Pinter p. 33

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Secrets de famille

D’abord il y a le père, Andy, ancien fonctionnaire qui a voué sa vie à la rigueur et à la discipline. Cloué sur son lit dans les instants qui précèdent l’agonie, en guerre contre le monde et l’injustice de la mort, il éructe et tonne, partagé entre l’inquiétante majesté du Dieu courroucé de l’Ancien Testament et la mesquinerie trop humaine du petit tyranneau domestique. À ses côtés, sa femme, Bel, mi-docile mi-rebelle, s’agite et temporise, résiste aussi. En dépit de l’insistance pressante du père, les deux fils ne sont pas là. La scène nous les montre pourtant, en simultané, dans leur monde à eux, nourrissant leur mythomanie d’un étrange mélange de dépression et de surexcitation. Tout est bon pour différer l’ultime rendez-vous réconciliateur. Pas très loin de là, il y a aussi l’inévitable couple d’amis: lui est réduit à sa seule identité d’ancien arbitre de football amateur, elle est plus intrigante, dans son énigmatique séduction universelle, ou peut-être par le fantasme qu’elle en suscite. Le clou du mystère vient pourtant des apparitions évanescentes d’une jeune fille au clair de lune – apparitions somnambuliques, fantomatiques. Tout est étrange et mystérieux dans cette pièce relativement récente de Pinter. La fragmentation brève des tableaux, la simultanéité des lieux et des actions dramatiques, l’indécision permanente de ce qui se dit et se contredit, nous emmènent un peu plus loin encore dans ce qui fait la singularité de l’écriture pintérienne: une écriture trouée, dévorée par le doute et le mystère, en l’occurrence le ou les secrets d’une famille unie par le lien affectif et l’obsession de la pensée, mais dispersée, éclatée par des accidents et des blessures de la vie auxquels nous n’avons que partiellement accès. Une écriture enfin où la poésie la plus symboliste et la plus onirique ne craint pas de côtoyer la trivialité du quotidien, et où l’humour ravageur s’accorde volontiers aux situations les plus tragiques, ce qui fait dire à Stuart Seide : « s’aventurer chez Pinter, c’est passer de l’acidité la plus crue aux subtilités les plus délicates ». Yannic Mancel

Harold Pinter

Né en 1930 à Hackney, quartier populaire de Londres, Pinter commence dès l’Après-guerre une carrière d’acteur puis écrit ses premières pièces (La Chambre, Le Monte-plats, L’Anniversaire, Une petite douleur...) dès la fin des années 50. Enrôlé par la critique britannique dans le mouvement des « angry young men » (les « jeunes gens en colère », parmi lesquels Osborne, Wesker, Bond) puis désigné malgré lui comme chef de file des théâtres de l’absurde, il poursuit néanmoins une œuvre singulière (Le Gardien, Le Retour...) qui se développe par l’écriture de scénarii pour Joseph Losey (The Servant, Le Messager, Accident...) et plus récemment Karl Reisz (La Maîtresse du lieutenant français). Parmi ses pièces les plus jouées, on peut également citer La Collection, L’Amant, C’était hier, No man’s land.

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Le Dragon de Evgueni Schwartz mise en scène : Christophe Rauck

Nouvelle traduction : Simone Sentz-Michel Scénographie : Kristos Konstantellos Costumes : Coralie Sanvoisin Lumières : Jean-Michel Bauer Musique : Marc Barnaud et Arthur Besson Mise en mouvement : Claire Richard Avec : John Arnold, Myriam Azencot, Lise Boucon, Lorène Claudel, Laurent Clauwaert, Olivia Côte, Marie Fayet, Valérie Gasse, Philippe Hottier, Martial Jacques, Jean-Philippe Meyer, Marie Normand, Juliette Plumecocq-Mech, Nicolas Sotnikof (distribution en cours) Production du Théâtre du Peuple – Maurice Pottecher Le jeune directeur du Théâtre du Peuple de Bussang (Vosges) a choisi de nous faire rire et de nous émerveiller avec ce conte allégorique et fantastique inspiré de légendes médiévales, que le poète russe Evgueni Schwartz adapta pour la scène dans les derniers instants de la Deuxième Guerre mondiale, à l’heure où les dictatures se partageaient sauvagement l’Est et l’Ouest de l’Europe.

du 20 au 29 janvier 2005, Grande salle, Lille

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La foi dans un monde meilleur

Un jeune homme va par amour et parce que c’est son métier, libérer de l’oppression d’un dragon une ville et tous ses habitants. Vainqueur au combat mais grièvement blessé, notre héros professionnel, devra abandonner la cité aux pouvoir carnassiers du bourgmestre et de son fils. Sur fond d’humour et de fantaisie, Evgueni Schwartz décortique pour notre plus grand plaisir les peurs et les fantasmes d’une population soumise à la tyrannie d’un monstre. Avec le dragon et ses différentes transformations, l’auteur nous met en garde contre nous-même. La bête est en nous, elle est prête à nous envahir à tout moment. Auteur de l’époque soviétique, Evgueni Schwartz se méfie des grandes idéologies. Seul l’amour et la foi dans un monde meilleur vont permettre à Lancelot de venir à bout de tous les dragons que la tyrannie aura engendrés. Christophe Rauck

Evgueni Schwartz

Né en 1896 à Kazan, Evgueni Schwartz, après des études de droit à Moscou, se fixe à Petrograd (devenu en 1924 Leningrad, puis de nouveau Saint-Petersbourg) où il s’intègre à des groupes littéraires et commence à collaborer avec des revues pour enfants. Il y revisite, dans des adaptations modernes, d’anciens contes de fées empruntés à la tradition orale, à Perrault, à Grimm ou à Andersen. Le théâtre ne viendra que plus tard, dans les années 30, avec trois pièces majeures, trois farces politiques à forte densité satirique et chaque fois traitées comme des allégories contemporaines : Le Roi nu (1934), L’Ombre (1940), et surtout Le Dragon (1944) écrite l’année qui suit la bataille de Stalingrad. Le propos résolument antitotalitaire, soutenu par une ambiguïté savamment entretenue qui renvoie parfois dos à dos nazisme et stalinisme, exposa cette œuvre à la censure jusqu’au début des années 60.

