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Travail de Fin d’Etudes : « En quoi l’apprentissage de chansons permet l’enrichissement du vocabulaire des enfants qui ne maitrisent pas correctement le français en 3e maternelle ? » Professeurs : Mme Cuvelier et Mme Meysman Jessie Lemahieu, 3 NPS B Département préscolaire Bloc 3 Année académique 2017-2018 Unité d’enseignement P3070

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Travail de Fin d’Etudes : « En quoi l’apprentissage de chansons permet l’enrichissement du

vocabulaire des enfants qui ne maitrisent pas correctement le français en 3e maternelle ? »

Professeurs : Mme Cuvelier et Mme Meysman

Jessie Lemahieu, 3 NPS B

Département préscolaire

Bloc 3

Année académique 2017-2018

Unité d’enseignement P3070

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Remerciements :

Je tiens à remercier chaleureusement mes maitres de stages qui ont cru en mes

compétences, qui m’ont permis d’aller plus loin dans mes recherches et qui m’ont

aidé à prendre confiance en moi et en mes valeurs afin de ressortir grandie de

chaque stage.

Je voudrais également remercier les professeurs de l’ENCBW pour tout ce

qu’ils m’ont appris sur le métier.

Je voudrais particulièrement remercier mes proches pour toute l’aide et le

soutien apporté durant mes stages.

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Table des matières

Introduction générale ................................................................................................................... 4

Première partie – Introspection sur mon parcours professionnalisant ........................................ 5

Introduction .............................................................................................................................. 5

Avant ma formation .................................................................................................................. 5

Pendant ma formation .............................................................................................................. 6

Après ma formation .................................................................................................................. 6

Comment je me vois en tant qu’enseignante ? ........................................................................ 7

Un petit mot sur mon choix d’option ........................................................................................ 7

Conclusion ................................................................................................................................. 8

Illustration de mon parcours ..................................................................................................... 9

Deuxième partie – Contenu d’approfondissement .................................................................... 10

Introduction ............................................................................................................................ 10

Contexte de stage ................................................................................................................... 10

Quelques explications sur l’étude qui a fait émerger ma question de recherche .................. 11

Quelques définitions ............................................................................................................... 12

La musique des mots ............................................................................................................... 13

Développement du cerveau et plasticité ................................................................................ 13

Les aires du cerveau ................................................................................................................ 14

Et pour apprendre une langue ? ......................................................................................... 15

Différenciation et intelligences multiples ............................................................................... 15

Différenciation : .................................................................................................................. 15

Intelligences multiples : ...................................................................................................... 16

Comment bien apprendre ? .................................................................................................... 18

Apprendre, c’est se tromper : ............................................................................................. 18

La motivation endogène : ................................................................................................... 19

Situation de jeux, situation qui donne du sens : ................................................................. 19

La bienveillance : ................................................................................................................. 20

Pourquoi les chansons ? .......................................................................................................... 20

Le choix de mes chansons ....................................................................................................... 21

Référentiel et boite à mots ..................................................................................................... 22

Déroulement des séances ....................................................................................................... 23

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Séance n°1 : ......................................................................................................................... 23

Séance n°2 : ......................................................................................................................... 25

Séance n°3 : ......................................................................................................................... 26

Séance n°4 : ......................................................................................................................... 27

Observations générales : ..................................................................................................... 28

Conclusion ................................................................................................................................... 29

Bibliographie ............................................................................................................................... 31

Annexe ........................................................................................................................................ 33

Annexe I : Les aires du langage ............................................................................................... 33

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Introduction générale

Me voilà arrivée à la fin de mes trois années de formation à l’Ecole Normale

Catholique du Brabant-Wallon pour devenir institutrice préscolaire. Celle-ci est

marquée par ce travail de fin d’études qui sera, pour moi, l’occasion supplémentaire

de trouver des outils afin de me préparer au mieux à ma future vie professionnelle.

En effet, lorsque j’ai dû choisir une option de stage, j’hésitais entre deux choix,

construire des outils de différenciation ou trouver des outils permettant de

communiquer dans un contexte de diversité culturelle. Je suis donc arrivée dans

l’option « Communiquer en situation de diversité culturelle » où mon souhait était de

travailler avec des enfants qui ne maitrisaient pas la langue française afin de pouvoir

trouver des activités ludiques qui leur permettaient d’échanger avec leurs camarades

sur leur culture tout en apprenant le français. Mon choix s’est donc porté sur le chant.

Vous trouverez deux grandes parties dans ce travail. La première, vous

présentera tout le cheminement que j’ai parcouru afin d’arriver à la fin du bloc trois de

cette formation. Vous y trouverez des moments clés de ma vie qui m’ont petit à petit

guidés vers la personne que je suis aujourd’hui, dont un en particulier que j’ai vécu

lorsque j’étais en sixième secondaire et qui m’a beaucoup touchée. Cet événement

m’a également permis d’entrer de manière sereine dans mon dernier stage, dans un

contexte de multiculturalité.

Ensuite, dans la seconde partie, je vous présenterai l’outil que j’ai voulu

travailler dans mon stage optionnel ainsi que la raison pour laquelle j’ai choisi le

chant comme support pour apprendre du vocabulaire. Je passerai par des points

théoriques en lien avec ma pratique qui permettront de comprendre comment

l’apprentissage de chansons agit sur le cerveau des enfants.

Je finirai par une conclusion qui répondra à ma question de départ qui est :

« En quoi l’apprentissage de chansons permet l’enrichissement du vocabulaire des

enfants qui ne maitrisent pas le français en 3e maternelle ? ».

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Première partie – Introspection sur mon parcours

professionnalisant

Introduction

Dans cette première partie de mon travail de fin d’étude, je vais parler de tout

mon cheminement qui m’a conduite en fin de bloc trois dans ma formation

d’institutrice préscolaire. Je parlerai de moments clés avant et pendant celle-ci ainsi

que de ce que j’envisage de faire comme formations supplémentaires. Tout au long

du récit de mon parcours, je vais faire des liens avec le modèle théorique de L.

Paquay. Je les analyserai plus en détail dans ma conclusion, en les mettant dans un

ordre particulier, de la facette que j’ai le plus développée à celle que j’ai le moins

développée dans ma présentation.

Avant ma formation

Du plus loin que je me rappelle, j’ai toujours voulu devenir institutrice

préscolaire. Dans ma famille, je suis la plus âgée des enfants, je me suis donc

toujours occupée des plus petits lors des réunions de famille. Dès que j’ai eu l’âge,

j’ai proposé mon aide pour garder les enfants et donc faire du baby-sitting.

