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Stiennon Océane Classe : 3ème A
Travail dans le cadre du module éveil
et TIC
Réflexion sur l’intérêt du jeu et l’intérêt du
numérique à l’école
Table des matières
1. Introduction
2. De l’intérêt du jeu
2.1. Historique et importance du jeu
2.2. Différentes conceptions du jeu
2.3. Pourquoi l’enfant joue-t-il ?
2.4. La place du jeu selon différentes auteurs/pédagogues
2.4.1. Jean-Jacques Rousseau
2.4.2. Sigmund Freud
2.4.3. Maria Montessori
2.4.4. Jean Château
2.4.5. Ovide Decroly
2.4.6. Henry Wallon
2.4.7. Lev Vygostky
2.4.8. Hubert Montagner
2.4.9. Célestin Freinet
2.4.10. Charlotte Buhler
2.4.11. Jean Le Boulch
2.4.12. Pierre Vayer
2.4.13. Patrick Traube
2.5. Documents officiels en Communauté française de Belgique qui prônent le jeu
2.5.1. La Charte des Droits de l’enfant
2.5.2. Le décret « Missions de l’école » en Communauté française de Belgique
2.5.3. Le Socle de Compétences
2.6. Comment le jeu permet-il l’apprentissage
2.7. Les classifications des jeux
2.8. Quelles balises indispensables pour faire un jeu avec les enfants ?
2.9. Quels sont les avantages du jeu en classe ?
2.10. Conclusion de l’intérêt du jeu en classe et à l’école
3. De l’intérêt du numérique
3.1. Où en sont les TICE en Belgique ?
3.1.1. Le Plan « Ecole Numérique »
3.1.1.1. Les TICE sont des apports en plus pour les apprentissages dans d’autres
disciplines
3.1.1.2. Les TICE sont des sujets d’étude à part entière
3.1.1.3. Les TICE sont des outils de communication pour le système éducatif
3.1.2. Quelques chiffres issus du « Baromètre TIC », enquête effectuée par l’Agence
Numérique de Wallonie
3.2. A quoi nous servent les TICE dans l’enseignement ?
3.3. Quels sont les différents TIC les plus présents à l’école ?
3.4. Zoomons sur la tablette tactile
3.4.1. Parlons de l’enquête sur l’usage de la tablette tactile iPad par Thierry Karsenti et
Aurélien Fievez
3.4.1.1. Introduction de l’enquête
3.4.1.2. Les points positifs de la tablette mis en avant par les pédagogues et les
scientifiques actuels avec peu d’enquêtes sur le terrain
3.4.1.3. Usages de la tablette tactile par les enfants, en classe
3.4.1.4. Avantages perçus par les enfants
3.4.1.5. Avantages perçus par les enseignants
3.4.1.6. Désavantages perçus par les élèves
3.4.1.7. Désavantages perçus par les enseignants
3.4.1.8. Suggestions des enseignants ayant participés à l’enquête pour rendre
l’usage des tablettes tactiles plus optimal
3.4.1.9. Quelles sont les conclusions que nous pouvons retenir de cette
recherche ?
3.4.1.10. Quelles sont les grands défis dans l’usage de cette nouvelle technologie à
l’école ?
3.5. Conclusion
4. Annexes
4.1. Baromètre TIC 2013
4.2. Enquête sur l’utilisation des iPad
Introduction
Pour mon travail individuel, je me suis reliée au groupe qui compte créer un jeu de Trivial
Poursuit sur les provinces et les régions de Belgique, en utilisant comme support la tablette.
Je me suis directement intéressée à ce groupe car leur sujet me plaisait beaucoup pour
entreprendre ma réflexion « méta », j’y voyais beaucoup de portes ouvertes. Après réflexion,
j’ai décidé de me pencher sur les deux aspects principaux de leur travail : le jeu et la tablette.
Mes recherches ont donc porté sur l’intérêt du jeu dans l’apprentissage de l’enfant et sur le
numérique dans l’enseignement et plus précisément sur la tablette tactile avec ses intérêts,
avantages et inconvénients.
J’ai choisi de parler de l’intérêt du jeu dans l’apprentissage car il s’agit d’un sujet dont nous
entendons, mes collègues et moi-même, perpétuellement parlé à l’ENCBW. Nous entendons
aussi souvent parler de la motivation que cela apporte à l’enfant et donc des bons résultats
que cela entraîne mais jamais nous n’avons eu de véritables explications concrètes et
approfondies sur le sujet. Dès lors, lorsque j’ai eu la possibilité de m’y intéresser pour un
travail, j’ai sauté sur l’occasion.
