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68 Allons enfants du numérique ! gestion interne de la collectivité

Tome 8 : gestion interne

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gestion interne de la collectivité

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sur parolesdelus.com

Mairie en haut débit■ La convergence voix-données dans une petite commune. ■ Voix sur IP.

Joseph Goester, maire de Zillisheim et vice-président de Mulhouse Alsace Agglomération

Dématérialisation des procédures■ Vers une transversalité de l’organisation de l’administration. ■ Lire aussi sur www.congres-sndg.info.

Stéphane Pintre, DGS de la Ville d’Antibes et président du Syndicat national des directeurs généraux de collectivités territoriales (SNDGCT)

Vidéoprotection par géolocalisation■ Suivi géographique de la police municipale de Soisy-sous-Montmorency (95). ■ Mieux piloter les déplacements.

Luc Strehaiano, président de la Cavam, maire de Soisy-sous-Montmorency et vice-président délégué du Conseil général du Val-d’Oise

Dématérialisation. L’apport principal de la dématérialisation est de proposer une toute nouvelle conception de l’administration. La transversalité entre services est accentuée et l’organisation est plus participative.

Serveur SDSL dernière génération. Il a permis la mise en réseau de tous les services et bâtiments publics, favorisant ainsi l’accès à la dématérialisation des procédures et l’hébergement des données administratives.

Vidéosurveillance. Le projet répond à deux objectifs : permettre la géolocalisation des policiers afin d’assurer leur sécurité, et faciliter leur déploiement en temps réel sur le territoire de manière rationnelle.

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De la mise en commun des agendas à la gestion des ressources humaines,

en passant par l’urbanisme et l’information géographique, force est de constater que l’usage du numérique fait aujourd’hui partie du quotidien des intercommunalités. Mieux : parce qu’elles ont la particularité de constituer des administrations en “réseau”, les communautés ont souvent servi de laboratoire au déploiement du numérique. En retour, ce dernier a largement accompagné la structuration de ces organisations réticulaires en favorisant la mise en commun de ressources documentaires ou de progiciels, en permettant l’utilisation d’outils collaboratifs innovants ou d’applications adaptées aux besoins fonctionnels précis des services dans l’exercice de leurs missions et de leurs “processus métier”.

Modernisation En inscrivant les communautés dans le double cycle vertueux du “zéro papier” (“verdissement” des politiques intercommunales et économies des dépenses afférentes) et de l’efficience en matière de processus de fonctionnement (traçabilité des données, rapidité des transmissions et transversalité de l’information via les intranet-extranet), la dynamique numérique a également ouvert un nouveau chantier de modernisation de l’administration locale, celui de la production d’outils de pilotage et d’aide à la décision. Dans un contexte marqué par la raréfaction de la ressource publique, les dispositifs liés à la performance et à l’évaluation de l’action communautaire, passant par la production d’indicateurs et de tableaux de bord visant à éclairer les choix des élus, deviennent en

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l’avis de l’expert

Pascal Fortoul, président de l’Association des directeurs généraux des communautés de France (ADGCF), directeur général des services du Pays Voironnais

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effet peu à peu des attributs de la culture intercommunale.Dispositif collaboratifParce qu’ils sont susceptibles d’impacter au quotidien l’ensemble des agents d’une collectivité dans l’exercice de leur métier, la conception et le développement d’un outil numérique supposent la mise en place d’un dispositif collaboratif induisant la mobilisation du personnel en amont de l’utilisation de l’outil, facilitant ainsi l’analyse des procédures de travail et la démonstration concrète de la valeur ajoutée de la démarche. Celle-ci nécessite bien sûr un volontarisme sans faille de la direction générale et donc du directeur général des services qui, en tant que chef d’orchestre de l’administration communautaire, doit être le pivot du processus de communication interne permettant l’appropriation de l’outil par

les agents et formalisant les procédures auxquelles ils seront désormais soumis.Enfin, si la loi de réforme des collectivités territoriales du 16 décembre 2010 renforce l’intégration du bloc local en simplifiant notamment l’organisation de services mutualisés, pour l’heure les projets numériques communautaires n’associent que trop rarement les communes. Dynamique numérique exclusivement dédiée à l’optimisation de la gestion intercommunale, réticences des municipalités à partager leurs données, voire doutes à l’égard des plus-values potentielles liées à l’usage du numérique… L’ensemble de ces logiques contribue à maintenir nombre de communes, dont les plus petites, hors du mouvement de numérisation de l’administration locale. À charge donc pour les intercommunalités d’investir

et d’organiser le chantier de la mise en synergie numérique du couple “communes-communauté”, constitutive d’une gestion locale modernisée.> www.adgcf.fr

> www.paysvoironnais.com

Le numérique est un outil de construction de l’administration et

de l’identité communautaire qui a ouvert un nouveau chantier de modernisation.”

