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Campagne Soins de santé plus sécuritaires maintenant! Mars 2008 Guide pratique : Réduction du Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline 1 Trousse En avant! Les organismes résistants aux antibiotiques : le SARM Guide pratique Soins de santé plus sécuritaires maintenant! Nous vous invitons à vous joindre à la campagne Soins de santé plus sécuritaires maintenant! (SSPSM) et à la campagne québécoise Ensemble améliorons la prestation sécuritaire des soins de santé! EAPSSS 1 afin de contribuer à l’amélioration de la qualité du système de soins de santé au Canada. Ce sont deux campagnes qui aident les organisations canadiennes de soins de santé à améliorer la sécurité des patients et des résidents grâce à des méthodes d’amélioration de la qualité visant à intégrer dans la prestation des soins aux patients et aux résidents des données probantes et des pratiques exemplaires. Les campagnes bénéficient du soutien de l’Institute for Healthcare Improvement (IHI) et est modelée sur la campagne 100,000 Lives (maintenant 5 million Lives) de l’IHI. Pour plus de détails sur le SARM et sur la façon d’adhérer à la campagne SSPSM ou d’accéder à d’autres ressources, comme de la documentation, des personnes-ressources et d’autres outils, visitez notre site Web à : http://soinsplussécuritairesmaintenant.ca ou www.chumontreal.qc.ca pour la campagne EAPSSS Les stratégies portant sur la sécurité des patients sont décrites dans les trousses En Avant!, modelées sur celles de la campagne 100,000 Lives (maintenant 5 million Lives) de l’Institute for Healthcare Improvement (IHI). Les trousses En avant! ont été conçues pour que vos équipes et vos cliniciens puissent adopter une approche dynamique à l’égard de l’amélioration des soins de santé, et elles constituent une base solide pour aller de l’avant. Bien que ces trousses et celles de la campagne de l’IHI soient similaires, il est à noter que certaines d’entre elles comportent des différences importantes, plus particulièrement dans le contenu des stratégies et les mesures qui s’y rattachent. Ces différences sont clairement indiquées dans le texte des trousses SSPSM et sur le site internet de la campagne SSPSM. 1 Les deux campagnes poursuivent les mêmes objectifs et ont recours aux mêmes méthodologies. Dans cette trousse toutes les mentions à la campagne SSPSM s’adressent aussi à la campagne québécoise EAPSSS.

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Trousse En avant!

Les organismes résistants aux antibiotiques : le SARM

Guide pratique Soins de santé plus sécuritaires maintenant! Nous vous invitons à vous joindre à la campagne Soins de santé plus sécuritaires maintenant! (SSPSM) et à la campagne québécoise Ensemble améliorons la prestation sécuritaire des soins de santé! EAPSSS1afin de contribuer à l’amélioration de la qualité du système de soins de santé au Canada. Ce sont deux campagnes qui aident les organisations canadiennes de soins de santé à améliorer la sécurité des patients et des résidents grâce à des méthodes d’amélioration de la qualité visant à intégrer dans la prestation des soins aux patients et aux résidents des données probantes et des pratiques exemplaires. Les campagnes bénéficient du soutien de l’Institute for Healthcare Improvement (IHI) et est modelée sur la campagne 100,000 Lives (maintenant 5 million Lives) de l’IHI. Pour plus de détails sur le SARM et sur la façon d’adhérer à la campagne SSPSM ou d’accéder à d’autres ressources, comme de la documentation, des personnes-ressources et d’autres outils, visitez notre site Web à : http://soinsplussécuritairesmaintenant.ca ou www.chumontreal.qc.ca pour la campagne EAPSSS Les stratégies portant sur la sécurité des patients sont décrites dans les trousses En Avant!, modelées sur celles de la campagne 100,000 Lives (maintenant 5 million Lives) de l’Institute for Healthcare Improvement (IHI). Les trousses En avant! ont été conçues pour que vos équipes et vos cliniciens puissent adopter une approche dynamique à l’égard de l’amélioration des soins de santé, et elles constituent une base solide pour aller de l’avant. Bien que ces trousses et celles de la campagne de l’IHI soient similaires, il est à noter que certaines d’entre elles comportent des différences importantes, plus particulièrement dans le contenu des stratégies et les mesures qui s’y rattachent. Ces différences sont clairement indiquées dans le texte des trousses SSPSM et sur le site internet de la campagne SSPSM.

1 Les deux campagnes poursuivent les mêmes objectifs et ont recours aux mêmes méthodologies. Dans cette trousse toutes les mentions à la campagne SSPSM s’adressent aussi à la campagne québécoise EAPSSS.

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L’information contenue dans les trousses En avant! est basée sur l’état actuel des connaissances. En raison de la nature dynamique de cette campagne, de nouvelles données probantes pourraient influer sur l’adaptation de la trousse à l’avenir. Cette trousse a été conçue en février 2008. Nous restons ouverts à la consultation pour en améliorer le contenu, car c’est ensemble que nous arriverons à obtenir des soins de santé plus sécuritaires au Canada. Remarque : La campagne québécoise Ensemble, améliorons la prestation sécuritaire des soins de santé! travaille en étroite collaboration avec la campagne SSPSM. Les trousses utilisées pour chacune des six stratégies ciblées sont identiques pour les deux campagnes.

Ce document est du domaine public et peut être utilisé et réimprimé sans autorisation, pourvu que les renvois appropriés soient faits à la campagne SSPSM!

Soins de santé plus sécuritaires maintenant! Mars 2008 Guide pratique : Réduction du Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline Remerciements Des spécialistes cliniques de partout au pays, l’Association pour la prévention des infections à l’hôpital et dans la communauté - Canada (CHICA) et l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) ont contribué à la rédaction de cette Trousse En Avant! sur le SARM pour la campagne Soins de santé plus sécuritaires maintenant! (SSPSM).

Cette trousse sur le SARM a été préparée avec le soutien de l’Institut canadien pour la sécurité des patients et contient du matériel, des documents et des données basés sur l’expérience dans des établissements au Canada et à l’étranger. De plus, nous aimerions souligner les suggestions et contributions des membres suivants :

Partenaires du SARM Nom Position Établissement

Elizabeth Bryce Professeure clinicienne à l’UBC et directrice médicale régionale, Infection Control Vancouver Coastal Acute

Hôpital général de Vancouver

Andrew Simor Chef, département de microbiologie et de la division des maladies infectieuses Co-président, Programme canadien de surveillance des infections nosocomiales

Sunnybrook Health Sciences Centre PCSIN

Dick Zoutman Directeur médical, services de contrôle des infections Professeur et président des divisions de microbiologie médicale et des maladies infectieuses Directeur médical

Kingston General Hospital Université Queen’s et hôpitaux universitaires, Kingston CHICA

Jim Hutchinson Directeur, Service de contrôle des infections Président, Comités canadiens sur la résistance aux antibiotiques

Health Care Corp. de St. John’s

Lynn Johnston Directrice, Division des maladies infectieuses

QEll Health Sciences Centre

Michael Mulvey Chef, Résistance antimicrobienne et infections nosocomiales

Laboratoire national de microbiologie, Agence de la santé publique du Canada

Joanne Laalo Présidente en exercice

Association pour la prévention des infections à l’hôpital et dans la communauté - Canada

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Shirley Paton Chef, Division des infections nosocomiales Agence de la santé publique du Canada

Nora Boyd Membre du conseil, CHICA Présidente, Comité canadien sur la résistance aux antibiotiques

London, Ontario

Michael Gardam Directeur médical, Prévention et contrôle des infections Directeur médical, clinique de tuberculose Chef, Stratégie sur le SARM – SSPSM!

University Health Network, Toronto

Tanis Rollefstad Conseiller en matière de sécurité et d’amélioration Synapse de l’Ouest

Soins de santé plus sécuritaires maintenant!, Saskatchewan

Dannie Currie Conseiller en matière de sécurité et d’amélioration Synapse de l’Atlantique

Soins de santé plus sécuritaires maintenant!, Nouvelle-Écosse

Wendy Runge Praticienne en contrôle des infections Région sanitaire de Calgary, Alberta

Virginia Flintoft Chef de projet, Équipe responsable des mesures

Université de Toronto et Soins de santé plus sécuritaires maintenant!

Marlies van Dijk Conseillère, Stratégie sur le SARM, chef de la synapse de l’Ouest

Soins de santé plus sécuritaires maintenant!, Alberta

Phyllis Stoffman Consultant Vancouver

L’institut canadien pour la sécurité des patients (ICSP) a contribué un soutien financier et non financier aux Trousses En Avant ! de la campagne SSPSM.

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Table des matières SOMMAIRE ......................................................................................................................7 INTRODUCTION...............................................................................................................9

Le problème – Le SARM associé aux soins de santé est en progression ....................9 Un mot sur le SARM acquis dans la collectivité..........................................................11 Éléments clés de la trousse En avant! ........................................................................12 Pratiques courantes sans égard au diagnostic ...........................................................12 Leadership ..................................................................................................................13

HYGIÈNE DES MAINS...................................................................................................16 La première des cinq composantes clés pour réduire les infections au SARM ..........16 Mesures pour la campagne Soins de santé plus sécuritaires maintenant! .................18

NETTOYAGE DE L’ENVIRONNEMENT........................................................................20 La deuxième des cinq composantes clés pour réduire les infections au SARM.........20 Nettoyage et désinfection............................................................................................21

INSTAURATION DE PRÉCAUTIONS LORS DES CONTACTS ...................................23 La troisième des cinq composantes clés pour réduire les infections au SARM..........23 Mesures pour la campagne Soins de santé plus sécuritaires maintenant! .................27

DÉPISTAGE ACTIF de colonisation asymptomatique par le SARM lors de l’admission ....................................................................................................................29

La quatrième des cinq composantes clés pour réduire les infections au SARM.........29 Les coûts des cultures de dépistage actif ...................................................................32 Le dépistage : Où, quand et qui? ................................................................................33 Tests rapides...............................................................................................................34 Mesures pour la campagne Soins de santé plus sécuritaires maintenant! .................35

SURVEILLANCE des infections associées aux soins de santé................................36 La cinquième des cinq composantes pour réduire les infections aux SARM..............36 Mesures pour la campagne Soins de santé plus sécuritaires maintenant! .................37

ENTREPRENDRE la mise en œuvre des stratégies SARM dans votre établissement ou unité ..........................................................................................................................40

Obtenir l’engagement de la direction ..........................................................................40 Former une équipe interdisciplinaire ...........................................................................41 Utiliser le modèle d’amélioration pour accélérer le changement.................................42 Étapes du cycle PEÉA ................................................................................................46 Mettre en oeuvre les changements.............................................................................47 Étendre les changements à d’autres unités ou organisations.....................................48 Communications .........................................................................................................49 DÉVIANCE POSITIVE– Qu’est-ce?............................................................................51 Mesurer le succès de la stratégie sur le SARM ..........................................................51

CONSEILS SUR LA PRISE DE MESURES...................................................................52 Représentez les données sur une graphique chronologique......................................52 Visez l’utilité et non la perfection.................................................................................52 Soumission des données à la campagne SSPSM!.....................................................53

ANNEXE A......................................................................................................................54 ANNEXE A......................................................................................................................55 ANNEXE B......................................................................................................................57

Soins de longue durée ................................................................................................60 ANNEXE C......................................................................................................................63 ANNEXE D......................................................................................................................66 ANNEXE E......................................................................................................................67 ANNEXE F......................................................................................................................69

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ANNEXE G .....................................................................................................................71 ANNEXE H......................................................................................................................72 ANNEXE I .......................................................................................................................75 ANNEXE J ......................................................................................................................77 ANNEXE M .....................................................................................................................79 ANNEXE N......................................................................................................................80 ANNEXE O .....................................................................................................................86

1.0 Disponibilité des produits d’hygiène des mains exprimée en % – Conformité à l’Ensemble – Description technique ............................................................................88 2.0 Pourcentage du personnel soignant utilisant la technique appropriée d’hygiène des mains – description technique..............................................................................92 3.0 Réduction du délai moyen d’instauration de précautions à prendre lors des contacts avec des patients dont la contamination par le SARM est connue ou probable au moment de l’admission – Description technique.....................................95 4.0 Réduction du délai moyen entre la confirmation par le laboratoire de la présence de SARM et l’instauration de précautions à prendre lors de contacts avec les patients dont la colonisation ou l’infection par le SARM a été identifiée grâce au dépistage systématique à l’admission – Description technique...................................................98 5.0 Dépistage actif à l’admission des patients asymptomatiques colonisés par le SARM par 1000 admissions – Description technique ...............................................102 6.0 Incidence des infections au Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) associées aux soins de santé par 1000 jours-patients – Description technique..................................................................................................................................105 7.0 Infection sanguine associée aux soins de santé causée par le SARM par 1000 *jours-patients – Description technique.....................................................................109

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SOMMAIRE

Cette Trousse En Avant! sur le SARM de la campagne Soins de santé plus sécuritaires maintenant! (SSPSM!) est un guide étape par étape visant à aider les établissements de santé du Canada à mettre en oeuvre des stratégies basées sur l’expérience clinique afin de contrôler, de réduire et de prévenir les infections au SARM au moyen de méthodes d’amélioration de la qualité.

Cette trousse a été conçue à l’intention de tous les établissements dans le continuum des soins de santé, y compris les établissements de soins de longue durée et les hôpitaux communautaires. Veuillez vous reporter aux exemples sur la façon d’utiliser la trousse dans ces milieux (Annexe B et Annexe J).

Comment peut-on prévenir le SARM? La trousse En avant! propose cinq stratégies de contrôle des infections fondées sur l’expérience clinique qui sont à la base de la réduction de la propagation du SARM :

1. Un programme efficace d’hygiène des mains bénéficiant du soutien enthousiaste de la direction afin de s’assurer que les travailleurs de la santé disposent des outils dont ils ont besoin pour avoir une bonne hygiène des mains.

2. Un nettoyage et une désinfection systématiques de l’environnement et de l’équipement de soins;

3. L’instauration de précautions lors des contacts avec tout patient infecté ou colonisé par le SARM;

4. Des cultures sélectionnées de dépistage du SARM lors de l’admission et à d’autres moments pendant l’hospitalisation, si cela est indiqué, afin de détecter les colonisations asymptomatiques au SARM; et

5. La surveillance d’importantes infections cliniques au SARM résultant directement de soins de santé.

La trousse En avant! suggère que chaque établissement fasse une évaluation initiale des taux d’incidence de colonisation ou d’infection par le SARM en revoyant les rapports de laboratoire sur les isolats de SARM et tous les documents relatifs à la surveillance du SARM. Ces données cliniques aideront à orienter l’attribution des ressources et le choix des stratégies appropriées pour opitmiser la prévention, le contrôle et la réduction du SARM. Par exemple, les grands hôpitaux où des taux élevés de SARM sont endémiques peuvent décider de cibler des programmes à haut risque (unités de soins intensifs, de chirurgie cardiaque, de médecine générale et de greffe). Les établissements qui ne sont pas aux prises avec des taux élevés de colonisation ou d’infection par le SARM peuvent choisir de privilégier les trois premières composantes de la trousse pour maintenir leurs faibles taux d’infection. (Annexe B et Annexe J). Il est toutefois plus probable que les établissements doivent mettre en œuvre les cinq composantes s’ils veulent influencer positivement le taux de colonisation ou d’infection associée au SARM dans leur organisation. Aucune des stratégies ne peut être couronnée de succès sans un changement de culture institutionnelle. Habituellement, le plus grand obstacle auquel les programmes de prévention et de contrôle des infections se heurtent n’est pas le manque de

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connaissances, mais plutôt l’incapacité d’utiliser ces connaissances pour faire les changements sociaux et comportementaux qui s’imposent dans le cadre d’organisations complexes de soins de santé. De plus, les équipes manquent souvent du soutien de leurs établissements favorisant une organisation du travail efficace et un milieu « propices » à l’adoption par le personnel soignant et de soutien des comportements souhaités : les travailleurs de la santé ne peuvent pas avoir une bonne hygiène des mains à moins qu’on leur fournisse un rince-mains à base d’alcool et des éviers pour se laver les mains dans les aires de soins aux patients. Les programmes de prévention et de contrôle des infections ne peuvent à eux seuls provoquer ces changements : pour être couronnées de succès, toutes les composantes des stratégies doivent bénéficier du soutien de la direction et du personnel. Les trois premières composantes de la stratégie présentée dans cette trousse En avant!, soit l’hygiène des mains, le nettoyage et la désinfection de l’environnement et l’instauration de précautions lors des contacts avec les patients colonisés ou infectés par le SARM visent à briser la chaîne d’infection.

Les deux dernières composantes, soit le dépistage du SARM et la surveillance en laboratoire des infections au SARM, permettent de calculer les taux d’infection. Les mesures à soumettre à l’équipe responsable des mesures de la campagne Soins de santé plus sécuritaires maintenant! sont les suivantes :

Produit d’hygiène des mains (feuille de travail 1.0)

Surveillance des pratiques d’hygiène des mains (feuille de travail 2.0)

Réduction du délai moyen d’instauration de précautions à prendre lors des contacts avec des patients dont la contamination par le SARM est connue ou probable au moment de l’admission (feuille de travail 3.0) Réduction du délai moyen entre la confirmation par le laboratoire de la présence de SARM et l’instauration de précautions à prendre lors de contacts avec les patients dont la colonisation ou l’infection par le SARM a été identifiée grâce au dépistage systématique à l’admission (feuille de travail 4.0) Dépistage actif à l’admission des patients asymptomatiques colonisés par le SARM par 1000 admissions (feuille de travail 5.0) Incidence des infections au Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) associées aux soins de santé par 1000 jours-patients (feuille de travail 6.0) Infection sanguine associée aux soins de santé causée par le SARM par 1000 jours-patients (feuille de travail 7.0) * Soins de santé plus sécuritaires maintenant! ne recueillera pas de mesures mensuelles sur le nettoyage de l’environnement.

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INTRODUCTION

Cette trousse En avant! sur le SARM de la campagne Soins de santé plus sécuritaires maintenant (SSPSM) est un guide étape par étape visant à aider les établissements dans tout le continuum des soins de santé du Canada à mettre en œuvre des stratégies fondées sur l’expérience clinique qui contribueront à prévenir, à réduire ou à contrôler les infections au SARM au moyen de méthodes d’amélioration de la qualité.

À l’heure actuelle, le SARM est une importante cause d’infections dans les établissements de soins de santé du Canada. C’est la raison pour laquelle la campagne SSPSM! a décidé de faire de la réduction du SARM l’une de ses grandes priorités. Des stratégies du même genre pourraient être entreprises dans l’avenir contre le Clostridium difficile et les entérocoques résistants à la vancomycine (ERV).

Cette trousse En avant! fournira :

1. Un cadre pour aider les institutions de soins actifs et non actifs à réduire de manière significative les taux d’infection au SARM ou à maintenir des taux peu élevés de ces mêmes infections en mettant en œuvre au moins trois des composantes de la stratégie dans ce guide; et

2. Des outils pour les aider à exercer une surveillance continue des mesures du processus et des résultats afin d’aider les établissements de soins de santé à évaluer l’efficacité de ces stratégies.

Le problème – Le SARM associé aux soins de santé est en progression

Un ORA est un microorganisme qui a développé une résistance à l’action de plusieurs agents antimicrobiens, et qui a une importance clinique ou épidémiologique particulière2. Le SARM désigne des lignées de S. aureus qui sont résistantes à toute la classe des antibiotiques bêta-lactamines, comme la pénicilline, les pénicillines résistantes à la pénicillinase (p. ex. la cloxacilline) et les céphalosporines3. Entre 1995 et 2006, le taux de SARM dans les hôpitaux canadiens a augmenté de 0,46 à 8,04 par 1000 admissions4.

Les infections associées aux soins de santé sont une cause majeure de maladie et de décès. Les infections causées par le SARM sont particulièrement problématiques. Comparées aux infections aux staphylocoques met-s, elles sont plus létales. En 2005, un patient sur 20 (5 %) traité pour le SARM dans les hôpitaux américains est décédé. Un grand nombre de ces patients étaient âgés ou présentaient d’autres facteurs de risque. Le taux de mortalité des patients hospitalisés souffrant de SARM est plus élevé que celui (4 %) des patients hospitalisés atteints de tuberculose, une autre maladie potentiellement mortelle5.

2 Ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l’Ontario/Division de santé publique/Comité consultatif provincial des maladies infectieuses, Toronto,

Canada, Best Practices for Infection Prevention & Control of Resistant Staphylococcus aureus and Enterococci March 2007

3 Ibid.

4 Données PCSIN, 2007 5 Agency for Healthcare Research and Quality (AHRQ), Rockville, Maryland, afffiché le 12/04/2007

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On a identifié un certain nombre de facteurs qui augmentent les risques de colonisation ou d’infection par le SARM, notamment6,7 :

• un âge avancé;

• l’admission dans une unité de soins intensifs;

• un séjour prolongé dans une unité de soins de courte durée;

• des hospitalisations passées ou récurrentes;

• des interventions invasives;

• la présence d’appareils à demeure (sondes d’accès de dialyse, cathéters intravasculaires, sonde urinaire, tube endotrachéal ou canule de trachéostomie, sonde d’alimentation de gastrostomie ou jéjunostomie);

• l’utilisation récurrente d’antibiotiques;

• la présence d’une plaie chirurgicale, de plaies de lit ou d’autres plaies chroniques;

• le contact avec un patient colonisé ou infecté par le SARM souffrant de lésions cutanées ou de blessures suintantes qui n’étaient pas recouvertes de pansements ou dont les sécrétions respiratoires sont abondantes et incontrôlées;

• la malnutrition, l’immuno-suppression (liée à l’âge ou aux médicaments ou les deux), les maladies chroniques (diabète); et

• l’affaiblissement ou l’alitement des patients exigeant beaucoup de soins pratiques (grands brûlés, autres traumatisés).

La réduction des infections au SARM pourrait aussi contribuer à la réduction des ERV et des organismes résistants aux antibiotiques bêta-lactamases à large spectre, car plusieurs des mesures de contrôle sont semblables8. L’intense traitement antibiotique utilisé contre le SARM, les ERV et les autres pathogènes résistants aux antibiotiques initie un cercle vicieux en prédisposant les patients atteints à la colonisation ou à l’infection par d’autres organismes résistants aux antibiotiques.

Nous savons comment contrôler le SARM; cependant, il y a un abîme entre savoir le faire et mettre ce savoir en pratique d’une manière uniforme et fiable. Les hôpitaux (établissements de soins de santé) qui sont en train de gagner la guerre contre le SARM utilisent des méthodes nouvelles, novatrices et créatives qui mettent à contribution toute la communauté hospitalière, du personnel de première ligne aux membres de la direction en passant par les chirurgiens et les patients et leur famille. 6 The evolution of methicillin-resistant Staphylococcus aureus in Canadian hospitals: 5 years of national surveillance, CMAJ • 10 juillet 2001; 165 (1)© 2001

Andrew E. Simor*, Marianna Ofner-Agostini, Elizabeth Bryce¶, Karen Green**, Allison McGeer**, Michael Mulvey, Shirley Paton et le Programme canadien de

surveillance des infections nosocomiales, Santé Canada

7 Boyce JM, Update on resistant Staphylococcus aureus infections, Clinical Updates in Infectious Diseases , juin 2003.

8 Management of Multidrug-Resistant Organisms in Healthcare Settings, 2006. Healthcare Infection Control Practices Advisory Committee (HICPAC).

http://www.cdc.gov/ncidod/dhqp/pdf/ar/mdroGuideline2006.pdf

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Il est possible de contrôler le SARM. Dans les années 70, le SARM comptait pour 30 % des infections de S. aureus associées aux hôpitaux au Danemark, en Finlande et aux Pays-Bas. De nos jours, le taux de prévalence des infections nocosomiales au SARM dans ces pays est inférieur à un pour cent.9 Pour contrôler le SARM, il faut gagner l’adhésion de tous : travailleurs de la santé, haute direction, patients, résidents, familles. Le SARM est un problème démocratique, en ce sens que sa propagation est l’œuvre de toutes les personnes qui fréquentent l’hôpital. Conclusion : « la structure sociale hiérarchique qui prévaut dans les hôpitaux n’est pas idéale pour solutionner ce genre de problème. Pour lutter contre la propagation de germes, il faut un changement de culture », affirme le Dr Jon Lloyd, coordonnateur du SW Pennsylvania MRSA Prevention Collaborative10.

Un mot sur le SARM acquis dans la collectivité

On sait depuis de nombreuses années que les souches de SARM associées aux hôpitaux peuvent être propagées à l’extérieur des établissements et causer des infections dans la collectivité. Toutefois, plus récemment, on a observé l’apparition de souches de SARM différentes de celles des hôpitaux; elles se distinguent typiquement par leurs patterns de résistance aux antibiotiques et leurs facteurs de virulence. Ces souches causent fréquemment des infections cutanées invasives et des infections des tissus mous, comme des abcès. On a rapporté de nombreuses éclosions de SARM dans les collectivités nord-américaines; au Canada, le SARM acquis dans la collectivité est plus prévalent dans les provinces de l’Ouest, mais le problème prend de plus en plus d’ampleur partout au pays. Il a été démontré que, dans certains environnements, ces infections sont plus répandues dans certaines populations, comme les utilisateurs de drogues injectables et les sans-abri.

Dans la présente trousse En Avant!, le SARM associé aux soins de santé et le SARM acquis dans la collectivité sont traités de la même façon; ni l’un ni l’autre ne devrait être propagé dans les hôpitaux. L’augmentation des taux de SARM associé aux soins de santé a des conséquences pour les établissements qui n’avaient pas l’intention de mettre en œuvre le dépistage du SARM lors de l’admission ou qui font du dépistage uniquement dans le cas de patients présentant des facteurs de risque à ces infections; si on admet un patient dont la colonisation par le SARM acquis dans la collectivité n’est pas détectée et que celle-ci progresse au stade d’une infection, cette dernière sera attribuée à l’établissement.

« Nous devons changer une culture d’acceptation pour une culture d’indignation. »

Dr Jerry Zuckerman, Albert Einstein Medical Center

Philadelphie, PA

9 Muto, C. A., Jernigan, J.A., Ostrowsky, B. E., & et al. 2003, SHEA guideline for preventing nosocomial transmission of multidrug-resistant strains for

Staphylococcus aureus and Enterococcus, Infection Control and Hospital Epidemiology, vol. 24.

10 “Do What You Can, With What You Have, Where You Are. ”Plexus Institute 2007 A Quest To Eliminate MRSA At the VA Pittsburgh Healthcare System. P. 4,

A. Singh and Karen Greiner

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Cette trousse vous fournira certains outils qui vous aideront à trouver l’approche qui convient à votre milieu de travail. Nous publions les récits d’expériences réussies dans divers établissements de soins de courte durée pour vous inspirer (sur les communautés de pratique SSPSM!), en plus de présenter des études de cas comme exemples de situations dans les hôpitaux communautaires et les établissements de soins de longue durée. (Voir Annexe B.)

Éléments clés de la trousse En avant!

Les composantes clés de cette trousse En avant! sont cinq pratiques de prévention et de contrôle fondées sur des données probantes qui sont à la base de la réduction de la propagation du SARM11,12,13,14,15,16,17,18 :

1. un programme efficicace d’hygiène des mains;

2. un nettoyage et une désinfection systématiques de l’environnement et du matériel;

3. l’instauration de précautions lors des contacts avec d’autres patients infectés ou colonisés par le SARM (exiger que les travailleurs de la santé portent des gants, des blouses d’hôpital et, parfois, des masques lorsqu’ils sont dans la chambre ou au chevet du patient);

4. des cultures sélectionnées de dépistage du SARM lors de l’admission et à d’autres moments pendant l’hospitalisation, si cela est indiqué, afin de détecter les colonisations asymptomatiques au SARM; et

5. la surveillance d’importantes infections cliniques au SARM résultant directement des soins de santé (isolats de sites stériles) y compris la déclaration régulière des taux d’infection au SARM aux deux intervenants de la santé.

Pratiques courantes sans égard au diagnostic Idéalement, tous les travailleurs de la santé devraient adopter des « pratiques reconnues » dans toutes leurs interactions avec les patients ou les résidents afin de prévenir la propagation d’organismes pathogènes d’un patient à un autre ou à d’autres intervenants de la santé. Ces pratiques reconnues devraient être appliquées lors des contacts avec tous les patients, sans égard au diagnostic, et adaptées aux particularités des patients et de leur environnement. Les pratiques reconnues incluent : une bonne hygiène des mains, le nettoyage ou la désinfection régulière de l’équipement 11 Ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l’Ontario/Division de la santé publique/Comité consultatif provincial des maladies infectieuses, Toronto,

Canada, mars 2007, Best Practices for Infection Prevention & Control of Resistant Staphylococcus aureus and Enterococci, mars 2007

12 Siegel JD, Rhinehart E, Jackson M, et al. Management of multidrug-resistant organisms in healthcare settings. Atlanta, GA: Centers for Disease Control and

Prevention Healthcare Infection Control Practices Advisory Committee; 2006; 2006.

13 Gerber SI, Jones RC, Scott MV, et al. Management of outbreaks of methicillin resistant Staphylococcus aureus infection in the neonatal intensive care unit: a

consensus statement. Infect Control Hosp Epidemiol 2006; 27: 139–145.

14 . Institute for Healthcare Improvement (IHI). Getting Started Kit: Reduce Methicillin-Resistant Staphylococcus Aureus (MRSA) Infection, How-To Guide.2007

15 Association for Professional in Infection Control and Epidemiology. A call to action: elimination of MRSA transmission [ressource en ligne]. http://www. apic.org/

16 Huang SS, Yokoe DS, Hinrichsen VL, et al. Impact of routine intensive care unit surveillance cultures and resultant barrier precautions on hospital-wide

methicillin-resistant Staphylococcus aureus bacteremia. Clin Infect Dis 2006; 43:971–978. A quasi-experimental study

17 Boyce et al. (2004). Do infection control measures work for methicillin-resistant Staphylococcus aureus? Infect Cont Hosp Epidemiol; 25(5); 395-401.

18 “Eliminating Hospital-Acquired Infections” presentation slides from Jon Lloyd, MD, FACS, from VHA’s Best Practice Symposium, September 18, 2006.

