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Tracer la voie vers la reprise Perspectives économiques Octobre 2021 |

Tracer la voie vers la reprise - Perspectives économiques

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Tracer la voie vers la reprise Perspectives économiques Octobre 2021|

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Perspectives économiques | © Deloitte S.E.N.C.R.L./s.r.l. et ses sociétés affiliées. 2

Programme Résumé

Perspectives internationales

Prévisions canadiennes : Perspectives nationales

Prévisions canadiennes : Secteur des ménages

Prévisions canadiennes : Secteur des entreprises

Perspectives canadiennes : Politiques monétaire et budgétaire

Mot de la fin

Annexe

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Perspectives économiques | © Deloitte S.E.N.C.R.L./s.r.l. et ses sociétés affiliées. 3Perspectives économiques | © Deloitte S.E.N.C.R.L./s.r.l. et ses sociétés affiliées. 3

Résumé de Craig Alexander, économiste en chef

Au moment où le Canada traverse la quatrième vague de la pandémie de COVID-19, il devient évident que l’obtention d’un nombre suffisant de doses pour vacciner toute la population ne suffira pas à mettre fin à l’influence de la pandémie sur notre économie ou, de manière plus générale, sur notre société. D’un point de vue économique, cela signifie que les perspectives de croissance à court terme continueront à dépendre des conditions sanitaires, le nombre de cas actifs au Canada et à l’étranger pesant sur la confiance des consommateurs et perturbant les échanges commerciaux, pendant que les mesures de santé publique déterminent quelles activités sont permises dans une province ou un territoire donné. C’est d’ailleurs ce qui ressort des dernières données sur la croissance économique qui montrent un déclin de l’activité en avril et en mai, puis un rebond en juin alors que le pays reprenait ses activités après l’arrivée, puis le fléchissement de la troisième vague. Dans ses estimations préliminaires, Statistique Canada prévoit un nouveau fléchissement en juillet.

Les effets de la pandémie sur l’économie vont au-delà des fluctuations mensuelles du PIB; ils devraient influer sur nos perspectives pour les années à venir. La réponse du gouvernement fédéral à la pandémie a contribué à éviter une crise plus grave, mais a parallèlement inauguré une ère de grande intervention gouvernementale. Non seulement les dépenses publiques ont-elles augmenté abruptement durant la crise, mais les nombreux programmes de relance et d’investissement d’après-crise devraient les maintenir à un niveau supérieur à celui des recettes pour les années à venir. Quant aux ménages, ils ont réagi à la pandémie en se tournant vers l’immobilier et les biens vendus au détail. Il en a résulté une envolée du prix des maisons dans tout le pays, alors que les dépenses pour les services, en particulier les loisirs et l’hébergement, ont chuté. En même temps, le montant de la dette hypothécaire des ménages a monté en flèche.

Quant aux entreprises, de nombreux secteurs ont enregistré une baisse marquée de leur rentabilité. Ils ont également essuyé des pertes de productivité en raison des mesures de conformité mises en place du fait de la pandémie; les entreprises ont dû réduire leurs dépenses d’investissement en conséquence. Au moment où la conjoncture économique et la situation sanitaire s’améliorent, une nouvelle difficulté se profile : la pénurie de main-d’œuvre. Comme une grande partie de la main-d’œuvre demeure sous-utilisée, les signes de frictions sur le marché du travail se multiplient en raison du manque d’effectif, que les entreprises ont d’ailleurs commencé à signaler. En juin, le nombre de postes vacants au Canada s’élevait à 815 000, en hausse de 22 % par rapport au mois précédent. Un récent sondage sur les intentions d’embauche au Canada montre que les entreprises cherchent, au quatrième trimestre de cette année, à augmenter de manière importante leurs effectifs. La forte baisse de l’immigration durant la pandémie a grandement contribué à la pénurie de main-d’œuvre, l’immigration ayant en effet alimenté la croissance de la main-d’œuvre au Canada au cours des cinq années précédant la pandémie. Si le rétablissement des niveaux d’immigration est utile, la transition rapide vers des solutions numériques, entre autres, à la crise semble avoir modifié la demande de certaines compétences. Un dérèglement de compétences s’ensuit, ce qui signifie qu’il faudra prioriser le perfectionnement professionnel, processus qui prendra du temps.

PIB réel du Canada, en milliards de dollars

Source : Statistique Canada

1 500

1 600

1 700

1 800

1 900

2 000

2 100

Janv

.-07

Sept

.-07

Mai

-08

Janv

.-09

Sept

.-09

Mai

-10

Janv

.-11

Sept

.-11

Mai

-12

Janv

.-13

Sept

.-13

Mai

-14

Janv

.-15

Sept

.-15

Mai

-16

Janv

.-17

Sept

.-17

Mai

-18

Janv

.-19

Sept

.-19

Mai

-20

Janv

.-21

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Résumé

Ces tendances continueront d’influer sur nos perspectives économiques des prochaines années. Les consommateurs, qui ont amassé des milliards de dollars en épargne durant la pandémie, constitueront un facteur clé de la reprise. Cependant, nos prévisions indiquent un changement dans les perspectives des secteurs orientés vers le consommateur. Ainsi, les vendeurs de biens, principalement pour les loisirs et le logement non liés aux voyages, qui s’en sont très bien tirés depuis le début de la pandémie, devraient connaître des succès futurs plus modestes, car les ménages commenceront à utiliser leur épargne pour l’achat de services. Cette tendance touchera sans doute aussi le marché de l’habitation. Avec la réouverture de l’économie, les ménages ne semblent plus ressentir le même besoin urgent d’investir dans des maisons plus grandes afin de rendre la vie en pandémie plus agréable, comme le démontre la chute des ventes de maisons ces derniers mois, après l’atteinte de niveaux records de ventes. À long terme, des niveaux d’endettement élevés devraient limiter les dépenses des ménages.

Au fur et à mesure que la croissance des dépenses de consommation ralentira, nos perspectives économiques seront de plus en plus fonction de notre capacité à accroître les investissements de nos entreprises et la croissance des exportations. Toutefois, les investissements dans le secteur pétrolier et gazier suivent une pente descendante depuis 2014. Au début de la pandémie, les sociétés de ce secteur ont de nouveau sabré leurs investissements dans le but de préserver leur trésorerie. Malgré les augmentations récentes des prix du pétrole, les investissements dans ce secteur ne devraient repartir à la hausse que faiblement, ce qui contribuera à la stagnation des exportations d’énergie dans les prochaines années.