En 5e secondaire, j’ai eu l’opportunité de faire un premier stage dans une

école maternelle. En une semaine, j’ai pu découvrir un métier passionnant et rempli

de surprises. J’ai pu aller à la rencontre d’une institutrice de troisième maternelle qui

m’a expliqué toutes les facettes du métier, les points positifs comme les négatifs. J’ai

trouvé ce stage très enrichissant car il m’a permis de mettre un premier pied dans le

métier et de pouvoir me faire une opinion sur celui-ci.

En 6e secondaire, dans le cadre d’un projet de volontariat en sciences

économiques, j’ai pu participer à un voyage extraordinaire de deux semaines au

Sénégal. Ma classe et moi avons été accueillis chez l’habitant et nous avons pu

proposer notre aide dans une école maternelle et primaire à Malicounda. Durant

notre séjour, deux stagiaires en Erasmus donnaient cours aux enfants, nous avons

alors pu comparer les deux types d’enseignements avec celles-ci. Ce stage m’a

permis de prendre conscience de la chance que j’avais de pouvoir aller à l’école et

de pouvoir faire les études qui me plaisaient par la suite. J’étais donc dans un

contexte de pluriculturalité, ce qui m’a permis de savoir un peu à quoi m’attendre

durant mon stage optionnel et surtout qui m’a aiguillé vers ce sujet.

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Pendant ma formation

Durant ma formation, j’ai vécu des moments de doute mais également des

moments qui m’ont poussé à continuer et à ne jamais baisser les bras. En effet, en

bloc 2, j’ai éprouvé des difficultés durant le stage formatif. J’ai donc décidé de faire

des recherches plus approfondies (maitre instruit) sur la pédagogie de Montessori

et j’ai proposé des activités basées sur ces concepts. Je me suis sentie grandie et

pleine de volonté à continuer sur ce chemin-là.

J’ai pu également faire des rencontres qui m’ont fait évoluer dans ma vision du

métier comme par exemple institutrice à l’Ecole « Pré des Agneaux » à Auderghem.

J’ai également eu la chance d’avoir deux maitres de stage en bloc 3, institutrice en 3e

maternelle à l’Ecoline à Rosières, qui m’ont beaucoup poussée dans ma réflexion et

qui m’ont permis de prendre confiance en moi et en ce que je prônais (personne).

Je me suis également intéressée à différentes pédagogies, en lisant des

livres, des témoignages sur internet, en ayant des moments de réflexion avec des

camarades de classes (maitre instruit). J’ai donc pu les tester en stage afin d’en

faire ressortir les forces et les faiblesses et j’ai pu les utiliser durant mes autres

expériences (praticien réflexif). Il s’agit là d’un bagage que je pourrais utiliser tout

au long de ma carrière, en m’informant toujours plus et en prenant toujours les forces

de chaque pédagogie.

Après ma formation

Dès septembre 2018, j’envisage de faire une passerelle qui me permettra

d’enseigner en primaire. Je tiens à faire cette formation car celle-ci me permettra

d’aller plus loin dans mes réflexions, de découvrir une autre manière de travailler

avec des enfants plus grands…

Ensuite, j’aimerais suivre une formation en orthopédagogie qui me permettrait

de pouvoir inclure des enfants qui présentent un trouble ou un handicap dans ma

classe et de pouvoir les accompagner de la meilleure manière qui soit. J’ai pu

rencontrer, durant ma formation, des enseignant(e)s désirant intégrer des enfants

autistes ou trisomiques dans le classe mais qui n’étaient pas formées pour les suivre

et qui étaient démuni(e)s. Je veux donc pouvoir accueillir ces enfants tout en aillant

des outils afin de leur proposer le meilleur parcours scolaire et pouvoir répondre à

leurs besoins.

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Comment je me vois en tant qu’enseignante ?

Tout au long de ma formation, j’ai essayé d’évoluer vers une pédagogie qui

permet la coopération et l’entraide entre les enfants. En effet, lorsque je serai dans

ma classe, j’essayerai un maximum de rendre les enfants chercheurs, je voudrais les

pousser à se poser des questions sur le monde qui les entoure en leur permettant de

découvrir des choses par des sorties scolaires par exemple. Je me vois également

étoffer ma liste de boites autonomes que j’ai pu réaliser durant mes stages, les varier

aussi bien dans le matériel que dans la discipline. J’aimerais rendre les enfants

enthousiastes et leur donner envie d’apprendre en leur proposant de réaliser des

activités ou des projets qu’ils ont proposés.

Je vois ma classe suffisamment spacieuse afin de permettre à chaque enfant

d’avoir la place dont il a besoin pour s’épanouir. De plus, je voudrais y mettre des

coins symboliques ainsi qu’un espace de défoulement et un endroit où les enfants

pourront se reposer afin de pouvoir répondre à tous leurs besoins. Je pense que la

présence d’un animal en classe pourrait permettre aux enfants de comprendre

l’importance de prendre au sérieux leur responsabilité. J’aimerais beaucoup travailler

dans une école entourer de « nature » où les enfants pourront faire des découvertes

et apprendr de nouvelles choses.

Un petit mot sur mon choix d’option

La raison pour laquelle j’ai décidé de réaliser mon stage optionnel dans un

contexte de diversité culturelle, est que je trouvais intéressant de pouvoir me former

et travailler avec des enfants qui ne maitrisent pas encore la langue française afin de

construire différents outils qui me permettront de communiquer avec ces enfants en

particulier.

En effet, durant ma formation, j’ai été confrontée à différentes situations où un

enfant ne comprenait pas le français, avait des difficultés pour s’intégrer et pour

communiquer aussi bien avec les autres enfants qu’avec l’enseignant(e).

Je trouve donc important de construire un bagage qui me permettra, dans ma

vie professionnelle, de proposer des activités ludiques qui leur permettront d’enrichir

leur vocabulaire.

Il est également important d’exploiter les différences de chaque enfant afin

d’en faire une force. Tous les enfants auront donc l’avantage de pouvoir s’ouvrir au

monde qui les entoure par la découverte de plusieurs cultures, de s’affirmer en tant

que personne unique ayant sa place dans la classe.

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Conclusion

J’aimerais conclure en comparant mon cheminement à la croissance d’une

plante. Une plante qui deviendrait de plus en plus volumineuse grâce aux différents

engrais qui serait les facettes de L. Paquay (1994).

C’est-à-dire que grâce à mes connaissances et recherches sur les différents

sujets à enseigner aux enfants ainsi que sur les différentes pédagogies, j’ai pu

travailler mon côté « maitre instruit » (Paquay, 1994).

Ensuite, mon côté « praticien réflexif » (Paquay, 1994) a grandi grâce aux

différentes réflexions que j’ai pu avoir sur les pédagogies ainsi que les essais que j’ai

pu faire afin d’en tirer le positif pour mes prochaines expériences.

