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Docteur VERSINI Stéphane 52, avenue de Wagram 75017 Paris TRAITEMENT DES LOMBALGIES CHRONIQUES PAR MESOTHERAPIE VERSUS ANTALGIQUES PER OS ETUDE DE TROIS CAS CLINIQUES I - DEFINITION DES LOMBALGIES CHRONIQUES 1) ETIOLOGIES P 1 2) EVOLUTIONS D’UNE LOMBALGIE AIGUE COMMUNE P 1 3) FACTEURS DE RISQUES DE PASSAGE A LA CHRONICITE P 2 4) INDICES DE DEPISTAGE PRECOCE DES SUJETS A RISQUES DE CHRONICISATION P 3 II - PRESENTATION DE 3 CAS CLINIQUES DE LOMBALGIES CHRONIQUES ET LEURS TRAITEMENTS INITIAUX 1) LOMBALGIE CHRONIQUE PAR ATTEINTE DES ARTICULAIRES POSTERIEURES (SYNDROME DES FACETTES) P 5 2) LOMBALGIE CHRONIQUE PAR ATTEINTE INTEREPINEUSE (SYNDROME DE BAASTRUP) P 7 3) LOMBALGIE CHRONIQUE PAR SOUFFRANCE DES LIGAMENTS ILIO LOMBAIRES (LIGAMENTITES) P 8 III - TRAITEMENTS MESOTERAPIQUES DES TROIS CAS CLINIQUES 1) PHYSIO -PATHOLOGIES P 10 2) MATERIELS, PROFONDEURS ET TECHNIQUES UTILISES P 10 3) PRODUITS UTILISES P 11

TRAITEMENT DES LOMBALGIES CHRONIQUES … · - Une lombalgie chronique est une douleur lombaire évoluant depuis plus de douze semaines. - Une lombalgie subaiguë est une douleur lombaire

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Docteur VERSINI Stéphane 52, avenue de Wagram 75017 Paris

TRAITEMENT DES LOMBALGIES CHRONIQUES PAR MESOTHERAPIE VERSUS ANTALGIQUES

PER OS ETUDE DE TROIS CAS CLINIQUES

I - DEFINITION DES LOMBALGIES CHRONIQUES

1) ETIOLOGIES P 1 2) EVOLUTIONS D’UNE LOMBALGIE AIGUE COMMUNE P 1

3) FACTEURS DE RISQUES DE PASSAGE A LA CHRONICITE P 2

4) INDICES DE DEPISTAGE PRECOCE DES SUJETS A RISQUES DE

CHRONICISATION P 3 II - PRESENTATION DE 3 CAS CLINIQUES DE LOMBALGIES

CHRONIQUES ET LEURS TRAITEMENTS INITIAUX

1) LOMBALGIE CHRONIQUE PAR ATTEINTE DES ARTICULAIRES POSTERIEURES (SYNDROME DES FACETTES) P 5

2) LOMBALGIE CHRONIQUE PAR ATTEINTE INTEREPINEUSE

(SYNDROME DE BAASTRUP) P 7

3) LOMBALGIE CHRONIQUE PAR SOUFFRANCE DES LIGAMENTS ILIO LOMBAIRES (LIGAMENTITES) P 8

III - TRAITEMENTS MESOTERAPIQUES DES TROIS CAS

CLINIQUES

1) PHYSIO -PATHOLOGIES P 10 2) MATERIELS, PROFONDEURS ET TECHNIQUES UTILISES P 10 3) PRODUITS UTILISES P 11

4) PROTOCOLE DE TRAITEMENT : 3 SERINGUES P 13

a) REPERAGE PAR PRESSIONS DIGITALES DES POINTS DE SOUFFRANCE INTERVERTEBRALE DEGENERATIVE (POINTS SID) DE L1 A L5, DU POINT S1, DES GANGLIONS SYMPATHIQUES LOMBAIRES ET DES POINTS PLEXIQUES

