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ASSOCIATION OUVRIÈRE DES COMPAGNONS DU DEVOIR DU TOUR DE FRANCE REPRODUCTION INTERDITE - JUIN 2011

TRACER ET RÉALISER DES ASSEMBLAGES EN BOIS DE FIL - 1/11

TRACER ET RÉALISER DES ASSEMBLAGES EN BOIS DE FIL

Sommaire I. Définition.............................................................................................................................. 2 II. Le choix et l’établissement des bois ................................................................. 2 III. Les différents assemblages en bois de fil........................................................ 3 IV. Le collage des panneaux ......................................................................................... 10 V. L’affleurage des panneaux...................................................................................... 11




I. DÉFINITION

Choisir et réaliser un usinage permettant d’augmenter la largeur d’un panneau ou d’une pièce de bois. II. LE CHOIX ET L’ÉTABLISSEMENT DES BOIS

Il est nécessaire d’établir convenablement les différentes pièces de bois permettant la réalisation d’un panneau. Cela permet de :

• choisir le parement de chaque pièce de bois ;

• déterminer les chants devant recevoir des assemblages.

Pour effectuer cette opération il faut :

• harmoniser au mieux le fil du bois et les différences de teinte ;

• inverser alternativement le sens du cœur de chaque lame, afin de contrarier les déformations du bois.

Alternance du cœur des lames




III. LES DIFFÉRENTS ASSEMBLAGES EN BOIS DE FIL

1. Collage à plat-joint La technique la plus simple consiste à coller les lames les unes contre les autres, sans assemblage : on parle de « collage à plat-joint ». Les avantages : Les inconvénients :

• gain de temps ; • faible surface de collage ; • pas de surplus de matière. • risque de glissage des bois au serrage.

Réalisation : dresser les chants à la dégauchisseuse. 2. Collage à plat-joint renforcé Afin de positionner et consolider les collages à plat-joint, on peut rajouter de multiples pièces rapportées dans le chant des bois. Il peut s’agir de lamelles d’assemblage, de tenons rapportés, de tourillons ou encore des pigeons de bois ou de contreplaqué. Assemblage à plat-joint avec des lamelles d’assemblages

Lamelles d’assemblage (type Lamello®)

Il s’agit le plus souvent de lamelles de bois compressées qui existent en différentes dimensions :

• 47 × 15 × 4 mm (taille 0) ; • 53 × 19 × 4 mm (taille 10) ; • 56 × 23 × 4 mm (taille 20).

On réalise les entailles dans les chants des bois à l’aide d’une fraiseuse à rainurer.




Assemblage à plat joint avec tenons rapportés.

Tenon rapporté (type Domino®)

Les tenons rapportés sont le plus souvent en bois de hêtre. Ils existent également en plusieurs dimensions :

• 5 x 30 ; • 6 x 40 ; • 8 x 40 ; • 8 x 50 ; • 10 x 50.

Assemblage à plat-joint avec des tourillons

Le tourillon est une pièce de bois cylindrique généralement, striée afin de faciliter l’accrochage de la colle. Les tourillons se vendent en grande longueur à recouper ou directement avec des longueurs standardisées. Les diamètres les plus courants sont : 5, 6, 8, 10, 12, 14, 16, 18, 20 et 22 mm. Les trous nécessaires à l’insertion de tourillons sont réalisés à l’aide d’une tourillonneuse ou d’une perceuse multibroches.

Perceuse multibroche Tourillonneuse




Assemblage à plat-joint avec des pigeons en bois ou en contreplaqué On peut également remplacer les lamelles d’assemblage et les tourillons par des pigeons en bois ou en contreplaqué. Il est alors nécessaire de réaliser des mortaises dans les chants des bois à assembler. Pour effectuer cette opération, on utilise une mortaiseuse ou éventuellement une défonceuse avec une mèche droite.

Pour réaliser un collage à plat-joint renforcé, il est nécessaire de repérer ou de tracer les éléments de renfort, afin de pouvoir ensuite les usiner.

Attention Il ne faut pas placer un élément de renfort à un emplacement où il risquerait d’être découvert après un futur usinage (comme par exemple, à la périphérie du panneau si celui-ci doit recevoir une plate-bande).




3. Bouvetage à rainure et languette L’assemblage à rainure et languette se réalise en deux usinages à la toupie. Le plus souvent, l’épaisseur de la languette, comme la profondeur de la rainure, est égale au tiers de l’épaisseur de chacune des pièces de bois. Avec cet assemblage, il est nécessaire, lors du débit, de laisser un surplus de matière correspondant à la languette.

Au traçage des bois, on repère les usinages de rainures et de languette en hachurant sur quelques centimètres la partie de bois à enlever sur le chant des pièces.

L’usinage de l’assemblage à rainure et languette peut se réaliser avec divers outils de toupie. Le plus souvent on utilise des molettes extensibles qui permettent de choisir l’épaisseur que l’on souhaite donner à l’assemblage.

Outil permettant d’usiner une rainure Outil permettant d’usiner une languette

On trouve aussi des plaquettes d’outils à fixation mécanique permettant d’usiner aussi bien les rainures que les languettes. La largeur et l’épaisseur de l’assemblage sont alors déterminés par l’outil.