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l’interview Le Conseil général du Puy-de-Dôme teste le télétravail depuis 2008, avec près de 150 agents qui travaillent en moyenne deux jours par semaine ou huit jours par mois chez eux sur la base d’une charte. Cette initiative, inscrite dans le cadre de l’Agenda 21, a permis d’économiser 25 000 kilomètres de déplacements professionnels. Si le télétravail reste encore à intégrer totalement dans la culture de la collectivité, les agents qui ont testé ce dispositif en sont satisfaits. Jean-Yves Gouttebel, président du Conseil général, précise et commente les objectifs de cette expérience.

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Jean-Yves Gouttebel,président du Conseil général du Puy-de-Dôme

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■ Paroles d’élus Pouvez-vous préciser les modalités de l’expérimentation de télétravail mise en place au sein même du Conseil général ? Quels constats en tirez-vous ?■ Jean-Yves Gouttebel J’ai souhaité développer le télétravail pour favoriser le bien-être des agents, mais aussi diminuer les émissions polluantes liées aux déplacements domicile-travail. À la suite des résultats très satisfaisants d’une expérimentation menée en 2008, le télétravail a été pérennisé dans notre collectivité début 2009. D’un point de vue pratique, il doit répondre à quelques principes, repris dans une charte qui fixe les règles, les droits et les obligations réciproques du télétravailleur et de la collectivité. Le télétravail est, par exemple, limité à deux jours par semaine afin de préserver le lien avec le service, et applique les principes du volontariat et de la réversibilité. Les missions de l’agent doivent évidemment s’y prêter, être clairement définies, évaluables, et d’une durée déterminée et limitée. Mais notre dispositif est très souple : les modalités de mise en œuvre (fréquence, horaires, travail à réaliser…) sont négociées puis reprises sur une fiche de télétravail signée par l’agent et sa hiérarchie. C’est du sur-mesure ! Après trois ans d’application, mon premier

constat est de ne pas s’enfermer dans des règles d’organisation trop strictes. Certes, il faut poser les grandes lignes, mais il est essentiel de laisser les cadres et les télétravailleurs définir ensemble un mode d’organisation qui concilie les souhaits de l’agent et l’efficacité du service. Pour qu’il soit un succès sur la durée, le dispositif doit être “gagnant-gagnant”. Deuxième constat : il est inutile d’imposer le télétravail à tout prix. Ce mode de fonctionnement n’est pas pleinement intégré à la culture française, et encore moins à celle des collectivités territoriales. Il faut laisser le temps à chacun de s’approprier cette nouvelle manière de travailler et de manager : les meilleurs ambassadeurs du télétravail sont les télétravailleurs eux-mêmes…■ Paroles d’élus Vous êtes à la tête du département où les télétravailleurs sont les plus nombreux. Quelles sont vos perspectives ? ■ Jean-Yves Gouttebel Nous comptons à ce jour 140 télétravailleurs. Ce nombre augmente régulièrement, et si le procédé a permis d’économiser l’équivalent des déplacements annuels de sept agents (trajet domicile-travail de 15 kilomètres en moyenne) en 2011, cela peut parfois poser des difficultés organisationnelles ou managériales à nos cadres.

