Traduction Dussel

7/23/2019 Traduction Dussel

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DEMOCRATIE PARTICIPATIVE ET REPRESENTATIVE1.

Enrique Dussel.

Aujourd'hui, certains thmes dvelopps partir de la praxis la politique

actuelle en Amrique latine, font objet de dbats au niveau thorique, enphilosophie politique. Ces dbats thoriques, dans lesquels participent despenseurs latino-amricains et europens inuencent, leur tour, la praxispolitique concrte. !es a"ents politiques, les cito#ens, les militants lesreprsentants appuient, explicitement ou implicitement, leurs pratiquespolitiques sur ces fondements thoriques. $ar exemple, la dmocratiereprsentative librale est souvent prsente comme la dmocratie pure etsimple. Ces dia"nostiques thoriques , trs discutables, dforment les pratiquespolitiques, parpillent les e%orts de militants orients pourtant, de fa&onidaliste, par des principes "nreux m(me s'il ne faut pas oublier que ) le

chemin de l'enfer est pav de bonnes intentions *+, emp(chent la possibilit decrer des institutions politiques pourtant ncessaires. ous allons donc rchirsur certains des sujets qui bloquent actuellement les volonts politiques lesemp(chant d'a"ir de fa&on plus crative, active, homo"ne et claire.

"nral, on pense que certains mots sont anta"oniques oucontradictoires, par exemple

/. 0mocratie participative versusdmocratie reprsentative.

C'est l'vidence une antithse. 1r, l'important n'est pas de montrer leurcontradiction mais la ncessit de les articuler dialectiquement de sorte qu'unterme enrichisse l'autre et que les deux arrivent se d2nir mutuellement. ousdpasserons ainsi l'opposition, le ) mal in2ni * de 3e"el, en les subsumant dansune articulation qui les inclut dans une totalit dialectique plus riche. !'intentionde ce travail sera donc de mettre en relation ces deux termes commecomplmentaires et non pas anta"oniques

/. 0mocratie participative articule avecdmocratie reprsentative.

1n pourrait noncer notre thse de la fa&on suivante

!areprsentations'institutionnalise en tant que dlgation4 laparticipations'exerce en acte et peut-(treinstitutionnalise.5l existe unpotestasparticipatif. !a fonction reprsentative est le "ouvernement, c'est--dire la ralisation de contenus moment matriel+ 4 laparticipation est

propositionnelleelle fait conna6tre et exi"e la satisfaction des besoins oudes demandes+ et aussi instance de contrleelle surveillecomme lepanoptique,puni2, ou au contraire reconna6t et rcompense les mrites+, laparticipation est le moment formel de lgitimation.

/7'aimerais que cette contribution puisse servir comme matriel pour la discussion des "roupes d8)indi"ns *. 9lle a sans doute une prtention de vrit mais ne prtend pas imposer,

do"matiquement, des sujets tran"ers, latino-amricains. 7e pense simplement qu'elle peut (treutile, comme bois destin (tre consomm dans le feu du dbat communautaire.

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!espartis politiques sont des mdiations institutionnelles lies lareprsentation4 laparticipation, elle, part du bon ju"ement, du senscommundes cito#ens, et ne s'identi2e pas avec les partis elle estantrieureaux partis et plus importante qu8eux+.

!aparticipation critique, institutionnalise, n'a pas besoin du partim(me si, par principe, elle ne le refuse pas+, dans la mesure o: elle estmouvement, mdiation ncessaire pour la critique, la transformation et lecontr;le des institutions de la reprsentation et de l'


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reprsentative comme forme de "ouvernement ou (tre rvolutionnaire ouanarchiste+ et appu#er la dmocratie participative.

anmoins, chacun des termes, considr de fa&on isole, est inadquatet insuBsant. !eur opposition n8est qu'une fausse contradiction. !es deux sont en

rapport et mutuellement co- dtermins 4 chacun a besoin de l'autre. !oin d'(treen contradiction ils sont les deux moments ncessaires pour une d2nitionminimale et suBsante ncessaire+ de dmocratie.