- MELANGE UTILISE - PROFONDEURS, TECHNIQUES ET FREQUENCE

D’INJECTION

b) REPERAGE PAR MASSER ROULER DES POINTS CUTANES

DE DERMONEURODYSTROPHIQUES OU CELLULALGIES

- MELANGE UTILISE - PROFONDEUR, TECHNIQUE ET FREQUENCE

D’INJECTION

c) MESOTHERAPIE DE LA DYSNEUROTONIE

- LES POINTS STRESS - MELANGE UTILISE

- PROFONDEURS, TECHNIQUES ET FREQUENCE

D’INJECTION

IV - TRAITEMENTS ASSOCIES A LA MESOTHERAPIE

1) TRAVAIL DE RECONDITIONNEMENT A L’EFFORT P 16 2) TRAVAIL D’ENDURANCE P 17

V – RESULTATS P 18 VI – CONCLUSIONS P 19 BIBLIOGRAPHIE P 20

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TRAITEMENT DES LOMBALGIES CHRONIQUES PAR MESOTHERAPIE VERSUS ANTALGIQUES

PER OS ETUDE DE TROIS CAS CLINIQUES

I – DEFINITION DES LOMBALGIES CHRONIQUES

1/ Etiologies

- Une lombalgie chronique est une douleur lombaire évoluant depuis plus de douze semaines.

- Une lombalgie subaiguë est une douleur lombaire évoluant entre quatre et douze semaines.

- Une lombalgie aiguë est une douleur lombaire évoluant depuis moins de quatre semaines.

- Une lombalgie chronique commune est l’évolution d’une lombalgie aiguë commune dont l’origine peut être discale ou relever de l’atteinte des autres structures articulaires :

• Articulaire postérieure (syndrome des facettes) • Atteinte interépineuse (syndrome de Baastrup) • Souffrance des ligaments ilio-lombaires (ligamentites) • Spondylolysthésis • Ostéoporose avec tassements vertébraux • Hypotonie musculaire

- Dans les lombalgies symptomatiques, la lombalgie est le symptôme révélant une affection rachidienne nécessitant un traitement spécifique (infection, tumeur, pathologie inflammatoire),ou une affection extra rachidienne : origine articulaire (sacro-iliaque), origine musculaire (abcès, hématome, myosite), origine retro- péritonéale, adénopathie lombo-aortique, lésions rénales ou des voies excrétrices, origines digestives (lésions pancréatiques).

- L’enjeu est de ne pas laisser se chroniciser une lombalgie aiguë symptomatique

qui signerait un retard diagnostique et une prise en charge spécifique différée.

2/ Evolutions d’une lombalgie aiguë commune

La plupart des lombalgies aiguës communes intenses avec limitation fonctionnelle importante s’améliorent considérablement en quelques semaines, mais des symptômes modérés peuvent persister plus longtemps, souvent quelques mois.

2

- En milieu professionnel, 50% des épisodes douloureux durent moins de 24

heures, 70% moins d’une semaine, et 90% moins d’un mois. - La majorité des patients ont de temps en temps quelques récidives de lombalgies.

Ces récidives sont habituelles et ne signifient pas qu’il existe de nouvelles lésions lombaires ou que l’état lombaire s’aggrave. Plusieurs études confirment que plus l’arrêt de travail pour lombalgie est prolongé, moins grande est la chance de reprendre le travail.

- Environ 10% des patients ont des symptômes qui persistent un an après, mais qui

n’influencent pas leurs activités habituelles. - Les patients qui reprennent leurs activités normales se sentent en meilleure

forme, utilisent moins d’antalgiques et sont moins en difficulté que ceux qui limitent leurs activités du fait de leurs douleurs.

3/ Facteurs de risques de passage à la chronicité

Les résultats des études sont différents selon que l’on prend comme critères pour définir la chronicité : la douleur, la fonction ou le retour au travail. En effet, la corrélation entre ces différents critères n’est pas très forte quand la douleur devient chronique. Certains patients algiques conservent une bonne fonction, tandis que d’autres moins algiques ont une mauvaise fonction. Les facteurs identifiés sont : - des signes démographiques :

Une plus grande fréquence des cas de lombalgies est observée dans les tranches d’âges jeunes (de 20 à 30 ans), ce qui sous-entend le caractère non forcément dégénératif de cette pathologie et établit un lien entre l’apparition des lombalgies chroniques et l’exercice d’une activité professionnelle,

- Les professions les plus exposées : Ce sont celles qui nécessitent des efforts entraînant des contraintes exercées sur le rachis : • Port de charges lourdes, • Postures prolongées, • Expositions aux vibrations.