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Penthésilée de Heinrich von Kleist mise en scène : Alain Milianti Chorégraphie : Josef Nadj Spectacle en langue russe, surtitré

Scénographie : Giulio Lichtner Lumière : Joël Hourbeigt Musique de scène : Jefferson Lembeye Costumes : Patrice Cauchetier Masques : Cécile Kretschmar Chef de chœur : André Litolff Avec les artistes issus du Conservatoire national supérieur de Saratov – Russie (direction artistique Anton Kouznetsov) Nikita Bezroukov, Vera Ermakova, Vladimir Karpo, Alexandre Kasparov, Nikita Koudryavtsev, German Magnousov, Arina Malkova, Julia Melnikova, Tatiana Pykhonina, Anastassia Shatalina, Marina Soukontseva, Ksenia Tchebatourkina, Grigory Tchernyavski, Elena Zhilova Coproduction : Le Volcan, Scène Nationale du Havre ; Théâtre National Drama Académique de Saratov ; Théâtre du Nord. Avec le soutien de la Culture de la Région de Saratov, du Conservatoire National Supérieur de Saratov, de l’AFAA / Ministère des Affaires Etrangères et de l’Ambassade de France à Moscou. Alain Milianti, qui fit ses débuts de metteur en scène à La Salamandre dans les années 80, nous revient avec cet épisode peu connu de la Guerre de Troie qui unit, dans l’incandescence du duel à mort et de la passion amoureuse, le bouillonnant chef grec Achille et la redoutable reine des Amazones. Développant depuis plusieurs années des relations artistiques étroites avec la Russie, Alain Milianti dirige ici un groupe de jeunes acteurs russes issus de l’Académie de Saratov et s’est adjoint pour cela la complicité du chorégraphe Josef Nadj. du 23 au 27 février 2005, Grande salle, Lille* *voir aussi la semaine russe p. 33

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La foule des rêves

Julien Gracq, le poète traducteur de Kleist, nous met sur la voie : « Penthésilée ne signifie rien avec précision : on perdrait son temps à essayer de cerner son « message » . Le contour des personnages cerne moins des êtres séparés qui bougent et se détachent qu’une foule de figures du rêve qui essaient confusément de nous donner signe de vie à travers des silhouettes mystérieusement expressives . » Penthésilée est parsemée de scènes somnambuliques, de rêves éveillés qui donnent à cet univers un caractère nocturne. Entre veille et sommeil, tous les personnages n’appartiennent pas au même monde, comme s’ils étaient ici mais ailleurs également. Il y a même quelque chose d’halluciné chez Penthésilée quand elle se croit chez les morts. Nulle pathologie mentale : « Je n’étais pas aussi folle qu’il a semblé » dit-elle, il faut la croire ! Amoureuse et guerrière, elle évolue entre les vivants et les morts. Tous traversés par la mort qu’ils reçoivent ou qu’ils donnent, il se tiennent, tous, entre ces deux mondes. « L’amour et la mort. Ces deux termes s’associent très vite quand l’un est écrit » dit Jean Genet à propos des jeunes combattants qu’il associe précisément à Achille. Car ce sont toujours de très jeunes gens qui meurent sur les champs de bataille ; ce sont aussi de très jeune gens qui vivent l’amour comme une histoire de vie ou de mort. La jeunesse caractérise les personnages de Kleist. Leur inexpérience amoureuse est flagrante ; c’est leur première histoire d’amour même s’ils savent tout de la mécanique sexuelle. D’où leur maladresse qui, on le sait depuis Marivaux, est l’un des plus grands obstacles à l’amour. J’ai tout appris de l’amour avec Penthésilée, nous dit Elias Canetti qui en savait chaque mot, chaque syllabe par cœur. Puissions-nous seulement en apprendre un peu sur nous en nous ouvrant, sans crainte ni réserve aux personnages de Kleist. Alain Milianti

Alain Milianti

Après des études de philosophie à Aix-en-Provence, Alain Milianti rejoint le Théâtre de la Salamandre à Tourcoing comme dramaturge, puis comme metteur en scène. Il y réalise sa première mise en scène de théâtre, Cacodémon Roi de Bernard Chartreux, à Lille en 1984. Nommé directeur du Volcan, scène nationale du Havre, il y réalise entre autres les mises en scène de Quatre heures à Chatila de Genet, Le Legs, L’Epreuve et Les Fausses confidences de Marivaux, Sainte Jeanne des Abattoirs de Brecht et Hedda Gabler d’Ibsen. Il développe depuis plusieurs années un dialogue artistique original entre Le Havre et la Russie : avec Piotr Fomenko et son Atelier de Moscou ainsi qu’avec Anton Kouznetzov et son Académie de Saratov.

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Clara 69 de Gildas Milin conception : Anne Caillère

Collaboration artistique : Vincent Dissez Collaboration scénographique : Sigolène de Chassy Son : Olivier Renouf Lumière : Gilles Gentner Production : Théâtre du Nord 69, c’est l’année de naissance de Clara, une jeune « braqueuse » condamnée pour meurtre peut-être, ou pour un simple vol de livres. Derrière le quotidien carcéral – les fouilles, les douches obligatoires, la brutalité…– , il y a par petites touches l’évocation du passé, l’appel du dehors – la nature, la forêt –, et surtout, obsessionnel et lancinant, le mal de ventre… Les spectateurs du Théâtre du Nord retrouveront Anne Caillère, déjà repérée dans Le Jeu de l’amour et du hasard, Le Quatuor d’Alexandrie et Lisa I et II.

du 2 au 13 mars 2005, Petite salle, Lille

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Une caresse pour le monde

Clara, ce prénom tout d’abord, limpide, et posé dessus comme un tatouage, ce titre Clara 69 pour avancer masquée, pour travailler à aggraver son monde, pour voir les merveilles – un flic sans loi quelque part qui est aussi un ange gardien – un mal de ventre qui n’en finit pas – les paroles d’une chanson chantée comme ça et qui reviennent – ou alors des extraits des Evangiles – Fleury-Mérogis près de Paris, au mitard – les filles du Daim, les sœurs – une forêt désertée depuis longtemps – ce mal de ventre, toujours – quatre yeux en disques laser pour un viol – du rouge – vingt-sept ans, déjà – être perdue dans ses cheveux – appeler parce que ça tue – sortir de soi, vouloir renouer L’écriture de Gildas Milin capte des forces, des énergies, des électricités. Ce sont les mouvements de décharge verbale, les dérapages délirants qui m’étonnent dans son théâtre, la façon qu’a le langage d’entrer en tachycardie. Dans ce très court texte ( treize poèmes, ce pourraient être treize « songs »), l’isolement dramatique de la figure-Clara dans l’enceinte serrée d’une cellule disciplinaire et dans l’enveloppe étroite d’un corps souffrant, est un moyen pour l’auteur, comme une épure, d’attirer notre attention aux contours de la parole pour mieux en capturer l’intensité vitale. Clara 69 m’intéresse pour les mêmes raisons qui, dans la production de fictions contemporaines, me portent du côté des photographies de Nan Goldin ou des romans de Joyce Carol Oates : l’instinct et le processus d’empathie. A quelle distance poser le sujet ? A quelle distance du sujet se poser ? Dans quel degré de complicité ? Car Clara 69 porte un rêve, une dimension, le projet d’une coïncidence : déposer une caresse pour le monde. Anne Caillère

