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TROIS ANS EN 40Chaque four comportait douze creusets (nommés aussi pots). Le verre en fusion (entre 1200 et 1500 °C) était amené par des canaux jusqu’aux creusets. Pour chaque

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TROIS ANS EN 40

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ISBN : 979-10-236-0862-5

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou

reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit, est illicite et

constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

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Raymonde Pouplier-Buy

TROIS ANS EN 40

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« Le bonheur, c’est quand ce que vous pensez, ce que vous dites, et ce que vous faites, sont en harmonie. »

– Mahatma Gandhi

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Préambule

Les anecdotes autobiographiques et les événements plus graves qui composent ce récit se déroulèrent dans ma petite enfance, au cours de la dernière Guerre mondiale. Pour étayer certains faits et dates, j’ai eu recours à différents écrits se rapportant à cette période.

Je me sens investie d’un devoir de mémoire vis-à-vis de mes neveux et nièces qui ne peuvent qu’imaginer cette époque où leurs parents étaient très jeunes.

J’écris ce livre en hommage à mes parents qui ont contribué à ce que la famille supporte le moins mal possible cette triste période, et à mes frères et sœurs tous disparus aujourd’hui. Je tiens à saluer particulièrement ma sœur Andrée, de treize ans mon aînée, qui m’a aidée et vivement encouragée pour que j’écrive ces quelques lignes.

Malgré l’insouciance due à mon jeune âge, je sentais bien qu’il se passait des choses graves, mais je dois dire que je n’ai pas le souvenir d’avoir vécu cette période de ma vie comme un drame. Je n’avais rien connu d’autre : c’était pour moi une vie pleine d’imprévus et de sensations, et, comme presque tous les enfants, je ne pensais pas à la mort. J’étais la benjamine de la famille. J’étais confrontée à la violence, mais je me sentais

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sous la protection de mes parents et de mes frères et sœurs, et pas un instant je n’ai pensé qu’il pouvait arriver quelque chose d’irrémédiable.

J’étais une gosse calme, peu bavarde, qui écoutait, observait, mais posait peu de questions. Je subissais cette vie, mais n’en souffrais pas.

Le processus de la mémoire est complexe. Je pense que si certains souvenirs de cette période sont toujours présents dans mon esprit, c’est sans doute que mon cerveau enregistrait ces faits comme des événements émotionnels de forte dimension. Ils sont conservés dans une case appropriée, celle de la « mémoire durable ».

Ce n’était pas une période banale pour une petite fille. Je n’en suis pas restée traumatisée, enfin… je le pense, mais comment en être sûre dès lors que les psychologues disent que les premières années de la vie sont très importantes pour le « devenir » d’un être humain.

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PRÉSENTATION DES PERSONNES ET DES LIEUX

Connaître les lieux et les personnes qui animèrent mon enfance permet une meilleure compréhension des faits.

Je suis née en septembre 1937 dans le Berry, à Vierzon, petite ville du Cher à trente kilomètres de Bourges, préfecture de ce département.

Nous vivions dans le quartier dit « Les Forges » qui doit son nom aux forges qui y ont été implantées à la fin du xviiie siècle, point de départ de « l’industrialisation » de Vierzon-Forges. Les hauts-fourneaux arrêtèrent de fonctionner en 1863.

Avant 1937, la ville était divisée en quatre communes : Vierzon-Ville, Vierzon-Villages, Vierzon-Bourgneuf et Vierzon-Forges qui était très industrielle et donc la plus « riche » des quatre. Il y régnait une activité considérable et variée liée à la proximité du canal du Berry et à la gare d’eau qui desservait de nombreuses usines. S’y trouvaient des industries métallurgiques et de construction de matériel agricole, une tuilerie-briqueterie (forêt et gisements d’argile à faible

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distance), une tréfilerie, une pointerie, une porcelainerie, et enfin la verrerie Thouvenin près de laquelle nous habitions et qui marqua tant mon enfance. Expulsés de Lorraine par les autorités allemandes, les Thouvenin, famille de verriers, s’étaient installés à Vierzon-Forges en 1887.