Le scénario est un peu plus optimiste dans les secteurs non liés à l’énergie. Après des années de rendement décevant, les investissements non liés à l’énergie ont beaucoup diminué durant la pandémie. De récents sondages semblent cependant indiquer une reprise modeste. Les exportations non énergétiques restent relativement inchangées depuis une décennie malgré la demande importante aux États-Unis, qui a fait augmenter les importations des autres pays et réduit la part de marché du Canada. Sans une augmentation des investissements des entreprises, nous n’améliorerons probablement pas notre rendement récent et nous ne profiterons d’aucun des effets bénéfiques de la solide reprise de l’économie américaine.

Quant aux dépenses gouvernementales, les perspectives à long terme s’annoncent également difficiles. La dette gouvernementale a bondi pendant la pandémie. Selon les prévisions, les déficits devraient suivre une tendance à la baisse maintenant que nous avons traversé le pire. Par contre, le retour à la viabilité budgétaire prendra du temps pour les gouvernements fédéral et provinciaux. Cela ne devrait pas les dissuader d’effectuer les dépenses prévues à court terme. Cependant, la contribution économique à plus long terme provenant des dépenses publiques diminuera sans doute; cela sera particulièrement vrai lorsque les taux d’intérêt se mettront à augmenter, ce qui accroîtra la tension sur les frais de service de la dette et déclenchera un début de compression des autres dépenses.

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Résumé

En effet, la Banque du Canada a déjà entamé le retrait de certaines de ses audacieuses mesures de stimulation monétaire, réduisant notamment le rythme de ses achats d’obligations au cours des derniers mois au moment où l’économie rebondissait et que la tension sur les prix commençait à croître. Si la Banque s’attendait à un taux d’inflation provisoirement plus élevé, le fait que l’inflation ait atteint 4,1 % en août retiendra assurément son attention. Par ailleurs, nous commençons à observer les premiers signes d’une hausse des salaires par les entreprises en vue d’attirer les talents. Le niveau actuel élevé du taux d’inflation est attribuable en partie à l’effet de glissement annuel (en comparaison avec l’année dernière lorsque les effets de la pandémie étaient plus importants). Cependant, l’inflation par augmentation salariale, si elle surgit, aura un effet complètement différent, car elle induit un type de tension qui pourrait entraîner une hausse des prix à plus grande échelle.

Compte tenu de l’ensemble de ces facteurs, nous prévoyons un autre trimestre de faible croissance après une progression annualisée du PIB réel de seulement 3,5 % au troisième trimestre de 2021, ce qui représente un redressement plutôt limité après une diminution surprise de 1,1 % au deuxième trimestre. Tandis que l’été tire à sa fin, le redémarrage espéré de l’activité grâce à la campagne de vaccination et à la réouverture des commerces est, à l’évidence, peu probable; les incidences de la pandémie perdurent. Les perspectives de croissance devraient s’améliorer vers la fin de l’année en supposant une adoption plus généralisée du passeports vaccinal qui renforcera la confiance et l’activité des consommateurs. Toutefois, si l’imposition de ce passeport ne fait pas augmenter le taux de vaccination, puisqu’une partie de la population n’aurait pas accès à certains services non essentiels, il y a un risque que cette croissance ne se concrétise pas.

Néanmoins, nous nous attendons à la poursuite de la reprise, bien qu’à un rythme plus lent que celui prévu précédemment, le PIB réel augmentant de 4,9 % cette année et de 4,3 % en 2022. La croissance ralentira davantage pour passer à 2,5 % en 2023 avec l’abandon graduel des mesures de relance du gouvernement.

Même si la reprise prendra plus de temps que prévu, le Canada se trouve tout de même dans une position relativement enviable par rapport à de nombreux autres pays étant donné la disponibilité à grande échelle de vaccins et le taux de vaccination plus élevé que dans plusieurs pays à l’échelle internationale. À ce titre, nous nous attendons à une augmentation à court terme de la valeur du dollar canadien, qui devrait atteindre 0,83 $ US au premier semestre de 2022. Toutefois, comme les perspectives de croissance s’amélioreront dans d’autres parties du monde, certains des gains obtenus seront annulés, avec pour résultat un retour du dollar à une valeur comprise entre 0,80 $ US et 0,81 $ US.

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Perspectives internationales

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Malgré l’apparition du variant Delta, l’économie mondiale est en voie de rétablissement Après une année 2020 dévastatrice, les perspectives économiques pour l’année en cours s’améliorent, grâce à l’augmentation des taux de vaccination. • L’économie mondiale s’est contractée de 3,5 % l’année dernière,

ce qui représente seulement la deuxième contraction du PIB mondial au cours des 40 dernières années de données comparables.

• Les perspectives pour la reprise mondiale ont été revues à la baisse étant donné l’émergence du variant Delta, hautement contagieux, et la hausse du nombre de cas de COVID-19 dans de nombreuses parties du monde. On s’attend désormais à une croissance de 5,8 % de l’économie mondiale en 2021, et non de 6,3 % comme prévu il y a trois mois. Le retard de la croissance mondiale résulte principalement de la croissance plus faible que prévu des économies avancées, ramenée après révision de 5,8 % de 5,0 %.

• Malgré le recul des économies avancées, la croissance sera assez généralisée cette année. Cependant, de nombreuses économies dépendantes du tourisme devront attendre 2022 pour que leur reprise soit véritablement au rendez-vous.

• Pendant ce temps, la croissance sur les marchés émergents subit les conséquences des faibles taux de vaccination et de la propagation du variant Delta. En raison des tensions sur les chaînes d’approvisionnement, une autre augmentation des cas pourrait mettre en péril la reprise de leurs exportations. En dépit de ces inquiétudes, les marchés émergents devraient quand même croître de 6,8 % cette année.

• En 2022, le rythme de la croissance mondiale devrait ralentir et s’établir à 4,7 %.

Croissance du PIB réel

Sources : Oxford Economics, Deloitte

-6 %

-4 %

-2 %

0 %

2 %

4 %

6 %

8 %

Économies avancées Asie-Pacifique Marchés émergents Monde

2020 2021p 2022p

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La croissance économique aux États-Unis en perte de vitesse Nous avions prévu précédemment que l’économie des États-Unis connaîtrait une embellie record grâce à son plan de relance monétaire et budgétaire. Malheureusement, le nombre croissant de cas de COVID-19 et les contraintes du côté de l’offre ont entamé quelque peu le dynamisme de la reprise.

• Si l’on en juge par la taille du plan de relance budgétaire et monétaire maintenu en place, les décideurs politiques des États-Unis semblent vouloir éviter la reprise économique prolongée que le pays a connue après la crise financière il y a dix ans. Toutefois, le rythme de la reprise a considérablement ralenti au second semestre de cette année en raison de la hausse des cas de COVID et des contraintes liées à l’approvisionnement. Nous nous attendons néanmoins à ce que la croissance économique aux États-Unis s’accélère plus tard cette année.