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et du mobilier des patients, ainsi que le port de gants, de masques, de lunettes de sécurité et de blouses d’hôpital. Il peut être aussi nécessaire de transférer le patient dans une chambre privée lorsqu’il existe un risque ou une probabilité élevée de contact avec du sang, des liquides organiques, des excrétions ou des sécrétions, d’éclaboussures de ces substances ou d’expositions à ces dernières. Tout le personnel devrait recevoir une formation annuelle régulière et tout le soutien nécessaire pour se conformer aux pratiques courantes. On reconnaît que la propagation d’organismes associés aux hôpitaux, comme le SARM, diminuerait considérablement si ces pratiques étaient largement suivies. En fait, certaines stratégies SSPSM contre le SARM, p. ex. l’hygiène des mains et le nettoyage et la désinfection systématiques, ne sont que des renforcements de pratiques reconnues. Ce renforcement est essentiel à la mise en oeuvre d’un nécessaire changement de culture dans les établissements de soins de santé. Leadership

Le contrôle de la propagation des organismes résistants aux antibiotiques requiert un changement de culture au niveau organisationnel. Au cours des dernières années, des campagnes d’hygiène des mains ont vu le jour tant à l’échelle locale que nationale; en revanche, la réduction correspondante des ORA n’a pas suivi. On sait que, dans le domaine des affaires, 80 % des interventions planifiées échouent, probablement en raison de l’échec du long et complexe processus de changement de culture qu’elles requièrent.

L’adhésion du conseil d’administration et des directeurs cliniques est essentielle au succès de la mise en oeuvre de toutes les composantes de soins de cette trousse. Le personnel de la lutte anti-infectieuse peut offrir des conseils sur les pratiques exemplaires et aider à leur mise en œuvre. Un changement de culture ne peut survenir au sein d’une organisation que si tous les acteurs du système y participent, pas seulement les responsables de la lutte anti-infectieuse.

« Si vos dirigeants ne saisissent pas l’importance de lutter contre le SARM, adressez-vous ailleurs; vous ne récolterez que frustration »

Michael Gardam

Directeur, Infection Prevention and Control University Health Network, Ontario, Canada

Pour s’attaquer à un tel problème, il faut gagner l’adhésion de la haute direction afin de19 :

• soutenir un changement de culture complet de l’intérieur;

• exprimer une direction à la stratégie;

19 . Institute for Healthcare Improvement (IHI) Getting Started Kit: Reduce Methicillin-Resistant Staphylococcus Aureus (MRSA) Infection, How-To Guide.2007

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• donner au personnel de la latitude et l’occasion de participer à la recherche de solutions adaptées;

• éliminer les obstacles à la résolution de problèmes; et

• fournir les ressources nécessaires à l’élaboration et à la diffusion de matériel pédagogique et d’approches qui conviennent à tous les membres du personnel, aux bénévoles, aux patients et à leur famille.

La présentation d’un solide dossier administratif peut être l’une des premières étapes pour convaincre la direction de votre établissement d’appuyer votre projet. Voir l’Annexe A pour plus d’information sur le dossier administratif.

Image: Mesures composant la stratégie pour réduire la propagation des organismes résistants aux antibiotiques ou contrôler le SARM – Soins de santé plus sécuritaires maintenant!

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Évaluation des besoins

Le guide recommande que les établissements :

1. déterminent l’ampleur du problème en faisant une évaluation des taux d’incidence d’infection par le SARM et des taux de prévalence de colonisation par le SARM dans leurs murs;

2. établissent leurs stratégies sur les résultats de cette évaluation :

a. les établissements où les taux élevés de SARM sont endémiques choisiront probablement de mettre en œuvre les cinq composantes visant à réduire la propagation du SARM;

b. les établissements qui visent à maintenir leur taux d’infection faibles peuvent décider de privilégier les trois premières composantes de la stratégie, qui exigent moins de ressources.

* Il est toutefois probable que la plupart des établissements devront mettre en oeuvre une forme ou une autre des cinq composantes de la stratégie pour réussir à réduire les taux de SARM.

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HYGIÈNE DES MAINS

La première des cinq composantes clés pour réduire les infections au SARM20

Bien que l’importance de l’hygiène des mains soit connue depuis 150 ans, seuls de 30 à 40 pour cent du personnel soignant se plient aux lignes directrices de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en matière d’hygiène des mains21, ce qui signifie que la plupart des contacts entre le personnel soignant et les patients dans nos hôpitaux comportent un risque élevé de propagation d’organismes.

Certains faits :

• L’hygiène des mains est la mesure la plus efficace pour interrompre la propagation des microorganismes en milieu hospitalier.

• Basées sur des recherches internationales appuyées par l’OMS, les améliorations apportées à l’hygiène des mains pourraient réduire de 50 % les infections associées aux soins de santé.

• Le coût total de la promotion de l’hygiène des mains correspond à moins de un pour cent des coûts liés aux infections acquises à l’hôpital.

• Il faut moins d’une minute pour se laver correctement les mains à l’eau et au savon, et moins de 30 secondes à l’aide d’un rince-mains à base d’alcool.

Le SARM a la vie dure. La bactérie se transmet facilement par contact cutané et en touchant des objets qui ont servi aux malades. Elle peut survivre jusqu’à six semaines à la surface des objets22. Les mains des travailleurs de la santé sont le plus grand vecteur de propagation du SARM dans les établissements de santé. Heureusement, on peut facilement s’en débarrasser ou le tuer en se lavant les mains, en les rinçant avec un rince-mains à base d’alcool ou avec d’autres désinfectants utilisés couramment dans les hôpitaux.

Tous les articles suivants peuvent héberger le SARM s’ils ont été en contact avec ces organismes : sarreau de laboratoire, côtés de lit, potence pour intraveineuse, stéthoscopes, stylos, claviers d’ordinateur, livres et revues de la bibliothèque de l’hôpital, équipement utilisé par plusieurs patients en physiothérapie, ainsi que les fauteuils dans les salons pour les patients et leur famille.

Les mains viennent en contact avec le SARM sur des surfaces contaminées (vecteurs passifs) et déposent l’organisme sur le prochain article ou la prochaine personne qu’elles touchent. La propagation peut même se produire pendant des activités aussi

20 Campagne canadienne de l’hygiène des mains – Arrêt! Lavez vos mains! Institut canadien pour la sécurité des patients, Association pour la prévention des infections à l’hôpital et dans les

communautés – Canada, Conseil canadien ders services d’agrément des services de santé, Agence de santé publique du Canada.

21 Gautham Suresh, M.D., D.M., M.S., Cahill, John, M.D., “National Patient Safety Goals. How ‘User Friendly’ is the Hospital for Practicing Hand Hygiene?: An Ergonomic Evaluation.” The Joint

Commision Journal on Quality and Patient Safety 33. 3 (Mars 2004) : 1.

22 Pittet D, Dharan S, Touveneau S, Savan V, Perneger TVl. Bacterial contamination of the hands of hospital staff during routine patient care. Arch Intern Med. 1999;159:821-826.

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banales que la prise du pouls ou de la tension artérielle, le déplacement du patient dans son lit ou la manipulation d’objets à proximité du patient23.

Les revues scientifiques citent des cas de travailleurs de la santé dont les mains ou les gants avaient été contaminés par contact avec des surfaces souillées, et dont les mains ou les gants contaminés pouvaient devenir une source de propagation des organismes aux patients24.

Les établissements de soins de santé sont souvent à la fois bondés et en pénurie d’effectif, et les produits d’hygiène des mains, comme les rince-mains à base d’alcool, les éviers, le savon, les serviettes de papier, etc. sont dans des endroits peu accessibles. Par ailleurs, il ne semble pas y avoir de consigne claire quant à la responsabilité de veiller à garder un inventaire suffisant de ces produits. De plus, la plupart des hôpitaux canadiens ont surtout des chambres à plusieurs lits, ce qui favorise la propagation des microorganismes entre patients. Malgré ces défis, de nombreux établissements ont réussi à mettre en œuvre des programmes qui ont amélioré les pratiques d’hygiène des mains (Annexe D).

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié ses Recommandations pour l’hygiène des mains au cours des soins (version avancée) en octobre 2005. Parmi les éléments clés, mentionnons :

• des programmes d’éducation et de motivation des soignants;

• la promotion de l’utilisation de rince-mains à base d’alcool comme principale méthode d’hygiène des mains;

• les indicateurs de rendement; et

• l’engagement ferme de tous les intervenants, y compris le personnel de première ligne, les administrateurs et les directeurs des soins de santé à améliorer leurs pratiques d’hygiène des mains.

Le Canada a lancé en 2007 sa propre campagne d’hygiène des mains fondées sur les recommandations de l’OMS. Cette campagne nationale répondra aux besoins des établissements en matière de renforcement des capacités, de développement des qualités de leadership et de production d’outils visant à promouvoir l’hygiène des mains. Pour participer à la campagne ou obtenir plus d’information, communiquez avec l’Institut canadien pour la sécurité des patients à www.lavagedesmains.ca. Vous trouverez sur ce site Web une description des plus récents outils de surveillance de l’hygiène des mains qu’appuie la Campagne canadienne de l’hygiène des mains.

Il est essentiel de mettre à la disposition des travailleurs de la santé toutes les fournitures dont ils ont besoin pour se laver les mains. Vous trouverez à l’Annexe C des outils de vérification qui vous aideront à déterminer si les produits d’hygiène des mains sont facilement accessibles et si l’approvisionnement est suffisant.

23 Ibid.

24 Environmental contamination makes an important contribution to hospital infection, John M. Boycea, The Journal of Hospital Infection - Volume

65, Issue Suppl 2 June 2007Copyright © 2007 The Hospital Infection Society.

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Les outils sont donc à votre disposition pour soutenir la campagne d’hygiène des mains de votre établissement; cependant, le changement de culture qui s’impose ne vient pas dans une trousse. Votre campagne d’hygiène des mains ne peut être couronnée de succès sans l’engagement actif et le soutien de la haute direction.

Mesures pour la campagne Soins de santé plus sécuritaires maintenant!

Nous demandons à toutes les équipes inscrites de soumettre leurs données à l’Équipe responsable des mesures, basée à l’université de Toronto (pour plus de détails, voir la section intitulée « Soumission de données à la campagne »). Nous vous recommandons d’utiliser l’outil de mesure de votre choix et de vérifier une fois par mois les pratiques de plusieurs travailleurs dans votre unité.

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MESURE DE L’HYGIÈNE DES MAINS - CAMPAGNE SSPSM!

1. Produit d’hygiène des mains (feuille de travail 1.0)

Pourcentage de lits ou d’aires de soins aux patients faisant l’objet de surveillance où : 1) le distributeur de rince-mains à base d’alcool est aisément visible et accessible, 2) le distributeur de rince-mains à base d’alcool est facile à actionner, 3) des paires de gants de deux tailles différentes sont accessibles dans les aires de soins.

Ces trois points représentent les TROIS éléments de l’Ensemble sur les produits d’hygiène des mains. Les équipes doivent personnaliser leur définition de chacun de ces points en tenant compte des définitions dans les descriptions techniques. (Voir Annexe O.)

La conformité aux éléments individuels et à l’ensemble des pratiques sera surveillée à l’aide d’un processus de vérification ordinaire.

Ces mesures d’ensemble devraient être surveillées dans les mêmes unités où s’effectue la surveillance des pratiques d’hygiène des mains.

Entre 10 et 20 vérifications directes doivent être faites tous les mois, pendant différents quarts de travail.

Objectif : 95 % de toutes les aires de soins aux patients respecteront les 3 normes de l’Ensemble sur les rince-mains à base d’alcool.

2. Surveillance de l’hygiène des mains (feuille de travail 2.0)

Le pourcentage de contacts avec les patients au cours desquels le personnel soignant (médecin, infirmière ou autre) a respecté toutes les composantes d’une hygiène des mains appropriée conformément à la politique en matière d’hygiène des mains en vigueur dans l’établissement de soins de santé.

Entre 10 et 20 vérifications directes doivent être faites tous les mois, pendant différents quarts de travail.

Objectif : Amélioration de 100 % en un an (ex :si à 30 %n au départ, l’objectif serait d’augmenter le pourcentage de conformité à 60 % par année)

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NETTOYAGE DE L’ENVIRONNEMENT

La deuxième des cinq composantes clés pour réduire les infections au SARM

Le nettoyage et la désinfection efficace des surfaces dans les établissements de soins de santé sont parmi les mesures les plus importantes pour prévenir et contrôler la propagation des infections associées à l’hôpital. Le SARM et d’autres microorganismes peuvent survivre et même se multiplier sur les surfaces inanimées pendant des semaines, voire des mois. Sans un nettoyage et une désinfection préventifs des surfaces à intervalles réguliers, ces microorganismes peuvent constituer une source perpétuelle de propagation25,26.

Comme on pouvait s’y attendre, un environnement propre va « main dans la main » avec des mains propres. Nous savons que la contamination environnementale cause la contamination des mains. Or, les surfaces environnementales deviennent rapidement contaminées dans les chambres des patients colonisés ou infectés par le SARM27.

Comment cela se produit-il?

• Le SARM survit facilement en milieu hospitalier,

• Le SARM contamine nos mains lorsque nous touchons des surfaces ou des objets contaminés; et

• Nos mains déposent ensuite le SARM sur la prochaine personne ou le prochain objet qu’elles touchent.

Les objets que les patients, les familles et le personnel manipulent sont souvent en cause dans la propagation du SARM. Ces surfaces souvent touchées incluent les côtés de lit, les éviers, les fauteuils, les rideaux des aires de soins, les sonnettes d’appel, les téléphones, les potences et cathéters intraveineux, les brassards de tensiomètre, les poignées de porte, les thermostats et les claviers 28.29. Le SARM a aussi été isolé sur d’autres surfaces environnementales, comme des planchers, des surfaces de travail et des tourniquets pour les prises de sang30.

Un patient hospitalisé dans une chambre précédemment occupée par un patient colonisé par le SARM peut à l’occasion contracter le SARM à cause de cette chambre, soit par contamination des mains du personnel ou par contact avec les microorganismes

25 John M. Boyce Environmental contamination makes an important contribution to hospital infection The Journal of Hospital Infection - Volume 65, Issue Suppl 2

(June 2007

26 Kramer A, Schwebke I, and Kamp G. How long do nosocomial pathogens persist on inanimate surfaces? A systematic review. BMC Infectious Diseases.

6:130;2006

27 Bhalla A, Pultz NJ, Gries DM, Ray AJ, Eckstein EC, Aron DC et al. Acquisition of nosocomial pathogens on hands after contact with environmental surfaces

near hospitalized patients. Infec Control Hosp Epidemiol. 2004;25(2):164-167

28 Bures S, Fishbain JT, Uyehara CF, Parker JM, Berg BW. Computer keyboards and faucet handles as reservoirs of nosocomial pathogens in the intensive care

unit. Am J Infect Control. 2000;28(6):465-471.

29 PIDAC, Ontario MOH & LTC, Best Practices for Infection Prevention & Control of Resistant Staphylococcus aureus and Enterococci March 2007, p. 30

30 Griffiths R, Fernandez R, Halcomb E. Reservoirs of MRSA in the acute hospital setting: a systematic review. Contemp Nurse. 2002;13(1):38-49.

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persistant dans sa chambre d’hôpital31. La qualité de l’hygiène de l’environnement peut faire une réelle différence sur la réduction de la propagation du SARM33,34.

Nettoyage et désinfection Le nettoyage est défini comme l’enlèvement physique de matériel étranger (p. ex. poussière, terre, matières organiques, comme du sang, des sécrétions, des excrétions et des microorganismes).

• Le nettoyage enlève physiquement plutôt qu’il ne tue les microorganismes. Il se fait par action mécanique avec de l’eau et des détergents.

• Les antiseptiques pour la peau ne devraient pas être utilisés pour nettoyer les objets inanimés. Les détergents conviennent pour la plupart des nettoyages de surfaces.

• Il faut d’abord nettoyer une surface à fond avant de procéder à toute décontamination, désinfection ou stérilisation33.

• L’agent nettoyant utilisé est moins important que la rigueur de l’activité de nettoyage.

La désinfection est l’inactivation de microorganismes pathogènes.

Il faut d’abord nettoyer en profondeur les surfaces environnementales ainsi que l’équipement et les appareils médicaux avant de pouvoir procéder à une désinfection efficace.

• Dans les établissements de soins de santé, une désinfection de bas niveau (qui détruit la plupart des espèces de bactéries et de virus végétatifs) est requise pour les surfaces et l’équipement qui viennent en contact uniquement avec la peau intacte.

• La plupart des établissements de soins de santé utilisent un composé d’ammonium quaternaire ou un produit à base de peroxyde d’hydrogène accéléré pour la désinfection des surfaces34.

Les types de microorganismes, ainsi que leur nombre, sur les surfaces environnementales dépendent du nombre de personnes dans l’environnement, du degré d’activité, du taux d’humidité, de la présence de matières organiques propices à la croissance microbienne et du type de surface, de même que de son orientation (horizontale ou verticale).

31 Huang SS, Datta R, Platt R. Risk of acquiring antibiotic-resistant bacteria from prior room occupants. Arch Intern Med. 2006;166(18):1945-1951.

33 32Best Practices For Infection Prevention and Control of Resistant Staphylococcus aureus and Enterococci in all health care settings, Ministry of Health and

long term care, Ontario, Provincial Infectious Diseases Advisory Committee (PIDAC) 2007

34 Ibid. p. 18 33Best Practices For Infection Prevention and Control of Resistant Staphylococcus aureus and Enterococci in all health care settings, Ministry of Health and long

term care, Ontario, Provincial Infectious Diseases Advisory Committee (PIDAC) 2007

34 Ibid. p. 18

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Pour atteindre l’objectif de prévention de la propagation des infections, il faut non seulement nettoyer mais aussi désinfecter les surfaces, car les désinfectants ne sont pas efficaces lorsqu’ils sont appliqués sur des surfaces souillées de matières organiques, y compris les microorganismes. La propreté de l’environnement nous concerne tous, pas seulement le service d’entretien.

Commencez par faire une évaluation de votre environnement. Réduisez l’encombrement, ne gardez que le strict nécessaire dans les chambres (suffisamment pour un quart de travail de huit heures) et enlevez l’équipement inutile. Examinez le processus de nettoyage et de désinfection pour vous assurer que la responsabilité de ces tâches a été clairement assignée.

Un horaire de nettoyage régulier est la clé de la réduction du réservoir de microorganismes dans l’environnement. Veillez à ce que la fréquence de désinfection des surfaces de soins non critiques soit au moins lorsqu’elles sont visiblement souillées et sur une base régulière (après chaque patient)35.

Une fois votre horaire établi, vous devez aussi assigner à un membre du personnel la responsabilité de suivre cet horaire et l’obligation de rendre compte, tant à la direction qu’au personnel, afin de faire en sorte que tout l’équipement utilisé et toutes les surfaces environnementales sont effectivement nettoyés. Voir l’Annexe E pour un exemple de politique.

Il faut en outre réfléchir à des façons de constituer une équipe au sein de laquelle les services environnementaux jouent un rôle clé. Le service de prévention et de lutte anti-infectieuse, les soins infirmiers, les directeurs de service et le personnel, de même que le personnel des services environnementaux, constituent les troupes de première ligne dans la lutte pour réduire la propagation du SARM. « Il devrait y avoir des rondes régulières auxquelles le service de lutte anti-infectieuse et les services environnementaux participent ensemble et non séparément36,39.

Certaines approches dont l’efficacité a été démontrée sont :

• Évaluer l’efficacité du nettoyage à l’aide de « traceurs » (Glo Germ™ ou Glitter bugMD) qui peuvent mettre en évidence les surfaces « oubliées » (Annexe G);

• Utiliser des listes de contrôle pour s’assurer que toutes les aires ont été nettoyées conformément à l’horaire, plus particulièrement celles « souvent touchées »;

• Élaborer des outils d’observation permettant de déterminer si les politiques et les listes de contrôle sont suivies correctement;

• Vérifier l’efficacité des procédures de nettoyage et de désinfection à l’aide d’outils d’observation;

35 Disinfection and Sterilization Guidelines: What You Need to Know William A. Rutala, Ph.D., M.P.H.

Presented at APIC 2007

36 Team Clean, Environmental Services & Infection Prevention Unite in the Battle Against Bugs, Danielle Maheux, 09/01/2007 Infection Control Today Magazine,

ww.infectioncontroltoday.com/

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• Établir un calendrier de nettoyage des chambres des patients en isolement ou qui nécessitent des précautions lors des contacts;

• Utiliser des mécanismes de rétroaction immédiate pour évaluer le nettoyage et améliorer la technique utilisée;

• Élaborer du matériel d’éducation adapté aux besoins linguistiques et culturels du personnel37 ; et

• Inclure les visiteurs et les patients dans l’équipe. S’ils sont motivés et si on leur en donne les moyens (chiffons désinfectants), ils peuvent se rendre utiles en désinfectant les téléphones, les ordinateurs et les tables de malade après l’utilisation.

On a remarqué que les équipes suivent plus fidèlement le programme si les formulaires de vérification sont remplis par les personnes qui font le travail, ce qui favorise l’esprit d’équipe et la coopération. Il y a de meilleures chances que les travailleurs de première ligne accordent plus d’attention aux découvertes de leurs propres collègues : infirmière de soins généraux, aide-infirmière et personnel des services environnementaux. Une fois que vous vous êtes entendus au sujet de ces résultats, l’équipe peut travailler à la recherche de façons d’utiliser les données positives comme tremplin et d’éliminer tous les obstacles connus pour empêcher le nettoyage et la désinfection efficaces de l’environnement afin de rendre celui-ci plus sécuritaire.

Vous trouverez à l’Annexe F des exemples de listes de contrôle du nettoyage et d’outils de vérification que vous pouvez modifier pour votre propre usage.

INSTAURATION DE PRÉCAUTIONS LORS DES CONTACTS

La troisième des cinq composantes clés pour réduire les infections au SARM

37 Institute For Healthcare Improvement (IHI) Getting Started Kit: Reduce Methicillin-Resistant Staphylococcus Aureus (MRSA) Infection, How-To Guide.2007

NETTOYAGE DE L’ENVIRONNEMENT - CAMPAGNE SSPSM!

Les listes de contrôle et les vérifications ne permettent pas de confirmer si les surfaces sont réellement propres. La campagne Soins de santé plus sécuritaires maintenant! ne

recueillera pas de mesures mensuelles sur le nettoyage de l’environnement.

Certaines équipes de partout au pays ont utilisé des « traceurs » comme le Glo GermMD ou Glitter BugMD (voir l’Annexe G). Nous recommandons à toutes les équipes l’utilisation de ces produits à des fins éducatives. Nous vous encourageons même à

incorporer ce puissant outil dans votre évaluation du nettoyage.

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La troisième composante pour réduire les infections au SARM consiste à ériger des barrières entre le réservoir de SARM (patients, environnement), d’une part, et le personnel soignant et les autres patients, d’autre part, afin d’enrayer la propagation du SARM.

Le port de gants et de blouses d’hôpital comme barrière pendant les contacts avec les patients fait partie des précautions lors des contacts. Les blouses et les gants empêchent le SARM d’entrer directement en contact avec les mains et les vêtements du personnel soignant38,39. Le SARM est présent dans les narines et sur les aisselles, le périnée, les mains ou les bras des patients colonisés ou infectés par le SARM. Chez certains patients, plus particulièrement ceux qui ont reçu un traitement antibiotique, c’est le tube digestif qui est contaminé. De plus, les blessures, les plaies de pression et les autres blessures ouvertes, ainsi que les sites d’insertion de sondes, deviennent tous très contaminés par le SARM.

Les bactéries de SARM des patients tombent dans l’environnement immédiat à partir de ces fragments de peau et du tube digestif, contaminant fortement les surfaces et les objets à proximité. Les mains et les vêtements du personnel soignant sont à leur tour facilement contaminés et les microorganismes peuvent ainsi se propager à la prochaine chambre, au prochain patient ou au prochain objet avec lequel ils viennent en contact40,41.

Parmi les précautions à prendre lors des contacts, mentionnons :

1. Porter des gants propres non stériles lors des contacts avec les patients ou avec

l’environnement immédiat de patients colonisés ou infectés par le SARM : Cela réduira les probabilités que les mains du personnel soignant soient contaminées par le SARM et d’autres microorganismes. Porter une blouse propre non stérile lors des contacts avec des patients contaminés ou des aires potentiellement contaminées dans l’environnement immédiat des patients. Cela protégera les vêtements du personnel soignant de la contamination.

Étapes clés :

• changer de gants après chaque usage et entre chaque patient;

• enlever les gants juste avant de quitter la chambre du patient et se laver immédiatement les mains, car celles-ci sont souvent contaminées lorsqu’on enlève les gants;

• après avoir enlevé les gants, enlever la blouse et la placer dans un chariot à linge souillé;

38 PIDAC, Ontario MOH & LTC, Best Practices for Infection Prevention & Control of Resistant Staphylococcus aureus and Enterococci March 2007, p. 30

39 Pratiques de base et précautions additionnelles visant à prévenir la transmission des infections dans les établissements de santé, Laboratoire de lutte contre la

maladie, Bureau des maladies infectieuses, Division des infections nosocomiales et professionnelles RMTC Juillet 1999, vol. 25s4 40 . Institute For Healthcare Improvement (IHI) Getting Started Kit: Reduce Methicillin-Resistant Staphylococcus Aureus (MRSA) Infection, How-To Guide.2007

41 (IHI) Boyce JM, Potter-Bynoe G, Chenevert C, King T. Environmental contamination due to methicillin-resistant Staphylococcus aureus: Possible infection

control implications. Infect Control Hosp Epidemiol. 1997;18(9):622-627.

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• se laver immédiatement les mains.

Certaines lignes directrices provinciales et certaines juridictions exigent que le personnel soignant et tous les visiteurs portent des blouses et des gants pour aller dans une chambre privée ou au chevet d’un patient, même s’ils n’ont pas l’intention d’avoir de contact direct avec le patient ou l’environnement42,43.

2. Placer les patients qui requièrent des précautions dans des chambre privées si possible. Lorsqu’une personne soignante dispense des soins dans une chambre privée, elle est davantage portée à enlever sa blouse et ses gants et à se laver les mains avant de passer au patient suivant.

• Si aucune chambre privée adéquate ne peut accueillir le patient, faites-lui partager une chambre avec un autre patient atteint de SARM mais ne souffrant d’aucune autre infection (c’est ce qu’on appelle le regroupement en cohorte). Une autre solution, moins souhaitable celle-là, consiste à faire partager au patient une chambre avec des patients qui ont peu de risques de contracter le SARM44.

Les masques

On ne s’entend guère sur l’inclusion des masques dans les précautions à prendre lors de contacts avec le SARM. Certains hôpitaux ne l’exigent pas, d’autres l’exigent dans les cas d’isolement lié au SARM, afin de réduire les risques de contamination nasale du personnel soignant, et d’autres encore l’exigent uniquement s’il est avéré que le patient contaminé au SARM a une infection des voies respiratoires45.

Quand instaurer des précautions lors des contacts avec un patient

Bien qu’on s’attende à ce que les pratiques reconnues soient appliquées sans égard au diagnostic, on sait pertinemment qu’elles ne sont pas suivies. L’instauration de précautions à prendre lors des contacts vise à fournir une deuxième ligne de défense. La décision d’instaurer des précautions lors des contacts (décision prise par les professionnels de la prévention et de la lutte anti-infectieuse, les infirmières gestionnaires ou les médecins) doit être basée sur le degré de contamination environnementale que cause le patient, les maladies infectieuses probables ou connues qui pourraient se propager aux humains, les cultures et l’évaluation des facteurs de risque (dépistage). Il est important d’instaurer les précautions lors des contacts le plus tôt possible. Dans certains établissements, des précautions lors des contacts avec les patients présumés être colonisés ou infectés par le SARM sont instaurées avant même que soient connus les résultats des cultures (précautions présomptives).

Des études ont montré que l’instauration de précautions lors des contacts avec tous les patients dans des unités à haut risque, comme les grands brûlés, était plus efficace pour

42 Pratiques de base et précautions additionnelles visant à prévenir la transmission des infections dans les établissements de santé, Laboratoire de lutte contre la

maladie, Bureau des maladies infectieuses, Division des infections nosocomiales et professionnelles RMTC Juillet 1999, vol. 25s4

43 PIDAC, Ontario MOH & LTC, Best Practices for Infection Prevention & Control of Resistant Staphylococcus aureus and Enterococci March 2007

44 Jernigan JA, Titus MG, Groschel DH, Getchell-White S, Farr BM. Effectiveness of contact isolation during a hospital outbreak of methicillin-resistant

Staphylococcus aureus. Am J Epidemiol. 1996;143(5):496-504.

45 Siegel JD, Rhineheart E, Jackson M, Linda C; Healthcare Infection Control Practices Advisory Committee (HICPAC). Management of multi-drug-resistant

organisms in healthcare settings, 2006. Available athttp://www.cdc.gov/ncidod/dhqp/pdf/ar/mdroGuideline2006.pdf.

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contrôler le SARM (colonisation ou infection) que l’application sélective de cette mesure46. Parmi les personnes à haut risque, mentionnons :

• les patients qui ont séjourné récemment dans des hôpitaux à l’étranger ou dans des hôpitaux canadiens dont on sait que les taux élevés de SARM et de ERV sont endémiques; et

• les personnes qui partagent la chambre de patients dont l’infection ou la colonisation par le SARM et par les ERV est connue depuis peu; et d’autres patients exposés (par exemple : dans la même unité de soins ou traités par le même personnel soignant)47.

• les patients appartenant à certains groupes à risque d’être colonisés ou infectés par le SARM acquis dans la collectivité, comme les sans-abri et les utilisateurs de drogues injectables.

Voici certaines stratégies employées avec succès par d’autres équipes hospitalières au Canada, aux États-Unis et en Europe pour aider le personnel à instaurer les précautions à prendre lors des contacts avec les patients :

• Élaborer des méthodes d’éducation et de formation, ainsi que du matériel pédagogique, qui sont adaptés aux besoins linguistiques et culturels du personnel et qui expliquent clairement les raisons de l’importance de l’instauration de toutes les précautions à prendre lors des contacts;

• Veiller à ce que des quantités adéquates (et non excessives) de fournitures soient entreposées et facilement accessibles dans les aires de soins aux patients;

• Vérifier l’état des stocks (gants, blouses, masques) et des rince-mains à base d’alcool et les reconstituer au besoin; envisager l’établissement d’un calendrier de vérification des stocks;

• Éduquer les familles au sujet de l’instauration de précautions à prendre lors des contacts;

• Informer les patients au sujet des précautions et de l’hygiène des mains, et les encourager à questionner le personnel qui ne les applique pas; et

• Veiller à ce que les patients pour lesquels des précautions ont été instaurées reçoivent des soins de la même qualité que les autres patients (fréquence des visites à la chambre, surveillance des signes vitaux, etc.) afin de prévenir les événements indésirables et d’assurer de bonnes communications entre les patients et leur famille et le personnel soignant48.