- Des antécédents de lombalgies de plus en plus fréquentes.

- Des signes cliniques :

• Irradiation de la douleur sous le genou, • Aggravation de la douleur en position debout, • Difficultés à marcher quelques pas, • Difficultés à se lever d’une chaise ou du lit.

3

- Des facteurs psychologiques : • Terrain dépressif, • Sensations d’être « toujours malade », • Crainte de la récidive

- Des facteurs professionnels : • Insatisfaction au travail, • Inadaptation physique.

4/ Indices de dépistage précoce des sujets à risques de chronicisation

Plusieurs indices ont été proposés pour identifier de façon précoce les malades souffrant de lombalgies aiguës susceptibles d’évoluer de façon chronique. - Une étude a permis de mettre au point à partir de 5 données simples, un indice

facilement utilisable permettant d’identifier dès la consultation initiale les patients ayant une plus forte probabilité d’avoir leur lombalgie aiguë évoluer vers la chronicité.

- L’application de cet indice aux données disponibles a montré qu’il avait une

bonne valeur pour identifier les patients ayant un risque de passage à la chronicité inférieur, égale, ou supérieur à la moyenne.

- Il reste cependant à la valider sur un échantillon de patients différent de celui qui

a servi à sa construction.

4

Indice permettant d’évaluer la probabilité d’évolution chronique d’une lombalgie aiguë commune lors de la consultation initiale

1/ Nature de la lombalgie - Lombalgie aiguë isolée - Exacerbation d’une lombalgie

chronique - Lombo-sciatique

0 2 4

2/ Difficultés pour une courte marche, la montée des escaliers

- Non - Oui

0 2

3/ Difficultés à se lever d’un lit ou d’une chaise

- Non - Oui

0 1

4/ Durée de l’arrêt de travail - Inférieur ou égal à 8 jours - Supérieur à 8 jours

0 2

5/ Pratique d’un sport - Non - Oui

0 -1

TOTAL - Inférieur ou égal à 3 - De 4 à 6 - Supérieur à 6

Risque faible Risque moyen

Risque important

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II – PRESENTATION DE TROIS CAS CLINIQUES DE LOMBALGIES CHRONIQUES ET LEURS TRAITEMENTS INITIAUX

1/ Lombalgie chronique par atteinte des articulaires postérieures (syndrome des facettes)

a) Histoire de la maladie

- Patiente de 35 ans ancienne danseuse mariée, deux enfants de 8 et 5

ans présentant une lombalgie chronique depuis trois ans après une longue succession de lombalgies aiguës déclenchées par des efforts de moins en moins violents.

- Patiente possédant une hyperlordose, n’étant pas sportive, présentant

une lombalgie à la montée des escaliers et une difficulté à se lever du lit.

b) Signes fonctionnels

- La douleur : Elle siège à la charnière lombo-sacrée, elle est modérée,

à type de crampes en barre, irradie parfois à la fesse droite. Elle est calmée par le repos, et exagérée par les efforts, la station debout ou assise prolongée.

- La raideur : Elle est peu importante mais entraîne des difficultés pour

la malade à ramasser un objet à terre.

c) Signes physiques

- La malade debout : On note une hyperlordose, une attitude antalgique (penchée à gauche), la palpation du rachis lombo-sacré réveille la douleur par la pression de l’articulaire postérieur droite ou la mobilisation des épineuses du couple vertébral L5-S1.

• Le masser rouler de la région para vertébrale lombaire

droite est douloureux. • Il existe une hypoesthésie de la région para vertébrale

lombaire droite et un peu du haut de la fesse droite. • Il y a une faible amplitude des mouvements en flexion

(distance doigt-sol, bassin bloqué), en inclinaison latérale et en extension.