• La Réserve fédérale américaine a fait fi de la récente hausse de l’inflation. La banque centrale continue d’utiliser un cadrage prospectif pour présenter ses attentes concernant le maintien de taux d’intérêt peu élevés sur le marché.

• Depuis le début de la pandémie, le plan de relance budgétaire aux États-Unis a totalisé près de 6 billions de dollars américains, stimulé par le plan de relance de 1,9 billion de dollars américains du président Joe Biden. À titre de point de comparaison, la production de l’ensemble de l’économie américaine a totalisé 21,4 billions de dollars en 2019, avant le début de la pandémie.

• Les prévisions indiquent maintenant une croissance de l’économie américaine de 6,1 % cette année et de 4,8 % en 2022. Bien que cette croissance soit nettement inférieure à celle de 7,7 % prévue pour 2021 il y a trois mois, la forte reprise continue aux États-Unis demeurera un facteur majeur d’impulsion de la reprise mondiale, ce qui est de bon augure pour la demande en produits d’exportation canadiens.

Croissance du PIB réel aux États-Unis

Sources : Oxford Economics, Deloitte, Bureau of Economic Analysis des États-Unis.

-4 %

-2 %

0 %

2 %

4 %

6 %

8 %

2007 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21p 22p 23p

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Prévisions canadiennes Perspectives nationales

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Au Canada, le variant Delta a aussi eu un impact sur les plans de reprise et a perturbé la croissance Le processus de réouverture se déroule avec plus de prudence que prévu antérieurement et, dans certains cas, s’est inversé à cause de la quatrième vague de la pandémie. Pour ce qui est du PIB, le deuxième trimestre de 2021 s’est avéré moins bon que prévu. Cependant, la croissance devrait reprendre au troisième trimestre puisque la mise en œuvre des plans de réouverture progressive se poursuit. PIB réel, croissance trimestrielle annualisée

PIB réel, croissance annuelle

Sources : Deloitte, Statistique Canada

1,0 %3,0 % 2,4 % 1,9 %

-5,3 %

4,9 % 4,3 %2,5 % 1,7 % 1,9 %

-6 %-4 %-2 %0 %2 %4 %6 %

2016 17 18 19 20 21f 22f 23f 24f 25f

-7,9 %

-38,0 %

41,7 %

9,3 % 5,5 %

-1,1 %

3,5 % 5,7 % 5,4 % 4,4 % 4,3 % 3,0 %

-60 %

-40 %

-20 %

0 %

20 %

40 %

60 %

2020T1 20T2 20T3 20T4 21T1f 21T2f 21T3f 21T4f 22T1f 22T2f 22T3f 22T4f

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Prévisions canadiennes Secteur des ménages

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Le taux d’emploi est à la hausse, mais demeure en deçà de son niveau prépandémie En août 2021, le taux d’emploi a inscrit une hausse pour un troisième mois consécutif. Ainsi, le nombre de postes occupés était intérieur de seulement 156 100 par rapport au niveau d’avant la pandémie. • Le récent recul de l’économie n’a pas empêché le marché du travail

de poursuivre sa progression. De fait, l’économie canadienne a créé 90 000 nouveaux emplois en août, portant le nombre total des emplois créés au dernier trimestre à un peu plus de 400 000. Le taux de chômage a reculé pour s’établir à 7,1 %. Même si ce taux demeure au-dessus du seuil de 5,7 % constaté en février 2020, les conditions sur le marché du travail s’améliorent rapidement.

• La pénurie de main-d’œuvre est de plus en plus préoccupante, de nombreuses entreprises rapportant avoir de la difficulté à recruter des employés. Bien que le nombre de postes vacants soit à la hausse, cette situation ne se reflète pas encore dans le taux de sous-utilisation de la main-d’œuvre, qui reste élevé.

• Le taux de sous-utilisation de la main-d’œuvre tient non seulement compte des personnes sans emploi, il fait également état des travailleurs découragés et de ceux qui ont travaillé moins de la moitié de leurs heures habituelles en raison de la COVID-19. En comparant les données d’août 2021 à celles de février 2020, l’on constate que le nombre de personnes en recherche d’emploi est en hausse de 27,7 %, que la proportion de gens qui travaillent moins de la moitié de leurs heures habituelles est 29,9 % plus élevée, et que le nombre de personnes qui désirent travailler, mais qui ont abandonné leurs recherches est 17,2 % plus important.

• Le nombre total d’heures travaillées étant toujours de 2,6 % en deçà du niveau prépandémie, les récentes discussions sur la pénurie de main-d’œuvre sont peut-être symptomatiques d’un mauvais appariement des compétences entre la main-d’œuvre disponible et les secteurs qui connaissent une croissance importante.

Sous-utilisation de la main-d’œuvre (en milliers de personnes)

Sources : Deloitte, Statistique Canada.

0

1 000

2 000

3 000

4 000

5 000

6 000

7 000

8 000

Janv.2020

Fév.2020

Mars2020

Avril2020

Mai2020

Juin2020

Juil.2020

Août2020

Sept.2020

Oct.2020

Nov.2020

Déc.2020

Janv.2021

Fév.2021

Mars2021

Avril2021

Mai2021

Juin2021

Juil.2021

Août2021

En emploi, ont travaillé moins de la moitié de leurs heures habituellesAu chômage, à la recherche d’un emploiInactifs, mais voulaient travaillerAu chômage, mis à pied temporairement ou devant commencer un emploi à une date ultérieure

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Le récit de deux marchés du travail Même si les secteurs les plus touchés par les restrictions imposées par la pandémie affichent toujours de faibles taux d’emploi, les restaurants, les établissements de soins personnels, les commerces de détail et les lieux de divertissement peuvent désormais accueillir des clients à l’intérieur, sous réserve de certaines limites de capacité. • Les secteurs où le passage des employés au télétravail a été

relativement aisé, tels que les services professionnels, scientifiques et techniques, les services financiers, l’assurance, l’immobilier et la location, ont affiché une croissance marquée sur le plan de l’emploi pendant la pandémie et ont maintenant du mal à attirer de la main-d’œuvre.

• En revanche, les secteurs durement éprouvés, tels que les services d’hébergement et de restauration, le transport, le loisir et le tourisme ont encore beaucoup de chemin à faire avant que le niveau d’emploi soit complètement remis du choc de la pandémie.