0epuis toujours, dans toute la pense de la modernit,

a+ la dmocratie reprsentative libralea montr, de plus en plus,ses dfauts. Ces dfauts attei"nent aujourd'hui leur point culminant dansl'exercice du pouvoir reprsentatif dlgude l'arxlui-m(me n'a pas formul de fa&on concrte, dans la mesure o:, sans le vouloir, ilmaintient comme contradictoires les deux termes de la relation participationversus reprsentation.

5l faut donc commencer une rexion radicalement nouvelle en politique,c'est--dire qu'il faut repenser la structure m(me du pouvoir et trouver tous lesniveaux la double nature qui fait sa vitalit la participation et la reprsentation.

Fout le politique commence et 2nit+ par laparticipation. Contre l'opinionde 7ohn Gtuart >ill, dans son Huvre ) onsidrations sur le gouvernement


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reprsentatif**, nous soutenons que tout s#stme politique dmocratiquecommence par (tre celui de laparticipation directeseulement possible par leface--face de la communaut, dans la base de la socit politique, en dessousdu niveau de la municipalit ou du comt+. >ais, quand le nombre des cito#ensau"mente, il est impossible d'atteindre matriellement, la "ouvernabilit que

peut obtenir la reprsentation quand il s'a"it des dcisions et de l'exercice dupouvoir. !a participation est donc obli"e de penser une autre fa&ond'or"anisation,possible institutionnellement,de la dmocratie participative.

$our atteindre le consensus politique il est ncessaire d'avoir desmdiations laparticipation de chaque membre sin"ulier de la communaut.Cela ne peut se faire qu'au mo#en d'un nombre proportionnel et infrieur dereprsentants. Cette solution n'emp(che pas d'avoir une conscience claire que lareprsentation n'est pas si transparente et adquate que laparticipationdechaque membre sin"ulier de fa&on directe. 1n peut nanmoins l'admettre en

assumant les risques que suppose la non identit entre les reprsentants et lesreprsents. Ces risques vont se manifester par des dr"lements comme, parexemple, quand les reprsentantsne transmettent pas la volont des membressin"uliers, qu8ils reprsentent dans les or"anismes crs pour trouver desconsensus et aplanir les di%rencesI. !a reprsentationest toujours unemdiation ambi"uE qui peut amener la ftichisation et la bureaucratisation,manifestations de la volont des reprsentants et non de la communaut dessin"uliers reprsents.

$our ce motif, la reprsentation,institution ncessaire mais ambigu4, doit(tre articule de fa&on plus dveloppe avec laparticipationdes cito#ens

sin"uliers de base qui procdent par dmocratie directe.

!apotentia,le pouvoir politique en soi, qui rside tou5ours, de fa&on ultimeet exclusive, dans la communaut politique, doit se posercomme pouvoirinstituant par rapport une possiblepotestas totalit institutionnelle du s#stmepolitique+. !a fa&on de se poserde la communaut politique doit (tre

participativeet ce sont ses membres qui doivent prendre les dcisionsfondamentales de l'ordre politique possible. Ce se poserest ontolo"iquement unprsuppos m(me si, empiriquement, il se ralise de manire implicite. 0e sonori"ine, toute communaut politique rellement existant a des institutions

J7. G. >ill, ?KKL.

I $ouvoir prsenter des propositions bien penses, fondes et "lobales exi"e des coles politiqueset des associations permettant de prsenter ce "enre de projets. C'est le r;le de partis politiques.G'il existe un seul parti il aura forcment un seul projet m(me si sa direction prtend qu'ils existentdi%rents courants. Gi vraiment ces courants ont de l'autonomie ils seront de fait des partispolitiques. 1r, l'exprience du socialisme rel va dans le sens contraire. 0'ailleurs, les reprsentantsm(mes quand il existe des courants, n'ont pas t lus par la communaut politique, en tant quemembres des courants et des projets di%rencis. Cette absence de pluralit invalide la dmocratiereprsentative et en m(me temps ne suppose pas, en absence d'institutions pour permettre son

exercice, une participation pleine. 5l faut dbattre honn(tement de ce sujet dans les "auches latino-amricaines actuelles.