La majorité des gens de ma famille travaillaient dans cette verrerie.

Arthur, mon grand-père paternel, y était graveur. Il décéda pendant la Première Guerre mondiale, en 1916, alors que mon père combattait. Marie, ma grand-mère paternelle, avait pris sa suite à la verrerie en tant que graveuse. Je l’ai à peine connue puisqu’elle décéda en 1940. Jean, mon grand-père maternel, travaillait à la composition du verre. Edgar (déclaré à l’état-civil sans « d » à la fin de son prénom), mon père, entré à la verrerie à l’âge de quinze ans, était souffleur. Le travail sans doute le plus épuisant dans la fabrication du verre, qui demande puissance respiratoire, technique et maîtrise. Edgard, mon frère aîné était tailleur et une de mes sœurs, Andrée, décoratrice.

Mon grand-père maternel, d’origine grecque, avant d’être employé à la verrerie, avait travaillé quelques années à la pointerie de Vierzon-Forges. Et auparavant pour la Société de construction des ponts transbordeurs Arnodin, d’abord à Marseille, puis à Châteauneuf-sur-Loire, dans le Loiret.

Ferdinand Arnodin, né en 1845, était un célèbre ingénieur et constructeur, considéré comme l’inventeur des ponts transbordeurs, ces ponts enjambant un fleuve, un port ou un canal pour faire passer les véhicules et les personnes d’une rive à l’autre dans une nacelle (ou transbordeur) suspendue à un chariot roulant sous le tablier du pont. Ce sont des ponts à câbles puis à haubans. On lui en doit neuf parmi les dix-huit connus au monde. Trois d’entre eux subsistent de nos jours

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dont un en France, celui de Rochefort-Martrou, en Charente-Maritime, qui fut inauguré en 1900. Classé monument historique, il est aujourd’hui en cours de restauration.

C’est à Marseille en 1906 que Jean, mon futur grand-père, fit la connaissance de Louise, ma grand-mère maternelle, jeune veuve (son premier mari est décédé alors que maman n’avait que six mois). Elle était femme de chambre chez les Arnodin, et les suivait dans leurs déplacements.

La verrerie comprenait trois fours dont deux en activité (le troisième en réserve) qui fonctionnaient vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept.

Chaque four comportait douze creusets (nommés aussi pots). Le verre en fusion (entre 1200 et 1500 °C) était amené par des canaux jusqu’aux creusets. Pour chaque creuset, une équipe appelée « place » s’activait, composée de huit ou neuf personnes : souffleurs, cueilleur et poseur de jambe, cueilleur et poseur de pied, porteur à l’arche, coupeuse à chaud, choisisseuse… La verrerie ressemblait à une ruche et il fallait habileté, rapidité et habitude pour éviter les brûlures.

À l’activité de fabrication du verre, s’ajoutaient celles des ateliers de tailleurs, décorateurs et graveurs. La gravure à la pointe de diamant est un art dont j’admire toujours la délicatesse.

Cette verrerie était spécialisée dans la gobeleterie, mais fabriquait aussi des carafes et des articles pour les limonadiers (restaurants, cafés). À une certaine époque, on y fabriqua même des objets à usages spéciaux à destination des pharmacies et des églises. On y produisait aussi de la verrerie fine c’est-à-dire des services de table en demi-cristal taillés, gravés ou dorés. Le demi-cristal est moins riche en oxyde de plomb (entre 10 et

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24 %) que le cristal (de 30 à 40 %) qui présente un surcroît de finesse, d’éclat et de sonorité.

Pendant les temps de pause, les verriers avaient l’autorisation de fabriquer des pièces pour leur usage personnel que l’on appelait les « bousillés » (coupes à fruits, vases, paniers, cendriers). La seule restriction était que ces pièces ne pouvaient être vendues. Papa me fabriquait de jolis palets pour jouer à la marelle.

La majeure partie de la fabrication était acheminée par chemin de fer vers la clientèle. Vierzon se trouvait à un carrefour ferroviaire privilégié, au croisement des lignes Paris-Toulouse et Lyon-Nantes.