Ma « personne » (Paquay, 1994) a également pris de la place car j’ai pu

prendre confiance en moi et en ce que je prônais grâce au support de mes maitres

de stage et toutes les personnes qui m’entouraient.

Mon côté « acteur social » (Paquay, 1994) a pu s’épanouir car j’ai pris place à

des projets, des travaux durant ma formation où j’ai dû apprendre à travailler avec

des personnes que je ne connaissais parfois pas bien.

J’ai également travaillé la facette du « technicien » (Paquay, 1994), car durant

mes stages, j’ai voulu apprendre aux enfants à utiliser les nouvelles technologies afin

de garder des traces de leurs apprentissages, comme par exemple, prendre une

photo de leur activité pour comparer ou mettre les photos en classe dans le but de

montrer aux parents ce que les enfants ont réalisé.

Et enfin, vient la facette du « praticien artisan » (Paquay, 1994) que j’ai pu

développer au fur et à mesure de mes expériences en stage par la construction de

panneaux : absence/présence, roue de la journée, etc.

De la petite graine, je suis devenue une plante prête à s’épanouir davantage

grâce à différentes formations ainsi qu’aux expériences que je ferai dans ma vie

professionnelle.

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Illustration de mon parcours

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Deuxième partie – Contenu d’approfondissement

Introduction

J’ai réalisé mon stage optionnel dans l’option « Communiquer en contexte de

diversité culturelle ». En effet, j’ai pu vivre différentes expériences de stage qui m’ont

guidée vers cette option, comme par exemple, le voyage au Sénégal ou encore des

stages où certains enfants ne comprenaient pas le français. J’ai donc vécu ce dernier

stage comme une opportunité d’agrandir mon bagage, en y incorporant des outils

afin de pouvoir communiquer avec des enfants ne maitrisant pas encore la langue

française.

Lors de ce stage, j’ai voulu permettre aux enfants de pouvoir apprendre du

nouveau vocabulaire de manière ludique. Je me suis rappelée des différentes

lectures que j’avais faites lors de mes précédentes expériences et tout

particulièrement d’un article de la revue « Memory and Cognition » qui parlait d’une

étude lancée à l’université d’Edimbourg en Angleterre. Cette étude montre qu’en

apprenant une langue en chantant, nous retenons deux fois plus de mots, que ce soit

à court terme ou à moyen terme. C’est pourquoi, j’ai décidé d’enseigner des

chansons afin de voir l’impact que cet apprentissage pourrait avoir sur le

développement de leur vocabulaire.

Contexte de stage

J’ai réalisé un stage de deux semaines à l’Ecole « l’Ardoisière » à Jodoigne,

en binôme avec Amandine Hallaux. J’étais donc plongée dans un contexte de

diversité culturelle car quatre enfants étaient placés par « FEDASIL », une Agence

fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile. De plus, la classe accueillait d’autres

enfants de nationalités différentes.

Mon stage s’est déroulé dans une classe de 3e maternelle où huit enfants sur

les quinze ne maitrisaient pas correctement, voire pas du tout le français. Chaque

enfant avait un niveau très différent, c’est également pour cette raison que j’ai voulu

utiliser le chant comme source d’apprentissage du vocabulaire, afin de permettre à

chaque enfant d’aller à son rythme.

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En accord avec ma maitre de stage et Amandine, j’ai réalisé deux groupes

d’enfants dans le but d’avoir de meilleures observations de chacun d’entre eux. Tout

au long de ce travail, j’utiliserai des abréviations afin de différencier les enfants.

Le premier groupe était uniquement composé d’enfants de nationalité belge et

parlant couramment le français.

Le second groupe était composé de six nationalités différentes :

- un Marocain (R.) parlant le français car il est arrivé en début d’année

scolaire,

- de deux Palestiniens dont un qui parle français (Ra.) et un qui parle le

néerlandais (M.),

- de deux Russes dont les parents sont d’origine tchétchène, l’un d’entre eux

parle français (S.) mais l’autre s’exprime en Tchétchène (Sa.)

- et de trois Belges

o une qui est d’origine chinoise (A.) et parlant anglais,

o une d’origine japonaise (Me.) et parlant le français

o une Africaine adoptée par des Belges (Su.) parlant le français.

Quelques explications sur l’étude qui a fait émerger ma question de

recherche

Comme dit précédemment, cette étude a eu lieu en 2013 à l’université

d’Edimbourg, en Angleterre. Les chercheurs ont voulu prouver que pour apprendre

une langue, il faut passer par le chant, chanter les mots de vocabulaire, afin de

mieux retenir les mots.

Pour ce faire, ils ont formé trois groupes de vingt personnes afin de leur

apprendre le Hongrois. Les participants écoutaient une série de mots et avaient

quinze minutes pour les répéter, soit de manière traditionnelle en disant les mots, soit

en chantant les mots.

Au bout des quinze minutes, les participants ont écrit les mots qu’ils avaient

retenus. Les chercheurs ont alors remarqué que les personnes ayant chanté les

mots avaient retenu deux fois plus de mots que les autres. Un second test eu lieu

quelques heures plus tard, et la conclusion fut la même.

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Quelques définitions

Durant cette période de deux semaines, j’ai fait des activités de chants et de

rondes. J’avais des cartes devant moi sur lesquelles un dessin représentait le chant

ou la ronde. Il y avait donc deux paquets de cartes, des jaunes pour les chants et

des vertes pour les rondes. Les enfants pouvaient alors choisir ce qu’ils avaient envie

de faire.

Pour chaque chanson, j’avais fait un référentiel sous formes de boites à mots.

J’ai donc réalisé différentes activités avec celles-ci que j’expliquerai plus en détail par

la suite. Après chaque fin de chanson, je demandais à chaque enfant de dessiner

quelque chose qu’il avait appris afin de former une boite à mots personnelle à

chaque enfant. La raison pour laquelle j’ai voulu faire une boite à mots pour chacun

d’entre eux est la suivante : lorsque les enfants chantent une chanson, j’ai remarqué

qu’ils se laissaient guider par la mélodie, qu’ils répétaient après moi, mais qu’ils ne

cherchaient pas à savoir ce que voulait dire le chant ou à comprendre des mots de

vocabulaire qu’ils ne connaissaient pas.

Avant toute chose, je vais expliquer ce qu’est une boite à mots et ce que veut

dire « chanter » selon le dictionnaire Larousse (2018) :

Boite à mots : Une boite à mots est un référentiel avec du vocabulaire qui a été

ajouté avec les enfants au fur et à mesure des apprentissages.