Les avantages : Les inconvénients :

• solidité de l’assemblage. • nécessite deux pointages de toupie ; • nécessite un surplus de matière au débit.




4. Bouvetage à fausse languette L’assemblage à fausse languette consiste à usiner deux rainures identiques sur les chants des pièces de bois à coller afin d’y insérer une languette rapportée. Cette dernière est généralement en bois ou en contreplaqué.


• solidité de l’assemblage ; • débit et éventuellement corroyage • un seul pointage de toupie ; de la fausse languette. • pas de surcote au débit des lames.

N.B. : on peut arrêter les toupillages des rainures afin de pouvoir faire des usinages qui ne découvrent pas la fausse languette à la périphérie du panneau.

5. Bouvetage en dents de scie L’assemblage en dents de scie consiste à réaliser sur le chant d’une des pièces de bois à coller, de multiples petites languettes (en forme de dents de scie) et à usiner le contre-profil sur le chant de l’autre bois.

L’usinage des dents de scie se réalise à la toupie avec une molette adéquate. Cette dernière est généralement vendue avec une bague d’arbre de toupie, dont l’épaisseur correspond à la hauteur d’une demi-dent. Elle permet de régler facilement le contre-profil du premier pointage en rajoutant simplement la bague sous l’outil.




Ce premier pointage est assez ardu, car il doit être très précis en hauteur comme en profondeur. Dans le cas idéal, on règle l’outil afin que le parement corresponde au fond de la première dent. Cette précaution permet de conserver un maximum de matière afin que l’arête ne se casse pas lors du collage, surtout si l’on travaille un bois ligneux.

Il faut également veiller à l’arête du contre-parement si celle-ci est visible car, en fonction de l’épaisseur de la pièce de bois et du pas des dents de l’outil, on peut obtenir une épaisseur de recouvrement trop fragile. On serait alors obligé de faire un compromis entre le parement et le contreparement.

Si on ne laisse pas assez de matière lors du pointage, l’arête peut être

trop fragile et se casser. Le réglage en profondeur des guides de toupie doit lui aussi être très précis, afin que le joint de collage soit propre. Une astuce, qui consiste à enduire de craie grasse le chant à usiner de la pièce d’essai, permet de trouver facilement le bon réglage. Si après le passage à la toupie, la craie a entièrement disparu, cela signifie que la prise de passe est trop importante. Il en résulte alors un décalage de la pièce au niveau du guide de sortie et par conséquent un usinage irrégulier. À l’inverse, si la profondeur de la passe est trop faible, on observe une partie plate en bout des dents. Ce défaut risque de créer un joint creux au moment du collage. Le réglage de la profondeur de l’outil est parfait lorsqu’il ne subsiste qu’une fine trace de craie grasse au bout des dents. Lorsque la profondeur est trop importante, on obtient un décalage de la pièce de bois avec la table de sortie (figure ci-contre).




Les avantages : • grande surface de collage ; • peu de surcote au débit des lames.

Les inconvénients :

• pointage de l’usinage assez long à réaliser ; • assemblage assez discret en cas d’élégie du panneau.

6. Bouvetage à rainure et languette autobloquants Le bouvetage par rainure et languette autobloquants est un usinage de toupie qui permet par un seul pointage de réaliser l’ensemble de l’assemblage.

Néanmoins, cette technique nous oblige à toupiller certains bois en contreparement et il est donc indispensable que l’assemblage se trouve exactement au centre de l’épaisseur des pièces de bois, afin qu’il n’y ait pas de désaffleur. En fonction de l’outillage, on trouve beaucoup de profils différents. Les plus simples sont uniquement composés d’une rainure et d’une languette superposées. D’autres présentent une succession de plusieurs de ces assemblages. Avec le bouvetage autobloquant, il n’est possible de régler ni la profondeur ni la largeur de l’assemblage, qui sont dépendantes de l’outillage.


• un seul pointage. • demande une grande précision de pointage.




IV. LE COLLAGE DES PANNEAUX

Le collage des panneaux s’effectue à l’aide de serre-joints dormants ou d’une cadreuse hydraulique. Avant le collage, il est important de dégauchir le support, afin que le panneau ait une bonne planéité. De même, il est important de prévoir l’ensemble du matériel nécessaire au bon déroulement de cette étape avant d’appliquer la colle.

Le collage des panneaux se réalise le plus souvent à l’aide d’un pinceau et d’un biberon de colle. Certains assemblages, comme les lamelles ou les tourillons, nécessitent des biberons spécifiquement destinés à leur usage permettant d’appliquer la colle dans leurs réservations. Il faut veiller, lors du serrage des panneaux, à ce qu’ils ne se cintrent pas sous la pression exercée. Pour cela, on dispose de serre-joints et de cales qui assurent le parfait contact des bois contre les dormants ou contre les poutres de la cadreuse.




V. L’AFFLEURAGE DES PANNEAUX

Une fois la colle sèche, il faut racler le surplus sur les faces du panneau avec un grattoir prévu à cet effet. Il est important durant cette opération de ne pas décoller ni casser les fibres du bois, surtout avec des bouvetages comme les dents de scie.

Une fois le surplus de colle retiré, la technique la plus simple pour affleurer les panneaux est d’utiliser une ponceuse calibreuse.

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