46 Abstr Intersci Conf Antimicrob Agents Chemother Intersci Conf Antimicrob Agents Chemother. 2003 Sep 14-17; 43: abstract no. K-1744

47 Ibid. 48 Institute For Healthcare Improvement (IHI) Getting Started Kit: Reduce Methicillin-Resistant Staphylococcus Aureus (MRSA) Infection, How-To Guide.2007

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Outre la formation, la facilité d’utilisation, la commodité et la disponibilité des fournitures sont des composantes clés qui aident le personnel soignant à mieux se conformer aux directives relatives aux précautions lors des contacts.

Une étude canadienne a conclu que l’application des directives de lutte anti-infectieuse est liée aux efforts pour rendre l’équipement plus accessible et à la promotion d’une culture de la sécurité. « La formation offerte au personnel soignant démontre l’engagement de la direction en matière de sécurité des patients et des travailleurs de la santé. » Dans cette étude, seulement 5 % des sujets ont estimé qu’ils avaient une excellente formation en matière de contrôle des infections, tandis que 30 % d’entre eux estimaient qu’ils n’avaient pas reçu la formation nécessaire49.

Une fois colonisés, les patients le demeurent habituellement pendant des mois, voire des années. On recommande au moins trois prélèvements négatifs sur trois jours différents avant de mettre un terme aux précautions. Le patient doit cesser toute thérapie antibiotique de 24 à 48 heures avant le prélèvement des cultures50. Même après trois cultures négatives, il y a de fortes chances que le patient soit recolonisé dans un avenir rapproché par la même souche ou par une nouvelle souche de SARM.

Nous avons inclus des tableaux d’évaluation des risques à utiliser pour calculer le délai d’instauration des précautions à prendre lors des contacts avec un patient, ainsi que des suggestions d’outils de vérification qui vous permettront de déterminer dans quelle mesure votre personnel (infirmier, auxiliaire et médical) instaure les précautions lors des contacts. (Voir l’Annexe H et l’Annexe I.)

Mesures pour la campagne Soins de santé plus sécuritaires maintenant!

Nous demandons à toutes les équipes inscrites de soumettre leurs données à l’Équipe responsable des mesures, basée à l’université de Toronto (pour plus de détails, voir la section intitulée « Soumission de données à la campagne »).

49 Healthcare Quarterly, 10(1) 2007: 44-52 Determinants of Healthcare Workers' Compliance with Infection Control Procedures Annalee Yassi, Karen Lockhart,

et al.

50 Management of Multidrug-Resistant Organisms in Healthcare Settings. Healthcare Infection Control Practices Advisory Committee (HICPAC). 2006:25.

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MESURE DE PRÉCAUTIONS LORS DES CONTACTS – CAMPAGNE SSPSM!

Réduction du délai moyen d’instauration de précautions à prendre lors des contacts avec des patients dont la contamination au SARM est connue ou probable au moment de l’admission (feuille de travail 3.0) La réduction du délai moyen qui s’écoule entre l’admission et l’instauration des précautions à prendre lors des contacts avec des patients dont la contamination ou la colonisation au SARM est connue ou probable au moment de l’arrivée à l’hôpital. Pour cette population de patients, la norme dans l’industrie stipule un délai de 2 heures entre l’arrivée à l’hôpital et l’instauration de précautions lors des contacts. Objectif : Réduire de 50 % en une année le délai moyen avant l’instauration de précautions lors des contacts. Réduction du délai moyen entre la confirmation par le laboratoire de la présence de SARM et l’instauration de précautions à prendre lors de contacts avec les patients dont la colonisation ou l’infection par le SARM a été identifiée grâce au dépistage systématique à l’admission (feuille de travail 4.0)

La réduction du délai moyen qui s’écoule entre l’admission et l’instauration de précautions à prendre lors des contacts avec les patients dont la contamination ou la colonisation au SARM est connue ou probable au moment de l’arrivée à l’hôpital. Pour cette population de patients, la norme dans l’industrie préconise un délai de 2 heures entre l’arrivée à l’hôpital et l’instauration de précautions lors des contacts. Nous recommandons de considérer que la confirmation du laboratoire survient au moment où le rapport est horodaté ou au moment où le laboratoire communique avec l’unité pour l’aviser de la présence probable ou confirmée de SARM. Le moment de l’instauration des précautions lors des contacts figure dans le dossier du patient. Goal: Decrease the mean time from Lab notification to placement on CP by 50% in one year

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DÉPISTAGE ACTIF de colonisation asymptomatique par le SARM lors de l’admission

La quatrième des cinq composantes clés pour réduire les infections au SARM

De nombreuses publications de recherche ont démontré que l’instauration de précautions lors des contacts avec les patients dont la colonisation ou l’infection a déjà été confirmée par des cultures cliniques ne suffit pas51.

Les patients colonisés non identifiés fournissent un « réservoir » de SARM qui peut se propager à d’autres patients. L’identification active des patients colonisés vous permet de découvrir ce réservoir et d’instaurer des précautions lors des contacts avec ces patients, ce qui, si vous le faites correctement, préviendra la contamination de patients non colonisés par ce réservoir.

La taille de ce « réservoir » de patients colonisés est un facteur déterminant du risque de propagation à d’autres patients qui n’ont pas encore été colonisés. Les cultures d’échantillons cliniques (p. ex. expectoration, plaie, urine, sang) permettent d’identifier les patients infectés mais elles échouent, dans 85 % des cas, à identifier les patients colonisés. En revanche, on sait que l’érection de barrières est 15 fois plus efficace que le seul lavage des mains pour prévenir la propagation du SARM des patients colonisés à ceux qui ne le sont pas (en raison, probablement, de l’application moins qu’idéale des consignes d’hygiène des mains et autres composantes des pratiques courantes).52

Pour identifier les patients colonisés, vous devez les rechercher activement. C’est ce qu’on appelle des cultures de surveillance active. Sans surveillance active, la plupart des patients colonisés ne sont pas identifiés et ne sont pas mis en isolement. Grâce aux cultures de surveillance active des narines, 80 % des patients adultes peuvent être identifiés53. Les cultures d’autres sites, comme les aisselles, l’aine, les plaies, les sites d’insertion des cathéters intraveineux et la région périrectale permettent la détection d’un plus grand nombre de patients colonisés.

51 Do Infection Control Precautions Work for Methicillin-Resistant Staphylococcus aureus (MRSA)?~The Evidence Infection Control

Serviceswww.path.queensu.ca/ic Slide Presentation

52 Jernigan, J. A., Titus, M. G., Groeschel, D. H. M. & et al. 1996, Effectiveness of isolation during hospital outbreak of methicillin-resistant Staphylococcus aureus,

American Journal of Epidemiology, p. 143.

53 . Institute For Healthcare Improvement (IHI) Getting Started Kit: Reduce Methicillin-Resistant Staphylococcus Aureus (MRSA) Infection, How-To Guide.2007

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Adapté d’une image présentée par Jon C. Lloyd lors de la Second Annual Maryland Patient Safety Conference Keeping Our Patients Safe, le 30 mars 2006. Baltimore Convention Center Il existe plusieurs stratégies d’identification des patients colonisés parmi lesquelles choisir54 :

1. Le dépistage passif, qui permet de détecter uniquement les patients qui ont des cultures cliniques. Comme il s’agit de cultures cliniques, un pourcentage élevé de ces patients seront infectés par le SARM; cependant, certaines cultures, notamment de plaies, peuvent représenter une colonisation plutôt qu’une infection; ou

2. Le dépistage actif ciblé pour détecter la colonisation asymptomatique par le SARM quand :

• des unités particulières de l’hôpital sont déclarées à haut risque et que l’on fait des cultures de SARM pour tous les patients admis dans ces unités (p. ex., soins intensifs, grands brûlés, traumatisés),

ou 54 SHEA Guideline for Preventing Nosocomial Transmission of Multidrug-Resistant Strains of Staphylococcus aureus and Enterococcus (Infect Control Hosp

Epidemiol 2003;24:362-386). May 2003 Carlene A. Muto, MD, MS; John A. Jernigan, MD, MS; Belinda E. Ostrowsky, MD, MPH;

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• tous les patients sont soumis à un dépistage verbal des facteurs de risque et on fait une culture de dépistage pour ceux qui présentent ces facteurs; ou

3. le dépistage actif universel, soit des cultures de dépistage de colonisation ou d’infection par le SARM pour tous les patients admis à l’hôpital. Il s’agit de la méthode la plus fiable pour détecter les patients atteints de SARM acquis dans la collectivité et de SARM associé aux soins de santé.

Des études récentes viennent soutenir l’utilisation d’une forme quelconque de cultures de dépistage actif :

1. Une étude à long terme menée dans un grand établissement (huit unités de soins intensifs) a évalué rétrospectivement les effets de plusieurs stratégies, comme le dépistage actif de colonisation asymptomatique par le SARM, sur l’incidence de bactériémie associée aux soins de santé et de bactériémie globale causées par le SARM. L’incidence de bactériémie au SARM a diminué considérablement (75 %) parmi les patients des unités de soins intensifs, des unités de soins non intensifs et de toutes les unités de l’hôpital après la mise en place du dépistage actif du SARM pour tous les patients des unités de soins intensifs55.

2. Dans un hôpital de 700 lits, des cultures de dépistage de colonisation asymptomatique par le SARM ont été recommandées pour tous les patients à haut risque de contracter une bactériémie causée par le SARM, et des précautions lors des contacts ont été instaurées pour tous les patients dont les cultures étaient positives. Le nombre moyen de cas de bactériémie au SARM par mois a diminué de 3,6 cas avant la mise en œuvre de la stratégie à 1,8 après la mise en œuvre. L’étude a conclu que les cultures de dépistage actif sont un moyen important d’identifier les réservoirs cachés de SARM. L’isolement peut prévenir de nouvelles colonisations et infections, et il peut mener à une diminution significative de la morbidité et des coûts des soins de santé56.

3. Dans une étude non publiée menée dans un hôpital de Toronto, 50 % des cas de SARM identifiés en 2004 ont été détectés grâce au dépistage des patients à risque lors de l’admission57.

4. Un autre exemple de surveillance universelle réussie nous vient du Evanston Northwestern Healthcare à Evanston en Illinois. Après avoir soumis 24 045 patients à un dépistage universel, on a découvert que cette approche était plus efficace que la surveillance passive ou la surveillance active ciblée. Les résultats ont montré que la plupart des patients porteurs de SARM n’auraient pas été identifiés par la surveillance passive ou ciblée. « La surveillance universelle est le moyen le plus rigoureux d’identifier les patients porteurs de SARM lors de l’admission, dit le Dr Ari Robicsek, l’épidémiologiste qui a présenté la recherche.

55 Huang SS, Yokoe DS, Hinrichsen VL, et al. Impact of routine intensive care unit surveillance cultures and resultant barrier precautions on hospital-wide

methicillin-resistant Staphylococcus aureus bacteremia. Clin Infect Dis 2006; 43:971–978.

56 Active Surveillance for Methicillin-Resistant Staphylococcus aureus (MRSA) Decreases the Incidence of MRSA Bacteremia Infect Control Hosp Epidemiol

2006; 27:1004-1008 Pnina Shitrit, MD; Bat-Sheva Gottesman, MD; Michal Katzir, MD; Avi Kilman, MSc;

Yona Ben-Nissan, BSc; Michal Chowers, MD

57 Infection control and antimicrobial restriction practices for antimicrobial resistant organisms in Canadian tertiary care hospitals AJIC 2007, 566 Vol. 35 No. 9

Ofner-Agostini et al

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Toutefois, lorsque cela n’est pas possible, l’étude suggère que les organisations identifient les facteurs de risque afin d’orienter leur surveillance active ciblée58. »

La plupart des établissements canadiens utilisent les critères suivants pour déterminer quels patients ont besoin de dépistage lors de l’admission59 :

• les antécédents d’hospitalisation ou de séjour de plus de 24 heures dans d’autres établissements de soins de santé au cours des 12 à 24 mois précédents;

• les résidents de tout établissement de soins de longue durée;

• les patients dont un test de dépistage d’ORA a été positif au cours des 12 derniers mois;

• les patients qui ont été en contact avec un patient positif avéré;

• les patient qui ont été admis dans une unité de soins intensifs ou qui en ont été transférés; et

• les patients qui reçoivent des traitements de dialyse.

Vous trouverez à l’Annexe M un protocole complet de dépistage actif.

Les établissements qui accueillent des populations à risque de contracter le SARM dans la collectivité peuvent modifier les critères ci-dessus pour y inclure le dépistage des patients appartenant à des groupes à risque, comme les utilisateurs de drogues injectables et les sans-abri. Toutefois, le SARM acquis dans la collectivité n’est pas confiné à ces populations : lorsque la prévalence de SARM acquis dans la collectivité augmente dans la population d’un établissement, il faut envisager le dépistage universel lors de l’admission.

Les coûts des cultures de dépistage actif

Il est moins coûteux de réduire l’incidence du SARM que de traiter les patients qui en sont infectés. Les coûts des cultures de dépistage et des mesures de précaution sont beaucoup moins élevés que ceux des traitements des patients infectés par le SARM. Il a été démontré que le dépistage, tant ciblé qu’universel, est un moyen rentable de réduire les taux d’infection nosocomiale au SARM, particulièrement lorsqu’on le combine à l’instauration de mesures de précaution à prendre lors de contacts avec tous les patients identifiés60.

58 . A recent presentation at the American Society for Microbiology's 46th Annual Interscience Conference on Antimicrobial Agents and Chemotherapy

(ICAAC(TM))"Prevalence of Colonization with Methicillin-Resistant Staphylococcus aureus (MRSA)

American Society for Microbiology's 46th Annual Interscience Conference on Antimicrobial Agents and Chemotherapy (ICAAC(TM)), 2007

59 Atlantic Health Sciences Corporation December, 2006 MRSA Task Force Report

60 Source: Karchmer TB, Durbin LJ, Simonton BM, Farr BM. Cost-effectiveness of active surveillance cultures and contact/droplet precautions for control of

methicillin-resistant Staphylococcus aureus. J Hosp Infect. 2002;51(2):126-132.

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De nombreuses études font état d’économies, notamment :

1. Une étude menée dans un milieu où le SARM était endémique a estimé que le dépistage des patients à haut risque lors de l’admission et l’instauration de précautions lors des contacts avec eux pourraient prévenir entre 8 et 41 infections nosocomiales et faire réaliser à l’hôpital des économies de 20 000 $ à 462 000 $. L’étude a montré qu’un programme qui allie le dépistage des patients des unités de soins intensifs et l’instauration de précautions à prendre lors des contacts avec les patients positifs coûte en moyenne 3 475 $ par mois lorsqu’il est combiné à d’autres stratégies de contrôle, mais qu’il fait économiser 19 700 $ par mois en coûts excédentaires grâce à la réduction du nombre d’infections au SARM61.

2. Une étude canadienne réalisée en 2007 a montré que les coûts de laboratoire et de soins infirmiers étaient de 8,34 $ CAN par échantillon, pour un total de 30 632 $CAN pour un an de dépistage. Le coût moyen de la mise en œuvre des mesures de lutte anti-infectieuse recommandées pour les patients colonisés ou infectés par le SARM était d’environ 5235 $ par patient. Comme le dépistage lors de l’admission facilite la détection précoce des patients colonisés ou infectés par des ORA, cette mesure et l’instauration des précautions appropriées de contrôle des infections constituent une stratégie clé pour freiner la propagation nosocomiale des ORA, ce qui réduit les coûts afférents à l’infection d’autres patients en raison de ces cas62.

3. Dans le cadre d’une étude menée en 2001 dans un grand établissement de soins tertiaires et dans un hôpital de banlieue de taille plus modeste à Charleston en Caroline du Sud, on a fait le dépistage de tous les patients lors de l’admission à l’unité de soins intensifs ou dans les unités de soins généraux sur la base d’une évaluation des risques. Les patients colonisés ont été placés en isolement. L’étude a montré que cette approche avait permis de prévenir 13 cas de bactériémie au SARM et 9 cas d’infection du site opératoire, pour une économie de 1 545 762 $US63.

Le dépistage : Où, quand et qui?

Vous devrez procéder à une évaluation des risques dans votre unité individuelle pour déterminer quelle est la meilleure façon de mettre en œuvre un programme de cultures de dépistage du SARM asymptomatique. Votre décision dépendra du taux d’infection et de colonisation par le SARM, ainsi que de la disponibilité des services de laboratoire et de la possibilité d’obtenir des résultats de tests rapidement. Vous pouvez aussi examiner les risques au sein de votre propre population de patients. Une méthode consiste à procéder pendant un mois à un dépistage hebdomadaire de la prévalence à un endroit précis (soit dans des unités à haut risque ou des unités qui accueillent d’autres patients porteurs de SRAM). Par exemple, vous pouvez cibler les unités où plus

61 Ibid.

62 Infection control and antimicrobial restriction practices for antimicrobial resistant organisms in Canadian tertiary care hospitals AJIC 2007, 566 Vol. 35 No. 9

Ofner-Agostini et al

63 Effect of targeted surveillance for control of methicillin-resistant Staphylococcus aureus in a community hospital system. Infect Control Hosp Epidemiology.

2006; 27(3):233-8(ISSN: 0899-823X)West TE ;Guerry C ; Hiott M Morrow N ;WardK ;SalgadoCD Infectious Diseases Consultants & Travel Medicine, Charleston,

SC 29425, USA.

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de deux patients ont dû être placés en isolement pour éviter la propagation du SARM sur une période de quatre semaines.64

Une autre approche consiste à faire le dépistage universel du SARM pendant une période de temps limitée afin de déterminer votre taux de colonisation lors de l’admission. Une fois cette donnée de base obtenue, vous pouvez choisir l’approche qui vous paraît la plus appropriée pour votre établissement.

Voici trois approches possibles65 :

1. Dépistage actif universel ou ciblé de la colonisation asymptomatique par le SARM pour tous les patients ou pour tous les patients à haut risque lors de l’admission;

2. Mise en œuvre du dépistage de la colonisation asymptomatique par le SARM seulement après l’échec d’autres approches (pratiques courantes, instauration de précautions lors des contacts avec les patients infectés identifiés à la suite de cultures cliniques) et l’augmentation des taux d’infection au SARM; et

3. Utilisation périodique des cultures de dépistage lors de l’admission et dans des unités d’hospitalisation. Ainsi, si des grappes de SARM sont découvertes, on pourra entreprendre le dépistage de tous les patients de l’unité de soins intensifs ou d’autres unités à haut risque, selon la situation.

Tests rapides

Il existe un test rapide de SARM qui fait appel à des techniques de PCR (réaction en chaîne de la polymérase) et dont l’usage est très répandu dans plusieurs grands centres de soins tertiaires. Les résultats des cultures de dépistage du SARM sont disponibles dans un délai de 16 à 72 heures. Or, il faut seulement deux heures pour obtenir les résultats des tests PCR. Ces tests peuvent donc accélérer l’obtention des résultats de laboratoire; cependant, selon la fréquence des tests et le délai d’obtention des résultats, il peut arriver que, par rapport aux techniques à base de cultures, ces méthodes n’améliorent pas autant qu’on aurait pu s’y attendre le délai d’exécution.

Si le délai d’exécution est moins long pour les tests PCR que pour les techniques à base de cultures, leur utilisation pourrait entraîner une réduction importante du nombre de jours d’application de précautions préventives (instauration de précautions en attendant les résultats des cultures)66.

Une fois que vous avez décidé de quelle façon vous comptez vous attaquer à ce problème dans votre établissement, vous devez choisir des méthodes de mesure qui vous permettront de suivre vos progrès ; si vous privilégiez le dépistage actif et le

64 Vol. 9 Special Issue | Patient Safety PapersA Multidisciplinary Approach to Reducing Outbreaks and Nosocomial MRSA in a University-Affiliated Hospital

Healthcare Quarterly,9(Sp)2006:54-60 Maryam Salaripour, Pat McKernan, Roslyn Devlin and the Infection Prevention and Control Team

65 Interventions to prevent transmission of antimicrobial-resistant bacteria in the intensive care unit. Infectious diseases Current Opinion in Critical Care.

13(5):572-577, October 2007.Huskins, W Charles

66 Harbarth S, Masuet-Aumatell C, Schrenzel J, et al. Evaluation of rapid screening and preemptive contact isolation for detecting and controlling methicillin

resistant Staphylococcus aureus in critical care: an interventional cohort study. Crit Care 2006; 10:R25.

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recours aux précautions lors des contacts, il sera important de savoir si ces stratégies réussissent à réduire le taux d’infection au SARM.

Mesures pour la campagne Soins de santé plus sécuritaires maintenant!

Nous demandons à toutes les équipes inscrites de soumettre leurs données à l’Équipe responsable des mesures, basée à l’université de Toronto (pour plus de détails, voir la section intitulée « Soumission de données à la campagne »). Pour les établissements enregistrés auprès de la campagne québécoise, nous vous demandons de soumettre vos mesures au Centre hospitalier de l’Université de Montréal www.chumontreal.qc.ca

Dépistage actif lors de l’admission - Campagne SSPSM!

Dépistage actif à l’admission des patients asymptomatiques colonisés par le SARM par 1000 admissions (feuille de travail 5.0)

Le nombre de patients asymptomatiques dont la colonisation par le SARM est confirmée par le laboratoire par 1000 admissions. Les établissements de soins de santé établissent individuellement la procédure pour obtenir des isolats de dépistage. Un cas de SARM est confirmé lors qu’il y a isolement de Staphylococcus aureus résistant à l’oxacilline (par ex. méthicilline, amoxicilline, pénicilline) provenant de tout site corporel dans un isolat de dépistage (et non un isolat clinique) obtenu d’un patient hospitalisé lors de son admission à l’hôpital. Il s’agit d’une mesure du risque potentiel d’exposition au SARM dans l’unité ou dans l’établissement de soins de santé.

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SURVEILLANCE des infections associées aux soins de santé

La cinquième des cinq composantes pour réduire les infections aux SARM

Les quatre composantes précédentes ont pour objectif de réduire et, éventuellement, d’éliminer les infections cliniques associées aux soins de santé de vos patients. La mise sur pied d’un programme de surveillance des infections au SARM est la seule façon de savoir si vous réussissez à réduire ou à éliminer ces infections.

Un programme de surveillance des infections au SARM comprend les définitions, les mesures et les analyses de données nécessaires pour évaluer le succès de la mise en œuvre de stratégies plus intenses visant à éliminer les infections au SARM dans votre milieu hospitalier67.

Le Conseil canadien d’agrément des services de santé (CCASS) inclut dans ses nouveaux critères d’agrément la surveillance du SARM ou du C. difficile. Voir le tableau ci-dessous.

Si votre hôpital a déjà mis en place un programme de surveillance du SARM, vous pouvez utiliser les données existantes comme base de votre évaluation des risques. Dans le cas contraire, vous devrez déterminer le fardeau que représente le SARM pour votre établissement, soit en effectuant des études ponctuelles de prévalence, des cultures de dépistage lors de l’admission ou un examen des données de laboratoire.

Les résultats de cette évaluation des risques vous aideront à décider sur quelles composantes (actions et stratégies) votre programme de contrôle du SARM se concentrera, ainsi qu’à décider s’il est opportun de mettre en œuvre un programme de surveillance du SARM.

Ces données vous indiqueront s’il y a dans votre établissement des patients atteints d’infections au SARM acquises à l’hôpital ou des patients qui contractent le SARM d’autres patients colonisés ou infectés (propagation) et si votre établissement admet des patients dont la colonisation au SARM est confirmée. Grâce à ces résultats, vous saurez si votre établissement héberge un réservoir de SARM. Après avoir examiné ces données, vous pourrez décider de mettre en place un programme de surveillance des infections au SARM.

En revanche, si le SARM n’est pas endémique dans votre établissement, vous pourriez décider de vous concentrer sur l’hygiène des mains et sur le nettoyage et la désinfection de l’environnement afin d’empêcher le SARM de s’implanter dans votre établissement ou dans une unité, plus particulièrement si de nouveaux patients colonisés au SARM y sont admis. En cas d’infection confirmée, vous devrez passer à l’étape suivante, qui consiste à instaurer des précautions à prendre lors des contacts avec les patients positifs.

Voici les étapes à suivre pour mettre en place un programme de surveillance68 :

67 APIC Guide to the Elimination of Methicillin-Resistant Staphylococcus aureus (MRSA) Transmission in Hospital Settings, March 2007

68 APIC Text of Infection Control and Epidemiology, 2nd Edition; January 2005.Copyright 2005, Association for Professionals in Infection Control and

Epidemiology, Inc.

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• choisir la méthode de surveillance;

• évaluer et définir la population ou les populations à étudier;

• choisir les indicateurs (événements) à surveiller;

• déterminer la durée de la période d’observation;

• définir les critères de surveillance;

• déterminer quelles données seront recueillies;

• choisir les méthodes d’analyse des données;

• choisir les méthodes de collecte et de gestion des données;

• déterminer à qui le rapport de surveillance sera présenté; et

• rédiger un plan de surveillance.

Vous devez diffuser les résultats attendus de votre programme de surveillance des infections, qu’il soit déjà en place ou qu’il doive être mis en place dans votre établissement. Le personnel est moins enclin à prendre les précautions recommandées lorsqu’il n’est pas informé des résultats qui en découlent. N’hésitez pas à faire le lien entre les stratégies et l’excellent travail de tous, d’une part, et les résultats de la surveillance, d’autre part. Invitez le personnel à s’approprier ces résultats et à s’en inspirer pour faire des changements.

Les équipes peuvent choisir parmi les éléments de surveillance proposés dans la campagne SSPSM! ceux qui sont le plus pertinents dans leur environnement local.

Mesures pour la campagne Soins de santé plus sécuritaires maintenant!

Nous demandons à toutes les équipes inscrites de soumettre leurs données à l’Équipe responsable des mesures basée à l’université de Toronto (pour plus de détails, voir la section intitulée « Soumission de données à la campagne »).

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MESURES DE SURVEILLANCE - Campagne SSPSM!

Incidence des infections au Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) associées aux soins de santé par 1000 *jours-patients (dans l’ensemble de l’établissement ou dans une unité en particulier) (feuille de travail 6.0) Le nombre total de patients atteints d’une infection clinique au SARM associée aux soins de santé confirmée par le laboratoire par 1 000 jours-patients. Un cas de SARM est défini comme l’isolement de Staphylococcus aureus résistant à l’oxacilline (par ex. méthicilline, amoxicilline, pénicilline) provenant de tout site corporel dans un isolat clinique (et non de prélèvements de dépistage ou d’hémoculture) obtenu d’un patient lorsque l’isolat est obtenu du patient au moins 48 heures après son admission à l’hôpital, et son statut préalable concernant le SARM est connu, tout comme ses admissions antérieures au cours des 12 derniers mois (voir les descriptions techniques pour plus de détails). Une infection est une invasion de bactéries dans les tissus, avec prolifération de celles-ci; elle est identifiée par l’isolement de la bactérie et se manifeste par des signes cliniques de maladie, comme de la fièvre, une hausse du nombre des globules blancs, de la purulence, une pneumonie ou de l’inflammation. Remarque : Si des isolats cliniques sont utilisés, il faut exclure tous les résultats de cultures de dépistage, ainsi que les doubles des échantillons du même patient (par ex. si 3 prélèvements sur une plaie révèlent la présence de SARM, l’infection ne sera comptée qu’une seule fois – il faut un isolat clinique par infection). * La mesure mensuelle des « jours-patients » d’un établissement peut être obtenue du service des admissions, des utilisations, de la prévention des infections, des dossiers médicaux ou autres, selon le cas. Objectif : Réduction de 50 % par année du taux de SARM associé aux soins de santé. Infection sanguine associée aux soins de santé causée par le SARM par 1000 *jours-patients (feuille de travail 7.0) Cette mesure consiste à recueillir des données sur des patients qui sont admis dans un établissement de soins pour y être hospitalisés. L’infection du courant sanguin résulte d’un contact en milieu de soins de santé et se contracte de diverses façons, par exemple un patient qui est été admis en raison d’une infection du courant sanguin causé par le SARM contractée en clinique externe (patient ambulatoire recevant une thérapie IV pour maladie rénale) ou un patient venant de sortir de l’hôpital qui est réadmis en raison d’une infection du courant sanguin causée par le SARM dans les 48 heures suivant son congé. Sont exclues les infections du courant sanguin consécutives à des infections du site opératoire, à moins que le patient soit réadmis à l’hôpital. Un cas de bactériémie au SARM est établi par l’isolement du Staphylococcus aureus résistant à l’oxacilline (par ex. méthicilline, amoxicilline, pénicilline) prélevé sur un patient au moins 48 heures après son admission à l’hôpital. Le patient doit souffrir d’une infection diagnostiquée qui correspond à la définition d’infection de l’hôpital. * La mesure mensuelle des « jours-patients » d’un hôpital ou d’une unité de soins, (par ex. une unité de soins intensifs), peut être obtenue du service des admissions, de la prévention des infections, des dossiers médicaux ou autres, selon le cas. Objectif : Aucun cas

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D’autres projets nationaux nécessitant des mesures de surveillance sont présentement en cours. Comme vous pouvez le constater, ces trois projets fonctionnent de concert les uns avec les autres, de sorte que les mesures pour la campagne SSPSM! ne devraient pas alourdir votre fardeau si vous participez déjà au projet du Programme canadien de surveillance des infections nosocomiales (PCSIN) ou à celui du Conseil canadien d’agrément des services de santé (CCASS).

M e s u r e s d e s u r v e i l l a n c e n a t i o n a l e s d u S A R M :

CNISP

Le programme canadien de surveillance des infections

nosocomiales

AC

Agrément Canada

Campagnes nationales

Des soins plus sécuritaires maintenant !

Ensemble améliorons la prestation sécuritaires des

soins de santé !