Le deuxième sujet que j’ai souhaité travailler est l’usage de la tablette dans les écoles
primaires. C’est un sujet qui m’intéresse car je n’ai pas encore vraiment réussi à me forger un
avis clair sur l’arrivée du numérique à l’école primaire. Je me suis donc dit que ce travail
pouvait me servir de point de départ pour alimenter ma réflexion et donc m’aider à me forger
une opinion plus construite sur ce sujet.
Voilà toutes les raisons qui m’ont poussée à entreprendre ce travail de recherche.
De l’intérêt du jeu dans l’apprentissage
« L’enfant se fait par ses jeux et dans ses jeux. »
Jean Château
1. Historique et importance du jeu
Il faut savoir que le jeu est utilisé depuis toujours, dans toutes les civilisations. Platon
lui-même avait dans l’idée que le jeu éducatif était une source d’apprentissage dont il
faut favoriser l’exploitation. L’Homme s’intéresse depuis toujours aux jeux qui
l’entourent et en crée énormément en fonction du matériel disponible autour de lui.
La posture par rapport aux jeux évolue avec l’âge mais les enfants autant que les
adultes sont touchés par le jeu. Pour l’adulte, le jeu permet une échappatoire de la vie
quotidienne, cela permet de vivre un plaisir immédiat en lien avec un loisir. Pour
l’enfant, le jeu est un moyen de grandir et de vivre des expériences. Comme nous
l’avons vu dans notre cours de psychomotricité, il existe plusieurs catégories de jeux
qui font chacune appel à un besoin fondamental de l’Homme. Il est donc très
important pour les enfants de vivre le jeu pour grandir et devenir.
2. Différentes conceptions du jeu
Selon Roger Caillois, le jeu est une activité :
- libre ; l’enfant a le choix de s’engager dans l’activité ou non,
- séparée ; il y a une limite espace / temps claire,
- incertaine ; on ne sait pas quelle sera son issue,
- improductive ; il n’y a pas de production de bien ou de richesse,
- réglée ; il y a des règles précises,
- fictive ; il ne s’agit pas de la réalité.
Dans la continuité de ce raisonnement, Gilles Brougere cite les 5 critères du jeu :
- le jeu est une fiction réelle (fiction qui prend place dans la réalité, dans la vie de
tous les jours)
- il y a adhésion (choix de l’engagement des acteurs),
- il s’agit d’une activité réglée, frivole (pas d’impact dans la réalité) et incertaine (on
ne connait pas son issue).
3. Pourquoi l’enfant joue-t-il ?
D’après Winnicott, pédiatre, psychiatre et psychanalyste britannique, l’enfant joue :
- par plaisir,
- pour exprimer son agressivité (violence interne réprimée),
- pour maîtriser son angoisse,
- pour faire des expériences,
- pour établir un contact social.
Winnicott fait d’ailleurs une distinction entre le « game » (jeu strictement défini par
des règles) et le « play » (jeu qui se déploie librement en fonction des actions des
acteurs du jeu).
4. La place du jeu selon différents auteurs/pédagogues
D’après « Laisse-moi jouer, j’apprends ! », 2013
4.1. Jean-Jacques Rousseau est un philosophe du XVIIIème siècle. Pour lui, le jeu
est un acte naturel, qui ne peut donc pas être mis de côté lorsque l’on parle
d’éducation. Car pour lui la Nature de l’Homme devrait être la base de notre
société. Et, par extension, vu que le jeu est dans la Nature de l’Homme, celui-ci
devrait être exploité lors de l’apprentissage.
4.2. Sigmund Freud est un médecin psychanalyste du XIX – XXème siècle. Sa pensée
va de paire avec celle de Jean-Jacques Rousseau car Freud nous dit de
respecter l’individu dans son évolution et de donner priorité à son
épanouissement. Or, l’évolution et l’épanouissement de l’individu sont liés à
l’apprentissage du jeu.