• L’indice de SCHOBER quantifie la raideur à : 6.

6

- La malade couchée :

• Le signe de LASEGUE est négatif à droite et à gauche. • L’examen neurologique des deux membres inférieurs est

normal (ROT, sensibilité, force musculaire).

d) Signes radiologiques

Les radios standard du rachis lombo-sacré F + P + ¾, ainsi que le scanner du rachis lombo-sacré montrent :

• Une hyperlordose lombaire, • Une horizontalisation du sacrum, • Un début d’arthrose inter-apophysaire postérieure L5-S1.

e) Les traitements

- Lors de l’apparition des premières lombalgies aiguës, la patiente n’a pris aucun traitement, puis lors des récidives elle a pris du paracétamol 4gr/jour + thiocolchicoside.

- Lorsque la lombalgie est devenue permanente, elle a pris des antalgiques de palier 2 puis du tramadol associé à du thiocolchicoside.

- Avant le début des séances de mésothérapie, le traitement de la patiente était le suivant : Topalgic LP 100 ® : 1 cp x 2/j

Coltramyl ® : 2 cp x 2/j Massages physiothérapie avec ultrasons, courants basse fréquence, Exercices physiques actifs de rééducation

- L’échelle visuelle analogique (EVA) était cotée à 6.

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2/ Lombalgie chronique par atteinte interépineuse (syndrome de BAASTRUP)

a) Histoire de la maladie

Le patient de 43 ans présente une lombalgie chronique depuis 5 ans. Le premier épisode lombalgique a débuté lors d’un déménagement à l’occasion du port d’une armoire. Puis la lombalgie, d’abord négligée dans son traitement s’est chronicisée.

b) Signes fonctionnels

- La douleur : Elle siège à la charnière lombo-sacrée, sans

irradiation. Elle est accrue par l’hyper extension et la flexion. - La raideur : Peu importante.

c) Signes physiques : Sémiologie objective systématisée (SOS)

On note une hyperlordose, sans attitude antalgique. La pression d’une clé entre les épineuses L5-S1 réveille la douleur (premier des quatre points de la SID : souffrance intervertébrale dégénérative). La pression digitale a 1,5 cm à gauche de la ligne médiane en regard de l’articulaire postérieur réveille une douleur. La pression digitale à 5 et 8 cm à gauche de la ligne médiane réveille également une douleur de tendino myalgie et de ligamentite. La pression digitale du point S1 en regard du premier trou sacré réveille une douleur. Les tendino myalgies des muscles latéraux vertébraux sont retrouvés à la palpation douloureuse : Surtout le sacro lombaire et l’épi épineux gauche. Les dermo neuro dystrophies cutanées lombo sacrées gauches sont identifiées par le masser rouler, comparativement au côté opposé : Surtout le grand fessier et le pyramidal gauche.

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d) Les signes radiologiques

Les radios standard du rachis lombo sacré montrent uniquement :

- Une hyperlordose sans discopathie. - Un contact des épineuses L5-S1 (kissing spine) du fait de

l’hyperlordose.

e) Les traitements

Le patient a bénéficié au cours des épisodes lombalgiques de traitements par anti-inflammatoires, décontracturants, physiothérapie. Son traitement actuel est le suivant : Diantalvic ® : 2 cp x 3/j Myolastan ® : 1 cp le soir

Exercices physiques actifs de rééducation

EVA : 6.

3/ Lombalgie chronique par souffrance des ligaments ilio lombaires (ligamentites)

a) Histoire de la maladie Patient de 45 ans présentant une lombalgie chronique depuis 3 ans, survenue de manière insidieuse, progressive pour des mouvements de moins en moins importants.

b) Signes fonctionnels

La douleur : Elle est ilio lombaire gauche permanente à recrudescence nocturne. La raideur : Elle est peu importante, il n’y a pas de position antalgique.

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c) Signes physiques : sémiologie objective systématisée (SOS)

• On ne note pas d’hyper lordose ni d’attitude antalgique.

• La pression d’une clé entre les épineuses du rachis lombaire

(point 0 des quatre points de la SID) ne réveille pas de douleur.