Afin de les accompagner davantage, nous allons proposer une formation spécifique adaptée à notre collectivité, à ses valeurs et à notre organisation du télétravail. Du côté des télétravailleurs, une évaluation individuelle mesure l’impact du dispositif en termes d’environnement, d’économie, de vie personnelle et de vie au travail. D’un point de vue technique, nous travaillons à améliorer les outils pour garantir une connexion à distance rapide et fiable. ■ Paroles d’élus Vous êtes soucieux de mettre le numérique au service de tous, habitants et collectivités territoriales. Quelles seront vos priorités vis-à-vis de ces dernières ? ■ Jean-Yves Gouttebel Notre expérience réussie nous incite maintenant à vouloir accompagner les collectivités puydômoises qui souhaiteraient se lancer, à leur tour, dans la mise en place du télétravail. Nous envisageons de leur proposer un service de conseil, à la fois technique et organisationnel, dans les mois à venir. Cet accompagnement porterait sur le télétravail, bien entendu, mais, au-delà, sur l’appropriation et l’usage des nouvelles technologies, tant dans le cadre de leurs activités que de l’accès au service public et à l’information des usagers.> puydedome.com

■ Pérennité Après deux ans concluants en test, le télétravail a été adopté en 2009 dans les services départementaux du Puy-de-Dôme. Deux objectifs majeurs : limiter les déplacements domicile-travail, et améliorer le bien-être des agents en conciliant mieux vie familiale et professionnelle.

■ Choix partagé Sur les 2 500 salariés de la collectivité, 140 agents (sur les 200 télétravailleurs potentiels recensés) de toutes catégories ont choisi ce mode de travail, sur la base du volontariat et à raison d’un à deux jours par semaine ou six à huit jours par mois, avec l’accord de leur supérieur.

■ Fonctionnement Le télétravailleur s’engage à respecter une charte, qui constitue également une fiche de liaison – évaluée a posteriori par le supérieur hiérarchique – où l’agent note ses missions ou tâches à accomplir en télétravail. L’agent est équipé d’un ordinateur, d’une connexion

ADSL et d’une ligne téléphonique, avec le même mode de connexion qu’au bureau. Ce dispositif a nécessité l’installation d’un nouveau serveur et l’achat de nouvelles licences pour un montant de 24 000 euros, ainsi que des frais de fonctionnement estimés à 6 000 euros.

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l’interview Près de 1 000 agents territoriaux de la ville de Montpellier ont investi il y a moins d’un an la nouvelle mairie, au bord du Lez. L’occasion de revenir avec Hélène Mandroux, maire, sur les innovations mises en place dans ce bâtiment ultramoderne, en particulier les réseaux de communication et la téléphonie (sur IP), destinés à optimiser le fonctionnement interne de l’administration. Dotée des dernières technologies numériques, la mairie offre des espaces de connexion à Internet grâce à des bornes Wifi, et diffuse des informations sur la vie de la cité au moyen d’écrans disséminés à tous les niveaux.

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Hélène Mandroux, maire de Montpellier

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■ Paroles d’élus Montpellier s’est dotée voici quelques mois d’une nouvelle mairie. Quelles ont été les répercussions sur la politique numérique de votre collectivité ?■ Hélène Mandroux La Ville de Montpellier a investi en novembre dernier un bâtiment neuf, signé par l’architecte Jean Nouvel, où travaillent désormais près de 1 000 agents répartis jusqu’à présent sur sept sites en ville. Cette nouvelle mairie, nous la voulions évidemment fonctionnelle, respectueuse de l’environnement, mais également innovante. Qui dit nouvelle mairie, dit nouveaux réseaux. Orange a ainsi été retenu dans le cadre d’un appel d’offres sur un marché ciblé pour la mise en place des réseaux et de la téléphonie dans le nouvel hôtel de ville, mais aussi sur d’autres sites distants en ville comme Grand Cœur, le parc zoologique ou la Maison de la Démocratie. Par rapport à l’ancien système, l’innovation consiste en un réseau mutualisé qui fait passer tous les flux (voix, vidéo, flux techniques et contrôle d’accès) par une même source.Ces différentes installations ont été facilitées par Pégase. C’est un réseau de fibre optique que la Ville de Montpellier a déployé en 2002. Il a la double particularité d’être géré en régie et non pas en délégation de service public, et de raccorder tous les bâtiments à un même réseau de service.

