Tracas quotidiens des étudiants de première année de grandes écoles : liens avec la santé mentale perçue et la qualité de vie

Annales Medico-Psychologiques xxx (2013) xxx–xxx

G Model

AMEPSY-1716; No. of Pages 7

Memoire

Tracas quotidiens des etudiants de premiere annee de grandes ecoles :liens avec la sante mentale percue et la qualite de vie

The daily hassles of first year students of the French ‘‘grandes ecoles’’:

Relationships with perceived mental health and quality of life

Laetitia Strenna a,*, Khadija Chahraoui a, Christian Reveillere b

a Pole AAFE, departement de psychologie, universite de Bourgogne, esplanade Erasme, BP 26513, 21065 Dijon cedex, Franceb Departement de psychologie, universite de Tours, 3, rue des Tanneurs, 37041 Tours cedex 1, France

I N F O A R T I C L E

Historique de l’article :

Recu le 28 juillet 2012

Accepte le 4 octobre 2012

Mots cles :

Etudiants

Tracas quotidiens

Sante mentale

Qualite de vie

Keywords:

Daily hassles

Mental health

Quality of life

Students

R E S U M E

L’entree dans une grande ecole, avec les nombreux changements occasionnes, peut etre consideree

comme une situation potentiellement stressante. Nous avons donc souhaite identifier les difficultes

rencontrees par les etudiants inscrits en premiere annee et leurs eventuelles repercussions sur leur sante

et leur qualite de vie. Les resultats obtenus montrent que les tracas les plus frequents et les plus genants

sont lies a la reussite dans les etudes (examens), a la gestion du temps (ne pas avoir le temps de faire ce

que l’on voudrait faire), aux relations interpersonnelles (eloignement d’un etre cher) et a la sante

(sommeil et reveil) avec des repercussions non negligeables sur leur sante et leur qualite de vie. En effet,

les resultats soulignent l’existence de correlations entre non seulement les tracas quotidiens et la

detresse psychologique, mais egalement entre les tracas quotidiens et la qualite de vie.

� 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits reserves.

A B S T R A C T

Keeping in mind that gaining access to the first year of French ‘‘grandes ecoles’’ is a potential stressful

situation, we have studied the daily hassles during the first six months of adaptation to ‘‘grandes ecoles’’

life. The results show that the most frequent and most intense hassles are related to success in their

studies (exams), time management (lack of time to do what they want to do), interpersonal relationships

(separation from a loved one) and health (sleep and wake-up). In addition, the higher the levels of

students’ hassles, the higher their emotional distress and the lower their quality of life. These results are

discussed with reference to the literature on the subject.

Objective. – This study aims to identify the daily hassles of students enrolled in the first year of the

prestigious French ‘‘grandes ecoles’’ and to assess the relationship between these hassles and their

perceived mental health and quality of life.

Design. – Data were collected from 169 first-year students in these schools during the first semester of

studies.

Main outcome measures. – Daily hassles were evaluated using a specific scale for students. Mental health

and quality of life were evaluated by using the GHQ-12 and the WHOQOL-26.

Results. – The results show that the most frequent and most intense hassles are related to success in their

studies (exams), time management (lack of time to do what they want to do), interpersonal relationships

(separation from a loved one) and health (sleep and wake-up). In addition, the higher the levels of

students’ hassles, the higher their emotional distress and the lower their quality of life. These results are

discussed with reference to the literature on the subject.

Conclusion. – These results suggest that daily hassles were associated with a specific period of life and

had a significant effect on the students’ mental health.

� 2013 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Disponible en ligne sur

www.sciencedirect.com

* Auteur correspondant.

Adresse e-mail : [email protected] (L. Strenna).

Pour citer cet article : Strenna L, et al. Tracas quotidiens des etudiants de premiere annee de grandes ecoles : liens avec la sante mentalepercue et la qualite de vie. Ann Med Psychol (Paris) (2013), http://dx.doi.org/10.1016/j.amp.2012.10.020

0003-4487/$ – see front matter � 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits reserves.

http://dx.doi.org/10.1016/j.amp.2012.10.020


mailto:[email protected]


http://www.sciencedirect.com/science/journal/00034487


L. Strenna et al. / Annales Medico-Psychologiques xxx (2013) xxx–xxx2

G Model


1. Introduction

A ce jour, les recherches abordant les problemes de tracasquotidiens, de sante mentale et de qualite de vie des etudiants sontencore peu nombreuses en France [20] et concernent essentielle-ment les etudiants d’universite. Cependant, les etudiants desgrandes ecoles sont confrontes au stress, a la souffrance psychiqueou encore a des interrogations concernant leur devenir [23]. Notrerecherche porte ici sur une population d’etudiants de premiereannee de grandes ecoles ages de 20 a 23 ans et consiste a etudierleurs difficultes. Nous etudierons les liens qui peuvent exister entreces difficultes, la sante mentale percue et la qualite de vie. Dans cecadre, nous porterons notre interet sur les stresseurs mineurs etleurs effets d’interaction sur la sante psychique et la qualite de vie.