4.3. Maria Montessori est une pédagogue du XXème siècle. Elle sera une des
pionnières de la nouvelle pédagogie qui prône la motricité et le jeu ainsi que
les moments de socialisation entre les enfants. Ici, Maria Montessori nous
propose un matériel didactique pré-organisé pour que l’enfant apprenne de
lui-même au contact de ce matériel. Aujourd’hui, il existe encore des écoles
Montessori, où les aspects sensoriels et kinesthésiques sont travaillés au
travers du matériel proposé.
4.4. Jean Château est un philosophe français du XXème siècle. Après avoir observé
beaucoup d’enfants dans leurs jeux, Jean Château développe l’idée que le jeu
est indissociable de l’enfant et indissociable du développement de celui-ci. Il
met en évidence que le jeu aide à construire l’enfant.
4.5. Ovide Decroly est un médecin du XIX-XXème siècle qui développera sa propre
pédagogie après avoir adhéré à la ligue de l’éducation nouvelle. Pour lui, et à
l’inverse de Maria Montessori, il faut utiliser du matériel concret qui provient
du monde réel, celui qui entoure les enfants. Pour Decroly, le jeu est le guide
de l’enfant dans son apprentissage.
4.6. Henry Wallon est, entre autres, un pédagogue du XXème siècle. Pour lui, le
développement de l’enfant se fait sous différents stades. En fonction de ces
différents stades, il propose de faire évoluer les techniques et le matériel
pédagogiques proposés aux enfants. Et pour coller au plus prés au
développement de l’enfant, il préconise évidemment l’utilisation de différents
jeux d’apprentissage.
4.7. Lev Vygostky est un pédagogue russe du XXème siècle. Pour lui, le jeu a son
importance car il permet à l’enfant de développer son langage de manière à
être compris par les autres et non plus par lui-même. De plus, le jeu permet à
l’enfant une interaction sociale avec d’autres de son âge.
4.8. Hubert Montagner est un français contemporain pour qui la place du tout
jeune enfant dans la société doit être marquée plus qu’elle ne l’est
maintenant. D’après lui, un enfant de 0-4 ans soit pouvoir se former dans un
univers spécifique où le jeu est pratiqué en tant que jeu et sans aucune autre
finalité que le jeu en lui-même. Cela permettrait aux enfants de développer la
sécurité affective dont ils ont besoin pour pouvoir intégrer tous les
apprentissages présents dès la maternelle.
4.9. Célestin Freinet, instituteur ayant vécu la guerre 14-18, pense que l’enfant peut
apprendre par voies naturelles ; tâtonnements, ajustements, essais-erreurs. Ce
sont des caractéristiques qui font partie intégrantes des jeux de l’enfant. Ces
jeux sont donc des aides à l’apprentissage en terme de développement de
comportements spécifiques (ici : tâtonnements, ajustements, …)
4.10. Charlotte Bulher dit que le jeu permet à l’enfant d’utiliser son temps en se
forgeant des expériences et des connaissances. Le jeu n’est donc pas qu’un
passe-temps.
4.11. Jean Le Boulch propose une classification des jeux (comme beaucoup d’auteurs
précédemment cités) et dit des jeux de règles qu’ils permettent aux enfants
une grande part de socialisation car ces jeux permettent l’entente sur des
règles et un accord tacite ou explicite sur la façon doit se jouer et se dérouler le
jeu.
4.12. Pour Pierre Vayer, il est important que l’acte d’éduquer s’inscrive dans activités
qui correspondent et répondent aux besoins des enfants. Le jeu étant un
besoin naturel humain, il s’agit d’un bon moyen pour éduquer tout en
marquant les besoins des enfants.
4.13. Patrick Traube dit : « Le jeu est la chose la plus sérieuse au monde. » En effet,
Traube nous présente le jeu comme un moyen d’acquérir sa socialisation et
son humanisation car il permet à l’enfant de développer des apprentissages de
base qui sont indispensables à son développement humain.
5. Documents officiels en Communauté française de Belgique qui prônent le
jeu
5.1. La Charte des droits de l’enfant
Cette charte a été écrite en 1989 et a été créée pour protéger et rendre
compte de l’importance de l’enfant « malgré » sa jeunesse et sa vulnérabilité.
Dans cette charte, il y a plusieurs articles sur les droits politiques de l’enfant,
sur ces droits socio-économique, etc. Mais il y a aussi des articles sur le
développement de l’enfant dans lesquels ont fait appel aux droits d’expression
et de jeux.