■ Paroles d’élus Ce réseau a-t-il permis de nouveaux usages ? ■ Hélène Mandroux Ce nouveau réseau est important vis-à-vis de la certification Qualiville, dont nous sommes détenteurs, et pour la qualité de service que nous sommes tenus d’assurer au quotidien. En matière de téléphonie, nous pouvons désormais analyser la qualité de l’accueil téléphonique en contrôlant, par exemple, que les agents répondent bien dans un délai raisonnable.Par ailleurs, nous allons très prochainement mettre en place un système de vidéoconférence. Pour ce faire, nous allons aménager une salle de l’hôtel de ville et une salle à la Maison des relations internationales, située au cœur de ville. Outre le côté pratique, il y a là un aspect environnemental car il s’agit bien de limiter les déplacements.■ Paroles d’élus Comment l’innovation numérique se décline-t-elle au quotidien en interne à la Ville de Montpellier ? ■ Hélène Mandroux Dans ce nouvel hôtel de ville, nous avons installé de l’affichage dynamique. C’est-à-dire que nous avons développé à chaque étage du bâtiment un certain nombre d’écrans dont la finalité est de donner en interne des informations en temps réel. Ces messages peuvent aussi bien contenir des infos pratiques à l’attention du public que des éléments liés à la vie des services et des directions.

Nous avons également lancé en interne le projet intitulé Montpellier Territoire Numérique, qui nous permet d’expérimenter de nombreuses innovations. À commencer par le développement d’applications interactives sur des écrans tactiles. Par l’intermédiaire de flux RSS abondés par des citoyens ou des acteurs locaux, nous diffusons des informations sur les quartiers ou sur des thèmes précis : sorties, médias, événements, programmes… Par ailleurs, dans le cadre de Montpellier Territoire Numérique, nous avons commencé à publier une partie de nos données publiques. Cette politique d’open data a donné naissance à de nombreuses innovations urbaines dans des domaines aussi divers que le social, l’économique, le culturel, le handicap… Par exemple, une application baptisée Boussole permet d’optimiser ses déplacements à partir des transports en commun disponibles à Montpellier. Autre exemple : un projet en cours de développement sera bientôt mis à la disposition des personnes handicapées pour faciliter leur mobilité dans la ville (calcul d’itinéraire et géolocalisation des stationnements réservés, carrefours à feux sonores, surfaces podotactiles…). Notre objectif est de décliner, encore et toujours, de manière innovante notre politique du “vivre ensemble” dans la ville.> www.montpellier.fr

■ Réseaux THD Depuis 2002, Montpellier dispose de son propre réseau en fibre optique (Pégase), loué aux opérateurs, qui relie ses principaux sites. Trois opérateurs ont engagé le déploiement du FTTH : le territoire sera couvert d’ici à quelques mois. Par ailleurs, sur la ZAC Eureka, grâce à un nœud de raccordement

optique et au réseau, les entreprises bénéficient d’un accès Internet en fibre.■ Ville numériqueLa Ville souhaite conduire une dynamique d’entrepreneuriat public afin de partager la connaissance, fédérer les données, créer des services innovants, ouvrir et valoriser l’espace collectif, proposer de nouveaux modèles

de croissance et d’implication des citoyens. C’est le sens des chantiers de partage des données publiques, d’espace de travail collaboratif, ou d’installation de grands écrans interactifs. Enfin, Montpellier est engagée dans la ville augmentée.■ Montpellier InnovationMontpellier propose de verser

des subventions aux porteurs de projets numériques innovants : dans le domaine des services aux personnes handicapées, âgées ou en situation d’exclusion, protection de la biodiversité, action en faveur de la ville durable, valorisation du patrimoine et promotion de la culture.

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Coopération Cartographie Gouvernance

■ Portail et SIG. Guédiawaye, au Sénégal, dis-pose d’un portail associatif et d’un outil de car-tographie numérique (SIG), développés dans le cadre d’une coopération avec la Communauté d’agglomération de Castres-Mazamet. Cet outil de planification et de gestion de contenus doit amélio-rer l’efficacité des services de la collectivité, aidant par exemple au recouvrement des impôts locaux grâce à un recensement des foyers fiscaux (en re-lation avec le cadastre). Cet appui profite aux pro-jets d’aménagement et de développement durable de la collectivité sénégalaise, tout en constituant un référentiel cartographique de ses communes.