1.1. La sante psychique des etudiants

De nombreuses etudes [2,3,19,24] ont mis l’accent sur lesproblemes de sante des jeunes et des etudiants ages de 12 a 25 ans.Selon le Haut Comite de Sante Publique [10], la symptomatologieanxieuse et depressive touche un tiers des etudiants. Descomportements a risque comme l’alcoolisme, le tabagisme et lesconduites sexuelles non protegees sont aussi soulignes dans cettepopulation. Les enquetes Barometre Sante jeunes [9] observentegalement, chez les jeunes de 12 a 25 ans, une augmentation desconduites addictives et des problemes d’anxiete et de depression.Ainsi, d’apres cette enquete [9], la prise de tranquillisants ou desomniferes au cours des 12 derniers mois concerne 6,3 % desgarcons et 9,5 % des filles ages de 20 a 25 ans. Par ailleurs, les fillesse declarent plus anxieuses et plus deprimees que les garcons. Lesetudiants semblent plus nombreux que les jeunes de 20 a 25 ans dela population generale a declarer avoir eu des pensees suicidairesau cours des 12 derniers mois. D’autres etudes confirment cesresultats. L’enquete realisee par Desbrosse-Baloche [4] aupres de772 etudiants de deuxieme annee de premier cycle dans desuniversites lyonnaises montre que 31 % des etudiants consommentdes anxiolytiques et 72 % de l’alcool. De plus, 51 % des etudiantsdeclarent avoir consomme des substances illicites, principalementdu cannabis. L’etude de Lafay et al. [13], realisee aupres de1500 etudiants de l’universite de Poitiers ages de 18 a 24 ans,corrobore ces resultats. Elle montre que 30,8 % des etudiantspresentent une symptomatologie depressive et que la consomma-tion abusive de toxiques est d’autant plus importante que ladepression est intense.

Comment comprendre ces problemes de sante chez lesetudiants ? Plusieurs etudes ont mis l’accent sur certains facteursde stress comme la solitude et les problemes relationnels. Desrelations ont aussi ete mises en evidence entre les troublesdepressifs, les problemes relationnels entre l’etudiant et sesparents et la mauvaise entente du couple parental. D’autresetudes mettent l’accent sur les changements de vie et d’appren-tissage, marques par le passage du statut de lyceen a celuid’etudiant, lesquels constituent des facteurs de stress avec desrepercussions plus ou moins importantes sur leur sante mentale.

1.2. Les tracas quotidiens et les problemes de sante chez les etudiants

Pour Lazarus [15], les tracas sont des experiences et conditionsde vie quotidienne estimees comme frappantes, saillantes, nocivesou comme menacantes vis-a-vis du bien-etre. C’est la perceptionnegative d’une experience ou condition de vie quotidienne quiproduit « du tracas » et non leur realite objective [11]. Cesdifficultes peuvent varier en fonction de la periode de vie traversee.

Reveillere et al. [20] mettent en evidence que les tracas (daily

hassles) ou stresseurs mineurs retrouves chez les etudiants sontspecifiques au monde etudiant, comme la peur de ne pas reussir

Pour citer cet article : Strenna L, et al. Tracas quotidiens des etudiants

percue et la qualite de vie. Ann Med Psychol (Paris) (2013), http://d

dans les etudes, le manque d’independance materielle et financiereou encore la peur du chomage. Des correlations ont ete retrouveesentre ces stresseurs mineurs et l’augmentation de problemes desante mentale, en particulier les troubles depressifs, l’anxiete,l’insomnie, les symptomes somatiques et le dysfonctionnementsocial. Ces resultats montrent la difficulte chez l’etudiant aassumer des situations nouvelles, liees a une separation entraınantun changement de statut, a la perte des reperes familiers, a laconfrontation a la masse, a l’anonymat, a la gestion d’une certaineautonomie, d’une nouvelle liberte, ou encore d’une nouvelle faconde travailler. Tous ces changements vont se traduire par denombreuses tensions internes susceptibles d’interagir avec sonetat de sante.

Pour Kohn et Milrose [12], les principales sources de stress chezles etudiants canadiens sont d’etre submerges par le travail, d’avoirtrop de responsabilites et de manquer de temps libre. Dans l’etudeamericaine de Wolf et al. [26] realisee aupres de 181 etudiants depremiere annee de medecine, les principales difficultes repereessont liees aux caracteristiques des etudes de medecine, a savoir lacompetitivite, l’autorite et la rigidite, ainsi qu’aux opportuniteslimitees de developper des relations personnelles avec lesprofesseurs et les pairs. Ces difficultes s’intensifient en coursd’annee et sont correlees positivement avec des problemes desante mentale comme l’anxiete ou la depression.

D’apres de nombreuses etudes, les stresseurs mineurs desetudiants sont en lien avec les nouveaux roles a assumer, commel’eloignement par rapport a la famille, la plus grande autonomieexigee dans le travail universitaire, la solitude, les problemesrelationnels [2,8]. Ces nouveaux roles generent pour les etudiantsdes tensions ou des irritations qui ne sont pas sans consequencesur leur bien-etre psychologique et physique. Ainsi, chercher aidentifier les tracas quotidiens, c’est reconnaıtre l’influence nonnegligeable du contexte propre a cette periode de vie sur la santementale et sur la qualite de vie des etudiants, et plus particuliere-ment des etudiants de grandes ecoles dans la mesure ou cettepopulation a ete tres peu etudiee en France [23].

1.3. L’integration dans une grande ecole : source potentielle de stress

pour les etudiants ?

Le systeme des grandes ecoles est une specificite purementfrancaise et ne peut etre compare a aucun autre modeled’enseignement. Ces ecoles recrutent sur concours apres deuxannees de formation, c’est-a-dire apres un Bac +2. La selectivite estdonc tres importante et les etudiants sont souvent obliges dequitter leur region pour pouvoir integrer une grande ecole. Parailleurs, le cursus d’enseignement est tres riche et comportedes cours, des stages en France et/ou a l’etranger, du sport et desactivites associatives. L’integration dans une grande ecole neces-site un fort engagement intellectuel et social.