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historiquement or"anises l'espce homo suppose la quasi institution naissantedes primates, celle du mMle dominant+

5l est impossible d'ima"iner la situation empirique d'une communautpolitique sans aucune institution se posantdans la situation de dcider quel

s#stme politique elle souhaite. >(me dans ce cas, le postulat de @ranciscoGuareN se raliserait. !e seul r"ime du "ouvernement de droit naturelantrieur toute institution oupotestas+, antrieur tout r"ime historique, est le r"ime) dmocratique *, dans la mesure o: dans la situation ori"inaire on doit dciderdmocratiquement le s#stme qu'on va adopter. >ais nous devons ajoutermaintenant une question que, le moderne @rancisco GuareN ne pouvait pasima"iner+ qu'il s'a"it d') une dmocratieparticipative 6qui ne contient encoreaucune ) reprsentation *. 9n e%et, la reprsentation serait forcment le produitd'une dcision, ce qui suppose une ) participation * pralable.

1ntolo"iquement l'(tre humain est ph#siquement et par son cerveau unechose relle, sin"ulire, dont l'or"anisation mtabolique ou anatomique s'tend

jusqu'aux limites de sa peau, membrane qui dlimite le dedans et le dehors duvivant. 9n tant qu'(tre vivant il se situe dans un endroit et dans un tempsph#sique prcis qui ne peuvent pas (tre occup par aucun autre corps ph#siquerel. >(me ce niveau in"nu de la ralit de chosede l'(tre humain, le sin"ulierest en rapport avec d'autres choses relles l'univers ph#sique, la terre les arbres,les animaux et d'autres (tres humains aussi ph#siquement rels+. !'(tre humainest en rapport avec toutes ces choses d'une fa&on trs di%rente tous lesautres (tres. $ar le dveloppement de son cerveau et de sa subjectivit l'(trehumain, est la seule chose qui a un mondedans le sens de 3eide""er+, mais qui

a aussi une intersubjectivit beaucoup plus dveloppe que tous les autresanimaux suprieurs. !e monde intersubjectif humain constitue un tout derapports rels et intersubjectifs, qui suppose l'existence d'une communaut.!'(tre humain n invitablement et se dveloppe culturellement au sein d'unecommunaut. Ga relation avec le tout communautaire est un moment constitutif,a priori, de sa propre subjectivit. $ar le lan"a"e, le sin"ulier maintient lacommunication l'intrieur de cet horiNon. !a participation est l'actualit detoutes les pratiques humaines dans lesquelles le sin"ulier se pose comme ) part* de ce ) tout *. !a participation est une praxis communicative, c'est se mettreen communication avec les autres. !aparticipation est donc le premier moment

relationnel, rel, de l'(tre humain sin"ulier avec sa communaut et, en m(metemps, constitue la communaut en tant que telle. Gi chaque sin"ulier refused'entrer en communication et departiciperdans les actions communes il s'isoleet prit, mais la communaut aussi dispara6t. !a vie humaine est communautaire.Gans cet a"ir de fa&on communautaire il n'aurait pas de vie. !e vivant est leproduit des multiples fonctions qui sont accomplies de fa&on communautaire, cequi rend impossible sa vie solitaire. !') (tre communautaire * est laparticipation,c'est--dire (tre actuellement unepartie du tout, sans lequel on ne peut pasvivre. 7tre8partiee%ective du tout, estparticiper,moment substantif de l'(trehumain en tant qu'humain, en tant qu'(tre communautaire, historique, culturel et

politique.