■ Objectif autonomie. L’information territoriale accessible aux acteurs du développement local est un élément de modernisation et de démocra-tisation. Guédiawaye a ainsi décidé de s’associer à la mise en place d’un portail collaboratif et d’un SIG pour la gouvernance et le développement lo-cal durable. Soutenue par la Communauté d’ag-glomération, le ministère des Affaires étrangères et européennes, l’université de Toulouse-le-Mirail et la CACM, à hauteur de 230 583 euros (2010-2012), la Ville est en mesure d’être autonome pour la collecte, la mise à jour et la création de données. > [email protected]

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Avec le SIG, nous pouvons proposer de la planification, de l’information destinée aux populations et aux élus… Il constitue aujourd’hui un outil moderne pour la prise de décisions. Le SIG nous aide et il est donc fondamental qu’il soit opérationnel pour tout le monde, car c’est un moyen pour une bonne gouvernance locale.”Cheikh Sarr, maire de Guédiawaye

Coopération numérique au SénégalCA Castres-Mazamet (Tarn)Guédiawaye (400 000 habitants) : proche de Dakar, en bordure de l’océan, ville nouvelle composée de cinq communes soumises à une forte pression urbaine. CA Castres-Mazamet (85 000 habitants, Tarn) : agglomération qui bâtit sa stratégie de développement autour du numérique, avec la création notamment d’une boucle locale en fibre optique.

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Visioconférence VisioguichetsDésenclavement

■ Adaptation. Dans le Haut-Jura, tout près de la frontière suisse, la simple tenue d’une réunion entre collectivités pose de réelles dif-ficultés liées aux distances et aux conditions climatiques. En s’aidant du numérique et en se dotant d’équipements de visioconférence (écrans, caméras et lignes SDSL adaptées), les cinq Communautés de communes du Pays du Haut-Jura ont cherché à contourner ces contraintes. Élus et agents territoriaux dia-loguent ainsi plusieurs fois par semaine entre les différents sites de Morez, Saint-Claude et Moirans-en-Montagne.

■ Développement durable. Lancés en 2006 et mis en service à l’automne 2007, les premiers équipements – écran de 40 pouces, caméra, ligne SDSL de 2 Mbit/s – ont été installés au siège du Pays du Haut-Jura à Lajoux, à Morez, Saint-Claude et Moirans-en-Montagne. Dans un second temps, un équipement dit “point à point” a été mis en place aux Rousses, à Saint-Laurent-en-Grandvaux et Saint-Lupicin. Le sou-tien financier de la Région Franche-Comté s’est révélé très utile dans le cadre du plan Climat énergie et de ses nombreuses réunions. > [email protected]

Visioconférence en altitudePays du Haut-Jura (Jura) Situé en moyenne montagne, avec des caractéristiques climatiques de haute altitude, le Haut-Jura (66 communes) doit faire face à la désindustrialisation, que les élus veulent contrer en (re)dynamisant le territoire par différentes stratégies d’aménagement.

Les dispositifs de visioconférence illustrent bien les conditions qui contraignent le déploiement d’équipements numériques. Il faut garder à l’esprit que ce sont des outils venant prolonger ou faciliter des usages. La greffe ne peut prendre que si les intervenants, à chaque bout de la chaîne, partagent une envie commune d’avancer.”Jean-Gabriel Nast, maire de Longchaumois, président du Pays du Haut-Jura

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■ Seconde vie. La municipalité de La Valette-du-Var vend son matériel d’occasion sur le site Internet weben-cheres.com. Qu’il s’agisse d’un ca-mion des services techniques, d’un lit de bébé ou de mobilier de bureau, les biens réformés trouvent ainsi une seconde vie dans d’autres collectivi-tés, chez des professionnels ou des particuliers. Simple et économique, le dispositif est accessible depuis la première page du site de la Ville. L’in-ternaute s’inscrit gratuitement et peut enchérir jusqu’à la date de clôture à partir d’un prix de départ fixé par la collectivité.■ Achat facile. Après avoir répertorié le matériel et pris des photos, la Ville a réalisé sa première vente le 1er mars 2012. Pour y participer, il suffisait de se connecter au site webencheres.com/la-valette-du-var. Les seuls ven-deurs du site sont des collectivités. Le plus offrant des internautes emporte le lot. Les prix de départ des articles sont fixés par la collectivité et dépen-dent principalement du prix d’achat de l’époque, de la décote et surtout de leur état. Ce dispositif réclame simple-ment un effort de gestion du garage et du parc de mobilier.> [email protected]

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La plus-value créée par les e-enchères est multiple : pour le vendeur, l’acheteur et la planète. Elle redonne à l’objet sa valeur d’usage plutôt que de la limiter à une estimation comptable.”Christiane Hummel, maire de La Valette-du-Var, sénatrice du Var, première vice-présidente de Toulon Provence Méditerranée

E-enchères communalesLa Valette-du-Var (Var)22 500 habitants en zone urbaine de Provence-Alpes-Côte d’Azur, une des douze communes de l’agglomération toulonnaise.