• Les assouplissements apportés aux mesures de santé publique au cours des derniers mois ont permis à ces secteurs d’afficher une hausse considérable de leur taux d’emploi. La pénurie de main-d’œuvre pourrait toutefois nuire à cette croissance. Les postes vacants dans les secteurs des services, dont l’hébergement et la restauration, ont augmenté de façon notable au cours des derniers mois. De fait, le taux de postes vacants dans le secteur des services d’hébergement et de restauration a atteint le seuil incroyablement élevé de 12,7 %. Cela pourrait indiquer que les travailleurs s’inquiètent du fait que de futures restrictions imposées par les gouvernements pourraient nuire à l’emploi, ou que les programmes de soutien au revenu des gouvernements découragent les travailleurs d’accepter un emploi.

• Le taux d’emploi dans les secteurs durement touchés devrait afficher une croissance notable en 2022, mais le retour au niveau prépandémie prendra du temps.

Taux d’emploi par secteur T4 2019 à T4 2021

Sources : Statistique Canada, prévisions de Deloitte

-20 % -10 % 0 % 10 %

Services d’hébergement et de restauration

Agriculture

Autres services

Information, culture et loisirs

Services aux entreprises,soutien et autres

Transport et entreposage

Construction

Commerce de gros et de détail

Fabrication

Soins de santé et assistance sociale

Services publics

Administration publique et défense

Services d’enseignement

Autres secteurs primaires

Finance, assurances, immobilier et location

Services professionnels, scientifiques et techniques

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La reprise de l’emploi est très inégale selon l’âge, le sexe et la scolarité Les femmes, les jeunes et les personnes moins scolarisées continuent d’être les plus éprouvés.

• Les secteurs qui demeurent les plus éprouvées par la pandémie sont également ceux qui ont tendance à employer des jeunes. Par conséquent, le nombre de personnes âgées de 15 à 24 ans sur le marché du travail est toujours nettement inférieur au niveau d’avant la pandémie, en particulier chez les hommes.

• En plus des jeunes, c’est pour les femmes que la reprise de l’emploi est la plus difficile. En août, le taux d’emploi des femmes reste environ 1 % en deçà du niveau prépandémie, alors qu’il se situe à 0,4 % chez les hommes.

• On constate également de tels écarts sur le plan de l’emploi selon le niveau de scolarité. Le taux d’emploi chez les titulaires d’un diplôme universitaire est en hausse de 5,2 %, tandis que le taux d’emploi chez les personnes sans diplôme universitaire chute de 3,7 %.

• Compte tenu de l’ampleur des mesures de relance gouvernementales, il ne faut peut-être pas s’étonner que le taux d’emploi du secteur public ait rebondi plus rapidement et qu’il dépasse actuellement de 4,6 % les niveaux d’avant la pandémie. Les emplois du secteur privé ont également récupéré une bonne partie du terrain perdu au cours des derniers mois. Ils ne sont que de 0,9 % inférieurs au niveau prépandémie.

• En comparaison, le nombre actuel de travailleurs autonomes est inférieur de 7,7 % aux niveaux d’avant la pandémie. Août marque le cinquième mois consécutif sans croissance du côté des travailleurs autonomes.

Emploi par âge et par sexe, de février 2020 à août 2021

Variation du taux d’emploi en % par rapport à février 2020

Sources : Deloitte, Statistique Canada.

-25 %-20 %-15 %-10 %

-5 %0 %5 %

10 %

Fév.2020

Mars2020

Avril2020

Mai2020

Juin2020

Juil.2020

Août2020

Sept.2020

Oct.2020

Nov.2020

Déc.2020

Janv.2021

Fév.2021

Mars2021

Avril2021

Mai2021

Juin2021

Juil.2021

Août2021

Employés du secteur public Employés du secteur privé Travailleur autonome

0,5 %

0,0 %

-0,5 %

-1,0 %

-1,5 %

-2,0 %

-2,5 %

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Les importantes mesures gouvernementales et la forte croissance des salaires ont favorisé l’épargne des ménages La croissance marquée du revenu disponible, combinée à l’impossibilité de se procurer un grand nombre de services ou de voyager, a entraîné une hausse inégalée de l’épargne des ménages, ce qui alimentera les dépenses au cours de l’année à venir. • Même si le Canada est plongé dans la pire récession de son

histoire, il demeure qu’en 2020, notre pays a inscrit la plus forte hausse sur le plan du revenu réel disponible des ménages jamais constatée, avec un bond incroyable de 9,5 %.

• Les personnes à revenu élevé et hautement spécialisées ont profité d’une demande accrue sur le marché du travail, tandis que les personnes à faible revenu ont pu tirer parti des importantes mesures de soutien gouvernemental. Du lot, la plus importante est assurément la Prestation canadienne d’urgence (PCU) qui offrait une rémunération aux travailleurs dans l’impossibilité de travailler en raison de la pandémie.

• Comme ce sont en grande partie les emplois peu rémunérés qui ont été perdus, la moyenne du salaire horaire dans le secteur privé a bondi de 13 % en 2020. Cette année, la moyenne du salaire horaire baissera de 3,1 % avec le retour de certains de ces emplois faiblement rémunérés. Néanmoins, comme certains programmes gouvernementaux resteront en vigueur, nous nous attendons à une légère hausse du revenu réel disponible.

• À la solide croissance du revenu est venue s’ajouter l’impossibilité d’acquérir des services, qui a entraîné une hausse incroyable de l’épargne des ménages. De fait, l’épargne des ménages a atteint des sommets inégalés pour s’élever à 208 milliards de dollars en 2020 et elle est demeurée à des niveaux élevés tout au long de 2021.

• Même si le niveau d’épargne des ménages devrait demeurer élevé au cours des prochaines années, un certain retour à la normale en 2022 alimentera les hausses importantes des dépenses de consommation.

Épargne des ménages (en milliards de dollars canadiens)

Sources : Statistique Canada, prévisions de Deloitte

0

50

100

150

200

250

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Les revenus ayant affiché une forte croissance, les ventes au détail ont été un point fort de la reprise jusqu’à maintenant. Même si les commerçants ont dû composer avec les ouvertures et les fermetures depuis le début de la pandémie, les ventes au détail ont fait bonne figure. En date de juin 2021, elles étaient en hausse de 7,6 %, compte tenu de l’inflation.

• Chaque fois qu’une vague de COVID-19 s’est abattue sur le Canada, le secteur du commerce de détail a été le théâtre de fermetures de détaillants de produits non essentiels, de ventes limitées aux biens essentiels et de restrictions de capacité imposées par la santé publique.

• Toutefois, tous ces obstacles ne l’ont pas empêché de devancer bon nombre d’autres secteurs économiques, notamment ceux qui étaient aussi visés par les mesures de santé publique, comme la restauration et le divertissement.

• En date de juin 2021, le total des ventes au détail dépassait de 8 % le niveau d’avant la pandémie. La progression enregistrée par ce secteur est presque aussi impressionnante lorsque l’on s’attarde à la croissance des volumes, avec une hausse de 7,6 % des ventes au détail depuis février 2020.