Ainsi, comme nous venons de le voir, l’entree dans une grandeecole va se caracteriser par de nombreux changements psycho-sociaux dans la vie quotidienne des etudiants, dont certains sontcommuns a la vie en universite et d’autres particuliers. Tous ceschangements s’ancrent dans la realite de leur vie nouvelle etprefigurent leur future vie d’adulte.

En effet, cette periode peut coıncider avec la premiereseparation de longue duree du milieu familial d’origine. Unedistanciation se cree par rapport a l’encadrement familialanterieur. A cause de l’eloignement geographique, certainsetudiants se retrouvent pour la premiere fois separes de leursparents. A ces changements au niveau des relations s’ajoutent ceuxau niveau des habitudes de vie. Les etudiants se trouvent dans laphase de la separation ou de changement d’avec le passe familier,au cours de laquelle ils perdent leurs reperes anterieurs [2].Ils doivent oublier d’une certaine facon ce qu’ils connaissent bien.

de premiere annee de grandes ecoles : liens avec la sante mentalex.doi.org/10.1016/j.amp.2012.10.020


L. Strenna et al. / Annales Medico-Psychologiques xxx (2013) xxx–xxx 3

G Model


Ils se retrouvent confrontes a un monde qui n’est plus familier poureux. Ainsi, meme si leur vie relationnelle et societale evolue versplus d’autonomie, elle devient aussi plus anonyme et cette periodede distanciation est souvent douloureuse pour eux car elle est faited’incertitudes et de doutes. D’une certaine facon, ils n’ont plus depasse et pas encore de futur. Ils sont dans l’entre-deux. Ainsi,l’entree dans une grande ecole genere une rupture avec le passeimmediat et un changement total de reperes [2].

De plus, le changement reside aussi dans le rapport aux reglesinstitutionnelles et aux savoirs. Dans une grande ecole, il y a unnombre beaucoup plus important de regles qui sont en jeu,eventuellement simultanement. Elles sont aussi beaucoup pluscomplexes et articulees les unes aux autres. Si bien que lameconnaissance de l’une d’entre elles entraıne souvent l’ignorancede tout un groupe de regles qui lui sont attachees et peut tout a faitetre prejudiciable a l’etudiant. Les difficultes de comprehension oule non-respect des regles peuvent donc avoir des consequencesplus ou moins graves sur le cursus de l’etudiant. De meme, lerapport au savoir est bouleverse. Une grande ecole se definitprincipalement par l’ampleur des champs intellectuels abordes etpar le lien qu’elle etablit entre ces savoirs et l’activite profession-nelle future. Une nouvelle identite sociale est donc a construirepour les etudiants ainsi qu’un nouveau rapport au savoir [5].

Ainsi, ce stade de la vie represente une periode de vulnerabiliteparticuliere et demande aux etudiants une adaptation psychoso-ciale nouvelle. Dans cette perspective, il est logique de penser queles changements de vie aux niveaux personnel et social peuventavoir une influence non negligeable sur la sante et la qualite de viedes etudiants avec de potentielles perturbations d’ordre physiqueou psychologique [22].

Nous faisons donc l’hypothese selon laquelle l’entree dans unegrande ecole est source de stress pour les etudiants, avec desrepercussions plus ou moins importantes sur leur sante mentale etsur leur qualite de vie.

2. Methodologie

2.1. Objectif

L’objectif de cette etude est d’identifier les stresseurs mineursrencontres par les etudiants de grandes ecoles au cours du premiersemestre de cours et d’evaluer les eventuelles repercussions de cesstresseurs sur leur sante psychique et leur qualite de vie.

2.2. Population

Les sujets etaient des etudiants de premiere annee de grandesecoles de Dijon. Les memes questionnaires ont ete proposes auxetudiants de l’Ecole Superieure de Commerce de Dijon et auxetudiants de l’Ecole Nationale Superieure de Biologie Appliquee ala Nutrition et a l’Alimentation de Dijon.

La population est donc constituee de 169 etudiants (101 filles et68 garcons) de premiere annee de grandes ecoles. L’age moyen estde 20,59 ans. Dans notre echantillon, 52 % des etudiants sont issusde l’Ecole Superieure de Commerce de Dijon et 48 % de l’EcoleNationale Superieure de Biologie Appliquee a la Nutrition et al’Alimentation de Dijon.

Tous les sujets sollicites pour cette etude ont accepte d’yparticiper. Il s’agit d’etudiants majoritairement issus de classespreparatoires (58 %) et plus d’un tiers (42 %) d’admissionsparalleles. Concernant la profession des parents, les etudiantssont issus de milieux divers : pour la profession du pere, on note46 % de cadres, 19 % d’employes, 20 % d’ouvriers et 15 % qui n’ontpas de profession. Pour la profession de la mere, on note 33 % decadres, 30 % d’employes, 20 % d’ouvriers et 17 % qui n’ont pas deprofession. De plus, les etudiants vivent tres majoritairement en



appartement (82 %) ou en colocation (10 %) ou encore chez leursparents (8 %). Concernant les ressources financieres, 66 % desetudiants sont satisfaits de leurs ressources alors que 34 % en sont apeine satisfaits.