InternetEnchères en ligneDurable

‘‘// Plus d’infos sur parolesdelus.com

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■ Transparence. La Ville de Lisieux a choisi de vendre deux maisons du centre-ville par l’intermédiaire du dis-positif Immo-interactif, anciennement baptisé “vente notariale interactive”. Cet appel d’offres sur un site Internet sécurisé, orchestré par un notaire, associe la négociation classique et la vente aux enchères. Le site officiel de l’immobilier des notaires, www.immo-bilier.notaires.fr, se transforme ainsi en véritable salle des ventes accessible à tous. La vente, qui présente toutes les garanties juridiques, intervient dans le délai court et maîtrisé de quarante-cinq jours. ■ Mandat. Immo-interactif correspond aux souhaits de la Ville d’innover et de vendre rapidement ses biens immobi-liers. Lancé en février 2012, le projet a nécessité un partenariat entre l’étude notariale et le receveur municipal. Juridiquement, Lisieux signe un man-dat d’entremise, par lequel le notaire bénéficie d’un mandat exclusif pour rechercher des acquéreurs. Avant la mise en vente, la Ville doit réunir toutes les pièces permettant de garantir la ré-daction très rapide des actes dès la conclusion de la transaction.> [email protected]

E-ventes immobilièresLisieux (Calvados) Ville de 22 000 habitants en Basse-Normandie, capitale du Pays d’Auge, labellisée Pays d’art et d’histoire depuis 1999.

Nous voulons vendre deux maisons de ville en réduisant les risques juridiques et politiques, en toute transparence, et dans un délai bref. D’autres opérations analogues suivront si le bilan est satisfaisant.”Paul Mercier, adjoint au maire de Lisieux, chargé des politiques urbaines, du logement et du patrimoine

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Patrimoine Vente en ligneNotaire

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IntranetGéolocalisationBlackBerry

■ Intervention. Depuis le 1er mars 2012, 200 sapeurs-pompiers du Pas-de-Calais sont équipés de MobilCOS, un ensemble d’appli-cations interactives sur smartphone : ce ser-vice gère, déclenche et accompagne la chaîne de commandement des sapeurs-pompiers en situation opérationnelle. L’officier de garde est identifié et peut être géolocalisé en restant connecté avec le centre départemental. En cas d’urgence, il est appelé, informé, et guidé par GPS jusqu’au lieu de l’intervention. Le dispositif garantit un délai d’intervention plus rapide et une meilleure efficacité des secours.

■ Sur mesure. À partir de l’expérience anglaise de la Kent Fire Brigade, le Service départemen-tal d’incendie et de secours (SDIS) 62 a lancé ses premières réflexions à la fin 2010, en parte-nariat avec Orange et BlackBerry France. Après la mise au point d’un prototype et le dévelop-pement de la plateforme intranet de gestion, le service MobilCOS a été expérimenté sur huit smartphones. L’investissement s’élève à 150 euros HT par acteur équipé, avec un coût de 19 euros HT pour chaque forfait mensuel, le tout financé sur fonds propres. > [email protected]

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Secours par MobilCOSSDIS 62 (Pas-de-Calais)Département de 140 000 habitants, présentant une forte densité de population diversement répartie sur un vaste territoire.

Véritable attente de la chaîne de commandement, cet outil de dernière génération optimise

la garde opérationnelle des cadres et apporte une plus-value dans la qualité des secours auprès de la population du Pas-de-Calais.”Christophe Pilch, président du conseil d’administration du Service départemental d’incendie et de secours du Pas-de-Calais‘‘

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■ Solution intégrée. Poumon économique de la Martinique, la ville du Lamentin s’est dotée d’une infrastructure puissante et évolutive de télécommunications dont elle souhaite faire profiter ses usagers. Après appel d’offres, elle a retenu la solution intégrée haut débit Intra-Cité pour l’interconnexion de l’ensemble de ses sites. Elle développe ainsi l’efficacité des services transversaux, favorise le partage d’in-formations, et améliore l’accueil téléphonique et les communications internes. Si elle réduit les distances entre ses sites et ses administrés, elle augmente par ailleurs les services rendus

aux citoyens en contribuant à la démocratie locale. ■ Sécurité. À la suite d’une étude réalisée en interne pour recueillir les besoins des utilisa-teurs et d’une confirmation demandée à un bureau d’études, Le Lamentin a choisi l’Intra-Cité d’Orange pour bénéficier d’une solution sécurisée, monter en débit, prioriser les flux ap-plicatifs, mais aussi maîtriser son budget (inves-tissement de 279 960 euros avec l’apport de fonds européens). Son système d’information jouit depuis d’une grande sécurité.> [email protected]