M e s u r e s d e s o r g a n i s a t i o n s d e s o i n s d e s a n t é p o u r l e S A R M :

1. Infection SARM par le biais de cathéters centraux

1. Infections SARM nosocomiales

2. Infections SARM nosocomiales

2. Autres infections SARM qu’acquises par cathéters centraux

3. Dépistage du SARM (colonisation)

4. Dépistage du SARM (colonisation)

3. Dépistage du SARM

4. Infection SARM par le biais de cathéters centraux

I n f e c t i o n s a u S A R M a c q u i s e s d a n s l a c o m m u n a u t é

5. Infections SARM acquises dans la communauté

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Entreprendre la mise en œuvre des stratégies SARM dans votre établissement ou unité

Vous appliquez probablement déjà certaines ou même la plupart des composantes du présent guide dans vos efforts pour contrôler les infections associées aux soins de santé, y compris le SARM, dans votre établissement. Comme le résume la trousse, le fond du problème ne tient pas au manque de connaissances au sujet des techniques de prévention et de contrôle, mais plutôt à l’incapacité d’effectuer, grâce à ces connaissances, les changements sociaux et comportementaux requis dans le cadre d’organisations complexes de soins de santé.

Alors, que faut-il faire différemment dans le cadre de cette campagne, compte tenu de ce que nous savons maintenant?

La campagne SSPSM! recommande l’utilisation du modèle d’amélioration pour la mise en œuvre des stratégies de réduction du SARM dans votre établissement. De nombreuses organisations ont utilisé une nouvelle approche appelée « déviance positive » qui a donné de meilleurs résultats que les autres approches. Vous trouverez ci-dessous une section sur la déviance positive.

Voici les étapes clés requises pour mettre en œuvre la réduction du SARM69 : 1. Obtenir l’engagement de la direction 2. Former une équipe interdisciplinaire responsable de l’implantation et du cycle d’amélioration 3. Utiliser le modèle d’amélioration pour accélérer le changement grâce aux mesures suivantes :

A. Établir des buts et des objectifs B. Établir des mesures C. Sélectionner des changements D. Tester les changements

4. Mettre en œuvre les changements 5. Diffuser les changements dans d’autres établissements ou unités

Obtenir l’engagement de la direction

La réduction des infections au SARM requiert un engagement clair et un soutien continu de la part des cadres dirigeants. Un leadership visible de la direction peut contribuer à éliminer les obstacles, notamment grâce à l’allocation de ressources pour rendre les équipes plus aptes à mettre en œuvre les stratégies de réduction du SARM.

On peut obtenir la participation active de la haute direction en établissant un dossier administratif et en démontrant la nécessité de s’attaquer au problème toujours croissant du SARM pour la sécurité des patients. Faites part des progrès accomplis aux cadres dirigeants en leur présentant le pourcentage des équipes de travail qui se lavent les mains. Sans un soutien enthousiaste de la direction de votre établissement vous serez

69 Reconciling Medications Collaborative of the Massachusetts Coalition for the Prevention of Medical Errors and the Massachusetts Hospital Association. Le collectif a été fondé en vertu d’une entente de coopération entre l’Agency for Healthcare Research and Quality (AHRQ) et le Massachusetts Department of Public Health (Grant #U18 HS11928).

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dans l’impossibilité de mettre en œuvre ces composantes et de réduire ou contrôler le SARM.

Un problème aussi complexe que celui du SARM requiert un engagement ferme de la direction de l’hôpital. Pour s’engager, la direction doit :

• reconnaître que le problème du SARM est grave, qu’il augmente inutilement la morbidité et la mortalité et qu’il entraîne des coûts réels;

• refuser de tolérer le statu quo et croire qu’il est possible de réduire considérablement le taux de SARM (colonisation ou infection ou les deux);

• encourager et aider les équipes multidisciplinaires à faire leur travail, notamment en mettant à leur disposition tout ce dont elles ont besoin en matière de fournitures, de personnel et de ressources des services de contrôle des infections, de microbiologie et de l’environnement;

• prendre la responsabilité de l’application de pratiques élémentaires de lutte anti-infectieuse, comme l’hygiène des mains, une fois en place les systèmes de soins appropriés et les fournitures nécessaires. Cette responsabilité peut inclure l’imposition de mesures de discipline aux membres du personnel qui ne suivent pas les pratiques appropriées;

• obtenir l’engagement du personnel clinique; et

• faire régulièrement la révision des données et éliminer les barrières qui nuisent au succès de la stratégie.

Il est important d’échanger sur les expériences réussies, surtout pour les équipes dans les établissements plus petits, où les nombres sont inférieurs et les données quantitatives moins fiables.

Former une équipe interdisciplinaire

Réunir les bonnes personnes pour former une équipe d’amélioration d’un processus est crucial pour garantir le succès des efforts faits en matière d’amélioration. La taille et la composition des équipes peuvent varier. Chaque organisation doit créer des équipes selon ses besoins.

Les stratégies de contrôle des infections sont traditionnellement confiées aux professionnels de la prévention et de la lutte anti-infectieuse. Bien que ces professionnels connaissent à fond les mesures de contrôle du SARM, ils n’occupent pas habituellement des postes assez élevés dans la hiérarchie pour pouvoir diriger des stratégies de changement à l’échelle de l’établissement, et ils sont trop éloignés du personnel de première ligne pour diriger les stratégies des unités individuelles. L’utilisation du modèle d’amélioration de la qualité, du modèle de déviance positive ou des deux modèles vous encouragera à envisager divers candidats possibles pour cette tâche. Si l’hygiène des mains est la principale cible dans votre unité, un médecin ou une infirmière pourrait diriger l’équipe, car l’un et l’autre représentent un segment significatif du groupe que vous espérez influencer.

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Pour la présente stratégie, nous recommandons de constituer des équipes dans une unité en particulier plutôt qu’à la grandeur de l’hôpital; le service de prévention des infections de l’établissement peut aussi surveiller la collecte de données (après des négociations avec les unités). L’équipe de coordination pourrait être composée de représentants:

• un cadre délégué pour la haute direction; • les services d’environnement et d’entretien (représentants des services

ménagers); • des représentants des médecins, des infirmières et des pharmaciens; • des cliniciens de première ligne provenant des principales unités de soins et de

tous les quarts; • des représentants d’autres unités de travail ou de comités, dont les responsabilités

et les mandats incluent l’amélioration de la sécurité des résidents (par exemple, responsable de la sécurité des résidents, représentants du comité d’amélioration de la qualité et de gestion des risques, représentant du comité de pharmacologie et de thérapeutique, etc.);

• du personnel des services de prévention et de contrôle des infections • du personnel de soutien administratif; • un formateur – formation continue du personnel; • les patients.

Utiliser le modèle d’amélioration pour accélérer le changement Le Modèle d’amélioration, élaboré par Associates in Process Improvement, est un outil à la fois simple et efficace qui vise non pas à remplacer les modèles de changement déjà utilisés dans les établissements, mais à accélérer les améliorations. Ce modèle a été utilisé avec succès dans des centaines d’établissements de soins de santé dans plusieurs pays pour accélérer de nombreux processus et résultats.

Le modèle se divise en deux parties :

• Trois questions fondamentales auxquelles on peut répondre dans n’importe quel ordre. 1. Que souhaitons-nous accomplir? 2. Comment déterminerons-nous si un changement conduit à une

amélioration? 3. Quels sont les changements que nous pouvons instaurer et qui entraîneront

une amélioration?

• L’utilisation du cycle du modèle Planifier – Exécuter – Étudier – Agir (PEÉA) pour tester les changements et les mettre en œuvre dans des milieux de travail concrets. Le cycle PEÉA permet de mettre un changement à l’essai et de déterminer s’il conduit à une amélioration.

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Établir des buts et des objectifs Pour apporter des améliorations, il faut se fixer un objectif mesurable à partir d’un moment précis. Cet objectif doit en outre définir la population de résidents qui sera touchée. Établir des mesures Les équipes utilisent des mesures quantitatives pour déterminer si les changements apportés conduisent à une amélioration. Sélectionner des changements Toute amélioration requiert des changements, mais ce ne sont pas tous les changements qui conduisent à une amélioration. Les organisations doivent donc identifier les changements qui ont de fortes chances de susciter une amélioration.

Mettre les changements à l’essai Le cycle Planifier – Exécuter – Étudier – Agir est une façon rapide de mettre un changement à l’essai dans un milieu de travail concret – en planifiant un test, en le réalisant, en observant les résultats et en agissant sur ce qui a été appris. Il s’agit d’une méthode scientifique utilisée pour un apprentissage orienté vers l’action.

Langley G, Nolan KM, Nolan TW, Norman CL, Provost LP. The Improvement Guide: A Practical Approach to Enhancing Organizational Performance.

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A. Établir des buts et des objectifs

Pour apporter toute amélioration, il faut se fixer des objectifs. Une organisation ne peut pas s’améliorer sans avoir l’intention claire et ferme de le faire. Le but doit être établi à partir d’un moment précis, être mesurable et définir la population de patients ou de résidents qui sera touchée. Il est crucial de bien s’entendre sur l’objectif choisi et de prévoir le personnel et les ressources nécessaires à sa réalisation.

L’établissement des buts et des objectifs peut aider les équipes à se concentrer sur ce qu’elles souhaitent accomplir en mettant en œuvre les stratégies de réduction du SARM. Le but doit être établi à partir d’un moment précis, être mesurable et définir précisément la population de résidents qui sera touchée.

Voici des exemples d’objectifs organisationnels :

1. Améliorer l’hygiène des mains du personnel soignant de l’unité X de 30 % à 90 % d’ici juin 2008.

2. Améliorer la conformité à toutes les précautions d’isolement pour les patients atteints de SARM à 100% d’ici juin 2008.

Comme les équipes travaillent sur différents éléments de l’ensemble de la stratégie, les buts poursuivis doivent être liés à ce que chaque équipe souhaite accomplir.

B. Établir des mesures L’établissement de mesures constitue un aspect crucial des tests et de l’instauration des changements; les mesures indiquent à l’équipe si les changements qu’elle apporte conduisent à une amélioration. Il ne faut pas confondre les mesures d’amélioration et les mesures de recherche. Le tableau suivant définit chacune:

Mesures de recherche Mesures d’apprentissage et d’amélioration

Objectif Acquérir de nouvelles connaissances Appliquer de nouvelles connaissances dans la pratique quotidienne

Tests Un vaste test « aveugle » De nombreux tests séquentiels observables

Biais Contrôler le plus grand nombre possible de biais Uniformiser les biais d’un test à l’autre

Données Récolter le plus de données possibles « au cas où »

Récolter « juste assez » de données pour apprendre et achever un autre cycle

Durée Il faut parfois beaucoup de temps pour obtenir des résultats.

« Réaliser de petits tests de changements significatifs » accélère le taux d’amélioration.

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Trois types de mesures Utiliser un ensemble de mesures équilibré dans tous les efforts d’amélioration :

1. Mesures de résultats (voix du patient) : Le système fonctionne-t-il bien? Quel est le résultat?

2. Mesures de processus (le fonctionnement du système) : Les différentes parties ou étapes du système fonctionnent-elles comme prévu? • Pourcentage de travailleurs de la santé qui se lavent les mains.

3. Mesures d’équilibre (examiner un système sous divers angles) : Les changements conçus pour améliorer une partie du système causent-ils de nouveaux problèmes dans d’autres parties du système? Ces mesures portent souvent sur des questions de satisfaction des patients ou résidents et du personnel et sur les charges de travail.

A. Moment d’instaurer les précautions à prendre lors des contacts avec le patient après la réception par l’unité des résultats des tests.

Les mesures d’amélioration commencent par la collecte de données de base pour déterminer la gravité du problème et motiver les intervenants. Par la suite, des données doivent être régulièrement recueillies pour vérifier l’efficacité du changement au fil du temps.

C. Sélectionner des changements Si tous les changements ne conduisent pas à une amélioration, toute amélioration requiert des changements. Il faut pouvoir élaborer des changements, les tester et les mettre en œuvre pour obtenir des améliorations. Or, s’il existe de nombreux changements qui conduisent à une amélioration, ces changements découlent d’un nombre limité de concepts de changement.

Un concept de changement est une notion ou une approche de changement d’ordre général dont l’utilité a été démontrée : il peut déboucher sur des idées de changement qui conduisent à des améliorations. En combinant ces concepts avec des connaissances sur des sujets bien précis, on peut concevoir des tests de mesure du changement. Une fois ces idées trouvées, il faut appliquer les cycles du modèle Planifier-Exécuter-Étudier-Agir (PEÉA) pour les tester sur une petite échelle et déterminer si elles conduisent à une amélioration. Si c’est le cas, il faut élargir les tests en incorporant graduellement de plus grands échantillons, tant que l’équipe n’est pas convaincue que ces changements devraient être adoptés à une plus grande échelle.

D. Tester les changements Lorsqu’une équipe a été constituée, qu’elle s’est fixé un objectif et qu’elle a élaboré des mesures pour déterminer si un changement conduit à une amélioration, il lui reste encore à mettre le changement à l’essai dans un milieu de travail concret. Le cycle Planifier-Exécuter-Étudier-Agir (PEÉA) permet de déterminer si un changement conduit à une amélioration – on planifie un test, on le réalise, on observe les résultats et on agit sur ce qu’on a appris. Il s’agit d’une méthode scientifique utilisée pour l’apprentissage pratique. Raisons de tester les changements

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• Pour se convaincre que le changement conduit à une amélioration. • Pour décider lesquels des changements proposés conduisent à l’amélioration

désirée. • Pour évaluer l’ampleur de l’amélioration produite par le changement. • Pour déterminer si le changement proposé fonctionnera dans un milieu concret. • Pour déterminer quelles combinaisons de changements auront les effets

souhaités sur les principales mesures de la qualité. • Pour évaluer les coûts, les conséquences sociales et les effets secondaires d’un

changement proposé. • Pour réduire au minimum la résistance à la mise en oeuvre.

Étapes du cycle PEÉA 1ère étape : Planifier Établir un plan du test ou de la vérification, y compris un plan de collecte de données. • Énoncer l’objectif du test. • Prédire ce qui va se produire, avec raisons à l’appui. • Élaborer un plan pour tester le changement. (Qui? Quoi? Quand? Où? Quelles

données devra-t-on recueillir?)

2e étape : Exécuter Faire l’essai du test à petite échelle. • Réaliser le test. • Documenter les problèmes et les observations inattendues. • Commencer l’analyse des données.

3e étape : Étudier Prévoir du temps pour l’analyse des données et l’étude des résultats. • Terminer l’analyse des données. • Comparer les données aux prédictions. • Résumer les résultats et réfléchir aux leçons à en tirer.

4e étape : Agir Perfectionner le changement à la lumière des conclusions du test. • Déterminer quelles modifications devraient être apportées. • Préparer le plan du prochain test.

Exemple de test de changement (Planifier-Exécuter-Étudier-Agir) Selon leur objectif, les équipes sélectionnent des changements prometteurs et utilisent des cycles du modèle Planifier-Exécuter-Étudier-Agir (PEÉA) pour tester rapidement un changement à petite échelle et voir s’il fonctionne, avant de le perfectionner et de le mettre en œuvre à plus grande échelle. Voici l’exemple d’une équipe qui a commencé par faire un test à petite échelle.

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Mise en oeuvre des stratégies d’hygiène des mains

Planifier : L’équipe a observé qu’il manquait souvent des éléments importants des fournitures requises à l’entrée d’une chambre d’isolement (p. ex. des gants de toutes les tailles)

Exécuter : On demande à l’infirmière auxiliaire du quart de jour de surveiller les stocks et de réapprovisionner les postes deux fois par jour.

Étudier : L’infirmière auxiliaire déclare que c’est une tâche qu’on oublie facilement, et qu’elle ne l’a fait qu’une fois par quart de travail.

Agir : On suggère pour le deuxième cycle PEÉA de « lier » cette étape aux tournées médicales. Un carton rouge où sont écrites les précautions à prendre en cas d’isolement est placé sur le chariot médical comme aide-mémoire.

Mettre en oeuvre les changements

Après avoir testé un changement à petite échelle, tiré des leçons de chaque test et perfectionné le changement à l’aide de plusieurs cycles du modèle PEÉA, on est prêt à mettre le changement en œuvre à plus grande échelle – par exemple de l’étendre à l’ensemble d’une population ou d’une unité pilote. Toute mise en œuvre est un changement permanent dans la façon de travailler et, à ce titre, elle doit être étendue à toute l’organisation. En outre, un changement peut avoir des conséquences sur la documentation, les politiques écrites, l’embauche, la formation, la rémunération et certains aspects de l’infrastructure d’une organisation qui n’ont pas grand rapport avec la phase d’essai. Toute mise en œuvre requiert aussi l’utilisation du cycle PEÉA. Exemple Mise à l’essai d’un On demande à trois membres du personnel changement : d’entretien d’utiliser une nouvelle « liste de

contrôle » pour le nettoyage des chambres et d’en commenter le format, la facilité d’utilisation, etc.

Mise en œuvre d’un Tous les membres du personnel d’entretien changement : de l’unité utilisent la nouvelle « liste » de

contrôle pour le nettoyage des chambres.

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Étendre les changements à d’autres unités ou organisations

Pour étendre les changements à d’autres unités, on s’inspire de la mise en œuvre réussie d’un processus dans une unité ou une population pilote et on la reproduit dans d’autres unités de l’organisation ou dans d’autres organisations. Pendant la mise en œuvre d’un changement, les équipes tirent des leçons essentielles qui leur permettent d’étendre ce changement à d’autres unités et à d’autres établissements, notamment des leçons concernant des questions d’infrastructure, l’optimisation de l’organisation des tâches et l’approche à privilégier pour amener les gens à adopter un changement et à s’y adapter.

Le cycle du modèle PEÉA peut être utile quand vient le moment d’étendre les interventions. Les unités qui veulent adopter le changement doivent déterminer quelle est la meilleure façon de l’adapter pour qu’il conduise à l’amélioration attendue.

Une fois que l’on a acquis de l’expérience et que l’on a constaté que le processus de réduction du SARM constitue une amélioration soutenue, on peut l’utiliser pour un plus grand nombre de patients dans un plus grand nombre d’unités. Il faut procéder à une évaluation à chaque nouvelle étape avant d’étendre le processus à de nouvelles unités. Il faut aussi vérifier à nouveau le processus dans les nouvelles unités pour déterminer si des mesures correctrices s’imposent. La mise en œuvre dans l’ensemble d’une organisation requiert une planification minutieuse à toutes les étapes majeures de la mise en œuvre.

Pour combler l’écart entre la pratique exemplaire et la pratique courante, la clé consiste à savoir diffuser les innovations et les nouvelles idées, ce que doivent faire les cliniciens et leurs organisations. Le document de l’IHI intitulé « Framework of Spread: From Local Improvements to System-Wide Change»

peut aider les équipes à élaborer, à tester et à

mettre en œuvre un système permettant d’accélérer les améliorations grâce à la diffusion des idées au sein des organisations et entre ces dernières. Ce document peut aussi aider les équipes à se préparer à étendre un projet, à en définir le but et à en établir les plans. Parmi les éléments qui doivent être abordés lorsqu’on planifie d’étendre une intervention, il faut mentionner la formation et le développement des compétences, les mesures de soutien pour aider les individus à adopter de nouveaux comportements qui renforcent les nouvelles pratiques, la résolution des problèmes, la culture de changement qui a cours, l’enthousiasme du personnel et l’assignation des responsabilités.

Pour de plus amples renseignements sur la façon de soutenir et de diffuser les améliorations, consulter le lien suivant :

http://www.ihi.org/IHI/Results/WhitePapers/AFrameworkforSpreadWhitePaper.htm

Exemple : Si des idées de changement clés, comme améliorer l’accès aux rince-mains à base d’alcool et les symboles peints sur le plancher, ont contribué à améliorer

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l’hygiène des mains, on pourrait diffuser la stratégie en étendant progressivement le changement à toutes les unités de l’organisation et en aidant ces unités à adopter le changement et à s’y adapter.

Communications

Les responsables de la lutte anti-infectieuse ont toutes les compétences voulues pour se charger de la collecte de données sur les infections au SARM associées aux soins de santé et en faire rapport. Cependant, les structures nécessaires pour en informer correctement le personnel soignant - personnel de première ligne et dirigeants – sont souvent absentes. À moins que les travailleurs de première ligne ne s’approprient les données, on ne peut pas s’attendre à des changements. Il faut inclure le personnel soignant de première ligne dans les discussions sur les liens entre les données de surveillance et les stratégies qui sont mises en place dans l’unité. Constatant que les statistiques s’améliorent, les équipes accéléreront leurs activités de changement. Cette boucle de rétroaction est une composante critique des interventions.

Les stratégies réussies de contrôle du SARM comportent toutes une méthode systématique de communication des résultats (rétroaction) à toutes les personnes qui participent aux efforts de contrôle et de suivi de cette rétroaction. Trouver une façon efficace d’informer tant le personnel soignant de première ligne et les dirigeants prend parfois plus de temps que la stratégie elle-même. Il s’agit toutefois d’une étape essentielle au succès de vos stratégies70,71.

Voici un exemple d’expérience réussie. Dans un établissement de Toronto, on a remplacé les stratégies normalisées de réduction du SARM par un programme de « communication structurée régulière au personnel de première ligne, à la haute direction et autres intervenants pour les informer des données quantitatives sur les résultats, des normes de pratiques et des conséquences économiques et environnementales ». Au cours de la première année de mise en oeuvre de la stratégie, l’équipe a obtenu une diminution globale de 60 % de l’incidence de propagation du SARM associé aux soins de santé dans tout l’hôpital71.

Un autre hôpital participant à l’étude américaine a découvert que l’utilisation de listes de contrôle statistiques et la rétroaction au personnel médical, aux chefs d’unités et à la haute direction ont conduit à une réduction de 50 % du taux global de SARM et à une diminution concomitante de la variabilité au sein des services72.

On peut lire dans le rapport d’un programme réussi mené à Pittsburgh : « Le processus tout entier est un processus de communication. Grâce au système de surveillance, des données sont générées et transmises à chaque unité sur une base régulière. Le personnel analyse les données et agit en conséquence73. »

70 A Multidisciplinary Approach to Reducing Outbreaks and Nosocomial MRSA in a University-Affiliated Hospital Vol. 9 Special Issue | Patient Safety Papers

Healthcare Quarterly,9(Sp)2006:54-60 Maryam Salaripour, Pat McKernan, Roslyn Devlin and the Infection Prevention and Control Team

71 Gandhi, T.K., E. Graydon-Baker, C.N. Huber, A.D. Whittemore and M. Gustafson. 2005. "Closing the Loop: Follow Up and Feedback in a Patient Safety

Program." Joint Commission Journal on Quality and Patient Safety 31(11): 614-21.

72 Curran, E.T., J.C. Benneyan and J. Hood. 2002. "Controlling Methicillin-Resistant Staphylococcus aureus: A Feedback Approach Using Annotated

Statistical Process Control Charts." Infection Control and Hospital Epidemiology 23(1): 13-18. 73 “Do What You Can, With What You Have, Where You Are.” Plexus Institute 2007 A Quest To Eliminate MRSA At the VA Pittsburgh Healthcare

System. by A. Singh and Karen Greiner

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Exemples de communications :

• Inscrire la présentation des mesures à l’ordre du jour des réunions hebdomadaires du personnel;

• Fournir des tableaux indiquant les cas de SARM parmi les nouveaux patients ou tout cas de propagation à des patients au cours de la dernière semaine. Ces tableaux peuvent être affichés aux postes de soins;

• Revoir en équipe les résultats de la vérification de l’hygiène des mains, de l’entretien de l’environnement et de l’instauration des précautions. Pendant la discussion, mettre l’accent sur les aspects positifs de la vérification. Puis, en groupe, identifier les points où il y a place à l’amélioration; et

• Si la propagation persiste ou si les résultats de la vérification sont en deçà des objectifs :

a. Faire une séance de remue-méninges pour déterminer pourquoi le taux de conformité est aussi faible ou comment la propagation est survenue.

b. Encourager toutes les personnes intéressées à déterminer ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas.

c. Utiliser les résultats pour aider le personnel à utiliser ce qui fonctionne comme tremplin pour élaborer de nouvelles pratiques.

Le plus important est d’élaborer des idées adaptées à votre unité, votre équipe et votre établissement. Les ressources disponibles, la gravité du problème du SARM, la population de patients et bien d’autres variables seront différentes selon les régions du pays, et c’est pourquoi les solutions doivent être locales pour être efficaces.

Exemples de vérification :

• vérification de l’hygiène des mains;

• disponibilité des produits d’hygiène des mains;

• instauration en temps opportun de précautions lors des contacts;

• listes de vérification de l’entretien ménager;

• utilisation de produits comme Glo Germ™ ou Glitter BugTM pour évaluer la rigueur de l’hygiène des mains et de l’entretien ménager;

• pourcentage de prélèvements qui sont faits à l’admission sur les prélèvements requis; et

• délai entre l’envoi des cultures de SARM au laboratoire et la réception des résultats et l’instauration de précautions à prendre lors des contacts avec les patients, s’il y a lieu.

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DÉVIANCE POSITIVE– Qu’est-ce?

De nombreux systèmes de santé américains ont utilisé efficacement la déviance positive (DP) pour réduire considérablement le SARM. La déviance positive est une approche particulièrement efficace pour mobiliser les organisations et les collectivités à effectuer des changements de comportement et des changements sociaux, mais elle n’a pas encore été appliquée à la résolution de problèmes dans les systèmes de soins de santé nord-américains. Cette méthode est fondée sur la constatation que, dans le plupart des collectivités, il y a des individus ou des groupes (déviants positifs) dont les pratiques ou stratégies spéciales leur permettent de trouver de meilleures solutions à des problèmes courants supposés insolubles que leurs pairs qui ont accès aux mêmes ressources. En appliquant un processus itératif appelé « processus DP », une collectivité identifie ces pratiques spéciales et en fait la promotion. La DP a été utilisée par des entreprises comme Hewlett Packard, Genentech, Goldman Sachs et Merck74.

Dans les sites du ministère américain des anciens combattants, les coordinateurs du programme SARM ont interrogé plus de 400 travailleurs de la santé, lesquels ont révélé qu’il existait des pratiques efficaces isolées et peu appréciées, ainsi que des idées de solutions qui pourraient être mises en œuvre mais qui ne le sont pas. Le personnel des services ménagers et d’entretien sont souvent à même de proposer des pratiques novatrices pour aider à contrôler le SARM. On a même interrogé les patients sur les façons de contrôler le SARM. « C’était une mine d’or, dit le Dr Jon Lloyd, coordonnateur du SW Pennsylvania MRSA Prevention Collaborative. Maintenant, au lieu d’avoir des patients passifs qui reçoivent nos soins spécialisés, ils font partie de la solution et ils adorent ça. »

Votre équipe voudra peut-être examiner l’approche DP, car un phénomène aussi complexe qu’une bactérie qui se multiplie agressivement requiert une réaction humaine complexe dans laquelle tous les membres de la collectivité sont engagés, attentifs et prêts à collaborer.

L’approche DP est un complément idéal à la méthode d’amélioration de la qualité présentée ci-dessus, car elle génère des idées de changement dans toutes les unités de l’organisation pour vous aider à solutionner votre problème.

Pour plus d’information, visiter : www.plexusinstitute.com

Mesurer le succès de la stratégie sur le SARM

Nous demandons à toutes les équipes inscrites de soumettre des données à l’Équipe responsable des mesures de la campagne SSPSM! Veuillez vous reporter à la section intitulée « Soumission des données à la campagne SSPSM! », qui explique comment le faire. Les équipes qui se sont engagées à apporter des améliorations au chevet des patients doivent recueillir des données sur une base mensuelle afin d’orienter les changements qui doivent mener à des améliorations. Les équipes qui ne soumettent pas de données pour au moins une mesure ou plus une fois tous les six mois seront réputées « inactives ».

74 Pascale, R.T. & Sternin, J. 2005, “Your company’s secret change agents”, Harvard Business Review

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Une équipe qui veut vraiment réduire le SARM associé aux soins de santé doit idéalement mettre en œuvre toutes les composantes de cette trousse (hygiène des mains, nettoyage de l’environnement, instauration de précautions à prendre lors de contacts, dépistage et surveillance). Cependant, selon la culture locale, l’évaluation des besoins et les maîtres d’œuvre (incluant la haute direction), il se peut que vous choisissiez de vous concentrer sur une composante en particulier. Vous pouvez soumettre les données d’une composante ou de toutes les composantes sur lesquelles vous avez choisi de travailler.

Si, après un certain temps, vos mesures ne reflètent pas d’amélioration, votre équipe devrait se pencher sur les raisons de cet échec (p. ex. les processus qui ne fonctionnent pas, la non-conformité à ces processus et les barrières qui empêchent le bon fonctionnement des processus, etc.) Si vous n’avez pas mis en œuvre les cinq stratégies, nous vous recommandons fortement de le faire.

Conseils sur la prise de mesures75

Représentez les données sur une graphique chronologique

1. Représentez les données sur un graphique chronologique. On peut obtenir de l’information sur un système et sur la façon de l’améliorer en représentant les données sur un graphique chronologique et en observant les tendances. Suivre quelques mesures fondamentales sur un laps de temps donné est l’outil le plus efficace qu’une équipe puisse utiliser pour voir les effets des changements apportés. Nous vous encourageons à utiliser dans votre établissement des graphiques chronologiques - décrits ci-dessous pour suivre vos progrès dans le temps.

Graphiques chronologiques – Suivez vos mesures dans le temps

Pour déterminer si l’amélioration s’est réellement produite et si celle-ci est durable, il faut observer des modèles sur une certaine période. Les chronogrammes, qui sont des graphiques de données sur une certaine période de temps, constituent l’instrument le plus utile pour mesurer l’amélioration du rendement. Ces graphiques ont plusieurs avantages :

• ils aident les équipes d’amélioration à formuler leurs objectifs en illustrant le degré de succès (ou d’échec) du processus;

• ils aident à déterminer si les changements conduisent à de véritables améliorations en représentant les données observées à mesure que les changements sont apportés; et

• Ils aident à orienter le travail d’amélioration et l’information sur la valeur d’un changement en particulier76.

Visez l’utilité et non la perfection 75 Adapted from Institute for Healthcare Improvement, Tips for Effective Measures; accessed August 9, 2006. Link: http://www.ihi.org/IHI/Topics/Improvement/ImprovementMethods/Measures/tipsforestablishingmeasures.htm 76 Adapted from SHN!: How to Guide: Rapid Response Teams May 2007.