5.2. Le décret « Missions de l’école » en Communauté française de Belgique
Ce décret de 1997 fait part d’objectifs globaux qui mettent en avant la
confiance de l’enfant, son développement, son acquisition de compétence, etc.
Tous ces items peuvent être travaillés et perfectionnés via le jeu. De plus, le jeu
fait partie du développement de l’enfant et doit donc impérativement être mis
en place dans les écoles et dans les classes.
5.3. Le Socle de Compétences
Cet ouvrage de base pour tous les enseignants fait part de toutes les
compétences que les enfants s-doivent acquérir au fur et à mesure de leurs
études. Les jeux peuvent développer beaucoup de ces compétences et
peuvent aussi servir de situations mobilisatrices intéressantes pour les enfants.
6. Comment le jeu permet-il l’apprentissage ?
L’apprentissage (dans son concept actuel) ne peut être acquis et développé que si le
sujet (ici : l’enfant) émet une action sur son environnement. L’apprentissage est donc
un ensemble d’agissement, d’expérimentations, d’expression, d’organisation, de
questionnements et d’informations posés par le sujet lui-même.
Pour exprimer le lien entre le jeu et l’apprentissage, je vais ici reprendre les paroles de
l’ouvrage « Laisse-moi jouer… J’apprends ! » : « A travers le jeu, l’enfant améliore ses
facultés d’adaptation, d’observation et d’analyse sans que l’enjeu n’interfère avec ses
résultats scolaires. […] De ses activités de jeu spontané, l’enfant peut se situer par
rapport aux autres, développe le goût de l’effort, accepte la notion de frustration
autant qu’il développe l’envie d’apprendre, de se dépasser… […] Apprendre dans le
groupe et par le groupe et s’approprier les systèmes fondamentaux de sa culture
comme autant d’outils [sont des points centraux de l’intérêt du jeu]. L’activité
pratique serait ainsi intériorisée en activités mentales de plus en plus complexes
grâces aux mots, source de la formation de concepts. […]
Dans de réelles situations de jeu à plusieurs, l’enfant, guidé par le plaisir de la recherche
et de la découverte, va échanger, s’exprimer, confronter ses idées, et vivra une
multitude d’expériences. Il pourra ainsi exercer toutes ses potentialités motrices,
affectives, sociales, perceptives et mentales, pour toujours plus de compétences
« savoirs, savoir-faire et savoir-être ». » (DRUART ET WAUTERS, 2013, p.34-35)
7. Les classifications des jeux
Beaucoup d’auteurs ont pris le temps de donner leur propre classification des jeux. Il
en existe donc énormément car ces classifications dépendent en fonction du point de
vue adopté (classification en fonction du degré de socialisation, en fonction du but
premier du jeu, en fonction de ce qui est développé au travers du jeu, etc.)
Il ne me parait pas nécessaire d’inventorier ici toutes ces classifications. Je citerai
néanmoins une de seule de ces classifications que nous avons vues dans le cadre du
cours de psychomotricité en BAC2, instituteur primaire à l’ENCBW : la classification
des jeux selon J.C. Marchal :
Le jeu de chasse : besoin de pouvoir se protéger et de pouvoir se défendre.
mobilisation de l’esprit d’aventure
Le jeu d’animation : La balle est l’âme qui unit les joueurs. On donne vie eu jeu.
Le jeu initiatique : il y a appartenance à un groupe et respect de règles
Le jeu de comédie : faire semblant d’être un autre
Le jeu de voyage : curiosité, déplacement, aventure, exploration
Le jeu de bataille : confrontation directe sur un même terrain
Cette classification nous permet de voir plus large dans les jeux que l’on peut proposer
aux enfants, pour varier des jeux papiers-crayons ou adaptation de multiples jeux de
société. Un éventail plus large en termes d’adaptation de jeux permet de toucher tous
les enfants et de travailler de multiples facettes de leur développement.
8. Quelles balises indispensables pour faire un jeu avec les enfants ?
Pour faire un jeu avec les enfants et qu’ils en ressortent avec un bagage
supplémentaire qu’au début de l’activité, il faut que celle-ci soit pensée au préalable
par l’enseignant (comme toutes ces leçons). Il faudra donc penser les règles, le
matériel nécessaire, l’évolution du jeu tout en respectant le côté naturel du jeu pour
l’enfant. Il faut aussi penser à faire évoluer le jeu avec des défis supplémentaires
(rajouter une règle, un élément, ..).