• La pression digitale en regard des articulaires postérieures à 1,5 cm de la ligne médiane, à droite et à gauche ne réveille pas de douleur.

• La pression digitale à 5 et 8cm à gauche de la ligne médiane réveille la douleur de la ligamentite ilio lombaire.

• La pression digitale retrouve une douleur du point S1 gauche en regard du premier trou sacré, sans douleur à droite.

• La pression digitale retrouve également une douleur iliaque gauche sur l’insertion iliaque du ligament ilio lombaire gauche.

• Les tendino myalgies des muscles latéraux vertébraux gauches sont retrouvés à la palpation douloureuse et concernent : le grand dorsal, l’épi épineux, le sacro lombaire et le grand dorsal gauches.

• Les dermo neuro dystrophies cutanées lombo sacrées sont retrouvées par le masser rouler, comparativement au côté opposé et concernent le grand fessier et le pyramidal gauche.

d) Les signes radiologiques

Les radios standard du rachis lombo sacré et du bassin ne montrent ni hyperlordose , ni discopathie, mais montrent une enthésopathie sur la crête iliaque gauche.

e) Les traitements

Le patient a reçu au cours des divers épisodes de lombalgies : Des anti-inflammatoires, des décontracturants musculaires, des antalgiques de palier 2, des massages, des ultrasons, des courants antalgiques, thalassothérapie. Actuellement, le patient est toujours lombalgique et de plus dépressif. Son traitement actuel est le suivant : Effexor LP ® 37,5 : 2cp/j, Propofan ® : 2 cp x 3/j, coltramyl ® : 2 cp x 2/j. Exercices physiques actifs de rééducation. EVA : 7.

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III – TRAITEMENTS MESOTHERAPIQUES DES TROIS CAS CLINIQUES

1) Physio-pathologies

- Les lombalgies chroniques communes sont des douleurs référées, de type 1. La douleur résulte de la convergence d’influx nociceptifs dans la corne postérieure d’origine cutanée, musculaire et articulaire.

- Les lésions arthro-ligamentaires et capsulo-ligamentaires se manifestent

par des influx nociceptifs véhiculés dans la branche postérieure et le nerf sympathique sinu vertébral péridiscal avec une convergence dans la corne postérieure.

- Il existe une projection pseudo-métamérique à distance dans le

dermatome (dermoneurodystrophie) et le myotome ( tendinomyalgie).

- Les lombalgies chroniques ont également un retentissement psychogène de type anxiodépressif qui entretient le cycle douloureux.

- Ce qui caractérise la chronicité est une inadaptation motrice complexe physique et psycho comportementale face à un processus douloureux. Le paradoxe du « Lombalgique chronique » est que pour éviter une situation de contrainte supposée, il va développer une énergie importante conduisant à une fatigabilité musculaire douloureuse, rapide.

- Notre protocole mésothérapique consistera à traiter dans la même séance : 3 territoires différents avec 3 mélanges différents et 3 aiguilles différentes, ce qui permettra de traiter les trois composantes des lombalgies chroniques communes : La douleur, les muscles, l’état anxiodépressif.

2) Matériels, profondeurs et techniques utilisés

a) Seringues de 10 ml, usage unique, jetables, à cône LUER excentrés

b) Aiguilles

Usage unique de LEBEL, cône LUER : 0,30 x 13mm 0,29 x 4 mm

c) Container de recueil d’aiguilles usagées d) Gants et coton stériles

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e) Le médecin Doit se laver les mains avant et après chaque séance de mésothérapie (antiseptique, savon de Marseille)

f) Désinfectant : BISEPTINE spray Deux applications par pulvérisations successives sur peau saine, la première pour nettoyage, la seconde pour l’antisepsie (3 minutes).

g) Profondeurs et techniques d’injection

On utilisera des profondeurs et des techniques d’injection variables suivant les localisations et les effets recherchés (technique mixte) par mésothérapie manuelle.