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0e ce fait, lapotentiao: le pouvoir politique qui rside dans lacommunaut m(me est toujoursparticipationdes sin"uliers dans le tout collectif.!e motpotentia, outre la force, indique lapossibilit d'une actualisation future. !aparticipation est justement l'actualisation de la potentiacomme puissance forceet possibilit la fois+. 3e"el dans sa ) ogique* indique adquatement que la

possibilit 9oeglich:eit+ est antrieur la future ralit accomplie ;ir:lich:eit+et en tant qu'activit arx aussi utilise ces distinctionsontolo"iques dans les =rundrisse, en parlant du travail vivant en tant quepuissance ou )possibilit*+. 0e la m(me fa&on, laparticipationdes membresd'une communaut politique est, en tant qu'activit, l'exercice actuel de cepouvoir. Cette activit consiste poserleur (tre charnel et concret, leursubjectivit en"a"e avec celle de tous les autres membres de la communautpour faire exister la communaut en tant que telle. Pne assemble politique nepeut pas exister sansparticipants. Ainsi, laparticipationpolitique de chaque

participantconstitue, en acte, l'existence m(me de la communaut politique. !a

participationest la forme premire de l>?tre politiqueet par consquent dupouvoir politique. !e politique et le pouvoir politique se nouent autour de la

participationdes sin"uliers dans le tout de la communaut. Gans participation, lepolitique dispara6t et le pouvoir politique n'a plus de fondement. $articiper estprendre en char"e la communaut en tant que responsabilit envers les autres.!a participation est la premire expression de la =olont-de-=ie. Celui qui s8isole,qui ne collabore pas, qui ne compte pas sur la communaut, n'est qu'un autistesuicidaire. !e refus de participation peut avoir plusieurs causes mais, dans tousles cas, il s'a"it de patholo"ies politiques qu'il faut viter. Pne communaut avecpouvoir politique est une communaut forte, vitale, participative et co-

responsable. !a =olont-de-=ie, l'unit rsultant du consensus et l'abondance demo#ens qui rendent la vie politique possible sont les fruits de laparticipationactivedes membres sin"uliers de la communaut politique.

!e fait qu'un cito#en, exclu ou indi%rent,participe nouveau dans lacommunaut politique peut s'noncer de la fa&on suivante si D est le pouvoirpolitique de cette communaut, a l'ordre politique en vi"ueur, b, l'ordre politiquefutur et /, une nouvelle participation+

DaQDaR/ S Db

Cela reprsente un processus depotentialisationdu pouvoir de lacommunaut empo@ermenten an"lais+. Tuand les mar"inaux, les exclus de lacommunaut, prennent conscience de l'importance de laparticipationpolitiqueet se lancent collectivement dans la construction crative de l'histoire, le pouvoirdes faibles au"mente. !a participation devient un surplus de pouvoir, l8hper

pouvoir du peuple qui ) devient * source cratrice, un pouvoir qui, travers )l'tat de rbellion * commence la transformation de l'ordre politique en vi"ueur.

O =oir dans la -gica pequeAa, dans la Bnciclopedia,U /JJss4 en 3e"el, /LVK, vol. W, p.

?WJss, et au m(me endroit dans la -gicade /W/?-/W/O.

O


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Au contraire, le fait qu'un cito#en abandonne laparticipationdans lacommunaut politique par exemple par peur de la rpression+, peut (tre noncde fa&on inverse

DaXDa-/ S Db

Ainsi, on a%aiblit le pouvoir de la communaut politique et le pouvoirapparent, ftichis, de la violence dominante, s'impose sur le peuple. !a non-participation reprsente une perte de pouvoir politique.

!aparticipationa donc la si"ni2cation d'un eistentiel en utilisant unecat"orie d'3eide""er+. !8(tre-avec-les-autres lenouscommunautaire au-deldu moi, anal#s de fa&on lin"uistique par C. !enYendorf au sujet du peuplema#a+, s'actualise dans laparticipation. 9lle est l8(tre du politique comme nousl'avons indiqu.