Le jeu est par ailleurs un moment privilégié pour observer les comportements naturels
des enfants (meneur/mené, impliqué ou non, respecte les règles ou non, ..)
Et le plus important est que l’enfant ait du plaisir car, par définition, le jeu donne du
plaisir à celui qui y joue.
9. Quels sont les avantages du jeu en classe ?
Le jeu en classe permet de :
- proposer des situations motivantes, familières et variées
- modifier le rythme du cours et de relancer l’intérêt des enfants
- laisser les enfants s’approprier l’action
- améliorer les compétences langagières
- augmenter l’attention et l’implication des élèves
- faire participer les enfants plus timides et anxieux
- centrer la communication entre les élèves
10. Conclusion de l’intérêt du jeu en classe et à l’école
Nous pouvons, après ces longues pages, résumer l’intérêt du jeu à l’école par ces
quelques points :
Le jeu à l’école permet le sentiment d’appartenance à un groupe, une meilleure
tolérance face à l’échec et aussi une position de l’enfant en tant qu’acteur son propre
apprentissage. D’un point de vue cognitif, l’enfant comprend le monde qui l’entoure
et perçoit mieux les rapports entre les différents éléments de son environnement.
D’un point de vue affectif, l’enfant va apprendre à accepter la réalité. Au niveau social,
l’enfant va rentrer en communication avec ses paires pour atteindre un but commun
fixé au préalable.
Le jeu permet, par ailleurs, et il s’agit du point central de mon travail, d’améliorer
l’apprentissage en étant une activité naturelle de l’enfant et qui rentre parfaitement
dans ses besoins et dans son développement.
De l’intérêt du numérique à l’école primaire
1. Où en sont les TICE en Belgique ?
1.1. Le Plan « Ecole Numérique »
Le Plan « Ecole Numérique » est la troisième étape d’un plan d’équipements
d’outils numériques dans les établissements scolaires de Wallonie. Les deux
étapes précédentes étaient « Cyberécole » en 1999 et « Cyberclasse » en 2005.
Ce plan fait part des trois visages des TICE :
1.1.1. Les TICE sont des apports en plus pour les apprentissages dans d’autres
disciplines.
Il s’agit ici du visage le plus connu des TICE. Ceux-ci permettent
plusieurs utilisations, cela peut être interactif, collaboratif, individualisé,
par exemple. Les orientations principales que l’on peut donner à ce
visage sont :
- La recherche et la gestion documentaire, pour que les enfants
puissent accéder à toutes les sources dont ils ont besoin.
- Le co-apprentissage dans les activités de collaboration
- Les moments où l’enfant devient acteur de son propre
apprentissage
- L’édition, la publication de journaux, sites web, blogs, …
Le problème avec ce visage de l’utilisation des TICE est qu’il est assez
ponctuel et donc qu’il est difficile de faire bouger toute une classe dans
une salle informatique pour un usage bref. D’où l’intérêt des nouvelles
technologies qui arrivent peu à peu dans nos écoles comme le
rétroprojecteur et le TBI. Bien sûr, pour maximiser l’apprentissage, il est
toujours possible d’utiliser d’autres outils numériques tels que la
tablette, le MP3, les podcasts, les pc portables ou les smartphones.
1.1.2. Les TICE sont des sujets d’étude à part entière
Ce visage des TICE fait explicitement un lien avec le PIASC et le Socles
de compétences. En effet, il est demandé aux enseignants d’apprendre
le numérique et son utilisation aux enfants. Voici quelques exemples de
ce qui peut être travaillé :
- Savoir trier ses sources
- Effectuer des recherches
- Savoir produire un écrit sur Word / Adobe
- Savoir se prémunir contre les dangers que l’on peut retrouver sur
Internet
- Apprendre à utiliser un réseau social
- …
1.1.3. Les TICE sont des outils de communication pour le système éducatif
Ce dernier visage a pour objectif de favoriser l’utilisation des TICE par
les enseignants dans leurs pratiques quotidiennes mais ce, en-dehors
de la classe (taper des feuilles d’exercices, échanger des ressources via
des blogs, etc).
L’objectif du Plan « Ecole Numérique » est de travailler ces trois visages
de manière conjointe pour développer l’ensemble des compétences
nécessaires. Néanmoins, il est demandé de travailler un petit peu plus
sur le premier visage dans les temps actuels car il s’agit du visage le plus
complexe mais aussi le plus ouvert, celui qui nécessitera plus de temps.