10 mm : IHD (Intra Hypo Dermique) en MPS (Mésothérapie Ponctuelle systématisée) 3 à 4 mm : IDP ( Intra Dermique Profonde) en PPP ( Point par point) 1 à 2 mm : IDS (Intra Dermique Superficielle) en nappage 0 à 1 mm : IED (Intra Epidermique) en ME (Mésothérapie Epidermique).

3) Produits utilisés

- Les ampoules seront de type monodose, à usage unique, avec AMM injectable, jetées après une seule utilisation pour chaque patient.

- Les mélanges des produits se feront en extemporane.

- On s’assurera à l’interrogatoire d’une absence d’allergie médicamenteuse, cutanée ou générale, d’une absence de porphyrie. a) LIDOCAÏNE pure sans conservateur à 1% (MESOCAINE ®)

Ampoule de 5 ml boîte unitaire Effet méso : modificateur de membrane, atténuation de la douleur à l’injection. Effet secondaire : allergie exceptionnelle.

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b) CALCITONINE DE SAUMON 100 unités Ampoules de 1 ml boîte de 5 (CALCITONINE de SAUMON PHARMY II ® 100 U) Effet méso : antalgique, anti inflammatoire, effet micro circulatoire. Effets secondaires : Flushes, démangeaisons locales en IHD ou IDP.

c) BUFFLOMEDIL ( FONZYLANE ®) Ampoules de 5 ml boîte de 2. Effet méso : Alphabloquant rhéologique, rôle micro circulatoire. Effet secondaire : Rares cas d’allergie.

d) THIOCOLCHICOSIDE (COLTRAMYL ®) Ampoules de 2 ml boîte de 6. Effet méso : décontracturant non sédatif, en pathologie rhumatologique traumatologique et orthopédique. Effet secondaire : aucun.

e) PIDOLATE DE MAGNESIUM (MAG 2 ®) Ampoules de 10 ml boîte de 12. Effet Méso : Anti-allergique mineur, anti-atopique, stabilisateur membranaire, anti-spasmodique, terrain neurodystonique. Effets indésirables : Rougeurs locales immédiates, sensation de chaleur.

f) CLONAZEPAM (RIVOTRIL ®)

Ampoules de 2 ml boîte de 6. Effets méso : Antalgique, sédatif, conséquence psychique des douleurs chroniques. Effet secondaire : sédatif (pas de conduite automobile pendant 24 heures).

g) PIROXICAM (ZOFORA ®, FELDENE ®) Ampoules de 2 ml boîte de 2. Effet méso : Anti-inflammatoire pour douleurs par excès de nociception. Effets secondaires : Allergie, irritation dermique du propylène glycol, très rare, nécessitant une dilution du produit.

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4) Protocole de traitement : 3 seringues

a) Repérage par pressions digitales des points de

souffrance intervertébrale dégénérative (points SID) de L1 à S1, du point S1, des ganglions sympathiques lombaires et des points plexiques.

- La sémiologie objective systématisée (SOS) permet de repérer les

points d’injection mésothérapiques.

• Par la pression digitale, on repère les points de la SID de L1 à S1. Point 0 : En regard du ligament interépineux. Point 1 : En regard de l’articulaire postérieur à 1,5 cm de la ligne médiane. Points 2 et 3 : A 5 et 8 cm de la ligne médiane correspondant au tendino myalgie et ligamentite médiane para vertébrale : long dorsal sacro lombaire , grand dorsal, épiépineux.

• Par la pression digitale, on repère le point S1 en regard

du premier trou sacré, correspondant au centre parasympathique de BUDGE, à la racine S1.

• Par la pression digitale, on repère les ganglions

sympathiques lombaires localisés entre L1 et L2 et les points plexiques ganglionnaires sympathiques situés en latéro-corporéal autour de T12 L1.

- Mélange utilisé

MESOCAINE ® 1% : 2 ml CALCITONINE DE SAUMON PHARMY II 100 unités ® : 1 ml COLTRAMYL ® : 2 ml ZOFORA ® : 2 ml

- Profondeurs, techniques et fréquence d’injection

IHD en MPS, à 10 mm de profondeur, avec une aiguille de 0,3 x 13mm, on injecte 0,1 ml à chaque point : sur les 4 points de la SID repérés par la SOS, le point S1, les ganglions sympathiques lombaires et les points plexiques ganglionnaires sympathiques.