!e dveloppement ultrieur du concept de participation transforme lesimple ?tre participatif en fondement, c'est--dire qu'elle se poseen tantqu'essence. !a participation est l'essencede ce qui appara6t, de fa&onphnomnolo"ique dans le champ politique en tant que totalit. Fous les (trespolitiques sont des phnomnes qui se prsentent et se laissent interprter C

partirdu fondement. Ainsi, les actions et les institutions, qui apparaissent dans lechamp politique en tant que modes departicipation, sont di%rentes mani!resdeparticiper. ous disons par exemple qu'il # a des accords qui sont l"itimes. !al"itimit est un des caractres des accords trouvs sur la base d'ar"uments etavec laparticipation s#mtrique de tous les a%ects. Gouvent on ne fait pas

attention au fait que laparticipationest le moment essentiel de la l"itimit.Gans participation il n'# a pas de l"itimit. Ce qui a t dcid sans la prsence,sans la participation, de tous ceux qui sont a%ects par les dcisions et qui de cefait n'ont pas pu donner le raisons pour arriver des accords, n'est pas l"itime.

Fout accord est ill"itime en absence des a%ects, du fait de leur non-participation. !efondementde la l"itimit est la prsence active+ des a%ectsen tant que volont de participation et avec des raisons qui fondent leursdemandes+. Cetteprsence activedans la communaut de ceux qui peuventprsenter des ar"uments politiques s'accomplit empiriquement par la

participation, par la prsence e%ective, en tant quepartie, dans le toutde lacommunaut. !e concept de smtrie,dont parle l'thique de la communication,est la formeobli"atoire de la participation. Gur le terrain, sans la participation, onne peut pas parler de s#mtrie. Ceux qui sont a%ects sont ceux qui sou%rent lese%ets n"atifs de leur non-participation aux dbats qui les a emp(chs d'(tre enmesure de dfendre leurs droits. Ainsi donc, le concept departicipationest lasubstance m(me de la d2nition du l"itime. Cela est tellement vident qu'il nesemble avoir besoin d'aucune autre explication.

1n ne peut pas dire de la participation ori"inaire qu8elle est l"itime ouill"itime de la m(me fa&on qu'on ne peut pas dire que le travail vivant unevaleur de chan"e+. 9lle est un autre niveau de l"itimit puisqu'elle est le

fondementou l'essence de la l"itimit. !a participation a unedignitnon unel"itimit+ ori"inaire, elle est souveraine par nature. !a souverainet c8est l'auto

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rfrence en actede laparticipation de membres la communaut, qui se posenten tant que communaut existante e%ectivement. !a communaut se posesoi-m(me en tant que souveraine premier acte+ "rMce la participation en actedeses membres. 9lle est le fondement de la l"itimit de la reprsentationdeuxime acte+ quand elle dcide de crer la reprsentation comme institution

et lire les reprsentants qu8exerceront le pouvoir de fa&on dlgue. !asouverainet elle-m(me n'est pas l"itime, elle est plus que lgitime. Ce sont lesactes, les e%ets loi, institutions, etc.+ de la participation en acte, de lasouverainet, qui sont l"itimes. !a mre n'est pas 2liale, elle est dj lefondement de la 2lialit de la 2lle. !aparticipationdu cito#en est un droitinalinable, instituant et non constituant+, il a ladignitpropre des acteurspolitiques en tant que moment constitutif, substantif, de la communautpolitique.

!areprsentationvient toujoursapr!s. 9lle est un moment ncessaire,

dtermine par la raison instrumentale, elle se situe seulement dans lapotestas,c'est--dire le moment des institutions cres pour pouvoir mener une viepolitique. >ais, en aucun cas, la reprsentation est la substance de la viepolitique.