Chanter : « Produire par la voix des sons mélodieux »

: « Produire des sons plus ou moins modulé »

Synonyme de chanter : Gazouiller : « En parlant d’un bébé, émettre un gazouillis »

Pépier : « Babiller »

Je voudrais montrer par cette définition et par le choix de mes synonymes que

déjà tout petit, l’être humain explore sa voix par le gazouillis et le babillage qui sont

des synonymes du chant. De cette façon, les enfants peuvent échanger avec leur

maman ou d’autres personnes. C’est donc un premier pas vers la prise de parole.

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La musique des mots

Dans mes nombreuses lectures de livres, je suis tombée sur un passage écrit

par Deutsch (2013), une psychologue britano-américaine. Celle-ci explique que nous

rencontrons de nombreuses « vocalisations » qui sont entre le mot parlé et le mot

chanté comme par exemple certains opéras, le rap, etc. Cela montre que la frontière

entre la parole et le chant est souvent mince.

Il a été prouvé scientifiquement que les régions du cerveau qui travaillent la

parole et la musique sont en parties les mêmes, c’est-à-dire l’Aire de Broca et l’Aire

de Wernicke. Ces études ont montré que le chant et la parole étaient tellement

proche que « la conscience de la musique serait essentielle au développement du

langage chez le bébé » (Deutsch, 2013, p.127)

Développement du cerveau et plasticité

Dans les livres « Le développement global de l’enfant de 0 à 5 ans en contextes

éducatifs » de Caroline Bouchard et Nathalie Fréchette (2009) et « Les lois

naturelles de l’enfant » de Céline Alvarez (2016), j’ai pu trouver des éléments

nécessaires à la compréhension de ce sujet que je vais développer.

Dès la naissance, nous avons la possibilité de développer toutes les

caractéristiques humaines. La capacité à apprendre d’un enfant va alors dépendre

de l’interaction entre les facteurs génétiques et les stimulations familiales. En effet, le

développement de ces caractéristiques dépendra fortement de l’environnement de

l’enfant. Il est donc important de tenir compte des « périodes sensibles » qui sont les

périodes durant lesquelles les circuits neuronaux sont plus réceptifs ou ont besoin de

nouvelles informations afin de continuer le développement. Si des informations ne

sont pas données à un moment clé, le cerveau subira une réorganisation et les

dommages seront alors irrémédiables.

Ces informations pourront être transmises grâce aux neurones, que nous

trouvons dans le cerveau. Il y a différents types de neurones : les moteurs, les

sensitifs et les cognitifs. Les neurones ont besoin de la synapse qui permet la

communication entre eux ; et de la myéline qui facilite la conduction et la circulation

de l’influx nerveux. Les neurones vont se connecter entre eux par les synapses, la

myéline va recouvrir les fibres reliant les neurones et l’enfant pourra alors contrôler

plus en plus d’actions.

Le cerveau a la possibilité de se modifier en fonction des stimuli qu’aura

l’enfant. Les habitudes et les pratiques de la personne pourront modifier le

développement du cerveau.

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Les aires du cerveau

Lors de mes recherches sur le sujet, j’ai découvert que des études récentes

ont démontré que les régions cérébrales activées par le chant et celles activées par

la parole pouvaient majoritairement se superposer (Deutsch, 2013). Je vais donc

plus particulièrement m’intéresser à l’hémisphère gauche de notre cerveau, voir

annexe 1, dans lequel se trouvent trois zones du langage qui s’activent également

lorsque nous chantons (Le cerveau à tous les niveaux, s.d.).

La première aire du langage dont je vais parler est l’aire de Broca. Celle-ci se

trouve dans le lobe frontal gauche du cerveau et a pour fonction la production du

langage parlé. C’est-à-dire, qu’elle permet de communiquer. Elle fut découverte en

1861 par le neurochirurgien français, Paul Broca, lorsqu’il examina le cerveau d’un

de ses patients qui venait de décéder. Le patient en question, comprenait ce qu’on

lui disait, ne souffrait pas de trouble moteur ni de la langue mais ne pouvait pas

s’exprimer oralement ou par écrit. Par la suite, Broca fit la même chose avec huit

autres personnes ayant les mêmes caractéristiques. Pour tous, il trouva un point

commun qui n’est autre qu’une lésion dans le cortex frontal inférieur gauche qu’il

appela « Aire de Broca ». Il en conclu que nous parlions grâce à l’hémisphère

gauche de notre cerveau.

La seconde aire du langage qui s’active lorsque nous chantons est l’aire de

Wernicke qui se trouve dans le lobe temporal de l’hémisphère gauche du cerveau.

Elle a pour fonction la compréhension du langage oral et écrit. Elle fut découverte en

1871 par un neurologue allemand, Carl Wernicke, lorsqu’il découvrit que si un patient

présente une lésion au niveau du lobe temporal gauche, celui-ci pourra parler mais

de manière incohérente. Cette zone fut alors appelée « Aire de Wernicke »

La troisième zone dont je vais parler a été découverte en 1960 par un

neurologue américain, Norman Geschwind, qui pensait qu’une troisième partie du

cerveau avait son importance dans le langage. En effet, sur les imageries mentales,

nous pouvons observer que l’aire de Broca et l’aire de Wernicke sont reliées entre

elles par des faisceaux mais également au territoire de Geschwind qui se trouve

dans le lobe pariétal inférieur gauche. Celui-ci est composé de deux régions, le gyrus

angulaire qui a la capacité d’appréhender toutes les propriétés d’un mot (son aspect,

sa fonction, son nom, …) et le gyrus supramarginal qui s’occupe du traitement

phonologique et articulatoire.

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Et pour apprendre une langue ?

Pour apprendre une langue, l’aire de Broca et l’aire de Wernicke joue

également un rôle très important. En effet, l’aire de Wernicke permet à l’apprenant de

comprendre les langues en analysant la signification des mots, celle-ci ne fait pas de

distinctions entre les langues et l’aire de Broca permet à la personne de s’exprimer

oralement, dans ce cas, les langues seront dissociées.

Selon un article publié par Assimil (2015), lorsque nous apprenons une

langue, le cerveau a besoin de stimuli tels que des dialogues, des mises en situation

afin d’activer les aires de Broca et de Wernicke.

D’après cet article, la mémoire utilisée pour apprendre une langue est la

mémoire sémantique qui permet de retenir des informations à long terme. Un lexique

sera alors constitué au niveau de l’aire de Wernicke.

J’ai alors pensé que le chant pouvait être une solution car l’enfant se trouvait

plongé dans la langue, de manière ludique, avec l’opportunité d’apprendre à son

rythme du vocabulaire qu’il a l’occasion d’utiliser en classe, également à l’orale que

ce soit pour dire le temps qu’il fait ou autre.

Différenciation et intelligences multiples

Pour mes activités, j’ai tenu compte du niveau de chaque enfant et de leur

rythme. J’ai également voulu faire en sorte que mon apprentissage puisse toucher

une grande partie d’entre eux, j’ai donc tenu compte du cours de Mme Labalue

(2017-2018) afin de différencier au mieux mes apprentissages.