Intra-Cité au LamentinLe Lamentin (Martinique)Au sud-ouest de la baie de Fort-de-France, le plus vaste territoire de l’île, avec une présence humaine importante (40 000 habitants). Première ville industrielle, c'est aussi un haut lieu économique et administratif.

En interne et à l’externe, la Ville du Lamentin a très tôt misé sur le numérique et l’a développé dans les services rendus à sa population. Une démarche à maintenir pour envisager encore plus durablement de futurs projets orientés vers ces technologies, en étroite corrélation avec notre Projet de Ville 2.”Pierre Samot, maire du Lamentin, président de la Communauté d’agglomération du Centre de la Martinique

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InfrastructureInterconnexionSolution sécurisée

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Géolocalisation Optimisation Sécurité

■ Gestion optimale. Vingt véhicules de Val-lauris Golfe-Juan (police municipale, voirie et services) sont équipés d’une solution de géo-localisation fournie par Orange pour en opti-miser la gestion : les comportements routiers, comme les circuits de ronde ou de nettoiement, peuvent être analysés a posteriori, adaptés ou modifiés si nécessaire. En cas de plainte d’usagers, les conducteurs peuvent attester du respect des passages et circuits. Quant aux responsables de la voirie et de la police, ils connaissent en temps réel les moyens à mettre à disposition en cas de besoin.

■ Boîtiers. Cette solution de géolocalisa-tion des véhicules de nettoiement de la voi-rie et de la police municipale a été initiée en novembre 2011. Les boîtiers ont été mis en service sur les véhicules en mars 2012 après une formation des services (centre technique, garage, responsable de l’entretien de la voirie et services de police pour le suivi des missions et des interventions). La géolocalisation occa-sionne un coût (sur fonds propres) de 23 eu-ros mensuels par véhicule, auxquels s’ajoutent 700 euros de frais d’installation. > [email protected]

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À Vallauris Golfe-Juan, ‘Ville Internet @@@’ et capitale de la céramique d’art, des accès Wifi sur les plages, le paiement par terminaux NFC et un portail Internet de l’e-administration ont été mis en place pour les touristes et les citoyens. En parallèle, la Ville déploie en interne des initiatives d’optimisation de gestion des moyens destinés à la propreté, à la sécurité des usagers et de leur cadre de vie.”Alain Gumiel, maire de Vallauris Golfe-Juan et conseiller général des Alpes-Maritimes

Géolocalisation de véhicules municipauxVallauris Golfe-Juan (Alpes-Maritimes)Région littorale à forte densité, réputée pour sa qualité de vie et son tourisme, qui réclame une gestion et une optimisation des moyens, particulièrement en termes de sécurité des citoyens et des touristes.

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Cloud computing Sécurisation des données Accessibilité permanente

■ Externalisation. Après un sinistre informa-tique majeur avec indisponibilité du système et pertes de données, la Ville s’est fixé des objectifs : sécuriser ses données et leur confi-dentialité, maîtriser les solutions techniques et assurer une maîtrise des coûts informatiques. Après appel d’offres, elle a décidé d’externa-liser son système d’information à l’aide d’une solution de cloud computing, en souscrivant à un forfait informatique d’Orange. Elle a rac-cordé ses sites au réseau de l’opérateur et y fait héberger ses serveurs ainsi que ses appli-cations bureautiques et métiers.

■ Réservoir partagé. L’externalisation du système d’information concerne le raccor-dement réseau, l’hébergement informatique, l’infogérance des parcs matériels maintenus physiquement sur les sites de la ville et l’assis-tance utilisateur. Grâce au cloud computing, la Ville bénéficie d’un réservoir partagé de res-sources informatiques configurables : réseau, serveurs, stockage de données, applications et services. Après un coût de mise en service de 35 000 euros, l’exploitation du dispositif revient à 10 000 euros HT mensuels.> [email protected]

Des données dans le nuageLimoux (Aude) Commune de 10 000 habitants en zone urbaine dans la haute vallée de l’Aude, réputée pour sa blanquette, un vin effervescent, et son équipe de rugby à XIII.