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IED en mésothérapie épidermique sur les masses musculaires latérovertébrales.

Fréquence d’injection : J0, J7, J14, J30, J60, puis en accrochage thérapeutique selon l’évolution.

b) Repérage par masser rouler des points cutanés de dermoneurodystrophie ou cellulalgie

- La sémiologie objective systématisée (SOS) permet par le masser

rouler de repérer les points cutanés de dermoneurodystrophie comparativement au côté opposé, et concerne la région lombo sacré, le grand fessier et le pyramidal.

- Mélange utilisé

CALCITONINE DE SAUMON 100 unités PHARMY II ® : 1 ml. FONZYLANE ® : 3 ml. RIVOTRIL ® : 1 ml.

- Profondeur, technique et fréquence d’injection

IDS par nappage superficiel étendu avec une aiguille de 0,29 x 4 mm, environ 300 punctures.

On avertira le patient de la sédation durant 24 heures et de l’interdiction de la conduite automobile durant 24 heures. On améliore la microcirculation locale et on constate une diminution de la douleur proportionnelle au nombre d’impacts multiples de stimulation des récepteurs cutanés.

Fréquence d’injection : J0, J7 , J14, J30, J60 puis en accrochage thérapeutique selon l’évolution.

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c) Mesothérapie de la dysneurotonie Les lombalgies chroniques communes ont un retentissement psychogène de type anxio-dépressif qui entretient le cycle douloureux. La mésothérapie de la dysneurotonie c’est-à-dire du déséquilibre psychologique à type d’asthénie, d’anxiété, et de dépression, induit par la chronicité de la lombalgie commune, permettra de traiter le terrain psychologique.

- Les points stress :

• Plexus-gastrique. • Précordiales gauche et droite (4ème espace intercostal à 2

cm de la ligne médiane). • Temporales gauche et droite. • Frontales gauche et droite. • Sommet du crâne. • Péri-occipital.

- Mélange utilisé

MESOCAINE ® : 2 ml.

MAG 2 ® : 2 ml. COLTRAMYL ® : 1 ml.

- Profondeurs, techniques et fréquence d’injection.

En IDP à 4 mm de profondeur sur les points stress, en injection PPP avec une aiguille de 0,29 x 4 mm en injectant à chaque fois 0,1 ml du mélange. En IDS par nappage, sur le zones musculaire entourant les points stress.

- Fréquence d’injection : J0 , J7 , J14 , J30, J60 puis en accrochage thérapeutique selon l’évolution.

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IV – TRAITEMENTS ASSOCIES A LA MESOTHERAPIE

1) Travail de reconditionnement à l’effort

- A partir de J 14, on associe à la mésothérapie un travail de reconditionnement à l’effort consistant en :

• Massages des régions lombaire, sacro-illiaque, péri-

trochanterienne, dorso-scapulaire et cervico occipitale. • Physiothérapie.

- Ultrasons. - Courants basse fréquence.

• Techniques de renforcement musculaire : isotonique et isométrique.

• Exercices d’étirements. • Exercices visant à améliorer la souplesse, surtout les

premières semaines puis exercices privilégiant la force et l’endurance en fin de programme.

• Travail des capacité aérobies. • Reprogrammation neuro-musculaire lombo-pelvienne. • Réflexes posturaux. • Vérouillage lombaire. • Prophylaxie, hygiène de vie.

- Ce travail de reconditionnement à l’effort permet de corriger l’ensemble des composantes du syndrome de déconditionnement à l’effort : physique et fonctionnel, psychique et social.

- En effet, le syndrome de déconditionnement à l’effort est

caractérisé par :

• Un seuil de perception de la fatigue locale anormale (processus d’hypersensibilisation locale).

• Un mode de fonctionnement et de recrutement musculaire

pathologique conduisant à une fatigabilité générale anormale. Le lombalgique chronique commun « surconsomme » ses réserves musculaires et met en jeu des muscles qui sont plus rapidement fatigables que chez le sujet sain.