!apotentiaou le pouvoir politique en soide la communaut est con&ud'emble comme participation. Tuand la communaut politique des participantsse poseen tant que pouvoir instituant c'est--dire quand elle dcide de fa&onparticipative de se donner des institutions+ elle le fait partir de la participationdes membres de la communaut. Ce pouvoir instituant divise dj lapotentiadelapotestas. !apotestasou la structure institutionnelle doit (tre dmocratique. !e

premier t#pe possible de pouvoir est la dmocratie, la dmocratie participative,celle qui dcide de la ncessit de se donnerdes reprsentants a2n quel'exercice du pouvoir politique concret devienne possible. Ce pouvoirreprsentatif a pour essence la reprsentativitou la dl"ation dans un senslar"e et non comme mandat impratif+ du pouvoir de la communaut unepersonne. 5l s'a"it d'unepartie $un sin"ulier+ qui reprsente ou prend la place ensubstitution+, pour suppler, le tout la communaut+. Cette fa&on d'or"aniser les#stme politique se nomme dmocratie reprsentativeet elle a besoin del"itimit pour pouvoir exercer le pouvoir avec justice et eBcacit. 1n peut ainsiconstater que la dmocratie reprsentativen'est plus le s#non#me de

dmocratie en tant que tel mais un momentde la dmocratie comme r"imeint"ral, l"itime, d'exercice dlgu du pouvoir. Ainsi, lapotestas, dans lastructure institutionnelle politique, se constitue un s#stme complexe etarticul de dmocratieparticipative8reprsentative, que la modernit bour"eoiseou le libralisme n'a pas su dcouvrir et moins encore pratiquer. >(me la "auchen'a pas su, non plus, la dcrire de fa&on adquateWce qui l8a amene parfois des voies sans issue, des apories inutiles et des contradictions avec des e%etslamentables.

V Tuand cette substitution se produit dans ) le temps messianique restant * penser Z. [enjamin

ou \. A"amben+, elle si"ni2e se placer l'endroitde la victime devant le ) peloton d'excution *dont nous parlait personnellement 9. !evinas !ouvain en /LV?.

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!a rvolution la plus profonde de notre temps, celle du DD5e sicle, seral'volution des communauts politiques, actuellement or"anises en arx avait dcouvert la participation dans l'exprience hro]que dela Commune de $aris en /WV/, mais il n'est pas arriv formuler la question

institutionnelle, travers une thorie politique capable d'articuler la participationavec la reprsentation. C'est la thse qu8a dmontr >sNros dans son Huvre )

Eu8delC du capital*L. Cette rvolution est plus profonde et d'une portesuprieure, dans la mesure o: elle est la condition de possibilit de toutes lesautres et se dveloppe de fa&on analo"ue dans tous les champs pratiques+. Pnpeuple dans l'exercice de sa souverainet c'est cela l'autodterminationpolitique+ peut dcider autant de sa politique conomique que sa politiquesnationale ou internationale.

!a question du respect des minorits n'a de vritable solution que par la

participation. Gi la minorit dans un coll"e de reprsentants une minorit quipeut-(tre la majorit de la communaut politique+ ne peut pas exercer le pouvoirdans les institutions, elle peut toujours avoir recours la participation enmobilisant ceux qui sont a%ects. >(me si ceux-ci sont minoritaires dans lesor"anes reprsentatifs ils peuvent (tre la majorit dans les rues. 9n e%et, ce sonttoujours les majorits qui sou%rent des injustices. >ais, il serait videmmentprfrable d'avoir des institutions participatives de fa&on constitutionnelle etl"ale. 9lles pourraient ainsi s'exprimer en exer&ant des droits institutionnels telsque la rvocation des mandats, ou, dans des institutions de contr;le, pour (trerespectes et prises en compte dans les or"anes reprsentatifs. Gans cette

participationactive les or"anes de la reprsentation n'accepteront jamais lesar"uments de ce qui appara6t comme une minorit mais qui est, nanmoins, unemajorit de fait.