• Le fait que les gens ont commencé à passer plus de temps à la maison a entraîné une véritable explosion des dépenses de biens liés à l’habitation, y compris les appareils électroniques et électroménagers, les matériaux de construction et le matériel de jardinage. Nous avons également vu une augmentation des dépenses récréatives, comme en témoigne la hausse des recettes des magasins de détail (ce qui comprend les achats de cannabis) ainsi que des ventes dans les boutiques de sport et d’articles de loisirs.

• Nous nous attendons malgré tout à un léger recul des ventes au détail, à mesure que les consommateurs réaffecteront leur argent vers le secteur des services et que la réouverture progresse.

Variation des ventes au détail de février 2020 à juin 2021 (prix constants de 2012)

Sources : Deloitte, Statistique Canada

-10 % -5 % 0 % 5 % 10 % 15 % 20 % 25 % 30 %

Magasins de vêtements et d’accessoires de vêtements

Stations-service

Magasins de produits de santé et de soins personnels

Concessionnaires de véhicules et de pièces automobiles

Magasins d’ameublement et d’accessoires pour la maison

Commerce de détail

Magasins d’alimentation et de boissons

Magasins d’objets divers

Vendeurs de matériaux de construction, de matériel de jardinageet de fournitures

Magasins d’articles de sport, passe-temps, livres et musique

Magasins de détail divers

Magasins de produits et d’appareils électroniques

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2023

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Services Biens

Réorientation des dépenses de consommation des biens matériels vers le secteur des services Les ménages sont en bonne position pour continuer à soutenir la reprise de l’économie. Nous nous attendons à un changement dans les habitudes de dépenses avec l’assouplissement des restrictions qui ciblaient principalement le secteur des services. • Les dépenses de consommation ont reculé de 6 % en 2020,

en raison de la baisse de 10,3 % des dépenses dans le secteur des services et de 0,4 % dans celui des biens.

• Du côté des biens, la baisse n’était pas généralisée, les dépenses de consommation de biens durables étant en hausse et celles de biens non durables affichant un repli relativement faible de 3,3 %.

• La hausse – et les baisses – des différentes dépenses de consommation reflète bien la situation sanitaire publique. Aux premier et deuxième trimestres de 2020, lors de la première vague de COVID-19, nous avons constaté une baisse plutôt généralisée des dépenses.

• Après la première réouverture de l’économie, nous avons constaté une nette dichotomie entre les dépenses en biens et en services. Les dépenses pour des biens se sont envolées et sont restées à des niveaux élevés jusqu’au tout dernier trimestre. À ce jour, les services restent à la traîne, mais nous nous attendons à ce qu’ils alimentent la reprise des dépenses de consommation d’ici la fin de l’année, ainsi qu’en 2022 et 2023.

• Parmi les données fondamentales appuyant la forte croissance des dépenses de consommation, mentionnons l’effervescence sur le marché du travail et le niveau élevé de l’épargne des ménages.

• Dans l’ensemble, les dépenses de consommation devraient croître de 5,1 % cette année et faire un bond fulgurant de 6,8 % en 2022.

Dépenses de consommation en biens et en services (en milliards de dollars canadiens; prix de 2012)

Sources : Deloitte, Statistique Canada

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Le marché de l’habitation montre des signes de ralentissement Les investissements résidentiels (constructions neuves, reventes de maisons et rénovations) ont tous inscrit des hausses remarquablement élevées au deuxième semestre de 2020 et au début de 2021. À présent, cette croissance montre des signes d’essoufflement. • Le marché immobilier canadien fait les manchettes depuis

plusieurs mois. D’abord en raison du rythme remarquable de la croissance lors de la réouverture de l’économie qui a suivi la première vague et de l’intense activité qui a suivi. Les investissements dans les coûts de transfert de propriété, qui mesure les honoraires des courtiers immobiliers et des avocats pour les transactions immobilières, ont fait un bond gigantesque de 1 873 % au troisième trimestre de 2020, lorsque le marché de la revente de maisons a pris son envol. La croissance s’est poursuivie au cours des six mois suivants, atteignant des sommets inégalés pour le nombre des ventes, le ratio ventes/nouvelles inscriptions et les prix.

• Par contre, si le marché fait les manchettes à l’heure actuelle, c’est plutôt en raison du ralentissement du marché de la revente depuis avril, alors que l’abordabilité, les modifications récentes du test de résistance hypothécaire et l’amenuisement du sentiment d’urgence à trouver une maison plus grande pendant la pandémie ont agi comme autant de facteurs de ralentissement de la surchauffe immobilière.

• Le marché de la revente de maisons affiche peut-être déjà des signes de ralentissement, mais les constructions de maisons neuves et les dépenses de révocation continuent de croître. À noter cependant que les mises en chantier commencent à diminuer par rapport à leurs récents sommets, entraînant avec elles les investissements. De plus, le ralentissement du marché de la revente et la réduction constante du nombre de Canadiens travaillant de la maison incitent moins les gens à dépenser pour faire des rénovations.

• C’est pourquoi du côté des investissements résidentiels, nous nous attendons à cinq baisses trimestrielles consécutives, et à ce que le marché immobilier continue de tourner au ralenti avant de renouer avec une cadence plus normale.

Ratio ventes/nouvelles inscriptions

Reventes et prix des maisons

Sources : Deloitte, Statistique Canada

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Hausse du prix des maisons et augmentation des emprunts hypothécaires pour les ménages L’endettement des ménages était l’un des plus grands risques pour l’économie canadienne avant la pandémie de COVID-19. Or, il est de nouveau une source de préoccupations. • La pandémie de COVID-19 a frappé l’économie à un moment où

l’endettement élevé des ménages était déjà un important point faible de l’économie.

• De mars 2020 à janvier 2021, la somme des emprunts hypothécaires a fait un bond record de 99,6 milliards de dollars. Cette hausse s’est produite dans un contexte d’augmentation du prix des maisons et de maintien des taux d’intérêt à court terme à leur valeur plancher, deux facteurs qui peuvent facilement inciter les gens à contracter de nouveaux emprunts hypothécaires. Avec le ralentissement actuel du marché de l’habitation et une hausse des taux d’intérêt à prévoir au cours des prochaines années, la souscription d’emprunts hypothécaires devrait se stabiliser.

• Les emprunts non hypothécaires ont inscrit une baisse pendant la pandémie. Les ménages ont été nombreux à affecter leur revenu disponible au remboursement de dettes non hypothécaires, telles que leurs cartes de crédit et leurs prêts personnels, les occasions de dépenser en raison du confinement se faisant plus rares. Toutefois, la hausse des emprunts hypothécaires est venue annuler la baisse de l’endettement des consommateurs.