Différenciation :

Le niveau de la connaissance de la langue française de la classe étant

hétérogène, je savais que le résultat final serait donc propre à chaque enfant. C’est

pourquoi j’ai voulu créer un référentiel pour chaque chant, qui représentera la boite à

mots de la classe afin que chacun d’eux y ait accès et puisse en apprendre toujours

plus. Que ce soit du nouveau vocabulaire ou dans une autre discipline, par exemple

le tri en mathématique.

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Le contenu était également différent car les enfants avaient la possibilité de

choisir le chant qu’ils avaient envie d’apprendre. Les différents jeux qui se faisaient

pouvaient également changer car certains venaient des enfants au moment-même.

Par cette démarche, j’ai voulu rendre les enfants enthousiastes et leur donner envie

d’apprendre en donnant du sens à mes apprentissages.

J’ai également voulu faire en sorte que chaque enfant ait la possibilité

d’apprendre par différents processus. Et pour cela, j’ai tenu compte des intelligences

multiples citées par Gardner (1983).

Intelligences multiples :

Selon Gardner (cité par Mieux Apprendre, s.d.), il existe huit intelligences :

L’intelligence verbale/linguistique : « C’est la capacité à être sensible aux

structures linguistiques sous toutes ses formes ».

- Pour l’intelligence verbale/linguistique, j’ai proposé aux enfants qui le

souhaitaient de répéter les mots appris après moi. Par la suite, ils pouvaient

retrouver le mot écrit de deux manières différentes, en imprimé et en

cursive, sur le référentiel.

L’intelligence musicale/rythmique : « C’est la capacité à être sensible aux

structures rythmiques et musicales ».

- J’ai voulu créer un apprentissage par le chant. Le nouveau vocabulaire

s’apprenait donc au fur et à mesure que les enfants apprenaient une

nouvelle chanson.

L’intelligence corporelle/kinesthésique : « C’est la capacité à utiliser son corps

d’une manière fine et élaborée, à s’exprimer à travers le mouvement, d’être habile

avec les objets »

- Pendant l’apprentissage des chansons, certains mots étaient mimés afin que

les enfants puissent se faire des représentations.

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L’intelligence visuelle/spatiale : « C’est la capacité à créer des images mentales,

et à percevoir le monde visible avec précision dans ses trois dimensions ».

- Après avoir chanté la chanson et que les enfants aient découvert le nouveau

vocabulaire, j’ai demandé à chacun d’entre eux de dessiner deux ou trois mots

qu’ils venaient d’apprendre afin de les mettre dans leur propre boite à mots.

L’intelligence logique/mathématique : « C’est la capacité à raisonner, à calculer, à

tenir un raisonnement logique, à ordonner le monde, à compter ».

- Chacun de mes chants ont été choisis car ils possédaient un vocabulaire que

les enfants avaient l’occasion de travailler en classe comme par exemple, la

famille ou encore la météo. Ils pouvaient alors faire des liens entre les chants

et les situations en classe.

L’intelligence interpersonnelle : « C’est la capacité à entrer en relation avec les

autres ».

- Pendant les activités, les enfants avaient l’occasion de coopérer, de

s’entraider afin de trouver un mot.

L’intelligence intrapersonnelle : « C’est la capacité à avoir une bonne

connaissance de soi-même ».

- Lors du retour sur l’activité, les enfants parlaient de l’expérience qu’ils avaient

vécue pendant les chants. Ils avaient l’occasion de dire quels mots ils avaient

appris et ceux qu’ils connaissaient déjà.

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L’intelligence naturaliste, intelligence ajoutée en 1996 : « C’est la capacité à

reconnaître et à classer, à identifier des formes et des structures dans la nature, sous

ses formes minérale, végétale ou animale ».

- Lors de moments de jeux libres, les enfants avaient l’occasion d’utiliser le

référentiel de la classe et de faire ce qu’ils souhaitaient, ils pouvaient refaire

les différents jeux mais également trier les cartes selon leur caractéristique et

me l’argumenter.

Comment bien apprendre ?

Pour cette partie, je vais m’appuyer sur le livre de Céline Alvarez (2016) et

plus particulièrement sur ce qu’elle a écrit sur les lois naturelles de l’apprentissage.

Je ne vais évidemment pas toutes les citer mais je vais parler de celles dont je me

suis basée pour travailler avec les enfants.

Apprendre, c’est se tromper :

« Apprendre, c’est se tromper, prendre conscience de notre prédiction erronée

et la transformer » ou encore « Un être vivant qui ne se trompe pas n’apprend pas : il

stagne au même niveau de connaissance » (Alvarez, 2016, p.85).

Lors de mes activités, j’ai voulu faire prendre conscience aux enfants qu’il était

normal de se tromper. Que cela arrivait à tout le monde et qu’il ne fallait en aucun

cas se moquer. De plus, le chant est, pour moi, un moyen d’entrer dans

l’apprentissage sans se retrouver seul face à celui-ci. En effet, lorsqu’un groupe

d’enfants chante, les erreurs se font moins entendre, cela peut être rassurant pour

eux. Ceux-ci oseront donc plus facilement s’exprimer oralement. De plus, il est

important de préciser que pour apprendre, nous allons faire des erreurs et les

corriger. C’est de cette manière que nous apprenons le mieux.

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La motivation endogène :

Je vais brièvement vous parler de la motivation « endogène » qu’Alvarez

(2016) décrit dans son livre.

La motivation endogène est la motivation qui vient de nous, de l’enfant, de la

personne qui apprend. Il s’agit là d’une condition nécessaire à l’apprentissage de

quelque chose de nouveau. En effet, afin de fixer les apprentissages dans la

mémoire de l’enfant, il est important que celui-ci porte un intérêt à notre activité, il

faut que l’enfant y voie un sens.

Lors de la journée d’observation, Amandine et moi étions seules avec les

enfants car leur institutrice était malade. J’ai remarqué que le chant n’avait pas une

grande place dans la vie de la classe. En effet, ils n’avaient pas de chansons pour se

dire « bonjour » ou « au revoir » et seulement quelques chansons à thème étaient

accrochées aux fenêtres. Il y en avait une pour Saint-Nicolas, une pour Noël, etc. J’ai

alors demandé aux enfants s’ils souhaitaient que je leur apprenne un chant pour se

dire « au revoir » et ils ont tout de suite explosé de joie. Je les ai trouvés très

enthousiastes. L’apprentissage par le chant m’a alors semblé être une bonne idée.