Maintenant, le travail du verre est considéré comme un « art ». À cette époque, à la « fabrication », on ne considérait pas les verriers comme des artistes, mais comme des ouvriers qui travaillaient « à la tâche » pour gagner leur vie.

Malgré la chaleur parfois insoutenable qui régnait à l’intérieur de la verrerie, malgré la dureté du travail, les verriers aimaient leur métier. Pour se donner du courage, ils chantaient, sifflaient, hurlaient parfois lorsque le rendement n’était pas bon. Je me souviens que nous les entendions de très loin. Parfois, ils faisaient le silence autour d’un siffleur plus doué que les autres et on ne percevait plus que le sifflement et le bruit des cannes contre les pots. Ils savaient aussi qu’ils avaient un patron, M. Maurice Thouvenin, et un directeur M. Victor Fournier qui les aimaient et les respectaient. C’était très important pour eux. Et il y avait réciprocité des sentiments.

Mon père, né en 1896, et Suzanne sa sœur en 1899, étaient issus d’une famille de « gens du voyage » comme ils disaient, des comédiens ambulants (dont plusieurs musiciens), tous

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apparentés qui vivaient dans des roulottes tirées par des chevaux.

Mon grand-père paternel fabriquait les décors des pièces de théâtre, ma grand-mère jouait, chantait et confectionnait les caramels et les berlingots qu’elle vendait à l’entracte. Ils animaient aussi des marionnettes. Dans les années 1900, ils étaient connus dans la région. C’était une affaire familiale qui périclita avant la guerre de 1914. C’est alors que, pour vivre, une partie de ma famille paternelle, dont mes grands-parents, fut employée à la verrerie de Vierzon-Forges.

Mon père avait reçu en héritage des dons artistiques de musicien et de dessinateur ; il faisait des dessins au fusain et jouait de la clarinette. Il faisait partie de l’ « Harmonie », un orchestre d’instruments à vent, de Vierzon-Forges. Cette vie d’aventure que mon père avait vécue enfant et qu’il nous décrivait nous fascinait, ma sœur Andrée et moi, et nous faisait rêver. Nous aimions penser qu’en raison d’un certain atavisme, nous étions douées « pour les planches ».

La seule survivante de cette vie errante était une cousine Marie-Louise, qui avait rencontré « sur le voyage » un nomade qu’elle avait épousé. Elle vendait des paniers en osier que son mari fabriquait et diverses babioles : roses en papier hostie, fil, élastique pour culottes. Je la trouvais belle, les cheveux bruns toujours coiffés en chignon, les yeux bleus « ceux de la famille », comme elle disait. Par contre, elle dégageait « une odeur particulière » qui faisait que je n’aimais pas trop l’embrasser. Ils étaient devenus sédentaires, mais vivaient toujours dans des roulottes à Vierzon, et avaient beaucoup d’enfants.

Je me souviens étant petite, avoir joué « à la dame » parée d’une cape en taffetas vert, décorée de feuilles en velours

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blanc et paillettes ; c’était un vestige des jours fastes du théâtre ambulant de mes grands-parents.

J’étais la cadette d’une famille de cinq enfants.

Josette, ma sœur aînée était née en 1921 et vivait chez mes grands-parents maternels ; Edgard, mon frère aîné, en 1922 ; Andrée, en 1924 ; Fernand que nous avons toujours appelé Michel, son second prénom, né en 1935, était de deux ans mon aîné.

Maman, prénommée Fernande, enfant unique, qui avait vu le jour en 1900, était une petite bonne femme d’un mètre cinquante, courageuse et énergique. Elle était très jolie, blonde au teint mat avec des yeux verts, mais ses cheveux ont grisonné alors qu’elle était encore très jeune, de sorte que j’ai surtout le souvenir d’une maman aux cheveux gris. À quatre-vingts ans, elle était toute blanche, mais avait conservé un teint frais et sa joie de vivre.