• Comme les taux d’intérêt amorceront une remontée en 2022, les versements d’intérêts plus élevés pèseront sur le marché de l’habitation et les dépenses de consommation. Cependant, les taux demeureront bas et l’augmentation des versements devrait être graduelle.

Ratio d’endettement des ménages par rapport au revenu disponible

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Prévisions canadiennes Secteur des entreprises

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La forte demande au sud de la frontière favorisera les exportations canadiennes L’économie américaine faisant un retour en force, le Canada profite d’une forte demande pour nos produits. Cependant, il faudra investir davantage dans les entreprises pour maintenir la croissance des exportations après ce premier rebond. • Les exportations dans le secteur de l’énergie ont favorisé

une grande partie de l’intensification des échanges de marchandises au cours des dix dernières années. Or, le faible niveau des investissements dans ce secteur l’empêchera de croître davantage. Nous nous attendons à une baisse des exportations d’énergie de l’ordre de 1,3 % en 2021, puis à une légère hausse en 2022.

• Il reviendra donc aux secteurs non liés à l’énergie de combler le manque à gagner. Le problème est que les investissements non liés à l’énergie font du surplace depuis des années, malgré la forte demande de nos partenaires commerciaux. Pour une meilleure performance financière, il faut investir davantage pour améliorer les capacités de nos entreprises.

• Cette année, la hausse des exportations a été tributaire de la flambée des prix des marchandises. Toutefois, suivant le ralentissement du marché de l’habitation aux États-Unis, les exportations de bois d’œuvre devraient revenir à la normale. La récente chute des prix du bois d’œuvre est venue assombrir les perspectives à court terme pour les exportations de bois, lesquelles devraient reculer de 7,4 % en 2022.

• Même si les sécheresses ont nui aux exportations agricoles, notamment du côté du blé, du canola et d’autres céréales, ces dernières devraient rebondir en 2022. Il demeure que le facteur qui dynamisera les exportations de marchandises à long terme est une hausse de la croissance des exportations de produits manufacturiers, tels que l’équipement aéronautique et électronique ainsi que les véhicules et les pièces automobiles. Après avoir enregistré une baisse de 13 % en 2020, ces catégories ont seulement réussi à rebondir de 2,8 % cette année.

Échanges de marchandises (Indice au T1 2019 = 1)

Exportations de biens (compte non tenu du secteur de l’énergie), importations de biens aux États-Unis (Indice au T1 2019 = 1)

Sources : Statistique Canada, prévisions de Deloitte

1990

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Exportations de marchandises Importations de marchandises

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Exportations de biens non énergétiques Importations de biens en provenance des États-Unis

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Les voyages internationaux reprennent lentement, plombant les exportations de services On s’attendait à ce que les exportations de services, qui sont fortement influencées par les voyages, rebondissent grâce à l’assouplissement des restrictions. Cette reprise est toutefois plus lente que prévu compte tenu de l’évolution du variant Delta et de l’accès inégal aux vaccins dans le monde.

• Le commerce des services a chuté en raison de l’absence de voyageurs internationaux et de la capacité limitée à servir les clients nationaux en période de confinement.

• Les exportations de services devraient rebondir à mesure que la crise sanitaire s’atténue et que les frontières rouvrent, probablement à la fin de l’année.

• Selon Statistique Canada, la reprise des exportations et des importations de services a été lente, mais la croissance devrait s’accélérer à la fin de 2021, car de plus en plus de Canadiens sont vaccinés.

• Nous pensons qu’il faudra des années pour que le secteur des services se rétablisse complètement. Le tourisme national et international connaîtra probablement une reprise lente, les nouveaux variants du virus pesant sur la confiance des voyageurs. On s’attend également à ce que les entreprises revoient à la baisse les voyages d’affaires, car elles se sont habituées à l’utilisation accrue des vidéoconférences.

• Nous ne prévoyons pas un retour à la productivité dans ce secteur à son niveau d’avant la pandémie avant 2025.

Exportations de services (Indice T1 2010 = 1)

Sources : Statistique Canada, prévisions de Deloitte

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2011

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27T3

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28T3

2029

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T120

30T3

Exportations de services Services de voyage

2

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Les investissements seront probablement limités dans le secteur pétrolier et gazier malgré les prix élevés du pétrole

Les investissements devraient chuter pour la deuxième année consécutive en 2021 et connaître seulement une modeste reprise en 2022. Une telle situation limitera la croissance des exportations d’énergie. • Les prix du pétrole ont dégringolé à mesure que la pandémie

se propageait dans le monde, étant donné l’incertitude quant à sa durée et au moment de la reprise de la demande. La rapidité de la reprise de la demande a surpris beaucoup de monde et les prix du pétrole ont augmenté beaucoup plus vite que prévu. Les prix du pétrole WTI se situent actuellement juste au-dessus de 72 $ US le baril, soit bien au-dessus des prix d’avant la pandémie d’environ 63 $ US le baril.

• Les prix devraient diminuer légèrement par rapport aux niveaux actuels. Le prix du WTI devrait diminuer pour atteindre une moyenne de 66,7 $ US le baril en 2022 avant d’augmenter légèrement pour s’établir à 67,3 $ US le baril en 2023.

• La vigueur des prix du pétrole est en partie temporaire et reflète les arrêts de production dus à l’ouragan Ida. La croissance de la demande s’affaiblit également, alors que les vagues subséquentes de COVID-19 entament quelque peu le dynamisme de la reprise mondiale. Entre-temps, l’offre connaîtra une forte croissance, l’OPEP continuant à éliminer les réductions mises en place pendant la pandémie.

• Ces niveaux de prix ne seront pas suffisants pour inciter les producteurs de pétrole à augmenter considérablement leurs investissements. Les investissements dans le secteur pétrolier et gazier devraient encore diminuer de 5,6 % en 2021, après une baisse de 33 % en 2020.

• Malgré une reprise des investissements en 2022, ils resteront à des niveaux relativement bas par rapport à la dernière décennie.

Prix du pétrole et investissements des entreprises (Prix du pétrole WTI en $ US par baril, investissements de milliards de dollars chaînés)

Sources : Statistique Canada, prévisions de Deloitte

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2002

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Prix

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Investissement dans le secteur pétrolier et gazier Prix du pétrole WTI

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La faiblesse des investissements dans les secteurs non énergétiques freinera la croissance économique à long terme

L’augmentation des exportations de marchandises nécessitera un renforcement des investissements des entreprises. Malheureusement, nous ne prévoyons qu’une modeste augmentation en 2021 et 2022. • Les investissements des entreprises non liés à l’énergie ont

diminué de 8,1 % en 2020.