Gildas Milin

Après des études d’arts plastiques et de recherches sonores, Gildas Milin intègre le Conservatoire National d’Art Dramatique. Il y suit les cours de Philippe Adrien et de Stuart Seide qui l’engageront plus tard dans leurs mises en scène – on se souvient d’Aston, le jeune homme électrochoqué du Gardien de Pinter à l’Hospice de Tourcoing –, de même que Jean-Pierre Vincent, Bernard Sobel, Cécile Garcia-Fogel, Julie Brochen, Michel Didym et Alain Françon qui, au Théâtre National de la Colline, entend développer avec lui une complicité durable. Egalement auteur et metteur en scène de ses pièces, Gildas Milin a créé L’Ordalie (1995), Le Triomphe de l’échec (1996), La Troisième Vérité (Berlin, 1997), Le Premier et le dernier (Tourcoing, 2000) et Anthropozoo (Lille, 2003). Clara 69 est un monologue autonome enchâssé au centre du Triomphe de l’échec.

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Les Sublimes Cie Hendrick Van der Zee mise en scène : Guy Alloucherie

Dramaturgie, création sonore, assistante à la mise en scène : Martine Cendre Chorégraphie : Howard Richard & Marie Letellier Conception technique, lumière : Frantz Loustalot Création vidéo : Sophie Oswald Avec : Lionel About, Guy Alloucherie, Frédéric Arsenault, Camille Blanc, Carole Courtois, David Ferrasse, Damien Fournier, Alexandre Fray, Peter James, Marie Letellier, Mathilde Van Volsem, Mélissa Von Vepy

Coproduction : Compagnie Hendrick Van der Zee, Culture Commune, Théâtre de l’Agora – Evry, Le Fanal – Saint-Nazaire, Le Centre des Arts du Cirque de Basse-Normandie, La Ferme du Buisson – Marne la Vallée. Avec l’aide de l’ADAMI et du Consulat général de France à Québec. Avec le soutien du Ministère de la Culture (DRAC Nord – Pas-de-Calais), du Conseil Régional du Nord – Pas-de-Calais, du Conseil Général du Pas-de-Calais.

Dans une forme inédite qui emprunte aussi bien au théâtre qu’à la danse, au cirque et à la vidéo, Guy Alloucherie, ex-animateur du Ballatum Théâtre à Liévin, aujourd’hui en résidence à Loos-en-Gohelle, nous raconte son enfance dans le bassin minier, la fermeture des puits, la délocalisation des industries, l’immigration, la violence des banlieues en réponse à celle de notre société…

du 3 au 13 mars 2005, Idéal, Tourcoing

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Un temps de travail suspendu

Pas d’histoire. Juste un spectacle. Comme un espace à jouer. Un lieu où prendre la parole. Cirque - théâtre-danse. Onze artistes, acrobates, danseurs réunis pour l’occasion. Comme au cirque avec un présentateur un peu particulier. C’est spectaculaire comme au cirque. C’est dangereux comme au cirque. Un état des lieux. Un lieu à risques. Un terrain miné. Des artistes confrontés à l’écho du monde, au cœur d’une nouvelle guerre mondiale, celle du néolibéralisme. Un spectacle-bilan. Etat des lieux. Voici Les Sublimes. C’est un temps de travail suspendu. Le tout a vu le jour au 11/19, sur un ancien carreau de mine, haut lieu de production de richesses, de profit économique et d’exploitation ouvrière. Dans un endroit particulier du site, la salle des pendus, là où les mineurs venaient accrocher leurs vêtements avant de descendre au fond. Sur ce carreau de mine, on a mis en route des ateliers nouveaux où les corps sont bousculés, mis en danger. Sur le carreau de mine, le lieu de nos répétitions, il y a un bruit de fond, tout le temps, comme un bruit d’usine, des prises de parole, des coups de gueule, des témoignages. On vient voir Les Sublimes comme on visite le carreau de mine en activité, ça brasse de toutes parts. Trop de vies se sont arrêtées à cause des mines. Une histoire dangereuse comme un passé qui vous claque à la figure. Un lieu hautement risqué, sacrément dangereux qui peut vous tomber dessus à chaque instant. Un lieu où il faut rendre des comptes. Guy Alloucherie.

Guy Alloucherie

Fils de mineur du Pas-de-Calais, Guy Alloucherie fonde avec Eric Lacascade, à l’aube des années 80 le Ballatum Théâtre, compagnie très concernée par l’improvisation, le travail collectif de troupe et la danse contemporaine. Après une série de créations sur le couple, la rencontre, la rupture. Alloucherie et Lacascade s’orientent vers la relecture très contemporaine des classiques (Marivaux, Tchekhov, Sophocle …), ce qui leur vaut une nomination à la direction de la Comédie de Caen, Centre Dramatique National de Normandie. Guy Alloucherie nous revient, seul, en 1997, fort d’une expérience de création au Centre National des Arts du Cirque de Châlons-en-Champagne, et fonde la Compagnie Hendrick Van Der Zee (du nom flamand de son grand-père maternel), actuellement en résidence à Culture Commune sur l’ancien carreau de mine 11/19 de Loos-en-Gohelle.

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L’Illusion comique de Pierre Corneille mise en scène : Frédéric Fisbach

Scénographie : Emmanuel Clolus Costumes : Olga Karpinsky Lumière : Daniel Lévy Avec : Hiromi Asaï, Valérie Blanchon, Christophe Brault, Pierre Carniaux, Alexis Fichet, Wakeu Fogaing, Sophie-Pulchérie Gadmer, Laurence Mayor, Giuseppe Molino, Benoit Résillot Coproduction: Studio-théâtre de Vitry, Festival d’Avignon, Théâtre Dijon Bourgogne-Centre Dramatique National, Théâtre National de Strasbourg, La Coupe d’Or - Scène Conventionnée de Rochefort, Espace Malraux-Scène Nationale de Chambéry et de la Savoie, CDR de Tours. Avec le soutien de la Région Ile-de-France et de l’ADAMI. Spectacle créé au Festival d’Avignon, du 10 au 22 juillet 2004.