3. Outils d’evaluation

3.1. Evaluation des tracas quotidiens

Les tracas quotidiens ont ete evalues par l’echelle d’evaluationdes tracas quotidiens de Reveillere et Nandrino. Cette echelleprend en compte les difficultes et les contraintes que peuventrencontrer les etudiants dans la vie quotidienne [20]. C’est un auto-questionnaire de type « papier-crayon » dont le temps de passationvarie de dix a 15 minutes.

Cet outil est donc specifique a la vie etudiante et est composede 65 items repartis de facon aleatoire, qui ont ete selectionnes apartir des echelles anglo-saxonnes et a partir d’entretiens semi-structures evaluant les tracas rencontres dans une population« test » de 60 etudiants (63 % de femmes et 37 % d’hommes). Lequestionnaire a ensuite ete valide aupres de 254 etudiants desfacultes de sciences, lettres et sciences humaines de la regionlilloise. L’echantillon etait compose de 76 % de femmes et de 24 %d’hommes. L’age moyen etait de 20,7 ans avec un ecart-typede 2,3.

A partir d’une analyse en composantes principales, lesdifferents items ont ete repartis entre dix categories distinctes :sante, travail, argent, materiel, relations interpersonnelles, societe,temps, transport, estime de soi, divers. Par exemple, on demandeau sujet d’evaluer la gene lorsqu’il est confronte a certainessituations delicates comme « avoir des difficultes a gerer sonemploi du temps », « avoir trop de travail » ou encore « s’occuper destaches menageres ».

Le questionnaire des tracas quotidiens donne deux scores. L’uncorrespond a la gene ressentie, l’autre a la frequence d’apparitionsur une echelle de quatre degres allant de zero a trois. Pour la gene,zero correspond a « pas du tout gene » et trois a « tres gene ». Pour lafrequence, zero correspond a « jamais » et trois a « souvent ». Ainsi,les sujets doivent evaluer pour chaque item a la fois la gene qu’ilprovoque ainsi que sa frequence d’apparition, sur une echelle deLikert a quatre degres allant de zero a trois.

Le coefficient de Cronbach, calcule a partir des dix sous-scores,est eleve avec un a = 0,70. Ce resultat permet de dire que l’echellepresente une bonne consistance interne et que les dix sous-scoresrestent homogenes.

De plus, pour tester la validite, les auteurs ont compare lesscores a ceux de trois autres echelles GHQ-28, STAI et WHOQOL-26 qui sont respectivement la sante mentale, l’anxiete (trait et etat)et la qualite de vie. Les auteurs ont trouve les resultats suivants. Lesscores de frequence a l’echelle des tracas quotidiens sontsignificativement correles (p < 0,001) et de maniere positive auscore total obtenu au GHQ-28 (r = 0,35) et a l’echelle d’anxiete(r = 0,45 pour l’anxiete etat, r = 0,45 pour l’anxiete trait). Lescorrelations calculees a partir des sous-scores du GHQ vont dans lememe sens que le score global, c’est-a-dire r = 0,17 (p < 0,05) pourle dysfonctionnement social ; r = 0,22 (p < 0,01) pour les symp-tomes somatiques ; r = 0,33 (p < 0,01) pour l’anxiete et pour ladepression.

Par ailleurs, ils observent une correlation negative (au seuilp < 0,001) entre le score de l’echelle de tracas et le score de qualitede vie au WHOQOL-26 (r = �0,43). Cette correlation negatives’observe egalement pour tous les sous-scores du WHOQOL-26 :r = �0,16 pour le domaine social (p < 0,01), r = �0,25 pour ledomaine psychique (p < 0,0001), r = �0,39 pour le domaineenvironnemental (p < 0,0001) et r = �0,40 pour le domainephysique (p < 0,0001).




G Model


Le choix de cet instrument reside dans le fait qu’il permetd’identifier precisement les difficultes, contrarietes, irritationsrencontrees par les etudiants au cours de cette premiere annee etplus particulierement au cours de ce premier semestre quiconstitue une periode d’integration et donc d’adaptation. De plus,tous ces tracas, s’ils sont frequents et intenses, peuvent avoir uneincidence non negligeable sur la sante et la qualite de vie desetudiants de grandes ecoles.

3.2. Evaluation de la sante mentale

La sante mentale a ete evaluee par le Questionnaire de SanteGenerale de Goldberg (GHQ-12). Il s’agit d’un auto-questionnaired’evaluation mis au point par Goldberg [6] afin de depister lestroubles psychiatriques presents au cours des semaines passees.Nous avons choisi la version simplifiee du questionnaire initial deGoldberg, compose de 60 items, traduite en francais par Pariente etGuelfi [18]. Cette version abregee comporte 12 items quiconcernent des sentiments de tension, depression, incapacite afaire face, anxiete et manque de confiance en soi. A titre d’exemple,la premiere question est « avez-vous ete capable de vousconcentrer sur tout ce que vous faites ? », et la derniere questionest « vous etes-vous senti raisonnablement heureux, tout bienconsidere ? ». Les questions portent sur les dernieres semaines etconcernent uniquement les problemes rencontres recemment ouactuellement. Le GHQ-12 permet de quantifier sur un plandimensionnel le degre de detresse psychologique subjective, et,au plan categoriel, de definir, a partir de notes seuils, des caspathologiques ou non [7]. La note seuil couramment retenue pourle GHQ-12 est de quatre ou cinq [14,21,25].