Situation de jeux, situation qui donne du sens :

Céline Alvarez a vécu en Espagne et a enseigné le français à des enfants non

francophones, elle a très rapidement remarqué que son enseignement n’apportait

pas des résultats aussi bon que lorsque les enfants avaient la possibilité d’avoir la

présence d’une fille au pair francophone chez eux. Elle en a donc conclu : « Nous

n’avons pas à enseigner une langue. Nous avons à créer des conditions

d’immersion, pour que le cerveau de l’enfant analyse et forme lui-même ce nouveau

langage sans effort. » (Alvarez, 2016, p.65).

Pour apprendre du vocabulaire aux enfants, il faut créer des moments de jeux,

des activités lors desquels les enfants apprendront sans s’en rendre compte. Ils

penseront qu’ils jouent, pendant ce moment de plaisir, leur cerveau assimilera du

vocabulaire.

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La bienveillance :

La bienveillance est un élément important lorsque nous voulons qu’un

apprentissage soit fait. En effet, lorsque nous créons un climat positif entre

l’enseignant et l’enfant qui apprend, les neurones de l’hippocampe de l’enfant

forment de nouvelles connections, la mémoire et sa capacité d’apprentissage

peuvent alors se développer. Cela permet donc à l’enfant de s’épanouir pleinement.

Pourquoi les chansons ?

Faire passer un apprentissage par le chant est une source de motivation pour

les enfants car il s’agit d’un jeu pour l’enfant et non une contrainte. C’est donc une

manière ludique pour apprendre une langue. Par le chant, les enfants apprendront

du vocabulaire, apprendront à faire des phrases, les règles grammaticales, etc. Ils

travailleront également la mémorisation.

La chanson permet également aux enfants qui ne prennent pas la parole

habituellement d’être portés par le chant et d’essayer de chanter. Comme ils ne sont

pas seul, ils ont moins peur de prendre la parole. Cela permet donc de travailler la

confiance en soi.

Le choix de mes chants s’est fait en fonction du vocabulaire que je voulais

apprendre aux enfants. Ils n’ont donc pas été choisis au hasard. Même si ceux-ci

étaient parfois connus des enfants, l’apprentissage pouvait se porter sur le

vocabulaire qu’ils chantaient sans comprendre ou proposer des synonymes. J’ai tenu

compte de l’âge et du niveau des enfants.

Par les chants, nous pouvons en apprendre plus sur la culture du pays. A

certains moments, les enfants pouvaient chanter une chanson qu’ils connaissaient.

Les enfants étaient fières de leurs chants et se sentaient intégré à la classe. Les

enfants qui parlaient français se retrouvaient donc à la place de ceux qui ne

comprenaient pas la langue et comprenaient les difficultés que pouvaient avoir les

enfants de la classe qui ne comprenaient pas le français. Ce n’est malheureusement

pas quelque chose que j’ai pu exploiter comme je le voulais lors de mon stage.

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Le choix de mes chansons

J’ai voulu m’appuyer sur la liste de mots de Boisseau (2010) afin de choisir

des chansons qui permettaient aux enfants d’apprendre un vocabulaire adapté à leur

âge et à leur niveau. Je tenais à pouvoir enseigner du vocabulaire utile aux enfants,

qu’ils pouvaient rencontrer lors des activités en classe ou en dehors de l’école.

L’araignée Gipsy Bonjour, tout va

bien

La famille Tortue Le grand

magicien

La météo :

- La pluie

- Le soleil

Le jardin de

l’école :

- Une

araignée

Dans la cour :

- Tomber

Un accident, une

maladie :

- Bien

- Un œil

- Un doigt

Dans la salle de

jeux :

- Les mains

- Les doigts

- Fatigué

L’heure, le

calendrier :

- Le matin

La famille :

- Papa

- Maman

- Un enfant

La ferme :

- Un rat

- Une tortue

Le quartier, le

village :

- Un

chapiteau

Coin

déguisements :

- Un chapeau

- Un foulard

- Un magicien

- De la magie

A la ferme :

- Un lapin

- noir

Savez-vous

planter des choux

Mon petit lapin Tête, épaules et

genoux, pieds

Petit escargot

Coin marchande :

- Un chou

A la ferme :

- Planter

À la salle de jeux :

- Une main

- Un pied

- Un doigt

- Etc…

A la ferme :

- Un lapin

- Un jardin

- Un chou

Dans la salle de

jeux :

- Une tête

- Une épaule

- Un genou

- Un pied

Accident, maladie :

- Un œil

- Une oreille

- Un nez

À la ferme :

- Un escargot

Le quartier, le

village :

- Une maison

La météo :

- Pleuvoir

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Dans sa maison un grand cerf J’ai un gros nez rouge

Le quartier, le village :

- Une maison

- Regarder

- Une fenêtre

- Venir

La forêt :

- Un cerf

- Un lapin

- Crier

- Un chasseur

Un accident, la maladie :

- Un nez

- Rouge

- Un œil

- Se gratter

Coin déguisements :

- Un chapeau

- Un pantalon

Dans la salle de jeux :

- Bouger

- Sauter

- Un plafond

Référentiel et boite à mots

Tous les mots ci-dessus étaient illustrés dans un référentiel sous forme de

boite à mots. Chaque enfant avait accès à cette boite et pouvait jouer avec celle-ci

lors des moments libres. De plus, lors des différentes séances, chaque enfant a pu

construire sa propre boite à mots, avec des termes qu’il ne connaissait pas. Il pouvait

alors dessiner le mot qu’il ne comprenait pas à l’aide des différentes images placées

devant lui. À la séance suivante, l’enfant avait une carte avec l’illustration identique à

la boite à mots de la classe, avec le mot écrit en cursive et en imprimé, et à l’arrière,

se trouvait son dessin.

Les deux groupes d’enfants avaient accès aux mêmes chansons, la différence

se faisait lors de l’élaboration de la boite à mots individuelle. En effet, chaque enfant

mettait dans sa boite le mot qu’il ne connaissait pas. Pour le premier groupe, il y avait

d’autres mots présents dans les chants et qui n’étaient pas tous dans la liste de

BOISSEAU (2010) comme par exemple « un trait, un mandarin, … ». Pour le

deuxième groupe, je demandais aux enfants de ne choisir qu’un ou deux mots par

chanson afin de mieux les assimiler.

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Déroulement des séances

Séance n°1 :

Lors de la première séance, j’ai expliqué aux enfants que nous allions

apprendre des chansons. J’ai commencé par demander si l’un d’entre eux pouvait

me dire ce qu’était une « chanson » :

Groupe 1 Groupe 2

T. m’a expliqué : « C’est quand on dit

quelque chose en le chantant, comme la

chanson de la sorcière ».

R. m’a expliqué que c’était « comme la

chanson du petit escargot ».

J’ai alors demandé si quelqu’un pouvait me citer d’autres chansons.