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Rappelez-vous que le but n’est pas la mesure, mais bien l’amélioration. Pour pouvoir passer à la prochaine étape, une équipe a besoin de « juste assez » de données pour savoir si les changements conduisent à une amélioration.

• Intégrez les mesures dans les activités quotidiennes. Il est souvent facile d’obtenir des données utiles sans avoir recours à un système d’information. N’attendez pas les données des systèmes d’information de votre hôpital pendant deux mois. Élaborez plutôt un formulaire de collecte de données simple et confiez l’établissement des mesures à une personne en particulier. Souvent, quelques mesures toutes simples vous fourniront l’information dont vous avez besoin. Par exemple, on peut parfaitement fournir à une unité de soins infirmiers les données brutes du nombre de cas de SARM associé aux soins de santé identifiés dans l’unité en question au cours des derniers jours sans attendre un mois entier et les données du dénominateur (soit le nombre d’admissions par mois).

• Utilisez des mesures qualitatives et quantitatives. En plus des données quantitatives, n’oubliez pas de recueillir des données qualitatives, souvent plus faciles à obtenir et très instructives. Par exemple, demandez au personnel si les stratégies sur le SARM se déroulent bien ou comment améliorer les stratégies sur le SARM ou le formulaire de MSTP. Si vous préférez concentrer vos efforts sur le pensionnaire pour l’aider à mieux être en mesure de fournir un schéma thérapeutique complet et précis, demandez-lui ou demandez à sa famille ce qu’ils pensent du processus.

Soumission des données à la campagne SSPSM! À l’échelle nationale, la question est de savoir si les établissements de soins de santé canadiens ont la capacité d’apprendre et de mettre en oeuvre les changements voulus, comme d’autres établissements ont pu le faire pour réduire les événements indésirables, la morbidité et la mortalité.

La gestion des données soumises à la campagne SSPSM sera assurée par une équipe responsable des mesures de l’université de Toronto, financée par l’Institut canadien pour la sécurité des patients (ICSP) et dirigée par le Dr G. Ross Baker. Les données recueillies par l’équipe responsable des mesures (ÉRM) seront utilisées pour :

• faciliter la mise à l’essai de stratégies fondées sur des données probantes en vue d’une pratique exemplaire, comme l’ont fait d’autres établissements pour réduire la morbidité et la mortalité; et

Conseils sur la prise de mesures • Le but est l’amélioration et non l’élaboration d’un système de mesure • Les mesures devraient accélérer l’amélioration • Mieux vaut un processus utile qu’un processus parfait • Les mesures fondamentales devraient clarifier les objectifs • Les mesures doivent faire partie intégrante des tâches quotidiennes • Il est souvent utile d’associer les mesures d’amélioration à d’autres initiatives de l’unité ou de

l’organisation • Les intervenants devraient participer aux mesures des processus et des résultats

Reference: Not Now, I’m Busy: Measurement For Patient Safety, G. Ross Baker, Ph.D., University of Toronto October 21, 2006

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• soutenir les équipes en leur fournissant de l’information sur leur propre rendement relativement aux stratégies auxquelles elles participent en recueillant des données spécifiques à l’échelle de leur organisation.

Dans le cadre de la campagne, les équipes participantes devront remplir des feuilles de travail pour l’établissement de mesures et les soumettre, chaque mois, à la campagne SSPSM, qui pourra ainsi mesurer le succès de la réduction du SARM dans l’ensemble du Canada. Ces feuilles de travail sont disponibles à l’adresse suivante :

La soumission des données, y compris les mesures fondamentales, est simple et rapide! Des méthodes de soumission de données (par télécopieur et en ligne) des feuilles de travail pour l’établissement de mesures de la campagne SSPSM (formats Excel et Word) sont proposées à l’adresse suivante :

Principaux avantages des feuilles de travail Excel : 1. Les feuilles de travail en format Excel font la plupart des calculs pour vous. 2. Le format Excel inclut également une feuille de tableaux qui produit

automatiquement un graphique chronologique de vos progrès à mesure que vous entrez des données dans les feuilles de travail (pour plus de détails, voir ci-dessous).

Pourquoi soumettre des données à l’ÉRM? • Les mesures aident à orienter le travail d’amélioration et à montrer

éventuellement si vos changements font une différence • Vous recevrez des rapports trimestriels qui montrent les progrès réalisés par

votre équipe comparativement à d’autres équipes de partout au pays • Votre équipe sera classée comme une équipe active de la campagne • Cette mesure sera utilisée pour évaluer la campagne et espérons-le, mener à

un soutien continu de SSPSM

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Annexe A Dossier administratif

Le SARM est un problème de santé publique coûteux. Nous devons nous concentrer sur la prévention du SARM afin de contrôler le lourd fardeau que constitue cette maladie dans les hôpitaux canadiens et dans la collectivité77.

Les coûts des cultures de dépistage et des mesures de précautions sont très inférieurs aux coûts des soins aux patients souffrant d’infections au SARM.

Vous pouvez faire valoir qu’il est rentable de réduire les infections au Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline :

L’impact financier et humain du SARM est élevé :

Les patients infectés par le SARM requièrent une hospitalisation plus longue (en moyenne 26 jours d’isolement par patient), des mesures de contrôle spéciales, des traitements coûteux et une surveillance très étroite.

Le coût total par patient infecté au SARM s’élève en moyenne à 12 216 $78.

Ces coûts sont répartis selon les pourcentages suivants :

• Hospitalisation additionnelle : 81%

• Précautions anti-bio-résistance : 13 %

• Traitement antimicrobien : 4 %

• Analyses de laboratoire : 2 %.

Coûts estimatifs des soins de santé associés au SARM au Canada : 82 millions $

Les dernières données épidémiologiques et économiques suggèrent que les coûts directs des soins de santé associés au SARM au Canada, y compris les coûts de gestion des patients infectés ou colonisés par le SARM, s’élevaient à environ 82 millions $ en 2004 et qu’ils pourraient atteindre 129 millions $ en 2010.

Ces données économiques montrent clairement que le SARM et un problème de santé publique coûteux auquel il faut s’attaquer. Vous pouvez utiliser ces données comme incitatif financier pour convaincre les dirigeants de soutenir des recommandations rentables en matière de lutte contre les infections, comme le dépistage des patients à haut risque et l’utilisation de précautions anti-bio-résistance appropriées79.

77 Canadian Journal of Infectious Diseases and Medical Microbiology, Volume 18, No. 1, January/February 2007, Methicillin-resistant Staphylococcus aureus: A public health issue with economic consequences. M Goetghebeur 78 The economic impact of methicillin-resistant Staphylococcus aureus in Canadian Hospitals, Canadian Journal of Infectious Diseases and Medical Microbiology, Volume 18, No. 1, Janvier/Février 2007, KIM Tony ; OH Paul I. ; SIMOR Andrew E. 79 Ibid.

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Faites preuve d’innovation. Les programmes qui connaissent le plus de succès utilisent des ressources qui existaient déjà. Ces programmes ont permis de constater que nous avons sous le nez le savoir-faire voulu pour maîtriser le SARM. Il y a des centaines d’experts partout. La clé consiste à reconnaître que les solutions aux problèmes sont entre les mains du personnel et des patients. Essayez de trouver une approche plus axée sur les personnes, plus durable et moins exigeante sur le plan des ressources80.

80 “Do What You Can, With What You Have, Where You Are.” A Quest To Eliminate MRSA At The VA Pittsburgh Healthcare System. A. Singh and Karen Greiner Plexus Institute, 2007

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Annexe B Exemples de l’utilisation de la Trousse En avant sur le SARM pour des

Soins de santé plus sécuritaires maintenant!

Tous les établissements

1. Évaluer la population de patients Les établissements de soins de santé au Canada ont tous des populations de patients particulières en termes d’acuité, d’âge et de diagnostics. Tous les patients ne courent pas les mêmes risques de contracter le SARM. Consultez le Tableau sur les risques de contamination par le SARM à l’Annexe I. Il faut que vous fondiez votre programme de prévention du SARM sur l’évaluation de vos taux de base de SARM et sur les populations à risque. L’évaluation des risques est cruciale pour que les ressources puissent être affectées aux aires où les taux et les nombres de patients à risque sont les plus élevés.

2. Faire de la formation

Le SARM est un sujet difficile. Les mythes, les malentendus et les idées fausses au sujet du SARM abondent – et des termes comme « super parasite » n’aident pas. Ne présumez pas que votre personnel infirmier ou votre personnel médical est bien renseigné sur le SARM. Tout le personnel, les familles et les patients doivent avoir une compréhension de base du SARM – ce qu’il est, comment il se propage, et pourquoi il faut s’en préoccuper. Vos efforts de formation doivent viser à simplifier les choses. Vous voulez simplifier un sujet qui est complexe en le décomposant en plusieurs parties. Une fois que les gens comprennent comment tous les organismes se propagent, ils comprennent aussi pourquoi ils doivent se laver les mains et désinfecter l’environnement et pourquoi il faut prendre des précautions (porter blouses et gants) pour empêcher le SARM et d’autres pathogènes de venir en contact avec les mains, l’environnement et les autres patients. C’est ce qui s’appelle mettre des lignes directrices en pratique!

Le but est de faire en sorte que le personnel en vienne au point où l’application des politiques de lutte anti-infectieuse fait simplement partie de leurs tâches quotidiennes.

Par exemple, la plupart des gens trouvent maintenant naturel de porter une ceinture de sécurité en voiture. Il a toutefois fallu des années d’éducation et de renforcement pour que les Canadiens cessent de boucler leur ceinture parce que la loi les y obligeait et

prennent l’habitude de toujours s’attacher.

Si cela est possible, essayez d’organiser des séances de formation en petits groupes. Prévoyez un endroit intime où le personnel se sentira à l’aise de profiter de l’occasion de discuter et de poser des questions sans se sentir embarrassé ou mal informé. À la fin de la séance, remettez aux participants de la documentation écrite et des ressources en ligne pour renforcer ce qu’ils ont appris. Idées pour rendre ces séances de formation plus amusantes :

Quiz

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Jeux de rôles Certificats Collation

Nous incluons dans l’Annexe D des exemples de matériel que vous pouvez utiliser –fiches éducatives, quiz, lignes directrices provinciales et nationales et ressources en ligne. 3. Trousse En avant dans les hôpitaux plus petits et les établissements de soins

de longue durée A. Hôpitaux communautaires (établissement disposant de ressources minimales

en personnel responsable de la lutte anti-infectieuse et n’ayant aucun programme de surveillance en place)

L’hôpital A est un hôpital communautaire de 75 lits pour soins de courte durée dans un milieu semi-rural. Les dossiers médicaux montrent que la plupart des admissions sont pour des patients adultes avec des diagnostics très divers de maladies nécessitant des soins aigus. Les chirurgies générales sont faites par deux chirurgiens et les interventions les plus souvent effectuées sont des cholécystectomies, des hystérectomies et des herniotomies. Auparavant, l’hôpital n’avait jamais considéré le SARM comme un problème. L’établissement ne disposant pas d’un programme de surveillance des infections associées aux soins de santé et ne procédant pas à des cultures de dépistage lors de l’admission, on reconnaissait ne pas savoir si des patients colonisés par le SARM étaient admis ou si le SARM constituait un problème grave pour les patients hospitalisés. Au cours des six derniers mois, toutefois, les chirurgiens et le praticien responsable du contrôle des infections ont découvert deux cas d’infection du site opératoire causée par le SARM. Le praticien responsable du contrôle des infections a examiné les rapports de laboratoire rétrospectivement et a constaté que seule une infection au SARM avait été identifiée. Cette personne a ensuite rencontré le chef du service de chirurgie et le responsable des soins infirmiers pour discuter de la situation. Ils ont tous les trois convenu d’utiliser la trousse En avant de la campagne SSPSM pour s’attaquer au problème et réduire la transmission du SARM avant que le problème ne prenne plus d’ampleur. En s’inspirant des idées contenues dans la trousse En avant, ils ont décidé de procéder comme suit :

1. mettre sur pied un groupe de travail multidisciplinaire pour s’attaquer au problème.

2. incorporer dans la démarche les quatre premières composantes de la trousse En avant.

3. organiser une rencontre avec les hauts dirigeants pour obtenir leur appui, ainsi que les ressources financières additionnelles nécessaires.

Lors de la réunion avec la haute direction, ils ont présenté un rapport montrant l’augmentation des infections du site opératoire causées par le SARM au cours des six derniers mois. Ils ont utilisé les données économiques contenues dans la trousse En

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avant pour convaincre la haute direction qu’il était nécessaire d’accroître les efforts de prévention des infections à l’aide des quatre composantes fondées sur l’expérience clinique, à défaut de quoi l’hôpital devrait faire face à des coûts additionnels découlant d’infections au SARM dans le futur. Ils ont réparti les responsabilités pour la mise en œuvre des quatre composantes :

1. Hygiène des mains : Soins infirmiers et Chirurgie 2. Nettoyage de l’environnement : Services environnementaux 3. Précautions lors des contacts : Contrôle des infections et Soins infirmiers 4. Dépistage actif : Soins infirmiers, Laboratoire de microbiologie et Contrôle des

infections

1. Hygiène des mains : Soins infirmiers et Chirurgie Ils ont décidé de commencer par se concentrer seulement sur l’unité de chirurgie. Ils ont organisé des séances d’éducation à l’intention de tout le personnel, y compris les chirurgiens, pour traiter de l’augmentation des infections au SARM. Ils prévoient s’inscrire à la campagne canadienne d’hygiène des mains, vérifier les pratiques d’hygiène des mains dans d’autres unités et faire rapport de leurs conclusions. Dès qu’ils auront obtenu leurs premiers résultats, ils seront mieux en mesure de déterminer comment ils mèneront leur campagne d’hygiène des mains. Ils ont déjà décidé d’augmenter le nombre de distributeurs muraux de rince-mains à base d’alcool et de fournir à tout le personnel des flacons individuels de rince-mains à base d’alcool.

2. Nettoyage de l’environnement : Services environnementaux Comme l’hôpital est petit et dispose d’un personnel d’entretien stable, il n’a pas été difficile d’obtenir la collaboration des Services environnementaux. Lorsque le praticien responsable du contrôle des infections a expliqué aux membres du personnel des Services environnementaux combien de temps le SARM vit dans l’environnement et avec quelle facilité il passe d’une surface aux mains d’un patient, ils se sont rendu compte à quel point leur travail de nettoyage et de désinfection était important. Par la suite, plusieurs membres du personnel des SE ont voulu devenir des membres actifs de l’équipe SARM. Le responsable des Services environnementaux (SE) a recruté quelques volontaires. Ayant décidé de commencer par fonctionner avec des listes de contrôle, ils se sont inspirés des listes de contrôle dans l’Annexe F de la trousse En avant et les ont adaptés à leurs besoins. Ils ont déterminé que les listes de contrôle générales seraient plus utiles que les listes de contrôle lors du congé, étant donné le très petit nombre de patients nécessitant l’instauration de précautions lors des contacts. Le plan consistait à familiariser lentement le personnel au concept de listes de contrôle en ne l’appliquant que dans une partie de l’unité à la fois. Lorsque tout s’est mis à marcher rondement et que tout le monde a été habitué aux listes de contrôle, le groupe a décidé de faire l’essai des traceurs environnementaux Glo-germ™, qui permettent de déterminer dans quelle mesure les chambres sont bien nettoyées. Pour de plus amples renseignements à ce sujet, reportez-vous à l’Annexe G, qui porte sur l’utilisation de Glo-germ™ /Glitter Bug et des rayons ultraviolets pour mesurer l’efficacité du nettoyage de l’environnement. Ils ont choisi des chambres et des jours au hasard, de sorte que personne ne savait quelles chambres allaient être surveillées au cours d’une semaine donnée. Précautions lors des contacts

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L’hôpital ne comptait que quelques chambres privées ou chambres d’isolement. Ils ont décidé qu’ils utiliseraient le tableau d’évaluation des risques de l’Annexe I pour décider des mises en isolement s’ils découvraient des patients colonisés ou infectés par le SARM. Les infirmières et les chirurgiens ont tenu chacun de leur côté une réunion pour discuter des raisons pour lesquelles le personnel, et plus particulièrement les chirurgiens, omettaient souvent de porter des blouses et des gants. Lors de cette réunion, ils ont convenu de faire l’essai d’un système de vérification par observation de la conformité aux précautions lors des contacts. Les infirmières et les médecins (avec un peu de persuasion) ont accepté de se porter volontaires pour vérifier verbalement les facteurs de risque associés aux admissions en chirurgie et de faire des prélèvements en cas de risques réels. Voir l’Annexe I. Le directeur du laboratoire de microbiologie a travaillé avec le responsable des soins infirmiers et le personnel des unités afin de leur enseigner la bonne façon de faire des prélèvements. Ils ont aussi mis au point un système pour obtenir les résultats des cultures dès qu’ils deviennent disponibles. Pour guider leurs stratégies, ils se sont rendu compte qu’ils avaient besoin de données de base sur la colonisation par le SARM et sur la transmission du SARM dans les unités. Ils ont donc entrepris un programme visant à refaire des cultures, sur une période d’un mois, à tous les patients :

• qui sont toujours dans l’unité au bout d’une semaine; • qui ont été hospitalisés plus de 72 heures avant de recevoir leur congé.

Ils surveilleront aussi toutes les infections du site opératoire (ISO) causées par le SARM. Toutefois, comme ils ne disposent pas d’un système de surveillance complet des infections du site opératoire, ils se limiteront pour le moment à recueillir des données sur le nombre d’infections au SARM, sans recueillir de données sur les taux. Dans six mois, ils examineront les résultats du dépistage de surveillance à l’admission et des infections au SARM, puis ils évalueront leurs présentes stratégies à la lumière de ces résultats pour planifier leurs prochaines étapes.

Soins de longue durée L’établissement de soins de longue durée B fournit des soins à une gamme de personnes surtout âgées, dont bon nombre sont confinées à un fauteuil roulant et ont besoin d’aide pour se déplacer et pour mener une vie quotidienne active. Une section de l’établissement héberge des patients en réadaptation – qui se remettent d’une chirurgie de remplacement de la hanche, d’un accident vasculaire cérébral, de fractures de la hanche, etc. Certains patients ont des dispositifs à demeure, comme des sondes urinaires et des tubes d’alimentation. Il y a aussi une petite section réservée aux patients souffrant de démence. Les dirigeants de l’établissement sont mis au courant des cas de SARM parmi les patients admis en provenance des soins intensifs et déjà identifiés comme étant colonisés ou infectés par le SARM. Dans le passé, la transmission du SARM n’a pas été une source d’inquiétude dans l’établissement. Cependant, au cours des six derniers mois, on a documenté les cas de deux résidents ayant acquis une infection au SARM – l’un était un cas de pneumonie et l’autre un cas d’infection de la peau et des tissus mous au site d’insertion d’un tube de gastrostomie. Le Programme de prévention et de contrôle des infections est peu important, comptant moins de 1 ÉTP, et l’établissement ne dispose pas de programme de surveillance des

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infections. Le praticien responsable des infections aimerait travailler plus activement à la prévention de la transmission du SARM parmi les résidents. Cette personne sait aussi que de nombreux résidents sont à risque d’être colonisés ou infectés par le SARM pour les raisons suivantes :

ils ont des ulcères du décubitus ou autres lésions cutanées causées par l’immobilité,

ils ont des dispositifs à demeure, y compris les tubes d’alimentation et de trachéotomie

ils sont médicalement fragiles et requièrent des soins directs – pour manger, s’habiller, se baigner, etc.

Les membres du personnel responsable du contrôle des infections et de l’assurance de la qualité se sont réunis avec le directeur des soins infirmiers et ont convenu d’utiliser la trousse En avant pour gérer la prévention du SARM. Ils ont décidé de se concentrer sur les composantes 1 et 2 : améliorer l’hygiène des mains et améliorer le nettoyage de l’environnement. Le projet suscite beaucoup d’enthousiasme car il fournit aux services de soins infirmiers, d’entretien et d’autres services de soutien une occasion de travailler en équipe et de collaborer plus étroitement. Hygiène des mains. L’établissement va s’inscrire à la campagne canadienne d’hygiène des mains et utilisera des affiches, du matériel d’éducation et des outils de vérification par l’observation. L’équipe se servira de l’information fournie par cette campagne pour convaincre l’administration d’ajouter des ressources pour améliorer l’hygiène des mains, - plus particulièrement des rince-mains à base d’alcool – surtout dans les chambres des résidents et dans les aires communes – salle à dîner, salon et aires d’activité. L’équipe reconnaît que l’hygiène des mains est de loin la stratégie la plus importante dans son milieu. Nettoyage et désinfection Diverses préoccupations avaient été exprimées au sujet de l’efficacité du nettoyage des aires communes. Les membres de l’équipe ont lu l’information concernant l’utilisation de traceurs environnementaux et ont convenu qu’ils seraient utiles dans leur milieu. Ils ont rencontré le directeur des services environnementaux et se sont mis d’accord pour utiliser le traceur Glo-germ™ sur les mains courantes le long des murs. En reprenant le processus décrit dans l’étude manitobaine à l’Annexe G, ils utiliseront la lumière ultraviolette pour mesurer dans quelle mesure ces rampes ont été bien nettoyées 48 heures après l’application de Glitter Bug (produit similaire au Glo-germ). Ils ont choisi des mains courantes – l’une des surfaces les plus touchées avec les mains – pour faire une impression visuelle sur le personnel et les visiteurs et leur montrer combien le SARM se transmet facilement lorsque les mains ne sont pas propres et que les mains courantes ne sont pas désinfectées. Les services des soins infirmiers et de l’environnement comptent présenter les résultats conjointement au personnel d’entretien et au personnel infirmier. Ils espèrent que ce processus favorisera lui aussi le travail en équipe et la résolution conjointe des problèmes. Précautions lors des contacts Les membres de l’équipe font le suivi de toutes les infections au SARM qui sont cliniquement identifiées et suivent les lignes directrices provinciales concernant les

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précautions lors des contacts. Ils prennent des précautions lors des contacts avec tous les résidents résidants ou ceux nouvellement admis atteints d’une infection au SARM connue qui présente un risque de transmission à d’autres résidents (plaies perdant des substances, diarrhée excessive, bien qu’il soit rare que des chambres privées soient disponibles). Ils se serviront du tableau d’évaluation des risques de l’Annexe I pour prendre ses décisions relatives à l’isolement de résidents. Les membres de l’équipe comptent tenir des séances d’éducation sur les pratiques de base, en mettant plus particulièrement l’accent sur la transmission du SARM et sur l’importance de prendre des précautions lors des contacts. À une date ultérieure, on pourrait envisager de faire des vérifications par observation pour mesurer la conformité aux précautions lors des contacts. Toutefois, ils se rendent compte qu’un établissement de soins de longue durée est la résidence d’un résident et qu’il faut instaurer un juste équilibre entre les précautions pour prévenir les infections et un style de vie sain pour le pensionnaire. Il est impossible d’isoler un pensionnaire qui est colonisé, car la colonisation au SARM peut durer indéfiniment ou peut réapparaître périodiquement malgré les traitements et les tentatives de décolonisation. On ne veut pas instaurer de précautions qui nuiraient aux interactions sociales ou aux soins de réadaptation et qui pourraient entraîner de l’isolement, de la dépression, de la colère et d’autres effets indésirables. On a discuté d’un programme d’éducation visant à rappeler aux résidents l’importance de l’hygiène des mains, plus particulièrement avant les repas. Dépistage Les membres de l’équipe ne feront pas de dépistage actif du SARM, car les ressources de laboratoire dont dispose l’établissement sont limitées et celui-ci ne met pas en isolement ses résidents colonisés par le SARM. On compte faire des prélèvements pour dépister le SARM sur les patients nouvellement admis s’ils sont identifiés comme ayant des antécédents de SARM ou s’ils remplissent les exigences de dépistage dans le tableau d’évaluation des risques en établissement de soins de longue durée, à l’Annexe J.

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Annexe C Outil de vérification pour évaluer la disponibilité de produits et d’équipement

d’hygiène des mains

Éviers; poubelles; distributeurs de rince-mains à base d’alcool; et gants

Éviers

Serviettes de papier : Le distributeur de serviettes de papier contenait-il des serviettes de papier au moment de la vérification?

OUI NON S.O.

Récipients à déchets

Y a-t-il une poubelle dans un endroit approprié pour les serviettes de papier

Distributeurs de rince-mains à base d’alcool

L’appareil distribue du rince-mains à base d’alcool (volume approprié) : Le distributeur libère-t-il du rince-mains à base d’alcool lorsqu’il est actionné?

OUI NON S.O.

L’appareil distribue un volume adéquat de rince-mains en une seule fois : En l’actionnant une seule fois, le distributeur fournit-il une quantité adéquate de rince-mains à base d’alcool pour couvrir les deux mains?

OUI NON S.O.

Distributeurs de gants

Disponibilité des gants : Y a-t-il des gants de différentes tailles dans le distributeur de gants?

OUI NON S.O.

Étiquette visible indiquant la taille des gants : Y a-t-il des étiquettes clairement visibles et lisibles indiquant la taille ou les tailles des gants disponibles?

OUI NON S.O.

Gants disponibles en tailles petits, moyens et grands : Des gants de trois tailles différentes sont-ils disponibles?

OUI NON S.O.

Seules deux tailles sont disponibles : Des gants de deux tailles différentes sont-ils disponibles?

OUI NON S.O.

Une seule taille de gants est disponible : Les gants disponibles sont-ils tous de la même taille?

OUI NON S.O.

The Joint Commission Journal on Quality and Patient Safety How “User Friendly” Is the Hospital for Practicing Hand Hygiene? An Ergonomic Evaluation Gautham Suresh, M.D., D.M., M.S. John Cahill, M.D.Department Editors: Marcia M. Piotrowski, R.N., M.S.,Peter Angood, M.D., Paula Griswold, M.S., Gina Pugliese, R.N., M.S., Sanjay Saint, M.D., M.P.H., Susan E. Sheridan, M.I.M., M.B.A., Kaveh G. Shojania, M.D. Listes de contrôle pour le nettoyage quotidien : Adapté de : Best Practices for Infection Prevention and Control of Resistant Staphylococcus aureus and Enterococci in all health care settings, Ministère de la Santé et des Soins de longue durée, Comité consultatif provincial des maladies infectieuses (CCPMI) 2007

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Outil de vérification pour évaluer l’accès à l’équipement d’hygiène des mains

Répondre à chaque question par « Oui », « Non » ou « Sans objet »

Éviers

Aisément visibles :

En entrant dans la chambre du patient (ou dans le couloir ou une aire ouverte d’une unité de soins intensifs) : L’évier est-il visible pour 180 degrés du champ de vision? O N S.o.

Placé à une hauteur optimale : Mesurez la hauteur du rebord. Est-il à une hauteur de 85 à 110 cm au-dessus du plancher? O N S.o. Utilisation mains libres : Peut-on faire couler de l’eau du robinet sans y toucher avec les mains (par ex. le robinet est-il actionné par une pédale ou le coude ou est-il doté d’un senseur photoélectrique)?

O N S.o.

Température de l’eau facile à régler : Est-il facile de régler le robinet pour faire couler de l’eau à une température confortable?

O N S.o.

Accès facile au distributeur de savon : Lorsqu’une personne est debout devant l’évier, le distributeur de savon est-il à portée de main, sans qu’elle ait à s’étirer ou à faire un pas pour l’atteindre?

O N S.o.

Accès facile au distributeur de serviettes de papier :

Lorsqu’une personne est debout devant l’évier, le distributeur de serviettes de papier est-il à portée de main, sans qu’elle ait à s’étirer ou à faire un pas pour l’atteindre?

O N S.o.

Accès facile à l’évier depuis le chevet du lit du patient : Une personne peut-elle aller du chevet du patient à l’évier en ne faisant pas plus de deux pas?

O N S.o.

Passage bien dégagé entre le chevet du lit et l’évier : Y a-t-il entre le chevet du lit du patient et l’évier un passage bien dégagé et libre de tout obstacle, comme des chaises, le lit du patient ou de l’équipement médical?

O N S.o.

Poubelles d’accès facile :

Lorsqu’une personne se tient au chevet du lit du patient, y a-t-il une poubelle qui se trouve à deux pas ou moins?

O N S.o.

Distributeurs de rince-mains à base d’alcool

Aisément visibles : En entrant dans la chambre du patient (ou dans le couloir ou une aire ouverte d’une unité de soins intensifs), le distributeur de rince-mains est-il aisément visible pour 180 degrés du champ de vision?

O N S.o.

Placé à une hauteur optimale : Mesurez la hauteur du bout du bec du distributeur. Est-il à une hauteur de 85 à 110 cm au-dessus du plancher?

O N S.o.

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Facile à actionner : Suffit-il d’exercer une légère pression sur la pompe pour que le distributeur libère du rince-mains liquide ou en mousse (par ex. sans exercer une force ou une pression excessive)?

O N S.o.

Redondance des distributeurs de rince-mains : Y a-t-il un deuxième distributeur près du premier? O N S.o.

Accès facile au distributeur depuis le chevet du lit du patient : Une personne au chevet du patient peut-elle atteindre le distributeur de rince-mains en ne faisant pas plus de deux pas?

O N S.o.

Passage bien dégagé entre le chevet du lit et le distributeur de rince-mains : Y a-t-il entre le chevet du lit du patient et le distributeur de rince-mains un passage bien dégagé et libre de tout obstacle, comme des chaises, le lit du patient ou de l’équipement médical?

O N S.o.

Distributeurs de gants : Aisément visibles : En entrant dans la chambre du patient (ou dans le couloir ou une aire ouverte d’une unité de soins intensifs), le distributeur de gants est-il aisément visible pour 180 degrés du champ de vision?

O N S.o.

Placé à une hauteur optimale : Mesurez la hauteur de l’ouverture du distributeur. Est-elle à une hauteur de 85 à 110 cm au-dessus du plancher?

O N S.o.

Redondance des distributeurs de gants : Y a-t-il un deuxième distributeur de gants près du premier? O N S.o.

Accès facile au distributeur depuis le chevet du lit du patient : Une personne au chevet du patient peut-elle atteindre le distributeur de gants en ne faisant pas plus de deux pas?

O N S.o.