Dans le cadre de cette etude, nous avons utilise la cotationbimodale, notant zero les reponses « moins que d’habitude » ou« comme d’habitude » et un celles « un peu plus que d’habitude » ou« bien moins que d’habitude », afin de pouvoir nous referer a unenote seuil de quatre pour determiner la population d’etudiants ensouffrance psychique. Plus le score au GHQ-12 est eleve et plus ladetresse psychologique est importante.

3.3. Evaluation de la qualite de vie

La qualite de vie a ete evaluee par le World Health Organisation

Quality of Life de Leplege (WHOQOL-26). Le WHOQOL est uninstrument international d’evaluation de la qualite de vie qui a etedeveloppe par l’Organisation Mondiale de la Sante. La qualite de vieest definie dans le protocole du WHOQOL comme « la perceptionqu’a un individu de sa place dans l’existence, dans le contexte de laculture et du systeme de valeurs dans lesquels il vit et en relationavec ses objectifs, ses attentes, ses normes et ses inquietudes. C’estun concept tres large influence de maniere complexe par la santephysique du sujet, son etat psychologique, son niveau d’indepen-dance, ses relations sociales ainsi que sa relation aux elementsessentiels de son environnement » [1]. Il vise donc a evaluer laqualite de vie liee a la sante. Cet instrument est disponible en deuxversions, l’une comportant 100 items denommee WHOQOL-100 et,

Tableau 1Les cinq tracas les moins et les plus frequemment cites par les etudiants.

Tracas les plus frequents Occurrence

(moyenne)

Se sentir fatigue 1,91

Ne pas avoir le temps de faire ce qu’on voudrait faire 1,89

Avoir des difficultes pour se lever le matin 1,78

Souffrir de l’eloignement d’un etre cher 1,72

Apprehender les examens 1,67



la seconde, le WHOQOL-bref, en comportant 26. Nous avons choisila version courte a 26 items qui explore quatre domaines de qualitede vie susceptibles de refleter une perception suffisammentexhaustive de la qualite de vie des personnes evaluees. Lesquatre grands facteurs concernent la sante physique, la santementale, les relations sociales et l’environnement. Le WHOQOL-bref possede quatre types d’echelles de reponses en cinqpoints permettant l’evaluation de l’intensite (pas du tout / unpeu / moderement / beaucoup / extremement), la capacite (pas dutout / un peu / moderement / tres / completement), la frequence(jamais / rarement / assez souvent / tres souvent / toujours) etl’evaluation (tres satisfait / satisfait / ni satisfait ni insatisfait /insatisfait / tres insatisfait) variables en fonction des items poses.De plus, le WHOQOL-bref comporte egalement deux items quisont censes mesurer la satisfaction globale de sante et le bien-etre.Par ailleurs, la consistance interne du WHOQOL-26 determineepar le coefficient alpha de Cronbach est comprise entre 0,69 < a< 0,75 pour les quatre domaines et apparaıt comme satisfaisanteavec une moyenne de 0,70 [16]. De plus, cet outil offre la possibilitede recueillir des informations precises sur l’evaluation percue desetudiants sur leur qualite de vie a travers des indicateurscomportementaux ou perceptuels.

4. Resultats

4.1. Analyse descriptive

4.1.1. Les tracas quotidiens

Les resultats de notre recherche montrent que les tracas les plusfrequents et les plus genants sont lies a la reussite dans les etudes(examens), a la gestion du temps (ne pas avoir le temps de faire ceque l’on voudrait faire), aux relations interpersonnelles (eloigne-ment d’un etre cher) et a la sante (sommeil et reveil). De plus, nousnotons que les tracas les plus frequents sont egalement les tracasles plus genants (Tableau 1).

En revanche, les tracas les moins frequents et les moins genants(Tableau 2) concernent plutot la gestion du contexte immediat devie (probleme de violence, greves, degats materiels, tachesmenageres).

4.1.2. La detresse psychologique

Les resultats nous indiquent que certains etudiants de premiereannee de Grandes Ecoles sont en situation de detresse psycholo-gique. En effet, les resultats obtenus au GHQ-12 montrent que 33 %des etudiants presentent une detresse psychologique (seuil > 4).Ainsi, 55 sujets sur 169 presentent des scores superieurs a quatre etpresentent donc un niveau eleve de detresse psychologique.

4.1.3. La qualite de vie

Les resultats obtenus (Tableau 3) indiquent non seulement unebonne evaluation de la qualite de vie et de la sante percue maisegalement une evaluation satisfaisante des autres domaines de laqualite vie : la sante physique, la sante psychique, les relationssociales et l’environnement.

Tracas les moins frequents Occurrence (moyenne)

Etre preoccupe par des problemes de drogue,

de violence, de delinquance

0,30

Subir les greves des transports en commun 0,37

Manquer d’intimite 0,37

Fumer trop 0,38

Subir des degats materiels 0,50



Tableau 2Les cinq tracas les moins et les plus genants mentionnes par les etudiants.

Tracas les plus genants Occurrence

(moyenne)

Tracas les moins genants Occurrence

(moyenne)

Ne pas avoir le temps de faire ce qu’on voudrait faire 2,02 Fumer trop 0,49

Se sentir fatigue 1,92 Etre preoccupe par des problemes de drogue, de violence, de delinquance 0,50

Apprehender les examens 1,89 Subir les greves des transports en commun 0,55

Souffrir de l’eloignement d’un etre cher 1,85 Subir une repartition non equitable des taches en concubinage ou en famille 0,60

Avoir des difficultes pour se lever le matin 1,70 Consommer trop d’alcool 0,63


G Model


4.2. Analyse correlationnelle

4.2.1. Liens entre tracas quotidiens, detresse psychologique et qualite

de vie

L’analyse correlationnelle revele un lien positif et significatifentre la detresse psychologique et les tracas quotidiens. En effet,les resultats montrent que les scores de frequence et de gene destracas quotidiens sont correles positivement au niveau de detressepsychologique evaluee par le questionnaire de sante generale(GHQ-12).