Frédéric Fisbach, jeune metteur en scène qui dirige aujourd’hui le Studio Théâtre de Vitry-sur-Seine et s’intéresse aux formes – à toutes les formes – de l’esthétique scénique, a été séduit par la complexité composite et baroque de L’Illusion comique, cet « étrange monstre » de l’aveu même de Corneille : l’occasion pour lui de jouer avec les notions de trompe-l’œil, de faux-semblant, de leurre, de mise en abyme et de théâtre dans le théâtre.

du 16 au 25 mars 2005, Grande salle, Lille

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Un « étrange monstre »

C’est l’histoire d’une illusion double ! Un père qui vient chercher son fils est « victime » de la magie du théâtre, puisqu’il le trouve en train de jouer une pièce. Pour qui ? D’abord, nous ne nous apercevons de rien, notre point de vue est celui de Pridamant. Puis nous devenons complices d’Alcandre… J’aimerais qu’à travers ce plaisir du théâtre dans le théâtre, qui révèle les pouvoirs de la représentation et les liens étroits qui unissent le faux-semblant – l’illusion – à la vérité, les spectateurs puissent à la fois jouir du théâtre proposé, des intrigues de la pièce, et explorer leur statut de spectateur. C’est un opéra, Agrippina de Haendel, qui m’a donné envie d’aborder L’Illusion comique. Avant de mettre en scène cet opéra, j’ai abordé le livret avec des acteurs, sans le support de la musique, comme s’il s’agissait d’une pièce de théâtre. L’opéra était présenté en italien, mais j’ai travaillé sur le texte français traduit du vénitien du XVIIe siècle, afin d’ « étudier » sa structure dramatique et de présenter cette version en amont des représentations de l’opéra. Nous y avons pris un plaisir immense ! Je me suis alors mis à relire les premières comédies de Pierre Corneille et j’ai été surpris de m’apercevoir que, bien qu’étant la neuvième, L’Illusion comique était une pièce de jeunesse, puisque Corneille a 29 ou 30 ans quand il l’écrit. C’est un « étrange monstre », écrit-il, qui emprunte au canevas, au théâtre élisabéthain et à la comédie classique. Rien n’y est constant, un mouvement permanent la rend étrange, excite le désir. Frédéric Fisbach

Frédéric Fisbach

Ancien élève de l’ENSATT (« école de la rue Blanche »), Frédéric Fisbach intègre ensuite le Conservatoire National de Paris. Il y rencontre Stanislas Nordey avec lequel en tant qu’acteur il amorce un long compagnonnage « pasolinien » (Bête de style en 1990) qui se développera au Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis avec Calderon (1990), et culminera en 1994 avec Vole mon dragon d’Hervé Guibert. Il passe ensuite lui-même à la mise en scène : L’Annonce faite à Marie de Claudel, Tokyo Notes de Ozira Hirata (suite à une résidence de la Villa Médicis au Japon), Bérénice de Racine et Les Paravents de Genet au Théâtre National de la Colline en 2002, date à laquelle il est nommé directeur du Studio-Théâtre de Vitry-sur-Seine. Il est actuellement metteur en scène associé à la direction du Festival d’Avignon.

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Brand de Henrik Ibsen mise en scène et scénographie : Stéphane Braunschweig

Traduction du norvégien : Eloi Recoing Costumes : Thibault Vancraenenbroeck Lumière : Marion Hewlett Collaboration artistique : Anne-Françoise Benhamou Collaboration à la scénographie : Alexandre de Dardel Assistant à la mise en scène : Stéphane Mercoyrol Avec John Arnold, Bénédicte Cerutti, Claude Duparfait, Jean-Marc Eder, Philippe Girard, Pauline Lorillard, Stéphane Mercoyrol, Hélène Schwaller, Grégoire Tachnakian Création de la troupe du TNS Production : Théâtre National de Strasbourg Brand a été écrit en 1865. Le texte français d’Eloi Recoing sera publié aux Editions Théâtrales en 2005.

Moins de dix ans après sa magistrale mise en scène de Peer Gynt, Stéphane Braunschweig, aujourd’hui directeur du Théâtre National de Strasbourg, reconvoque quelques-uns des mêmes acteurs pour explorer cette autre pièce-charnière de l’œuvre d’Ibsen. Porté par un souffle lyrique et inspiré, le fondateur du théâtre norvégien y exprime, dans la rage et la tourmente, sa quête de l’absolu – « tout ou rien » –, ainsi que sa haine de l’hypocrisie bourgeoisie et du compromis, sans oublier pour autant de soumettre à la question la tentation du fanatisme et de l’intégrisme.

du 1er au 9 avril 2005, Grande salle, Lille

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Tout ou rien

En 1867, alors en exil en Italie, Ibsen compose un extraordinaire « poème dramatique » intitulé Peer Gynt. Cette œuvre, qu’Ibsen n’écrit pourtant pas pour la scène, va avoir une fortune scénique considérable, et nombreux sont les metteurs en scène qui depuis 1876, date de la première représentation en Norvège, s’attèlent à cette pièce-fleuve, avec ses dizaines de personnages et de décors, qui défie les lois du théâtre comme on défie celles de la pesanteur. C’est en travaillant à mon tour, en 1996, à une mise en scène intégrale de Peer Gynt (avec déjà Claude Duparfait et Philippe Girard à qui j’avais respectivement confié la jeunesse et l’âge mûr du rôle), que je découvris qu’Ibsen avait, deux années avant Peer Gynt, composé un autre « poème dramatique » : Brand. Les deux pièces sont très souvent associées par les spécialistes, mais à la différence de Peer Gynt, Brand est rarement portée à la scène – en France, la pièce fut créée par Lugné-Poe en 1895 et, à ma connaissance, seulement remontée par Georges Pitoëff pour le centenaire de la naissance d’Ibsen en 1928, puis dans une adaptation, par Gilles Bouillon en 1977. Force est de constater pourtant que les deux pièces se répondent : par leur démesure, leurs paysages, leurs questionnements, et bien évidemment par leurs figures centrales qui semblent dessinées comme l’inverse l’une de l’autre. Brand, c’est l’anti-Peer. Et à la fantaisie théâtrale qui s’accorde à la personnalité fantasque du second s’oppose le théâtre austère et néanmoins spectaculaire que vient recouvrir de toute son ombre la silhouette protestante du premier. Les fjords de Peer sont enchantés par ces mensonges et ses rêves de chevauchées à dos de renne, ceux de Brand sombres comme des ciels d’orage repeints par son Dieu de colère : on pense aux films de Dreyer… Peer s’obstine toute sa vie à « ne rien commettre d’irréversible », il rechigne à toute forme d’engagement, dépense son incroyable vitalité à fuir tout ce qui de près ou de loin peut ressembler à la mort. Brand s’acharne à ne rien concéder de son engagement, « tout ou rien » est sa devise… Ainsi Brand et Gynt, les deux opposés, se retrouvent peut-être dans la même angoisse et les mêmes tremblements dans leur mégalomanie et dans leur folie. Stéphane Braunschweig