Groupe 1 Groupe 2

Les enfants ont chanté en plusieurs

occasions avec leurs institutrices mais

ne se souvenaient plus des chants.

Je n’ai pas eu de réponse, les enfants ne

savaient pas m’en citer d’autres.

J’ai alors étalé toutes mes cartes de chants devant les enfants :

Groupe 1 Groupe 2

Les enfants ont tout de suite réagis

aux images qui illustraient les chants. Ils

me disaient ce que celles-ci

représentaient.

Je leur ai alors demandé s’ils

connaissaient une chanson avec un

clown, un escargot, un magicien et celle

de Gugus.

Ils ne savaient plus, alors je leur ai

appris phrase par phrase.

R. a directement remarqué la carte

avec l’escargot. J’ai demandé aux autres

enfants s’ils connaissaient également la

chanson mais la réponse fut négative.

J’ai alors proposé à R. de la chanter

avec moi. Nous l’avons chantée et puis

j’ai repris la chanson phrase par phrase

afin de l’apprendre à tout le monde.

Ensuite, j’ai fait la même chose

avec deux autres chansons.

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Observations de la séance n°1 :

Groupe 1 Groupe 2

J’ai observé que chaque enfant prenait

du plaisir à apprendre un nouveau chant.

Ils répétaient chaque phrase après moi

sans soucis.

J’ai pu observer que R., qui est

arrivé au début de l’année, se débrouille

très bien avec le français. Il sait répéter

une phrase après moi au complet.

J’ai remarqué que Sa. n’a pas osé

parler lors de la première chanson mais

petit à petit, elle a essayé de chanter.

Elle a commencé en disant la fin de

chaque phrase. Tout comme Ra. et M.

qui ont directement essayé de chanter

mais en commençant par la fin de

chaque phrase.

S. et A. ont directement essayé de

chanter après moi, ils disaient certains

mots de la phrase.

Me. et Su. ont directement chanté

chaque phrase au complet après moi.

Le but de cette séance était de faire écouter les chansons une première fois

aux enfants et de les faire répéter après moi afin d’apprendre les chants.

Lors du retour sur l’activité, j’ai demandé aux enfants de me parler des

chansons qu’ils avaient apprises. De me dire de quoi elles parlaient. C’est à ce

moment-là que j’ai remarqué que les enfants répétaient les phrases sans essayer de

comprendre leur signification aussi bien dans le premier groupe que dans le second.

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Séance n°2 :

Lors de la deuxième séance, j’ai demandé aux enfants de me dire quels chants

nous avions vu ensemble la première fois.

Groupe 1 Groupe 2

Les enfants pouvaient me dire quels

chants ils avaient appris et les chanter.

Les enfants ont eu besoin des

illustrations sur les cartes afin de me les

montrer. Ils ne savaient plus chanter les

différentes chansons.

Pour cette séance, j’ai apporté la boite à mots et avant chaque chanson, j’ai

étalé les cartes devant moi. Pour le premier groupe, je mis tous les mots de la

chanson ainsi que des intrus. Tandis que pour le deuxième groupe, j’ai disposé

uniquement les mots du chant.

J’ai donc chanté les chansons déjà vues avec les enfants en y ajoutant des

gestes afin de les aider à mémoriser les paroles grâce à la visualisation de certains

mots.

Lorsque nous avons chanté la chanson avec les gestes et que tous les enfants

l’avaient bien en tête, je leur demandais de me dire à quoi correspondaient les mots.

Pour le retour sur l’activité, j’ai demandé à chaque enfant de me dire un ou

deux mots qu’il avait appris pendant la séance.

Observation de la séance n°2 :

Groupe 1 Groupe 2

Les enfants se souvenaient des

différentes chansons apprises lors de la

séance précédente

Ils ont travaillé leur mémoire afin de

pouvoir les chanter tous ensemble

Chaque enfant a repéré les mots qu’il ne

connaissait pas afin de les mettre dans

son référentiel.

Les enfants se souvenaient des chants

appris grâce aux différentes cartes

Chacun d’entre eux chantait et apprenait

les chansons à leur rythme

Chaque enfant a complété son

référentiel par trois ou quatre mots.

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Lors de cette séance, j’ai voulu que chaque enfant comprenne les différentes

chansons, par les gestes mais aussi par le référentiel.

Je leur ai demandé de construire leur propre référentiel afin de garder une trace

des mots qu’ils avaient appris avec leur image mentale, le mot écrit et l’image du

référentiel de la classe.

Séance n°3 :

Lors de la troisième séance, j’ai commencé par demander aux enfants s’ils se

souvenaient des mots qu’ils avaient mis dans leur référentiel.

Groupe 1 Groupe 2

Les enfants se souvenaient des

chansons dans lesquelles ils pouvaient

retrouver les mots présents dans leur

référentiel.

S. a alors commencé à chanter la

chanson afin de retrouver le mot qu’il

cherchait.

T. se souvenait de tous les mots qu’il

avait mis dans son référentiel.

Al. se souvenait de 2 mots sur les 3 car

elle les a réutilisé en classe.

Les mots présents dans les référentiels

des enfants étaient des mots qu’ils

avaient l’occasion d’entendre souvent

lors des préambules car il s’agissait des

mots comme « le soleil » « la pluie »

Les enfants les ont, pour une grande

majorité, mémorisés.

Grâce à cela, les enfants participaient

beaucoup plus lorsqu’ils devaient faire la

météo car ils étaient capables de dire s’il

y avait du soleil ou s’il pleuvait.

J’ai alors continué en chantant les chansons qu’ils connaissaient en ne disant

pas le mot mais en montrant l’image afin de savoir quels mots ils ne connaissaient

pas.

Avec le premier groupe, j’ai été plus loin dans l’exercice en leur demandant

des synonymes de certains mots. J’ai commencé par leur expliqué ce qu’était un

« synonyme » et je leur ai donné des exemples. Nous avons alors ajouté des

synonymes au référentiel.

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Observation de la séance n°3 :

Groupe 1 Groupe 2

Les enfants se sont montrés attentifs et

curieux tout au long de la séance, ils

avaient envie d’apprendre de nouveaux

mots et de pouvoir les apprendre au

deuxième groupe lors des moments de

jeux libres.

Chaque enfant était fier de dire les mots

qu’il connaissait et qu’il avait retenus

Ils se montraient impatients lorsque je

demandais de me dire ce que

représentais une image, ils voulaient

tous le dire.

Séance n°4 :

Pour cette dernière séance, j’ai proposé aux enfants d’essayer de remettre les

images dans l’ordre de la chanson. Il s’agit d’une proposition de quatre enfants qui,

durant un moment de jeux libres, ont commencé à chanter chaque chanson afin de

remettre les cartes dans l’ordre.