• Compte tenu de la faible reprise au premier semestre de 2021, nous prévoyons maintenant que les investissements des entreprises augmenteront de seulement 1,9 % en 2021.

• La reprise devrait s’accélérer en 2022, une croissance de 6 % étant prévue cette année-là. Malgré cela, les investissements resteront inférieurs aux niveaux déjà modestes d’avant la pandémie jusqu’en 2023.

• Ce rendement est nettement moins bon que celui enregistré aux États-Unis, où les investissements en proportion du PIB sont bien plus élevés. De nombreux facteurs ont une incidence sur les investissements canadiens, notamment la disponibilité de la main-d’œuvre, les coûts de l’électricité, les impôts comparatifs et la compétitivité relative.

• On s’attend à ce que les niveaux d’investissement restent modestes; par conséquent, le capital social des entreprises devrait diminuer en 2021 et 2022. Quant au matériel et à l’outillage, lesquels sont étroitement liés à la croissance de la productivité, le montant du capital social est déjà en baisse depuis six années consécutives.

Investissements des entreprises non liés à l’énergie (Pourcentage du PIB)

Sources : Statistique Canada, BEA; prévisions de Deloitte et Oxford Economics

8 %

9 %

10 %

11 %

12 %

13 %

14 %

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23T4

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Au Canada É.-U.

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Perspectives canadiennes Politiques monétaire et budgétaire

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La politique monétaire reste souple face à la montée de l’inflation Avec son taux directeur toujours à sa valeur plancher et sans augmentation prévue cette année, la Banque du Canada maintient son programme d’assouplissement quantitatif (AQ) et son cadrage prospectif par rapport aux marchés. • Le taux cible de la Banque du Canada demeure à sa valeur

plancher. Elle a réduit le rythme de son programme d’assouplissement quantitatif (AQ) à 2 milliards de dollars par semaine et elle continue de fournir un cadrage prospectif sur l’évolution du taux du financement à un jour. Nous ne prévoyons pas de variations des taux d’intérêt avant le second semestre de l’année prochaine.

• Les goulots d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement, les effets de l’année de base et les attentes en matière d’inflation sont autant de facteurs qui poussent l’inflation à la hausse. L’augmentation des trois mesures de l’inflation de base de la Banque du Canada met en évidence les pressions à la hausse sur les prix. L’inflation de l’IPC total est restée au-dessus de la moitié supérieure de la fourchette cible de 1 à 3 %. Toutefois, compte tenu du caractère temporaire des facteurs qui poussent l’inflation à la hausse, la Banque du Canada s’attend à ce qu’elle retombe à 2 % en 2022. La Banque du Canada n’augmentera son taux directeur que lorsque l’inflation sera durablement supérieure à son objectif de 2 %. Nous prévoyons que la première hausse surviendra durant le quatrième trimestre de 2022.

• Comme c’est le cas pour la Banque du Canada, nous nous attendons à ce que la Réserve fédérale américaine termine ses achats d’obligations (tout en poursuivant ses investissements afin de maintenir la taille du bilan) avant de relever les taux d’intérêt. La Réserve fédérale est dotée d’un double mandat; ainsi, elle surveillera le risque lié à l’inflation, mais elle cherchera également des preuves que le marché du travail progresse vers le plein emploi. Tandis qu’approche la fin du mandat de M. Powell, la nomination d’un nouveau président de la Réserve fédérale, ou un renouvellement de mandat, ajoute à l’incertitude sur le marché.

Actifs de la Banque du Canada (Milliards de dollars canadiens)

Mesures de l’inflation canadienne (Août 2021, croissance sur 12 mois)

Sources : Statistique Canada, prévisions de Deloitte

4.1 %3.5 % 3.3 %

1.8 %2.6 %

0 %1 %2 %3 %4 %5 %

IPC total Indice de référenceprécédent*

IPC-tronq IPC-comm IPC-méd

* L’IPC excluant huit des composantes les plus volatiles et les variations d’impôts indirects.

0 $

200 $

400 $

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Début du programme d’AQ

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La politique budgétaire dépendra du nouveau gouvernement Les gouvernements fédéral et provinciaux sont intervenus en prenant des mesures de relance budgétaire importantes. Toutefois, les niveaux d’endettement records obligeront les gouvernements à réduire leurs dépenses, d’autant plus que les taux d’intérêt ont commencé à augmenter.

• Au lendemain des élections, le gouvernement fédéral est très semblable à celui qui était en poste avant que les Canadiens se présentent aux urnes. Par conséquent, on s’attend à ce que les dépenses fédérales augmentent au cours des prochaines années, conformément aux prévisions budgétaires formulées en avril. Cela signifie que les dépenses élevées se poursuivront cette année et en 2022.

• Les dépenses publiques devraient continuer à augmenter au cours des prochaines années. Toutefois, les dépenses globales en biens et services et en investissements devraient diminuer en 2023, alors que les dépenses de relance diminuent et que les gouvernements provinciaux s’efforcent d’équilibrer leurs budgets.

• Le retrait des mesures de relance budgétaire devrait être lent et les déficits des niveaux fédéral et provincial devraient persister au cours de la période visée par ces prévisions.

• La dette fédérale et celle des provinces ont augmenté considérablement pendant la récession causée par la pandémie. La dette fédérale devrait culminer à 55 % du PIB en 2021-2022 et de nombreuses provinces ont des ratios d’endettement similaires, ce qui porte le total de la dette des contribuables à plus de 100 % du PIB dans beaucoup d’entre elles. Bien que ces niveaux soient abordables pour le moment, ils ont pour effet de nous rendre plus vulnérables face à une possible autre crise ou à une hausse future des taux.

Croissance réelle des dépenses publiques

Sources : Statistique Canada, prévisions de Deloitte

-10 %

-5 %

0 %

5 %

10 %

15 %

2009 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20p 21p 22p 23p

Consommation Investissements

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Mot de la fin

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La reprise économique du Canada repose sur des bases solides, mais les perspectives à long terme révèlent des difficultés

La reprise économique du Canada est sans aucun doute plus lente que nous l’avions prévue il y a quelques mois. Le moment où la pandémie de COVID-19 se terminera, ou au moins cessera d’avoir des effets négatifs sur l’économie, reste très incertain et, en attendant, l’économie continue d’être assujettie à l’évolution du virus. Les données récentes permettent de constater que l’économie canadienne s’est contractée en avril et en mai, alors que la troisième vague du virus se déployait dans le pays, et qu’elle a de nouveau ralenti en juillet. Ces fluctuations à très court terme de la croissance économique sont susceptibles de persister aussi longtemps que durera la pandémie.