5l s'a"it donc d'utiliser l'ima"ination. 0essiner un s#stme politique pluscomplexe dans lequel la participation et la reprsentation auront des fonctionsdi%rentes, mais surtout un s#stme dans lequel laparticipationsera

WC8est le rsultat d'une d2ance comprhensible envers la reprsentation librale bour"eoise, quela "auche critique partir de l'horiNon d'une impossible participation, non institutionnalis ladmocratie participative directe+, dans les quatre niveaux d'exercice du pouvoir de l'sN^ros, ?KKO+.

L


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suBsamment institutionnalise tous les niveaux de l'exercice du pouvoirpolitique, quand c8est ncessaire.

5l faut ainsi aller encore plus loin en distin"uant trois et non pas deux+instances de l'exercice du pouvoir de lapotestas+. !apotestasen tant que

totalit institutionnelle a trois instances fondamentales qui n'ont t considres,en tant que telles, par aucune thorie politique moderne. C'est le point de dpartde la rvolution politique du DD5e sicle.

Schma 1

Les trois instances de l'exercice de la potestas

A B CParticipation a Reprsentation b Participation

demande10 gouverne11 contrle12

Potestas

/K 0ans le cas du =eneNuela les demandes ou les besoins doivent (tre plani2s. Cela se fait travers la_!e# or"^nica de la plani2caci`n pblica # popular, in \aceta o2cial Caracas+, nr. O.K//,0ecember ?/, ?K/K.

// !es Napatistes au Chiapas ont nonc deux principes opposs parmi ceux qui exercent lepouvoir ) commander en commandant * ou ) commander en obissant *. !es deux concernent lepouvoir reprsentatif. !e premier est la domination ftichise, le deuxime le pouvoir au service dupeuple. >ais du point de vue du peuple, en tant que pouvoir participatif, il est celui qui commandeen commandant, tandis que le pouvoir reprsentatif doit commander en obissant.

/? !a fonction de contr;le exerce par la participation institutionnalise, a t l"alise au=eneNuela par la_!e# or"^nica de la Contralora social, en la =aceta oFcial, nr. O..K//, ?K/K.

/K


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(tat en sens strict)

9n premire instance/, en A, ) la participation demande * premire

fonction du pouvoir cito#en+, la communaut politique, si"e du pouvoir politiquepotentia+ devient un tout auto-conscient qui exi"e d8elle-m(me tout ce dont ellea besoin. !es membresd e la communaut exposent ses besoins, parl'intermdiaire des or"anes de la participation institutionnalise aux di%rentsniveaux d'exercice du pouvoir+. Cette demande s'adresse aux institutionsreprsentatives et tous les niveaux elle exprime ses exi"ences matrielles,formelles ou de faisabilit eche a+. C'est une nouvelle forme de dmocratie

participative qui demande, dans une instance qu'on peut appeler d'interpellation,ce qui doit (tre fait, sans permettre que cela devienne des promesses jamaistenues par les candidats des partis. 5l s'a"it de ne plus laisser la bonne volont

des "ouvernants le moment essentiel, matriel de toute politique,l'accomplissement de la volont de vouloir vivre, c'est--dire la satisfaction desncessits matrielles de la communaut.

0ans une deuxime instance, en [, ) la reprsentation "ouverne *fonction propre des trois pouvoir, excutif, l"islatif et judiciaire + on prend cespropositions, qui sont le contenu m(me de l'exercice du pouvoir dl"u, commeobjectifs raliser par le "ouvernement de l'


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dernire instance de ju"ement de l'ensemble des s#stmes politiques de l'


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2 Communal20 b Conse*o e*ecutivo21 c Communal

a d a1 Communaut de base+ Conseil communal Assemble communaleassemble directe+ ,uartier de reprsentation ,ui surveille par des audits

a d aPouvoir participati- Pouvoir reprsentati- Pouvoir participati-,ui demande22 ,ui gouverne ,ui contrle 2'

a c Potestas

Potentia

Communaut politi,ue participative

Prcisions sur le schma2 %l.c/e a indi,ue la direction ascendante de linstitutionnalisation participativeFlches b indi,uent la direction de laproposition(besoins ou demandes) Flches c indi,ue la direction deladlgationdu pouvoir e 1 3 8 il sagit des di--rents niveau4 de4ercice du pouvoir reprsentati- dlgudans les 5tats ans lareprsentationdmocrati,ue le pouvoir dlgu doit 6tre e4erc comme pouvoirobdientiel (celui ,ui commande en obissant) ans laparticipationdmocrati,ue+ le pouvoir participati-e4erce le pouvoirsouverain(celui ,ui commande2&en commandant)