Nous logions rue Étienne-Dolet, au premier étage d’un bâtiment, qui avait été construit vers 1880 pour loger une cinquantaine d’enfants de l’Assistance publique employés par la verrerie. Il y avait alors un réfectoire, un dortoir et une école où les enfants y étaient instruits deux heures par jour.

La partie dortoir avait été transformée en appartements situés de part et d’autre d’un immense couloir ; enfin à moi paraissait-il immense, sans doute parce qu’il était très étroit. Nous y accédions par un escalier métallique que j’ai dévalé plusieurs fois. Aïe le coccyx !

Des locataires, presque tous des ouvriers de la verrerie, se partageaient donc ce bâtiment. Il y avait une grande cour ombragée par des acacias centenaires qui embaumaient lorsqu’ils étaient en fleur. C’est dans cette cour que les enfants jouaient. Le rez-de-chaussée était occupé par une coopérative

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ouvrière et par l’infirmerie de la verrerie qui allait abriter, en 1940, un régiment de soldats français qui avait fui devant l’envahisseur – beaucoup d’entre eux furent tués avant d’avoir pu traverser le Cher. Ils nous avaient laissé, au moment de leur départ, une adorable petite chienne du nom de « Mizout ».

Une esplanade d’environ deux mille mètres carrés séparait l’usine de la maison. Nous y accédions par une entrée fermée par un portail et surveillée par un concierge. Une partie de cette vaste enceinte était occupée par plusieurs maisons : celles des cadres supérieurs, dont le directeur M. Fournier, et celles de tout le personnel de maison (jardiniers, cuisinière, femme de chambre, etc.). Tout près, se trouvait la demeure bourgeoise de la famille Thouvenin, que nous appelions « le Château ».

À deux cents mètres de là, s’étendait le canal du Berry (canal latéral à la Loire inauguré en 1830 et déclassé en 1955). La verrerie était judicieusement située pour que les péniches puissent acheminer jusque dans l’usine, charbon, sablon, soude, chaux, etc. nécessaires à la fabrication du verre.

Jusque vers les années 1950, des péniches circulaient sur le canal. Elles étaient tirées le long du chemin de halage par des ânes et lorsque les péniches passaient sous le pont qui enjambait le canal, les mariniers devaient dételer les bêtes et tirer la péniche avec des cordes. C’était toujours une distraction pour les gamins du quartier d’observer la manœuvre. Je me souviens que j’étais en admiration devant l’agilité avec laquelle les mariniers couraient sur le bord étroit de la péniche sans tomber à l’eau.

Parallèle au canal, coulait la rivière l’Yèvre enjambée par le « pont Jaune » dont je vais vous parler plus loin.

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Entre l’Yèvre et le canal se trouvait Le Châlet hôtel-restaurant exploité par la famille Caillat.

À l’opposé, à même distance, il y avait la ligne de chemin de fer Vierzon-Bourges, et la petite gare de Vierzon-Forges.

Je ne peux pas ne pas vous parler de la « rue des Ponts », située dans Vierzon-Centre (approximativement à trois kilomètres de chez nous). Comme son nom l’indique, elle comprend trois ponts construits au xviiie siècle qui furent le théâtre d’événements graves à partir de 1940 : un premier pont qui enjambe l’Yèvre et le canal du Berry, et les deux autres sur le Cher de part et d’autre de l’île Saint-Esprit.

Quand j’en eus l’âge, j’empruntais les berges du Canal à pied ou à bicyclette, pour me rendre au centre-ville qui était très commerçant : « Nouvelles Galeries », « Monoprix » (le premier Monoprix a ouvert à Rouen en 1932), cinémas, et de nombreux magasins rue de la République. L’expression courante était « faire la rue Neuve » qui se trouve être le premier nom de la rue de la République. Le nom complet était rue Neuve-des-Capucins.

La gare ferroviaire de Vierzon se trouvait à environ quatre kilomètres de la maison.

C’est dans une ambiance familiale et paisible que j’ai vécu les premières années de ma vie jusqu’en 1939.

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Verrerie de Vierzon-Forges

Hôtel-restaurant « le Châlet »

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1914 : Papa et ses parents

16 avril 1921 : mes parents le jour de leur mariage

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