Henrik Ibsen

Considéré comme le fondateur du théâtre norvégien, Ibsen se fait d’abord connaître par une série de drames épiques et historiques de facture shakespearienne et d’inspiration nationale ou folklorique, dans lesquels le romantisme patriotique est presque toujours associé à un esprit de révolte issu des événements de 1848. Les Prétendants à la couronne (1859), dernière pièce de ce cycle, aborde déjà avec Brand (1865), les thèmes de la vocation, de l’idéal, et du culte de l’individu. L’œuvre s’oriente ensuite vers des thèmes plus sociaux : la question féminine à travers Maison de poupée (1879) et Hedda Gabler (1890), l’hypocrisie bourgeoise, le compromis et le scandale avec Les Revenants (1881) et Un ennemi du peuple… Ibsen explore enfin dans ses dernières pièces un registre plus intime et plus secret, avec ce que Strindberg désigne par « combat des cerveaux » et « meurtre psychique » : Le Canard sauvage (1884), Rosmersholm (1886), Solness le constructeur (1892), John-Gabriel Borkmann (1894) et Quand nous nous réveillerons d’entre les morts (1899).

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Le visa Tarkovski d’après le journal de Andreï Tarkovski Adaptation et mise en scène : Joël Jouanneau et Michel Bompoil

Scénographie : Jacques Gabel Lumière : Franck Thévenon Son : Pablo Bergel Avec : Michel Bompoil Coproduction : Théâtre du Nord, Compagnie de L’Eldorado Sous le regard complice de l’auteur et metteur en scène Joël Jouanneau, Michel Bompoil, qu’on a pu voir il y a peu dans Ubu Roi et Le Quatuor d’Alexandrie, effeuille pour nous quelques pages du journal intime du cinéaste russe Andreï Tarkovski alors que, dans les années 80, le tournage en Europe occidentale de Nostalghia puis du Sacrifice l’exposait aux tracasseries de l’administration soviétique, et que la séparation d’avec son jeune fils lui devenait cruelle.

du 27 avril au 13 mai 2005, Petite salle, Lille* *voir aussi rétrospective Tarkovski p. 34

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Du vivant, donc du fragile

Lorsque l’ami et comédien Michel Bompoil m’a demandé en 2001 de l’accompagner dans cette aventure qui consistait à se confronter au journal intime d’Andreï Tarkovski, ma réaction première fût de lui dire que par delà ce qui pouvait en résulter sur le plateau, voyager mentalement plusieurs mois avec les pensées et les films de cet artiste d’exception, retrouver une mystique de l’art dans cet univers culturel très marchandisé qu’était devenu le nôtre, ne pouvait que nous faire le plus grand bien, nous aider à réinterroger notre pratique du théâtre, mais aussi et plus encore notre relation au monde. Et c’est bien ce qui s’est passé depuis et il ne pouvait en être autrement. Fréquenter Tarkovski, ses écrits et ses films, est une expérience qui dépasse la question au demeurant essentielle de l’art, et nous renvoie sans cesse à notre intimité la plus aigüe, à notre être cosmique et au tremblement existentiel. C’est du vivant, donc du fragile, dont il nous parle toujours. Et ce qui frappe est la cohérence extrême de cet univers qui, par delà la porte choisie pour le pénétrer, conduit inévitablement, au cœur du labyrinthe humain, à la chambre obscure si bien approchée dans Stalker, et où tout devient pure poésie. Bien sûr il fallait opérer des choix dans ce journal, et c’est la figure de l’enfant, plus précisément encore du fils, qui fut l’axe de travail : figures de Tarkovski enfant (le montage commence avec la mort de la mère du cinéaste) et du fils de Tarkovski, ce fils dont il fut séparé durant plus de quatre années d’exil et qu’il retrouve en sachant qu’il n’a plus que quelques mois à vivre. Joël Jouanneau.

Michel Bompoil

Ancien élève du Conservatoire de Nantes, de l’Ecole de la rue Blanche puis du Conservatoire National de Paris, a joué sous la direction de Pierre Barrat (Dom Juan), Jacques Lassalle (Amphitryon), Catherine Anne (Eclats), Stuart Seide (Henry VI et Le Quatuor d’Alexandrie – notamment le rôle de l’écrivain Pursewarden) et surtout Bernard Sobel : Lear, Les Géants de la montagne, Napoléon ou les Cent Jours, et tout récemment Ubu roi, puis Un homme est un homme au Théâtre du Nord… Avec Joël Jouanneau, il a déjà joué dans Rimmel de Jacques Séréna et Les Dingues de Knoxville de Jouanneau lui-même. Il a aussi interprété et mis en scène Le Procès d’un poète de Joseph Brodski au Festival de Poésie du Haut-Allier.

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La Gonfle de Roger Martin du Gard mise en scène : Jean-Claude Berutti

Décor : Rudy Sabounghi Costumes : Ouria Dahmani Khouhli Lumière : Laurent Castaingt Maquillage : Cécile Kretschmar Son : Daniel Cerisier Avec Louis Bonnet, François Font, Jean-Pierre Laurent, Arnault Mougenot Production : La Comédie de Saint-Etienne - Centre Dramatique National

Jacques Copeau avait suggéré à son ami Roger Martin du Gard, futur auteur des Thibault, de s’essayer au renouvellement de la comédie rurale, genre injustement négligé depuis Molière. Jean-Claude Berutti qui, après le Théâtre du Peuple de Bussang, co-dirige aujourd’hui la Comédie de Saint-Etienne, nous fait redécouvrir cette farce paysanne grotesque et désopilante où, sur les thèmes du sexe, de la ruse et de la cupidité, à chaque réplique le sordide côtoie le rire.