17

- La stratégie de reconditionnement à l’effort est à la fois une

stratégie d’amélioration des performances physiques mais aussi une stratégie de réapprentissage du recrutement musculaire physiologique.

- Le rythme des séances est de trois fois par semaine pendant deux

mois puis une fois par semaine en entretien.

2) Travail d’endurance

La natation et des marches longues seront faites par le patient à son rythme, avec une progression des efforts constante qui doit être menée à son terme indépendamment de la douleur ressentie, deux fois par semaine.

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V – RESULTATS

Les trois patients ont été traités pendant deux mois par mésothérapie : J 0, J 7, J 14, J 30, J 60, associé à un travail de reconditionnement à l’effort à un rythme de trois fois par semaine et un travail personnel d ‘endurance par natation et marches prolongées deux fois par semaine. Au bout des deux mois, il apparaît que les trois patients lombalgiques chroniques ont été très satisfaits du traitement car ils ont pu constater une nette diminution de leurs douleurs chroniques (EVA), une nette diminution de leurs traitements antalgiques per os, ainsi qu’une nette augmentation de la durée et de la qualité de leurs sommeils.

Critères

d’évaluation Avant traitement Après deux mois de

traitement Patient n°1

« Syndrome des facettes »

EVA 6 2

Traitement per os TOPALGIC ® LP 100 :

2 cp par jour COLTRAMYL ® : 4

cp par jour

Paracétamol 500 DCI :

2cp si douleur intense

Sommeil : 4 heures par nuit 7 heures par nuit Patient n°2

« syndrome de BAASTRUP »

EVA 6 2

Traitement per os DIANTALVIC ® : 6 cp par jour

MYOLASTAN ® : 1 cp par jour

DIANTALVIC ® : 2 cp par jour

Sommeil 5 heures par nuit 8 heures par nuit Patient n°3

« ligamentite » EVA 7 2

Traitement per os EFFEXOR LP 37,5 ® : 2 cp par jourPROPOFAN ® : 6 cp

par jour COLTRAMYL ® : 4

cp par jour

PROPOFAN ® 2 cp par jour

Sommeil 5 heures par nuit 8 heures par nuit

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VI – CONCLUSIONS

- La prise en charge d’un patient souffrant de lombalgie chronique commune nécessite une grande vigilance afin d’éliminer toute pathologie évolutive ou nécessitant une thérapeutique spécifique.

- La mésothérapie permet d’améliorer l’état des lombalgiques chroniques à la fois

sur le plan local et sur le plan psychique. En effet, grâce à la mésothérapie, on note :

• Un gain appréciable sur les douleurs, • Un assouplissement corporel, • Une diminution des doses quotidiennes d’antalgiques, • Une amélioration du sommeil, • Une amélioration de l’humeur, • Une rémanence de l’effet.

- Grâce aux effets bénéfiques de la mésothérapie, on peut proposer aux patients

lombalgiques chroniques un travail de reconditionnement à l’effort, sans que la douleur ne limite leur progression, une prise en charge dynamique des lombalgies chroniques communes étant nécessaire à leur amélioration.

- Une attitude préventive est également nécessaire afin d’éviter l’évolution des

lombalgies aiguës ou subaiguës communes en lombalgies chroniques communes.

- La reconnaissance des facteurs de risques de chronicisation d’une lombalgie aiguë ou subaiguë est nécessaire afin de les traiter plus activement.

- La nécessité d’une prise en charge initiale des lombalgies aiguës ou subaiguës communes visant à minimiser le risque de chronicisation en insistant sur 5 points :

• Prise en charge rapide et efficace des phénomènes

douloureux par mésothérapie immédiate. • Eviter une surmédicalisation. • Limiter la durée de l’arrêt de travail initial. • Ne pas inquiéter inutilement le patient en cherchant à tous

prix à établir un diagnostic lésionnel précis. • Inciter le patient à commencer le plus précocement possible

un travail actif de reconditionnement à l’effort, préparé et associé à un traitement mésothérapique.

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