1.2. Quelques chiffres issu du « Baromètre TIC », enquête effectuée par l’Agence
Numérique de Wallonie.
Dans le tableau ci-dessous, nous pouvons voir que l’enseignement
fondamental est le type d’enseignement qui a le taux d’ordinateurs par 100
enfants le plus bas. Cela signifie donc que l’enseignement fondamental
possède le moins d’ordinateurs.
Ensuite, nous pouvons parler du nombre de TBI et de vidéoprojecteur dans
les écoles qui est un taux vraiment très bas comme nous le montre le
tableau ci-dessous.
D
Dans l’enquête réalisée par l’Agence Numérique de Wallonie, nous pouvons
aussi lire que beaucoup d’enseignants utilisent les TICE de manière
personnelle sans pour autant étendre cette utilisation à leur enseignement.
Vous pouvez retrouver l’enquête de l’Agence Numérique de Wallonie en
annexe, celle-ci étant très intéressante.
2. A quoi nous servent les TICE dans l’enseignement?
Les TICE font partie de la vie de tous les jours pour une grande majorité de personnes.
Nous vivons accrocher à nos smartphones, nous avons des ordinateurs et avec
l’extension de la 4G, Internet est disponible presque partout. Mais à quoi peut bien
servir toute cette technologie en milieu scolaire ?
Taux d'ordinateurs pour 100 élèves
Fondamental ordinaire
Secondaire ordinaire
Spécialisé (fondamental et secondaire)
Promotion
sociale
Globalement
Brabant wallon 4,2 9,7 16,6 5,2 6,8
Hainaut 4,1 14,6 8,5 7,1 8,3
Liège (Fr) 5,4 14,2 13,9 6,0 8,7
Communauté germanophone
8,7 19,5 32,2 / 13,5
Luxembourg 7,1 14,9 14,9 5,2 9,6
Namur 5,4 13,3 14,4 4,4 8,2
Equipement de projection pour 100 étudiants
Fondamental Secondaire Spécialisé Promotion sociale
Globalement
Vidéoprojecteurs
TNI/TBI
TNI ou projecteur
0,32
0,16
0,48
1,16
0,42
1,59
0,62
0,26
0,88
0,47
0,12
0,59
0,64
0,25
0,89
Les TIC aident en trois points par rapport à l’apprentissage :
- Un nombre de ressources infinies
- Des exercices de créativité et d’imagination pour tout un chacun
- De multiples réseaux d’échanges et de partage
A l’école, cela change tout. L’usage du numérique à l’école tend à reconsidérer la
nature du processus d’apprentissage en lui-même et cela permet donc l’émergence de
nouvelles pratiques pédagogiques centrées sur l’apprenant. De plus, les TIC
permettent une ouverture au monde extérieur et une connexion permanente pour
tout le monde. Les TIC permettent aussi un travail collaboratif via l’échange
d’informations mais ils offrent aussi aux enfants un visage multiple : producteurs et
consommateurs de textes et de savoirs.
Malgré ces points positifs, il réside encore néanmoins beaucoup de personnes
réticentes à l’utilisation de ces nouvelles technologies dans l’enseignement. Entre
autre, pour l’argent que cela coûte et pour des questions organisationnelles. Car si
l’enseignement venait adopter les TICE de manière complète, notre vision de
l’enseignement se devrait de changer pour s’adapter à son temps.
Plusieurs questions reste tout de même en suspens par rapport à l’omniprésence du
numérique dans la vie des enfants (et des adultes !) : n’est-ce pas trop ? Les enfants
ne sont-ils pas déjà assez devant des écrans de toutes leurs journées que pour leur en
ajouter à l’école ? Il est prouvé que l’usage d’écrans est globalement défavorable au
développement de l’enfant. Mais nous ne pouvons pas nier la sur-présence des écrans
dans les maisons, alors si nous ajoutons, ne serait-ce pas trop ? Faut-il limiter l’accès
au numérique dans les maisons pour favoriser celui-ci à l’école ? D’après moi, nous ne
pouvons pas empêcher la maison d’être numérique, mais nous ne pouvons pas, et ne
devons pas empêcher l’école de l’être ! Mais alors que devons-nous faire pour que les
écrans ne soient pas trop présents et donc néfastes au développement de l’enfant ?