du 10 au 21 mai 2005, Idéal, Tourcoing

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Sexe, ruse et cupidité

Avec ces trois mots, on pourrait définir La Gonfle de Roger Martin du Gard. A partir du double sens que propose le titre – avoir la gonfle veut dire en même temps être enceinte et gonfler maladivement – le dramaturge traite de la férocité de l’être humain dès qu’il s’agit de posséder le corps et l’argent de l’autre. Et avec cette farce paysanne de 1928, il s’en donne à cœur joie. Une vieille femme hydropique (la Bique) doit être dégonflée sur l’heure au risque de mourir et de laisser sa fortune sans précision d’héritier. Deux sont prêts à récupérer le magot, son neveu vétérinaire (Gustave) et son domestique/amant (Andoche). Le vétérinaire finira par la dégonfler sous la pression du domestique. Mais qui a gonflé la créature muette (la Nioule) qui sert de souffre-douleur à la vieille paysanne richissime ? Peut-être les deux hommes, et dans leur cas, la voracité de la possession se double d’un réflexe meurtrier sans scrupule… Plus qu’un tableau réaliste de la vie dans la campagne française, Martin du Gard, avec La Gonfle, invente un monde à la limite du fantastique – le troisième acte, celui du double accouchement, est quasiment nocturne – et il donne à ces trois personnages monstrueux un langage rural réinventé à partir de différents patois de l’ancienne France. Il crée pour chacun une langue « rabelaisienne » qui, à la lumière du théâtre d’aujourd’hui, paraît si proche de celle d’un Werner Schwab dans Les Présidentes. Ainsi, cocasserie et grotesque rejoignent sur le tréteau les terreurs collectives qui hantent les femmes et les hommes de toujours. Qui aurait attendu sous la plume du sérieux et déclaré classique Prix Nobel une telle méchanceté hargneuse et drôle, une faconde authentiquement française et pourtant à portée universelle ? Jean-Claude Berutti

Jean-Claude Berutti

Ancien élève de l’Ecole du TNS, Jean-Claude Berutti s’initie à la mise en scène auprès de Jean-Pierre Vincent. Partageant très tôt son activité entre l’opéra et le théâtre, il met en scène plusieurs pièces au TNS, au Théâtre National de Belgique et au Théâtre Royal Flamand de Bruxelles ainsi que des spectacles lyriques aux Opéras du Rhin, de La Monnaie (Bruxelles), de Lyon et de Nancy… Nommé en 1997 directeur du Théâtre du Peuple de Bussang dans les Vosges, il y met notamment en scène La Forêt d’Ostrovski, Le Cercle de craie caucasien de Brecht, La Bague magique de Giovanna Marini, L’Adulateur de Goldoni, Beaucoup de bruit pour rien de Shakespeare. Depuis janvier 2002, il co-dirige avec François Rancillac la Comédie de Saint-Etienne. Il avait déjà abordé l’œuvre de Martin du Gard avec la mise en scène à Bruxelles de Confidence africaine, un court récit interprété par Christian Crahay.

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Les « Théâtre d’une Heure »

Maquettes de projets en devenir, esquisses embryonnaires de création, premières lectures publiques de pièces inédites, mises en voix ou en espace de textes non dramatiques, parfois accompagnés de musique ou de sons, les « Théâtre d’une heure » sont des respirations dans la saison, des espaces d’expérimentation et de liberté où artistes et public, dans une commune complicité, consentent ensemble à la fragilité de la mise à l’épreuve et de la découverte. Généralement programmés une fois par mois le samedi à 15h dans la petite salle du Théâtre du Nord à Lille, ils sont aussi depuis la saison 2003-2004, décentralisés en soirée dans plusieurs espaces culturels de l’agglomération lilloise: Halluin, Santes, Seclin, Wattrelos... Ils bénéficient pour cela de l’aide de Lille Métropole Communauté Urbaine et de l’accueil amical des municipalités concernées.

Hors les murs : Passions Baroques

Pour sa première mise en scène lyrique, Stuart Seide, conjointement sollicité par l’Opéra de Lille et La Clé des Chants, aura la chance d’être associé à Emmanuelle Haïm autour d’un projet qui rassemble des extraits d’Atys de Lully, Médée de Charpentier et Hippolyte et Aricie de Rameau : l’occasion pour lui, qui mit en scène Andromaque de Racine et Amphitryon de Molière, de vérifier que dramaturgie classique et opéra baroque entretiennent des relations aussi étroites que complexes. Conception du spectacle : Emmanuelle Haïm, Françoise Masset et Stuart Seide

Direction musicale : Bernard Robertson

Mise en scène : Stuart Seide

Avec Le Concert d’Astrée, ensemble en résidence à l’Opéra de Lille Coproduction : La Clé des Chants, Opéra de Lille Après avoir voyagé dans la région, à Armentières, Calais, Arras, Denain et Douai, le spectacle sera présenté à l’Opéra de Lille, les 31 mars et 1er avril 2005.

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L’École Professionnelle Supérieure d’Art Dramatique

Depuis octobre 2003, seize élèves-acteurs se retrouvent tous les jours de la semaine, matins et après-midis, au 23 de la rue de Bergues (quartier des Bois Blancs) dans les locaux de l’École Professionnelle Supérieure d’Art Dramatique dirigée par Stuart Seide. Encadrés au quotidien par Didier Kerckaert, responsable pédagogique, Vérène Corcos, intendante, et Florence Beugnet, secrétaire, ils y déclinent chaque matin, selon un rythme hebdomadaire, l’acquisition des techniques et disciplines fondamentales: développement corporel, Tai-Chi, karaté, mouvement, voix et chant, histoire du théâtre et dramaturgie... Les après-midis sont consacrées au travail d’atelier sur les auteurs, les œuvres et les genres. À titre d’exemple, les élèves auront abordé cette saison l’œuvre de Shakespeare avec Stuart Seide, Diderot et le drame bourgeois avec Didier Kerckaert, un texte inédit de Laurent Gaudé avec Vincent Goethals, Musset avec Philippe Sireuil, Horvath avec Stéphanie Loïk, ainsi qu’une initiation aux arts du cirque. La durée de la scolarité étant fixée à trois ans, cette première promotion quittera donc l’École en juin 2006 sur un dernier exercice mis en scène par Stuart Seide. Ce travail sera aussi, pour ces ex-élèves-acteurs, leur premier spectacle professionnel. Parmi les artistes qui dirigeront les ateliers cette 2ème année : Stuart Seide, Gildas Milin, Julien Roy, Anton Kouznetsov, Jean-Paul Wenzel ...