Passage bien dégagé entre le chevet du lit et le distributeur de gants : Y a-t-il entre le chevet du lit du patient et le distributeur de rince-mains un passage bien dégagé et libre de tout obstacle, comme des chaises, le lit du patient ou de l’équipement médical?

O N S.o.

Adapté de : The Joint Commission Journal on Quality and Patient Safety How “User Friendly” Is the Hospital for Practicing Hand Hygiene? An Ergonomic Evaluation Gautham Suresh, M.D., D.M., M.S. John Cahill, M.D.Department Editors: Marcia M. Piotrowski, R.N., M.S., Peter Angood, M.D., Paula Griswold, M.S., Gina Pugliese, R.N., M.S., Sanjay Saint, M.D., M.P.H., Susan E. Sheridan, M.I.M., M.B.A., Kaveh G. Shojania, M.D.

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Annexe D Campagnes d’hygiène des mains efficaces

ROYAUME-UNI Clean your hands www.npsa.nhs.uk/cleanyourhands

BUT • Améliorer la conformité du personnel soignant à l’hygiène des mains. TACTIQUES • Postes de lavage des mains à proximité des patients, affiches et vidéos de formation. RÉSULTATS • Au bout de six mois, 75 % du personnel soignant considérait le lavage des mains comme une « très haute priorité ». • Augmentation considérable de l’utilisation du rince-mains à base d’alcool, de 6 fois par quart à 16 fois par quart. • Les comportements responsables des patients se sont améliorés dans une proportion atteignant 71 % dans les hôpitaux ayant profité de la campagne.

ÉTATS-UNIS Partners in your care www.med.upenn.edu/mcguckin/handwashing/index.html

BUT • Remettre les soins des patients entre les mains des patients. TACTIQUES • Affiches, outils de marketing à l’intention du personnel, mesures mensuelles pour surveiller si la conformité est soutenue. RÉSULTATS • Amélioration de 50 % de la conformité à l’hygiène des mains au bout de 5 mois.

SUISSE Campagne d’hygiène des mains www.swisshandhygiene.ch

BUT • Promouvoir l’hygiène des mains auprès du personnel soignant. TACTIQUES • Très fort accent mis sur le soutien des dirigeants d’hôpitaux, les recommandations écrites à l’intention du personnel, la formation du personnel, l’installation de distributeurs de rince-mains près des lits, l’utilisation de matériel visuel, les vérifications et la rétroaction sur les pratiques d’hygiène des mains. RÉSULTATS • Augmentation de 26 % du lavage des mains au sein du personnel. • Augmentation de 33 % du lavage des mains et des bonnes pratiques d’hygiène des mains chez les médecins.

AUSTRALIE DeBug www.debug.net.au/index.html

BUT • Promouvoir de bonnes pratiques d’hygiène des mains auprès des professionnels de la santé à l’aide de messages les invitant à se protéger et à protéger les patients. TACTIQUES • Affiches, bulletins d’information, t-shirts, pauses thé le matin et séances de formation dans tous les établissements participants. RÉSULTATS • Amélioration de 20 % de la conformité à l’hygiène des mains au bout de la première année. • Réduction importante des infections cliniques au SARM (Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline) dans les hôpitaux et réduction des taux de transmission du SARM.

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Annexe E

Exemple de politique de nettoyage de l’environnement

Exemple de politique en matière de nettoyage de l’environnement 81 :

1. Le nettoyage se fait avec de l’eau, des détergents et une action mécanique. 2. À l’exception de l’alcool, aucun antiseptique pour la peau ne devrait être utilisé pour

nettoyer des objets inanimés. 3. Les détersifs sont adéquats pour le nettoyage de la plupart des surfaces.

Nettoyer l’équipement en le frottant avec de l’eau et du savon pour le débarrasser de la saleté, la poussière, le sang et les fluides organiques. Une brosse peut être nécessaire.

Lorsque cela est possible, démonter l’équipement pour bien en nettoyer tous les éléments.

Rincer et sécher l’équipement. 4. Il faut établir des horaires réguliers pour le nettoyage quotidien. Les aires de contact

avec les clients doivent être nettoyées entre chaque client. 5. Les tâches de nettoyage doivent être clairement attribuées.

L’équipement réutilisable non crucial qui a été en contact direct avec un patient doit être nettoyé à l’aide d’un désinfectant approuvé par l’établissement avant d’être réutilisé pour un autre patient.

• L’équipement visiblement sale doit être nettoyé, puis désinfecté.

• Toute personne qui nettoie et manipule de l’équipement servant aux soins des patients doit porter de l’ÉPI (gants/blouses) afin d’éviter l’exposition de sa peau et de ses muqueuses à cet équipement et toute contamination de ses vêtements et de l’environnement.

Garder de l’équipement réservé exclusivement aux patients colonisés ou infectés par le SARM :

• Les patients dont la contamination par le SARM est connue devraient avoir de l’équipement réservé exclusivement pour eux pendant leur séjour à l’hôpital et décontaminé après leur congé. Cet équipement inclut les thermomètres, les brassards de tensiomètre, les spygmo-oximètres, les pompes IV et les stéthoscopes.

• S’il n’est pas possible de réserver cet équipement à un usage exclusif, il faut au moins le désinfecter à l’aide d’un chiffon désinfectant (imbibé d’alcool, par ex.) avant de l’utiliser pour un autre patient.

• Chaque patient doit avoir son propre haricot et tous les haricots doivent être étiquetés de manière appropriée.

81 (Hygiene And Asepsis Best Practices For Long Term Care And Community Care Including Health Care Offices, avril 2007, Ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l’Ontario)

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• Les embouts, ballons de réanimation et autres appareils de ventilation doivent être fournis pour un usage unique dans les aires des établissements où une réanimation est susceptible d’avoir lieu.

• Les produits, les lotions, les crèmes et les savons utilisés pour les soins personnels ne doivent pas être partagés entre les patients.

Contrôle environnemental/ Entretien ménager

• Des procédures devraient être mises en place pour l’entretien, le nettoyage et la désinfection appropriée des meubles et des surfaces à proximité du patient, à l’aide d’un désinfectant approuvé par l’établissement.

• Toutes les surfaces horizontales et les surfaces touchées fréquemment (mains courantes, robinets, tablettes, poignées de porte) devraient être nettoyées à l’aide d’un agent germicide quotidiennement ou plus souvent si elles sont souillées.

• Les toilettes doivent être nettoyées régulièrement – et pas seulement lorsqu’elles sont visiblement souillées.

• Il faut immédiatement nettoyer tout le sang et les fluides corporels renversés à l’aide d’un désinfectant approuvé par l’établissement, selon la politique approuvée de l’établissement82 83.

82 Manitoba Guidelines for the Prevention and Control of Antibiotic Resistant Organisms (AROs) Manitoba Communicable Disease Control, Janvier 2007 p. 12 83 . Institute For Healthcare Improvement (IHI) Getting Started Kit: Reduce Methicillin-Resistant Staphylococcus Aureus (MRSA) Infection, How-To Guide.2007

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Annexe F Liste de vérification des services de nettoyage de l’environnement

Nettoyage quotidien des chambres de patients

Étapes 1. Époussetage en hauteur effectué Oui___ Non__

a. À l’aide d’un plumeau ou d’une vadrouille, on a épousseté les rebords

(à hauteur des épaules et plus haut) Oui___ Non__

b. les ouvertures d’aération Oui___ Non__

c. les ampoules électriques Oui___ Non__ *Ne pas épousseter AU-DESSUS du patient*

d. la télé : (la tourner et épousseter l’écran et les fils)

Oui___ Non__

*Enlever doucement la poussière sur le sac à ordures du chariot*

2. Époussetage fait à l’aide d’un linge humide

À l’aide d’un chiffon (linge) et d’un flacon pulvérisateur – on a épousseté :

Oui___ Non__

a. les rebords (à hauteur des épaules) Oui___ Non__

b. les poignées de porte Oui___ Non__

3. Table de chevet – surfaces désinfectées Oui___ Non__

4. Surfaces en verre essuyées Oui___ Non__

a. taches sur les murs Oui___ Non____

S.o.___

5. Salle de bain – toutes les surfaces nettoyées Oui___ Non__

a. désinfectant chimique versé hebdomadairement dans les toilettes

Oui___ Non__

b. rebords dans la salle de bain Oui___ Non__

c. poignées de porte Oui___ Non__

d. évier Oui___ Non__

e. cabine de douche Oui___ Non__

f. toilette Oui___ Non__

g. siège de toilette Oui___ Non__

h. miroirs/garnitures en chrome nettoyés Oui___ Non__

6. Poubelles vidées Oui___ Non__

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a. désinfecter, si elles étaient mouillées Oui___ Non__

b. sacs – fermer Oui___ Non__

7. Sacs d’isolement (sacs rouges à ordures) vidés Oui___ Non__

a. transport des sacs dans la salle du matériel souillé

Oui___ Non__

b. transport des sacs dans la grande poubelle rouge pour déchets dangereux

Oui___ Non___

8. Boîtes d’aiguilles Oui___ Non__

a. vérification du niveau de la boîte pour aiguilles utilisées

Oui___ Non__

b. remplacement de la boîte si pleine à la moitié ou aux ¾

Oui___ Non___ S.o.__

c. transport de la boîte dans la salle du matériel souillé

Oui___ Non___ S.o.__

9. Désinfection des planchers – Affiche sur la porte Oui___ Non__

a. balai laveur humecté de désinfectant Oui___ Non__

b. lavage (le plus éloigné de la porte) à mi-chemin de la porte

Oui___ Non__

c. plancher de la douche Oui___ Non__

d. plancher de la salle de bain Oui___ Non__

e. balai laveur retourné – reste de la pièce nettoyé

Extrait de : IHI GSK for MRSA

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Annexe G Traceur ultraviolet

Exemple et méthode d’utilisation d’un outil de mesure pour évaluer le

nettoyage des toilettes (ou autres surfaces) à l’aide d’un traceur ultraviolet

Équipement: • Un appareil d’éclairage à main aux rayons ultraviolets • Un traceur visible aux rayons ultraviolets Glitterbug® de Brevis Corp., USA Le traceur visible aux rayons ultraviolets utilisé pour cette étude était de la lotion Glitterbug®, (de Brevis Corp., aux États-Unis) qui est vendue sur le marché pour mesurer la conformité au lavage des mains. Cette lotion non toxique et soluble dans l’eau s’enlève facilement par nettoyage avec une solution d’eau et de savon. Les marques ne sont pas très visibles sous un éclairage normal, mais elles le deviennent sous des rayons ultraviolets. Un appareil d’éclairage aux ultraviolets a été utilisé pour observer les marques. Ce genre d’appareil se vend dans de nombreux magasins à tout pour un dollar. Ce traceur a été appliqué sur le dessous du siège de toilette dans la chambre du pensionnaire et a été vérifié le jour suivant pour voir si la lotion avait été enlevée. Notation : Un système semi-quantitatif a été utilisé pour noter les résidus du marqueur : 3+ (fluorescence 100%) = Aucun nettoyage 2+ (fluorescence ~ 75%) = Piètre nettoyage 1+ (fluorescence ~25%) = Nettoyage adéquat 0 (aucune fluorescence) = Nettoyage en profondeur Les premiers tests ont confirmé que si aucun nettoyage n’était effectué, les marques demeuraient détectables et produisaient trois degrés de fluorescence pendant une période pouvant aller jusqu’à 7 jours après l’application. Le traceur visible aux ultraviolets confirme que la persistance environnementale de spores de Clostridium difficile dans les toilettes de patients souffrant de diarrhée associée au C. difficile est attribuable au manque de conformité au protocole de nettoyage. Source : Alfa Michelle J.123, Christine Dueck1, Nancy Olson3, Pat DeGagne2, Selena Papetti3, Alana Wald3, Evelyn Lo1, Godfrey Harding1,2 1,Dept of Medical Microbiology, University of Manitoba, 2Diagnostic Services of Manitoba, Microbiology, St. Boniface General Hospital site, and St. Boniface Research Centre3, Winnipeg, Man.

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Annexe H Précautions d’isolement et vérification d’autre équipement

FORMULAIRE DE VÉRIFICATION : UNITÉS DE SERVICE AUX PATIENTS/RÉSIDENTS

OUI NON COMMENTAIRES

UNITÉ : Directeur des services aux patients/résidents : ENVIRONNEMENT PHYSIQUE : Salle du matériel souillé : 1. Y a-t-il des contenants pour confiner les articles souillés avant

leur ramassage? (par ex. sac jaune/sac gris)

2. Y a-t-il de l’espace d’entreposage adéquat pour les fournitures et l’équipement souillés?

3. Des fournitures propres ou stériles sont-elles entreposées dans la pièce?

4. Y a-t-il de l’équipement de protection individuelle disponible? 5. Le flux de la circulation va-t-il de l’environnement souillé à

l’environnement propre?

Salle du matériel propre :

1. Y a-t-il une séparation nette entre les aires d’entreposage du matériel propre et les aires d’entreposage du matériel souillé?

2. Les articles souillés sont-ils apportés dans l’aire du matériel propre?

3. Les fournitures propres sont-elles entreposées au-dessus du plancher?

4. Y a-t-il un évier pour se laver les mains? 5. Y a-t-il des signes de poussière ou d’humidité excessive? Salle des médicaments :

1. Y a-t-il un évier dédié pour se laver les mains? 2. Y a-t-il des signes d’activités inacceptables, comme la

préparation ou l’entreposage de nourriture?

3. Les réfrigérateurs sont-ils utilisés uniquement pour conserver des médicaments (pas de nourriture)?

4. Les contenants ouverts de solutions stériles sont-ils datés? 5. Des flacons multi-doses sont-ils utilisés? 6. Les flacons multi-doses sont-ils essuyés avec de l’alcool avant

d’être utilisés?

7. Y a-t-il à portée de la main un contenant pour jeter les aiguilles? 8. Le contenant est-il plein? Baignoire/Salle(s) de douche :

1. Les douches sont-elles nettoyées entre chaque patient? 2. Des serviettes ou des couches ayant servi sont-elles laissées

dans la douche après qu’un patient l’a utilisée?

3. Y a-t-il un panier à linge sale pour les serviettes et des tablettes

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pour les fournitures propres?

QUESTION OUI NON COMMENTAIRES Chambres de patient/pensionnaire : 1. Y a-t-il des contenants accessibles pour jeter les aiguilles

utilisées?

2. Y a-t-il un récipient par patient ou pensionnaire pour mesurer ou éliminer l’urine?

3. Y a-t-il suffisamment d’espace de rangement pour les récipients d’urine? (autre que les tables de chevet)

4. Les commodes sont-elles nettoyées entre chaque patient? ÉQUIPEMENT SPÉCIAL

1. Énumérer tout équipement spécial utilisé dans l’aire : 2. Appareils de levage 3. Appareils essentiels 4. Fauteuils roulants 5. Brassards de tensiomètre 6. Oxymètres 7. Glucomètres 8. Autre 9. Sont-ils essuyés au Virox après chaque utilisation? 10. Y a-t-il de l’équipement dédié à des patients et à quelle

fréquence est-il nettoyé?

CONTRÔLE DES INFECTIONS 1. Le personnel soignant sait-il utiliser l’ÉPI correctement? 2. Le personnel porte-t-il des gants lorsque cela est indiqué? (par

ex., lorsque les mains sont susceptible de venir en contact avec du sang ou d’autres substances organiques)

3. Les gants sont-ils changés entre chaque patient? 4. Le personnel porte-t-il des gants dans des endroits inopportuns

(par ex. dans les couloirs, les ascenseurs)?

5. Le personnel change-t-il de gants comme il le devrait lorsque ceux-ci sont souillés pendant une procédure?

6. Des blouses sont-elles disponibles? 7. Le personnel porte-t-il gants et blouses lorsque cela est

indiqué?

8. Le personnel porte-t-il des blouses dans des endroits inopportuns (par ex. dans les couloirs, les ascenseurs)?

9. Des plateaux de repas sont-ils gardés dans des chariots d’isolement à l’extérieur de la chambre?

PRATIQUES DE BASE 1. Les contenants pour aiguilles utilisées sont-ils scellés pour être

jetés lorsqu’ils sont aux trois quarts pleins?

2. Les aiguilles sont-elles capuchonnées après usage sur des patients?

3. Si des flacons multi-doses sont utilisés, une aiguille et une

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74

seringue séparées sont-elles utilisées pour chaque dose? 4. De la nourriture est-elle consommée dans les aires de soins aux

patients ou aux résidents?

5. Les déchets biomédicaux sont-ils jetés de manière appropriée? 6. Le personnel utilise-t-il l’ÉPI correctement lorsqu’il traite avec

des patients qui ne sont pas en isolement?

PRÉCAUTIONS ADDITIONNELLES (SARM, ERV et C. difficile)

1. Une signalisation appropriée est-elle clairement affichée pour les patients en isolement?

2. Le personnel soignant est-il observé pour vérifier s’il se conforme aux précautions additionnelles? (port approprié de l’ÉPI, qui ne doit pas être porté à l’extérieur des chambres d’isolement)

3. Le personnel porte-t-il un masque en présence de patients contaminés par le SARM?

4. Les services et le personnel d’entretien sont-ils avisés du statut d’isolement d’un patient lorsqu’il est déménagé ou transféré?

5. Le personnel d’entretien dispose-t-il de suffisamment de temps pour nettoyer une chambre avant qu’un patient y soit installé?

CHANGEMENT DES BANDAGES

1. A-t-on observé que le personnel soignant se lavait les mains avant de réunir des fournitures?

2. L’hygiène de mains a-t-elle été respectée avant l’exécution de la procédure?

3. Le traitement aseptique a-t-il été maintenu pendant toute la procédure?

MANIPULATION ET ENTREPOSAGE DU LINGE PROPRE 1. Le linge propre est-il physiquement séparé du linge souillé?

2. Des réserves de linge propre sont-elles apportées dans les chambres des résidents et placées sur les meubles ou les casiers?

3. Y a-t-il un processus en place pour empêcher les patients de manipuler le linge?

4. Le linge est-il entreposé dans un endroit où il n’est pas exposé à la poussière, aux moisissures et à la saleté?

5. Le personnel porte-t-il des gants lorsqu’il manipule du linge souillé?

6. Le personnel respecte-t-il une bonne hygiène des mains lorsqu’il manipule du linge souillé?

7. Les sacs de linge souillé sont-ils entreposés dans une aire désignée inaccessible au public?

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Annexe I Précautions lors des contacts

Tableaux d’évaluation des risques en vue de la mise en isolement de patients, extraits de Alberta Health and Wellness Provincial, Methicillin Resistant S. aureus (MRSA) Infection Prevention and Control Guidelines 1. Patient colonisé ou infecté par le SARM RÉDUCTION DU RISQUE DE TRANSMISSION

Tableau 4b : Aires et chambres des patients

Préférence 1 Accorder la priorité aux cas diagnostiqués ou soupçonnés de colonisation ou d’infection à SARM.

Chambre individuelle comprenant une salle de bain et un lavabo séparés. Accorder la priorité absolue aux patients atteints de maladies susceptibles de favoriser la transmission, p. ex., les excrétions ou les sécrétions non maîtrisées. Dans les aires où il n’y a que des cloisons, p. ex., les urgences ou l’unité des dialyses, le patient doit être isolé et les rideaux doivent être tirés.

Préférence 2 Si possible, consulter le service des hospitalisations pour évaluer le risque associé aux autres options d’installation (p. ex., rassembler les personnes atteintes, maintenir le partage actuel des chambres).

Rassembler les personnes présentant une infection à la même souche de SARM. Effectuer une évaluation de risque. En cas de chambre à plusieurs lits, il convient de placer les personnes infectées avec des patients qui ne présentent pas un risque élevé (Tableau 1, Facteurs de risque). Dans les chambres à plusieurs lits, il est conseillé de laisser > 1 mètre (3 pieds) entre les lits pour réduire les risques de partage des articles.

Abandon des mesures de précaution

Les mesures de précaution liées aux contacts peuvent être abandonnées une fois que deux spécimens négatifs consécutifs auront été obtenus à une semaine d’intervalle. Les patients qui présentent toujours une colonisation à SARM et qui ne se sont pas vu prescrire un traitement de décolonisation doivent prendre des mesures de précaution liées aux contacts tout au long de leur séjour aux soins intensifs14. Aux soins de longue durée, il convient d’examiner et de modifier le plan de traitement pour réduire le taux de transmission.

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Tableau 3a : Facteurs de risque de transmission de SARM par suite de l’exposition à un patient infecté ou colonisé

(Adaptation de Lignes directrices sur le contrôle des infections, Pratiques de base et précautions additionnelles visant à prévenir la transmission des infections dans les établissements de santé, de Santé

Canada, 1999) Risque de transmission élevé Risque de transmission faible

PA

TIE

NT

• Lésions ou plaies cutanées exsudatives qui ne sont pas recouvertes de pansements

• Sécrétions respiratoires (non maîtrisées) • Patients nécessitant d’importants soins physiques • Patients à qui on a posé un dispositif médical

effractif • Faible observance des pratiques d’hygiène et des

précautions liées à la prise en charge et à la prévention des infections, p. ex. dans le cas des patients confus

• Incontinence fécale ou urinaire (non maîtrisée) • Dermatites exfoliatrices

• Lésions cutanées recouvertes de pansements

• Sécrétions respiratoires maîtrisées

• Patients capables de s’administrer eux-mêmes des soins

• Bonnes pratiques d’hygiène • Capacité de se conformer

aux pratiques de prise en charge et de prévention des infections

• Patients continents

MIC

RO

-OR

GA

NIS

ME

Caractéristiques favorisant la transmission de SARM • Transmission par contact • Capacité de survivre dans un milieu donné • Capacité de coloniser les dispositifs médicaux

effractifs • Tendance à ne présenter aucun symptôme et à être

porteur

MIL

IEU

• Entretien ménager inadéquat • Défaut de nettoyer le matériel servant au soin des

patients après chaque utilisation (p. ex. les bases de thermomètres et les chaises d’aisance)

• Établissements surpeuplés • Partage de l’espace (p. ex. les chambres, les

toilettes, les bains et les lavabos) • Rapport patient/infirmier trop important

• Entretien ménager adéquat • Matériel consacré à un seul

patient • Espace adéquat entre les lits • Restriction du partage des

installations sanitaires • Rapport patient/infirmier

raisonnable

PA

TIE

NT

TE

• Patients nécessitant d’importants soins physiques • Patients subissant des interventions effractives ou

patients à qui on a posé un dispositif médical effractif

• Peau lésée • Dermatites exfoliatrices • Affection sous-jacente débilitante ou grave • Patients très jeunes ou très âgés • Antibiothérapie récente • Immunosupression

• Patients capables de s’administrer eux-mêmes des soins

• Absence de dispositifs médicaux « à demeure »

• Peau et muqueuses intactes

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77

Annexe J Facteurs de risque déterminant la mise en isolement d’un patient en établissement

de soins de longue durée

Facteurs qui augmentent les risques qu’un pensionnaire puisse être colonisé par le SARM lors de son admission dans un ÉTABLISSEMENTS DE SOINS DE LONGUE DURÉE

Transfert récent d’un établissement de soins tertiaires

Pensionnaire colonisé ou infecté par un pathogène résistant

Contact ou proximité avec un pensionnaire colonisé ou infecté par le SARM, qui a des lésions ou des plaies cutanées perdant des substances qui ne sont pas recouvertes de bandages ou qui a d’abondantes sécrétions respiratoires non contrôlées

Présence d’une plaie chirurgicale, d’un ulcère de décubitus ou d’une autre plaie chronique

Diagnostic de conjonctivite ou de bactériurie

Présence de dispositifs à demeure (cathéters intra vasculaires, sonde urinaire, tube endotrachéal, tube de trachéostomie ou tube d’alimentation de gastrostomie)

Traitement antimicrobien récent

Malnutrition, immuno suppression

[associées à l’âge et aux médicaments]

Facteurs qui augmentent les risques qu’un pensionnaire acquière le SARM dans un ÉTABLISSEMENTS DE SOINS DE LONGUE DURÉE

Ulcères de décubitus ou autres importantes plaies ou lésions cutanées ouvertes.

Piètre conformité aux pratiques d’hygiène et aux précautions de contrôle des infections, dans le cas d’un patient confus, par ex.

Étages encombrés et/ou aires communes très fréquentées (par ex., toilettes, baignoires, éviers)

Traitement à l’aide d’antibiotiques à large spectre pour combattre l’émergence de souches résistantes

Présence de dispositifs à demeure (cathéters intra vasculaires, sonde urinaire, tube endotrachéal ou de trachéostomie, tube d’alimentation de gastrostomie ou par voie percutanée et tube endoscopique)

Pensionnaire très affaibli ou maintenu dans son lit par contention, nécessitant beaucoup de soins directs

Malnutrition ou immuno suppression, associées à l’âge et/ou aux médicaments

Cycle récent d’institutionnalisation et d’hospitalisation

Clinical Infectious Diseases, volume 31 (2000), pages 1414–1422 , Multiple Antibiotics, Resistant Bacteria in Long-Term-Care Facilities: An Emerging Problem in the Practice of Infectious Diseases, Robert A. Bonomo Santé Canada, Laboratoire de lutte contre la maladie, Bureau des maladies infectieuses, Division des infections nosocomiales et du travail, RMTC, GUIDE DE PRÉVENTION DES INFECTIONS, Pratiques de base et précautions additionnelles visant à prévenir la transmission des infections dans les établissements de santé. Juillet 1999, volume 2554 Facteurs de risques de maladie et de transmission après exposition à un patient source colonisé ou infecté, page 38

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78

Si l’évaluation lors de l’admission indique que le pensionnaire est connu pour être infecté ou colonisé par un organisme résistant aux antibiotiques (ORA) ou s’il est considéré à haut risque d’être infecté ou contaminé par un ORA, Il faut : 1. Envisager des cultures de dépistage et/ou de diagnostic pour identifier les résidents nouvellement admis qui sont déjà infectés ou colonisés par le SARM; et 2. Utiliser le tableau pour la mise en isolement et l’instauration de pratiques de base et de précautions additionnelles, le cas échéant.

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79

Annexe M Protocole exhaustif pour un dépistage actif:

Il faut aussi envisager un protocole de dépistage plus exhaustif avant l’admission d’un patient. Le Comité consultatif provincial des maladies infectieuses (CCPMI) (qui fournit un système de classement) et le National Health Service (NHS) au Royaume-Uni sont d’excellents exemples d’utilisateurs d’un solide outil de dépistage. Voici un tableau de comparaison des critères.

CCPMI NHS Patients ayant été antérieurement colonisés ou infectés par le SRAM ou un ERV

Tous les patients préalablement connus pour être positifs au SARM

Patients ayant séjourné dans un établissement de soins de santé à l’extérieur du Canada au cours des 12 derniers mois

Patients ayant été admis ou ayant séjourné pendant plus de 12 heures consécutives comme clients, patients ou résidents dans tout établissement de santé au cours des 12 derniers mois

Patients ayant été admis transférés entre des établissements de soins de santé (par ex. entre deux hôpitaux ou entre un ÉTABLISSEMENTS DE SOINS DE LONGUE DURÉEet un hôpital)

Patients qui ont des contacts fréquents avec des services de soins de santé ou qui résident dans des maisons de soins et courent des risques élevés d’être colonisés par le SARM

Clients, patients ou résidents qui se sont trouvés récemment dans une unité ou une aire d’un établissement de soins de santé aux prises avec une éclosion de SARM ou d’ERV;

Autres populations de clients, patients ou résidents identifiées par des professionnels de contrôle et de la prévention des infections ou par le réseau de santé publique ou le réseau régional de contrôle des infections.

Patients qui sont admis en provenance de lieux à haut risque

Les personnes qui ont reçu des soins de santé à domicile au cours de la dernière année;

Patients qui ont des contacts fréquents avec des services de soins de santé ou qui résident dans des maisons de soins courent davantage de risques d’être colonisés par le SARM

Les personnes recevant un traitement à l’aide d’un dispositif médical à demeure

Les personnes recevant des soins dans les unités de soins intensifs, les unités de greffe et les unités pour grands brûlés;

Patients des unités de soins critiques (y compris unités de soins intensifs et patients très surveillés); soins rénaux; tous les patients en chirurgie facultative

Les personnes vivant dans un milieu communautaire (par ex. refuge, maison de transition, établissement correctionnel)

Patients qui sont admis en provenance de lieux à haut risque

Les personnes ayant des antécédents d’utilisation de drogues injectables

Patients qui sont admis en provenance de lieux à haut risque

Les personnes qui ont des contacts familiaux avec des gens contaminés par le SARM

Les personnes dont le système immunitaire est affaibli Patients hospitalisés en oncologie/ en chimiothérapie

Les personnes provenant de populations où le SARM associé à la collectivité est connu pour être un problème (par ex. équipes de sport organisé).

Patients qui sont admis en provenance de lieux à haut risque

Patients préopératoires dans certaines spécialités chirurgicales

Toutes les admissions en urgence

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80

Annexe N Glossaire des abréviations et des termes84

Adapté de : 1. Best Practices for Infection Prevention & Control of Resistant Staphylococcus aureus and Enterococci March 2007 Ontario Ministry of Health and Long Term Care 2. Guidelines for Isolation Precautions, Preventing Transmission of Infectious Organisms in Healthcare Settings CDC 2007.Glossary P. 131 ORA Organisme résistant aux antibiotiques

SARM acquis dans la collectivité S. aureus résistant à la méthicilline contracté dans la collectivité

VIH Virus de l’immunodéficience humaine

SARM Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline

PCR Réaction en chaîne de la polymérase

ASPC Agence de la santé publique du Canada

ÉPI Équipement de protection individuelle

ERV Entérocoques résistants à la vancomycine

Hôpital de soins de courte durée : Un hôpital de soins de courte durée doté des installations, du personnel médical et tout le personnel hospitalier nécessaires pour établir le diagnostic et traiter une vaste de gamme de problèmes de courte durée, y compris les blessures. Il s’agit d’un établissement où les patients sont traités pour une maladie de courte durée mais grave, pour des problèmes de santé liés à une maladie ou un traumatisme, et pendant la convalescence consécutive à une chirurgie par des praticiens cliniques utilisant des techniques, de l’équipement, des médicaments et des fournitures médicales. Rince-mains à base d’alcool : Un antiseptique à base d’alcool contenant au moins 60 % d’alcool que l’on applique sur toutes les surfaces des mains pour réduire le nombre de microorganismes sur les mains. Établissements de soins ambulatoires : Des établissements qui fournissent des soins à des patients qui n’y passent pas la nuit (p.ex., unités de soins ambulatoires des hôpitaux et bureaux de médecin, centres de soins d’urgence, centres de chirurgie, centre de dialyse, cliniques de santé publique, centres d’imagerie, centre de santé comportementale et cliniques pour toxicomanes, ainsi que cabinets dentaires). Organisme résistant aux antibiotiques (ORA): Un microorganisme qui a développé une résistance à l’action de plusieurs agents antimicrobiens et qui ont une importance clinique ou épidémiologique particulière. Bactériémie : La présence de bactéries dans la circulation sanguine. Aidant naturel : Toute personne qui n’est pas employée d’un établissement, qui ne reçoit pas de rémunération et qui prodigue des soins de santé à un patient (p.ex., un membre de la famille ou un ami) et qui acquiert une formation technique basée sur les soins à prodiguer). Cas: Un individu colonisé ou infecté par un microorganisme résistant aux antibiotiques. Client/patient/pensionnaire : Toute personne recevant des soins de santé dans un établissement de soins.