/LAu4 5tats7nis ils sont appels Comts+ dans le district -dral de e4ico cest la lgation+ etc

?K=oir la _!e# or"^nica de las comunas, dj cite.

?/ =oir titre 5=, chapitre 55, dela _!e# or"^nica de las comunas. 0ans le chapitre 5 on trouve desrfrences au $arlement de la commune qui serait dj une institution reprsentative ce niveau.

?? 5l s'a"it dj d'une institutionnalisation de la participation. C'est l'essence m(me, en dernire

instance, de toute la politique. C'est le cas d'l'Assemble du quartier, des communauts qui n'ontpas de >unicipes ou des Comts. C'est le district ou, plus bas encore, la communaut de base.

?!a loi du $ouvoir populaire or"anise des audits tous les niveaux, depuis la commune jusqu'au$ouvoir cito#en. !es auditeurs sont des corps techniques, au service des institutions departicipation, pour le compte desquelles ils surveillent et punissent la reprsentation, depuis lesConseils de quartier jusqu'au $rsident de la publique. 5ls peuvent dcider la ) rvocation dumandat * dans des cas extr(mes. C'est la seule solution contre l'impunit et la corruption de lareprsentation l'chelle du monde.

?J Ce commandement n'est pas le fait de la reprsentation il n'est pas par consquent ftichis+,

celui qui commande le fait en son propre nom, en tant que participation, fondement de toutel"itimit.

/


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!e niveau ,comme on peut le constater, est aussi prsent dans ladmocratie reprsentative. !'assemble communale, le district?Iou l'or"anisationpolitico dmocratique directe de base, en dessous de la commune ou dumunicipe, exerce aussi le pouvoir avec reprsentation elle ne remplace pasl'or"anisation immdiatede la dmocratie directeou les rseau lectroniques

que nous examinerons par la suite+. !e conseil de quartier ou le conseilcommunal est un exemple de cette or"anisation. Ce niveauest lou, avec raison,par l'anarchisme, et pour cause. 5l constitue la vrit de ce courant. anmoins,le problme non rsolu de l'anarchisme est celui de l'institutionnalisation desautres niveau, sans limination des institutions reprsentatives.

son tour, la dmocratie moderne ou librale, or"anise le niveaureprsentatif depuis le niveau ? jusqu'au niveau W+, mais i"nore les niveau desinstitutions participatives. !es pres fondateurs des


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contr;le des mdias est essentielle pour une dmocratie relle. !e mo#en dedmocratiser les mdias qu'on ne peut pas laisser exclusivement entre les mainsdes capitalistes privs+ est laparticipationdes di%rentes institutions de lasocit civile et politique dans la cration et l'utilisation des mo#enslectroniques de communication. Cela suppose la cration de rseaux de radio et

de tlvision, d'information, de dbat, d'tudes, etc. C'est l'exemple de larpublique Ar"entine o: une loi prvoit qu'un de ces mdias revient auxcommunauts populaires, un l'


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ussel+ ?+ 200$+ %& tesis de poltica+ @iglo !+ 4ico (tambin en ?ditorialEl perro y la rana+ Caracas+200)

ussel+ ?+ 200+Poltica de la 'iberaci!n. r)uitect!nica+ rotta+ adrid+ vol 2 (tambin en la ?ditorialElperro y la rana+ Caracas+ 2010) Premio ibertador al Pensamiento Cr>tico.

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ill+ Fo/n @tuart+ 200+ -onsidrations sur le goubernement reprsentati" 9allimard+ Paris

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