Par ailleurs, le score total de gene est correle negativement avectoutes les dimensions de la qualite de vie (WHOQOL-26). Ainsi,plus les tracas quotidiens sont genants et moins les etudiants sontsatisfaits de leur qualite de vie. De plus, le score total de frequenceest correle negativement a trois des quatre domaines de la qualitede vie : la sante physique, la sante psychique et l’environnement.En revanche, les resultats n’indiquent pas de correlation

Tableau 5Detresse psychologique et qualite de vie selon le niveau de gene percue des tracas che

Detresse emotionnelle et qualite de vie des etudiants

selon le niveau de gene percue des tracas

Groupe d’etudiants

avec une gene perc

tracas moyenne

elevee (score > 72,9

n = 84

Moyenne

Score total GHQ12 14,30

Sante physique 25,00

Sante psychique 19,68

Relations sociales 10,80

Environnement 28,52

Tableau 3Analyse descriptive des scores au WHOQOL-26.

Etudiants de grandes ecoles,

moyenne (ecart-type), n = 169

Qualite de vie 3,88 (0,70)/5

Sante 3,82 (1,03)/5

Sante physique 26,28 (3,55)/35

Sante psychique 20,66 (3,53)/30

Relations sociales 11,07 (2,14)/15

Environnement 29,47 (4,09)/40

Tableau 4Correlations entre les scores de l’echelle des tracas quotidiens (gene et frequence),

la detresse psychologique (GHQ12) et la qualite de vie (WHOQOL 26).

Correlations de Pearson Score total de gene Score total de frequence

Niveau de detresse (GHQ-12) 0,295a 0,201a

Sante physique �0,442a �0,243a

Sante psychique �0,382a �0,255a

Relations sociales �0,170b NS

Environnement �0,359a �0,272

a 0,01.b 0,05.



significative entre le score total de frequence et les relationssociales (Tableau 4).

L’analyse comparative indique que les etudiants avec une genepercue des tracas moyenne a elevee (Score > 72,9) presentent unniveau de detresse psychologique plus eleve et une qualite de vieplus basse que les etudiants avec une gene percue des tracas faible(Score < 72,9), dans les domaines de la sante psychique, la santephysique et l’environnement, en revanche, il n’existe pas dedifference significative pour la dimension relation sociale(Tableau 5).

5. Discussion

Dans la litterature, les facteurs de stress des etudiants degrandes ecoles ne sont pas souvent etudies. C’est la raison pourlaquelle nous ne savons pas ou peu de choses de leur vecu. En effet,ils ne sont pas consideres comme des etudiants « ordinaires » dansla mesure ou ils suivent une formation destinee aux elites [2].Pourtant, les resultats de notre recherche montrent que lesdifficultes evoquees par les etudiants sont en lien avec descaracteristiques de vie qui sont propres au statut d’etudiant et nesont pas differentes de celles des etudiants d’universite. En effet,les preoccupations des etudiants de premiere annee de grandesecoles concernent principalement la gestion du temps (« ne pasavoir le temps de faire ce que l’on voudrait faire »), la sante (« sesentir fatigue » ; « avoir des difficultes pour se lever le matin »), lesrelations interpersonnelles (« souffrir de l’eloignement d’etreschers ») et le travail (« apprehender les examens »). Par ailleurs, cespreoccupations occupent une place centrale dans la vie desetudiants dans la mesure ou elles sont identifiees a la fois commeles plus frequentes et les plus genantes et ne sont donc pas sansrepercussion sur leur sante mentale. En effet, ces resultats sontconfirmes par l’analyse correlationnelle qui montre que la detressepsychologique est correlee positivement et significativement auxscores de frequence et de gene des tracas quotidiens. Des lors, pourmieux comprendre les liens qui existent entre la detressepsychologique et les tracas quotidiens, nous pouvons nous referera d’autres etudes. L’etude de Spitz et al. [21] montre que lesdifficultes d’adaptation a l’universite engendrent pour un etudiantsur deux un etat de stress qui s’exprime a travers des plaintessomatiques diverses. Plus precisement, 40 % des etudiants

z les etudiants.