Bien sûr, nous nous devons de ne pas faire en sorte que l’école ne soit plus que TBI,
tablettes et ordinateurs. En combinant TBI et TN, par exemple, et en utilisant les
tablettes et les ordinateurs qu’à certains moments et pour certaines activités, pour
que ce ne soit pas au détriment des cahiers et de l’écriture.
3. Quels sont les différents TIC les plus présents à l’école ?
- Le vidéoprojecteur et le TBI
Voici quelques avantages des moments vidéo-projetés / sur TBI :
qualité et dynamique des présentations
augmentation de la motivation des enfants
pallie à une mauvaise graphie de l’enseignant
permet le zoom
confort de lecture
annotation et arrangement des documents plus aisés
- L’ordinateur (portable ou non)
- La tablette tactile
4. Zoomons sur la tablette tactile
4.1. Parlons de l’enquête sur l’usage de la tablette tactile iPad par Thierry Karsenti
et Aurélien Fievez.
4.1.1. Introduction de l’enquête
L’enquête dont je vais vous parler est la plus grosse enquête ayant été
menée à ce jour sur l’usage des tablettes tactiles iPad dans des écoles du
primaire et du secondaire au Canada. Cette enquête a été effectuée en
2013 auprès de 6057 élèves et 302 enseignants. Toutes ces personnes
utilisaient déjà la tablette tactile quotidiennement à l’école. Cette enquête
a donc été mise en place pour mettre au clair les avantages, inconvénients
et défis de la tablette tactile iPad dans les écoles d’aujourd’hui ainsi que
pour permettre à toutes les écoles d’adopter cet outil en connaissance de
cause et avec des informations nécessaires pour en faire un usage éducatif
et plus réfléchi. Dans l’introduction de leur travail, T. Karsenti et A. Fievez
rappelle que ce n’est pas la technologie en elle-même qui procure plus de
motivation aux jeunes, mais bien l’usage qui en est fait dans la classe. Les
deux auteurs de cette enquête font aussi apparaître le mot
« Technoréfléchis » pour désigner la position que les enseignants
devraient avoir face à ce nouvel outil technologique. Ils entendent par là
que les enseignants ne doivent pas se situer dans un extrême ou dans un
autre : on ne peut pas se permettre de n’utiliser exclusivement que la
nouvelle technologie, mais il n’est pas envisageable non plus de jamais y
toucher.
Note : Cette enquête ne parle de la tablette iPad car il s’agit de la tablette
tactile qui a la plus grande part du marché scolaire et que plus de 90% des
écoles ayant des tablettes tactiles au Canada sont équipées d’iPad.
4.1.2. Les points positifs de la tablette mis en avant par les pédagogues et
scientifiques actuels avec peu d’enquête sur le terrain
« Parmi les principaux avantages de l’usage de la tablette tactile en
contexte scolaire, on retrouve qu’au niveau des élèves :
1. La motivation serait accrue (voir Kinash, Brand et Mathew, 2012; Sachs et Bull, 2012;
Wainwright, 2012) ;
2. L’accès, l’édition et le partage de l’information seraient facilités (voir
Babnik et al. 2013; Fri-Tic, 2012; Hahn et Bussell, 2012; Martin, Berland, Benton et Smith,
2013) ;
3. l’apprentissage et les performances des élèves seraient favorisés (voir
Churchill, Fox et King, 2012; Fernández-López, Rodríguez-Fórtiz, Rodríguez-Almendros et
Martínez-Segura, 2013; Isabwe, 2012; Lau et Ho, 2012; McKechan et Ellis, 2012; Ostler et
Topp, 2013; Rossing, Miller, Cecil et Stamper, 2012) ;
4. les stratégies d’enseignement seraient plus variées (voir Fernández-López et
al., 2013) ;
5. l’apprentissage individualisé serait augmenté (voir McClanahan, Williams,
Kennedy et Tate, 2012; Wasniewski, 2013) ;
6. l’expérience de lecture serait bonifiée (voir Fernández-López et al., 2013; Huber,
2012; Sloan, 2012; Zambarbieri et Carniglia, 2012) ;
7. la communication et la collaboration seraient accrues, tant entre les
élèves eux-mêmes, qu’entre l’enseignant et les élèves (voir Geist, 2011;
Henderson et Yeow, 2012; Hutchison, Beschorner et Schmidt-Crawford, 2012) ;
8. les compétences informatiques seraient améliorées (Huber, 2012; Killilea,
2012) ;