Isolats cliniques (adapté du protocole du PCSIN): Des isolats tirés de prélèvements cliniques (et non de dépistage).

84 Adapté de 1. Best Practices for Infection Prevention & Control of Resistant Staphylococcus aureus and Enterococci March 2007 Ontario Ministry of Health and Long Term Care 2. Guidelines for Isolation Precautions, Preventing Transmission of Infectious Organisms in Healthcare Settings CDC 2007.Glossary P. 131

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Regroupement en cohorte : Ce terme désigne le regroupement de patients infectés ou colonisés par le même agent infectieux afin de confiner leurs soins dans une seule aire et prévenir les contacts avec des patients vulnérables (regroupement des patients en cohorte). Pendant les éclosions, le personnel soignant peut être assigné à une cohorte en particulier afin de limiter les occasions de propagation (regroupement du personnel soignant en cohorte). Regroupement du personnel en cohorte : La pratique d’assigner du personnel aux soins des seuls clients/patients/résidents dont on sait qu’ils sont colonisés ou infectés par le même microorganisme. Colonisation : La présence et la multiplication d’un microorganisme dans ou sur l’organisme mais sans invasion tissulaire ou blessure cellulaire. Le patient ne présente aucun symptôme (asymptomatique). SARM acquis dans la collectivité : Il y a deux définitions du SARM acquis dans la collectivité, l’une épidémiologique et l’autre microbiologique. Des isolats de SARM acquis dans la collectivité sont obtenus d’individus qui contractent des infections dans la collectivité sans avoir été exposés dans un passé récent au système de soins de santé (définition épidémiologique). Ce sont habituellement des souches particulières (p.ex. CMRSA-10) qui diffèrent de celles qu’on trouve dans les hôpitaux, (p.ex. CMRSA-2), par le gène qui leur confère la résistance à la méthicilline (mecIVa, vs. mecII) et souvent par des facteurs de virulence additionnels (définition microbiologique). Comme les souches de SARM acquis dans la collectivité peuvent se transmettre dans les hôpitaux et les souches des hôpitaux dans la collectivité, ces deux définitions peuvent ne pas s’appliquer à un même patient atteint de SARM acquis dans la collectivité. Contact : Un contact se produit lorsqu’un individu est exposé à une personne colonisée ou infectée par un microorganisme résistant aux antibiotiques d’une manière qui permet la propagation (p.ex. un patient qui partage la même chambre). Précautions lors des contacts : Un type de précautions additionnelles visant à réduire les risques de propagation d’agents infectieux par contact avec une personne infectée. Les précautions lors des contacts sont instaurées en plus des pratiques courantes. Il s’agit d’un ensemble de pratiques utilisées pour prévenir la propagation d’agents infectieux qui sont transmis par contact direct ou indirect avec le patient ou son environnement. L’instauration de précautions lors des contacts est aussi indiquée en présence de drainage excessif d’une plaie, d’incontinence fécale ou d’autres substances corporelles qui augmentent les risques de propagation. Il est préférable de transférer dans une chambre privée les patients qui requièrent des précautions lors des contacts. Si aucune chambre privée adéquate ne peut accueillir le patient, déterminez avec les services de lutte anti-infectieuse les risques associés à d’autres options (p.ex., regrouper les patients en cohorte, garder ensemble les patients déjà en contact dans la même chambre). Dans les chambre à plusieurs lits, il est recommandé de garder un écart d’environ un mètre entre les lits afin de réduire les occasions pour les patients colonisés ou infectés de se servir des mêmes articles que les patients qui ne le sont pas. Le personnel soignant qui s’occupe de patients qui requièrent des précautions additionnelles doit porter des gants et une blouse lors de toute interaction qui pourrait comporter un contact avec le patient ou avec des aires potentiellement contaminées dans l’environnement du patient, enfiler la blouse et les gants en entrant dans la chambre et les enlever avant d’en sortir; et se laver les mains immédiatement en sortant de la chambre. Contamination : La présence d’un agent infectieux sur les surfaces corporelles, vêtements, blouses, gants, draps, jouets, instruments chirurgicaux, bandages ou autres objets inanimés. Décolonisation : L’utilisation d’agents antimicrobiens topiques ou systémiques pour éradiquer la colonisation par des bactéries résistantes. Soins directs : Prodiguer des soins pratiques, comme donner le bain ou faire la toilette d’un client/patient/pensionnaire, le tourner dans son lit, changer ses vêtements ou couches, changer les bandages, soigner une plaie ouverte, etc. Alimenter un patient ou le pousser en fauteuil roulant ne sont pas des soins directs. Endémique : La présence constante d’une maladie ou d’un agent infectieux dans un environnement. Entérocoques : Des bactéries cocciformes anaérobies facultatives gram-positif qui vivent dans le système digestif de la plupart des personnes. Enzymes : Des protéines produites par les organismes vivants. Ces protéines accélèrent les réactions biochimiques. Hygiène des mains : Un procédé visant à enlever les saletés visibles ou à tuer les microorganismes qui transitent sur les mains. L’Hygiène des mains consiste à se laver les mains à l’eau et au savon (pour en

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enlever la saleté visible) ou à se rincer les mains avec un rince-mains à base d’alcool (lorsque les mains ne sont pas visiblement souillées). La concentration optimale en alcool de ces rince-mains se situe entre 60 % et 90 %. Infection associée aux soins de santé : Une infection que contracte un patient ou un pensionnaire qui reçoit des soins dans tout établissement où des soins sont dispensés (p.ex., un hôpital de soins de courte durée, un hôpital de soins chroniques, une clinique ambulatoire, un centre de dialyse, un centre de chirurgie, une résidence, un ÉTABLISSEMENTS DE SOINS DE LONGUE DURÉE) et qui est directement associée aux soins reçus (c.-à-d. n’était pas en incubation ou présente quand les soins de santé ont été dispensés). Dans les centres ambulatoires et les ÉTABLISSEMENTS DE SOINS DE LONGUE DURÉE, ce terme s’appliquerait à toute infection qui est associée à une intervention médicale ou chirurgicale. Comme il est rare qu’on sache avec certitude où l’infection a été contractée, on préfère l’appellation « infection associée aux soins de santé » plutôt qu’infection acquise à l’hôpital. Adapté du PCSIN :

• durée du séjour à l’hôpital avant l’identification du SARM (habituellement plus que 48 heures)

• statut préalable concernant le SARM

• date de son admission

• durée du séjour à l’hôpital

• hospitalisations ou admissions antérieures (au cours des 12 derniers mois)

• autre établissement d’où le patient arrive (ÉTABLISSEMENTS DE SOINS DE LONGUE DURÉE)

Établissement de soins de santé : Un ensemble d’infrastructures physiques permettant la prestation de soins de santé. Ce terme n’englobe pas la résidence du patient ou le cabinet d’un médecin où le patient pourrait recevoir des soins. Milieux de soins : Tout endroit où des soins de santé sont dispensés, y compris les milieux où des soins d’urgence sont dispenses, hôpitaux, ÉTABLISSEMENTS DE SOINS DE LONGUE DURÉE, établissements psychiatriques, cliniques externes, centres et cliniques de santé communautaires, cabinets de médecins ou de dentistes, bureaux des autres professionnels de la santé et les soins à domicile. Travailleurs de la santé ou personnel soignant : Le personnel qui dispense des soins ou qui soutient les services de soins de santé et dont les tâches les mettent en contact avec les patients/résidents. Ce terme inclut, sans s’y limiter, les travailleurs des services d’urgence, médecins, dentistes, chiropraticiens, personnel infirmier, podiatres, inhalothérapeutes et autres professionnels de la santé associés, étudiants et personnel des services de soutien (p.ex. personnel d’entretien ménager, nutritionnistes, personnel d’entretien, coiffeurs), et bénévoles. Désinfectant approuvé pour les hôpitaux : Un désinfectant qui a un numéro d’identification numérique de drogue (DIN) de Santé Canada indiquant qu’il a été approuvé pour utilisation dans les hôpitaux canadiens. Immune : Se rapporte à immunité ou immunisé contre l’infection par un pathogène en particulier. Patients immunodéprimés : Les patients dont les défenses immunitaires sont détériorées en raison de troubles immunologiques congénitaux ou acquis (p.ex., le virus de l’immunodéficience humaine (VIH; les syndromes d’immunodéficience congénitaux), des maladies chroniques comme le diabète sucré, le cancer, l’emphysème ou la déficience cardiaque, les soins intensifs, la malnutrition, les traitements immunosuppresseurs pour une autre maladie [p.ex., radiation, chimiothérapie cytotoxique, traitements anti-rejet pour les greffés, corticostéroïdes, anticorps monoclonaux spécifiques à une composante du système immunitaire). Le type d’infections auxquelles un patient immunodéprimé devient vulnérable dépend de la gravité de l’immunosuppression et des composantes du système immunitaire qui sont touchées. Les patients qui ont une greffe (état chronique) plutôt qu’une maladie infectieuse sont considérés plus vulnérables aux infections associées aux soins de santé. Les états immunodéprimés rendent plus difficile le diagnostic de certaines infections (p.ex., la tuberculose) et sont associés à des états cliniques plus graves que l’état des personnes souffrant de la même infection mais dont le système immunitaire est normal. Infection : La pénétration et la multiplication d’un agent infectieux dans les tissues d’un hôte. Une infection asymptomatique ou subclinique est un processus infectieux dont l’évolution suit un cours semblable à celui

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d’une maladie clinique, mais sans causer de symptômes. Une infection symptomatique ou clinique est une infection qui cause des signes et symptômes cliniques (maladie). Contrôle et prévention des infections : Des pratiques et procédures fondées sur les données probantes et qui, lorsqu’elles sont appliquées correctement dans des milieux de soins, peuvent prévenir ou réduire le risque de propagation de microorganismes au personnel soignant, aux autres clients/patients/résidents et aux visiteurs. Professionnel du contrôle et de la prévention des infections : Une personne formée responsable des activités de prévention et de contrôle des infections dans un milieu de soins, comme l’expert désigné de lutte anti-infectieuse d’un établissement ou des personnes qui ont obtenu une formation et de l’expérience en prévention et contrôle des infections d’un réseau régional de prévention des infections ou de l’agence de la santé publique. Agent infectieux : Un microorganisme, comme une bactérie ou un virus, qui est capable d’envahir les tissus du corps, s’y multiplier et causer une maladie. Isolat : Une souche pure de bactérie cultivée en laboratoire. Isolement : La séparation physique d’individus colonisés ou infectés des individus qui ne le sont pas pendant la période de contagion d’une maladie en particulier. Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) : On entend par SARM des souches de S. aureus qui ont une CMI à l’oxacilline de ≥ 4 mcg/ml ou qui ont les gènes de codage mecA pour la protéine fixatrice de la pénicilline 2a (PFP 2a). Ces souches sont résistantes à toutes les classes d’antibiotiques bêta-lactames (comme les pénicillines, pénicillines résistantes à la pénicillinase (p.ex. la cloxacilline) et aux céphalosporines. Concentration minimale inhibitrice (CMI) : La plus faible concentration d’un antibiotique qui inhibe la croissance d’un microorganisme.

Identification d’un cas de SARM (adapté du PCSIN) : Un cas de SARM est confirmé lors qu’il y a isolement de Staphylococcus aureus résistant à l’oxacilline provenant de tout site corporel dans un isolat clinique obtenu d’un patient hospitalisé depuis au moins 48 heures au moment du prélèvement.

Patients soupçonné d’infection au SARM : Un individu qui est exposé à une personne que l’on sait infectée par le Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) (voisin de chambre, contacts dans l’unité) et pour lequel il faudra instaurer des précautions lors des contacts. Infection nosocomiale : Une infection acquise pendant la prestation de soins de santé (aussi connue sous le nom d’infection associée aux soins de santé). Éclosion d’un ORA : La présence clairement plus fréquente que prévue d’un ORA. Le nombre de cas indiquant une éclosion d’ORA variera en fonction du type d’ORA, de la taille et du type de population exposée, de l’expérience préalable ou du manque d’exposition préalable à la maladie, du lieu et du moment de l’éclosion. Ainsi, le statut d’une éclosion d’ORA dépend de la fréquence habituelle de la maladie dans le même établissement ou la même unité et dans la même population. Pathogène : Capable de causer une maladie, causant une maladie. Patient : Une personne qui reçoit des soins dans un hôpital ou un centre de chirurgie. Équipement de protection individuelle (ÉPI) : Une variété de barrières utilisées seules ou en combinaison pour empêcher que les muqueuses, la peau et les vêtements ne viennent en contact avec des agents infectieux. L’ÉPI inclut les gants, les masques, les respirateurs, les lunettes de protection, les écrans protecteurs, les tabliers et les blouses. Réaction en chaîne de la polymérase (PCR) : La PCR est une technique fréquemment utilisée en biologie moléculaire. Son nom vient de l’une de ses composantes clés, l’ADN polymérase utilisée pour amplifier (c.-à-d. répliquer) un brin d’ADN par réplication enzymatique. À mesure que la PCR progresse, l’ADN ainsi généré sert de matrice de réplication, ce qui déclenche une réaction en chaîne dans laquelle la matrice d’ADN est amplifiée de manière exponentielle. Grâce à la PCR, il est possible d’amplifier une copie unique ou quelques copies d’un brin d’ADN de plusieurs ordres de grandeur en générant des millions de copies, voire plus encore. Découverte en 1983, la PCR est maintenant une technique courante et souvent

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indispensable utilisée dans les laboratoires de recherche médicale ou biologique pour une variété d’applications, notamment la détection et le diagnostic de maladies infectieuses Précautions : Des interventions visant à réduire le risque de propagation des microorganismes (p.ex. d’un patient à un autre, d’un patient à un travailleur de la santé et vice versa, lors d’un contact avec l’environnement, par exemple de l’équipement contaminé). Dépistage de la prévalence : Le dépistage de tous les clients/patients/résidents sans une aire définie (p.ex. dans un unité en particulier) à un moment précis afin de déterminer combien d’entre eux sont colonisés par un microorganisme en particulier. Agence de la santé publique du Canada (ASPC) : Une agence nationale dédiée à la prévention des maladies chroniques et des blessures. L’ASPC a aussi pour rôle de réagir aux urgences en matière de santé publique et d’éclosions infectieuses en étroite collaboration avec les provinces et les territoires. Réservoir : Toute personne, animal ou surface environnementale où un agent infectieux peut survivre ou se multiplier, ce qui pose un risque d’infection. Pensionnaire : Toute personne qui réside dans un ÉTABLISSEMENTS DE SOINS DE LONGUE DURÉEou une unité de soins provisoires. Équipement réutilisable (non critique) : L’équipement de soins aux patients/résidents/clients qui peut être réutilisé d’un patient à l’autre et qui vient en contact seulement avec la peau intacte, sans toucher directement les muqueuses. La réutilisation de cet équipement requiert un nettoyage ou une désinfection de bas niveau, ou les deux, avec un désinfectant approuvé pour les hôpitaux, p. ex. les chaises percées. Pratiques courantes : L’ensemble des pratiques de contrôle et de prévention des infections dont l’Agence de la santé publique du Canada recommande l’utilisation pendant la prestation de soins à tous les clients/patients/ résidents afin de prévenir la propagation des microorganismes dans les milieux de soins. Dépistage : Un processus visant à identifier les clients/patients/résidents à risque d’être colonisés par le SARM ou un ERV et, si des facteurs de risque sont identifiés, à obtenir les prélèvements nécessaires. Cultures de dépistage/surveillance : Des cultures qui sont faites dans le but d’identifier un ORA chez un individu à risque de contracter ce microorganisme. Centre de chirurgie : Un centre chirurgical à l’extérieur de l’hôpital où on pratique habituellement des chirurgies d’un jour. Personnel : Toute personne qui œuvre dans un milieu de soins de santé et dont les tâches la met en contact avec les patients/résidents. Ce terme inclut tous les travailleurs de la santé (p. ex. personnel des services d’urgence, médecins, dentistes, personnel infirmier, inhalothérapeutes et autres professionnels de la santé associés, étudiants); le personnel des services de soutien (p.ex. personnel d’entretien ménager), les bénévoles et les employés contractuels. Précautions standard : Un ensemble de pratiques de prévention des infections qui s’appliquent à tous les patients, sans égard au diagnostic probable ou confirmé ou à un état infectieux présumé. Les précautions standard sont une combinaison et une adaptation de Universal Precautions and Body Substance Isolation. Il s’agit des pratiques recommandées par le US Centers for Disease Control and Prevention. Les précautions standard se fondent sur le principe que le sang, les fluides corporels, les sécrétions et les excrétions, autres que la sueur, la peau non intacte et les muqueuses sont susceptibles d’héberger des agents infectieux. Les précautions standard incluent l’hygiène des mains et, selon l’exposition prévue, l’utilisation de gants, blouse, masque, lunettes protectrices ou écran protecteur. De plus, l’équipement et les objets dans l’environnement immédiat des patients et qui sont susceptibles d’avoir été contaminés par les fluides infectieux doivent être manipulés de manière à empêcher la propagation des agents infectieux (p.ex. porter des gants pour manipuler ou contenir l’équipement très souillé, pour laver, désinfecter ou stériliser correctement l’équipement réutilisable avant de l’utiliser sur un autre patient). CDC Guideline for Isolation Precautions: Preventing Transmission of Infectious Agents in Healthcare Settings 2007. Jane D. Siegel, MD; Emily Rhinehart, RN MPH CIC; Marguerite Jackson, PhD; Linda Chiarello, RN MS; the Healthcare Infection Control Practices Advisory Committee Staphylococcus aureus : Une bactérie cocciforme aérobies gram-positif présente sur la peau et les muqueuses (plus particulièrement celle des narines) de certaines personnes. Le S. aureus est la cause la plus courante des infections associées aux soins de santé.

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Surveillance : La collecte, la collation et l’analyse systématiques continues de données qui sont ensuite acheminées aux personnes qui en ont besoin pour agir. Nettoyage terminal : Le nettoyage de la chambre d’un client/patient/résidents à la suite d’un congé ou d’un transfert afin de la débarrasser de microorganismes persistants qui pourraient être acquis par les occupants subséquents. Entérocoques résistants à la vancomycine (ERV): Les ÉRV sont des lignées d’Enterococcus faecium ou d’Enterococcus faecalis qui ont habituellement une concentration minimale inhibitrice (CMI) à la vancomycine ≥ 32 mcg/ml. Ils possèdent les gènes de résistance VAN-A ou VAN-B. Staphylococcus aureus résistant à la vancomycine : Le S. aureus résistant à la vancomycine est une souche de SARM qui a une CMI à la vancomycine ≥ 32 mcg/ml. Les gènes de résistances sont habituellement transférés par les ÉRV.

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Annexe O

Description technique des feuilles de travail relatives aux mesures (mesure)

Stades de mise en œuvre – Les définitions s’appliquent à toutes les stratégies et à toutes les mesures

Phase préliminaire – Les données de base doivent être recueillies avant la mise en œuvre de petits tests de changements et refléter le processus actuel. Début de la mise en œuvre - L’équipe a établi un but clair pour la stratégie SARM, identifié les mesures qui indiqueront si les mesures mèneront à des améliorations et commencé à mettre en œuvre de petits tests de changement (PEÉA) afin d’identifier et de perfectionner des processus, des procédures et des pratiques qui mèneront à des améliorations et permettront d'atteindre le but. Lorsque l'équipe se rapproche de son but, elle est prête à passer à la phase de mise en œuvre complète.

Pendant la mise en œuvre - Tous les membres de l’équipe dans l’unité choisie mettent en œuvre de manière cohérente les processus, les procédures et les pratiques. Ils continuent de surveiller et de maintenir le rendement qui a permis d’atteindre le but poursuivi ou de s’en approcher. L’équipe atteint son but et est prête à le diffuser dans d’autres unités.

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1.0 Disponibilité des produits d’hygiène des mains exprimée en % – Conformité à l’Ensemble – Description technique

Stratégie(s) : Réduction du Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM)

Définition : Le pourcentage des aires de soins aux patients surveillées où un distributeur de rince-mains à base d’alcool (liquide ou mousse) est : 1) aisément visible et accessible (hauteur optimale ou à portée du point d’interaction, et réserves du produit à proximité; 2) facile à actionner mécaniquement lorsqu’il contient un volume adéquat du produit; ET 3) des gants de 2 tailles différentes sont disponibles et accessibles dans les aires de soins. Ces trois points représentent les TROIS éléments de l’Ensemble sur les produits d’hygiène des mains. La conformité aux éléments individuels et à l’ensemble en général sera surveillée à l’aide d’un processus de vérification ordinaire. Les mesures relatives à cet ensemble devraient être surveillées dans les unités où s’effectue la surveillance des pratiques d’hygiène des mains. De la surveillance directe devrait être faite au hasard tout au long du mois et pendant différents quarts de travail.

Remarque : Cette mesure d’hygiène des mains vise les rince-mains à base d’alcool (liquide ou mousse) et la disponibilité de gants. Il est important de garder à l’esprit que le savon ordinaire et l’eau peuvent enlever une certaine quantité de microbes, mais que des agents antiseptiques sont nécessaires pour tuer les microorganismes. La campagne SSPSM recommande de se laver les mains avec un savon ordinaire ou avec un savon antimicrobien et de l’eau lorsqu’elles sont visiblement sales ou contaminées par des substances protéiques, ou visiblement souillées de sang ou d’autres fluides organiques. Lorsque vos mains ne sont pas visiblement souillées, utilisez un rince-mains à base d’alcool pour les désinfecter systématiquement dans toutes les situations cliniques.

But : 95 % de toutes les aires de soins aux patients respecteront les 3 normes de l’Ensemble sur les produits d’hygiène des mains.

DÉTAILS DES CALCULS : Définition du numérateur : Le nombre total de produits d’hygiène observés à proximité des lits, dans les aires réservées aux patients ou dans les aires de soins dans l’échantillon mensuel et où les TROIS éléments suivants (voir ci-dessous) ont été observés au moment de la vérification

Éléments de l’Ensemble sur les produits d’hygiène des mains : Le distributeur de rince-mains à base d’alcool (liquide ou mousse) : (1) est aisément visible et accessible (hauteur optimale ou à portée du point

d’interaction, et réserves du produit à proximité); (2) est facile à actionner mécaniquement lorsqu’il contient un volume adéquat du produit; ET DES GANTS (3) de 2 tailles différentes sont disponibles et accessibles dans les aires de soins.

Exclus du numérateur :

• Aucune exclusion

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Définition du dénominateur : Le nombre total de cas où des produits d’hygiène des mains ont été observés à proximité des lits, dans les aires réservées aux patients ou dans les aires de soins dans l’échantillon mensuel.

Exclus : • Aucune exclusion

Conformité aux éléments individuels de l’ensemble : La feuille de travail relative aux mesures est conçue pour permettre à l’équipe de surveiller individuellement la conformité aux trois éléments de l’ensemble énumérés ci-dessus. La conformité à chacun des éléments sera affichée sur un tableau intitulé « Conformité aux éléments individuels ». L’équipe pourra déterminer sans difficulté si des éléments requièrent une surveillance plus étroite ou une révision stratégique ou si le personnel soignant a besoin de formation additionnelle. Durée de la période de mesure : un mois.

Définition des termes :

• Rince-mains à base d’alcool : Une préparation contenant de l’alcool conçue pour être appliquée sur les mains pour réduire le nombre de microorganismes viables sur celles-ci. Au Canada et aux États-Unis, ces préparations contiennent habituellement entre 60 % et 95 % d’éthanol ou d’isopropanol. Les distributeurs de rince-mains à base d’alcool ne nécessitent pas de travaux de plomberie; on peut les installer à proximité des lits et dans de nombreuses autres aires de soins aux patients. Les établissements de soins de santé sont encouragés à installer des distributeurs dans les chambres de patients, dans les salles de traitement, dans les bureaux et dans divers autres endroits appropriés. Les établissements de soins de santé devraient collaborer avec les services d’incendie locaux pour s’assurer que ces distributeurs sont conformes au code local de prévention des incendies, qui peut différer des codes nationaux. Pour éviter toute confusion entre du savon liquide et du rince-mains à base d’alcool, les distributeurs de rince-mains à base d’alcool ne devraient pas être installés près des éviers.

• Aisément visible : Les distributeurs de rince-mains à base d’alcool devraient être placés à proximité des lieux de soins, dans des endroits où le personnel soignant peut les voir et y avoir aisément accès. Par exemple, ils peuvent être placés près des portes des chambres, accrochés aux lits ou aux tables de chevet, ou suspendus au mur. Lorsqu’on installe un distributeur de rince-mains à base d’alcool, le but est de trouver un endroit stratégique : il doit être dans le champ de vision du personnel soignant, qui n’aura pas à le chercher.

• Hygiène des mains : Une expression générale qui comprend le lavage des mains avec un savon ordinaire, un savon antiseptique pour les mains, un rince-mains antiseptique ou un produit antiseptique pour soins chirurgicaux.

• Hauteur optimale : Tel qu’il est précisé sous « Aisément visible », le distributeur de rince-mains à base d’alcool devrait être placé à la hauteur voulue pour que 95 % du personnel soignant puisse l’atteindre aisément en se tenant debout et déclencher le mécanisme pour obtenir une quantité appropriée du produit.

• Déclenchement mécanique : Le mécanisme à pompe est facile à actionner et distribue

une quantité adéquate de rince-mains à base d’alcool (liquide ou mousse).

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• À portée de la main dans l’aire de soins : Tel qu’il est précisé sous « Aisément visible » et « Hauteur optimale », le distributeur de rince-mains à base d’alcool devrait être placé près de l’aire de soins, accroché au lit ou à la table de chevet du patient ou fixé au mur.

Calculer comme suit : Le nombre total de cas où des produits d’hygiène des mains ont été observés à proximité des lits, dans les aires réservées aux patients ou dans les aires de soins dans l’échantillon mensuel et où les TROIS éléments étaient conformes au moment de la vérification / Nombre de vérifications x 100.

Commentaires : aucun. STRATÉGIE DE COLLECTE DE DONNÉES : Approche en matière de collecte de données :

• La conformité à l’ensemble doit être surveillée dans les unités où on mesure aussi la conformité à la technique appropriée pour une bonne hygiène des mains.

• Les données de base peuvent être obtenues à partir d’entre 10 et 20 vérifications directes faites tout au long du mois pendant différents quarts de travail et différents jours de la semaine. Les vérifications devraient être effectuées par une personne compétente affectée à cette tâche. Entre 10 et 20 vérifications sont suffisantes pour l’établissement des données de base pour le démarrage de toute stratégie d’amélioration de la qualité en matière d’hygiène des mains.

• Continuez à faire le suivi des mesures tous les mois. Sur la feuille de travail SSPSM, entrez les données et suivez les améliorations réalisées sur le tableau prévu à cet effet. Annotez ce tableau pour qu’il reflète toutes les stratégies que vous avez utilisées pour faire des améliorations.

Échantillon : Entre 10 et 20 vérifications directes doivent être faites tous les mois, pendant différents quarts de travail et différents jours de la semaine. Les vérifications doivent être effectuées par une personne compétente affectée à cette tâche.

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2.0 Pourcentage du personnel soignant utilisant la technique appropriée d’hygiène des mains – description technique

Stratégie(s) : Réduction du Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM)

Définition : Le pourcentage de contacts* avec les patients au cours desquels le personnel soignant (médecin, infirmière ou autre) a respecté toutes les composantes d’une hygiène des mains appropriée, y compris le port de gants, conformément à la politique en matière d’hygiène des mains en vigueur dans l’établissement de soins de santé. La conformité par catégorie individuelle de professionnels de la santé est aussi surveillée. Des vérifications directes sont faites au hasard tout au long du mois, pendant différents quarts de travail.

*Un contact avec un patient peut inclure, sans s’y limiter, un contact avec le patient, avec de l’équipement ou avec un meuble.

But : Améliorer de 100 % par année la pratique d’une bonne hygiène des mains au sein du personnel soignant et dans l’ensemble de l’organisation.

DÉTAILS DES CALCULS : Définition du numérateur : Le nombre total de cas où la pratique d’une hygiène des mains conforme à la politique en matière d’hygiène des mains en vigueur dans l’établissement de soins de santé a été observée :

1. chez tous les professionnels de la santé dans les aires de soins où des vérifications ont été faites;

2. dans les catégories individuelles de professionnels de la santé : a. Médecins b. Infirmières c. Autre

Exclus du numérateur :

• Aucune exclusion Définition du dénominateur : Le nombre total de TOUTES les vérifications de la pratique d’une bonne hygiène des mains dans toutes les aires de soins comprises dans l’échantillon du mois.

Exclus du dénominateur : • Aucune exclusion

Conformité des catégories individuelles de professionnels de la santé : La feuille de travail relative aux mesures est conçue pour permettre à l’équipe de surveiller la performance des différentes catégories de professionnels de la santé – médecins, infirmières et autre – sur une base individuelle. La performance de chaque catégorie sera affichée sur un tableau intitulé « Conformité individuelle ». L’équipe pourra déterminer sans difficulté si une catégorie de travailleurs de la santé requiert une surveillance plus étroite ou des stratégies additionnelles pour adopter des pratiques exemplaires. Les équipes sont encouragées à choisir des outils

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d’observation qui leur conviennent. Pour plus d’information à ce sujet, visiter le site www.handhygiene.ca. Durée de la période de mesure : un mois.