ue des

a tres

),

Groupe d’etudiants

avec une gene percue des

tracas faible a tres faible

(score < 72,9), n = 85

t p

SD Moyenne SD

5,07 11,73 4,32 �3,53 0,001

3,43 27,56 3,21 5,01 0,000

3,62 21,68 3,33 3,73 0,000

2,43 11,36 1,85 1,70 0,090

4,38 30,44 3,62 3,08 0,002




G Model


souffrent de maux de dos, 45 % se plaignent de cephalees, 30 % ontdes douleurs d’estomac et 77 % se sentent fatigues depuis le debutde la rentree. Cet etat de fatigue est souvent associe a de l’anxiete eta de l’insomnie, a des difficultes d’adaptation sociale et a des affectsdepressifs. Par ailleurs, les chercheurs de cette etude mettent enavant que le vecu de l’insertion et de l’isolement explique enmoyenne 23 % de la detresse psychologique chez les etudiants.Ainsi, lorsque les etudiants expriment des difficultes pour s’inserer,se sentent isoles dans le contexte de l’universite et reconnaissentavoir des problemes pour repondre aux travaux demandes, alors lerisque de detresse psychologique augmente. Une autre etude deReveillere et al. [20] a egalement porte sur les conditions de vie desetudiants d’universite. Les resultats de cette recherche montrentque les preoccupations des etudiants d’universite sont liees auxsymptomes depressifs, a l’anxiete, a l’insomnie, ainsi qu’a diverssymptomes somatiques. L’etude de Wolf et al. [26] va dans ce sens,en precisant que les difficultes rencontrees par les etudiantss’intensifient en cours d’annee et sont correlees positivement avecdes problemes de sante mentale comme l’anxiete et la depression.Toutefois, les resultats de ces differentes etudes nous confortentdans l’idee que les liens entre la detresse psychologique et lesstresseurs mineurs sont complexes. En effet, ces difficultes peuventavoir un effet negatif sur la sante psychique tout comme l’etat desante psychique peut egalement avoir un effet sur leur perception.

Paradoxalement a ces resultats, les etudiants des grandes ecolesont globalement une perception positive de leur qualite de vie et deleur sante. Cette evaluation satisfaisante de la qualite de vie nousfait dire que dans l’ensemble les etudiants considerent que leursbesoins physiques, psychologiques, relationnels et environnemen-taux sont plutot satisfaits. Ces resultats sont plutot inattendus,voire surprenants, au vu des resultats concernant la detressepsychologique. En effet, nous nous attendions a trouver un effetnon seulement de la detresse psychologique mais egalement destracas sur l’evaluation generale de la sante et de la qualite de vie.Pourtant, meme si nos resultats nous interpellent et nousquestionnent, ils sont coherents avec l’etude de Kohn et al. [12]qui a montre que les etudiants se declaraient plutot satisfaits deleur qualite de vie avec, paradoxalement, une frequence elevee decomportements dits « a risque », et avec celle de Migeot et al. [17]qui ne rapportait pas de difference au niveau de la satisfaction de laqualite de vie et de la sante entre les etudiants de premiere et dedeuxieme annee d’IUT. Cependant, meme si nos resultats montrentune qualite de vie plutot preservee, ils soulignent tout de memel’existence de correlations entre les tracas quotidiens et la qualitede vie. Ainsi, ces resultats confirment le role des tracas quotidienssur la perception de la qualite de vie. En effet, nous observons,d’une part, une correlation negative entre le score de gene al’echelle des tracas et tous les sous-scores du WHOQOL-26 :relations sociales, sante psychique, environnement et santephysique, et, d’autre part, une correlation negative entre le scorede frequence et certains domaines de la qualite de vie : santepsychique, environnement et sante physique. Ces resultats tendenta montrer que l’intensite et la frequence des tracas quotidiensnuisent a la qualite de vie des etudiants de grandes ecoles avec plusparticulierement des effets sur leur sante, leur environnement etleurs relations sociales. Nos resultats sont appuyes par l’etude deReveillere et al. [20] qui avait observe une correlation negative (auseuil p < 0,001) entre le score de l’echelle des tracas et le score dequalite de vie au WHOQOL-26 (r = �0,43). Cette correlationnegative s’observait egalement pour tous les sous-scores duWHOQOL-26 (r = �0,16, �0,25, �0,39, 0,40) respectivement pourles domaines : social (p < 0,001), psychique, environnemental etphysique (p < 0,0001). Ces resultats montrent que les tracas ontune incidence sur tous les domaines de la qualite de vie desetudiants d’universite. Ainsi, cet environnement juge par lesetudiants comme menacant induit de l’insatisfaction au niveau de



la sante physique et psychique, des relations sociales et del’environnement. Toutefois, nous ne savons pas si ce sont les tracasqui nuisent a la qualite de vie des etudiants ou si c’est la perceptiond’une mauvaise qualite de vie qui genere des tracas plus intenses etplus frequents. De plus, il convient de relever que le probleme decausalite reste ouvert concernant la relation entre ces facteurs destress et la qualite de vie. S’il paraıt evident que les difficultesrencontrees par les etudiants nuisent a leur qualite de vie, nouspouvons aussi penser qu’une mauvaise qualite de vie peutamplifier la perception de ces difficultes.

6. Conclusion

Notre recherche a permis de mettre en evidence que lesstresseurs mineurs des etudiants de grandes ecoles concernentprincipalement la sante, les relations interpersonnelles et lagestion du temps. Ainsi, les etudiants de grandes ecoles sontconfrontes a de nombreuses difficultes qui sont liees a cetteperiode de vie specifique. Par ailleurs, ces difficultes quotidienneset repetees semblent avoir une incidence non negligeable sur leursante psychique. En effet, la confrontation a de nouvelles formesde savoir ou encore a une nouvelle autonomie peut generer pourcertains etudiants de la souffrance psychique. Suite a ces resultats,il nous semble important de pouvoir mettre en place unprogramme d’actions qui combine a la fois des aspects pedago-giques et psychologiques pour pouvoir repondre non seulementaux difficultes rencontrees par les etudiants, mais egalement aleur detresse psychologique. Ainsi, nous pourrions offrir auxetudiants la possibilite d’acceder a un parcours d’accompagne-ment personnalise qui pourrait se decliner sous differentesfacettes : donner des informations pertinentes et approprieesafin que l’etudiant comprenne les rouages du systeme GrandesEcoles ; apporter une aide pratique afin que l’etudiant organisemieux son travail et gere de facon plus efficace son temps ;permettre a l’etudiant d’exprimer ses sentiments afin qu’unecommunication propice aux contacts socio-affectifs s’etablisse etenfin, faciliter l’identification des problemes rencontres afin de lesresoudre de facon efficace.