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L’Ecole du spectateur

La montée en puissance de notre école du spectateur la saison dernière a tant porté ses fruits, que nous l’étoffons de nouveau cette année. École du plaisir, de la rencontre et de la découverte, elle est toujours sans limite d’âge, sans concours d’entrée, et concerne en toute convivialité les abonnés les plus mordus comme les spectateurs d’un soir. Nous poursuivrons tous les rendez-vous indispensables autour de chacun des spectacles : cours publics, rencontres avec les équipes artistiques, conférences et débats, nous associons cette saison des artistes à cette école particulière pour permettre au spectateur d’approcher au plus près la création de nos spectacles. Sont d’ores et déjà au programme :

Les tables de lecture

Approche vivante des textes contemporains programmés cette saison, les tables de lecture rassemblent une quinzaine de personnes pour quatre rendez-vous au cours de la saison (à raison d’un atelier de trois heures par trimestre). Encadrées par un comédien professionnel associé au Théâtre du Nord, elles proposent une mise en voix par les participants eux-mêmes d’extraits ou de l’intégralité des textes de Daniel Danis, Jean-Luc Lagarce, Harold Pinter et Gildas Milin. Ouvertes aux abonnés du Théâtre du Nord, dans la limite de quinze personnes. Contact Jérôme Sallé au 03 20 14 24 19. Participation: 30 €.

Les cours publics

Généralement programmés les mercredis soirs à 18h30 dans la petite salle, les cours publics réunissent des spectateurs qui souhaitent participer ensemble, activement, à l’analyse de la représentation théâtrale du spectacle à l’affiche, décrypter les signes de la mise en scène et de l’interprétation, en décrire et en commenter le plus simplement possible, dans le langage du sens commun, les parti pris dramaturgiques et artistiques. Ces rencontres sont animées par Yannic Mancel, qui suscite et distribue la parole, et apporte, quand cela est nécessaire, les éléments historiques, littéraires ou esthétiques susceptibles d’éclairer l’analyse. (détail des cours publics dans le calendrier en fin de dossier)

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L’Ecole du spectateur

Les semaines complices Deux temps particuliers au cours de la saison, deux coups de projecteurs : le premier sur un auteur que l’on croit bien connaître, souvent à tort : Harold Pinter, le second sur une école de jeu et une tradition de l’art théâtral exemplaires : le théâtre russe.

La semaine Pinter Durant les répétitions de Moonlight, Stuart Seide et les sept comédiens du spectacle organisent des rendez-vous complices autour de l’œuvre de Pinter. Le temps de quatre soirées, ils quitteront pour une heure la salle de répétition pour rejoindre le public en petite salle et lui faire découvrir la richesse de l’univers de Pinter. Ils vous liront alors des textes inattendus, des pièces courtes, des poèmes, des écrits politiques ou des sketchs, tous signés de Pinter. À l’issue de ces lectures et avant de rejoindre la salle de répétition pour le reste de la soirée, les acteurs s’attarderont pour un moment d’échange en toute convivialité. À noter que ces lectures seront différentes d’un soir à l’autre, et ouvertes à tous. Entrée libre. Elles sont programmées les : mercredi 8 décembre à 20h, jeudi 9 décembre à 20h, vendredi 10 décembre à 20h, samedi 11 décembre à 15h.

La semaine russe Du 1er au 5 février, les quartorze comédiens de Penthésilée, issus d’une des plus illustres Académies de théâtre de Russie, seront présents à Lille et dans la métropole. Forts de leur expérience en matière de jeu, d’improvisation et de chant, ils seront là pour rencontrer tous ceux (élèves, apprentis comédiens, étudiants, groupes d’amateurs, musiciens, choristes) curieux de connaître l’héritage formidable qui est le leur, et désireux d’échanger leurs savoir-faire respectifs : – Ateliers autour de la formation au jeu (training, exercices d’improvisation) – Rencontres autour des répertoires de chants populaires russes et français – Participation à un cabaret littéraire autour des auteurs russes contemporains – Tables de lecture autour du Penthésilée de Kleist, qu’ils interprèteront en russe deux semaines plus tard dans la grande salle.

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L’Ecole du spectateur

Rétrospective Tarkovski À l’occasion du spectacle Le visa Tarkovski, le cinéma Le Métropole propose du 27 avril au 10 mai de (re)découvrir toute la poésie de ce maître du cinéma, artiste à l’exigence exemplaire, primé dans la plupart des festivals internationaux. La programmation détaillée sera communiquée dans Scène de vies en février 2005. Tarif préférentiel pour les abonnés du Théâtre du Nord.

Les soirées-visites Scénographes, costumiers ou techniciens du théâtre, invitent le public à fureter dans les coulisses, expérimenter la machinerie, le son ou la lumière. Détails de ces soirées-visites en dernière page de nos Scène de Vies. Contact Jean-Philippe Vidal au 03 20 14 24 16. [email protected]

Scène de Vies Journal de liaison entre les spectateurs et le Théâtre du Nord, il rythme la venue des spectacles et rend compte de toute l’activité de notre maison de création. Il apporte entre autre un complément précieux et vivant sur notre saison théâtrale (photos de spectacles, de répétitions, interviews d’artistes, extraits d’articles spécialisés) et livre le calendrier complet des activités de l’École du spectateur.

Les rencontres avec les équipes artistiques. Pour chaque spectacle, une rencontre avec les artistes est organisée à l’issue d’une des représentations.

www.theatredunord.fr Pour choisir les spectacles, et réserver tranquillement à domicile, consulter nos banques de photos ou de documents sur les spectacles, public et professionnel peuvent visiter régulièrement notre site.

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L’Ecole du spectateur

Pour les enseignants accompagnant des élèves Le prix de la place est de 7 € dans le cadre de l’abonnement (8,5 € hors abonnement). Pour aider les enseignants à mieux préparer les élèves, des actions spécifiques sont proposées (visites du théâtre, interventions de comédiens, documents de sensibilisation, répétitions...) D’ores et déjà, des réunions pédagogiques, menées par Géraldine Serbourdin, enseignante missionnée par le Rectorat, leur sont destinées sur :

– Cendres de Cailloux : le mercredi 6 octobre à 17h. – Derniers remords avant l’oubli : le mercredi 15 décembre à 17h. – Les Sublimes : le mercredi 26 janvier à 17h. – Clara 69 : le mercredi 2 février à 17h. – Brand : le mercredi 2 mars à 17h. Contact Virginie Welsch 03 20 14 24 15. [email protected]

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Informations pratiques

1/ L’abonnement

L’abonnement individuel

12 € la place au lieu de 21 € en plein tarif. L’abonnement groupe (8 personnes minimum)

8,5 € la place, si les abonnements sont identiques. 10 € la place, si les abonnements sont différents. La Carte blanche

Tous les spectacles (à l’exception de Tierno Bokar), 8,5 € la place.

L’abonnement jeune (- de 26 ans)

7 € la place. La formule Découverte (spécial étudiants)

6 € la place, dans une sélection de spectacles.