9. la créativité des élèves serait plus importante (Sullivan, 2013) ;
10. la portabilité et la mobilité de l’outil seraient étendues (voir Henderson et
Yeow, 2012; Hill, Nuss, Middendorf, Cervero et Gaines, 2012; Kinash, Brand, Mathew et
Kordyban, 2013; Villemonteix et Khaneboubi, 2012; Williams, Wong, Webb et Borbasi, 2011) ;
11. l’évaluation des élèves serait facilitée (Alberta Education, 2012; Isabwe, 2012;
McKechan et Ellis, 2012) ;
12. la qualité des supports pédagogiques serait bonifiée (Murray et Olcese,
2011) ;
13. l’apprentissage de l’écriture serait facilité (Murray et Olcese, 2011) ;
14. l’organisation du travail serait plus efficace (Churchill et al., 2012) ;
15. la présentation des travaux scolaires par les élèves serait embellie
(Murphy et Williams,2011) ;
16. les avantages pour les élèves avec des difficultés d’apprentissage
seraient importants (McClanahan et al., 2012). » (A FIEVEZ et T. Karsenti, 2013, p.6-7)
4.1.3. Usages de la tablette tactile par les enfants
4.1.4. Avantages perçus par les enfants
Figure 1: Utilisation de la tablette par les élèves, en classe
4.1.5. Avantages perçus par les enseignants
4.1.6. Désavantages perçus par les élèves
4.1.7. Désavantages perçus par les enseignants
4.1.8. Suggestions des enseignants ayant participé à l’enquête pour rendre l’usage des
tablettes tactiles plus optimal
4.1.9. Quelles sont les conclusions que nous pouvons retenir de cette recherche ?
Au vu des différents schémas répertoriés ci-dessus, nous pouvons voir que
les élèves et les enseignants sont globalement d’accord sur les avantages
et les inconvénients de la tablette.
Pour les avantages, il s’agit de la portabilité de l’outil, de la motivation des
élèves, des qualités de présentation des travaux, de l’annotation des
documents, ainsi qu’une plus grande créativité et un meilleur accès à
l’information.
Pour les inconvénients, nous pouvons majoritairement lister la grande
source de distraction que procure cet outil, les difficultés d’écriture, ainsi
que l’adaptation des manuels scolaires qui n’est pas toujours optimale.
4.1.10. Quels sont les grand défis dans l’usage de cette nouvelle technologie à l’école ?
Pour que l’apprentissage via la tablette se passe bien, il faut évidemment
que les enseignants soient formés à l’usage d’un tel outil et le maîtrise
correctement. Il faut aussi que de nouvelles règles soient créées avec la
classe pour définir clairement quels sont les usages de la tablette, les
moments d’utilisation, etc. Il est aussi nécessaire de responsabiliser les
enfants face un outil aussi coûteux et fragile.
Il faut mettre au courant les enseignants de toutes les applications à visée
éducatives et pédagogiques possibles. De plus, la tablette reste un outil qui
n’est pas adapté à l’apprentissage de l’écriture.
5. Conclusion
Pour conclure sur le sujet du numérique à l’école, je pense que ce sont des ressources
indispensables et terriblement riches qui sont mises à disposition des enseignants et
des enfants, et qu’ils seraient fous de ne pas les utiliser dans nos classes, car ces
technologies ont de nombreux avantages que l’on ne peut nier. Néanmoins, il faut
garder à l’esprit que l’on ne peut vivre exclusivement du numérique et qu’il est
nécessaire de garder notre bon vieux tableau noir ainsi que nos stylos et cahiers. Tout
est une question d’équilibre entre deux visions de l’apprentissage.
Une autre richesse du numérique est que beaucoup d’outils différents sont à notre
disposition et que cela permet aussi d’adapter chacun de nos travaux avec les outils
qui conviennent le mieux (exemple : une tablette permet d’être utilisée pour des
moments plus courts que sur l’ordinateur mais ce dernier reste plus pratique pour la
typographie de longs textes).
Au final, et comme pour tout, le numérique doit être utilisé avec plaisir mais aussi
avec attention et réflexion, pour n’en rendre son usage qu’encore plus bénéfique et
riche.
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