Declaration d’interets

Les auteurs declarent ne pas avoir de conflits d’interets enrelation avec cet article.

References

[1] Caria A, Quemada N. L’OMS developpe un nouvel instrument d’evaluation de laqualite de vie. Le WHOQOL. Info Psychiatr 1995;3:261–6.

[2] Coulon A. Le metier d’etudiant. L’entree dans la vie universitaire. Paris:Economica; 2005.

[3] Davidson F, Choquet M. Le suicide de l’adolescent : etude epidemiologique etstatistique. Paris: ESF; 1988.

[4] Desbrosse-Baloche C. Barometre sante/vie scolaire en milieu etudiant lyonnais1997/1998. Lyon: universite Lyon I; 2000 (These de medecine).

[5] Erlich V. Les nouveaux etudiants. Un groupe social en mutation. Paris: ArmandColin; 1998.

[6] Goldberg DP. The detection of psychiatric illness by questionnaire. London:Oxford University Press; 1972.

[7] Goldberg DP, Williams P. A user’s guide to the General Health Questionnaire.Windsor: NFER-Nelson; 1988.

[8] Grignon C. Les conditions de vie des etudiants. Enquete de l’observatoire de lavie etudiante. Paris: PUF; 2000.

[9] Guilbert P, Baudier F, Gautier A. Barometre sante 2000. Vanves: CFES; 2001.[10] Haut Comite de sante publique. Sante des enfants, sante des jeunes. Rapport

du HCSP a la conference nationale de la sante Paris: Haut Comite de santepublique; 1997.

[11] Kanner AD, Coyne JC, Schaefer C, Lazarus RS. Comparison of two modes ofstress measurement: daily hassles and uplifts versus major life events. J BehavMed 1981;4:1–39.

[12] Kohn PM, Milrose JA. The inventory of high-school students’ recent lifeexperiences: a decontaminated measure of adolescents’ hassles. J YouthAdolesc 1993;22:43–55.


http://refhub.elsevier.com/S0003-4487(13)00264-3/sbref0005





























G Model


[13] Lafay N, Manzanera C, Papet N, Marcelli D, Senon JL. Les etats depressifs de lapost-adolescence. Resultats d’une enquete menee chez 1521 etudiants del’Universite de Poitiers. Ann Med Psychol 2003;161:147–53.

[14] Laurent A, Chahraoui K, Carli P. Les repercussions psychologiques des inter-ventions medicales urgentes sur le personnel Samu : etude portant sur50 intervenants Samu. Ann Med Psychol 2007;165:570–8.

[15] Lazarus RS. Puzzles in the study of daily hassles. J Behav Med 1984;7:375–89.[16] Leplege A, Reveillere C, Ecosse E, Caria A, Riviere H. Proprietes psychometri-

ques d’un nouvel instrument d’evaluation de la qualite de vie : le WHOQOL-26,a partir d’une population de malades neuro-musculaires. Encephale 2000;5:13–22.

[17] Migeot V, Ingrand I, Defossez G, Salardaine F, Lahorgue M, Poupin C, et al.Comportements de sante des etudiants d’IUT de l’Universite de Poitiers. SantePublique 2006;2:195–205.

[18] Pariente PD, Guelfi JD. Inventaires d’auto-evaluation de la psychopathologiechez l’adulte. Premiere partie : inventaires multidimensionnels. PsychiatrPsychobiol 1990;5:49–63.

[19] Printemps C, Cohen S, Poisson MA, Gibert MH, Crowe Mc Cann C, et al. Sommeilet vigilance des etudiants. Sante Publique 1999;11:17–28.



[20] Reveillere C, Nandrino JL, Sailly F, Mercier C,Moreel V. Etude des tracas quotidiensdes etudiants : liens avec la sante percue. Ann Med Psychol 2001;159:460–5.

[21] Spitz E, Costantini ML, Baumann M. Detresse psychologique et strategies decoping des etudiants en premiere annee universitaire. Stress Trauma2007;7:217–25.

[22] Strenna L. Etude des tracas quotidiens des etudiants de Grandes Ecoles : liensavec la sante percue, la qualite de vie, la personnalite et l’estime de soi.Saarbrucken: Editions Universitaires Europeennes; 2011.

[23] Strenna L, Chahraoui K, Vinay A. Sante psychique chez les etudiants depremiere annee d’ecole superieure de commerce : liens avec le stress del’orientation professionnelle, l’estime de soi et le coping. L’orientation scolaireet professionnelle 2009;38:183–204.

[24] Vandettoren S. Besoins d’informations en sante des etudiants. Enquete duservice inter-universitaire de medecine preventive de Bordeaux. Bordeaux:universite de Bordeaux 2; 2001(These de doctorat de Medecine, Sante Publique).

[25] Weinberg A, Creed F. Stress and psychiatric disorder in healthcare profes-sionals and hospital staff. Lancet 2000;355:533–6.

[26] Wolf TM, Von Almen TK, Faucett JM, Randall HM, Franklin FA. Psychosocialchanges during the first year of medical school. Med Educ 1991;25:174–88.













































Documents

Tracas quotidiens des étudiants de première année de grandes écoles : liens avec la santé mentale perçue et la qualité de vie