Définition des termes :

• Conformité : Adhésion à la politique sur le lavage des mains telle qu’elle a été établie et approuvée par l’établissement de santé, laquelle précise à quels moments le personnel soignant doit se laver les mains en cas de contacts avec des patients et quels produits doivent être utilisés.

• Aires de soins : Une aire de soins est tout endroit où des soins de santé sont prodigués. Une aire de soin peut être la chambre d’un patient, le chevet de son lit, une clinique, une salle de traitement, etc.

Calculer comme suit : Le nombre total de vérifications dans l’échantillon mensuel où l’hygiène des mains au chevet des patients, dans les aires réservées aux patients ou dans les aires de soins et où TOUT le personnel soignant se conforme à la politique en matière d’hygiène des mains en vigueur dans l’établissement de soins de santé / Nombre de vérifications x 100.

Commentaires : aucun. STRATÉGIE DE COLLECTE DE DONNÉES : Approche en matière de collecte de données :

• La conformité à l’ensemble doit être surveillée dans les unités où on mesure aussi la conformité à la technique appropriée pour une bonne hygiène des mains.

• L’équipe devrait décider à l’avance le nombre de médecins, d’infirmières et autres membres du personnel soignant seront observés tous les mois.

• Les données de base peuvent être obtenues à partir d’entre 10 et 20 vérifications directes faites tout au long du mois pendant différents quarts de travail et différents jours de la semaine. Les vérifications devraient être effectuées par une personne compétente affectée à cette tâche. Les 10 à 20 vérifications faites à divers moments devraient être suffisantes pour établir les données de base en vue du démarrage de toute stratégie d’amélioration de la qualité en matière d’hygiène des mains.

• Continuez à faire le suivi des mesures tous les mois. Sur la feuille de travail SSPSM, entrez les données et suivez les améliorations réalisées sur le tableau prévu à cet effet. Annotez ce tableau pour qu’il reflète toutes les stratégies que vous avez utilisées pour faire des améliorations.

Exactitude des données : L’exactitude des données est mieux assurée lorsque toutes les définitions sont utilisées sans modifications. Échantillon : Entre 10 et 20 vérifications directes doivent être faites tous les mois, pendant différents quarts de travail et différents jours de la semaine. Les vérifications doivent être effectuées par une personne compétente affectée à cette tâche.

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3.0 Réduction du délai moyen d’instauration de précautions à prendre lors des contacts avec des patients dont la contamination par le SARM est connue ou probable au moment de l’admission – Description technique

Stratégie(s) : Réduction du Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM)

Définition : La réduction du délai moyen qui s’écoule entre l’admission et l’instauration de précautions à prendre lors des contacts avec des patients dont la contamination ou la colonisation au SARM est connue ou probable au moment de l’arrivée à l’hôpital. Pour cette population de patients, la norme dans l’industrie stipule un délai de 2 heures entre l’arrivée à l’hôpital et l’instauration de précautions lors des contacts.

But : Réduire de 50 % en une année le délai moyen avant l’instauration de précautions lors des contacts.

DÉTAILS DES CALCULS : Définition du numérateur : Le nombre total d’heures qui s’écoulent entre l’arrivée à l’hôpital de patients dont la contamination ou la colonisation par le SARM est connue ou probable et l’instauration de précautions à prendre lors des contacts avec ces patients.

Exclus du numérateur : • Aucune exclusion

Définition du dénominateur : Le nombre total de patients dans l’échantillon mensuel dont la contamination ou la colonisation par le SARM est connue ou probable au moment de l’arrivée à l’hôpital.

Exclus du dénominateur : • Aucune exclusion

Durée de la période de mesure : un mois.

Définition des termes :

• Colonisation et infection : Une colonisation survient lorsqu’un patient est atteint d’une contamination interne ou externe par le SARM sans toutefois présenter de signes cliniques ou de symptômes de maladie. Une personne colonisée par le SARM peut être un porteur temporaire ou à long terme du SARM. Certains porteurs peuvent être des excréteurs de SARM [par ex. les patients souffrant de dermatites ou de brûlures). Une infection survient lorsque le SARM pénètre dans l’organisme, se multiplie dans des tissus et entraîne des manifestations cliniques de maladie. L’infection devient évidente en présence de fièvre, de hausse du nombre des globules blancs et d’écoulements purulents d’une plaie ou d’une cavité corporelle. La distinction entre la colonisation et l’infection est une distinction clinique, qui devrait être déterminée par un clinicien et non par les seuls résultats d’une culture.

Les patients colonisés ou infectés sont les principaux réservoirs de SARM. La colonisation survient souvent dans les naris (nez), les cavités axillaires (aisselles), les plaies chroniques, le périnée ou autour des sites de gastrostomie et de trachéotomie.

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Les patients à risque de colonisation par le SARM sont généralement des patients affaiblis qui peuvent être hospitalisés depuis longtemps, souffrir de plaies chroniques ou avoir reçu des traitements à de multiples antibiotiques.

• Arrivée à l’hôpital : Par arrivée à l’hôpital, on entend le moment du premier contact du patient avec un professionnel de la santé après son arrivée à l’hôpital. Le premier contact peut survenir au moment du tri; il est souvent enregistré électroniquement sur le formulaire d’admission à l’urgence ou inscrit sur la première note documentée dans le dossier du patient. L’équipe devrait s’entendre sur un moment d’arrivée standardisé.

Calculer comme suit : La somme des périodes qui se sont écoulées entre l’arrivée à l’hôpital et l’instauration de précautions à prendre lors des contacts pour tous les patients compris dans l’échantillon mensuel dont la contamination ou la colonisation au SARM est connue ou probable au moment de l’arrivée à l’hôpital / le nombre total de patients dont la contamination ou la colonisation au SARM est connue ou probable au moment de l’arrivée à l’hôpital.

Commentaires : aucun. STRATÉGIE DE COLLECTE DE DONNÉES : Approche en matière de collecte de données :

• L’équipe devrait standardiser ce qui est réputé être le moment de « l’arrivée à l’hôpital ». • Les données de base peuvent être obtenues concurremment à partir d’un échantillon

mensuel de 10 à 20 patients. • Continuez à faire le suivi des mesures tous les mois. Sur la feuille de travail SSPSM,

entrez les données et suivez les améliorations réalisées sur le tableau prévu à cet effet. Annotez ce tableau pour qu’il reflète toutes les stratégies que vous avez utilisées pour faire des améliorations.

Exactitude des données : L’exactitude des données est mieux assurée lorsque toutes les définitions sont utilisées sans modifications. Échantillon : Les données peuvent être obtenues concurremment à partir d’un échantillon de 10 à 20 patients par mois dans une unité particulière.

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4.0 Réduction du délai moyen entre la confirmation par le laboratoire de la présence de SARM et l’instauration de précautions à prendre lors de contacts avec les patients dont la colonisation ou l’infection par le SARM a été identifiée grâce au dépistage systématique à l’admission – Description technique

Stratégie(s) : Réduction du Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM)

Définition : La réduction du délai moyen qui s’écoule entre l’admission et l’instauration de précautions à prendre lors des contacts avec les patients dont la contamination ou la colonisation au SARM est connue ou probable au moment de l’arrivée à l’hôpital. Pour cette population de patients, la norme dans l’industrie préconise un délai de 2 heures entre l’arrivée à l’hôpital et l’instauration de précautions lors des contacts.

La réduction du délai moyen entre la confirmation par le laboratoire et l’instauration de précautions à prendre lors des contacts avec les patients dont la colonisation ou l’infection par le SARM a été identifiée lors du dépistage systématique à l’admission. Pour cette population de patients, la norme dans l’industrie stipule un délai de 2 heures entre la confirmation du laboratoire et l’instauration de précautions lors des contacts. Nous recommandons de considérer que la confirmation du laboratoire survient au moment où le rapport est horodaté ou au moment où le laboratoire communique avec l’unité pour l’aviser de la présence probable ou confirmée de SARM. Le moment de l’instauration des précautions lors des contacts figure dans le dossier du patient.

But : Diminuer de 50 % en une année le délai moyen entre la confirmation du laboratoire et l’instauration de précautions lors des contacts.

DÉTAILS DES CALCULS : Définition du numérateur : Le nombre total d’heures qui s’écoulent entre l’arrivée à l’hôpital et l’instauration de précautions à prendre lors des contacts avec les patients dont la colonisation ou la contamination par le SARM a été établie lors du dépistage systématique à l’admission.

Exclus du numérateur : • Aucune exclusion

Définition du dénominateur : Le nombre total de patients dont la colonisation ou la contamination par le SARM a été établie lors du dépistage systématique à l’admission dans l’échantillon mensuel.

Exclus du dénominateur : • Aucune exclusion

Durée de la période de mesure : un mois.

Définition des termes :

• Dépistage à l’admission : Lors de l’admission à l’hôpital, tous les patients ou un groupe de patients cible prédéfini sont soumis à un test de dépistage par prélèvements

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dans le nez et dans les régions périanale, périnéale, inguinale, axillaire ou autre; ces prélèvement sont ensuite analysés au laboratoire de microbiologie de l’établissement pour vérifier la présence de SARM. Certains établissements de santé ont un dossier d’ordonnances pré-imprimées stipulant qu’un test de dépistage d’organismes résistants aux antibiotiques doit être administré à tous les patients devant passer la nuit à l’hôpital.

• Colonisation et Infection : Une colonisation survient lorsqu’un patient est atteint d’une contamination interne ou externe par le SARM sans toutefois présenter de signes cliniques ou de symptômes de maladie. Une personne colonisée par le SARM peut être un porteur temporaire ou à long terme du SARM. Certains porteurs peuvent être des excréteurs de SARM [par ex. les patients souffrant de dermatites ou de brûlures). Une infection survient lorsque le SARM pénètre dans l’organisme, se multiplie dans des tissus et entraîne des manifestations cliniques de maladie. L’infection devient évidente en présence de fièvre, de hausse du nombre des globules blancs et d’écoulements purulents d’une plaie ou d’une cavité corporelle. La distinction entre la colonisation et l’infection est une distinction clinique, qui devrait être déterminée par un clinicien et non par les seuls résultats d’une culture.

Les patients colonisés ou infectés sont les principaux réservoirs de SARM. La colonisation survient souvent dans les naris (nez), les cavités axillaires (aisselles), les plaies chroniques, le périnée ou autour des sites de gastrostomie et de trachéotomie. Les patients à risque de colonisation par le SARM sont généralement des patients affaiblis qui peuvent être hospitalisés depuis longtemps, souffrir de plaies chroniques ou avoir reçu des traitements à de multiples antibiotiques.

• Admission à l’hôpital : L’admission à l’hôpital est réputée avoir eu lieu lorsque le patient est enregistré comme patient hospitalisé par le service responsable des admissions, ce qui est souvent enregistré électroniquement sur le formulaire d’admission du patient, conservé dans son dossier. L’équipe devrait standardiser ce qui est réputé être le moment de « l’admission à l’hôpital ».

Calculer comme suit : La somme des périodes qui se sont écoulées entre l’admission à l’hôpital et l’instauration de précautions à prendre lors des contacts avec tous les patients identifiés comme étant contaminés ou colonisés par le SARM lors du dépistage systématique à l’admission dans l’échantillon mensuel / le nombre total de patients identifiés comme étant contaminés ou colonisés par le SARM lors du dépistage systématique à l’admission.

Commentaires : aucun. STRATÉGIE DE COLLECTE DE DONNÉES : Approche en matière de collecte de données :

• L’équipe devrait standardiser ce qui est réputé être le moment de « l’admission à l’hôpital » et le moment de la « confirmation du laboratoire ».

• Les données de base peuvent être obtenues concurremment à partir d’un échantillon mensuel de 10 à 20 patients.

• Continuez à faire le suivi des mesures tous les mois. Sur la feuille de travail SSPSM, entrez les données et suivez les améliorations réalisées sur le tableau prévu à cet effet. Annotez ce tableau pour qu’il reflète toutes les stratégies que vous avez utilisées pour faire des améliorations.

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Exactitude des données : L’exactitude des données est mieux assurée lorsque toutes les définitions sont utilisées sans modifications. Échantillon : Les données peuvent être obtenues concurremment à partir d’un échantillon de 10 à 20 patients par mois dans une unité particulière ou dans tout l’établissement de santé.

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5.0 Dépistage actif à l’admission des patients asymptomatiques colonisés par le SARM par 1000 admissions – Description technique

Stratégie(s) : Réduction du Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM)

Définition : Le nombre de patients asymptomatiques dont la colonisation par le SARM est confirmée par le laboratoire par 1000 admissions. Les établissements de soins de santé établissent individuellement la procédure pour obtenir des isolats de dépistage. Un cas de SARM est confirmé lors qu’il y a isolement de Staphylococcus aureus résistant à l’oxacilline (par ex. méthicilline, amoxicilline, pénicilline) provenant de tout site corporel dans un isolat de dépistage (et non un isolat clinique) obtenu d’un patient hospitalisé lors de son admission à l’hôpital. Il s’agit d’une mesure du risque potentiel d’exposition au SARM dans l’unité ou dans l’établissement de soins de santé.

But : Sans objet – un reflet d’une situation préexistant dans la collectivité.

Correspond à des mesures existantes : Aucune

DÉTAILS DES CALCULS : Définition du numérateur : Le nombre total de patients admis dans un établissement, un service ou une unité de soins de santé, dont le test de dépistage à l’admission confirme une colonisation asymptomatique par le SARM au moment de l’admission, selon la politique de l’établissement de santé.

Exclus du numérateur : • Aucune exclusion

Définition du dénominateur : Le nombre total d’admissions dans un établissement, un service ou une unité de soins de santé dans l’échantillon mensuel.

Exclus du dénominateur : • Selon les paramètres de l’échantillon des patients, par ex. établissement, service ou

unité de soins de santé

Durée de la période de mesure : un mois. Définition des termes :

• 1000 admissions à l’hôpital : Une mesure correspondant à un nombre multiple d’admissions dans un établissement ou une unité de soins de santé est utilisée pour standardiser les résultats de l’indicateur. Pour cette mesure, le multiple est 1000 admissions. Le calcul se fait en multipliant par 1000 le nombre d’admissions de patients dans une unité et pour un mois particuliers, ces données pouvant être obtenues du service des admissions de l’établissement.

• Dépistage à l’admission : Lors de l’admission à l’hôpital, tous les patients ou un groupe de patients cible prédéfini sont soumis à un test de dépistage par prélèvements dans le nez et dans les régions périanale, périnéale, inguinale, axillaire ou autre; ces

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prélèvement sont ensuite analysés au laboratoire de microbiologie de l’établissement pour vérifier la présence de SARM. Certains établissements de santé ont un dossier d’ordonnances pré-imprimées stipulant qu’un test de dépistage d’organismes résistants aux antibiotiques doit être administré à tous les patients devant passer la nuit à l’hôpital.

• Colonisation : Une colonisation survient lorsqu’un patient est atteint d’une contamination interne ou externe par le SARM sans toutefois présenter de signes cliniques ou de symptômes de maladie. Une personne colonisée par le SARM peut être un porteur temporaire ou à long terme du SARM. Certains porteurs peuvent être des excréteurs de SARM (par ex. les patients souffrant de dermatites ou de brûlures). Les patients colonisés ou infectés sont les principaux réservoirs de SARM. La colonisation survient souvent dans les naris (nez), les cavités axillaires (aisselles), les plaies chroniques, le périnée ou autour des sites de gastrostomie et de trachéotomie. Les patients à risque de colonisation par le SARM sont généralement des patients affaiblis qui peuvent être hospitalisés depuis longtemps, souffrir de plaies chroniques ou avoir reçu des traitements à de multiples antibiotiques.

• Admission à l’hôpital : L’admission à l’hôpital est réputée avoir eu lieu lorsque le patient est enregistré comme patient hospitalisé par le service responsable des admissions, ce qui est souvent enregistré électroniquement sur le formulaire d’admission du patient, conservé dans son dossier. L’équipe devrait standardiser ce qui est réputé être le moment de « l’admission à l’hôpital ».

Calculer comme suit : Le nombre total de patients admis dans un établissement, un service ou une unité de soins de santé, dont le test de dépistage systématique à l’admission confirme une colonisation asymptomatique par le SARM dans l’échantillon mensuel/ Le nombre total de patients admis dans un établissement, un service ou une unité de soins de santé dans l’échantillon mensuel x 1000. Commentaires : aucun. STRATÉGIE DE COLLECTE DE DONNÉES : Approche en matière de collecte de données :

• Si votre établissement surveillait cette mesure avant de se joindre à la campagne SSPSM, les données recueillies à ce moment-là peuvent servir de données de base. Si votre établissement ne recueillait pas ce genre de données avant de se joindre à la campagne SSPSM, commencez à en recueillir prospectivement. Comme il faut du temps avant de constater les effets de cette mesure, vous pouvez commencer dès maintenant à tester vos idées de changement.

• Continuez à faire le suivi des mesures tous les mois. Sur la feuille de travail SSPSM, entrez les données et suivez les améliorations réalisées sur le tableau prévu à cet effet. Annotez ce tableau pour qu’il reflète toutes les stratégies que vous avez utilisées pour faire des améliorations.

Exactitude des données : L’exactitude des données est mieux assurée lorsque toutes les définitions sont utilisées sans modifications. Échantillon : Les données peuvent être obtenues concurremment à partir d’un échantillon de 10 à 20 patients par mois dans une unité particulière ou dans tout l’établissement de santé.

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6.0 Incidence des infections au Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) associées aux soins de santé par 1000 jours-patients – Description technique

Stratégie(s) : Réduction du Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM)

Définition : Le nombre total de patients atteints d’une infection clinique au SARM associée aux soins de santé confirmée par le laboratoire par 1 000 jours-patients. Cette mesure reflète le nombre de patients qui n’ont pas été colonisés ou infectés par le SARM avant l’admission, mais qui l’ont été pendant leur séjour à l’hôpital.

But : Réduction annuelle de 50 % du taux d’infection au SARM associées aux soins de santé

Correspond à des mesures existantes :

• Programme canadien de surveillance des infections nosocomiales (par 1000 admissions)

• Conseil canadien d’agrément des services de santé (CCASS) DÉTAILS DES CALCULS : Définition du numérateur : Le nombre total de patients nouvellement identifiés comme ayant une infection au SARM associée aux soins de santé, selon les critères énumérés ci-dessous. Une infection au SARM associée aux soins de santé est définie selon le bon jugement du praticien responsable de la prévention des infections (ou son représentant).

Inclus dans le numérateur : Critères d’identification d’un patient comme cas « d’infection au SARM associée aux soins de santé »

1. Staphylococcus aureus provenant de tout site corporel. 2. Isolat résistant à l’oxacilline

Une fois qu’il a été déterminé qu’un patient est infecté par le SARM, il sera classé dans la catégorie des cas d’infections au SARM associées aux soins de santé selon le « bon jugement » du praticien. Ce jugement devrait se fonder sur :

a. La durée d’hospitalisation avant l’identification du SARM (généralement >48 heures); b. Le statut préalable du patient concernant le SARM c. La durée d’hospitalisation d. Les antécédents d’hospitalisation ou de séjour dans d’autres établissements de soins de

santé (admissions antérieures au cours des 12 derniers mois) e. L’endroit d’où arrive le patient (par ex. ÉTABLISSEMENTS DE SOINS DE LONGUE

DURÉE) Définition du dénominateur : Le nombre total de jours-patients de l’établissement, du service ou de l’unité de soins de santé dans l’échantillon mensuel.

Exclus du dénominateur :

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• Colonisation par le SARM • Selon les paramètres de l’échantillon des patients, par ex. établissement, service ou

unité de soins de santé. Durée de la période de mesure : un mois. Définition des termes :

Infection : Une infection survient lorsque le SARM pénètre dans l’organisme, se multiplie dans des tissus et entraîne des manifestations cliniques de maladie. L’infection devient évidente en présence de fièvre, de hausse du nombre des globules blancs et d’écoulements purulents d’une blessure ou d’une cavité corporelle. La distinction entre la colonisation et l’infection est une distinction clinique, qui devrait être déterminée par un clinicien et non par les seuls résultats d’une culture. Les patients colonisés ou infectés sont les principaux réservoirs de SARM.

• Cas de SARM : L’isolement de Staphylococcus aureus résistant à l’oxacilline (par ex. méthicilline, amoxicilline, pénicilline) provenant de tout site corporel dans un isolat clinique (et non de prélèvements de dépistage ou d’hémoculture) obtenu d’un patient qui souffre d’une infection au SARM associée aux soins de santé selon les critères d’une bactériémie causée par une infection au SARM associée aux soins de santé : l’isolat est obtenu du patient au moins 48 heures après son admission à l’hôpital, et son statut préalable concernant le SARM est connu, tout comme la date de son admission à l’hôpital, la durée de son séjour, ses antécédents d’hospitalisation ou de séjour dans d’autres établissements de soins (admissions antérieures au cours des 12 derniers mois) et l’endroit d’où il arrive, par exemple un ÉTABLISSEMENTS DE SOINS DE LONGUE DURÉE. Le patient doit souffrir d’une infection diagnostiquée qui correspond à la définition d’infection de l’hôpital. Une infection est une invasion de bactéries dans les tissus, avec prolifération de celles-ci; elle est identifiée par l’isolement de la bactérie et se manifeste par des signes cliniques de maladie, comme de la fièvre, une hausse du nombre des globules blancs, de la purulence, une pneumonie ou de l’inflammation.

Remarque : Si des isolats cliniques sont utilisés, il faut exclure tous les résultats de cultures de dépistage, ainsi que les doubles des échantillons du même patient (par ex. si 3 prélèvements sur une plaie révèlent la présence de SARM, l’infection ne sera comptée qu’une seule fois – il faut un isolat clinique par infection) Jours-patients : Une mesure correspondant à un nombre multiple de jours-patients ou de jours-lits dans un établissement ou une unité de soins de santé est utilisée pour standardiser les résultats de l’indicateur. Pour cette mesure, le multiple est 1000 jours-patients. Le calcul se fait en multipliant par 1000 le nombre de jours-patients dans une unité et pour un mois particuliers, ces données pouvant être obtenues du service des admissions de l’établissement.

Calculer comme suit : Le nombre total de patients nouvellement identifiés comme ayant une infection au SARM associée aux soins de santé, selon les critères énumérés sous « Inclus dans le numérateur »/ Le nombre total de jours-patients de l’établissement ou l’unité de soins de santé dans l’échantillon mensuel x 1000. Commentaires : aucun.

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STRATÉGIE DE COLLECTE DE DONNÉES : Approche en matière de collecte de données :

• Si votre établissement surveillait cette mesure avant de se joindre à la campagne

SSPSM, les données recueillies à ce moment-là peuvent servir de données de base. Si votre établissement ne recueillait pas ce genre de données avant de se joindre à la campagne SSPSM, commencez à en recueillir prospectivement. Comme il faut du temps avant de constater les effets de cette mesure, vous pouvez commencer dès maintenant à tester vos idées de changement.

• Continuez à faire le suivi des mesures tous les mois. Sur la feuille de travail SSPSM,

entrez les données et suivez les améliorations réalisées sur le tableau prévu à cet effet. Annotez ce tableau pour qu’il reflète toutes les stratégies que vous avez utilisées pour faire des améliorations.

Exactitude des données : L’exactitude des données est mieux assurée lorsque toutes les définitions sont utilisées sans modifications. Échantillon : Les données peuvent être obtenues concurremment à partir d’un échantillon de 10 à 20 patients par mois dans une unité particulière ou dans tout l’établissement de santé.

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7.0 Infection sanguine associée aux soins de santé causée par le SARM par 1000 *jours-patients – Description technique

Stratégie(s) : Réduction du Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM)

Définition : Par souci de brièveté, nous appellerons cette mesure Bactériémie au SARM associée aux soins de santé. Cette mesure consiste à recueillir des données sur des patients qui sont admis dans un établissement de soins de santé pour y être hospitalisés. L’infection de la circulation sanguine résulte d’un contact en milieu de soins de santé et se contracte de diverses façons, par exemple un patient qui est été admis en raison d’une infection de la circulation sanguine causée par le SARM contractée en clinique externe (patient ambulatoire recevant une thérapie IV pour maladie rénale) ou un patient venant de sortir de l’hôpital qui est réadmis en raison d’une infection de la circulation sanguine causée par le SARM dans les 48 heures suivant son congé. Nous excluons les infections de la circulation sanguine consécutives à des infections du site opératoire, à moins que le patient soit réadmis à l’hôpital. Un cas de bactériémie est établi par l’isolement du Staphylococcus aureus résistant à l’oxacilline (par ex. méthicilline, amoxicilline, pénicilline) prélevé sur un patient au moins 48 heures après son admission à l’hôpital. Le patient doit souffrir d’une infection diagnostiquée qui correspond à la définition d’infection de l’hôpital. La mesure mensuelle des « jours-patients » d’un établissement ou d’un domaine particulier de soins de santé, par exemple une unité de soins intensifs, peut être obtenue du service des admissions, des utilisations, des finances, des dossiers médicaux ou autres, selon l’établissement. But : Aucun cas

Correspond à des mesures existantes :

• Programme canadien de surveillance des infections nosocomiales (par 1000 admissions)

DÉTAILS DES CALCULS : Définition du numérateur : Le nombre total de patients nouvellement identifiés comme ayant une infection de la circulation sanguine au SARM associée aux soins de santé, selon les critères énumérés ci-dessous.

Inclus dans le numérateur : Critères d’identification d’un patient comme cas « d’infection au SARM associée aux soins de santé » :

1. Staphylococcus aureus provenant d’une hémoculture. 2. Isolat résistant à l’oxacilline

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Une fois qu’il a été déterminé qu’un patient est infecté par le SARM, il sera classé dans la catégorie des cas d’infections au SARM associées aux soins de santé selon le « bon jugement » du praticien. Ce jugement devrait se fonder sur :

a. La durée d’hospitalisation avant l’identification du SARM (généralement >48 heures);

b. Le statut préalable du patient concernant le SARM c. La durée d’hospitalisation d. Les antécédents d’hospitalisation ou de séjour dans d’autres établissements de

soins de santé (admissions antérieures au cours des 12 derniers mois) e. L’endroit d’où arrive le patient (par ex. ÉTABLISSEMENTS DE SOINS DE

LONGUE DURÉE) Définition du dénominateur : Le nombre total de jours-patients de l’établissement ou de l’unité de soins de santé sélectionnée (par, ex, soins intensifs) dans l’échantillon mensuel.

Exclus du dénominateur : • Colonisation par le SARM • Infection au SARM autre que sanguine • Selon les paramètres de l’échantillon de patients, par ex, une unité.

Durée de la période de mesure : un mois. Définition des termes :

• Bactériémie : Une infection de la circulation sanguine où le patient est

contaminé par un pathogène identifié à partir d’une ou de plusieurs cultures et où l’organisme provenant de l’hémoculture n’est pas relié à une infection à un autre site. (National Nososcomial Infections Surveillance System, CDC, 2004)

• Infection : Une infection survient lorsque le SARM pénètre dans l’organisme, se multiplie dans des tissus et entraîne des manifestations cliniques de la maladie. L’infection devient évidente en présence de fièvre, de hausse du nombre des globules blancs et d’écoulements purulents d’une blessure ou d’une cavité corporelle. La distinction entre la colonisation et l’infection est une distinction clinique, qui devrait être déterminée par un clinicien et non par les seuls résultats d’une culture. Les patients colonisés ou infectés sont les principaux réservoirs de SARM.

• Cas de bactériémie au SARM : L’isolement de Staphylococcus aureus résistant à l’oxacilline (par ex. méthicilline, amoxicilline, pénicilline) provenant d’un patient qui souffre d’une bactériémie au SARM associée aux soins de santé selon les critères de définition convenus, y compris : l’isolat est obtenu du patient au moins 48 heures après son admission à l’hôpital, et son statut préalable concernant le SARM est connu, tout comme la date de son admission à l’hôpital, la durée de son séjour, ses antécédents d’hospitalisation ou de séjour dans d’autres établissements de soins (admissions antérieures au cours des 12 derniers mois) et l’endroit d’où il arrive, par exemple un ÉTABLISSEMENTS DE SOINS DE LONGUE DURÉE. Le patient doit souffrir d’une infection diagnostiquée qui correspond à la définition d’infection de l’hôpital. Une infection est une invasion de bactéries dans les tissus, avec prolifération de celles-ci; elle est identifiée par

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l’isolement de la bactérie et se manifeste par des signes cliniques de maladie, comme de la fièvre, une hausse du nombre des globules blancs, de la purulence, une pneumonie ou de l’inflammation.

• Jours-patients : Une mesure correspondant à un nombre multiple de jours-patients ou de jours-lits dans un établissement ou une unité de soins de santé sélectionnées, une unité de soins intensifs, par ex., est utilisée pour standardiser les résultats de l’indicateur. Pour cette mesure, le multiple est 1000 jours-patients. Le calcul se fait en multipliant par 1000 le nombre de jours-patients dans une unité et pour un mois particuliers, ces données pouvant être obtenues du service des admissions de l’établissement

Calculer comme suit : Le nombre total de patients nouvellement identifiés comme ayant une infection de la circulation sanguine au SARM associée aux soins de santé, selon les critères énumérés sous « Inclus dans le numérateur », dans l’échantillon mensuel / Nombre total de patients de l’établissement, du service ou de l’unité de soins de santé dans l’échantillon mensuel x 1000. Commentaires : aucun. STRATÉGIE DE COLLECTE DE DONNÉES : Approche en matière de collecte de données :

• Si votre établissement surveillait cette mesure avant de se joindre à la campagne SSPSM, les données recueillies à ce moment-là peuvent servir de données de base. Si votre établissement ne recueillait pas ce genre de données avant de se joindre à la campagne SSPSM, commencez à en recueillir prospectivement. Comme il faut du temps pour constater les effets de cette mesure, vous pouvez commencer dès maintenant à tester vos idées de changement.

• Continuez à faire le suivi des mesures tous les mois. Sur la feuille de travail

SSPSM, entrez les données et suivez les améliorations réalisées sur le tableau prévu à cet effet. Annotez ce tableau pour qu’il reflète toutes les stratégies que vous avez utilisées pour faire des améliorations.

Exactitude des données : L’exactitude des données est mieux assurée lorsque toutes les définitions sont utilisées sans modifications. Échantillon : Les données peuvent être obtenues concurremment à partir d’un échantillon de 10 à 20 patients par mois dans un établissement de santé ou une unité particulière, comme les soins intensifs.