Malgré son irrégularité et sa lenteur, la croissance économique à court terme du Canada demeure solide. Les ménages et les gouvernements sont en mesure d’accroître leurs dépenses. La reprise mondiale et les prix élevés des marchandises contribueront à alimenter la croissance des exportations à court terme, tandis que les investissements des entreprises, partant des niveaux très bas de la pandémie, devraient augmenter rapidement. Ces facteurs entraîneront une croissance économique de 4,9 % cette année et de 4,3 % en 2022. La possibilité d’une inflation plus importante que prévu constitue toutefois un risque pour nos prévisions; ainsi, nous suivons étroitement la situation.

Plus l’on regarde loin dans le temps, plus les perspectives s’assombrissent. Le fort endettement des consommateurs et des gouvernements aura une incidence sur leur capacité à augmenter continuellement leurs dépenses. Bien que l’on s’attende à une augmentation des dépenses des entreprises à court terme ainsi que des exportations, l’investissement a été chroniquement faible au Canada, ce qui limite notre capacité à augmenter nos exportations. L’un des défis qu’il faudra relever consiste à modifier la composition de la croissance économique, afin qu’elle ne soit pas aussi étroitement liée à l’endettement public et des ménages.

Malheureusement, le problème de la compétitivité économique n’a pas été abordé au cours de la dernière campagne électorale, car cette question ne rejoint pas les électeurs. Comme nous l’avons expliqué dans notre premier rapport Catalyseur, Une vision pour un Canada prospère en 2030, l’économie canadienne doit composer avec une population vieillissante, de bas niveaux d’investissement et une productivité faible. Cela nuira à la croissance économique du Canada au cours des prochaines années; rendant difficile l’atteinte de l’équilibre dans les finances du gouvernement. La reprise menée par les consommateurs et le gouvernement après la pandémie ne permettra pas de résoudre ces problèmes économiques plus complexes.

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Annexe

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Principaux indicateurs économiques 2020

T4 réel

2021 2022 20 réels 21 prév. 22 prév.

T1 réel T2 réel T3 prév. T4 prév. T1 prév. T2 prév. T3 prév. T4 prév.

Activité économique réelle

Produit intérieur brut 9,3 5,5 -1,1 3,5 5,7 5,4 4,4 4,3 3,0 -5,3 4,9 4,3

Dépenses de consommation 2,5 3,6 2,0 8,4 6,0 5,5 4,2 4,1 3,0 -4,4 5,2 5,1

Biens durables -1,3 2,7 -6,8 0,4 1,1 3,0 3,5 2,9 1,7 -3,3 11,9 1,7

Services 1,3 1,3 7,3 19,4 12,4 11,1 9,5 8,9 6,1 -10,3 4,2 11,1

Investissement résidentiel 16,9 42,1 -12,4 -12,7 -10,1 -9,5 -6,3 -3,9 -1,7 4,1 16,6 -8,5

Investissement fixe non résidentiel 5,9 -5,8 12,1 0, 10,7 7,3 11,2 10,1 7,4 -13,6 -0,4 8,5

Structures non résidentielles -6,3 1,9 5,1 -0,5 13,0 9,0 13,4 11,5 8,2 -11,3 -4,5 9,3

Matériel et outillage 28,1 -16,7 24,9 2,8 7,2 4,7 7,6 7,9 6,1 -17,4 6,6 7,1

Consommation et investissements gouvernementaux 6,1 7,1 3,8 3,6 3,4 1,5 -1,2 -1,1 -1,5 0,4 5,9 1,2

Exportations de biens et de services 4,1 3,3 -15,0 7,1 7,9 9,4 8,7 7,2 5,7 -10,0 1,6 6,5

Importations de biens et de services 11,6 4,3 -0,1 14,0 8,7 6,7 5,1 4,6 4,1 -11,2 8,3 6,8

Prix

Indice des prix à la consommation (sur 12 mois) 0,8 1,5 3,3 3,0 3,1 2,8 2,2 2,2 2,2 0, 3,1 2,2

Indice des prix implicite du PIB (sur 12 mois) 1,9 6,1 9,1 7,1 5,9 3,1 1,3 1,4 1,7 1,9 5,9 1,7

Marché du travail

Emploi 9,9 1,0 2,5 6,9 1,7 2,4 1,5 1,4 1,5 -5, 4,5 2,5

Taux de chômage (%) 8,8 8,4 8,0 7,2 7,0 6,9 6,8 6,7 6,6 9,6 7,7 6,7

Remarque : Sauf indication contraire, tous les chiffres sont présentés sous forme de variation en pourcentage annualisée. Sources : Statistique Canada, Banque du Canada, prévisions des Services-conseils en économie de Deloitte, au 14 septembre 2021.

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Indicateurs des marchés financiers 2020

T4 réel

2021 2022 20 réels 21 prév. 22 prév.

T1 réel T2 réel T3 prév. T4 prév. T1 prév. T2 prév. T3 prév. T4 prév.

Taux d’intérêt (%)

Taux cible du financement à un jour 0,25 0,25 0,25 0,25 0,25 0,25 0,25 0,25 0,5 0,25 0,25 0,5

Bon du Trésor à 3 mois 0,10 0,08 0,12 0,17 0,17 0,18 0,19 0,19 0,45 0,10 0,17 0,45

Billet gouv. Canada 1 an 0,17 0,14 0,21 0,27 0,36 0,43 0,46 0,49 0,76 0,17 0,36 0,76

Billet gouv. Canada 2 ans 0,24 0,20 0,36 0,45 0,44 0,45 0,45 0,45 0,63 0,24 0,44 0,63

Billet gouv. Canada 5 ans 0,41 0,71 0,92 0,85 0,83 0,83 0,83 0,82 0,97 0,41 0,83 0,97

Billet gouv. Canada 10 ans 0,66 1,22 1,46 1,22 1,20 1,19 1,18 1,17 1,28 0,66 1,20 1,28

Écart de la courbe de taux (points de pourcentage)

3 mois par rapport à 10 ans 0,56 1,15 1,34 1,05 1,03 1,00 0,99 0,97 0,83 0,56 1,03 0,83

2 ans par rapport à 10 ans 0,43 1,02 1,10 0,77 0,75 0,74 0,73 0,72 0,65 0,43 0,75 0,65

Taux de change

$ US/$ CA ($ CA) 1,30 1,27 1,23 1,23 1,22 1,22 1,21 1,21 1,20 1,30 1,22 1,20

$ CA/$ US ($ US) 0,77 0,79 0,81 0,81 0,82 0,82 0,83 0,83 0,83 0,77 0,82 0,83

Sources : Statistique Canada, Banque du Canada, prévisions des Services-conseils en économie de Deloitte, au 14 septembre 2021.

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