Notre système d’information a fait l’objet d’une externalisation en vue d’une sécurisation et d’une confidentialité des données, d’une pérennité des solutions techniques et d’une maîtrise des coûts informatiques, proposée par Orange Néoclés et AMD. La solution globale Forfait informatique Business VPN a été retenue.”Jean-Paul Dupré, maire de Limoux et député de l’Aude

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Rennes (Ille-et-Vilaine)

L’objectif d’origine de remplacer le système téléphonique par un système ToIP, solution téléphonique performante et fiable, a été complètement atteint. Des serveurs vocaux interactifs ont été mis en place ponctuellement, selon les besoins. Il en est de même pour les fax en réseau. En revanche, la messagerie unifiée n’a jamais été déployée à grande échelle.Depuis cette action, plusieurs projets de la Ville de Rennes ont été mutualisés avec ceux de Rennes Métropole. Les systèmes ToIP de la Ville et de Rennes Métropole ont fusionné, portant à plus de 3 000 le nombre de postes IP. Actuellement, la Ville de Rennes fait évoluer son standard téléphonique vers un service d’accueil de gestion de la relation citoyen. Un outil de type “Centre d’Appel” est en cours d’installation sur ToIP.Paru dans le tome 4 de Paroles d’élus

Cinq ans après

Le principal objectif du logiciel Gedesrisques est de fournir un outil simple, intuitif, convivial et accessible pour recenser l’ensemble des risques induits par les pratiques professionnelles. Au-delà du simple recensement, il permet d’aborder de façon aisée la problématique de la maîtrise des risques professionnels, de mieux appréhender les conduites à tenir et les actions à entreprendre.

Son approche pédagogique le met à disposition de tous les agents, sans difficulté technique d’accès ou d’utilisation. S’impliquer dans son environnement professionnel (en faire un outil partagé) est un facteur essentiel de la qualité de la démarche.

Comme, à ce jour, aucun outil libre ne propose de générer le “document unique” d’une structure, Saint-Avé a souhaité qu’il puisse être utilisable par d’autres collectivités. Le Centre de gestion 56, avec l’appui technique de la commune de Saint-Avé, a commencé à déployer le logiciel Gedesrisques dans plusieurs structures (communes, Communauté de communes et CCAS) : à ce jour, neuf sont équipées et quatre sont en cours de déploiement.Paru dans le tome 4 de Paroles d’élus> Retrouvez l’intégralité du bilan d’utilisation de Gedesrisques à Saint-Avé sur parolesdelus.com

Saint-Avé (Morbihan) Cinq ans après

Page 18: Tome 8 : gestion interne

parolesdelus.com 85

Depuis le déploiement de cette initiative, les agents des communes et de la Carene se sont approprié les outils SIG et les données géographiques. Une dynamique d’échanges et de mutualisation de besoins entre les collectivités permet de développer le SIG communautaire et de faire des économies d’échelle. Pour autant, le chantier n’est pas terminé, il s’est enrichi d’un plan d’agglo interactif, d’un plan du réseau de transport interactif, et d’une photo aérienne à grande échelle.De nouvelles données géographiques sont venues compléter la base de données et la Carene a signé des conventions avec de nouveaux partenaires publics pour échanger des données.Paru dans le tome 4 de Paroles d’élus> Retrouvez plus de détails sur le SIG de Saint-Nazaire sur parolesdelus.com

Cinq ans après Saint-Nazaire / Saint-Nazaire Agglomération-Carene (Loire-Atlantique)

// Interview de Christophe Lebot, responsable SIG de la Carene

90 demandes de formation individualisée pour microstation Powerdraft, 21 pour Géoconcept, 22 pour iCiGéO, 13 pour Elyx, 3 pour Introduction à FME Professionnel Suite.

1 session pour 7 personnes, réalisée en groupe intercommunal.

3 667 connexions à iCiGéO (intranet communautaire de l’information géographique) du 1er janvier au 31 mai 2012. 614 connexions en novembre 2011. 749 connexions en mars 2012.