Il y avait trois enfants du premier groupe et un enfant du second. Ceux-ci ont

voulu l’expliquer aux autres afin de le faire tous ensemble. Chacun dans leur groupe,

les enfants ont pris la parole afin d’expliquer les consignes.

Dans le premier groupe, la consigne suffisait mais dans le second, j’ai demandé

à l’enfant de montrer un exemple afin d’être certain que tout le monde ait compris.

Tous les enfants se sont pris au jeu et ont réalisé l’exercice en collaborant. Les

enfants qui connaissaient les mots aidaient ceux qui ne les connaissaient pas.

Observation de la séance n°4 :

Les enfants osaient tous prendre la parole devant les autres, ils se montraient

curieux et impatients d’en apprendre toujours plus.

Lors du petit jeu, certains enfants, que ce soit du premier ou du second

groupe, souhaitaient prendre la parole seul afin de chanter la chanson devant les

autres. Même s’ils ne connaissaient pas chaque mot par cœur, ils chantaient ce

qu’ils avaient retenus et me demandaient de l’aide s’ils ne savaient plus.

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Observations générales :

Ma maitre de stage et moi-même avons remarqué un réel changement au

niveau de la prise de parole des enfants qui ne maitrisaient pas le français et ce dès

la première séance. Certains enfants passaient par un intermédiaire pour nous faire

comprendre leurs besoins et n’osaient pas prendre la parole en français. Après ces

activités, chaque enfant a pu prendre confiance en lui.

Les enfants qui n’osaient pas parler ont osé prendre la parole, simplement en

nous appelant « Madame », en répétant les mots qu’ils avaient appris que ce soit au

moment des préambules ou à d’autres occasions et se mettait à chanter les chants

qu’ils avaient appris, non pas par petit groupe de travail, mais avec toute la classe.

Les enfants du premier groupe chantaient leurs chants, et les enfants du second

essayaient de les apprendre et vis-versa.

Lors du dernier jour de stage, un groupe de cinq enfants a pris les mots du

référentiel de la classe et a commencé à les étaler. Certains enfants sont allés voir

ce qu’ils étaient occupés de faire. Un enfant a alors commencé à chanter une

chanson et d’autres sont partis vers les illustrations afin de retrouver les mots que le

premier disait.

Il y avait des enfants des deux groupes, ce qui a permis à chacun d’entre eux

d’apprendre du nouveau vocabulaire. J’y ai alors vu un lien avec ce qu’Alvarez

(2016, p85) a écrit : « Les enfants échangent leurs expériences et leurs

connaissances, de manière naturelle, progressive et adaptée. Ils s’enseignent et se

placent naturellement en position d’apprentissage sans même s’en rendre compte ».

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Conclusion

Ce stage fut pour moi une occasion unique de pouvoir prendre le temps avec

chaque enfant de la classe de créer un apprentissage. En effet, j’ai réellement pu

faire de la différenciation et m’adapter à chaque niveau car il s’agissait d’une petite

classe et que j’étais en cotitulariat. J’ai donc pu concevoir des liens avec les enfants

et petit à petit les amener dans un climat de confiance où ils pouvaient s’épanouir et

faire des essais-erreurs sans avoir peur de se tromper. Il s’agit là, pour moi, d’une

étape nécessaire afin de réaliser un bon apprentissage.

Après avoir atteint ce climat, j’ai réellement pu entrer dans l’apprentissage de la

langue de manière ludique en utilisant le chant. J’ai donc pu mieux observer chaque

enfant car ils étaient par groupes de six ou sept maximum.

Pour répondre à ma question : « En quoi l’apprentissage de chansons permet

l’enrichissement du vocabulaire des enfants qui ne maitrisent pas le français en 3e

maternelle », j’ai pu en conclure que :

- Les enfants prenaient du plaisir, ils étaient demandeurs pour chanter et

partager ce qu’ils avaient appris avec leurs camarades.

- Suite au climat que j’ai réussi à installer, les enfants n’avaient plus peur

d’apprendre en se trompant, ils montraient l’envie de participer et d’apprendre

les mots de la chanson afin de pouvoir chanter tout le chant.

- Suite à l’apprentissage du vocabulaire réalisé avec les chansons, les enfants

pouvaient mieux participer en classe, par exemple lors de la météo.

- Certains qui n’osaient pas s’exprimer, se sont épanouis, ont commencé à

prendre leur place et à parler devant le grand groupe.

- Afin de mieux comprendre le sens des chansons, il est important d’amener un

référentiel, de faire des gestes, etc.

- Lors de mes activités, j’ai pris la décision de travailler à chaque fois sur les

mêmes chants afin que les enfants puissent mémoriser à l’aide de la

répétition. Cette mémorisation était nécessaire non seulement pour apprendre

le chant mais aussi pour se souvenir des différents mots que les enfants

avaient appris. Ces mots étaient utiliser en classe dans les différents

moments de la vie des enfants afin qu’ils puissent avoir plusieurs exemples de

contextes dans lesquels ceux-ci pouvaient être utilisés.

- Lors de mes recherches, je me suis rendue compte que les aires du cerveau

qui s’activaient lors du chant ou lors de la prise de parole étaient les mêmes et

que pour apprendre une langue, ces mêmes aires sont sollicitées mais ne

s’activent qu’à condition d’être dans une situation d’expression orale.

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Je suis bien consciente que l’apprentissage ne se fait pas seulement par le

chant mais également par toutes les petites activités qui sont faites sur le côté. Le

plus important, pour moi, n’est pas la quantité de mots que les enfants ont appris sur

ces deux semaines passées avec moi, mais que les mots puissent être assimilés à

long terme et que les enfants puissent les replacer dans différents contextes.

J’aimerais, dans ma vie professionnelle, continuer à faire des apprentissages

par le chant en y incluant la musique. J’ai pu découvrir, pendant mes recherches,

que la musique avait également des effets positifs sur les apprentissages chez les

enfants. En effet, il y a eu de nombreuses études sur ce sujet, j’aimerais donc

pouvoir aller plus loin dans ce domaine.

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Bibliographie

Ouvrages édités :

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Paquay, L. (1994). Vers un référentiel des compétences professionnelles de

l’enseignant ? In : Recherche & Formation, N°16.

Bouchard, C. & Fréchette, N. (2009). Le développement global de l’enfant de 0 à 5

ans en contextes éducatifs. Québec : Presses de l’Université du Québec.

Alvarez, C. (2016). Les lois naturelles de l’enfant. Paris : Les Arènes.

Sites internet :

Chanter. (2018). Larousse. En ligne :

http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/chanter/14641.

Chanter : synonymes. (2018). Larousse. En ligne :

www.larousse.fr/dictionnaires/francais/chanter/14641/synonyme.

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