2/ Réservation

au 03 20 14 24 24 du lundi au samedi de 13 h à 18 h 30 ou à l’accueil du Théâtre (place du Général de Gaulle à Lille). www.theatredunord.fr

3/ Prix des places

Hors abonnement Dans l’abonnement

Individuel plein tarif 21 € 12 € Moins de 26 ans 9 € 7 € Etudiant moins de 30 ans 14 € Groupes (+ de 8 personnes) 14 € 10 € ou 8,5 € (si spectacles identiques) Demandeurs d’emploi 8,5 € Plus de 60 ans 18 €

Pour Tierno Bokar (non proposé à l’abonnement), tarif exceptionnel :

Abonnés du Théâtre du Nord et Pass Lille 2004 : 19 € Abonnés du Théâtre du Nord moins de 26 ans : 8,5 € Plein tarif : 24 € Moins de 26 ans : 10 €

4/ Navette gratuite

Pour le Théâtre de l’Idéal, réservation obligatoire au 03 20 14 24 24

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Calendrier des représentations

■ Cours public animé par Yannic Mancel à 18h30, Petite salle, Lille • Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation

Tierno Bokar Grande salle, Lille

Septembre 2004

Jeudi 30 à 20 h

Octobre 2004

Vendredi 1er à 20 h Samedi 2 à 20 h Dimanche 3 à 16 h

Mardi 5 à 20 h Mercredi 6 à 20 h Jeudi 7 à 19 h • Vendredi 8 à 20 h Samedi 9 à 20 h Dimanche 10 à 16 h

Mardi 12 à 20 h Mercredi 13 à 20 h ■

Jeudi 14 à 19 h

Cendres de cailloux Idéal, Tourcoing

Novembre 2004

Jeudi 4 à 20 h 30 Vendredi 5 à 20 h 30 Samedi 6 à 20 h 30 Dimanche 7 à 16 h

Mardi 9 à 20 h 30 Mercredi 10 à 20 h 30 ■ Jeudi 11 à 20 h 30 • Vendredi 12 à 20 h 30 Samedi 13 à 20 h 30 Dimanche 14 à 16 h Un homme est un… Grande salle, Lille

Novembre 2004

Mercredi 17 à 20 h Jeudi 18 à 19 h • Vendredi 19 à 20 h Samedi 20 à 20 h Dimanche 21 à 16 h

Mardi 23 à 20 h Mercredi 24 à 20 h ■ Jeudi 25 à 19 h Derniers remords… Grande salle, Lille

Janvier 2005

Jeudi 6 à 20 h Vendredi 7 à 20 h Samedi 8 à 20 h

Dimanche 9 à 16 h Mardi 11 à 20 h Mercredi 12 à 20 h ■ Jeudi 13 à 19 h • Vendredi 14 à 20 h Samedi 15 à 20 h Moonlight Idéal, Tourcoing

Janvier 2005

Jeudi 13 à 20 h 30 Vendredi 14 à 20 h 30 Samedi 15 à 20 h 30 Dimanche 16 à 16 h

Mardi 18 à 20 h 30 Mercredi 19 à 20 h 30 Jeudi 20 à 20 h 30 Vendredi 21 à 20 h 30 Samedi 22 à 20 h 30 Dimanche 23 à 16 h

Mardi 25 à 20 h 30 Mercredi 26 à 20 h 30 ■ Jeudi 27 à 20 h 30 Vendredi 28 à 20 h 30 Samedi 29 à 20 h 30 Dimanche 30 à 16 h

Février 2005

Mardi 1er à 20 h 30 Mercredi 2 à 20 h 30 Jeudi 3 à 20 h 30 • Vendredi 4 à 20 h 30 Le Dragon Grande salle, Lille

Janvier 2005

Jeudi 20 à 20 h Vendredi 21 à 20 h Samedi 22 à 20 h Dimanche 23 à 16 h

Mardi 25 à 20 h Mercredi 26 à 20 h Jeudi 27 à 19 h • Vendredi 28 à 20 h Samedi 29 à 20 h

Cours public le Mercredi 2 février à 18 h 30

Penthésilée Grande salle, Lille

Février 2005

Mercredi 23 à 20 h Jeudi 24 à 19 h • Vendredi 25 à 20 h Samedi 26 à 20 h Dimanche 27 à 16 h

Cours public le Mercredi 2 mars à 18 h 30 Clara 69 Petite salle, Lille

Mars 2005

Mercredi 2 à 20 h Jeudi 3 à 19 h • Vendredi 4 à 20 h Samedi 5 à 20 h Dimanche 6 à 16 h

Mardi 8 à 20 h Mercredi 9 à 20 h ■ Jeudi 10 à 19 h Vendredi 11 à 20 h Samedi 12 à 20 h Dimanche 13 à 16 h

Les Sublimes Idéal, Tourcoing

Mars 2005

Jeudi 3 à 20 h 30 Vendredi 4 à 20 h 30 Samedi 5 à 20 h 30 Dimanche 6 à 16 h

Jeudi 10 à 20 h 30 • Vendredi 11 à 20 h 30 Samedi 12 à 20 h 30 Dimanche 13 à 16 h

Cours public le lundi 7 mars à 18 h 30 L’illusion comique Grande salle, Lille

Mars 2005

Mercredi 16 à 20 h Vendredi 18 à 20 h Samedi 19 à 20 h Dimanche 20 à 16 h

Mardi 22 à 20 h Mercredi 23 à 20 h ■ Jeudi 24 à 19 h • Vendredi 25 à 20 h

Brand Grande salle, Lille Avril 2005

Vendredi 1er à 19 h Samedi 2 à 19 h Dimanche 3 à 16 h

Mardi 5 à 19 h Mercredi 6 à 19 h ■ Jeudi 7 à 19 h •

Vendredi 8 à 19 h Samedi 9 à 19 h Le visa Tarkovski Petite salle, Lille

Avril 2005

Mercredi 27 à 20 h Jeudi 28 à 19 h Vendredi 29 à 20 h Samedi 30 à 15 h Samedi 30 à 20 h

Mai 2005

Mardi 10 à 20 h Mercredi 11 à 20 h Jeudi 12 à 19 h • Vendredi 13 à 20 h

Cours public le mercredi 18 mai à 18 h 30 La Gonfle Idéal, Tourcoing

Mai 2005

Mardi 10 à 20 h 30 Mercredi 11 à 20 h 30 Jeudi 12 à 20 h 30 Vendredi 13 à 20 h 30

Mardi 17 à 20 h 30 Mercredi 18 à 20 h 30 Jeudi 19 à 20 h 30 • Vendredi 20 à 20 h 30 Samedi 21 à 15 h Samedi 21 à 20 h 30

Cours public le Mercredi 25 mai à 18 h 30

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